Saos 13
Saos 13
Saos 13
Maîtres de mémoire :
BURAT-CRET Cristina, orthophoniste
ANNEE UNIVERSITAIRE 2021-2022
CAMILLE COBIGO GASCUEL Mathilde, orthophoniste
Jury de soutenance :
Thierry MOM, ORL, PU-PH, responsable pédagogique de l’école d’orthophonie de Clermont-Ferrand,
président du jury de soutenance
Elsa FERRY-LOCATI, orthophoniste, formatrice et responsable des stages du 2nd cycle au CFUO de
Clermont-Ferrand
Rémy PASTOUREL, ORL – chirurgien de la face et du cou
Cristina BURAT-CRET, orthophoniste, chargée d’enseignement au CFUO de Clermont-Ferrand
Mathilde GASCUEL, orthophoniste
RÉSUMÉ
Le Syndrome d’Apnées Obstructives du Sommeil (SAOS) toucherait 1 à 4% des enfants d’âge scolaire.
En raison de son étiologie plurifactorielle, il nécessite la mise en place de différents traitements.
En orthophonie, nous nous intéressons à la thérapie oro-myofonctionnelle permettant de restaurer les
schèmes moteurs anormaux et les dysfonctions musculaires pouvant nuire à la perméabilité des voies
aériennes supérieures (VAS).
Un état des lieux des connaissances et des pratiques, destiné aux orthophonistes de France, a été
effectué à l’aide d’un questionnaire d’investigation afin de cibler les éventuels besoins d’information
sur ce sujet en pleine émergence.
Les hypothèses de travail émises sont : les conséquences du SAOS ne sont pas suffisamment
considérées par les orthophonistes, l’intérêt d’une thérapie oro-myofonctionnelle dans le cadre du
SAOS n’est pas entièrement reconnu et une absence d’information existe concernant les actions de
chaque professionnel intervenant dans la prise en soins de ce syndrome.
Les 247 réponses recueillies révèlent que plusieurs sondés méconnaissent le SAOS pédiatrique, par
conséquent, les signes cliniques nécessaires au dépistage de ce syndrome sont également ignorés.
De plus, 47% des orthophonistes interrogés estiment comme étant indispensable une prise en soins des
fonctions oro-myo-faciales en contexte de SAOS pédiatrique. De nombreux orthophonistes ont
conscience des bénéfices de cette intervention, cependant l’on peut établir que son intérêt n’est pas
reconnu par tous. Pour finir, l’exploration du réseau pluridisciplinaire gravitant autour de l’enfant
diagnostiqué SAOS met en lumière un manque d’échanges entre les orthophonistes et les autres
professionnels de santé.
Mots clés : enfant (3-12 ans), état des lieux, fonctions oro-myo-faciales, livret d’information,
orthophonie, questionnaire, SAOS, thérapie-oromyofonctionnelle.
ABSTRACT
Obstructive Sleep Apnea Syndrome (OSA) affects 1 to 4% of school children. Because of its
multifactorial etiology, it requires the implementation of different treatments.
In speech therapy, we are interested in oro-myofunctional therapy which allows the restoration of
abnormal motor patterns and muscular dysfunctions that can affect the permeability of the upper
airways (SAV).
An inventory of knowledge and practices, intended for speech therapists in France, was carried out
with the help of an investigation questionnaire, in order to target possible information needs on this
emerging subject. The working hypotheses are : the consequences of OSA are not sufficiently
considered by speech therapists, the interest of oro-myofunctional therapy in the context of OSA is not
fully recognized and there is a lack of information concerning the actions of each professional involved
in the care of this syndrome.
The 247 collected responses reveal that many respondents are unfamiliar with pediatric OSA, and
therefore the clinical signs necessary to screen for this syndrome are also ignored.
Moreover, 47% of speech therapists surveyed felt that care of orofacial function in the context of
pediatric OSAS was essential. Many speech-language pathologists are aware of the benefits of this
intervention, however, it can be established that its value is not recognized by all.
Finally, the exploration of the multidisciplinary network around the child diagnosed with OSA
highlights a lack of exchange between speech therapists and other health professionals.
Key words : child (3-12 years), state of the art, oro-myofacial functions, information booklet, speech
therapy, questionnaire, OSA, oromyofunctional therapy.
REMERCIEMENTS
Je tiens également à remercier les 247 orthophonistes ayant participé à cette enquête
d’investigation pour leur intérêt et leur curiosité.
***
Un immense merci plein de tendresse à mes parents, sans qui je n’aurais jamais pu réaliser ce
rêve. Merci de m’avoir fait confiance et permis de devenir la « grande fille » que je suis !
Merci à Clément et Thomas d’être de géniaux petits frères, sur qui je sais que je pourrai
toujours compter.
C’est le cœur serré que je remercie mes amis clermontois. De merveilleuses rencontres que je
n’oublierai jamais. Merci pour votre folie, ces fous rires et la confiance que je peux vous porter.
Tout simplement, merci d’être vous. Ces 5 belles années à vos côtés se terminent, mais notre
amitié ne fait que commencer.
Mes amis bretons également, j’ai hâte de tous vous retrouver. Tout particulièrement Maëva,
pour son amitié sans faille et son aide à la traduction du résumé ainsi que Cannelle pour son
écoute quant à l’élaboration de ce projet, tu feras une médecin formidable.
Enfin je tiens à remercier Marc, d’avoir quitté notre chère Bretagne pour me rejoindre et
contribué à mon épanouissement clermontois. Merci pour ton écoute, ton soutien et ton amour.
Une nouvelle aventure nous attend et j’ai hâte de la débuter !
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION ............................................................................................................................................. 6
1.Définition................................................................................................................................................ 10
5.Diagnostic du SAOS............................................................................................................................... 12
2.1.Les oralités....................................................................................................................................... 18
2.2.1.Déglutition ................................................................................................................................ 19
2.2.2.Mastication ............................................................................................................................... 20
2.2.3.Respiration................................................................................................................................ 20
1
IV.La thérapie oro-myofonctionnelle en contexte de SAOS pédiatrique ...................................................... 22
1.Mise en évidence d’un lien entre les troubles oro-myofonctionnels et le SAOS ................................... 22
2.1.Généralités ....................................................................................................................................... 23
3.1.Définition......................................................................................................................................... 25
1.5.Analyse des réponses du Groupe 2 – SAOS avec PES en comparaison au Groupe 1.................. 45
IV.Discussion ................................................................................................................................................ 46
2
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...................................................................................................... 54
ANNEXES ........................................................................................................................................................ 59
3
LISTE DES ANNEXES
4
LISTE DES ACRONYMES
I
IAH : indice d’apnée/ hypopnée
P
PPC : pression positive continue
PSG : polysomnographie
R
RGO : reflux gastro-œsophagien
RP : ronflement primaire
S
SAOS : syndrome d’apnées obstructives du sommeil
SOF : sphère oro-faciale
T
TRS : troubles respiratoires du sommeil
TOMF : troubles oro-myofonctionnels
O
OMF : oro-myo-faciales
P
PES : prise en soins
V
VAS : voies aériennes supérieures
VNI : ventilation non invasive
5
INTRODUCTION
Le Syndrome d’Apnées Obstructives du Sommeil (SAOS) est un syndrome encore méconnu et peu
diagnostiqué, pourtant responsable d’un enjeu de santé publique majeur en raison de son
retentissement durable sur les fonctions neurocognitives, métaboliques et cardiovasculaires de l’adulte
en devenir. Il nécessite une prise en soins multidisciplinaire et coordonnée compte tenu de la diversité
des signes cliniques observés.
Depuis quelques années, la communauté scientifique s’intéresse à l’apport d’une thérapie oro-
myofonctionnelle, notamment dans le cadre du SAOS, et a démontré qu’il existe une forte corrélation
entre un trouble des fonctions oro-myo-faciales et l’apnée obstructive du sommeil.
L’intérêt d’une prise en soins orthophonique est de permettre une stabilisation et normalisation des
fonctions oro-myo-faciales comme : la ventilation, la mastication, l’articulation/ phonation et la
déglutition.
Encore peu connue et utilisée par les orthophonistes, la thérapie oro-myofonctionnelle a pourtant
prouvé son efficacité sur les troubles des fonctions oro-myo-faciales constatés chez les enfants
diagnostiqués SAOS.
A partir de ces informations, nous pouvons nous interroger sur la nécessité d’informer les
orthophonistes sur le SAOS (signes cliniques, conséquences, dépistage…) ainsi que l’application
d’une thérapie oro-myofonctionnelle. A l’aide d’une enquête d’investigation, les connaissances et les
habitudes de pratique des orthophonistes de France, seront évaluées et analysées afin de déterminer la
nécessité d’un document d’information présentant le SAOS pédiatrique et la thérapie oro-
myofonctionnelle.
Dans la première partie du mémoire, une présentation théorique sera apportée sur : le sommeil, le
SAOS, les fonctions oro-myo-faciales puis la thérapie oro-myofonctionnelle appliquée au SAOS.
La seconde partie du mémoire permettra de présenter les résultats obtenus au questionnaire transmis
au plus grand nombre possible des orthophonistes de France. Une analyse critique des résultats récoltés
sera effectuée.
6
PARTIE THÉORIQUE
7
I. Le sommeil de l’enfant
Le sommeil s’identifie à une diminution de l’état de conscience qui divise deux épisodes d’éveil
(Sommeil ⋅ Inserm, La science pour la santé, s. d.). C’est une fonction cérébrale complexe et
primordiale pour la santé et le bien-être de l’être humain.
Durant les trois premières années de vie, le sommeil évolue rapidement et son organisation finit par
devenir semblable à celle de l’adulte. Le sommeil de l’enfant tend alors à être constitué des mêmes
phases : la phase d’éveil, le sommeil lent (N1, N2, N3) et le sommeil paradoxal (Dauvilliers & Lopez,
2019) :
La phase d’éveil est considérée comme le commencement de chaque cycle. Elle correspond à une
rapide période d’éveil (équivalent à une seconde) symbolisant la fin d’un cycle et le début d’un autre
(Vanderheyden, 2016).
Le sommeil lent, aussi appelé NREM (Non Rapid Eye Movement) est scindé en 3 stades caractérisés
par la nature de l’activité électro-encéphalographique.
- Stade 1 (appelé N1) de sommeil léger qui est principalement observé lors de l’endormissement
(Challamel, 2009).
- Stade 2 (appelé N2) de sommeil léger est celui qui est le plus représenté durant la nuit : 45 à
50% de la durée totale du sommeil (Vanderheyden, 2016).
- Stade 3 (appelé N3) de sommeil lent profond est le stade le plus profond du sommeil (Patel et
al., 2021). Il permet la récupération physique mais également le renforcement du système
immunitaire (Vanderheyden, 2016).
Le sommeil paradoxal, aussi appelé stade REM (Rapid Eye Movement), est désigné par une activité
électro-encéphalographique désynchronisée, identique à celle observée en phase d’éveil. Cette phase
de sommeil est associée au rêve (Patel et al., 2021).
Le sommeil paradoxal est jugé indispensable pour le cerveau, permettant des fonctions clés comme la
mémoire et l'apprentissage par son rôle de récupération psychique. C’est aux environs de 3 ans qu’il
atteint les valeurs de l’adulte, soit 20 à 25% du temps de sommeil total (Challamel, 2009).
8
De 6 à 12 ans, le sommeil nocturne devient profond ce qui peut provoquer l’apparition de certains
comportements anormaux fréquemment repérés durant le sommeil et peu alarmants à cet âge : terreurs
nocturnes, somnambulisme et énurésie (Challamel, 2009).
Selon l’étude d’Iglowstein et al., 2003 : la durée totale du sommeil diminue considérablement au cours
de l’enfance. Elle est égale à une moyenne de 14,2 heures à 6 mois contre une moyenne de 8,1 heures
à 16 ans.
Les troubles du sommeil en pédiatrie affectent 25 à 50% des enfants et adolescents de façon ponctuelle
et transitoire dans la majorité des cas.
9
Les troubles respiratoires du sommeil (TRS) constituent un véritable enjeu de santé publique aux
nombreuses conséquences sur la croissance de l’enfant, dont la prévalence en pédiatrie n’est pas encore
totalement connue. Ils comprennent un ensemble de pathologies, la plus courante affecte les VAS,
exprimées par un continuum d’entités cliniques se manifestant d’un ronflement primaire isolé jusqu’au
syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS). Leur sévérité peut affecter le développement
des fonctions cognitives de l’enfant, un dépistage précoce permet d’en limiter les impacts (Cohen-
Cogo et al., 2009) (Rochat et al., 2008).
1. Définition
10
2. Physiopathologie et facteurs de risques
Les physiopathologies du SAOS sont multifactorielles et complexes (Robin, 2020). Chez l’enfant, il
est fréquemment observé en cas d’hypertrophie des amygdales et/ou des végétations mais peut
également survenir en cas d’étroitesse des VAS, d’une atteinte du tonus musculaire ou d’une
association de ces facteurs (Cohen-Lévy et al., 2017).
Les facteurs de risques, ou prédisposants, connus du SAOS de l’enfant comprennent l’obésité, les
antécédents familiaux, les infections fréquentes des VAS, l’ethnie noire (prédisposition caractérisant
la morphologie du visage), la prématurité et de nombreuses maladies associées : anomalies crânio-
faciales, anomalies génétiques (trisomie 21, séquence de Pierre-Robin…) ou maladies
neuromusculaires (myopathie de Duchenne). Le reflux gastro-œsophagien (RGO) et l’asthme peuvent
également être impliqués dans la survenue de ce syndrome (Vergnes, 2015).
Selon l’étude de Cao et al., 2018, la prévalence de la rhinite allergique est sensiblement augmentée en
contexte de TRS. En effet, les enfants atteints de rhinite allergique sont plus à risque de développer un
SAOS.
3. Sémiologie du SAOS
Les caractéristiques du SAOS s’appuient sur un ensemble de symptômes diurnes et nocturnes pouvant
varier avec l’âge (voir ANNEXE 1). L’identification d’une anomalie respiratoire est plus souvent
identifiée chez les enfants plus âgés, capables d’émettre une plainte (Guilleminault et al., 2005). Les
signes cliniques du SAOS pédiatrique diffèrent de ceux observés chez l’adulte (Hsu et al., 2018).
Vergnes distingue 3 types de SAOS chez l’enfant (voir ANNEXE 2).
11
• Métaboliques : le risque de développer un syndrome métabolique est multiplié par 6 pour les
enfants porteurs de SAOS (Challamel, 2009).
• Neurocognitives : plusieurs études ont démontré l’existence d’une prévalence plus élevée de
troubles cognitifs et comportementaux chez les enfants souffrant d’apnées obstructives du
sommeil. Les troubles engendrés sont généralement mnésiques et attentionnels et peuvent
toucher, chez les plus grands, les fonctions exécutives et susciter des difficultés scolaires ou un
trouble des apprentissages (Vergnes, 2015).
• Cardiovasculaires : les enfants présentant un SAOS sont plus susceptibles de développer une
hypertension artérielle systémique. De plus, des troubles du rythme cardiaque ou encore une
hypertension artérielle pulmonaire peuvent aussi être observés (Aubertin, 2013).
Le SAOS de l’adolescent entraîne les mêmes conséquences et peut également engendrer des troubles
du comportement, un syndrome dépressif ainsi que des conduites à risques (Amat & Tran Lu Y, 2020).
5. Diagnostic du SAOS
Les TRS chez l’enfant sont tout d’abord observés par les parents. Leur suspicion nécessite une
évaluation pédiatrique générale mais également une évaluation minutieuse de l’anatomie des VAS
(Guilleminault et al., 2005).
• Examen clinique de l’anatomie des VAS (le nez, l’oropharynx, la mâchoire…) qui permet
une identification des facteurs de risques anatomiques pouvant prédisposer au développement
d’une respiration irrégulière pendant le sommeil (Guilleminault et al., 2005).
L’examen morphologique indispensable à la pose du diagnostic de SAOS met en évidence un
phénotype particulier : menton petit et pointu, mandibule reculée et hyperdivergente, visage
ovalaire, voûte palatine étroite, voile du palais allongé ainsi qu’une position basse de l’os
hyoïde (Robin, 2021).
• Examens paracliniques
o La polysomnographie réalisée en unité de sommeil (enregistrement effectué sur 1 nuit)
permettra de poser le diagnostic mais également d’évaluer le degré de sévérité du
SAOS, c’est l’examen diagnostic de référence.
12
Elle analysera les paramètres suivants : apnée obstructive (absence de flux respiratoire
avec persévérances d’efforts respiratoires), hypopnée obstructive (diminution du flux
respiratoire supérieur à 50% durant plus de 2 cycles respiratoires ou combinée à une
désaturation supérieure à 3% ou à un éveil), index d’apnée/hypopnée (IAH) mesuré par
heure et l’éveil cortical correspondant à une forte accélération de
l’électroencéphalogramme supérieure à 3 secondes (Vergnes, 2015).
Le degré de sévérité du SAOS pédiatrique ne connaît pas de classification universelle
(Bitners & Arens, 2020).
• Questionnaires et échelles permettant d’être attentifs à la présence des signes cliniques d’un
TRS mais n’étant pas assez sensibles ni spécifiques pour confirmer le diagnostic (Guilleminault
et al., 2005). Ils consistent également à pallier le manque de laboratoires du sommeil et des
moyens considérables à mettre en place pour réaliser une polysomnographie (Bitners & Arens,
2020). Les plus répandus sont le score OSA, le questionnaire sur le sommeil pédiatrique (PSQ)
et l’OSA-18.
Les traitements sont coordonnés selon une approche pluridisciplinaire et individualisée (Figure1). Ces
choix thérapeutiques sont envisagés en prenant en considération l’âge de l’enfant, le degré de sévérité
du SAOS, son étiologie (anatomique et/ou fonctionnelle) et sa présentation clinique (Robin, 2021).
Les traitements chirurgicaux qui consistent en une ablation des amygdales ou des végétations
(amygdalectomie ou adéno-amygdalectomie) sont les propositions thérapeutiques envisagées en
première intention face au SAOS (Vergnes, 2015). L’IAH diminue chez la majorité des enfants,
cependant dans 40 à 75% des cas, les signes cliniques du SAOS persistent (Bitners & Arens, 2020).
Les traitements médicamenteux peuvent être proposés sous forme d’anti-inflammatoires locaux ou
anti-allergiques (Cohen-Lévy et al., 2017).
13
Les traitements orthodontiques comprennent la disjonction maxillaire rapide et les orthèses d’avancée
mandibulaire (Cohen-Lévy et al., 2017).
Le traitement instrumental par la ventilation non invasive (VNI) par pression positive continue (PPC)
peut être proposé dès que la situation clinique le légitime (Cohen-Lévy et al., 2017). Elle garantira
l’ouverture des VAS au cours du sommeil (Vergnes, 2015).
Figure 1 : Séquence thérapeutique en fonction de l’âge dans le contexte de SAOS. ORL : oto-rhino-
laryngologie ; ODF : orthopédie-dentofaciale. (Cohen-Lévy et al., 2017)
14
III. Les fonctions oro-myo-faciales chez l’enfant
L’anatomie des VAS de l’enfant est étroitement liée au développement crânio-facial au cours de
l’enfance (Reyt, 2003).
Anatomie du crâne
Le squelette crânien est une structure essentielle à la protection du cerveau, il contient plusieurs
insertions musculaires jouant un rôle dans la mastication, la déglutition et la parole. Il est divisé en
deux parties : le crâne et la mandibule (H. McFarland, 2016).
Anatomie de la face
La structure osseuse de la face est organisée en 3 étages dits « supérieur, moyen et inférieur ». Les
muscles de la face sont innervés par le nerf facial (VII) (H. McFarland, 2016).
La cavité buccale (Figure 2) s’étend des lèvres jusqu’à l’isthme du gosier, lui-même limité par les
piliers antérieurs des amygdales, le bord inférieur du voile du palais et le V lingual.
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Les lèvres inférieure et supérieure sont deux replis musculomembraneux pourvus d’une grande
mobilité (Estienne et al., 2021). Elles sont essentielles aux fonctions de parole (articulation de plusieurs
phonèmes), de déglutition, de mastication (préhension des aliments) et également dans la réalisation
des mimiques expressives (H. McFarland, 2016).
Elles synchronisent leur déplacement dès l’âge de 2 ans. Ils s’apparenteront à ceux de l’adulte entre 4
et 6 ans avant de se stabiliser vers l’âge de 11 ans (Coquet, 2021).
Les joues contiennent deux muscles masticateurs (le buccinateur et le masséter) d’où l’importance de
leur synergie dans les fonctions de déglutition, de mastication et de phonation (Estienne et al., 2021).
Elles constituent les parois latérales de la cavité buccale.
Les dents apparaissent à partir des apophyses alvéolaires de la mandibule (H. McFarland, 2016). Les
20 premières dents de lait seront toutes sorties de la bouche de l’enfant à l’âge de 4 ans (Thibault,
2017b).
Le palais est une cloison ostéo-musculo membraneuse (Estienne et al., 2021) qui représente la limite
supérieure de la cavité buccale.
Il est composé de deux parties :
• Le palais dur est la structure osseuse qui constitue les deux tiers antérieurs du palais (H.
McFarland, 2016). L’apex lingual se pose au repos sur la partie antérieure du palais dur.
• Le palais mou ou voile du palais est une structure musculomembraneuse mobile et contractile
(Estienne et al., 2021) constituant le tiers postérieur du palais. Il intervient dans les mouvements
de déglutition et de phonation.
La mobilité des deux parties du palais est assurée par plusieurs muscles : le muscle tenseur du voile
(ou péristaphylin externe), l’élévateur du voile, le muscle palato-glosse et le muscle palato-pharyngien.
La langue est considérée comme l’organe clé de la motricité oro-faciale. Elle est constituée d’une base
(partie postérieure) qui appartient à l’oropharynx, de bords latéraux et d’un apex correspondant à la
partie antérieure de la langue (Estienne et al., 2021).
Elle est composée de 17 muscles (H. McFarland, 2016) : 8 sont pairs et 1 impair.
• Les muscles extrinsèques relient la langue à son environnement et permettent des mouvements
antéro-postérieurs, latéraux et d’élévation. Ils sont pairs et au nombre de 4 : le palato-glosse, le
stylo-glosse, l’hyo-glosse et le génio-glosse.
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• Les muscles intrinsèques participent aux changements de forme de la langue (contraction,
rétractation, allongement, étalement). Ils sont au nombre de 4 : le muscle longitudinal
supérieur, le muscle longitudinal inférieur, le muscle transverse et le muscle vertical.
L’innervation de la langue est assurée par le nerf hypoglosse (XII) et un rameau du nerf vague (X).
Le nez, en forme de pyramide creuse, se situe au milieu de la face et se prolonge en arrière par les
fosses nasales (Estienne et al., 2021). Sa fonction est de filtrer l’air inspiré, de le réchauffer et de
l’humidifier. Les VAS comprennent les fosses nasales ainsi que le pharynx.
• Le nez est constitué d’une structure osseuse et d’un squelette cartilagineux. Il possède un rôle
important dans les fonctions respiratoires et olfactives.
• Les fosses nasales sont limitées par plusieurs parois (paroi interne ou cloison nasale, la paroi
externe des fosses nasales et la paroi supérieure).
Anatomie pharyngée
D’après Estienne et al., 2021, le pharynx est une voie musculomembraneuse qui s’étend verticalement
le long de la colonne vertébrale. Il constitue un carrefour des voies respiratoires et digestives.
• Le cavum ou nasopharynx symbolise la cavité arrière des fosses nasales. C’est une partie
aérienne qui participe à la fonction de phonation.
Le pharynx se compose de muscles scindés en deux groupes : trois muscles constricteurs (constricteurs
supérieur, moyen et inférieur) et trois muscles élévateurs (pharyngostaphylin, stylopharyngien et
pétropharyngien).
Il est impliqué lors de la mise en place de plusieurs fonctions : la déglutition, la respiration nasale (le
pharynx est immobile contrairement à la respiration buccale où le voile du palais se relève), l’audition
et la phonation (le pharynx est résonateur).
17
2. Physiologie des fonctions oro-myo-faciales et de l’oralité
Les premiers actes d’oralité permettent à l’enfant de construire ses premières expériences autour de la
bouche et d’établir les premières communications avec son entourage grâce à l’émergence du cri, des
regards ou encore des sourires.
L’oralité secondaire apparaît au cours de la première année de vie de l’enfant, principalement
caractérisée par la double stratégie alimentaire. Le passage à la prise alimentaire à la cuillère entre 4
et 7 mois va faire apparaître la coexistence d’une praxie orale d’alimentation et de la succion durant 1
à 2 ans.
La genèse de la communication sociale chez l’enfant provient dès l’apparition des premiers sourires
qui seront associés aux premiers sons produits. Le nourrisson s’exprime grâce à divers cris traduisant
son état (cris de faim, cris d’appel…). Il joue avec sa voix en nuançant ses cris par la production de
sons très graves ou très aigus (Thibault, 2017b).
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L’apparition du langage passe par plusieurs étapes :
- Le babillage rudimentaire (3 à 8 mois) : premières combinaisons consonnes et voyelles.
2.2.1. Déglutition
La déglutition est une fonction stable chez l’adulte sain, qui va connaître de nombreux changements
anatomiques, neurologiques et physiologiques durant le développement de l’enfant.
Ces étapes permettent le passage à la déglutition mâture observée à l’âge adulte qui comprend trois
phases : le temps buccal, le temps pharyngien et le temps œsophagien.
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2.2.2. Mastication
La mastication permet la préparation de la nourriture en amont de la déglutition. Pour cela, elle requiert
des mouvements coordonnés et complexes de la mâchoire, des lèvres, des joues et de la langue (H.
McFarland, 2016) et ne se met en place définitivement que vers l’âge de 6 ans (Senez, 2020).
2.2.3. Respiration
Le système respiratoire est composé de deux parties : les voies aériennes supérieures (nez, gorge,
pharynx) et les voies aériennes inférieures (trachée, bronches, poumons).
La respiration nasale représente la normalité physiologique. Elle est organisée de façon à permettre le
conditionnement de l’humidité et de la température de l’air ainsi que la filtration des particules
inspirées.
Les échanges gazeux ayant lieu dans nos sinus lors de la ventilation nasale sont essentiels au
refroidissement du cerveau (Bruwier & Limme, 2016). De plus, elle favorise une respiration profonde
aux nombreux bienfaits pour l’organisme.
20
2.2.4. Phonation et articulation
Simultanément au passage d’une déglutition du nouveau-né vers une déglutition adulte, les émissions
sonores produites par le larynx vont être modifiées : le larynx descend peu à peu et dégage un espace
en arrière de la langue qui va servir de résonateur (Thibault, 2017b).
L’articulation : le développement des articulateurs (la mandibule, les lèvres, la langue et le voile du
palais) et de celui de la morphologie du conduit vocal vont permettre à l’enfant la production des
premiers mots. Dès l’âge d’un an, la motricité de la SOF est suffisamment ample pour permettre la
production de la parole. Les premières associations consonnes-voyelles sont produites grâce aux
propriétés mécaniques de la mandibule. La simultanéité de l’apex lingual et la mandibule ainsi que
celle de la base de langue et la mandibule s’affinent à mesure que l’enfant grandit et se développe
jusqu’à l’âge de 8-11 ans (Coquet, 2021).
L’enfant n’est pas capable de construire tous les sons de la langue, des simplifications apparaissent
pour pallier le manque de précisions articulatoires jusqu’à l’âge de 4 ans (Thibault, 2017b).
L’acquisition de tous les phonèmes s’opère progressivement (voir ANNEXE 3).
Les prémices du développement de la fonction de mastication sont corrélées à l’apparition des premiers
mots de l’enfant : les deux oralités (alimentaire et verbale) se développent ensemble (Thibault, 2017b).
La parfaite maîtrise des articulateurs est obtenue vers l’âge de 11 ans (Coquet, 2021).
21
IV. La thérapie oro-myofonctionnelle en contexte de SAOS pédiatrique
Leur origine est multifactorielle : origines congénitales ou acquises. Les troubles oro-myofonctionnels
(TOMF) peuvent résulter de l’interaction de 3 facteurs : facteurs héréditaires (déviation septale,
malocclusions ou malformations crânio-faciales, rétrognathie mandibulaire, hypertrophie des
végétations adénoïdales ou des tonsilles palatines…), facteurs comportementaux (parafonctions :
onychophagie, succion du pouce…) et facteurs environnementaux (rhinite allergique, milieu
extérieur…) (Orofacial Myofunctional Disorders, s. d.).
Ils peuvent se manifester par diverses insuffisances fonctionnelles (Warnier, 2018) : une respiration
buccale, un patron de respiration superficiel, des anomalies dentaires, un positionnement lingual
anormal au repos, une mastication insuffisante souvent unilatérale, une diminution de l’aperture
buccale, une déglutition dysfonctionnelle, des déformations phonétiques…ses expressions sont
multiples et peuvent engendrer des conséquences sur l’ensemble des fonctions OMF.
En effet, les TOMF impactent le bon développement de la croissance de l’enfant (visage, articulation
temporo-mandibulaire, mâchoire, occlusion dentaire, posture…).
Ils sont également liés à une augmentation de la prévalence de diabète, de migraines/ céphalées, de
troubles des apprentissages, de TDA/H ainsi que de TRS dus aux obstructions possibles des VAS qui
ne permettent pas un patron de respiration adéquat ainsi que le bon fonctionnement des fonctions OMF
(Orofacial Myofunctional Disorders, s. d.).
22
2. Troubles oro-myofonctionnels et SAOS pédiatrique
2.1. Généralités
Le SAOS est un syndrome complexe et d’origine multifactorielle, de même que l’apparition des
TOMF, il dépend de l’interaction de plusieurs facteurs. La littérature admet que les TOMF font partie
des signes cliniques du SAOS. En effet, ils participent à la modification de la structure oro-faciale et
de l’ensemble de la morphologie des VAS (Warnier, 2018) et favorisent l’apparition des TRS, en
particulier le SAOS (Huang & Guilleminault, 2012). De plus, l’obstruction des VAS observée dans le
cadre du SAOS est responsable de modifications neuromusculaires permettant de garantir le passage
de l’air dont la conséquence principale est la respiration buccale (de Felicio et al., 2016), signe clinique
presque systématiquement relevé chez les enfants atteints de SAOS (Bruwier & Limme, 2016).
La nécessité d’une détection précoce d’altérations de la structure oropharyngée est essentielle : d’après
Guilleminault et al., 2019, de légères anomalies du développement crânio-facial durant la petite
enfance peuvent participer de manière significative à l’apparition de TRS, notamment du SAOS
pédiatrique. La diminution de la fonction des muscles dilatateurs des VAS ou la mauvaise coordination
musculaire correspondant aux modifications observées en cas de SAOS sont des éléments à considérer
comme participant à l’apparition de ce syndrome (de Felicio et al., 2016). Un continuum entre une
altération du développement des structures oropharyngées ainsi que l’apparition d’un trouble
respiratoire obstructif du sommeil est admis (Huang & Guilleminault, 2012).
Chez l’enfant diagnostiqué SAOS, plusieurs TOMF sont observables : une respiration buccale, un
manque de contrôle moteur, un placement de langue en position basse, un affaissement des ailes
narinaires ou encore une hypotonie des muscles oraux et péri-oraux (de Felicio et al., 2016). Ces
troubles affectent le bon développement des fonctions OMF ainsi que le patron de croissance de
l’enfant.
La respiration buccale comprend diverses étiologies (Figure 4). Lors d’une ventilation buccale, les
particules de l’air qui ne sont pas filtrées par le nez viennent se fixer dans l’espace oropharyngé et
engendrent une inflammation des muqueuses nasales puis progressivement une hypertrophie des
végétations et des tonsilles palatines.
23
Cette hypertrophie rendra la respiration nasale d’autant plus compliquée à obtenir car un rétrécissement
des VAS est remarqué et constituera un facteur d’obstruction (Bruwier & Limme, 2016).
De plus, elle provoque des changements dans la position des lèvres, de la mâchoire et de la langue
(de Felicio et al., 2016). Elle peut entraîner une position basse de la langue au repos et à la déglutition
impactant le développement maxillo-facial (Lee et al., 2015), avoir des répercussions sur la qualité de
la fonction masticatoire, provoquer une hypotonie linguale et pharyngée engendrant une faiblesse des
VAS à l’inspiration (Lallour et al., 2019), une hypotonie labiale, et également produire un trouble des
sons de la parole (Hsu et al., 2018). Un mode de ventilation buccale est néfaste pour l’enfant en pleine
croissance, du fait de ses nombreuses répercussions physiologiques et psychomotrices (voir ANNEXE
4). Elle conduit à des altérations du patron de croissance crânio-faciale précocement dans la vie de
l’enfant (Lee et al., 2015) (Huang & Guilleminault, 2012).
En contexte de SAOS, la persévérance d’une respiration buccale peut être constatée après traitement
chirurgical et représente un facteur de risque quant à la persistance des symptômes (Lee et al., 2015).
Elle nécessite l’intervention de plusieurs professionnels dont l’oto-rhino-laryngologiste (suppression
des facteurs d’obstruction notamment à l’aide de gestes chirurgicaux), l’orthodontiste (traitement
myofonctionnel passif) et de l’orthophoniste (thérapie oro-myofonctionnelle) (Bruwier & Limme,
2016).
Figure 4 : Les différentes étiologies de la ventilation buccale, d’après Bruwier & Limme 2016.
Les TOMF et le SAOS sont deux troubles différents mais liés par leur incidence l’un sur l’autre :
les TOMF sont une des causes du SAOS et possèdent un rôle crucial dans leur apparition
(Warnier, 2018), (Guilleminault et al., 2019), (Huang & Guilleminault, 2012). Selon Cohen-Lévy et
al., 2017, un travail fonctionnel est complémentaire à tout autre traitement dans le parcours de prise en
soins de ce syndrome.
24
3. Thérapie oro-myofonctionnelle
3.1. Définition
La thérapie oro-myofonctionnelle consiste à mobiliser les muscles des lèvres, de la langue, des joues,
du visage et leurs fonctions associées (respiration, mastication, déglutition et la parole). Elle repose
sur des exercices de réorganisation neuromusculaire favorisant la normalisation du développement des
structures crânio-faciales et de leurs fonctions et visant à instaurer une ventilation nasale spontanée
(Robin, 2021). Les exercices proposés sont isométriques ou isotoniques et ciblent la cavité buccale et
les structures oropharyngées (Camacho et al., 2015).
En contexte de SAOS pédiatrique, elle a pour objectif de restaurer les schèmes moteurs anormaux mis
en place dans les fonctions OMF et les dysfonctions musculaires pouvant nuire à la perméabilité des
VAS (de Felicio et al., 2016). Elle agit également sur la présence des parafonctions, habitudes néfastes
à l’équilibre oro-myo-facial. Tout individu présentant une hypotonie de la SOF, une respiration buccale
ainsi qu’une position linguale anormale au repos peut bénéficier de cette intervention.
« Une mise en place de la thérapie oro-myofonctionnelle précoce et systématique pour obtenir une
respiration nasale nécessaire à une croissance crânio-faciale harmonieuse, au bon développement des
fonctions oro-faciales et au développement cognitif. » (Robin, 2021).
Il existe encore peu d’études déterminant précisément les pistes de rééducation et les stratégies
thérapeutiques (types d’exercices, fréquence de rééducation…) lors de la mise en place d’une thérapie
oro-myofonctionnelle en contexte de SAOS pédiatrique (de Felicio et al., 2016). Cependant, des
résultats prometteurs sont mis en lumière à travers plusieurs recherches scientifiques récentes.
25
La thérapie oro-myofonctionnelle, proposée à de jeunes enfants atteints de SAOS, a pour intérêt de
diminuer l’IAH, d’atténuer l’impact des TOMF sur leur croissance tout en participant à une réduction
de la fréquence du ronflement et de la somnolence diurne (de Felicio et al., 2018) (Amat & Tran Lu
Y, 2020) (Hsu et al., 2018).
Selon Camacho et al., 2015, elle permet une diminution de l’IAH d’environ 62% chez les enfants et
une stabilisation des fonctions OMF à long terme.
Les recherches de Guilleminault et al., 2013 et de Felicio et al., 2018, mettent en évidence la pertinence
d’une rééducation myofonctionnelle en complément d’un traitement chirurgical : restauration d’une
ventilation nasale, amélioration de la position et de la tonicité linguale (Villa et al., 2017) et de la
fonction masticatoire. Elle réduirait la gravité et les symptômes du SAOS à l’aide d’un travail
fonctionnel sur les muscles déficitaires des VAS (Guimaraes et al., 2009). De plus, la mise en place
d’une thérapie oro-myofonctionnelle admet la restauration d’une ventilation nasale diurne et nocturne
aidant à la disparition des TRS chez l’enfant (Lee et al., 2015).
L’étude de Villa et al., 2007, est la première à justifier de l’impact d’une rééducation myofonctionnelle
en traitant plus spécifiquement la tonicité linguale. Le comparatif avec les sujets sains démontre que
la force linguale est plus élevée chez les enfants sains par rapport à ceux atteints de TRS. La thérapie
oro-myofonctionnelle permettrait, d’après les auteurs, de restaurer une bonne position et tonicité
linguale chez les enfants atteints de SAOS.
Les exercices de la cavité buccale et des structures oropharyngées, proposés lors de la mise en place
de cette thérapie, sont semblables dans la plupart des études sélectionnées et comprennent un
renforcement de la langue ainsi qu’une correction de sa position anormale, une stimulation des muscles
oro-faciaux, la restauration d’une respiration nasale et des autres fonctions OMF touchées (déglutition,
mastication, phonation et articulation).
De plus, il est mis en avant qu’une réduction des parafonctions (habitudes de succion,
onychophagie…) ainsi que l’instauration d’une bonne hygiène nasale sont des pistes complémentaires
à une rééducation myofonctionnelle (Lallour et al., 2019).
26
La thérapie oro-myofonctionnelle n’a pas pour objectif de remplacer une intervention chirurgicale ou
l’installation d’une VNI par PPC mais de compléter leurs effets, en renforçant les muscles oraux et
péri-oraux. En effet, son application limite l’affaissement des tissus responsables d’un collapsus des
voies aériennes durant le sommeil et garantit une stabilité des fonctions OMF lors de la croissance de
l’enfant. Elle repose également sur la sensibilisation de l’entourage du patient. L’importance de cette
prise en soins (PES) s’illustre aussi par les conséquences à long terme de ce syndrome pouvant
impacter la vie adulte de ces enfants.
Les recherches et études scientifiques attestent désormais de la nécessité d’une PES précoce des
fonctions oro-myo-faciales dans le cadre du SAOS pédiatrique. Toutefois, la récente nomenclature
reconnaissant la PES des fonctions oro-myo-faciales par les orthophonistes ainsi que le manque de
connaissances autour de ce syndrome demeurent un frein au dépistage et traitement pluridisciplinaire
du SAOS chez les jeunes enfants.
La deuxième partie du mémoire permettra un regard et une analyse des connaissances et des pratiques
autour de cette récente PES par les orthophonistes de France.
27
PARTIE PRATIQUE
28
I. Problématique et hypothèses
Dans le cadre de l’élaboration de ce projet et après plusieurs échanges avec différents professionnels
de santé : médecin ORL et neurologue spécialisé dans les troubles du sommeil, il est apparu que ces
derniers trouveraient complémentaire à leur intervention de proposer un bilan des fonctions oro-myo-
faciales réalisé par un orthophoniste suivi d’une PES si nécessaire.
Cependant, peu d’orthophonistes prennent en soins les troubles des fonctions OMF dans le cadre du
SAOS. Cela s’explique par la récente nomenclature datant de 2017 incluant la prise en soins des
fonctions OMF ainsi que par la méconnaissance et la sous-estimation du SAOS par certains
professionnels de santé à ce jour.
L’objectif de ce mémoire est d’effectuer un état des lieux des connaissances et des pratiques illustrant
les connaissances cliniques des orthophonistes sur le SAOS et sur sa PES en France afin de cibler les
éventuels besoins d’information sur ce sujet encore peu étendu.
Pour cela, un questionnaire d’investigation à destination des orthophonistes permettant la validation
ou l’infirmation des hypothèses a été réalisé.
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Les réponses recueillies ont permis l’élaboration d’un livret d’information sur le SAOS, synthétisant
les éléments clés nécessaires à une intervention orthophonique portant sur les fonctions oro-myo-
faciales dans le cadre du SAOS. Il permet également de rassembler les ressources afin de faciliter
l’accès aux informations face à ce trouble du sommeil et d’apporter une réponse pratique aux
orthophonistes.
1. Descriptif de l’échantillon
Nous avons choisi de transmettre le questionnaire permettant d’effectuer l’état des lieux des
connaissances et des pratiques à tous les orthophonistes de France, exerçant en libéral ou en salariat,
et formés ou non à la PES des fonctions oro-myo-faciales en contexte de SAOS pédiatrique.
L’identification de la population ciblée a donc eu lieu par méthode aléatoire excluant des critères d’âge,
de sexe ou encore de région.
Le critère unique de sélection était de réaliser une PES orthophonique auprès d’enfants. Il était précisé
dans le titre du questionnaire « Etat des lieux des connaissances et des pratiques : Syndrome d'Apnées
Obstructives du Sommeil (SAOS) pédiatrique et thérapie oro-myofonctionnelle » incitant les
orthophonistes n’exerçant pas auprès d’enfants à ne pas y répondre. Le questionnaire complet envoyé
aux orthophonistes est inséré en ANNEXE 6.
Dans l’intention de recueillir le plus de réponses possibles afin d’effectuer un état des lieux des
connaissances et des pratiques le plus représentatif de l’ensemble des professionnels, nous n’avons pas
déterminé de région particulière lors de la transmission du questionnaire.
Plusieurs canaux de diffusion ont été utilisés : les réseaux sociaux (groupes Facebook dédiés aux
orthophonistes) et certains e-mails d’orthophonistes, rencontrés au cours de ma scolarité, qui étaient
invités à partager le questionnaire à d’autres professionnels éligibles. Le questionnaire d’investigation
a également été envoyé par mail à toutes les antennes régionales de la FNO (Fédération Nationale des
Orthophonistes) afin qu’elles puissent le partager à leurs adhérents.
30
2. Elaboration du questionnaire
Le questionnaire réalisant l’état des lieux des pratiques a été conçu grâce à l’outil Google Forms,
permettant une diffusion facile et rapide.
Une introduction, insérée en page d’accueil, présentait l’objectif de l’étude et précédait les premières
questions. Les réponses étaient recueillies anonymement.
Les orthophonistes n’ayant pas effectué de suivi de patients diagnostiqués SAOS (Groupe 1) étaient
redirigés à la partie 4 qui comprenait dans leur cas, les questions 14, 15 et 16.
Ils répondaient à un total de 15 questions.
Dans le Groupe 2, se différenciaient également les orthophonistes prenant en soins les fonctions oro-
myo-faciales en contexte de SAOS (Groupe 2 – SAOS avec PES) et ceux ne les intégrant pas dans le
parcours de soins de leurs patients atteints de SAOS (Groupe 2 – SAOS sans PES).
31
Ceux effectuant ou ayant effectué un suivi de patients diagnostiqués SAOS mais ne prenant pas en
soins les fonctions oro-myo-faciales (Groupe 2 – SAOS sans PES) répondaient à 16 questions.
Une question supplémentaire consistait à déterminer les motifs les incitant à ne pas intégrer les
fonctions oro-myo-faciales dans leurs axes thérapeutiques.
Seuls les participants prenant en soins les fonctions oro-myo-faciales en contexte de SAOS pédiatrique
(Groupe 2 – SAOS avec PES) ont répondu à la totalité du questionnaire : 27 questions.
Un tableau explicatif est disponible en annexe afin de permettre la compréhension de la formation des
différents groupes selon leurs réponses au questionnaire (voir ANNEXE 5).
Plusieurs formats de questions ont été proposés : des questions ouvertes, fermées (OUI/NON) et à
choix multiples. Afin de garantir la clarté des questions posées, des termes utilisés et de la conception
du questionnaire, des prétests ont été effectués auprès de 5 personnes.
32
III. Résultats du questionnaire d’investigation
Les données recueillies ont été exploitées grâce au logiciel Excel qui a permis la réalisation d’un tri
des réponses obtenues aux divers items. Des tableaux croisés dynamiques ont permis le calcul des
différents pourcentages correspondant à chaque question.
Pour obtenir une analyse précise des éléments récoltés, les réponses des deux groupes formés (Groupe
2 et Groupe 1) ont été traitées séparément.
Il n’a pas semblé pertinent d’effectuer un test statistique afin de comparer ces deux groupes car cela
n’aurait pas permis de confirmer ou infirmer les hypothèses formulées permettant de répondre à la
problématique du projet.
Les résultats, des 247 réponses obtenues, sont présentés ci-dessous en fonction des différentes parties
constituant le questionnaire.
Auvergne-Rhônes-Alpes
1% (3) Bourgogne-Franche-Comté
5% (12)
10% (24) 3% (8) Bretagne
Centre-Val de Loire
4%
(10)
Grand Est
9% (21) Guyane
Hauts-de-France
2% (6) Ile-de-France
4% (10) La Réunion
5% (12)
Normandie
4% (10)
Nouvelle-Aquitaine
2% (6) Occitanie
23% (58)
1% (3)
Pays de la Loire
1% (3)
Provence-Alpes-Côte d'Azur
20%
16% (40)
12% (30)
11% (28) 11% (27)
10% 9% (21)
7% (17)
3% (7)
5% (12) 5% (12)
4% (11) 4% (10)
3% (7)
2% (6)
1% (2) 1% (2) 1% (3) 1% (2)
0% (1)
0%
Graphique 2 : Représentation (en %) des orthophonistes interrogés, répartis selon le lieu de formation
initiale.
34
Question 5 : Comment avez-vous eu accès à ce questionnaire ?
53% (130) des orthophonistes sollicités ont eu accès au questionnaire d’enquête par leur syndicat
régional, 36% (89) par les réseaux sociaux (groupes Facebook dédiés aux orthophonistes) et 11% (28)
par e-mail.
Cette partie était consacrée à mettre en exergue les connaissances cliniques du SAOS pédiatrique des
247 orthophonistes participant à cette étude.
35
1.3. Recueil des réponses de la « PARTIE 3 : Patientèle et pratiques de rééducation »
Cette partie n’était pas destinée à être complétée entièrement par tous les participants :
- Jusqu’à la question 12 pour le Groupe 1 (redirigé à la PARTIE 4).
- Jusqu’à la question 13.a pour le Groupe 2 – SAOS sans PES (redirigé à la question 13.k puis
à la PARTIE 4).
- Toutes les questions du questionnaire pour le Groupe 2 – SAOS avec PES (excepté la question
13.k).
Tous les orthophonistes (247) participant à l’état des lieux des connaissances et des pratiques ont
répondu aux 4 premières questions de cette partie :
Question 10 : Avez-vous suivi une formation particulière abordant la prise en soins des fonctions
oro-myo-faciales dans le cadre du SAOS chez l’enfant ?
Cette question avait pour objectif de dresser un état des lieux des orthophonistes ayant réalisé une
formation abordant la PES des fonctions oro-myo-faciales dans le cadre du SAOS chez l’enfant : 18%
(44) ont effectué une formation sur cette thématique et 82% (203) n’ont pas participé à ce type de
formation.
Question 11 : Sur une échelle de 1 à 5, à quel niveau situeriez-vous l'intérêt d'une prise en soins
des fonctions oro-myo-faciales dans le cadre du SAOS pédiatrique ?
50% 47% (116)
40%
32% (78)
30%
10% 4% (9)
1% (3)
0%
1 2 3 4 5
Graphique 3 : Représentation (en %) de l'intérêt d'une prise en soins des fonctions OMF sur une
échelle de 1 (aucun intérêt) à 5 (indispensable) selon les orthophonistes sondés.
36
Ce graphique permet de visualiser l’intérêt d’une PES des fonctions OMF, dans le cadre du SAOS.
Il révèle que 47% (116) des orthophonistes sollicités la considèrent comme étant indispensable.
Question 13.a : Prenez-vous en soins les fonctions oro-myo-faciales dans le cadre du SAOS
pédiatrique ?
Cette question a été traitée par les orthophonistes formant le Groupe 2, ayant répondu positivement à
la question 12 (24% soit 60 orthophonistes). Celle-ci consistait à mettre en exergue les thérapeutes
prenant en soins les fonctions oro-myo-faciales dans le cadre du SAOS pédiatrique.
18% (11) des sondés ne prennent pas en soins les fonctions oro-myo-faciales (Groupe 2 – SAOS sans
PES) et 82% (49) prennent en soins les fonctions oro-myo-faciales en contexte de SAOS pédiatrique
(Groupe 2 – SAOS avec PES).
Les questions suivantes (13.b à 13.j) étaient réservées aux orthophonistes ayant répondu positivement
à la question 13.a (Groupe 2 – SAOS avec PES représentant 49 sondés soit 20% de l’échantillon
initial). Elles permettaient d’effectuer un état des lieux des pratiques à travers 9 questions explorant
les habitudes de PES des fonctions OMF en contexte de SAOS pédiatrique.
37
Question 13.b : Depuis combien de temps prenez-vous en soins les fonctions oro-myo-faciales dans
le cadre du SAOS pédiatrique ?
Les résultats suivants ont été obtenus :
• 22% (11) des sondés prennent en soins les fonctions oro-myo-faciales dans le cadre du
SAOS depuis moins de 6 mois.
• 43% (22) depuis environ 1 an.
• 16% (7) depuis environ 2 ans.
• 4% (2) depuis environ 3 ans.
• 6% (3) depuis environ 4 ans.
• 4% (2) depuis plus de 4 ans.
• 4% (2) ne savent pas/plus depuis quand ils prennent en soins les fonctions oro-myo-
faciales dans le cadre du SAOS.
Question 13.c : Quel est l'âge de vos patients lors de prise en soins des fonctions oro-myo-faciales
associée à un contexte de SAOS pédiatrique ?
Ce graphique présente les différents âges rencontrés lors de ce type de rééducation par les
orthophonistes sondés (plusieurs réponses étaient possibles) :
29% (14)
16% (8)
Moins de 3 3 ans 4 ans 5 ans 6 ans 7 ans 8 ans 9 ans 10 ans Plus de 10
ans ans
Graphique 4 : Représentation (en %) de l'âge de la patientèle rencontrée lors de prise en soins des
fonctions OMF en contexte de SAOS pédiatrique chez 49 orthophonistes sondés.
En majorité, les orthophonistes sondés prennent plus en soins les fonctions OMF dans le cadre du
SAOS chez des enfants âgés de 6 à 8 ans.
38
Question 13.d : Quelle est la fréquence de prise en soins pour ces patients ?
Les résultats recueillis sont les suivants :
• 74% (36) ont répondu « Une fois par semaine »
• 18% (9) ont répondu « Moins d’une fois par semaine »
• 8% (4) ont répondu « Deux fois par semaine »
• Aucun n’a répondu « Plus de deux fois par semaine »
Question 13.e : A quel moment intervenez-vous dans le parcours de prise en soins de ces patients
diagnostiqués SAOS : pré et/ou post opération (adéno-amygdalectomie, amygdalectomie...),
parallèlement à la mise en place d’une ventilation non invasive (VNI) par pression positive continue
(PPC)…?
La question 13.e interrogeait sur le moment de l’intervention orthophonique dans le parcours de prise
en charge des enfants diagnostiqués SAOS :
pré-op 8% (4)
La plupart des sondés prennent en soins ces enfants en pré et post traitement chirurgical, seulement
après une opération ou bien interviennent tout au long de la prise en charge de ce syndrome (pré-
diagnostic, pré et post-opération, accompagnement à la mise en place d’une VNI, accompagnement à
une PES orthodontique).
39
Question 13.f : Parmi ces patients, certains présentent-ils un trouble associé (TDA/H, trouble de
l’oralité, troubles des apprentissages…) ?
La question 13.f recherchait la présence de troubles associés (TDA/H, trouble de l’oralité, trouble
spécifique des apprentissages…) : 43% (21) ont répondu « OUI, certains », 53% (26) ont répondu
« OUI, ils présentent tous un trouble associé » et 4% (2) ont répondu NON.
Pour ceux ayant répondu positivement, une exploration plus fine était réalisée : « Si OUI *, adaptez-
vous la prise en soins en prenant en compte les fonctions oro-myo-faciales dans le cadre du SAOS et
le trouble associé dans les objectifs de rééducation ? » :
• 51% (24) ont répondu : « OUI, mes axes de rééducation concernent ces deux
domaines »
• 37% (18) ont répondu « OUI, mais les fonctions oro-myo-faciales dans le cadre du
SAOS sont traitées en priorité »
• 8% (3) ont répondu « OUI, mais le trouble associé est traité en priorité »
• 4% (2) ont répondu « NON, dans cette situation, je ne prends pas en soins les fonctions
oro-myo-faciales liées au SAOS »
40
Question 13.h : Quels sont les objectifs principaux de la prise en soins ?
98% (48)
100%
40%
31% (15)
20%
0%
Rétablir un mode de Rétablir une fonction de Rétablir une déglutition Améliorer la fonction Informer et guider les
ventilation nasale mastication adéquate fonctionnelle articulatoire parents afin d'aider à
réduire les parafonctions
Graphique 6 : Représentation (en %) des principaux objectifs fixés dans la prise en soins des fonctions OMF en
contexte de SAOS pédiatrique.
Ce graphique permet de visualiser les principaux objectifs déterminés par les 49 orthophonistes sondés
dans le cadre d’une PES des fonctions OMF chez un enfant atteint de SAOS (plusieurs réponses étaient
possibles). La restauration d’un mode de ventilation nasale apparaît comme étant l’objectif priorisé
par les participants.
Question 13.i : Quelles sont les difficultés rencontrées lors de cette prise en soins ?
Par cette question, les orthophonistes ont relevé les difficultés pouvant être rencontrées lors de ce type
de PES :
• 55 % (27) estiment que les conseils apportés ne sont pas suffisamment pris en compte
et que les exercices ne sont pas réinvestis au domicile.
• 31% (15) estiment ne rencontrer aucune difficulté lors de ce type de prise en soins.
• 14% (7) estiment que les patients montrent un manque d’intérêt à la rééducation.
Il est précisé par plusieurs d’entre eux que ces résultats peuvent varier selon les patients.
41
Question 13.j : Quels sont les critères d'arrêt les plus souvent observés dans ce type de
rééducation ?
49% (24) ont répondu mettre fin à cette PES lorsque les troubles des fonctions OMF sont améliorés :
la respiration nasale est automatisée et une position linguale correcte restaurée.
24% (12) par manque d’investissement du patient et/ou de sa famille, 12% (6) par manque de
motivation de l’entourage, 12% (6) par manque de régularité des exercices réalisés à la maison.
Question 13.k : Pourquoi ne prenez-vous pas en soins les fonctions oro-myo-faciales dans le cadre
du SAOS pédiatrique ?
La question 13.k relevait les raisons de l’absence de PES des fonctions oro-myo-faciales (plusieurs
réponses étaient possibles), seulement les orthophonistes du Groupe 2 – SAOS sans PES (11) ont
répondu à cette question :
• 73 % (8) ont répondu ne pas se sentir assez formé(e).
• 55% (6) ont répondu avoir des patients diagnostiqués SAOS mais les prendre en soins
pour un trouble associé en priorité.
1.4. Recueil des réponses de la « PARTIE 4 : Réseau pluridisciplinaire dans le cadre du SAOS
pédiatrique »
Cette partie n’était pas à remplir entièrement par tous les participants :
- Les orthophonistes du Groupe 1 et du Groupe 2 – SAOS sans PES ne répondaient qu’aux
questions 14, 15 et 16.
- Ceux du Groupe 2 – SAOS avec PES répondaient à la totalité du questionnaire.
Les 3 premières questions de cette partie ont donc concerné tous les orthophonistes sondés (247) :
42
Question 15 : Pensez-vous que les autres professionnels de santé soient suffisamment informés sur
la pertinence d’une prise en soins orthophonique dans le cadre du SAOS pédiatrique ?
99% (244) des orthophonistes sondés estiment que les autres professionnels de santé ne sont pas
suffisamment informés sur la pertinence d’une PES dans le cadre du SAOS pédiatrique contre 1% (3).
Question 16 : Vers quel(s) professionnel(s) de santé orientez-vous vos patients lors d’une suspicion
de trouble du sommeil chez l’un d’eux ?
Les orthophonistes orientent principalement (80%) leurs patients vers un médecin ORL lors d’une
suspicion de trouble du sommeil.
100%
80% (197)
80%
60%
45% (111)
40%
31% (76)
20%
13% (32)
10% (24)
7% (17)
0%
Médecin ORL Pédiatre Neurologue Médecin Vous ne faites pas Autres
généraliste dépister les
troubles du
sommeil
Graphique 7 : Représentation (en %) des professionnels de santé vers lesquels les orthophonistes
sondés (247) orientent leurs patients lors d'une suspicion de trouble du sommeil.
L’item « Autres » a recueilli les réponses suivantes : ostéopathe, centre du sommeil, kinésithérapeute,
allergologue, orthodontiste et pneumologue
43
Les dernières questions, dédiées aux orthophonistes du Groupe 2 – SAOS avec PES, exploraient le
réseau pluridisciplinaire existant dans la PES des enfants diagnostiqués SAOS.
60%
20%
6% (3)
0%
Médecin ORL Pédiatre Médecin traitant Médecin du sommeil Aucun
Les données permettent de mettre en lumière que les médecins ORL sont les professionnels adressant
le plus régulièrement les patients diagnostiqués SAOS aux orthophonistes.
Les participants ayant répondu à cette question ont également nommé d’autres professionnels dans la
rubrique « Autres » : pneumologue, orthodontiste et dentiste. Plusieurs réponses étaient possibles.
Pour clôturer le questionnaire, les participants qui souhaitaient connaître les résultats et recevoir le
livret d’information étaient invités à indiquer leur adresse e-mail : au total 202 adresses ont été
recueillies.
44
1.5. Analyse des réponses du Groupe 2 – SAOS avec PES en comparaison au Groupe 1
Une analyse plus précise des réponses du Groupe 2 – SAOS avec PES a été effectuée :
Les orthophonistes du Groupe 2 – SAOS avec PES ont davantage conscience des répercussions du
SAOS sur le devenir du jeune enfant, ils sont également plus sensibilisés à ce syndrome. 98% (48) des
sondés déclarent avoir connaissance des conséquences du SAOS sur le jeune enfant, 90% (44)
affirment explorer systématiquement le sommeil de l’enfant lors d’une anamnèse et 96% (47)
considèrent comme indispensable une PES des fonctions OMF en contexte de SAOS.
De plus, ils sont mieux informés quant au parcours de prise en soins de ce TRS : 55% (27) des
orthophonistes du Groupe 2 – SAOS avec PES témoignent avoir connaissance des différents
professionnels et associations concernés par ce syndrome.
96% (47) des orthophonistes du Groupe 2 – SAOS avec PES assurent que les autres professionnels
de santé ne sont pas suffisamment informés à propos de l’importance d’une intervention orthophonique
dans le cadre du SAOS.
45
IV. Discussion
L’objectif de cette étude consistait à déterminer si les orthophonistes de France étaient suffisamment
sensibilisés à l’importance d’une PES des fonctions OMF en contexte de SAOS pédiatrique. Le
questionnaire transmis avait également pour objectif d’effectuer un état des lieux des pratiques
orthophoniques dans le cadre de ce syndrome.
Dans cette partie, les résultats chiffrés obtenus seront analysés et mis en lien avec les données de la
littérature.
Un nombre important des orthophonistes interrogés exercent dans les régions Pays de la Loire (26%)
et Nouvelle-Aquitaine (23%). Ces données peuvent être corrélées au fait que l’antenne régionale de la
FNO de ces régions soient les seules à avoir relayé le questionnaire d’investigation à leurs adhérents.
Le mode de diffusion peut alors justifier ces pourcentages plus importants.
De plus, le programme de dépistage de l’apnée du sommeil de l’enfant, ISIDORT (isidort, s. d.) est
conduit par les Unions Régionales des Professionnels de Santé de Nouvelle-Aquitaine. Les
professionnels de santé de cette région y sont à priori plus informés et sensibilisés d’où une
participation plus élevée. L’intérêt pour cette PES peut avoir plus attiré leur attention comparativement
aux orthophonistes des autres régions et cela est confirmé par les résultats obtenus : 33% des
orthophonistes du Groupe 2 – SAOS avec PES ont indiqué exercer en région Nouvelle-Aquitaine,
pourcentage le plus important recueilli à cette question pour ce groupe.
45% des orthophonistes sondés ont déclaré avoir obtenu leur diplôme entre 2010 et 2021. La récente
Nomenclature Générale des Actes Professionnels (NGAP), mise à jour en 2017 grâce à l’avenant 16 à
la convention nationale des orthophonistes, inclue la PES des fonctions OMF (AMO 13,5). Nous
pouvons alors la rapprocher de ce pourcentage. En effet, les orthophonistes les plus récemment
diplômés sont plus susceptibles d’avoir été formés aux fonctions OMF au cours de leur cursus initial.
De plus, 65% des orthophonistes du Groupe 2 – SAOS avec PES déclarent prendre en soins les
fonctions OMF depuis moins d’un an.
46
La rééducation des fonctions OMF en contexte de SAOS pédiatrique découle de la signature de cet
avenant, qui révèle une avancée importante dans la pratique orthophonique, et témoigne de la
nouveauté de cette PES nécessitant encore des investigations scientifiques (de Felicio et al., 2016).
Parmi les orthophonistes sondés, 16% ont indiqué avoir effectué leur formation initiale en Belgique
(représentant le pourcentage le plus important). Les orthophonistes provenant de ces universités sont
probablement plus sensibilisés et/ou formés à la thérapie oro-myofonctionnelle.
L’analyse des résultats obtenus par le Groupe 2 – SAOS avec PES confirme cette observation : 29%
des participants ont réalisé leur formation initiale en Belgique, pourcentage le plus élevé recueilli. De
plus, un nombre important de logopèdes (équivalent de l’orthophoniste en Belgique) proposent des
formations à propos des fonctions OMF, notamment dans le cadre du SAOS.
Les résultats de cette enquête ont mis en exergue que 66% des sondés connaissent le terme « SAOS
pédiatrique » et 61% ont notion de l’impact de ce syndrome sur le développement de l’enfant. Au vu
des nombreuses conséquences que peut engendrer le SAOS (Thibault, 2017a), ces pourcentages se
révèlent peu élevés et démontrent que ce syndrome est un enjeu de santé publique majeur encore trop
méconnu par les professionnels de santé.
En revanche, 47% des sondés estiment indispensable une PES des fonctions OMF chez un enfant
diagnostiqué SAOS et 79% des participants situent, sur une échelle de 1 à 5, l’intérêt d’une thérapie
oro-myofonctionnelle entre les échelons 4 et 5. La corrélation entre les troubles oro-myofonctionnels
et la présence d’un SAOS pédiatrique mis en exergue par plusieurs auteurs (Huang & Guilleminault,
2012) (Bruwier & Limme, 2016) (Warnier, 2018) est donc relativement perçue par les orthophonistes
bien que 14% des participants n’effectuent pas de lien entre ces deux notions. Les orthophonistes ont
conscience de l’intérêt d’une thérapie oro-myofonctionnelle en contexte de SAOS. Cependant, le
manque de formation/ information sur cette thématique semble limiter les pratiques.
18 % (44) des orthophonistes sondés attestent avoir été formés spécifiquement à une rééducati on
des fonctions OMF en contexte de SAOS. 20 % (49) des participants (Groupe 2 – SAOS avec
PES) prennent en soins les fonctions OMF chez leur patient diagnostiqué SAOS alors que
seulement 51% (25) d’entre eux ont effectué une formation sur ce thème : les o rthophonistes
montrent des capacités d'adaptation et/ou d'autoformation en attendant d’avoir accès à une
formation spécifique. Le manque de formation abordant ces notions, évoqué dans le paragraphe ci -
dessus, est ici confirmé.
47
Seulement 24% des sondés ont indiqué suivre ou avoir suivi des enfants diagnostiqués SAOS. Ces
résultats sont à mettre en lien avec ceux obtenus à la question 15 : « Pensez-vous que les autres
professionnels de santé soient suffisamment informés sur la pertinence d’une prise en soins
orthophonique dans le cadre du SAOS pédiatrique ? » où 99% des orthophonistes ont répondu
« NON ». Cette insuffisance d’information, de la part de certains professionnels, peut expliquer le
faible taux d’orthophonistes ayant reçu des patients atteints de SAOS, les médecins prescripteurs n’ont
pas encore tout à fait connaissance des bénéfices d’une PES orthophonique dans le cadre de ce trouble
respiratoire obstructif du sommeil.
Plusieurs participants du Groupe 2 – SAOS avec PES prennent en soins des patients âgés de moins
de 4 ans, ce qui est en faveur d’une PES précoce dans le cadre de ce syndrome, préconisée par
Guilleminault et al., 2019 et également soulignée par (Thibault, 2017a).
Selon Cohen-Lévy et al., 2017, une rééducation fonctionnelle des fonctions OMF devrait avoir lieu
idéalement pré et post traitement chirurgical, le questionnaire met en exergue que 55% des sondés
prennent en soins les fonctions OMF comme indiqué par les auteurs.
43% des sondés du Groupe 2 ont assuré que certains de leurs patients diagnostiqués SAOS
présentaient un trouble associé tandis que 53% ont répondu qu’ils présentaient tous un trouble associé.
Ces résultats peuvent être liés aux données de la littérature présentées par Vergnes, 2015 : les enfants
présentant un SAOS seraient sujets à des troubles des apprentissages, des difficultés de mémorisation,
des troubles de la sphère oro-faciale, ou encore des troubles de l’attention.
Les objectifs principaux de PES, définis par les orthophonistes interrogés, correspondent à ceux
recommandés à la suite des différentes études réalisées par Guimaraes et al., 2009, de Felicio et al.,
2016 et Guilleminault et al., 2013 : restauration d’une respiration nasale, d’une bonne tonicité labiale,
suppression des parafonctions…
48 % des sondés du Groupe 2 – SAOS avec PES ont révélé mettre fin à une rééducation des
fonctions OMF en contexte de SAOS en raison de plusieurs critères : manque d'investissement/
motivation du patient et/ou de son entourage ou encore par absence de généralisation des exercices
à la vie quotidienne. Par ailleurs, 55% ont indiqué que les principales difficultés rencontrées lors
de cette PES étaient que les conseils apportés ne sont pas pris en compte et les exercices non repris au
domicile.
48
De ces différentes observations, nous pouvons supposer l’importance de développer un partenariat
avec les familles (explications, conseils) ainsi que de bien coordonner les soins entre tous les
professionnels. La nécessité d’informer les parents sur les conséquences de ce syndrome a fait
l’objet d’un travail de recherche en 2017, mené par une spécialiste des TRS pédiatriques qui a
développé l’application « Sommeil de marmotte », abordant ces notions de façon ludique et
pédagogique (Sommeil de marmotte : l’application pour les enfants souffrant d’apnée du sommeil,
s. d.).
Pour finir, le réseau pluridisciplinaire indispensable au bon dépistage de ce syndrome est ignoré de la
part des orthophonistes : seulement 27% des sondés connaissent les différents professionnels ou
associations concernés par cette PES. De ce constat, apparaît la nécessité de sensibiliser les
orthophonistes à propos des différents acteurs intervenant dans cette PES auprès de jeunes enfants.
99% des orthophonistes, estiment que les autres professionnels de santé ne sont pas suffisamment
informés sur la pertinence d’une intervention orthophonique dans le cadre du SAOS pédiatrique : un
manque d’information et de connaissance est également constaté de la part des autres professionnels.
Le travail en collaboration mis en avant par le Groupe 2 – SAOS avec PES atteste de ce manque de
coordination des soins, seulement 57% des sondés travaillent en collaboration avec un/des
professionnel(s) de santé inclus dans le parcours de soins de ces enfants.
A ce jour, les orthophonistes pratiquant une thérapie oro-myofonctionnelle auprès de patients
diagnostiqués SAOS, indiquent avoir peu d’échanges avec les autres professionnels gravitant autour
de ces enfants. La mise en place d’un réseau paraît plus que primordiale pour cette prise en soins.
49
2. Elaboration du livret d’information
L’analyse des réponses récoltées met en évidence une insuffisance d’information concernant la PES
orthophonique des fonctions OMF en contexte de SAOS pédiatrique. Le nombre de sondés souhaitant
recevoir le livret d’information confirme ce fait : 202 participants ont manifesté leur intérêt quant à
son élaboration.
Les résultats du questionnaire d’investigation attestent de la nécessité d’orienter les connaissances des
orthophonistes sur les signes cliniques, le réseau de professionnels, les pistes de remédiation et
l’importance d’une bonne implication de l’entourage.
Ce livret a pour objectif de répondre aux attentes et besoins des professionnels afin d’améliorer leurs
savoirs concernant ce syndrome, de faciliter l’accès aux informations face à cette prise en soins, de
proposer des pistes de rééducation des troubles oro-myofonctionnels en contexte de SAOS pédiatrique
ainsi que de constituer une bibliographie précise.
Il a été organisé de façon pratique et synthétique afin de permettre une compréhension rapide des divers
éléments primordiaux lors de cette PES et d’en faciliter son appropriation.
Il est pensé comme un outil pratique permettant aux orthophonistes le désirant de débuter ce type de
suivi auprès de leurs patients concernés mais ne peut remplacer une formation spécifique sur cette
thématique. De plus, ce livret constitue un recueil des ressources bibliographiques sélectionnées à ce
jour, des modifications pourront être apportées au cours des prochaines années.
Sa validation auprès d’un large public pourrait être envisagée lors de futurs projets.
50
3. Retour sur les hypothèses
61% des orthophonistes sondés connaissent les répercussions de l’apnée obstructive du sommeil chez
les jeunes enfants. Cela constitue un taux moyen, jugé insuffisant en raison des nombreux impacts
connus de ce syndrome sur le devenir de l’enfant. Par déduction, les signes cliniques permettant le
dépistage du SAOS pédiatrique ne sont pas suffisamment perçus, cela engendre un frein à la prise en
charge complète de ces enfants ainsi qu’à la bonne coordination des soins. Parmi ce pourcentage, 18%
d’entre eux ont eu une formation spécifique avec des connaissances plus fines sur le SAOS et ses
conséquences.
➢ L’hypothèse 1 « Le SAOS et ses conséquences ne sont pas assez considérés par les
orthophonistes » est validée.
47% des orthophonistes ont estimé indispensable la PES des fonctions OMF en contexte de SAOS
pédiatrique. Sur une échelle de 1 (aucun intérêt) à 5 (indispensable), 79% se positionnent entre les
échelons 4 et 5. En revanche, 5% des sondés ignorent l’importance de cette intervention et la
considèrent comme n’étant d’aucun intérêt. Pour finir, 17% se placent au centre de l’échelle, illustrant
leur incertitude quant aux bénéfices de cette PES.
De nombreux orthophonistes ont conscience de l’impact d’une PES orthophonique ciblée sur les
fonctions oro-myo-faciales chez les enfants atteints de SAOS, il semble tout de même que cette
intervention ne soit pas encore totalement reconnue par tous les professionnels. Les orthophonistes
connaissent la nécessité d’une thérapie oro-myofonctionnelle dans ces notions théoriques mais en
pratique ne l’applique peu, voire pas.
51
Les orthophonistes sont unanimes (99%) à propos du fait que les autres professionnels de santé ne sont
pas suffisamment informés sur la pertinence d’une intervention orthophonique dans le cadre de ce
syndrome. De plus, seulement 57% des sondés prenant en soins les fonctions OMF en contexte de
SAOS indiquent travailler en collaboration avec les professionnels de santé impliqués auprès de ces
enfants (médecin traitant, pédiatre, médecin ORL, neurologue spécialisé dans les troubles du sommeil,
orthodontiste…).
Ces constats mettent en exergue l’importance de sensibiliser les orthophonistes mais aussi tous les
professionnels de santé gravitant autour de ces enfants quant à l’intérêt d’une PES des fonctions OMF
en contexte de SAOS.
➢ L’hypothèse 3 « Il existe une absence d’information concernant les interventions des différents
professionnels intervenant dans la prise en soins du SAOS » est validée.
La première limite de cette enquête est que la plupart des orthophonistes ayant répondu au
questionnaire sont ceux dont les antennes régionales ont partagé le questionnaire à leurs adhérents
(Pays de la Loire et Nouvelle Aquitaine), la représentation des orthophonistes de France est donc
inégalitaire selon les régions.
De plus, l’état des lieux des connaissances et des pratiques à travers cette expérimentation permet
d’obtenir un aperçu des savoirs sur ce syndrome ainsi que sur les habitudes de PES. Néanmoins, ces
résultats sont à pondérer au vu de leur analyse qui n’a pas été réalisée de manière standardisée. Le
nombre de sondés permet d’entrevoir les données souhaitées mais celles-ci ne peuvent pas être
généralisées à tous les orthophonistes de France.
Pour finir, les orthophonistes pouvant compléter la partie dédiée aux habitudes de rééducation des
fonctions OMF dans le cadre de SAOS pédiatrique étaient ceux ayant effectué ou effectuant le suivi
de patients diagnostiqués SAOS. Ce syndrome étant sous-diagnostiqué, notamment chez les
enfants, certains orthophonistes prennent probablement en soins les fonctions OMF en prévention à ce
syndrome, associé à un autre trouble, ou en pensant à la présence de ce TRS sans que le diagnostic soit
clairement posé. Cela a pu les empêcher de répondre à la totalité du questionnaire.
52
V. CONCLUSION et perspectives orthophoniques
Le SAOS pédiatrique est un syndrome courant, présent chez 1 à 4% des enfants d’âge scolaire.
Il engendre de nombreuses conséquences sur le développement de l’enfant : anomalies crânio-faciales,
troubles de l’attention, troubles spécifiques des apprentissages…
La corrélation entre un trouble des fonctions OMF et la présence d’un SAOS mise en lumière par
diverses études scientifiques atteste de l’importance d’une PES des fonctions oro-myo-faciales auprès
de ces enfants. Il paraît aussi primordial de rappeler la nécessité d’un dépistage précoce du SAOS chez
le jeune enfant ainsi que d’avoir notion de l’impact à long terme des anomalies crânio-faciales.
L’enquête d’investigation a permis de mettre en évidence que la pertinence d’une thérapie oro-
myofonctionnelle est partiellement reconnue par les orthophonistes de France. De plus, une minorité
d’entre eux pratiquent cette intervention : par absence de patients diagnostiqués SAOS ainsi que par
insuffisance de formation sur cette thématique.
Un manque d’information à propos des actions des différents professionnels intervenant dans le
parcours de prise en soins de ces enfants est relevé et démontre l’importance de créer un réseau
dynamique autour de ces patients. Afin de sensibiliser le plus grand nombre d’orthophonistes quant à
l’importance de cette intervention, un livret d’information a été créé dans l’intention de les aider à
mieux dépister et prendre en soins le SAOS.
De tels constats, soulignent la nécessité de l’élaboration d’un réseau pluridisciplinaire précis et connu
des professionnels afin d’orienter au mieux les enfants atteints de troubles du sommeil.
Plusieurs perspectives peuvent alors être envisagées à la suite de l’analyse des résultats obtenus. Il
semble nécessaire de sensibiliser les professionnels sur l’importance d’une thérapie oro-
myofonctionnelle dans le parcours de PES de ces enfants : questionner les médecins ORL sur leurs
habitudes de prise en soins peut être pertinent car ce sont les premiers professionnels à adresser les
patients SAOS aux orthophonistes, ainsi que promouvoir les champs de compétences des
orthophonistes dans le cadre du SAOS auprès des autres professionnels de santé.
Pour finir, il serait intéressant d’interroger les familles de ces patients concernant les différentes raisons
de la possible non-généralisation des exercices à la vie quotidienne. Il pourrait être mis en avant les
motifs de ce manque d’investissement et cela permettrait également de vérifier si les conséquences
du SAOS sur le développement du jeune enfant sont bien comprises par l’entourage des patients
sujets à ce trouble du sommeil.
Le livret d’information réalisé pourrait, lors de futurs projets, être validé auprès des orthophonistes
de France.
53
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5, 7-16.
58
ANNEXES
ANNEXE 3 – Chronologie des acquisitions phonémiques selon Rondal, 2000 (Thibault, 2017b)
Phonèmes Âge mini Âge maxi
p-b-m 2 à 3 mois 4 ans
t-d-n 8 à 10 mois 6 ans
k-g 3 mois 4 ans
gn 2 ans 4 ans
f-v 1 an 6 ans
s-z 2 ans 7 ans
ch-j 2 ans 7 ans
l 1 an 6 ans
r 2 mois 6 ans
59
ANNEXE 4 – Conséquences d’une respiration buccale (Lee et al., 2015), (Bruwier & Limme, 2016)
(Huang & Guilleminault, 2012) (Lallour et al., 2019).
60
ANNEXE 5 - Tableau synthèse de la conception du questionnaire et des différents groupes formés :
Groupe 2 : les orthophonistes qui effectuent ou ont effectué le suivi d’enfants diagnostiqués SAOS
o Groupe 2 – SAOS avec PES : les orthophonistes qui effectuent ou ont effectué le suivi
d’enfants diagnostiqués SAOS ET prenant en soins les fonctions OMF dans le cadre du SAOS
pédiatrique.
o Groupe 2 – SAOS sans PES : les orthophonistes qui effectuent ou ont effectué le suivi
d’enfants diagnostiqués SAOS ET ne prenant pas en soins les fonctions OMF dans le cadre du
SAOS pédiatrique.
61
ANNEXE 6 - Questionnaire – Etat des lieux des connaissances et des pratiques :
Questionnaire établi et transmis via l’application Google Forms
Etat des lieux des connaissances et des pratiques : Syndrome d’Apnées Obstructives du Sommeil
pédiatrique et thérapie oro-myofonctionnelle.
Dans le cadre de mon mémoire de fin d’études en orthophonie, j’élabore un état des lieux sur la place
de la thérapie oro-myo-fonctionnelle dans le cadre du SAOS pédiatrique.
Pour cela, je vous partage ce questionnaire composé de 4 parties qui me permettra de mettre en exergue
les habitudes de prises en soins dans le cadre de ce syndrome.
Suite aux réponses obtenues à ce questionnaire, qui seront recueillies anonymement, j’établirai un
livret d’informations à destination des orthophonistes comprenant une partie théorique sur le SAOS et
la thérapie oro-myofonctionnelle, une présentation des éléments clés lors du bilan ainsi que des axes
généraux de rééducation et une proposition d’exercices adaptés.
Une analyse d’articles portant sur la place et l’intérêt d’une thérapie oro-myofonctionnelle en contexte
de SAOS pédiatrique sera effectuée afin d’appuyer ma démarche sur des preuves scientifiques.
Ce questionnaire s’adresse à tous les orthophonistes de France, pratiquant ou non la thérapie oro-
myofonctionnelle en contexte de SAOS chez l’enfant et ne prend que quelques minutes à être complété.
Je vous remercie par avance de l’intérêt que vous porterez à mon sujet de mémoire et du temps que
vous voudrez bien m’accorder afin de participer à l’élaboration de ce projet de fin d’études en mettant
à profit votre expérience professionnelle et vos connaissances.
COBIGO Camille
cob.camille@gmail.com
CFUO de Clermont-Ferrand
62
PARTIE 1 : Informations générales
Question 1 : Dans quelle région exercez-vous ?
63
Question 8 : Effectuez-vous un lien entre le Syndrome d’Apnées Obstructives du Sommeil pédiatrique
et les fonctions oro-myo-faciales ?
- OUI
- NON
Question 10 : Avez-vous suivi une formation particulière abordant la prise en soins des fonctions oro-
myo-faciales dans le cadre du SAOS chez l’enfant ?
- OUI
- NON
Question 11 : Sur une échelle de 1 (aucun intérêt) à 5 (indispensable), à quel niveau situeriez-vous
l’intérêt d’une prise en soins des fonctions oro-myo-faciales dans le cadre du SAOS pédiatrique ?
Question 13.a : Prenez-vous en soins les fonctions oro-myo-faciales dans le cadre du SAOS
pédiatrique ?
- OUI
- NON (vous allez être redirigé(e) à la question 13.k)
Si OUI, veuillez répondre aux questions de 13.b à 13.j :
64
Ces questions sont posées dans un contexte de rééducation des fonctions oro-myo-faciales dans le
cadre du SAOS pédiatrique.
Question 13.b : Depuis combien de temps prenez-vous en soins les fonctions oro-myo-faciales dans le
cadre du SAOS pédiatrique ?
Question ouverte
Question 13.c : Quel est l’âge de vos patients lors de prise en soins des fonctions oro-myo-faciales
associée à un contexte de SAOS pédiatrique ?
Cocher les cases correspondantes.
- Moins de 3 ans
- 3 ans
- 4 ans
- 5 ans
- 6 ans
- 7 ans
- 8 ans
- 9 ans
- 10 ans
- Plus de 10 ans
Question 13.d : Quelle est la fréquence de prise en soins pour ces patients ?
Une seule réponse possible.
- Moins d’une fois par semaine
- Une fois par semaine
- Deux fois par semaine
- Plus de deux fois par semaine
Question 13.e : A quel moment intervenez-vous dans le parcours de prise en soins de ces patients
diagnostiqués SAOS : pré et/ou post opération (adéno-amygdalectomie, amygdalectomie…),
parallèlement à la mise en place d’une ventilation non invasive (VNI) par pression positive continue
(PPC)…?
Question ouverte
65
Question 13.f : Parmi ces patients, certains présentent-ils un trouble associé (TDA/H, trouble de
l’oralité, troubles des apprentissages…) ?
- OUI, ils présentent tous un trouble associé *
- OUI, certains *
- NON
Si OUI *, adaptez-vous la prise en soins en prenant en compte les fonctions oro-myo-faciales dans le
cadre du SAOS et le trouble associé dans les objectifs de rééducation ?
Une seule réponse possible.
- OUI, mes axes de rééducation concernent ces deux domaines
- OUI, mais les fonctions oro-myo-faciales dans le cadre du SAOS sont traitées en priorité
- OUI, mais le trouble associé est traité en priorité
- NON, dans cette situation je ne prends pas en soins les fonctions oro-myo-faciales liées au
SAOS
Question 13.i : Quelles sont les difficultés rencontrées lors de cette prise en soins ?
Une seule réponse possible.
- Aucune difficulté n’est rencontrée
- Les patients montrent un manque d’intérêt
- Les conseils ne sont pas pris en compte et les exercices ne sont pas repris au domicile
- Autre :
66
Question 13.j : Quels sont les critères d’arrêt les plus souvent observés dans ce type de rééducation ?
Question ouverte
Passez à la Partie 4.
Question 13.k : Si NON à la question 13.a, pourquoi ne prenez-vous pas en soins les fonctions oro-
myo-faciales dans le cadre du SAOS pédiatrique ?
Plusieurs réponses possibles.
- Vous ne vous sentez pas assez formé(e)
- Vous avez des patients diagnostiqués SAOS mais vous les prenez en soins pour un trouble
associé en priorité
- Vous ne voyez pas l’intérêt d’une prise en soins des fonctions oro-myo-faciales dans le cadre
du SAOS
- Autre :
Question 15 : Pensez-vous que les autres professionnels de santé soient suffisamment informés sur la
pertinence d’une prise en soins orthophonique dans le cadre du SAOS pédiatrique ?
- OUI
- NON
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Question 16 : Vers quel(s) professionnel(s) de santé orientez-vous vos patients lors d’une suspicion de
trouble du sommeil chez l’un de vos patients ?
Plusieurs réponses possibles.
- Médecin ORL
- Pédiatre
- Neurologue
- Médecin généraliste
- Vous ne faites pas dépister les troubles du sommeil chez vos jeunes patients
- Autre : …
Les questions 17 et 18 ne concernent que les orthophonistes ayant répondu aux questions 13.b à
13.j.
Question 17 : Quel(s) professionnel(s) vous adresse(nt) vos patients diagnostiqués SAOS ?
Plusieurs réponses possibles.
- Médecin ORL
- Pédiatre
- Neurologue
- Médecin traitant
- Autre : …
Si OUI, lesquels ?
Vous avez répondu au questionnaire et vous souhaitez en recevoir les résultats ainsi que le livret
d’informations, merci de renseigner votre adresse mail :
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ANNEXE 7 – Livret d’information à destination des orthophonistes
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