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L'ostéopathie Et L'évolution

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L’ OSTEOPATHIE et l’ EVOLUTION

Les dysmorphoses crâniennes et les troubles des


fonctions vitales connaissent une croissance
exponentielle alarmante.

S’agit-il de variations, d’une mutation ou d’un


phénomène culturel ?

MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION


DU DIPLOME EN OSTEOPATHIE

2003

Directeur de Mémoire : Auteur :


Bernard Darraillans Alain BOURNET
Ostéopathe DO MROF
Sous titre :

Une approche globale dans le domaine

de la

SANTE PUBLIQUE.
A mes enfants Emmanuel,
Quentin et Lucille
avec tout mon amour, pour le temps que je n’ai pas passé avec eux.

A leurs mères pour les bons soins qu’elles leur ont prodigués.

A ma famille, mes parents pour leur soutien.

2
Remerciements

A mon maître de mémoire


Bernard DARRAILLANS pour son enseignement, son savoir qu’il prodigue avec
générosité.

A tous mes enseignants, pour m’avoir fait connaître et m’avoir transmis le concept et
la philosophie de l’Ostéopathie.

Dr Elise ALEY, Stomatologue, pour avoir accepter la confrontation des données et


des examens pour un projet de travail pluridisciplinaire, son accueil dans son cabinet,
son amitié, son expérience.

Au Professeur J. DELAIRE, qui a répondu avec bienveillance à notre demande


d’informations, qu’il trouve ici l’expression de notre sincère reconnaissance.

Dr PAYROT, Chef de service de Stomatologie à l’Hôpital de Perpignan (66)


pour son accueil et à son assistant le Dr E. MALADIERE, Stomatologue pour ses
conseils avisés.

Dr BERTRAND, Radiologue à l’Hôpital, pour son accueil, ses conseils et sa


disponibilité.

Dr A. GORDEEFF, Stomatologue de Nantes, pour son accueil bienveillant et ses


conseils éclairés.

M J-P. MARTY, Podologue, Posturologue, pour son amitié, sa compétence et son


aide pour les examens de stabilométrie.

M Marcel PLA, professeur d’Education Physique Spécialisée du CEPS. En qui je sais


pouvoir compter pour son expérience inestimable sur les enquêtes en milieu
scolaire.

Dr J-P BRU, Radiologue pour son accueil au centre de radiologie pendant mes
études.

Dr D. HADJOUIS, Paléo-Anthropologue du laboratoire d’Archéologie du Val de


Marne pour ses conseils éclairés.

A M BOYER, Géomètre-Experts DPLG et M. SIMONETTI, expert sur AUTOCAD


pour sa coopération technique. A CREAPOLIS pour les conseils techniques.

Au personnel de la bibliothèque universitaire de Perpignan, à M. MALIS, Secrétaire


général de la Mairie de Perpignan et son service pour la documentation. Melle
LUTHELLIER, service juridique de l’Hôpital. Au Dr Isabelle LE CLAIRE et
M. BOHER, du service radiologique de l’Hôpital franco-britannique de LEVALLOIS.

A Josiane et Gérard pour leur réconfort dans les moments difficiles.

A tous nos patients.

3
Résumé

1. L’ostéopathie révèle un système régulateur entre les processus


moteurs de l’hominisation du crâne. Notre synthèse met en
évidence l’allaitement comme facteur exogène fondamental et le
non-respect des rythmes naturels de l’accouchement comme
principale cause des dysmorphoses crânio-faciales recensée par
l’Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire en 1998. La zone
cérébrale concernée par ces phénomènes révèle un dénominateur
commun aux statistiques inquiétantes de santé publique.

2. Pour mettre en évidence la relation morphologique entre le crâne


et le bassin nous élaborons trois protocoles d’études : en
radiologie, par mesures de squelettes et sur le vivant. Pour mettre
en évidence les forces exogènes montantes gravitaires et
descendantes du système manducateur nous évaluons la
faisabilité d’une étude pour enfants avec des traitements
ostéopathiques sur la base d’examens en imagerie et
stabilométrie.

3. Dans l’attente des décrets délimitant la pratique de l’ostéopathie


nous fournissons la réglementation à laquelle seront soumises
l’étude pour adulte en radiologie et celle pour enfant en milieu
scolaire.

4
Summary

1. Osteopathy reveals a regulating system between the motor


processes of the evolution of the cranial field. Our synthesis
underlines breastfeeding as the essential exogenous factor and the
failure to respect the natural rates of the delivery as the main cause
of the cranio-facial malformations checked off by the French Union
for the Oral Health in 1998. The brain zone concerned by these
phenomena shows a common denominator in the alarming public
health statistics.

2. In order to give prominence to the morphological relation between


the cranial field and the pelvis, we are developing three research
protocols: in radiology, by measurements of skeletons and on living
subjects. In order to give prominence to the exogenous forces,
rising gravitational and downward, of the manducation system we
estimate the feasibility of a study on children with osteopathic
treatments based on medical imaging and stabilometry tests.

3. Awaiting the decrees delimiting the practice of osteopathy, we


produce the regulation to which will be bound the study for adults in
radiology and one for children in the school environment.

5
SOMMAIRE

Remerciements ................................................................................................................... 3
Résumé ............................................................................................................................. 4
Summary .......................................................................................................................... 5
INTRODUCTION. ................................................................................................................... 13
Enoncé du problème. ............................................................................................................ 13
Les questions qui s’imposent à notre réflexion. ................................................................... 14
HYPOTHESE....................................................................................................................... 15
LES GRANDES ETAPES DE NOTRE ENQUËTE. .......................................................... 15
L’INTENTION DE CE MEMOIRE EST A TROIS NIVEAUX : ...................................... 16
1er niveau : L’ostéopathie et l’évolution. .......................................................................... 16
2ème niveau : Méthodologie ostéopathique. ...................................................................... 17
3ème niveau : la réglementation. ........................................................................................ 21
CADRE DE LA RECHERCHE ............................................................................................... 23
ENQUETE PRELIMINAIRE : TOUR D’HORIZON INTERDISCIPLINAIRE. ................... 26
Réflexions............................................................................................................................. 30
1. L’OSTEOPATHIE ET L’ EVOLUTION. ................................................................... 31
1.1. L’OSTEOPATHIE ................................................................................................... 31
1.1.1. Le Dr Andrew-Taylor STILL, 1828-1917 ...................................................... 31
1.1.1.1. Les principes physiologiques ................................................................... 31
1.1.1.2. La structure gouverne la fonction............................................................. 32
1.1.1.3. La règle de l’artère est suprême ............................................................... 32
1.1.1.4. L’interdépendance structure et fonction ................................................... 33
1.1.1.5. La systémique ou théorie des systèmes. ................................................... 33
1.1.1.6. La fonction ............................................................................................... 33
1.1.1.7. Conséquences : Définition du trouble fonctionnel ................................... 34
1.1.1.8. La vie est mouvement .............................................................................. 34
1.1.1.9. L’unité du corps ....................................................................................... 34
1.1.1.10. Le corps dispose de ses propres forces régulatrices d’autoguérison. ....... 35
1.1.2. L’ostéopathie dans la sphère crânienne. ........................................................... 37
1.1.2.1. William Garner SUTHERLAND.1873-1954 ........................................... 37
1.1.2.2. Le Mouvement Respiratoire Primaire. ..................................................... 37
1.1.2.3. Morphogenèse : ........................................................................................ 40
1.1.2.4. Synergie thérapeutique : orthodontie, ostéopathie ................................... 40
1.1.3. La prévention.................................................................................................... 41
1.1.3.1. la loi centre-périphérie ............................................................................. 42
1.1.3.2. Ontogenèse ............................................................................................... 43
1.2. L’EVOLUTION ....................................................................................................... 44
1.2.1. LAMARCK (Jean Batiste Monet de) fondateur de l’évolutionnisme.............. 44
1.2.2. L’Eglise : du fixisme à l’évolution .................................................................. 45
1.2.3. le DARWINISME ............................................................................................ 45

6
Pour les darwinistes l’évolution de la morphologie jusqu’au crâne serait soumise à une
influence surtout exogène, environnementale. ................................................................. 45
1.2.3.1. Aujourd’hui .............................................................................................. 46
1.2.3.2. Une synthèse des données les plus récentes sur l’évolution de la vie. ..... 47
1.2.3.3. Qu’est-ce qui distingue l’humain des autres primates ? ........................... 51
1.2.3.4. La dernière étape : la cohabitation ........................................................... 52
1.2.3.5. Le PR Henry de LUMLEY (68) La signification de l’Homme. ................ 53
1.2.3.6. Perspectives d’avenir................................................................................ 54
1.2.3.7. Variabilité biologique chez l’homme : congruence entre forme du crâne et
répartition géographique du peuplement. ..................................................................... 55
1.2.3.8. La verticalisation = facteur exogène de l’hominisation du crâne ? .......... 56
1.2.3.9. Rôle de la statique .................................................................................... 58
1.2.3.10. Le rôle des tissus mous endocrâniens et exocrâniens. ............................. 59
1.2.3.11. Statique --- attitude --- attitude comportementale ---morphopsychologie 60
1.2.3.11.1. De la statique à l’attitude :................................................................... 60
1.2.3.11.2. De l’attitude à la personnalité et réciproquement ................................ 62
1.2.3.12. Pour conclure ce chapitre sur la lignée des darwiniens :.......................... 63
1.2.4. CRITIQUE DU DARWINISME. .................................................................... 64
1.2.5. UN CHERCHEUR NON-DARWINIEN ......................................................... 67
L’évolution morphologique du crâne soumise à un processus endogène, endocrânien et
mémorisé, qui conditionne la verticalisation.................................................................... 67
1.2.5.1. La découverte : la contraction crânio-faciale. .......................................... 67
1.2.5.2. La formalisation ....................................................................................... 70
1.2.5.3. Origine de l’angle occipito-sphénoïdal. ................................................... 70
1.2.6. En orthodontie ................................................................................................. 72
1.3. UN PROCESSUS DE REGULATION PROBABLE DE l’EVOLUTION ............. 74
1.3.1. Une force : le Mouvement Respiratoire Primaire. ........................................... 74
1.3.2. Un système régulateur : le M.R.P. ................................................................... 76
1.3.3. Un système équilibrateur : les membranes de tension réciproque ................... 77
Avec un point d’équilibre : le fulcrum de SUTHERLAND................................................. 77
Entre influence exogène et endogène, la loi centre/périphérie. ............................................ 77
Entre micro et macro évolution : un continuum. .................................................................. 79
2. LA METHODOLOGIE OSTEOPATHIQUE. ................................................................. 81
2.1. QUATRE PROTOCOLES D’ETUDE : ................................................................ 81
2.1.1. Etude en radiologie pour adultes ...................................................................... 81
« sans bénéfice individuel direct » ................................................................................... 81
Pronostic a minima ........................................................................................................... 91
2.1.2. Etude pluridisciplinaire pour enfants ............................................................ 93
« en milieu scolaire avec bénéfice individuel direct » ..................................................... 93
2.1.3. Etudes par des mesures sur des squelettes. .................................................... 100
2.1.4. Etude par mesures directes sur le vivant. ....................................................... 102
De l’allaitement à l’accouchement… ............................................................................. 102
Questionnaire ................................................................................................................. 104
2.2. RAPPEL ANATOMIQUE .................................................................................... 106
Les caractéristiques de la morphologie humaine. ......................................................... 106
2.2.1. RAPPEL DANS LA SPHERE CRANIENNE. .............................................. 108
2.2.1.1. Rappel anatomique de la mandibule ...................................................... 109

7
2.2.1.1.1. Description du corps ........................................................................... 109
2.2.1.1.2. Branche montante ................................................................................ 109
2.2.1.1.3. Dans la sphère crânienne ..................................................................... 111
2.2.1.2. l’os hyoïde .............................................................................................. 111
2.2.1.3. Morphogenèse ........................................................................................ 112
2.2.1.4. Le diaphragme mandibulaire et la langue .............................................. 114
2.2.1.4.1. le diaphragme mandibulaire ................................................................ 114
2.2.1.4.2. la langue .............................................................................................. 115
2.2.1.5. Fonction de la langue : conformateur de croissance osseuse ................. 115
2.2.1.6. Les boucles vélo-pharyngo-faciales selon le Dr CHANCHOLLE ........ 116
L’influence des chaînes myo-faciales lors de la succion et de la déglutition ............... 120
La coordination des boucles musculaires d’après CHANCHOLLE .............................. 120
Les boucles musculaires participant à la phase de succion ............................................ 120
Les boucles musculaires participant à la phase de déglutition ....................................... 120
2.2.1.7. les muscles sous hyoïdiens ..................................................................... 121
2.2.1.8. Physiologie musculaire des muscles masticateurs ..................................... 122
2.2.1.9. croissance osseuse et architecture ....................................................... 122
2.2.1.9.1. Croissance de la mandibule ................................................................. 123
2.2.1.10. Variations : phylogenèse, ontogenèse, l’orthodontie aujourd’hui .......... 123
2.2.1.10.1. « Analyse multivariée de la mandibule humaine : variabilité
intrapopulationnelle synchronique et évolution » (63)........................................... 123
2.2.1.10.2. ‘’Nouvelle interprétation de la mécanique humanisante’’ ................ 125
« Ontogenèses, Paléontogenèses et Phylogenèse du corps mandibulaire catarhinien » 125
2.2.1.11. Le colloque de Créteil : l’identité humaine en question......................... 126
2.2.2. RAPPEL DANS LA SPHERE PELVIENNE ............................................... 129
2.2.2.1. Situation ................................................................................................. 130
2.2.2.2. Rapports du bassin ............................................................................... 131
2.2.2.3. Description des os du bassin .............................................................. 131
2.2.2.3.1. Latéralement : les deux os iliaques .................................................... 131
2.2.2.3.2. En arrière : le sacrum ......................................................................... 132
2.2.2.3.3. En arrière et en bas : le coccyx ............................................................ 132
2.2.2.4. DESCRIPTION DES ARTICULATIONS DU BASSIN ...................... 133
2.2.2.4.1. L’articulation sacro-iliaque ................................................................. 133
2.2.2.4.2. La symphyse pubienne ........................................................................ 135
2.2.2.4.3. Articulation sacro-coccygienne ........................................................... 137
2.2.2.5. LES REPERES DE LA CAVITE PELVIENNE .............................. 137
2.2.2.5.1. Détroit supérieur : ................................................................................ 137
2.2.2.5.2. Détroit inférieur : ................................................................................. 137
2.2.2.5.3. Détroit moyen : .................................................................................... 138
2.2.2.6. VARIATIONS (72, 89) ............................................................................ 139
2.2.2.6.1. Chez l’homme et chez la femme ......................................................... 139
2.2.2.6.2. On décrit quatre types anatomiques de détroit supérieur :..................... 139
2.2.2.6.3. Classification étiologique. (75) ............................................................ 141
2.2.2.6.4. différences de structures : .................................................................... 142
2.2.2.6.5. causes de dissymétrie des repères anatomiques .................................. 143
2.2.2.7. FONCTIONS ......................................................................................... 145
2.2.2.7.1. les iliaques ........................................................................................... 145
2.2.2.7.2. Le sacrum ............................................................................................ 146
2.2.2.7.3. Le coccyx ............................................................................................ 146
2.2.2.7.4. La symphyse pubienne (11) ................................................................ 147

8
2.2.2.8. AXES ET MOBILITE ......................................................................... 147
2.2.2.8.1. La mobilité de l’iliaque ....................................................................... 147
2.2.2.8.2. La mobilité sacrée ............................................................................... 148
2.2.2.8.3. La mobilité du coccyx. ........................................................................ 150
2.2.2.8.4. La mobilité de la symphyse pubienne ................................................. 150
2.2.2.8.5. La mobilité crânio-sacrée .................................................................... 151
2.2.2.8.6. Les mouvements de nutation et contre nutation (43,78) ..................... 151
2.2.2.9. LE DIAPHRAGME PELVIEN .............................................................. 154
2.2.2.9.1. Rappels anatomiques ........................................................................... 154
2.2.2.9.2. Les muscles du périnée. ...................................................................... 155
2.2.2.9.3. les aponévroses du périnée .................................................................. 156
2.2.2.9.4. Physiologie ostéopathique du diaphragme pelvien ............................. 156
2.2.2.10. OSTEOGENESE-PHYLOGNESE- MORPHOGENESE (58) ............... 157
2.2.2.10.1. Ostéogenèse du bassin ....................................................................... 157
2.2.2.10.2. Morphogenèse du bassin ................................................................... 159
2.2.2.11. PELVIMETRIE EXTERNE .................................................................. 162
Nous allons présenter dans ce chapitre les mensurations qui peuvent être effectuées sur le
vivant, à l’aide d’un compas d’épaisseur. ...................................................................... 162
2.3. LES LIENS DU CRÄNE AU BASSIN ................................................................. 172
Sur le plan mécanique. ....................................................................................................... 173
En dynamique ..................................................................................................................... 174
En statique .......................................................................................................................... 175
Réflexions........................................................................................................................... 175
NOUS RETIENDRONS CINQ GRANDS SYSTEMES ............................................... 177
2.3.1. LA COLONNE VERTEBRALE .................................................................. 177
2.3.1.1. Rappel..................................................................................................... 177
2.3.1.2. Embryogenèse (86).................................................................................. 178
2.3.1.3. Ontogenèse du rachis ............................................................................. 178
2.3.1.4. Phylogenèse du rachis ............................................................................ 178
2.3.1.5. Variations des flèches rachidiennes ....................................................... 179
2.3.2. LES DIAPHRAGMES .................................................................................. 181
2.3.2.1. Le diaphragme crânien ........................................................................... 181
2.3.2.2. Le diaphragme mandibulaire .................................................................. 182
2.3.2.3. Le diaphragme thoracique .......................................................................... 182
2.3.2.4. Les liens du diaphragme thoracique vers les deux sphères .................... 183
2.3.2.4.1. Avec le crâne ....................................................................................... 183
2.3.2.4.2. Avec le bassin...................................................................................... 184
2.3.2.5. Le diaphragme pelvien ........................................................................... 184
2.3.3. LA DURE MERE : Le lien crâne – diaphragme pelvien .............................. 184
2.3.4. LES CHAINES MUSCULAIRES ............................................................... 185
2.3.4.1. les travaux de PIRET et BEZIERS ........................................................ 185
2.3.4.1.1. le système droit et le système croisé ................................................... 186
2.3.4.1.1.1. Le système droit ........................................................................... 186
2.3.4.1.1.2. Le système croisé ......................................................................... 189
2.3.4.2. Les chaînes musculaires d’après Godelieve STRUYF-DENYS ............ 190
2.3.4.2.1. La chaîne antéro médiane (AM)......................................................... 190
2.3.4.2.2. La chaîne postéro médiane (PM) ....................................................... 192
2.3.4.2.3. Les chaînes antéro latérales AL et postéro latérales PL ...................... 192

9
2.3.5. LES FASCIAS ............................................................................................... 193
2.3.6. LES DIFFERENTES LIGNES DE GRAVITE ......................................... 196
2.3.6.1. La ligne Antero Posterieure Descendante .............................................. 196
2.3.6.2. Ligne Antero Posterieure Montante ....................................................... 196
2.3.6.3. Ligne Centrale Descendante................................................................... 196
2.3.6.4. Ligne Anterieure Montante .................................................................... 198
2.4. LA STATIQUE ..................................................................................................... 199
2.4.1. La statique théorique ...................................................................................... 199
2.4.1.1. De face de bas en haut ............................................................................ 199
2.4.1.2. De profil ................................................................................................. 201
2.4.1.3. De dos ..................................................................................................... 201
2.4.2. Les troubles de la statique .............................................................................. 201
2.4.2.1. Enregistrement par photographie numérique ....................................... 203
2.5. LA CONSULTATION. .......................................................................................... 205
2.5.1. L’occlusion ..................................................................................................... 205
2.5.2. Méthodologie ................................................................................................. 205
2.5.2.1. Les influences de la mandibule .............................................................. 206
2.5.2.2. La respiration.......................................................................................... 209
2.5.2.3. Tester les diaphragmes ........................................................................... 210
2.5.3. Techniques. .................................................................................................... 211
2.6. SOCIETE. .............................................................................................................. 221
2.6.1. Le cri d’alarme du professeur Jean-Pierre RELIER (85) ............................... 221
2.6.2. L’allaitement conformateur naturel crânien. .................................................. 222
2.6.3. En milieu scolaire : un témoignage édifiant. ............................................... 223
‘’L’évolution de 3 ans à 20 ans’’ ................................................................................. 224
2.6.4. Le dénominateur commun. ............................................................................. 231
DISCUSSION ........................................................................................................................ 234
Au 20ème siècle : un séisme dans l’histoire des primates, potentiellement capable de
provoquer une mutation, un ‘’saut évolutif’’ de l’espèce humaine. ............................... 244
CONCLUSIONS .................................................................................................................... 247
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 249
ILLUSTRATIONS ................................................................................................................. 254
GLOSSAIRE .......................................................................................................................... 257
ANNEXES ............................................................................................................................. 260
Annexes 1 .......................................................................................................................... 260
PREPARATION AU TRAVAIL PLURIDISCIPLINAIRE .......................................... 260
Etude pour enfant Lettre de consentement type ....................................................... 261
Un cas clinique enfant en ostéopathie, stomatologie et stabilométrie. ........................... 268
Rx Emmanuel et céphalométries comparées p.285 ( à 10 et à 17 ans) ......................... 282
Méthode expérimentale de mesures traitées avec Autocad 2000 ................................. 286
Les cas cliniques adultes ................................................................................................ 288
Etude pour adultes en radiologie ................................................................................... 289
céphalométries des adultes. ............................................................................................ 298
Annexes 2 .......................................................................................................................... 300
a. Pelvimétrie méthode de THOMS. .......................................................................... 300

10
b. Classification d’Angle. .......................................................................................... 300
Annexes 3 ........................................................................................................................... 304
Correspondances ............................................................................................................ 304
Lettre de Mme A. DAMBRICOURT, Paléo-Anthropologue du 14/06/2000. ............... 305
Lettre du Dr Marie-Josèphe DESHAYES du 30/06/2000 ............................................. 306
Annexes 4 .......................................................................................................................... 307
a. loi HURIET-SERUSCLAT ................................................................................... 307
b. Dossier de demande d’autorisation au Comité Consultatif de ............................... 324
Protection des Personnes se prêtant à des Recherches ................................................... 324
Biomédicales (C.C.P.P.R.B.) du comité Saint Eloi...................................................... 324
c. J.O. Numéro 54 du 5 Mars 2002 page 4118, à propos de l’ostéopathie. .............. 333
d. Résumé du rapport de l’INSERM 1997 sur la prématurité .................................... 334
a. Un document officiel sur l’obésité. ................................................................... 343
« plus la durée de l’allaitement est longue, plus le risque d’obésité ultérieure est faible »
........................................................................................................................................ 344
f. Un document d’un site médical sur l’anorexie. ................................................. 345
5% des adolescentes sont atteintes d’anorexie mentale contre 1 à 2 % il y a 10 ans ..... 345

11
L’ « Ostéopathie et l’Evolution » c’est aussi l’art et la manière de répondre à la
question clef posée par le Docteur Jean SEIGNALET.

« Comment se fait-il, avec les progrès importants réalisés dans de nombreuses


sciences, que nous soyons encore incapables d’élucider le mécanisme de tant de
maladies ? »

Elle est à l’image de sa réponse :

« La complexité croissante de la médecine a conduit la plupart des cliniciens et des


chercheurs de haut niveau à une spécialisation de plus en plus étroite. Dès lors, ils
ne connaissent que quelques facettes d’un état pathologique et non les autres. Cette
vision partielle leur interdit d’aboutir à une conception globale du problème »

Dr Jean SEIGNALET

12
INTRODUCTION.

Enoncé du problème.

1) Les données contemporaines :

Résultat de l’enquête 1998 de l’Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire


(U.F.S.B.D.)(98) : 70% de la population infantile actuelle présente une dysharmonie
dento-maxillo-faciale. Nous en avons été informés lors d’une conférence en paléo-
anthropologie au symposium organisé en 2000 au Collège Ostéopathique de
Montpellier sur le thème ostéopathie et posturologie.

A l’occasion du colloque, « l’identité humaine en question », organisé à Créteil en


1999 (63) des chercheurs et praticiens ont avancé l’hypothèse d’une possible
mutation en cours de l’espèce humaine qui pourrait avoir débuté au Moyen Age
d’après M HADJOUIS, Paléo-anthropologue(55) avec une accélération
contemporaine du processus. Depuis deux générations on note une nette
augmentation de troubles au niveau de la région dento-maxillo-faciale(44), des
modifications des courbures rachidiennes et de la posture. (interview de M PLAT,
professeur d’Education Physique Spécialisé au chapitre ( Société)

2) Les données historiques :

Au cours du dernier millénaire on note des variations morphologiques, voici les plus
significatives : une augmentation de la taille, en bouche la disparition de plus en plus
fréquente de la troisième molaire( la dent de sagesse), des agénésies des incisives
latérales, le raccourcissement de la branche horizontale de la mandibule et aux pieds
la réduction du cinquième orteil. (Professeur de LUMLEY, (68))

3) La méthodologie ostéopathique :

De la sphère crânienne à la sphère pelvienne : les troubles de la morphogenèse


crânienne ne peuvent pas être isolés. Nous devons pouvoir mettre en évidence des
variations significatives en obstétrique et en néonatologie que nous pourrons
rapprocher de celles repérées dans la sphère crânienne.

Les principes fondateurs du raisonnement ostéopathique nous conduisent à une


prise en compte globale des questions touchant à la santé sur le plan individuel
comme sur le plan collectif c’est pourquoi nous sommes professionnellement
interpellés par l’augmentation dramatique des troubles métaboliques et des
pathologies enregistrées par les enquêtes épidémiologiques de l’Institut National de
la Santé et de la Recherche Médicale (I.N.S.E.R.M. voir en annexe)

Nous allons donc chercher le dénominateur commun à tous ces phénomènes pour
tenter au final de déterminer les axes de recherches les plus opportuns.

13
Les questions qui s’imposent à notre réflexion.
1] Quelles peuvent être les causes du pourcentage élevé des dysmorphoses crânio-
dento-faciales repérées chez les enfants en France au vingtième siècle?

2] Ce phénomène est-il national ou international ?

3] De quels moyens disposons-nous en ostéopathie pour évaluer, diagnostiquer et


mesurer les conséquences de ces dysmorphoses d’abord sur les fonctions locales
cérébrales ensuite, à distance, sur le bassin ou siègent les fonctions de la
reproduction. C’est aspect prend toute son importance quand on découvrira plus loin
les principes de la théorie du darwinisme. (variation, reproduction, hérédité)

4] Les troubles de la morphogenèse crânienne ne peuvent pas être isolés. Quelles


peuvent être les conséquences locales ou à distance sur la santé ? Quels sont nos
arguments d’un point de vue ostéopathique ? L’ostéopathie étant une discipline en
voie de reconnaissance, aux vues de nos résultats quel rôle l’ostéopathie peut-elle
être amenée à jouer au plan médical, épidémiologique et social ?

5] Dans quel cadre juridique pourra-t-on mener une recherche ?

Notre expérience de l’interdisciplinarité :

Depuis 20 ans: d’abord dans un centre médico-psycho-pédagogique pour un groupe


d’enfant infirme moteur cérébral et myopathes ; cinq ans avec une équipe
pluridisciplinaire dirigée par un Gynécologue-Obstétricien, nous faisions de la
préparation psycho-prophylactique des couples à la naissance ; au Comité
Départemental d’Education pour la Santé ou nous animions un groupe d’experts ;
une expérience de fouille sur le site archéologique de la Caune de l’Arago, la
fréquentation régulière aux conférences organisées par le Professeur de LUMLEY et
son équipe et depuis 8 ans nous nous formons au Collège de Montpellier à une
ostéopathie ouverte à l’interdisciplinarité. Tout cela a contribué à l’émergence de
cette réflexion.

14
HYPOTHESE.

En juin 2000. Les variations de la sphère crânienne ne peuvent être isolées. En


raison de l’interrelation des systèmes, une donnée fondamentale du raisonnement
ostéopathique, les variations de la sphère crânienne doivent avoir une influence sur
la croissance du squelette mais aussi sur les fonctions cérébrales, le métabolisme et
le comportement.

• En morphologie: Nous devons pouvoir mettre en évidence des variations


significatives à distance, en particulier des variations de la sphère pelvienne que
nous pourrons rapprocher de celles repérées dans la sphère crânienne.

• En neurophysiologie : Nous proposons une hypothèse: nous mettrons en


lumière des corrélations entre les troubles de la croissance du crâne à l’origine des
malocclusions repérés par l’U.F.S.B.D. et certains dysfonctionnements métaboliques
en rapport avec les fonctions des zones cérébrales voisines de la base du crâne
(archéo et paléo cortex) (chapitres Société p.221 et Discussion p.234)

LES GRANDES ETAPES DE NOTRE ENQUËTE.


De l’univers physique à la naissance de l’enfant.

La recherche des causes des dysmorphoses prend la forme d’un cône. Elle part de
causes environnementales les plus lointaines, nous pouvons dire astronomique
jusqu’à l’environnement immédiat de l’individu, celui de la naissance.

a. Eté 2000 nous avons réalisé une ‘’enquête préliminaire’’


pluridisciplinaire. Notre recherche des moteurs de l’EVOLUTION nous
plonge dans l’univers d’INTERNET, en particulier le site des articles
archivés de la revue scientifique ‘’LA RECHERCHE’’. Du big-bang à
l’atome, des bactéries à la génétique nous abordons l’évolution, du minéral
au vivant et du physique au psychique.

b. Le 8 mars 2002, après deux ans de compilations théoriques,


techniques et expérimentales une information capitale venait conforter
notre hypothèse résumée en ces termes‘’si le crâne connaît une évolution
importante, nous devons en percevoir les effets à distance’’.

Au 4ème symposium de Toulouse, un des plus grands néonatologistes


français, le professeur RELIER, Président d’honneur à l’ouverture du
symposium annonce, citation: « ...je tiens à témoigner ici de l’augmentation
dramatique de la prématurité en occident, je lance un signal d’alarme ».
Nous verrons aux chapitres ‘’les liens du crâne au bassin’’ et dans
‘’Société’’ comment nous pouvons envisager l’hypothèse d’une relation de
cause à effet pour un certain nombre de cas.

15
c. Juin 2002 au 19ème Symposium International d’Ostéopathie
traditionnelle de Montréal nous interrogeons le Dr Viola FRYMANN sur la
cause principale des dysmorphoses crânio-dento-faciales. Elle est
catégorique. Les fonctions musculaires de la mastication ne peuvent jouer
correctement leur rôle de régulation de la croissance osseuse car elles
sont insuffisamment sollicitées par l’évolution néfaste des habitudes
alimentaires : le raffinage, le pré-cuit, le pré-maché, le steak haché, pain
blanc, hot dogs et hamburgers qui n’offrent aucune résistance à la
mastication.

d. Nous approchons de l’explication en janvier 2003 lorsque nous


rencontrons d’une part des professionnels du milieu obstétrical et dans le
même temps nous découvrons les résultats de recherches par des
ostéopathes norvégiennes. (22)
Ces révélations permettront la synthèse de nos recherches et
contribueront à l’élaboration du 4ème protocole de ce mémoire, ‘’Etude par
mesures directes sur le vivant’’.

L’hyper spécialisation et le cloisonnement de la médecine occidentale n’ont pas


favorisé le rapprochement des statistiques crânio-bucco-dentaires de l’U.F.S.B.D.
des statistiques des enquêtes épidémiologiques de l’I.N.S.E.R.M.(Institut National de
la Santé Et de la Recherche Médicale)

L’INTENTION DE CE MEMOIRE EST A TROIS NIVEAUX :


1er niveau : L’ostéopathie et l’évolution.

a) L’Ostéopathie :

Nous décrirons les grands principes de l’ostéopathie élaborés par Andrew-Taylor


STILL(1828-1917) (93) et l’apport d’un de ses élèves, William-Garner
SUTHERLAND(1873-1954) (95) au début du 20ème siècle avec la découverte du
Mouvement Respiratoire Primaire à l’origine de l’ostéopathie crânienne. 100 ans
d’expérimentation et de résultats cliniques. Ce mécanisme serait lié à la contraction
simultanée des cellules gliales du cerveau mais il reste aux scientifiques
fondamentalistes à le mettre en évidence. Nous verrons combien son rôle s’enrichit
en micro évolution à la lumière de nos travaux de synthèse entre l’ostéopathie et les
connaissances en matière d’évolution.

b) L’Evolution:

Nous ferons un rappel sur les différents concepts expliquant l’origine de l ‘Homo
sapiens sapiens: d’un coté le fixisme et une de ses variantes le créationnisme qui
nient le principe de l’évolution de la vie sur Terre de l’autre les évolutionnistes. Parmi
les évolutionnistes deux conceptions : il y a les darwiniens et les non darwiniens.

Note : avec l’apport des connaissances en génétique qui complètent la théorie


darwinienne les darwiniens deviennent les néo-darwiniens.

16
Quand il s’agit de l’origine des espèces on parle de macro-évolution, le phénomène
se déroule sur des centaines de milliers d’années, voire des millions d’années.

S’il s’agit de développement ou de croissance au cours de la vie de l’individu on


parle de micro-évolution, le phénomène se déroule sur des dizaines d’années.

En macro-évolution, 2 conceptions :

Pour les scientifiques néo-darwiniens l’évolution est influencée par un processus


essentiellement exogène, environnemental et pour quelques-uns moins nombreux
elle serait influencée par un processus exclusivement endogène, peut-être
génétique.

Pour les néo-darwiniens, un processus exogène, environnemental :

Nous développerons la théorie du darwinisme. Elle explique l’avènement de la


bipédie de l’humain jusqu’à la forme de son crâne comme étant une conséquence de
phénomènes environnementaux c’est à dire des causes majoritairement externes,
exogènes.

Pour un nombre de chercheurs plus réduit, un processus endogène :

Pour Madame Dambricourt, Paléo-anthrologue (31), l’étude de l’évolution du squelette


en paléontologie révèle un processus évolutif phylogénique endocrânien à l’origine
de la verticalisation du genre HOMO.

c) Les processus de régulation :

En micro-évolution : en ostéopathie et en orthodontie

Nous montrerons comment le Mouvement Respiratoire Primaire (M.R.P.) constitue


une force interne régulatrice du processus ontogénique d’enroulement crânio-facial
et simultanément comment les observations cliniques en orthodontie révèlent
l’influence de la contraction de la base du crâne.

Il y a un fil conducteur entre les domaines de la micro-évolution et de la macro-


évolution: nous proposerons le point de vue de Stephen Jay GOULD, Paléontologue.

2ème niveau : Méthodologie ostéopathique.

Quels sont les moyens dont nous disposons pour vérifier nos
hypothèses ?
Si le crâne de nos contemporains évolue l’ostéopathie peut contribuer aux
recherches dans le domaine de la micro-évolution notamment par les moyens que
nous pouvons mettre en œuvre sur la base de nos principes pour démontrer

17
l’influence réciproque des variations de la sphère crânienne et de la sphère
pelvienne.

L’état actuel des connaissances :

L’influence réciproque morphologique et posturale par les liens postérieurs est bien
connue en ostéopathie et elle commence à être reconnue en médecine spécialisée.
L’influence entre les deux sphères par la chaîne ’postérieure’’ ostéo-myo-faciale, la
colonne vertébrale, ses haubans musculaires et la dure mère.

Le Dr GORDEEF, Chirurgien Stomatologue à NANTES, lors de notre rencontre à son


cabinet, nous fait la démonstration suivante :

• Les asymétries crânio-faciales peuvent engendrer des déviations du


Rachis et un déséquilibre du bassin. (schéma descendant)

• Réciproquement une inégalité de longueur des membres inférieurs


peut engendrer une torsion de bassin puis une scoliose et une
asymétrie crânio-faciale. (schéma montant)

La pertinence de notre recherche :

Nous tenterons ici de mettre en évidence l’influence réciproque morphologique entre


la sphère crânienne et la sphère pelvienne, précisément de la symphyse
mandibulaire à la symphyse pubienne par la chaîne antérieure ostéo-myo-faciale,
encore appelé chaîne linguale ou antéro-médiane.

Nous l’évaluerons sur des bases anatomiques, biomécaniques et radiologique à la


lumière des principes de l’ostéopathie. Cette exigence impose un ‘’Rappel
anatomique sur le bassin’’ ou nous avons associé des informations cliniques en
ostéopathie et un ‘’Rappel anatomique sur la mandibule’’. Nous signalerons les
variations classiquement répertoriées en obstétrique sur le bassin (61) et en
stomatologie sur la mandibule.

Nous développerons nos arguments théoriques avec le chapitre consacré aux ‘’Liens
du crâne au bassin’’.

Nous proposons une ‘’Méthodologie ostéopathique’’ pour nos traitements.

Au chapitre ‘’Société’’ nous ferons un large tour d’horizon des processus évolutifs
repérés par différentes spécialités sur deux ou trois générations. Dans les différentes
disciplines les travaux ou les expériences cliniques révèlent leur influence
dramatique sur le plan collectif ; elles mesurent leur progression. Les spécialistes
interrogés et l’INSERM diagnostiquent un certain nombre de causes pour expliquer
les pathologies et les déviances repérées. Nous avons relevé que pour 15 à 20% de
cas dans chaque pathologie, 100 ans d’expérience clinique en ostéopathie nous
autorisait l’hypothèse d’un ‘’dénominateur commun’’.

18
Nous élaborons et testons quatre projets d’études :

Pour mettre en évidence la corrélation morphologique de croissance entre la


symphyse mandibulaire et la symphyse pubienne par la chaîne ostéo-myo-faciale
antérieure nous élaborons quatre projets d’études :

Les tests des études 1 et 2 se trouvent en annexe.

 Deux études statiques :

N° 1 Etude radiologique pour adultes.

N° 3 Etudes par des mesures sur des squelettes du M oyen Age.

 Deux études dynamiques :

N° 2 Etude pour enfants. Un groupe d’enfants traité s en ostéopathie comparé à un


groupe sans traitement. Ici, le facteur dynamique est le traitement.

N° 4 Etude par mesures directes sur le vivant pour évaluer, sur une génération,
l’influence du mode d’alimentation du nourrisson de sexe féminin sur la
morphogenèse de son bassin jusqu'à l’age adulte au moment des accouchements
des femmes. Ici, le facteur dynamique est l’alimentation qui influence les muscles de
la succion, de la déglutition et de la mastication et par conséquent la croissance.

N°1 Etude radiologique pour adultes « SANS bénéfice individuel direct »

• A base d’imagerie médicale.

Sur la base des principes holistiques de l’ostéopathie et devant la quantité des


variations anormales repérées depuis deux ou trois générations par les
stomatologues, les orthodontistes, les occlusodontistes et les Chirurgiens-Dentistes,
nous tentons de mettre en évidence l’influence réciproque morphologique entre la
symphyse mandibulaire et la symphyse pubienne par l’action des chaînes ostéo-
myo-faciales sagittale et antérieure sur la base des travaux de : Dr STILL(86), PIRET
S. et BEZIERS M.M.(80) STRUYF-DENYS G.(94), KABAT, MEZIERE, CLAUZADE,
DARRAILLANS B.(19)
Nous rapprocherons le bilan morphologique du bilan statique et dynamique pour
rechercher une interrelation entre la morphologie, l’attitude comportementale statique
et dynamique.

La loi HURIET-SERUSCLAT réglemente les études qui utilisent la radiologie sur des
personnes vivantes en raison de la nocivité non négligeable des rayonnements.

N°2 Etude pluridisciplinaire pour enfants « AVEC bénéfice individuel direct ».

Il s’agira de mettre en évidence les forces agissantes sur l’équilibre postural lors de
la croissance des enfants. Cela sera possible grâce à la sensibilité et à la précision
des examens en posturologie.

19
Nous sélectionnerons des enfants présentant des dysharmonies caractéristiques de
classe 2 et 3 de Angle (sur la part alvéolo-dentaire d’influence fonctionnelle) et selon
Balard (sur la part architecturale et squelettique d’influence génétique) avec un
groupe témoin et un groupe qui sera traité en ostéopathie. Quand il y a déséquilibre
postural, l’ostéopathe peut repérer les forces dominantes montantes ou
descendantes influençant la croissance.

Bénéfice :

Cette étude devrait mettre en évidence la réalité duelle des influences exogènes et
endogènes.

a) Influences exogènes c’est à dire des forces externes,


environnementales globales et environnementales immédiates. Les
conditions de la grossesse, de l’accouchement, dysfonctions
suturales, intra-osseuses, membraneuses perturbant l’expression du
Mouvement Respiratoire Primaire, le mode d’alimentation choisi la
première année, allaitement ou biberon. Les habitudes alimentaires
qui stimulent ou pas la mastication. La position de travail, éducation
physique ou activité sportive, activité extra scolaires.

b) Influences endogènes : les causes héréditaires, génétiques.

Pour objectiver les résultats nous nous appuierons sur des examens télé
radiographiques à un an d’intervalle.

Nous avons recherché une méthode de mesures reconnue et la plus fiable possible,
nous avons retenu la stabilométrie et nous proposons également des photographies
prises avec un appareil numérique dont les images seront traitées par ordinateur
avec un logiciel, AUTOCAD Cette expérimentation est réalisée avec le concours d’un
magasin spécialisée et d’un cabinet de géomètres.

N°3 Etude par des mesures sur une collection de sq uelettes :

• Une première demande au Musée de l’Homme à Paris nous a été


refusée par le précédent directeur. L’époque s’y prêtait mal car le
devenir du Musée dans les locaux actuels était remis en question et
débattu au plus haut niveau scientifique et politique.

• A l’automne 2002 nous sommes mis en relation avec une


paléontologue qui termine un important travail de mesures sur des os
d’une collection de 250 squelettes d’un cimetière médiéval.
L’ensemble des mesures est actuellement en cours d’enregistrement
informatique. Nous pourrons disposer prochainement de mesures du
crâne et du bassin utiles à notre recherche, sélectionnées sur des
squelettes complets. Nous utiliserons le même programme
informatique que pour l’étude par mesures sur le vivant. Nous
procédons actuellement à l’élaboration du programme informatique.

20
La situation juridique actuelle de notre profession ne favorise pas le rapprochement
avec les disciplines scientifiques dans l’intérêt de la recherche scientifique. Nous ne
pouvons qu’espérer l’avènement d’un décret d’application réglementant notre
profession pour sortir de la marginalité, des médecines ‘’parallèles’’ avec tout ce que
cela a de péjoratif en nous reléguant dans les sciences ésotériques.

N°4 Etude par des mesures directes sur des candida tes volontaires :

• Une étude par des mesures en cabinet, pour tenter de mettre en


évidence notre hypothèse sans contraintes administratives.

Sujet de l’étude : quelle est l’influence à long terme des différents modes
d’alimentation des bébés de sexe féminin sur la croissance osseuse du crâne et à
distance sur la croissance du bassin jusqu’à l’age adulte, au moment des
accouchements et sur la santé des nourrissons de deuxième génération.

3ème niveau : la réglementation.

Les deux études pour adultes en radiologie « sans bénéfice direct » et pour enfants
« avec bénéfice direct » sont soumises à la loi.

Il manque encore à la profession le décret d’application réglementant la formation, la


pratique, le diplôme, les écoles, la formation continue.

Nous avons l’obligation de respecter la réglementation en matière de recherche bio-


médicale faisant intervenir des personnes.

C’est pourquoi il nous est apparu hautement justifié à l’occasion de ce mémoire de


présenter en annexe la réglementation à laquelle doit se soumettre deux des projets
de recherche:

a) La loi HURIET-SERUSCLAT

b) Les démarches administratives auprès du Comité Consultatif de


Protection des Personnes se prêtant à des Recherches
Biomédicales (C.C.P.P.R.B.). La loi impose la participation d’un
médecin associé ‘’investigateur’’ pour les recherches bio-médicales
sur des patients.

21
Schéma.n°1.référence.historique

22
CADRE DE LA RECHERCHE

Passionné par l’histoire de nos origines, depuis


une quinzaine d’année nous sommes des
auditeurs privilégiés et attentifs des
conférences organisées au Musée de
Tautavel. Nous avons le privilège dans les
Pyrénées Orientales d’abriter le site de la
Caune de l’Arago ou fut découvert le célèbre
« Homme de Tautavel », un près-néandertalien
daté de plus de 450 000 ans.

« Le crâne de l’Homme de Tautavel »


photographie 1 (68)

Riche de cet environnement archéologique nous choisissons de traiter de


l’Evolution avec la vision holistique de l’ostéopathie. Nous allons donc aborder des
notions de macro-évolution et de micro-évolution de l’espèce humaine dans un
contexte scientifique hyper spécialisé. Nous le ferons avec le plus de rigueur possible
pour que chaque spécialité puisse accéder à l’ensemble de notre démarche et peut-
être lui donner un prolongement.

L’’’Enquête préliminaire ‘’ a été réalisée à partir de documents sélectionnés sur des


sites scientifiques sur Internet, dans la presse spécialisée, des thèses et livres. C’est
la toute première étape d’une étude qui se cherche, nous nous emploierons pour les
chapitres qui suivent à donner l’information la plus objective possible en proposant
une interprétation sous forme de ‘’réflexions’’.

Nous avons également rencontré des experts à Nantes, à Montréal, à Carcassonne,


Toulouse, des chercheurs à Tautavel, à l’Université de Perpignan, notamment le
professeur Claude COMBES qui nous a reçus au Laboratoire de Biologie Tropicale.
A propos des phénomènes repérés en crânien, je cite : « je suis un évolutionniste,
vous parlez de ‘’déstabilisation au niveau des repères crâniens et d’une mutation’’
pour moi ces phénomènes sont des variations engendrées par la grande diversité de
l’espèce humaine…. »

Le 25 juillet 2000, lorsque nous avons sollicité Bernard Darraillans. (DO


MROF) comme directeur de mémoire, il nous fit cette première remarque
d’importance : « Il ne peut y avoir de processus endogène sans processus exogène
ni de processus exogène sans processus endogène à cause d’un principe en
ostéopathie, la loi centre//périphérie ; il y a toujours un rapport de tension
réciproque »

23
La recherche d’informations pendant trois ans nous a permis d’aborder une grande
diversité de disciplines scientifiques(enquête préliminaire). Nous avons sélectionné
les interrogations fondamentales auxquelles nous pouvions raisonnablement
apporter un éclairage profitable pour la communauté scientifique concernée, la
médecine préventive et la santé publique.

Pour illustrer notre démarche


nous citons quelques chercheurs
qui ont participé historiquement
aux étapes précédentes :

G.MONTET (73) « Cette


évolution de la posture physique
ne peut être dépassée que par
un acte de conscience qui permet
de créer volontairement la
bascule du bassin, redressant la
lordose lombaire compensatrice
de la raideur cervicale apparue
par hyper développement
frontal »

Schéma 2 (20) l’évolution de la posture d’après


MONTET, phénomène de ‘’civilisation’’
Et en ostéopathie :

Le Dr STILL établit les principes de l’ostéopathie, ils montrent combien l’ensemble


des structures et des fonctions du corps est en interrelation. Sur la base des travaux
de W.G. SUTHERLAND sur le Mécanisme Respiratoire Primaire (MRP), des travaux
de PIRET et BEZIERS sur les chaînes musculaires et les lignes de gravité :

« … Les 5 chaînes articulaires tout en formant cinq unités indépendantes sont


capables de se solidariser entre elles par les chaînes musculaires qui les unissent.
Le système musculaire est, en quelque sorte mécaniquement organisée en une
structure unifiée, qui de la tête aux mains et aux pieds détermine l’interdépendance
de toutes les parties du corps. Ce sont les muscles pluri-articulaires qui, s’organisant
avec les muscles mono-articulaires, conduisent la tension qu’ils ont reçue du groupe
précédent, au groupe suivant ».

PIRET et BEZIERS (80) suggèrent que la forme des surfaces articulaires et la


disposition des muscles favorisent au sein d’une chaîne articulaire, la torsion des
segments osseux, les uns par rapport aux autres, au cours de leur déplacement. Ce
mouvement hélicoïdal, spiroïde engendre une tension qui donne au segment
concerné sa structure et sa forme. …Le mouvement spiroïde est utilisé

24
physiologiquement pour unir les chaînes musculaires autour de la chaîne articulaire
dans une action synchrone ».

De même G. STRUYF-DENYS (94)a recherché pour chacune de nos chaînes


musculaires son correspondant psychique susceptible de l’activer, déterminant par
cette dominance un type postural, gestuel, et par voie de conséquence un type de
morphologie.

Travaux repris par de nombreux auteurs, notamment le Dr M.A. CLAUZADE (20),


Docteur en chirurgie Dentaire et M. DARRAILLANS, Ostéopathe qui écrivaient à leur
propos : « Ces inter-relations nous interdisent aujourd'hui de considérer l’occlusion
isolément » et peut-on lire encore « Il est important que l’occlusodontiste sache que
tout travail en bouche ou sur l’Articulation-Temporo-Mandibulaire se répercutera sur
les 5 chaînes et 4 lignes de gravité et donc sur l’holisme du corps. »

Pour les mêmes raisons nous développerons les arguments théoriques et


anatomiques à l‘appui de l’influence réciproque des deux sphères par la chaîne
ostéo-myo-faciale antérieure. A notre connaissance elle n’a jamais été envisagée
dans cette perspective. Nous allons tenter de la mettre en évidence par des clichés
radiologiques.

Pour aborder des notions complexes controversées et appréhender les approches


évolutionnistes différentes, les néo-darwiniens et les non-darwiniens nous
choisissons de citer de larges extraits de communications de personnalités
autorisées pour éviter des erreurs d’interprétation.

Pour les néo-darwiniens, c’est la sélection naturelle qui détermine et sélectionne


parmi la diversité à tous les niveaux, de la bactérie unicellulaire aux espèces, je
résumerai en le nommant phénomène exogène, environnemental.

Pour les non-darwiniens nous développerons en particulier la découverte en paléo-


anthropologie de la ‘’contraction crânio-faciale’’, phénomène endogène, certainement
l’expression d’un facteur de l’évolution des primates.

La question qui se pose aujourd’hui pour les ostéopathes est de savoir comment
nous situer dans ce débat. Elle est d’autant plus importante que les ostéopathes non-
médecins viennent d’obtenir un début de reconnaissance par une loi qui n’attend
plus que le décret d’application. Le jour est peut-être proche ou les ostéopathes
pourront participer officiellement à la réflexion, proposer des axes de recherche dans
un cadre pluridisciplinaire légal. Les différents aspects de l’action menée étant
précisés nous allons rentrer ici dans le vif du sujet.

25
ENQUETE PRELIMINAIRE : Tour d’horizon interdisciplinaire.

L’évolution de l’espèce humaine, tour d’horizon pluridisciplinaire sur l’état actuel des
connaissances.

Quelques exemples, en PALEONTOLOGIE (macro évolution) :

A propos du processus environnemental qui tenait le haut du pavé depuis la


découverte de Lucy.

La bipédie des australopithèques en Afrique ne peut plus s’expliquer seulement par


la disparition des arbres sur une partie du continent, puisque des australopithèques
ont été trouvés dans les régions forestières.

D’une part deux disciplines découvrent au 20ème siècle le processus endogène de


contraction de la base du crâne : le Dr M-J DESHAYES qui déduit une zone
modératrice entre le pré et le post sphénoïde et un chercheur en paléontologie,
Madame A. Dambricourt-Malassé(28) au cours d’un important travail de mesures
mettant en lumière les étapes successives de la flexion de la base du crâne qui
engendre l’enroulement de la face sous le cerveau chez les primates jusqu’à l’Homo
sapiens sapiens sur 60 millions d’années d’évolution.

D’autre part un ostéopathe, SUTHERLAND, élève de du Dr STILL, au début du


20ème s. découvre le Mouvement Respiratoire Primaire, le Crânial Rythmic Impulse,
C.R.I., qui engendre le mouvement de flexion-extention de la Synchondrose Sphéno-
Basilaire. Ce même mouvement (M.R.P.) engendre simultanément en alternance une
traction sur le toit de la selle turcique à la hauteur du corps du sphénoïde ou se
trouve la ligne virtuelle modératrice de la ‘’contraction crânio-faciale’’.

Nous verrons comment ce phénomène crânien pourrait participer à l’évolution de la


posture et inévitablement favoriser l’avènement de la bipédie.

En ASTROPHYSIQUE :

« …Il n’en reste pas moins évident lorsque la Terre changea légèrement son orbite
en s’éloignant un peu du soleil entre 3,3 et 2,3 millions d’années cela engendra un
rafraîchissement » et le professeur Yves Coppens (23) repéra de visu une centaine
d’espèces qui modifièrent notamment leur dentition pour s’adapter à la végétation du
nouveau climat qui s’installait alors. Cela correspond aussi à l’apparition du genre
HOMO. La pression environnementale provoquerait-elle le processus de mutation et
la sélection naturelle choisirait-elle parmi la diversité des informations préexistantes
dans les programmes génétiques des différentes espèces celle qui sera la mieux
adaptée ?
Dans cette discipline la question est de savoir si à l’origine des perturbations du
système crânio-facial depuis le Moyen Age, des changements ont été repérés dans
le système solaire ou d’autres phénomènes, évènement qui pourraient participer à la
mutation ?

26
En BIOLOGIE (micro évolution) :

« Le double jeu d’une protéine de choc thermique »(52) HSP90 révèle un mécanisme
moléculaire qui expliquerait une évolution à deux vitesses : Quand tout se passe bien
HSP90 a un rôle de tampon de l’évolution par un mécanisme traduisant une
évolution lente sur de longues périodes et face à une situation d’urgence (choc
thermique par exemple) les modifications rapides sont absolument indispensables.
HSP90 prend son rôle de protéine anti-stress, elle n’assure plus son rôle de tampon
et les « mutations silencieuses » s’expriment, révélant la variabilité génétique restée
cachée jusque là. Il existe alors une chance non nulle que parmi les descendants, il
se trouve un individu mieux adapté qui pourra garantir la survie de l’espèce. De tels
évènements expliquent peut-être les sauts évolutifs majeurs dont l’évolution semble
ponctuée, qui ont donné naissance aux grandes lignées du vivant et façonné la
diversité biologique actuelle.

En EMBRYOLOGIE :

Ce qui reste encore une énigme c’est le programme qui engendre et amplifie le
phénomène d’enroulement cérébral et de flexion crânio-faciale (28,29) qui s’opère
chez les primates depuis 60 millions d’années jusqu’à l’Homo Sapiens Sapiens. Il se
manifeste dans l’embryogenèse au niveau de la plaque neurale.
En particulier nous décrirons le concept mathématique des attracteurs étranges
harmoniques(30) peut-être est-il à rapprocher des gènes architectes et des
hétérochronies de développement(17) des processus créateurs d’ordre, de la relation
entre la constitution moléculaire de l’ADN et l’émergence des formes ?

De la BIOLOGIE à la CULTURE :

L’Univers élabora la matière inerte, puis la matière vivante et plus récemment la


matière pensante. Déjà la matière vivante aquatique ou terrestre est en interrelation
avec le milieu, on sait depuis longtemps qu’elle intervient sur les constituants de
l’atmosphère, du sol et du sous-sol de la croûte terrestre.

De même pour la matière pensante, nous devons envisager comment l’Homo


Sapiens Sapiens influence peut-être mentalement, individuellement, le moteur de
l’évolution dans un processus endogène et, indirectement, il faudra comprendre
comment il influence le moteur de l’évolution par des processus exogènes en
modifiant collectivement l’écosystème. Culturellement nous sommes responsables
individuellement et collectivement du devenir de l’humanité dans sa biodiversité.

Plus globalement d’après des experts en histoire, les civilisations semblent


progresser quand elles ont un défi à relever, celui de la forêt pour les civilisations
d’Amérique du Sud, celui du désert pour la civilisation égyptienne originaire de la
région où le Nil vient prendre sa source, celui des importantes variations
saisonnières du débit du Nil dans la basse Egypte; inversement la compromission
des politiques conduit l’humanité à sa perte.

27
Comme l’écrit ci-bien Jacques RUFFIE (87) « L’espèce humaine est la seule capable
de s’autodétruire ? L’éventualité du suicide collectif est le dernier avatar de
l’évolution culturelle »p.88 et plus loin p.93 « c’est l’altruisme planétaire qui peur
sauver l’humanité du suicide collectif. (46)»

Vécu:

Nous avons organisé un séjour (*) à Perpignan d’un groupe d’enfants de 11 ans des
trois communautés en conflit (bosniaque, croates et serbes) pendant les jeux
méditerranéens de 93, nous les avons intégrés dans deux collèges laïques et privés
de la ville, les familles d’accueil comme les enseignants furent surpris par la vitalité,
la maturité intellectuelle, la hardiesse à s’aventurer dans notre ville de 100 000
habitants et leur très nette avance sur le plan scolaire, ils étaient en pleine guerre, ils
avaient connu l’exode, beaucoup n’avaient plus de nouvelles de leur père engagé,
emprisonnés ou morts, ils étaient parfois nés de mariage mixte avec la déchirure
psychologique que l’on imagine provoquée par le conflit inter ethnique.

Lors de ce premier programme culturel pluriconfessionnel pour l’ex-Yougoslavie nous


en témoignons et nous ne sommes pas hors sujet, nous constatons que la guerre et
ses contraintes psychologiques font partie des pressions environnementales qui
stimulent chez l’humain la réflexion et les processus d’adaptation.

La guerre n’est pas la solution et seul un véritable développement culturel, la


multiplication des échanges, la circulation des informations permettront la prise de
conscience des enjeux pour l’humanité et l’émergence de solutions durables
globales.

Comme le sous développement engendre une démographie galopante, à l’inverse il


est statistiquement prouvé que l’amélioration des conditions de vie freine la
démographie.

Nous ne pourrons pas développer ici les notions d’altruisme génétique et/ou culturel,
de socialisation, d’intégration, de participation, de « place reconnue » dans la
société, de respect mutuel et de dignité pour favoriser l’évolution culturelle, la
communication, la motivation, l’imagination, la créativité, la méditation, l’émergence
de l’intuition, du génie humain chez le plus grand nombre.

• association : Deux Mains Pour Demain

28
KOHLER au début du siècle avait déjà observé que les chimpanzés dans leur milieu
étaient loin d’utiliser toutes leurs possibilités psychiques. En augmentant
expérimentalement les contraintes, la pression sélective obligeait les chimpanzés à
mettre en jeu toutes leurs facultés psychiques, l’animal faisait preuve alors
d’invention. « Le progrès implique une pression sélective : pour améliorer des
performances, il faut y avoir intérêt » Chez les humains quelle peut-être la solution ?
Une place reconnue pour chacun, une ambition collective, un projet commun la
sauvegarde d’un jardin fragile et menacé appelé TERRE.

En ECOLOGIE, CLIMATOLOGIE, VULCANOLOGIE, OCEANOGRAPHIE :

Quels degrés de dégradation de la TERRE faudra-t-il atteindre pour que les peuples
prennent conscience du danger encouru par l’humanité ?

Pour qu’ils prennent conscience de la nécessité de leur engagement solidaire pour


forcer les décideurs politiques et les stratèges des multinationales à s’orienter
résolument dans le sens des recommandations des Nations Unis et des O.N.G.
(Organisations Non Gouvernementales).

Ces recommandations sont réunies dans le document : Agenda 21.


Selon l’Institut pour la Paix de Stockholm, les recherches militaires avouées dans le
monde coûtent quatre fois plus que les recherches médicales.

Plus généralement des seuils de pressions environnementales de tous ordres


doivent participer au déclenchement des mutations. Des ''stress'' successifs et
d’origines diverses peuvent participer à la mutation de l’Homo sapiens sapiens ex de
scénario: au Moyen Age la malnutrition et des épidémies pourraient avoir déclenché
le phénomène intrinsèque de mutation, un événement astronomique aurait pris le
relais et des causes environnementales viendraient l’accélérer ces dernières
décennies.
Il est temps que le monde scientifique se mobilise et affirme d’une part qu’un
développement équitable est la solution durable à mettre en œuvre d’urgence pour
dégager des ressources nécessaires et suffisantes pour relever le plus grand défi de
l’humanité, la responsabilité des dirigeants des pays en voie de développement
comme ceux des pays riches est engagée.

En PHILOSOPHIE, en ETHNOLOGIE :

Aux promoteurs de la « symétrie » berceau de la xénophobie, il est temps que le


monde scientifique rendent compte d’une autre évidence, le mixage des peuples de
la Terre renforce le potentiel génétique et l’on se rendra compte très vite qu’il est le
seul processus en capacité pour réguler durablement et humainement l’évolution de
l’HOMO SAPIENS SAPIENS, «La troisième proposition du racisme, qui tend à
interdire le métissage et à revenir à des races pures, monomorphes, est non moins
fallacieuse…. L’avantage de l’homme est au contraire son polymorphisme génétique,
qui lui a conservé les caractères d’un animal sauvage, étonnamment resté jeune. Sur
le plan biologique, le racisme débouche sur la dégénérescence de l’humanité. »(87
p.146)

29
En OBSTETRIQUE :

Si la crâniométrie manifeste une déstabilisation depuis plus de mille ans avec une
accélération observée aujourd’hui par les chirurgiens dentistes et les médecins
stomatologistes et si les courbures du rachis et la posture (21) évoluent avec des
douleurs trop fréquentes et sur des sujets de plus en plus jeunes alors une évolution
de la sphère pelvienne et des statistiques en néonatologie devrait confirmer les
prémices de cette déstabilisation.

Dans cette nouvelle perspective les obstétriciens et les chirurgiens orthopédistes


vont peut-être reconnaître des changements qui étaient jusqu’à présent ignorés,
inexpliqués ou dissociés au travers de leur expérience clinique, des compte-rendus
cliniques, des clichés radiographiques et plus récemment des échographies, du
scanner et de l’I.R.M…

En effet si le moteur intrinsèque de l’évolution doit être recherché au niveau de la


plaque neurale (29), des hétérochronies de développements pourraient êtres mises
en évidence soit morphologiques chez les parturientes (ex : les mesures des détroits
sup. et inf.), soit dans l’embryogenèse, le développement du fœtus et/ou du
nouveau-né. La chronologie connaît-elle des variations perceptibles ? La proportion
de prématuré évolue-t-elle ? (Réponse deux ans après au chapitre ‘’Société’’, le
signal d’alarme du professeur RELIER(85) et notre interprétation au chapitre
‘’Discussion’’) leur cause ou leurs conséquences pourraient-elles être réinterpréter
par les différents intervenants déjà cités auxquels s’ajoutent les ostéopathes, les
pédiatres, les médecins généralistes, les chirurgiens dentistes, les orthophonistes,
les orthodontistes, les ophtalmologistes, les opticiens, les pédopsychiatres, les
podologues, les psychomotriciens ?

Réflexions.
Arrivé au terme de cette enquête mené en 2000, nous décidons d’approfondir nos
connaissances sur l’évolution, d’évaluer l’apport de l’ostéopathie dans la
compréhension des phénomènes repérés. Sur un plan pratique et statistique nous
allons rechercher les moyens de mettre en évidence les forces en présence et sur un
plan morphologique l’influence réciproque entre la sphère crânienne et la sphère
pelvienne par une voie originale inexploitée à notre connaissance, la voie antérieure.

30
1. L’OSTEOPATHIE ET L’ EVOLUTION.

1.1. L’OSTEOPATHIE

DOMAINES D’INTERVENTION

L’ostéopathie est une thérapie naturelle dite alternative ou complémentaire. Elle se


développe en France depuis une trentaine d’années. Elle fut énoncée et codifiée par
le Dr Andrew-Tailor Still (93) aux USA à la fin du 19ème siècle.

L’Ostéopathe considère le corps dans sa globalité. A l’aide de ses mains, cet


incomparable outil d’investigation, il recherche au-delà du symptôme, la cause de
ses troubles, de ses dysfonctionnements, dans le but de répertorier tous les défauts
de mobilité, de les hiérarchiser afin de les remettre en harmonie, de réduire les
déséquilibres de tension des différents tissus de soutien entre les os, les viscères,
les organes ou les sutures du crâne, de faciliter la circulation des différents liquides,
le sang, la lymphe ou le liquide céphalo-rachidien pour les structures nerveuses, pour
favoriser la capacité naturelle du corps d’autorégulation et dynamiser ses défenses
immunitaires. Le geste thérapeutique ostéopathique reste toujours dans le champ
physiologique.

L’ostéopathe connaît ses limites et ne prétend pas tout soigner. Il ne se propose pas
de guérir les maladies dégénératives (le cancer, le sida, la sclérose en plaque…), les
maladies génétiques(mucoviscidose, myopathie…), les maladies infectieuses(la
tuberculose, le tétanos)…, les fractures.

1.1.1. Le Dr Andrew-Taylor STILL, 1828-1917

Historique

STILL était fils d’un médecin, il accompagnait souvent son père et c’est ainsi qu’il
commença ses études de médecine. Il trouvait la pratique médicale de l’époque
inadéquate et il ne supportait pas l’idée de ne pouvoir faire plus.

En 1864, après la guerre de Sécession, ses enfants sont morts d’une épidémie, il ne
put les soigner. Cette tragédie le poussa à trouver une autre manière de guérir.

Pour lui, « le corps doit avoir en lui-même tout ce qu’il faut pour fonctionner ». Cette
idée est à la base de toutes ses recherches.

Le Dr STILL a fondé l’ostéopathie en pleine opposition avec la pensée médicale de


l’époque, bien qu’il soit lui-même médecin. Il est l’auteur de nombreux ouvrages mais
il est déjà très controversé. Il est calomnié et perçu comme un imposteur qui utilise
des pratiques douteuses.

1.1.1.1. Les principes physiologiques

 Le corps bien « nourri » possède en lui-même les éléments et potentialités


pour se maintenir en bonne santé et s’autoréguler.

31
 La structure et la fonction sont interdépendantes. Si les voies d’élimination et
de nutrition qui permettent au corps de s’autoréguler, sont obstruées ou
rétrécies, il existe un manque de régulation, un dysfonctionnement, puis une
maladie. Les obstructions sont dues à des troubles structurels, surtout au
niveau des articulations osseuses, entre les organes ou les glandes et leurs
liens ou encore au niveau des aponévroses.

 STII affirme le corps est une unité fonctionnelle dont tous les éléments sont en
interdépendance. Tout l’organisme est en continuité. Une action structurelle
peut se répercuter loin de sa source par l’intermédiaire des fascias, des
diaphragmes, des nerfs et liquides, sang, lymphe, liquide céphalo-rachidien
(L.C.R.)

 La vie est mouvement : tous les organes ont une certaine mobilité permise par
les tissus environnants et sont animés d’une mobilité propre, subtile appelée
motilité perceptible par la main exercée de l’ostéopathe. Elle se manifeste par
un rythme dont l’amplitude et la fréquence sont une source d’informations
utilisées pour le traitement ostéopathique.

1.1.1.2. La structure gouverne la fonction.

Pour STILL la mauvaise position des os, des limitations de mouvement des
articulations et de toutes les structures s’y rattachant peuvent agir sur le
fonctionnement des organes et des viscères.

Pour lui, circulation et innervation sont les grands systèmes par l’intermédiaire
desquels les modifications structurelles atteignent les organes, les viscères et les
glandes.

1.1.1.3. La règle de l’artère est suprême

« La règle de l’artère est absolue, universelle. L’artère ne doit pas être obstruée,
sinon la maladie en résulte. Je proclame ensuite que tous les nerfs dépendent du
système artériel pour leurs qualités, comme la sensation, la nutrition, le mouvement,
et même que par la loi de réciprocité, ils fournissent la force, la nutrition, la sensibilité
à l’artère elle-même. (A.T. STILL)

Toute perte, même limitée, de la mobilité d’une structure quelle qu’elle soit, la rend
indisponible à remplir sa fonction, mais aussi perturbe sa vascularisation et sa
trophicité diminuant ainsi sa vitalité.

Donc, la perte des qualités de forme est la composante primordiale de la lésion, elle
s’accompagnera toujours d’une modification de la structure, car ces deux aspects
sont indissociables. Pour que le tissu se régénère, il faut veiller à restaurer le
système circulatoire (sang artériel et veineux), la circulation lymphatique, le liquide
céphalo-rachidien.

32
L’ostéopathie va donc réduire les troubles structurels, restaurer la circulation des
informations et par-là permettre l’autorégulation et l’autoguérison.

1.1.1.4. L’interdépendance structure et fonction

Pour comprendre la démarche de ce mémoire nous devons préciser les fondements


de l’ostéopathie et définir l’interrelation des systèmes qui composent le corps
humain.

1.1.1.5. La systémique ou théorie des systèmes.

DEFINITIONS :

A) Toutes les parties d’un ensemble dynamique sont en interaction les unes avec les
autres.
B) L’ensemble n’est pas une simple addition de constituants isolés, mais le résultat
de leur interaction, résultat d’où émergent des propriétés nouvelles qui vont à leur
tour influencer les constituants.
C) Il existe des relations entre les parties. Ces relations permettent de constituer des
ensembles organisés dans un tout finalisé.

1.1.1.6. La fonction

C’est l’activité exercée par un élément vivant (appareil, organe ou cellule), et


qu’étudie la physiologie : c’est une information qui va orienter par exemple la
croissance d’une vertèbre vers sa forme définitive et spécifique à sa situation.

A partir du programme génétique de base, commun à toutes les vertèbres, nous


aurons une morphogenèse de la vertèbre adaptée à la fonction qui lui est dévolue. A
chaque niveau de la colonne vertébrale, ceci est démontré par l’embryogenèse,
chaque pièce osseuse a le même potentiel architectural comprenant un corps, une
épineuse, des apophyses transverses et là nous incluons volontairement le crâne, de
l’ethmoïde au coccyx, comme cela sera illustré dans le mémoire.

Cette information n’est pas figée, elle témoigne de l’interrelation des systèmes
internes au corps mais aussi de l’interrelation avec des systèmes externes.

Les systèmes internes :

Il suffit qu’une erreur génétique affecte le système voisin pour que la morphogenèse
en soit totalement ou partiellement modifiée.
Ex :
- La perte d’un œil modifie la forme de l’orbite.
- L’action de la langue sur la croissance mandibulaire ou sur l’orientation des dents.
- La dégénérescence d’un nerf provoque la réduction du trou de conjugaison.

Les systèmes externes :

- L’action d’un appareil en orthodontie.

33
Pour tous les êtres vivants l’environnement agit sur la forme, leur reproduction.

- L’écosystème : lorsque le territoire d’un groupe de souris est réduit, elles


réduisent leur croissance démographique.
Ex : On a découvert sur des îles méditerranéennes des squelettes de mammifères
dont la taille adulte était considérablement réduite par rapport à la taille commune
vivant sur le continent.
- De même pour l’espèce humaine, la démographie est inversement
proportionnelle au développement économique : plus le PIB d’un pays monte plus sa
démographie baisse.

1.1.1.7. Conséquences : Définition du trouble fonctionnel

C’est l’expression des troubles des interrelations des diverses partie d’un ensemble.
Ces relations sont sous la dépendance d’un autre système de réglage : le système
cybernétique qui est l’étude des processus de commande et de communication chez
les êtres vivants, dans les machines et les systèmes sociologiques et économiques.

C’est donc un trouble du traitement de l’information qui est à la base du


fonctionnement de ces réglages.

1.1.1.8. La vie est mouvement

Dans le corps ces mouvements se manifestent par des rythmes, des fréquences et
des amplitudes.
Les deux premières qualités que doit manifester l’étudiant en ostéopathie au cours
de ses longues études sont la patience et la persévérance car elles sont
indispensables s’il veut découvrir et sentir les rythmes et les mouvements les plus
subtils du corps humain pour espérer appréhender le diagnostic et le traitement des
dysfonctions liées aux troubles fonctionnels de ses patients.

1.1.1.9. L’unité du corps

« Tout est dans tout »

Sur le plan structurel : par les fascias, les aponévroses une dysfonction, une lésion
dans un tissu aura une influence dans tout le corps.

Sur le plan fonctionnel : le système nerveux et les liquides transmettent l’information


dans tous les tissus du corps.

L’ostéopathie est une démarche thérapeutique holistique qui replace l’organe dans
l’organisme et l’organisme dans le monde. Le corps est une unité biologique et une
unité écologique liée à l’environnement. L’ostéopathie agit sur la circulation de
l’énergie, de l’information et des liquides par l’intermédiaire des structures du corps :
les os, les ligaments, les tendons, les muscles, les nerfs, les fascias (aponévroses,
membranes, cloisonnements, ligaments méningés.

34
1.1.1.10. Le corps dispose de ses propres forces

régulatrices d’autoguérison.

L’homéostasie :

C’est la capacité d’autorégulation du corps. Nous allons distinguer différents plans.

PLAN STRUCTUREL :

Les structures anatomiques sont équilibrées par le fascia


L’information génétique donne la force centrifuge qui dilate, elle est équilibrée par la
force centripète du fascia.

PLAN METABOLITIQUE :

Plan intéroceptif qui donne la vitalité, il est équilibré par le système neurovégétatif.
PARA SYMPATHIQUE : anabolisme, ralenti les systèmes.
ORTHOSYMPATHIQUE : catabolisme, accélère les systèmes.

Quantitativement cela se traduit par le maintien à leur valeur normale des


différentes constantes physiologiques de l’individu (température, tonus
cardiovasculaire, composition du sang etc.) Le métabolisme s’adapte et s’équilibre
avec le monde extérieur plein de variables pour maintenir les constantes
physiologiques. Il existe un mécanisme tampon qui équilibre toutes les agressions
extérieures.

Il faut un bon équilibre entre le système nerveux orthosympathique et


parasympathique et pour chacun d’eux ils ne doivent pas être perturbés par des
stimulations nociceptives liées à des dysfonctions fixées
( articulations vertébrales, costo-vertébrales, viscérales).

PLAN NEURO SENSORIEL :

Les cinq sens permettent d’analyser le milieu extérieur, nous pouvons ainsi préparer
le milieu intérieur qui peut se protéger en informant le plan métabolique. Il ne faut
pas que l’intensité de l’information extérieure dépasse la force biomécanique de
réponse du milieu intérieur, sans quoi il n’y a pas une bonne adaptation du fascia, il
va faire résonance au plan du système neuro-sensoriel.

PLAN EMOTIONNEL : (34)

C’est le plan neuro-sensoriel qui fabrique les émotions. Les glandes fabriquent les
hormones qui agissent sur les fascias de 2 manières :

- Soit en rétraction.
- Soit en dilatation.

C’est la thyroïde qui va donner l’énergie à la forme c’est à dire aux fascias : ( la
glande thyroïde transforme la chenille en papillon)

35
- L’hypothyroïdie dilate
- L’hyperthyroïdie rétracte

Toute émotion est à la fois inhibitrice ou excitatrice selon que la personne est en
dilatation ou en rétraction.

Ex : Emotions primaires :

A la peur 2 réactions possibles : soit la fuite (excitatrice), soit l’inhibition.

A la colère 2 réactions possibles : soit l’impulsion (excitatrice), soit l’inhibition.

Ainsi nous devons tenir compte de ces facteurs lorsque nous allons traiter les enfants
car ces facteurs influencent le tonus musculaire en particulier de la face et de la
mandibule.

PLAN PSYCHOSOMATIQUE :

C’est l’influence du cortex sur les différentes fonctions somatiques et inversement


l’influence du corps sur le psychisme.

Tous ces plans sont en relation avec le schéma corporel : Processus


neurophysiologique qui passe par la proprioception.

La fonction neuropsychologique donne l’image inconsciente du corps qui influence le


fascia et la fonction corticale entretient l’attitude :

Ainsi une fois la posture corrigée il faut habituer le sujet à une nouvelle attitude et le
convaincre du bien fondé de sa fonction par rapport à l’image qu’il donne de lui aux
autres, de la perception de sa propre image, de son attitude en rapport avec son
mental etc. cette prise de conscience doit être adaptée, modulée en fonction de
l’age, de la maturité, en concertation avec les parents si c’est un enfant, son
environnement social, professionnel si c’est un adulte.

L’ostéopathie s’inscrit dans les principes du Dr Claude BERNARD : « le terrain est


tout » contre la maladie, le déficit du corps, la stase des liquides il faut restaurer les
structures pour que le corps retrouve le mouvement, restaure ses fonctions, la
circulation des liquides et des informations pour retrouver ses propres capacités
régulatrices d’auto guérison.
Ex : les otites sont le plus souvent liées à une restriction de temporal ou un trouble
de la déglutition, une trompe d’Eustache obstruée par une tétée au biberon trop
rapide et le bébé en position trop prés de l’horizontale
La médecine conventionnelle s’inscrit d’avantage dans les principes de PASTEUR :
la maladie est dans le microbe, dans le virus, elle vient de l’extérieur et elle s’en
défend par l’allopathie.

36
1.1.2. L’ostéopathie dans la sphère crânienne.

1.1.2.1. William Garner SUTHERLAND.1873-1954

L’ostéopathie crânienne s’intéresse principalement aux deux phénomènes


physiologiques suivants : le mouvement présent dans les sutures crâniennes et
l’impulsion rythmique à l’intérieur de la sphère crânienne.

Ce complexe fut d’abord reconnu par William Garner SUTHERLAND (95), qui fut un
élève de STILL. Intrigué par les plans des sutures des os du crâne, son bon sens lui
fit conclure que celles-ci étaient faites pour le mouvement. Après une trentaine
d’années d’expérimentation clinique il publia « The cranial bowl », en 1939 où il
énonçait ses principes. Cette publication reçue l’indifférence quasi-générale des
milieux ostéopathiques. Un petit nombre s’y intéressa dont Harold Magoun (69) qui
publia en 1951 « Ostéopathie in the crânial field.

A la demande de D. Brookes, H. Magoun vint enseigner l’ostéopathie crânio-sacrée


en France en 1964.

1.1.2.2. Le Mouvement Respiratoire Primaire.

Son concept établit la base des protocoles thérapeutiques efficaces. Il s’applique à


tout le corps en tant qu’unité de fonction physiologique sous le nom de Mécanisme
Respiratoire Primaire dont les cinq composantes sont les suivantes :

a) La motilité inhérente du cerveau et de la moelle.

Le rythme est d’environ de 12 cycles par minute. Il semble produit par les pulsions
synchrones des cellules de la névroglie dont la résultante produit un mouvement
d’enroulement et de relâchement des hémisphères cérébraux.

o L’enroulement réduit le diamètre antéro-postérieur du cerveau


accompagné d’une augmentation de volume transversal. Temps actif.

o Au cours du relâchement le cerveau retrouve le diamètre antéro-


postérieur initial(il s ‘allonge) accompagné d’une réduction de volume
transversal. Temps passif.

On parle de motilité. La seule certitude du phénomène est sa perception par les


doigts expérimentés des ostéopathes et l’efficacité éprouvée des techniques guidées
par ce MRP depuis plus d’un siècle par les thérapeutes et les patients.

37
b) La fluctuation du liquide céphalo-rachidien.

Les auteurs reconnaissent que sa physiologie reste encore obscure. Une certitude:
L’enveloppe duremérienne est inélastique et virtuellement inextensible, la pression
du liquide céphalo-rachidien varie directement avec la pression veineuse car le
contenant du liquide céphalo-rachidien est en continuité avec le système veineux
convergent dans les veines jugulaires internes effectuant 95% du drainage.
Une fluctuation bien définie a été trouvée et elle possède deux caractéristiques
essentielles : un potentiel physique ou énergétique, qui semble agir dans tout le
corps comme un mécanisme hydrodynamique ; et un potentiel électrique, diffusé
également dans l’organisme agissant en phases négatives et positives. Ces deux
caractéristiques font intimement parties de la motilité réciproque du système nerveux
central.

c) La mobilité des membranes intra-crâniennes et intra-spinales.

Les membranes de tension réciproques semi-rigides ont un point d’appui ou point


fixe qui est le point tranquille de Sutherland. A l’intérieur du sinus droit à la jonction
de la faux du cerveau et de la tente du cervelet.
La dure-mère rachidienne relie le crâne au sacrum et donne ainsi une unité de
fonctionnement crânio-sacré.
Ce sont ces membranes qui transmettent la dynamique cérébrale et régulent,
équilibrent les mouvements des os à la périphérie.

d) La mobilité articulaire des os du crâne.

L’étude minutieuse de l’anatomie et de l’arthrologie permet de comprendre


l’existence d’un léger mouvement des surfaces articulaires du crâne. Cette mobilité
articulaire peut être recueillie et enregistrée électroniquement. Ce fait ne représente
donc pas uniquement un intérêt scientifique mais il représente également la base
des protocoles diagnostiques et thérapeutiques.

e) La mobilité du sacrum entre les iliaques.

Le sacrum est animé d’un mouvement involontaire entre les iliaques répercuté par la
dure-mère spinale à partir de la dure-mère crânienne. Cette mobilité doit-être
distincte du mouvement volontaire ou postural du sacrum entre les iliaques.
Nous préciserons cette notion a propos de la dure-mère et du lien crânio-sacré.

L’ensemble des cinq composantes du Mouvement Respiratoire Primaire se


manifeste dans son intégralité dès le cinquième mois de la vie fœtale c’est pourquoi il
est premier sur le rythme respiratoire secondaire thoracique qui apparaîtra à la
naissance, à l’air libre.

Le moteur de ce processus complexe provient des propriétés des cellules gliales du


cerveau. Elles possèdent des filaments d’actine qui se contractent périodiquement
comme celles du muscle cardiaque. Leur synchronisme répond à une loi de
physique. Dans un milieu homogène tous les éléments animés d’un processus
ondulatoire ou vibratoire vont rapidement se synchroniser comme les horloges sur
une étagère.

38
schéma n°13 (92)

Le mécanisme du Mouvement Respiratoire Primaire (MRP) : (91, 92)

C’est le terme descriptif désigné par Sutherland.


Pour résumer son action sur les os du crâne: c’est un mouvement d’allé – retour.
Le mouvement allé appelé « inspiration » est la phase active et le retour appelé
« expiration » est une phase passive.

Pendant l’inspiration du MRP, les os médians du crâne (occiput, sphénoïde,


ethmoïde et vomer) se déplacent physiologiquement en flexion autour d’un axe
transverse. Au même moment, les os pairs de la périphérie (frontaux, temporaux,
maxillaires supérieurs, palatins, malaires) font une rotation externe.

Lors du retour, l’expiration, le mouvement est inverse, il se produit l’extension des os


impairs simultanément à la rotation interne des os pairs.

L’ostéopathie crânienne consiste à rechercher un déséquilibre, une réduction ou une


perte de mobilité sur une ou plusieurs sutures. Le thérapeute va mesurer le degré de
dysfonctionnement pour choisir ou pas d’intervenir et la technique la plus adaptée à
la situation analysée. Le crâne peut-être la cause des troubles signalés par le patient
ou le reflet d’une dysfonction éloignée de la sphère crânienne, faciale, musculaire,
viscérale, membraneuse (dure-mère), vertébrale ou sacrée.

La cause peut être traumatique, physiologique, d’origine intra osseuse, ostéo-


articulaire, membraneuse ou liquidienne. La dysfonction peut être d’origine récente
ou éloignée dans l’histoire du patient, elle peut-être liée à l’accouchement ou même
d’origine intra-utérine :

o Un torticolis congénital qui engendre un déséquilibre du crâne, de la face et


localement du temporal

39
o Un pied bot varus équin congénital pour lequel l’ostéopathe trouvera souvent
et traitera des anomalies de conformation de l’écaille et des pars condylaires
de l’occiput, le traitement va associer ici des techniques dites« intra
osseuses » sur les nourrissons.

Note : Il est intéressant de signaler que SUTHERLAND et Wilhelm REICH qui


vécurent à la même époque menèrent séparément des travaux sur un mouvement
subtil et rythmé. Wilhelm REICH (83, 84) (Orgone Institute) considérait un processus
énergétique, appelé orgone, en tant que pulsation (expansion et contraction, comme
pour les battements du cœur) et le Dr Alexander LOWEN (67), élève de REICH parle
de ‘’bio-énergie’’.

1.1.2.3. Morphogenèse :

Deux rappels d’importance:

 Le crâne.

Dans le mécanisme articulaire crânien, on doit rappeler que la voûte du crâne est
d’origine membraneuse afin d’accommoder la mobilité articulaire de la base qui est
d’origine cartilagineuse. Cette fonction adaptative persiste, jusqu’à un certain point,
tout au long de la vie.

 Le sphénoïde :

A la naissance, il est constitué de trois parties :

 le corps avec le pré_sphénoïde accompagné de ses petites ailes et le post-


sphénoïde,
 Les deux grandes ailes au-dessous desquelles se trouvent les apophyses
ptérygoïdes.
 Chaque partie est réunie par du cartilage. La partie supérieure des grandes
ailes et les apophyses ptérygoïdes restent membraneuse.

Le développement des recherches en orthodontie montre le rôle très important de


cette double composante du pré-sphénoïde et du post-sphénoïde, elle engendre des
trajectoires ‘’distinctes’’ dans la dynamique de croissance. Le pré-sphénoïde régule
la croissance de la face tandis que le post-sphénoïde régule celle de la mandibule.

 La symphyse sphéno-basilaire :

De même les variations intra-populationnelles synchroniques dans les dynamiques


de croissance de la symphyse sphéno-basilaire sont à l’origine de nombreuses
dysharmonies de croissances de la face et de la mandibule.

1.1.2.4. Synergie thérapeutique : orthodontie, ostéopathie

40
Déjà, en 1889, STILL écrivait : « Le corps est le reflet du crâne, le crâne est le reflet
des dents.

Clarisse BORDA, Docteur en Chirurgie Dentaire (10) écrit :

« Ce qui rapproche le dentiste, l’orthodontiste de l’ostéopathe, c’est cette relation


entre le palais, les bords alvéolaires, l’articulation temporo-mandibulaire, les muscles
et fascias de la tête, le cou et la mandibule. Ce qui permet de dire à l’ostéopathe qu’il
a un rôle à jouer précocement sur l’enfant, pour préserver ou prévenir une
malocclusion, c’est le rapport interne existant entre le sphénoïde et le maxillaire, et le
temporal et la mandibule…..
…L’ostéopathe pourrait intervenir avant le traitement orthodontique pour « vérifier »
l’équilibre des structures et corriger les déséquilibres qui peuvent être à l’origine des
problèmes occlusaux. (parfois des problèmes d’ouverture buccale ont été résolus par
l’ostéopathe) Ceci permettrait de poser l’appareil sur un organisme « équilibré»
Si l’ostéopathe n’a pu intervenir avant le traitement d’orthodontie, il pourrait le faire
dès le début, afin de vérifier et de relancer le mécanisme crânien. Il est important
qu’un contrôle soit fait après le traitement orthodontique pour relancer la mobilité
crânienne et son mécanisme dans son ensemble. (parfois des douleurs résistent aux
rééquilibrations occlusales et cèdent en ostéopathie)…

Une fonction normale du système masticatoire doit présenter les caractéristiques


suivantes.

Selon PLANAS :

 Il doit posséder des mouvements de fermeture et de latéralité sans


interférence ;
 Il doit obtenir une répartition bilatérale des forces sur un grand nombre de
dents, dans la position inter-cuspidienne, et de même dans la position de
contact en rétrusion ;
 Il doit autoriser une mastication aussi facile du côté droit que gauche ; Il
doit avoir une pression axiale inter-occlusale satisfaisante.

1.1.3. La prévention

C’est la prévention qui est importante :

 Au niveau prénatal, il faut soigner la mère pour que l’accouchement soit le


moins traumatogène possible. (74, 78, 90) (voir ‘’ le signal d’alarme ‘’ du
professeur RELIER (85) au chapitre SOCIETE)

 L’allaitement au sein joue un rôle très important dans la croissance crânio-


faciale et la correction naturelle des dysfonctions engendrées par
l’accouchement par l’action musculaire puissante de succion qu’elle nécessite.

 Il faut surveiller tous les enfants nés trop vite pendant un temps inférieur à
trois heures (expulsion brutale) ou trop lentement dans un temps supérieur à
sept heures (risques de compression) (voir dans SOCIETE)

41
 Il faut une surveillance : tous les mois et après une chute violente ou un
signe d’appel : asymétrie faciale, attitude scoliotique, céphalées inexpliquées,
troubles visuels, rhinites permanentes…

Pour illustrer l’intérêt d’une intervention précoce de l’ostéopathe chez les enfants
nous rappelons que les lésions les plus fréquentes sont engendrées durant la
période périnatale.

Le Docteur Viola FRYMANN, (74,90,92) Présidente du département d’ostéopathie du


collège de médecine ostéopathique du Pacifique en Californie, a étudié la présence
de symptômes chez 1200 bébés de cinq jours, en relation avec leurs structures
crâniennes dont voici les résultats :

 12 % des enfants ont un crâne libre et pas de symptôme.


 82 % ont un problème crânien et pas de symptôme.

Chez les enfants sans symptôme :

 39 % ont l’occiput libre dans son mouvement,


 18 % ont la symphyse sphéno-basilaire libre.
Chez les enfants agités,
 95,5 % ont une lésion de l’occiput.

A l’occasion de l’atelier de pédiatrie ostéopathique qu’elle animait en 2002 au 19ème


symposium international d’Ostéopathie Traditionnelle de Montréal nous l’avons
interviewée sur les causes des malocclusions des enfants, voici son point de vue:
« …ils sont la conséquence de la sollicitation réduite des muscles masticateurs due à
la faible densité de la nourriture… »
Après une vie professionnelle consacrée pour une grande part à l’ostéopathie de
l’enfance son expérience clinique est essentielle. Une enquête récente menée en
ostéopathie avec un travail comparatif entre la France et la Norvège entre les
différents modes d’accouchement et les différents modes d’alimentation du
nourrisson permettra de mesurer plus précocement l’influence culturelle sur la
morphogenèse.

1.1.3.1. la loi centre-périphérie

En toute chose il y a un centre et une périphérie


« Il ne peut y avoir de processus endogène sans processus exogène ni de processus
exogène sans processus endogène à cause d’un principe en ostéopathie, la loi
centre//périphérie ; il y a toujours un rapport de tension réciproque »

SUTHERLAND explicita ce principe en utilisant la propriété des membranes de


tension réciproque. Lorsque l’on corrige une lésion il faut vérifier que le point
tranquille de Sutherland au croisement des membranes a retrouvé son équilibre, si

42
ce n’est pas le cas la lésion s’est déplacée du centre vers la périphérie ou
inversement, si elle était à la périphérie elle s’est déplacée au centre.

Il y a une communication centrifuge et une communication centripète. Il faut qu’il y ait


INTEGRATION de la correction. Elle se manifeste par une réaction de chaleur, un
bâillement ou un soupir d’apaisement, des signes auxquels le thérapeute sera
attentif car ils annoncent l’intégration d’une correction.

Le fascia (les membranes du cerveau en font partie) est l’interface entre le milieu
extérieur et le milieu interne, entre les forces endogènes et les forces exogènes qui
guident et contrôlent la croissance, entre les forces gravitaires, posturales et les
forces musculaires de la succion et de la mastication. Ici ce sont la faux et la tente du
cerveau qui sont l’interface. Le Mouvement Respiratoire Primaire est le régulateur
entre les forces montantes gravitaires et les forces musculaires mises en jeu lors de
l’alimentation, ce M.R.P. est responsable de la pulsion cérébrale qui engendre la
mobilité des os, une pulsion qui agit toute la vie et dès les débuts de la vie
embryonnaire. Nous y reviendrons au chapitre ‘’Régulation’’.

1.1.3.2. Ontogenèse

L’étude du développement embryologique montre que la bouche est le point de


départ de la croissance de l’homo sapiens.

Les cinq premiers os du crâne : le frontonasal, les maxillaires et les deux


mandibules, se développent autour du stomodéum qui est le début du système
digestif, il apparaît à la fin du premier mois. L’Articulation Temporo-Mandibulaire
(A.T.M.) est la première structure en mouvement de l’individu ; il apparaît vers la 8ème
semaine (COULY, (26)) et le nerf trijumeau est un des premiers nerfs fonctionnels
dans le développement du système nerveux. Il contrôle et reçoit des informations de
la région de la bouche et de la face. Ces différents éléments permettront au bébé de
se nourrir dès la naissance.

Le développement neuronal débute dans la région de la tête et du cou pour s’étendre


ensuite le long de la colonne vertébrale et se terminer en périphéries.

43
A la recherche de « la cause des causes »
HIPPOCRATE

1.2. L’EVOLUTION

1.2.1. LAMARCK (Jean Batiste Monet de) fondateur de

l’évolutionnisme.

Lamarck (1744-1829) est né dans la Somme. Il doit être considéré comme le


fondateur de la biologie. C’est lui qui a proposé en 1802 de nommer ainsi la science
des êtres vivants. Et on le site comme le fondateur de l’évolutionnisme.

En soulignant l’unité profonde de l’organique, LAMARCK (60) dégageait la notion de


l’unité de la vie. On découvre au cœur de sa pensée la conception de la tendance
de la vie vers la complexification croissante et le perfectionnement. Ceci est tempéré
par l’idée que le dynamisme vital est soumis aux « influences d’une multitude de
circonstances très différentes qui tendent continuellement à détruire la gradation de
la composition croissante de l’organisation »

C’est les difficultés qu’il rencontra dans son travail de classification qui l’ont conduit à
l’idée de la variabilité des espèces donc à une conception évolutive du monde vivant.

Selon lui, le temps sans limite, dont dispose la nature et la réalisation de conditions
favorables sont les facteurs essentiels de la naissance des formes animales et
végétales. Ainsi ce constituent, à partir des corps organiques les plus simples que la
nature a formés et continue de créer par une sorte de génération spontanée, des
séries continues non linéaires, traduisant un progrès organique dans lequel
l’acquisition et le développement du système nerveux jouent un rôle primordial.

On peut lui reprocher d’avoir été dans certains domaines plus visionnaire que
formaliste, d’avoir fait fausse route sur l’hérédité de l’acquis en morphogenèse. Mais
le terme d’évolution lamarckienne est tout de même utilisé aujourd’hui pour décrire
l’évolution culturelle dans les lignés capables de transmettre un savoir aux jeunes
générations.

44
1.2.2. L’Eglise : du fixisme à l’évolution

Entretenue par l’Eglise, le fixisme a constitué pendant des siècles la pensée


officielle. Il s’agissait de défendre la lettre du récit biblique de la Genèse.

Idée au combien dérangeante pour le pouvoir religieux de l’époque. Mais bien avant
la fin du XIXème siècle, l’Eglise admit, dans l’ensemble, qu’il n’existait aucune
incompatibilité entre la notion d’évolution et une interprétation raisonnable des textes
bibliques.

A ce propos je me dois ici de citer un grand homme d’église qui s’illustra également
dans le domaine scientifique, le père Pierre TEILHARD de CHARDIN (1881-1955).
Conquis par l’évolutionnisme, il marqua son époque en France, en Chine et aux
Etats Unis par la grande valeur de son enseignement, de ses recherches dans les
domaines de la géologie, de la paléontologie des mammifères, de la paléontologie et
de la préhistoire humaine. On lui confia des postes important dans des institutions
internationales. Il est reconnu pour la force, la qualité et la profondeur de sa pensée
synthétique ou la foi, la science et la poésie s’articulent et se renforcent
mutuellement. Il est considéré comme un des maîtres de l’humanisme chrétien. Par
ordre de la hiérarchie catholique il refusa une chaire au Collège de France, il subit la
censure de l’Eglise et ne pu publier que des articles scientifiques ou quelques textes
de portée générale.

1.2.3. le DARWINISME

Pour les darwinistes l’évolution de la morphologie jusqu’au crâne serait


soumise à une influence surtout exogène, environnementale.

Nous avons vu au chapitre de l’ostéopathie l’importance du système nerveux dans


l’ontogenèse avec la dynamique du Mouvement Respiratoire Primaire et en
particulier comme facteur régulateur endogène de la croissance du crâne.

Avec les darwinistes nous allons voir comment s’est développée l’idée de la
pression environnementale comme moteur exogène de l’évolution.

DARWIN Charles Robert (1809- 1882) (37), naturaliste anglais, éminent biologiste, il
a fourni un des concepts clé de la pensée scientifique du 20ème s. Il est le fondateur
du transformisme, la première théorie explicative de l’évolution biologique.

Le darwinisme est une conception de l’évolution selon laquelle la sélection naturelle


est nécessaire et suffisante pour expliquer l'adaptation et la diversité des êtres
vivants. La sélection naturelle intervient dans n’importe quel groupe d’éléments
possédant les trois propriétés suivantes : reproduction, variation et hérédité.

Ce qui se passe dans un groupe d'éléments de ce type est universel. Du fait qu'ils se
reproduisent, le nombre d'éléments augmente, jusqu'au moment où la compétition
pour les ressources nécessaires empêchera certains éléments de se reproduire.

45
Comme ils varient entre eux, d'autres auront des caractéristiques leur conférant une
plus grande probabilité de remporter cette compétition pour les ressources. Ces
éléments-là sont ceux qui laisseront le plus de descendants. Et si ces descendants
héritent des caractéristiques de leurs parents, la proportion d'éléments possédant
ces caractéristiques va s'accroître. Après un certain nombre de générations, ce
dernier groupe d'éléments va graduellement dominer.

Sans reproduction, pas de compétition. Sans variation, pas de différences entre les
individus quant à leur chance de se reproduire. Et sans hérédité, la reproduction
différentielle des individus en fonction de leurs caractéristiques ne serait pas
préservée sous forme de changement dans la fréquence relative de ces différentes
caractéristiques dans la population. Inversement, tout groupe d'individus possédant
ces trois propriétés (reproduction, variation, hérédité) évoluera inévitablement vers
un état où le groupe sera dominé par les types d'individus les mieux adaptés pour se
reproduire.

La reproduction mène à la compétition ou, comme le dit DARWIN, à la « lutte pour la


vie ». En moyenne, seuls les individus qui possèdent les meilleures adaptations pour
trouver et utiliser au mieux les ressources présentes dans leur environnement
pourront survivre et donner naissance à la génération suivante.

Les idées de Darwin à propos de l'hérédité n'étaient ni claires ni correctes. Il faudra


attendre le milieu du XXème siècle pour voir la génétique et les idées de Darwin se
combiner, unifiées, dans ce qu'on appelle la théorie synthétique ou le
Néodarwinisme.

La génétique moderne nous permet de comprendre maintenant non seulement


l'hérédité, mais aussi la variation. L'ADN est dupliqué par une machinerie moléculaire
qui travaille avec une extrême précision : les erreurs de recopiage sont
excessivement rares. Cependant des erreurs, des« mutations », se produisent. En fin
de compte, toute variation génétique provient des mutations.

«La sélection naturelle est, pour Darwin, une hypothèse, non un fait. …Elle est
cependant justifiée par deux genres de preuves… le principe général malthusien de
concurrence entre organisme, puis-en ajoutant les faits relatifs à la variation et à
l’hérédité- à la sélection naturelle elle-même. En second lieu, les faits de sélection
artificielle, directement observables, rendent plausible l’existence d’un processus
naturel similaire… La structure théorique darwinienne est celle dans laquelle, grosso
modo, les problèmes sont discutés : elle fonctionne comme un paradigme, comme
un cadre communément accepté dans lequel les savants explorent et résolvent des
énigmes » Jean Gayon, professeur à l’université de PARIS-I dans Science et Avenir,
déc.2002, n°133.

1.2.3.1. Aujourd’hui

Deux approches principales dominent. L’une dans une perspective gradualiste,


admet que l’humain est l’espèce la plus évoluée ; les différentes espèces se
placeraient à différents niveaux de l’échelle des êtres. » Pour exemple : la théorie

46
des trois cerveaux : reptilien, paléo cortex des mammifères et néocortex des
primates évolués. (Mac Clean)

Ici la question des origines ne se pose pas


puisque l’on se borne à rechercher les bases
naturelles d’un processus déterministe, dont il
suffit de dégager les grandes étapes.

L’autre approche, plus récente, s’empare de la


théorie des « équilibres ponctués ». Une
continuité évolutive se retrouverait dans les
diverses lignés. Les grandes étapes seraient
attribuées à un événement évolutif unique
(une ponctuation), supporté par des mutations
génétiques spécifiques. Mais nous ne
connaissons pas les gènes responsables de
telles mutations et bien que nos
comportements reposent sur des bases
génétiques, les gènes sont loin de tout
expliquer. Notre génome se réduit à 38 000
gènes – moins que pour le riz. En fait la
complexité réside dans l’intégration
des quelques innovations majeures
de l’histoire de la vie dans notre patrimoine
génétique.

schéma n°15 (24) les trois cerveaux

1.2.3.2. Une synthèse des données les plus récentes sur

l’évolution de la vie.

En prenant du recul on réalise combien l’histoire de la vie est imprévisible sur la terre
depuis 3 milliards et demi d’années. Son évolution est étroitement liée à
l’environnement et à ses bouleversements.

Plusieurs catastrophes majeures qui s’expliquent par des évènements géophysiques


et notamment par la tectonique des plaques, ont décimé de grandes lignées. A
chaque grande crise, c’est entre 70 et 95% des organismes vivants qui disparaissent.
Le déplacement des continents, les ruptures de courants océaniques, les
changements de températures avec les variations des niveaux marins, le volcanisme
ont pesé sur la vie. A cela s’ajoute les évènements extraterrestres, tels que les
impacts de météorites ou les variations de la position de la terre sur son orbite autour
du soleil. C’est ce que l’on appelle les contingences.

47
Si les circonstances avaient été autres, soit l’apparition de l’humain n’aurait jamais eu
lieu, soit plusieurs espèces d’humains existeraient aujourd’hui, comme c’était le cas
lorsque les néandertaliens côtoyaient les premiers homo sapiens il n’y a pas si
longtemps, il y a 30 000 ans, c’est peu au regard des temps paléontologiques.

Au départ, parmi les trois empires bactériens, un seul donne les cellules à noyau.
Puis ce tronc se divise en trois règnes unis pour la vie : les plantes, les champignons
et les animaux.

Chez les animaux on distingue des embranchements selon leur plan d’organisation :
à symétrie circulaire (anémones, coraux), pentagonale (étoile de mer, oursins) ou
plane (vers, insectes, chordés). Les vertébrés se consolident à partir des chordés.

En résumé, la vie se construit à partir d’un code génétique et d’une base composée
de quatre éléments dont les alignements forment les gènes.

Enfin nous savons que notre génome réunit moins de 40 000 gènes, et que nous en
partageons 70% avec la banane, 89% avec l’oursin et 98,4% avec les chimpanzés.

Ainsi il y a 70 millions d’années, lors du dernier grand bouleversement qui vit la fin
des dinosaures et celle des plantes à graines nues, à la fin du Crétacé tous les
animaux de plus de 25kg ont disparu. C’est à partir de là que se développent les
plantes à fleurs et les mammifères avec l’histoire évolutive des primates fortement
dépendante du monde des arbres.

Le plan d’organisation du crâne des singes jusqu’à l’humain perdurera avec une
boîte crânienne qui se place au-dessus d’une face courte et haute.

Il y a 35 millions d’années le monde des primates dominé jusque là par les


« prosimiens » va voir une extension des « simiens ». De la radiation des simiens il
ne reste plus que les hominoïdes et les singes à queue. Puis ces derniers
s’emparent finalement des niches écologiques des hominoïdes de petites et
moyennes tailles avantagés par leur capacité à digérer les fruits verts et à se
reproduire deux fois plus vite.

Les résultats d’études récentes mettent en lumière un brusque refroidissement entre


3 et 2,5 millions d’années. L’instauration de temps glaciaires a pour effet d’entraîner
des cycles de sécheresse de grande amplitude en Afrique. A ces événements
globaux, qui concernent l’ensemble de la terre, s’ajoutent parfois des événements
régionaux, en particulier une élévation marquée des contreforts des vallées du Rift
qui bloque les précipitations venant de l’Ouest. C’est l’un des effets de l’East Side
Story.

Toutes les communautés écologiques incluant des hominidés se sont donc


recomposées au cours de ces quelques centaines de milliers d’années qui marquent
l’émergence du genre Homo. L’accroissement de l’aridité et des contrastes
saisonniers s’accentue, le phénomène s’amplifie par étapes successives jusqu’à la
période actuelle. C’est dans la direction d’une meilleure adaptation au milieu ouvert
et aride que s’effectue l’évolution de la lignée humaine.

48
tableau n°1chronologie des différentes espèces d’ho minidés (Pr HUBLIN) (24)

49
Nous sommes avec les gibbons, orangs-outans, gorilles, bonobos, chimpanzés, les
derniers représentants des hominoïdes.

Il y a 2 millions d’années c’est à l’unique Homo ergaster, notre lointain ancêtre que
l’humain doit sa capacité à s’adapter à la vie loin des arbres. (Pr. Jean-Jacques
Hublin, Paléoanthropologue, U.Bordeaux Ι, (24)).

Parmi les modifications de la forme corporelle chez Homo ergaster il y a celle liées à
l’acquisition d’une bipédie comparable à la notre et à l’abandon définitif de la
locomotion arboricole. Elles résultent aussi indirectement de bouleversements
physiologiques considérables liés à la régulation thermique du corps, à l’alimentation
et au développement cérébral.

En particulier la disparition de la fourrure qui protégeait du froid mais aussi des


rayons du soleil s’accompagne de la mise en place d’un refroidissement par
transpiration et de la disparition du halètement. Il constitue l’une des conditions
nécessaires à la production du langage articulé, qui nécessite une bonne régulation
et un contrôle du souffle.
Il est probable qu’Homo ergaster présentait déjà, en partie, cette caractéristique.

Alors que la boîte crânienne et l’encéphale poursuivent leur expansion, la face et le


système masticateur se réduisent. La mandibule est dénuée de menton. Les
caractéristiques dentaires traduisent l’adoption définitive d’un régime omnivore dont
les signes se manifestaient déjà chez Homo habilis. Ce régime permet de réduire la
durée et la dépense énergétique lié à la digestion pour transférer les calories vers le
cerveau plus volumineux et grand consommateur d’énergie.

L’Homo sapiens a environ 100 000 ans, il est le dernier représentant des homininés.
Signe particulier : il a une symphyse mandibulaire atypique qui se distingue par un
menton saillant.

Une lignée évolutive est constituée par une succession d’espèces dont la forme
change avec le temps. Cette évolution, qui nous semble quelquefois spectaculaire,
correspond en fait à un processus plutôt lent. Un très grand nombre de générations
biologiques se succèdent, présentant entre elles des différences tellement minimes
qu’elles se confondent dans la variation normale. Ces phénomènes évolutifs ne
peuvent donc pas être observés à l’échelle d’une ou même de plusieurs générations,
même s’ils sont exceptionnellement rapides. Mais le nombre de générations
augmentant, les différences peuvent devenir considérables. La présence à l’état
fossile de ces formes intermédiaires constitue un argument fondamental apporté par
la paléontologie à la connaissance de l’évolution.

Le tableau suivant illustre l’émergence de la famille de l’humain parmi différentes


lignées évolutives conduisant aux grands singes actuels.

50
tableau n°2 l’émergence de la famille de l’homme (S ENUT) (24)

1.2.3.3. Qu’est-ce qui distingue l’humain des autres

primates ?

Caractéristiques morphologiques et anatomiques de l’Homme

La principale caractéristique morphologique de l’humain adulte est la posture


dressée (station debout) et le déplacement bipède. Cette acquisition est considérée
comme essentielle dans la mesure où elle a libéré la
main de la locomotion la laissant disponible pour
d’autres taches alors que le Gorille utilise ses quatre
membres pour se déplacer dans les arbres
(brachiation) comme au sol (marche quadrupède).
(Pr de LUMLEY (68) )
La posture bipède s’accompagne d’une modification
de la colonne vertébrale
(4 courbures au lieu d’une seule) et d’une réduction
de la longueur des membres antérieurs par rapport
aux membres postérieurs qui s’allongent.

schéma 3 (20)

51
L’acquisition de la bipédie est également liée à diverses modifications du squelette.
Chez le Gorille, la forme du bassin, allongé et la position de l’articulation du fémur ne
permettent pas une station debout permanente contrairement à l’humain dont le
bassin plus large et la position de l’articulation sont compatibles avec la bipédie.

La position du trou occipital à la base du crâne, siège de l’articulation entre la


colonne vertébrale et le crâne est en position antérieure chez l’humain assurant à
l’axe colonne vertébrale-tête sa position verticale alors que la place de ce trou chez
le singe est postérieure et plus proche de celle des quadrupèdes.
La forme du crâne est également différente : la face du Gorille est très développée
au détriment de la boîte crânienne et elle est prognathe tandis que chez l’humain,
c’est l’inverse : la face est aplatie et la boîte crânienne présente une capacité plus de
trois fois plus élevée que celle du singe. Même si le volume cérébral n’explique pas
tout (ALLARD) (1), les capacités intellectuelles de l’humain sont très supérieures à
celles du Gorille.
Le crâne du Gorille présente également diverses crêtes (sagittale, occipitale) et
bourrelets (sus-orbitaires) principalement liés à l’insertion de puissants muscles
(muscles masticateurs et muscles nécessaires au maintien de la position de la tête
en avant). Il est possible que ceci ait freiné le développement de la boîte crânienne.

Enfin, les mâchoires sont aussi très différentes : massives chez le Gorille, graciles
chez l’humain, elles traduisent des régimes alimentaires différents. L’arcade dentaire
a une forme différente (en U chez le Gorille, en V chez l’humain) et porte chez le
singe des canines développées, véritables crocs, pouvant servir d’arme le cas
échéant.

1.2.3.4. La dernière étape : la cohabitation

L’homme de Néandertal était bel et bien


un humain à part entière, doué de
conscience et de spiritualité. Mais les
dernières études confirment qu’ils
n’appartenaient pas à notre espèce.

Schéma 4 Science et Avenir N° 659

« La vérité sort parfois… du crâne des enfants. Une étude au scanner et sur
ordinateur en 3 D sur des crânes d’enfants néandertaliens montre des trajectoires de
croissance différentes, se développant sans doute dès le stade fœtal. Elles ont
obligatoirement une origine génétique.

52
En 1996, Jean-Jacques HUBLIN (56)avait étudiait avec Fred SPOOR, de l’University
College (Londre), le crâne d’un enfant néandertalien de 1 an. L’étude du labyrinthe
osseux l’avait immédiatement convaincu qu’il avait affaire à une espèce différente de
l’homme moderne.

Eliane BERAUD-COLOMB, de l’Université de Marseille, déjà célèbre pour avoir


extrait l’ADN de l’homme de Taforalt (11 000 ans), travaille à extraire de l’ADN de
Cro-Magnon pour le confronter à celui du plus célèbre des néandertaliens. Verdict
des éprouvettes dans quelques mois.

L’homme de Néandertal qui présente environ 400 à 500 mille ans d’évolution a
côtoyé durant environ les 5 à 10 000 ans l’homme de Cro-Magnon en occident et 40
000 ans au Moyen-Orient. Ils ont beau avoir vécu à la même époque, avoir tous deux
enterré leurs morts, avoir probablement échangé des marchandises, ils
n’appartenaient pas à la même espèce, et constitueraient même deux entités
biologiques distinctes, dont la divergence serait survenue il y a 400 à 500 milles ans.

Il faut s’y résigner, l’homme moderne, Homo sapiens sapiens, n’est pas le seul
humain pensant que la Terre ait porté. Il y a 28 000 ans subsistait en Europe une
deuxième humanité. Un « homme » réellement différent, que nos semblables, les
Homo sapiens, ont rencontré et, vraisemblablement, affronté »

Dessin n°5 Néanderthalien et Homo


sapiens ‘’Sciences et Avenir n° 659’’

1.2.3.5. Le PR Henry de LUMLEY (68) La signification de

l’Homme.

« 7 millions d’années d’évolution morphologique, 2,5 millions d’année d’évolution


culturelle »

Conférence à l’Université de Perpignan le 28/11/2001.

« Mais que deviendra l’Homme dans quelques dizaines ou centaines de milliers


d’années ? Si l’évolution morphologique poursuit sa route vers un crâne de plus en
plus rond et des membres antérieurs de plus en plus courts, l’évolution culturelle qui
s’est aujourd’hui emballée est difficile à prévoir. »

53
Notre question lors du débat :
A.B. « quelle est l’évolution de la mandibule ? »

Réponse du Pr de LUMLEY (68): « A l’époque de l’Homo Erectus la mandibule aurait


eu la place pour une molaire supplémentaire, aujourd’hui les trois ne contiennent pas
toujours, la mandibule se réduit, elle va encore reculer sous le crâne et le nombre de
dents se réduira ».

A propos des membres antérieurs qui ne servaient plus à la locomotion, les mains
furent associées aux fonctions cérébrales contribuant ainsi au développement de
l’intelligence conceptuelle, à propos des doigts il précisera que le pouce au cours de
l’évolution passée s’est allongé, la nature répondant ainsi à l’intelligence créatrice
stimulant une dextérité toujours plus grande.
A la question de l’évolution du bassin il nous répondit qu’il s’élargissait et pour plus
d’informations il nous conseille de nous adresser à son épouse, Mme Marie-
Antoinette de LUMLEY, Directrice au CNRS.

1.2.3.6. Perspectives d’avenir

A quoi le genre humain pourrait-il ressembler, à long terme ?

« Son succès actuel est dû au développement de notre système nerveux central.


C'est une forme généralisée par excellence, puisqu'elle réfléchit pour s'adapter. Or,
les formes généralisées survivent mieux que les autres. C'est la spécialisation qui est
un handicap, parce qu'elle vaut pour un milieu donné. Si le milieu disparaît, rien ne
va plus. Nous pouvons penser que notre avenir est, en partie, un système nerveux
plus complexe …Mais notre avenir n'en est pas pour autant assuré à tous les coups!
Saurons-nous trouver la parade à toutes les transformations du milieu? Si la culture
loupe une réponse, tout un pan de l'humanité pourrait disparaître. L'évolution est
événementielle, elle dépend de la manière dont le milieu évoluera ». (COPENS Yves
(24))
L’avenir de l’espèce humaine est caractérisé par sa forte imprévisibilité. Il apparaît
cependant que l’homme n’est pas appelé à devenir un surhomme.

On reconnaît quatre mécanismes principaux de changement dans le processus


d’évolution: la variation, la sélection, la survie, le hasard. Ces mécanismes sont
influencés par de nombreux facteurs externes dont les facteurs sociaux.

Ainsi, l’évolution de l’être humain devra survivre aux arsenaux modernes, à la


démographie, à l’évolution de nos comportements adaptatifs et à une géopolitique en
mutation.

Hors génocide et holocauste écologique - ces deux caractéristiques de l’homme que


décuple potentiellement aujourd’hui la technologie - posent désormais la question
cruciale de l’extinction de l’espèce humaine, à l’instar de milliards d’autres espèces
disparues au cours de l’histoire de l’évolution.

54
Telle est l’ampleur de la perspective que Jared Diamond (45) ouvre, avec une
impressionnante culture scientifique, géographique et historique, dans son ouvrage,
« le troisième chimpanzé »

1.2.3.7. Variabilité biologique chez l’homme : congruence

entre forme du crâne et répartition géographique

du peuplement.

L’espèce humaine est hautement


polymorphe d’apparence, c’est, dans
le monde animal, celle qui présente
les plus grandes variations. Est-elle
pour autant divisible en ‘’race’’ ? La
réponse est non et cette étude le
confirme sans appel.

Résultat d’une étude réalisée par l’IRD


( Institut de Recherche pour le
Développement) sous la direction du
Dr Alain FROMENT, Anthropologue.

Le but premier de l’anthropologie


physique est de décrire et d’interpréter
les variations biologiques dans
l’espèce humaine
Ils n’ont abordé ici que l’anatomie
crânienne.

. Schema n°6 A. Froment (50)

A partir d’une importante banque de données (536 échantillons masculins)


représentative de l’humanité actuelle et subactuelle, portant sur les mensurations
crâniennes les plus classiques et traitées par analyse multivariée. (7 mesures ont été
retenues) Il est montré que la variation de la diversité anatomique humaine, est
continue ‘’clinale’’ et non pas discontinue, ‘’raciale’’. Tous les groupes se
chevauchent dans une suite de transitions. Leur distribution présente une cohérence
de localisation, basée sur la ressemblance entre échantillons provenant des mêmes
régions du globe.

« Nos résultats ne peuvent cependant pas trancher entre les deux modèles
classiques d’apparition de l’Homme moderne : foyer d’origine unique avec extension
irradiant dans toutes les directions et différenciation par adaptation locale voire

55
hybridation avec la strate évolutive précédente, ou apparition multicentrique et
métissages dans les zones de contact…il est tentant, au terme de notre analyse, de
poser comme hypothèse l’apparition de cet Homme moderne à l’intérieur du triangle
ayant pour sommets les trois continents de l’Ancien Monde, d’où une irradiation
progressive dans des régions de plus en plus lointaines aurait conduit, par
adaptations locales, dérive et peut-être hybridation avec les populations
archanthropiennes locales, à une différenciation progressive ».

1.2.3.8. La verticalisation = facteur exogène de

l’hominisation du crâne ?

Pour comprendre l’évolution des concepts sur cette question centrale du mémoire
nous ne pouvons faire l’économie de citer André LEROI-GOURHAN (66) ethnologue
et préhistorien français (1911 – 1986). Grand chercheur dont les méthodes ont fait
école, il publia de nombreux résultats, en particulier une thèse « Tracé d’équilibre
mécanique du crâne des vertébrés terrestres », dont les résultats constituent l’une
des charpentes d’un ouvrage en deux volumes au titre évocateurs « technique et
langage »1964 et « le geste et la parole ».

Dans « technique et langage » il


développe comment
l’hominisation conduit - par la
station verticale, la libération de la
main, le raccourcissement de la
face et le développement corrélatif
du cerveau - à la conscience, au
progrès des techniques et à
l’organisme social.

Deux processus caractérisent


l’évolution du crâne : la réduction
de la taille relative de la face qui
s’accompagne d’une diminution
de la taille des dents, et
l’accroissement rapide de la taille
du cerveau.

En fait, trois ensembles morpho-


fonctionnels affectent la forme du
crâne : le cerveau, la mastication
et la locomotion. Toutefois
l’olfaction, la respiration, la
formation des sons (langage chez
l’homme), l’audition, l’équilibre et
la vision affectent généralement la
morphologie du crâne, mais plus
localement.

56
Schéma 7 d’après P. PICQ

La longueur relative de la mandibule décroît des Australopithèques jusqu’à l’Homo


sapiens. Par contre, les hominidés possèdent une mandibule relativement plus large
au niveau des arcades dentaires comme au niveau des branches montantes et des
condyles.

La longueur de la mandibule diminue considérablement dans la lignée humaine,


évolution certainement due à un changement de régime alimentaire plus omnivore-
carnivore et surtout à la préparation extra-orale des aliments (outils, cuisson).

Par contre, l’écartement des branches mandibulaires est étroitement corrélé à


l’élargissement du basicrâne. Les structures bilatérales de la base du crâne
s’écartent au cours de l’évolution des hominidés, entraînant la mandibule dans ce
changement. Mais ce processus n’est certainement pas lié à l’évolution intrinsèque
du système masticateur ou à un changement de régime alimentaire, mais plutôt aux
mécanismes évolutifs qui déterminèrent l’évolution du basicrâne, notamment la
bipédie.

En 1960, le Professeur DELATTRE de la Faculté de Médecine de Lille et FENART,


chargé de recherche au C.N.R.S. ont écrit que l’hominisation dépend, d’une part, de
l’action conjointe de l’acquisition de la station érigée du corps et de la gravitation,
d’autre part, de « l’accroissement volumétrique du cerveau »

Le Professeur DELAIRE (40, 41, 42) a bien voulu nous adresser des communications,
fruits de ses recherches dont nous vous donnons quelques éléments. Dans ‘’Essais
d’interprétation des principaux mécanismes liant la statique à la morphogenèse
céphalique, déduction clinique’’

« En clinique humaine, il n’est pas possible de nier tout rôle morphogenétique au


contenu crânien » il cite des cas cliniques, microcéphalie ou macrocéphalie, les
hémi-atrophies cérébrales qui influencent proportionnellement le développement du
crâne et la voûte en particulier et il ajoute à ce propos « Si le contenu crânien a
certainement une réelle influence sur la morphogenèse céphalique, on doit,
cependant, admettre qu’il ne joue pas le rôle principal…

La voûte du crâne n’étant pas « conformé » de l’intérieur, sa forme peut-elle être


« modelée » par les tissus qui la couvrent ?

Voici le résumé de sa réponse : « la « coiffe » occipito-frontale et la « sangle »


temporale ont, sans doute, un rôle non négligeable dans la conformation de la voûte
du crâne. [On peut rapprocher cette action modelante de celle des divers dispositifs
exocrâniens utilisés dans de nombreuses populations primitives et anciennes (Pérou,
Soudan, région toulousaine), pour modifier artificiellement la forme du crâne dont
l’efficacité résulte, d’ailleurs, essentiellement, de la précocité et la durée d’application
(et non pas de l’intensité des forces exercées). Selon les dispositifs utilisés
(bandelettes enroulées de la base du crâne à son sommet ou planchettes pressant le
front et l’occiput) le crâne peut ainsi être allongé vers le haut ou aplati d’avant en
arrière. Il en résulte, parallèlement, de grandes modifications de la forme du cerveau
et aussi de la face.]

57
Si une certaine action modelante de ces tissus exocrâniens doit être admise, il est
évident, néanmoins, que cette action est accessoire dans le processus
d’hominisation du crâne » (schéma 8)
Notes :

- Les archéologues se sont aperçus que le crâne des enfants était modelé
volontairement, manuellement et par l’usage d’attelles ou de bandages, en fonction
de l’activité auxquels on les destinait à l’age adulte, en particulier lorsqu’ils
modelaient les crânes en pain de sucre cela favorisait l’esprit combatif indispensable
à un futur guerrier.

- M PEYROUSE, Ostéopathe DOMROF, enseignant l’ostéopathie crânienne nous a


relaté le cas de certaines sages femmes ou ‘’accoucheuses’’ qui modelaient autrefois
le crâne des nouveau-nés pour les rendre plus harmonieux.

1.2.3.9. Rôle de la statique

DELAIRE : « La statique a un rôle essentiel mais le mécanisme de son action, par


contre, n’est pas complètement élucidé. »

A propos de la base du crâne :

BEAUVIEUX : « …De façon plus simple, on peut dire que l’angle sphénoïdal est
proportionnel à la verticalité de la colonne cervicale. Plus la colonne cervicale est
verticale et plus marqué est l’angle sphénoïdal… cette courbure de la base, doit être
considérée comme une accommodation de la statique crânienne à la courbure de la
colonne cervicale. La statique de la base du crâne et la statique cervicale sont
liées. »

En orthopédie dento-faciale, de nombreux travaux ont mis en évidence les


corrélations existant entre l’angle sphénoïdal, le degré de prognathisme facial global
et certaines prognathies mandibulaires chez l’homme. Schématiquement, l’ouverture
de l’angle sphénoïdal favoriserait le prognathisme facial global, animal et ethnique ;
la fermeture de cet angle, chez l’homme leucoderme, favoriserait, au contraire, les
prognathies mandibulaires.

DELAIRE : « ainsi selon ces conceptions : la plicature de la base du crâne, due aux
forces de la pesanteur, de la mastication et de la statique cervicale, jouerait le rôle
principal dans l’état de la base, de la voûte crânienne et de la face ».

DELATTRE et FENART : selon eux, ce serait la traction, sur l’occipital de la colonne


vertébrale, qui serait cause de ces modifications et amènerait le trou occipital à
l’horizontale : « attachée à la région occipitale, au pourtour du foramen magnum par
de puissants liens ligamentaires et musculaires, la colonne vertébrale entraîne dans
son mouvement cette région postérieure du crâne » (schéma 8)

« Durant la phylogenèse, ce n’est ni le crâne qui agit sur le cerveau pour en


déterminer l’expansion, ni le cerveau qui agit sur le crâne pour en déterminer la

58
forme ; le cerveau impose la nécessité d’une modification crânienne et c’est le
cosmos qui détermine la morphologie crânienne par le truchement de la gravitation »

1.2.3.10. Le rôle des tissus mous endocrâniens et

exocrâniens.

DELAIRE : « 1) schématiquement, les muscles postérieurs redressent la tête et la


basculent en arrière, les muscles antérieurs contribuent à la fléchir, les muscles
latéraux contribuent à la flexion antérieure, latérale, et à la rotation de la tête. La
contraction de tous ces muscles immobilise fermement la tête et le rachis cervical.

2) les aponévroses dure-mériennes, faux du cerveau et tente du cervelet, prolongent


dans le crâne l’action de ces muscles »

schéma n°8 (40)

Au niveau de la face

DELAIRE : « …comme au crâne, les liaisons « architecturales » des divers éléments


squelettiques de la face résultent aussi, pour une grande part, des connections et
actions musculo-aponévrotiques qui existent entre les pièces osseuses du crâne
( voûte et base), de la face, et du cou. »

59
Nous relevons en particulier un élément qui sera repris au chapitre des liens
symphyse mentonnière / symphyse pubienne :

« l’abaissement et le recul du massif lingual, puissamment attiré par le bas,


expliquent aussi le retrait des arcades dentaires par rapport à leurs bases supports
(corps du maxillaire et de la mandibule) et, par suite l’émergence du nez, de l’épine
nasale, et du menton (sous l’influence de cette véritable « aspiration » endo-faciale)

1.2.3.11. Statique --- attitude --- attitude comportementale ---

morphopsychologie

1.2.3.11.1. De la statique à l’attitude :

DELAIRE : « Précisons que le terme de « statique » s’applique, non-seulement à


l’attitude que l’homme (ou l’animal) adopte de par son espèce lors de la marche ou le
repos (non-couché) : chez l’homme = statique érigée. Il faut aussi tenir le plus grand
compte des attitudes particulières à chaque sujet et de celles qui sont adoptées lors
de l’effort. Des variations importantes de ces « attitudes » peuvent en effet
s’observer selon les races, les familles, les ethnies, les individus.

Il est bien évident, d’autre part, que les fonctions autres que la « statique »
notamment la mastication, la déglutition, la respiration, l’élocution, la mimique
(mettant également en jeu des muscles faciaux et cervicaux) ont une action sur la
morphogenèse faciale d’autant plus importante que les éléments osseux influencés
sont plus éloignés de la base crânienne. Ceci explique la fréquence particulière des
anomalies mandibulaires et dento-alvéolaires, secondaires à des troubles du
comportement lingual et, plus généralement, oro-labial. De même les modifications
importantes du volume de la langue ou même des dents, influent sur la
morphogenèse faciale par les changements d’équilibre tissulaire qu’elles
déterminent »

Il conclut : « l’état du squelette crânio-facial, dans son ensemble, résulte de l’action


de tous les facteurs dynamiques, essentiellement musculaires, sur les os qui se
forment et s’accroissent. La statique est la fonction essentielle, responsable
fondamentalement de l’hominisation.

60
schéma n°9 (40) influence de la statique

61
1.2.3.11.2. De l’attitude à la personnalité et
réciproquement

En citant la mimique, dans les facteurs musculaires influençant la morphogenèse des


os de la face selon le Professeur DELAIRE, cela nous conduit à introduire des
notions parfois marginalisées par la médecine conventionnelle pour des raisons
parfois contradictoires :

A propos de la relation étroite entre psychologie et soma :

Lorsque les ostéopathes évoquent la possibilité d’une influence psychologique à


l’origine d’une dysfonction ostéopathique, une diminution de la motilité rénale par
exemple conséquence d’une grande frayeur (ex : dans un accident de la route le
patient a vu le motard se jeter sur sa voiture), nous ne sommes pas en mesure de
démontrer par des examens conventionnels le déficit énergétique du rein si l’accident
est récent.

Pourtant les ostéopathes disposent de tests et de techniques membraneuses pour


restaurer la ‘’motilité’’ du rein, l’acupuncteur de ses aiguilles sur les méridiens en
médecine chinoise ou le médecin homéopathe dispose de produits homéopathiques
pour traiter l’organe déficient et ses conséquences.

Il en est de même lorsque nous expliquons des dépressions nerveuses survenant à


la suite d’un whiplash par un coup du lapin par choc antéro-postérieur en voiture ou
le syndrome de l’échafaudage ou suite à une chute sur les fesses entraînant un
traumatisme sur l’articulation sacro-coccygienne. (Mémoire de Brigitte MOUNIER et
Robert PARMENTIER, Ostéopathes (74)).

Ces traumatismes sont en rapport avec la dure-mère spinale et le système


membraneux crânien et ceci explique cela. Ce raisonnement et les techniques qui en
découlent nous permettent tous les jours de soulager ce que certains médecins en
peine de diagnostic et de traitements adéquats nomment fréquemment des troubles
psychosomatiques.

Oui ces dépressions d’origine traumatiques sont bien psychosomatiques et là


commence notre traitement, nous traitons l’asynchronisme crânio-sacré pour obtenir
rapidement la cessation des troubles psychologiques et la guérison quand les
barbituriques entraînent la dépendance et la réduction des facultés intellectuelles et
des réflexes vitaux en particulier au volant.

Si la mimique est le reflet de la personnalité n’est-il pas raisonnable ici d’envisager


une influence subtile de la personnalité sur la morphogenèse des os de la face et de
construire une méthode capable de définir les traits de caractère d’un individu à partir
du relief du visage comme l’a réalisé le Dr Louis CORMAN (25), il a appelé cette
science la morphopsychologie (Visage et caractère aux Presses Universitaires de
France) ou à partir de la forme du crâne et de l’attitude comportementale comme
l’ont expliqué Godelieve STRUYF-DENYS (94), PIRET et BEZIERS (80) « le
psychisme marque de son empreinte les modalités du geste. Par voie de
conséquence, il marque donc de son empreinte les formes du corps puisque du

62
geste naît la forme …l’orientation psychologique de l’individu détermine la stimulation
de chaînes musculaires isolées à partir de la posture ou du geste préférentiel » ceci
est vrai pour les chaînes de muscles longs mais également pour tous les muscles
courts du corps comme du visage.

Pour certains patients et à ce point de notre propos il paraîtra naturel de prendre en


compte l’état psychologique d’un enfant pour traiter son expression somatique, par
exemple l’hypertonie des muscles digastriques et de la mastication et favoriser ainsi
la croissance d’une rétro-mandibulie.

1.2.3.12. Pour conclure ce chapitre sur la lignée des

darwiniens :

Nous remarquons une suite logique dans le concept néo-darwinien qui aura
influencé tous les experts reconnus dans les domaines dits conventionnels de la
recherche.

Ils adhèrent au concept d’une évolution soumise à une force exogène,


environnementale et pour l’essentiel soumise à la gravité. Elle serait le moteur
principal de l’hominisation du crâne et pas le moindre, c’est la deuxième ‘’force’’
dans la chronologie des forces impliquées dans la genèse de l’Univers connu depuis
le ‘’big bang’’ selon les astrophysiciens, celle la même qui aggloméra les gaz
interstellaires pour former les étoiles, faire tourner les planètes, former les galaxies et
décrocher la pomme de l’arbre qui inspira NEWTON.

Nous constatons simplement que la participation des forces endogènes reconnue


par ces mêmes experts est réduite à une simple augmentation de volume liée aux
nouvelles potentialités de l’intelligence humaine stimulée au berceau par la
découverte amusée de ses mains, amplifiées, dés la station debout acquise, par
l’affranchissement des mains des basses besognes locomotrices.

Le rôle de la statique ou de la gravité s’arrête là, ce n’est pas la verticalité qui a


engendré l’augmentation de volume du cerveau ce qui fait dire à un savant renommé
dont j’ai oublié le nom : « Si la bipédie avait stimulé l’intelligence et fait grossir le
cerveau, les caniches du cirque serait rentré à l’Académie française depuis le temps
que les dresseurs les font marcher sur leur patte arrière pour amuser la galerie».

Si la gravité ou la statique avait un rôle premier ou si, comme le décrivent


DELATTRE et FENARD s’était le seul effet de la traction de la colonne vertébrale qui
avait fait déplacer le trou occipital à l’horizontale, nous n’aurions jamais dépassé le
stade d’animal rampant.

La loi de réciprocité en ostéopathie impose une influence endogène opposée à


l’influence environnementale. C’est cette double influence qui permettra l’avènement
de l’Homo Sapiens ? Nous y reviendrons en troisième partie de ce chapitre, au
paragraphe «1.3 Un processus de régulation.. ». Mais en attendant….

Quel voyage magnifique, quelle aventure !!

63
Allons nous laisser les marchands d’armes, les industriels de la patte à papiers,
complices de la déforestation amazonienne, les spéculateurs institutionnels, experts
en fortunes virtuelles, allons-nous laisser tous ces pirates sans scrupules saborder le
navire et condamner nos enfants ?

« Génocide et holocauste écologique – ces deux caractéristiques de l’homme que


décuple potentiellement aujourd’hui la technologie – posent désormais la question
cruciale de l’extinction de l’espèce humaine, à l’instar de milliards d’autres espèces
disparues au cours de l’histoire de l’évolution ».(45)

Telle est l’ampleur de la perspective que Jared DIAMOND ouvre, avec une
impressionnante culture scientifique, géographique et historique, dans cet ouvrage
sans égal. « Le troisième chimpanzé, Essai sur l’évolution et l’avenir de l’animal
humain » Professeur de physiologie à la faculté de médecine de l’Université de
Californie (Los Angeles)

1.2.4. CRITIQUE DU DARWINISME.

Même si la théorie darwinienne est séduisante, nous pouvons conserver à son égard
un esprit critique et l’extrait de l’article qui suit, illustre les réserves qu’elle suscite.

M.-P. Schützenberger : les failles du darwinisme. LA RECHERCHE, extrait. Propos


recueillis par Olivier Postel-Vinay.

L.R. : Vous êtes plus connu comme mathématicien que comme spécialiste de
l'évolution...

M.-P.S. : Bien sûr, mon métier n'est pas la biologie. Mais la légitimité des
mathématiciens dans ce débat vient d'abord de ce que les plus dogmatiques des
gradualistes, Dawkins en tête, font un grand usage d'arguments formulés en termes
mathématiques et informatiques, qui en imposent au lecteur.
Cette légitimité vient aussi du fait que les mathématiciens sont des zélotes de
l'épistémologie, dans leur propre discipline. Il est normal qu'ils portent un regard
critique analogue sur les fondements d'autres disciplines.
Elle vient enfin de l'irruption dans ce débat, dans le sillage du mouvement
cybernétique, de mathématiciens et de physiciens, comme René Thom ou Il y a
Prigogine, et plus récemment des chercheurs de l'institut Santa Fe, aux Etats-Unis,
comme Stuart Kauffman, un médecin épris de logique mathématique qui reçoit
l'appui sonore du grand physicien Murray Gell-Mann. Ce troisième conglomérat
d'Eglises applique des concepts mathématiques au problème fondamental de
l'évolution, qui est celui de complexité fonctionnelle. Ici je me trouve concerné de
manière plus personnelle.

64
L.R. : Qu'entendez-vous par complexité fonctionnelle ?

M.-P.S. : Sans ce concept, il est impossible d'envisager les phénomènes de la vie.


Les deux mots qui le composent désignent eux-mêmes deux notions essentielles.
Quand un biologiste qui travaille à la paillasse se parle à lui-même, parfois à voix
basse, en termes de fonctions (la fonction d'un gène, d'une enzyme, du ribosome,
des antennes de la drosophile), il pense fonctionnalité et il a bien raison de le faire.
C'est un concept parfaitement adapté à la réalité. Ceux qui le perçoivent mieux que
quiconque sont les physiologistes. Pour eux tout est fonctionnalité. Ils décrivent des
systèmes : circulatoire, digestif, excrétoire, etc. Qu'il en aille de même en biologie
moléculaire semble poser des problèmes à certains. Peut-être parce que la notion
d'organe n'est plus présente à ce niveau. Mais l'absence d'organe n'interdit pas qu'on
parle de fonctions ! La complexité est aussi un concept de base. Déjà chez les
unicellulaires les mécanismes de séparation et de fusion des chromosomes, dans la
mitose et la méiose, sont des processus incroyables de complexité, de finesse.
Or les êtres vivants se présentent comme un ensemble complexe d'interrelations
fonctionnelles. Si l'on veut expliquer l'évolution des êtres vivants, il faut expliquer à la
fois cette fonctionnalité et cette complexité. C'est la complexité fonctionnelle. Et là ce
n'est plus simple du tout...

L.R. : Revenons sur la sélection naturelle. N'a-t-elle pas malgré tout une
certaine valeur explicative ?

M.-P.S. : Personne ne peut refuser l'existence du phénomène. C'est tout simplement


le principe que rien n'existe qui ne soit assez solide pour exister. Sa plus belle
application ce sont les lois de Berthollet en chimie élémentaire*. Dans une zone qui
se désertifie, les espèces qui disparaissent le plus vite sont celles qui ont le plus
besoin d'eau. Ce qui n'explique pas l'apparition chez les survivants de structures
dont les propriétés fonctionnelles leur permettent de mieux résister à la sécheresse.
Le concept de sélection naturelle n'est pas un concept très fort. Car, sauf dans
certains cas artificiels, nos connaissances ne nous permettent pas de prédire que
telle ou telle espèce, telle ou telle variété, sera favorisée ou défavorisée en fonction
de l'évolution du milieu. Ce que nous pouvons faire c'est constater après coup l'effet
de la sélection naturelle. Constater, par exemple, que telle espèce d'escargots est
moins mangée que d'autres par certains oiseaux, peut-être parce que leur coquille
est moins visible. C'est de l'écologie, très intéressante. Autrement dit, la sélection
naturelle est un faible instrument de preuve, parce que les phénomènes de sélection
naturelle sont patents, mais ne prouvent rien du point de vue théorique.

M.-P.S. : C'est peut-être que l'évolution du vivant repose sur un quelque chose, un
ingrédient essentiel que rien dans nos connaissances physico-chimiques actuelles
ne permet d'imaginer, et sur lequel la logique formelle n'a pour l'instant aucune prise.
Qu'ils soient gradualistes ou saltationnistes, les darwiniens me semblent avoir parfois
une conception un peu simple de la biologie, une conception en quelque sorte clés
en mains. Pour eux un gène est comme une commande sur le catalogue de La
Redoute. L'article de Walter Gehring que vous avez publié sur le supergène qui
déclenche la fabrication des yeux de la mouche reflète cette conception. On peut
accepter que les gènes fonctionnent ainsi et ne pas se poser de question. Mais si
l'on cherche à l'expliquer, alors le darwinisme n'est d'aucun secours...

65
M.-P.S. : Schématiquement un gène est assimilable à une unité d'information. Il est
là ou non. Quand il est activé, c'est un ordre élémentaire du type oui-non. Mettez du
persil, arrêtez la cuisson... Restons-en à l'exemple de l’œil. On dit qu'il faut mille ou
deux mille gènes pour fabriquer un oeil. Donc mille à deux mille unités d'information.
C'est dérisoire !…

L.R. : Vous voulez dire que le génome ne contient pas assez d'informations
pour expliquer le vivant ?

M.-P.S. : Du moins pas d'après la connaissance que nous en avons. Les prédicats
utilisés par les biologistes sont tout à fait insuffisants. Ce n'est pas parce qu'on sait
qu'un gène déclenche la fabrication de telle ou telle protéine qu'on comprend
comment un ou deux milliers de gènes suffisent à diriger le cours du développement
embryonnaire.

L.R. : C'est le couple sélection-mutations au hasard qui compte. N'a-t-il aucune


valeur explicative ?

M.-P.S. : Avec la découverte du codage, on a appris qu'un gène est comme un mot
composé dans l'alphabet de l'ADN, formant un texte qui est le génome. C'est ce mot
qui va dicter à la cellule de fabriquer telle ou telle protéine. Soit une protéine de
structure, soit une protéine qui elle-même va en combinaison avec d'autres signaux
dire au génome de fabriquer telle autre protéine. Tous les résultats expérimentaux
connus se rangent dans ce schéma.
Son application à la théorie de l'évolution donne à peu près ceci : un gène subit une
mutation. Etant donné le milieu, cette mutation facilite éventuellement la reproduction
des individus qui en sont porteurs, et les mutants ainsi favorisés parviennent
progressivement, statistiquement, à remplacer les non-mutants. L'évolution ne serait
qu'une accumulation de modifications qu'on me permettra de qualifier de
typographiques. Les généticiens des populations étudient mathématiquement la
vitesse avec laquelle une mutation favorable se propage dans ces conditions. Ils font
ceci avec beaucoup d'habileté, mais ce sont des exercices d'école parce qu'aucun
des paramètres qu'ils utilisent ne peut être déterminé empiriquement.
En plus nous retrouvons l'obstacle que j'ai déjà évoqué. Nous savons à peu près
combien il y a de gènes dans un être vivant. Environ cent mille chez les vertébrés
supérieurs. Ceci semble grossièrement insuffisant pour expliquer l'incroyable
quantité d'informations qu'il a fallu pour que s'accomplisse l'évolution.

L.R. : Vous voulez dire que le modèle de sélection cumulative imaginé par
Dawkins est sans rapport avec une réalité biologique palpable ?

M.-P.S. : Exactement. Le modèle de Dawkins laisse entièrement de côté le triple


problème de la complexité, de la fonctionnalité et de leur interaction.

66
1.2.5. UN CHERCHEUR NON-DARWINIEN

L’évolution morphologique du crâne soumise à un processus endogène,


endocrânien et mémorisé, qui conditionne la verticalisation.

1.2.5.1. La découverte : la contraction crânio-faciale.

La contraction crânio-faciale est découverte en paléontologie dans un


processus phylogénétique à travers l’évolution des primates.

Anne DAMBRICOURT-MALASSE, paléo-anthropologue, découvre la contraction


crânio-faciale au cours de l’ontogenèse, le développement de l’individu, puis au
cours de la phylogenèse, au cours des longues durées géologiques. Elle repose sur
l’observation de centaines de mandibule actuelles et fossiles de primates, replacées
dans le contexte crânien. La découverte est scientifique car elle s’appuie sur une
description objective, quantifiée par des mesures.
Parlant de la base du crâne, voici son propos : …ce que nous avons en commun
avec les mammifères, c’est une organisation spatiale du crâne primordial visible chez
l’embryon. Il reste plat chez les mammifères non-primates. En revanche, quand on
compare les espèces de primates, il se plie par a-coups, depuis les plus anciens
fossiles jusqu’à l’Homo sapiens. Le crâne de l’homme, au cours de l’embryogenèse,
subit une plicature ou rotation du corps du sphénoïde. L’étude de la structure
embryonnaire appelée chorde dorsale rend compte de la flexion.

On ne connaissait pas son origine et c’est ce qu’elle a démontré dans le cadre de sa


thèse présentée l’hiver 1987 au laboratoire de préhistoire de Paris. C’est sa première
découverte.

Au départ, le sujet d’étude portait donc sur la mandibule et ses changements de


forme dans les trois dimensions, de profil, de face et dans le plan transversal. La
mandibule à deux parties, sa partie postérieure est formée d’une branche qui
s’articule avec la base du crâne, laquelle est concernée par la flexion. Une autre
partie correspond aux arcs dentaires et, donc, à la face. La mandibule est donc un os
à la fois basi-crânien et facial. Si la base se redresse, l’articulation bascule vers le
bas et l’avant, l’arc dentaire change aussi, mais il s’articule également avec la
denture de la mâchoire supérieure. Il se passe donc quelque chose de très particulier
autour du sphénoïde, pour que la forme de la mandibule et sa position dans le crâne
soient cohérentes avec la flexion, d’une part, et le maxillaire, d’autre part.
Il s’agit donc, après l’origine de la flexion, d’une seconde découverte : les
changements de forme des os de la face au cours du développement dépendent de
l’amplitude de flexion de la base du crâne.

67
schéma n°10 (30)

La découverte est donc double avec, d’une part, l’origine de la flexion et, d’autre part,
la compréhension de la morphogenèse faciale en relation dynamique avec la flexion.
Le processus est alors nommé contraction crânio-faciale.

Les mandibules actuelles et fossiles partagent une même trajectoire de croissance,


depuis les mandibules longues et étroites des plus vieux primates, jusqu’aux
mandibules courtes, larges et arrondies des hommes actuels. Il s’est dégagé de
façon objective une suite discontinue de paliers de flexion croissante. Les embryons
des espèces fossiles se sont tous développés à partir d’un crâne plat, tous ont connu
la rotation du cerveau embryonnaire mais selon une amplitude différente. A chaque
embranchement l’amplitude reprend la trajectoire ancestrale, mais elle la prolonge à
chaque fois un peu plus. Des premiers prosimiens à l’homo sapiens, on
découvre ainsi une évolution crânio-faciale d’origine embryonnaire, ordonnée
dans l’espace et non pas aléatoire, les angles s’ouvrent (ou se ferment) entre
deux groupes, toujours dans le même sens angulaire. Ce qui est révolutionnaire,
c’est la découverte de l’origine embryonnaire des changements et les implications
considérables pour les propriétés évolutives du génome qui contient la mémoire de
construction, donc la mémoire de reconstruction du crâne.

68
schéma n°11 (30) Contraction crânio-faciale au cours de l’évolution.

Ces travaux ont permis de dégager deux mémoires génétiques de l’évolution, une
mémoire ontogénétique et une phylogénétique que seule la paléontologie peut
appréhender par l’étude des fossiles des primates sur soixante millions d’année.

Dans les années 87, 88 la contraction crânio-faciale est parallèlement découverte en


orthopédie dento-maxillo-faciale, mais sous une forme totalement désorganisée et
sur une population infantile considérable en nombre puisqu’une enquête de l’Union
Française pour la Santé Bucco-dentaire révèle que 70% des enfants présentent des
troubles qui nécessiteraient le port d’un appareil en bouche. Les troubles de la
croissance crânio-faciale révèlent l’unité évolutive. Ce n’est pas une variable
génétique aléatoire sélectionnée par un environnement localisé, comme le pensent
des généticiens des populations, c’est une mémoire phylogénétique universelle,
présente dans tous les génomes, quelle que soit la biodiversité géographique. Dans
les années 70, partant d’une série de téléradiographie de jeunes adultes en
« occlusion dentaire correcte », Raquet constate qu’une position avancée du basi-
occipital accompagne une prognathie, tandis qu’une position reculée accompagne
une rétrognathie. Enfin, depuis 1986, l’introduction de la dimension dynamique a
considérablement éclairé la compréhension des dysharmonies entre la mandibule et
le maxillaire. Il s’agit de la biodynamique crânio-faciale du Dr DESHAYES, qui
recoupe le constat chiffré de la contraction. Sa compréhension s’est développée
autour de la découverte d’un lien architectural entre la flexion de la base du crâne et
la morphogenèse faciale, distinguant une zone modératrice centrale qui est le champ
sphénoïdal. Ces parties étant les plus anciennes dans l’ontogenèse, il n’est pas
étonnant de constater qu’au premier changement toute l’ontogenèse crânio-faciale
change. La question posée est de savoir expliquer la répétition du processus depuis

69
les cellules germinales et, pour le XXIème siècle, elle est de savoir si la
généralisation des dysharmonies de croissance crânio-faciale relève de ce niveau
évolutif ou non. Pour l’heure, il n’est pas possible de répondre et personne ne peut
prédire dans le détail l’évolution morphologique, sinon que le crâne « se contracte »
probablement encore.

1.2.5.2. La formalisation

En mettant en évidence le processus de contraction crânio-facial en marche depuis


soixante millions d’année, cela toujours dans le même sens indépendamment des
variations environnementales, Mme DAMBRICOURT révélait l’existence d’une
dynamique interne première sur le hasard, le hasard étant un évènement qui arrive
en soi, sans cause et sans effet lié à l’identité du système, c’est à dire son passé.
Une contrainte historique interne est première sur le hasard, le déterminisme
phylogénétique est donc premier, l’apparition de l’ontogenèse céphalo-caudale (tête-
bassin) de l’homme actuel n’est pas le résultat d’une « erreur de copie génétique »,
ni d’une adaptation à un accident écologique. Il fallait tenter de formaliser, c’est à
dire trouver la transcription mathématique la plus aboutie. Pour cela deux approches
possibles :

1.2.5.3. Origine de l’angle occipito-sphénoïdal.

‘’ Approche biodynamique des angulations de la base du crâne de l’embryogenèse à


la morphogenèse post-natale’’
Par A. DAMBRICOURT-MALASSE, J-P MARTIN, E. de KERVILER. (29,63)

extrait :

« Pour comprendre comment deux angles formés entre les tissus embryonnaires
peuvent être corrélés ou comment les modifications angulaires peuvent garder leurs
corrélations, il est nécessaire d’introduire la dynamique. L’introduction des
contraintes spécifiques à des tissus de très petite échelle, comme un feuillet
embryonnaire, consiste à évoquer les propriétés visco-élastiques de la plaque
neurale ou les propriétés physiques des molécules constituant le cytosquelette. La
sommation des tensions-élongations se traduit par des élongations ou des
contractions tissulaires. Elles sont reconnues comme l’un des principaux facteurs
morphogénétiques »

70
schéma n° 12 (30) schéma de la flexion sphéno-occi pitale et rotation du tube neural

71
1.2.6. En orthodontie

Nouvelle approche biodynamique de la croissance crânio-faciale du jeune


enfant avant 6 ans, Dr Marie-Josèphe Deshayes, médecin stomatologiste, Caen,
communication du colloque du Val de Marne de 1999. (63)

Extraits :
« …Même si en apparence on constate une certaine homogénéité au sein de la
morphologie crânio-faciale humaine, force est de constater que les malocclusions
dentaires affectent l’équilibre facial dans sa globalité et leur survenue ne peut nous
laisser indifférents (70% de la population infantile actuelle présente une dysharmonie
dento-maxillo-faciale).
L’orthopédie dento-faciale est donc amenée à explorer les capacités du squelette
crânio-facial à se transformer sous la contrainte de forces mécaniques délivrées par
des appareillages endobuccaux. Elle est confrontée au problème fondamental qu’est
la compréhension de la morphogenèse…L’étude des changements de forme de
l’extrémité céphalique me semble indissociable de celle qui analyse les processus de
l’hominisation crânienne…. … de quelle nature sont les relations crâne-face ?
Ce sont des relations biomécaniques et biodynamiques.
Les frontières de chaque pièce osseuse du squelette crânio-facial ont une anatomie
bien particulière : les sutures témoignent d’un biseautage spécifique. Nous avons
émis l’hypothèse en 1988 qu’un « stress » sutural pouvait conférer une limitation de
l’équilibre d’un os et dévier son vecteur de croissance.
Il serait excessif de vouloir incriminer un phénomène traumatique à l’origine du stress
sutural, qui serait suivi de l’apparition prématurée d’une fibrose. Des relations
biomécaniques existent certes, de même qu’on connaît la nature « adaptative » des
sutures ; mais d’autres relations s’établissent en période de croissance.
En effet les modèles architecturaux du type classe II ou classe III, témoignent
souvent d’un processus généralisé d’ « extension » crânio-faciale ou de
« contraction » crânio-faciale. Ils sont la manifestation de deux grandes tendances
évolutives d’un processus ontogénique de flexion basicrânienne…
…Notre hypothèse est qu’il existe une biodynamique qui intègre les informations
géniques qui font l’identité actuelle basicrânienne d’Homo sapiens, mais celle-ci
intègre aussi des informations physico-chimiques ou thermodynamiques qui
interfèrent sur son réseau de distribution dans toute l’extrémité céphalique. Il existe
des facteurs de régulation de ses modalités d’exécution, mais on ne connaît pas
encore leur mécanisme. De notre point de vue, ceux-ci ne se trouvent peut-être pas
exclusivement dans l’ontogenèse interne du système, mais également dans les
« performances » ou les fonctionnalités acquises par le système (nous pouvons
parler de système auto-organisé). La biodynamique crânio-faciale se comporterait
dès lors comme une interface entre le génome et l’environnement.
Si nous lisons les travaux de Dhem et Lengele, il existe un tissu primordial dans
l’ossification du crâne et de la face ; ils montrent la présence de tissu chondroïde
dans le squelette crânio-facial, précisément aux endroits que nous supposons être
stratégiquement sollicités par nos appareils orthopédiques posés avant l’age de 6
ans. « Entité histologique à part entière dont l’importance morphogenétique ne peut
plus être ignorée…il jouit d’un mode de minéralisation original, il dérive des crêtes
neurales, mais il est sélectivement induit par des influences mécaniques et
métaboliques qui lui sont propres. »… des appuis endobuccaux pourraient ainsi

72
influencer à distance la base crânienne, traditionnellement réputée comme non
modifiable. Il n’est donc pas étonnant de trouver des traces de tissu chondroïde sur
les berges des synchondroses en particulier la synchondrose sphéno-occipitale.
Le Dr Deshayes conclu : nous devons nous interroger en Orthodontie : en présence
de dysharmonies dento-faciales, où siègent les déstabilisations de la croissance
basicrânienne, sur le génome ou sur le réseau biodynamique ? Sont-elles d’origine
exogène (environnementale) ou endogène ?
L’heure est venue de rechercher les mécanismes qui nous font dériver vers de
nouvelles fonctions ou dysfonctions en changeant le comportement des structures
depuis l’os jusqu’à la cellule, en somme les mécanismes de la morphogenèse.
Pour définir les liens qui se font entre un processus ontogénique et les
fonctionnalités qui en émergent, notre analyse ne doit pas se limiter à l’enquête
individuelle d’une population infantile consultant les cabinets d’orthodontie.
Nous devons nous placer dans le cadre d’un processus évolutif de l’humanité
contemporaine. »

Aux questions du Dr DESHAYES nous proposons un premier niveau de réponse au


chapitre suivant ‘’Le processus de régulation’’ et sur les causes des troubles de la
croissance un deuxième niveau de réponse au chapitre ‘’Discussion’’ avec l’analyse
des informations récoltées au chapitre ‘’Société’’.

73
1.3. UN PROCESSUS DE REGULATION PROBABLE DE

l’EVOLUTION

« pour atteindre à la vérité, il faut une fois dans sa vie, se défaire de toutes les
opinions que l’on a reçues et reconstruire de nouveau et dès le fondement, tout le
système de ses connaissances »
René DESCARTES

1.3.1. Une force : le Mouvement Respiratoire Primaire.

Il ne faut pas confondre le mouvement de flexion-extention de la Synchondrose


Sphéno-Basilaire engendré et rythmé par le Mouvement Respiratoire Primaire
(M.R.P.) et la contraction crânio-faciale, découverte en paléontologie et en
orthodontie, encore appelé ‘’la flexion de la base du crâne’’ avec « …une zone
modératrice centrale qui est le champ sphénoïdal » (Dr DESHAYES)

A propos du contenant.
Sur le plan anatomique on constate que parmi les mammifères, seul le crâne des
primates jusqu’à l’espèce humaine, présente un processus de ‘’flexion de la base du
crâne’’. Si nous étudions la forme du crâne au cours de l’évolution des primates
jusqu’à l’humain, les paléontologues mettent en évidence un processus
d’enroulement de la face sous le cerveau. Depuis 60 millions d’années ce
phénomène s’est amplifié par bons successifs à chaque grande mutation et il trouve
son maximum d’amplitude chez l’Homo Sapiens.

Si la flexion de la base du crâne ne se produit que chez les primates, cela laisse
supposer que le ‘’gène architecte’’ moteur de l’évolution des primates jusqu’à l’Homo
sapiens s’est enrichi d’un programme codé générateur d’une dynamique en flexion.

A propos du contenu, le rôle du M.R.P.


 Ce qui était déjà connu des ostéopathes :

Sur le plan dynamique, cette pulsion rythmée du cerveau provoque 12 fois par
minute le mouvement actif de flexion de la Synchondrose Sphéno-Basilaire
accompagné de la contraction antéro-postérieure du cerveau et de son
élargissement transversal suivi du mouvement retour passif d’extension.

 La nouveauté, à la lumière de ce premier niveau de synthèse entre


l’ostéopathie et l’évolution :

Ce n’est pas un hasard si les ostéopathes ont situé la résultante des forces
engendrées par la contraction des cellules gliales du cerveau au niveau du toit de la
selle turcique, nous en déduisions déjà le rôle du M.R.P. sur le drainage naturel de

74
l’hypophyse. Par la traction qu’il exerce sur le toit de la selle turcique il produit un
effet de pompe sur la tige pituitaire qui provoque la vidange des hormones
hypophysaires dans la circulation sanguine.

Nous sommes ici à l’aplomb du corps du sphénoïde, au niveau de la ligne virtuelle de


flexion du sphénoïde, entre le pré et le post sphénoïde.

Par conséquent nous pouvons logiquement envisager une participation du M.R.P. au


programme génétique de flexion de la base du crâne, une participation à la
contraction crânio-faciale pendant la vie intra-utérine, adaptant la boîte crânienne et
la colonne vertébrale, dans un processus embryologique, ontogénétique et
phylogénétique, générations après générations et d’une espèce à la suivante.

Nous ne devons pas perdre de vue que le système nerveux est entièrement
immergé dans le liquide céphalo-rachidien, l’action de la gravité y est réduite par six,
la contraction synchrone des milliards de cellules de la névroglie peut donner toute
sa mesure pour participer à la flexion du sphénoïde, tracter le trou occipital dans le
sens qui lui convient c’est à dire la flexion et cela bien avant la naissance. Elle à tout
loisir de le faire dans le liquide amyotique de l’utérus maternel à l’abri de la gravité
pendant les neuf mois de grossesse. D’autant, comme le fait remarquer le
Professeur DELAIRE, (41) que le tissu osseux est très en retard sur le système
nerveux dans les toutes premières semaines de la vie fœtale.

Nous considérons que cette biodynamique du contenu a parfaitement la capacité et


le temps pendant la vie intra-utérine de renforcer le programme du ‘’gène architecte’’,
de modeler le contenant, le crâne malléable du fœtus, pour accompagner la
contraction crânio-faciale et l’élargissement de la base du crâne découverte par
LEROY-GOURHAN (66)

Nous proposons ici une explication synthétique basée sur un siècle de clinique
ostéopathique validée par un siècle de résultats sur la santé des patients. Des
recherches par les fondamentalistes permettront peut-être un jour d’étudier les
capacités modelantes d’un phénomène dynamique, celui du M.R.P. qui opère dès le
début de l’embryogenèse avec la naissance de la première cellule gliale.

De notre point de vue voici les forces principales en action sur le crâne au cours de
l’évolution:

1. Les forces endogènes :

o Le programme génétique de flexion avec pour zone modératrice le


champ sphénoïdal. (en 1987,Dambricourt-Malassé, paléontologue,
Dr Deshayes, stomatologue)
o Les particularités génétiques de l’A.D.N. de chaque parent.
o Le Mouvement Respiratoire Primaire agissant 12 fois/mn sur la selle
turcique du sphénoïde pendant la vie intra-utérine, à l’abri de la gravité
et dès l’embryogenèse. (en 2003)

75
2. Les forces exogènes :

o Ce sont les forces musculaires mises en jeux pour l’alimentation,


(succion, déglutition, mastication) en raison de leurs bras de levier très
courts. Nous avons d’abord la succion des doigts dès la vie intra-
utérine, ensuite l’allaitement maternel jusqu’à deux ou trois ans dans
les conditions naturelles (interview en 2002 du Dr Chancholle, thèse de
Cote et Kvivik, ostéopathes (22)) et progressivement la mastication
proportionnellement à la densité des aliments. (interview du Dr V.
Frymann en 2002)
A ce propos n’oublions pas que les animaux marins sont six fois moins
soumis à la gravité que les animaux terrestres. Les animaux sont
apparus dans l’eau, de ce fait on comprend que les forces musculaires
liées à l’alimentation soit le moteur essentiel de l’évolution de la tête
avant la gravité. De notre point de vue, pour les animaux terrestres et
les Homo sapiens en particulier, ces forces musculaires de la
mastication conservent la primauté sur l’évolution du crâne, la gravité
influençant plus fortement le reste du corps, en particulier l’appareil
locomoteur.
C’est la recherche de nourriture qui conduit l’évolution, la morphologie
évolue dans le sens céphalique caudal, ceci est confirmé par la
paléontologie. En arrivant sur la terre ferme au cours du Dévonien
(entre 410 et 360 millions d’années) les premières modifications
importantes se manifestent au niveau des membres antérieurs et de la
ceinture pectorale ; le corps est soulevé par l’avant. Nous aurons une
évolution importante du crâne lorsque les animaux ne saisiront plus la
nourriture avec la gueule mais avec les extrémités des membres
supérieurs. Plus la dextérité augmente plus la face se raccourcie.

o A un degré moindre dès la naissance, la gravité va influencer le crâne,


en sollicitant les chaînes postérieures jusqu’aux insertions supérieures
des muscles verniers, particulièrement en position ventrale. En station
érigée également puisque le poids de la tête est en déséquilibre
antérieur sur la charnière cervicale, son poids l’entraîne vers l’avant ;
accessoirement en position couchée dorsal, la gravité sollicite les
chaînes antérieures jusqu’aux muscles hyoïdiens et les chaînes
latérales jusqu’aux sterno-cléïdo-mastoidiens en particulier.

1.3.2. Un système régulateur : le M.R.P.

Par les micro-mouvements qu’il engendre, le M.R.P. permet l’adaptation continue


des tissus osseux soumis à l’ensemble des forces. Sans lui il n’y aurait pas
d’adaptation possible du squelette. Les fondamentalistes et les praticiens ne sont
pas cohérents quand ils nient l’existence du M.R.P. alors qu’ils reconnaissent les
capacités adaptatives du squelette. S’il n’y avait pas cette biodynamique appliquée
sur l’architecture, le système musculaire, par les forces discontinues qu’il engendre,
ne suffirait pas pour coordonner les adaptations les plus subtiles pendant la
croissance et à un degré moindre toute la vie durant.

76
Secondairement les fonctionnalités qui émergent, favorisent à chaque étape le
processus de redressement et l’avènement de l’Homo Sapiens. Il reste à découvrir
ce qui pourrait être ‘’le gène architecte’’ qui contient le principe dynamique de
contraction crânio-faciale autour de la zone modératrice entre le pré et le post
sphénoïde, on le sait aujourd’hui, en morphologie il n’y a pas d’hérédité de l’acquis.
Le M.R.P.est une propriété des cellules gliales du cerveau commune à tous les
animaux, ils devraient tous avoir une flexion de la base du crâne, hors seul les
primates la réalisent. Nous en concluons que si les propriétés des cellules gliales
produisent bien une impulsion rythmée dans tous les cerveaux, le M.R.P. n’a pas le
premier rôle sur la contraction crânio-faciale des primates en général et de l’Homo
sapiens en particulier. Il ne fait que favoriser et accompagner le programme du ‘’gène
architecte’’ de flexion de la base du crâne.

Après la naissance si la charpente squelettique est bien soumise à la gravité, c’est le


système neuro-musculaire-proprioceptif qui contrôle l’équilibre, adapte les
contraintes et les formes extérieures. Pour le crâne, grâce à la rigidité du tissu
inextensible des membranes intra crâniennes, celles-ci conserveront la maîtrise de la
position du trou occipital toute la vie durant quelle que soit la puissance des muscles
du cou.

1.3.3. Un système équilibrateur : les membranes de tension

réciproque

A l’interface des influences endogènes et exogènes se trouvent les membranes de


tension réciproques : la faux du cerveau et la tente du cervelet.

Avec un point d’équilibre : le fulcrum de SUTHERLAND

Au croisement de la faux du cerveau et de la tente du cervelet.

Entre influence exogène et endogène, la loi centre/périphérie.


La loi centre/périphérie, vérifiée par notre pratique quotidienne, démontre la
nécessité d’un équilibre entre les forces agissantes sur la morphogenèse crânienne,
sur la posture et la verticalisation des primates jusqu’à l’Homo sapiens sapiens. Un
équilibre de principe entre les forces exogènes et les forces endogènes,
endocrânienne. Les approches des néo-darwiniens et des non-darwiniens sont donc
complémentaires. Ainsi nous adhérons volontiers aux thèses néo-darwiniennes
développées dans l’ouvrage collégial, ‘’l’origine de l’humanité’’ (24) sous la direction
du Professeur Yves COPPENS et de Pascal PICQ, et nous rejoignons également la
thèse de Mme DAMBRICOURT-MALASSE, Paléontologue et les travaux du Dr
DESHAYES sur l’importance du processus de contraction crânio-faciale.

Entre hasard et chaos organisé, notre interprétation :


De notre point de vue, ce n’est pas la gravité qui tire le trou occipital vers l’avant, ce
processus est initié de l’intérieur par un programme peut-être génétique, un ‘’gène

77
architecte’’. Ce n’est pas un processus d’origine fonctionnelle bien qu’il soit
secondairement favorisé, voire amplifié par le M.R.P., au cours de la vie intra-utérine.

Toutes les lignées animales possèdent des programmes génétiques qui se


retrouvent au cours des mutations. S’ils connaissent des variations qui persistent,
s’amplifient ou disparaissent c’est que la sélection naturelle, selon les principes de la
théorie darwinienne, opère sur la diversité pour favoriser les plus opportuns.

De notre point de vue, pour les primates, le ‘’gène architecte’’ de la contraction


crânio-faciale n’est pas inscrit dans un processus déterminé. Ce programme
génétique a certainement connu toutes sortes de variations et celles qui furent
sélectionnées pour notre lignée sont allées vers plus de flexion parce qu’elle
favorisait les performances cérébrales liées à l’augmentation de son volume et à
l’usage combiné des mains. La flexion basi-crânienne augmente les capacités
d’adaptation au contexte environnemental et aux nécessités métaboliques.

Secondairement l’enroulement de la face sous le cerveau améliorait l’amplitude


visuelle vers le bas ; cette facilitation favorisait et stimulait l’usage des membres
supérieurs et la dextérité des mains pour un nombre d’activités toujours plus
étendues et de plus en plus minutieuses, de l’alimentation à l’épouillage, de l’usage
d’outils naturels vers celui plus tard de l’outil modifié.

C’est le hasard qui produit la ‘’diversité génétique’’ et c’est ‘’la sélection naturelle’’ qui
opère par opportunisme. Les moins performants sont éliminés. Dans ces conditions
la ligné des homininés possède des capacités d’adaptation toujours plus étendues,
jusqu’à une limite environnementale (climat, virus, alimentation, compétition pour les
ressources) qui engendre la disparition successive des espèces.

Notre chance avec les primates depuis 60 millions d’année c’est l’accalmie du
volcanisme et la réduction du champ d’astéroïdes sur la trajectoire de l’orbite de la
Terre.
Le problème de notre survie est momentanément lié à notre propre capacité à
préserver l’équilibre fragile de notre environnement, à moyen terme aux capacités de
l’espèce humaine à gérer les ressources alimentaires, à satisfaire les besoins
énergétiques proportionnés aux variations climatiques et à la démographie et à long
terme aux potentialités géophysiques de la Terre responsables du volcanisme et du
climat peut-être en relation avec les rythmes du Soleil.

A priori une catastrophe naturelle de très grande amplitude venant tout anéantir sur
la surface du globe n’est pas à l’ordre du jour, la Terre, comme l’espace, étant sous
haute surveillance, on ne devrait pas avoir de surprise dans l’immédiat. Le principal
danger pour l’humain c’est lui-même, il est d’ordre ‘’culturel’’. Le devenir de l’Homo
sapiens sapiens est entre ses mains.

Des influences exogènes plus subtiles : la personnalité, la mimique et les


doigts de l’ostéopathe.

Comme le fait remarquer le Professeur DELAIRE, (40) les os de la face,


proportionnellement à leur éloignement du sphénoïde, ceux de la voûte et la branche
horizontale de la mandibule auront un potentiel de malléabilité en relation avec les

78
tensions périphériques et celles de la mimique. Ces éléments seront tout à fait
accessibles à des techniques ostéopathiques modelantes voire correctrices de
véritables dysfonctions ou dysharmonies de sutures ou intra-osseuses. Cela a été
démontré statistique à l’appui et décrit par N.GAUTHIER et Y. MARTINEAU,
Ostéopathes D.O. « L’impact du traitement ostéopathique sur la position occlusale
dans un plan antéro-postérieur chez l’enfant de 8 à 12 ans » thèse de juin 2000, jury
international de Montréal, Québec.

Ce chapitre permet déjà de mesurer l’intérêt pour les enfants ( 6,10, 15, 18, 19, 20, 35,
44, 65, 92, 99) du rapprochement de l’ostéopathie et de l’orthodontie. Le
développement des recherches sur la morphogenèse crânienne doit encourager les
ostéopathes à actualiser les fondements de l’ostéopathie crânienne. Elle devrait les
autoriser en France à mesurer l’influence des corrections ostéopathiques sur la
croissance. Notre expérience acquise dans le traitement des dysfonctions
ostéopathiques crâniennes devrait favoriser la synergie thérapeutique.

Entre micro et macro évolution : un continuum.


Pour conclure ce chapitre nous faisons notre ce commentaire extrait de l’article
consacré à Gould dans LA RECHERCHE, n°356, sept 200 2, par Armand de
RICQLES, Professeur au collège de France, chaire de biologie historique et
évolutionnisme.

…Gould refuse une vision dualiste de la théorie évolutive opposant micro- et macro
évolution. En dernière analyse, ce sont toujours les mêmes paramètres sélectifs qui
agissent, mais ils se manifestent à tous les niveaux d’intégration, de la compétition
entre gènes à celle entre clades, en passant par tous les niveaux hiérarchiques :
organismes, populations, espèces…en outre, à tous ces niveaux, le déterminisme
sélectif est modulé à la fois par des systèmes de contraintes internes (boucles de
régulation dans les génomes, « canaux de l’ontogenèse », structurations des
populations…) mais aussi et toujours par la contingence historique, de l’événement
mutationnel à la tectonique globale »

Réflexion : Oui le déterminisme sélectif est modulé simultanément par des


contraintes internes et externes. Et c’est là que les découvertes en ostéopathie
clinique sont fondamentales. Grâce à la finesse de notre palpation nous sommes
témoins de la rythmicité du M.R.P. dès la naissance du bébé et si nous admettons
son existence durant l’embryogenèse nous percevons l’influence intime de ce
phénomène physiologique face à l’influence gravitaire réduite pendant la vie intra-
utérine. Au-delà de l’accouchement et en raison de leur extrême résistance les
‘’membranes de tension réciproque’’ sont capables de maintenir l’équilibre entre les
forces bio-mécanique internes et les contraintes externes. C’est le rôle des fascias.

Pour le comprendre nous allons le comparer aux rythmes vitaux propre à la Terre
face à l’attraction du Soleil. Si la Terre était inerte avec un cœur froid, les contraintes
physiques réciproques entre les deux sphères seraient bien différentes comme
serait différent son déplacement autour du Soleil. De même le rythme subtil du
M.R.P. prend part dans l’intimité du crâne à l’ontogenèse à la phylogenèse des
primates jusqu’à l’Homo sapiens sapiens.

79
schéma n°14 (53,100) illusion d’optique

80
2. LA METHODOLOGIE OSTEOPATHIQUE.

2.1. QUATRE PROTOCOLES D’ETUDE :

Nos recherches nous ont conduit à élaborer successivement quatre protocoles


d’étude qui s’enrichissent mutuellement.

2.1.1. Etude en radiologie pour adultes

« sans bénéfice individuel direct »

Plan de l’ETUDE

• Préambule

• Objet

• Hypothèse : 1 nouvelle voie

• Situation parmi les disciplines conventionnelles

• Place de l’ostéopathie.

• Recherche préliminaire.

 ETUDE :

• Recherche sur adultes volontaires SANS bénéfice individuel


direct.

• INTERET :

• SUJETS EXAMINES (‘’matériel’’)

• MOYENS

• BILAN OSTEOPATHIQUE

• PROTOCOLE RADIOLOGIQUE

• PROTOCOLE SCANNER

• PROTOCOLE EN STABILOMETRIE

• PROTOCOLE EN PHOTOGRAPHIE NUMERIQUE

81
• CONFRONTATION DES CLICHES

• PRONOSTIC A MINIMA

• EVALUATION PLURIDISCIPLINAIRE

 Résumé du protocole pour enfant AVEC bénéfice individuel direct.

L’ETUDE EN RADIOLOGIE SUR DES SUJETS ADULTES


‘’SANS BENEFICE INDIVIDUEL DIRECT ‘’

PREAMBULE :

Cette recherche se situe dans la ligne des travaux du colloque de 1999, (63)
‘’L’identité humaine en question’’, organisé par le Conseil Général du Val de Marne
et des chercheurs P. ANDRIEU, D. HADJOUIS, A. DAMBRICOURT, Paléo-
Anthropologues. La proposition du thème du colloque devait s’articuler autour du
pourcentage élevé des enfants, (70%), présentant des dysharmonies de la sphère
crânienne de croissance, de malocclusions dentaires, des différentes affections
vertébrales, en relation ou non avec les asymétries crânio-faciales, des architectures
du crâne et de la face à la fois au cours de l’évolution et du développement.
(le pourcentage est le résultat de l’enquête 1998 de l’Union Française pour la Santé
Bucco Dentaire)(90)

OBJET :

Sur la base des principes holistiques de l’ostéopathie et devant la quantité des


variations anormales repérées depuis deux ou trois générations par les
stomatologues, les orthodontistes, les occlusodontistes et les Chirurgiens-Dentistes,
nous tentons de mettre en évidence l’influence réciproque morphologique entre la
symphyse mandibulaire et la symphyse pubienne par l’action des chaînes ostéo-
myo-faciales sagittale et antérieure sur la base des travaux de : Dr STILL(93), PIRET
S. et BEZIERS M.M.(80) STRUYF-DENYS G.(94), KABAT, MEZIERE, CLAUZADE,
DARRAILLANS B.(20)
Nous rapprocherons le bilan morphologique du bilan statique et dynamique pour
rechercher une interrelation entre la morphologie, l’attitude comportementale statique
et dynamique.

Par voie postérieure, cette relation entre les deux sphères est reconnue en
ostéopathie depuis plus d’un siècle ainsi qu’en chiropraxie et plus récemment dans
quelques disciplines médicales conventionnelles: par la colonne vertébrale, la chaîne
myo-faciale postérieure, la dure mère. D’un point de vue ostéopathique cette relation
est réalisée également par les chaînes myo-faciales centrales qui incluent
notamment les diaphragmes.
Nous n’avons pas trouvé de travaux qui explorent l’action de la chaîne antérieure sur
la morphogenèse aux deux extrémités des deux sphères. Cette relation est subtile et
originale car à notre connaissance, si elle est induite par les travaux de PIRET et
BEZIERS, elle n’a jamais été explorée dans cette perspective.

82
Il s’agit donc bien ici d’une démarche novatrice.

Nous formulons l’hypothèse que les variations intra-populationnelles


morphogénétiques de l’angle de la base du crâne, la forme de la face, et par
conséquent l’inclinaison et la longueur de la mandibule ont une répercussion à
distance sur la sphère pelvienne par la chaîne ostéo-myo-faciale antérieure.

Réciproquement le type morphologique et postural de la sphère pelvienne peut


influencer la sphère crânienne par la voie antérieure : le 2ème protocole mettra en
évidence les forces dominantes ascendantes ou descendantes chez les enfants
présentant des dysharmonies significatives. On peut trouver le résumé du 2ème
protocole à la fin du présent 1er protocole.

SITUATION PARMI LES DISCIPLINES CONVENTIONNELLES

En stomatologie, chirurgie maxillo-faciale et paléo-anthropologie:

1) Influence ascendante d’origine exogène :

Les corrélations existant entre l’architecture crânio-faciale et la statique


cervico-céphalique ont été démontrées :

Dans la lignée des travaux de LEROY-GOURAND (66), FLOTTES et de


COSTER, DELAIRE (40,41,42), DELATTRE et FENART, E. LLOYD, DUBRUL
et Harry SICHER, …

- En phylogenèse : lors du processus d’hominisation et inversement de


l’adaptation des mammifères à la vie aquatique ;
- En ontogenèse : lors du passage de la vie fœtale à la vie terrestre, en
fonction de la station plus ou moins érigée, ceci notamment chez les
hominidés ;
- Et même en anthropologie : selon le port céphalique qui peut varier
selon les ethnies.

Le Pr DELAIRE (38)décrit l’influence essentielle du rachis cervical sur le crâne


du fait de la verticalisation sous la contrainte de la gravité.

« La responsabilité des troubles de la statique cervicale dans la pathogénie


des syndromes asymétriques crânio-faciaux est de même bien connue, ainsi
que les corrélations positives entre l’attitude habituelle de la tête et certaines
dysharmonies dento-faciales (de classe II ou III de Angle). Le Pr Delaire et ses
collaborateurs ont ainsi noté les corrélations existant entre la statique
cervicale, l’angle de la base du crâne, la longueur de celle-ci, les proportions
des champs crânio-faciaux, mandibulaire et maxillaire, l’angle des rochers
(mesuré sur la téléradiographie horizontale) et le degré de prognathie ou
rétrognathie mandibulaire.
SOLOW et TALLGREN (1975) ont montré les corrélations existant entre
l’extension de la tête(par rapport à la colonne cervicale), les hauteurs

83
antérieure et postérieure de la face du crâne, les dimensions crânio-faciales
antéro-postérieures, l’inclinaison de la mandibule (par rapport à la partie
antérieure de la base du crâne et au plan nasal), le degré du prognathisme
facial, l’angle de la base du crâne, les dimensions du rhino-pharynx, et la
morphologie alvéolo-dentaire ».

2) Influences réciproques :

- Le 09/02/2002, à Nantes le Dr André GORDEEFF, Stomatologue,


Chirurgien maxillo-facial, nous a décrit l’influence des asymétries crânio-
faciale d’origine suturale périphérique ou constitutionnelle de la base du
crâne sur la posture à travers le rachis(scoliose) et le bassin(bascule)
jusqu’aux pieds(varus, valgus) et réciproquement d’une dysharmonie
inférieure vers le haut. Il nous a suggéré les clichés du crâne.

- Le torticolis congénital qui engendre scoliose, dysharmonie de la


sphère
pelvienne et crânienne. ( Dr CARY Nantes thèse (15) )

- Les causes des asymétries proviennent souvent de souffrances fœtales,


de l’accouchement ou de traumatismes dans l’enfance. (VAN
DRIESSCHE A. O.DO (99), FRYMANN V. Dr en Ostéopathie, SEGUIN
Nathalie, AMIGUES François, O. DOMontréal (90) )

3) Phénomène endogène :

Anne DAMBRICOURT-MALASSE, Paléo-Anthropologue, (31) découvre la


contraction crânio-faciale, au cours de l’ontogenèse, c’est-à-dire au cours du
développement puis au cours de la phylogenèse des primates, c’est-à-dire au
cours des longues durées géologiques. 1ère découverte : « …ce que nous
avons en commun avec les mammifères, c’est une organisation spatiale du
crâne primordial visible chez l’embryon. Il reste plat chez les mammifères non-
primates. En revanche, quand on compare les espèces de primates, il se plie
par a-coups, depuis les plus anciens fossiles jusqu’à l’Homo sapiens. Le crâne
de l’homme, au cours de l’embryogenèse, subit une plicature ou rotation du
corps du sphénoïde. L’étude de la structure embryonnaire appelée chorde
dorsale rend compte de la flexion. On ne connaissait pas son origine et c’est
ce qu’elle a démontré dans le cadre de sa thèse présentée l’hiver 1987 au
laboratoire de préhistoire de Paris.
2ème découverte : les changements de forme des os de la face au cours du
développement dépendent de l’amplitude de flexion de la base du crâne ou ce
distingue une zone modératrice centrale qui est le champ sphénoïdal. Ces
parties étant les plus anciennes dans l’ontogenèse, il n’est pas étonnant de
constater qu’au premier changement toute l’ontogenèse crânio-faciale change.
Pour l’heure personne ne peut prédire dans le détail l’évolution
morphologique, sinon que le crâne ‘’se contracte’’ probablement encore »

84
COMMENT CE SITUE L’OSTEOPATHIE DANS CE DEBAT SCIENTIFIQUE QUI
S’OUVRE CETTE ANNEE AUX OSTEOPATHES NON-MEDECINS ?

Cette relation réciproque entre deux pôles éloignés est connue des ostéopathes de
par ses principes, notamment l’interrelation permanente des systèmes du corps ex :

- Le pied bot varus équin corrélé à une dysharmonie occipitale. (LAURENT F.


O.DO (65), « ces pieds qui tournent dans leur tête » mémoire 1988)
- « Intérêt du traitement ostéopathique de l’ATM au sujet des douleurs de la
coxo-fémorale controlatérale » (O. BONNET O. DO mémoire, 1992 (9) )
- Les traumatismes crâniens et leurs incidences sur les lésions musculo-
tendineuses du diaphragme pelvien chez le footballeur (Philippe BOIXEL
Ostéopathe DO mémoire 1992 (8) )

« Il ne peut y avoir de processus endogène sans processus exogène ni de processus


exogène sans processus endogène à cause d’un principe en ostéopathie, la loi
centre//périphérie. Il y a toujours un rapport de tension réciproque » (B.
DARRAILLANS O.DO MROF) (95)

La question posée est de savoir qu’elles seront les conséquences sur la sphère
pelvienne, la fonction de reproduction, l’influence sur le fœtus et l’identité de l’humain
avenir ?

Etudes et consultations préliminaire :

L’ambition de ce travail pluridisciplinaire a motivé l’étude d’une importante


documentation et des consultations spécialisées :

En juillet 2001, à Tautavel, j’ai manifesté mon souhait à Mme Marie-Antoinette de


LUMLEY, Directeur de CNRS, de procéder à une étude préliminaire sur les
squelettes complets conservés au Musée de l’Homme à Paris. Après consultation
auprès de Mme E PEYRE, de Mme BERGE, Paléo-Anthropologues une demande
par courrier vient d’être adressée à M le professeur LANGANEY, Directeur du
laboratoire d’anthropologie biologique pour étudier des squelettes complets du
Musée de l’Homme à Paris ( une demande pour 3 journées d’observations avec
possibilité de prendre des photographies permettrait d’évaluer l’intérêt d’une enquête
plus approfondie en anthropologie avec des mesures spécialisées, d’autre part de
confirmer ou d’infirmer l’intérêt du protocole sur des sujets vivants (étude par
mesures sur le vivant)
Un entretien avec M MENECIER nous apprend qu’il peut sélectionner des squelettes
complets sur l’ordinateur qui centralise le détail des pièces pour chaque squelette
conservé.

En stomatologie : Dr E. ALEY, Stomatologue à Perpignan, Dr GORDEEFF,


Stomatologue à Nantes, au service du Dr PAYROT stomatologue à l’hôpital de
Perpignan, avec son assistant le Dr MALADIERE, des entretiens avec le Professeurs
DELAIRES, des rencontres avec M Jean-Pierre MARTY, Podologue-posturologue, le

85
déplacement au 4ème symposium de Toulouse ‘’l’enfant et le préadolescent, des
recherches sur la législation (loi HURIET-SERUSCLAT) et la réglementation en
matière de recherche bio-médicale. Dossier remis par le Comité Consultatif de
Protection des Personnes se prêtant à des Recherches Biomédicales, le comité de la
région Languedoc Roussillon étant le Comité Saint Eloi. (loi et dossier complet en
Annexe n°4)

Documentation :

(2, 11, 16, 23, 28, 29, 30, 31, 37, 45, 50, 51, 55, 56, 60, 63, 66, 68, 96)

conditions de réalisation :

Sous réserve de l’autorisation de la commission consultative pour la protection des


personnes.

Le recrutement pour cette enquête nécessitera la collaboration des cabinets


dentaires(chirurgiens dentistes, occlusodontie, orthodonties) et médicaux
(stomatologie), d’un service hospitalier agréé pour la recherche.

La coopération des patients réglementairement informés, dans le respect de la loi


HURIET-SERUSCLAT (recherche sans bénéfice individuel direct) (obtenu grâce au
service juridique de l’hôpital, de l’association de défense des consommateurs, du
Conseil de l’Ordre National des Médecins) dossier de demande d’autorisation ( par la
DRASS et CCPPRMB de Montpellier)

INTERËT :

Si l’enquête est positive nous pourrons motiver ou susciter la réinterpretations des


données cliniques, ethniques, anthropologiques dans de nombreux domaines,
notamment en obstétrique, orthodontie, occlusodontie et en stomatologie.

SUJETS EXAMINES (‘’matériel’’):

Critère d’inclusion :

Nous sélectionnons des dysharmonies mandibulaires extrêmes de type rétrognathe


ou prognathe, de classe 2.2 ou 3 de Angle (classification en annexe). Elles peuvent
être en rapport avec des variations intra-populationnelles d’origine génétique ou liées
à des troubles soit constitutionnels soit fonctionnels.
Ce protocole s’adresse à des sujets adultes ayant terminés leur croissance après 21
ans pour deux raisons :

1) Scientifique :

L’asynchronisme de la morphogenèse des pièces comparées.

86
Si l’influence et l’interrelation de la dynamique de croissance entre le rachis
cervical, le crâne et la mandibule peut être rapide du fait de la proximité des
éléments, entre la symphyse mandibulaire et la symphyse pubienne, la
manifestation objective de l’influence réciproque et de l’interrelation des
dynamiques de croissance est plus lente du fait de la distance qui les
sépare. Elle sera donc mise en évidence plus aisément à l’age adulte.

2) Ethique :

Il s’agit d’un programme de recherche, les sujets devront être majeurs au


sens légal du terme pour qu’ils mesurent en conscience les enjeux et les
contraintes.

Critère de non-inclusion : non exhaustif

Sujet avec matériel d’ostéosynthèse qui peuvent influencer la morphogenèse.

MOYENS :

- Bilan ostéopathique (14, 20, 21)


- Examen radiologique( EMC et 4, 72, 75)
- Examen en stabilométrie(14, 21, 38, 81)
- Clichés avec appareil photographique numérique

BILAN OSTEOPATHIQUE

Il s’agira de définir :

- Un bilan statique : chapitre 4.


- L’attitude comportementale.
- Complété par les photos numériques traitées avec le logiciel AUTOCAD.
- Un film vidéo de la marche sera réalisé afin de procéder à une analyse
dynamique sur la base des informations de M PLA du CEPS de Carcassonne.
Une étude de la marche de 3 à 17 ans a été réalisée à Toulouse, nous
demanderons si l’étude réalisée a déterminé des attitudes comportementales
en dynamique.

PROTOCOLE RADIOLOGIQUE :

1) Sphère crânienne :

La technique : téléradiographie

► Incidence de profil, en occlusion légère, clichés en position naturelle


du rachis cervical (si les points de contact aux canaux auditifs externes sont
indispensables, dans ce cas il conviendra de déplacer le siège plutôt que la tête
pour ajuster sans modifier la courbure naturelle du rachis cervical)

Pour mesurer :
• La longueur de la mandibule (classe, génétique ou fonctionnelle)

87
• La hauteur de la branche horizontale
• Evaluer la saillie du menton

La position naturelle est recommandée par R. Gudin, avec l’interprétation par


la méthode du Pr J. DELAIRE.

► Incidence verticale de Hirtz (tête en flexion postérieure, degrés à


évaluer par le manipulateur)

• Pour déterminer :

- Le type de l’arc mandibulaire


- Mesurer la largeur de la partie postérieure de la mandibule et de
l’arcade dentaire

► Cliché de face réduit à la hauteur de la mandibule.

• Pour déterminer :

- Mesurer la hauteur de la mandibule

2) Sphère pelvienne

La technique: pelvimétrie méthode de Thoms et utilisation de la règle de Thoms.

• Méthode :

► Incidence antéro-postérieure (Albert) : le sujet est assis sur la table, en


appuis sur un dossier réglable pour mettre le plan du détroit supérieur
parallèle au plan de la table, c’est un cliché rayon descendant perpendiculaire
au plan du détroit supérieur.

• Pour déterminer :

- Le type morphologique de bassin : gynécoïde, androïde,


anthropoïde, platépeloïde ainsi que le degré d’ouverture de la
symphyse pubienne.

- Avec mesures classiques :

Ø antéro-postérieur : promonto-rétro-pubien (PRP)


Ø transverse maximal.
Ø transverse médian.

• Méthode :

► Sujet debout, un cliché de profil en attitude naturelle

• pour déterminer :

88
- Le degré d’inclinaison du détroit supérieur par rapport à
l’horizontale.

- Angle d’inclinaison du plan du détroit supérieur : ‘’inclinaison


pelvienne’’
N : debout 50 à 60°

- Flèche de la courbure sacro-coccygienne

• Méthode :

► Le sujet est debout, un cliché de face avec un rayon ascendant caudal-


céphalique oblique de 15° par rapport à l’horizonta le car l’arc regarde vers le
bas : un cliché de face écraserait l’arc.

• Pour déterminer :

- La forme de la symphyse pubienne :

 L’angle de l’arc sous-pubien formé par les deux branches


ischio-pubiennes. Pour faire une étude paléontologique :
cliché à comparer au cliché du détroit supérieur :
gynécoïde, androïde, anthropoïde, platypelloïde
 La hauteur de l’articulation symphysaire : (épaisseur des
branches)
A rapprocher du type morphologique de bassin

PROTOCOLE AU SCANNER ( EMC et 4, 72, 75)

Nous recherchons une corrélation morphologique entre symphyse pubienne et


mandibulaire. L’intérêt de cette technique est la reconstruction en trois dimensions à
partir d’une multiplication de coupes ce qui engendre des doses de rayons plus
importantes.

PROTOCOLE EN STABILOMETRIE (14, 21, 38, 81)

• Examen réalisé yeux ouverts.


• Examen réalisé yeux fermés.
• Examen réalisé yeux ouverts dents serrées.
• Examen réalisé yeux ouverts dents serrées.
• Interprétation en posturologie.

Méthode : ETUDE EN PHOTOGRAPHIE NUMERIQUE

■ La technique : avec appareil photographique numérique.

a. Pour évaluer la posture

89
 1 grand cliché debout de face
 1 grand cliché debout de profil

b. Pour évaluer la face :

• 1 cliché de tête de profil


• 1 portrait de face

c. Pour évaluer la bouche :

• Avec l’écarteur, dents au contact

- 1 cliché de face
- 1 cliché de profil

■ Traitement de l’image avec logiciel AUTOCAD 2000.

CONFRONTATION DES CLICHES.

Interprétation des résultats.

L’analyse des résultats nécessitera la collaboration et la compétence de radiologues,


de stomatologues, d’obstétriciens, de posturologues, d’ostéopathes, de paléo-
anthropologues.

Du point de vue anthropologique l’Homo sapiens présente la plus grande variabilité


ontogénique :

Globalement deux phénotypes : (Evelyne PEYRE (58))

Phénotype qui évoque une morphologie évoluée (plus récente) :

• A un menton saillant correspond un corps mince, des branches montantes


écartées l’une de l’autre, au niveau des articulations temporo-
mandibulaires (ATM) et au niveau goniaque. L’arcade dentaire est très
large dans sa portion molaire.

Phénotype aux traits « archaïques » (ancestraux) :

• A un menton peu saillant correspond un corps de la branche horizontale


épais, une partie postérieure étroite, des ATM rapprochées, une arcade
dentaire également étroite au niveau de la série des molaires.

90
Pronostic a minima

La saillie du menton du phénotype évolué peut s’expliquer par l’évolution des


rapports de forces musculaires : l’affaiblissement des muscles masticateurs et
l’augmentation de la taille, ces deux phénomènes engendrent une augmentation des
tensions en faveurs de la chaîne myo-faciale antérieure provocant une traction
venant du bas, le Pr. DELAIRE parle d’« aspiration endo-faciale ». C’est cette
tension qui pourrait provoquer la saillie du menton. Ceci va engendrer une réduction
de l’inclinaison pelvienne et une saillie antérieure de la symphyse pubienne avec
amincissement des branches ischio-pubiennes, elle-même favorisée par
l’affaiblissement des adducteurs des membres inférieurs. L’affaiblissement des
muscles adducteurs (pectiné, long adducteur, court adducteur, muscle gracile, grand
adducteur) est responsable également de l’ouverture de l’arcade pubienne…

Cet affaiblissement global de la musculature des hanches provoque également la


diminution de hauteur des os coxaux (grand, moyen et petits fessiers, ischio-jambiers
etc.) tandis que l’élargissement du bassin est du au poids des viscères amplifié par le
redressement de la lordose dont le redressement de la courbure favorise la
descente.

Inversement pour le phénotype ‘’ancestral’’, au menton peu saillant, nous aurons un


rapport musculaire plus favorable aux muscles masticateurs par rapport à la chaîne
myo-faciale antérieure. Une moindre tension sur la chaîne antérieure augmente
l’inclinaison pelvienne, augmente la lordose lombaire et efface la symphyse
pubienne ; des adducteurs plus forts et plus courts favorisaient des branches ischio-
pubiennes plus épaisses et une fermeture de l’arcade pubienne ; des muscles
inférieurs plus puissants donc un allongement des os coxaux, la courbure lombaire
prononcée freine la descente des viscères qui conserve un bassin étroit ‘’ancestral’’.
….

Si le résultat de l’étude pour la majorité des individus devait se réduire à la dualité de


ces deux phénotypes, résultats probablement amplifiés par les variations d’origine
sexuelle, l’intérêt de cette recherche serait médiocre. C’est véritablement la
spécificité des influences morphogeniques repérées en imagerie pour les cas
extrêmes sélectionnés qui permettront de confirmer l’hypothèse initiale, à savoir : les
troubles fonctionnels ou constitutionnels de la sphère crânienne et particulièrement
de la mandibule influencent la morphogenèse de la sphère pelvienne pendant la
croissance par l’intermédiaire de la chaîne ostéo-myo-faciale antérieure. Langue,
symphyse mandibulaire, os hyoïde, sternum et tissus myo-faciaux intercalés jusqu’à
la symphyse pubienne.

Coût financier : en cours

91
EVALUATION PLURIDISCIPLINAIRE DES CONSEQUENCES DANS LES
DIFFERENTS DOMAINES CONCERNES.

par ordre alphabétique à titre indicatif :

- Anthropologie.
- Chirurgie orthopédique pédiatrique. .
- Education physique.
- Kinésithérapie.
- Médecine scolaire.
- Paléontologie.
- Pédiatrie.
- Posturologie.
- Morphopsychologie.
- Obstétrique.
- Orthodontie.
- Orthophonie.
- Ostéopathie.
- Occlusodontie.
- Stomatologie

92
2.1.2. Etude pluridisciplinaire pour enfants

« en milieu scolaire avec bénéfice individuel direct »

ETUDE POUR ENFANTS

« On fait des suppositions, on émet des hypothèses qu’on démolit quand elles ne se
confirment pas, il faut être prêt à toutes les éventualités, déployer une grande
patience, renoncer aux convictions prématurées afin qu’elles ne dissimulent pas les
facteurs nouveaux et inattendus ; enfin l’effort finit par être couronné de succès, les
données éparses forment un tout, une partie entière des processus apparaît, le
travail est terminé et il n’y a plus qu’à passer au suivant. »(49)
Sigmund FREUD

Hypothèse de travail
Nous choisissons des sujets jeunes de même age scolaire, examinés avant la pose
d’un appareil en bouche, présentant le type mandibulaire rétrognathe ou prognathe,
classe 2 ou classe 3 squelettique ou fonctionnel.

En ostéopathie : peut-on mettre en évidence des schémas lésionnels préférentiels de


type montant ou descendants pour les dysharmonies sélectionnées ?
Le traitement ostéopathique qui en découle modifie-t-il le bilan initial ?
Evaluation de l’influence du traitement ostéopathique sur les troubles fonctionnels de
la croissance mandibulaire, sur la posture et l’attitude comportementale.

Conditions de réalisations
Pour réaliser cette enquête il faut le suivi d’un service de stomatologie agréé, le
soutien de l’Education Nationale, de la médecine scolaire et l’accord du Comité
Consultatif de Protection des Personnes se prêtant à des Recherches Biomédicales.

Etudes et consultations préliminaire :

L’ambition de ce travail pluridisciplinaire en relation avec plusieurs institutions


a motivé l’étude d’une importante documentation et des consultations spécialisées :

En stomatologie : Dr E. ALEY, Stomatologue à Perpignan, Dr GORDEEFF,


Stomatologue à Nantes, au service du Dr PAYROT stomatologue à l’hôpital de
Perpignan, avec son assistant le Dr MALADIERE, des entretiens avec le Professeurs
DELAIRES, des rencontres avec M Jean-Pierre MARTY, Podologue-posturologue, le
déplacement au 4ème symposium de Toulouse ‘’l’enfant et le préadolescent, des
entretiens avec M Marcel PLAT, professeur d’éducation physique spécialisé et une

93
journée au Centre d’Education Spécialisé (C.E.P.S.) de Carcassonne, des
recherches sur la législation (loi HURIET-SERUSCLAT) et la réglementation en
matière de recherche bio-médicale. Dossier remis par le Comité Consultatif de
Protection des Personnes se prêtant à des Recherches Biomédicales, le comité de la
région Languedoc Roussillon étant le Comité Saint Eloi.

documentation :
(10, 14, 15, 18, 19, 20, 21, 25, 31, 32, 34, 35, 40, 41, 42, 44, 63, 65, 69, 73, 82, 90, 92, 99)

But :
La morphogenèse de la mandibule montre une origine mixte, membraneuse et
enchondrale. Pour permettre une fonction occlusale satisfaisante la mandibule, grâce
à cette origine mixte, dispose, pendant sa croissance, d’une capacité d’adaptation
naturelle aux diverses situations qu’elle rencontre :

A] Adaptation aux situations intrinsèques :

- L’asynchronisme de croissance de la face et du crâne.


- Les asymétries crânio-faciales d’origine génétique.
- Les dysfonctions ostéopathiques de sutures.
- Les dysfonctions ostéopathiques de la symphyse sphéno-basilaire :
Nous distinguons globalement les compressions membraneuses ou
osseuses et 10 dysfonctions symphysaires qui peuvent être plus ou
moins combinées et sur lesquelles nous intervenons en ostéopathie
crânienne.
- Les asymétries crânio-faciales dues aux distorsions héréditaires (si l’enfant
hérite du maxillaire prognathe du père et de la mandibule rétrognathe de la
mère)
- Traumatique.

B] Adaptation aux situations extrinsèques :

- traumatisme pendant la vie intra-utérine :


ex : toxémique, hyperactivité de la mère, stress, violence conjugale
etc…
- Anomalies congénitales viscérales, musculaires, faciales :
ex : Un volume disproportionné de la langue ou des amygdales.
- Une croissance rachidienne ou thoracique, anormale.
ex : Torticolis congénital
- Posturale lié à des déséquilibres de tonus musculaires.
- Traumatique :
ex : Des fractures de clavicules lors de l’accouchement
- Le mode d’alimentaire (allaitement ou biberon, alimentation à la cuillère
trop précoce, intensité des sollicitations à la mastication en fonction des
choix de nourritures)
- Attitude comportementale : sucette, pouce, assis un pied sous les fesses
Souvent certaines attitudes sont compensatoires à une perturbation sur un
système oculaire, occlusal, podal, vestibulaire, olfactif, gustatif, affectif.

94
Mais les capacités d’adaptation de la mandibule peuvent êtres insuffisantes et elles
ne permettent pas alors une occlusion, une phonation, une déglutition, une
respiration ou une alimentation correcte, le facteur esthétique peut également inciter
la famille à consulter.

D’où la nécessité de faire intervenir suivant les cas de figures : un ORL, un


orthophoniste, un podologue, un psycho-motricien, un psychologue, un neurologue,
un chirurgien spécialisé en orthopédie infantile ou un ophtalmologiste et il faut être
vigilant, attentif, prudent dans notre appréciation, notre bilan, notre traitement et les
conseils aux parents. L’intérêt d’un travail pluridisciplinaire n’est plus à démontrer.
Une problématique familiale troublante peut se présenter à nous, il faut être vigilant.
Le devoir d’assistance impose la concertation avec les intervenants spécialisés ou
les institutions lorsque nous sommes en présence d’une problématique familiale
graves. (maltraitance, suspicion de pédophilie ou d’inceste) le travail sur des enfants
sélectionnés en milieu scolaires et la reconnaissance de l’ostéopathie va nous
amener une plus grande diversité de patients et de situations et nous devons
apprendre à réagir dans l’intérêt supérieur de l’enfant.

Devant l’importance des capacités d’adaptation fonctionnelle naturelle de la


mandibule nous pouvons tenter de montrer comment, en harmonisant les
dysfonctions ostéopathiques, le traitement fonctionnel ostéopathique peut influencer
la correction de troubles morphologique de croissance. Pour les influences d’origines
crâniennes nous nous efforcerons de distinguer les causes exogènes, périphériques
suturales ou celle de la symphyse sphéno-basilaire (choc émotionnel, stress, lors de
la vie intra-utérine, accouchement, chute) des influences morphogénétiques du
champ sphénoïdal avec une coopération pluridisciplinaire.

Bénéfice :
Ce protocole devrait mettre en évidence dans un certain nombre de cas la réalité
duelle des influences montantes ou descendantes. Il devrait confirmer la nécessité
d’intervenir le plutôt possible pour réduire les déséquilibres engendrés soit par une
force ascendante dominante soit par une force descendante bridée d’origine
crânienne périphérique ou du fait de compressions ou de dysfonction ostéopathique
de la symphyse sphéno-basilaire.

Choix de la population
1. Critères de non inclusion

Dans la mesure ou nous voulons évaluer l’influence du traitement fonctionnel


ostéopathique sur la posture, sur la dynamique crânienne et la relation crâne-bassin,
il est nécessaire de tester des sujets libres ne portant pas d’appareil en bouche
pendant la durée de l’enquête ou des matériels d’ostéosynthèse qui modifieraient les
contraintes.

95
2. Critères d’inclusion.

• Enfants : sujets masculins ou féminin de 6 ans.

• Parents :

Pour comparer avec l’enfant, une évaluation posturale et morphologique du père et


de la mère est utile pour prendre en compte le paramètre héréditaire génétique et de
l’environnement psycho-morpho-affectif de l’enfant, ex :
Certains enfants adoptés très jeunes acquièrent une certaine ressemblance aux
parents adoptifs ou à l’un des deux : les parents influencent le caractère (CORANT),
de ci la mimique, de là les tensions musculaires et au final la morphogenèse (PIRET
et BEZIERS, STRUYF-DENYS, DELAIRE, DARRAILLANS)

Examen des parents :

1) Radiographie si le bilan clinique du stomatologue le justifie.

La technique : téléradiographie de profil

2) photographie

■ La technique : avec appareil photographique numérique.

Pour évaluer la posture

1 grand cliché debout de face


1 grand cliché debout de profil

Pour évaluer la face :

1 cliché de tête de profil


1 portrait de face

Pour évaluer la bouche :

Avec l’écarteur, dents au contact

1 cliché de face
1 cliché de profil

■ traitement de l’image avec logiciel AUTOCAD 2000.

Durée de l’enquête : six mois (ou une année scolaire à préciser)

96
I °) UN GROUPE TEMOIN.

Bilan en ostéopathie

en début, à six mois en fin d’enquête:

- Le type comportemental
- Mesure des flèches en début et en fin d’enquête

Examen en stabilométrie

en début et en fin d’enquête:

• Examen réalisé yeux ouverts et en statique.


• Interprétation en posturologie.

Protocole de radiologie a minima:

1) Sphère crânienne : en téléradiographie au début et en fin d’enquête.


de face, de profil, en incidence verticale combinée incidence de Hirtz

• Interprétation par un stomatologue suivant la méthode du


Pr DELAIRE

2) Rachis : 1 Télé rachis complet de profil si la clinique le justifie.

Détermine le type des quatre courbures, rachis cervical, dorsal,


lombaire, sacro-coccygienne : physiologiques, exagérées, inversés

II °) UN GROUPE TRAITE EN OSTEOPATHIE.

En début d’enquête :

 ostéopathie :

2 séances à trois ou quatre semaines d’intervalle comprenant :

• Un bilan :

- Type comportemental
- Mesure des flèches
- Bilan pariétal, crânien, viscéral
- Evaluation du niveau de tonicité des muscles du rachis
cervical et des muscles en rapport avec la mandibule

• Un traitement fonctionnel ostéopathique

97
 Un examen en stabilométrie :

• Examen réalisé yeux ouverts et en statique.


Interprétation par le posturologue.

 Protocole en radiologie :

1. Sphère crânienne : en téléradiographie au début de face, de


profil, en incidence verticale incidence de Hirtz Interprétation par
un stomatologue.

2. Rachis si la clinique le justifie

La technique : 1 télé rachis complet de profil et/ou de face


suivant le 1er bilan, ce cliché permet d’évaluer :

• Le type des quatre courbures : physiologiques, exagérées,


inversés rachis cervical, dorsal, lombaire, sacro-coccygienne

 Photographie numérique et traitement des images par ordinateur


(logiciel AUTOCAD)

En fin d’enquête :

 ostéopathie :

• Un bilan :
- Type comportemental
- Evaluation du niveau de tonicité des muscles du rachis
cervical et des muscles en rapport avec la mandibule.
- Confrontation des résultats et interprétation.

 stabilométrie

• Examen réalisé yeux ouverts et en statique.


• Confrontation avec l’examen initial, Interprétation par un
posturologue.

 Imagerie médicale :

A) Sphère crânienne : en téléradiographie au début et en fin


d’enquête.

De face, de profil, en incidence verticale, incidence de Hirtz (à


préciser)
• Confrontation avec l’examen initial et interprétation par un
stomatologue.

98
B) Rachis : télé rachis complet si la clinique le justifie.

De profil et /ou de face: Détermine le type de courbure

• Confrontation avec l’examen initial et interprétation par un


radiologue.

 Photographie numérique et traitement des images par ordinateur


(logiciel AUTOCAD) rapprochement avec les photographies du
1er bilan

Evaluation statistique, Interprétation pluridisciplinaire des résultats :

1) Comparaison des bilans spécifiques entre eux pour chaque groupe pour
déterminer l’évolution sur la durée de l’enquête.

2) Comparaison pluridisciplinaire des bilans pour chaque groupe.

3) Rapprochement et comparaison des bilans des deux groupes pour apprécier


l’influence de l’ostéopathie sur l’attitude, la posture et sur les troubles de la
croissance du crâne, de la face et de la mandibule en particulier.

Discussion, conclusion, perspectives et diffusion des résultats.

99
2.1.3. Etudes par des mesures sur des squelettes.

Nous allons sélectionner des mesures de crânes et de bassins sur des squelettes
complets d’une collection du Moyen Age dans une étude en anthropologie en cours
pour tenter de mettre en évidence l’influence réciproque entre la symphyse
mandibulaire et la symphyse pubienne.

A l’heure ou nous imprimons ce mémoire, la collecte des mesures en anthropologie


vient de s’achever, elles sont en cours d’enregistrement informatique. Dès qu’elles
nous seront confiées nous utiliserons le programme informatique similaire à l’étude
des mesures sur le vivant, pour tenter de mettre en évidence la corrélation
morphologique.

Remarque :

Les mesures précédées d’un chiffre sont utilisées pour calculer différents indices qui
sont notés a/b.

Dans l’étude ci jointe, il n’y a pas la mesure de l’angle du gonion de la mandibule (la
branche montante avec la branche horizontale) qui nous paraît intéressante.

On peut noter que la pathologie est enregistrée. Les résultats de l’étude


anthropologique seront très intéressants pour une évaluation ultérieure dans le
domaine ostéopathique et une confrontation pluridisciplinaire avec les données
contemporaines.

100
tableau n°4

101
2.1.4. Etude par mesures directes sur le vivant.

De l’allaitement à l’accouchement…

Sujet de l’étude : Les relations de dépendance morphologique entre le crâne et le


bassin en rapport avec les effets avérés de l’allaitement au sein sur la croissance
osseuse et étude de l’influence à long terme des différents modes d’alimentation des
bébés de sexe féminin sur les accouchements ultérieurs, sur la grossesse,
l’accouchement et la santé des nourrissons de deuxième génération.

Un constat : 70% des enfants présentes des anomalies de croissance crânio-dento-


faciale justifiant un appareil en bouche. Enquête 98 de l’Union Française pour la
Santé Bucco-Dentaire. (98)

Dans notre longue enquête sur les causes du très fort pourcentage des troubles de
la croissance crânio-dento-faciale chez les enfants nous sommes arrivés à la
conclusion que le facteur le plus déterminant se jouait durant la première année.

Il est déterminé depuis le début du 20ème siècle par l’alimentation des nourrissons au
biberon pour 70% d’entre eux et aggravé plus récemment par l’usage de la
péridurale et les déclenchement artificiels des accouchements, interventions qui se
généralisent en France.

Ce qui est déjà démontré :

• Les déformations du crâne ont des conséquences sur le bassin et


réciproquement, une torsion du bassin peut engendrer une asymétrie
crânienne Pr Delaire et Dr Gordeeff de Nantes.
• 80% des enfants présentent des dysfonctions ostéopathiques crâniennes
responsables de désordres ultérieurs, Dr Viola Frymann(U.S.A.).
• L’allaitement contribue au développement de la mâchoire Dr Palmer, Dr
Davis. (77,39)
• Il a un rôle majeur sur la croissance des os du crâne et de la face. (≥9 mois)
« …l’allaitement maternel aussi longtemps que possible, coordinateur majeur
de la motricité et de la croissance faciale » Dr CHANCHOLLE, Unité de
Traitement des fentes labio-palatines, Toulouse, Fr.

Hypothèse : L’allaitement au sein supérieur ou égal à 9 mois favorise une


croissance harmonieuse du crâne, une posture équilibrée et par conséquent une
croissance harmonieuse du bassin facilitant chez la femme adulte les grossesses et
les accouchements naturels avec un retentissement favorable sur la santé des
nouveau-nés.

Critère de sélection : femme ayant eu au moins un enfant, sans limite d’age.

102
Voici les conditions requises :

• Toute femme informée par sa mère, un proche parent ou le médecin des


conditions de sa naissance : césarienne et ses causes, par voie naturelle,
instrumenté (forceps, ventouse…), provoqué, péridurale, etc….
• Etre informé du mode d’alimentation lorsque vous étiez bébé : au biberon ou
au sein, la durée en mois de l’allaitement au sein ?
• Avoir eu un enfant pour comparer l’influence des facteurs repérés sur les
conditions de la grossesse et de l’accouchement des enfants de la deuxième
génération.
• Si possible se munir du carnet de santé ainsi que celui des enfants.

Moyens :

• Un questionnaire.
• Un examen clinique de demi-heure ou nous réaliserons différentes mesures
du crâne et du bassin à l’aide d’instruments de mesure indolores et inoffensifs,
notamment un compas d’épaisseur (pelvimètre externe de Baudelocque)

AU CRANE

La mensuration est exécutée au moyen d’un compas d’épaisseur. Nous mesurons la


largeur maximum et la hauteur du vertex au conduit auditif externe.

LA FACE

Nous mesurons la largeur aux bords externes des orbites (biorbitale), largeur
bizygomatique.

MESURE DU MAXILLAIRE

Nous mesurons la largeur bi M2, la hauteur du palais (à déterminer : par empreinte


ou avec un instrument de mesure adapté)

MESURE DE LA MANDIBULE

La largeur au niveau des condyles réalisée bouche ouverte, longueur de la branche


horizontale de la mandibule, épaisseur de la mandibule, hauteur de la branche
montante de la mandibule, angle du gonion, llargeur bi M2.

OS COXAL

Nous mesurons la largeur maximum entre l’épine iliaque antéro-supérieure (EIAS) et


l’épine iliaque postéro-supérieure (EIPS) et la hauteur maximum entre la crète et
l’ischion.

PELVIMETRIE

Se reporter au chapitre Rappel anatomique du bassin p. 162 à 171.

103
La mensuration ou pelvimétrie externe est exécutée au moyen du compas
d’épaisseur, anciennement ‘’pelvimètre de Budin’’.(p.162) Nous mesurons les
diamètres transversaux du grand bassin, bitrochantérien (N* 32), biépineux
antérieur (N ou bassin plat 23 à 24, bicrète (N 26 à 28), biépineux postérieur (7,5 à
10), bisischiatique, diamètre antéro-postérieur du détroit inférieur (du pubis au coccyx
N 18). Si on les trouve diminués, il y aura présomption de rétrécissement simultané
portant sur les diamètres transverses du petit bassin. Nous mesurons de même le
conjugué externe de Beaudelocque ( N 20,8 ; lorsqu’il sera au-dessous de 18cm,
fera supposer un raccourcissement du conjugué vrai).

* Les valeurs N sont les valeurs en centimètres moyennes du début du 20ème siècle,
elles seront certainement augmentées en raison de l’augmentation moyenne de la
taille depuis cette époque.

DIAMETRES OBLIQUES DU BASSIN

Pour apprécier une assymétrie.


Nous mesurons de l’ischion à l’épine iliaque postéro-supérieure (N 17,5), de l’épine
iliaque antéro-supérieure d’un côté à l’épine ilaque postéro-supérieure de l’autre côté
(N 21), du grand trochanter d’un côté à l’épine iliaque postéro-supérieure opposé (N
22), du bord inférieur de la symphyse pubienne à l’épine iliaque postéro-supérieure.
(N 17,2)

Toucher explorateur p.166

Le diamètre promonto-pubien : pour un bassin normal le promontoire est


inaccessible, si contact : le bassin est généralement rétréci

Questionnaire

NOM de la candidate: Prénom : Age :

Adresse :
Code postal : ville :

A) Pour votre mère :

Condition de la grossesse de la mère de la candidate :

Normale ; pathologique ; prématuré ; diagnostic………….

Autres informations : …………………………………………………………………..

Condition de l’accouchement de la mère de la candidate :

Césarienne ; Normal ; péridurale ; ventouse ; forceps ; provoqué

Autres informations : …………………………………………………………………..

104
B) Pour vous-même :

Mode d’alimentation de la candidate à sa naissance :

Biberon : allaitement : combien de mois : …………

Port d’un appareil dentaire dans la petite enfance : combien de mois ? ………….

Extraction de dents définitives : à quel age approximativement ? ……………..

Port d’une prothèse en bouche à l’age adulte : depuis combien de temps ? ………..

Chirurgie viscérale : organe :………………….A quel age ? ……causes :…………

Chirurgie osseuse : ……….. age ?……ostéosynthèse : cause traumatique :

Nombre d’enfants : ……………

C) vos enfants :

Quel age aviez-vous pour chaque grossesse ?


N°1………….N°2…………N°3…………………….

Condition des grossesses pour chaque enfant :

N°1 Normale ; pathologique ; prématuré ; diagnostic………….


N°2 Normale ; pathologique ; prématuré ; diagnostic………….
N°3 Normale ; pathologique ; prématuré ; diagnostic…………..
-----
Autres informations :…………………………………………………………………..

Condition de l’accouchement pour chaque enfant:

N° 1 : césarienne ; Normal ; péridurale ; ventouse ; forceps ; provoqué


N°2 : césarienne ; Normal ; péridurale ; ventouse ; forceps ; provoqué
N°3 : césarienne ; Normal ; péridurale ; ventouse ; forceps ; provoqué
-----

Autres informations :…………………………………………………………………..

105
2.2. RAPPEL ANATOMIQUE

Les caractéristiques de la morphologie humaine.


Le résultat d’une évolution.

Nous nous interrogeons sur les influences morphologiques au cours de la


croissance, sur le plan ontogénique. Il s’agit d’étudier la relation entre la forme de la
mandibule et celle de la symphyse pubienne dans le contexte de la bipédie et des
fonctionnalités spécifiques du crâne et du bassin.

Nous devons situer notre démarche dans ce que l’on appelle aujourd’hui la
« morphologie fonctionnelle ». Cette discipline s’intéresse aux relations « forme-
fonction » dans l’évolution, dans les temps paléontologiques.

Ces dernières années les primatologues ont montré que l’avènement de la bipédie et
du crâne gracile n’étaient pas le résultat d’une évolution ni synchrone ni linéaire
jusqu’à l’Homo sapiens.

La nature a procédé par « sélection naturelle » à partir d’une grande diversité


d’adaptations spécifiques à des contraintes environnementales et génétiques. Nous
appartenons à une lignée de primates arboricoles avec des modes de déplacement
différents : les uns par suspension d’autres par grimper vertical et déplacement sur
les branches. Entre moins trois et moins six millions d’années lorsque la forêt s’est
éclaircie, peut-être aussi contraint par d’autres lignées arboricoles plus
envahissantes, des espèces ont été amenées à se déplacer sur le sol plus
fréquemment. Cela a engendré différents types de bipédies. Les paléontologues
trouvent pour cette époque des Australopithèques avec une bipédie évoluée et un
crâne archaïque et à l’inverse des australopithèques avec une bipédie très
inconfortable, mal-habile et un crâne plus gracile. Lucie qui vivait il y a environ trois
millions d’années, marchait en se dandinant et pour accélérer, elle ne faisait
qu’amplifier cette attitude. Devant un prédateur elle devait son salut en grimpant sur
un arbre.

Le bassin dans le même temps devait répondre chez les femelles, d’une part aux
contraintes de la grossesse et de l’accouchement, d’autre part aux contraintes du
déplacement bipède. L’évolution des hominidés s’est faite en faveur de la bipédie en
rendant l’accouchement plus difficile. (voir le chapitre du rappel anatomique)

Pour les membres supérieurs l’humain a conservé les traces de l’héritage arboricole
et suspendu. Il s’agit de spécialisations aux contraintes de tension, aux mouvements
de la suspension et du grimper vertical. Ces spécialisations sont antérieures à celles
de la bipédie. C’est surtout sur le membre supérieur que les caractéristiques de la
suspension sont encore visibles. En effet le membre supérieur humain fonctionne en
tension puisque nous balançons les bras en marchant.

La forme et l’orientation de l’articulation de l’épaule montrent que nous sommes


toujours adaptés aux mouvements larges de l’arboricolisme vers le haut et sur les

106
côtés. L’organisation ligamentaire et musculaire qui assure la stabilité de cette
articulation est très semblable chez l’humain et chez les grands singes.

Cependant, sur le tronc et membre inférieur humain, les caractères arboricoles ont
été en partie gommés par les spécialisations à la bipédie.
En bipédie, le tronc et le membre inférieur fonctionnent en forte compression, avec
des mouvements parasagittaux. En milieu arboricole les contraintes de compression
sont faibles et les mouvements plus latéraux.

La région lombaire est relativement plus longue que celle des grands singes car elle
a gagné une vertèbre. Cela permet le mouvement inverse de rotation des ceintures
au moment de la marche.

Le bassin est drastiquement raccourci de manière à supporter le poids du corps.


D’autres caractéristiques sont observables sur le bassin : les os iliaques sont
incurvés vers l’avant pour former une cuvette, ce qui favorise les mouvements de la
marche et aide à la contention des viscères. L’ischion très court est dirigé vers
l’arrière, ce qui augmente l’efficacité des muscles extenseurs de la jambe en arrière.

Les os des membres inférieurs sont rectilignes et non incurvés comme chez les
grands singes. Le fémur est massif et la forme des articulations permet le
rapprochement des genoux en position debout. Les os du pied sont épais et forment
une double voûte plantaire (Longitudinale et transversale) pour supporter le poids
corporel. Les orteils sont courts, parallèles et rectilignes, car le pied a perdu presque
toutes ses capacités de préhension.

Seul l’être humain et ses ancêtres sont capables de tenir une station debout
prolongée et adoptent la course bipède de manière continue et sur de longues
distances.

107
schéma n° 52 (48)

2.2.1. RAPPEL DANS LA SPHERE CRANIENNE.

Nos investigations nous ont permis de découvrir des résultats de travaux démontrant
les propriétés de l’allaitement sur le développement crânio-facial (au chapitre
SOCIETE) ce qui nous incite à décrire dans ce rappel anatomique des travaux
récents sur les ‘’boucles vélo-pharyngo-faciales du Dr CHANCHOLLE.

Plan de ce chapitre :

la mandibule
l’os hyoïde
la morphogenèse
Le diaphragme mandibulaire et la langue
Fonction de la langue : conformateur de croissance osseuse
Les boucles vélo-pharyngo-faciales selon le Dr CHANCHOLLE
Les muscles sous hyoïdiens.
Physiologie musculaire des muscles masticateurs
Croissance osseuse et architecture
Variations
Le colloque de Créteil : l’identité humaine en question

108
2.2.1.1. Rappel anatomique de la mandibule

Présentation :

o En forme de fer à cheval.


o Supporte les dents inférieures.
o Comprend un corps et des branches montantes.
o Constitué de deux hémi-mandibules avec une symphyse à l’avant.

2.2.1.1.1. Description du corps

Face externe:

On peut noter en avant du gonion dans une gouttière le passage de l’artère faciale,
branche de la carotide externe

Insertions des muscles de la mimique :

o Muscle buccinateur.
o Abaisseur de l’angle de la bouche.
o Muscle du menton.
o Abaisseur de la lèvre inférieure.

Face interne :

De l’avant vers l’arrière deux tubercules : tubercules géni


Avec l’insertion des muscles génio glosse et génio hyoïdien.
La ligne oblique interne qui monte et se prolonge par la lèvre interne en arrière du
bord antérieur de la branche montante.
Le long de cette ligne interne insertion du muscle mylo hyoïdien.

Deux dépressions :
Une fossette ou se loge la glande sublinguale.
Une fossette pour la glande sous maxillaire.

Une autre dépression pour le muscle digastrique : rôle : rétropulsion de la


mandibule. (Il passe par l’os hyoïde), ils travaillent en synergie pour équilibrer et
permettre la fonction de l’os hyoïde.

A la partie inférieure au niveau du gonion :


Muscle ptérygoïdien interne.
Muscle constricteur supérieur du pharynx.
Le ligament ptérygo maxillaire

2.2.1.1.2. Branche montante

Face externe : les deux chefs supérieur et profond du muscle masseter.


Face interne :
Un relief : épine de spix.
A côté : le ligament ptérygo maxillaire.

109
Le trou dentaire inférieur : nerf dentaire inférieur : branche du V3
Crête ptérygo hyoïdienne : aponévrose inter ptérygo hyoïdienne
Avec l’insertion du ptérygoïdien interne.

Le bord Antérieur : entre les deux lèvres insertion du muscle temporal.

Le bord Postérieur : descend et forme le gonion avec l’insertion du ligament stylo


maxillaire qui rejoint le bouquet de RIEULAN sur l’apophyse styloïde.

Le bord Supérieur :
Apophyse coronoïde avec l’insertion du temporal (il passe en dedans de l’apophyse
zygomatique)
Echancrure sigmoïdienne.
En arrière le condyle : il s’articule avec l’Articulation Temporo Mandibulaire.
(ATM) avec deux versants : le versant antérieur est articulaire, il est convexe en haut
et en arrière et concave en avant.
La stabilité des pièces osseuses convexes de l’ATM est assurée par l’interposition du
ménisque qui est une formation fibreuse biconcave, amincie dans la zone centrale et
plus épais à l’arrière et au sommet du condyle pour combler la cavité glénoïde ainsi
qu’à sa partie interne.
Une capsule articulaire avec en dedans le ligament latéral interne et en dehors le
ligament latéral externe.
Le col du condyle : insertion du muscle ptérygoïdien externe.

schéma n°54 (48)

biomécanique (20)

A l’ouverture de la bouche : translation antérieure du ménisque.


A la fermeture de la bouche : translation postérieure du ménisque.

110
2.2.1.1.3. Dans la sphère crânienne

La mandibule appartient à la sphère postérieure :

OCCIPUT—TEMPORAL – (ATM) MANDIBULE

On a donc une relation de la mandibule avec le système crânio-sacré.

2.2.1.2. l’os hyoïde

L’os hyoïde présente une forme en U et ressemble à la


symphyse mandibulaire et à la symphyse pubienne sur le
plan de sa structure. Il a un aspect flottant et constitue un
point d’équilibre de toutes les tensions aponévrotiques et
musculaires antéro-postérieure et verticalement par la
chaîne antérieure linguale.

schéma n°55 (47)

La position de l’os hyoïde est le reflet des tensions des muscles, des fascias, des
ligaments attachés à lui. Son déplacement indique toujours une tension du squelette
viscéral de l’individu.
Dans le concept ostéopathique, l’os hyoïde est le véritable gyroscope du corps. Il
constitue une bulle à niveau d’équilibre et devra être rigoureusement horizontal

La physiologie de l’os hyoïde consiste à servir de point d’appui pour mobiliser la


mandibule par l’intermédiaire des groupes musculaires sus et sous-hyoïdiens

Dans la mécanique de John Martin LITTLEJOHN, le triangle supérieur, représenté


par l’occiput et la 4ème dorsale, sera influencé par un déséquilibre de l’os hyoïde.

L’os hyoïde sera un régulateur des tensions antérieures par rapport aux tensions
musculaires postérieures représentées par les muscles splénius et compléxius et,
également dans le système crânien par la tente du cervelet.

Nous aurons une interaction entre les déplacements de la colonne vertébrale et ceux
de l’os hyoïde :

Dans un plan antéro postérieur sagittal, un déséquilibre de la mandibule induira un


déséquilibre de l’os hyoïde et une répercussion à distance entre les groupes
musculaires antérieurs sur le sternum et postérieur sur l’omoplate.
Dans un plan horizontal transversal l’os hyoïde est soumis à des tractions
aponévrotiques qui l’influenceront dans toutes les directions.

111
schéma n°56 (33)

Nous aurons une interaction entre la symphyse mentonnière et la symphyse


pubienne par son intermédiaire et celui du sternum à travers la chaîne linguale.
La palpation clinique sera un examen fondamental.
Sa structure protège également le larynx et le pharynx, joue un rôle spécifique dans
la déglutition et participe au squelette ostéo-fibreux de la langue.

2.2.1.3. Morphogenèse

Chez l’embryon au bout de quelques semaines apparaissent au départ 6 arcs


branchiaux.

ORIGINE : la mandibule provient du 1er arc branchial appelé arc de MECKEL.


Il va donner deux tiges cartilagineuses : - Une pour la mandibule
- Une pour l’enclume et le marteau
C’est du mésoderme avec une paroi d’ectoderme et tapissé d’endoderme.

Le deuxième arc appelé arc hyoïdien de REICHERT va donner une partie de l’os
hyoïde avec les petites cornes et le corps de l’os, l’étrier de l’oreille moyenne,
l’apophyse styloïde du temporal. Le reste de l’os hyoïde vient du troisième arc
branchial.

Ce deuxième arc va produire deux barres vers l’avant pour former la symphyse
mentonnière dont on déduit une mobilité entre les deux hémi-mandibules à l’origine
comme la symphyse frontale qui formera la suture métopique.

112
schéma n° 57 (20)

« Dans le concept ostéopathique, l’os hyoïde est le véritable gyroscope du corps. Il


constitue une bulle à niveau d’équilibre et devra être rigoureusement horizontal »(20)

113
schéma n° 58 (48)

2.2.1.4. Le diaphragme mandibulaire et la langue

2.2.1.4.1. le diaphragme mandibulaire

Nous relevons deux muscles qui auront un rôle singulier dans la structuration de la
mandibule dans un contexte somato émotionnel :

o Le muscle digastrique : l’hypertonie symétrique tracte la mandibule vers


l’arrière. Il est formé par un ventre antérieur qui s’insère à la face
postérieure de la symphyse mandibulaire et par un ventre postérieur qui se
termine sur la mastoïde. Sur son trajet il passe dans une boucle insérée
sur l’os hyoïde. Son innervation est double, le V3 pour le ventre antérieur
et le VII pour le ventre postérieur.

o Le muscle génio hyoïdien :

Il va de la symphyse mandibulaire à l’os hyoïde. Il est innervé par le XII.

o Le muscle mylo-hyoïdien :

Il se dirige de la mandibule au corps de l’os hyoïde.


Innervation V3

o Le muscle stylo-hyoïdien :

Il va de l’apophyse styloïde du temporal au corps de l’os hyoïde.


Innervation VII (nerf facial)

Note : la contracture sus-hyoïdienne et l’hypotonie des muscles masticateurs


concourent à la formation de l’obtusisme mandibulaire (J.FERRIER)

114
2.2.1.4.2. la langue

La langue est originaire des myotomes occipitaux, nous avons ainsi une relation
étroite entre la langue et la charnière occiput-atlas. C. KNAPP a mis en évidence le
rapport entre l’orbiculaire des lèvres et le coccyx par le constricteur supérieur du
pharynx et l’aponévrose pharyngienne postérieure via le ligament commun vertébral
postérieur.

La langue est un organe essentiellement musculaire constitué par un squelette


ostéo-fibreux qui s’insère sur l’os hyoïde.

Ce squelette viscéral comprend la mandibule et toutes les structures sous jacentes :


Os Hyoïde, la thyroïde, cartilage aryténoïde et cricoïde et les cartilages de la trachée.
Ainsi elle participe à la chaîne antérieure linguale.

Tout changement et toute tension à l’intérieur de ce système devront être


contrebalancés dans la région postérieure.

Sa musculature est formée de 17 muscles et elle participe à de nombreuses


fonctions telles que la succion, mastication, la déglutition, la phonation.

Les génio-glosses :
Ils sont centraux et volumineux Ils vont
des apophyses géni-supérieures de la
mandibule à la langue.
Le stylo-glosse :
Il va de l’apophyse styloïde au bord
latéral de la langue.
Le palato-glosse :
Il est lié au stylo-glosse. Il prend ses
origines sur les palatins.
L’hyo-glosse :

schéma n°59 (47)


Il se dirige de l’os hyoïde aux bords latéraux de la langue.
Le lingual :
Il va de l’os hyoïde à la pointe de la langue.
Le pharyngo-glosse :
Il s’insère sur le constricteur supérieur du pharynx et sur la langue.

2.2.1.5. Fonction de la langue : conformateur de

croissance osseuse

PETROVIC a montré son rôle dans la croissance mandibulaire.

BOURGES :
Une position haute de la langue chez les sujets de classe II
Une position basse et antérieure de la langue chez les sujets de classe III

115
En ostéopathie :

Viola FRYMANN considère la langue comme un véritable diaphragme, au même titre


que le diaphragme thoracique, crânien et pelvien.

Elle doit être haute, trop souvent on la trouvera en position basse.

Lors de la déglutition elle presse contre le palais, la force transmise au niveau du


vomer atteint le sphénoïde et participe à un certain relancement du MRP contribuent
à la stimulation de la glande hypophysaire et en particulier de l’antéhypophyse située
dans la selle turcique, véritable chef d’orchestre du système endocrinien.

La position verticale de la langue permet la création de la lordose cervicale par


tension au niveau de l’atlas. Elle positionne C3 par rapport à la tête.

Inversement toute lésion occiput-atlas entraîne une position basse de la langue avec
un effet de cyphose qui devra être contrebalancé par l’action des antagonistes, c’est-
à-dire des orbiculaires des lèvres.

2.2.1.6. Les boucles vélo-pharyngo-faciales selon le Dr

CHANCHOLLE

Schéma n°60 (18) le constricteur supérieur et ses prolongements d’après


Dr CHANCHOLLE

Le Dr Chancholle a étudié la dépression intra-buccale occasionnée lorsque le


nourrisson tète le sein de sa mère. « Cette dépression stimule un abaissement du

116
palais dur, qui était haut et incurvé à la naissance. Cet abaissement a lieu avant tout
lors de la première année de l’enfant » interview de décembre 2002.
N’oublions pas que l’ossification du palais dur est membraneuse.

« Le muscle constricteur supérieur est le muscle clé des boucles musculaires. Il


possède des prolongements vers les trois structures : le voile du palais, la langue, la
bouche et les joues. Ainsi les buccinateurs et le constricteur supérieur sont pour le
Dr Chancholle, un seul et même muscle.

A. Le constricteur supérieur et ses prolongements

Les muscles activés lors de l’allaitement sont nombreux et travaillent tous en


synergie. La musculature de la langue, des lèvres et du visage coopèrent avec la
musculature du voile et du pharynx, qui à leur tour sont coordonnées avec toutes les
chaînes musculaires du corps.

Les boucles musculaires naissent au niveau du muscle constricteur supérieur du


pharynx (rouge) avec ses trois prolongements :
• Au voile du palais : 1Bi le muscle pharyngo-staphylin
• A la langue : 2a II le muscle pharyngo-glosse
• Au visage : 3b le muscle buccinateur et le muscle
orbiculaire des Lèvres.

B. Les boucles selon le Dr CHANCHOLLE.

Quatre boucles musculaires sont ainsi constituées :


1. la boucle courte : fait partie du sphincter vélo-phryngé
a Le muscle constricteur supérieur bI. Les pharyngo-
staphylins∗

2. la boucle moyenne : forme le sphincter pharyngo-lingual


a partie supérieure : I le m. constricteur supérieur II les
m.pharyngo-glosse
b partie inférieure : I. le m.constricteur moyen II les m.hyo-
glosse∗∗
c les boucles courtes(1) et moyenne(2) se synchronisent grâce aux
muscles glosso-staphylins.

3. la boucle longue : Pharyngo-jugo-labial∗∗∗


a. le m. constricteur supérieur
b. le m. buccinateur
c. le m. orbiculaire des lèvres

4. la boucle verticale : Vélo-(pharyngo)-salpingien participe au


shincter vélo-pharyngé
a. les m. péri-staphylins internes
b. les m. péri-staphylins externes

∗ le pharyngo-staphylin possède deux expansions :

117
- 1B II - le m. salpingo-staphylin s’insère sur l’orifice inférieur de la
trompe d’Eustache.
- 1b III -le m.ptéygo-palatin ; expansion sphénoïdale vers le crochet et
l’aile interne de l’apophyse ptérygoïde.

∗∗ Après le début de la mastication, la boucle musculaire moyenne (2b)


est renforcée par le muscle mylo-hyoïdien, de manière à ce que cette
boucle soit attachée à la mandibule et comprenne désormais les muscles
suivants : 2b : partie inférieure :

- I le m. constricteur moye, II les m. hyo-glosse et III les m. mylo-


hyoïdiens.

∗∗∗ Juga alvéolaris : la face externe de la racine dentaire sur la mâchoire.

Schéma n°61 (18) la boucle longue 3 (a.d)

C. Le sphyncter vélo-pharyngé

Le voile du palais fonctionne comme un mécanisme de fermeture. Lorsque le voile


s’élève, le naso-pharynx et l’oro-pharynx se séparent. Cette unité fonctionnelle est
donc considérée comme un sphincter.

Le mécanisme de fermeture vélo-pharyngé comprend les muscles suivants :

• Le m. constricteur supérieur du pharynx.


• Le péri-staphylin interne
• Le pharyngo-staphylin

Ces muscles font partie des boucles musculaires courtes(1) et verticales (4).

118
 Les deux muscles péri-staphylins forment un arc convexe en direction antéro-
inférieure. Lors de leur contraction, le voile est tiré en direction supéro-
postérieure.

 Les deux muscles pharyngo-staphylins forment un arc convexe en direction


antéro-supérieure. Lors de leur contraction, le voile est tiré en direction postéro-
inférieure.

Ces deux arcs s’unissent dans le voile du palais où les fibres se croisent en forme de
X (Braithwaite, 1963)

La résultante des forces musculaires plaque le voile contre la paroi pharyngé


postérieure (Podvinek, Knapp). En même temps, l’arche des deux muscles
pharyngo-staphylins rapproche les parois pharyngées latérales vers la ligne
médiane. Cette contraction est assistée par le muscle constricteur supérieur.
Le Dr CHANCHOLLE considère les muscles pharyngo-staphylins et constricteurs
supérieur comme un seul et même muscle.

Le sphyncter vélo-pharyngé participe à


une multitude de fonctions, telles que
la respiration, la succion, la déglutition,
la mastication et la phonation. De plus,
il participe à la ventilation de l’oreille
moyenne et à l ‘équilibration des
pressions tympaniques. Le sphincter
vélo-pharyngé est un élément du
système complexe des boucles
musculo-aponévrotiques.

Schéma n°62 (19)


Le sphincter vélo-pharyngé ; vue latérale

D. Le sphincter pharyngo-lingual

Le mécanisme de fermeture pharyngo-linguale nécessite l’activité de la


boucle moyenne comprenant deux parties :

 Les muscles constricteurs supérieurs et pharyngo-glosse


 Les muscles constricteurs moyens et m.hyo-glosses

119
L’influence des chaînes myo-faciales lors de la succion et de la déglutition

La coordination des boucles musculaires d’après CHANCHOLLE

Toutes les boucles musculaires vélo-pharyngo-faciales sont activées lors


de l’allaitement.

Les boucles musculaires participant à la phase de succion

 La boucle longue pharyngo-jugo-labiale, où la partie labiale est la plus


active
( les muscles constricteurs sup., buccinateur, orbiculaire des lèvres)

 La boucle courte vélo-pharyngée, où la partie vélaire est la plus active


(les muscles constricteurs sup., péri-staphylins)

 La boucle verticale participant au sphincter vélo-pharyngé


(les muscles constricteurs sup., péri-staphylins internes et externes)

 La synergie labio-lingo-mandibulaire par le relais de l’os hyoïde


Les boucles longues et moyennes se coordonnent aux muscles sus- et
sous-hyoïdiens.

Les boucles musculaires participant à la phase de déglutition

• La boucle courte vélo-pharyngée, où la partie pharyngée est la plus


dynamique (les muscles constricteurs sup. et pharyngo-staphylins)

• La partie supérieure de la boucle moyenne participant au sphincter


pharyngo-labial (les muscles constricteurs sup. et pharyngo-glosse)

• La boucle longue pharyngo-jugo-labiale où la partie pharyngée est la plus


active (les muscles constricteurs supérieurs, buccinateur et orbiculaire
des lèvres)

Les muscles buccinateurs et orbiculaires des lèvres travaillent d’une


manière isométrique et servent de point fixe pour le pharynx qui est élevé
par les muscles constricteurs et stylo-pharyngiens.

Lors des phases de succion et de déglutition, la langue est liée au :

• Voile du palais par le muscle glosso-staphylin


• Pharynx par la boucle moyenne formant le sphincter pharyngo-
lingual
(Partie supérieure : les muscles constricteurs sup. et pharyngo-glosse)
(Partie inférieure : les muscles constricteurs moyens et hyo-glosse)

120
2.2.1.7. les muscles sous hyoïdiens

le sterno-hyoïdien :
Il va de la clavicule à l’os
hyoïde.
Innervation C1, C2, C3.

Le thyro-hyoïdien :
Il va du cartilage thyroïdien à
l’os hyoïde.
Innervation C1, C2.

L’omo-hyoïdien :
Il va de l’omoplate à l’os
hyoïde. Il est amarré à la
première côte et à la clavicule
par l’aponévrose cervicale
profonde.
Innervation C1, C2, C3
Une lésion de 1ère côte pourra
par l’intermédiaire de l’os
hyoïde créer une dysfonction
sur la mandibule.
schéma n°63 m.sous hyoïdien
(Brison et Castain)

121
2.2.1.8. Physiologie musculaire des muscles masticateurs

L’ouverture de la bouche est liée à la contraction


du ventre antérieur du digastrique, du génio-
hyoïdien et des deux ptérygoïdiens externes après
que leurs faisceaux supérieurs aient tiré en avant
les ménisques.

La fermeture se fait par relâchement des


faisceaux inférieurs des ptérygoïdiens externes,
puis les faisceaux supérieurs jouent un rôle
d’amortisseur pour le retour du condyle et les
muscles élévateurs, temporal, masseter,
ptérygoïdien interne viennent l’aider à fermer la
bouche.

Il faut également citer les muscles contre appui


qui interviennent dans la mastication, qui sont, les
trapèzes, les deltoïdes, les sterno-cléïdo-
mastoïdiens, les pectoraux, les sous-hyoïdiens.

L’équilibre mandibulaire est lié à l’équilibre de l’os


hyoïde et donc à l’intégrité fonctionnelle des
articulations costo-claviculaires et acromio-
claviculaires. Les muscles sous-hyoïdiens
amarrent l’os hyoïde.
L’innervation cervicale de certains muscles, nous
permet de noter le lieu entre équilibre rachidien,
cervical et os hyoïde.
Il existe aussi des mouvements de :

o diduction,
o propulsion,
o Rétropulsion.

Schéma n°64 (62)

2.2.1.9. croissance osseuse et architecture

122
2.2.1.9.1. Croissance de la mandibule

La mandibule a une origine mixte : en grande partie membraneuse comme tous les
os de la face et par endroits d’origine cartilagineuse.

Rappelons pour mémoire les os d’origine mixte : le temporal, le sphénoïde,


l’ethmoïde, l’occiput et la mandibule ; une origine membraneuse pour les os de la
voûte et une origine cartilagineuse pour les os de la base du crâne.

La croissance de la face est plus lente que celle du crâne car soumise au
développement des différents organes sensoriels de la face.

Les ATM sont le moteur principal de la croissance de la mandibule sous la


dépendance :

Des chaînes linguales et prévertébrales qui s’organisent pendant l’évolution


psychomotrice de l’enfant.

Les phénomènes de succion et de l’allaitement par ses mouvements propulsifs


stimulent et excitent la croissance.

Des chaînes masticatrices, qui par la mastication des aliments durs, par la
stimulation incisive, par le passage des différents états psychoaffectifs (joie, colère)
développent les ATM et les bases squelettiques.

Ainsi la mandibule mixte embryologiquement pourrait être l’élément idéal du


splanchnocrâne et du neurocrâne, c’est-à-dire du comportement osseux
apparemment opposé, mais complémentaire des os enchondraux de la base du
crâne et membraneux de la face et de la voûte.

En posturologie il est classique maintenant de citer la mandibule comme élément


d’adaptation postural antéro-postérieur.

D’après M. CLAUZADE et DARRAILLANS (17)elle représente d’autre part, le seul


système transversal de compensation, même si cette compensation paraît limitée.

2.2.1.10. Variations : phylogenèse, ontogenèse,

l’orthodontie aujourd’hui

Pour décrire l’évolution et les variations morphologiques de la mandibule nous allons


rapporter ici les résultats de recherches récentes dans différentes disciplines.

2.2.1.10.1. « Analyse multivariée de la mandibule


humaine : variabilité intrapopulationnelle synchronique et évolution » (63)

123
C’est une communication du colloque du Val de Marne de 1999 par Evelyne Peyre,
du laboratoire d’Anthropologie biologique, Musée de l’Homme, extrait :

schéma n° 65 (63)

Matériel : données relevées sur 98 squelettes adultes inhumés dans un cimetière


français de fin Ve au début VIIIe siècle. (série synchronique au regard de la durée de
l’histoire humaine)
Cette étude permet de mettre en évidence, dans une perspective morphologique,
des variations inter-adultes des structures osseuses crânio-faciales qui évoquent
celles que l’on observe au cours de l’hominisation : saillie passive du menton,
amincissement du corps mandibulaire (recul et allègement de la face) et
élargissement de toute la moitié postérieure de la mandibule, notamment entre les
articulations temporo-mandibulaires (externation crânienne) et entre les parties
molaires symétriques de l’arcade dentaire.

Evelyne PEYRE rappelle en préambule que la mandibule présente chez les


hominidés de très grandes variations de forme et de format au cours d’un processus
caractérisé par un allègement et une réduction de la face liés à des modifications des
fonctions masticatrices. (Commentaire personnel : en physiologie la fonction
gouverne la structure)

124
L’étude montre qu’il existe un certain parallélisme entre le sens des variations intra-
populationnelles des structures mandibulaires et les grandes tendances évolutives
que l’on observe au cours de l’hominisation. La forme varie entre deux morphes,
l’un plus « évolué », l’autre plus « archaïque ».

On observe donc ces phénomènes – zones molaires de l’arcade dentaire et ATM


relativement de plus en plus écartées, corps mandibulaire de plus en plus mince et
apparition puis saillie de plus en plus prononcée du menton – au cours de la
phylogenèse humaine. On peut élaborer l’hypothèse de leur dépendance réciproque
dans le cadre d’un sous-ensemble morpho-fonctionnel mandibulaire du fait qu’ils se
retrouvent associés de la même manière dans une population très récente à grande
variabilité.

Ce parallélisme entre évolution (variation diachronique) et variabilité synchronique


intrapopulationnelle conduit à proposer un modèle susceptible de décrire, d’un point
de vue formel, une dynamique de l’évolution humaine… « le découpage de Homo en
H. habilis, H. erectus, H. sapiens pose quelques problèmes. Tout à l’air de se passer
comme si on avait désormais affaire à un continuum, plus ou moins panmixique
chargé de rapports complexe dans le temps et dans l’espace. Homo habilis, H.
erectus, H. sapiens prennent par suite l’allure de stades morphologiques successifs
aux contours peu nets plutôt que de véritables espèces …

L’hypothèse de l’« apparition passive du menton » se trouve confortée. Elle est liée
au retrait du sous-ensemble alvéolaire du corps de la mandibule par rapport au sous-
ensemble musculaire et au recul de la face. Elle constate qu’elle est associée, au
sein du même sous-ensemble morpho-fonctionnel, à l’écartement des ATM et donc à
la morphologie crânio-faciale plus globale. Ces résultats obtenus par l’analyse de la
variation inter-adultes évoquent ceux des études de la morphogenèse crânio-faciale
qui montre une ossification du cartilage symphysaire et un renforcement du menton
au fur et à mesure que l’enfant redresse sa tête et commence à marcher. (Référence
ici aux travaux de Delaire et Mercier – la place du menton dans l’architecture de la
face, Masson, Paris : 45-61)

2.2.1.10.2. ‘’Nouvelle interprétation de la mécanique


humanisante’’

« Ontogenèses, Paléontogenèses et Phylogenèse du corps mandibulaire


catarhinien »

C’est une thèse de Mme Anne DAMBRICOURT MALASSE, Institut de Paléontologie


Humaine, Paris. (31)

L’espèce erectus a donné deux sous espèces, une tendance « bloquée », le


Néandertalien qui disparaîtra et une tendance positive qui donnera l’Homo sapiens.
« Le Néandertalien en définitive, n’est donc pas un Homo sapiens, au sens
ontogénique du terme. Il demeure Homo erectus sur le fond…Cependant le terme
presapiens est à mon sens impropre, car le Néandertalien étant l’aboutissement de
la tendance « bloquée », il ne précède pas l’ontogenèse sapiens. Il la suit

125
parallèlement. L’ontogenèse néandertalienne est celle d’une sous-espèce, de
l’espèce erectus, soit celle d’Homo erectus néandertalensis. On peut alors définir les
deux tendances de la forme erectus, l’une Homo erectus prenéandertalensis, celle
qui est bloquée, et Homo erectus presapiens au potentiel évolutif d ‘ampleur
typogénique. La forme sapiens étant propre à une nouvelle nappe évolutive, il
conviendrait de la considérer non pas comme une forme géographique de la sous-
espèce erectus mais comme une nouvelle sous-espèce, sapiens de l’espèce erectus.
… la mandibule permet d’affirmer qu’il s’agit d’humains, soit de la forme erectus soit
de la forme sapiens… Il apparaîtra que Cro-Magnon est le fruit d’un métissage entre
les Néandertaliens autochtones et les Homo sapiens migrants. Dans la mesure où
l’appellation Cro-Magnon qualifie une hybridation, caractérisée par un bregma
bloqué… pour des raisons déjà évoquées, seule la tendance positive erectus est
susceptible d’engendrer la forme sapiens. La tendance bloquée est une impasse
évolutive… la forme sapiens n’a pas besoin d’un apport néandertalien pour se
réaliser.

L’ontogenèse évolutive du crâne humain depuis Homo erectus jusqu’à Homo


sapiens suit l’évolution des Simiens, depuis le dépassement du seuil basi-occipital
erectus :
Les conséquences sur la morphogenèse de la mandibule avec :

• Le retrait des tissus alvéolaires antérieurs (redressement du cartilage de


Meckel) qui provoque un début de frontalisation alvéolaire.
• L’élargissement de l’arcade alvéolaire qui finit par se superposer au
mouvement du bord basilaire, qui accentue la frontalisation.
• Le rétrécissement de la longueur de l’arc alvéolaire et non de la base,
l’ensemble glissant sous le frontal. A la naissance, la mandibule offre deux
fosses mentales nettes, et une symphyse orthognathe.
• La réduction de la taille des dents.

• Au total la mandibule infantile présentera, un menton, une arcade alvéolaire


large, parabolique et courte, une arcade bien frontalisée.

Les conséquences sur l’ontogenèse de la voûte crânienne :

• La bascule positive est maintenue jusqu’au stade adulte, les phases


d’apprentissage se rallongent, la télencéphalisation se poursuit au-delà du
stade décidual comme chez Homo erectus, mais plus longtemps.
• Le complexe ostéo-musculaire de la manducation est particulièrement gracile,
léger.

Les conséquences sur l’ontogenèse de la face seront :

• Une nouvelle réduction du prognathisme, un ralentissement de la croissance


alvéolaire. »

2.2.1.11. Le colloque de Créteil : l’identité humaine en

question.

126
Organisé en mai 1999. il réunit des paléontologues, anthropologues, des médecins,
des orthodontistes.

De ce colloque sortent des actes et des publications qui confirment par d’autres
méthodes les trajectoires de croissance selon le processus observé de flexion-
contraction. Voici notre analyse.

Une perturbation sur la mécanique de la contraction crânio-faciale pourrait être


responsable d’une modification du processus phylo-ontogénétique contemporain.
C’est donc une découverte scientifique importante, elle pourrait transformer de fond
en comble l’identité évolutive de l’homme.

« Il ressort clairement que le sphénoïde, par sa position centrale, joue effectivement


un rôle de coordinateur. Dans le détail, on remarque sa propre subdivision selon une
suture, celle déjà observée chez le fœtus, en deux sous-unités, l’une, le pôle occipital
du sphénoïde et l’autre le pôle facial du sphénoïde. Nous comprenons désormais
que la complexité de cette coordination est importante et offre une certaine plasticité
pour maintenir un équilibre architectural global. C’est au sein du sphénoïde que
peuvent se produirent des pertes de relations architecturales et occlusales entre le
maxillaire et la mandibule. Si le sphénoïde se scinde en deux unités dynamiques
indépendantes, on verra la région occipitale, temporale et mandibulaire se
développer indépendamment de la région maxillaire et frontale. Tout le système est
désorganisé. Ces déséquilibres peuvent suivre différentes trajectoires qui
aboutissent à une même malocclusion entre les deux arcades dentaires, en sorte
qu’il est impossible de développer un diagnostic universel »

schéma n° 66 (20)

127
schéma n°67 dictionnaire des termes de médecine Mal oine 25ème ed.

schéma n°68 (62)

128
2.2.2. RAPPEL DANS LA SPHERE PELVIENNE

Schéma n°53 le pubis (48)

Nous allons faire un rappel anatomique du bassin qui débordera le cadre de la


relation inter-symphysaire (mandibule, pubis) car nous recherchons des variations
morphologiques au vingtième siècle qui pourraient être rapprochées des variations
repérées au niveau crânien. Ceci impose au préalable un rappel anatomique global
du bassin.

Il s’agira de repérer les différentes catégories de variations morphologiques


physiologiques et pathologiques de sorte que nous puissions accompagner le travail
d’anatomie comparée des différentes disciplines sollicitées lors de l’exploitation de
notre collection de clichés radiologique (Annexe 1).

Ce travail devrait nous permettre également une évaluation de la collection de


squelettes du Musée de l’Homme (lettre au Pr LANGANEY Annexe 3).

Précision : Le protocole radiologique prévoie une pelvimétrie selon la méthode de


THOMS (la méthode est décrite en Annexe2)qui mettra en image le détroit supérieur,
un cliché de profil pour mettre en évidence les dimensions du ‘’cylindre
engagement’’, la flèche de la courbure sacro-coccygienne et un cliché mettant en
évidence l’arc sous-pubien.

129
LE BASSIN

2.2.2.1. Situation

Le bassin est un anneau ostéo-articulaire symétrique composée de quatre pièces


osseuses et de 4 articulations qui constituent la ceinture pelvienne. Articulée en bas
avec les membres inférieurs, elle forme la base du tronc et constitue les assises de
l’abdomen.

Les quatre pièces osseuses sont :

Les deux os iliaques(os coxaux), le sacrum et le coccyx.

Les quatre articulations sont :

Les deux articulations sacro-iliaques à l’arrière.


La symphyse pubienne réunissant les deux iliaques à l’avant.
L’articulation sacro-coccygienne à l’extrémité du sacrum.

Sur un plan mécanique le bassin réalise la jonction entre la colonne vertébrale et les
membres inférieurs. Il se trouve au carrefour des chaînes mécaniques montantes et
descendantes d’adaptation et de compensation qui seront abordées dans ce
mémoire. Cela nous permet d’appréhender l’influence des forces ascendantes ou
descendantes :

Sur sa morphologie.

Sur la dynamique des fonctions organiques qu’il abrite.

Sur la phylogenèse : au cours de l’évolution des primates le passage de la position


quadrupédique à la bipédie a profondément modifié la morphologie du bassin et
particulièrement pour le sexe féminin la grossesse et la mise au monde des bébés.

Sur la posture puis la structure, l’organisation et la fonction du bassin ce qui introduit


la question de l’influence de la région
crânio-dento-faciale sur la morphologie du
bassin du fait de ces forces descendantes
et inversement l’influence des forces
montantes sur la région crânio-dento-
faciale. Pour illustrer l’influence des forces
nous citons la thèse de POINTHIERE Yan
DO qui a mis en évidence un cône
postural inversé crânien qui contribue à la
structuration de la selle turcique du
sphénoïde (82).

Sur les problématiques physiques et


identitaires engendrées par les variations
contemporaines ou a-venir de notre espèce. Schéma n° 16 de Y. Pointhière (82)

130
2.2.2.2. Rapports du bassin

osseux :
En haut avec la colonne vertébrale par la charnière lombo-sacrée et
avec les côtes par l’intermédiaire des systèmes musculaires et aponévrotiques.

En bas avec les membres inférieurs au niveau des cotyles des iliaques ou s’articule
la tête fémorale.

membraneux : avec les fascias qui s’y insèrent.

Avec le système viscéral : l’intestin, la sphère uro-génitale et le système


reproducteur.

Avec le crâne par la gaine de la moelle épinière, la dure-mère qui s’insère en haut
sur l’occiput, la deuxième et troisième vertèbre cervicale et en bas au niveau de la
deuxième vertèbre sacrée. Entre ces attaches elle doit rester libre dans le canal
médullaire.

Avec le Système Nerveux Central par les fibres nerveuses, vestiges de l’innervation
de la queue disparue au cours de l’hominisation. Ces filets nerveux viennent se fixer
sur le corps de la première vertèbre coccygienne.
Ce filet nerveux constitue le point d’attache inférieur du système nerveux.
Information donnée par M Alain CROIBIER, ostéopathe MROF, lors de sa
conférence au 4ème symposium de Toulouse le 09/03/2002. ‘’interaction entre la base
du crâne et la dynamique neuro-méningée’’

2.2.2.3. Description des os du bassin

Les quatre pièces osseuses sont : les deux os iliaques, le sacrum et le coccyx.
( 47, 48, 58, 59 )

2.2.2.3.1. Latéralement : les deux os iliaques

Pairs et symétriques

L’os iliaque est constitué de trois parties :

 l’ilion, c’est la partie supérieure (aile osseuse)


 l’ischion, partie inférieure (permet l’assise)
 Le pubis formé à l’union de la branche ilio-pubienne et ischio-
pubienne.

131
La réunion de ces trois partis forme
sur la face externe de l’os iliaque la
cavité cotyloïde ou vient s’articuler la
tête du fémur. (articulation coxo-
fémorale)
Sur sa face interne nous notons la
ligne innominée ou ligne arquée qui
sépare le grand bassin du petit
bassin. Elle représente un point de
force de très haute densité.

Les os iliaques s’articulent à l’arrière


avec le sacrum par les articulations
sacro-iliaques (diarthrose), à l’avant
les pubis se rejoignent pour
constituer la symphyse pubienne.

Schéma n°17 (58)

2.2.2.3.2. En arrière : le sacrum

Impair et symétrique, formé par l’union de cinq vertèbres sacrées, triangulaire à base
supérieure formant le promontoire.
Il est concave en avant et convexe en arrière à l’image d’un coin de menuisier,
enchâssé entre les deux iliaques.
Plus large à l’avant qu’à l’arrière, il n’a pas de protection osseuse qui l’empêche
d’aller en avant d’où un système ligamentaire très puissant à l’arrière qui le retient et
une conformation ligamentaire plus complexe à l’avant.
Percé de trous sacrés pour permettre le passage des racines sacrées.

2.2.2.3.3. En arrière et en bas : le coccyx

Petit os terminal de la colonne vertébrale triangulaire, il s’articule avec le sacrum


(Articulation sacro-coccygienne) Il adapte les tensions du diaphragme pelvien.
Il faut savoir également que la base de la première vertèbre coccygienne est
l’insertion des vestiges nerveux de l’innervation de la queue disparue au cours de
l’évolution phylogénétique. Elle donne un point fixe inférieur à la moelle épinière et
au système nerveux central.

132
2.2.2.4. DESCRIPTION DES ARTICULATIONS DU BASSIN

2.2.2.4.1. L’articulation sacro-iliaque

C’est une articulation synoviale de type ellipsoïde.

A. Surfaces articulaires :

Elles sont constituées par les surfaces auriculaires du sacrum et de l’os iliaque. En
forme de croissant à concavité postéro-supérieure dont l’angle est variable avec un
bras supérieur court et un bras inférieur long.
Le plan de l’articulation sacro-iliaque est incliné pour regarder vers le haut et vers
l’avant.
La surface auriculaire du sacrum forme un rail creux tandis que celle de l’iliaque
forme un rail plein.
Le petit axe est orienté de bas en haut et d’avant en arrière, il est presque vertical
dans l’orientation générale.
Le grand axe est orienté de bas en haut et d’arrière en avant, il est presque
horizontal dans l’orientation générale.

B. Capsule articulaire insérée sur le pourtour articulaire enfermant du liquide


synovial.

C. Système ligamentaire :

o système ligamentaire de proximité :

 ligaments sacro-iliaques antérieurs :

Face antérieure du sacrum se dirige en dehors, transversalement jusqu’à la


ligne innominée.
Faible et peu résistant.

 ligament sacro-iliaque post :

En trois plans : superficiel, moyen et profond.

 Plan superficiel : ligament sacro-iliaque postérieur de l’iliaque au sacrum.


 Plan moyen : ligament ilio-transversaire conjugué de l’ilion aux trous sacrés
postérieur.
 Plan profond : ligament axile : tendu de la fosse criblée du sacrum à la
pyramide iliaque à la hauteur de la deuxième vertèbre sacrée S2 qui
correspond à l’axe transverse de mobilité du sacrum.

133
schéma n°18 (57)

134
o système ligamentaire à distance :

Le petit et le grand ligament sacro-sciatique.


Le petit ligament sacro-sciatique de forme triangulaire à base interne et sommet
externe. Se dirige de l’épine sciatique sur le bord latéral du sacrum et du coccyx.
Le grand ligament sacro-sciatique :
Postérieur par rapport à l’autre. Se dirige de l’épine iliaque postéro-inférieure jusqu’à
l’ischion(partie antérieure), il vient sur le bord latéral du sacrum jusqu’au coccyx.
De forme légèrement en torsion.
Il se dirige de haut en bas, de dedans en dehors, d’arrière en en avant.
A la palpation on sent les bords de ce système ligamentaire à partir des repères
osseux, l’angle inféro-latéral du sacrum et l’ischion.

2.2.2.4.2. La symphyse pubienne

Cette symphyse unit les pubis à l’avant du bassin, c’est une dyarthrose-
amphyarthrose.

• Surface articulaire ovalaire dont le grand axe est oblique de haut en bas et
d’avant en arrière.

Avec du cartilage hyalin.


Un disque de fibrocartilage assimilable à un ligament interosseux
Avec parfois du liquide dans l’espace central.
Le disque est plus large à l’avant qu’à l’arrière.
Cette articulation bouge dans deux directions.
Remarque : la symphyse pubienne existe chez les bipèdes, chez les quadrupèdes
elle est soudée.

• Système ligamentaire

Un ligament antérieur. Très épais et très résistant, il a


environ, 5mm d’épaisseur, avec des fibres
superficielles associées à la terminaison des
abdominaux et aux adducteurs qui se croisent à l’avant
et des fibres profondes propres allant d’un pubis à
l’autre en contact avec le fibrocartilage. L’ensemble
forme une sorte de coussinet mou sur le ligament
interosseux.

Un ligament postérieur plus mince, formé de fibres


propres issues du périoste osseux.
Un ligament supérieur : il est fin ses fibres se
confondent dessus avec la ligne blanche abdominale.
Un ligament inférieur : ligament arqué sous pubien :
grosse lame fibreuse en forme d’arcade très résistante.

Schéma n°19 (101)

135
Remarque : la tête fœtale se fixe contre le bord libre de ce ligament au cours du
dégagement pour se défléchir.

Rôle :

La symphyse pubienne joue le rôle de soupape de sécurité dans l’absorption des


forces de l’apesanteur. Il faut toujours la vérifier et la normaliser dans toutes les
dysfonctions de bassin.
Elle joue le rôle de contention antérieure du sacrum.

Système musculaire.

• Au-dessus de la symphyse :

Nous n’envisagerons dans ce rappel que les muscles à proximité immédiate de la


symphyse en rapport avec la chaîne Antéro-Médiane.

Grand droit de l’abdomen.

Situés face antérieure de l’abdomen ils prennent leurs insertions sur les 5ème, 6, 7ème
arcs antérieurs et cartilages costaux ainsi que sur l’appendice xiphoïde, ils
descendent verticalement, sont séparés par une lame aponévrotique et se

terminent sur la symphyse, le pubis. Chacun d’eux envoie une expansion croisée
vers les adducteurs controlatéraux.

Pyramidaux de l’abdomen.

Ils sont courts, du pubis et de la symphyse à la ligne


blanche, dans le feuillet antérieur de la gaine du muscle
droit de l’abdomen.

• Au-dessous de la symphyse :

La chaîne Antéro-Médiane continue dans les muscles


adducteurs.

Muscle court adducteur : moitié inférieure de l’arcade


pubienne, se termine sur la ligne âpre du fémur.
Muscle moyen adducteur : va de la branche horizontale du
pubis, au-dessus du petit adducteur au tiers moyen de la
ligne âpre.
Muscle grand adducteur : de la tubérosité et branche de
l’ischion à la ligne âpre et à l’épicondyle médial, par
l’intermédiaire d’un long tendon.
Muscle droit interne : moitié inférieure de l’arcade schéma n°20 (101)

pubienne, au bord médial du grand adducteur.

136
2.2.2.4.3. Articulation sacro-coccygienne

Elle unit la cinquième vertèbre sacrale et la première vertèbre coccygienne. C’est


une symphyse qui s’ossifie dans 30% des cas.

surface articulaire :

Elles sont elliptiques, convexe pour le sacrum et concave pour le coccyx.

les ligaments :

Un ligament interosseux : l’équivalent d’un disque inter-vertébral.


2 ligaments sacro-coccygiens ventraux et verticaux.
Les ligaments sacro-coccygiens dorsaux : 2 faisceaux verticaux.
Des ligaments sacro-coccygiens latéraux.

Remarque : Lorsqu’elle n’est pas ossifiée, il sera utile de la tester et de la corriger


chez la future parturiente en cas de position vicieuse.

2.2.2.5. LES REPERES DE LA CAVITE PELVIENNE

Ce rappel donne les informations utiles pour l’exploitation du protocole de radiologie


pour adulte.

On décrit classiquement trois détroits :

2.2.2.5.1. Détroit supérieur :

Il doit faire 12 centimètres de diamètre.


C’est un plan virtuel dont la circonférence est limitée :
En arrière par le promontoire sacré.
Latéralement les lignes innominées.
En avant par le bord supérieur des branches pubiennes.
En réalité, il faut considérer le détroit supérieur comme un canal :
C’est le « cylindre engagement » de Demelin.

2.2.2.5.2. Détroit inférieur :

Il doit faire 11 centimètres de diamètre.


Il est limité :
En arrière par le coccyx.
Latéralement par les ligaments sacro-sciatiques.
En avant par le bord inférieur de la branche pubienne

137
2.2.2.5.3. Détroit moyen :

Entre ces deux détroits, un léger rétrécissement, déterminé par les épines sciatiques,
forme le détroit moyen dont le diamètre est de 10 centimètres.

Il aura son importance dans l’accouchement et posera l’indication de césarienne s’il


se révélait trop étroit.

schéma n° 21 (d’après Rarabeuf) dans (92)

138
2.2.2.6. VARIATIONS (72, 89)

Il s’agit ici de rappeler les variations répertoriées les plus remarquables, il s’agira lors
de l’exploitation des clichés du protocole pour adultes de mieux discerner avec les
spécialistes en radiologie, en obstétrique et en paléo-anthropologie les variations
classiques de variations inhabituelles.

2.2.2.6.1. Chez l’homme et chez la femme


(voir schéma n°17 p.132)
Le bassin peut s’inscrire dans un triangle dont la base supérieure est plus importante
chez la femme que chez l’homme. D’une part le bassin de la femme est plus large,
beaucoup plus évasé, d’autre part sa hauteur est inférieure à celle du bassin de
l’homme.

Le détroit supérieur est plus large chez la femme que chez l’homme.

Cette différence dans la morphologie de la ceinture pelvienne est liée à la fonction de


gestation et surtout d’accouchement puisque le fœtus et, en particulier, la tête, qui en
constitue la partie la plus volumineuse, est d’abord située au-dessus du détroit
supérieur. A travers lequel elle doit passer lors du travail pour s’engager dans
l’excavation et ensuite se dégager par le détroit inférieur. Les articulations de la
ceinture pelvienne jouent donc non seulement un rôle dans la statique du tronc en
position érigée, mais encore un rôle important dans le mécanisme de l’accouchement
avec les mouvements de nutation et contre-nutation.

2.2.2.6.2. On décrit quatre types anatomiques de


détroit supérieur :

gynécoïde, androïde, anthropoïde, platypelloïde.

Gynécoïde

Vague forme circulaire, c’est le plus propice à la


grossesse.
Le détroit supérieur présente des dimensions
transversales amples, une courbure régulière de ses
lignes innominées, un arc antérieur vaste et arrondi, une
arcade pubienne large, en forme d’arche romane.
50% des européennes correspondraient
à cette typologie très féminine de taille moyenne.

schéma n° 22 (72)

139
Androïde

De type masculin, il a une forme triangulaire.


Il est caractérisé par des os épais, un détroit supérieur pincé en avant et élargi au
maximum en arrière au ras du sacrum. Les échancrures sciatiques sont étroites et
profondes.
L’arcade pubienne est haute et un peu ouverte. Les
épines sciatiques sont souvent proéminentes et
assez proches l’une de l’autre, déterminant un
détroit moyen resserré.

Si les dimensions du bassin sont étroites, si le


sacrum est plat, la descente et la rotation peuvent
être considérablement gênées et la libération
difficile. Le pronostic obstétrical est plus réservé que
dans les formes gynécoïdes ou anthropoïdes.

20 à 25% des européennes se présentant sous


l’aspect de grandes femmes sportives d’allure
masculine.

schéma n° 23 (72)

Anthropoïde

Le diamètre transversal plus petit que le diamètre sagittal.

De type simien, il a un détroit supérieur et une excavation ovalaire où les dimensions


transversales sont inférieures aux dimensions antéro-postérieures.

Les échancrures sciatiques sont en général, spacieuses


et l’angle sous-pubien suffisant.

Ce type de bassin, nettement caractérisé,


est relativement fréquent.
Si la dimension du diamètre transverse du détroit
supérieur n’est pas notablement réduite, le pronostic
obstétrical est bon.

Se rencontre chez des femmes grandes, minces aux


hanches étroites notamment nord-américaines.

schéma n° 24 (72)

140
Platypelloïde ou plat

Inverse du précédent, de diamètre transversal plus grand que le diamètre sagittal.

Il est de dimensions antéro-postérieures réduites, ce qui retentit sur les échancrures


sacro-iliaques, qui manquent d’ampleur. Le diamètre transverse est normal ou
agrandi. Le sacrum est souvent horizontal et le promontoire surplombant. L’arcade
pubienne est normale, voire élargie.

Cette forme de bassin qui semble plus rare aux Etats Unis qu’en Europe, était
volontiers considérée autrefois comme une séquelle de rachitisme. Son pronostic
dépend
essentiellement du degré d’aplatissement et concerne
surtout l’engagement.

On considère ici que les variations anatomiques et non pas


les variations pathologiques.

Nous aurons bien sûr des variations dans les dimensions


des diamètres en fonction de la taille et également du
morphotype.

Il est certain que dans ces variations interviennent les


origines ethniques mais également le mode de vie
(habitudes alimentaires, travail, sport, etc). schéma n° 25 (72)

2.2.2.6.3. Classification étiologique. (75)

Cette classification est très bien détaillée dans l’EMC.

• Facteurs généraux

Nutritionnels

Bassin des adolescentes : avant 16 ans les


bassins sont généralement rétrécis, après 18 ans,
on peut considérer les dimensions pelviennes
comme définitives : une étude sur 282
adolescentes et 181 adultes a conclu sur cette
série que le bassin des adolescentes était mature
vers 16 ans et qu’il passait d’une forme androïde à
une forme gynécoïde.

Anomalies de développement d’un des éléments


du bassin : sacrum, agénésies, de développement
de l’une des pièces, du rachis (assimilation,
désassimilation, maladies dystrophiantes), lésions
de voisinages :
schéma n° 26 (89)

141
 scoliotique ( schéma n° 26)

 cyphotique

 avec spondylolisthésis

 avec luxation uni ou bilatérale de hanche

 Avec protrusion acétabulaire.

 coxalgique

 traumatique

Ce sont des bassins que l’on rencontre plus ou moins fréquemment en cabinet.
Ils présentent de façon adaptative des éléments des bassins précédemment
décrits. Pour ces bassins, du point de vue obstétrical, le pronostic peut être incertain.
L’élément le plus valable de son appréciation est le degré d’asymétrie du détroit
supérieur.

2.2.2.6.4. différences de structures :

Le même sacrum peut avoir des dimensions différentes de la gauche vers la droite.
Il peut être vrillé sur un axe céphalique-caudal. Il peut être plus ou moins fermé par
rapport à un axe transversal.
Les surfaces auriculaires peuvent être différentes l’une de l’autre; les angles formés
par les axes des deux bras étant différents à gauche et à droite. Les orientations
générales des deux articulations ne sont pas, non plus, forcément les mêmes plus ou
moins ouvertes vers l’extérieur.
En principe l’orientation générale de l’articulation est verticale mais elle peut être plus
ou moins caudale ou céphalique, plus ou moins déportée en avant ou en arrière.

Il arrive aussi qu’une sacro-iliaque soit vrillée sur ses deux axes par rapport à
l’isthme (au niveau du ligament axile)

Le petit axe est orienté de bas en haut et d’avant en arrière ; il est presque vertical
dans l’orientation générale.
Le grand axe est orienté de bas en haut et d’arrière en avant ; il est presque
horizontal dans l’orientation générale.

A.Delmas a démontré l’existence d’une correspondance entre le type du rachis et la


morphologie du sacrum et de sa facette auriculaire.

Lorsque les courbures du rachis sont très accentuées, ce qui correspond à un type
dynamique, le sacrum est très horizontal et la facette auriculaire, très incurvée sur
elle-même, est en même temps très concave. L’articulation sacro-iliaque est alors
dotée d’une mobilité importante qui rappelle celle d’une diarthrose, il s’agit là d’un
type particulièrement évolué, « suradapté » correspondant à un degré extrême
d’adaptation à la marche bipède.

142
Lorsque les courbures rachidiennes sont peu accentuées ce qui correspond à un
type statique, le sacrum est alors presque vertical et la facette auriculaire très
allongée verticalement (schéma 27 A ), très peu coudée sur elle-même, d’autre part
sa surface est presque plane. Cette morphologie de la facette auriculaire très
différente de celle décrite par Farabeuf correspond à une articulation de faible
mobilité rappelant celle de l’amphiarthrose ; cet aspect souvent observé chez les
enfants se rapproche de celui rencontré chez les primates.

Quoiqu’il en soit, A.
Delmas a montré que
l’évolution des primates
jusqu’à l’homme
s’accompagne d’un
allongement et d’un
élargissement du
segment caudal de la
facette auriculaire dont
l’importance dépasse,
chez l’homme celle du
segment crânial, l’angle
des deux segments
peut atteindre chez
l’homme l’angle droit
alors que chez les
primates cette facette
est très peu incurvée
sur elle-même.

schéma n°27 (59)

2.2.2.6.5. causes de dissymétrie des repères


anatomiques

Nous ne reprendrons pas ici la description et la localisation des points de repère


anatomiques. Ils sont classiques et cela n’aurait aucun intérêt pour la clarté de ce qui
suit et aurait l’inconvénient d’alourdir le texte.

Nous évoquerons néanmoins les causes de modification de la symétrie de ces points


de repère autres que les restrictions de mobilité des pièces osseuses dues à des
lésions ostéopathiques.

Ces causes peuvent être congénitales ou acquises.

Elles peuvent être d’origine osseuse, mais aussi tendineuse ou aponévrotique. Elles
peuvent concerner l’ensemble pelvien, les membres inférieurs, le rachis ou le crâne.

143
La dissymétrie pelvienne peut être une anomalie congénitale ; elle peut aussi être
consécutive à une évolution pathologique, un traumatisme ou une intervention
chirurgicale.

Le membre inférieur peut être modifié pour des raisons identiques. Mais à ce niveau,
des rétractions musculo-tendineuses peuvent être à l’origine des déformations des
structures osseuses, par exemple poliomyélite. Des pathologies mettant en jeu les
structures capsulo-ligamentaires peuvent également provoquer des déformations.

Le pied est responsable de dissymétrie aux étages supérieurs lorsque son


architecture est instable ou détruite.

Les scolioses entraînent des déformations considérables surtout celles dites


essentielles. Il est intéressant de revenir à ce sujet à l’hypothèse crânienne.

H. MAGOUN (69) donne des anomalies de la colonne vertébrale et des courbures


l’explication suivante :

« Aucun stress portant sur la structure du corps ne reste local. La colonne vertébrale
de l’enfant qui n’est pas encore né est en flexion et ne forme que les quatre
courbures antéro-postérieures primaires habituelles que lorsque l’enfant apprend à
s’asseoir et à se tenir debout. L’axe central du crâne, cependant, possède avant la
naissance les courbures antéro-postérieures normales avec une légère flexion à la
symphyse sphéno-basilaire et une légère extension de la jonction sphéno-
ethmoïdale. Ces courbures crâniennes primordiales peuvent se compliquer par
traumatisme avec des courbures latérales telle que la flexion latérale rotation,
résultant des forces compressives appliquées sur la tête du fœtus. Une nette
scoliose de la tête en résulte.

Peut-être la région la plus exposée à être déformée par l’effort est-elle en relation
avec les quatre parties de l’occiput, en particulier les parties condylaires, liées
comme elles le sont au sacrum. CATHIE décrit la scoliose de la tête comme étant
due à des perturbations dans le développement des apophyses, perturbations qui
peuvent accompagner des changements de postures venant d’en bas mais qui sont
davantage le résultat d’influences périnatales venant d’en haut.

Il fait entrer la scoliose septale dans le tableau d’ensemble. Un traumatisme sur le


crâne du fœtus lors de l’expulsion par compression excessive dans un bassin
présentant une dissymétrie, une anomalie structurelle, une rétraction ligamentaire,
une fibrose tout cela peut aboutir à une déviation de toute la colonne vertébrale et
du bassin de l’enfant lors de sa croissance.

Ce traumatisme crânien engendre un déséquilibre sur les membranes de tension


réciproques qui se déforment, la circulation est ralentie, les voies motrices sont
comprimées, ce qui entraîne un mauvais fonctionnement de l’appareil neuro-moteur
et les formes de croissances sont fortement influencées par le manque d’équilibre et
de symétrie dans le développement, telles que jambe raccourcie et facettes
vertébrales anormales en plus de la scoliose. La flexion excessive de la base
crânienne entraîne des courbures antério-postérieures croissantes de la colonne
vertébrale, une extension excessive, la lordose et la cyphose. L’occiput aplati et

144
l’angle condylo-squameux en flexion, entraînent les épaules tombantes,
l’affaissement du thorax et du diaphragme, un sacrum antérieur et un abdomen
tombant.

Ce sont là quelques-unes unes des possibilités. Il n’existe aucune règle rigoureuse,


sauf pour la déformation et le mauvais fonctionnement inévitable. La prévention est
le meilleur remède.

Par conséquent, en plus de la vérification du crâne de chaque tout petit enfant, il faut
chercher aussi la déviation de la colonne vertébrale qui peut se préparer. Observer la
région, le bébé couché sur le ventre, la tête soutenue, mais sans raideur, dans le
plan antéro-postérieur direct.

MAGOUN disait : « …il faut remarquer que l’ostéopathie crânienne n’est pas une
modalité thérapeutique circonscrite. Le corps est une totale unité de fonction.

Le traitement est administré avec ceci à l’esprit : la force de gravité agit sur tout le
mécanisme crânio-sacré. Elle s’oppose par les leviers des longs muscles et des
fascias. Ceux-ci, en retour, influencent les leviers duraux plus courts de la colonne et
du crâne. Mais tous travaillent ensemble.

Avec un dommage ou une altération d’une partie isolée, le corps entier par son
processus d’accommodation doit accomplir une nouvelle norme. Le corps est
supporté par le bassin mais il est pendu à la base du crâne.

Tandis que la tension posturale chronique peut être un facteur majeur dans le
maintien ou le retour de lésion crânienne, il est également vrai que les
mécanismes crâniens fautifs, existant souvent depuis la naissance, peuvent
inversement influencer toutes les structures au-dessous.

Cela peut être : les courbures spinales, les déformations du bassin, mauvaise
fonction de système d’organes, tels que ceux innervés par les nerfs vagues.

La reconnaissance et l’attention à cette importante vérité sont vitales pour le succès.


Tandis que dans ce livre l’application est faite aux aspects crâniens du problème,
cela ne signifie pas que le reste du corps doit être négligé. Beaucoup de ces facteurs
ont été reconnus dans l’investigation scientifique »

2.2.2.7. FONCTIONS

2.2.2.7.1. les iliaques

Le positionnement des iliaques dans l’espace aura une influence

à l’intérieur :

Sur le positionnement des viscères, leur fonction, sur la grossesse, le développement


du fœtus et sa progression lors de l’accouchement.

145
à l’extérieur :

En haut sur l’orientation du sacrum et sur les courbures du rachis.


En bas sur l’orientation et la fonction des membres inférieurs.
Plus globalement sur la posture.

2.2.2.7.2. Le sacrum

Il est le socle de la colonne vertébrale et son orientation dans l’espace est en rapport
avec la courbure lombaire et l’orientation des iliaques. Par rapport à son grand axe
longitudinal il sera plus ou moins vertical ou proche de l’horizontale.
Par son orientation oblique de haut en bas et d’avant en arrière le sacrum constitue
en quelque sorte le couvercle protecteur de la sphère uro-génitale et de l’appareil
reproducteur.
Plus la cambrure lombaire sera accentuée plus elle contribuera à s’opposer au poids
des viscères de l’abdomen sur la sphère uro-génitale, inversement la verticalisation
du sacrum avec réduction ou inversion de la courbure lombaire favorisera la ptose
abdominale et augmentera les contraintes sur la sphère uro-génitale.

En ostéopathie nous disons que le sacrum doit pouvoir « flotter » en toute liberté
entre le deux iliaques pour :

Assurer la propagation normale du mécanisme respiratoire primaire transmis depuis


le crâne par la dure-mère. (décrite au chapitre « liens du crâne au bassin »)
Permettre une bonne physiologie pelvienne.
Permettre une bonne propagation vers la colonne des influences dynamiques venant
des membres inférieurs et des iliaques.

Dans une notion de chaîne le sacrum fait parti des systèmes supérieurs.

2.2.2.7.3. Le coccyx

Par rapport au sacrum son orientation dans l’espace est variable modifiant ainsi le
diamètre du détroit inférieur. Dans le cas d’une position vicieuse suite à un
traumatisme ou une malformation il pourra gêner la progression du fœtus. Nous
soulignons les liens importants avec le plancher périnéal et sur le plan neurovégétatif
avec la terminaison de la chaîne sympathique sacrée sous forme d’un bouquet de
filets nerveux, d’une anastomose transversale ou les deux chaînes peuvent se
terminer sur un ganglion médian, le ganglion de Walter. Son orientation est
naturellement influencée par les tensions et les déséquilibres du diaphragme pelvien,
inversement un traumatisme peut modifier son orientation et provoquer un
déséquilibre musculaire avec des conséquences viscérales, hormonales ou
neurovégétatives. Ainsi nous pouvons ici rappeler le travail de MOUNIER et
PARMENTIER (74)(ostéopathes) sur la fréquence des dysfonctions sacro-
coccygiennes dans la dépression notamment du fait du rapport direct du coccyx avec
le crâne par la dure-mère spinale.

146
2.2.2.7.4. La symphyse pubienne (11)

schéma n° 28 d’après Farabeuf (92)

La symphyse réalise la contention antérieure du sacrum.


La mobilité sacrée n’est possible que grâce à une bonne mobilité symphysaire. Pour
ces raisons il faudra toujours être vigilant à la tester et la corriger quand notre travail
nous conduira au bassin et particulièrement dans
tout problème sacré ou crânio-sacré.

2.2.2.8. AXES ET MOBILITE

2.2.2.8.1. La mobilité de l’iliaque

La mobilité de l’iliaque par rapport au sacrum : mobilité ilio-sacrée autour d’un axe
transverse inférieur qui passe par l’extrémité des bras longs des surfaces
auriculaires. Cet axe, étant un lieu de moindre mobilité, se réalise lorsque la
mécanique organise une ouverture de l’interligne sacro-iliaque dans sa partie
supérieure. Contraction des muscles moyen-fessiers, obturateur interne et externe
et/ou un pincement dans sa partie inférieure.

Cet axe est appelé Axe Transverse Inférieur - A.T.I. –

La mobilité de l’aile iliaque autour de cet axe est une rotation vers l’avant et vers
l’arrière. Cette rotation est fonction de la direction de la force appliquée sur l’aile
iliaque par rapport à ce même axe. Si la force, de bas en haut, passe en avant de
l’axe, elle entraîne l’aile iliaque vers l’arrière, inversement, si elle passe en arrière de
l’axe, elle entraîne une conversion vers l’avant.

147
L’orientation des facettes que nous avons décrites précédemment, nous amène à
comprendre que la rotation ne sera pas pure mais accompagnée d’une ouverture et
d’une fermeture de l’aile iliaque.

• Conversion antérieure

L’épine iliaque antéro-supérieure va en avant, un peu en bas et en dehors.


L’épine iliaque postéro-supérieure va en haut, en dehors, elle est effacée à la
palpation.
L’ischion va en arrière.

L’orientation du plan de l’articulation plus ou moins sagittal, avec un axe antéro-


postérieur il va y avoir autour de cet axe un mouvement vers l’extérieur de l’aile
accompagné d’un mouvement en dedans de l’ischion.

La symphyse pubienne subit en même temps la compression et l’écartement de l’aile


iliaque. Elle se pince dans sa partie antérieure et inférieure, s’écarte dans la partie
supérieure et postérieure. La branche pubienne suivant les paramètres du grand axe
et du petit axe de la surface articulaire va glisser en bas et en avant.

• Conversion postérieure

Nous trouvons tous les paramètres inversés par rapport à la conversion antérieure.
Ceux-ci sont conditionnés par l’orientation des surfaces articulaires sacro-iliaques.
La résultante de ces composantes entraîne un mouvement de l’aile iliaque vers
l’arrière dans le sens de la ligne innominée, écarte la branche pubienne de la ligne
centrale du corps et décomprime le disque inter pubien essentiellement dans sa
partie inférieure. La branche pubienne, suivant l’orientation de sa surface articulaire
se dirige en haut et en arrière.
L’interligne sacro-iliaque reste pincé en bas au niveau de l’axe et se referme dans sa
partie haute.

2.2.2.8.2. La mobilité sacrée

C’est grâce à l’organisation ligamentaire et capsulaire qu’il a la possibilité de se


mouvoir dans tous les sens entre les iliaques.

Le sacrum se trouve en suspension entre les deux iliaques grâce aux ligaments
sacro-iliaques postérieurs qui ont une direction oblique de haut en bas et de dehors
en dedans.

Le sacrum est guidé dans sa mobilité par l’organisation de ses surfaces articulaires.

La gravité maintient le sacrum. En position debout le sacrum va bouger et va être


guidé dans sa mobilité par les ligaments axiles au niveau de l’isthme de l’articulation
sacro-iliaque.

La mise en tension d’un certain nombre de muscles qui s’insèrent sur le sacrum ou
sur l’iliaque pince l’interligne sacro-iliaque à sa partie haute ou à sa partie basse. Le

148
pincement entraîne un ralentissement de la mobilité sacrée à ce niveau. C’est ainsi
que se forme un « axe » de mobilité.

La mobilité sacrée n’est possible que grâce à une bonne


mobilité symphysaire. (11)

Le sacrum va pouvoir faire des mouvements de flexion-extension et des


mouvements de torsion.

o la FLEXION-EXTENSION DU SACRUM:

Elle s’organise autour de l’axe transverse moyen. A.T.M. Elle est formée par la
tension des ligaments axiles, axe transversal horizontal au niveau de S2.

Remarque :

La flexion-extention pure du sacrum entraîne une modification dans la forme


générale du bassin dans le sens antéro-postérieur (compression et décompression
de la symphyse – ouverture et fermeture des iliaques en arrière). Dans le sens
latéral, les formes du petit et du grand bassin ne sont pas modifiées.

Les ligaments qui freinent la flexion sont beaucoup plus nombreux que ceux qui
freinent l’extension. La flexion est produite par la flexion avant du tronc, augmentée
par la composante de la pesanteur alors que l’extension du tronc est une lutte contre
cette dernière.

o LES TORSIONS DU SACRUM :

Elles s’organisent autour des axes obliques droit et gauche.

Pour une torsion gauche/gauche ou torsion antérieure le sacrum réalise une


inclinaison latérale droite et une rotation gauche.

Pour une torsion droite/gauche ou torsion postérieure le sacrum va se postérioriser,


c’est à dire faire une rotation droite et une inclinaison gauche.

Le sacrum réalise une inclinaison latérale gauche et une rotation droite.

En même temps, le rachis lombaire réalise :


une inclinaison latérale droite
une rotation gauche (cf. 1° loi de Fryette NSR)

Nous venons de résumer la mobilité du sacrum par rapport à l’axe oblique gauche :
les torsions G/G et torsion D/G. il est évident que sur l’axe oblique droit, nous
pourrons décrire une mobilité analogue que nous appellerons torsion D/D et G/D.

149
2.2.2.8.3. La mobilité du coccyx.

Il bouge dans un mouvement de bascule d’avant en arrière. Il se produit passivement


une bascule en arrière d’environ 2 cm (angle de 30°) pendant l’accouchement.

Latéralement la mobilité est moins grande, c’est au maximum d’un centimètre que le
sommet s’écartera de la ligne médiane.

Pendant la grossesse intervient un phénomène hormonal qui provoque par imbibition


gravidique le ramollissement du fibrocartilage interosseux et des ligaments sacro-
coccygiens. Cela permettra à la présentation fœtale de refouler fortement le coccyx
en arrière et d’agrandir ainsi jusqu’à 5 cm le diamètre antéro-postérieur du détroit
inférieur.

Le fibrocartilage s’ossifie à partir de 35 ans et l’articulation sacro-coccygienne tend


alors vers la rigidité. Il en résulte que les lésions positionnelles du coccyx
surviendront de plus en plus rarement l’âge venant.

.
Schéma n°29 (92) passage du coccyx par le mobile fœtal

2.2.2.8.4. La mobilité de la symphyse pubienne

Les branches pubiennes se trouvent très éloignées de l’axe de rotation de l’iliaque


(ATI) et malgré un bras de levier important celles-ci n’ont pas une mobilité de grande
amplitude.

La symphyse pubienne aura donc un rôle de frein de la mobilité ilio-sacrée en plus


de celui d’absorber les forces de compression et de décompression.

La symphyse réalise la contention antérieure du sacrum. (11)

Les conversions antérieures et postérieures de l’iliaque entraînent :

Un glissement de la branche pubienne de manière antéro-inférieure (iliaque


antérieur) ou postéro-supérieure (iliaque postérieur) que nous pouvons assimiler à
une relation autour d’un axe transverse pubien horizontal et latéral.

150
Des ouvertures et fermetures du grand et du petit bassin qui vont se répercuter sur la
symphyse comme un mouvement de rotation autour d’un axe horizontal antéro-
postérieur, passant par la partie supérieure de la symphyse (au niveau de la ligne
innominée)

2.2.2.8.5. La mobilité crânio-sacrée

Le lien est réalisé par la dure-mère rachidienne décrit plus haut.


Cette connexion est le chaînon entre la boule crânienne et la boule pelvienne.
Cette mobilité involontaire réciproque se poursuit toute la vie.
La tension de cette dure-mère entraînée par la mobilité crânienne, entraîne une
mobilité de flexion-extention sacrée autour de l’axe transverse supérieur. Celui-ci est
transversal et horizontal, il se trouve « postérieurement à la deuxième sacrée
probablement à l’angle formé par les deux bras de la surface articulaire »(69). (axe de
Sutherland)

Dans la flexion crânienne, la dure-mère est tendue, le sacrum postériorise sa base et


antériorise son apex avec un léger mouvement global vers le haut guidé par les
surfaces auriculaires et la flexion occipitale.

Cette mobilité s’organise dans le contexte crânio-sacré de flexion-extention sur la


ligne centrale du corps. Rotation externe, rotation interne des os périphériques.

En conséquence pendant la flexion du sacrum, les iliaques effectuent une rotation


externe.

REMARQUE : la dénomination du mouvement de flexion-extention du sacrum est


l’inverse en Mouvement Respiratoire Primaire de Sutherland de celui décrit en
biomécanique comme pour le mouvement de l’occiput.

« (64)Une comparaison grossière mais compréhensible permet de voir que l’action


interdépendante dans la jonction occipito-sacrale peut être considérée comme
semblable à une corde à linge attachée à ses poteaux : chacun des composants,
lorsqu’il est mobilisé, entraîne inévitablement la mobilisation de l’autre, faisant
ensemble une unité fonctionnelle.

Cette relation devra être rappelée dans les lésions de l’occiput ou du sacrum, ils
peuvent être endommagés ensemble dans le « whiplash injury ». Il faut donc les
corriger l’un et l’autre pour obtenir un résultat satisfaisant. L’équilibre est important
dans toutes les parties de l’organisme. »

2.2.2.8.6. Les mouvements de nutation et contre


nutation (43,78)

La recherche de variations au niveau de la sphère pelvienne aussi bien dans la


forme que dans sa dynamique nous incite à rappeler ces mouvements, certaines
formes de bassins ne favorisent pas toujours l’accouchement. Sur un plan
ostéopathique il conviendra d’avoir une attention particulière à vérifier les

151
articulations du bassin avant et pendant la grossesse pour favoriser au mieux la
mobilité pour les bassins les moins favorables.

Avant tout il faut rappeler que ces


mouvements se produisent
involontairement lorsque nous réalisons un
enroulement de manière à rapprocher la
tête du bassin comme l’ont très bien décrit
PIRET et BEZIERS (80). Nous retrouvons
aussi ces mouvements chez les
parturientes. La physiologie articulaire est
génétiquement programmée au cours de la
phase d’enfantement et va mettre en jeu la
filière pelvigénitale (bassin osseux tapissé
du bassin mou) et les groupes musculaires
sus et sous jacents qui joueront le rôle de
facilitateurs des mécanismes.

Schéma n°30 (57)

o Articulations concernées.

Ce mécanisme intéressera particulièrement les articulations sacro-iliaques, la


symphyse pubienne, les sacro-lombaires et sacro-coccygienne.

Le jeu articulaire pelvien est dans les phases d’engagement et de dégagement à la


fois passif et actif.

Passif par l’action du mobile fœtal, le promontoire, les os iliaques et le coccyx.

Actif par les tractions musculaires sur les mêmes articles.

o Les mouvements physiologiques.

Durant la grossesse ces mouvements sont facilités par l’imbibition gravidique


donnant aux articulations une certaine laxité.
La sacro-iliaque va mettre en jeu le sacrum qui fera un mouvement de contre-
nutation et de nutation.

La contre-nutation va ouvrir le détroit supérieur dans tous ses diamètres.


La nutation va ouvrir le détroit inférieur.

• la contre-nutation :

Sous l’effet de la contraction utérine, le jeu articulaire de la contre-nutation sera


sollicité par le mobile fœtal au contact avec la partie antérieure du promontoire sacré
et des os iliaques.

152
Le sacrum pivote autour des ligaments axiles (axe transverse moyen, S2) il va en
post-flexion, le promontoire se déplace en haut et en arrière et l’extrémité inférieure
du sacrum avec le coccyx se déplace en bas et en avant. Le diamètre antéro-
postérieur du détroit supérieur se trouve ainsi augmenté tandis que le diamètre
antéro-postérieur du détroit inférieur est diminué. Dans le même temps les iliaques
s’écartent en rotation externe et les tubérosités ischiatiques se rapprochent ce qui
permet une ouverture et l’élargissement du diamètre transversal du détroit supérieur.

Le mouvement de contre-nutation est limité par la tension des ligaments ilio-sacrés,


répartis en plan profond et plan superficiel.

Hormis l’effet de la pesanteur dans le cas d’un accouchement en position accroupi


(exceptionnel en occident) et l’effet de la contraction utérine, ce mécanisme est
facilité par le jeu musculaire réflexe du pyramidal, du coccygien, du groupe fessier
(grand et moyen)
Le mouvement d’ouverture des os iliaques est possible autour d’un axe oblique en
avant, en dedans et en bas, passant approximativement par la ligne innominée et en
dessous.
Cette action est encore complétée par les releveurs de l’anus dans une action
symétrique en prenant pour point fixe les éléments fibreux centraux du périnée et le
raphé ano-coccygien.
On notera un muscle facilitateur à distance, les grands droits de l’abdomen qui
élèvent le pubis et qui, par la loi d’innervation réciproque de Sherrington, inhibent les
antagonistes lombaires.
Ce travail est permis, bien-entendu, grâce à la perméabilité des articulations sacro-
iliaques et de la symphyse pubienne.
Le contrôle de la contre-nutation est possible par la tension des obturateurs (internes
et externes) si le point fixe est au niveau des membres inférieurs (la parturiente en
position obstétricale, les jambes reposant sur les étriers, cela facilite le point fixe)

• La nutation :

Le sacrum va tourner autour de l’axe des ligaments axiles (axe transverse moyen), le
promontoire v se déplacer en bas et en avant tandis que la pointe du sacrum avec le
coccyx vont se déplacer en arrière. Cela diminue le diamètre antéro-postérieur du
détroit supérieur et augmente le diamètre antéro-postérieur du détroit inférieur. Dans
le même temps les iliaques se rapprochent tandis que les tubérosités ischiatiques
s’écartent. Le mouvement de nutation est limité par la tension du grand et du petit
ligament sacro-sciatique et des freins de nutation, les faisceaux antéro-supérieurs et
antéro-inférieurs du ligament sacro-iliaque antérieur.

Les freins moteurs de la contre-nutation sont au service de la nutation.


A l’inverse, la décontraction totale des moteurs de la contre-nutation, s’ils sont de
bonne élasticité, permettront la nutation et l’ouverture du détroit inférieur dans ses
diamètres antéro-postérieur, transversal. Ceci est encore facilité par la contraction
des piliers diaphragmatiques.

Il s’ensuit un recul du sacrum et du coccyx vers l’horizontalisation (si les ligaments


petit et grand sciatiques le permettent) et un écartement du diamètre bi-ischiatique.

153
La variation de diamètre antéro-postérieur du détroit supérieur peut aller de 3 mm à
13 mm suivant les auteurs. L’amplitude de variation du diamètre antéro-postérieur
du détroit inférieur peut aller de 15 mm à 17,5 mm suivant les auteurs.

Dans la phase d’enfantement : il va de soi que la progression du mobile fœtal et


l’ouverture du détroit inférieur ne sont possible que dans la mesure où le diaphragme
pelvien et en particulier le muscle releveur de l’anus, présente un état de
décontraction et d’élasticité.

2.2.2.9. LE DIAPHRAGME PELVIEN

2.2.2.9.1. Rappels anatomiques

Il est constitué par le périnée ou plancher pelvien qui forme en bas l’excavation
pelvienne. Il a pour limites un cadre ostéo-fibreux de forme losangique constitué par :

En avant, le bord inférieur de la symphyse pubienne et les branches ischio-


pubiennes.
En arrière, par le sommet du coccyx et par les grands ligaments sacro-sciatiques.

Une ligne transversale allant d’une tubérosité ischiatique à une autre, divise le
périnée en deux segments triangulaires ; un antérieur, un postérieur.

Le triangle postérieur constitue le périnée postérieur ou anal.


Le triangle antérieur constitue le périnée antérieur ou diaphragme uro-génital : paroi
fibro-musculaire tendue entre les branches inférieures droite et gauche du pubis.

schéma n° 31 (12)

154
2.2.2.9.2. Les muscles du périnée.

Les muscles du périnée sont disposés en trois plans :

a) un plan profond :

Constitué par le releveur de l’anus et l’ischio-coccygien.


Ces muscles forment une cloison concave en haut, tendue entre les parois du
bassin, appelée diaphragme pelvien principal ou rectal.

le muscle releveur de l’anus :

Il prend son origine sur le pubis, la membrane obturatrice, l’arcade tendineuse


jusqu’à l’épine sciatique et va, à la manière d’un entonnoir jusqu’à l’anus et au
ligament ano-coccygien.

Ses fibres se divisent en :

o Muscle pubo-coccygien : fibre allant du pubis au centre tendineux, au


muscle sphincter de l’anus et au coccyx.
o Muscle élévateur de la prostate (m. pubo-vaginal) : fibre irradiant dans
le fascia prostatique ou dans la paroi du vagin.
o Muscle pubo-rectal : du pubis se dirige postérieurement pour décrire
une anse autour du sphincter anal.
o Muscle ilio-coccygien : de l’arcade tendineuse au coccyx et au lig. ano-
coccygien.

le muscle ischio-coccygien :

Fibres en éventail tendues de l’épine sciatique jusqu’au bord latéral du sacrum et du


coccyx.

b) un plan moyen :

Ce plan musculaire se compose du muscle transverse profond et du sphincter


externe de l’urètre. Il est situé dans le triangle antérieur ou uro-génital du périnée. Il
est compris entre les deux feuillets de l’aponévrose moyenne.

o Le transverse profond du périnée de forme trapézoïdale, dans l’arcade


pubienne de l’ischion à la branche ischio-pubienne pour se terminer en arrière
de l’urètre sur le centre tendineux du périnée.
o Le centre tendineux ou noyau fibreux central est une masse de fibres
musculaire où convergent et s’entrelacent les unes avec les autres les fibres
tendineuses de la plus part des plans superficiel et moyen du périnée.
o Le sphincter externe de l’urètre entoure la portion membraneuse de l’urètre et
se prolonge en haut sur une partie de la prostate. Il est également compris
entre les deux feuillets de l’aponévrose moyenne.

155
c) un plan superficiel :

Les quatre muscles superficiels du périnée se répartissent en deux groupes, un


groupe postérieur représenté par le sphincter externe de l’anus, un groupe antérieur
comprenant le transverse superficiel, l’ischio-caverneux et le bulbo- caverneux. Ces
trois derniers muscles situés dans le triangle antérieur du périnée sont annexés aux
organes érectiles.

S
chéma n° 32 (A.Bourcier/J.Juras)

2.2.2.9.3. les aponévroses du périnée

Il existe trois aponévroses périnéales :

o Une aponévrose superficielle pour les muscles superficiels


o Une aponévrose moyenne en rapport avec le plan musculaire moyen
o Une aponévrose profonde qui recouvre le diaphragme pelvien principal. Elle
se continue en dehors et en haut avec l’aponévrose de l’obturateur interne, en
arrière, avec le feuillet aponévrotique qui recouvre le plexus sacré.

2.2.2.9.4. Physiologie ostéopathique du diaphragme


pelvien

Dans le temps inspiratoire du mécanisme respiratoire primaire, la base du sacrum va


se postérioriser et s’élever. L’apex, de même que le coccyx va aller en avant. Ce
mouvement va se faire suivant un axe transverse situé au niveau de la deuxième
vertèbre sacrée. C’est un axe virtuel passant au point de rencontre des petits et
grands bras des surfaces auriculaires du sacrum. Les iliaques vont faire une rotation
antérieure et une rotation externe. Les hémi-diaphragmes droit et gauche s’abaissent
pendant l’inspiration tandis que la partie centrale antérieure sus pubienne monte.
Les différentes parties du diaphragme doivent fonctionner d’une manière synchrone
entre elles, mais aussi avec la respiration secondaire thoracique.

156
2.2.2.10. OSTEOGENESE-PHYLOGNESE- MORPHOGENESE

(58)

Le développement du bassin osseux est tardif, si on le compare à celui du crâne.


Cette ossification tardive explique la plasticité du bassin au cours de la croissance.
Cela pourrait contribuer à favoriser l’influence des problèmes de croissance de la
symphyse mandibulaire sur celle de la symphyse pubienne, par la chaîne antéro-
médiane, notre hypothèse de départ.

2.2.2.10.1. Ostéogenèse du bassin

Les os du bassin passent du stade mésenchymateux d’apparition précoce


(35ème jour), au stade cartilagineux (40ème jour) avant leur ossification.

Le sacrum est le premier à présenter un point d’ossification qui apparaît avant le


troisième mois. L’ossification des vertèbres sacrées est achevée vers 7 ans. Elles se
souderont avant 25 ans.

157
schéma n° 33 (12)

L’os coxal voit apparaître son ossification plus tardivement que le sacrum. Elle
débute au niveau de trois points primitifs : le point iliaque, le point ischiatique et le
point pubien. Ces points primitifs s’étendent et se développent rapidement à partir de
l’acétabulum qui paraît être le centre formateur de l’os coxal.
L’os coxal pivote et d’horizontal, il devient oblique en bas et en avant. Certains
auteurs y voient la conséquence de la pression du foie. Patersen a montré que l’axe
longitudinal de l’os coxal fait un angle de 90° ave c celui du sacrum chez l’embryon.
Peu à peu cet angle diminue.

158
La disparition du cartilage cotyloïdien en Y est totale vers l’age de 13 ans.
Les points dits complémentaires d’ossification (crête iliaque, épine iliaque antéro
supérieure, tubérosité ischiatique, épine du pubis, épine sciatique) seront
entièrement soudés vers 25 ans.
Notons que l’ossification du pubis et de l’ischion est plus tardive chez la femme que
chez l’homme, une influence des dysharmonies de croissance de la symphyse
mandibulaire par la chaîne antéro-médiane sera plus marquée chez les femmes que
chez les hommes.

Le coccyx est le dernier à s’ossifier. Le dernier point osseux apparaît vers 15 ans.

2.2.2.10.2. Morphogenèse du bassin

Le bassin à la naissance

Chez le nouveau-né, l’angle sacro-lombaire qui était nul chez le fœtus, atteint 160°
environ. Le détroit supérieur reste circulaire jusqu’à trois ou quatre mois, puis il
devient ovalaire, à grand axe antéro-postérieur. Dès cette époque, des caractères
sexuels nets (angle sous-pubien et échancrure sciatique plus larges) apparaissent.

Le modelage du bassin après la naissance.

Le début de différenciation prénatal s’accentue et s‘accompagne simultanément


d’autres modifications dues aux effets des pressions exercées par la colonne
vertébrale et par les membres inférieurs sur un bassin très malléable.
L’angle acétabulaire se ferme progressivement pour être de 20° à 5 mois et de 10° à
4 ans.
Lors du passage de la posture quadrupédique à la posture érigée tout le poids du
corps sera transmis aux membres inférieurs par l’intermédiaire du sacrum qui répartit
toutes les pressions supérieures dans les os iliaques. Sous l’effet de cette pression,
la base du sacrum bascule en avant, le pubis s’abaisse, tandis que le coccyx se
trouve retenu par la tension des ligaments sacro-sciatiques : aussi le sacrum se
recourbe-t-il. Au cours de ce redressement du tronc, le bassin tend à se verticaliser,
mais cette extension est limitée par les tensions des résistances antérieures :
ligaments antérieurs de la hanche et muscles fléchisseurs de la cuisse. La
verticalisation n’est possible que par l’adaptation morphologique de la jonction
lombo-sacrée. L’angle lombo-sacrée vient compenser la limitation de l’extension du
bassin.
Pendant l’enfance, le développement du bassin est très sensible aux actions
hormonales et humorales.
A la période pré-pubaire, la distance bicrètale subit un accroissement plus important
qui se traduit par l’augmentation de la largeur des hanches, entraînant par
compensation un léger genuvalgum.
D’une manière générale, à la puberté, la croissance du bassin féminin est
proportionnellement plus forte que la poussée de croissance staturale.
Outre l’augmentation volumétrique du bassin, son antéversion, conséquence de
l’augmentation de la lordose lombaire, amène la vulve verticale de la fillette à la
direction horizontale de l’adulte.

159
ANATOMIE COMPAREE

L’influence de la station érigée sur le bassin est très nette en anatomie comparée.
Ainsi :
Les poissons, les cétacés ont un bassin réduit à deux osselets indépendants de la
colonne vertébrale.
Les oiseaux ont un bassin osseux largement ouvert en avant et articulé avec la
colonne vertébrale.
Les primates possèdent un bassin entièrement ossifié comprenant : ilions, ischions et
pubis. L’ischion et le pubis sont soudés entre eux ainsi qu’à leurs homologues pour
former un point d’appui solide pour le membre inférieur.

160
schéma n° 34 (Ecole du dos - spek)

161
2.2.2.11. PELVIMETRIE EXTERNE

Nous allons présenter dans ce chapitre les mensurations qui peuvent


être effectuées sur le vivant, à l’aide d’un compas d’épaisseur.

Elles offrent un intérêt clinique immédiat et pour notre recherche un moyen de faire une
étude en cabinet.

schéma n°35

162
Le grand bassin

Limite supérieure : les crêtes iliaques


Limite inférieure : le détroit supérieur :

1. (EIAS), Le diamètre transversal bisépineux ou interépineux antéro-supérieur


qui sépare l’épine iliaque antérieure et supérieure d’un côté de celle du côté
opposé, et qui mesure de 23 à 24
centimètres ;

2. (bicrête) Le diamètre
transverse maximum du grand
bassin, compris entre les deux
tubercules du moyen fessier ; il est
de 26 à 28 centimètres.

3. (EIPS) Le diamètre transversal


compris entre les deux épines
iliaques postéro- supérieures
(diamètre ∅ bisépineux ou
interépineux postéro-supérieur), il
varie à l’état normal de 7,5 à 10
centimètres).
Il représente la plus grande largeur
du quadrilatère de Michaëlis, et
passe au-dessous de la 1ère
apophyse épineuse du sacrum.

Schéma n°36 (71)

Outre les diamètres précédents, il en existe d’autres qui, sans appartenir réellement
au grand bassin, sont explorés cliniquement en même temps :

4. Le diamètre bitrochantérien, qui réunit les points les plus externes des
grands trochanters : il est, à l’état normal, de 32 centimètres en moyenne ;
5. Le diamètre antéro-postérieur externe, conjugué externe ou diamètre de
Baudelocque, qui va du point le plus élevé de la symphyse pubienne à la
fossette immédiatement sous-jacente à l’apophyse épineuse de la 5ème
vertèbre lombaire : il mesure 20 centimètres environ ;
6. Les diamètres obliques suivants (Naegele, Danyau), dont la mensuration
permet de reconnaître facilement si les deux moitiés du pelvis sont égales
entre elles ou au contraire si le bassin est asymétrique :
7. Le diamètre oblique qui va d’une tubérosité ischiatique à l’épine iliaque
postérieure et supérieure de l’autre côté = 17,5 centimètres.
a) Celui qui va de l’épine iliaque antérieure et supérieure d’un côté à
l’épine iliaque postérieure et supérieure de l’autre côté=21
centimètres.

163
b) Celui qui réunit l’apophyse épineuse de la 5ème lombaire à l’épine
iliaque antérieure et supérieure=18 centimètres.
c) Celui qui part du grand trochanter d’un côté pour aboutir à l’épine
iliaque postéro-supérieure du côté opposé=22 centimètres.
d) Enfin le diamètre oblique qui va du bord inférieur de la symphyse
pubienne à l’épine iliaque postéro-supérieure de l’un et de l’autre os
iliaque=17,2 centimètres.

Le losange ou quadrilatère de Michaëlis :

Si on regarde le sujet de dos, on remarque au niveau de la région sacro-iliaque, deux


fossettes qui siègent de chaque côté de la ligne médiane et qui en sont éloignées
d’environ 5 centimètres.
A leur niveau, la peau est attachée plus solidement qu’ailleurs aux os sous-jacents,
et qui se trouvent être les épines iliaques postéro-supérieures. Ces fossettes
répondent aux deux angles latéraux de ce qu’on appelle le losange ou quadrilatère
de Michaëlis, l’angle inférieur de ce quadrilatère étant situé sur la ligne médiane au
point où les deux fesses se réunissent, et l’angle supérieur étant marqué par une
fossette placée sous l’apophyse épineuse de la 5ème vertèbre lombaire.

Chez une femme bien conformée, le milieu de la ligne qui réunit les deux épines
iliaques postérieures et supérieures se trouve à 3 ou 4 centimètres environ au-
dessous de la fossette immédiatement sous-jacente à l’apophyse épineuse de la
5ème vertèbre lombaire.

Dans certains cas de dysplasie pelvienne, la fossette de la 5ème apophyse lombaire


descend au niveau ou même au-dessous de la ligne qui réunit les deux épines
iliaques postéro-supérieures ; de plus, le diamètre inter-épineux postérieur peut
diminuer dans de notables proportions.

Schéma n°37 (13)

Le petit bassin

Limite supérieure : le détroit supérieur (ouverture supérieure)


Limite inférieure : le détroit inférieur (ouverture inférieure) :

164
Le conjugué externe

On mesurera le conjugué externe de


Baudelocque qui lorsqu’il sera au-dessous de
18 centimètres, fera supposer un
raccourcissement du conjugué vrai. Cette
recherche du conjugué externe donnera
encore quelques indications approximatives
sur l’inclinaison du détroit supérieur
(cliséométrie). Le schéma 38 montre les
rapports du conjugué externe avec le
promonto-pubien minimum au point de vue de
leur direction respective, à l’état normal.

Schéma n°38 (13)

Schéma n°39 (13)

165
Toucher explorateur :

Face antérieure du sacrum et promontoire.

C’est examen devra être complet ; pour cela, il doit être méthodique. Il est bon
d’explorer successivement les différentes parois osseuses, la paroi postérieure, les
parois latérales et la paroi antérieure ; on termine par la paroi inférieure, c’est à dire
par le plancher périnéal. Ce qu’on s’efforce habituellement d’apprécier, c’est la
situation exacte de la face antérieure du sacrum et du promontoire. Celui-ci est
inaccessible, quand le bassin est normal, au toucher pratiqué avec l’index, seul ou
accompagné du médius ; s’il est atteint dans ces conditions, c’est que le détroit
supérieur est rétréci d’avant en arrière. Il ne faudra pas confondre les matières dures
avec les saillis osseuses, la forme des matières et leur dépressibilité permettent de
les reconnaître.

schéma n°40 (71)

Le décalage vers l’arrière de la


5ème lombaire par rapport au
sacrum permet de reconnaître le
promontoire en remontant de bas
en haut et en se dirigeant
latéralement des deux côtés il
reconnaîtra les ailerons du
sacrum qui n’existent pas
latéralement à la 5ème lombaire.
Lorsque le doigt arrive sur un
promontoire pour lequel il trouve
le vide de chaque côté, il s’agit
dans ce cas de la 5ème lombaire,
c’est donc un faux promontoire.

Schéma n° 41 (13)

166
S’il s’agit d’un faux promontoire à l’union de la 1ère vertèbre et de la 2ème vertèbre
sacrée, le doigt va sentir les parties latérales de la paroi postérieure du bassin et de
la face antérieure du sacrum : il peut éveiller à ce niveau une douleur vive et
soudaine causée par la pression des nerfs sacrés qui émergent des trous osseux de
même nom.

La situation de l’angle sacro-vertébral par rapport à la symphyse pubienne est


également à noter ; tantôt le promontoire est bas et pour arriver sur lui, la femme
étant couchée sur le dos, le doigt n’a qu’à se diriger presque directement en arrière,
à peu près horizontalement ; tantôt, le promontoire est élevé, et pour l’atteindre, on
est obligé d’abaisser fortement le coude, pour porter l’index dans une direction
presque verticale. L’exploration du sacrum et du pourtour de la ligne innominée
permettra d’apprécier la forme de l’excavation dans ses diamètres antéro-
postérieurs. Si la concavité du sacrum est réduite les diamètres de l’excavation
seront rétrécis.

L’arc antérieur du bassin

Fochier insiste sur l’importance qu’il y a à bien apprécier la courbe de l’arc antérieur
du bassin. (bord postérieur de la symphyse pubienne et des branches pubiennes
droites et gauches)

Dans les bassins généralement rétrécis, l’arc antérieur a une courbure plus forte,
plus fermé, plus angulaire, et aboutit nécessairement à un transverse médian plus
restreint.

Si l’arc antérieur est de faible courbure, le transverse médian est agrandi, exception
faite pour certains bassins très rétrécis dont l’inspection et la mensuration externe
feront très aisément constater les dimensions minimes.

Si l’arc antérieur est normal, le diamètre transverse médian est conservé. Si l’arc
antérieur est de forte courbure, le transverse médian est diminué. (Izaac)

schéma n°42 (71)

167
schéma n°43

schéma n°43 à 48 (71)


Le promonto-sous-pubien

168
Il est des diamètres dont on évalue exactement la longueur à un ou deux millimètres
près, ce sont ceux qui aboutissent en avant au bord inférieur de la symphyse
pubienne. Dans les rétrécissements rachitiques, ce sera principalement le promonto-
sous-pubien qu’on cherchera à mesurer. Pour apprécier ce diamètre, voici comment
on doit procéder. L’index droit, qui pratique l’examen vaginal, appuie par son
extrémité sur l’angle sacro-vertébral, puis il est relevé jusqu’à ce que son bord radial
soit arrêté par le pubis. L’index gauche est alors glissé, sa face dorsale en avant,
entre les parties molles de la vulve qu’il écarte ; il arrive contre le vestibule et le bout
de son ongle marque, sur la main qui touche, le point précis où le ligament
triangulaire est perçu ; la distance trouvée représente la longueur d’un diamètre qui
va du promontoire au bord inférieur de la symphyse pubienne, soit la longueur du
diamètre promonto-sous-pubien.

Il peut être quelquefois utile, pour arriver plus facilement sur l’angle sacro-vertébral,
de pratiquer le toucher avec deux doigts ; c’est l’extrémité du médius qui atteint alors
le promontoire.

Le diamètre qu’il faudrait


connaître est en réalité plus
petit : c’est celui qui va de l’angle
sacro-vertébral au point de la
face postérieure du pubis qui est
le plus rapproché du
promontoire ; on le désigne sous
le nom de diamètre promonto-
pubien minimum. En général,
pour l’évaluer, on déduit 15
millimètres du chiffre obtenu par
la mensuration digitale. C’est un
chiffre moyen qui permet les
erreurs les moins fortes.

Schéma n°48 (71)

Parmi les causes qui font varier le rapport existant entre les diamètres promonto-
sous-pubien et promonto-pubien minimum, il faut citer surtout l’élévation ou
l’abaissement du promontoire. Plus le pubis sera bas situé par rapport à l’angle
sacro-vertébral plus la différence entre les deux diamètres est grande. Elle est
réduite jusqu’à être presque égale au plus le promontoire sera bas. (Van Huevel,
Crouzat)

On doit tenir compte également de l’inclinaison de la symphyse pubienne par rapport


au détroit supérieur pour savoir si l’on doit faire une déduction forte ou faible sur le
chiffre obtenu pour le diamètre promonto-sous-pubien.

169
Mesure du détroit inférieur

Le sujet est allongé sur le dos en position obstétricale ou génu-pectorale.

Diamètre antéro-postérieur du détroit inférieur :

schéma n°49 (13)

A l’aide du compas d’épaisseur on mesure la distance du coccyx au pubis.

schéma n°50 (13)

170
Diamètre interischiatique.

On mesure à la partie postérieure des deux


ischions. On enfonce les pouces en déprimant
les paries molles. D’après la technique indiquée
par Frankenhaeuser on repère avec le pouce les
reliefs et on marque un repère sur la peau pour
mesurer l’écart à l’aide d’un ruban métrique. Ou
bien on le maintient avec les pouces retournés
pour faire une lecture directe.

En obstétrique le but recherché est de connaître


la largeur du petit bassin dans le sens
transversal : est-ce un bassin plat ou
généralement rétréci ? Les moyens les plus
simples et les plus exacts sont les suivants :

schéma n°51 (13)

1. La mensuration externe des bisépineux antérieur et bicrête, qui demeurent


grands dans le bassin plat, qui sont au contraire diminuées de 3 ou 4
centimètres dans les bassins généralement rétrécis : un bisépineux de 23 à 25
avec un bicrête de 26 à 29 répond à un bassin plat, tandis qu’un bisépineux
antérieur de 20 à 21, avec un bicrête de 24, signifie que le rétrécissement
porte sur tous les diamètres. Le bisépineux postérieur ne donne pas
d’indications précises à ce point de vue ;

2. L’exploration par le toucher vaginal de l’arc antérieur du bassin ;

3. L’exploration par le toucher vaginal des lignes innominées au niveau de l’arc


postérieur du détroit supérieur, cet arc postérieur restant inaccessible dans
ses parties latérales quand le bassin est aplati, permettant au contraire de
suivre la totalité du pourtour du détroit supérieur avec l’index seul ou
accompagné du médius, dans le bassin généralement rétréci.

171
2.3. LES LIENS DU CRÄNE AU BASSIN

La morphologie fonctionnelle de l’espèce humaine :

Le résultat d’une évolution et d’une interrelation.

Nous nous interrogeons sur des influences morphologiques au cours de la


croissance, sur le plan ontogénique. Il s’agit d’étudier la relation entre la forme
de la mandibule et celle de la symphyse pubienne dans le contexte de la
bipédie et des fonctionnalités spécifiques du crâne et du bassin.

Nous devons situer notre démarche dans ce que l’on appelle aujourd’hui la
« morphologie fonctionnelle »(24). Cette discipline s’intéresse aux relations « forme-
fonction » dans l’évolution, dans les temps paléontologiques.

Ces dernières années les primatologues darwiniens ont montré que l’avènement de
la bipédie et du crâne gracile n’étaient pas le résultat d’une évolution ni synchrone ni
linéaire jusqu’à l’Homo sapiens.

La nature a procédé par « sélection naturelle » à partir d’une grande diversité


d’adaptations spécifiques à des contraintes environnementales et génétiques. Nous
appartenons à une lignée de primates arboricoles avec des modes de déplacement
différents : les uns par suspension d’autres par grimper vertical et déplacement sur
les branches. Entre moins trois et moins six millions d’années lorsque la forêt s’est
éclaircie, peut-être aussi contraint par d’autres lignées arboricoles plus
envahissantes, des espèces ont été amenées à se déplacer sur le sol plus
fréquemment. Cela a engendré différents types de bipédies. Les paléontologues
trouvent pour cette époque des Australopithèques avec une bipédie évoluée et un
crâne archaïque et à l’inverse des australopithèques avec une bipédie très
inconfortable, mal-habile et un crâne plus gracile. Lucie vivait il y a environ trois
millions d’années ; elle marchait en se dandinant et pour accélérer elle ne faisait
qu’amplifier cette attitude. Devant un prédateur elle devait son salut en grimpant sur
un arbre.

Le bassin dans le même temps devait répondre chez les femelles, d’une part aux
contraintes de la grossesse et de l’accouchement, d’autre part aux contraintes du
déplacement bipède. L’évolution des hominidés s’est faite en faveur de la bipédie en
rendant l’accouchement plus difficile. (voir le chapitre du rappel anatomique)

Pour les membres supérieurs l’humain a conservé les traces de l’héritage arboricole
et suspendu. Il s’agit de spécialisations aux contraintes de tension, aux mouvements
de la suspension et du grimper vertical. Ces spécialisations sont antérieures à celles
de la bipédie. C’est surtout sur le membre supérieur que les caractéristiques de la
suspension sont encore visibles. En effet le membre supérieur humain fonctionne en
tension puisque nous balançons les bras en marchant.

La forme et l’orientation de l’articulation de l’épaule montrent que nous sommes


toujours adaptés aux mouvements larges de l’arboricolisme vers le haut et sur les

172
côtés. L’organisation ligamentaire et musculaire qui assure la stabilité de cette
articulation est très semblable chez l’humain et chez les grands singes.

Cependant, sur le tronc et membre inférieur humain, les caractères arboricoles ont
été en partie gommés par les spécialisations à la bipédie.
En bipédie, le tronc et le membre inférieur fonctionnent en forte compression, avec
des mouvements parasagittaux. En milieu arboricole les contraintes de compression
sont faibles et les mouvements plus latéraux.

La région lombaire est relativement plus longue que celle des grands singes car elle
a gagné une vertèbre. Cela permet le mouvement inverse de rotation des ceintures
au moment de la marche.

Le bassin est drastiquement raccourci de manière à supporter le poids du corps.


D’autres caractéristiques sont observables sur le bassin : les os iliaques sont
incurvés vers l’avant pour former une cuvette, ce qui favorise les mouvements de la
marche et aide à la contention des viscères. L’ischion très court est dirigé vers
l’arrière, ce qui augmente l’efficacité des muscles extenseurs de la jambe en arrière.

Les os des membres inférieurs sont rectilignes et non incurvés comme chez les
grands singes. Le fémur est massif et la forme des articulations permet le
rapprochement des genoux en position debout. Les os du pied sont épais et forment
une double voûte plantaire (Longitudinale et transversale) pour supporter le poids
corporel. Les orteils sont courts, parallèles et rectilignes, car le pied a perdu presque
toutes ses capacités de préhension.

Seul l’être humain et ses ancêtres sont capables de tenir une station debout
prolongée et adoptent la course bipède de manière continue et sur de longues
distances.

Sur le plan mécanique.


Afin de rester le plus précis et le plus objectif possible, il nous semble que, compte
tenu d’une analogie mécanique certaine avec des créations réelles existantes, un
comparatif précis avec ces mécanismes est souhaitable.

Nous allons étudier la résultante des forces dues, d’une part à la gravité et d’autre
part à la réaction du sol sur un système relativement rigide qu’est la colonne
vertébrale.

C’est là que l’analogie comparative avec un système mécanique bien connu et sur
lequel de nombreux calculs existent déjà est indispensable. Ce système est celui du
mat. Toutefois il ne s’agit pas ici de comparer avec le fonctionnement d’un mat fixe et
haubané mais bien avec celui d’un mat de bateau soumis comme le corps humain à
des déplacements imprévisibles, ce qui complique singulièrement la difficulté
d’interprétation.

C’est ainsi que nous pouvons voir que les forces équilibratrices réparties autour de la
colonne vertébrale s’exercent à la périphérie (comme pour un mat) tels des haubans.

173
En poussant plus loin notre comparaison il existe les « haubans » postérieurs, ce
sont les muscles et les aponévroses qui se trouvent au plus près du « mat » ici la
colonne vertébrale ; et aussi des « haubans » antérieurs situés à des distances qui
augmentent au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la colonne vertébrale, ceci
créent un bras de levier proportionnellement plus long ce qui mécaniquement réduit
les contraintes et les tensions antérieures.

Ces principes comparatifs étant posés, voici notre raisonnement :

A l’arrière la résultante des forces des haubans (muscles et aponévroses) se répartit


sur le sacrum, les crêtes iliaques et le système ligamentaire postérieur complexe et
très résistant car le bras de levier est court, nous sommes
près de la colonne vertébrale (le mat). Cet ensemble
fonctionne sur deux articulations sacro-iliaques
symétriques, mobiles par glissement dans des rails, nous les
avons décrites au rappel anatomique.

A l’avant la résultante des forces des « haubans » s’exerce


sur les arcades crurales tendues de l’épine iliaque antéro-
supérieure de l’iliaque au pubis. Ici nous avons une seule
articulation qui répond à des contraintes de compression sur
un axe horizontal et transversal ; sa mobilité est restreinte,
elle fonctionne comme une barre de torsion qui accumule
l’énergie en torsion et la libère ensuite jusqu’au point neutre
d’équilibre.

En dynamique
Ce qui distingue fondamentalement le crabe de l’Homo
sapiens ce n’est pas le code génétique(*) car nous avons
pas loin de 90% de gènes commun. Il ne faut pas se fier aux
apparences, nous sommes plus proche parent qu’il n’y
paraît au premier coup d’œil. Il a comme nous son système
digestif orienté d’avant en arrière mais il se déplace à 90° de
l’axe de son tube digestif, peut-être cette disposition est-elle
favorisée par sa forme ‘’ronde’’ qui réduit physiquement le
risque de s’emmêler les pattes d’autant que l’immersion et
son faible poids le favorise beaucoup.

schéma n°69 (59)

Pour l’Homo Sapiens lui, contraint par un poids, une taille en augmentation régulière
et par la pesanteur, s’il tient debout quand il se déplace c’est justement parce qu’il
limite les contraintes liées aux forces équilibratrices sur un seul axe.

174
En statique
En statique les posturologues ont découvert qu’un Homo Sapiens normal, pour
maintenir son équilibre, entretenait de façon automatique et inconsciente une
oscillation continue dans le sens antéro-postérieur par de petites impulsions
musculaires. De la même façon qu’en dynamique cela favorise une seule direction
pour gérer un minimum de force équilibratrices. C’est ainsi que la stabilométrie met
en évidence chez certains patients des oscillations latérales pathologiques causes
d’une plus grande dépense d’énergie et de fatigues.

Réflexions.
La majorité des tensions s’exerçant de façon antéro-postérieure, les tensions sur les
« haubans » latéraux seront moindres. Toutefois elles ne sont pas négligeables car
notre déplacement engendre une oscillation d’un pas sur l’autre qui sollicite de façon
alternée les chaînes antéro-latérales. Le pubis est au même titre que le plan
postérieur soumis à des tractions continues qui au cours de la croissance influencent
sa morphogenèse. Les dysmorphoses de croissance seront d’autant plus réduites
que les personnes auront les systèmes les plus équilibrés. Dans ce cas on ne pourra
mettre en évidence l’influence du pubis sur la mandibule notamment par la chaîne
ostéo-myo-faciale antérieure. Cela sera possible avec notre protocole en imagerie
médicale pour adulte (et dans le respect de la loi Huriet-Sérusclat) chez des
personnes présentant les plus grandes dysmorphoses de mandibule : schémas 70,
71, 72.

schéma n° 70 syndrome de Binder (41)

175
schéma n° 71 prognathie mandibulaire (40)

schéma n° 72 syndrome d’Apert (40)

176
NOUS RETIENDRONS CINQ GRANDS SYSTEMES
et un système que j’appellerai virtuel qui relient le crâne au bassin.

1. La colonne vertébrale (47, 48, 59, 86, 88)


2. Le concept des trois diaphragmes (Frymann)
3. La dure mère (79)
4. Les chaînes musculaires (80, 94)
5. Les fascias (Darraillans, C.O.M)

Un système virtuel :

les lignes de gravité. (AUTET, COM, 14, 20)

2.3.1. LA COLONNE VERTEBRALE

2.3.1.1. Rappel

Le rachis doit assumer les deux fonctions qui sont apparemment contradictoires :
D’une part assurer une certaine rigidité, et d’autre part offrir une certaine souplesse.
Le rachis présente deux courbures primitives : dorsale et sacrée et deux courbures
secondaires lombaires et cervicales.

Spécificités et fonction des courbures primaires :


d’origine embryonnaire
Support
Rigidité ou pseudo-rigidité
Les lésions ostéopathiques trouverons leur place dans les courbures peu mobiles
ou rigides donc dans les courbures primaires.

Spécificités et fonction des courbures secondaires :


Acquise
Mobilité
Souplesse
Les adaptations se feront souvent dans les parties mobiles donc dans les courbures
secondaires.
Il y a adaptation des courbures secondaires à la variation de la localisation du centre
de gravité.
Il y a création d’une adaptation à cette variation.

La présence de ces courbures adaptatives va augmenter la résistance de la colonne


vertébrale aux efforts de compression axiale.
Les trois courbures, cervicales, dorsales et lombaires ont une interaction mutuelle.
Toute modification de l’une d’elles, entraîne obligatoirement une modification des
deux autres pour préserver l’équilibration. Nous devons insister sur le fait que ces
courbures présentent de très nombreuses variations individuelles en ce qui concerne
leur nature, leur étendue, leur rayon de courbure, leur rapport aux lignes de gravité
du corps.

177
2.3.1.2. Embryogenèse (86)

Nous n’entrerons pas dans le détail de l’embryogenèse de la colonne vertébrale mais


nous rappellerons un fait important à l’appui de notre hypothèse :

A chaque étage, les vertèbres présentent des modifications importantes par rapport à
la vertèbre-type, qui vont affecter la forme et la dimension du corps vertébral et la
configuration des articulations inter-apophysaires.
Ces variations segmentaires sont en fait le résultat de sollicitations fonctionnelles
précises qui vont déterminer leur évolution.
Ainsi nous voyons combien les variations morphologiques individuelles d’une partie
peuvent influencer l’évolution morphologique de chaque pièce puisqu’il y a une part
non négligeable d’adaptation fonctionnelle dans le processus ostéogénique.

2.3.1.3. Ontogenèse du rachis

Le rachis du fœtus ne présente qu’une seule courbure sous la forme d’une cyphose
globale. Chez le jeune nourrisson, la cyphose dorsale persiste et les autres parties
deviennent rectilignes, s’adaptant au plan du lit. Une lordose cervicale se dessine
lorsque, en position ventrale il commence à relever la tête pour chercher le sein de
sa mère ou pour découvrir son environnement. L’équilibre du port de tête en position
assise accentuera cette ébauche de lordose cervicale par l’action des muscles de la
nuque.
Ce n’est que vers un an, lorsque la marche sans aide peut être obtenue que le rachis
lombaire devient franchement rectiligne.
A partir de trois ans se dessine une légère lordose lombaire en rapport avec
l’adaptation de la jonction lombo-sacrée à la gravité (détail au chapitre du bassin et
schéma 34, p.161)

La courbure lombaire s’affirme vers 8 ans ; ensuite, et jusqu’à la puberté, les


courbures vertébrales passent presque imperceptiblement à leur position définitive.
Le système axial vertical est issu de l’acquisition et il est mis en jeu dans presque
toutes les activités, nous comprenons combien les variations individuelles vont être
nombreuses.

2.3.1.4. Phylogenèse du rachis

Devant la fréquence de l’installation de processus pathologiques fonctionnels au


niveau du rachis, on peut penser que l’aboutissement actuel de cette évolution
phylogénique n’est pas très satisfaisant, car durant ces millions d’années, le rachis
ne semble pas avoir développé toutes les conditions qui pourraient l’aider à
accomplir sa fonction physiologique de maintien de la position verticale. Sur le plan
postural l’équilibre nécessite toujours l’intervention de la pensée consciente. Es-ce
un inconvénient ou un avantage ? Cette instabilité ne serait-elle pas le moteur de la
vigilance de l’Homo sapiens, de son insatiable curiosité à faire reculer les frontières
de l’univers connu ?

178
2.3.1.5. Variations des flèches rachidiennes

Selon Bourdiol

A SUJET NORMAL

B SUJET HYPERTONIQUE PORTEUR DE PIED CREUX

C SUJET HYPERSTHENIQUE PORTEUR DE PIED PLATS

D SUJET SPONDYLOSTHESIQUE

schéma n° 73

Par rapport à l’organisation anti-gravitaire le facteur de déséquilibre du à l’asymétrie


se situant dans le plan sagittal on distingue globalement trois groupes qui se
dégagent le plus fréquemment: L’attitude comportementale antérieure, postérieure et
équilibrée.

L’attitude comportementale du patient peut-être définie comme étant une


dysharmonie de l’attitude du patient, conséquence d’une tension fasciale anormale
en rapport avec une lésion ostéopathique générale. Elle est la manifestation
visualisée d’une lésion ostéopathique totale déterminée par la tension fasciale
correspondante et extériorisée par un comportement particulier. (Chauffour)

Elle donne une idée de la prédominance d’une chaîne musculaire.

Au cours de la croissance l’attitude comportementale peut se surajouter à une


déformation type scoliose, hypercyphose ou hyperlordose.

179
Il existe d’autres situations avec des postures croisées par exemple où le découplage
se fait au niveau de D11 – D12. Au-dessus l’attitude est antérieure, au-dessous
l’attitude est postérieure ou vice-versa. De même nous n’envisagerons pas dans
cette étude les déséquilibres dans le plan frontal car nous pensons que la corrélation
morphologique mandibule/pubis ne pourra être mise en évidence qu’à partir de
dysharmonies importantes par des déséquilibres tensionnels dans le plan sagittal.

L’attitude comportementale équilibrée :

Nous avons vu que deux facteurs entraînaient le déséquilibre du tronc de façon


inéluctable :
1er - la transmission du poids du tronc au bassin par l’intermédiaire du sacrum est
postérieure au point d‘appui coxo-fémoral.
Nous l’avons décrit au chapitre du bassin, le poids du tronc sur le bassin s’équilibre
par la mise en tension des fléchisseurs de la hanche, des extenseurs de la cuisse et
par l’ensemble du membre inférieur pour aboutir, par l’intermédiaire des voûtes
plantaires, à un appui réparti entre l’arrière pied et l’avant-pied, à la verticale de la
malléole externe.

2ème - la position du centre de gravité de la tête entraîne la flexion de celle-ci.


Elle s’équilibre entre l’activité permanente des muscles postérieurs de la nuque et la
tension du triangle supérieur de John Martin LITTLEJOHN (20) par rapport à C2/C3
sur la courbure cervicale physiologique (cf. biomécanique de la mandibule).

Les deux structures tête et bassin ainsi stabilisées, l’ensemble de la musculature


spinale profonde va réguler le positionnement corporel pour maintenir la ligne
centrale de gravité à son emplacement optimum.

Cette activité tonique posturale de l’attitude équilibrée est intermittente, les muscles
agissant par bouffées d’impulsions d’ajustement. C’est une activité économique qui
n’entraîne aucune fatigue musculaire ni aucune saturation nerveuse. Si l’on observe
attentivement le sujet de profil, on remarque un léger mouvement oscillatoire antéro-
postérieur, qui marque régulièrement un temps d’arrêt à la position correspondant à
l’emplacement idéal de la ligne centrale de gravité.

L’ensemble du corps donne une impression d’aisance et de stabilité, les tensions


abdominales et thoraciques sont équilibrées.

Le plan du détroit supérieur fait un angle de 60°.


La résultante des pressions thoraciques et abdominales arrive sur une base
osseuse, l’arc pubien.

Attitude comportementale antérieure :

Tout le corps semble attiré vers l’avant.

La ligne antérieure passe en avant de la symphyse pubienne.


La résultante des pressions du thorax et de l’abdomen s’exerce sur des tissus mous
au lieu d’avoir l’arche pubienne comme support osseux.

180
Le mouvement oscillatoire antéro-postérieur prédomine en avant, en stabilométrie la
« pelote » est globalement antérieure par rapport au centre de gravité théorique.

La chaîne musculaire antérieure linguale prédomine.

Elle entraîne une propulsion mandibulaire. Elle favorise une usure des dents
mandibulaires en général antérieures.

Le plan du détroit supérieur fait un angle supérieur à 60°.

C’est l’attitude majoritaire chez l’enfant.

Attitude comportementale postérieure :

Le corps semble attiré vers l’arrière.

Elle est beaucoup plus rare chez l’enfant, mais sa fréquence augmente nettement
chez l’adulte, en particulier chez ceux qui ont perdu leur enthousiasme juvénile…

Le mouvement oscillatoire antéro-postérieur prédomine en arrière, en stabilométrie la


« pelote » est globalement située en arrière du centre de gravité théorique.

La chaîne musculaire postérieure faciale prédomine, il y a hyperactivité de celle-ci.

La mandibule sera relativement attirée en arrière.


Les muscles psoas sont étirés.
Le périnée affaibli.
Le plan du détroit supérieur fait un angle inférieur à 60°.

2.3.2. LES DIAPHRAGMES

Les diaphragmes que sont le diaphragme crânien, le diaphragme mandibulaire, le


diaphragme thoracique et le diaphragme pelvien sont reliés entre eux.
Chaque diaphragme se décompose en deux hémi diaphragmes fonctionnant de
manière synchrone entre eux et avec les autres diaphragmes.

2.3.2.1. Le diaphragme crânien

Pour le décrire nous rappelons brièvement les membranes de tension réciproque :


Il s’agit de la tente du cervelet, la faux du cerveau, la faux du cervelet, la tente de
l’hypophyse et la tente du bulbe olfactif. Ce sont des prolongements de la surface
interne de la dure mère crânienne.
La surface externe de la dure mère tapisse, dans toute son étendue, la face interne
de la boîte crânienne et est confondue avec le périoste. La dure mère crânienne
s’attache sur le pourtour du trou occipital auquel elle adhère avec la dure mère
rachidienne qui est décrite plus avant.

181
Pour résumer : les bords libres de la tente du cervelet se dirigent en avant, croisent
les ligaments pétro-sphénoïdaux convergents et s’insèrent à l’intérieur des
apophyses clinoîdes antérieures. « La signification philologique de « clinoïde » est
peut-être, « semblable à un lit à baldaquin » il doit donc y voir quatre « colonnes »
aux quatre coins de la selle turcique. Ensemble ils forment le pôle d’attache antéro-
inférieur de la tente du cervelet en liaison étroite avec le diaphragme sellae (tente de
l’hypophyse). Le diaphragme sellae présente beaucoup d’intérêt à cause de ses
relations avec l’hypophyse. Attaché sur le pourtour de la selle turcique dans la région
des apophyses clinoïdes, il est en continuité avec la dure mère, il maintient
l’hypophyse au fond dans la fosse.

Nous voyons ici comment le diaphragme sellae est en rapport avec le sacrum
et le diaphragme pelvien par la dure mère rachidienne. De même à partir de la
base du crâne nous sommes en rapport avec les chaînes myo fasciales
antérieure et postérieure via le diaphragme thoracique jusqu’au bassin.

2.3.2.2. Le diaphragme mandibulaire

Il est décrit au rappel anatomique de la mandibule.

2.3.2.3. Le diaphragme thoracique

Il est constitué par le muscle diaphragme qui


est le muscle respiratoire principal.
C’est une cloison musculo tendineuse qui
sépare le thorax de l’abdomen. Il a la forme
d’une voûte à concavité inférieure.
Il est constitué de deux coupoles, droite et
gauche, et d’un centre appelé centre
phrénique.
Le centre phrénique est une lame tendineuse
en forme de trèfle comprenant une foliole
antérieure et deux folioles latérales droite et
gauche.

S
c
schéma n° 74 (59) le diaphragme

La partie musculaire s’insère sur le pourtour interne de l’orifice du thorax, on lui décrit
trois portions :

182
o Une vertébrale qui constitue les piliers du diaphragme. Les piliers droit et
gauche s’attachent sur L2, L3, et les disques adjacents.

o Une costale s’insérant sur les six dernières côtes, sur les arcades
aponévrotiques des dixième, onzième et douzième côtes, sur la douzième
côte et l’apophyse transverse de L1.
o Une sternale qui unit la foliole antérieure à l’extrémité inférieure de l’appendice
xiphoïde.

Le diaphragme est en rapport avec tous les viscères du tronc et avec le système
musculo squelettique.

Fonctions :

La respiration : Il s’abaisse à l’inspiration, monte dans l’expiration.


Sur le plan ostéopathique, le diaphragme thoracique peut-être divisé en deux
diaphragmes ; le diaphragme thoracique proprement dit et le diaphragme thoracique
supérieur composé par les fascias s’attachant sur les clavicules, les premières côtes
et les omoplates.

Il est en rapport étroit avec la colonne vertébrale par l’intermédiaire des chaînes
musculaires. Ainsi chaque fois que nous inspirons, nous raccourcissons notre cou.
Pour ces raisons le diaphragme sera toujours vérifié et souvent traité en ostéopathie
dans les déséquilibres de tension faciale en rapport avec les courbures.

Sur le plan liquidien : à l’inspiration, au niveau abdominal, accélération artérielle vers


le petit bassin et les membres, aspiration veineuse vers le thorax. La propulsion de la
lymphe de la citerne de Pecquet vers le canal thoracique est facilitée. A l’expiration le
sang veineux des membres inférieurs et du petit bassin se dirige vers la région
abdominale. Cela détermine les techniques ostéopathiques sur le diaphragme dans
les problèmes de stases, de ballonnement.

Il est en rapport étroit avec le système digestif par ses liens anatomiques.

2.3.2.4. Les liens du diaphragme thoracique vers les deux

sphères

2.3.2.4.1. Avec le crâne

Le diaphragme thoracique par l’intermédiaire du fascia endo thoracique rejoint le


diaphragme mandibulaire (la langue) et le diaphragme crânien. On décrit le fascia
viscéral cervical qui s‘étend de la base du crâne jusqu’au médiastin et forme des
loges qui englobent l’œsophage, la trachée, les vaisseaux carotidiens. De plus il
donne insertion au pharynx, au larynx et à la glande thyroïde. Il existe une
continuité fasciale directe du sommet du diaphragme à la base du crâne. Le
fascia s’étend vers le haut à travers le péricarde fibreux et le fascia cervical profond,

183
non seulement jusqu’aux surfaces externes du sphénoïde, de l’occipital et du
temporal, mais plus loin encore à travers les orifices de la base du crâne, autour des
vaisseaux et des nerfs jusqu’à la dure mère.

Ses fonctions déterminent des techniques ostéopathiques :

La phonation est conditionnée par la bonne mobilité du diaphragme, l’intégrité


structurale du larynx et de l’appareil tenseur des cordes vocales.
Il est directement lié au phénomène de la toux par un mécanisme réflexe.

2.3.2.4.2. Avec le bassin

Le diaphragme thoracique est en rapport avec le fascia iliaca.


L’arcade fibreuse du psoas est un épaississement du fascia iliaca s’attachant sur les
piliers du diaphragme.
Le fascia iliaca constitue donc un lien postérieur entre le diaphragme et le bassin.
Les aponévroses des grands droits et le fascia transversal constituent une liaison
antérieure entre le bassin et le diaphragme.

Fonction :

La fonction génétiquement programmée du diaphragme dans les mécanismes de


l’accouchement donne à l’ostéopathe un important potentiel d’informations, de
conseils, d’aide à la prise de conscience et de traitement en cas de
dysfonctionnement à la future parturiente. J’ai acquis cette expérience en participant
à la préparation psychoprophylactique des couples à la naissance pendant cinq ans.

2.3.2.5. Le diaphragme pelvien

Se reporter au chapitre musculaire du rappel anatomique du bassin.

2.3.3. LA DURE MERE : Le lien crâne – diaphragme pelvien

La dure-mère est un des liens entre la sphère crânienne et la sphère pelvienne. Elle
est la plus superficielle des trois méninges. Cette membrane fait relais avec la dure
mère crânienne, s’attache autour du trou occipital et sur la surface postérieure de
l’axis. Elle est ensuite libre d’attache le long du canal médullaire jusqu’à son
insertion sur la deuxième vertèbre sacrée. En fait, la dure mère s’applique contre le
‘’filum’’ terminal et descend à la partie postérieure de la première vertèbre
coccygienne. Le coccyx étant un point de fixation très important du périnée nous
retrouvons l’unité fonctionnelle crâne–diaphragme pelvien. D’autre part la position du
sacrum sera en relation réciproque avec celle de l’occiput et sous l’influence d’une
adhérence duremérienne ou d’une dysfonction traumatique vertébrale qui
modifieraient sa tension.

184
2.3.4. LES CHAINES MUSCULAIRES

La chaîne myo fasciale est une unité comprenant les fascias, les aponévroses, les
muscles, les tendons et les ligaments. Le fascia constitue un système continu de
membranes à travers tout le corps, membranes qui subissent beaucoup de divisions,
se rejoignent et fusionnent avec des structures comme le périoste, le périchondre et
les aponévroses. Pour illustrer ces chaînes nous nous appuierons sur les travaux de
PIRET et BEZIERS (80) et ceux de STRUYF-DENYS (94)

2.3.4.1. les travaux de PIRET et BEZIERS

On peut définir l’organisation du système locomoteur en chaînes articulaires unies


par les chaînes musculaires. L’ensemble permet la réalisation de mouvements
organisés en unité de coordination motrice dont les principes ont été élaborés par
PIRET et BEZIERS :

« L’organisation mécanique du corps, fondée sur l’antagonisme musculaire est


construite sur le principe d’éléments sphériques mis sous tension par les muscles
conducteurs qui, de la tête à la main et au pied, regroupent le corps entier en une
tension qui régit sa forme et son mouvement constituant la coordination motrice »

De l’étude de leur ouvrage se dégage une


notion fondamentale. Elle concerne les
aspects mécaniques qui interviennent dans
les processus de la coordination motrice :
la forme des surfaces articulaires, disent
les auteurs, et la disposition des muscles,
en particuliers des muscles pluri-
articulaires, favorise, au sein d’une chaîne
articulaire, la torsion des segments osseux,
les uns par rapport aux autres, au cours de
leurs déplacements.
Cette torsion engendre une tension qui
donne au segment concerné sa structure et
sa forme.
Le tonus mal réparti, l’activité isolée des
chaînes musculaires disloque la chaîne
articulaire et conduit aux déformations.

Schéma n° 75 (80)

185
Au niveau du tronc la colonne vertébrale
dans la nature et la finalité de ses
mouvements étant indissociable de la tête et
du bassin, on peut schématiser la constitution
de l’ensemble de la façon suivante :
Deux sphères : une sphère céphalique et une
sphère pelvienne.
Deux axes ostéo-myo-fasciaux : un antérieur
et un postérieur.
Deux articulations entre sphères et axes au
niveau de l’axe postérieur :
La charnière occiput-atlas-axis pour la tête.
La charnière lombo-sacrée et les sacro-
iliaques pour le bassin.

Pour schématiser nous avons :

L’axe postérieur représente la structure


d’appui, il est constitué par l’empilement des
corps vertébraux, et est muni d’un dispositif
myo-fascial profond.

L’axe antérieur, qui n’a pas de fonction


d’appui, est la structure dynamique, elle unit
la tête et le bassin par l’intermédiaire de trois
os, intercalés entre des masses musculaires :

La mandibule
L’os hyoïde
Le sternum
S
schéma n° 76 (80), le système droit.

2.3.4.1.1. le système droit et le système croisé

PIRET et BEZIERS ont décrit :

Un système droit qui va permettre l’enroulement et le redressement,


Un système croisé qui permet les torsions dans les trois dimensions de l’espace.

2.3.4.1.1.1. Le système droit

Il permet une organisation musculaire adaptée à la position debout et permet au


corps de réagir à l’action de la pesanteur.
Il rend possible soit un mouvement d’enroulement, soit un mouvement de
redressement.

186
Mouvement propre de la tête.

 Enroulement

Le mouvement est organisé à partir de l’os hyoïde et débute par le mouvement du


complexe occipital atlas axis.
Les muscles responsables sont tous les muscles de la face, de la mastication, de la
déglutition et les muscles prévertébraux les plus hauts situés. Les muscles sous
hyoïdiens servent dans ce cas à fixer l’os hyoïde. Ils ont pour antagonistes les quatre
muscles croisés extenseurs des deux premières cervicales, droits et obliques de la
tête. Lorsque le mouvement occipital, atlas, axis diffuse sur les vertèbres cervicales
et dorsales, les sous hyoïdiens et les prévertébraux inférieurs entrent en contraction.

 Redressement

Le mouvement de redressement de la tête ne comporte que quatre muscles droits et


obliques déjà cités.
Outre leur action antagoniste, ils agissent dans des mouvements électifs comme
regarder en haut ou ouvrir largement la bouche.

 Enroulement partant de la tête

Le mouvement de flexion de la tête et d’enroulement de la colonne cervicale, se


double du travail des sterno-cléïdo-mastoïdiens.
Le travail du long du cou débute celui des scalènes. Ceux-ci insérés sur la partie
antérieure des deux premières côtes, les repoussent en arrière pendant que la
courbure rachidienne les entraîne obliquement vers le haut. Leur extrémité sternale
suivant le mouvement du sternum se rapproche du rachis dorsal.
Simultanément, le sternum est tiré vers le bas par les grands droits. Le mouvement
des premières côtes joint à celui du sternum entraîne celui de tout le thorax. Ces
mouvements répondent à l’action du grand oblique mis en jeu par l’enroulement du
bassin.

Mouvement propre du bassin

 dans l’enroulement

L’enroulement au niveau du bassin débute par le mouvement de l’ensemble L5-S1et


sacro-iliaque. Les muscles responsables sont ceux du périnée. Les fibres croisées
perpendiculairement permettent de rapprocher le coccyx en direction du pubis et de
rapprocher les deux ischions. Les fibres longitudinales prolongent l’action des grands
droits jusqu’au sacrum. C’est le mouvement de contre nutation :

La base du sacrum s’horizontalise, le rapprochement des ischions soulève la


branche supérieure de la symphyse, ce qui débute le travail des grands droits.

L’action du périnée sur le sacrum repousse la plate forme sacrée en arrière avec la
cinquième lombaire et, ainsi, débute l’enroulement du rachis.

187
L’ouverture des ailes iliaques amène les spinaux et les faisceaux postérieurs des
obliques à ouvrir les dernières côtes. Le bassin provoque, à la partie inférieure du
thorax, le même mouvement que
provoque la tête.

(schéma n°73, la tension en station


verticale du système post. est
responsable de l’inclinaison des
épineuses. A l’avant, même avec un
bras de levier plus long nous aurons
une incidence
sur le pubis d’autant plus marquée
que le
déséquilibre sera prononcé entre les
tractions venant des adducteurs, du
périnée et du système droit, de
même que le menton se forme de
notre point de vue chez l’Homo
sapiens du fait de la tension
antérieure provoqué par la
verticalisation du port de tête plus
marquée encore que chez l’Homo
Erectus)

schéma n°77 (80)

 Dans le redressement.

L e mouvement de redressement n’est pas au bassin une forme propre, c’est un


retour de mouvement. Il n’y a donc pas de muscles électifs, mais les spinaux, ayant
été placés en position d’étirement, vont se contracter par réflexe et repousser les
dernières lombaires en extension.

188
schéma n°78 (80) Le périnée et le grand droit agissent sur la morphogenèse du
pubis.

2.3.4.1.1.2. Le système croisé

Le système croisé assure les mouvements de torsion du tronc.


L’ellipse se tord sur elle-même opposant tête et bassin, l’un s’orientant à droite,
l’autre à gauche. Ce mouvement est possible grâce à l’organisation en deux couches
croisées :
une couche croisée profonde, de la tête au bassin, assure la flexion
Une couche croisée superficielle assure l’extension.

Le système croisé agit sur le système droit modifiant son mouvement en lignes
brisées, sans perdre la structure d’enroulement mais en y prenant appui : il latéralise
le tronc.
Il s’associe aux mouvements en lignes brisées des membres, il les organise entre
eux et leur donne appui.
Dan le mouvement symétrique, l’équilibre du tronc entre fléchisseurs et extenseurs,
s’établit entre l’avant et l’arrière ainsi, l’avant droit s’équilibre par l’arrière droit.
Dans le mouvement réciproque, l’équilibre se fait entre la droite et la gauche, ainsi la
flexion avant droite est équilibrée par l’extension arrière gauche. C’est ensemble
s’oppose et s’équilibre avec la flexion avant gauche accompagnée de l’extension
arrière droite.
Le mouvement symétrique du système droit se prolonge par le mouvement
symétrique des membres alors que la torsion provoquant le système croisé transmet
aux membres le mouvement réciproque.

189
2.3.4.2. Les chaînes musculaires d’après Godelieve

STRUYF-DENYS

Godelieve STRUYF-DENYS (94) dénombre cinq chaînes musculaires distinctes dans


leur parcours et leur fonction.

La chaîne antéro médian A.M. ( chaîne linguale)


La chaîne postéro médiane P.M. (appelé également chaîne faciale)
La chaîne postéro antérieure/antéro postérieure P.A. – A.P.
(chaîne pharyngo pré-vertébrale)
La chaîne antéro latérale A.L. (chaîne masticatrice)
La chaîne postéro latérale P.L. (chaîne masticatrice)

L’ensemble de ces chaînes, cinq de chaque côté du corps, au total dix chaînes
musculaires, se rassemblent autour du pôle céphalique d’une part, et, d’autre part,
autour du pôle pelvien, d’où l’importance que nous accordons à ces deux pôles dans
les restructurations de la forme du corps et du schéma moteur.

Ces 5 chaînes naissent dans le crâne par des lignes de force. Devenues extra-
crâniennes, elles s’expriment par des muscles.
Elles se structurent et s’organisent en fonction de l’apprentissage neuronal de
l’ensemble de l’appareil locomoteur et de la résistance à la gravité.

Lignes de gravité et chaînes musculaires sont indissociables.

Si le rôle principal des cinq chaînes est antigravitationnel et dynamique pour la vie de
relation, les lignes de gravité sont les témoins silencieux de la qualité de la fonction
(ptoses viscérales, arthrose)

Pour aller à l’essentiel, le thème de notre recherche étant la relation crâne bassin
nous décrirons les chaînes antéro médiane, partie principale, et postéro médiane (la
partie secondaire n’est pas décrite ici, elle correspond aux muscles en rapport avec
les membres), et plus brièvement nous aborderons les chaînes AL et PL.

2.3.4.2.1. La chaîne antéro médiane (AM)

Godelieve définit cette structure par une image, celle du bébé en position fœtale, en
état de retour sur soi. L’attitude détermine une orientation vers l’ego, la vie sensitive,
l’affectivité.
La partie principale de la chaîne musculaire AM est constituée par des muscles
situés sur le tronc.

Muscles du périnée
Grand droit de l’abdomen
Le grand pectoral dans sa portion inférieure et moyenne
Le triangulaire du sternum et les muscles inter-costaux moyens
Le sous clavier et le muscle scalène antérieur
La portion sternale du sterno-cléïdo-mastoïdien

190
Les muscles hyoïdiens antérieurs du cou

schéma n° 79 (94)

191
Les muscles de la structure buccale

Rôle : La chaîne AM ou linguale est le contrôle de la ligne de gravité antérieure


montante.

Nous voyons, à partir des muscles qui s’insèrent sur le crâne, via la chaîne antéro
médiane, l’influence que peut avoir un trouble de croissance mandibulaire ( ex :
prognathe ou rétrognathe) sur le diaphragme pelvien et les structures environnantes.

2.3.4.2.2. La chaîne postéro médiane (PM)

Godelieve STRUYF DENYS définit cette structure par l’image du bébé cette fois
représenté la tête renversée, le tronc arc-bouté en extension explorant l’espace
derrière lui. C’est la situation d’une découverte de l’espace hors de soi, de tout ce qui
est extérieur au Moi. Elle favorise la curiosité, la soif de connaître.

La parti principale de la chaîne PM est constitué par les muscles du tronc :

Le grand complexus
Le petit complexus
Le long dorsal
L’ilio-costal ou sacro-lombaire
L’épi-épineux

Les muscles profonds appartiennent à la chaîne PA-AP.

Cette structure est définie par l’image du bébé qui dresse le tronc à la verticale
obéissant aux pulsions de sa condition d’homme. C’est une structure dynamique qui
incite l’enfant à se mettre debout.

La chaîne PM se termine dans les structures musculo-aponévrotique tendues depuis


l’occiput à la face, région orbitaire. Nous voyons donc que de la face en passant par
les muscles de la nuque, par cette chaîne musculaire, une tension ou une
dysharmonie du crâne peut entraîner des tensions du planché pelvien ou une
dysharmonie au niveau du bassin.

Rôle : la chaîne PM (faciale) équilibre la chaîne AM (linguale), elle se manifeste


autour de la ligne de gravité Antéro-postérieure montante.

2.3.4.2.3. Les chaînes antéro latérales AL et postéro


latérales PL

Appelées également les chaîne masticatrices :

Rôle : les chaînes masticatrices s’associent à la ligne de gravité centrale.

A propos de la chaîne antéro latérale AL.

192
C’est une chaîne dynamique, elle comprend au niveau du crâne, des structures
musculo-aponévrotiques qui aboutissent aux muscles masticateurs et à la région
temporale. Elle se prolonge dans les structures musculaires du tronc en particulier
par le muscle petit oblique, nous avons par-là une relation de la mandibule au
bassin.

A propos de la chaîne postéro latérale PL.

Au niveau du crâne, les structures musculo aponévrotiques aboutissent à la région


temporale postérieure par l’angulaire de l’omoplate et le trapèze supérieur et au
niveau du tronc nous citerons seulement le muscle grand oblique pour montrer
l’influence réciproque du crâne au bassin.

Nous avons décrit quelques systèmes qui permettent d’expliquer le lien entre le
crâne et le bassin et l’influence des dysharmonies d’une sphère sur l’autre.
Nous pourrons déterminer une dominance d’un système par rapport aux autres.

2.3.5. LES FASCIAS

Présentation

Un rôle clé dans le principe de la loi centre / périphérie pour comprendre l’évolution.
Il y a une relation neurologique entre le schéma corporel et l’image inconsciente du
corps.

Pour l’ostéopathe en mettant la main sur les fascias, il est en contact avec le schéma
corporel du patient.

Il est constitué de deux feuillets :

Un feuillet viscéral qui reçoit les informations de l’intérieur.


Un feuillet pariétal qui reçoit les informations de l'extérieur.

Au cours du traitement fascial il s’agira de mettre ces deux catégories d’informations


en rapport de tension réciproque.

Le schéma corporel : sensation que le patient va recevoir de dedans,


proprioceptive.
L’image du corps : image inconsciente du corps, celle que l’on projette à
l’extérieur pour se déplacer dans l’espace.

Dans tout traumatisme de l’extérieur nous aurons une modification de cette image.
Ex : ‘’ être à côté de ses pompes’’
En fonction de cette image projetée il peut y avoir décalage avec le schéma corporel.

En travaillant le fascia nous ramenons cette image à sa juste place.


Le fascia est l’organe de la FORME, à l’échelle macroscopique il donne la forme du
corps et à l’échelle microscopique la membrane donne sa forme à la cellule. La

193
thyroïde est la glande des fascias, elle donne la capacité de se dilater et de se
contracter. C’est elle qui transforme la chenille en papillon.

C’est l’organe de la CONTENTION, il renforce fondamentalement le potentiel


contractile du muscle car il réalise les forces centripètes équilibratrices opposées aux
forces centrifuges de dilatation du corps comme du contenu de la cellule. Il organise
la cohésion. Le corps étant constitué majoritairement de liquide, le fascia a un rôle de
soutient des circuits véhiculant la lymphe, le sang, le liquide céphalo-rachidien(LCR)
En ostéopathie on recherche l’équilibre liquidien au niveau intra cavitaire :

Pression pelvienne
Pression crânienne
Pression abdominale
Pression thoracique

Quand nous travaillons la motilité nous travaillons la pression d’un organe.


Ainsi la cause de la ptose, c’est la dilatation de fascia par déséquilibre de pression.
N : la pression augmente du crâne vers le pelvis ce qui favorise la monté des liquides
vers le crâne en dépression.
Le régulateur de pression : le diaphragme.

Remarque : On rencontre de plus en plus de problèmes de surcharge pondérale et


d’obésité chez les enfants. Cela déplace les lignes de gravité modifie la posture.

On le nomme différemment suivant sa destination : pour les muscles, aponévrose,


pour le poumon, plèvre, pour les viscères, péritoine, épiplon, méso, pour le SNC,
dure mère et pour les grands troncs nerveux ils sont gainés de fascia également.
Le fascia le plus périphérique c’est la PEAU.

Le fascia est constitué de tissu conjonctif extrêmement dense, il vient du


mésoderme. Il est peu vascularisé, il est irrigué par la lymphe et contient de très
nombreux capteurs sensitifs qui lui confère un rôle très important au niveau
proprioceptif. Il est innervé par le système orthosympathique.

C’est un tissu qui joue un grand rôle dans l’unité fonctionnelle du corps. C’est le tissu
de base qui va relier les différents tissus entre eux. Il garde souvent les cicatrices, les
brides, la mémoire des traumatismes ou des troubles accumulés au cours de la
croissance et de la vie. Il contribue à fixer les attitudes comportementales
dominantes acquises par les sujets. Il informe l’ensemble du corps sur la moindre
épine irritative qui survient à une de ses extrémités, il est donc soumis à la loi centre-
périphérie. C’est par lui que les dysfonctions corrigées à la périphérie peuvent si l’on
n’y prend pas garde se déplacer au centre et inversement.
Il est en continuité avec les membranes de tension réciproque intra-crâniennes. Aux
étapes clés de notre traitement, nous pourrons vérifier l’harmonisation des tensions
fasciales, en testant le point tranquille de SUTHERLAND.

Il est à l’interface des influences entre le monde extérieur et la régulation interne du


corps.

194
On divise arbitrairement le fascia en trois couches, superficielle, moyenne et
profonde. Nous décrirons brièvement la couche profonde qui sera souvent utilisée
pour harmoniser les rapports dans nos traitements entre les sphères, entre les
systèmes.
Il faut préciser également que le fascia est animé par la motilité de la périphérie du
crâne :
Lors de la rotation externe des os, il descend.
Lors de la rotation interne, il monte.

Le fascia profond

Il a la forme d’un ‘’sablier’’.

C’est un système longitudinal, axial du crâne vers le sacrum en arrière et devant à


l’arcade crurale, point d’encrage des trois couches. Il va transiter par le diaphragme.

Il se structure à partir du trou occipital, au niveau du bord antérieur il va constituer


l’aponévrose pré-vertébrale (aponévrose de recouvrement des muscles pré-
vertébraux)

Il va constituer la cloison de séparation entre la loge antérieure et la loge postérieure


du cou. Latéralement il participe au recouvrement des muscles scalènes pour
rejoindre les 1ère et 2ème côtes, fusionné avec les ligaments suspenseurs du dôme
pleural.

Il fusionne avec le fascia endo-thoracique et participe à la constitution du diaphragme


thoracique supérieur.

Dans l’abdomen on le nomme fascia transversalis ou abdominalis : dans la partie


postérieure il recouvre le psoas.

Dans le grand bassin il devient fascia iliaca.

Dans le petit bassin il participe au recouvrement des pyramidaux, là il se connecte au


fascia superficiel au niveau des ligaments sacro-sciatiques puis il rejoint le grand
trochanter, il participe au recouvrement des muscles obturateurs interne et de la face
profonde du plancher pelvien.

Il fusionne avec le système fascial superficiel au niveau de l’arcade crurale et il va


s’interrompre au niveau du petit trochanter.

Au niveau des membres il constitue les membranes interosseuses, les cloisons


intermusculaires, les os et leurs annexes capsulo-ligamentaires.

Le tendon central.

On le nomme aussi ‘’le lien fascial ostéopathique’’.

Il est constitué par le fascia profond et la dure mère spinale.

195
Avec les muscles que le fascia profond recouvre, ensemble ils règlent les courbures
vertébrales. Ce système s’équilibre avec le plan superficiel et les chaînes
musculaires décrites plus haut.

Les fascias sont structurés longitudinalement, ils se réunissent au niveau des


diaphragmes qui en constituent les seules structures transversales. Dans notre
travail d’harmonisation des forces contribuant à la morphogenèse des symphyses
nous comprenons ici le parti que nous pouvons tirer des techniques fasciales.

2.3.6. LES DIFFERENTES LIGNES DE GRAVITE

2.3.6.1. La ligne Antero Posterieure Descendante

Origine : partie antérieure du trou occipital

Trajet : passe par le tubercule Antérieur de l’Atlas, puis en avant de D4, dans les
corps de D11 et D12 ; la partie postérieure de L4, L5, le corps de S1.

Terminaison : le coccyx.

Rôle : elle constitue l’unité mécanique articulaire du rachis.

2.3.6.2. Ligne Antero Posterieure Montante

Elle constitue la ligne de réaction de l’individu par rapport à la gravité.

Origine : elle débute à partir du point de pression du fémur dans le cotyle. Elle est
double au départ, en relation avec les deux articulations coxo-fémorales.

Trajet : elles passent en avant de L3 et se rejoignent antérieurement à D4.

Terminaison : en une seule ligne à la partie postérieure du trou occipital.

Rôle : en réaction à la pesanteur, elle constitue un renfort dans le soutien des


organes abdomino-pelviens. Elle soulage L3.

2.3.6.3. Ligne Centrale Descendante

Elle constitue la résultante des deux premières lignes antéro-postérieures.

Origine : elle part du vertex puis se dédouble et traverse le tiers postérieur du trou
occipital.

Trajet : elle passe en avant de D3 et de D4 et traverse le corps de L3.

Rôle : L3 est le centre de gravité du corps.

196
schéma n°84 (20)

197
2.3.6.4. Ligne Anterieure Montante

Elle est parallèle à la ligne centrale descendante.


Perpendiculaire aux ligaments trans-pubiens, elle relie la symphyse pubienne à la
symphyse mentonnière.

Elle suit la ligne centrale, par exemple, si L3 devient postérieure, la ligne antérieure
se postériorise.
Cette ligne est la résultante des pressions thoraciques et abdominales.
L’arche pubienne est la base osseuse de la ligne antérieure sur le plan structurel et
fonctionnel. ( cours de B-M AUTET, du Collège Ostéopathique de Montpellier)

Ainsi nous comprenons comment une dysfonction ostéopathique sur une chaîne
musculaire ou une articulation aura une répercussion à l’autre extrémité du corps par
les liens que nous venons de décrire.

De même nous repérons comment un déséquilibre de croissance osseuse (ex :


prognathe ou rétrognathe ou dysmorphose squelettique ) ou un déséquilibre
musculaire ( ex : torticolis congénital) peuvent modifier les tensions des chaînes
myo-fasciales et de là influencer la posture, modifier les contraintes par les lignes de
gravité et influencer à distance la morphogenèse d’un segment osseux.

198
2.4. LA STATIQUE

2.4.1. La statique théorique

(8, 14, 20, 21, 27, 38, 81, 82)


Car il faut bien comprendre qu’en matière de
santé ce qui compte ce n’est pas la référence
théorique mais le rapport harmonieux et
cohérent entre les systèmes.
N’oublions pas un fait incontournable : la
symétrie parfaite dans le corps humain n’existe
pas, (« la dissymétrie c’est la vie » disait
Pasteur) sur le plan morphologique et statique
comme sur le plan dynamique la santé est une
recherche constante d’équilibre, seul compte la
capacité d’adaptation du corps physique et
psychique. Pour nous thérapeute cela n’est
possible que par une prise de conscience de
l’interdépendance des fonctions et des structures
qui composent l’humain en relation avec son
environnement terrestre, culturel et social, il
s’agira de rapprocher le patient du meilleur
rapport d’adaptabilité et de cohésion à tous les
niveaux d’intégration.

schéma n°81 (14)

2.4.1.1. De face de bas en haut

Appui podal harmonieux et symétrique :


Malléoles au même niveau
Rotules regardant légèrement en dehors.
Ecartement des genoux
Les épines iliaques antéro-supérieures dans le même plan horizontal et frontal.
Mamelons au même niveau
Ligne des épaules au même niveau
Ligne bi pupillaire horizontales à 4° prés

199
schéma n°82 (20) les attitudes comportementales posturales.

200
2.4.1.2. De profil

La ligne de gravité passe par le vertex, la mastoïde, l’articulation acromio-


claviculaire, le corps de L3, le grand trochanter, en avant de l’axe du genou, en avant
de la malléole externe.

schéma n° 84 (20)

Occiput, omoplates, sacrum, mollets et talons sont dans un même plan vertical.

Les flèches cervicale et lombaire sont d’environ 4 à 6 cm.

La position des épaules : plus moins enroulées par rapport au plan vertical ou l’une
par rapport l’autre.

La position des iliaques / plan vertical et l’un par rapport à l’autre : torsion ou pas.

L’attitude comportementale : antérieur, équilibré ou postérieur.

2.4.1.3. De dos

Talon : il existe un léger valgus physiologique.


Malléoles internes : la hauteur de l’une par rapport à l’autre.
Genoux : hauteur, rotation et distance de l’un par rapport à l’autre.
Plis inter fessier vertical et par rapport à la verticale de Barré.
Ligne des crêtes, hauteur, rotation, ouverture et l’un par rapport à l’autre.
Epaules : hauteur et dans le plan sagittal l’une par rapport à l’autre
Colonne vertébrale : dans le plan sagittal, frontal et par rapport à la verticale de Barré
Tête : dans les 3 plans de l’espace.

2.4.2. Les troubles de la statique

Un ensemble important de facteurs peuvent créer un trouble de la statique c’est à


dire de l’activité tonique posturale.

201
Pour connaître les systèmes intéressés et savoir si l’origine des dysfonctions est
montante ou descendante ; un certain nombre de tests posturaux est nécessaire au
diagnostic différentiel.

L’objet de ce travail porte essentiellement, à partir de deux types de dysharmonie


dentaire, classe 2.2 et 3, sur la recherche d’un lien entre les forces agissantes,
schémas montants ou descendants, les courbures de la colonne vertébrale et le type
morphologique de la symphyse pubienne.

Dans un premier temps il s‘agit de déterminer une hiérarchie dans l’installation des
dysharmonies d’un sujet. Nous allons utiliser les différents tests à notre disposition
pour déterminer les systèmes en défaut et décider des corrections.
Les dysharmonies repérées, au plan pariétal, viscéral, crânien nous nous
appliquerons à les normaliser sur une ou plusieurs séances. Nous pourrons ainsi
réduire le déséquilibre des forces qui peuvent engendre la dysmorphose
mandibulaire ou y contribuer si le trouble est combiné à un problème génétique
squelettique. (le diagnostic en stomatologie ou orthodontie est réalisé sur le sujet
avant notre intervention avec une évaluation un an après, voir le protocole pour
enfants avec bénéfice direct)

schéma n°84 (20) la verticale de Barré

Cas 1 : schéma montant. A type de jambe courte, lombalgie, entorse cheville, genou,
hanche, bassin.

Cas 2 : schéma descendant. A type de cervicalgie, clavicule, épaule, traumatisme


crânien ou cervical et leurs séquelles, problèmes oculaire, dysfonctions occlusales.

Cas 3 : schéma mixte.

Cas 4 : schéma d’un individu compensé.

Cas 5 : schéma d’hypertonicité homolatérale. A type d’atteinte centrale ou


vestibulaire, ou encore de whiplash injury, entraînant un syndrome dysharmonieux.

202
2.4.2.1. Enregistrement par photographie numérique

METHODE EXPERIMENTALE : TRAITEMENT DE L’IMAGE PAR LE LOGICIEL


AUTOCAD

Au moment de la mise en page, le logiciel de traitement de texte ne permet pas de


rétablir les informations du logiciel AUTOCAD, en particulier les mesures calculées
par ce logiciel. La finesse des traits permet d’évaluer la précision de cet outil
informatique.

Photo 2

Technique de mesures expérimentales :

Photographies numériques

Traitement par logiciel AUTOCAD

Méthode détaillée en annexe 1 p. 286

203
REMPLACER ICI PAR LA PHOTO AUTOCAD

204
2.5. LA CONSULTATION.

« Quand quelqu’un désire la santé, il faut lui demander s’il est prêt à supprimer les
causes de sa maladie. Alors seulement, est-il possible de l’aider »

HIPPOCRATE

2.5.1. L’occlusion

Par définition l’occlusion dentaire est réalisée lorsque les dents du maxillaire
supérieur et les dents de la mandibule sont au contact.
Lorsque la bouche est desserrée les dents sont en inclusion.

Les dentistes se sont aperçus qu’une action sur les dents pouvait
entraîner des modifications dans le corps, cela modifiait la posture.

L’occlusion est le reflet de tout ce qui se passe dans le corps.

Cela met en évidence l’ ‘’unité fonctionnelle du corps’’.

On s’est aperçu que les dents sont le prolongement de la fibre osseuse du maxillaire
et de la mandibule. Cela explique en parti l’échec des techniques de correction par
les multibagues, après quelques années il y a récidive et parfois cela engendre des
pathologies graves.

Le professeur DELAIRE a fait un travail sur la biomécanique, il a mis au point


l’orthodontie fonctionnelle. En opposition aux techniques des multibagues.
Actuellement on recherche des moyens de changer l’orientation des dents en
modifiant la posture de l’individu.

C’est le but de l’étude pour enfants, mettre en évidence l’action de l’ostéopathie sur
la croissance mandibulaire quand les troubles seront d’ordre fonctionnel, en
modifiant les déséquilibres posturaux ou les dysfonctions crâniennes selon que nous
mettrons en évidence un schéma lésionnel montant ou descendant.

2.5.2. Méthodologie

L’unité fonctionnelle du corps est un des principes fondamentaux qui orientent notre
perception et notre stratégie thérapeutique. Nous devons hiérarchiser les différentes
dysfonctions en fonction de plusieurs critères notamment leur gravité mais aussi leur
chronologie.

Il existe des lésions d’orientation somato viscérales et des lésions d’orientation


viscéro-somatiques.

205
Les lésions pariétales engendrent des stimulations nociceptives par les voies
nerveuses sur les viscères : on parle d’action somato-viscérale. Ex : une lésion
crânienne envoie des stimuli nociceptifs aux dents provoquant une douleur dentaire.

Une lésion viscérale engendre une épine irritative par un nerf aux muscles para-
vertèbraux : dysfonction vertébrale qui peut faire barrage à la propagation de la
lésion viscérale vers les étages supérieurs.

De même un problème de mal-occlusion peut avoir une influence sur le corps.

2.5.2.1. Les influences de la mandibule

(20, 36, 40, 41, 42)

Elle reçoit les influences

Du système crânio-sacré
puisqu’elle appartient à la
sphère postérieure.
Viscérale par la chaîne centrale
et la chaîne antéro-médiane.
Toute dysfonction de la langue
influence la position de la
mandibule.

L’os hyoïde reçoit toutes les


influences :

du pôle métabolique (par le lien


myo-fascial et
diaphragmatiques)
du pôle thoracique ( lien myo-
fascial avec le sternum)
du pôle cervical ( triangle de
LITTLE JOHN)

schéma 85 (20)

Si l’os hyoïde est en lésion il entraînera la mandibule d’un côté ou de l’autre car il est
le point fixe de la mandibule et du groupe occiput-atlas.

Toute lésion de C0 C1 C2 C3 provenant de l’appareil locomoteur va modifier la


fonction mandibulaire. Avant tout travail sur le crâne ou la mandibule il faut vérifier et
harmoniser la charnière cervicale occiput-atlas.

Le plan somato-émotionnel : toutes les relations émotionnelles influencent la


mandibule car les émotions sont fabriquées par les viscères et par le cerveau. (voir le
système limbique au chapitre Société)

206
En effet le système limbique fait l’interface entre le viscère et le cerveau.

Les maxillaires supérieurs sont influencés par le mécanisme crânien, précisément


par la sphère antérieure (du pré-sphénoïde vers l’ethmoïde, le frontal, le maxillaire
supérieur)

Les viscères de la face sont en relation avec le rhinencéphale. Lorsque l’on manipule
une fronto-ethmoïdale on influence le rhinencéphale (cerveau de la survie, odorat….)

La sphéno-basilaire influence le mésencéphale, le tronc cérébral, l’équilibre tonico-


phasique, le système neurovégétatif, le cerveau mammalien, les émotions.

Quand on travaille sur l’occiput (surtout la base) on influence le cervelet.

Quand on travaille la voûte on influence le télencéphale (le cerveau humain)

sur le plan neurovégétatif :

Quand nous travaillons en crânien nous mettrons le patient plutôt en para-


sympathique.
Quand nous travaillons sur les vertèbres nous mettrons le patient plutôt en ortho-
sympathique.

Les muscles de la face sont en relation avec les viscères qui sont eux même en
relation avec les émotions, ainsi toute action sur les muscles du visage aura un écho
émotionnel.

Les muscles oculomoteurs commandent d’abord la mandibule (ATM) puis l’occiput.

Lors de la déglutition la langue se déroule sous le palais en arrière des incisives


supérieures et l’onde se propage en direction des muscles du pharynx supérieur en
avant de l’atlas. (constricteur supérieur et moyen qui servent à fermer la glotte)

L’occiput est commandé par les yeux et l’atlas par la langue on peut déduire la
technique de normalisation occiput-atlas grâce à l’occulo-céphalo-gyrie et à la
déglutition. (technique de V. FRYMANN)

On peut utiliser l’orientation des yeux pour tester: frontaux, malaires, ethmoïde,
sphénoïdes, vomer, palatins, maxillaires supérieurs. Ex

Technique :

On choisit les paramètres en dysfonction,


On met les yeux dans la direction du paramètre en restriction
On positionne la langue dans la direction opposée coincée entre les dents
On demande une déglutition qui réalise la correction.

207
Nous aurons :

Soit un problème dentaire qui engendre une dysfonction crânienne et


de là une influence descendante sacrée.
Soit un problème viscéral avec influence montante vers la mandibule
avec en réaction une malocclusion.

Pour déterminer le sens, chaîne lésionnelle montante ou descendante, on dispose


de deux tests :

Test de flexion assis et debout

schéma n°86 (20)

208
schéma n°87 (81)

Si nous trouvons un problème crânio-sacré : au niveau du crâne nous testerons la


sphéno-basilaire, la sphère antérieure et la sphère postérieure.

Si nous trouvons un problème viscéral : nous testerons cette influence sur le


maxillaire supérieur avec les yeux et la respiration.

Le malaire est la clé de la face.


Il est très important de déverrouiller un malaire chez l’enfant :

Enfant introverti : malaire en rotation interne


Enfant extraverti : malaire en rotation externe.

Libérer la face permet à l’enfant et à l’adulte de retrouver une respiration nasale car
souvent on a une respiration buccale ou mixte, buccale et nasale.

2.5.2.2. La respiration

Le test de la respiration : correspond au stade ombilical, le stade de la naissance. La


respiration se fait en deux temps : inspiration et expiration et c’est en repérant la
qualité et la durée de l’expiration active que l’on peut évaluer l’émotivité du patient.
S’il est émotif l’expiration est courte et sèche, si l’émotion est gérée, le deuxième
temps est long et calme.

Apprécier la maturité du système viscéral buccal :

Normale

faire ouvrir la bouche : à l’inspiration la langue est haute.


Dilatation des narines à l’inspiration,

209
On aura une respiration abdominale(diaphragmatique)
Redressement des courbures vertébrales, elles s’effacent.

Pathologique

Si le patient pince ses narines à l’inspiration c’est pathologique.


Faire ouvrir la bouche : Si à l’inspiration la pointe de la langue avance en arrière des
incisives mandibulaires = respiration buccale.
On aura une respiration claviculaire.
Exagération des courbures.

Test :

Patient assis
Opérateur sur le côté, pose le coude sur les dorsales et la main sous
l’occiput.
On demande une inspiration :

Si la respiration est normale l’occiput monte et la courbure cervicale


s’efface.
Si la respiration est pathologique l’occiput part en post-flexion, il pousse
la main de l’opérateur et la courbure cervicale s’exagère.

2.5.2.3. Tester les diaphragmes

La langue avec le voile du palais est un diaphragme compensatoire de la tente


du cervelet (diaphragme crânien)

Comme le larynx est un diaphragme compensatoire du diaphragme thoraco-


abdominal.

Comme les voûtes plantaires sont un diaphragme compensatoire du diaphragme


pelvien.

La voûte de la main est le diaphragme compensatoire du diaphragme thoracique


supérieur.

Si le diaphragme pelvien est en dysfonction => problème plantaire.


Si le diaphragme thoracique est en dysfonction => problème de larynx.
Si le diaphragme crânien est en dysfonction =>problème de langue et voile du
palais(ex : ronflement)

S’il n’y a pas d’adaptation sur les diaphragmes compensatoires, l’adaptation se fera
sur l’un des pivots :

C2 C3 point pivot qui adapte le diaphragme crânien, la langue et voile du palais

D3 D4 point pivot de la cage thoracique


L2 L3 point pivot crânien/pelvien et Membres Inférieurs

210
D9 D10 point pivot thoracique/abdos et pelvien : centre de la lemniscate
(loi de HEAD)

Le corps peut adapter dans le plan antéro-postérieur et sur l’axe vertical c’est une loi
de bio-mécanique:

Toute force verticale dans le corps se transforme en force longitudinale dans le


crâne.

Toute force verticale dans le crâne devient antéro-postérieure dans le corps.

2.5.3. Techniques.

Une séance d’ostéopathie se doit de commencer par un bilan général classique.


Puis il s’agira de hiérarchiser les dysfonctions après le test crânio-sacré, de
procéder à une investigation dans les domaines viscéraux, pariétal, crânien, du
système locomoteur. Nous choisissons de décrire quelques techniques en rapport
avec la chaîne ostéo-myo-faciale antérieure.

Il faut dégager la base du crâne, réaliser la décompression membraneuse de la base


du crâne et l’expansion de la base avant de réaliser un travail plus spécifique afin
que les forces crâniennes aillent en direction du corps et que les forces du corps
viennent vers le crâne. (35)

Entre crâne et rachis


N°1 Technique de libération du fascia cervical antérieur
Ce fascia recouvre toute la partie antérieure de la région cervicale. Il réalise un pont
de la base du crâne à la partie antérieure de la ceinture scapulaire. Ses différents
points d’attaches s’établissent ainsi : base du crâne, mandibule, os hyoïde,
omoplate, clavicule et sternum.

Ce fascia noue une relation au travers du fascia pré-trachéal avec le péricarde, puis
le diaphragme : il entoure le pharynx, le larynx, la glande thyroïde, forme l’enveloppe
de la carotide ; il participe au drainage lymphatique du cou par un déplacement en
arrière à l’inspiration et en avant à l’expiration. Il constitue le plus souvent le vecteur
d’une force montante de tension qui vient du diaphragme en direction de la
mandibule.

La technique :

- Le sujet est assis face au praticien debout, son corps est fléchi ainsi que sa tête.
- Le praticien dirige ses pouces au-dessus de la clavicule en arrière et en bas, au
niveau externe des insertions des muscles sterno-cléïdo-mastoïdiens.

211
Correction :

Le patient repose alors ses mains sur les épaules du praticien par un mouvement
d’encerclement et laisse tomber lentement sa tête en avant.

L’opérateur rapproche lentement ses pouces pour saisir délicatement le fascia pré-
trachéal, tandis que le malade se redresse lentement tout en conservant le cou en
anté-flexion.

Les phases d’inspiration et d’expiration contrôlées du sujet améliorent l’équilibre et le


relâchement des tensions qui apparaissent sur ce fascia.

Il n’est pas nécessaire de faire pénétrer trop profondément les pouces en arrière de
la clavicule afin de maintenir un certain confort à la technique.

En fin de pratique, le sujet se retrouve complètement redressé, la tête en position


neutre d’anté et post-flexion.

N°2 Technique fonctionnelle de normalisation occiput-atlas-axis par rapport à


la symphyse sphéno-basilaire mandibule-os hyoïde.

C’est une technique décrite par B. DARRAILLANS. (36)

Le but : équilibrer la charnière occiput-atlas-axis en analysant les différents


mouvements de chacune de ses vertèbres les uns par rapport aux autres et
également par rapport à la sphéno-basilaire et à la mandibule.

Cet examen apprécie la relation des forces antéro-postérieures du crâne par rapport
aux forces verticales du corps et inversement.

La technique :

Le sujet est allongé sur le dos, le praticien assis à sa tête.


Le praticien prend l’occiput dans les deux paumes de ses mains jointes, et dépose le
vertex du crâne du patient contre son thorax. Les doigts de l’opérateur viennent se
placer comme suit :
Les majeurs en arrière des apophyses transverses d’axis contrôleront les
mouvements d’axis sous atlas et sous occiput.
Les index sur les apophyses transverses d’atlas. Ils pourront pendant la manœuvre
se déplacer pour contrôler la mandibule ou les temporaux en se posant sur les
apophyses mastoïdes.
Les pouces se poseront sur les grandes ailes du sphénoïde et pourront ainsi avec la
paume des mains contrôler la sphéno-basilaire.

Normalisation :

Nous testerons par une écoute sensorielle, puis par des demandes-réponses, selon
les techniques fonctionnelles, les différentes lésions de la symphyse sphéno-

212
basilaire : flexion, extension, torsion, side-bending rotation, strain latéraux et
verticaux.

De la même façon, l’écoute s ‘établit au niveau de :

Occiput sur atlas : anté post-flexion, latéro-flexion, rotation, glissement latéraux.


Atlas sous occiput, l’atlas sur axis (surtout rotation), l’axis sous atlas, axis sous
occiput.

Il sera important de noter et de normaliser les impressions basilaires pendant cette


technique.
D’une manière générale les principes de correction passent par des étapes
incontournables :

Décoaptation douce d’occiput, d’atlas, d’axis et des ATM.


Equilibration des différents mouvements dans le sens de la diminution des tensions.

En suivant le mécanisme respiratoire thoracique, la correction fonctionnelle se


déroule toujours dans le sens de la lésion ostéopathique, c’est à dire vers les
mouvements qui ont le plus d’aisance. Le praticien suit les changements de
conformations spontanés jusqu’à obtention de la correction.

Chaîne antérieure
Cela nous amène à vérifier les clés sur les fascias antérieurs: malaires, clavicules,
branches pubiennes.

N°3 Test d’os hyoïde par rapport à la langue et la tente du cervelet.

Placement

Une main sous l’occiput, le pouce sur la mastoïde d’un côté, l’index sur l’autre
mastoïde.
L’autre main sous les gonion sur l’os hyoïde.

A l’inspiration crânienne (MRP) les temporaux partent en Rotation externe et


Antérieure pendant que l’os hyoïde monte.
A l’expiration crânienne (MRP) l’os hyoïde doit descendre.

Pathologie :

Le plus souvent l’os hyoïde monte et ne descend pas suffisamment en bilatéral. C’est
une tension des muscles sus hyoïdiens d’origine céphalique.
Si l’os hyoïde reste en bas, c’est une tension sous hyoïdienne qui l’empêche de
monter : la cause sera plutôt viscérale de la région pelvienne ou thyroïdienne ou
thoracique.

213
Correction

Faire tirer la langue entre les dents pendant qu’on maintient l’os hyoïde vers le bas.
On demande une inspiration thoracique sur une inspiration crânienne et à la fin de
cette inspiration on demande une déglutition avec la langue maintenue pincée entre
les dents.

Tester à nouveau

L’os hyoïde doit monter et descendre


Chez le bébé l’os hyoïde est plus haut, il ne descendra à sa position normale que
vers 24 mois.

Si l’os hyoïde ne monte que d’un côté : tirer la langue du côté opposé, faire serrer les
dents et déglutir.

N°4 Technique des manchons

But : Libération de la chaîne centrale

Placement

Le patient est couché


L’opérateur assis sur le côté :
Une main sous les cervicales (de C6 à C1) : point fixe
L’autre main sur le larynx (chaîne antéro-médiane) :
On accompagne les tissus
Céphalique : inspiration on maintient,
Caudal : expiration on relâche
Latéro-flexion Droite : idem
Latéro-flexion Gauche : inspiration on maintient, expiration on relâche.
Rotation droite : idem
Rotation gauche : idem
Point neutre des trois plans avec main antérieure

Idem céphalique/caudal
Latéro-flexion droite et gauche
Rotation droite et gauche
Point neutre dans les trois plans.
Une fois les deux mains positionnées au point neutre : on comprime à l’inspiration et
on relâche à l’expiration.
Ici on a libéré toutes les tensions sur les petits muscles du rachis cervical. Il peut
rester une dysfonction vertébrale que l’on traite spécifiquement.

214
La bouche
N° 5 Libération de la face ou technique des soufflets.
Cette technique a pour but de libérer, d’abord les muscles de la face, puis équilibrer
globalement tous les os de la face en particulier les maxillaires supérieurs par rapport
aux frontaux et par rapport aux malaires (zygoma).

En fin de technique, on travaillera au niveau des sinus maxillaires.

Les indications :

Le professeur DELAIRE précise qu’il est fondamental chez l’enfant d’enlever toutes
les tensions qui peuvent exister au niveau des muscles de la face car ils empêchent
un développement de la croissance. Il est donc important de libérer tout ce massif
facial lors du travail en bouche des enfants, avant de pouvoir travailler les sinus
maxillaires qui, lorsqu’ils seront libérés, permettront une meilleure respiration nasale.
Cette technique est indiquée également chez l’adulte, car les muscles de la face sont
des absorbeurs de stress, à cause de l’innervation sensitive du V2. Dans le cas de
sinusite la correction consiste à comprimer les cavités à l’inspiration et à relâcher à
l’expiration, on réalise ainsi un pompage (ouverture des émonctoires)
Les principes :

La position des doigts de cette technique permet de travailler à la fois sur le plan
myo-fascial, puis sur le plan osseux, puis sur le plan intra-osseux. Il suffira
simplement de modifier la pression appliquée au niveau de ses doigts. D’autre part,
elle permet de respecter la chronologie, équilibration myo-fasciale pour atteindre le
plan osseux, équilibration du plan osseux pour pouvoir travailler l’intra-osseux.

La technique :

- le sujet est allongé sur le dos,


- le praticien à la tête du sujet,
- fulcrum de coude 2/3-1/3.

Les paumes de la main vont se poser de part et d’autre des piliers du frontal, afin de
pouvoir pratiquer un frontal lift ; les doigts se posent d’une manière symétrique sur la
face, sur le frontal, maxillaire et malaire.

Les deux pouces sont sur les bosses frontales, les deux index se posent sur la
branche montante du maxillaire supérieur juste à la limite de l’articulation maxillo-
frontale et ethmoïdale, les deux majeurs se posent à la hauteur de l’articulation
maxillo-malaire, les deux annulaires se posent juste au-dessus de la racine des
canines, sur le maxillaire supérieur, les deux auriculaires vont se replier sous les
malaires. Dans le premier temps myo-fascial, il va y avoir une contraction des
fléchisseurs profonds des doigts, de telle manière que toutes les forces vont
concourir vers l’ethmoïde, en mettant ainsi en tension tous les muscles de la face. A
l’inspiration thoracique, on va contracter ses doigts, en augmentant la tension de ces
muscles de la face, à l’expiration, on va maintenir la tension lors du relâchement de
ce massif fascial.

215
L’effet neurovégétatif est très important ; il sera encore plus important lors du 2ème
temps de la technique où nous allons équilibrer le frontal par rapport aux maxillaires
et par rapport aux malaires ; pour cela, on libère la contraction des muscles profonds
des doigts, on reste à l’écoute du mécanisme respiratoire primaire du frontal par
rapport aux maxillaires et par rapport aux malaires. On analyse les mouvements de
flexion-extension, rotation interne-externe des différents os les uns par rapport aux
autres. En fonction de cette analyse, on va équilibrer la physiologie du mouvement
de chaque os, l’un par rapport à l’autre : maxillaire par rapport au frontal, maxillaire
droit par rapport au maxillaire gauche, maxillaires par rapport aux malaires.

A ce moment de la technique, la pression des doigts est simplement de quelques


grammes (100 gr environ)

A l’inspiration les sinus se remplissent.


A l’expiration les sinus se vident.
Il s’agit de tester les 2 sinus frontaux et les 2 sinus maxillaires, si l’un d’eux ne se
remplit pas correctement il faut traiter les sinus ex : technique ‘’de l’essorage’’
Cela fait on reprend la technique :

La correction consiste à comprimer les cavités à l’inspiration et à relâcher à


l’expiration, ceci produit un pompage des sinus.
Lorsque la physiologie osseuse est en équilibration, on va pouvoir travailler au
niveau intra-osseux pour les os maxillaires supérieurs, avec notamment, le 4, le 3 et
le 2 ; nous pourrons équilibrer la branche montante des maxillaires par rapport à la
branche horizontale des maxillaires, et nous pourrons travailler au niveau de la cavité
sinusale avec le 4.

A ce moment là de la technique, la pression des doigts est beaucoup plus


importante ; elle va de 500gr à 1kg.

N°6 Technique de libération du voile du palais sur une tension de la dure-


mère, compression membraneuse de la symphyse sphéno-basilaire.

C’est une technique décrite par V. FRYMANN.

Les buts : chez les enfants en particulier, nous remarquons que lorsqu’il y a
compression de la sphéno-basilaire, une compression membraneuse, ça entraîne
une tension du voile du palais, avec par la suite des problèmes de rhino-pharynx.
Cette tension du voile du palais empêche un bon drainage des trompes d'Eustache
et une bonne occlusion des voies nasales lors de la déglutition.

D’autre part cette tension empêche la respiration nasale et favorise la respiration


buccale ; à long terme, cette tension va avoir une influence sur la croissance des os
palatins, va empêcher une bonne ouverture en rotation externe des maxillaires
supérieurs et va empêcher un bon développement des sinus maxillaires.

Les indications : tous les enfants qui ont une compression de la symphyse sphéno-
basilaire d’ordre membraneuse, ceux qui ont des problèmes de rhinites ou de rhino-

216
pharynx, ainsi que des problèmes de croissance osseuse de la face et des
problèmes de développement des maxillaires en rotation externe.

Cette technique a des indications chez l’adulte lors de problèmes de rhino-pharynx


avec compression membraneuse du crâne ; chez l’adulte qui a des ronflements avec
apnée respiratoire ainsi que des problèmes de déglutition.

La technique :

Le sujet est allongé sur le dos,


Le praticien sur le côté, en position debout de préférence, il va mettre une main
céphalique avec un fulcrum : 2/3 1/3,
Une main caudale dans la bouche.

La main céphalique va prendre l’occiput avec le n°3 et n°4, en direction des


condyles ; le n°2 et le n°5 se pose sur les apophys es mastoïdes. Cette main caudale
va tirer l’occiput en extension, en emmenant la tête céphalique et va emmener les
temporaux en flexion avec l’appui du 2ème et du 5ème doigt. La mise en extension de
l’occiput et en flexion des temporaux va permettre une mise en tension de la tente du
cervelet.

La main caudale va se positionner en arrière des palatins avec le 3 et le 4 de part et


d’autre du palatin, à la limite du palais dur et du palais mou. Les deux doigts
s ‘écartent vers les maxillaires pour emmener un élément d’ouverture postérieur de la
voûte palatine.

La main caudale va tirer vers le plafond pendant que la main céphalique en


extension. (les 2 forces de traction sont perpendiculaires à 90°)

On va demander au sujet d’inspirer profondément ; a l’inspiration les membranes se


mettent encore plus en tension, ainsi que le voile du palais ; a l’expiration tout va se
relâcher, mais les 2 mains doivent maintenir la traction.

Faire inspirer-expirer de 3 à 5 fois, jusqu’à sentir la libération de ce voile du palais, en


même temps que la libération des tensions membraneuses.

Le test nécessaire, afin de savoir si la libération est de bonne qualité, est de faire
mettre en tension la tente du cervelet avec l’extension de l’occiput et la mise en
flexion des temporaux. A ce moment là, le voile du palais doit rester relâché.

N°7 Libération du plancher de la langue.

Cette technique a été décrite par J. UPLEDGER

Les indications :

C’est une technique qui a pour but de libérer le plancher de la langue afin de
permettre à celle-ci une meilleure déglutition. Cette technique permet aussi la
libération des tensions autour des glandes salivaires, elle permet également

217
d’enlever toutes les tensions myo-fasciales inférieures qui empêchent la croissance
de la branche horizontale de la mandibule.

La technique :

Le sujet est en position assise, le praticien debout sur le côté du sujet.

Deux doigts intra-buccaux, en général l’index et le majeur, vont atteindre le plancher


de la langue à la hauteur du ramu, en glissant le long du bord interne de la
mandibule et deux doigts vont se mettre en regard le long du bord postérieur de la
mandibule. Les deux mains sont donc en opposition et vont glisser du ramu vers la
symphyse mentonnière, en suivant les mouvements d’inspiration comme dans toutes
les techniques myo-faciales :

A l’inspiration il va y avoir une augmentation de la tension,


Donc les doigts vont augmenter la tension et à l’expiration, lorsqu’il y a relâchement,
les doigts maintiennent cette tension.
Précaution :

Cette technique a un effet neurovégétatif important. Il faudra donc être très doux et
prudent.

N°8 Techniques de normalisation des articulations temporo-mandibulaires.


Après le contrôle des clés du corps, symphyse pubienne, clavicules, malaires et os
hyoïde, qui équilibrent les tensions antérieures et postérieures, longitudinales et
transversales, nous pourrons alors nous occuper des deux ATM.
Ajoutons : on décomprime toujours le crâne postérieurement mais il n’est pas dit qu’il
fut décomprimé antérieurement, souvent en décomprimant derrière les tensions vont
devant, et vice-versa.

Muscle masseter :

C’est un muscle très puissant, jusqu’à 600kg de force, on comprend qu’il puisse avoir
un réel effet sur la morphogenèse osseuse.
Ex : un enfant qui a une trop grande tension musculaire de la face peut freiner le
développement osseux pendant sa croissance jusque vers 25 ans.
Mais également cette influence peut se réaliser très tard : le lifting engendre une
modification osseuse.

Muscles de la mastication :

Placement

Le sujet est assis, le praticien debout du côté opposé.

La main céphalique contrôle le temporal : prise à cinq doigts


La main mandibulaire :
Le pouce le long des dents mandibulaires,
L’index et le majeur le long de la branche horizontale,

218
L’annulaire et l’auriculaire sous la branche horizontale.

Correction

Après avoir trouvé un point neutre du temporal, masseter et mandibule, on réalise un


pompage rythmé dans la direction des fibres du muscle en s’aidant de la respiration
du sujet.

Technique du ‘’contracté-relaché’’ de JACOBSON.

Le patient est invité à serrer le pouce du praticien. Le placement différentiel du doigt


sur la surface occlusale des dents permet une action ‘’ciblée’’ sur les divers muscles
concernés.

Chercher la barrière motrice en ouverture(masseter) ou en diduction du côté opposé


(ptérygoïdien externe)
Demander une contraction musculaire isométrique en diduction du côté homolatéral
ou une fermeture contre résistance.
Demander 3 contractions contre résistance : chaque contraction est suivie d’un
relâchement musculaire total et permet un gain d’amplitude articulaire jusqu’à une
nouvelle barrière motrice musculaire.
Déplacer les pouces vers le menton :

- Demander de propulser la mandibule vers l’avant


- A 3 reprises comme précédemment.

N°9 Technique mandibulaire


Placement
Pouce: le long de la partie horizontale de la mandibule
2-3-4 : sous branche horizontale de la mandibule

Action

Mettre en relation réciproque, mandibule droite p/r gauche ( tout le monde a une
mandibule plus mobile que l’autre )
Point neutre
Décomprimer la symphyse mentonnière et nous libérons ainsi V3 et les forces de la
personnalité du patient et favorisons la croissance des branches pour corriger une
rétromandibulie fonctionnelle.

Les forces de la personnalités sont dans les mandibules et dans la symphyse


pubienne. C’est dans les mandibules que les enfants retiennent les émotions.
(Darraillans)
Chez l’enfant, si ce n’est pas possible de décomprimer les deux mandibules, on fera
la technique du plancher de la langue.

219
N° 10 Pour étirer la chaîne antérieure

Placement

Sujet en décubitus ventral


Opérateur : 1 main sous la mandibule, l’autre main sur les dorsales puis sur les
côtes.
But : Action sur les tentions du digastrique.

Action

On tire légèrement sur la mandibule dans l’axe et on teste les vertèbres.


Ensuite on teste les côtes.
On demande inspirer, expirer, sentir le relâchement.
En libérant la chaîne on fait descendre le larynx et on favorise l’équilibration
fonctionnelle mandibulaire.

N°11 Equilibration des trois diaphragmes


Placement

Le sujet est en décubitus dorsal


L’opérateur debout de côté, face au sujet
Une main sous le sacrum
Une main au centre phrénique

Action

Demander une respiration diaphragmatique


A chaque expiration l’opérateur accompagne plus loin, le sacrum se fige, reproduire
sur une dizaine de cycle jusqu’à sentir le sacrum partir en flexion.
La main se déplace sur le petit bassin, travail du diaphragme pelvien, même chose
jusqu’à sentir le diaphragme pelvien à sa parti antérieure qui monte à l’inspiration
primaire.

L’opérateur se déplace à la tête du sujet : faux du cerveau

Une main sous le rachis cervical, pouce-index sur C2


L’autre main deux doigts sous l’angle interne des orbites en direction de l’ethmoïde.
Faire voyager la tête en extention-rotation-inclinaison opposée droite et gauche.
On obtient ici la normalisation de C2.

Une main sur le frontal, l’autre en coupe sous l’occiput.


Alterner compression-relachement.

220
2.6. SOCIETE.

TEMOIGNAGES et ENQUËTES

2.6.1. Le cri d’alarme du professeur Jean-Pierre RELIER (85)

Le 8 et 9 mars 2002, à l’ouverture du 4ème symposium de Toulouse (*) qu’il préside le


professeur Jean-Pierre RELIER, l’un des meilleurs spécialistes de la néonatologie en
France, lance un signal d’alarme « …concernant la naissance en France
certainement mais dans les pays occidentaux en général, sur l’évolution des
conditions de naissance et de l’augmentation dramatique de la prématurité en
France, les pouvoirs public ne s’en préoccupe pas. Les données de l’INSERM sont
formelles. Depuis 1997, la prématurité réaugmente en France, elle est passée de 5,6
à 7,5 %, et surtout le nombre d’enfants de moins de 1000gr devient dramatiquement
effroyable, je dirai à l’heure actuelle, puisque dans le
service de néonatologie que j’ai dirigé pendant trente
ans à Port Royal, autrefois en 1966, lorsque j’y étais
interne on admettait 5 ou 6 enfants de moins de
1000gr, presque tous mourraient, depuis 1997 on en
admet entre 95 et 110 par an de moins de 1000gr, qui
survivent dans 85 % des cas. Dans quelles
conditions ? Là n’est pas la question, d’ailleurs
personne ne la pose. Vous savez que la principale
complication de la prématurité pour un enfant de
moins de 1000gr c’est d’être séparé de leur mère.
C’est pour cela que je me suis permis d’écrire ce livre,
‘’ Adrien ou la colère des bébés’’ initialement je
voulais l’appeler au départ ‘’ la colère des fœtus ‘’ car
on sait à l’heure actuelle que ce n’est pas par hasard
qu’un enfant est né prématuré, que ce n’est pas par
hasard qu’un enfant est mal dans le ventre de sa
mère. J’ai préféré le style du roman car je me suis
aperçu qu’écrire des articles scientifiques, ça ne sert
à rien, cela n’atteint qu’un petit nombre de personnes
alors qu’avec un roman on peut atteindre toute la
population »

Extrait du livre(85) : photo 3

« Quel que soit l’avenir de ces enfants, la prématurité extrême met en péril la qualité
de la vie après la naissance et, à ce titre, ne peut pas être considérée comme « la
réussite » Ainsi ce qui pouvait représenter un exploit technologique…exceptionnel
s’avère être un sujet de préoccupation, sinon un échec de l’homme face à la vie. Le
devoir du médecin, mais surtout celui du couple, est de mener à terme la vie dont ils
sont les auteurs.
Les connaissances actuelles de la physiologie fœtale, tant expérimentales que
cliniques et épidémiologiques, permettent d’affirmer que tout s’organise et se
constitue pendant la vie intra-utérine en fonction sans doute de la puissance

221
génétique mais aussi et surtout de l’environnement au sens complet du terme. Après
la naissance-la prématurité et le retard de croissance - trouvent leurs origines
notamment dans la manière dont la mère et le père vivent le désir d’enfant et la
grossesse. Autrement dit, l’embryon, puis le fœtus, perçoit parfaitement les émotions
de sa mère et leur qualité - qu’elles soient joie, tristesse, stress ; il réagit et grandit en
fonction d’elles. Pour le pédiatre que j’étais, les ‘’relations précoces’’ entre la mère et
l’enfant commençaient à la naissance. Pour le néonatologue et surtout maintenant le
périnatologue que je suis devenu, les ‘’relations précoces’’ mère-enfant commencent
au début de la grossesse physique mais font déjà partie de ce que certains appellent
la grossesse psychique, autrement dit le ‘’désir d’enfant’’ »

• Organisé par l’Académie d’Ostéopathie de France. « l’enfant et le


préadolescent »
• Résumé du rapport 1997 de l’INSERM en annexe.

2.6.2. L’allaitement conformateur naturel crânien.

L’influence de l’activité fonctionnelle des muscles de la mastication, de la déglutition,


de la respiration et de la phonation, est reconnue dans la morphogenèse.

Notre enquête fait apparaître que l’allaitement joue un rôle très important dans les
premiers mois de la vie extra-utérine. (Dr CHANCOLLE A. (18, 19) ) Les muscles vélo-
pharyngo-faciaux participant à la fonction d’allaitement, s’insèrent sur les os à
ossification mixte en rapport avec la base. De même la musculature faciale qui y
participe, s’insère sur des os à ossification entièrement membraneuse dont la
croissance est liée aux fonctions viscérales nombreuses de la face, oculaire,
respiratoire, buccale.
L’activité musculaire intense lors de l’allaitement stimulent et orientent la croissance
des os et des sutures crâniennes au niveau de leurs insertions et particulièrement
celle de la mandibule d’origine mixte (DELAIRE).

Devant la fréquence des problèmes de mal occlusion ceci doit devenir un argument
de tout premier plan dans les conseils délivrés par les membres du corps médical
sollicités ou impliqués dans les différents domaines concernés. Des travaux viennent
mettre en évidence la réduction notable des risques de malocclusion par
l’allaitement :

1998 Une thèse de PALMER B. (77) sur l’allaitement et le développement du palais :


il a étudié 600 crânes pour démontrer l’influence négative du biberon sur le
développement du palais. Sur 210 crânes préhistoriques d’Inde, seulement 2%
montraient une malocclusion. Pour des crânes du 20ème siècle, période où le biberon
s’est développé un pourcentage important d’enfants présentaient une malocclusion.

1991 Une étude de DAVIS D. (39) portant sur 108 bébés. 5 ans après, l’équipe
médicale a recherché d’éventuelles malocclusions. 72% des enfants avaient des
malocclusions de type antéro-postérieur. Sur 49 nourris au biberon, 22,5% avaient
une anomalie en ‘’overjet’’ et seulement 3% des 59 bébés allaités complètement ou
partiellement présentaient ce type de problèmes. Cette étude a montré le rôle de

222
l’allaitement : un facteur de stimulation du développement de la mandibule en
particulier dans le plan antéro-postérieur et comme facteur réduisant de façon
importante les risques de malocclusion.

Nous avons cité de nombreux travaux faisant état de la fréquence des dysfonctions
crâniennes engendrées par l’accouchement. (FRYMANN (92), MAGOUN (69),
SOLANO (92), SUTHERLAND (95), PAYET (78), SEGUIN (90), VAN DRIESSCHE (99))
. Les travaux de DAVIS et PAMER montrent qu’à l’évidence l’allaitement au sein a
une fonction remarquable d’harmonisation naturelle. Tout récemment les conclusions
de la thèse Line K. COTE et Gunn KVIVIK (22, mention spéciale du jury), « Etude sur
l’allaitement et son influence sur le crâne du nourrisson », sont éloquentes « l’activité
musculaire complexe et intense lors de l’allaitement représente alors un stimulus
important pour la croissance de ces os crâniens, qui à leur tour influencent le
développement du crâne entier…l’activité musculaire du processus d’allaitement a
une influence sur les sutures crâniennes, avec une amélioration surtout au niveau de
la face » elles ont sélectionné « 60 nourrissons, 29 en France et 31 en Norvège.
90,3% des sujets norvégiens ont été allaités contre 34,5% en France. 69% se sont
déroulés sous péridurale contre 3,2 en Norvège, ce qui augmente considérablement
la durée de dilatation ». « Ces résultats confirment l’hypothèse avancée par le Dr
Magoun, précisant que la prise de calmants peut prolonger l’accouchement ».

Toujours dans la thèse de COTE et KVIVIK on peut y lire« Aucun déclenchement


artificiel d’accouchement en Norvège contre 30% en France ». Elles ont réalisé un
bilan des dysfonctions crâniennes dans les premiers jours suivant la naissance.
Résultats : « Les bébés évalués en France ont subi un accouchement
systématiquement plus dur que les bébés norvégiens. Ces accouchements plus durs
ont provoqué une augmentation des contraintes au niveau du crâne des nourrissons
français, qui présentaient finalement un nombre plus important de lésions crâniennes
osseuses et de compactions au niveau se la SSB, (synchondrose sphéno-basilaire)
que les bébés norvégiens lors de la première évaluation ».

2.6.3. En milieu scolaire : un témoignage édifiant.

Nous cherchions une méthode de mesures crédible et nous avons


rencontré le Dr GAUJAC qui m’adresse à M Marcel PLA. « Il
travaille beaucoup sur les mesures avec des enfants en milieu
scolaire ».

Témoignage d’un homme à trois ans de la retraite, passionnant,


motivant, toujours entreprenant.
Du dernier Centre d’Education Physique Spécialisée (C.E.P.S.) à
Carcassonne (Aude) 21, rue fédou – 11000 Carcassonne

Interview de M Marcel PLA, professeur d’Education Physique


Spécialisée

Il a 20 ans d’expérience dans le domaine de la posture en milieu


scolaire.

223
‘’L’évolution de 3 ans à 20 ans’’

MP « Mon activité n’a aucune existence dans le programme, vous le savez, l’école
existe surtout au travers d’un programme, aujourd’hui plus que jamais. Je dirai même
plus ils ont un petit peu peur qu’au travers de ce que j’ai fait, sur ce que j’appelle
l’éducation posturale, dans le temps c’était la ‘’gym corrective’’, la ‘’gym de maintien’’
ils ont peur qu’aujourd’hui dans le contexte actuel il y ait une menace de retour en
arrière. Voyez, donc j’ai des difficultés énormes c’est pourquoi moi je me prête à ce
que je fais aujourd’hui avec vous comme je me suis prêté à un tas d’autres choses.
Je prends ma voiture et je m’en vais ou il faut, on m’enferme dans une marginalité
que je refuse parce qu’elle n’existe pas. Tout simplement pour le dire vite, aujourd’hui
vous, vous traitez ces choses là, l’Ecole les ignore royalement et c’est fort dommage.
Mais je parle à un convaincu, je ne vais pas m’étendre.. Je vais vous parler de ce
que j’ai fait..

L’auteur : Quand vous dite « ils craignent un retour en arrière » Que voulez-vous
dire?

MP : Par rapport à l’éducation physique en général, oui je ne vous l’ai pas dit, je suis
professeur d’Education Physique et Sportive et aujourd’hui en éducation physique et
sportive à l’école, au collège, au lycée, on fait de l’apprentissage sportif,
essentiellement, on les prépare à une vie physique, sportive, compétition ou pas, tout
de suite si déjà ils sont dans un club. Avant on faisait de la gym de maintien, de la
gym fonctionnelle
Le Centre d’Education Physique Spécialisé de Carcassonne est l’actualisation des
centres de rééducation physique créés après la deuxième guerre mondiale suite à la
malnutrition, on avait des petits rachitiques, on les aidés sur le plan morphologique.
Et il y a des gens qui ont beaucoup travaillé à Carcassonne et ailleurs sur la structure
somatique et vertébrale. Avant ils faisaient de la gymnastique fonctionnelle, c’était de
la gymnastique qui se faisait sur certaines bases, de la gymnastique suédoise, de la
gymnastique de maintien, à partir de laquelle il y avait des applications dans le
domaine des jeux traditionnels et petit à petit dans le domaine de l’activité sportive
qui a pris de plus en plus d’importance. Maintenant il n’y a de place que pour ça. On
peut dire que depuis 20 ans et même un peu plus parce que
cette tendance était déjà préparée, elle est extrêmement
majoritaire et exclusive, il faut trouver des compétiteurs, les
préparer dès le plus jeune age.

Quand je fais avec le Dr GAUJAC et bien d’autres, parce


que moi je ‘’fais’’ avec des élèves de l’éducation posturale.
Mais ils ont un peu peur, ils disent aujourd’hui cela n’existe
pas. Je leur réponds : nous travaillons avec des sportifs de
haut niveau, nous les aidons parce que nous faisons une
analyse globale à partir de la posture, nous repérons des
problèmes, nous nous donnons les moyens de les corriger
et puis nous réglons par-là même des difficultés qu’ils
rencontrent, aussi bien sur le plan articulaire que
musculaire, nous leur permettons de revenir à la

224
compétition. C’est très délicat, dans tous les cas je suis plus ou moins accepter mais
juste du bout des lèvres, c’est tout.
Mon travail depuis toujours, cela fait quand même 20 ans que fait cela à
Carcassonne, parce que, ailleurs ça n’existe pas. Avant ils existaient partout ces
Centres sur lequel je travaille, ces Centres d’Education Physique Spécialisée, ils les
ont été supprimés partout. C’était une actualisation de ce qui a été créé partout en
France après la 2ème guerre mondiale, qui s’appelait Centre d’Education Physique
suite à la malnutrition. On avait des enfants dénutris, on les aidait sur le plan
morphologique. Et il y a des gens qui ont beaucoup travaillé à Carcassonne et
ailleurs sur la structure somatique et vertébrale.

Institutionnellement ça me fou la vérole, ces imbéciles, j’ai perdu trop de temps


maintenant, je ne suis même pas agressif quand je parle comme ça, vous pouvez
l’écrire, ils m’ont fait perdre beaucoup trop de temps maintenant à trouver le moyen
d’exister, parce que je ne suis pas une école, je ne suis pas un collège, je ne suis
pas un lycée, ce que je fais ne rentre pas dans un ordinateur et après quand ils
voient ce que je fais, même si cela les intéresse, ils me disent que c’est très bien et
après, ils me mettent plein de peaux de bananes entre les pattes, ce qui me fait
perdre énormément de temps, ce qui est dommage.
Donc vous ne saviez pas que mon activité existait, personne ne le sait.

L’auteur : Alors quelle est votre activité ?

MP : A l’origine j’interviens sur les scolaires, j’ai eu, je peu dire des enfants de 3 ans
jusqu’à 80 ans. Parce qu’à côté j’ai repris un groupe d’adultes qui existait déjà, qui
font de la gym d’entretien orientée vers la posture, de l’entretien. Tout ça pour vous
dire que j’ai travaillé avec des élèves d’age scolaire depuis toujours, qui m’étaient
envoyés jusqu’à ce jour par les médecins scolaires parce qu’il y avait une tradition
sur Carcassonne, ça existait et ça se passait bien et il n’y avait pas de raison que
cela disparaisse quand je suis arrivé en 1981. Moi j’étais entreprenant, je le suis
toujours, et puis ça a l’air d’être utile et efficace, ça c’est difficile à démontrer, mais
c’est un fait, ça se sait, Carcassonne est un gros village, 40 000 habitants.

De fil en aiguille, on se rend compte que je ne fais pas de mal, au contraire, qui a des
gamins qui progressent. J’ai plein d’exemples, en voici un parmi tant d’autres : un
jour j’ai la fille d’un médecin qui vient, sa maman me dit « ma fille a une scoliose », je
lui dis « une scoliose ? Ce n’est pas mon job » » « si, si, on sait ce que vous faites,
on a entendu dire que…, on vous fait confiance, on souhaite que vous vous en
occupiez » aujourd’hui cette petite n’a plus de scoliose, elle fait du sport.

De fil en aiguille on me dit « laissez une trace de ce que vous faites » et surtout
aujourd’hui dans le contexte actuel, c’est important, même les médecins scolaires le
reconnaissent, pas tous, passons… nous savons que les problèmes de dos chez
l’écolier, c’est une réalité qui s’amplifie. Il y a des études médicales qui le
montrent, quand on passe au collège et au lycée, on va vite arriver à un pourcentage
de gamins qui souffrent du dos sans pour autant avoir une pathologie avérée. Un
phénomène qui devient aussi important que les adultes qui viennent vous voir.

225
L’auteur : en cabinet nous n’en voyons pas comme avant pourtant les parents le
signalent au médecin traitant « mon enfant n’a pas le dos droit, le médecin nous
conseille de lui faire faire du sport, que l’on verra plus tard »

MP : « ils font du sport, même s’ils sont tordus, ça ne fait rien…passons ça serait un
autre débat….
Je rencontre le Dr GAUJAC, je fais des choses, nous nous connaissons depuis une
dizaine d’années, nous faisons des cassettes vidéo(*) sur l ‘éducation posturale, elles
sont faites, je suis entrain de les retravailler, ça les embête, qu’es ce que l'on en
fait ? C’est un bébé presque un peu empoisonné, ça intéresse des gens, elles ont
été vues à Paris, je passe sur les détails, au Centre National d’Etudes
Pédagogiques : commentaire : « oui c’est bien, mais il y en a trois, faites-en une avec
les trois et on va les diffuser » mais ils ne sont pas clairs, enfin passons….

Je n’oublie pas votre problème de mesures, je ne l’ai pas perdu de vue.


J’organise des séances de gym pour le dos, d’éducation posturale, mais ce n’est pas
suffisant, il y a des gens me disent « et le cartable, et comment ils sont assis ? » Il
faut peut-être aller plus loin, alors j’ai monté une étude importante, à ce jour, à mon
initiative il y a 10 classes à Carcassonne qui sont équipées de matériels de bureau
ergonomique, c’est exceptionnel, vous en avez entendu parlé de ce matériel? Ce
n’est plus des sièges et des plans de travail horizontaux, d’accord ? Ce matériel est
adaptable à la taille de l’élève, d’abord et ensuite réglable sur différents paramètres.

Et là on a mis au point un protocole avec le Dr GAUJAC, il y a une convention signée


avec l’inspecteur d’Académie, c’est clair, j’ai commencé à prendre des mesures au
laser, je peu vous en parler mais et je les ai abandonnées, parce que cela prenait
trop de temps et pour un tas de raisons et là je poursuis cette étude avec un autre
outil d’évaluation, les plates-formes de stabilométrie. Là je me laisse un peu faire,
quand j’abandonne mes mesures au laser et que je passe en stabilométrie, parce
que ça coûte cher j’ai été amené à chercher de l’argent car à l’Education Nationale
quand on demande de l’argent, on connaît la réponse d’office: 0.
J’ai été amené à chercher des partenaires ou je pouvais. Les fabricants, pas grand
chose, les mutuelles un peu, la CPAM un petit peu mais cela
ne va pas très loin. Avec le Dr GAUJAC nous avons réussi à
nous faire prêter les plates-formes par la faculté de
Médecine de Toulouse qui se chargera de traiter les
données, car je n’ai pas le temps ni la compétence pour le
faire moi-même. Je vais moi-même chercher le matériel à
Toulouse avec ma voiture, il y en a pour plus de 100 000Fs
et j’assure et j’assume ».

La technique de mesure en stabilométrie :

« En stabilométrie on a deux types de mesures en statique


et en dynamique, puis yeux ouverts puis yeux fermés pour
les deux, à Toulouse ils exploitent les enregistrements
réalisés en comparant les types de classe à un an
d’intervalle. Une classe témoin (V) qui ne fait rien, sans
matériel ergonomique et sans gym posturale, une classe (W)
avec du matériel ergonomique sans éducation posturale,

226
une classe (X) avec matériel ergonomique et éducation posturale avec moi, une
quatrième classe(Y) avec un autre type de matériel ergonomique sans éducation
posturale et enfin une cinquième classe (Z) avec le matériel ergonomique plus
éducation posturale.

Avec le laser, rien que pour recueillir les données cela prend un temps fou. Je suis
des centaines d’élèves Il y a eu un débat l’an dernier avec les médecins de
Toulouse, ils sont un peu liés avec le fabricant qui a intérêt à faire valider son
procédé de plate-forme. Mais notre système au laser est valable, nous y croyons,
c’est dommage que nous ne puissions pas poursuivre. Voilà comment nous avons
procédé.

La technique de mesure au laser :

Pendant quelques week-ends et soirées nous avons mis au point notre technique de
mesure. Nous avions bricolé un laser d’agent immobilier sur une rampe d’UV
d’esthéticienne qui permet un déplacement vertical à commande électrique plus un
chariot qui permet le déplacement horizontal et avec un petit programme bricolé sur
EXEL avec un ingénieur en ''bio-méca'', nous avions une valeur sur l’horizontalité des
ceintures et des torsions, la ligne fessière, avec des points de référence postérieurs
nous obtenions les flèches en faisant les différences etc. Avec ce système on a
sélectionné trois classes d’élèves pour comparer les valeurs dans le temps en
répétant les campagnes de mesures sur deux ou trois ans. A l’heure actuelle nous
avons enregistré plus de 200 élèves.

D’ailleurs un jeune chirurgien dentiste a fait une thèse avec notre procédé. Si non
pour vous il faudrait améliorer le système pour que les mesures soient plus
rapides…..

Nous résumons notre projet à Marcel PLA et voici son commentaire :

Votre difficulté, je l’ai rencontré, évidemment, aujourd’hui, je peu vous dire, j’ai eu
bien des difficultés aussi, j’y ai laissé des plumes à tous les points de vue, il y a une
solution, vous êtes en grande difficulté parce que vous voulez prendre des radios sur
quelqu’un qui va bien et qui n’a pas besoin de radios. Par contre moi je sais que
vous pouvez passer à côté, je sais que vous pouvez passer à côté parce que je l’ai
fait, je l’ai fait, je suis entrain de terminer, ça n’a rien à voir avec notre propos mais
cela fait parti du ‘’pakeg’’ de toute la collaboration que nous avons mise en place
avec GOJAC. Il y a donc un ingénieur en bio-mécanique de l’INSERM avec lequel il
travaille depuis longtemps qui, un jour en discutant, dit «j’aimerai faire ça » « je peu
essayer de t’aider » Il s’occupe du laboratoire d’analyse de la marche au CHU à
PURPAN et ils interviennent sur des gens qui ont des difficultés d’acquisition de la
marche, quel que soit l’age, ils ne savent pas comment évolue la marche chez le
sujet normal de la naissance à l’age adulte, ça c’est une étude qui est entrain de ce
terminer à Carcassonne, avec des élèves de Carcassonne, parce que j’ai bien voulu
y contribuer. Moi si vous voulez, c’est très simple. Je l’ai aidé à mettre noir sur blanc
une convention, à ce qu’un inspecteur d’Académie appose son paraphe à la fin et
dise oui pour que cet individu là, PLA, cet individu biscornu, aille chercher dans les
écoles maternelles, dans les écoles primaires, les collèges, les lycées pour que de
trois ans à dix sept ans, on fasse cette analyse des paramètres biomécanique de la

227
marche chez le sujet normal. Si je vous en parle, c’est pour vous dire que, entre le
moment ou l’Inspecteur d’Académie de l’Aude a signé cette convention et le moment
ou on a pu commencer à la réaliser. Restez assis, il s’est passé ? »

L’auteur : « trois mois »

MP : « trois ans, il s’est passé trois ans, et on s’est heurté à ce problème et peut-être
nous avons ouvert une porte, parce que nous avons dégoupillé tous les barrages.
Comment vous allez y arriver, je n'en sais rien, vous pouvez y arriver. Mais encore
une fois c’est le parcours du combattant, pour que vous ayez toutes les autorisations
administratives indispensables et ensuite pour que vous trouviez le public, parce que
nous, nous avons eu des surprises, avec l’ingénieur de Toulouse. Nous sommes
allés dans les écoles, avec un vidéo projecteur, nous avons présenté le projet aux
parents d’élève, nous leur avons dit voilà : « Nous avons monté cette étude avec
toutes les autorisations administratives de l’Inspection d’Académie, du ministère de la
santé, de la médecine scolaire.

« Que vont-ils faire ? De quoi s’agit-il ? ».

Nous leur avons présenté un consentement pour les familles, une note
d’information.

« Mon enfant ? Aller à l’hôpital ?, mais il n’est pas malade, et puis à l’hôpital, avec
tout ce qui se passe, il reviendra peut-être malade avec tout ce qui se passe
aujourd’hui »

Nous avons eu des commentaires….


A ce jour il y a 400 élèves de trois ans à dix sept ans qui ont été étudiés à Toulouse,
on a encore quelques voyage à faire et puis c’est terminé, tout est engrangé. On va
pouvoir enfin dire, bon, attendez, un gamin, à huit ans, présente t’elle antétorsion du
fémur ? Ce n’est pas un problème, nous savons que cela va évoluer comme ça,
laissé le tranquille. C’est pour ça que moi je vous dis que vous devez y arriver,
M BOURNET, vous allez apporter un élément »

L’auteur : « une pierre à l’édifice »

MP : « Et quelqu’un l’utilisera peut-être dans un sens que vous n’imaginez pas


aujourd’hui, mais il le fera, il faut absolument y arriver. Après le problème, c’est de
bien préciser le protocole. Première chose votre fil à plomb…, il faut partir d’une base
qui sera toujours la même, vous observez le gamin à partir de cette base. Ses pieds
sont toujours calés avec un butoir postérieur, ensuite vous donnez une ouverture
physiologique au niveau des pieds, vous la connaissez. Mais par contre et c’est à
vous de répondre, es que vous placez les sujets talons serrés ? Avec ce que je viens
de vous raconter, le collègue m’a dit : « compte tenu de certains genoux valgus, si tu
obliges un gamin à avoir les pieds serrés, tu le mets en torsion. A partir de tel repère
au sol, les talons sont séparés de tant de cm et l’ouverture des pieds est à 30°, vous
êtes d’accord, c’est l’ouverture physiologique. Et après qu’es que vous faites,
comment vous le mesurez ? Moi je vous ai dit ce que j’ai fait, je peux vous dire
maintenant ce que vous pouvez faire avec 150 à 200 000 FS. OUI, OUI, moi un jour
j’y ai cru au Père Noël, et j’ai dit tu vas y arriver, j’ai fait des choses pour, et là

228
aujourd’hui, je suis (sifflement), je me dis que ça, je ne le ferai pas. Mais enfin
pourquoi quelqu’un ne le ferez pas. Il y a un système, une boîte qui s’appelle
''biomécanix'', en France, qui a des succursales en Europe qui a un système qui vous
permet d’avoir un flash à l’instant T, d’un certain nombre de points, vous en avez six
ou vous en avez 12. C’est une affaire d’argent, d’euros. Il a un an et demi, je pensais
que j’allais y arriver.

Il faut trouver des partenaires, car là, vous avez quelque chose que personne ne
vous contestera scientifiquement, alors que maintenant votre truc, c’est pas mal,
mais il y a mieux à faire.
Quand l’ingénieur m’a dit ça, j’ai fait venir BIOMECA, j’ai réuni des personnes et je
leur ai dit, si vous mettez 50 000fs chacun on y arrive, on le fait. »

L’auteur : mais votre système de mesures, bricolé au laser ?

MP : ce n’est pas assez rigoureux, le but d’une thèse, c’est quand même un jour,
d’être une base de données scientifiquement crédible et reconnue, d’accord ? , Moi
j’allais avec ma publication qui aurait été cosigné du Dr GAUJAC, du Professeur du
CHU de Toulouse, et puis les spécialistes auraient dit « voyons le protocole : Ces
trucs et ces machins, bon ça va quoi, c’est clair, ça peut indiquer des tendances et
puis c’est tout. OH! C’est un casse tête, un casse tête, je ne sais pas moi, vous avez
trois mois, c’est cours et c’est long, toujours, le temps c’est relatif. Ce que je veux
vous dire c’est que c’est extrêmement important. Que vous décidiez, voilà, les
mesures je les fais comme ça, mais je sais qu’au départ elles sont critiquables, mais
je les fais toujours comme ça, et ça, ce n’est pas critiquable, d’accord ?

Moi je crois que les problèmes que nous avons aujourd’hui, c’est un peu comme ce
sur quoi vous êtes entrain de travailler, des influences venant du haut, des influences
venant du bas, l’incidence de l’un sur l’autre, nous ne savons pas trop ce qui se
passe. Je suis désolé, mais les plateformes, on vous vend un logiciel avec, donc
c’est encore une histoire de monnaie, un jour vous allez vous équiper peut-être, je
vous le souhaite, quand vous aurez lancé votre cabinet, quand cela marchera bien ;
mais votre impact la-dessus dans le diagnostic, dans la prise de décision, dans le
traitement du machin, et dans l’action, ça vous échappe, ça vous échappe, j’ai vu 2
ou 3 plateformes, je connais des gens comme vous à Carcassonne et à Toulouse, et
on a discuté. Et puis j’ai vu telle plateforme, j’en ai vu telle autre, bon je suis désolé,
mais je passe sur la plateforme éventuellement moi, Marcel PLAT, et puis on
m’analyse, on me dit « vous êtes comme ci, vous êtes comme ça et je vous sors ça »
je ne sais pas si cela va contribuer à faire avancer le truc….
Alors que vous, quelle que soit la théorie, évolutionniste ou pas, vous allez montrer
quelque chose, vous allez dire aujourd’hui en 2001, 20 sujets prognathes, 20 sujets
rétrognathes, voilà ce qui se passe.

L’auteur : Ce qui m’intéresse aussi, c’est de distinguer les chaînes montantes ou


descendantes, nous le faisons par des tests qui ne sont pas prouvés
scientifiquement, s’ils discutent ma façon de prendre des mesures, ils vont aussi
discuter mes tests et mon interprétation.

MP : Je dirai, faites-en le deuil de ça, vous êtes entrain d’ouvrir un sillon, il y a


quelques années, ceux qui s’aventuraient à parler de chaînes montantes et

229
descendantes, on les regardait avec des yeux exorbités, c’est rentré dans les meurs,
vous continuez, vous avez quand même une chose comme moi, qui est plus forte
que tout, si vous croyez à quelque chose, c’est parce que vous l’avez vérifié, vous le
vérifiez tous les jours, certains jours vous n’êtes pas sûr de votre coup, « aujourd’hui
j’ai fait ça, ce n’est peut-être pas ça qu’il fallait faire, il fallait peut-être faire le
contraire, ce qui vous permet de croire à ce que vous faites alors que les autres. Je
suis désolé, mais je me bagarre avec eux, je suis prés à croire à ce que je fais, ça
repose sur des théories, et les théories on les remet en cause, faites, faites, ne vous
inquiétez pas trop la-dessus, il y a des choses qui commencent à être un petit peu
admises.

Je crois à la mesure, c’est fiable, si vous avez la stabilométrie, vous avez un examen
reconnu. Avec ça, vous approchez le début d’une réponse. Il faudrait que nous nous
revoyions, je vous amènerai les cassettes vidéo, vous me direz ce que vous en
pensez, nous faisons les choses pour échanger. Votre affaire, c’est le début d’une
aventure, c’est très important, l’intérêt après c’est ce que les gens ont trouvé
d’intéressant ou de pas intéressant, cela va vous ouvrir à des domaines que vous
n’imaginez pas aujourd’hui, ça c’est clair.

Aujourd’hui c’est très important, on s’étonne d’avoir des gamins qui sont fatigués, qui
ne sont pas performant en classe, on n’a pas traité les choses élémentaires,
l’éclairage, les bureaux, les sièges. Pourquoi se tiennent-ils mal ? Il y a des choses
complètement aberrantes, si vous saviez. Vous savez qu’il y a une approche
écologique de la station assise ? Le gamin sur un siège traditionnel est libre de
mettre un pied sous les fesses, de s’appuyer sur le radiateur qui est prés de lui,
n’importe quoi. Il n’y a rien qui ne soit établi de façon sérieuse. Avant, les pupitres
étaient inclinés et un jour au début du 20ème siècle, dans le cadre d’une commission
scientifique c’est un médecin orthopédiste allemand qui a dit : quand on est assis, il
fallait avoir les chevilles à 90°, les genoux à 90° , les hanches à 90° pour lire ou
écrire. Alors on a supprimé les pupitres inclinés. Une aberration….. »

* M Marcel PLA nous offre les trois cassettes vidéo :

sujet traité : ‘’une action éducative en réponse au mal au dos’’ :

Cassette vidéo n°1 L’EXAMEN POSTURAL

Sous titre : Observer – Mesurer – Comprendre pour agir plus efficacement.

Objectif : se donner les moyens de prendre en compte et de comprendre le


déséquilibre postural par :
- l’observation méthodique du déséquilibre.
- Le bilan des tensions musculaires, cause du déséquilibre postural.
- La recherche de l’origine de ces tensions dans la globalité fonctionnelle du
sujet.
Durée : 12 m/n

Cassette vidéo n° 2 EDUCATION POSTURALE 1ère partie

Sous titre : Se mobiliser – Savoir – Agir

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Objectif : S’investir dans une action d’éducation pour la santé par :
- La mise en œuvre d’une prise de conscience et d’une action collective.
- Un renouvellement des savoirs et des comportements.
- Une prise en compte d’un changement en profondeur des objectifs sanitaires
dans les programmes et le projet de l’école.
Durés : 16 m/n

Cassette vidéo n°3 EDUCATION POSTURALE 2ème partie

Sous titre : un travail d’équipe pour une action cohérente et efficace, son évaluation.

Objectif : Connaître et intervenir sur l’origine du déséquilibre postural par :


- L’examen des tensions musculaires et leur mise en relation avec une
éventuelle pathologie.
- Le traitement spécialisé de la pathologie et l’intervention spécifique en
éducation posturale.
- L’évaluation des résultats.

Conception :
Marcel PLA, professeur E.P.S.
Jacques GAUJAC chirurgien dentiste
Une production :
Centre d’Education Physique Spécialisée de Carcassonne.
Réalisation :
Jean-Paul THERBY
Service Ingénierie éducative CDDP Aude.
Durée ; 15 m/n
Chaque boîte de rangement contient en plus une documentation sur papier sur la
méthodologie de haut niveau, très riche en information.

2.6.4. Le dénominateur commun.

Une fois de plus les principes holistiques de l’ostéopathie rapprochent des


phénomènes qui, au premier abord seraient sans rapport pour les sciences
fondamentales.

En effet nous ne sommes pas hors sujet.

Au chapitre ‘La consultation’’ nous avons expliqué comment le concept


ostéopathique crânien permettait aux ostéopathes d’accéder au domaine somato-
émotionnel.

1) De même que les techniques ostéopathique sur la sphéno-basilaire interviennent


sur le système voisin limbique (cingulaire) donc sur l’émotion, de même un conflit
dans le système de régulation de la contraction crânio-faciale peut engendrer des
dérèglements liés aux fonctions du système limbique et des noyaux du septum :

«.. l’aire cingulaire est apparue à PAPEZ comme le lieu où s’établit de façon
privilégiée l’ensemble des mécanismes dont la traduction est justement appelée
émotion….

231
Ajoutons que l’écorce cingulaire est un mésocortex c’est à dire un mélange d’iso et
d’allortex, ce qui signifie fonctionnellement l’association de phénomènes de
conscience et de comportement instinctif. »

A propos des noyaux du septum lié au système limbique «… mettent en branle des
mécanismes complexes, moteurs et végétatifs qui s’expriment par des phénomènes
de comportement souvent émotifs, parfois agressifs, parfois de soumission, surtout
visibles au cours de la vie générique et de l’activité sexuelle, assurant encore à
l’individu sa protection, et son existence par la recherche d’une alimentation
adéquate et à l’espèce sa perpétuation et sa propagation »
A. DELMAS, Voies et centres nerveux, Masson.

Pour ces raisons un conflit dans cette région, qu’il soit nommé variation par les
darwiniens, mutation par certains non-darwiniens, aura pour conséquence une
perturbation dans la dynamique de flexion sphénoïdale et donc sur la morphogenèse
du crâne et de la face (70% des enfants)
Mais également et conjointement ce même conflit peut engendrer : angoisses
existentielles (x%), agressivité (y %), boulimie (z%), anorexie (t%), suicide (u%), et à
distance dans la sphère pelvienne : hypofécondité (v%), stérilité (s%), prématurité
(r%) toutes réactions ou stimulations qui, de prés ou à distance, peuvent être liées à
une perturbation des fonctions du système cingulaire et des noyaux du septum
voisins.

D’après le raisonnement et la méthodologie ostéopathique, il y a de fortes


présomptions que dans les statistiques de l’I.N.S.E.R.M., la part des troubles
pour lesquels les experts n’ont pas trouvé de causes, pourrait être mise en
relation avec certains troubles crânio-dento-faciaux repérés par l’U.F.S.B.D.
Cette part est environ de 10 à 15%.

schéma n°88 système limbique (Delmas, Voies et centres nerveux, Masson.)

232
schéma n°89 le noyau du septum (Delmas, Voies et centres nerveux, Masson.)

tableau n° 2 statistiques INSERM, dramatique évol ution pour les 15-25 ans

233
DISCUSSION

« Plus la science perd ses illusions d’universalité et d’objectivité et plus elle devient
puissante ; plus les sciences dures refusent aux autres savoirs le caractère
scientifique et plus ceux-ci leur empruntent leurs méthodes… Entre savoir et
sagesse, la science oscille ; c’est en se mettant en cause qu’elle peut récupérer une
conscience perdue. »
Alain REY, linguiste.

LES QUESTIONS :

1] Quelles peuvent être les causes du pourcentage élevé des dysmorphoses crânio-
dento-faciales repérées chez les enfants en France au vingtième siècle?

2] Ce phénomène est-il national ou international ?

3] De quels moyens disposons-nous en ostéopathie pour évaluer, diagnostiquer et


mesurer les conséquences de ces dysmorphoses d’abord sur les fonctions locales
cérébrales ensuite, à distance, sur le bassin ou siègent les fonctions de la
reproduction. La méthodologie ostéopathique.

4] Les troubles de la morphogenèse crânienne ne peuvent pas être isolés. Quelles


peuvent être les conséquences locales ou à distance sur la santé ? Quels sont nos
arguments d’un point de vue ostéopathique ? L’ostéopathie étant une discipline en
voie de reconnaissance, à la lumière de nos résultats quel rôle l’ostéopathie peut-elle
être amenée à jouer au plan médical, épidémiologique et social ?

5] Dans quel cadre juridique pourra-t-on mener une recherche ?

LES REPONSES :

1] Quelles peuvent être les causes du pourcentage élevé des dysmorphoses crânio-
dento-faciales repérées chez les enfants en France au vingtième siècle?

 S'agit’il d’une ‘’mutation’’ de l’espèce humaine ou de ‘’variations’’ sans


conséquences ?

Notre enquête nous a permis d’avoir une vision d’ensemble des principaux facteurs
pouvant générer une mutation des espèces. En ce qui concerne les primates nous
sommes de l’avis de Jean-Claude Ameisen (2). Comme il le souligne dans son livre
sur le suicide cellulaire ‘’la Sculpture du vivant’’, un organe aussi complexe que l’œil
n’a pas été conçu pour voir. Contrairement à ce que l’on pensait avant que ne
s’impose la théorie de l’évolution, la fonction ne crée pas l’organe. « Aujourd’hui,
nous pensons, écrit-il, que chaque incarnation nouvelle du vivant est née de la
survenue aléatoire et accidentelle de modifications génétiques. Que certaines de ces
modifications ont favorisé, un jour, par hasard, dans un environnement particulier
l’émergence de nouveaux organes ».

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A la lumière des travaux dont nous avons pris connaissance il en va des yeux qui
n’ont pas été créés pour voir comme des plumes qui ne sont pas apparues, au
départ, sur des animaux volants. Les plumes ont été sélectionnées secondairement
pour le vol des oiseaux. De même les pattes avec des doigts ne sont pas apparues
sur des animaux aquatiques pour sortir de l’eau, cet élément a trouvé une utilisation
qui favorisait l’évolution vers la terre ferme, il a donc été sélectionné secondairement
parce qu’il était adapté à ce nouveau milieu. Ces configurations anatomiques ont
émergé peu à peu et se sont propagées lorsqu’elles procuraient certains avantages
aux individus qui en étaient pourvus.

Certains évolutionnistes NON-darwiniens pensent que le fort pourcentage de


troubles de la croissance crânio-dento-faciale serait le signe d’une mutation de
l’Homo sapiens en cours depuis le Moyen Age.

Pour les darwiniens il s’agit de variations qui ne seront pas soumises spécifiquement
aux principes de la sélection naturelle :
o La compétition dans nos villes pour les ressources et la survie ne
verra pas les grands tuer les petits.
o La compétition sexuelle entre homme et femme ne favorisera pas
spécialement les grands par rapport aux petits, ceux qui n’ont plus de dents
de sagesse par rapport à ceux qui en possèdent, ceux qui possèdent un
cinquième orteil court par rapport à ceux qui l’ont plus long.

Nous sommes en présence d’un phénomène culturel.

A la lumière de nos investigations, plutôt que d’une mutation ou de variations


naturelles d’ordre génétique, nous sommes en présence d’un phénomène
culturel : des troubles fonctionnels liés à l’évolution des comportements
alimentaires dès la naissance aggravés, depuis une vingtaine d’années, en
France en particulier, par une orientation toujours plus marquée vers un
interventionnisme obstétrical traumatisant pour les nourrissons.

Nous en parlons en connaissance de cause pour avoir pratiqué cinq ans la


kinesthésiologie avec des groupes de parents, dans une équipe pluridisciplinaire à
l’initiative du Dr TOURNE. Durant toute sa carrière obstétricale il a proposé aux
futurs parents de « s’investir » dans une « préparation psychoprophylactique des
couples à la naissance », une façon de préparer en conscience la ‘’naissance’’ de
l’enfant, une façon de renforcer le lien familial dans l’intérêt de l’enfant et du couple.

Il ne pratiquait ni la péridurale ni les déclenchements artificiels et réduisait


l’instrumentalisation au strictement indispensable, préférant soulager la parturiente
pendant l’accouchement en facilitant avec ses mains l’adaptation des tissus, du
périnée et la progression de l’enfant. Le déroulement de la préparation dans sa
chronologie avant et après la naissance, permettait l’intervention spécifique de
sages-femmes, de kinésithérapeutes (en kinesthésiologie), d’une pédiatre. Les
professionnels se réunissaient également régulièrement et cheminaient avec la
participation d’un psychanalyste et d’une psychologue.

235
La mère :
Du point de vue de la mère l’ ‘’anesthésie partielle’’ réduit artificiellement les
sensations et les angoisses. Nous sommes ici dans un contexte sécuritaire
d’assistanat inopportun et commercial par conditionnement médiatique qui soustrait
les parturientes :

 A une démarche salutaire individuelle et en couple sur le projet d’enfant.


 A une véritable prise de conscience du fonctionnement de son corps.
 A une pause, une parenthèse dans la vie trépidante de notre société ou le
projet d’enfant passe par les critères de productivité : la meilleure qualité au
moindre coût, en temps et en argent. Un projet d’enfant ou l’engagement
personnel, moral et physique sera réduit au strict minimum pour retrouver au
plus vite le statut de femme disponible pour l’activité professionnelle. (85)
 A une information qui balaye les préjugés et la désinformation sur l’allaitement
(97). Les modifications physiologiques du sein sont temporaires, c’est le
sevrage brutal engendré par la prise d’hormones qui sera préjudiciable au
sein.
Le père :
Il s’agissait bien d’une préparation des ‘’couples’’ parce qu’elle informe aussi les
hommes : une prise de conscience est parfois nécessaire, ils y apprennent que
l’arrivé de l’enfant ne leur fait pas perdre dans les rôles de couple le statut d’amant,
qu’une place équitable au statut de père est disponible.

C‘est à la mère de ‘’présenter’’ l’enfant à son père, c’est son rôle, il doit être
nommé en tant que tel et le plutôt possible. Cela sera bénéfique pour chacun des
membres, on a vu des mères possessives négliger la part du père et à l’inverse
des maris à l’immaturité peu favorable au rôle de père.

C’est aussi le rôle de l’ostéopathe d’inviter le couple à la première consultation


car il conviendra notamment de favoriser cette prise de conscience de la place
respective de chacun des membres de la famille. Elle est très salutaire pour
l’équilibre de tous et fondamentale pour la santé de l’enfant.

Le facteur aggravant :

Dans l’indifférence générale les péridurales et les déclenchements artificiels


durcissent trop fréquemment les contractions utérines qui influent sur le fœtus après
la perte du liquide amniotique. Cela augmente l’usage traumatisant des forceps et
des ventouses pour le crâne malléable de l’enfant à naître. La longue expérience
clinique de nos interlocuteurs et les enquêtes le confirment :

Notre rencontre à Montréal en juin 2002 avec le Dr Viola Frymann sera déterminante.

 Les travaux du Dr Viola FRYMANN (U.S.A.) ont toujours mis en avant la


fréquence des traumatismes crâniens du fœtus lors des accouchements et
le rôle primordial de la mastication pendant la croissance sur le
développement crânien des enfants. De leur comportement alimentaire
dépendra leur santé ultérieure. En juin 2002 nous avons participé à son
séminaire d’une semaine. Dans chacune de ses consultations, nous avons
pu apprécier, le temps qu’elle consacre à susciter une prise de conscience

236
chez les parents. Elle répond sans hésitation à notre question : une cause
majeure des mal-occlusions c’est la trop faible stimulation des muscles
masticateurs sur le développement des structures.

 En décembre 2002 nous avons rencontré le Dr CHANCHOLLE (FR). Ces


travaux mettent en évidence l’avantage de l’allaitement sur le biberon. La
succion au sein favorise la croissance osseuse car elle induit une
stimulation musculaire et l’élargissement du palais par la dépression
qu’elle engendre sous le palais. Lors de la succion au biberon le
comportement musculaire est différent, la stimulation est beaucoup moins
forte.

 « Le septo-vomer, incapable à lui seul de refouler vers le bas la voûte


palatine, s’incurve et se dévie. La croissance des fosses nasales est
amoindrie. La voûte palatine reste ogivale, et ne contribue pas à la
croissance des arcades dentaires. Dans cette cavité buccale déformée, la
langue ne trouve pas ses appuis normaux et devient dyspraxique…

Les lèvres ne sont jamais étanches sur la tétine au niveau des


commissures labiales, la tétine toujours trop trouée laisse le lait inonder la
cavité buccale, accélère la déglutition et interdit toute pause pendant la
prise du biberon. Le pire arrive vers 3- 4 mois avec les premières bouillies
données à la cuillère : supprimant tout effort musculaire, ne permettant pas
à la mastication de s’installer normalement…

La dépression intra-buccale participe à la croissance faciale. Il n’y a pas de


centre de croissance autonome au niveau de la tête, à l’exception de la
base crânienne (chondro-crâne, croissance enchondrale spontanée) et le
septo-vomer nasal. Le reste de la face et du crâne ne grandit que
passivement, suivant les incitations extra-osseuses : le cerveau expanse la
voûte crânienne, l’œil l’orbite, les tractions musculaires intra et péri-
buccales le maxillaire et la mandibule, les turbulences aériennes les fosses
nasales : ce sont les matrices fonctionnelles de Möss…

La tétée au sein assure la coordination motrice, condition première de


l’équilibre du corps » Dr Chancholle, Dossiers de l’allaitement n°33, 1997.

Le Dr Chancholle nous a raconté une anecdote à propos du lancement du


biberon au 20ème siècle.
« C’est à la rencontre d’intérêt entre Bismarck et Nestlé que l’on doit la
désastreuse percée du biberon. En effet Bismarck avait besoin d’enfants
pour faire des soldats et de femmes exemptées de l’allaitement pour
travailler au champ ou à l’usine pendant que les hommes étaient employés
à faire la guerre. Nestlé (Sté, 1867) mis au point le biberon et le lait
maternisé et s’enrichit en les promouvant avec la compromission de
l’Etat »

 Les travaux du Dr DESHAYES révèlent que les causes d’un grand nombre
de dysmorphoses crânio-dento-faciale doivent être recherchées avant six
ans.

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 Les travaux de Line COTE et Gunn KVIVIK (22)(ostéopathes) confirment
l’influence néfaste de l’alimentation au biberon sur la symphyse sphéno-
basilaire. Elles montrent également que ce facteur est aggravé par
l’interventionnisme obstétrical avec la péridurale qui allonge le temps de
l’accouchement, retarde la délivrance. D’autre part les déclenchements
artificiels des accouchements perturbent le travail de l’utérus. Ces
méthodes engendrent des dysfonctions crâniennes importantes.

Ce n’est pas un hasard si c’est au cours du 20ème siècle, au moment de la


généralisation de l’alimentation au biberon que l’on note l’augmentation des
dysmorphoses.

 Nous avons rencontré une sage femme, surveillante d’un service de


maternité, témoin averti avec une longue expérience. Nous lui avons
demandé si elle avait perçu au cours de sa carrière une évolution des
conditions de l’accouchement pour les mères et pour les bébés.

La réponse est arrivée d’un trait dans un couloir tranquille, à l’abri


d’écoutes mal-intentionnées : l’évolution est dramatique, les femmes sont
pressées de mettre au monde, elles font des prématurés, la péridurale et
les déclenchements artificiels perturbent incontestablement le déroulement
de l’accouchement, la perception et le vécu des mères. Les bébés en
souffrent : pleurs incessants, régurgitations, douleurs abdominales,
allergies, mal-être, insomnies sont plus fréquents.

Réflexion :

La sérénité, le respect des rythmes naturels, l’intérêt des nourrissons ne sont pas la
priorité des maternités, de la politique de santé, de notre société. Les petites
maternités avaient l’avantage d’être plus humaines et leur fermeture fut décidée
officiellement pour des considérations sécuritaires peu fondées. Les choix et les
objectifs véritables étaient soutendues par des critères de stratégies économiques
contre-productives à court terme et à long terme.

Le pape Jean-Paul II a dit à juste titre : « Le progrès humain d’une civilisation et son
développement se mesurent au respect qu’elle a du plus petit de ses membres »

La France dans ce domaine prend beaucoup de retard, certainement parce que les
femmes sont encore trop peu nombreuses dans les assemblées dirigeantes pour
faire admettre auprès des hommes l’importance de ces mesures à long terme et trop
peu nombreuses pour les faire adopter à l’exemple des pays du nord de l’Europe.

Dans une perspective de santé publique sur la plan préventif il serait préférable sur le
plan humain comme sur le plan économique à long terme de promouvoir :

 Des accouchements naturels, dans des maternités à dimension humaine.

238
 La création de maison de la naissance avec des sages-femmes, des
puéricultrices pour accompagner les mamans les premiers jours, on réduirait
ainsi notablement les cas de dépression post natale ou de fatigue.
 Une consultation systématique en ostéopathie pour le nourrisson.
 Une législation du travail et de la famille qui permettent aux mères d’allaiter les
nourrissons, de s’occuper d’eux les premières années pour le bien-être des
générations futures.
 Le suivi par des gynécologues resterait la règle pour prévenir les grossesses
et les accouchements à risque.
 La concertation entre les ostéopathes et les pédiatres permettrait de soulager
les souffrances souvent incomprises des bébés et de réduire notablement
l’usage abusif et préjudiciable des antibiotiques et de la cortisone.

D’un point de vue ostéopathique ces mesures sont de nature à réduire au minimum
de 10 à 15% les pathologies recensées par les enquêtes de l’Institut National de la
Santé et de la Recherche Médicale (I.N.S.E.R.M.), de l’Organisation Mondiale de la
Santé (O.M.S.) et de l’Union Française pour la Santé Bucco Dentaire (U.F.S.B.D.)
On peut trouver en annexe quelques résultats d’enquêtes qui illustrent notre propos.

2] Ce phénomène est-il national ou international ?

 L’enquête comparative menée simultanément en Norvège et en France par


CÖTE et KVIVIK apporte un éclairage sur la différence saisissante entre les
conditions de l’accouchement et les modes d’alimentations entre les deux
pays et les résultats cliniques. En Norvège on respecte les rythmes naturels,
on favorise très majoritairement l’allaitement et la mère et l’enfant s’en
trouvent beaucoup mieux.

 L’augmentation des troubles de la posture et du mal au dos chez les enfants


est repérée en milieu scolaire. Un des facteurs aggravant : depuis le début du
20ème siècle on a remplacé les pupitres inclinés par des équipements scolaires
inadaptés. L’ ‘’Education physique’’ est remplacée par la recherche de la
performance. « Pour l’image de la France, il faut des médaillés aux Jeux
Olympique et on a confié à une époque le poste du Ministère des sports à des
médaillés pour promouvoir cette politique. » M PLA.

3] De quels moyens disposons-nous en ostéopathie pour évaluer, diagnostiquer et


mesurer les conséquences de ces dysmorphoses d’abord sur les fonctions locales
cérébrales ensuite, à distance, sur le bassin ou siègent les fonctions de la
reproduction ?

Pour nous conformer à la démarche scientifique nous avons présenté dans


l’’’Introduction’’ la structure de notre recherche, par définition le ‘’problème’’, en
précisant les questions à résoudre. Nous avons délimité les paramètres pertinents,
évalué l’ensemble des réponses possibles au cours de l’’Enquête préliminaire’’.
Aujourd’hui, après trois ans d’enquête, nous sommes en mesure de proposer une
hiérarchie de réponses.

239
A chaque étape nous avons élaboré successivement un protocole spécifique, ils
s’enrichissent mutuellement au cours des différents tests (en annexe). Les trois
premiers se sont heurté, soit aux lourdeurs administratives, soit à la réglementation.
Avec le quatrième nous évitons les contraintes administratives.

 L’étude ‘’ en radiologie est-elle justifiée ?

Les examens de radiologie : nous recherchons des patients présentant des


anomalies extrêmes (ex : syndrome de Binder, syndrome d’Apert). Les
patients adultes de notre sélection ne présentent pas ces pathologies mais les
examens, justifiés par leur état de santé, permettent une évaluation pratique
du protocole. Ils seront soumis spécifiquement à plusieurs disciplines :
obstétrique, stomatologie, anatomie comparée, anthropologie, médecine
physique, rhumatologie pour en extraire le maximum d’informations d’abord et
dans un deuxième temps nous essaierons de réunir une équipe
pluridisciplinaire pour faire le rapprochement et évaluer la faisabilité et préciser
le protocole qui pourrait être retenu.

Cette étude a été soumise à plusieurs cabinets de radiologie et à l’hôpital, son


plan nous été suggéré par le Dr E. MALADIERE, stomatologue, assistant du
Dr PAYROT Chef de service à l’Hôpital. Les téléradiographies du crâne nous
ont été conseillées par le Dr GORDEEFF, Stomatologue rencontré à Nantes.

Les incidences en Radiographies du bassin ont été sélectionnées en


bibliographie et l’incidence pour l’arcade sous pubienne est motivée par la
conformité anatomique de la région. Le protocole de radiologie initial prévoyait
7 clichés au total (crâne, rachis, sternum et bassin), après enquête nous
l’avons réduit à 5 (crâne et bassin) pour des raisons pratiques (durée de
l’examen, rayonnement) mais le sternum serait pourtant utile car il est lié à la
chaîne ostéo-myo-faciale antérieure.
La sélection des adultes bien qu’éclectique est être riche d’enseignements :

Les techniques de radiologies seront à définir plus précisément. Avec les cinq
patients sélectionnés nous avons constaté que la qualité des résultats pouvait
changer suivant la technique de radiologie utilisée. Suivant que les radios sont
numérisées ou pas. Ainsi nous choisirons le matériel et la technique
numérique pour les rachis, elles offrent une plus grande netteté sur toute la
hauteur du rachis comme nous pouvons le constater sur le cliché de la
première planche adulte cas n°1 Mme H. Marie (Hôpit al franco-britannique de
LEVALLOIS).

Une remarque à propos de la saillie du menton : les paléontologues


constatent les prémices de cette saillie mentonnière dès le début du genre
HOMO chez l’Australopithécus bahrelghazali et elle se développe surtout au
cours de l’évolution humaine. « Elle est liée à ce qu’on appelle généralement
un recul de la face » (58) d’après E. PEYRE.

Selon notre hypothèse cette saillie du menton doit être en rapport avec, d’une
part, « le recul de la face » lié à la stimulation des muscles de l’alimentation et
de l’expression vocale, d’autre part, à l’aspiration endo-faciale pour employer

240
le terme du professeur DELAIRE, plus précisément la traction de la chaîne
antéro-médiane. Nous ne pouvons dire à ce stade si la poussée spectaculaire
du menton du cas n°6 est exclusivement induite par la maladie de Paget ou si
elle est potentialisée par l’aspiration endo-faciale. (en annexe : cas clinique
adulte n°6 R. Renée, dernière planche de clichés r adiologiques p.297)

Cette recherche est novatrice, elle est justifiée sur le plan théorique par le
raisonnement ostéopathique. On ne peut être sûr de rien tant que l’on n’est
pas allé voir et ce que l’on trouve est parfois différent de ce qui était imaginé.

 L’étude pour enfant ‘’AVEC bénéfice direct’’ est-elle justifiée ?

Notre enquête au Centre d’Education Physique Spécialisée de Carcassonne


nous a montré la faisabilité de cette étude. Elle sera bénéfique pour les
enfants et pour les différentes disciplines médicales concernées. Elle
permettra de mieux faire connaître notre travail en ostéopathie auprès des
différentes institutions concernées : les enseignants de l’Education Nationale,
la médecine scolaire, les assistantes sociales, les infirmiers, les psychologues
de cette institution ainsi que les commissions consultatives concernées.
Ce mémoire est une étape :

Il était nécessaire de nous rapprocher d’un stomatologue pour appréhender


les objectifs et moyens de cette discipline et pour suivre des enfants. Il nous a
fallu plusieurs mois de recherches et d’expérimentations pour élaborer cette
étude, la plus grande difficulté provient des rythmes de travail des uns et des
autres, des impondérables, en l’occurrence une activité interrompue pour
convalescence pour l’un des partenaires suite à un accident de la route. Il y a
donc eu plusieurs mois de décalage entre les différents examens des trois
disciplines. (Ostéopathie, stomatologie et stabilométrie) Cela nous suggère la
nécessité de réunir plusieurs intervenants dans chaque discipline pour réaliser
cette étude, au moins deux professionnels pour chaque discipline.

En ce qui concerne l’étude pour les enfants, il s’agit d’un avant projet, il sera
nécessaire de préciser les conditions du protocole, la constitution des groupes
(tirage au sort et groupe témoin), les stomatologues devront définir une
méthode rigoureuse commune pour l’analyse des télécrânes ( le Dr ALEY
travaille avec la méthode du Pr DELAIRE), l’appareil de stabilométrie commun
ou identique au niveau du matériel et du logiciel, de même pour la
photographie numérique. En ostéopathie, il est nécessaire de préciser un
protocole pour le bilan initial. Ici le travail pluridisciplinaire en cours permettra
de mieux définir les données essentielles qui pourront être rapprochées et
celles en ostéopathie pour définir le traitement pour chaque enfant.

 L’étude par mesures sur des squelettes est-elle justifiée ?

Dans les jours qui viennent on doit nous remettre les mesures d’une collection
de squelettes médiévaux, nous sélectionnerons les mesures de la mandibule
et du bassin de chaque squelette complet. Nous allons rechercher un logiciel
qui nous permettra de tester différentes mesures ou indices pour tenter de

241
mettre en évidence une relation morphologique entre le crâne et le bassin par
la chaîne antérieure.

 L’étude par mesures directes sur le vivant est-elle justifiée ?

Il s’agit de mettre en évidence l’influence à long terme des modes


d’accouchement et d’alimentation sur la morphogenèse du bassin et sur les
conditions de l’accouchement sur une génération. Les fonctions liées à la
reproduction sont une phase essentielle dans les processus de l’évolution, la
reproduction est le troisième principe de la théorie néo-darwinienne.
1700 courriers ont été adressés pour lancer un appel à candidatures, il a reçu
un très bon accueil. L’antenne départementale de l’association pour la
promotion de l’allaitement, nous propose un courrier auprès de ses
adhérentes.

L’élaboration des quatres protocoles d’études justifie les chapitres : Rappel


anatomique, la statique, la consultation, les liens du crâne au bassin.

Par commodité nous abordons ici la question n°5.

5] Deux des protocoles sont soumis à la réglementation, celui de radiologie pour


adultes et celui pour enfants qui fait intervenir un traitement en ostéopathie et des
examens en radiologie.

La recherche dans le domaine de la santé est réglementée, on peut trouver la loi en


annexe. Nous souhaitons par-là apporter l’information indispensable pour la mise en
œuvre de protocoles d’études pour un mémoire, une thèse ou une recherche dans le
domaine de la santé, notamment lorsqu’il s’agit d’enfants ou d’imagerie médicale.
Notre crédibilité et notre responsabilité sont entière car nul n’est censé ignorer la loi
mais dans l’intérêt des patients il est de la responsabilité des institutions d’informer
les étudiants.

4] Les troubles de la morphogenèse crânienne ne peuvent pas être isolés. Quelles


peuvent être les conséquences locales ou à distance sur la santé ? Quels sont nos
arguments d’un point de vue ostéopathique ? L’ostéopathie étant une discipline en
voie de reconnaissance, à la lumière de nos résultats quel rôle l’ostéopathie peut-elle
être amenée à jouer au plan médical, épidémiologique et social ?

 Si une mutation n’est pas la cause des dysmorphoses, nous sommes bien
obligés de nous interroger quant aux conséquences morphologiques des
choix obstétricaux et des modes alimentaires sur une population circonscrite
géographiquement, en quelque sorte une ‘’niche écologique’’ : nous ne
pouvons négliger le risque de provoquer nous-même une mutation. En
attendant les progrès scientifiques sur la génétique, le principe de précaution
devrait conduire les autorités concernées à mettre en œuvre les mesures
adéquates. Nous en proposons un certain nombre dans ce chapitre.

 Les enquêtes déjà menées semblent montrer une tendance, dans le plan
sagittal, au raccourcissement des branches horizontales de la mandibule

242
accompagnée, dans le plan frontal, d’un rétrécissement de la face et plus
précisément des mâchoires. Ce qui se passe au niveau de la face visible n’est
que la partie émergeante de l’iceberg.

 Pour la partie cachée nous sommes confrontés à l’ampleur des conséquences


plus sournoises : sur les fonctions cérébrales voisines avec l’agressivité,
l’anorexie, l’obésité, le suicide ; sur les troubles de la posture avec le mal au
dos et à distance sur la reproduction avec l’hypofertilité des parents et la
prématurité des bébés.

 Les orthodontistes et les stomatologues sont confrontés aux troubles de la


base du crâne, aux modifications fondamentale du degré de flexion basi-
crânienne et aux troubles engendrés sur la morphogenèse des os des
mâchoires et de la face.

 Les ostéopathes sont confrontés aux modifications de l’intensité, de


l’amplitude et du rythme du Mouvement Respiratoire Primaire (MRP) et aux
nombreuses dysfonctions liées aux traumatismes de l’accouchement.

 Les Professeurs d’Education Physiques Spécialisés sont confrontés à la


dégradation posturale et concomitamment comportementale des élèves. (M
PLAT M.)

 A propos de la prématurité :

Information révélée par le professeur RELIER (85), néonatologiste, son cri


d’alarme est motivé par son expérience et s’appuie sur des statistiques
officielles. (INSERM : Institut National de la Santé Et de la Recherche
Médicale)

Voici son explication, je crois pouvoir la résumer sans risque de détourner sa


pensée en vous donnant un extrait de son livre :

Parlant des progrès techniques qui faisaient régresser la mortalité des


prématurés : « ..Ainsi ‘’TOUT’’ semblait possible, sinon encore totalement
permis. Grâce aux pouvoirs publics la prématurité baissait. Grâce aux progrès
de l’investigation obstétricale, il était possible de détecter plus tôt le ‘’retard de
croissance intra-utérin’’ et les souffrances fœtales chroniques.
Grâce au progrès technique, l’homme se croyait en droit d’affirmer qu’il
pourrait dominer le monde !
Aveuglé par son orgueil, il en oubliait le bon sens le plus élémentaire. Quant à
la femme, propulsée par le féminisme puéril des années 1965 à 1975, elle
affirmait devenir son égale, oubliant ainsi son rôle et son pouvoir de création,
négligeant, sinon réfutant, cette complémentarité homme-femme, masculin-
féminin ; complémentarité basique de toute vie.
Insidieusement, la maternité devenait presque un handicap, qu’il fallait
pourtant assumer pour garder une certaine étiquette socioculturelle. Les
grossesses se faisaient moins faciles, les prématurés plus nombreux, les
retards de croissance intra-utérins plus précoces et plus sévères. Les
difficultés à procréer s’apparentaient à la ‘’stérilité’’ mais qu’importe

243
puisque depuis 1982 la fécondation in vitro volait au secours de ces couples
‘’hypofertiles’’… »

Précision : c’est la mortalité des prématurés qui a baissé un certain temps du


fait des progrès techniques mais le nombre de prématurés en France, lui,
augmente ‘’dramatiquement’’ selon ses propres termes.

 La société est confrontée à l’augmentation du taux de suicide, à l’agressivité,


aux problèmes de santé publique liés à l’augmentation de l’anorexie, de
l’obésité, de la prématurité, des fausses couches.

Réflexion : LE DENOMINATEUR COMMUN.

Si l’influence cérébrale des troubles de la Symphyse Sphéno-Basilaire et du MRP au


plan émotionnel, comportemental, hormonal, métabolique n’est pas connue en
médecine conventionnelle, elle est parfaitement établie depuis un siècle par les
travaux de SUTHERLAND puis de MAGOUN et vérifiée cliniquement tous les jours
en ostéopathie crânienne. Les résultats d’études recueillis par notre enquête et
notre démonstration théorique sur la base des principes ostéopathiques sont
suffisamment convergeants qu’ils peuvent susciter intérêt et réflexion de la part des
autorités concernées sur le plan scientifique, ostéopathique, médical. C’est à cette
condition et en concertation que les praticiens et les épidémiologistes pourront
demander aux autorités politiques de prendre les mesures urgentes qui s’imposent
au niveau des pratiques obstétricales, de l’accueil et de l’accompagnement des
mères dans les maternités et dans les familles par tous les intervenants concernés:
assistantes sociales, généralistes, gynécologues, infirmières, kinésithérapeutes,
obstétriciens, ostéopathes, pédiatres, psychologues, puéricultrices, sages femmes.

Nous avons écrit plus haut que si une mutation n’était pas la cause des
dysmorphoses nous avons tout lieu de penser qu’à long terme, les changements
dans les pratiques alimentaires pouvaient provoquer à postériori une mutation, un
‘’saut évolutif’’ sournois ou brutal. Pourquoi ?

Au 20ème siècle : un séisme dans l’histoire des primates, potentiellement


capable de provoquer une mutation, un ‘’saut évolutif’’ de l’espèce humaine.

Ce que nous observons depuis une cinquantaine d’années avec le passage de


l’allaitement maternel au biberon est une véritable révolution comme les primates en
n’avait pas connu en 60 millions d’années d’évolution. L’allaitement est un processus
naturel commun à tous les mammifères. La succion au sein a de multiples fonctions,
alimenter, réchauffer, sécuriser physiquement et mentalement le nourrisson mais
aussi conformer, initialiser la croissance crânio-faciale durant la première année. En
passant d’un processus naturel, au sein, à un processus artificiel, le biberon, l’espèce
humaine perturbe profondément la croissance de la région crânio-dento-faciale et ce
qui est beaucoup plus sournois, cela perturbe le processus de flexion de la base du
crâne, la zone modératrice entre le pré et le post sphénoïde, secondairement la
synchondrose sphéno-basilaire et les fonctions des zones cérébrales voisines.

Ce phénomène est brutalement aggravé par l’interventionnisme obstétrical, la


péridurale et le déclenchement artificiel des accouchements dans une recherche de

244
confort des parturientes et des obstétriciens. Les méthodes choisies perturbent le
mécanisme naturel de l’accouchement, font souffrir les enfants en provoquant des
lésions et des troubles qui peuvent être immédiatement diagnostiqués en
ostéopathie. Ces pratiques obstétricales sont favorisées en France tout
particulièrement car nous avons un des meilleurs systèmes de couverture maladie
au monde qui favorise le meilleur et son contraire, la santé et ses déviances. Les
récentes campagnes des pouvoirs publics sont révélatrices de ce phénomène :
l’hyper consommation de barbituriques, d’antibiotiques, avec son cortège de
conséquences dramatiques pour la santé et pour la pérennité du système de santé.

En perturbant la base du crâne, le sphénoïde et la S.S.B., nous touchons à une


région clef sur le plan ostéo-myo-facial pour toute la posture de l’humain mais aussi
à une région clef sur le plan cérébral puisque nous sommes ici au carrefour du tronc
cérébral, le cortex archaïque (le reptilien) et du paléo-cerveau, avec le système
limbique, les noyaux du septum, globalement le cerveau des mammifères. Il gère les
fonctions primordiales, vitales chez les humains comme chez tous les mammifères :
l’appétit, la reproduction, l’agressivité, l’instinct de survie et les émotions qui
permettent de gérer la vie en société.

Ce n’est pas un hasard si ces fonctions sont concernées actuellement par toutes les
grandes pathologies ou déviances recensées et analysées par l’I.N.S.E.R.M. et
l’Organisation Mondiale de la Santé : l’obésité, l’anorexie, la violence, le suicide,
l’hypofertilité et les crimes sexuels. Elles connaissent une augmentation dramatique
et pour 15% à 20% de cas dans chaque pathologie, les experts ne trouvent pas de
causes. Nous avons lu un certain nombre de rapports de l’I.N.S.E.R.M. et nous en
proposons deux courtes illustrations en annexe.

Au chapitre Société les témoignages et les expériences cliniques de professionnels


apportent des arguments qui sont sans appels au regard de toutes les mesures et
statistiques. Ces personnes sont dignes de confiance, ils n’ont plus rien à perdre, le
plan de carrière est derrière, elles peuvent s’exprimer sans contrainte, sans
motivation matérielle.

Ce qui fait avancer l’individu c’est d’abord l’instinct de survie : l’appétit pour chercher
la nourriture, l’agressivité pour protéger son territoire et ses ‘’ayants droits’’, le désir
sexuel pour assurer une descendance. Pour réaliser ses objectifs il a besoins de ses
cinq sens, la vue, l’ouie, le toucher, l’odorat, le goût. Il a besoin de moyens : un
système locomoteur, un système digestif, reproducteur, respiratoire, circulatoire,
hormonal et des organes pour réguler le métabolisme, un cerveau automatique pour
coordonner et un centre nerveux supérieur pour gérer l’interface entre
l’environnement et l’intérieur, capable de mettre en adéquation les besoins et leurs
satisfactions.

La survie de tous les systèmes vivants en général et celle de l’espèce humaine en


particulier dépendent de leurs capacités d’adaptation, cela nécessite la plus grande
mobilité à tous les niveaux, sur son territoire, mais également sur le plan génétique et
tissulaire.

Sur le plan génétique les capacités d’adaptation sont permises par le système des
mutations aléatoires et au niveau des tissus par leur capacité fonctionnelle d’adapter

245
plus ou moins leur forme. Dans tous les systèmes vivants il y a un point d’équilibre.
Pour l’humain, c’est le fulcrum de SUTHERLAND. Il se trouve à l’intersection des
membranes de tension réciproque au carrefour du système vibratoire, vital pour
l’organisme. Le Mouvement Respiratoire Primaire, ce mouvement subtil favorise et
contrôle les capacités d’adaptation de l’organisme dans son milieu. « Il est considéré
comme le complexe régulateur qui domine tous les autres mécanismes à travers le
corps » (Magoun) Ce mouvement pourrait être lié aux contractions synchrones des
cellules gliales du cerveau (Hyden, Magoun, Wooley, Shaw (69)). Il agit sur
l’articulation clef du crâne, la SSB, autour de laquelle s’organise d’abord la motilité
des 29 os du crâne puis le sacrum et ensuite celle de tout le corps. Il est
indispensable au bon fonctionnement de tous les récepteurs, la vue, l’ouie, l’odorat,
le goût, le toucher, n’oublions pas que la peau est de même origine embryologique
que le système nerveux.

En conséquence de quoi l’évolution d’une espèce est fonction de l’adaptation de tous


ses systèmes à l’environnement immédiat, local ou général. Pour des millions
d’individus un changement majeur du mode d’alimentation modifie la fonction
musculaire de succion ; elle modifie la base du crâne et le point d ‘équilibre, le
fulcrum de SUTHERLAND, le gyroscope du corps. On ajoute à cela une détérioration
importante du mode des accouchements qui engendre un grand nombre de
traumatismes au niveau du crâne des bébés. Dès la naissance et durant la première
année, nous créons une distorsion parfois définitive dans le processus de croissance
osseuse, un trouble majeur du développement postural, des anomalies sournoises
et définitives des fonctions cérébrales vitales. Nous rappelons que le rythme du MRP
s’est en moyenne globalement et sensiblement ralenti au cours du 20ème siècle. La
norme se situe entre 14 et 8 pulsations par minute, c’est ici que les ostéopathes
évaluent l’état général de leur patient.

On constate que le rythme s’éloigne de 14 pour se rapprocher de 8, d’une certaine


manière l’énergie vitale de l’Homo Sapiens diminue en occident.

Par définition Il n’y a pas d’hérédité de l’acquis, ainsi par définition les traumatismes
ne devraient pas influencer l’évolution et engendrer de mutations mais une telle
détérioration des systèmes régulateurs naturels, à une si grande échelle peut
favoriser l’installation d’une anomalie héréditaire, une tare, comme la luxation
congénitale de hanche se rencontrait dans la population bretonne. La multiplication
des dysmorphoses et des déviances métaboliques qu’elle engendre peut affaiblir
durablement la société qui ne pourra remédier efficacement à des troubles aussi
profonds. L’orthodontie et la chirurgie esthétique sont bien illusoires face aux
distorsions sournoises morphologiques, posturales et métaboliques produites dès la
petite enfance.

246
CONCLUSIONS

D’un point de vue épistémologique il convient de situer le sens de notre projet. Il


s’agit d’une thèse en ostéopathie pour l’obtention du diplôme d’ostéopathe français.
Par définition l’ostéopathie est « une médecine douce visant à soigner les maladies
par des manipulations des membres, des vertèbres ou du crâne » ‘’le Petit Larousse
illustré 2000’’ Le lecteur aura pu se rendre compte combien cette définition est
incomplète et réductrice.

L’étendue des fonctions traitées par la seule action des mains de l’ostéopathe
bouscule le cadre officiel par tous ses côtés sur le plan ostéo-myo-facial comme celui
des liquides, des membranes intracrâniennes, de la dure-mère, des organes, des
émotions. L’appareil capable d’enregistrer et de mesurer la subtilité du Mouvement
Respiratoire Primaire n’est pas encore sur le marché, qu’importe puisque 100 ans de
résultats cliniques nous encouragent à aller de l’avant. La médecine chinoise est
pratiquée avec succès depuis cinq mille ans, elle n’a pas attendu la mise en
évidence des points d’acupuncture par la Différence De Potentiel électrique (DDP)

Nous manifestons ici l’intention d’une démarche scientifique dans le domaine de la


Santé. Arrêtons-nous un instant sur le sens du mot ‘’science’’. Il permettra aux
adeptes des sciences dures de mieux saisir la ‘’scientificité’’ d’une démarche
ostéopathique.

« Le mot science vient du latin scire, sciens qui par une influence indo-européenne
commune, s’apparente à scire, qui signifia ‘’ trancher’’ avant de correspondre à
‘’savoir ‘’. Le sens du mot scire est très proche de celui qui vient de sapere, qui est
passé de l’idée de ‘’ goût’’ ou ‘’savour’’ en anglais à celle de ‘’jugement des choses’’.
Cette évolution suggère le passage de la sensation à la connaissance rationnelle.
C’est le chemin parcouru par la SCIENCE depuis que l’humain s’interroge sur le
monde qui l’entoure. » Alain REY, linguiste.

Nous ajoutons, c’est également le chemin parcouru par l’ostéopathie pour obtenir sa
reconnaissance parmi les professions de santé.

De toutes les espèces de la lignée des ‘’homininés’’, l’Homo sapiens est l’unique
rescapé. Pour ne citer que les derniers, l’Homo Ergaster, l’Homo Erectus, le
Néanderthalien, ils se sont succédés, ils se sont développés en nombre durant des
centaines de milliers d’années, ils se sont parfois côtoyés, ils ont pourtant disparus.
Il nous est impossible aujourd’hui d’expliquer les facteurs responsables de ce
phénomène. Les paléo-anthropologues ne peuvent qu’imaginer des hypothèses :
virus, épidémies, inadaptation physique, alimentaire à des bouleversements
climatiques, compétition pour les moyens de subsistance.

A part les bactéries qui règnent et perdurent depuis le début de la vie, c’est le destin
commun de la plus grande majorité des espèces. Nous sommes la seule qui dispose
du pouvoir d’intervenir sur la marche du monde et sur son environnement. Il est de
notre responsabilité collective et individuelle de tout mettre en œuvre pour améliorer
et potentialiser les merveilles d’ingéniosité de mère Nature. « Mais la science est
plus qu’une simple contemplation de la nature ; elle est devenue un agent de

247
transformation de la nature et de l’humanité.» Bertrand Saint-SERNIN, Membre de
l’Institut, professeur émérite à l’Université de Paris- (PARIS-IV)

Depuis la parution au Journal Officiel de la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative


aux droits des malades et à la qualité du système de santé, l’ostéopathie enfin
reconnue attendait toujours, le 28 février 2003, les décrets d’application pour
réglementer le cadre de son activité, de sa formation, de ses actes.

Les difficultés rencontrées pour chaque protocole au moment de leur réalisation


pratique ne nous ont pas arrêtés dans notre quête de statistiques révélatrices. Nous
nous sommes employés à utiliser tous les moyens d’investigation dans tous les
domaines qu’il nous paraissait utile d’appréhender. Nous formulons le souhait que
les décrets à venir nous ouvrent les portes des institutions, pour nous permettre de
poursuivre ce travail.

Les ostéopathes ont le devoir de sensibiliser à tous les niveaux concernés, en vertu
du principe de précaution, car à ce stade de notre enquête les témoignages,
l’expérience clinique et les résultats des études sont convergeants: 1) au 20ème s., la
fréquence des troubles de la région crânio-dento-faciale recensée par l’U.F.S.B.D est
due aux changements dans le mode d’alimentation dès la naissance et aux
modalités de l’accouchement médicalement assisté, péridurale et déclenchement
artificiel. 2) L’expérience clinique montre l’influence de la base du crâne sur les
fonctions cérébrales voisines, doit-on attendre que démonstration soit faite par les
fondamentalistes pour agir ? Dans l’intérêt des enfants nous proposons aux
institutions un plan d’actions.

De notre place nous assumons notre part. Dans les jours prochains nous devrions
disposer des mesures sur la collection de squelettes et nous poursuivons la
préparation de l’Etude par mesures directes sur le vivant. Nous recherchons les
appareils de mesure les plus adaptés, simultanément nous recherchons un
programme informatique capable d’exploiter les mesures. Nous communiquerons les
résultats qu’ils soient probants ou pas.

Une démarche scientifique se doit d’être rigoureuse et honnête, la difficulté c’est


l’objectivité. Pour la préserver le chercheur doit être capable de prendre
suffisamment de recul pour évaluer l’influence de ses acquis sur son jugement avec
tout ce qui intervient sur le plan éducatif, sensitif, affectif. Et parallèlement il doit
évaluer l’influence de son environnement culturel, économique, religieux,
philosophique et scientifique sur sa perception et ses interprétations.

Rester vigilant à tous ces paramètres, c’est réduire l’écueil des certitudes et de
l’engagement aveugle, c’est préserver la plus grande objectivité, c’est donner du
SENS au mot ‘’discernement’’. Ajoutons une dose d’enthousiasme c’est
indispensable pour le travail pluridisciplinaire et du « bon sens, que diable » dirons-
nous pour conjurer le sort et honorer nos aïeux.

Pour la Connaissance en général et la Recherche en particulier, c’est comme dans le


bâtiment, il sera d’autant plus haut et le panorama plus large que l’on aura creusé
profondément pour asseoir les fondations. Pour espérer comprendre, progresser et
se projeter, il faut tenir compte de l’histoire et de la préhistoire.

248
« L’expérience et la connaissance du passé pour construire l’avenir. »
L’auteur

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89. SCHAAL, J-P., RITHMULLER, D., Dystocies osseuses.

252
90. SEGUIN, N., AMIGUES, F., « Etude qualitative : science, art et philosophie de l’ostéopathie
dans la transmission de la santé à travers les générations » Collège d’études ostéopathie de
Montréal, mémoire, 2000.

91. SERGUEEF, N., Le B.A.B.A. du crânien. (en Ostéopathie).

92. SOLANO, R., Le nourrisson, l’enfant et l’Ostéopathie crânienne, Maloine, 1985.

93. STILL, A.T., Autobiography-Published by the autor, Kirsville, MO, 1897.

94. STRUYF-DENYS, G., Les chaînes musculaires et articulaires, SBORTM.

95. SUTHERLAND, W.G., The cranial bowl” Mankato, Free- Press, 1939.

96. SCHÜTZENBERGER, M-P.,« les failles du darwinisme » La Recherche.

97. THIRION, M., Dr, « L’allaitement , de la naissance au sevrage », Albin Michel,1999.

98. UFSBD, La santé dentaire en France, 1998, IRCOM groupe OBEA.

99. VAN DRIESSCHE, A., VAN DRIESSCHE, F., « lésions ostéopathiques du crâne de l’enfant
en fonction du bassin de la mère » mémoire, 1988.

100 RICQLES(de), A., « Un darwinien pas très orthodoxe », LA RECHERCHE 356,sept 2002,
p.32.
101 WORHINGHAM, C., et DANIELS, L.,le testing musculaire Maloine.

253
ILLUSTRATIONS

1. Photographies

1. Le crâne de l’homme de Tautavel (68)


2. Photographies numériques et traitement par logiciel AUTOCAD
expérimentation en cours.
3. Couverture du livre (85)
4. Cage pour mesure de la statique en manuel avec réglette mobile au
Centre d’Education Physique Spécialisé (C.E.P.S) de Carcassonne.
Réalisé par M Marcel PLA. Professeur E.P.S.

2. Schémas, dessins

L’OSTEOPATHIE et L’EVOLUTION

1. Leroi-Gourhan
2. Evolution de la posture, phénomène de ‘’civilisation’’ d’après MONTET.
3. Rachis gorille/ humain
4. Crânes d’enfants néandertalien et Cro-Magnon Science et Avenir n°
659
5. Néanderthalien et Homo sapiens ‘’Sciences et Avenir n° 659’’
6. Schema n°6 A. Froment (50)
7. Schéma 7 d’après P. PICQ
8. Equilibre crânio-facial (40)
9. Influence de la statique (40)
10. Flexion du tube neural (29)
11. Contraction crânio-faciale au cours de l’évolution (30)
12. Flexion sphéno-occipitale et rotation du tube neural. (30)
13. Les membranes de tension réciproques (92)
14. Illusion d’optique (53)
15. Les trois cerveaux d’après Mac CLEAN (24).

RAPPEL ANATOMIQUE

16. Cône de 8° engendré par les oscillations de l’ équilibre crânio-


céphalique structurant les bords de la selle turcique. (82)
17. Bassin d’homme et de femme (57)
18. Système ligamentaire du bassin (57)
19. Grand droit de l’abdomen (L.Daniels et C. Worhingham le testing
musculaire Maloine.
20. Les adducteurs Le testing musculaire Maloine
21. La pelvimétrie d’après (Farabeuf) (92)
22. Bassin gynécoïde (72)
23. Bassin Androïde (72)
24. Bassin Anthropoïde (72)
25. Bassin Platypelloïde (72)
26. Bassin de scoliose (89)

254
27. Variations de rachis (59)
28. Les lignes de forces du bassin d’après Farabeuf (92)
29. Passage du coccyx par le mobile fœtal (92)
30. mouvement de nutation (57)
31. le périnée (12)
32. les releveurs de l’anus (A. Bourcier )
33. plans fibro-musculaires du pelvis ( A. Bourcier )
34. Evolution des courbures du nourrisson. (Ecole du dos, Spek)
35. pelvimètre de Baudelocque (Naegele)
36. quadrilatère de Michaëlis (Maygrier)
37. variations de quadrilatères de Michaëlis (Budin)
38. conjugué externe (Budin)
39. rapport des organes avec l’arcade pubienne (Budin)
40. touché mensurateur (Maygrier)
41. faux promontoire (Budin)
42. variation d’arc antérieur (Maygrier)
43. variation de détroit supérieur (Budin)
44. détroit supérieur normal (Maygrier)
45. détroit supérieur rétréci (Maygrier)
46. détroit supérieur généralement rétréci, aplati (Maygrier)
47. détroit supérieur triangulaire (Maygrier)
48. diamètre promonto-pubien (Maygrier)
49. diamètres du détroit inférieur (Budin)
50. diamètre antéro-postérieur au compas de Budin (Budin)
51. diamètre inter-ischiatique (Budin)
52. mandibule d’adulte et d’enfant (48)
53. le pubis (48)
54. vue postérieure de mandibule et mandibule de vieillard (48)
55. os hyoïde (47)
56. Rôle régulateur de l’os hyoïde d’après Litteljon et Hammon. (19)
57. Rapports schématiques de l’os hyoïde (19)
58. diaphragme mandibulaire (48)
59. la langue insérée sur l’os hyoïde (47)
60. Le constrIcteur supérieur d’après le Dr Chancholle. (18)
61. la boucle longue 3 (a.d) (18)
62. Le sphincter vélo-pharyngé ; vue latérale (18)
63. muscle sous hyoïdien (Brison et Castain)
64. les muscles masticateurs (62)
65. la mandibule (63)
66. les classes de Angles (19)
67. les dents (dictionnaire des termes de médecine Maloine 25ème ed. )
68. l’occlusion engrénante (62)

LES LIENS DU CRANE AU BASSIN

69. les forces agissantes sur la symphyse pubienne (59)


70. syndrome de Binder (41)
71. prognathie mandibulaire (40)
72. syndrome d’Aper (40)
73. variations morphologiques des flèches (BOURDIOL)

255
74. le diaphragme (59)
75. assemblage des unités de coordination (80)
76. le système droit (80)
77. les tensions qui agissent sur la morphogenèse du menton et du pubis
(80)
78. Le périnée et le grand droit de l’abdomen agissent sur la
morphogenèse du pubis.(80)
79. Les chaînes musculaires d’après Godelieve STRUYF-DENYS (94)
80. les lignes de gravité d’après WERNHAM et LITTLEJHON (19)

LA STATIQUE

81. la statique théorique de face (14)


82. les attitudes comportementales (20)
83. la flèche cervicale d’après ROCABADO (20)
84. la verticale de Barré (20)

LA CONSULTATION

85. occlusion vélo-pharyngée et liaison lèvres-charnière cervico-occipitale –


sacrum d’après KNAPP (20)
86. test des pouces montants (20)
87. test des rotateurs (AUTET 1984)

SOCIETE

88. système limbique ou cingulaire (A. DEMAS, Voies et centres nerveux,


Masson)
89. noyau du septum (A. DELMAS, Voies et centres nerveux, Masson)

3. tableaux

1. Chronologie des différentes espèces d’hominidés (Hublin)


2. L’émergence de la famille de l’homme (Senut)
3. Les grandes étapes Dr A. FROMENT, Directeur de recherche à
ORSTOM.
4. La fiche des mesures en anthropologie.

5. Statistiques INSERM, page 233, dramatique évolution pour les


15-25 ans Article paru dans L’INDEPENDANT du 22/03/2002.

256
GLOSSAIRE

Cladistique :
Méthode de classification des êtres vivants selon leur parenté évolutive,
fondée sur la recherche des caractères propres aux différents groupes. (le
petit Larousse) scanner schéma et texte dans La Recherche

Créationnisme :
Doctrine selon laquelle les animaux et les plantes ont été créés subitement et
isolément par espèces fixes et immuables. (D’inspiration religieuse, cette
doctrine, qui nie l’évolution de la vie sur Terre, est aujourd’hui abandonnée par
la communauté scientifique) (le petit Larousse)
Note : Elle reste très répandue dans le public aux U.S.A., beaucoup plus
minoritaire en Europe.

Fixisme :
Doctrine scientifique, dont le créationnisme est une variante, selon laquelle les
espèces vivantes ont toujours été les mêmes et n’ont subi aucune évolution
depuis leur création. (le petit Larousse)

Darwinisme :

Théorie issue des travaux de C. Darwin, selon laquelle l’évolution des espèces
biologiques résulte d’une sélection naturelle des variations héréditaires qui
sont favorables à la survie des individus, dans leur lutte concurrentielle pour la
nourriture et la reproduction. (le petit Larousse)
Note : Cette théorie sera complétée à la lumière des connaissances plus
récentes apportées par la génétique sur la transmission des caractères
héréditaires et les mutations, au niveau des individus et des populations. Cela
donnera le néodarwinisme, théorie la plus généralement admise.

Endogène :
Qui prend naissance à l’intérieur d’une structure, d’un organisme, d’une
société, sous l’influence de causes strictement internes. (le petit Larousse)

Exogène :
adj. qui provient du dehors, de l’extérieur. (le petit Larousse)
Note : plus spécifiquement dans notre étude nous considérons l’influence des
muscles sur la croissance des os, en particulier ceux d’origine membraneuse
comme les os de la face comme une influence exogène sur la morphogenèse.

Hétérochronies :
(Des mots grecs heteros = autre et chronos = temps) a été forgé au siècle
dernier par le zoologiste et évolutionniste allemand Ernst Haeckel. Ce sont les
modifications intervenues, au cours de l'évolution, dans la durée du
développement des êtres vivants.

D’après Jean CHALINE, paléobiologiste, est directeur de recherche au CNRS


et directeur d'études à l'EPHE au laboratoire CNRS de Paléontologie

257
analytique de l'université de Bourgogne, UMR. 5561. et Didier MARCHAND,
paléontologue, est maître de conférence au même laboratoire. (14)

Ex : « La phase embryonnaire dure deux semaines chez le chimpanzé, huit


semaines chez l'homme. C'est durant cette seule phase que se multiplient les
cellules nerveuses, jusqu'à 5 000 neurones par seconde, ce qui aboutit à nos
quelque cent milliards de neurones(3). Chez l'homme, cette multiplication par
quatre de la durée de la phase embryonnaire peut être interprétée comme une
hétérochronie*. Cela signifie qu'au cours des millions d'années pendant
lesquelles s'est produite l'hominisation, la régulation des étapes du
développement a été modifiée. On voit en l'occurrence que le déclenchement
de la phase fœtale (post-embryonnaire) est déplacé dans le temps. C'est un
cas de " post-déplacement " d'un caractère, qui entraîne une hypermorphie
(cerveau plus développé).
La phase fœtale, en revanche, est légèrement plus courte chez l'homme que
chez le chimpanzé.
Ce raccourcissement pourrait être lié au fait que dans l'espèce humaine,
comme l'a fait observer Philippe Lazar, il se produit dans les semaines qui
précèdent la parturition une décélération de la croissance cérébrale - ce qui
facilite l'accouchement. Nous serions là en présence d'un phénomène de pré-
déplacement (de la naissance)…
Après la naissance vient la phase dite lactéale, qui s'achève avec l'apparition
de la première molaire supérieure. Cela se produit vers 3 ou 4 ans chez le
chimpanzé, et 6 ou 7 ans chez l'homme. Nouveau phénomène de post-
déplacement, puisque la durée de la phase est quasi doublée. C'est durant
cette période, vers l'âge de un an et demi, que se produit chez le chimpanzé le
processus de remontée du trou occipital vers l'arrière, ce qui entraîne la
quadrupédie. Jusque-là, le jeune chimpanzé est autant bipède que
quadrupède. Chez le gorille, plus éloigné de nous génétiquement que le
chimpanzé, cet épisode survient dès l'âge de un an. En revanche, chez le
jeune humain, la remontée n'a pas lieu, ce qui permet la bipédie permanente.
Or, ce maintien en position avancée du trou occipital s'accompagne d'un autre
phénomène: la forme arrondie du crâne du jeune chimpanzé se retrouve chez
l'homme adulte, comme si elle avait été conservée au cours de l'évolution:
exemple frappant de néoténie….

La néoténie :
Désigne traditionnellement la conservation de caractères larvaires chez
l'animal adulte. Par extension, il désigne la conservation, chez l'adulte, de tout
caractère qui était juvénile chez ses ancêtres.

…Il est clair désormais qu'une simple mutation, autorisant, réprimant ou


modifiant l'expression d'un gène à une étape donnée du développement -
étape de préférence précoce - peut suffire à changer, chez un individu, la
morphologie d'un ou de plusieurs caractères, les fonctions d'un ou de
plusieurs organes, voire un plan d'organisation, et transmettre ces
modifications à sa descendance. Depuis toujours, les paléontologues ont été
confrontés au problème que pose l'apparition, apparemment brutale dans le
registre fossile, d'innovations morphologiques imprévisibles. Les récentes
découvertes dans le domaine de la biologie du développement permettent de

258
penser que l'apparition de ces innovations est souvent associée à la
modification d'un système régulateur. »

Mutation :
Variation brusque, totale d’emblée, parfois considérable qui peut se manifester
dans une espèce chez des sujets normaux en apparence, devenir parfois
héréditaire et caractériser une nouvelle espèce. Elle résulte, au moment de la
division cellulaire, de la modification brutale d’un segment plus ou moins
étendu de la molécule d’A.D.N. qui constitue le chromosome ; elle peut
intéresser une fraction de gène(m. ponctuelle), un ou plusieurs gènes (m.
génétique), parfois même un volumineux segment de chromosome (m.
segmentaire ou chromosomique). La modification brusque peut également
porter sur des chromosomes entiers et modifier leur nombre ou leur structure ;
dans ce dernier cas elle peut se faire par délétion, insertion, duplication ou
translocation. Si une m. survenue pendant la méiose n’est pas léthale et
n’entrave pas la reproduction, elle se transmet aux générations suivantes.
(dic. Médical, le Garnier Delamare)

Néodarwinisme :
Théorie de l’évolution selon laquelle les mutations génétiques, aléatoires et
porteuses d’une valeur sélective favorable ou défavorable, sont ensuite
soumises à la sélection naturelle et déterminent ainsi l’apparition de nouvelles
formes animales ou végétales. (le petit Larousse)

Ontogenèse ou ontogénie :
Développement de l’individu depuis l’œuf fécondé jusqu’à l’état adulte. (le petit
Larousse)

Paléontologie :
Entre la biologie et la géologie, science des êtres vivants ayant peuplé la
Terre aux époques géologiques, fondée sur l’étude des fossiles.

Phylogenèse ou phylogénie :
Histoire de la formation et de l’évolution d’une espèce, d’un phylum par
opposition à ontogenèse, développement de l’être. (le petit Larousse)

Prognathe :
Disposition générale de la face telle que, vues de profil, l’une des mâchoires
ou les deux mâchoires semblent projetées en avant de la ligne verticale
abaissée de la racine du nez. (dic. Médical, le Garnier Delamare)

Rétrognathie :
Réformation de la machoire qui, vue de profil, paraît rejetée en arrière. Nous
pouvons avoir soit une rétromandibulie, soit une rétromaxillie.

259
ANNEXES

« savoir tout sur une chose est moins important que de savoir un peu de chose sur
tout »

Blaise PASCAL

Annexes 1

PREPARATION AU TRAVAIL PLURIDISCIPLINAIRE

1) Etude pour enfants

a. Le plan de l’examen en ostéopathie……………………………….………..p. 262

Un cas clinique en ostéopathie (p.268), en stomatologie…………………p. 268


et stabilométrie (p. 271-281)à un an d’intervalle

b. Examen en radiologie et céphalométrie comparée (10 ans et 17 ans)….p.282

c. Examen en photographie numérique et traitement de l’image par logiciel


AUTOCAD 2000………………………………………………………………. p.286

2) Etude pour adultes

a. Les cas cliniques adultes..…………………………………………..………...p.288

b. Examen en imagerie d’adultes………………………………………………..p.290


radiographies : Cas n°1, 2, 4, 5, 6 et scanner : Cas n°3

c. Céphalométries méthode de Delaire………………………………………….p.299

Note : pour des raisons techniques de mise en page l’imprimeur nous demande de
réaliser les annexes en recto/verso.

260
1) Etude pour enfants

L’objectif est ici de procéder à une enquête préliminaire en réunissant les examens
dans trois spécialités : ostéopathie, stabilométrie et stomatologie ou orthodontie pour
procéder à une étude de cas pluridisciplinaire.

A l’occasion de nos consultations en cabinet, des parents dont les enfants devaient
être suivis en orthodontie, ont accepté le principe d’un suivi pluridisciplinaire. Il s’agit
de réunir les examens de deux consultations supplémentaires, stabilométrie,
stomatologie ou orthodontie dans des cabinets différents en fonction des
disponibilités de chacun. Parmi les enfants suivis quatre d’entre eux ont accepté de
faire un deuxième examen en stabilométrie à un an d’intervalle. Nous proposons
ici d’une part, S. Yoan pour lequel nous pouvons présenter deux bilans en
stabilométrie à un an d’intervalle, d’autre part B. Emmanuel pour qui nous pouvons
mettre en évidence les effets d’un torticolis congénital en radiologie et céphalométrie
avec analyse comparée selon Pr Delaire à 10 ans et à 17 ans (influence
descendante sur le rachis et le bassin et assymétrie du crâne)

L’exploitation des résultats sera postérieure à l’impression de ce mémoire

Etude pour enfant Lettre de consentement type

J’accepte que mon enfant participe au projet de recherche décrit dans le document
de présentation.

Je reconnais avoir été informé(e) de façon satisfaisante sur la nature de la


participation de mon enfant à ce projet de recherche.

Je permets aux chercheurs de consulter le dossier d’orthodontie de mon enfant


pendant son traitement. Il est entendu que les informations contenues dans ce
dossier ne seront utilisées que pour les fins de cette recherche.

Il est entendu aussi que mon enfant peut se retirer du projet en tout temps, en
avisant les responsables.

Toutes ces informations utilisées pour la recherche seront traitées dans la plus totale
confidentialité.

Signature d’un parent :


______________________________________

NOM de l’enfant traité :


______________________________________

Signature du chercheur responsable :


____________________________

261
a. Ostéopathie

262
263
264
265
266
267
Un cas clinique enfant en ostéopathie, stomatologie et stabilométrie.

Enfant S. Yoann Age 15 ans.

 1er examen en 1999.

Motif de consultation : angines à répétition, problème de dos, il porte des lunettes, il


utilise des semelles. Le bilan et le traitement n’étaient pas encore notés.
Résultats quelques temps après il accompagne sa mère en soins, son dos allait bien
et les angines ont cessé.

 2ème examen le 21/11/2001.

Motif : migraine, il ne porte plus de lunettes car la vue est maintenant correcte.

Bilan :hypotonique, attitude postérieure, Pieds plats,


Rotation interne à gauche, Torsion de la ceinture pelvienne.
MI droit en rot externe, iliaque antérieur droit,
Menton pubis : 142-87=55 cm.
Taille : 1,62 cm. Flèche cervicale: 8 cm. Flèche lombaire : 4,5 cm.
Verticale de Barré : déporté sur la gauche. Epaule droite basse.

Traitement en ostéopathie :

Test crânio-sacré: OK. Test des rotateurs: schéma montant, iliaque droit fixé.
Traitement : Mitchel du bassin, iliaque libre
A nouveau un Test des rotateurs : schéma descendant.
D7, D12, technique directe, D3/D2 tecnique en énergie musculaire
C0/C1 (technique Darraillans, Energie Musculaire avec langue et yeux) OK
Crâne : SBR Droite, strain bas : correction.

Mesure des flèches : RC 6 cm. (-2cm.) RL 4 cm. (-2cm.)

Examen en stomatologie : Dr ALEY ci-joint

Examen en stabilométrie : M MARTY ci-joint

 3ème examen le 14/11/2002.

taille 163,5 cm
MI court à G.MI Dt dans l’axe, Cale : bassin équilibré ; sans cale : attitude scoliotique.
Flèche cervicale : 7,5 cm, Flèche lombaire : 6 cm

Crâne OK

fasciathérapie
Correction C5/C6 unciforme

268
Examen du Dr ALEY Elise, stomatologue, de S. Yoann.

269
Examen en stabilométrie par M MARTY, Podologue, Posturologue de S. Yoan

 Le 1er bilan stabilométrique : du 22/02/2002

Yeux Ouverts à 5 Hertz =YO 5 --------- surface : 228.1 mm2 M 91.0

Yeux Ouverts Dents serrées ---------- surface : 411.1 mm2 M 91.0

Yeux Fermés = YF ------------ surface : 663.0 mm2 M 225.0

 Le 2ème bilan stabilométrique : du 03/02/2003

Yeux Ouverts à 5 Hertz = YO 5 ------------ surface : 147.4 mm2 M 91.0

Yeux Ouverts Dents serrées ------------ surface : 526.7 mm2 M 91.0

Yeux Fermés = YF ------------- surface : 265.6 mm2 M 225.0

270
271
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279
280
281
b. Radio et Céphalométries comparées(méthode Delaire)
A 10 ans et 17 ans.

M B. Emmanuel 17 ans

Ce patient consulte depuis plusieurs années en ostéopathie. Il présente un torticolis


congénital réduit partiellement quelques mois après la naissance par un confrère en
thérapie manuelle et kinésithérapie, il présente une scoliose du au torticolis. Il a joué
au rugby au meilleur niveau de sa catégorie jusqu’à 16 ans. A 9 ans il est suivi en
stomatologie chez le Dr ALEY, il a porté un appareil en bouche. Durant l’adolescence
des douleurs cervicales et lombaires fréquentes l’obligent à cesser le rugby. Sa
scolarité est perturbée par les troubles associés du système oculomoteur avec
comme corollaire une difficulté de concentration et de mémorisation et une tension
sur le muscle droit interne de l’œil droit (ésophorie). Une intervention chirurgicale sur
le sterno-cléido-occipito-mastoïdien est envisagée. Il est suivi actuellement par le Pr
DIMEGLIO, chirurgien en orthopédie infantile du CHU de Montpellier. A sa première
consultation en décembre 2001 il lui prescrit un IRM du rachis cervical.

Bilan radiologique : ci-joint.

Céphalométries comparées des télé-crânes . ci-joint

Rx Emmanuel et céphalométries comparées p.285 ( à 10 et à 17 ans)

Pages suivantes

282
283
284
285
Méthode expérimentale de mesures traitées avec Autocad 2000

286
c. Examens en photographie numérique (p.286-287)

287
2) Etude pour adultes en radiologie « sans bénéfice direct »

Les cas cliniques adultes

Cas n°1 Mme H. Marie 34 ans

Une dysharmonie de croissance des maxillaires lui fait envisager une chirurgie
maxillo-faciale.
Les deux accouchement sont de 4h pour sa fille Clémence et de 2h pour Thomas, le
2ème.
Elle souffre régulièrement du dos depuis une chute sur les fesses à la patinoire à
l’adolescence.

Bilan radiologique : réalisé par M. BOYER du service de radiologie de l’hôpital


franco-britannique de Le Valois (Paris).

Cas n° 2 Mme D. Jacqueline 49 ans

Cette patiente adressé par un confrère de Béziers présente des douleurs et des
raideurs d’ATM, des douleurs en NCB unilatérale et de cheville unilatéralle.
Le bilan radiologique ci-joint

Le bilan radio est réalisé par le Dr F.

Cas n° 3 Mme C. Jeannine 75 ans

Cette patiente suivie en occlusodontie présente une ouverture buccale extrêmement


réduite et des troubles du parodonte, des problèmes de rachis lombaire.
Elle nous signale que les accouchements de ses trois enfants furent très douloureux
et longs.

Bilan scanner ci-joint.

Cas n° 4 M B. Jean 77 ans

Le patient souffre du rachis, une spondylarthrite ankylosante a été diagnostiquée


pendant vers 40 ans, il présente des douleurs bilatérales des genoux.
Le bilan radiologique ci-joint.

Cas n° 5 M B. Alain 45 ans

Ce patient consulte chez un confrère ostéopathe pour des douleurs au niveau de


l’estomac, des douleurs du rachis et de côtes supérieures droites. Il présente
quelques symptômes de surmenage du à une activité professionnelle intense. Il
porte des lunettes pour corriger la myopie et l’astigmatie mais l’astigmie semble
s’aggraver. Il a porté un appareil en bouche de 10 à 12 ans.
Bilan radiologique : ci-joint.

288
Cas n° 6 Mme R. Renée 77 ans

Cette patiente soignée dans le service du Dr PAYROT est atteinte de la maladie de


Paget qui augmente la saillie du menton.

Bilan radiologique : ci-joint dernière planche. Annexe 1

Etude pour adultes en radiologie

cas n° 1 Mme H. Marie 34 ans

cas n° 2 Mme D. Jacqueline 49 ans

cas n° 3 Mme C. Jeannine 75 ans scanner 3D

cas n° 4 M B. Jean 77 ans

cas n° 5 M B. Alain 45 ans

cas n° 6 Mme R. Renée 70 ans

289
290
291
292
293
294
295
296
297
céphalométries des adultes.

298
299
Annexes 2

a. Pelvimétrie méthode de THOMS.

b. Classification d’Angle.

a. pelvimétrie méthode de THOMS

300
301
302
303
Annexes 3

Correspondances

Lettre de Mme Anne DAMBRICOURT-MALASSE, Paléo-Anthropologue du


16/06/2000.

Lettre du Dr Marie-Josèphe DESHAYES du 30/06/2000.

304
Lettre de Mme A. DAMBRICOURT, Paléo-Anthropologue du 14/06/2000.

305
Lettre du Dr Marie-Josèphe DESHAYES du 30/06/2000

306
Annexes 4

a. loi HURIET-SERUSCLAT

307
308
309
310
311
312
313
314
315
316
317
318
319
320
321
322
323
b. Dossier de demande d’autorisation au Comité Consultatif de
Protection des Personnes se prêtant à des Recherches
Biomédicales (C.C.P.P.R.B.) du comité Saint Eloi.

324
325
326
327
328
329
330
331
332
c. J.O. Numéro 54 du 5 Mars 2002 page 4118, à propos de l’ostéopathie.

333
d. Résumé du rapport de l’INSERM 1997 sur la prématurité…...p.335

e. Un document officiel sur l’obésité…………………………………..p. 343

On peut lire p.344 dans les trois dernières lignes les résultats d’une étude récente en
Bavière: « plus la durée de l’allaitement était longue, plus le risque d’être obèse
ultérieurement était faible »

f. Un document d’un site médical sur l’anorexie……………………..p. 345

d. Résumé du rapport de l’INSERM 1997 sur la prématurité.

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a. Un document officiel sur l’obésité.

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« plus la durée de l’allaitement est longue, plus le risque d’obésité
ultérieure est faible »

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f. Un document d’un site médical sur l’anorexie.

5% des adolescentes sont atteintes d’anorexie mentale contre 1 à 2 % il y


a 10 ans

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