Adf Quintessence
Adf Quintessence
Adf Quintessence
DITORIAL
Vianney DESCROIX
Prsident scientifique du Congrs 2016
COMIT SCIENTIFIQUE
Prsident scientifique
Vianney DESCROIX
Secrtaire scientifique
Stphane SIMON
Membres
Fabrice CAMPANA
Mdecine et chirurgie orale
Pierre-Yves COUSSON
Mdecine bucco-dentaire
et vulnrabilits
Thomas FORTIN
Implantologie et radiologie
Yves ESTRABAUD
Parodontologie
Elvire LE NORCY
Orthopdie Dento-Faciale
Patrick ROUAS
Odontologie pdiatrique
Estelle SCHITTLY
Prothse amovible
Thierry DRAUSSIN
DPC - Programme
Assistant(e)s dentaires
Cyril VILLAT
Odontologie conservatrice
Sophie JUNG
Biologie Recherche
Maud DENIS
Prothse fixe
Rgis NEGRE
Vie professionnelle
COMIT SCIENTIFIQUE
mardi 22
mercredi 23
8H30 - 17H00
9h00-10h30
9h00 - 12h00
9h00 - 12h00 et
14h00 - 18h00
B18
9h00 - 17h00
B40
11h00 - 12h00
14h00 - 17h00
A1 A2 A3 A4 A5
A6 A7 A8 A9 A11
A12
jeudi 24
vendredi 25
samedi 26
E137
D84 D85 D86 D87 E120 E121 E122
C48 C49 C50 C51
D89 D90 D91 D92 E123 E124 E125
C54 C55 C56 C5
D93
E126 E127
C58 C77 C78 C79
C52 C53
D88
BIOLOGIE-RECHERCHE
A9
Optimisation de la prise en charge des maladies rares buccodentaires au sein de la Filire Nationale Tte Cou Dents
Marie-Ccile Manire
Les anomalies bucco-dentaires peuvent tre lexpression, parfois mconnue, de maladies gntiques rares ou sinscrire dans un contexte syndromique. A ce jour, plus de 800 syndromes comportent des manifestations
orales et/ou cranio-faciales ont t identifis.
Une maladie rare est une affection touchant un nombre restreint de personnes, savoir moins dune personne sur 2000. La prise en charge des
maladies rares, reprsentant plus de 7000 affections diffrentes, est organise autour de 131 centres de rfrence (CRMR) labelliss par le ministre
de la sant dans le cadre du 1er plan national maladies rares, entre 2004 et
2007, et des centres de comptences dsigns en 2008.
Un centre de rfrence regroupe des comptences pluridisciplinaires hospitalires organises autour dune quipe mdicale hautement spcialise,
ayant une expertise avre dans le domaine des soins, de la recherche et de
la formation. Il intgre aussi des savoir-faire et des comptences pluri-professionnelles dans le domaine mdico-social. Cest un centre expert et de
recours exerant une attraction interrgionale, nationale, voire internationale, avec un objectif dquit en termes daccs au diagnostic, au traitement et la prise en charge globale des personnes malades. Le CRMR a une
mission de coordination qui comprend lidentification et lorganisation dun
maillage territorial avec les structures hospitalires existantes.
Les centres de comptence maladies rares (CCMR) ont vocation assurer
la prise en charge et le suivi des patients au plus proche de leur domicile.
La filire de sant maladies rares (FSMR) est une organisation qui coordonne en rseau un ensemble associant des CRMR, des CCMR, des laboratoires de diagnostic et de recherche, des structures sociales et mdico-sociales, des universits, des associations et autres partenaires. Elle couvre
un champ large et cohrent de maladies rares, proches dans leurs manifestations ou leur prise en charge. Les objectifs principaux des 23 filires sont
de favoriser la lisibilit de lorganisation mise en place et de la dcloisonner
BIOLOGIE-RECHERCHE
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Ces diagnostics gntiques permettent damliorer la prise en charge des patients concerns en changeant la perspective sur les symptmes de la maladie,
en identifiant formellement et nommant la maladie, tant parfois lorigine de la
dcouverte de nouvelles entits cliniques, en favorisant la recherche de signes associs ngligs en premire intention et en orientant le patient vers une prise en
charge mdicale globale.
Ces outils sont indispensables la mise en place dune mdecine bucco-dentaire
personnalise, individuelle, garante dune prise en charge rflchie et optimale, pluridisciplinaire du patient et de sa famille, base sur les donnes actuelles et acquises
de la science, et la mise en uvre de thrapies cibles.
- A targeted next-generation sequencing assay for the molecular diagnosis of
genetic disorders with orodental involvement. Prasad MK, Geoffroy V, Vicaire S,
Jost B, Dumas M, Le Gras S, Switala M, Gasse B, Laugel-Haushalter V, Paschaki
M, Leheup B, Droz D, Dalstein A, Loing A, Grollemund B, Muller-Bolla M, LopezCazaux S, Minoux M, Jung S, Obry F, Vogt V, Davideau JL, Davit-Beal T, Kaiser AS,
Moog U, Richard B, Morrier JJ, Duprez JP, Odent S, Bailleul-Forestier I, Rousset MM,
Merametdijan L, Toutain A, Joseph C, Giuliano F, Dahlet JC, Courval A, El Alloussi
M, Laouina S, Soskin S, Guffon N, Dieux A, Doray B, Feierabend S, Ginglinger E,
Fournier B, de la Dure Molla M, Alembik Y, Tardieu C, Clauss F, Berdal A, Stoetzel C,
Manire MC, Dollfus H, Bloch-Zupan A. J Med Genet. 2016 Feb;53(2):98-110.
- Mutations in the latent TGF-beta binding protein 3 (LTBP3) gene cause
brachyolmia with amelogenesis imperfecta. Huckert M, Stoetzel C, Morkmued S,
Laugel-Haushalter V, Geoffroy V, Muller J, Clauss F, Prasad MK, Obry F, Raymond JL,
Switala M, Alembik Y, Soskin S, Mathieu E, Hemmerl J, Weickert JL, Dabovic BB,
Rifkin DB, Dheedene A, Boudin E, Caluseriu O, Cholette MC, Mcleod R, Antequera
R, Gell MP, Coeuriot JL, Jacquelin LF, Bailleul-Forestier I, Manire MC, Van Hul W,
Bertola D, Doll P, Verloes A, Mortier G, Dollfus H, Bloch-Zupan A. Hum Mol Genet.
2015 Jun 1;24(11):3038-49.
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BIOLOGIE-RECHERCHE
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- Le palais primaire qui concerne la lvre (FL) et larcade dentaire (FA) (7me semaine).
- Le palais secondaire (FV/FP) qui concerne le voile et le palais osseux en arrire
du trou incisif (11e semaine).
Latteinte du palais primaire et/ou secondaire et/ou les chirurgies qui seront ncessaires peuvent avoir des consquences sur la croissance maxillaire et lalignement dentaire.
Cette pathologie ncessite une prise en charge multidisciplinaire dbutant en
pr-natal et se poursuivant jusqu lge adulte. Gyncologues, sages femmes,
gnticiens, chirurgiens psychologues ont dj un rle jouer auprs des familles avant la naissance. En post natal, lquipe qui va prendre en charge le patient senrichie de la prsence des dentistes, orthodontistes (FLP, FP, FV), orthophonistes (FLP, FP), et des ORL (FV et FVP).
Sur le plan chirurgical, la prise en charge se droule en plusieurs tapes. De nombreux calendriers opratoires existent soulignant les difficults lies la reconstruction. Tout commence par la chirurgie dite primaire. Plusieurs gestes successifs ou combins peuvent tre ncessaires: cheilo-rhinoplastie primaire ralise
entre la priode nonatale et 9 mois de vie, chirurgie vlo-palatine en un ou deux
temps entre 3 mois de vie et 18 mois de vie, et greffes osseuses intermaxillaires
partir de 5 ans.
La chirurgie dite secondaire est souvent ncessaire pour complter la prise en
charge des formes les plus complexes : cheiloplastie secondaire, chirurgie de
lincomptence vlo-pharynge, greffe osseuse inter-maxillaire redux, chirurgie
orthognatique, rhinoplastie
Sur un plan dentaire limplication des professionnels est primordiale. Les domaines dactions concerns vont de lhygine buccodentaire, au respect et stimulation du capital osseux, lorthodontie dalignement dentaire, de favorisation des ruptions dentaires, dexpansion palatine premire avant greffe osseuse
intermaxillaire, ou de prparation avant une chirurgie orthognatique.
Cette prise en charge multidisciplinaire peut tre longue et parfois pesante pour
les patients comme leur famille. Le soutien psychologique des diffrents intervenants doit tre constant. Ces derniers doivent tre capable de reconnaitre les
signes de souffrance psychologique ncessitant parfois la modification du protocole (Ex : pause dans le traitement orthophonique, chirurgie secondaire plus prcoce en cas de moqueries responsables parfois elles seules dchec scolaire).
A travers la prsentation des diffrentes tapes clefs de la prise en charge des
patients atteints dune FLP totale nous insisterons sur limportance de la continuit des soins au sein dune prise en charge multidisciplinaire et dun travail
collaboratif en rseau.
1. Fisher DM, Sommerlad BC. Cleft lip, cleft palate, and velopharyngeal
insufficiency. Plast Reconstr Surg. 2011 Oct;128(4):342e-360e.
2. Martinot-Duquennoy V, Capon N. Synthesis of the standard of treatment
of cleft lip and cleft palate by 11 francophone teams en 2001. Ann Chir Plast
Esthet. 2002 Apr;47(2):166-71.
B17
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BIOLOGIE-RECHERCHE
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la dentine est analogue ce qui est observ sur des chantillons de synthse.
Le plus souvent la cristallinit peut svaluer au travers de deux paramtres: position et largeur mi-hauteur de la bande 1PO4. Ici le premier nest pas retenu
car les variations lies au taux de carbonatation pourraient interfrer. Dautres
rsultats obtenus en diffraction des rayons X, font penser que lorsque nous
valuons la cristallinit la part li la distorsion est beaucoup plus importante
que celle de la taille du cristal. Bien que ce ne soit pas toujours observ pour les
apatites biologiques, dans le cas de la dentine, cristallinit et maturit semblent
corrles. Dans une mme dent, les apatites ne semblent pas se stabiliser un
mme degr de maturit, probablement un vestige du mcanisme de formation
centripte de la dentine. Ceci pourrait tre li une variation de la distribution
des lments chimiques.
- Crane NJ, Popescu V, Morris MD, Steenhuis P, Ignelzi MA. Raman spectroscopic evidence for octacalcium phosphate and other transient mineral
species deposited during intramembranous mineralization. Bone. 2006;
39:434-442.
- Eichert D, Drouet C, Sfihia H, Reyintensit C, Combes C. Nanocrystalline Apatite-Based Biomaterials. Nova Science Publishers Inc. 2009. ISBN
978606920800.
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Introduction
En France, sous limpulsion de la loi du 04 mars 2002, des modifications profondes de la relation de soin en faveur dune participation plus active des patients ont t engages imposant un repositionnement de chaque acteur de
cette relation. La loi prcise que limplication des patients dans les processus de
prise de dcision doit tre recherche y compris lorsque les patients prsentent
des limitations de leurs capacits de dcision, et ce, en les accompagnants du
mieux possible (1). Selon les limitations et les mesures de protection juridique
rencontres, linformation et la prise de dcision peuvent ncessiter la consultation de tierces personnes. Les difficults rencontres quotidiennement par
les soignants, les patients et les aidants, se conformer aux cadres lgislatifs
pourtant sduisants soulvent des questionnements thiques. Ces difficults
ont t explores au moyen de 3 tudes qualitatives dont lune conduite auprs
de chirurgiens-dentistes. Celle-ci avait pour objectifs de mieux comprendre les
limitations des rponses thrapeutiques en mdecine bucco-dentaire et de proposer des perspectives dvolution de la prise en charge de ces patients.
BIOLOGIE-RECHERCHE
Mthode
Une tude qualitative utilisant la mthode Delphi a t conduite en France, entre
2014 et 2015, auprs dun panel de chirurgiens-dentistes ayant orient leur exercice vers la prise en charge de patients besoins spcifiques. Un 1er questionnaire compos de questions ouvertes a t adress par mail au panel. Une analyse de contenu par thmatique des rponses recueillies a t ralise dans le
but de construire un 2me questionnaire, compos de questions fermes. Ce 2me
questionnaire a t soumis aux praticiens ayant prcdemment rpondu afin
quils prcisent leur degr daccord avec les items proposs. Aprs analyse des
rponses, le questionnaire a t soumis une nouvelle fois aux praticiens ayant
prcdemment rpondu afin quils confirment ou prcisent leurs rponses au
vu des rsultats globaux prcdents. Les rsultats sont prsents sous forme
deffectifs pour les diffrents degrs daccord avec les items.
Rsultats et discussion
La majorit des praticiens a reconnu lexistence dun dcalage entre pratique attendue ou souhaite et ralit en matire dinformation et de participation dans
les dcisions. Ils ont t trs largement favorables une prise en charge globale
de la sant orale mme sils ont dcrit des freins dans sa proposition et sa mise
en place. Ces situations ont t lorigine de questionnements sur leur pratique
et de dsirs dvolution.
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Conclusion
Explorer les difficults rencontres par chaque acteur et croiser leurs regards
permet de mieux comprendre la complexit des situations (2) et constitue une
premire tape pour la rduction des ingalits de sant de ces populations.
1. LOI n2002-302 du 4 Mars 2002 relative aux droits des malades et la
qualit du systme de sant. Code de sant publique, Articles L1111-2 et
L1111-4
2. Svandra Philippe. Lthique soignante. Rflexions sur les principaux enjeux
du soin. 2014. Editions Seli Arslan
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1. Heap PF, Berkovitz BK, Gillett MS, Thompson DW. An analytical ultrastructural study of the iron-rich surface layer in rat-incisor enamel. Arch. Oral
Biol. 1983;28(3):195200.
2. Wen X, Paine ML. Iron deposition and ferritin heavy chain (Fth) localization
in rodent teeth. BMC Res Notes. 2013;6:1.
BIOLOGIE-RECHERCHE
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Rsultats
Lchantillon est constitu de 267 patients, gs de 6,1 ans en moyenne et oprs sous anesthsie gnrale en odontologie pdiatrique. Notre tude a relev
un ratio de 181 garons pour 86 filles. Ces enfants ont, pour la majeure partie,
une hygine bucco-dentaire dfavorable et une alimentation trs cariogne.
181 patients sur 267 ont consult pour des caries prcoces du jeune enfant. La
quasi-totalit des patients ont bnfici dune anesthsie gnrale (pour raison
dentaire) pour la premire fois. Concernant le dlai dattente, il tait de 5,2 mois
environ entre la consultation et le bloc opratoire, o 8 avulsions et 5 soins en
moyenne ont t pratiqus. Le contrle post opratoire est intervenu dans un dlai
moyen de 1,6 mois, 29 patients ne sy sont pas prsents. Quant au suivi, il sest avr
rgulier uniquement pour 81 patients sur les 181 porteurs de caries prcoces ; chez
ces derniers la rcidive carieuse atteignait 54,3% et 81 patients ont eu recours
des nouveaux soins. La modification des habitudes nocives a seulement concern
42,5% de lchantillon. Enfin, labsentisme sest avr rgulier. Ltude a permis
de dresser le profil type du patient pris en charge : un garon denviron 5 ans et
demi qui consulte pour des caries prcoces. Il consomme de faon excessive des
hydrates de carbones, son hygine bucco-dentaire est quasi inexistante. Le suivi
irrgulier est motiv par de nouveaux pisodes infectieux ou douloureux.
Discussion
Ltude met en vidence limportant taux de rcidive aprs une prise en charge
sous anesthsie gnrale et labsence de modification des comportements.
Nous aboutissons ainsi un chec chez ces patients qui reviennent uniquement dans un contexte durgence. La prise en charge classique nest pas cen-
tre sur le patient et son auto-gestion. La carie prcoce du jeune enfant, maladie
chronique des plus courantes, justifie le dveloppement dune offre dducation
thrapeutique. Il existe cependant quelques obstacles au dveloppement de
programmes.
1. Ng MW, Ramos-Gomez F, Lieberman M, Lee JY, Scoville R, Hannon C, et al.
Disease Management of Early Childhood Caries: ECC Collaborative Project.
Int J Dent. 2014.
2. Edelstein BL, Ng MW. Chronic Disease Management Strategies of Early
Childhood Caries: Support from the Medical and Dental Literature. Pediatr
Dent. 2015 Jun;37(3):2817.
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- Le deuxime axe plus technologique intgre les stratgies de fabrication additive ou impression 3D pour crer des structures vasculaires lchelle du
capillaire ou des artrioles et veinules. En complment nous avons dvelopp
des prototypes de bioimpression assist par laser qui permettent de crer des
motifs cellulaires avec une trs haute rsolution permettant dtudier les inte-
BIOLOGIE-RECHERCHE
ractions cellules-cellules et cellules micro environnement. En parallle nous utilisons des imprimantes 3D bases sur lextrusion pour imprimer des structures
macroscopiques servant de matrice cellularise ou non pour crer des modles
organoides en 3D. Deux odontologistes sont responsables du programme de fabrication additive et de bio-assemblage.
- Le troisime axe plus translationnel vise tudier les matriaux cellulariss ou
non, produits selon les techniques classiques dingnierie tissulaire (approche
Top Down ) ou par fabrication additive et/ou bioassemblage ( approche bottom up ) dans des modles prcliniques du petit au gros animal. Les odontologistes et chirurgiens de lunit participent activement au dveloppement de
modles cliniquement pertinents tels que des sinus lift chez la brebis, des modles de rsection mandibulaire et dostotomie segmentaire des os longs en
conditions irradies ou non. Le prolongement de cet axe translationnel se fait
vers limplantation des produits dingnierie tissulaire chez lhomme dans le
cadre dessais cliniques.
En conclusion, au del de la production de rsultats et de la cration de connaissances, cette collaboration odontologiste-mdecins - chercheur permet un aller
retour perptuel du laboratoire la clinique et de la clinique au laboratoire indispensable pour favoriser linnovation en sant au bnfice des malades.
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Cration dun rseau vasculaire organis par Bioimpression Assiste par Laser pour la rgnration osseuse
Olivia Kerouredan
La rsorption de los alvolaire peut tre la consquence de maladies parodontales, de traumatismes ou de pathologies malignes. Dans les cas de perte osseuse,
les solutions thrapeutiques actuelles sarticulent autour de lostogense par
distraction, de greffons dorigine humaine, animale ou synthtique, et de la rgnration osseuse guide. Cependant, ces techniques prsentent une faible prdictibilit et une importante morbidit. Des alternatives ces approches chirurgicales classiques ont t dveloppes dans le domaine de lingnierie tissulaire
grce la comprhension des mcanismes de la cicatrisation osseuse, avec des
applications thrapeutiques possibles en chirurgie dentaire (Rasperini et al. 2015).
Le dveloppement prcoce dune microvascularisation et dune microcirculation
est ainsi primordial en ingnierie tissulaire osseuse. Afin de rsoudre la problmatique de la faible vascularisation des matriaux et des substituts osseux, la reproduction du microenvironnement local et de lorganisation des cellules in situ
est considre comme une approche innovante. En biofabrication, paralllement
limpression jet dencre et aux systmes par extrusion, la Bioimpression Assiste
par Laser (LAB) a merg comme une mthode alternative pour lassemblage et
la ralisation de motifs lchelle micromtrique de cellules et de biomatriaux
(Guillemot et al. 2010). Lobjectif de ce travail tait de promouvoir la cration dun
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BIOLOGIE-RECHERCHE
encore plus utile dans le futur. Le fluide buccal a une double origine : srique avec
le fluide gingival et scrtoire via les glandes salivaires. Lexsudat au niveau du sillon gingivo-dentaire peut reflter la composition srique. Les glandes salivaires
jouent un rle scrteur et permettent llimination de diverses substances. Loin
dtre ngligeable (jusqu 1,5 litre par jour), le fluide buccal joue un rle majeur
au sein de la cavit buccale dont il assure lhomostasie, notamment travers
le maintien de lquilibre de la flore microbienne. La prsence dans ce fluide de
marqueurs biologiques dtectables refltant ltat de sant de lindividu et la facilit de prlvement ouvrent des possibilits encore sous-exploites ce jour.
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1. Pathologies bucco-dentaires
Le fluide buccal peut tre un outil daide au diagnostic et la prvention des maladies buccales. Ces maladies buccales sont le rsultat du mode de vie du patient,
de son terrain gntique mais aussi de la composition du fluide buccal modulant
la flore microbienne. Certains lments extrieurs tels que les apports rpts
de sucres, le tabac, lalcool et une mauvaise hygine bucco-dentaire peuvent tre
lorigine de pathologies carieuses, parodontales voire cancreuses. Dautres
lments perturbateurs peuvent galement intervenir tels quune baisse de la
scrtion salivaire (vieillissement, certaines pathologies et prises mdicamenteuses). Le diabte pourra galement influencer la sant bucco-dentaire avec
des complications parodontales. Des tests salivaires permettent aujourdhui
essentiellement de complter lexamen buccal du chirurgien dentiste. Le dveloppement de nouveaux tests et la slection des bio-marqueurs les plus adapts
(pour revue : Ji S. and Choy Y. 2015) permettront dans le futur, de dtecter des
patients risque pour la mise en place de stratgies de prvention prcoces
(avant mme les pertes osseuses en parodontologie) ou encore permettront le
suivi de lefficacit du traitement.
2. Pathologies gnrales
Des tests salivaires permettraient de dtecter des patients risque pour diverses
pathologies systmiques. Dun ct, les bactries buccales pourraient avoir des
effets systmiques (risques cardio-vasculaires, articulaires). De lautre ct,
les maladies systmiques sont associes la libration de molcules qui sont
dosables au niveau sanguin mais qui peuvent aussi tre retrouves dans le
fluide buccal et ainsi informer sur ltat de sant gnral de nos patients avant
mme que des complications napparaissent que ce soit au niveau buccal ou
systmique (pour revue : Monsarrat P. et al., 2016.). Ainsi, la dtection fine par le
dosage salivaire des molcules caractristiques de certaines pathologies systmiques ou de pathognes particulirement virulents leur stade infra-clinique,
autoriserait la mise en place dune surveillance prcoce chez nos patients.
Cette confrence fera une mise au point sur les recherches et dveloppements
en cours sur les tests salivaires.
- Ji S, Choi Y. Point-of-care diagnosis of periodontitis using saliva: technically feasible but still a challenge (2015). Front Cell Infect Microbiol.;5:65
- Monsarrat P. et al. Clinical research activity in periodontal medicine: a systematic mapping of trial registers (2016). J Clin Periodontol.;43(5):390-400
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Dans un premier temps, pour vrifier la concordance des identifications, une centaine de souches bactriennes de la souchothque de notre quipe, isoles de
la salive et pralablement identifies uniquement par mthodes phnotypiques
(observation en microscopie optique et tude du mtabolisme bactrien), ont
t remises en culture pour comparer les identifications prliminaires celles
obtenues par squenage de lADNr 16S et celles obtenues par spectromtrie de
masse de type MALDI-TOF.
Dans un second temps, pour vrifier si cette concordance se maintenait au sein
dun biofilm pluri-espces, nous avons appliqu sur notre modle de biofilm dynamique les 3 axes didentification (phnotypique, squenage de lADNr 16S et
spectromtrie de masse).
Concernant la premire phase de notre tude, nous avons constat une assez
bonne concordance entre les identifications ralises par squenage et celles
ralises par SM-MT. Par contre, il y a eu des diffrences videntes avec certaines des identifications phnotypiques.
BIOLOGIE-RECHERCHE
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Ltre humain prsente dans la majorit des cas deux dentitions successives
au cours de son dveloppement. Cependant, des anomalies de nombre, dans
le sens dune rduction ou dune augmentation, peuvent affecter les deux dentures. Lorganogense dentaire implique une succession dvnements contrls par de nombreuses voies de signalisation gntiques et toute perturbation
de lune dentre elles au cours du dveloppement pourra se traduire par des pathologies affectant notamment le nombre de dents.
A lheure actuelle, le modle animal dominant, utilis pour tudier les gnes impliqus au cours du dveloppement dentaire, est la souris. Or, ce modle ne dveloppe quune seule dentition et ne remplace aucune de ses dents. Il ne peut
donc pas constituer une base solide pour analyser les mcanismes molculaires
du remplacement dentaire chez lhomme. Dans le cadre de cette problmatique,
la stratgie la plus prometteuse serait alors de cibler un autre modle animal
possdant un systme de renouvellement dentaire vertical bien plus dynamique,
voire un remplacement continuel des dents, afin de ntre pas limit une fentre temporelle troite pour observer le phnomne de remplacement. De ce
fait, les crocodiliens semblent prometteurs et offrent la possibilit dtudier le
dveloppement et le remplacement dentaire continu ds les premiers stades
embryonnaires in ovo.
Aprs une valuation des aspects techniques et pratiques de ce projet, nous
avons dtermin que le crocodile du Nil (Crocodylus niloticus), qui est lev en
France, constitue le modle idal pour raliser cette tude. En combinant diffrentes techniques (observations in vivo, techniques histologiques, reconstruction 3D base sur la microtomographie rayon X au Synchrotron) nous avons
maintenant une ide plus prcise de la dynamique de remplacement chez le
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BIOLOGIE-RECHERCHE
lules souches gingivales, nous avons tri les cellules orales par site anatomique
de faon obtenir une population pure de cellules msenchymateuses drives
des crtes neurales et une drive du msoderme. Puis nous avons valu les
proprits classiques de ces cellules avant dtudier leurs proprits de migration et de contraction de plaie dans des modles in vitro.
Ces travaux ont dmontr que les cellules msenchymateuses (fibroblastes et
cellules souches) qui peuplent les muqueuses sont trs majoritairement drives des crtes neurales et que le msoderme paraxial participe langiogense
de tissus oraux en jusqu lge adulte. De plus, les proprits spcifiques des
fibroblastes gingivaux et notamment leurs proprits rgnratives sont directement lies leur origine neurectodermique. Cela confirme lintrt de ces cellules en thrapie cellulaire.
1. Ferr, F. C., H. Larjava, L.-S. Loison-Robert, T. Berbar, G. R. Owen, A. Berdal,
H. Chrifi, B. Gogly, L. Hkkinen and B. P. Fournier (2014). Formation of
cartilage and synovial tissue by human gingival stem cells. Stem cells and
development 23(23): 2895-2907.
2. Fournier, B. P., F. C. Ferre, L. Couty, J.-J. Lataillade, M. Gourven, A. Naveau,
B. Coulomb, A. Lafont and B. Gogly (2010). Multipotent progenitor cells
in gingival connective tissue. Tissue Engineering Part A 16(9): 2891-2899.
3. Le Douarin, N. M., S. Creuzet, G. Couly and E. Dupin (2004). Neural crest
cell plasticity and its limits. Development 131(19): 4637-4650
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Objectifs
Nous avons tudi le microbiome oral de six sujets issus dune population rurale
franaise du XVIIIe sicle. Ces sujets ont t slectionns aprs analyse macroscopique et radiologique, en fonction des pathologies bucco-dentaires retrouves
sur les dents et les mchoires. Nous avons cherch, 1) mettre en vidence des
communauts bactriennes appartenant au microbiome oral; 2) identifier
spcifiquement des bactries responsables de la carie et de la parodontite; 3)
relier les bactries commensales ou pathognes aux pathologies identifis
macroscopiquement sur chaque sujet.
Mthodes
1) Analyse macroscopique : nous avons relev les signes infectieux prsents sur
les dents et les mchoires de six sujets: caries dentaires, perte osseuse lie une
parodontopathie ; lsions ostolytiques lies des abcs pri-apicaux ou des
kystes rsiduels.
2) Analyse mtagnomique : six dents ont t traites dans un laboratoire de
palogntique ddi (2). Les communauts microbiennes commensales et pathognes ont t squences par shotgun (sur HiSeq 2500 Illumina) et lanalyse
des donnes sest faite via MetaphlAn et mapping.
Rsultats et conclusion
Nous avons identifi des communauts bactriennes commensales et pathognes
responsables notamment de la carie, des infections parodontales et pri-apicales.
Sur cinq des six dents tudies sont caractrises entre autres : Pseudoramibacter alactolyticus, Streptococcus sanguinis, Rothia dentocariosa, Parvimonas micra. Streptococcus mutans, chef de file des bactries responsables de la carie
dentaire et Porphyromonas gingivalis, implique dans les maladies parodontales
sont abondement prsentes dans ces chantillons anciens.
Ces rsultats sont en accord avec les pathologies observes macroscopiquement ainsi quavec les donnes historiques de lpoque et nous montrent des
microbiomes oraux riches et spcifiques chaque individu. Ils offrent galement
aux odontologistes et aux anthropologues une premire vision de ltat sanitaire
bucco-dentaire de cette population rurale du XVIIIe sicle.
27
1. Adler CJ, Dobney K, Weyrich LS, Kaidonis J, Walker AW, Haak W, et al. Sequencing ancient calcified dental plaque shows changes in oral microbiota
with dietary shifts of the Neolithic and Industrial revolutions. Nat Genet.
2013;45(4):450-5e1.
2. Theves C, Senescau A, Vanin S, Keyser C, Ricaut FX, Alekseev AN, et al. Molecular identification of bacteria by total sequence screening: determining
the cause of death in ancient human subjects. PLoS One. 2011;6(7):e21733.
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BIOLOGIE-RECHERCHE
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gnomonique de la maladie, la lsion parodontale. Sans prise en charge thrapeutique, le processus aboutit une mobilit de la dent, et au final sa perte. Mme
si la prvalence estime varie selon la manire dont la maladie est dfinie et la
tranche dge considre, la parodontite affecte en moyenne 35 50% des adultes
dans les pays dvelopps. Il sagit dun vritable problme de sant publique, dautant plus important que de nombreux liens avec des pathologies systmiques ont
t dmontrs. Bien que les bactries parodonto-pathognes reprsentent elles
seules un dterminant tiologique fondamental de la parodontite, un lment essentiel de la progression de la maladie est la capacit de lhte mettre en place
une rponse immunitaire adapte. Chez les patients prdisposs , cette homostasie quil existe entre lhte et la plaque bactrienne peut se rompre : la
rponse inflammatoire chronique et linfection locale induisent alors synergiquement la mise en place dun cercle vicieux de destruction tissulaire. Aprs la mise
en place dune thrapeutique initiale de dbridement mcanico-chimique, le but
de la thrapie rgnrative est dessayer de restaurer larchitecture et la fonction
du parodonte profond. Les thrapeutiques parodontales utilises actuellement,
rgnration tissulaire guide, rgnration tissulaire induite (drivs de la matrice amlaire - Emdogain, PRF), donnent des rsultats encore insuffisants et peu
reproductibles. En moyenne, ces techniques permettent dobtenir environ 30% de
rgnration par rapport la cicatrisation totale ; le reste tant de lpithlium
jonctionnel long, de la rparation.
Le rle des cellules souches adultes est de maintenir et de rparer les tissus
dans lesquels elles sont retrouves. La preuve de concept de leur utilisation, a
t largement dmontre travers la greffe de moelle osseuse. Les travaux sur
les cellules souches hmatopotiques ont galement permis de mettre en vidence un autre type cellulaire dans la niche mdullaire : les cellules souches/
stromales msenchymateuses (CSM) lorigine des cellules stromales dans la
moelle. Les CSM peuvent tre potentiellement isoles de nimporte quel organe
et on observe un engouement majeur et une explosion des essais cliniques utilisant ces CSM (1). Leurs effets pliotropes sont essentiellement bass sur les
scrtions : effets trophiques antifibrotiques, antiapoptotiques, angiogniques,
effets immunomodulateurs et antibactriens, plus que sur la transdifferenciation et le remplacement des cellules endommages. Les CSM du tissu adipeux,
les ASC, de par leurs proprits proangiogniques et immuno-modulatrices,
et de lergonomie associe au prlvement du tissu, sont une source cellulaire
particulirement intressante pour une rgnration parodontale (2). La greffe
de CSM permettrait un retour durable lhomostasie tissulaire parodontale en
prenant en charge la fois la destruction tissulaire, les lments microbiens, et
linflammation chronique persistants souvent aprs le traitement, alors mme
que la symptomatologie clinique post thrapeutique revt transitoirement des
aspects compatibles avec la fonction.
Lenjeu de lutilisation des CSM en parodontologie doit donc sentendre dans un
contexte dingnierie tissulaire : le vhicule porteur des cellules doit favoriser
la fonction des cellules greffes et celles des progniteurs in-situ (3), tout en
rpondant aux contraintes architecturales/biomcaniques du site (maintien de
lespace et cintique de rsorption).
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BIOLOGIE-RECHERCHE
E128
Maladies auto-immunes :
quand les chirurgiens-dentistes sen mlent
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La perte de la lubrification, du pouvoir tampon salivaire, des effets antimicrobiens entranent une perte de qualit de vie et engendrent des lsions carieuses,
des pathologies parodontales, des candidoses mais aussi une fragilit de la muqueuse buccale.
Dj en 2009, Antoniazzi et al. ont rapport dans leur tude comparative SGS
versus tmoins des indices parodontaux aggravs (indice de plaque, indice gingival, indice de saignement) et une plus grande profondeur de poche (2).
Une tude prospective rcente, comparant des patients atteints de SGS primaire
et des patients atteints dhyposialie, a montr une augmentation de lindice CAO
et une plus grande svrit de la maladie parodontale chez les patients atteints
de SGS primaire (diffrence significative concernant lindice dinflammation gingivale), ces rsultats tant en lien avec une diminution significative du pH salivaire entre les deux groupes (3).
Notre sensibilisation cette maladie permet de la dpister prcocement, de
proposer des thrapeutiques prcoces de stimulation salivaire, de surveiller
de faon rapproche ces patients et dadresser vers un centre comptent pour
une prise en charge pluridisciplinaire et optimale des patients atteints de ce
syndrome. De plus, lheure actuelle, il nexiste aucune thrapeutique curative.
Aussi, il est primordial de convaincre les patients atteints du SGS de limportance de la prvention pour limiter au maximum les consquences bucco-dentaires de la maladie.
1. Cornec D, Jousse-Joulin S, Pers JO, Marhadour T, Cochener B, Boisram-Gastrin S,
Nowak E, Youinou P, Saraux A, Devauchelle-Pensec V. Contribution of salivary
gland ultrasonography to the diagnosis of Sjogrens syndrome: toward new diagnostic criteria? Arthritis Rheum 2013; 65: 216-25.
2. Antoniazzi, R. P., L. A. Miranda, et al. (2009). Periodontal conditions of individuals with Sjogrens syndrome. J Periodontol 80(3): 429-435.
3. Le Gall M, Cornec D, Pers JO, Saraux A; Jousse-Joulin S, Cochener B, Roguedas-Contios AM, Devauchelle-Pensec V, Boisram S. A prospective evaluation of
dental and periodontal status in patients with suspected Sjgrens syndrome.
Joint Bone Spine. 2016; 83 (2) : 235-236.
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BIOLOGIE-RECHERCHE
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BIOLOGIE-RECHERCHE
phyromonas gingivalis (PG). Il sagit dune bactrie gram ngatif anarobie (2) dtectable essentiellement lors des parodontopathies svres. Elle a deux caractristiques expliquant son implication dans la physiopathologie de la PR. La premire
est lexpression dune peptidylarginine diminase (PAD) qui est une enzyme intervenant dans la modification post-traductionnelle de larginine en citrulline. Cette
bactrie exprime galement une gingipain qui dgrade les protines en peptides librant ainsi des arginines qui pourront tre citrullines. Ces deux mcanismes entranent un excs de protines citrullines dans la gencive et favorisent la rupture
de tolrance vis--vis de ces protines citrullines avec le dveloppement danticorps anti-protines citrullines (ACPA). Ces fameux ACPA peuvent tre dtects
plusieurs annes avant les signes cliniques de la PR. Un des enjeux qui dcoule de
cette association serait lamlioration dune pathologie par le traitement de lautre
pathologie. Quelques donnes suggrent un effet favorable de leffet dun traitement parodontale agressif sur la lvolution de la PR (3-4). Mais ces donnes ont
des faiblesses mthodologiques. Cependant une bonne hygine dentaire est particulirement importante chez ces patients recevant des traitements favorisant les
infections et potentiellement recevant une des biphosphonates.
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ENDODONTIE
A4
Le diagnostic en endodontie :
quand dois-je adresser ?
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ENDODONTIE
savoir si celui-ci peut tre trait par un omnipraticien ou alors doit tre rfr.
La stratgie de traitement ou de retraitement est alors amliore et le pronostic aussi.
Cela est dautant plus important que lon sait que le pronostic de survie est trs
clairement li la prsence ou labsence de LIPOE sur une dent, surtout lors
de retraitement.
Une fois les difficults anticipes, le patient aussi peut tre prvenu et averti de
la stratgie dvelopper, stratgie laquelle il doit tre associ.
Une adhsion au traitement propos tant bien entendu obligatoire, tous les
supports cits prcdemment seront une aide prcieuse lors de nos explications
aux patients et font aussi partie de la stratgie thrapeutique.
Une fois celle-ci dfinie, la mise en uvre peut-tre lance et tous les outils endodontiques entrent alors en scne.
Asepsie, antisepsie, dsinfection, traitement ou retraitement, mise en forme,
obturation, moyens de dpose et dmontage des obstacles, franchissement de
butes, dsobturation, prennit de ltanchit, inter sances ou pas, suivi du
patient, valuation de la gurison, temporisation moyen et long terme.
En fait bien des critres au-del du simple diagnostic doivent tre pris en compte
dans la problmatique, ce qui rend lexercice endodontique passionnant !
- Orstavik D, Kerekes K et coll, The periapical index : a scoring system for
radiographic assesment of apical periododontitis. Endod Dent Traum.,
1986,2(1) : 20-34
- Leonardi D., Haas L. et coll diagnostic accuracy of cone beam computed
tomography and conventionnal radigraphy on apical periododontitis : a systematic
review and meta-analysis J. End.2016, mar 42(3) : 356-64
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ENDODONTIE
contre, la svrit de lagression carieuse est modre, et/ou que celle-ci est lente,
la pulpe aura le temps dorganiser sa dfense et dassurer sa survie. Les thrapeutiques de maintien de la vitalit pulpaire vont avoir pour objectif de maintenir ltat
dinflammation ncessaire et suffisant pour constituer une aide la rparation du
tissu pulpaire lorsque le niveau dinflammation initial parat suffisamment modr.
Cest donc par la prcision avec laquelle sera value cliniquement la svrit et
la rapidit de progression de cette inflammation, que le chirurgien-dentiste pourra
valuer correctement ses chances de maintenir la dent vivante, et opter ou non pour
la mise en place dun traitement endodontique.
Le fait est qu lheure actuelle nous ne disposons que de peu de moyens cliniques
pour tenter dvaluer le vritable statut histologique pulpaire. Ces moyens, ainsi que
leurs limites doivent tre connus pour que ces outils soient exploits le plus judicieusement possible. Quil sagisse du test au froid, du test au chaud ou encore du test
lectrique, tous stimulent indirectement le tissu pulpaire et une rponse positive
lun deux ne fera quattester de la prsence dune innervation, malheureusement
pas dune vascularisation. Il existe cependant un certains nombres de critres diagnostiques cliniques qui, sils sont rassembls, doivent inciter en toute confiance le
praticien tenter de maintenir de la vitalit pulpaire.
A la rigueur du diagnostic pos, devront sajouter de solides connaissances en matire de physiologie pulpaire et de biomatriau, ainsi quun certain nombre dimpratifs comme lutilisation daides optiques. De cette faon on facilitera la comprhension des protocoles mettre en uvre. Etant plus facile sur le plan technique
quun traitement endodontique, le succs de ces thrapeutiques ne pourra par ce
biais qutre meilleur et dautant plus reproductible.
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B14
Chirurgie endodontique/Extraction-Implant :
que choisir ?
Traitement chirurgical
Bertrand et Philippe Khayat
Faut-il conserver une dent infecte difficile traiter ou lextraire et la remplacer
par un implant? Si oui, en fonction de quels critres ? Faut-il se lancer dans un
traitement implantaire esthtique dlicat alors quil existe encore une toute petite chance de sauver la dent ? Que faire si lapproche conservatrice a t privilgie, quune chirurgie endodontique a t pratique mais que la dent se fracture
peu de temps aprs et que le traitement est un chec ? Qui paiera pour le traitement implantaire complexe qui va suivre ? Que faire quand lendodontiste ny
croit pas vraiment et que limplantologiste, mesurant la difficult du traitement
et limportance des tapes mettre en uvre pour obtenir un rsultat esthtique acceptable, nest pas enthousiaste ?
Tout lintrt de notre mtier est l. Dcider. Faire le meilleur choix dans une situation donne, pour un patient particulier et dans un contexte toujours diffrent.
Aprs avoir envisag les pronostics respectifs dun traitement endodontique
classique ou chirurgical et dun traitement par mise en place dun implant dans
un site reconstruit, nous passerons en revue les critres qui nous permettent de
faire le choix le plus judicieux pour un patient donn. Au-del des critres classiques, certains critres spcifiques et subjectifs doivent galement tre pris en
compte.
Plusieurs cas cliniques seront prsents et discuts. Bertrand et Philippe Khayat
interviendront parfois simultanment pour envisager les avantages et inconvnients des diffrentes options de traitements.
1. Setzer FC, Shah SB, Kohli MR, Karabucak B, Kim S. Outcome of endodontic
surgery: a meta-analysis of the literature - part 1: Comparison of traditional
root-end surgery and endodontic microsurgery. J Endod. 2010
Nov;36(11):1757-65.
2. Tran DT, Gay IC, Diaz-Rodriguez J, Parthasarathy K, Weltman R, Friedman
L. Survival of Dental Implants Placed in Grafted and Nongrafted Bone: A
Retrospective Study in a University Setting. Int J Oral Maxillofac Implants.
2016 Mar-Apr;31(2):310-7.
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B23
Josette Camilleri
considres comme biocompatibles. Cramique est un terme trs vaste qui englobe les matriaux inorganiques, les solides non mtalliques mais pouvant contenir
des mtaux, les matriaux base datomes non mtalliques ou metallodes formant
des liaisons covalentes ou ioniques.
Lorganisation cristalline de ces matriaux est variable, allant dune structure trs
ordonne une structure amorphe vitreuse en fonction des structures considres.
ENDODONTIE
Le premier article de recherche trouv sur la base de donnes Pubmed concerne les
Bioaggregate. Bioaggregate est une nouvelle gnration de matriaux base de
silicates tricalciques, pour laquelle les fabricants revendiquent son appartenance
la famille des biocramiques, libres de toute trace daluminium ou de mtaux lourds.
La famille des Bioaggregate reprsente un concept totalement nouveau incluant
des ciments diphasiques contenant des radio-opacifiants diffrents de loxyde de
Bismuth utilis jusqu maintenant.
Les ciments diphasiques fabriqus par la socit Brasseler (Savanah, GA, USA) sous
le nom dEndosequence et distribus en France sous le nom de TotalFill (FKG Dentaire, La Chaux-de-Fonds, Suisse) appartiennent cette famille de Biocramiques.
Ce produit est dcline sous deux formes ; une forme Putty destine aux procdures de rparation radiculaire, et une forme fluide constituant un ciment dobturation. Tous les deux sont proposs sous une forme pr-mlange, et font leur raction de prise au contact de lhumidit environnementale. Les deux sont des ciments
diphasiques contenant du silicate tricalcique et du phosphate de calcium. Toutefois,
la version putty contient de loxyde de Zirconium et de loxyde de tantale en tant que
radio-opacifiants, sans autre adjuvant. La version ciment dobturation ne contient
pas doxyde de tantale mais reste compose des deux phases du ciment et contient
de loxyde de zirconium.
Cette prsentation abordera les Biocramiques utilises en endodontie, de leur
chimie leur microstructure. La principale question Clinique qui sera aborde sera
dvaluer la valeur ajoute ventuelle quapportent ces matriaux par rapport au Mineral Trioxide Aggregate original.
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B32
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ENDODONTIE
aux tissus dentaires trouvera l son application vidente. Les volutions technologiques actuelles dans ce domaine sont en pleine apoge et une trs bonne
analyse clinique permettra daborder sereinement le collage de pices ou de
fragments, sans aucune rtention mcanique. Le re-collage du fragment cass
sil est exploitable, la prparation a minima des tissus restants et la prservation
de la vitalit pulpaire, sont autant dlments qui prolongeront la vie et lesthtique et fonctionnelle de la dent traumatise.
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Dans certains cas pourtant, la dent devra tre dpulpe et/ou couronne. Pire,
le ferrule-effect pourrait sen trouver totalement perdu. Mme si les donnes
actuelles tendent montrer quune absence de ferrule pose lindication dune
extraction-implantation, le (trs) jeune ge des patients concerns empche
pourtant souvent de se contenter de ce dogme. Il faudra alors savoir exploiter les
performances de matriaux de restauration et de collage pour optimiser la fois
la rtention de la pice prothtique et le renforcement de la racine, afin doffrir un
maximum de chance a la dent et permettre de repousser lchance implantaire.
Ensuite, nous aborderons les complications mdiates de ces traumas.
La plus prcoce dans la vie de la dent permanente est certainement la tche
blanche, puisquelle est cause par un trauma ayant eu lieu bien avant son ruption !
Plusieurs thrapeutiques ont t proposes pour ces tches, allant de la micro-abrasion lviction totale et remplacement par du composite.
Une nouvelle technique, encore plus conservatrice et performante esthtiquement, consiste infiltrer la lsion blanche par de la rsine, la rendant translucide
et presque invisible ; il sagit de lErosion/Infiltration.
La dyschromie est ensuite la complication mdiate la plus rapidement objectivable aprs un choc. Celle-ci peut tre la consquence dun hmatome pulpaire
diffusant dans les tubuli dentinaires (la couleur est alors plutt bleute, voire
noire) ou dune hyper-dentinognse ractionnelle (la couleur est alors plutt
jaune). Le traitement sera alors diffrent suivant que la dent est (ou non) vivante.
Dautre part, les ankyloses et leurs consquences seront abordes. Ces complications, assez silencieuses les premiers mois (voire annes) qui suivent laccident, ont des consquences majeures sur le plan esthtique, car lankylose
bloque la croissance alvolaire et provoque des dcalages parfois trs gnants
pour le patient. L encore, ladhsion permettra de minimiser la prparation sur
une dent dj trs fragilise.
Enfin, plusieurs cas cliniques illustreront les situations o les dents sont perdues, suite au choc lui-mme ou leurs complications, parfois plusieurs annes
plus tard.
Il faudra alors souvent composer avec un contexte osto-muqueux altr. Suivant les cas, et en concertation avec le patient, on pourra faire appel des chirurgies reconstructrices par greffe osseuse et/ou muqueuse ou bien plus simplement compenser les pertes par des artifices prothtiques.
- Edelhoff D, Sorensen JA. Tooth Structure removal associated with various
preparation designs for anterior teeth. J Prosthet Dent 2002:87(5),503-9
- Roulet JF, Degrange M. Collage et Adhsion : La rvolution silencieuse.
Quintessence International ed. 2000
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ENDODONTIE
le parodonte profond via les tubulis dentinaires, ces toxines activent les sotoclastes . Le traitement consiste traiter le canal et diminuer linflammation
par la mise en place dun hydroxyde de calcium pendant 3 12 semaines puis
raliser lobturation dfinitive.
Le pronostic de la prise en charge de ces complications dpend essentiellement
du degr dvolution de ces dernires. Le suivi post-traumatique rgulier afin dassurer une prise en charge prcoce est donc essentiel au succs thrapeutique.
- Mc Cabe PS, Dummer P: Pulp canal obliteration : an endodontic diagnosis
and treatment challenge. Int Endod J 2012,45
- Trope M : Root Resorption due to dental Trauma. Endo Topics 2002,1
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Par la suite, la trpanation du plafond pulpaire permet la ralisation
une cavit daccs correcte. Par correcte, il est entendu llimination de la totalit du plafond pulpaire laide dune fraise endodontique, type Endo-Z, ou dinsert ultrasonore, la mise en vidence de tous les canaux et leur largissement.
Une bonne connaissance de lanatomie canalaire ainsi quune observation minutieuse des couleurs du plancher, permettent de reprer plus facilement les
canaux traiter. Llargissement des entres canalaires permet de mieux respecter lanatomie canalaire, de sa portion la plus coronaire sa portion la plus
apicale. Ce respect est essentiel afin dobtenir un taux de succs lev. (2)
La mise en forme canalaire doit tre ralise par tapes successives dans le but
dviter tout dommage iatrogne. La premire tape est la reconnaissance canalaire laide dune lime manuelle de petit diamtre, ensuite ltape de cathtrisme, consistant pr-largir le canal afin dassurer un passage facilit de linstrument rotatif suivant, est ralise par des limes manuelles en acier inoxydable
ou des instruments rotatifs en nickel titane (3).
Enfin la mise en forme proprement parler peut tre entreprise. Depuis larrive
des premier instruments en NiTi au dbut des annes 1990, les limes rotatives
ont normment volu. En effet, on peut dsormais prparer une dent avec un
instrument unique, tout en respectant la progression canalaire.
Ce respect minutieux du protocole diminue le risque de fracture, simplifie le traitement canalaire et rend son excution plus sereine.
1. S Simon, P Machtou, W-J Pertot. Endodontie. Mise en forme et nettoyage du
systme canalaire. Editions CDP, 2012; p.187-217
2. H Schilder. Filling Root Canals in Three Dimensions. J Endod 2006 Volume
32, 4:281-290
3. FJ Vertucci. Root canal morphology and its relationship to endodontic
procedures. Endodontic Topics 2005, 10, 3-29.
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ENDODONTIE
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sant au maximum le volume du ciment canalaire, au profit du matriau dobturation. Cependant, les techniques de gutta chaude prsentent aussi quelques
inconvnients, la gutta se rtracte en refroidissant et occasionne des vides ; elles
ncessitent des vasements canalaires importants qui diminuent la rsistance
mcanique de la dent ; enfin, elles sont longues mettre en uvre et fortement
oprateurs dpendants.
Lapparition sur le march de nouveaux ciments dobturation de la famille des
biocramiques remet un peu en question nos principes dobturation. Ces ciments sont composs essentiellement de silicate tricalcique et di calcique, de
phosphate, de silice collode et dhydroxyde de calcium. Ils contiennent aussi
des radio-opacifiants ainsi que des fluidifiants qui amliorent respectivement
la radio-opacit et la viscosit du produit. Ces matriaux sont biocompatibles
et bioactifs ; ils possdent une excellente mouillabilit et prsentent lors de la
prise un lger coefficient dexpansion ainsi que des proprits antibactriennes.
Ils ont, en outre, une capacit dadhsion la dentine qui amliore la rsistance
mcanique de la dent et ils adhrent enfin parfaitement des cnes de gutta
spcifiques recouverts dune couche de bio-cramique procurant ainsi une obturation monobloc avec trois interfaces adhsives.
Les qualits de ces ciments pourraient remettre lordre du jour la technique du
mono cne scell car, grce leur stabilit dimensionnelle et leur absence de
solubilit dans les fluides tissulaires, ils peuvent tre considrs comme de vritables matriaux dobturation et non plus comme des ciments canalaires. Lutilisation dun cne de gutta, choisi et ajust en fonction de la conicit du canal, de
la longueur de travail et du diamtre apical de la prparation, est cependant encore ncessaire afin de faciliter la diffusion du matriau dans lensemble du systme endodontique et de servir de guide en cas dune ventuelle dsobturation.
Les rfrences dans la Littrature sont encore limites mais la synthse des donnes laisse penser que cette technique dobturation, simplifie et revisite, dun
monocne scell est cliniquement acceptable.
- Koch K, Brave D, Nasseh AA. A review of bioceramic technology in endodontics.
Roots 2012 ; 4 :6-12
- Wang Z. Bioceramic materials in endodontics. Endodontic Topics 2015 ;
32 (1) :3-30
Deux enqutes ralises par lAssurance-maladie ont mis en vidence que parmi les traitements analyss dans les rgions Pays de la Loire et Rhne-Alpes,
respectivement 36,3 % et 32,0 % prsentaient radiographiquement au moins
un dfaut majeur. Les carts par rapport aux recommandations portaient essentiellement sur lusage de la digue, pose dans 5,5% des cas, sur la ralisation dau
moins trois clichs, pr-, per- et postopratoire, effective dans 19,9% des cas, sur
lobturation laide de pte et dun monocne dans 60% des cas. Les enqutes
ont montr une corrlation significative entre la prsence dune pathologie apicale et une obturation radiculaire dficiente. Les checs thrapeutiques qui en rsultent ont un impact en terme de sant publique compte tenu que se sont plus de
6 millions de traitements endodontiques qui sont raliss chaque anne.
Une enqute mene auprs de 790 chirurgiens-dentistes franais a montr que
ceux-ci estimaient que le tarif fix par lassurance-maladie ne correspondait pas
au temps ncessaire la ralisation dun traitement endodontique suivant les
recommandations tablies. Ce temps peut tre estim 35 minutes pour une
incisive, 60 minutes pour une prmolaire et 110 minutes pour une molaire.
Mais quel est le cot rel dun traitement endodontique, sagit-il du cot pour le
patient pour le praticien ou pour le systme de sant ? Comme tout traitement,
le traitement endodontique nest pas une fin en soi. Il contribue maintenir la
sant dune personne en conservant une dent dont la vitalit est compromise.
Si la qualit dun traitement peut sapprcier tout moment sur des critres
reconnus, son efficacit se juge sur la dure, tout au long de la vie. Ainsi au cot
initial du traitement endodontique, il convient dajouter ventuellement : reprise
de traitement, chirurgie apicale, extraction ou mise en place dun implant, ainsi
que les reconstitutions et prothses ralises aux diffrents stades. Une tude
comparant le rapport cot-efficacit du traitement canalaire dune incisive face
au remplacement de cette dent par un implant montre que le traitement endodontique reste la solution la plus approprie et la plus conomique, y compris en
cas de retraitement ultrieur (2). Ainsi le temps investi dans un traitement initial
de qualit amliore ltat de sant sur le long terme tout en rduisant son cot.
Personne de refuserait de rmunrer un tel acte sa valeur.
Autant les praticiens dnonant lindigence des tarifs des soins conservateurs,
que les patients pointant linsuffisance de la prise en charge par lassurance
maladie et les complmentaires, ne doivent se leurrer. Tous supportent collectivement lintgralit de la dpense de sant, qui slve aujourdhui en France
prs de 12 % du PIB. Quel intrt aurions-nous ne pas faire ds prsent des
traitements endodontiques conformes aux conceptions cliniques actuelles ?
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Face une dent prsentant une lsion carieuse profonde, le praticien est souvent
confront un dilemme : peut-il tenter de conserver la pulpe vivante ou doit-il la
condamner demble ? Beaucoup de rticences sont lies la crainte de devoir
faire face un chec de la thrapeutique de vitalit pulpaire, se manifestant soit rapidement aprs le soin par des douleurs inflammatoires ressenties par le patient,
soit de faon diffre, avec la mise en vidence plus tardive dune ncrose pulpaire,
associe ou non une radioclart apicale. Or, prserver la vitalit pulpaire le plus
longtemps possible permet la dent de conserver son tissu immuno-comptent,
capable de rpondre aux agressions et de se dfendre. En ralisant systmatiquement le traitement endodontique de ces dents, le praticien rduit la dure de vie
de la dent puisque la littrature scientifique a montr que les dents traites endodontiquement ont un taux de survie infrieur aux dents pulpes.
Les thrapeutiques de maintien de la vitalit pulpaire ne sont pas des thrapeutiques nouvelles mais reviennent sur le devant de la scne depuis quelques annes, grce une meilleure comprhension de la biologie pulpaire dune part, et
lvolution des biomatriaux dautre part. Dans cette prsentation, nous rappellerons les principes biologiques impliqus dans la pathologie pulpaire et sa cicatrisation. Nous ferons le point sur les lments cliniques prendre en considration pour dcider de la conservation ou non de la vitalit pulpaire, et en particulier
lvaluation du degr dinflammation pulpaire. Nous verrons quil est impossible
de quantifier avec prcision ltendue de linflammation et le potentiel rparateur
de la pulpe. Cette valuation ne peut se faire quavec des moyens diagnostics cliniques qui restent limits.
Nous ferons le point sur le protocole de mise en uvre de ces thrapeutiques et
leur pronostic, en sappuyant sur la littrature scientifique. Nous verrons que la
capacit du praticien rduire la charge bactrienne, maintenir une tanchit
coronaire absolue, choisir et mettre en place le matriau de coiffage sont dterminants pour le succs de la thrapeutique. Dans le cas dexposition pulpaire,
le contrle de lhmostase est un autre facteur susceptible dinfluencer la survie
pulpaire. Enfin, lge du patient semble tre un des facteurs prdictifs du succs. Ainsi, les thrapeutiques de maintien de la vitalit pulpaire sont fortement
recommandes chez les jeunes patients du fait de la plus grande capacit de
rparation du tissu pulpaire. Cependant, le taux de succs chez les patients de
plus de 40 ans nest pas ngligeable et justifie lutilisation de ces thrapeutiques
chez ces patients.
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duite sur le march. Ce mouvement rciproque, mouvement alternatif asymtrique, rduit les squences instrumentales et prsente de nombreux avantages
par rapport la rotation continue :
- rduction de la fatigue cyclique, premire cause de fracture des instruments
dans un canal.
- rduction du risque de fracture en torsion dans la mesure o le mouvement
altern est rgl de sorte ne jamais excder en rotation la rsistance de linstrument.
- limination de leffet de vissage et daspiration dans le canal
- meilleur centrage de linstrument dans le canal.
La comprhension des instruments et de leurs caractristiques ainsi que des
facteurs qui induisent les diffrents types de fracture (fracture par torsion, fracture par fatigue cyclique) aide :
- au choix dun systme qui permet latteinte des objectifs reconnus de la mise
en forme canalaire
- la ralisation dun traitement de manire reproductible et sereine.
Lensemble du traitement canalaire est rapide et fiable dans le temps, et est relativement simple lorsquune plus grande matrise est assure condition que
le respect des principes de base de lendodontie soit respect (pose de la digue,
utilisation de moyen de grossissement et dclairage complmentaire, accs
adquat, exploration canalaire manuelle, irrigation abondante).
La prsentation expliquera les diffrents design instrumentaux toutes les instruments et leurs caractristiques, discutera et expliquera les diffrentes formes de
fractures et les moyens de les viter. Elle montrera aussi diffrentes techniques
dinstrumentation au travers de vidos cliniques en expliquant, tape par tape,
les protocoles prcis qui permettent dobtenir des traitements de qualit de manire fiable et reproductible.
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C73
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Les praticiens se trouvent souvent confronts au dfi de traiter des dents immatures ncroses. Si traditionnellement, ils ont eu recours des procdures
dapexification, cette dernire dcennie a vu merger des techniques de rgnration endodontique qui leur offrent dsormais une alternative. Bien que les deux
procdures aient pour objectif premier de mettre fin au processus pathologique,
les techniques de rgnration visent des objectifs complmentaires, notamment
la restauration dun tissu vital similaire la pulpe, assurant les fonctions homostatiques normales. Ces procdures partagent donc un mme objectif tout en tant
fondamentalement diffrentes. Afin de pouvoir mieux les apprhender et les comparer, les praticiens doivent comprendre les rsultats de leur propre point de vue
mais aussi de celui des patients et des scientifiques. Cette valuation des rsultats
sur trois niveaux permet de comprendre ce que sont actuellement les procdures
de rgnration endodontique et de comparer effectivement ces procdures
celles de lapexification. Lors de cette confrence, nous nous intresserons aux
preuves actuelles lappui des deux procdures et prciserons les lments biologiques prendre en considration dans la prise de dcision clinique. En outre, la
slection des cas, les rsultats attendus et les piges techniques de chaque procdure seront prsents et discuts.
current evidence that supports both procedures, while providing the biological basis for clinical decision-making. In addition, case selection, expected outcomes,
and technical pitfalls of each procedure will be presented and discussed.
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ENDODONTIE
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Often we are in a dilemma when we are going to treat deep stages of caries. Will
the pulp survive in case we decide to try to keep the pulp vital? How do we do
this the best possible way? Should we leave caries behind within a 1 or 2 step
approach? What will be the scenario if an exposure occurs. Sometimes, the dentists may end up using clinical routines developed by themselves or they may use
more official clinical guidelines. In the optimal world our treatments are based
on the best possible evidence, but this is of course not the case. Official clinical
guidelines will indicate the best possible move, even though it may not be the best
possible evidence. Some of the guidelines on deep caries are based on research involving randomized clinical studies, why is the randomization approach important?
Before we discuss treatment approaches the session will start with a detailed update on caries pathology. Do we actually understand the caries pathology, so we
as clinicians may benefit from this, when treating the deep or even the extreme
deep caries lesion. Do we know when the pulp is responding? Is it very early or
is it very late, and what does it mean? Maybe the caries lesion activity is important as well, when we treat deep caries. Operative therapy of deep caries involves
avoidance of extended excavation and prevention of pulp exposures. How much
dentin can be left in the cavity, in relation to the depth of caries? Is it possible to
objectively measure inflammation in the pulp? Should we still perform stepwise
excavation in relation to the deep caries lesion, and what is the microbial profile
before and after excavation?
Often the depth of the caries lesion is not defined, and there is a lack of randomized clinical trials for the recommendation of one treatment versus another,
consequently treatment variation develops amongst clinicians. Studies will be
reviewed dealing with this dilemma, and the clinical procedures will be presented.
The use of stepwise excavation versus one completed excavation on well-defined
deep caries on adults is recommended, as the number of pulp exposures is significantly reduced. Partial excavation versus stepwise excavation on caries involving
half the dentin depth or more (< 18-yrs) shows no significant difference. Pulp-capping procedures using MTA (< 18-yrs) on extreme deep caries disclose a good
prognosis on the basis of observational studies, yet the procedure has not been
supported by randomized clinical trial among adults. Based on available data it
is possible to make simulations of what can be expected when performing deep
lesion treatments. The worse as well as the optimal scenario will be discussed!
- Bjrndal L, Ricucci D. Pulp inflammation: From the Reversible Inflammation to Pulp necrosis during caries progression. In: Goldberg M (ed). The
Dental Pulp Biology, Pathology, and Regenerative Therapies. Springer-Verlag, Berlin Heidelberg 2014, pp. 125-39.
- Bjrndal L, Reit C, Bruun G, Markvart M, Kjaeldgaard M, Nsman P, Thordrup M, Dige I, Nyvad B, Fransson H, Lager A, Ericson D, Petersson K, Olsson
J, Santimano EM, Wennstrm A, Winkel P, Gluud C. Treatment of deep caries
lesions in adults: randomized clinical trials comparing stepwise vs. direct
complete excavation, and direct pulp capping vs. partial pulpotomy. Eur J
Oral Sci 2010;118:290-7.
57
ENDODONTIE
D94
58
Une des tapes les plus importantes du traitement endodontique est la radiographie.
La radiographie rtro alvolaire sert analyser lanatomie canalaire, identifier
labsence ou la prsence dune lsion apicale, sa localisation, sa taille, elle donne
aussi une part dinformation concernant les structures anatomiques voisines.
Dans la plus part des cas, cet examen est suffisant, il est peu irradiant et efficace.
Il a cependant ses limites, et parfois la prescription en seconde intention dun
examen au cone beam CT ( CBCT), apporte de prcieuses informations, qui permettent danticiper les difficults techniques, mais aussi de planifier de faon
stratgique le traitement , avec en sa possession, des informations qui facilitent
la prise en charge du cas.
En matire de dtection des lsions apicales, le CBCT identifie les lsions avant
mme quelles napparaissent sur un clich rtro-alvolaire.
Lquipe de Lofthag-hansen montre que lon dtecte 62 % de plus de lsions
apicales que lorsque lon prend deux clichs, un orthocentre et un excentr.
Notre quipe (Patel & al) a montr que le CBCT avait une capacit dtecter la prsence dune lsion (sensitivit) nettement suprieure aux films conventionnels.
Le fait de pouvoir diagnostiquer plus tt une lsion apicale dorigine endodontique pourrait augmenter les chances de gurison, par le simple fait que le traitement serait ralis plus tt.
En matire de pr-traitement chirurgical, en trois dimensions, il devient trs
simple danalyser les relations anatomiques entre les racines et les structures
anatomiques avoisinantes (comme le foramen mentonnier, le canal alvolaire infrieur et le sinus maxillaire). En termes de technique chirurgicale, de voie daccs et danticipation, cest vraiment lexamen dexcellence. La taille et la localisation des lsions apicales sont finement apprcies et le geste, comme les temps
opratoires, peuvent tre anticips.
En matire de prise en charge des traumas, le CBCT apporte des informations
concernant ltat dento-alvolaire et amliore grandement la qualit de la prise
en charge par la prcision des informations apportes.
Le fait de pouvoir naviguer dans le volume sans tre gn par une distorsion de
limage ou un bruit anatomique, est prcieux. Une tude rcente montre que la
dtection des fractures verticales est plus performante au CBCT quen deux dimensions, et lexamen est facile raliser, il est plus confortable pour les patients.
Quant la capacit anticiper sur lanatomie du rseau canalaire, il est prouv
D107
Chirurgie endodontique :
apprhender, matriser, progresser
ENDODONTIE
61
ENDODONTIE
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E138
63
A partir dun modle pdagogique fourni, chaque participant value ses difficults techniques en observant son temps de travail.
Rassemblant les donnes pour mesurer le rsultat densemble, il devient possible de comprendre o se situent les cueils, quelles sont les solutions et comment les mettre en uvre au quotidien.
Avant la sance, les participants qui veulent svaluer auront dj la possibilit
de remplir une fiche technique simple, indiquant seulement le temps quils estiment passer la ralisation de ces tapes. Le jour de la sance, chaque tape
sera dmontre visuellement, pour tre ensuite mise en uvre par les participants grce lexploitation dune ergonomie adapte aux principes de simplification du travail. Une deuxime molaire pourra tre entreprise, cette fois, en
une seule traite, avec toujours la possibilit de se chronomtrer. Aprs chaque
phase dapprentissage ou damlioration de la technique, le temps employ pour
ENDODONTIE
le traitement de chaque tape devrait se trouver rduit l o il peut ltre, et optimis, l o il est ncessaire de le prendre, en vue de lobtention dun bon rsultat.
La raison qui est de chercher la rgularit et la prvisibilit des traitements endodontiques, mne travailler en diminuant les mouvements qui ne sont pas
ncessaires et rduire les facteurs qui retardent.
Cest en prparant ergonomiquement les lments ncessaires et en maintenant les positions fonctionnelles choisies, que ce travail devient prvisible
et agrable.
- Swedish Council on Health Technology Assessment. Methods of Diagnosis
and Treatment in Endodontics. A Systematic Review. June 2012. Statens
beredning for medicinsk utvardering (SBU).
- Stephane Simon, Pierre Machtou, Wilhelm Pertot. Endodontie. Paris.
Editions CDP, collection JPIO, 2012, 514 pages.
64
IMPLANTOLOGIE ET RADIOLOGIE
B20
65
IMPLANTOLOGIE ET RADIOLOGIE
charges prothtique des protocoles dEIMFI sera trs diffrent. De la simple mise
en esthtique immdiate jusqu la mise en fonction occlusale relle, la temporisation aura un objectif trs spcifique li une prise en considration globale du
schma occlusal du patient.
La temporisation sera ralise quant elle, soit en mthode directe au cabinet,
soit par lintermdiaire du laboratoire de prothse.
Lobjectif de cette prsentation est de faire un tour dhorizon des difficults mcaniques, biologiques et esthtiques lies la mise en place dimplants lors des
extractions. Un arbre dcisionnel permettra didentifier clairement le champ des
indications des protocoles dEIMFI afin dobtenir et maintenir dans le temps une
parfaite intgration esthtique et fonctionnelle de nos restaurations supra-implantaires et ce long terme.
- Esthetic outcomes following immediate and early implant placement in
the anterior maxilla--a systematic review. Chen ST, Buser D. Int J Oral Maxillofac Implants. 2014;29 Suppl:186-215
- Immediate versus delayed loading of dental implants in edentulous patients maxillae: a 6-year prospective study. Tealdo T, Menini M Int J Prosthodont. 2014 May-Jun;27(3):207-14
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B27
Youns Laalou
Le syndrome combin. Dfis de la prise en charge implanto-prothtique
Le syndrome combin est une entit clinique particulire, trs difficile traiter en
gnral et encore plus particulirement en implantologie parce quelle comporte
certains piges diagnostiques et donc thrapeutiques que le praticien doit savoir
reconnatre afin de mieux les grer.
IMPLANTOLOGIE ET RADIOLOGIE
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B36
Le CBCT :
un outil formidable quil faut comprendre
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IMPLANTOLOGIE ET RADIOLOGIE
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B44
Sylvain Catros
Malgr lmergence de mthodes minimalement invasives en implantologie
orale (chirurgie guide, implants de faible diamtre, implants troits), la chirurgie osseuse pr-implantaire reste indique chez certains patients lorsque le
support osseux rsiduel ne permet pas de placer les implants dans une position
IMPLANTOLOGIE ET RADIOLOGIE
72
Par ailleurs, les modlisations tridimensionnelles issues des examens radiologiques pr-opratoires (Scanner ou tomographie volumique) permettent dimprimer des rpliques en rsine de lanatomie osseuse du patient : ces modles
permettent de modeler ces blocs osseux de faon optimale, conformment au
site receveur du patient avant lintervention chirurgicale proprement dite. Cette
modalit thrapeutique permet de rduire trs nettement le temps opratoire
pour le patient puisquil est possible de saffranchir des phases dadaptation des
greffons osseux ralises sur le site receveur : cette tape est habituellement
longue, fastidieuse et peut se compliquer de phnomnes infectieux dus aux
manipulations multiples des greffons. Par ailleurs, ladaptation des greffons sur
le modle imprim reflte parfaitement la situation intra-buccale et permet ainsi
au chirurgien une progression en partie laveugle dans le lambeau tunnellis
jusquau bon positionnement de lallogreffe.
La chirurgie de greffe est alors nettement simplifie et le greffon peut tre mis
en place grce une technique de tunnellisation. Ainsi, une seule incision distance suivie dun dcollement muco-priost de large tendue sont utiliss pour
crer une enveloppe muqueuse. En fin dintervention, la fermeture du lambeau
est habituellement trs simple puisquelle peut seffectuer sans tension et sans
incisions priostes avec des points spars le long de lunique incision. En effet,
comme celle-ci est faite distance du site opratoire, les tensions exerces sur
les muqueuses par lpaisseur et la hauteur de la greffe nentrainent pas de tensions excessives sur les sutures.
La prservation de la vascularisation, qui est un point essentiel pour la rgnration osseuse, est au centre de cette thrapeutique. En effet, lunique incision
distance et le dcollement muco-priost tendu crent une enveloppe sans
tensions mme aprs la mise en place du greffon, ce qui perturbe peu la vascularisation. Ainsi, il a t dmontr que la rgnration osseuse est plus efficace
lorsquune technique de tunnellisation est utilise en comparaison un lambeau
de grande tendue avec dcharges (4). En effet, dans la technique classique
de greffe dapposition, on ralise habituellement des incisions priostes en demi-paisseur apicales la zone dintervention, afin de supprimer les tensions
au sein du lambeau. Ces incisions viennent interrompre la vascularisation locale
qui peut dj tre compromise dans certaines situations, notamment la mandibule. Frquemment ces tensions ne sont que partiellement supprimes et le
risque de rouverture des plaies muqueuses reste toujours prsent avec une
ventualit de perte partielle ou totale du greffon.
73
IMPLANTOLOGIE ET RADIOLOGIE
nellisation. Toutes les tapes seront dtailles avec tout dabord la modlisation
du dfaut osseux par imagerie tridimensionnelle et la fabrication dune rplique
en rsine par impression 3D ; Ensuite cette rplique en rsine sera utilise pour
ajuster la forme dun greffon allognique, puis lintervention de greffe sera ralise en utilisant une technique mini-invasive de tunnellisation. Un autre site
opratoire, pralablement greff, selon la mme technique, 6 mois auparavant,
sera utilis pour placer des implants afin dillustrer les rsultats que lon peut
obtenir avec cette mthode.
Aprs cette chirurgie en direct, les perspectives cliniques apportes par les
greffes osseuses prpares sur mesure en amont de la chirurgie seront prsentes par le Dr Francesco MANGANO, qui est spcialis dans la CFAO applique
la chirurgie pr-implantaire luniversit de Varese (Italie). Il prsentera des
rsultats cliniques rcents obtenus avec de nouveau biomatriaux synthtiques
usins sur mesure pour la reconstruction osseuse (5).
Cette sance permettra lomnipraticien et au praticien spcialis en implantologie de se familiariser avec certains outils de conception et de fabrication
assiste par ordinateur (CFAO), qui permettent de rendre les greffes osseuses
allogniques pr-implantaires plus simples et plus prdictibles. Les diffrentes
tapes de la planification et de la ralisation chirurgicale seront dtailles afin de
rendre cette mthode accessible au plus grand nombre de praticiens.
74
1. Schlee M, Rothamel D. Ridge augmentation using customized allogenic bone blocks: proof of concept and histological findings. Implant Dent
2013;22:2128.
2. Malmstrm J, Slotte C, Adolfsson E, Norderyd O, Thomsen P. Bone response to free form-fabricated hydroxyapatite and zirconia scaffolds: a histological study in the human maxilla. Clin Oral Implants Res 2009;20:37985.
3. Jacotti M, Wang H-L, Fu J-H, Zamboni G, Bernardello F. Ridge augmentation with mineralized block allografts: clinical and histological evaluation
of 8 cases treated with the 3-dimensional block technique. Implant Dent
2012;21:4448.
4. Xuan F, Lee C-U, Son J-S, Fang Y, Jeong S-M, Choi B-H. Vertical ridge augmentation using xenogenous bone blocks: a comparison between the flap
and tunneling procedures. J Oral Maxillofac Surg 2014;72:166070.
5. Mangano F, Macchi A, Shibli JA, Luongo G, Iezzi G, Piattelli A, et al. Maxillary ridge augmentation with custom-made CAD/CAM scaffolds. A 1-year
prospective study on 10 patients. J Oral Implantol 2014;40:5619.
C66
Franck Bonnet
La connaissance et la comprhension des causes de complications et dchecs
sont primordiales pour une bonne pratique implantaire car, dans de nombreux
cas, cela va nous permettre de les viter.
Mme si la prdictibilit de russite des implants est trs lev, il nen reste pas
moins que les complications sont trs mal vcus par les patients et par les praticiens.
Depuis 30 ans les tudes scientifiques montrent des taux de succs variant de
65 99 % selon les facteurs de risque. Nous allons donc tenter de dfinir ces
facteurs de risque lis au praticien, au patient, au site implantaire, au type dos
et son volume rsiduel, au type de muqueuse pri-implantaire, la prothse...
Nous veillerons distinguer les complications primaires ou prcoces et les complications secondaires ou tardives.
Les complications primaires interviennent avant la mise en charge des implants
Les complications secondaires interviennent aprs la mise en charge des implants. Entre 5 et 10 ans, 35% des cas prsentent des complications qui surviennent aprs la pose de la prothse.
Durant la fonction de limplant on peut rencontrer diffrentes complications :
le dvissage : il peut concerner tous les composants visss, pilier, vis de pilier,
vis occlusale.
fracture de la vis : elle signe un problme biomcanique.
fracture dun implant : cest un chec redout car il ncessite la dpose de limplant au trpan et lintervention est invasive
fracture de la cramique mineure ou majeure ou fracture de linfra structure.
la pri-implantite.
75
Nous analyserons les diffrentes erreurs susceptibles dentrainer des complications et pour cela nous dfinirons quatre classes de complications :
les complications chirurgicales,
les complications prothtiques et mcaniques,
les complications biologiques,
les complications esthtiques, plus subjectives mais essentielles de nos jours
pour obtenir un succs thrapeutique. Elles sont lies au mauvais positionnement de limplant, au mauvais choix de la largeur de limplant, au volume gingival
inadquat, et lesthtique de la prothse
Les erreurs conduisant des checs peuvent avoir lieu lors :
dune anamnse incomplte : maladie systmique, maladie rare, bruxomanie
de llaboration du plan de traitement.
IMPLANTOLOGIE ET RADIOLOGIE
C74
77
Le rapport bnfice/risque dinterventions implantaires parfois lourdes et complexes devra tre valu dans ce contexte afin de proposer la thrapeutique la
plus adapte au patient, sans oublier que nos patients continueront de vieillir et
quil convient de ce fait denvisager lvolution des thrapeutiques dans le temps.
1. Denton FT, Spencer BG. Chronic health conditions: changing prevalencein
an aging population and some implications for the deliveryof health care
services. Can J Aging2010 Mar;29(1):11-21.
2. Besimo CE: Mehrdimensionale Diagnostik. Medizinisch-psychosoziales
IMPLANTOLOGIE ET RADIOLOGIE
78
En gnral, les solutions seront toujours des solutions de compromis, que ce soit
pour les prothses adjointes partielles ou totales complment de rtention.
Mais un problme majeur demeure en France : celui de la prise en charge odontologique des patients dits gs, qui nest pas encore parfaitement intgre dans
notre systme de sant, tant au niveau de lhygine dans les maisons dites de
retraite quau niveau du surcot implantaire .
- Schwindling FS, Schwindling FP. Mini dental implants retaining mandibular
overdentures: A dental practice-based retrospective analysis. J Prosthodont
Res. 2016;S1883-1958(15):112-7.
- Alqutaibi AY. Limited Evidence Suggests a Single Implant Overdenture as
an Alternative to Two-implant-Supported Mandibular Overdentures. J Evid
Based Dent Pract. 2016;16(1):44-6
79
IMPLANTOLOGIE ET RADIOLOGIE
pitale. Les prothses dentaires doivent tre planifies et conues pour rpondre
aux capacits fonctionnelles du patient - maintenant et dans lavenir. Cela ne
signifie pas que les patients gs, voire trs gs ne peuvent pas bnficier des
progrs de limplantologie moderne, mais plutt quune restauration implantaire
doit tre durable, mais aussi modifiable et par consquent adaptable aux besoins futurs.
Le rle actuel du chirurgien-dentiste implique un accompagnement du patient
tout au long de sa vie, afin quil puisse toujours grer sa prothse de manire
autonome, mme en cas de dclin de ses capacits fonctionnelles. Lapplication pratique de ce paradigme consiste proposer des reconstructions fixes et
amovibles qui pourraient ensuite tre rtrogrades par quelques modifications
dans leur forme, leur dimension verticale, leur occlusion et leur apparence. Lide
gnrale tant de ne pas trop solliciter la neuroplasticit, souvent rduite chez
les personnes ges. A lavenir, on peut esprer que le CAD / CAM facilitera ce
processus en simplifiant la prothse dentaire, avec un cot moindre, et mme
en supprimant lempreinte traditionnelle que certains patients redoutent tant.
Par consquent le backing-off dune restauration dentaire par transformation
en une solution plus simple et plus facile grer doit tre anticip. Les reconstructions dimplants fixes daujourdhui devraient tre conues pour devenir les
overdentures de demain, retenues par une barre dans un premier temps, par des
attachements unitaires par la suite et enfin, dans un cadre de soins palliatifs, par
des aimants pour une rtention lgre. Lide largement rpandue, selon laquelle
les patients demandent une rtention maximale pour une prothse amovible ne
sapplique pas toutes les personnes ges fragiles, dont la plupart sont profondment perturbes lorsquils reoivent un appareil trop rtentif.
80
D90
81
Le facteur essentiel pour une russite implantaire long terme restent bel et bien
la qualit et le volume des tissus pri-implantaires : os et gencive attache, et non
pas la technique employe pour poser limplant. Nous concentrerons donc notre
expos sur lvaluation des tissus durs. Leur juste apprciation permet de proposer une implantologie efficace, stable dans le temps en fonction de la situation:
Quelle est la quantit dos ncessaire pour pouvoir poser un implant stable
long terme? Quand une augmentation du volume osseux est-elle indique ? Implant troit ou greffe latrale ? Implant court ou greffe verticale ? Quand est-il
possible de raliser une greffe osseuse dans le mme temps opratoire que la
pose de limplant ? Peut-on grer le secteur esthtique de la mme faon que les
secteurs postrieurs maxillaires et mandibulaires ?
La littrature scientifique actuelle nous permet de rpondre ces questions de
faon rationnelle. Ainsi, au cours de cette sance, nous pourrons poser les indications dune implantation simple avec des perspectives de succs long terme,
et dtailler les critres de choix pour une greffe osseuse pr- ou per-implantaire.
1. Vera C, De Kok I, Chen W, Reside G, Tyndall D, Cooper L. Evaluation of
post-implant buccal bone resorption using cone beam computed tomography : a clinical pilot study. Int J Oral Maxillofac Implants 2012: 27(5) :1249-57
IMPLANTOLOGIE ET RADIOLOGIE
2. Belser UC, Bernard JP, Buser D. Implants in the Esthetic zone. In: Lindhe J,
Lang NP, Karring T, editors. Clinical periodontology and implant dentistry:
implants in the esthetic zone. Oxford: Blackwell Publishing Ltd, 2008:
1146 1174.
82
MDECINE BUCCO-DENTAIRE
ET VULNRABILIT
B28
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C64
Marie-Laure Munoz-Sanchez
84
A11
Cancer : priorit en 2016
85
- Vigarios E, Lamant L, Delord JP, Fricain JC, Chevreau C, Barres B, GomezRoca C, Boulanger M, Sibaud V. Oral squamous cell carcinoma and
hyperkeratotic lesions with BRAF inhibitors. Br J Dermatol, 2015.
- Sibaud V, Boralevi F, Vigarios E, Fricain JC. Toxicit endobuccale des thrapies cibles anticancreuses. Ann Dermatol Venereol, 2014.
86
87
La radiothrapie est une modalit thrapeutique presque systmatique en cancrologie des voies arodigestives suprieures. Malgr des progrs majeurs effectus ces vingt dernires annes (calcul de la dosimtrie, dlimitation des zones
dirradiation), les effets secondaires long terme persistent et nous obligent
adapter la prise en charge au cabinet dentaire.
Les actes non invasifs (soins conservateurs, endodontie, dtartrage) peuvent
tre effectus sans prcautions particulires. Le risque dostoradioncrose persiste, et les actes chirurgicaux ncessitent au minimum une connaissance de la
dose reue au site prvu pour lintervention, ainsi quune antibiothrapie de couverture. Un contact pralable tout geste avec le radiothrapeute est impratif. Il
nous renseignera sur la dose dirradiation exacte au site de lavulsion prvue, ce
qui permettra de se placer dans les conditions opratoires optimales.
On a longtemps dent prventivement les patients dans les zones concernes
par la radiothrapie, en insistant sur limpossibilit de rhabiliter prothtiquement
ces patients afin de limiter le traumatisme muqueux et osseux. Lvolution des
connaissances permet actuellement de proposer ces patients des rhabilitations
prothtiques fixes ou amovibles, en veillant ne pas lser les tissus supports. Ces
prothses doivent tre adaptes lanatomie post-chirurgicale rsiduelle, tenir
compte de la fragilit muqueuse post-radique et tre priodiquement contrles.
Le recours limplantologie peut parfois tre la seule solution pour proposer
un rsultat fonctionnel. Toutefois, les altrations osseuses radio-induites compliquent lostointgration et font toujours redouter le risque dapparition dune
ostoradioncrose. Le choix dimplanter un patient ayant reu de la radiothrapie doit se faire en concertation avec lquipe traitante du patient : au minimum
le chirurgien oncologue, le radiothrapeute et le chirurgien-dentiste, lors dune
Runion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP). Le taux dostointgration varie denviron 65 95 % selon les tudes, en fonction des sites dimplantation et
de la dose dirradiation. Les tudes estiment le risque dostoradioncrose de
0.5 5 %. Le rsultat fonctionnel obtenu varie essentiellement selon les altrations induites par la chirurgie (dexrse ou de reconstruction) et par la radiothrapie (hyposialie qui complique la dglutition et la phonation). Un remboursement des implants par le systme dassurance maladie est possible, raison
de deux implants la mandibule et quatre implants au maxillaire, et sous rserve
de laccord de la RCP.
Les effets secondaires de la radiothrapie sont durables dans le temps, et il
nexiste aucun moyen dvaluer la rcupration des capacits de rparation tissulaire. Cest pourquoi un suivi semestriel est prconis aprs une radiothrapie
pour un cancer des VADS. Lors des visites, on sassure que lhygine bucco-dentaire est bien maintenue, que la fluoroprophylaxie est bien effectue et on vrifie
labsence de foyer infectieux avr ou potentiel.
1. Prise en charge des foyers infectieux bucco-dentaires. Recommandations
de bonnes pratiques de la Socit Franaise de Chirurgie Orale, 2012.
http://societechirorale.com/fr/sfco/recommandations-veille/recommandations
2. Jawad H, Hodson NA, Nixon PJ. A review of dental treatment of head and
neck cancer patients, before, during and after radiotherapy: part 1. Br Dent
J. 2015 Jan;218(2):65-8.
3. Jawad H, Hodson NA, Nixon PJ. A review of dental treatment of head and
neck cancer patients, before, during and after radiotherapy: part 2. Br Dent
J. 2015 Jan;218(2):69-74
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B31
90
91
Cette prsentation compare des rsultats cliniques et tente de fixer des critres
dindications et de contre-indications propres chaque thrapeutique.
- Bone augmentation procedures in implant dentistry. Chiapasco M, Casentini P,
Zaniboni M. Int J Oral Maxillofac Implants. 2009;24 Suppl:237-59.
- Ostotomies segmentaires de la mandibule postrieure atrophie Khoury G,
Khoury E. JPIO. 21012;31 N4: 259-267
92
La chirurgie orthognatique est une technique chirurgicale qui permet de corriger les malocclusions dento-squelettiques par des ostotomies maxillaire et/
ou mandibulaire. Une prparation orthodontique prliminaire permet de dcompenser la composante dentaire et de la rendre idale; les ostotomies subsquentes normalisant la relation squelettique. Lapplication routinire de la
fixation osseuse rigide des traits dostotomie par des plaques et des vis mtalliques rend lexprience pour le patient beaucoup plus confortable en vitant la
fixation (blocage) intermaxillaire. Lindication de cette technique chirurgale a t
tendue aux patients prsentant une dentation complte ou partielle et permet
la confection de prothses dentaires amovibles stables ou la mise en place optimale dimplants dentaires.
Parmi les facteurs qui favorisent la stabilit et la rtention des prothses dentaires partielles ou compltes amovibles, il faut retenir la qualit des muqueuses,
le degr datrophie osseuse, la profondeur vestibulaire et particulirement la relation squelettique des maxillaires. Les muqueuses doivent tre saines et libres
dinflammation ou dhyperplasie et recouvrir un procs alvolaire de morphologie rgulire, sans lsion dformante (exostoses, torus,). Le niveau datrophie
osseuse, particulirement influenc par la dure de ldentation, reprsente un
facteur majeur de stabilit des pices de prothses. Il en est de mme pour la
profondeur vestibulaire qui permet aux rebords dacrylique une extension maximale. Au maxillaire suprieur, la profondeur de la vote palatine assure le mme
rle. Une relation squelettique orthognathe des maxillaires demeure un lment
essentiel et souvent oubli ou mal connu. Chez le patient totalement dent, une
ostotomie de LeFort 1 davance du maxillaire suprieur permettra la plupart du
temps datteindre une relation de crte osseuse antrieure bout bout (orthognathe) et dassurer une stabilit des pices prothtiques.
La ralisation dune restauration implanto-porte exige une planification rigoureuse considrant sa haute qualit intrinsque, sa durabilit et limpossibilit
de modification ultrieure de lenvironnement occlusal. Le respect et lobtention dune relation intra-arcade et inter-arcade idale permet de concevoir des
restaurations de qualit, esthtiques et fonctionnelles avec des rsultats prvi-
sibles long terme. Pour atteindre ces objectifs, une approche multidisciplinaire
incluant souvent une prparation orthodontique combine la chirurgie orthognatique est souvent requise et souhaitable.
Cet expos permettra dapprofondir et dillustrer ces notions essentielles partir de nombreux cas cliniques. Les participants pourront se familiariser avec les
grands principes de la chirurgie orthognatique et constater quil sagit dune approche accessible et scuritaire lorsque bien planifie.
- Orthognathic surgery and implants, Jones RH., Ann R Australas Coll Dent
Surg. 2002 Oct;16:105-8.
- Orthodontic applications of osseointegrated implants, Higuchi K.J., Quintessence,
2000, 33-67.
C55
Sexe et bouche
93
Les infections sexuellement transmissibles (IST) se transmettent principalement par contact cutan lors dun rapport sexuel, vaginal, anal ou oral. Il existe
plus de trente agents infectieux, bactries, virus ou parasites, transmissibles
lors de relations sexuelles. En France, leur frquence est en augmentation sauf
pour le VIH dont le nombre annuel de dcouvertes de sropositivit est stable
depuis 2007. Parmi les infections virales les plus frquentes nous retrouvons
lherps, lhpatite B, les infections Human Papilloma Virus mais galement le
VIH. Plus rcemment il a t montr que le virus Zika pouvait tre transmis par
voies sexuelles.
Ces infections posent un problme majeur de sant publique compte tenu des
complications qui peuvent y tre associes (cancers du col de lutrus et ORL,
strilit, transmission mre-enfant). Quatre infections virales sont incurables:,
le virus de lherps (herpes virus simplex ou HSV), le VIH, et le papillomavirus
humain (HPV), lhpatite B mais dont il existe un vaccin pour les deux derniers.
Les HPV font partie dune grande famille de virus ubiquitaires ayant un tropisme pour lpithlium. Plus de 120 gnotypes sont connus lheure actuelle,
responsables de pathologies de gravit variable, allant de la verrue vulgaire aux
noplasies. On considre que 70 80 % de la population est infecte par HPV.
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C63
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Philippe Lesclous
Le sujet des ostoncroses des maxillaires associes aux traitements mdicamenteux (ONMTMs) a beaucoup volu ces dernires annes sur plusieurs aspects.
Les agents mdicamenteux en cause ne se limitent plus aux bisphosphonates :
points du doigt au dbut des annes 2000, le nombre de molcules incrimines
dans la pathognse des ONMTMs ne cesse daugmenter. Cantonnes quasi
exclusivement aux traitements bisphosphonates nitrogns (ou aminobisphosphonates) pendant une dizaine dannes, ces ostoncroses slargissent aujourdhui plusieurs biothrapies cibles sur des facteurs prcis visant limiter
lmergence et freiner la progression de mtastases osseuse dune oncopathie.
Le dnosumab, anticorps dirig contre le RANK-L (facteur crucial dans la diffrenciation des cellules ostorsorbantes, les ostoclastes, et donc dans la rsorption
osseuse), est aujourdhui incrimin peu prs autant que les aminobisphosphonates. Des agents antiangiogniques (le bvacizumab, le sunitimib, le sorafnib et
laflibercept) ciblant directement ou via leurs rcepteurs le facteur de croissance
vaso-endothlial (VEGF) sont aussi incrimins. Dernirement, des mTORs (des
cibles mammifres de la rapamycine, une enzyme rgulant la prolifration cellulaire), le Tensirolimus, lEvrolimus et le Ridaforolimus, sont galement mentionns dans la littrature. Il est noter que la plupart de ces molcules sont utilises
dans des traitements carcinologiques, une petite partie tant prescrite dans le
cadre dostopathies bnignes au premier rang desquelles lostoporose.
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C72
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Un jeu srieux pour progresser dans la connaissance des pathologies de la muqueuse buccale, tel est lobjectif de la sance Dermato-Game.
Les pathologies de la muqueuse buccale concernent un large spectre de maladies pour lesquelles le chirurgien-dentiste est souvent en premire ligne diagnostique, avec une obligation de moyens. Au-del de laspect mdico-lgal,
limplication du chirurgien-dentiste est notamment cruciale dans le dpistage
de certaines maladies comme le cancer buccal qui est frquent et encore diagnostiqu un stade tardif, compliquant sa prise en charge, son pronostic et la
qualit de vie de nos malades.
La sance Dermato-Game sera une sance scientifique, ludique et interactive
avec le public de la salle.
Interactive : nous avons voulu vous faire participer et sortir des formats classiques de formation. La sance se droulera sous la forme dun jeu, le Dermato-Game, fait de questions avec des rponses choix multiples. Aprs chaque
question, nos experts vous donneront les cls des pathologies abordes afin
damliorer votre pratique quotidienne.
La participation du public qui pourra rpondre de manire anonyme laide de
son tlphone portable, est un objectif majeur. Les 8 meilleurs praticiens, slectionns en fonction de leurs rponses et de leur rapidit, seront invits sur la
scne pour disputer la demi-finale, puis la finale qui permettra de slectionner le
gagnant du Dermato-Game.
Ludique : nous avons voulu que cette sance soit anime par Mac Lessgy,
homme de tlvision et de science, connu entre autres pour animer depuis de
nombreuses annes lmission E=M6. Il aura pour mission de mener les dbats
avec nos experts afin de vous donner un maximum dinformation mdicale.
Scientifique grce la prsence sur scne de trois spcialistes de la muqueuse
buccale :
-
le Pr Jean-Christophe Fricain, responsable de la consultation de pathologie de la muqueuse buccale au CHU de Bordeaux, directeur de lUnit INSERM
BioTis
-
le Dr Sarah Cousty, responsable de la consultation de pathologie de la
muqueuse buccale au CHU de Toulouse
-
le Dr Emmanuelle Vigarios, qui anime la consultation multidisciplinaire de
pathologie de la muqueuse buccale lInstitut universitaire du cancer de Toulouse
A travers ce jeu trs largement iconographi, nous traiterons trs srieusement
la pathologie de la muqueuse buccale sous toutes ces facettes : lsions blanches,
rouges, noires, ulcrations.... isoles ou associes une pathologie gnrale.
D89
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Les corticotomies sont une des avances les plus marquantes pour lorthodontie
du dbut du XXIme sicle, et viennent renforcer encore le lien de plus en plus important entre orthodontie et chirurgie orale. Il sagit dune technique chirurgicale
qui permet dacclrer et de repousser les limites spatiales des traitements orthodontiques chez ladulte et le jeune adulte. Plusieurs mthodes ont t dcrites
dans la littrature, mais peu de synthses ont t effectues. Cest donc lobjet de
cette prsentation.
Les corticotomies consistent en une scarification osseuse corticale interradiculaire. Elles dclenchent comme tout traumatisme osseux un phnomne biologique dcouvert par Frost en 1989 : le Phnomne dAcclration Rgionale (RAP).
Il sagit dun renouvellement acclr de los associ une ostopnie : los perd
en densit mais garde son volume constant. Ce phnomne est limit dans lespace au voisinage de la scarification, et dans le temps avant un retour la normale 11 semaines. Il peut cependant tre entretenu jusqu environ 6 mois en
appliquant des forces orthodontiques dplaant les dents voisines. Elles peuvent
alors se dplacer 3 4 fois plus rapidement que lors dun traitement orthodontique classique. Des techniques de greffes osseuses permettent en plus daug-
100
menter lamplitude des dplacements quand cela est ncessaire. Nous pouvons
alors obtenir une diminution notable de la dure des traitements orthodontiques,
certaines extractions thrapeutiques peuvent tre vites et dans quelques
cas nous pourront aussi repousser les indications de la chirurgie orthognatique.
Elles sinscrivent dans une prise en charge orthodontique globale. Ltude de cas
prliminaire doit tre complte et rigoureuse. Lindication de corticotomies peut
tre pose par lorthodontiste pour rpondre la demande du patient dun traitement plus rapide, pour permettre des expansions importantes sans risques pour
le parodonte grce lapport de greffe osseuse, ou pour crer un diffrentiel dancrage entre deux zones. Lorthodontiste prvoit aussi en dtail les mouvements
orthodontiques raliser. Il donnera ensuite tous ces lments au chirurgien afin
que les deux spcialistes puissent dfinir ensemble la technique utilise, ltendu
et la localisation des scarifications osseuses, et prvoir dventuelles greffes voire
un amnagement parodontal peropratoire. Un bilan tomodensitomtrique est
prescrit quand une expansion est prvue, afin de visualiser la quantit dos alvolaire vestibulaire et quantifier le volume dapport osseux ncessaire.
Nous utilisons deux techniques chirurgicales. Les corticotomies conventionnelles
avec lambeau muco-priost dcrites par Wilcko sont notre technique de choix
quand un apport de greffe vestibulaire est ncessaire et pour des actions tendues. Nous modifions cependant le technique de Wilcko avec un lambeau de prservation papillaire et des corticotomies plus cibles et uniquement vestibulaires.
Les corticotomies mini-invasives sans lambeau et avec scarification au pizotome
dcrites par Sebaoun sont prfres pour des dplacements dentaires unitaires.
Les patients sont vus en contrle orthodontique toutes les 4 semaines. La plupart des traitements sont termins en environ 6 mois, avec un gain qualitatif et
quantitatif du parodonte pour les traitements dexpansion avec greffe osseuse.
- Wilcko WM, Wilcko MT, Bouquot JE, Ferguson DJ Rapid Orthodontics with
alveolar reshaping : two case reports of decrowding. Int J Periodontics
Restorative Dent 2001,21 :9-19.
- Sebaoun JD, Surmenian J, Diebart S Traitements orthodontiques acclrs par pizocision : une alternative mini-invasive aux corticotomies alvolaires Orthod Fr 2011 ; 82 :311-319
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D99
Bernard Fleiter
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E124
103
druption des incisives suprieures. On peut retrouver des encombrements dentaires, des malpositions, des diastmes, des rsorptions radiculaires de dents voisines
(prvalence assez leve denviron 22%), des formations de kystes folliculaires.
Ces lments dentaires posent un vritable problme thrapeutique. Doit-on instaurer
une surveillance radiologique et clinique ? Doit-on intervenir ? A quelle priode ? Dans
les cas o la dent surnumraire bloque lruption dune dent dfinitive, ou bien si
cela perturbe un traitement orthodontique, si cela compromet la pose dun implant
ou si des complications parodontales apparaissent, la dcision est simple : il faut lextraire. Dans les cas o la symptomatologie induite est inexistante, il faut sans doute
envisager labstention thrapeutique et la surveillance. En effet certaines inclusions
(profondes ou multiples) demandent un abord chirurgical large, chirurgie suffisamment invasive pour ncessiter une anesthsie gnrale, surtout chez lenfant. Il faut
tenir compte des lments anatomiques (foramen mentonnier, canal mandibulaire,
sinus maxillaire) pourvoyeurs de complications, mais aussi des difficults chirurgicales et en particulier pour les dents en situation linguale ou proche des fosses
nasales. Dans tous les cas, il faudra bien mesurer le ratio bnfice/risque. Le bilan
radiologique devra faire appel une imagerie tomodensitomtrique afin de bien
valuer la voie dabord et les risques anatomiques. Il sagit toujours dune approche
et dune prise en charge raisonne demandant une troite collaboration entre le
chirurgien oral, lorthodontiste et le chirurgien-dentiste.
- Parolia A, Kundabala M, Dahal M, Mohan M, Thomas MS: Management of
supernumerary teeth. J Conserv.Dent. 2011;14(3):221-4.
- Shah A, Gill DS, Tredwinc C, Naini FB: Diagnosis and management of
surnumerary teeth. Dent Update. 2008;35(8):510-2, 514-6, 519-20.
104
105
E129
106
ignorer une lsion, ne pas sous-estimer une lsion. Dans la plupart des cas, la lsion
sera bnigne, mais elle doit rester un diagnostic dlimination. Une fois les lsions
cancreuses primitives ou secondaires limines, les lsions bnignes doivent tre
caractrises selon trois critres: leur agressivit (par exemple, lostoradioncrose
ou la ncrose aux biphosphonates selon leur stades), et/ou leur risque de rcidive,
et/ou lassociation de cette lsion dautres pathologie, dans le cadre de pathologie
syndromique (exemple du syndrome de Gorling). Si ces lsions bnignes nengagent
pas le pronostic vital, elles peuvent engager celui de la qualit de vie du patient.
En labsence de ces critres, une fois le choix thrapeutique optimal, surveillance
ou chirurgie entrepris, le patient peut enfin se voir confirmer cette phrase salvatrice
Vous tes guris!. Si il est vrai que le radiologue tudie des coupes radiologiques,
lanatomopathologiste des coupes histologiques, le clinicien se doit de screener
son patient; une authentique rflexion diagnostique base sur des arguments cliniques dj voqus mais des lments iconographiques de base: le sige, les rapports de la lsion avec les structures avoisinantes (dents, sinus maxillaire ou nerf
alvolaire infrieur), le caractre uni- ou plurifocal de la lsion, et surtout son extension au sein de los dont les corticales (ces dernires, prcises par des incidences
adaptes, peuvent demeurer paisses ou au contraire tre progressivement lamines, puis effaces).
La clinique alerte, la radiographie oriente non seulement vers une tiologie, mais
aussi vers la dmarche diagnostique ou thrapeutique. Au terme de cette dmarche
clinico-paraclinique, une orientation est possible selon laspect de la lsion (lytique,
condensante, avec formation osseuse, etc.), son caractre bien limit ou non, et la
prsence ou non de calcifications.
Il faut aussi prciser le sige (maxillaire, mandibulaire, angle, portion dente, processus condylien, etc.), les rapports avec les apex dentaires adjacents (dplacements,
lyses, etc.), la prsence ventuelle de dents incluses... Parfois les aspects seront
suffisamment vocateurs pour permettre de poser demble le diagnostic (torus,
ostomes, kyste du canal palatin...).
Ailleurs lorientation sera suffisante pour guider le clinicien en particulier en cas de
lsions daspect kystique comme les kystes radiculaires, ou dans des pathologies
plus rares et plus complexes comme la dysplasie fibreuse ou encore le chrubisme
daspect multikystique.
Mais nombre de lsions restent difficiles analyser et seule une connaissance approfondie de leurs caractristiques smiologiques jointes la confrontation clinique
permettra dorienter le diagnostic. Le dernier mot reste lhistologie, qui posera le
diagnostic dfinitif.
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conclusion, une lsion osseuse maxillo mandibulaire reste le plus souvent une
dcouverte quotidienne et bnigne. Mais loppos, il faut tre alert par une
clinique discordante, des images radiologiques suspectes. La radiologie riche
de lapport de ses diffrents examens peut orienter, et le plus souvent rassurer,
mais il faut au moindre doute clinico-radiologique opter pour une biopsie ou
biopsie exrse qui permettra un examen anatomopathologique, seul vritable
conclusion de certitude cette lsion osseuse maxillo mandibulaire.
- Barnes L, Eveson JW, Reichart P, Sidranski D. WHO classification of tumours.
Pathology and genetics. In: Barnes L, Eveson JW, Reichart P, Sidranski D,
editors. Head and neck tumors. Lyon: IARC Press; 2005. p. 283327 [Chapter
6, Odontogenic tumours]
E133
109
Franck Boralevi
Les anomalies de la muqueuse buccale que lon peut rencontrer chez lenfant sont
varies, couvrant tout le champ de la mdecine pdiatrique, avec des spcificits
nonatales ou infantiles et des variantes prcoces de situations rencontres galement chez ladulte. Tous les types de lsion peuvent ainsi tre vus : malformations,
dysembryoplasies, tumeurs bnignes ou non, lsions inflammatoires, infections virales, bactriennes ou fongiques Les situations les plus frquentes mritent dtre
bien matrises pour assurer une prise en charge optimale et viter les examens
ou traitements inutiles. Certaines situations plus rares mritent galement dtre
connues en raison de consquences potentielles, dun pronostic parfois rserv.
Aphtose buccale : la survenue dun aphte de temps en temps est une situation
banale qui peut tre traite par des soins locaux ponctuels. Ce nest pas le cas
des aphtoses chroniques qui peuvent entraner des lsions douloureuses prolonges et rptes, altrant la qualit de vie. Cliniquement, il est important de
distinguer les aphtes des autres ulcrations chroniques et/ou rcurrentes (rcurrences herptiques, traumatismes, ulcrations mdicamenteuses, syndrome
PFAPA, neutropnie cyclique). Laphte est une ulcration globalement arrondie,
douloureuse, fond homogne beurre frais , entoure dun halo rythmateux net. Le traitement doit tre adapt la frquence des pousses, dune corticothrapie orale courte dans les formes peu frquentes un traitement de fond
par colchicine lorsque la frquence est leve. Dans les premiers mois de vie
peuvent survenir des ulcrations indolores de la partie postrieure du palais dur,
uni ou bilatrale, qualifies daphtes de Bednar. Leur origine est incertaine, leur
volution spontanment favorable.
Le muguet buccal est une situation frquente chez le petit nourrisson. L encore, la
clinique est importante, rvlant un enduit blanc, volontiers crmeux sur la langue,
les gencives, le palais mou ou la face interne des joues, se dtachant par un simple
raclage (abaisse-langue), dcouvrant une zone rythmateuse peu ou non douloureuse. Le traitement se limite lapplication pluriquotidienne dun antifongique local
tel que le miconazole gel 2% pendant une dizaine de jours. Il ne faut pas confondre
muguet et la glossite margine (aussi dnomme langue gographique), situation
plus frquemment observe chez lenfant au-del de la priode nourrisson, se manifestant par une dpapillation incomplte et progressive de la langue avec typiquement un front blanchtre en vague, gographique , laissant derrire lui une muqueuse exfolie rythmateuse. La survenue de douleurs lors de lalimentation est
inconstamment rapporte par les patients et peut amener proposer un traitement
local (dermocorticodes ou tacrolimus).
De faon plus anecdotique, lexamen de la muqueuse buccale dun enfant peut aider
au diagnostic de maladies infectieuses sexprimant galement sur la peau (varicelle,
syndrome main-pied-bouche, rougeole).
110
La question des kystes est importante en pdiatrie. Les plus frquents sont des
kystes salivaires accessoires (mucocles) dvelopps la face interne de la lvre
infrieure, ncessitant souvent un geste chirurgical. Les kystes druption dentaire
se manifestent parfois par une tumfaction gingivale bleute.
Dautres situations, sans lien entre elles, sont garder en mmoire : gliomes ou choristomes, neuromes linguaux, syndrome de Riga-Fede, tumeurs cellules granuleuses.
E137
Christophe Bilweis
Si lanatomie est ressentie par beaucoup dtudiant comme une discipline accessoire et rbarbative cest vraisemblablement li au fait de linadquation de lenseignement thorique avec celui de la pratique clinique.
Lanatomie clinique, seule, permet au clinicien de vivre plus sereinement son exercice
111
Autre ide reue : le pdicule grand palatin peut merger en regard de la premire ou de
la deuxime molaire. Ce pdicule est toujours trs postrieur, dans un plan tangent la
tubrosit, la limite du palais dur et du voile.
Lartre palatine descendante a un calibre moyen de 70/100mes de mm et chemine au
fond de petites gouttires creuses dans le palais. Sa lsion directe est peu probable.
Une compression suffit le plus souvent stopper lhmorragie.
Le cou, lA.T.M., le sinus maxillaire, le trajet du pdicule mandibulaire constituent
autant de question classiques qui seront traites en fin de journe sous forme de
dmonstrations la demande par les moniteurs.
- Atlas danatomie clinique - GAUDY J-F et Collaborateurs Collection JPIO : Paris :
Edition CdP ; 2003 ; 201p rdition 2007
- Atlas danatomie implantaire GAUDY J-F Collaboration de CANNAS B, GILLOT L,
GORCE T, EL HADIOUI A, CHARRIER J-L. Collection JPIO :, Paris : Edition CdP ; 2006 ;
282p Rdition augmente en 2011 -Techniques analgsiques cranio-cervico-faciales
- Odontostomatologie, Mdecine esthtique - GAUDY Jean-Franois, ARRETO Charles
Daniel, DONNADIEU Stphane Collaborateurs : ALIMI David, BRULE Sabine, LANDRU
Marie-Marguerite Paris : Elsevier-Masson Ed. Rdition augmente 2005 (3me dition)
- Anatomie des sites implantaires. J.L.CHARRIER Ralits cliniques : 1998, Vol.9,
n1, pp 7-23 Techniques analgsiques cranio-cervico-faciales
- Odontostomatologie, Mdecine esthtique GAUDY Jean-Franois, ARRETO Charles
Daniel, DONNADIEU Stphane Collaborateurs : ALIMI David, BRULE Sabine, LANDRU
Marie-Marguerite Paris : Elsevier-Masson Ed. Rdition augmente 2005 (3me dition)
- Anatomie des sites implantaires. J.L.CHARRIER Ralits cliniques : 1998, Vol.9, n1, pp
ODONTOLOGIE CONSERVATRICE
A8
Le continuum endoprothtique :
ltanchit de lapex la restauration coronaire
113
ODONTOLOGIE CONSERVATRICE
saire pour une obturation de qualit, de parler du timing pour cette phase finale
du traitement endodontique tout en faisant un point sur les matriaux et les
techniques notre disposition.
- Ingle JI. Endodontics, ed 5, Hamilton, London 2002.
- Craver MA, Fontana CE, Sigrist de Martin A, Da Silver Bueno CA. Influence
of Coronal Restoration and Root Canal Filling Quality on Periapical Status:
Clinical and Radiographic Evaluation. Journal of Endodontics, Vol. 41, Issue
6, p 836840
114
Aprs le traitement endodontique cest la reconstitution dun continuum endoprothtique qui conditionne et prennise le rsultat du traitement par la suppression du risque de recontamination ainsi que le maintien de la rsistance
mcanique de lorgane dentaire.
Cela passe par 2 modalits, la restauration dusage, et si cette restauration est
prothtique une restauration transitoire durant les phases de laboratoires.
La priode de temporisation est lune des plus difficiles, elle doit tre rduite
son strict minimum et dautant plus que les manuvres endodontiques nont
pas men llimination complte des tissus pulpaires comme dans les cas de
coiffage pulpaire ou de pulpotomie. Il a t dmontr que dans le cas du coiffage
pulpaire, le temps dattente entre la restauration dfinitive et le coiffage pulpaire
est un critre de russite. Sil dpasse 2 jours le taux dchec augmente de manire significative.
De la mme faon la prsence dune restauration coronaire dfinitive est un
critre de russite pour les traitements endodontiques. Aujourdhui une restauration dfinitive peut tre ralise dans la mme sance que le traitement
endodontique grce au dveloppement de techniques adhsives, que ce soit
lutilisation de restauration directe simple, de tenon fibr coll, ou lutilisation de
restauration raliss en CFAO directe.
Si la restauration directe en phase plastique permet dobtenir ltanchit dans
la mme sance que lors de lobturation de lendodonte, elle nest indique
que dans un nombre de cas limit ou les parois rsiduelles sont suffisantes en
nombre et en paisseur, la raret de cette situation explique que de nombreuses
tudes ont montr que lun des critres de russite du traitement endodontique
est la prsence dune restauration par couronne. Lun des risques dchec du
traitement de la dent dpulpe est le risque de fracture longitudinale, or le recouvrement cuspididen et le cerclage sont des lments limitant ce risque. Dans
les secteurs postrieurs le dveloppement de la CFAO directe permet avec le
dveloppement des endo-couronnes une restauration dans la sance du traitement endodontique avec un recouvrement cuspidien total. Des tudes sont en
cours pour dterminer si ce type de restauration est suffisant pour maintenir la
dent sur larcade. Pour les secteurs antrieurs lutilisation dune couronne priphrique ncessite souvent un ancrage radiculaire. Dans ce cas-l lutilisation dun
tenon fibr permettra une tanchification immdiate.
Si une restauration directe nest pas possible lutilisation dun matriau transitoire
est ncessaire. Llment le plus important est la prsence de parois. Si une reconstitution pr-endodontique est ncessaire, en plus des nombreux avantages,
facilit de mise en place de la digue, constitution dun rservoir dhypochlorite,
repres de longueurs simples, elle permet le maintien mcanique du matriau
transitoire. Les situations les plus complexes sont les restaurations des secteurs
antrieurs ou la mise en place de restaurations transitoires est absolument ncessaire pour maintenir une esthtique suffisante. Or si les pertes de substance
sont importantes lutilisation de composite seul ou avec un tenon fibr est souvent
insuffisante en terme de rsistance mcanique. Cette prsentation montrera les
inconvnients et les avantages des diffrents matriaux, et les techniques choisir et mettre en uvre pour ces diffrentes situations cliniques.
115
ODONTOLOGIE CONSERVATRICE
B16
117
ODONTOLOGIE CONSERVATRICE
effets toxiques qui ont conduit une restriction de son utilisation et lutilisation
de molcules analogues (BPAF, BPB, BPF, BPS) dont les effets sont pourtant encore insuffisamment connus.
Dans cette prsentation, lorigine et les usages du BPA seront tout dabord rappels. Lexposition des populations sera ensuite prsente avant daborder les
effets cellulaires de celui-ci en lien avec sa toxicit. Les molcules alternatives
qui commencent remplacer le BPA seront enfin prsentes.
- Usman A, Ahmad M. From BPA to its analogues: Is it a safe journey? Chemosphere.
2016;158:131-42.
- Jedeon K, Houari S, Loiodice S, Tran Thu T, Le Normand M, Berdal A, Babajko
S. Chronic exposure to Bisphenol A exacerbates dental fluorosis in growing
rats. J Bone Miner Res. 2016 Jun 3
B41
Franck Decup
Les traitements des lsions amlo-dentinaires les plus avances ont aujourdhui
pour principaux ob-jectifs de repousser les indications de lendodontie et de prserver la fonction et laspect de lorgane dentaire.
Pour cela nous pouvons dvelopper des traitements chirurgicaux selon des principes de prservation tissulaire globale, grce un curetage slectif et contrl
des tissus atteints. Lapproche est histolo-gique autant quanatomique et on peut
parler de traitements bio-conservateurs de la lsion carieuse.
Cette volution est appuye par de nombreuses publications et recherches cliniques qui en valident lutilisation (1, 2).
Lobjectif de cette sance est de faire voluer les habitudes de prise en charge des
caries profondes, de montrer et expliquer tous les moyens cliniques permettant
dy accder tant par les gestes cliniques que par le plateau technique y associer.
1. A systematic approach to deep carie removal end points : the peripheral
seal concept in adhsive dentistry. Alleman D, Magne P. 2012. Quintessence
Int. Vol 43 ; 3
2. Approche bioconservative des tissus pour les restaurations indirectes.
Decup F, Gaucher C. Ralits Cliniques 2014. Vol 25 n4.
C62
119
-. Selwitz RH, Ismail AI, Pitts NB. Dental caries. Lancet 2007;369(9555):51-9.
- Sheiham A. Minimal intervention in dental care. Med Princ Pract 2002;11
Suppl 1:2-6.
ODONTOLOGIE CONSERVATRICE
- FDI. Lintervention minimale dans le traitement des caries dentaires - Dclaration de principe de la FDI. Assemble gnrale de la Fdration Dentaire
Internationale (FDI). Vienne, Autriche; 2002.
- Gomez J, Tellez M, Pretty IA, Ellwood RP, I. IA. Non-cavitated carious lesions
detection methods: a systematic review. Community Dent Oral Epidemiol
2013;41:55-66.
- Ducamp R, Holmgren C, Lger S, Domjean S. Cariologie : le point sur linfiltration
rsineuse. Clinic 2014;35:185-88.
C81
Nelly Pradelle-Plasse
120
121
ODONTOLOGIE CONSERVATRICE
D97
Ren Serfaty
Dans les cavits importantes, les restaurations indirectes partielles en cramique ou en composite de laboratoire (inlays / onlays / overlays / veneerlays)
sont une alternative aux restaurations directes colles en composite car elles
vitent le risque de hiatus du joint coll et de fissures dans le matriau gnrs
par la contraction de polymrisation des composites directs. Le recours ces
pices de laboratoire qui sont colles permet aussi de saffranchir des prparations dlabrantes reprsentes par les couronnes priphriques puisque le
collage chimique remplace avantageusement la rtention mcanique. Cette prservation tissulaire autorise en outre la conservation plus frquente de la vitalit
de la dent, la ralisation dune reconstitution corono radiculaire vise rtentive
ntant plus ncessaire.
Les restaurations indirectes partielles rpondent donc parfaitement aux objectifs biologiques, biomcaniques et esthtiques recherchs.
122
Dans les cavits de petit ou moyen volume, par contre, il est plus simple de grer la contraction de prise des rsines composites car la surface de collage est
rduite.
La prparation de dpouille ncessaire la ralisation de restaurations indirectes devient alors prjudiciable sur le plan de lconomie tissulaire et de limpact biologique. Les composites en montage direct seront donc alors privilgis.
Le succs long terme des restaurations postrieures en composite directes
ncessite toutefois den connaitre les indications et dviter certains cueils:
- la prparation visera prserver au maximum la crte marginale et le point de
contact.
- la finition des bords dmail se fera laide dinstruments ultra sonores et sous
lunettes grossissantes.
- un champ opratoire sera plac pour isoler la cavit. Une attention particulire
sera porte sur la rtanchification de cette digue.
- un matriage adquat utilisant une matrice fine prgalbe, un anneau carteur
et un coin interdentaire permettra la ralisation dun point de contact efficace.
- le choix dun sytme adhsif performant avec un mordanage pralable optimisera le collage du composite la dentine et lmail.
- en cas de proximit pulpaire, une attention particulire sera porte ladhsif utilis.
- la situation de la limite cervicale et la persistance dun bandeau dmail sera
prise en compte pour recrer cette zone fondamentale.
- la mise en place dun fond de cavit amortisseur de contraintes en composite
fluide ou en ciment verre ionomre modifi par adjonction de rsine absorbera
D109
123
ODONTOLOGIE CONSERVATRICE
tion sera plus particulirement tudie, offrant en effet aux patients souffrant
de ces taches, une vritable solution simple, rapide et non-invasive. En effet,
aprs une rosion plus ou moins profonde, linfiltration dune rsine de trs
basse viscosit, avec un indice de rfraction porche de celui de lmail sain,
dans les porosits du corps de la lsion, permet dobtenir de nouveau un mail
translucide. Le protocole sera dtaill au travers de nombreux cas cliniques et
de vidos pour une application simple et au cabinet et des rsultats reproductibles et prvisibles.
1. Paris S, Meyer-Lueckel H. The potential for resin infiltration technique in
dental practice. Dent Update. 2012 Nov;39(9):623-6, 628.
2. Tirlet G, Chabouis HF, Attal JP. Infiltration, a new therapy for masking enamel white spots: a 19-month follow-up case series. Eur J Esthet Dent. 2013
Summer;8(2):180-90.
124
La classification des systmes adhsifs qui tait en place depuis quelques annes (systmes mordanage-rinage en 2 ou 3 temps et systmes auto-mordanants en 1 ou 2 temps) est en cours de rvolution avec lapparition des
adhsifs universels. Que sont-ils, ces nouveaux adhsifs ? Certains systmes
auto-mordanants sont aussi modifis pour permettre une adhsion des
matriaux prothtiques. Nous verrons quelles sont les diffrentes stratgies
proposes aujourdhui par les fabricants pour tenter de simplifier lergonomie et lorganisation du cabinet dentaire et tenterons de les envisager de faon critique au regard de la littrature. Nous tenterons ainsi de dgager des
protocoles cliniques possibles pour les diffrentes applications. Quel adhsif
prfrer pour quel substrat dentaire (mail, dentine, lsion superficielle ou
profonde, patient jeune ou g) ? Peut-on se passer de sableuse, de mordanage lacide fluorhydrique ou de silane et coller aux matriaux prothtiques
actuels que sont les composites, les hybrides et les cramiques ? Quen est-il
de ladhsion aux substituts dentinaires base de silicate tricalcique ? Nous
envisagerons aussi les diffrents systmes adhsifs sous langle de la longvit
du joint coll et de la restauration : certains protocoles semblent permettre
de retarder le vieillissement, certains sont longs mettre en uvre (ethanol
wet bonding par exemple), mais dautres semblent plus accessibles au quotidien (application de chlorhexidine, couche dadhsif hydrophobe en surface ou
choix dun adhsif anti-bactrien, par exemple).
- Rosa WL, Piva E, Silva AF. Bond strength of universal adhesives: A systematic review
and meta-analysis. J Dent. 2015 Jul;43(7):765-76.
- Perdigo J, Swift EJ Jr. Universal Adhesives. J Esthet Restor Dent. 2015
Nov-Dec;27(6):331-4.
- Alex G. Universal adhesives: the next evolution in adhesive dentistry? Com-
125
Aujourdhui les composites Bulk Fills sont proposs par les industriels sous deux
formes :
les composites Bulk Fills fluides, de faible viscosit qui doivent tre recouverts
en surface par une couche dun composite de restauration (Tomaszewska et coll,
2015). Cette couche de recouvrement protge le composite fluide et permet de
raliser la morphologie occlusale.
les composites Bulk Fills viscosit normale ou plus leve, qui remplissent
toute la cavit et sont faonnables.
Ces deux concepts sont-ils quivalents et ont-ils des indications spcifiques ?
Pour tester ces nouveaux composites, de nombreuses tudes ralises au laboratoire (Leprince et coll, 2014) ont t publies dans la littrature. Ces travaux
valident lefficacit dune polymrisation en profondeur et dmontrent une diminution des contraintes de polymrisation.
Mais il est difficile de transposer ces informations en indications cliniques.
Seules les tudes cliniques peuvent permettre dvaluer ces nouveaux matriaux. Mais trs peu dtudes cliniques ont t publies sur les composites Bulk
Fills et au maximum sur 3 ans (van Dijken et coll, 2015). Cependant, on peut
constater un taux dchec annuel plus lev pour les restaurations de classe 2
par rapport aux restaurations de classe 1.
ODONTOLOGIE CONSERVATRICE
E122
127
Les lsions carieuses profondes sont des situations cliniques frquentes qui
mettent en jeu le pronostic biologique et biomcanique de la dent.
On connat le cycle de traitement classique associant la pulpectomie et la couronne priphrique (favoris par la codification de nos actes) mais lon connait
aussi la difficult clinique des traitements endodontiques et la limite de lintgration des prothses fixes sur le long terme.
Cest pourquoi les principes de prservation tissulaire ont vu leur volution
sorienter vers les solutions de conservation de la vitalit pulpaire et les propositions de restauration partielles adhsives moins mutilantes ; lensemble devant
rpondre une amlioration de la prennit de la dent restaure.
Dans cette sance, cest lapproche bio-conservatrice pulpaire de cette dentisterie moins invasive que nous allons aborder.
Pour cela nous avons choisi deux angles de vue.
Le premier est celui du clinicien. Chaque situation clinique est particulire, quil
sagisse du traitement dune lsion carieuse primaire ou dune r-intervention
secondaire suite une ancienne obturation. Mais le parage cavitaire est guid
par des objectifs communs de nettoyage et dcontamination tissulaire tout en
contrlant les risques de sur excavation. Nos choix thrapeutiques se basent
ODONTOLOGIE CONSERVATRICE
sur des indications connues mais la prise de dcision des gestes dintervention
est immdiate et souvent irrversible. En prenant en compte la comprhension
du processus lsionnel et de ses rpercussions tissulaires, nous pouvons anticiper nos actes et prciser leur ralisation pour aboutir une reproductibilit
du succs du traitement. Dans les situations datteintes para-pulpaires qui nous
intressent, la question du diagnostic de la pulpe se pose galement. Mais les
moyens dinvestigation restent faibles et dinterprtation difficile. Aujourdhui,
nous pouvons aussi nous appuyer sur des valuations cliniques statistiques
pour faire le meilleur lien entre smiologie et thrapeutique. Le choix des matriaux associs aux traitements de protection et de prservation pulpaire est
aussi un facteur de succs et dvolution des thrapeutiques.
Lautre angle de vue est celui de la pulpe. La connaissance de son comportement
histo-physiologique permet de dcrire les tats pulpaires selon les situations cliniques et de comprendre les symptmes qui y sont associs. De mme, le succs de la gurison vont tre fonction de la progression de la lsion carieuse, du
contrle de linflammation pulpaire, de lge pulpaire (ge du patient, cumul des
agressions pulpaires), de la procdure clinique et notamment du matriau utilis.
Nous dtaillerons ainsi les options thrapeutiques cliniques et leur justification
histologique qui permettent la prservation de toute ou partie du parenchyme
pulpaire.
128
E131
Jean-Christophe Maurin
Lhypersensibilit dentinaire (HD) est une symptomatologie habituelle, dtiologie multifactorielle, affectant le confort et la fonction buccale. A ce jour, elle
constitue un motif de consultation de plus en plus frquent pour le praticien.
Sa prvalence varie selon les tudes entre 15 et 57% dans la population adulte.
Bien que lexposition de la dentine augmente avec lge, la majorit des patients
atteints se situe entre 20 et 50 ans, avec un pic entre 30 et 40 ans. Chez les adolescents et les jeunes adultes, la prvalence de lhyperesthsie dentinaire tend
augmenter fortement cause de laccroissement de la consommation de boissons sucres et acides.
Deux processus sont essentiels pour le dveloppement de lhyperesthsie dentinaire. Dune part, la dentine doit se trouver expose la suite de la perte dmail
ou des tissus parodontaux comme observe lors des rcessions gingivales.
Lrosion des tissus durs de la dent est aujourdhui considre comme tant
le principal agent causal de la perte dmail. Cependant, ce processus est toujours associ aux facteurs aggravants reprsents par labrasion et lattrition qui
agissent gnralement en synergie avec lrosion pour user lmail, le cment,
la dentine, et induire lHD. Dautre part, les canalicules doivent tre ouverts pour
crer une permabilit entre la cavit buccale et la pulpe dentaire.
129
La prise en charge de lhypersensibilit dentinaire est un vritable dfi. En effet, sil est actuellement admis que les modifications engendres par un dplacement du fluide dentinaire et conscutives aux divers stimuli, sont la base
du dclenchement des phnomnes douloureux, les mcanismes biologiques
sous-tendant ces phnomnes sont encore trs mal connus. Par consquent,
les thrapeutiques appliques sont des traitements symptomatiques bass sur
deux approches. La premire consiste loblitration des canalicules dentinaires
exposs par formation de prcipits (oxalate, strontium, complexes fluors).
La seconde consiste modifier la conduction nerveuse par dpolarisation des
fibres nerveuses pulpaires laide dions potassium.
Au cours de cette discussion, lapproche diagnostique des facteurs prdisposants ainsi que les diffrentes thrapeutiques seront dtailles et discutes afin
de permettre au praticien de mettre en uvre une stratgie visant prvenir et
mieux cibler le traitement de cette pathologie. Cependant, lapport de la biologie dans la connaissance des processus lorigine de la gnration dinflux nerveux douloureux, associe au dveloppement de nouveaux matriaux bioactifs,
ODONTOLOGIE CONSERVATRICE
130
ODONTOLOGIE PDIATRIQUE
A7
131
ODONTOLOGIE PDIATRIQUE
font parties dun tout. Nous ne devons pas oublier les conseils sur le brossage,
lalimentation (le sucre, le lait, le grignotage) et la ncessit des visites rgulires de contrle chez le chirurgien-dentiste.
- Muller-Bolla M, Courson F, Dridi SM, Viargues P. Lodontologie prventive
au quotidien. Paris, Collection Russir, Quintessence International 2013.
- Guideline on fluoride therapy. AAPD. 2014.
- Ahovuo-Saloranta A, Forss H, Walsh T, Hiiri A, Nordblad A, Mkel M, Worthington
HV. Sealants for preventing dental decay in the permanent teeth (Review).
2013 The Cochrane Collaboration.
132
et les deux autres matriaux. Le CVIhv commence donc tre cit par certains auteurs comme une alternative intressante aux autres matriaux pour les restaurations de la dent temporaire (quelle que soit la localisation) et de la dent permanente
(limite une face). Cependant le lecteur doit tre attentif la dure de suivi de ces
tudes comparatives pour optimiser son choix de matriau en fonction du patient.
Une seule conclusion nest alors possible : changeons de paradigme !
- Frencken JE, Leal SC, Navarro MF. Twenty-five-year atraumatic restorative
treatment (ART) approach: a comprehensive overview. Clin Oral Investig
2012;16(5):1337-46.
- Schwendicke F, Frencken JE, Bjorndal L, Maltz M, Manton DJ, Ricketts D,
et al. Managing Carious Lesions: Consensus Recommendations on Carious
Tissue Removal. Adv Dent Res. 2016 ;28(2):58-67.
133
ODONTOLOGIE PDIATRIQUE
B15
Restaurations sur dents permanentes: Ciment Verre Ionomre ou Rsine Composite ? Un choix raisonn.
Christian Pignoly
134
Le but de cette sance est de montrer le choix et les possibilits quoffre lutilisation des Rsines Composites dans les restaurations de la dent permanente.
Les Ciment au Verre Ionomre (CVI) et leur volution par adjonction de Rsine (CVIMAR)
possdent de nombreuses qualits pour une utilisation sur la dent temporaire (surtout au
niveau postrieur) : une adhsion spontane aux structures dentaires, une contraction de
prise faible, une tanchit cervicale efficace, un pouvoir cariostatique certain, un positionnement rapide en une fois sans prparation des surfaces dentaires (ou simplement par application pralable dacide polyacrylique pendant 10 secondes).
Ce qui fait de ces Verres Ionomres, des matriaux de restaurations faciles dutilisation en
tant aussi moins oprateur dpendant que les Rsines Composites.
Malheureusement, ces Ciments ont des proprits mcaniques faibles et ont une mauvaise
rsistance lhydrolyse et lrosion lorsquils sont exposs aux fluides buccaux.Avec le temps
et mme en dans des situations fermes vers lextrieur, la couche de CVI linterface avec la
dentine subit des modifications qui diminuent sa duret. Leur adhsion et leur rendu esthtique sont aussi insuffisants pour les restaurations sur les dents permanentes antrieures.
Les tudes in vivo sont en dfaveur pour les CVI /CVIMAR en terme de longvit dans le
cadre dune restauration postrieure volumineuse. Toutefois ces matriaux trouvent leur
indication dans des situations cliniques bien particulires en tant que substitut dentinaire
sur les dents:
- au niveau postrieur en cas de perte de substance importante sans mail cervical (difficult de mettre un champ opratoire tanche).
- lorsque lpaisseur de dentine rsiduelle vis vis de la pulpe est infrieure 0,5 mm (la
proximit pulpaire ainsi que son tat histologique tant difficile valuer !).
- dans les cas de bouche polycarie, en ciment temporaire biologique.
Ainsi, si les CVI ont leurs indications sur les dents temporaires, au niveau des dents permanentes, les Rsines Composites du point de vue de leur prennit au niveau de leur
adhsion aux tissus dentaires, de leurs proprets mcaniques suprieures et surtout de
leur esthtique, nont pas de concurrents lheure actuelle.
Leurs indications iront de linfiltration des taches blanches, au collage de bout de dent
fracture, au relev de marche dans les restaurations indirectes postrieures et aux reconstitutions esthtiques directes par technique de stratification (sappuyant sur une
mthodologie simple, reproductible et applicable par tous).
Les matriaux composites utiliss, les systmes adhsifs les plus performants et surtout la
notion de montage temps par temps de la restauration par stratification seront dvelopps.
Les concepts dconomie tissulaire, biologiques et esthtiques sont connus depuis de
nombreuses annes, mais il est toujours sage de voir comment les nouveaux matriaux se comportent et quelles sont leurs possibilits.
- Tirlet G., Attal J.P. Le gradian thrapeutique, un concept mdical pour les
traitements esthtiques. Information dentaire 2009 ; 41 : 42 : 2561-2568.
- Weisrock G. et coll, Restaurations du secteur antrieur. Information Dentaire
n 7 17 fvrier 2010 ; 14-19.
- Goldstein G.R. et coll, The longevity of direct and indirect posterior restorations
is uncertain and may be affected by a number of dentist-patient, and material
related factors. J. Evid Based
- Kielbassa A.M., Philipp F. Restoring proximal cavities of molars using the
proximal box elevation technique: Systematic review and report of a case.
Quintessence Int. 2015 Oct; 46(9): 751-64.
135
ODONTOLOGIE PDIATRIQUE
met dliminer la smear layer. Le milieu aqueux de la cavit buccale favorise les changes
dions (notamment fluor) avec la salive, ce qui contribue au durcissement et lvolution
des proprits mcaniques du matriau.
La prennit des restaurations sera assure sous rserve dune mise en uvre rigoureuse
du matriau. En effet, de nombreux checs dcoulent du non-respect des temps de mise
en uvre, du mauvais choix des matrices, de prparations inadaptes ou encore dune
injection inadquate du matriau lorigine de bulles dair et de dfauts dtanchit. Les
indications en odontologie pdiatrique sont pourtant nombreuses : restauration de temporisation (technique Interim Restorative Treatment), sealants, restaurations antrieures
et postrieures, protection pulpaire et technique sandwich, scellement de coiffes prformes Ces indications sont poses notamment en cas de caries prcoces du jeune enfant, de caries profondes, de lsions traumatiques, de dfauts de structure
Au travers de plusieurs cas cliniques, nous tenterons de vous montrer lensemble des
atouts de ces matriaux ainsi que de rpondre des questions essentielles telles que
CVI : avec ou sans digue ? Avec ou sans prparation de surface ? Avec ou sans coating ?
Pour quels types de restaurations .
Loin de vouloir opposer de manire dogmatique rsines composites et ciments verre ionomre, nous verrons alors que le choix du matriau doit se faire de manire raisonne
et en tenant compte de nombreux critres lis au profil du patient, son niveau de risque
carieux, la situation clinique ou encore aux conditions de mise en uvre du matriau.
136
C51
Comment traiter?
Caroline Delfosse
En 2016, de nombreuses croyances errones persistent sur les soins dentaires
chez lenfant. En effet la rumeur selon laquelle une dent de lait ne se soigne pas
court toujours. Ceci ne repose sur aucun critre scientifique. De nombreuses recommandations prconisent au contraire de soigner les dents temporaires le
137
ODONTOLOGIE PDIATRIQUE
Comment prvenir ?
Stphanie Jager
138
Forts de nos connaissances sur les causes plurifactorielles de la carie, nous pouvons
instaurer des stratgies prventives efficaces. A ce titre, la prvention se doit dtre une
priorit partage par tous. Aussi, le chirurgien-dentiste a un rle fondamental jouer
afin de dtecter au plus tt les patients risque et de les inclure dans un parcours prventif adapt pour viter lapparition et le dveloppement de la maladie carieuse.
Il est courant de dire que les bonnes habitudes se prennent tt. Ds lors, quel ge un
enfant devrait-il consulter un chirurgien-dentiste pour la premire fois ? Nest-il pas pertinent de profiter de la grossesse, priode pendant laquelle les futurs parents sont demandeurs dinformations, pour leur dlivrer les premiers conseils dhygine bucco-dentaire et alimentaire pour leur enfant ?
Bon nombre de parents sinterrogent sur les bonnes pratiques mettre en uvre
pour prserver la sant orale de leur enfant, et sont parfois dsorients par les rponses discordantes obtenues selon les sources (presse grand public, sites internet,
bouche oreille). A nous de leur apporter des rponses scientifiques fondes sur
le niveau de preuve.
Les questions des parents touchent de nombreux domaines, commencer par le
brossage. Mme si le brossage des dents est connu comme tant une arme efficace
contre les caries, quand faut-il les encourager commencer brosser les dents de leur
enfant ? Et selon quelle technique ? Quand peuvent-ils utiliser du dentifrice ? En quelle
quantit ? Et que penser de la brosse dents lectrique pour les enfants ?
Les habitudes alimentaires seront galement aborder. Mme si, l encore, il est classique de dire que le sucre est responsable de lapparition de lsions carieuses, la notion
de frquence dingestion des sucres est souvent trop mconnue. Il en va de mme pour
les sucres cachs dans les aliments, rendant le grignotage de toute nature cariogne.
Enfin, la question du prolongement de lalimentation nocturne, au biberon ou au sein,
devra tre obligatoirement aborde.
A lheure o les mdias diabolisent de plus en plus lutilisation du fluor, nos patients sont
inquiets et attendent des rponses claires. Le fluor est-il toxique ? Faut-il continuer en
prescrire par voie systmique ? Faut-il prfrer un dentifrice sans fluor ? Que penser des
applications de fluor en cabinet dentaire ?
La prvalence de la maladie carieuse tant en recul ces dernires annes, cest lesthtique du sourire et la prvention dventuelles dysharmonies dento-maxillaires qui font
de plus en plus partie des proccupations parentales ? Vaut-il mieux conseiller la succion du pouce ou de la ttine ? Quand conseiller larrt de ces succions non nutritives ?
Quels conseils donner pour y parvenir ?
Instaurer un dialogue avec nos petits patients et leurs parents, prendre en compte
leurs proccupations, rpondre leurs interrogations et instaurer des attitudes
prventives sont autant dlments fondamentaux dans ltablissement dune relation de soin efficace.
- Tubert-Jeannin S, Auclair C, Amsallem E, Tramini P, Gerbaud L, Ruffieux
C, Schulte AG, Koch MJ, Rge-Walther M, Ismail A. Fluoride supplements
(tablets, drops, lozenges or chewing gums) for preventing dental caries in
children. Cochrane Database of Systematic Reviews 2011, Issue 12. Art. No.:
CD007592. DOI: 10.1002/14651858.CD007592.pub2
C58
139
ODONTOLOGIE PDIATRIQUE
Ainsi, les urgences inflammatoires et infectieuses doivent tre traites quel que
soit le stade de la grossesse. Concernant les prescriptions mdicamenteuses, on
privilgiera le paractamol comme antalgique et les pnicillines comme agent
anti-infectieux, en dehors de tout antcdent dallergie ces molcules.
Une contamination verticale, de la mre vers son enfant, a t dmontre
concernant certaines bactries cariognes dans les premiers mois de la vie de
lenfant. De plus, le mauvais tat bucco-dentaire de la mre prdispose son enfant lapparition de caries prcoces. Ceci est bien sr corrl une alimentation riche en sucres rapides et une hygine bucco-dentaire dficiente. Ainsi, il
est actuellement recommand dinstituer une prise en charge bucco-dentaire
prcoce de la future mre afin dune part de limiter les altrations bucco-dentaires en rapport avec la grossesse, mais galement de prserver ltat dentaire
de lenfant venir. Enfin, une corrlation a t rcemment dmontre entre un
mauvais tat dentaire de la mre et le risque daccouchement prmatur et de
petit poids de naissance de lenfant. Pour toutes ces raisons, un examen de prvention bucco-dentaire destination des femmes enceintes a t instaur depuis Janvier 2014 par lAssurance maladie.
140
pour la future sant orale) et ses praxies. Si la mise en place de ces deux
lments est favorable ltat de sant buccale, le dveloppement de la
denture dfinitive sera plutt harmonieux ; dans le cas contraire, lenfant
risque dtre proccup, tout au long de sa vie, par sa sant orale.
Pour diffrentes raisons qui vont dune sant gnrale malmene une
consommation sucre excessive en passant par labsence dhygine buccodentaire, un tableau catastrophique de polycaries peut survenir. Pour
rquilibrer cet cosystme, cela demandera du temps et de gros efforts
familiaux que les parents ne sont pas toujours capables de fournir.
Il restera la priode fragile, pour tous les domaines de la sant, de ladolescence qui sera franchie sans souci si les bases sont prises dans la priode
prcdente.
Par ailleurs, les dents temporaires sont frappes du sortilge dtre de passage. Leur brivet dexistence les dispenserait de toute attention, comme
si la nature pouvait prvoir un organe inutile.
Enfin, soigner les enfants est un privilge encore trop peu souvent partag !
La premire consultation un an est un souhait ardent de la communaut
pdodontique. A ce moment de la vie, lenfant sur le plan dveloppemental
multiplie ses comptences, mange de plus en plus diversifi, abandonne la
ttine et possde huit incisives. Bien souvent lhygine buccodentaire, qui
aurait d se mettre en place avec lapparition des incisives centrales, nest
pas encore instaure.
En favorisant la prcocit de cette premire rencontre, la prvention peut
exercer ses bienfaits et ainsi, de nombreux problmes (perte dalimentation, sommeil perturb, infections ORL, dficits de croissance, estime de soi
fragilise, absentisme scolaire) sont alors vits.
Une consultation prcoce permet dtablir la frquence des visites selon le
risque carieux de lenfant et de prendre, ds le dpart, les habitudes adaptes sur le plan de lhygine alimentaire et buccodentaire.
Daprs la dfinition du Haut Comit de Sant Publique, la sant est un processus cumulatif et ce titre, la sant orale, de lapparition de la premire
dent temporaire au dernier souffle, en est un parfait exemple.
Camus disait que La vraie gnrosit envers lavenir consiste tout donner au prsent .
Par consquent, il est grand temps de se proccuper de la sant orale du
jeune enfant pour linscrire dans la trajectoire vertueuse dune sant orale
adulte de qualit.
141
ODONTOLOGIE PDIATRIQUE
142
C82
Marc Pons
La qualit dun travail sous digue est unanimement reconnue. Nanmoins, ce
type de champ opratoire nest pas trs utilis par les chirurgiens-dentistes. Parmi les raisons invoques, on note frquemment un manque dassurance vis--vis
de cette technique et la crainte de perdre du temps lors de la mise en place.
Les objectifs de cette sance sont de fournir toutes les clefs pour rendre la pose
de la digue accessible tous, ou pour perfectionner la pratique de ceux qui la
posent dj, et ceci dans tous les domaines de la dentisterie : esthtique, endodontie, odontologie pdiatrique, dentisterie restauratrice et orthodontie/parodontologie.
Des dmonstrations en direct permettront de visualiser et dapprendre un grand
nombre de trucs et astuces pour poser un champ opratoire rapidement, efficacement, de la situation clinique la plus simple la plus complexe.
143
En endodontie
Lun des principaux challenges du traitement endodontique est dassurer un
nettoyage efficace de lespace endocanalaire (1), tout en vitant la moindre
contamination ou recontamination de celui-ci. Ce dessein ne peut se concevoir
quavec la prsence dun champ opratoire tanche. (2,3)
Ainsi, plus quun dfi, la pose de la digue doit reprsenter une tape part entire dans notre thrapeutique endodontique.
Lobjectif de cette sance est de se familiariser avec les diffrents instruments et
plus encore avec les techniques qui permettent daller en ce sens.
Aprs une description du matriel ncessaire pour assurer une isolation efficace,
nous montrerons quatre techniques simples et reproductibles permettant de
faire face une majorit de situations simples.
Avec la technique dite ailettes , la mise en place de la digue et du crampon
ODONTOLOGIE PDIATRIQUE
144
145
En odontologique restauratrice
Lintrt de lutilisation de la digue, en dehors daugmenter la visibilit, la scurit, et le confort de travail(1), sera dviter la contamination des surfaces
coller par les fluides buccaux (sang, salive).
Mme si les nouveaux systmes adhsifs auto-mordanant en un ou deux
flacons semblent plus tolrants lgard de la contamination par la salive
lors de collage, une baisse des valeurs dadhsion reste cependant observe
en fonction du moment de la contamination (2)(3). Cette baisse des valeurs
dadhsion est plus importante au niveau de lmail (4).
La contamination de la cavit par du sang affectera grandement les valeurs
dadhsions (5) malgr la ralisation de manuvre de rinage.
De la mme faon que pour la cration de la couche hybride, lors du montage
ODONTOLOGIE PDIATRIQUE
146
1. Castelluci A., Tooth isolation: the rubber dam, in Endodontics, pp. 226243.
2. U. B. Fritz, W. J. Finger, and H. Stean, Salivary contamination during bonding
procedures with a one-bottle adhesive system., Quintessence Int., vol. 29, no. 9,
pp. 56772, Sep. 1998.
3. L. Hitmi, J. P. Attal, and M. Degrange, Influence of the time-point of salivary
contamination on dentin shear bond strength of 3 dentin adhesive systems., J.
Adhes. Dent., vol. 1, no. 3, pp. 21932, 1999.
4. R. D. TOWNSEND, W. J. DUNN, M, and Coll. The effect of saliva contamination
on enamel and dentin using a self-etching adhesive, J. Am. Dent. Assoc., vol. 135,
no. 7, pp. 895901, Jul. 2004.
5. S. W. Chang, B. H. Cho, R. Y. Lim, S. H. Kyung, D. S. Park, T. S. Oh, and H. M. Yoo,
Effects of blood contamination on microtensile bond strength to dentin of three
self-etch adhesives., Oper. Dent., vol. 35, no. 3, pp. 3306.
6. S. O. Eiriksson, P. N. . Pereira, E. J. Swift, H. O. Heymann, and A. Sigurdsson,
Effects of saliva contamination on resinresin bond strength, Dent. Mater., vol.
20, no. 1, pp. 3744, Jan. 2004.
7. B. Jacquot, J.-C. Durand, P. Farge, J. Valcarcel, D. Deville de Prire, and F. Cuisinier, Influence of temperature and relative humidity on dentin and enamel bonding: a critical review of the literature. Part 1. Laboratory studies., J. Adhes. Dent.,
vol. 14, no. 5, pp. 43346, Aug. 2012.
8. Yoshida Y, The effect of environmental temperature and humidity on the adhesion of composite resins to the etched enamel surface, Jpn J Conserv Dent, vol.
26, pp. 412426, 1983.
En odontologie pdiatrique
Dans le cadre de lodontologie pdiatrique, plusieurs aspects peuvent freiner lutilisation de la digue : comment amener faire accepter la pose de la digue un enfant,
comment faire avec des molaires temporaires ou des molaires en cours druption,
est-ce possible lorsque lenfant porte des brackets, bagues ou un arc, est ce judicieux
lors dun traumatisme du secteur antrieur reu de plus en urgence, vais-je gagner du
temps alors que les enfants supportent uniquement des sances courtes ? Ce sont
ces points que nous allons aborder lors de la prsentation et de la dmonstration.
Lapproche comportementale pour prsenter la digue un enfant est trs importante. La digue peut tre image sous de nombreuses formes : un parapluie pour
protger les dents, la cape de Batman, la robe de princesse de la dent, le stade de
foottoujours en mots positifs et de manire enthousiaste. Lorsque le praticien est
laise avec la digue, lenfant le ressent et lest aussi. De plus elle lui apporte plus de confort
(absence deau dans la bouche, sensation de travail hors bouche,
Nous traiterons ensuite le ct technique qui concerne la pdodontie : la pose de
la digue rduit le stress et le temps opratoire lors des soins chez les enfants (1,2),
lutiliser sur une arcade entire lors des sances de soins peut rduire le plan de
traitement jusqu 2 sances uniquement. Ceci en conservant lamlioration de la
qualit des soins avec digue (3).
La technique du carr de digue avec crampons ailettes semble la plus adapte
pour les enfants ; cest la technique qui ncessite le moins de manipulation avec
les doigts dans la bouche de lenfant donc la moins invasive. Les crampons W8
ailettes sont ceux que nous utilisons pour les dents temporaires ou les molaires
permanentes en cours druption ; les mors permettent une bonne accroche. Pour
les premires molaires permanentes en place sur larcade nous utilisons les crampons W12 et W13.
Enfin dans les diffrentes situations cliniques rencontres particulirement en pdodontie, nous devons nous adapter. On peut poser la digue simplifie pour les
traitements orthodontiques en cours.
Dans les cas de traumatismes antrieurs, dautres types de digue comme Optidam,
Flexidam ou encore Optradam Plus peuvent rendre service.
1. Patricia AMMANN, Andreas KOLB, Adrian LUSSI, Rainer SEEMANN. Influence
of rubber dam on objective and subjectives parameters of stress during dental
treatments of children and adolescents-a randomized controlled clinical pilot
study. International Journal of Paediatric Dentistry 2013; 23:110-115
2. CHRISTENSEN GJ. Using Rubber dams to boost qualit, quantit of restorative
services. J Am Dent Assoc. 1994 Jan; 125(1):81-2
3. David SLAWINSKI, Stephen WILSON. Rubber Dam use: A survey of paediatric
dentistry training programs and private practitioners. International Journal of
Paediatric Dentistry 2010; 32:64-68
147
En dentisterie adhsive
Les restaurations partielles cramiques sont par nature trs exigeantes quant
la qualit du collage.
La digue devient un alli prcieux pour contrler toute les tapes dassemblage
et ainsi maximiser les valeurs dadhsion.
Pour les onlays, bien souvent il est possible de ne raliser quun seul trou dans
la digue. Une fois le crampon bien choisi, la digue ainsi positionne permet de
protger les dents adjacentes, et faciliter le retrait des excs de colle notamment
dans les embrasures. Il faudra toutefois veiller maintenir la pice prothtique
en compression au moment de la photo-polymrisation initiale.
Dans le cas des facettes, de par la limite vestibulaire juxta gingivale, nous devrons
bien souvent dplacer le crampon sur la dent coller de manire squentielle.
Un crampon incisif modifi sera une aide prcieuse. Lutilisation de tflon ou de
fil de rtraction avant, ou aprs mise en place de la digue peut aider dans les
situations difficiles. Par ailleurs lespacement et lemplacement des trous dans
la digue est trs important. Une ligature de fil dentaire cir, et tendue depuis le
cadre digue, permet de gagner encore en accs cervical aux limites.
ODONTOLOGIE PDIATRIQUE
D86
148
Une fois la maladie carieuse contrle par la prise en compte des facteurs de risque
pathologiques et le renforcement des facteurs protecteurs, se pose le problme du
meilleur choix thrapeutique pour les lsions carieuses des dents temporaires.
En prsence de lsions carieuses non cavitaires, les scellements de sillons dits thrapeutiques se rvlent plus efficaces que les topiques fluors sur les molaires temporaires mais peu de protocoles de reminralisation ont t valus. Au niveau des faces
lisses, la technique micro-invasive base sur lrosion / infiltration peut tre oppose
aux techniques de reminralisation.
Cependant, loccasion de la premire consultation chez le chirurgien-dentiste, des
lsions noires devenues inactives, voire reminralises, ne sont-elles pas souvent observes chez des enfants affects par la carie prcoce de la petite enfance ? Classiquement, ils ont modifi leurs habitudes alimentaires et utilisent rgulirement
un dentifrice fluor, appliquant ainsi les conseils du praticien. Pendant la priode de
denture temporaire, quelles mthodes et dosages de dentifrice faut-il recommander ?
Lobjectif est de limiter le risque de fluorose, lui-mme li un surdosage en fluor, sans
proposer un dentifrice moins de 1 000 ppm dont lefficacit na pas t dmontre.
Dans les cas les plus svres, lorsque la dminralisation de la dentine est visible
par transparence sous lmail apparemment intact et sur la radiographie rtro-coronaire, devons-nous garder la mme attitude ou faut-il liminer systmatiquement les tissus dminraliss, partiellement ou totalement, avant deffectuer une
restauration ? Dans ce dernier cas, quel matriau de restauration faut-il privilgier
en fonction du temps rsiduel sur larcade et de la coopration de lenfant ?
En prsence de lsions cavitaires juxta-pulpaires des dents temporaires, la
pulpotomie tait de rgle. Dsormais, la prise en charge recommande des
lsions profondes en labsence de signes de pulpite irrversible est plus minimaliste ; la totalit des tissus dminraliss nest plus limine, en une ou deux
tapes, avant restauration. Ds lors, plusieurs questions se posent : lintrt de
la dsinfection de la cavit et/ou dun fond de cavit favorisant la reminralisassions ? Le choix du matriau de restauration, voire dune couronne pdiatrique prforme (mtallique) pour optimiser ltanchit de la reconstitution
indispensable son succs.
Le consentement des parents (et de lenfant) un suivi rgulier doit tre recherch et explicit. Il constitue une condition indispensable de lapproche minimaliste dsormais prne. Il permet de surveiller lvolution des lsions traites et
de contrler lvolution du risque carieux dans le temps. Un refus de leur part
serait source dchecs, et doit inciter le chirurgien-dentiste en tenir compte,
soit en renforant leur motivation, soit en modifiant son plan de traitement.
- Collge des Enseignants en Odontologie Pdiatrique sous la coordination de Muller-Bolla M. Fiches Pratiques dodontologie pdiatrique. Ed
Cdp, Collection guide clinique. 2014
- Schwendicke F, Frencken JE, Bjorndal L, Maltz M, Manton DJ et al. Managing
cari-ous lesions: consensus recommandations on carious tissue removal.
Advances in Dental Resrach 2016;28(2):58-67
149
ODONTOLOGIE PDIATRIQUE
D95
Jean-Louis Sixou
150
Cette sance aura pour objectifs de rpondre plusieurs interrogations sur lanesthsie chez lenfant, sans sinterdire quelques digressions vers les anesthsies chez
ladulte car beaucoup de problmes sont communs :
Lintervention sera divise en trois parties.
La premire partie sera consacre comprendre les caractristiques, anatomiques,
physiologiques et psychologiques de lenfant et de ladolescent qui vont nous orienter
dans nos choix. Elle permettra notamment denvisager labord de lenfant et comment
aider une sance sereine. Le choix des mots reste important, qui impose notamment
de ne jamais utiliser de ngation dans une phrase. Lorsque lon dit a ne fait pas mal,
seul le mot mal reste dans lesprit de celui qui reoit la phrase.
La deuxime partie abordera les nouveauts en matire de matriel et de produits
et les techniques par infiltration et juxta-osseuses. Les nouveaux injecteurs avec assistance lectronique linjection Sleeper one, The Wand, Anaeject permettent
de contrler la vitesse et la pression dinjection, donc dtre moins douloureux lors
dune para-apicale, une intra-ligamentaire ou une tronculaire. Les vaso-constricteurs
peuvent tre utiliss ds lge de 6 mois et une carpule danesthsique peut tre administre par 10 kg de poids. Mais para-apicales et tronculaires sont associes un
risque de morsure des tissus mous par lenfant aprs le soin. Les anesthsies ralises proches de los, notamment au maxillaire : anesthsie au trou naso-palatin, lAMSA., permettent danesthsier plusieurs dents en mme temps sans anesthsier les
muqueuses. Elles sont plus faciles raliser depuis lapparition des injecteurs avec
assistance lectronique linjection. Lanesthsie intra-ligamentaire est efficace car
le produit inject diffuse dans los adjacent. Elle est cependant agressive pour le ligament et associe un risque infectieux accru.
La troisime partie sera ddie aux anesthsies intra-osseuses, en particulier lostocentrale et la transcorticale (anesthsies intra-diploques). Ces techniques
connaissent un regain dintrt depuis quelques annes, notamment grce lapparition de matriels adapts assists lectroniquement comme le Quick Sleeper . Les
tudes rcentes montrent un intrt chez le sujet jeune, dautant que los est moins
dense et rsistant que chez ladulte: il permet une pntration plus facile de laiguille,
sans rotation chez les plus jeunes. Les quantits injecter sont moindres quavec une
anesthsie par infiltration classique et plusieurs dents peuvent tre insensibilises en
mme temps. Il est ainsi possible danesthsier toutes les dents dune canine lautre
partir dune ostocentrale ralise entre les deux incisives centrales (maxillaires ou
mandibulaires). Outre lefficacit, plusieurs aspects seront abords, dont les risques
ventuels ou les quantits injecter, voire les concentrations en vaso-constricteurs.
En dautres termes, est-il plus efficace de faire une anesthsie ostocentrale avec un
vaso-constricteur dilu 1 :100 00 plutt que 1 :200 000 ?
Les dernires volutions permettent davoir le choix dans les techniques, les matriels et les anesthsiques. Au praticien de faire les choix adapts ses patients
et lui-mme.
- Sixou JL, Marie-Cousin A Les anesthsies dentaires chez lenfant. Encyclopdie Mdico-Chirurgicale 28-205-T-10, 2010
- Sixou J.L., Marie-Cousin A. - Intraosseous anaesthesia in children with 4%
articaine and epinephrine 1:400,000 using computer-assisted systems. Eur
Arch Paediatr Dent, 2015 16: 477481
151
D108
ODONTOLOGIE PDIATRIQUE
152
population souffre de lsions carieuses. Le processus carieux prsente une alternance de priodes de pertes et de priodes de gains de minraux, et les taches
blanches de lmail apparaissent lorsquun dsquilibre favorisant la dminralisation se produit. La reminralisation de lmail et de la dentine sous-jacente est
possible tant que lmail conserve une couche superficielle.
Aprs leur ruption, les dents baignent dans la salive, qui joue un rle dans la
promotion de la reminralisation et la prvention de la dminralisation, la lubrification, la digestion, le got et la formation du bol alimentaire. La salive possde
galement des fonctions antimicrobiennes. Une salive saine est sursature en
ions et fournit donc aux dents un environnement propice la reminralisation.
La reminralisation de lmail et de la dentine ncessite la prsence dions calcium et phosphates biodisponibles. Ceux-ci sont fournis naturellement par la salive sous forme dions libres et dions stabiliss par des protines. Le fluor reste
le traitement de rfrence et le produit de premier choix pour la prvention des
caries dentaires. Il prsente cependant des limites en termes de reminralisation. Lun des produits professionnels de prvention les plus efficaces est le vernis fluor, qui permet des applications cibles de fluor trs concentr sur des
zones risque lev de caries. Ce vernis est compos de plusieurs lments,
notamment dun mlange dalcool et de colophane ou de rsine, dun arme et,
souvent, de fluorure de sodium (5%, 22 600 ppm F) qui durcit rapidement au
contact de la salive. Il existe une relation dose/frquence pour les vernis fluors
appliqus une fois par an compars ceux appliqus deux fois par an, laugmentation des applications jusqu quatre fois par an entranant une diminution
du risque carieux.
Il est important de noter que le volume possible de reminralisation avec ou sans
fluor est limit par la quantit intrinsque de Ca2+ et de PO43- disponible dans
la salive, moins quune source extrinsque ne soit introduite dans lenvironnement buccal par le praticien ou le patient.
Une augmentation des concentrations de calcium permettrait cet ion de se lier
au fluor et de le retenir. Par consquent, laddition de calcium et de phosphate
biodisponibles dans la cavit buccale, et plus particulirement dans le biofilm,
peut rduire significativement la dminralisation de lmail et en accroitre la reminralisation. La limitation principale de lapport de calcium dans lenvironnement buccal est la faible solubilit de la plupart des sels de calcium. En dautres
termes, le calcium ionique forme facilement des composs dans la bouche, limitant ainsi sa biodisponibilit.
Le phosphopeptide de caseine-phosphate de calcium amorphe (CPP-ACP) est
un peptide stabilisant naturel de Ca2+ et de PO43- driv du lait, dont lactivit anticariogne a t observe lors dexpriences in vitro, dexpriences in situ
et in vivo chez lanimal et chez lhomme, et lors dessais randomiss contrls.
Ces complexes de CPP-ACP se lient au biofilm et constituent un environnement
satur en Ca2+ et PO43- la surface de la dent, inhibant la dminralisation et
favorable la reminralisation. Les CPP adhrent galement la paroi cellulaire
de Streptococcus mutans avec une force deux fois suprieure la liaison tablie
avec le calcium, fournissant ainsi une source de calcium et de phosphate dans
le fluide du biofilm tout en ralentissant la diffusion du calcium et sa perte subsquente. Le CPP-ACP permet galement de rduire significativement ladhsion
de S. mutans et de S. sobrinus dans le biofilm et sur lhydroxyapatite.
Lorsque le CPP-ACP est administr simultanment du fluor (CPP-ACFP), leffet
du fluor sur la reminralisation de lmail est significativement accru, la reminralisation stendant dans les profondeurs de la tache blanche.
De nombreux autres produits dentaires enrichis en calcium et en phosphate sont
maintenant disponibles dans le commerce mais il existe trs peu de preuves
fiables pour tayer leur efficacit en matire de reminralisation.
153
ODONTOLOGIE PDIATRIQUE
RCTs. The CPP-ACP complexes bind into the biofilm and super-saturate Ca2+
and PO43- in the biofilm fluid at the tooth surface, establishing an environment
that inhibits demineralization and drives. The CPPs also bind to the cell wall of
Streptococcus mutans, with the CPP bond being twice the strength of that of
calcium and therefore provide a source of calcium and phosphate in the biofilm
fluid and also slowing the diffusion and subsequent loss of calcium. The adherence of S. mutans and S. sobrinus within the biofilm and onto hydroxyapatite is
also reduced significantly by CPP-ACP.
When CPP-ACP is delivered in combination with fluoride (CPP-ACFP), the effect
of fluoride on enamel remineralization is significantly increased, with the remineralization spread throughout the depth of the white spot lesion.
Many other commercially available dental products with added calcium and
phosphate are now in the marketplace, however there is little high quality evidence to support their remineralisation efficacy.
- COCHRANE NJ, REYNOLDS EC. Calcium Phosphopeptides Mechanisms
of Action and Evidence for Clinical Efficacy. Advances in Dental Research.
2012; 24:41-47.
- FRENCKEN JE, PETERS MC, MANTON DJ, LEAL SC, GORDAN VV, EDEN E.
Minimal Intervention dentistry for managing dental caries a review. International Dental Journal 2012; 62: 223243.
- WEINTRAUB JA, RAMOS-GOMEZ F, JUE B, SHAIN S, HOOVER CI,
FEATHERSTONE JDB, et al. Fluoride Varnish Efficacy in Preventing Early
Childhood Caries. Journal of Dental Research. 2006; 85:172-176.
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155
ODONTOLOGIE PDIATRIQUE
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ODONTOLOGIE PDIATRIQUE
method to improve adhesive luting procedures. Int J Periodontics Restorative Dent 17(6): 536-545.
- Reeh, E. S., et al. (1989). Reduction in tooth stiffness as a result of endodontic and restorative procedures. J Endod 15(11): 512-516.
D110
158
pour un praticien non spcialiste mais clair et form aux techniques dinterceptions (ducation fonctionnelle, gestion du sens transversal, meulages slectifs)
de prendre en charge des petits patients trs tt. Ceci permettra dviter la perte
de chance qui renvoie invitablement lvidence que traiter les dysmorphoses
tt vite quelles ne saggravent avec la croissance et quainsi lenfant pourra voluer dans les meilleures conditions bucco-dentaireset sociales
Cela prend aussi tout son sens dans les rgions o les orthodontistes sont peu
nombreux et dbords et o la prise en charge serait donc fortement retarde.
Lodontologiste pdiatrique a, sa disposition, de nombreuses possibilits et le
devoir de mettre en place, dans la prise en charge des enfants, linterception orthodontique, dans la limite de ses comptences dans le domaine et en concertation
avec les orthodontistes qui auront prendre les enfants en charge par la suite.
- DELSOL L, SERRE M. Langue et croissance. Inf. Dent. 2015; 21: 56-66,
- GIPCH J. Lorthopdie fonctionnelle et les ducateurs fonctionnels souples.
Evolutions ou rvolutions? Inf. Dent. 2012 ; 29/30: 4-14.
- HAS. Indications de lorthopdie dento-faciale et dento-maxillo faciale chez
lenfant et ladolescent. Juin 2002
159
Lducation fonctionnelle a une place prpondrante dans la prvention et linterception des dysmorphoses squelettiques et alvolaires chez le jeune enfant
et elle est aujourdhui unanimement reconnue. Elle va lutter contre laggravation
des problmes orthodontiques et permettre une croissance normale du patient
qui se dveloppera sans contraintes. Cette interception corrige les dysfonctions
de la face en traitant les six points fondamentaux de lducation fonctionnelle.
ODF
D114
Daniel Bandon
160
Le traitement des dents permanentes immatures intervient la suite dun processus carieux ou traumatique. Lobjectif dun coiffage direct est de maintenir toutes
les fonctions du complexe pulpo-dentinaire afin de permettre ldification radiculaire de la dent immature jusqu la fermeture apicale.
Depuis les annes 1970, lhydroxyle de calcium est largement employ. Cependant,
il tend tre supplant par le MTA, (mineral trioxide aggregate), depuis la fin des
annes 1990, puis, plus rcemment, par la Biodentine. Ces matriaux permettent
une prolifration des cellules pulpaires et la formation dune dentine de rparation,
aboutissant la synthse dun pont dentinaire, visualis radiographiquement.
La Biodentine est un ciment silicate tricalcique, purement synthtique, qui prsente certains avantages, compar aux autres produits : proprits mcaniques
identiques la dentine, et absence de coloration de la dent aprs traitement. Il
peut tre utilis en tant quobturation provisoire, ou il permet la mise en place
dune obturation dfinitive dans la mme sance.
Le traitement des lsions carieuses a pour objectif le contrle de leur progression, et la stimulation de la cicatrisation pulpaire physiologique. Cette approche,
non invasive, implique lablation non traumatique de la dentine infecte, le maintien de la dentine affecte reminralisable et le scellement de la cavit. Lapplication de matriaux bio-actifs et antibactriens protge la restauration des
rcidives et promeut la gurison de lorgane pulpo-dentinaire de faon durable.
Nous connaissons bien le MTA et la biodentine comme fonds de cavit favorisant la biominralisation. Un autre matriau, le ciment oxy-phosphate de cuivre
(Ciment Ready2Protect), mis au point en 1892 par le Dr Hoffmann, procure une
protection bactricide par ladjonction de 2% de sels de cuivre dans la poudre.
Pour protger la pulpe de toute irritation acide et thermique, un vernis base
dthanol et de copal, (Kopal Lack ), est pralablement appliqu, en couches
fines, au pinceau. Ce matriau est indiqu en scellement et fond de cavit. Radio-opaque, il prsente une bonne rsistance la compression et peut tre utilis sous tous les matriaux dobturation, des composites lamalgame. Son action bactricide, empche le dveloppement du biofilm sa surface. Il se rvle
particulirement intressant en fond de cavit, pour des coiffages indirects, en
denture permanente comme temporaire. Il est galement apprci pour les reconstitutions, aprs viction manuelle des tissus carieux (soins nomades).
Un traumatisme ou une lsion carieuse sur dent permanente immature, peut
induire larrt de sa maturation radiculaire. Il apparat alors ncessaire de mettre
en uvre une thrapeutique permettant linduction dune barrire apicale minralise : cest lapexification. Lapexification est dfinie comme une mthode
dinduction dune barrire calcifie dans une racine avec un apex ouvert ou la
reprise de dveloppement en direction apicale dune racine incomplte pour une
dent pulpe ncrose (A.A.E., 2003).
En 1959, Granath est le premier dcrire lutilisation dhydroxyde de calcium.
Depuis ce matriau reprsente le matriau de rfrence dans le cadre de lapexification. Lhydroxyde de calcium possde des proprits biologiques intressantes :
antiseptique, anti-inflammatoire, hmostatique, inducteur de minralisation
Il existe sous forme pure ou commerciale (Tempcanal, Calxyl, Calasept).
Sous sa forme magistrale, le mlange de poudre et deau strile, plus ou moins
sature, procure un pH alcalin, (12,5), induisant une activit antimicrobienne
importante. Les prparations commerciales associent frquemment la poudre
dhydroxyde de calcium des fluidifiants, pour faciliter sa mise en place. Une
adjonction de sulfate de baryum, permet la radio-opacit. Trs utilis par les praticiens, car simple demploi, peu coteux et prsentant un taux de russite suprieur 73%, il ncessite nanmoins de nombreuses sances, (renouvellement
de lhydroxyde de calcium), et un suivi rigoureux du patient, jusqu la fermeture
apicale complte, (entre 6 et 12 mois). Ds lors, le canal pourra tre obtur la
gutta percha, de manire conventionnelle.
161
La principale indication des techniques dapexification, concerne les dents immatures ncroses, avec apex ouvert, consquences de traumatisme dentaire
chez lenfant. En effet, un traitement classique est impossible, en raison de labsence dun stop apical. La premire tape du traitement est donc la formation
dune barrire apicale : lapexification. Ce traitement tait jusquici ralis, en
plusieurs mois, laide dhydroxyde de calcium. Le mineral trioxide aggregate,
(MTA), cre un stop apical, en une seule sance, en plaant un bouchon de
MTA dans les 4 derniers millimtres apicaux. Sa raction de prise ncessite un
environnement aqueux. Aprs avoir vrifi que le plug de MTA a durci, (en au
moins 4h), le restant du canal est obtur la gutta percha, par condensation
verticale chaud. Il est toutefois recommand, lors de la premire sance, de
raliser une antisepsie et un asschement priapical, laide dhydroxyde de
calcium, avant la mise en place du bouchon de MTA, au second rendez-vous.
Lorsque lon choisit de crer une barrire apicale en plaant un bouchon tanche
de MTA au niveau du tiers apical, les deux tiers restants du canal doivent tre obturs avec de la gutta percha thermoplastique. Le chirurgien-dentiste doit faire
face des difficults directement lies aux caractristiques de la dent permanente immature : les murs dentinaires sont parallles voire divergents, fragiles
et le diamtre des canaux est trs large. Ces lments reprsentent un vritable
ODONTOLOGIE PDIATRIQUE
162
E121
annes, les dents expulses taient considres comme perdues et la rimplantation ntait pas envisage. Mais aujourdhui, ce concept est totalement
obsolte et les dents expulses peuvent tre conserves selon un protocole
bien dfini. Les paramtres influenant le pronostic sont : le temps extra-alvolaire, le milieu de conservation, la contention, le stade ddification radiculaire, le traitement durgence et le suivi. Lenjeu dune prise en charge adquate est dautant plus critique que ce traumatisme survient le plus souvent
entre 7 et 10 ans, un moment crucial de la croissance cranio faciale et de
lintgration psycho-sociale.
- Andreasen JO, Andreasen FM. Avulsions. In: Andrease JO, Andreasen FM,
Andersson L, editors. Textbook and color atlas of traumatic injuries to the
teeth, 4th edn. Oxford, UK : Wiley-Blackwell; 2007. P. 444-88
- Andersson L, Andreasen JO, Day P, Heithersay G, Trope M, DiAngelis A, Kenny D, Sigurdsson A, Bourguignon C, Flores MT, Hicks ML, Lenzi A, Malmgren
B, Moule A, Tsukiboshi M. Internationa Association Of Dental Traumatology
guidelines for the management of traumatic dental injuries : 2. Avulsion of
permanent teeth. Dent Traumatol 2012; 28:88-96
- Udoye C, Jafarzadeh H, Abott P. Transport media for avulsed teeth: a review. Aut Endod J 2012;38:129-136
163
ODONTOLOGIE PDIATRIQUE
de limplant aprs la fin de croissance alvolaire. Ainsi, deux possibilits thrapeutiques soffrent nous. Soit la ralisation dune avulsion avec prservation
alvolaire afin de maintenir un volume osseux optimal. En revanche, le dlabrement osseux risque dtre important compte tenu de lankylose. Lautre alternative est la dcoronation. Cette technique consiste extraire la partie coronaire
de la dent et instrumenter le tissu pulpaire pour le faire saigner. La racine est
ensuite recouverte par un lambeau muco-priost. La revue systmatique de
Mohadeb et al. (2015) met en vidence que cette technique prsente de nombreux intrts. La hauteur alvolaire semble conserve, mais les dfauts engendrs par lankylose persistent (infraposition, malpositions). En ce qui concerne
lpaisseur dos, une diminution moyenne de 1,67 mm est observe. Lutilisation
de cette technique nexclue pas la ralisation dune greffe osseuse au moment
de la mise en place de limplant si cela est ncessaire. La cintique de rsorption
de la racine semble varier dune tude lautre, plusieurs auteurs ont rapport
la prsence de rsidus radiculaires au moment de la mise en place de limplant,
ceux-ci ne semblant pas affecter le pronostic de limplant.
Cette technique apparat donc comme une alternative intressante, moins invasive et plus conservatrice que lavulsion avec un comblement de lalvole par de
los autogne ou un biomatriau.
- Naulin-Ifi C. Traumatismes dentaires : du diagnostic au traitement.
Paris: collection JPIO, Ed. CDP.
- Mohadeb JV, Somar M, He H. Effectiveness of decoronation technique in
the treatment of ankylosis: A systematic review. Dent Traumatol. 2015 Dec 10.
164
E130
Dominique Droz
Malgr les nombreuses amliorations techniques progrs ralises dans le domaine
de la dentisterie, les soins restent une preuve redoute, parfois insurmontable pour
certains patients. Les facteurs de stress les plus frquemment identifis sont lis
linjection danesthsique, lutilisation des instruments rotatifs, la survenue
de la douleur, une situation de contrainte ou la conjonction de plusieurs de ces
facteurs. Face une situation de soin potentiellement douloureuse, lanxit peut
rveiller des motions ngatives et aboutir un abaissement du seuil de douleur
du patient. Llimination du stress doit faire partie intgrante du soin, quel que soit
lge de nos patients et leur situation. La sdation consciente offre une possibilit de
prvention du stress et de lanxit du soin dentaire.
La sdation consciente par inhalation de Meopa (mlange qui-molaire oxygne-protoxyde dazote) est autorise en cabinet libral depuis la parution de lAMM
le 30 novembre 2009.
- Qui peut lutiliser?
LAgence franaise de scurit sanitaire des produits de sant (AFSSAPS) a autoris
lutilisation du mlange quimolaire doxygne et de protoxyde dazote (Meopa) en
sdation consciente au cabinet de ville mais, dans son plan de gestion des risques,
conditionne lutilisation de ce dispositif de sdation consciente par le chirurgien-dentiste libral la ncessit de se former. Tout chirurgien-dentiste souhaitant lobtention de laptitude lutilisation du Meopa doit communiquer au conseil de lordre le
programme dtaill de la formation suivie, lattestation de suivi de cette formation
et lattestation de sa formation aux soins durgence datant de moins de 5 ans.
- Quelles sont les indications?
Les patients (enfants ou adultes) prsentant une anxit svre ou modre vis-vis des soins chirurgicaux ou non chirurgicaux et les patients en situation de handicap physique ou mental dont le comportement interfre avec le bon droulement
des soins.
Il existe des indications dacte, comme une chirurgie chez un enfant.
La sdation par inhalation de Meopa est galement indique chez le patient nauseux et peut-tre utilise chez le patient asthmatique ou pileptique. Les patients
prsentant une affection cardio-vasculaire pr existante (angineux, troubles du
rythme, insuffisants cardiaques, hypertendus ou prsentant des antcdents dinfarctus) peuvent aussi tre sdats car lapport en oxygne du Meopa est de 50%,
bien suprieur celui de lair ambiant.
165
ODONTOLOGIE PDIATRIQUE
166
ODF
A5
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ODF
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Ltat strile est obtenu lorsque le dispositif mdical (DM) a subi une diminution en micro-organismes de 10-6 log. (norme EN 556). Le pr-requis pour cette
quasi absence de germes est que le DM introduit dans lautoclave ait subi une
squence de traitements le rendant successivement propre, pr-dsinfect et
dsinfect.
Une grande quantit deau est ncessaire aux tapes de prdsinfection et nettoyage ainsi quaux 2 rinages obligatoires.
Prdsinfection et lavage impliquent lutilisation et le rejet de produits chimiques
dans lenvironnement. Ltude des Fiches de Scurit (FDS) de ces produits nous
informe quils sont classs en R51, Toxique pour les organismes aquatique ,
parfois en R50 Trs toxique pour les organismes aquatique . Notons que cette
chimie entraine un dysfonctionnement des systmes dpuration soumis certains processus biologiques.
Maintenir ltat strile impose le conditionnement. Nous sommes alors consommateurs de sachets pelables, une face en papier une face en plastique, qui sont
jets.
Loption Jetable nest pas sans soulever de questions. Notre instrumentation une fois utilise est jeter aux DASRI (Dchets dActivit de Soins Risque
Infectieux). Ils doivent tre collects dans des poubelles spcifiques, ramasss
par un organisme agr et traits dans une usine dincinration spcifique. Nous
contribuons alors un risque de pollution arienne par des poussires, dioxyde
de soufre et mtaux lourds.
Larticle L110-1 du code de lenvironnement nous donne les attentes de la Socit
sur ces sujets :
Le principe de prcaution, selon lequel labsence de certitudes, compte tenu
des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder
ladoption de mesures effectives et proportionnes visant prvenir un risque
de dommages graves et irrversibles lenvironnement un cot conomiquement acceptable
Le principe daction prventive et de correction, par priorit la source, des
atteintes lenvironnement, en utilisant les meilleures techniques disponibles
un cot conomiquement acceptable
Le principe pollueur-payeur, selon lequel les frais rsultant des mesures de
prvention, de rduction de la pollution et de lutte contre celle-ci doivent tre
supports par le pollueur.
169
ODF
trouvons actuellement en jetable des kits dexamen, des turbines fibres, des
fraises, des meulettes.
Rationaliser lutilisation du jetable peut passer :
par favoriser linstrumentation mtallique recyclable ( ltude)
concevoir des sets spcifiques pour chaque acte qui ne contiennent que le ou
les instruments utiliss.
En conclusion, notre instrumentation souvent complexe nous empche actuellement de nutiliser que de linstrumentation jetable. Chaque possibilit doit tre
rationalise afin davoir le moins dimpact sur lenvironnement.
- Impact sur lenvironnement de lexploitation dun cabinet dentaire. Thse
pour le diplme dtat de docteur en chirurgie dentaire. Sandra Neau. Universit de Nantes
- Dveloppement durable en strilisation hospitalire : rflexions et perspectives. Thse prsente pour lobtention du titre de docteur en pharmacie. Maryse Ouvrier. Facult de pharmacie de Grenoble
170
C68
est le critre essentiel sur lequel btir un plan de traitement forcment pluridisciplinaire.
Lvolution des techniques et des procdures permet une simplification des traitements, et une amlioration des rsultats fonctionnels et esthtiques. Mais un rsultat optimal suppose un engagement de tous les acteurs, patient, ortho, odonto,
paro, implanto, chir maxillo, kin (liste non exhaustive) viser lexcellence.
171
ODF
D85
172
Une rhizalyse suffisamment importante pour fragiliser les dents est un des vnements iatrogne des plus redout en orthodontie. Les rhizalyses graves sont souvent
inattendues et difficilement prvisibles. Or il semblerait que certaines observations
cliniques attentives puissent parfois permettre de suspecter lexistence de conditions
o la quantit de rsorption radiculaire risque de dpasse les standards habituels. Il
peut sagir dobservations portant sur les dents, les phnomnes de dentitions, ou
sur certaines caractristiques fonctionnelles ou systmiques du patient. Un examen
clinique attentif du patient et un interrogatoire mdical minutieux peuvent parfois permettre, face un terrain qui aura t suspect risque, dadopter des mesures appropries pour viter de voir apparatre un dommage radiculaire majeur.
Les indications davulsion prophylactiques des 3mes molaires asymptomatiques
en dveloppement et sans pathologie dtectable ont t revues la baisse. La
certitude doit tre acquise que ces M3 ont cess dvoluer favorablement mais
galement que ce geste va saccompagner dun mieux mesurable pour le patient. Ces dents ne sont plus extraites pour des raisons de prophylaxie orthodontique stricte, mais le plus souvent pour prvenir une pathologie parodontale,
infectieuse, neurologique. Une surveillance active rgulire peut aussi, dans le
doute, tre une alternative lextraction prophylactique.
Cependant, il ny a pas de conclusions factuelles ce jour. Les recommandations
peuvent galement varier selon les autorits de sant de diffrents pays.
Arrtons donc dtre des dentistes et orthodontistes destructeurs demail et analysons chaque situation clinique pour prserver au mieux ce tissu. Lorthodontie peut
avoir des effets iatrognes visibles en fin de traitement, en particulier laltration plus
ou moins svre de lmail. Lge jeune dintervention avec un mail mois minralis
et plus fragile que chez ladulte, de mauvaises techniques de stripping en cours de
traitement, des techniques agressives de dpose des attaches et de repolissage de
lmail en fin dODF, lapparition de leucomes pr-carieux autour des attaches voire
de cavits par une hygine inconstante ou de mauvaises habitudes alimentaires en
cours de traitement et des dures excessives de temps de traitement, favoriseront la
destruction de ce tissus irremplaable.
La confrence sera construite en trois sous parties dimportance interventionniste
croissante :
1- traitement des dyschromies, taches et leucomes pr-carieux
Il existe des possibilits nouvelles de prvention en cours dODF des attaques acides de
lmail par action topique de nouvelles molcules. De mme en fin des traitements ODF
les tches dyschromiques et les leucomes pr-carieux pourront tre amliore par la
technique de lrosion /infiltration rsineuse sans oublier les possibilits dclaircissent
gnral des arcades trop satures.
2- respect de la texture et de ltat de surface
Le respect de la texture ou de la micro-gographie de lmail lors de la dpose des attaches
est un point trs important. Cette tape, pour ne pas tre iatrogne, ncessite lutilisation
dune aide optique et dun protocole de polissage non agressif avec des squenages
dinstruments rotatifs adapts lmail.
3- changement de forme par coronoplasties ou micro-collages de cramique
A une autre chelle les corrections plus importantes de formes peuvent faire appel des
techniques soustractives ou additives lmail bien matrises. Des techniques soustractives peuvent tre ncessaires pour lalignement orthodontique (stripping de secteurs
incisivo-canins), pour lamlioration de la ligne incisive (coronoplasties de bords incisifs irrguliers) et pour lajustage occlusal post-orthodontique (coronoplasties occlusales). Les
techniques additives, seront particulirement indiques lors des lsions dentaires traumatiques, ou danomalies de formes ou de substitution dans les traitements des agnsies antrieures. Les techniques les plus conomes en tissus dentaire utilisent les collages
de chips ou de facettes de cramique en No Prep , cela tant rendu possible par la trs
bonne rsistance des cramiques au disilicate, et par des protocoles de collage optimiss.
173
Aujourdhui il est incontournable que les meilleurs rsultats en termes dconomie tissulaire et damlioration esthtique durable sont obtenus par la bonne gestion de linterdisciplinarit. Nous devons communiquer davantage entre orthodontistes spcialistes et
omnipraticiens pour appliquer les extraordinaires possibilits de la dentisterie esthtique
restauratrice. Ensemble nous pouvons faire des sourires plus durables et plus vivants.
- Lasserre JF. Le No Prep en cramiques dentaires, pour quelles indications ? LID Magazine t le sourire.2015;(1):1-8.
- Domejean S, Duchamp R, Leger S, Holmgren C. Resin Infiltration of Non-Cavitated Caries Lesions: A Systematic Review. Medical Principles and Practice.2015;24(3):216-21.
ODF
E120
175
ODF
176
Le syndrome dapnes obstructives du sommeil de lenfant (SAOS) a une incidence de 2 4% et atteint majoritairement les enfants de 2 6 ans. Il est li
une obstruction des voies ariennes suprieures pendant le sommeil qui peut
avoir des consquences allant dune simple altration de la qualit de vie de
lenfant et de son comportement (fatigue diurne, rveils nocturnes, hyperexcitabilit) jusqu des troubles de son dveloppement neurocognitif (troubles de
concentration et/ou de la mmoire). Sa croissance, notamment pondrale, peut
galement tre perturbe et un retentissement cardiovasculaire a t dcrit si le
syndrome est important. Enfin, par une respiration buccale prolonge, lenfant
peut dvelopper des anomalies du dveloppement dentofacial.
La principale difficult diagnostique rside dans le reprage des enfants
risques de complications chez les ronfleurs. Un interrogatoire ciblant lintensit
et la frquence du ronflement, la recherche dapnes ou de difficults respiratoires, linquitude des parents permet de dpister une majorit de ces enfants
risques. La prsence de complications est toujours value.
Lexamen clinique recherche une hypertrophie des amygdales et des vgtations
qui est la cause principale de lobstruction cet ge. En cas de comorbidits (trisomie 21, syndrome malformatif) ou dabsence dhypertrophie des amygdales,
une nasofibroscopie sous anesthsie locale permet dexplorer lensemble des
voies ariennes suprieures afin de localiser le ou les sites de lobstruction. Lexamen maxillo-facial repre les anomalies pouvant tre lorigine de ltroitesse
des voies ariennes ou la consquence de celle-ci, notamment une rtrognathie
et/ou un palais ogival. Lorsque lhypertrophie des tissus lymphodes est nette,
lHAS ne recommande pas la ralisation dun examen du sommeil (polysomnographie) de manire systmatique. Celui-ci sera demand en cas de discordance
entre linterrogatoire et lexamen clinique ou si des comorbidits sont prsentes.
Le traitement principal du SAOS de lenfant est ladnodo-amygdalectomie.
La dcision opratoire repose dans la plupart des cas sur un faisceau darguments cliniques intgrant laltration du sommeil de lenfant, le retentissement
diurne, les complications dj prsentes, la prsence dune hypertrophie adnodo-amygdalienne mais galement lvolution des symptmes ainsi que linquitude des parents et leur acceptation du risque li la chirurgie. Rcemment
sest dvelopp la chirurgie partielle des amygdales afin de diminuer la douleur
secondaire lintervention ainsi que le risque dhmorragie grave. Lablation des
amygdales et des vgtations permet souvent de lever lobstacle obstructif mais
il existe des situations dchecs suite lintervention. Dans ces situations ou en
labsence dhypertrophie des tissus lymphodes, les traitements orthodontiques
et des fosses nasales visant largir les voies ariennes sont proposs. En dernier recours, la pression positive continue est indique lorsque le SAOS est svre. De mme, la chirurgie maxillo-faciale fera lobjet dune discussion au cas
par cas.
En conclusion, la prsence de signes obstructifs et de complications associs
une hypertrophie amygdalienne suffit souvent prendre une dcision thrapeu-
tique. La question cruciale pour lORL est celle de la bonne dcision - oprer
ou non - et du bon moment - attendre ou non -. La dcision opratoire intgre des attentes socitales fortes en termes de qualit de vie, des inconnus
en termes dvolution de la maladie et notamment du risque de complication,
et toute sa finesse repose sur lvaluation du risque li lopration (anesthsie,
douleur) au regard des bnfices attendus.
- Marcus CL et al. A randomized trial of adenotonsillectomy for childhood
sleep apnea. N England J Med 2013 Jun;368(25):2366-76.
- Lescanne E1, Chiron B, Constant I, Couloigner V, Fauroux B, Hassani Y,
Jouffroy L, Lesage V, Mondain M, Nowak C, Orliaguet G, Viot A; French Society of ENT (SFORL); French Association for Ambulatory Surgery (AFCA);
French Society for Anaesthesia, Intensive Care (SFAR). Pediatric tonsillectomy: clinical practice guidelines. Eur Ann Otorhinolaryngol Head Neck Dis.
2012 Oct;129(5):264-71.
177
ODF
PARODONTOLOGIE
B19
178
Les traitements des lsions inter-radiculaires sont un challenge pour tous les
cliniciens. A lheure o limplantologie apporte des solutions fiables pour compenser les dentements molaires, la tentation est forte de ne plus traiter les atteintes de furcations. Lalternative devient alors lextraction suivie trs souvent
dimplantation pour viter la prothse amovible. Pourtant, le traitement de ces
lsions reste plus que jamais dactualit. Contrairement aux ides reues, ces
thrapeutiques sont prdictives et ont des taux de succs sont au moins comparables ceux des implants (1), sans oublier lavantage conomique pour le patient. Il convient cependant de suivre un protocole rigoureux qui reste la porte
de nombreux praticiens et de leurs patients.
Cette prsentation dtaillera ltiologie de ces lsions et les cls dun examen
initial russi pour apprhender les diffrentes situations cliniques et viter les
checs programms. Les critres de dcisions ainsi que les diffrentes stratgies thrapeutiques non chirurgicales et chirurgicales seront galement passes
en revue. Enfin, des recommandations cliniques bases sur les rsultats de rcentes publications (2) seront voques afin de permettre au praticien de faire
les bons choix et doptimiser les chances de succs pour leurs patients.
1. Huynh-Ba G, Kuonen P, Hofer D, Schmid J, Lang NP, Salvi GE. The effect of
periodontal therapy on the survival rate and incidence of complications of
multirooted teeth with furcation involvement after an observation period of
at least 5 years: a systematic review. J Clin Periodontol. 2009 Feb;36(2):16476. Review.
2. Avila-Ortiz G, De Buitrago JG, Reddy MS. Periodontal regeneration Furcation defects: a systematic review from the AAP regeneration workshop. J
Periodontol 2015;86(2):S108-S130
179
PARODONTOLOGIE
B25
Josselin Lethuillier
180
Comme tout traitement mdical, la prise en charge thrapeutique dune pathologie doit dbuter par un diagnostic le plus abouti possible. La parodontologie
n chappe pas cette rgle et le praticien devra mener un ensemble de tests
pour poser un diagnostic prcis et abouti.
Pour cela, il est amen utiliser un certain nombre doutils qui sont sa disposition comme lanamnse par exemple. Les nouvelles technologies permettent
actuellement grce aux outils numriques notamment de crer un rel avatar
du patient. Cette anamnse pourra en faire partie.
De mme, lexamen clinique revt une importance toute particulire dans le
cadre dun diagnostic parodontal. Le sondage parodontal notamment est un
des outils fondamentaux en parodontologie. Le praticien devra mettre en avant
les valeurs comme les pertes dattache, les profondeurs de poches parodontales ainsi que dventuelles rcessions. Des outils soit traditionnels type sharting ou sinon plus rcents avec l encore des possibilits de numriser nos
donnes permettent au praticien de raliser un diagnostic le plus fin possible.
Nous dcouvrirons notamment des nouveaux logiciels aussi novateurs que
prcieux en parodontologie. Le praticien peut galement avoir besoin dexamens complmentaires comme le status radiologique. Ces observations sont
ralises dans un cadre bien prcis; ceci afin dobtenir une trs grande reproductibilit dans nos examens entre patients mais aussi pour comparer les donnes dun mme patient dans des temps diffrents. Pour cela, nous verrons
comment utiliser des outils comme les angulateurs par exemple afin dtre le
plus efficace possible.
Toujours dans ces examens dordre radiologiques, on peut parfois tre amen
raliser des clichs tomodensitomtriques pour pouvoir analyser larchitecture de certains dfauts.
Enfin certains confrres (ou consurs) ont cur dutiliser des examens complmentaires type tests bactriens.
Nous verrons si ces tests prsentent un certain intrt et si oui dans quels
cas les prescrire. Comment interprter les rsultats et quelles sont les consquences de prescription pour nos patients.
Lensemble de ces donnes permettront ainsi dtablir une vritable cartographie des lsions parodontales prsentes ou non chez notre patient et dorienter notre diagnostic, notre pronostic ainsi que notre plan de traitement. Les
objectifs de cette sance seront non seulement dtablir quels sont les outils
de diagnostic les plus reproductibles, mais surtout de trouver un moyen simple
de les mettre en uvre au cabinet dans le cadre dune pratique quotidienne.
B37
181
- Ahmad I. geometric considerations in anterior dental aesthetics : restorative principles. Pract Periodontics Aesthet Dent 1998 ; 10 : 813-822.
- Borghetti A. Monnet Corti V. Chirurgie plastique parodontale. Rueil-Malmaison : Editions CDP ; 2008.
PARODONTOLOGIE
182
Lesthtique parodontale gingivale repose sur larchitecture du parodonte profond. La chirurgie plastique parodontale au service de lesthtique gingivale est
soustractive et correctrice dune part, et inductrice ou rgnratrice dautre
part. Elle concerne los, le cment, le ligament parodontal en relation avec la
gencive.
Lintgration fonctionnelle et esthtique des reconstructions antrieures, partielles ou priphriques est un challenge qui ncessite une analyse fine et mthodique.
La chirurgie plastique du parodonte a recours llongation coronaire esthtique afin de restaurer une stabilit dento-parodontale ou prothtique. Elle
sadresse aussi aux traitements des lsions intra-osseuses profondes antrieures et la restauration des papilles.
Des outils numriques comme le projet esthtique virtuel permettent aujourdhui de guider avec une extrme prcision le geste opratoire. Lorthodontie fait galement partie intgrante de la gestion de lesthtique antrieure :
une phase pr-prothtique permettra dobtenir des rsultats reproductibles.
Mais il arrive que la conservation dentaire soit discutable et la gestion de lextraction au service parfois de limplantation pour une intgration esthtique
optimale est Incontournable.
Lobjectif de cette prsentation est dillustrer les demandes et les solutions
cliniques traitant des reconstructions parodontales au service de lesthtique
dans le secteur antrieur maxillaire.
Seront abords :
-
llongation coronaire esthtique
-
la gestion des lsions parodontales profondes dans le secteur antrieur
au service de lesthtique
-
le recours lorthodontie.
-
la gestion des extractions dans le secteur antrieur
-
lamnagement par comblement de crte.
-
la gestion du tissu kratinis autour des implants.
Aujourdhui nous recherchons de solutions simples localises, additives, si
B42
Antoine Sancier
Les bases des thrapeutiques parodontales non chirurgicales ont t publies au dbut des annes 80 par une quipe sudoise (Badersten et coll 1981). Cette approche
novatrice pour lpoque, proposait une dcontamination de la poche et du cment
par limination du biofilm laide de curette manuelle sans avoir recours aux traditionnels lambeaux daccs chirurgical. Les tudes ralises montraient des rsultats
trs satisfaisants en termes de rduction de profondeur de poche et de gain dattache
clinique. Cependant lutilisation de curettes manuelles imposait une thrapeutique
fastidieuse, longue, et qui ncessitait une dextrit particulire du praticien. De plus,
le temps de la thrapeutique et linconfort opratoire pour le patient comme pour le
praticien restaient un frein pour intgrer ces thrapeutiques dans un cadre domnipratique et permettre une plus large diffusion de ces thrapeutiques.
Les donnes pidmiologiques montrent pourtant que la prise en charge des maladies parodontales est une ncessit absolue en terme de sant publique.
Une tude conduite Nancy (Miller et coll 1991) sur plus de 1000 sujets montre
que 96,7 % de la population devrait bnficier de soins parodontaux allant du
simple conseil de brossage jusquau traitement plus complexe. Cette mme tude
rvle que 45 % de la population tudie prsentait des poches parodontales
moyennes profondes.
PARODONTOLOGIE
184
Lindication de ces techniques dites non chirurgicales ne doit donc pas tre rserve un exercice de stricte spcialit mais au contraire stendre vers un
systme de diagnostic, de conseils et de prise en charge prcoce au sein de tous
les cabinets.
Lvolution de linstrumentation parodontale sonique et ultrasonique permet dsormais davoir des rsultats comparables entre diffrents oprateurs. Lergonomie de ces systmes applique la dcontamination de la poche par limination
du biofilm permet dsormais de traiter une bouche entire en une sance avec
une rduction des douleurs per et post-opratoires. Le but est alors de dsorganiser la flore bactrienne, dcontaminer les surfaces radiculaires en liminant
le tartre sous-gingival et les toxines bactriennes prsentes sur la surface cmentaire. Laspect lisse de la racine laide dune curette bien affute nest plus
recherch : on parle dsormais de dbridement parodontal et non plus de surfaage radiculaire.
Les thrapeutiques non chirurgicales englobent une synergie daction qui doit
tre conduite avec mthode et chronologie :
enseignement de lhygine et rduction de lindice de plaque et de saignement
phase thrapeutique mcanique (action du praticien) et mdicamenteuse
(prescription mdicale)
phase de thrapeutique de soutien dite de maintenance parodontale.
La plaque dentaire est considre comme lagent agresseur responsable de la
rponse dfavorable dun hte sensibilis. Il convient donc de lliminer et de
prvenir sa reformation.
motivation du patient lhygine bucco-dentaire / enseignement du contrle
de plaque
Le praticien devra dune part expliquer simplement ltiologie, et le traitement
de la maladie parodontale, dautre part enseigner llimination quotidienne de
la plaque dentaire. La physiologie simplifie et lanatomie du complexe gingivo-dentaire seront exposes afin de faire comprendre au patient le champ
daction des pratiques de lhygine (dents, gencive, mais aussi dos de la langue
et muqueuses buccales).
Le contrle de plaque
Cest une discipline qui senseigne et sapprend. Il nest pas inn de savoir se
brosser les dents et les gencives. Le praticien devra donc prendre le temps de
raliser une dmonstration dans la bouche de son patient afin que celui-ci acquire les gestes et la chronologie du contrle de plaque.
La coloration de la plaque aide le patient prendre conscience de la localisation
du biofilm.
La technique de brossage enseigne doit tre adapte aux capacits physiques
et psychiques du patient. Des brosses dent manche ergonomique, des brosses
lectriques, des ttes de brosses de petites tailles sont autant dlments qui
peuvent faciliter lamlioration du brossage. Il convient dinsister sur le fait que
llimination mcanique de la plaque est llment majeur du traitement initial.
Les dispositifs dhygine interdentaire tels que les brossettes et btonnets interdentaires, le fil, doivent imprativement prendre place dans lhygine bucco-dentaire quotidienne. Les dentifrices, gels et sprays antiseptiques doivent
tre prescrits sur ordonnance.
Le dtartrage :
Effectu souvent tort de manire trop prcoce, le dtartrage devrait toujours
tre envisag aprs la bonne matrise du contrle de plaque et aprs une diminution sensible de ldme gingival. Cet acte thrapeutique vise liminer un
lment formant une pine irritative agglutinant la plaque dentaire. Il peut donc
tre ncessaire, la premire consultation, dliminer superficiellement les plus
gros dpts tartriques qui entravent lhygine inter dentaire mais un dtartrage
plus minutieux devra tre ralis aprs validation de la bonne acquisition de la
technique de contrle de plaque par le patient.
Le dtartrage peut tre effectu avec des instruments manuels, soniques ou
ultra-soniques; ces derniers ont lavantage de provoquer un phnomne de cavitation, librant de loxygne actif, ce qui permet dagir encore plus efficacement sur les flores anarobies. Leffet des inserts soniques ou ultrasoniques sur
la jonction amlo-cmentaire et sur le cment coronaire provoque lapparition
de nombreuses crevasses et stries bien visibles en microscopie lectronique
balayage.
Tout dtartrage sera donc suivi dun polissage, soit par passage de brossettes,
pointes de caoutchouc et cupules (charges de pte polir antiseptique), soit
par aro-polissage par projection de poudre de bicarbonate de sodium.
Correction des facteurs favorisant la rtention de la plaque
Cette tape consiste supprimer les restaurations mal adaptes, traumatisant
la zone dattache parodontale, mais aussi liminer les traumatismes occlusaux
engendrs par des lments iatrognes, ainsi que des anomalies anatomiques,
tels des brides ou des freins.
Dbridement de la poche parodontale
Lorsque les indices de plaque, et de saignement diminuent et que les signes cliniques
de la maladie samliorent, le dbridement de la poche est entrepris afin dobtenir une
cicatrisation du systme dattache le long de la racine dentaire.
Il seffectue classiquement sous anesthsie locale, avec diffrents types dinstruments :
- des curettes de Gracey peu peu remplaces par linstrumentation sonique
ou ultrasonique. Elles permettent, dvacuer les fragments de cment ncros,
de tartre, de tissu de granulation ventuellement, persistant dans les zones peu
accessibles au dtartrage ultra-sonique ou sonique.
- Les inserts ultrasonores permettent dassurer les phases mcaniques initiales de
dbridement ainsi que la phase thrapeutique de soutien. Leur utilisation ncessite
quelques bases fondamentales et pratiques afin doptimiser les rsultats souhaits.
Ces inserts ultrasons permettent de traiter les patients en diminuant les risques de
lsion tissulaire, et de douleur.
Si de nombreux principes peuvent tre mis en uvre pour gnrer des ultrasons, les
transducteurs utilisent surtout leffet pizolectrique pour convertir lnergie lectrique en un dplacement mcanique.
En 1880 Pierre et Jacques Curie, ont mis en vidence leffet pizolectrique sur
un chantillon de quartz, qui se charge lectriquement lorsquil est soumis une
contrainte de compression. A linverse, une tension lectrique applique sur le quartz
induit une dformation du cristal. Cet effet de dformation permet de gnrer une
oscillation lextrmit dun insert une haute frquence (entre 28 et 36 KHz soit en
moyenne 28000 36000 oscillations par seconde). Lamplitude de cette vibration est
ensuite modulable par le praticien selon le type deffet dsir (limination du biofilm
ou du tartre). Lirrigation applique au systme permet de refroidir les inserts pour
limiter lchauffement et de gnrer un effet cavitationnel qui produit lclatement de
la molcule deau permettant de librer de loxygne actif au sein de la poche. Il existe
185
PARODONTOLOGIE
186
B45
Franois Bodic
Lesthtique est devenue un lment important de notre activit quotidienne.
Les attentes des patients sont grandes dans ce domaine, mais la notion desthtique reste trs personnelle. Une restauration dentaire esthtique nest pas
celle qui se remarque mais celle sintgre naturellement au visage du patient par
mimtisme.
Les lments prendre en compte au sein de lanalyse esthtique sont nombreux : intgration des dents au niveau du visage, du sourire, forme et disposition
des dents au niveau de larcade et entre les arcades, macrogographie, microgographie, couleur des dents Parmi ces lments la proportion des dents est
un des dterminants essentiels de la russite.
La communication patient/praticien/prothsiste revt ici toute son importance.
Les impratifs de ce trio indissociable doivent converger vers une solution esthtiquement et mcaniquement satisfaisante pour tous. Ainsi la simulation du
rsultat par un projet prothtique apporte un lment primordial de communication et une tape incontournable pour lobtention du consentement clair.
Nous avons souvent constat que nos patients ne comprennent pas toujours et
ne visualisent pas bien le rsultat final escompt sur des modlisations informatiques partir de photos ou sur des modles modifis par cire ajoute. Une des
techniques simple, sure et directement applicable au cabinet ou en collaboration
avec le prothsiste consiste raliser un projet en cire ajoute sur des modles
issus de la bouche du patient (wax-up) et de reproduire la simulation de ce travail
sous la forme dun masque temporaire en bouche (Mock-up ou rplique) laide
dun guide, permettant la visualisation et lobjectivation du projet (longueur, largeur, position des dents, lvres gencive marginale) par le patient et son entourage. Le dialogue sera facilit et les dolances esthtiques du patient anticipes
grce sa validation et sa participation au traitement.
187
PARODONTOLOGIE
Pour cette analyse de proportion il est possible de saider de sondes parodontales, de pied-a-coulisse ou encore de jauges telles que les Aesthetic Proportions Gauges HuFriedy visuelles et didactiques avec leurs repres colors.
Trois situations peuvent alors se prsenter nous pour rtablir la proportion des
dents antrieures :
Allongement aux dpends du bord libre seul
Allongement aux dpends du collet
Compromis entre les deux solutions prcdentes.
Lallongement de la dent aux dpends du collet est parfaitement standardis, le
respect de lespace biologique est un impratif incontournable (2.3 mm entre le
rebord de los et le sommet de la gencive marginale). Si une prothse est envisage la distance entre los alvolaire et la limite de la prothse doit tre de 3 mm
aprs cicatrisation. La qualit du parodonte disponible est valuer avec attention : un biotype pais sera beaucoup plus favorable et le traitement plus prdictif quavec un biotype fine. Lexigence du patient sera aussi prendre en compte,
la situation la plus complexe tant lie un sourire gingival marqu dgageant
largement les collets antrieurs.
Quelle que soit la situation le patient doit pouvoir visualiser la situation finale
pour valider le projet esthtique.
Dans la premire partie de notre TP nous raliserons ltude esthtique de la
proportion des dents antrieures.
188
Dans une troisime partie lamnagement parodontal sera ralis sur les modles pdagogiques aprs la mise en place du masque. Cette technique permet
de guider le geste du praticien et de le rendre plus sr.
Conclusion :
Loin dtre une perte de temps, la planification grce des wax-up et des mockup scurise lensemble du traitement pluridisciplinaire. Ladhsion du patient
et sa participation au plan de traitement sont essentiels et ainsi plus srement
obtenus. La communication avec le prothsiste et ventuellement le correspondant ralisant la chirurgie parodontale est facilite. Le rsultat clinique devient
ainsi prdictible.
- Franois Bodic, Christian Verner, Aurlien Fruchet, Edouard Lanoisele, Dominique Marion. Gestion esthtique du secteur antrieur : du projet prothtique
lamnagement parodontal. Stratgie prothtique mars-avril.vol 16, n2
- Chu S J. abiometricapproach to predictabletreatment of clinical crown discrepancies. PractProcedAesthet Dent 2007;19:401-409.
- Magne P, Gallucci GO, Belser UC. Anatomic crown width/length ratios unworn
and wornmaxillaryteeth in white subjects. J Prosthet Dent 2003;89:453-461.
- Amato F, Maccas U, Borlizzi D. Guide hard and soft tissu preparation a novel technic for crown lengthening. The american journal of aesteticdentistry.
2013 ; 3(1), 24-37
189
C50
Sauver le parodonte
PARODONTOLOGIE
190
191
PARODONTOLOGIE
La gencive est un tissu de recouvrement. Elle existe avant lruption et la formation du parodonte profond. Quel rle joue-t-elle dans la rgnration? Dans le traitement des lsions intra-osseuses, lune des cls de la russite des techniques de
rgnration est la fermeture hermtique des sites oprs. Existe-t-il un morphotype gingival risque pour ces techniques de rgnration ? Quelles devraient tre
les caractristiques de la gencive idale ?
Actuellement les techniques de chirurgie plastique parodontale permettent de recouvrir de manire fiable et reproductible les rcessions gingivales en obtenant
une intgration esthtique naturelle par rapport aux dents adjacentes. Lapport
de greffons conjonctifs renforce le parodonte et vite les rcidives dans le temps.
Peut-on utiliser ces mmes techniques pour assurer le succs de la rgnration
du parodonte profond ? Toutes les techniques de rgnration ont-elles besoin
de la mme quantit de gencive ? Un greffon conjonctif doit-il tre mis en place
sur chaque matriau de rgnration ? Tant de question qui doivent trouver une
rponse : 18 minutes pour lever le voile sur lun des secrets de la rgnration en
examinant la gencive sous toutes ses coutures !
192
- Pini Prato G1, Pagliaro U, Baldi C, Nieri M, Saletta D, Cairo F, Cortellini P. Coronally advanced flap procedure for root coverage. Flap with tension versus
flap without tension: a randomized controlled clinical study. J Periodontol.
2000 Feb;71(2):188-201.
- Borghetti A, Monnet-Corti V. Chirurgie plastique parodontale. Editions CDP ;
2008.
- Hofmnner et al., Predictability of surgical techniques used for coverage
of multiple adjacent gingival recessions. A systematic review. Quintessence
International 2012; 43 : 545-554.
C54
pliques. Il sera donc fondamental, par une forme de maeutique, que le patient
passe dun motif de consultation simple un motif de consultation clair ,
clairement exprim.
Cest lintgration et la restitution de ce motif de consultation clair dans nos
plans de traitement qui permettra demporter ladhsion des patients ceux-ci.
Dans ce cadre, certaines techniques comme lentretien motivationnel, utilises
dans de nombreux domaines de la mdecine, sont tout fait applicables la mdecine dentaire et plus particulirement la parodontologie. Elles permettent
damliorer la compliance de nos patients, en les rendant acteurs conscients et
non plus simplement spectateurs de leurs traitement.
- Werner H, Hakeberg M, Dahlstrom L, Eriksson M, Sjogren P, Strandell A, et
al. Psychological Interventions for Poor Oral Health: A Systematic Review.
Journal of dental research. 2016 May;95(5):506-14.
- Godard A, Dufour T, Jeanne S. Application of self-regulation theory and
motivational interview for improving oral hygiene: a randomized controlled
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- Sinek S. Start with why : how great leaders inspire everyone to take action.
New York: Portfolio; 2009.
193
La corrlation entre lhygine buccale et la sant bucco-dentaire est connue depuis 1898 (Dr Smith). En 1905, le Dr Fones forme son assistante Irne Newman, et la premire cole dhyginistes dentaires verra le jour en 1913 Bridgeport dans le Connecticut. Lhyginiste dentaire est un lment central dans la
russite dun programme de prvention bucco-dentaire. Ses comptences, si
elles varient lgrement dun pays lautre, couvrent de manire gnrale un
champ allant de linstruction et la motivation du patient lhygine buccale, au
traitement non-chirurgical de la parodontite, en passant par des interventions
en sant publique. En cabinet, les meilleurs rsultats seront obtenus si le trio
patient, hyginiste dentaire, spcialiste en parodontologie (et/ou mdecin-dentiste) collabore. Ce partenariat bucco-dentaire contribue grandement la
russite du traitement et sinscrit sur le long terme.
- Experimental gingivitis in man - Le H, Theilade E, Jensen SB (1965)
- Treatment of plaque-induced gingivitis, chronic periodontitis and other clinical conditions American Academy of Periodontology Research, Science
and Therapy Committee (2004).
PARODONTOLOGIE
C70
194
Louverture dun diastme antrieur, la migration des incisives, la perte de papilles sont autant de raisons qui conduisent les patients vouloir entreprendre un traitement orthodontique alors que ltiologie du problme est parodontale.
Le recours de plus en plus frquent aux traitements orthodontiques chez ladulte, accroit le risque pour lorthodontiste de traiter un patient alors que le parodonte est peuttre malade (1).
De fait, un examen parodontal doit tre systmatiquement ralis avant toute thrapeutique orthodontique. En cas de doute sur ltat de sant parodontal, le bilan devra tre
approfondi : anamnse, sondage complet, bilan radiographique rtro alvolaire.
En prsence dune pathologie parodontale, celle-ci devra tre traite imprativement
avant le dbut du traitement orthodontique pour que ce dernier ne joue pas le rle dacclrateur des pertes osseuses. Quelle que soit la technique orthodontique choisie, le
traitement ne peut tre conduit que sur un parodonte qui peut -tre rduit mais qui doit
imprativement tre assaini et stabilis. Le contrle parodontal rapproch tout au long
du traitement est incontournable (2).
Paralllement lexamen et au traitement du parodonte profond, le parodonte superficiel est tout aussi important prendre en considration avant lorthodontie.
Lexamen muco-gingival comprend la dtermination du type de parodonte, la hauteur
du tissu kratinis, lenregistrement de toutes les rcessions prsentes.
En fonction des mouvements orthodontiques envisags, le parodonte peut saffiner,
des rcessions gingivales peuvent apparatre entrainant des complications esthtiques
et fonctionnelles notamment lorsque des hypersensibilits dentinaires entravent un
contrle de plaque efficace.
Il est donc essentiel de connatre au pralable les mouvements qui vont tre raliss
lors du traitement orthodontique afin de les prendre en compte pour tablir un plan de
traitement muco-gingival qui pourra recouvrir des rcessions existantes ou renforcer un
parodonte trop fin si des mouvements risque sont prvus.
Un temps de cicatrisation simpose avant le dplacement orthodontique des dents (3).
Afin de sassurer de la stabilit des tissus et dun rsultat fonctionnel et esthtique long
terme, il sera essentiel davoir une prise en charge commune du patient et une collaboration optimale entre le patient, lorthodontiste, lomnipraticien et le parodontologiste.
195
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PARODONTOLOGIE
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Intrt de la parodontologie et de lorthodontie dans loptimisation esthtique et fonctionnelle des rhabilitations implantaires.
Jean-Franois Keller
Depuis plusieurs annes, les thrapeutiques implantaires se sont imposes
dans notre exercice comme une alternative aux prothses amovibles et aux
prothses fixes dento-portes. Il est actuellement admis que les lments
implantaires prsentent un trs bon taux de survie, variant entre 90 et 95%
sur 5 10 ans. Cependant, aprs obtention de losto-intgration, des complications inflammatoires dorigine infectieuse peuvent affecter les tissus
pri-implantaires :
- la mucosite est une atteinte rversible affectant les tissus mous.
197
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PARODONTOLOGIE
D87
198
Conserver les dents des patients parodontaux, sur le long terme, fait partie de nos
prrogatives. Cest un objectif lgitime et ambitieux.
Lgitime : les patients susceptibilit parodontale reprsentent une importante
proportion de la population, et de notre patientle.
Ambitieux : obtenir des taux de succs levs chez de tels patients sur le long terme
reprsente un vrai challenge, pour le praticien et son quipe.
Les maladies parodontales sont des pathologies multifactorielles dorigine bactrienne. Nous avons donc pour objectif de rduire et maitriser la quantit de bactries la surface des dents, en coordination avec le patient. Nous aborderons des
notions de base sur les biofilms bactriens buccaux.
Les tudes cliniques long terme sur ce sujet sont nombreuses. Elles valident notre
capacit instaurer un contrle de plaque efficace chez nos patients. Axelsson et
coll. notamment, dans une tude de rfrence mene trs long terme, tablit sans
aucune ambigut la preuve que des patients suivis intervalles rguliers et assez
frquents vitent la perte osseuse parodontale.
Hammerle et coll montrent, moyen et long terme galement, des rsultats similaires chez des patients porteurs de rhabilitations prothtiques fixes.
Un autre argument nous encourage dans cette voie.
Lorsque lon observe les taux de succs (et non les taux de survie) des thrapeutiques implantaires moyen et long terme, on saperoit vite que les complications
sont loin dtre quantit ngligeable. En termes simples, les implants ont, comme les
dents, une dure de vie limite.
Pourquoi alors ne pas essayer de garder le maximum de dents un maximum de
temps, avant de proposer une solution implantaire nos patients ?
Cela passe par :
une identification des patients risque: outre lanamnse et lexamen clinique
classique laide dune sonde millimtre (profondeur de poches et saignement
au sondage), lexamen radiographique rtroalvolaire offre des avantages indniables par rapport la radiographie panoramique de dbrouillage. A fortiori si lon
envisage un suivi dans le temps.
lducation thrapeutique de nos patients, comme dans dautres disciplines mdicales concernes par les pathologies chroniques, va nous permettre de travailler
en quipe avec eux. Ces derniers bnficiant dinformations thoriques concernant
letiopathognie de leur pathologie, ainsi que pratiques propos de leurs habitudes
quotidiennes seront plus mme de lutter efficacement pour garder leurs dents.
une organisation du cabinet en fonction de ces objectifs. Une sance de thrapeutique parodontale de soutien type sera dtaille, ainsi que les points
cls respecter pour un suivi rgulier des patients.
Des cas cliniques illustrant cette stratgie seront prsents.1. Axelsson, P., Nystrm, B. & Lindhe, J. (2004). The long-team effect of a
plaque control program on tooth mortality, caries and periodontal disease
in adults. Results after 30 years of maintenance. Journal of Clinical Periodontology 31, 749757.
2. Hmmerle, C.H.F., Ungerer, M.C., Fantoni, P.C., Brgger, U., Brgin, W. &
Lang, N.P. (2000). Long-term analysis of biological and technical aspects of
fixed partial dentures with cantilevers. International Journal of Prosthodontics 13, 409-415
199
PARODONTOLOGIE
D96
Christian Verner
Grce aux progrs technologiques du traitement non chirurgical, les patients sont
traits avec une meilleure efficacit et un moindre dlabrement du parodonte
pour une grande partie des gingivites et parodontites modres. Mais pour les parodontites svres ces traitements souvent ne suffisent pas (Serino G.)
Le non chirurgical et le chirurgical ne sopposent pas, mais se compltent. Les
objectifs de prise en charge et les techniques voluant, le traitement chirurgical
des poches infra-osseuses profondes devient moins invasif plus conservateur
en tant trs efficace aprs les traitements non chirurgicaux. Des incisions diffrentes, le dplacement de lambeaux et lutilisation de biomatriaux plus performants permettent la chirurgie dassurer une meilleure prennit des rsultats
et une satisfaction au niveau esthtique pour le patient comme pour le praticien.
200
Les techniques chirurgicales plus rcentes ont pour objectif plus defficacit en
termes de matrise de linfection et de linflammation, mais aussi dtre le plus
conservateur possible en essayant de placer lattache coronairement. Lvolution des incisions permet de proposer des techniques daccs par des incisions
intra-sulculaires en conservant un maximum de gencive. Pour cela, une dissection fine est ralise mticuleusement grce lutilisation dune lame adapte,
soit une lame 15c ou des lames de microchirurgies, ainsi que des dcolleurs fins
et des prcelles atraumatiques. Le plus souvent des aides optiques sont conseilles pour pouvoir tre le plus prcis possible notamment sur les tissus vestibulaires de la poche, mais aussi pour conserver les tissus sains. Cette tape permet
davoir un minimum de rcession des gencives en post-opratoire, la conservation de toutes les gencives kratinises et bien videmment une baisse des douleurs et des sensibilits post-opratoires.
Une amlioration encore rcente permet dy associer le savoir-faire de la chirurgie plastique parodontale. Lobjectif est damliorer les tissus existants en associant des lambeaux dplacs et des techniques rgnratrices. Le dplacement
peut tre ralis coronairement pour recouvrir la dent verticalement ou latralement. Le critre de choix se fait en fonction de la qualit de gencive restante pouvant tre dplace. Si le tissu apical est bien kratinis, le dplacement sera coronaire. En revanche, sil est latral, le dplacement sera sur le ct. Le lambeau
est ralis avec beaucoup de prcision, uniquement sur les endroits concerns
par les lsions profondes sans porter prjudice lenvironnement adjacent qui
a pu tre stabilis par la thrapeutique non chirurgicale. Ainsi, les chirurgies ne
se font pas forcment par quadrant ou sextant, mais peuvent tre cibles sur les
lsions persistantes. Elles sont appeles chirurgies mini-invasives (Harrel).
Les biomatriaux utiliss lors de ces traitements ont aussi beaucoup volu.
Pour la rparation ou la rgnration, des biomatriaux rsorbables plus ou
moins long terme en fonction des fabricants permettent de crer un chafaudage qui sera ensuite colonis par les cellules du patient. Le matriau est alors
osto-conducteur. Il peut tre soit synthtique (hydroxyhapatite biphase, bioverres, etc.), soit dorigine animale ou humaine. Le choix de ces biomatriaux
sera prsent en fonction des objectifs, y compris les tudes utilisant les drivs
de la matrice amlaire.
- Serino G, Rosling B, Ramberg P, Socransky SS, Lindhe J. Initial outcome
and long-term effect of surgical and non-surgical treatment of advanced
periodontal disease. J Clin Periodontol 2001;28 (10):910-6.
- Harrel SK, Wilson TG ,Minimally Invasive Periodontal Therapy: Clinical
Techniques and Visualization Technology. January 2015, ed Wiley-Blackwell
D98
La contention
201
Dominique Estrade
Aussi importantes que les traitements parodontaux, orthodontiques, ou ortho-parodontaux auxquelles elles peuvent succder, les attelles de contention
ont pour objectif le maintien de la position dentaire, la rpartition et la redistribution des contraintes, le repos des tissus parodontaux, la stabilisation des rapports occlusaux, lamlioration du confort, de lesthtique et de lhygine. Leur
but est de diminuer les contraintes transversales sur chaque racine, stabiliser
les dents mobiles dans un systme comprenant des dents saines et redfinir le
centre de rotation des dents contenues.
Quelles soient ralises en technique directe ou indirecte, les attelles de contention doivent se concevoir en fonction de diffrents critres : mobilits rsiduelles,
morphologie coronaire, nombre de dents contenir, choix du matriau.
Par mthode indirecte, une attelle coule colle est une structure mtallique qui
concerne les faces linguales et proximales des dents support et qui peut remplacer une ou plusieurs dents. Diffrents lments indispensables la prothse
colle sont impratifs pour un bon pronostic : lindication, les prparations adaptes la situation clinique, le traitement de la surface prothtique, le choix du
mode dassemblage et sa mise en uvre.
Les progrs de la dentisterie adhsive associs lutilisation des fibres nous
permettent depuis plusieurs annes dinclure les polymres fibrs dans notre
PARODONTOLOGIE
202
Linterface la fois chimique et mcanique cre par cette interpntration, potentialise les proprits mcaniques de ces polymres fibrs :
La rsistance la flexion atteint 800 MPa 1280 MPa (quivalent la rsistance la flexion de certains mtaux et alliages)
La rsistance la fatigue passe de 13 000 cycles sans renfort, 36 000 par
un apport mtallique (fil ou maillage) plus de 1 200 000 cycles lorsquelle est
renforce par leverStickGC
Ainsi, loptimisation des qualits mcaniques des composites renforcs par ce
concept nous permet denvisager une bien meilleure durabilit et surtout un
largissement de nos solutions thrapeutiques et de leurs applications clinique.
Bridges : Provisoire / Transitoire / dusage
Classique / Implanto-port
Mainteneur despace etc.
Reconstitution corono-radiculaire
Nous proposons dillustrer les tapes de la ralisation des diffrentes attelles,
coules colles, en composite fibr par mthode directe et indirecte et leur mode
dassemblage afin de mettre en vidence les points cls permettant la russite
et la prennit de leur ralisation.
- Attelles et bridges colls chez les patients atteints de maladie parodontale :
suivi sur 10 ans. - CORRENTE G., VERGNANO L., RE S., CARDAROPOLI D.,
ABUNDO R. 2000 Parodontie et Dentisterie Restauratrice; 20: 629-636.
D106
Des gencives saines pour une meilleure vie. Comment les maladies gingivales affectent notre mode de vie
Ian Needleman
La parodontite svre est la 6me affection mdicale au mondiale en terme de
prvalence. De plus, dans la plupart des pays, environ la moiti de la population prsente une forme de parodontite. Bien quaucun symptme ne puisse
tre dcel lors des premires phases de la maladie, nous avons maintenant des
preuves solides que les parodontites :
1. ont un impact ngatif rel sur la qualit de vie
2. sont plus avances dans les groupes sociaux les plus dfavoriss
3. une fois traites, apportent une amlioration de la qualit de vie
Ce qui est frappant est que ces rsultats sont constants aussi bien avec les petits
chantillons de patients des tudes universitaires quavec de larges chantillons
de population et ce, aussi bien dans des pays dvelopps quen dveloppement.
Etonnamment, un effet ngatif a galement t mis en avant chez des jeunes
prsentant des signes prcoces de parodontite. Les mcanismes de la parodontite affectants la qualit de vie sont varis. Cela peut sexprimer sur le plan
physique par une douleur ou une sensibilit, sur le plan fonctionnel par une diminution du confort masticatoire ou bien par des pertes dentaires avec un facteur
psycho-social incluant honte, gne et perte de confiance. Dans cette prsentation, je vous montrerai comment et pourquoi les parodontites ont un impact si
fort sur nos vies et comment les traitements parodontaux peuvent tre utiliss
pour amliorer la qualit de vie de nombreuses personnes.
203
PARODONTOLOGIE
204
sit massive (IMC>40 kg/m) touche 1,2% des franais soit 550 000 personnes.
Plusieurs programmes de sant publique (Programme national nutrition sant
et plan de lutte contre lobsit) ont depuis des annes mis en place des interventions multimodales dans notre pays pour tenter dendiguer cette pidmie.
Bien entendu les valuations sont difficiles car le dlai pour en observer les effets
bnfiques stalent sur des annes. Les donnes actuelles semblent indiquer
une progression mais de faible ampleur.
Les odontologistes sont amens jouer un rle important dans la prvention
de lobsit car une denture rduite entrane une plus grande consommation de
graisses et une diminution de la consommation des fibres. De plus des liens ont
t montrs entre obsit et maladies parodontales, toutes deux tant des inflammations bas grade.
La thrapeutique actuelle se base sur la prise en charge pluridisciplinaire : ditticiens, ducateur mdico-sportif, psychologue ou psychiatre, et mdecins nutritionnistes. En cas dchec, et uniquement pour les patients avec une obsit
svre, la chirurgie bariatrique peut tre envisage. Son efficacit est dmontre
sur le long cours mais uniquement chez les patients correctement suivis.
D112
205
Olivier Reboul
Le ramnagement du sourire, objectif principal du traitement expos lors de
cette prsentation, se conoit aprs un diagnostic global de la sphre oro-faciale. La complexit de ce cas clinique impose une prise en charge pluridisciplinaire dans laquelle la chirurgie plastique parodontale et plus prcisment
lallongement coronaire chirurgical nest quune tape. Lintervention doit tre
planifie de manire rigoureuse et uniquement aprs avoir effectu les soins
pralables ncessaires.
La patiente traite dans le cadre de cette communication souhaite rhabiliter
sont sourire. Elle est ge de 68 ans, et a effectu de longs sjours dans de nombreux pays aux systmes de soins mdicaux et dentaires varis.
Lobservation du visage et des rapports inter maxillaires incitent tudier les
modifications intervenues au cours de lge adulte.
Plusieurs dents absentes ont t remplaces par des bridges ou des prothses
implanto- portes.
Lauditoire fait connaissance avec la patiente par la prsentation dune vido
PARODONTOLOGIE
206
de la largeur des dents est transcrite pour pouvoir mesurer ultrieurement les
corrections apporter. Le choix de la forme des dents tient compte des indices
en notre prsence : forme des dents intactes, ovale du visage, personnalit, photos anciennes du sourire, etc., il est facilit par laccs plusieurs bibliothques
intgres au logiciel. Nous utilisons ici la srie M02 labore par Jan Hajto. Les
dimensions sont adaptes celles des dents existantes puis la teinte est simule. Le rsultat peut tre prsent au patient sur un cran et imprim.
Deuxime approche : partir de la mme bibliothque de formes nous avons
notre disposition une srie de modles de dents antrieures imprims en rsine
par Wichnalek. Le modle M02 est moul dans du silicone pour raliser des facettes en composite fluide qui servirons de maquettes esthtiques colles sur
les incisives centrales. Aprs collage temporaire des facettes en position pour
simuler un retrait de la gencive vestibulaire de 3 mm et un allongement du bord
incisif d1mm, le rsultat est prsent la patiente laide de nouveaux clichs
photographiques et dune nouvelle vido de son visage. La solution propose
est accepte et les facettes seront conserves pour laborer le guide chirurgical
utilis lors de lintervention dallongement coronaire.
La position de 22 ne pourra pas tre corrige par une prothse conjointe tant
donne la proximit entre les racines de 21 et de 23, la largeur de la nouvelle face
vestibulaire de 22 serait trop rduite pour obtenir un rsultat daspect naturel.
Il est dcid de dplacer 22 et 23 par orthodontie. Une simulation des dplacements orthodontiques sur des modles en pltre et par informatique avec le
logiciel Clincheck nous permet de valider cette option : 22 et 23 seront distales
aux dpends de 24 et 25 absentes. Lespace dent rtrci entre 23 et 26 sera
compens par une seule prmolaire implanto-porte. Les dents maxillaires seront remplaces ou recouvertes par des restaurations cramiques colles aprs
allongement coronaire sur 11 et 21 et paississement du parodonte sur 12 et 13.
Le plan de traitement propos, puis appliqu, dbute avec lassainissement parodontal par linstauration dun contrle soigneux de la plaque bactrienne et
une dsinfection sous gingivale par surfaage ultra-sonique, la dpose des anciennes restaurations cramo-mtalliques sur 12, 13, 14 et du bridge 23-26 suivie
des reprises des traitements endodontiques puis de restaurations corono-radiculaires en rsine composite et tenons fibrs. Les anciennes restaurations sont
remplaces par des prothses provisoires en pmma construites par cfao avec le
systme Cerec. Le dplacement orthodontique est initi par un dispositif intgr
au bridge provisoire puis poursuivi par aligneurs transparents du systme Invisalign. La visualisation des tapes du traitement sur le logiciel Clincheck permet
nouveau de faire participer la patiente aux objectifs et permet dinstaurer une
discussion sur la position finale de 22. Est-il souhaitable de la replacer en normo
position ou faut-il conserver une petite rotation et vestibulo-version ?
A lissue du traitement orthodontique, un implant NobelActive associ une
rgnration osseuse par lvation du plancher sinusien et implantation de
Bio-oss peut tre plac en position de 14. Un bridge provisoire en pmma et
une plaque thermoforme de port nocturne assureront la contention des dents
dplaces.
Le projet esthtique est alors revu et valid par les mmes procdures que lors
de ltude initiale. Par lutilisation du logiciel de dessin du sourire, mais surtout
par le placement en bouche des facettes guides sur les incisives centrales. De
207
PARODONTOLOGIE
208
nouvelles photos et vidos sont ralises. La position juge idale des facettes
est indexe dans une cl en rsine pour servir ensuite de guide chirurgical.
Lintervention dallongement coronaire a pour objectif de dplacer apicalement
lespace biologique, selon les principes dicts par Gargiulo et coll. en 1961. Il ne
peut sagir dune simple gingivectomie qui rsulterait en une collerette inflammatoire cervicale impossible maitriser. Au pralable, les sulcus sont mesurs
la sonde parodontale et le niveau osseux est valu sur les radiographies et
lexamen cne beam. Ces mesures nous permettent destimer que la largeur de
lespace biologique de notre patiente correspond la norme habituelle de 2 mm.
En tenant compte de la profondeur du sulcus, le rebord osseux aprs intervention devra tre situ 3 mm de la marge gingivale dsire sur les faces
vestibulaires et 5 mm pour les papilles inter dentaires. Guide chirurgical en
place, la mesure de la largeur de gencive attache apicale va dterminer le type
dintervention choisie. Sil reste moins de 3 mm de gencive attache au-dessus
du guide, il sera ncessaire deffectuer un lambeau dplac apicalement pour
conserver la hauteur de gencive initiale et assurer la stabilit mcanique future
du parodonte. Dans le cas prsent, lruption passive a accentu la hauteur de
tissus kratiniss et la quantit de gencive liminer ne compromettra pas la
stabilit du parodonte. Nous pouvons lever un lambeau et le repositionner
sans dplacement.
Aprs dsinfection, anesthsie para-apicale vestibulaire de 14 23 et anesthsie
de la zone antrieure du palais, le guide est replac sur les dents. Les contours
cervicaux sont marqus en pointills sur la gencive laide dune aiguille fine.
La collerette de gencive ainsi dessine est sectionne trs soigneusement au
bistouri perpendiculairement la surface dentaire. Les papilles interdentaires
doivent tre imprativement prserves pour viter des trous noirs rsiduels.
A laide dune lame 15C, les incisions suivantes sont destines permettre le
dcollement du lambeau en paisseur totale en vestibulaire et en paisseur partielle au niveau des papilles. Le parodonte palatin est conserv intact. La crte
osseuse expose est ensuite modifie par plastie soustractive par piezo-chirurgie pour venir se situer 3 mm des rebords cervicaux du guide. Los soutenant
les papilles inter dentaires ne doit pas tre rsqu. La finition de la plastie est
assure par un surfaage la curette de Gracey et le lambeau est replac puis
sutur par du fil 5.0. Un dlai de cicatrisations de 6 mois est ncessaire pour
assurer une stabilit des limites gingivales sans inflammation. Si des prothses
provisoires doivent tre ralises de manire anticipe, il conviendra de placer
les limites distance de la gencive marginale.
La deuxime partie de lintervention vise paissir le parodonte superficiel de 13
et 14 dpulpes afin de pouvoir placer des limites prothtiques trs lgrement
intra sulcuaires sans risque de rcession gingivale ultrieure. Le type dintervention choisi est une greffe libre de tissu conjonctif enfoui par la technique dite
de lenveloppe dcrite par Allen. Le site receveur est prpar en paisseur
partielle partir des sulcus de 13 et 14 laide dune lame fine en cuillre de
MJK. La dissection stend apicalement au-del de la jonction muco-gingivale
et cervicalement sous lmergence des papilles interdentaires sans les dcoller
entirement. La tubrosit maxillaire nous fournit un greffon conjonctif dense
qui ne rgresse pas dans le temps. Le greffon est gliss dans le site receveur par
le jeu des sutures msiales et distales. Si ncessaire, des points supplmentaires
stabilisent le lambeau et le greffon.
E123
209
PARODONTOLOGIE
210
211
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PARODONTOLOGIE
PLURIDISCIPLINAIRE
A2
212
Exprience sensorielle et motionnelle dsagrable, la douleur en tant que souffrance rattache au corps est dlicate valuer et les traitements souvent complexes mettre en uvre en situation de handicap svre. Dans le domaine de
la Sant mentale, la proccupation est rcente. A partir de lenqute publie en
2007 et 2008 dans les revues Douleur et Analgsie et LInformation Psychiatrique , le contexte de la douleur et des soins somatiques en psychiatrie
puis lvaluation et la prise en charge de la douleur seront prsents. A propos
des patients les plus dficitaires, nous voquerons la prise en charge somatique,
lvaluation de la douleur (auto et htro-valuation, de lintensit et des retentissements), la reconnaissance des composantes (sensori-discriminatives et
psycho-comportementales) et des mcanismes impliqus (nociceptifs, neuropathiques, psychogne et dysfonctionnel). Nous aborderons lusage des antalgiques classiques (y compris des opiodes) ou spcifiques (comme certains antidpresseurs), les protocoles utilisables en situation de soins (comme le MEOPA),
les traitements non mdicamenteux (comme lhypnose ou la relaxation ou les
distractions), la formation, linterdisciplinarit et tous les autres recours possibles. Les professionnels de Sant saperoivent quvaluer et traiter la douleur
est le plus souvent de leur ressort, condition de recevoir une formation adapte
en amont. Mais cela peut parfois ncessiter la participation de tiers plus proches
du patient ou plus comptents.
- Dang-Vu B. (2009) Maniement des antalgiques en pratique quotidienne. Douleur
et Sant Mentale, Lettre Institut UPSA de la Douleur n4, juin 2009.
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de la douleur chez la personne ge. Rev Fr Geriatr Gerontol 17:4425.
B33
213
PLURIDISCIPLINAIRE
Sur la base de lexamen clinique, des tests essentiels du diagnostic et des radiographies appropries, nous serons en mesure didentifier la problmatique et
pourrons ainsi choisir le traitement adquat.
A laide de cas cliniques, nous discuterons des protocoles de traitement disponibles tout en tenant compte des attentes de nos patients.
C61
Le succs en odontologie
214
Le soin que nous apportons nos patients est dabord lhistoire dune rencontre
avec un autre nous mme . Rencontre trs singulire et spcifique du soignant
et du soign, du docteur et du malade, au cours de laquelle il va nous falloir nous
investir dans une relation qui dpasse le simple cadre de la technique scientifique mdico-chirurgicale. Cette relation qui se noue est indiscutablement un
lment essentiel du prendre soin et de la russite dun traitement. Plus que
pour tout autre, notre capacit nous soignant comprendre les tats motionnels des autres et ressentir une motivation oriente vers leur bien-tre joue
un rle dterminant dans lefficacit de nos thrapeutiques. Les philosophes de
tout temps avaient lintuition gniale que lHomme ne pouvait tre autre chose
quun animal social. Aujourdhui tous les spcialistes, sociologues, psychologues
cliniciens, psychologues sociaux, psy-chiatres, chercheurs en neurosciences,
tous confirment, par des travaux de plus en plus prcis, que lintersubjectivit,
dfinie comme le partage de lexprience vcue entre deux personnes, est une
con-dition dhumanit. Ainsi, nous sommes non seulement, philogntiquement
des tres relationnels, mais surtout capables dempathie. Les principales dcouvertes rcentes en neurosciences sur la m-moire implicite, le rle des motions,
les neurones miroirs, lesprit relationnel, sont autant dlments qui nous permettent de comprendre ce qui se joue dans le huis clos singulier de la relation
thrapeu-tique notamment ce qui peut la rendre particulirement efficace. Comment mieux apprhender les besoins de lautre, ses affects, ses motions ? Comment explorer, comprendre et valuer limportance de la communication implicite et non verbale dans une relation thrapeutique ? Voil autant de ques-tions
qui sont aujourdhui essentielles pour qui sinscrit dans la volont de toujours
mieux soigner.
- Luigi Onnis. Lorsque la psych est le reflet du corps. Une nouvelle alliance entre
les neuros-ciences et la psychothrapie. Cahiers critiques de thrapie familiale et
de pratiques de r-seaux 2009/2, pages 65-91.
- Decety Jean. Mcanismes neurophysiologiques impliqus dans lempathie et la
sympathie. Revue de neuropsychologie 2010/2 (Volume 2), pages 133-144.
215
PLURIDISCIPLINAIRE
216
C69
et dun liquide mlanger manuellement. Lors de sa raction de prise, la formation de cristaux dhydroxyapatite et leur fusion avec ceux de la dentine
vont permettre dassurer une forte adhsion du matriau aux tissus dentaires.
Cette adhsion permet dassurer une excellente tanchit, stable dans le
temps. Cette cohsion pourrait galement favoriser la rsistance mcanique
de la dent traite.
De par ses excellentes proprits de mouillabilit et de viscosit, le matriau
peut sinsinuer dans toutes les zones anatomiques, mme celles non accessibles linstrumentation. Mme si leur texture est proche de celle dun ciment,
lensemble des proprits de BioRoot-RCSTM et plus gnralement des autres
matriaux base de biocramiques doivent permettre de les diffrencier des
ciments conventionnels et de les considrer comme de vritables matriaux
dobturation.
En pratique clinique, ils doivent cependant tre associs un maitre cne de
gutta percha qui facilitera leur mise en place dans le rseau endodontique et
permettre une ventuelle dsobturation en cas de rintervention.
Lobturation canalaire, dernire tape de la triade endodontique doit tre tridimensionnelle. En scellant les portes de sortie du systme endodontique, et en
pigeant les bactries rsiduelles pouvant subsister dans le canal malgr une
dsinfection approprie, lobturation ainsi obtenue permet de prvenir tout
risque de recontamination dans le temps. Ici, la technique du cne unique associe une biocramique base de silicates tricalciques remplit ces objectifs,
tout en palliant aux inconvnients des matriaux actuellement recommands
et notamment la dissolution dans le temps. Les silicates tricalciques ont galement lavantage dtre non toxiques et davoir un effet direct sur les tissus priapicaux, grce leur capacit de stimulation de la minralisation. Leur mise
en uvre est techniquement plus simple et plus rapide. Ainsi, cette technique
dobturation garantit donc des rsultats cliniques comparables voire meilleurs
en comparaison aux techniques dobturation conventionnelles actuellement recommandes qui restent chronophages et praticien-dpendante.
217
PLURIDISCIPLINAIRE
Le but du traitement endodontique est dliminer le contenu de lespace endodontique puis de lobturer.
Un traitement adquat ncessite les connaissances de lanatomie canalaire, afin
de rduire les risques dchec.
Lradication de la flore bactrienne doit tre maximale, optimise par des techniques dirrigations efficaces, mais reste illusoire compte tenu de la complexit
du systme canalaire.
218
Diffrentes tudes montrent la capacit des bactries survivre dans un endodonte dsinfect, nettoy et obtur de faon tanche.
LEnterococcus faecalis a la capacit de survivre dans des environnements sans
nutriments et prosprer lorsque la source dlments nutritifs est rtablie.
Il a, ainsi, la capacit de rcuprer dun tat de famine prolonge, dans des canaux traits et de survivre pendant 12 mois en gardant son potentiel pathogne.
Ainsi, les Enterococcus faecalis viables squestrs au moment du remplissage
canalaire peuvent fournir long terme une niche microbiologique pour une infection ultrieure.
Lirrigation doit donc tre potentialise et active, pour permettre la dissolution
chimique etllimination des tissus organiques, de la smear layer, des dbris ncrotiques, des bactries planctoniques et des micro-biofilms bactriens.
Dlivre par une fibre optique et une pice main terminale portant linsert, tout
en restant en dehors du canal pendant la phase dactivation, lnergie Laser cre
un effet dagitation-activation et propulse lirrigant dans la totalit de lespace
endodontique.
Cette activation laser a un effet indirect, photo-acoustique, et dveloppe un effet
de cavitation.
Limplosion dune bulle gazeuse la pointe de lembout cre alors une onde de
choc gnre par labsorption dans leau et dans lhypochlorite.
Le laser Er:YAG offre, en effet, une longueur donde parfaitement adquate, 2940
nm, pour tre absorbe dans leau et lhypochlorite, et labsorption du rayonnement de ce laser par leau et lhydroxyapatite le rend particulirement intressant en endodontie et en chirurgie endodontique.
Ceci nous montre la place incontournable du laser ER : YAG en endodontie.
Grce la potentialisation de leffet des solutions de dsinfection et loptimisation du nettoyage du rseau canalaire, le laser ER :Yag pourrait bientt prendre
une place incontournable en endodontie.
- D. Guex, J-Y. Cochet. Leffet photo acoustique en endodontie. DT study club
mag. 2016 ; 4(1).
- Matsumoto H, Yoshimine Y, Akamine A. Visualization of irrigant flow and
Cavitation induced by Er:YAG laser within a root canal model. J. Endod. 2011;
37(6) : 839843.
- Sahar-Helft S, Sarp AS, Stabholtz A, Gutkin V, Redenski I, Steinberg D.
Comparison of positive-pressure, passive ultrasonic, and laser-activated
rrigations on smear-layer removal from the root canal surface. Photomed.
Laser Surg. 2015 ; 33(3) : 129-35
219
PLURIDISCIPLINAIRE
limites lefficacit clinique des Protaper GoldTM qui doivent satisfaire la grande
cohorte des utilisateurs des Protaper UniversalTM sans rien changer leurs habitudes.
- GAGLIARDI J et al : Evaluation of the Shaping Characteristics of ProTaper
Gold, ProTaper NEXT, and ProTaper Universal in Curved Canals. J. Endod.
2015, 41: 1718-1724
- UYGUN AD et al : Variations in cyclic fatigue resistance among ProTaper
Gold, ProTaper Next and ProTaper Universal instruments at different levels.
Int. Endod. J. 2016, 49: 494-499
220
Au cabinet dentaire, lhypnose clinique revient prparer le cerveau du patient aux soins dentaires. Cela implique quil faille soccuper du confort du patient, avant mme de dbuter tout soin dentaire, toute pntration buccale
Cest comme si lon devait obtenir la permission consciente ou/et inconsciente
du patient avant tout acte purement dentaire .
En fait, tout bien considr, lhypnose en tant qutat modifi de conscience a
toujours t l, dans nos cabinets dentaires. Seulement voil, encore fallait-il le
savoir.
Ainsi nous avons toujours TOUS fait de lhypnose clinique sans vraiment reprer
ce phnomne, avec des consquences plus ou moins heureuses. Cest nous, dsormais, dutiliser lhypnose clinique en amplifiant ce phnomne naturel. Il suffit
de connatre et de se servir des capacits du cerveau de tout un chacun
Mais coutons le Dr Milton H. Erickson : Dans la pratique de la dentisterie, vous
souhaitez que la zone buccale du patient soit dans une transe trs profonde ; mais
pour le reste dans une transe lgre. Pour ce faire, dans cette relation patient-praticien avec prsence de peur et danxit, vous devez centrer lattention du patient
par votre reconnaissance de cette symptomatologie particulire : cest--dire ses
peurs et ses anxits. Nessayer jamais de discrditer ce que le patient sait tre,
pour lui, une ralit. Lhypnose clinique nest pas la panace, cest un outil qui
tend retrouver et stabiliser un tat naturel.
Le praticien observateur et form saura reconnatre et utiliser cet outil puissant
pour le confort de son patient et donc pour lui-mme.
- Delcombel B. Hypnose es-tu l ? Le Fil Dentaire. 2014 ; 89 : 20-4
- Delcombel B. Hypnose clinique : pose dun implant ericksonien. Le Fil Dentaire.
2009 ; 44 : 30-
C71
221
PLURIDISCIPLINAIRE
Intgrer un IPad dans votre organisation et votre relation patient : gadget ou valeur ajoute ?
Christophe Lequart
Paradoxalement, depuis une dizaine dannes, la qualit technique des prestations de soins augmente trs rapidement alors que la qualit perue par les
patients volue beaucoup plus lentement. Le foss entre la qualit relle des
soins et la qualit perue par le patient saccroit. De plus, les patients, dans leur
immense majorit, sont trs sensibles aux chirurgiens-dentistes qui prennent le
temps de leur donner des explications comprhensibles sur leur tat de sant.
Traiter correctement un patient ne suffit plus, il faut aussi lui expliquer le traitement et mettre en valeur nos actes. De ce fait, la communication prend parfois
plus de temps que le traitement lui-mme.
Depuis leur apparition au dbut des annes 2010, les tablettes numriques tactiles ont envahi tous les aspects de notre quotidien. Leur design et leur utilisation
intuitive captivent ds le plus jeune ge et grce au dveloppement des applications que lon peut tlcharger et installer sa guise, leurs possibilits dutilisation sont pratiquement infinies.
Pour le chirurgien-dentiste, la tablette numrique sinscrit dans cinq grands domaines dutilisation :
C79
Emmanuel dIncau
La photographie dentaire est un outil incontournable en pratique quotidienne.
Son adoption par le plus grand nombre passe dabord par le choix dun matriel
simple dutilisation, performant et conomique. Son paramtrage doit ensuite
tre connu. Certaines techniques de prises de vue intra-buccales doivent enfin
tre maitrises.
223
Choix du matriel
Plusieurs types de matriels permettent deffectuer des photographies en Odontologie mais les systmes reflex rpondent notre avis les mieux aux diffrents
impratifs. Ils sont composs dun botier auquel il faut adjoindre un objectif et
un flash macro spcifiques. Le volume et le poids importants de ces matriels, la
complexit apparente de leurs rglages et leurs prix prsums levs sont des
contraintes mineures au regard des avantages quils procurent.
Boitier reflex
En ce qui concerne le boitier reflex, il est souhaitable dutiliser un modle dentre de gamme (prix entre 300 et 600 ). Les systmes plus sophistiqus et plus
onreux proposent en effet des options inutiles vu lusage des photographies dentaires. Il est mme possible dacheter doccasion un botier discontinu. Cest lun
des rares avantages li lobsolescence programme du matriel photographique.
Objectif
Il doit tre spcifique afin de permettre de faire des photographies de prs
(fonction macro avec la possibilit datteindre le rapport de grossissement 1/1)
et sans dformation (distance focale proche de 100 mm). Ces deux proprits
PLURIDISCIPLINAIRE
sont contraignantes dun point de vue optique. Elles ne sont donc proposes que
par une minorit dobjectifs performants, donc onreux. Les prix des marques
leaders (Canon, Nikon, Pentax, Sony) avoisinent les 1000 . Certaines
marques gnriques (Tamron, Tokina, Sigma) proposent de leur ct des
objectifs similaires, mais dont le prix est plus attractif (entre 450 et 750 ). La
principale diffrence provient de leur contenant, un peu moins robuste.
Flash
Les prises de vues rapproches imposent un matriel spcifique : un flash
macro. Celui-ci dispense de la lumire de part et dautre du centre optique de
lobjectif afin dviter les zones dombres. Les marques leaders proposent
des systmes performants mais onreux (entre 500 et 1000 ), mais l encore
il est possible
- vrifier que lobjectif gnrique est compatible avec la marque du botier,
- vrifier que lobjectif gnrique dispose dune vritable fonction macro (rapport 1/1),
- vrifier que le flash macro est compatible avec le botier reflex.
Dans tous les cas, il est indispensable de demander des conseils aux revendeurs
et/ou de vrifier les compatibilits entre les matriels (type de monture associe
lobjectif, mesure TTL du flash, possibilit dobtenir un rapport de grossissement de 1/1 pour lobjectif, etc.).
224
Paramtrage du matriel
Ladoption immdiate de loutil photographique au cabinet dentaire suppose
quil soit simple dutilisation, rapide mettre en uvre et que ses rsultats soient
qualitatifs et reproductibles. Aucune connaissance particulire nest indispensable si le matriel est correctement choisi. Son paramtrage passe cependant
par 6 tapes quil est possible de prprogrammer, sans relles connaissances
photographiques.
Etape 1 : Mesure de lexposition
La mesure matricielle (ou multizone) doit tre privilgie car dans cette situation, la cellule dexposition du botier contrle lintensit lumineuse sur la totalit
de limage et fait une moyenne entre les zones claires et les zones sombres. Lexposition (quantit de lumire qui impressionne le capteur numrique) est donc
correctement mesure. Sur la plupart des botiers reflex, cette mesure peut tre
accessible grce un pictogramme spcifique. La slection seffectue soit directement laide dune molette soit dans un menu spcifique de lappareil.
Etape 2 : Mode de prise de vue
Quatre modes de prises de vue sont disponibles sur les botiers reflex. Sur la plupart dentre eux, le mode A ou Av (pour Aperture ou Aperture value) doit tre slectionn. Ce mode semi-automatique permet de slectionner la valeur de louverture du diaphragme, variable fondamentale que nous dfinirons plus aprs.
La slection seffectue soit directement laide dune molette, soit dans un menu
spcifique de lappareil. Pour les possesseurs dun boitier de marque Canon, le
mode M (Manuel) doit tre slectionn la place du mode Av.
Etape 3 : Balance des blancs
Le paramtrage de la balance des blancs (White Balance en anglais ou plus simplement WB) permet lappareil de restituer correctement les couleurs. Lorsquun flash est utilis, la qualit de la lumire (sa temprature exprime en degrs Kelvin) doit tre spcifie en slectionnant un pictogramme spcifique (en
225
PLURIDISCIPLINAIRE
D102
227
PLURIDISCIPLINAIRE
228
dune minute, et permet ainsi loprateur de juger de lopportunit ou non dadministrer un incrment supplmentaire, dans la limite de la posologie recommande.
La molcule de choix pour une sdation consciente simple monodrogue est le midazolam, benzodiazpine hydrophile demi-vie courte (2 6 heures), commercialise sous le nom dHypnovel, Dormicum ou Versed selon les pays. Le diazepam
(Valium) peut aussi avoir des indications et tre employ dans le cas dindisponibilit du midazolam. (2)
La scurit de lusage de benzodiazepines rside aussi dans le fait quun agent antagoniste, le flumazenil (Anexate) est disponible et peut, en cas de surdosage (hautement improbable si on respecte la titration), supprimer leffet sdatif aussi vite quil
a t induit.
En pratique, la programmation dune sance sous sdation intraveineuse fait
toujours lobjet dune consultation pralable o, en plus de ltablissement dun
plan de traitement et de lanamnse classique, le relev des signes vitaux basiques et un examen clinique des zones dabord veineux possibles sont raliss.
Suivent des explications dtailles sur le droulement de lintervention, et sur
les contraintes lies la technique de sdation consciente : tre accompagn
par un adulte responsable, sengager ne pas conduire de vhicule, ni endosser de responsabilits dordre professionnelles ou prives, les 24 heures suivant
lintervention. La bonne comprhension de ces contraintes doit faire lobjet dun
consentement clair sign par le patient.
Le jour de lintervention, le patient est rapidement install. En effet, une bonne prise
en charge ne doit pas se limiter ladministration dune drogue, et commence par
quelques rgles basiques de bon sens : courtoisie, ponctualit, empathie
Le relev initial des signes vitaux : pouls, tension artrielle et saturation en oxygne, donne, sils sont normaux, le feu vert la mise en place de la voie veineuse.
Ces signes vitaux seront relevs et enregistrs tout au long de lintervention.
Un premier mg de midazolam est inject (dose test), suivi dun deuxime une minute aprs. Puis un mg toutes les 10 20 minutes en fonction de la rponse clinique du patient. Ce dernier doit : tre dtendu, lgrement somnolent, conserver ses rflexes de protection, et toujours rpondre une stimulation verbale.
Une dose totale de 10 mg pour une sance de 90 minutes constitue la limite
suprieure ne pas dpasser.
A lissue de lintervention, le patient est conserv sous monitoring pendant au
moins 45 minutes supplmentaires, et nest autoris quitter le cabinet quaccompagn, et sil est en mesure de se dplacer normalement, seul.
Lamnsie provoque par le midazolam avoisine les 75% et le taux dacceptation
par les patients de cette technique pour lomnipratique, mais aussi la chirurgie
est remarquable, puisquil excde les 99%.
229
PLURIDISCIPLINAIRE
D103
230
Sleep and Awake Bruxism: the role of tooth grinding in tooth wear
Sleep and awake bruxism are common oral parafunctions mainly characterized
by tooth grinding and clenching. Both circadian forms of bruxism share multiple
risk factors and consequences, however they are thought to be different phenomena in their etiology and pathogenesis.
During sleep, sleep bruxism presents with specific patterns of rhythmicity in the
231
PLURIDISCIPLINAIRE
- Saulue P, Carra MC, Laluque JF, dIncau E. Understanding bruxism in children and adolescents. Int J Orthod 2015 ; 13(4) : 489-506.
- dIncau E, Couture C, Maureille B. Human tooth wear in the past and the
present : tribological mechanisms, scoring systems, dental and skeletal
compensations. Arc Oral Biol 2012 ; 57(3) : 214-229.
232
Lusure dentaire est une affection multifactorielle qui aboutit la perte des tissus
dentaires durs cest--dire de lmail et de la dentine. Elle peut tre sous catgorise en usure mcanique (attrition et abrasion) et en usure chimique (rosion).
Des dfinitions (nouvelles) seront proposes ainsi quune classification.
cause de son tiologie multifactorielle, lusure dentaire peut se manifester
de nombreuses manires, de sorte quelle peut tre difficile diagnostiquer et
prendre en charge. Une approche systmatique est donc indispensable. Le
systme TWES (Tooth Wear Evaluation System) dvaluation de lusure dentaire
prsent ici comporte, sous forme de modules distincts, tous les outils ncessaires au protocole clinique. Cela permet au praticien, quil soit omnipraticien ou
spcialiste, dadopter une approche diagnostique de pointe. Afin dviter une utilisation trop fastidieuse, le praticien peut slectionner uniquement les modules
adapts son type dexercice. Les modules se correspondent, ce qui est indispensable et essentiel lorsque des comparaisons sont ncessaires.
Ces modules de diagnostic permettent :
1. de reconnatre le problme (le qualifier),
2. dvaluer sa gravit (le quantifier) (module de dpistage / longueur de la couronne clinique / valuation occlusale/incisive et non-occlusale/non-incisive),
3. de diagnostiquer les causes probables et de surveiller (la progression de) laffection,
4. de conserver des donnes sur lusure (photographies intrabuccales, moulages
dentaires),
5. de raliser une anamnse approprie (y compris laide de questionnaires),
6. de raliser une analyse salivaire.
Quant aux modules de traitement et de prise en charge, ils permettent :
7. de dterminer quand commencer le traitement,
8. de dcider quels soins apporter,
9. destimer le niveau de difficult dun traitement restaurateur.
The Tooth Wear Evaluation System (TWES), a clinical guideline for diagnosing and managing of tooth wear patients.
Tooth wear is a multifactorial condition, leading to the loss of dental hard tissues,
viz., enamel and dentine. Tooth wear can be divided in the subtypes mechanical
wear (attrition and abrasion) and chemical wear (erosion). A proposal for (new)
definitions will be presented, in addition, a proposal for the classification of tooth
wear is made.
Because of its multifactorial etiology, tooth wear can manifest itself in many different representations, and therefore it can be difficult to diagnose and manage the
condition. A systematic approach is a sine qua non. In the presented Tooth Wear
Evaluation System (TWES), all necessary tools for a clinical guideline are present
in different modules. This allows the dental clinician, in a general practitioner setting as well as in a referral practice setting, to perform a state of the art diagnostic
process. To avoid the risk of a too cumbersome usage, the dental clinician can
select only those modules that are appropriate for a given setting. The modules
match with each other, which is indispensable and essential when comparisons
are needed.
With the diagnostic modules of the TWES, it is possible:
1. to recognize the problem (qualifying)
2. to grade its severity (quantifying) (screening module/ clinical crown length/
occlusal/incisal and non-occlusal/non-incisal grading)
3. to diagnose the likely causes, and to monitor (the progress of) the condition
4. to record tooth wear (intraoral photographs, dental casts)
5. to perform a proper oral history (including the use of questionnaires)
6. to perform a salivary analysis
233
PLURIDISCIPLINAIRE
D104
234
Chez lenfant, les pathologies pouvant aboutir une dgradation des organes
dentaires voire un dentement sont nombreuses : caries dentaires, traumatismes, anomalies de forme, de structure, de nombre. Elles sont associes ou
non des grands syndromes. Des prothses fixes (essentiellement coiffes prformes mtalliques ou esthtiques) ou amovibles ont pour objectif de restaurer
les pertes de substances ou de compenser les dentements. Cette compensation permet de rtablir esthtique et fonctions et de guider la croissance maxillofaciale (croissance des bases osseuses, des procs alvolaires et des condyles).
Le maintien de lespace est ainsi essentiel. Il vise conserver les longueurs darcade, contrler le phnomne de dentition pendant toute la priode de denture
temporaire et de denture mixte. En parallle, la prothse permet de restaurer
ou maintenir la dimension verticale et la hauteur docclusion dans les diffrents
secteurs, de conserver ou restaurer la fonction masticatoire et de rtablir lesthtique. Les dfis relever sont donc nombreux mais la rhabilitation prothtique est essentielle afin damliorer la qualit de vie de notre jeune patient. Les
recherches actuelles tendent ainsi montrer une amlioration de la mastication
et de la qualit de vie aprs la mise en place de prothses amovibles chez des
enfants porteurs de caries prcoces du jeune enfant. Limpact long terme sur
les fonctions orofaciales doit cependant tre confirm.
La dcision de mettre en place un lment prothtique est fonction de nombreux
critres : lge de lenfant, son degr de coopration, la motivation parentale et
la possibilit dinstaurer un suivi, le nombre de dents absentes, le temps coul
depuis la perte de la dent, la quantit dos recouvrant la dent non volue, lhygine et le risque carieux
Laspect psychoaffectif doit absolument tre pris en compte afin de garantir lintgration de la prothse. Le praticien veille galement la qualit du coaching
parental, notamment dans le cas de prothses amovibles. Un suivi rigoureux
permet de contrler lhygine buccodentaire, lhygine alimentaire, le port de la
prothse (en cas de prothse amovible) et dadapter cette dernire en fonction
du rythme de croissance et de lvolution des dents permanentes.
Malheureusement, en milieu libral, les prothses pdiatriques sont trop rarement proposes aux enfants et aux parents. Les consquences nfastes de la
perte dune ou de plusieurs dents mais aussi limpact dun dfaut esthtique
sur une dent antrieure par exemple ont pourtant un impact plus ou moins important sur la dentition, la croissance craniofaciale et lquilibre psychologique
de ces enfants. Les enjeux sont donc dimportance pour guider et accompagner
sereinement nos jeunes patients vers lge adulte.
- Goupy L, Naulin-Ifi C. Maintien de lespace et prothse pdiatrique. In
Odontologie pdiatrique clinique. pp155- 171. Dir. Naulin-Ifi C. Coll. JPIO.
Editions Cdp. 2011. 327p.
- Derbanne M, Sitbon M.C, Landru M.M. La prothse dentaire pdiatrique :
quand, pourquoi, comment. Rev Francoph Odontol Ped. 2007, 4 (2), 167-177.
D105
235
PLURIDISCIPLINAIRE
-
Pour des raisons religieuses,
Cest le culte des morts et toute la symbolique des pratiques funraires.
-
Pour des raisons politiques,
Plus complique, la notion de morts porte symboliques peut tre explique
par plusieurs exemples tels que les morts dAdolph Hitler, du Che Guevara ou
encore de Ben Laden)
- Odontologie mdico lgale ; Editions CDP- Arnette. Aot 2013. Claude Laborier,
Charles Danjard
Archeo-anthropologie de la grande guerre : approche archoanthropologique des tombes des soldats disparus.
Didier Crino
236
confronts un afflux important de jeunes migrants non accompagns gnralement sans papier didentit fiable. Le nombre daccueil de ces mineurs
est effectivement pass dune moyenne de 400 par mois en 2013-2014 480
par mois en 2015.
Il est important de pouvoir dterminer leur ge puisque le statut de mineurs
isols trangers et leur prise en charge en dpendent. Lestimation de lge est
galement capitale en matire de procdure pnale pour le mis en cause et pour
la victime. En effet lge dtermine les juridictions dapplication, la dure des retenues ou des gardes vue, la possibilit ou non de dtention provisoire et de
contrle judiciaire.
Les procdures judiciaires font appel des protocoles mdico-lgaux de dtermination de lge pour lesquels les experts judiciaires chirurgiens-dentistes sont
de plus en plus sollicits.
Dans cette prsentation, nous ne passerons pas en revue les diffrentes mthodes dentaires utilises mais plutt les protocoles mis en place pour dterminer lge biologique dune personne et sapprocher au plus prs de son ge rel.
Ceux-ci consistent en lassociation de trois mthodes destimation de lge : pubertaire, osseux et dentaire. Les trois tests les plus gnralement pratiqus sont :
- un examen clinique pour permettre lapprciation du dveloppement pubertaire et linfluence dventuelles pathologies sur ce dveloppement.
- un examen radiographique de la clavicule pour estimer le degr dvolution de
son extrmit mdiale (Kreitner, 1998 ; Schmeling 2004)
- un examen radiographique panoramique (Demirjian 1973)
Ces mthodes destimation de lge suscitent une discussion thique. Leur fiabilit est remise en cause par certains magistrats et par la commission nationale
consultative des droits de lhomme qui, dans son avis sur la situation des mineurs isols trangersprsents sur le territoire national, dnonce ces mthodes
et demande larrt de leur utilisation. La circulaire interministrielle du 25 janvier
2016 fait tat de la difficult de prise en charge des mineurs trangers isols et
de lvaluation de leur minorit.
237
- Commission nationale consultative des droits de lhomme - Avis sur la situation des mineurs isols trangers prsents sur le territoire national. Etat des
lieux un an aprs la circulaire du 31 mai 2013 relative aux modalits de prise
en charge des jeunes isols trangers (dispositif national de mise labri,
dvaluation et dorientation) JORF n0156 du 8 juillet 2014 - texte n 92
- Demirjian A, Goldstein H, Tanner JM (1973). A new system of dental age assessment. Hum Biol 45: 221-227.
- A. Schmeling, R. Schulz, W. Reisinger, M. Muhler, K.-D. Wernecke, G. Geserick,
Studies on the time frame for ossification of medial clavicular epiphyseal cartilage in conventional radiography, Int. J. Legal Med. 118 (2004) 58.
PLURIDISCIPLINAIRE
238
La mise en place du dispositif Alerte identification , doit se faire titre exprimental en Lorraine et dans le Sud-ouest afin daffiner le processus, avant dtre
gnralis sur toute la France.
D113
Franois Machat
Parmi lensemble des professions de sant le chirurgien-dentiste est confront
une image qui est parmi les plus ngatives. Au fil des annes malgr un taux
de formation continue important, il se cre un dcalage entre notre capacit
technique souvent trs pointue (avec lutilisation par exemple de techniques de
moins en moins invasives) et limage qui peut nous tre renvoye par nos patients. La plupart des tudes rcentes montre que prs dun tiers de la population franaise admet renoncer aux soins dentaires par peur du dentiste. Il nest
donc pas tonnant que les chirurgiens-dentistes aient t parmi les premiers
utiliser lhypnose au cours de leurs soins, tant cet outil est particulirement bien
adapt aux besoins de la mdecine et de la chirurgie orale.
Ainsi, alors que lvolution des techniques chirurgicales et des drogues utilises
rendent la majorit des interventions indolores, les motions que peuvent gnrer ces interventions sont-elles encore bien prsentent et sans doute plus douloureuses que la douleur elle-mme. Peur, phobie ou anxit sont elles seules
une source non ngligeable, au mieux de soins inconfortables (tant pour le praticien que pour son patient) au pire de renoncement aux soins catastrophique
pour le patient comme pour la socit.
Parmi lensemble des techniques utilisables dans un cabinet dentaire permettant une
sdation consciente, lhypnose est sans aucun doute la mthode la plus naturelle, la
moins iatrogne et la moins couteuse ! Ainsi, en mdecine bucco-dentaire, lintrt de
lhypnose a t valudepuis trs longtemps dans de nombreux contextes et sur diffrents symptmes, tout particulirement le soulagement de la peur et de lanxit lies
aux soins, la prvention et le traitement de la douleur per et postopratoire.
Les formes dhypnose quelle soit conversationnelle (communication thrapeutique) ou
plus formelle ont pu dmonter une bonne efficacit.
Dans tous les cas, lutilisation de lhypnose en odontologie permettra dabord et avant
tout denvisager le soin dans un cadre relationnel diffrent, beaucoup plus apais. Cet
atelier prsente ce quest lhypnose, et lactualit des connaissances scientifiques son
propos. Des tudes dimagerie crbrale permettent de bien documenter comment
lhypnose peut agir pour moduler de faon prfrentielle la composante affective de
la douleur sans changer la perception de lintensit de celle-ci, en changeant lactivit
corticale associ ces composantes. Ces changements slectifs permettent ainsi de
garder le rle protecteur de la douleur (composante sensorielle) tout en diminuant la
souffrance (composante affective).
On comprend alors toute limportance de notre manire daborder le patient, de
lui parler et la manire dutiliser nos mots, en les adaptant, afin quil puisse avoir
des attentes positives du soin venir. Nous proposerons au cours de cet atelier
des exemples trs concrets dutilisation de lhypnose dans un cabinet dentaire, de
la prise de RDV avec lutilisation de lhypnose conversationnelle jusqu la ralisation de transes formelles plus profondes lors dactes chirurgicaux par exemple.
Nous voquerons au travers de nombreuses vidos cliniques tous les avantages
que peuvent en tirer nos patients ainsi que les bnfices pour lquipe soignante.
Un point sera fait sur son usage en douleur aigu, et dans les douleurs provoqus
par les soins en particulier. Une sance collective sera propose afin que chaque
participant fasse lexprience de ltat hypnotique. Puis des donnes en lien avec
la communication hypnotique seront proposes, avec des dmonstrations. Enfin, en sous-groupes, les participants seront invits exprimenter un exercice
simple dhypnose quils pourront facilement proposer leur patient.
239
PLURIDISCIPLINAIRE
E136
Florine Boukhobza
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241
PLURIDISCIPLINAIRE
PROTHSE AMOVIBLE
A3
242
La prise en charge dun patient bruxeur dans le cadre dune rhabilitation prothtique dune plus ou moins grande importance demeure, pour lodontologiste,
une source dinquitude. La tentation de ne proposer quune solution de facilit a
minima peut tre grande. Pourtant la satisfaction de rendre service son patient
en lui apportant une rhabilitation de ses fonctions occlusales, ou tout simplement la satisfaction intellectuelle personnelle de maitriser des rhabilitations
dentaires sortant de lordinaire, devraient nous inciter proposer plus aisment
des plans de traitements globaux.
Cependant, et avant de se prcipiter, il existe quelques prrequis ou quelques
notions importantes connatre afin de scuriser au mieux les dlicats et onreux artifices cosmtiques en cramiques destins tre colls dans la bouche
du patient bruxeur.
Premirement, il sagit demmener le patient dans une vritable rducation par
une prise en charge cognitivo-comportementale (PECC).
Le premier niveau de la PECC cherchera, avec lanamnse, renseigner les raisons de lusure dentaire chez un patient souvent peu conscient de son bruxisme.
Puis il sagira dduquer la mandibule en linscrivant dans un apprentissage de
la position de repos. Enfin, dans un cadre plus gnral, cest une vritable introspection qui doit tre propose au patient avec une rflexion gnrale sur le
stress et sa gestion mais aussi sur lhygine mentale de vie et sur la prise de
conscience de loralit en particulier.
Le deuxime niveau devra matrialiser la PECC afin de la renforcer. Il sagit, dans un
premier temps, de collages de rsines composites proposant, ainsi, une bauche du
futur projet prothtique. Ces ajouts, destins renforcer fortement la rducation
par les nouvelles informations proprioceptives quils gnrent, constituent galement un marqueur indiquant le rsultat de la thrapeutique.
Dans un second temps, la transformation du projet prothtique en dents provisoires
permettra une validation esthtique et fonctionnelle mais aussi, dans le cadre du patient bruxeur, une valuation ou une validation de la rducation du patient bruxeur
par labsence de fracture ou de descellement des lments transitoires.
243
Le bruxisme est une affection trs difficile prendre en charge pour les chirurgiens-dentistes, non seulement parce quil peut mettre en pril les structures
fonctionnelles et dentaires du patient mais galement du fait des difficults qui
accompagnent son diagnostic et son traitement.
Les praticiens connaissent de mieux en mieux le bruxisme, dont nous savons
quil ne doit pas tre trait comme une pathologie en soi mais plutt, dans ce
que doit accepter lhomme moderne, comme un moyen de gestion du stress.
Ainsi, la tche du praticien est de permettre au bruxisme de se produire sans
dommages fonctionnels ou structurels.
Un bruxisme svre saccompagne souvent dune usure occlusale excessive,
tel point que larchitecture dentaire, le plan occlusal et la dimension verticale
sen trouvent affects. Ce sont de toute vidence des points garder clairement
en tte lors de la planification de la rhabilitation. La morphologie occlusale ainsi
que les facteurs anatomiques, fonctionnels et structurels devront tre restaurs
pour permettre le fonctionnement correct dun systme imparfait.
La littrature nous dit quun bruxeur restera bruxeur mme aprs traitement, ce
qui est suffisant pour nous faire rflchir la rhabilitation raliser et ce que
sera lavenir de cette rhabilitation.
Ainsi, mieux on connat le mode de fonctionnement du bruxeur, meilleures sont
les chances dviter des facteurs pouvant interfrer avec la rhabilitation. Il faudra
procder une analyse exhaustive pour valuer le patient sur le plan psycho-so-
PROTHSE AMOVIBLE
cial, clinique et fonctionnel. Une valuation psychologique peut savrer ncessaire pour tablir une corrlation avec le dysfonctionnement proprement parler.
Si lusure dentaire ncessite le recours la prothse, il sera utile de connatre
parfaitement lappareil manducateur du patient afin dvaluer tous les paramtres morphologiques et fonctionnels avant de planifier le traitement.
Notre protocole sappuie sur un trac cphalomtrique gnathologique, qui fournit des donnes sur la DVO et linclinaison du plan occlusal, et sur la condylographie, un outil indispensable la programmation des articulateurs puisquil
informe sur la gomtrie et les caractristiques des articulations, des disques et
de lensemble musculo-articulaire.
Une gouttire de stabilisation fait souvent partie des premires tapes de
notre protocole, ceci afin de protger les structures lorsque les mcanismes
de contrle de soi diminuent (par exemple la nuit) ou lorsque les tensions augmentent.
Soulignons encore une fois que le bruxisme est une activit complexe, qui prsente des effets secondaires, une grande variabilit et une tiologie dlicate
dterminer, et dont il ne faut pas simplement se dbarrasser par des rhabilitations massives et non prpares. En ralit, dans certains cas, lorsque les caractristiques dentaires sont perdues et la fonction masticatoire, compromise, il
faut planifier et raliser des restaurations plus invasives et plus onreuses.
245
Le bruxisme est considr comme une parafonction orale caractrise par des
contacts occlusaux rsultants dactivits motrices manducatrices non nutritives, rptitives, involontaires, le plus souvent inconscientes.
Lobjectif de cette sance est damliorer la comprhension des praticiens, afin
quils soient mieux prpars pour diagnostiquer ces pathologies dentaires et
ainsi concevoir les traitements adquats.
On distingue des formes dveil ou de sommeil, des types de bruxisme avec serrement, balancement, grincement, tapotements des dents. Cette distinction fait
appel aux 3 classifications donnes selon le rythme circadien, selon ltiologie ou
selon le type daffrontement occlusal. Ces classifications ont pour but de mieux
apprhender, identifier et prendre en charge le patient bruxeur.
Il est habituellement rang dans la catgorie des parafonctions, mais on peut
aussi considrer le bruxisme comme une fonction de dcharge des tensions
motionnelles ; fonction quil ne sagit pas de supprimer mais de canaliser dans
sa forme excessive ds lors quelle implique une instabilit et/ou altration des
structures.
Il existe encore des zones dombres sur les mcanismes du bruxisme comme
fonction anti-stress au niveau central. Dautres opacits existent sur les
consquences du bruxisme sur les trois structures que sont lunit dentaire, le
tissu parodontal, les muscles et les articulations temporo-mandibulaires. Ainsi
le bruxeur affect dun bruxisme excessif fait peur au Chirurgien-Dentiste. Il est
souvent cit comme un facteur de risque sur le plan prothtique et comme une
PROTHSE AMOVIBLE
246
B30
Problme dATM :
peut-on tout rsoudre par une gouttire ?
Grard Duminil
Ce que nous appelons les problmes dATM font partie de la classe des dysfonctionnements temporo mandibulaires (plus couramment appels DTM).
La pose dun diagnostic est ltape indispensable avant toute initiative thrapeutique. Une anamnse bien guide et un examen clinique attentif sont indispensables pour bien situer lorigine du problme comme tant musculaire ou
articulaire.
La consultation
La premire tape de lentretien clinique consiste couter le patient relater
les motifs de sa consultation. Ensuite linterrogatoire reprend les informations
livres par le patient dans la fiche questionnaire qui lui a t remise lors de son
arrive la consultation.
Lexamen clinique soriente sur des points prcis pour confirmer ou infirmer les
aspects subjectifs prcdemment voqus. La douleur qui est en gnral un
motif frquent de consultation se doit dtre value au moyen dun accessoire
simple : lchelle visuelle analogique (EVA). Il faut galement diffrencier une situation aige dune situation chronique. Une radio panoramique est le document
de base qui permet dliminer un diagnostic diffrentiel dentaire et de visualiser
certaines atteintes de forme des ATM comme larthrose (maladie dgnrative).
Un simple examen de la cinmatique renseigne sur les amplitudes fonctionnelles, la limitation ou la dviation des mouvements
Lobservation des mouvements douverture et des latralits permet dvaluer
leur rectitude et leur amplitude.
Une palpation douce au niveau des ATM permet de dceler la prsence dun claquement et sa localisation dans le trajet (prcoce ou tardif) et ce louverture
et la fermeture.
Beaucoup plus rarement il est ncessaire de raliser des examens complmentaires comme la condylographie ou limagerie IRM.
Le diagnostic peut ainsi tre pos comme tant dorigine articulaire, cela peut
concerner des problmes lis aux dplacements discaux rductibles ou permanents, ou des anomalies de forme relatives une maladie dgnrative ou
des situations post traumatiques avec fractures.
Linformation du patient sur sa situation est un premier point important pour le
rassurer.
Les approches thrapeutiques appropries seront voques pour chaque situation. Il sera question bien sr de lutilisation des gouttires, mais aussi dautres
moyens comme la manipulation, la rducation, et la pharmacologie, en insistant sur le gradient thrapeutique en fonction de lurgence ou de la chronicit
des problmes.
Nous ferons ensuite une description des divers types de gouttires avec leurs
indications respectives, leur fabrication et leur et ajustage en bouche.
Nous voquerons la stratgie pour dcider de placer la gouttire au maxillaire ou
la mandibule en fonction des situations cliniques.
Plusieurs mthodes seront voques pour la fabrication : partir dune plaque
thermoforme, en rsine par saupoudrage ou par CFAO partir dempreintes
optiques.
Dans ces situations o lorigine du problme est multifactorielle, la prise en
charge thrapeutique peut combiner divers moyens, par exemple : association
dune gouttire, danti-inflammatoires et de conseils comportementaux avec
comme objectif principal la rduction de la symptomatologie douloureuse et
fonctionnelle.
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PROTHSE AMOVIBLE
B38
248
La chirurgie pr-prothtique, en prothse adjointe partielle, concerne les modifications des procs alvolaires et de ses structures environnantes. Son but est
de prparer la cavit buccale recevoir une rhabilitation prothtique en redessinant les tissus ostomuqueux. Il sagit dun traitement pr-prothtique part
entire, ncessitant une mthodologie rigoureuse et codifie. Il participe lintgration de la prothse, son confort, sa fonctionnalit, son esthtique ainsi
qu sa prennit.
Lexamen clinique permettra lvaluation du patient, celle dune ventuelle restauration existante et devra dterminer le cot bnfice/risque du traitement.
Avant tout geste chirurgical, il conviendra dentreprendre une prparation initiale
de la cavit buccale permettant un assainissement du site (soins durgence, dtartrage, radication des foyers infectieux).
La ralisation dune prothse transitoire accompagne dune mise en condition
tissulaire vitera dune part un certain nombre de gestes chirurgicaux et dautre
part guidera le chirurgien dans son geste technique ax sur lconomie tissulaire.
La validation du projet thrapeutique, prcdemment dcrit fixera les objectifs
des chirurgies envisager (Photos 1 et 2).
Les lsions et anomalies des tissus durs reprsentent des indications frquentes
de chirurgies pr-prothtiques. Les extractions mal conduites, sans mise en
condition tissulaire ncessitent des interventions de rgularisation osseuse limite une alvole ou tendue sur une portion darcade (Photos 3 et 4). Elles
permettent damliorer le positionnement du plan docclusion et daugmenter
une hauteur prothtique. Les tori palatins, mandibulaires ainsi que les exostoses
interfrent parfois avec les structures du chssis mtallique et doivent galement tre rsqus.
Les lsions et anomalies des tissus mous appellent, elles aussi, des traitements
chirurgicaux. Les frnectomies labiales et linguales relvent des comptences
du chirurgien-dentiste et participent la stabilisation de la future prothse en limitant sa dsinsertion. Les traitements chirurgicaux des hyperplasies gingivales
lorsquelles nont pas pu tre rsolues par la mise en condition tissulaire amlioreront la stabilisation et la sustentation. Il sagit essentiellement des crtes flottantes, des feuillets de livres , des hyperplasies muqueuses des tubrosits
et des fibromes.
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PROTHSE AMOVIBLE
B43
Isabelle Fouilloux
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PROTHSE AMOVIBLE
C49
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PROTHSE AMOVIBLE
en disposant des implants des endroits stratgiques afin de mnager lesthtique : permettre de distaler la jonction gencive/fausse gencive par la ralisation
de couronne fraise sur implant, disposer un implant muni dun attachement supra-implantaire pour viter la prsence disgracieuse dun crochet sur une dent
antrieure. A laide de diffrentes situations cliniques, nous verrons quel type de
rhabilitation prothtique par PAP plus ou moins complexe proposer pour rpondre aux exigences esthtiques des patients.
- Schittly J, Schittly E. Prothse amovible partielle. Clinique et laboratoire.
2me dition. Rueil-Malmaison : CdP, collection JPIO, 2012.
- Santoni P. Matriser la prothse amovible partielle. Rueil-Malmaison, Collection JPIO, dition CdP, 2004.
- Begin M. Fouilloux I. Les attachements en prothse. Paris : Collection Russir,
Quintessence International, 2011.
C65
Michel Pompignoli
Quoi de plus dsarmant quun patient du aprs la pose dune de nos prothses,
dont llaboration a parfois ncessit plusieurs semaines voire plusieurs mois ?
Douleur, inconfort et manque de rtention sont les griefs les plus frquents exprims par les patients. Russir rsoudre ces problmes avec pertinence et efficacit sont les souhaits les plus ardents des praticiens dans ce cas.
En prothse amovible complte tout dabord, on peut distinguer plusieurs catgories dans les dolances des patients traits par prothses amovibles compltes :
- celles concernant spcifiquement la prothse maxillaire ou la prothse mandibulaire.
- celles concernant les anciennes prothses quil convient damliorer (temporairement ou de faon durable)
- celles qui concernent les prothses venant dtre poses.
Dans ce cas, le praticien concepteur est directement impliqu. Les dfauts inhrents une mauvaise gestion de lenregistrement des surfaces dappuis, des organes priphriques, de leurs limites daction sont souvent reprendre en considration. Le montage des dents, lquilibration, le rapport maxillo-mandibulaire
sont galement reconsidrer avec objectivit.
En prothse partielle, il est ncessaire de considrer en plus les erreurs de concep-
D100
Paul Cattano
La conception et la fabrication assiste par ordinateur nest plus de la science-fiction. Son usage stend de plus en plus en mdecine dentaire et le numrique est
en plein essor dans le domaine de la prothse amovible.
Cette spcialit qui obissait depuis de nombreuses annes une succession dtapes parfaitement codifies, parfois artisanales, vit une vritable
rvolution, fruit dun dveloppement high tech (acquisition, modlisation,
fabrication) pour tendre vers une prothse encore plus performante et une
simplification des procdures...
De nombreuses tudes rapportent ds prsent les avantages de la technique CFAO sur la technique conventionnelle :
-
ralisation optimise,
-
facilit de fabrication partir de donnes numriques,
-
meilleure adaptation et satisfaction des patients.
255
PROTHSE AMOVIBLE
D117
256
Sbastien Baixe
De nos jours, les progrs de la chirurgie dentaire permettent de remplacer les
dents absentes par de la prothse fixe implanto-porte dans de nombreuses situations. Si le contexte mdical est un prrequis la mise en place des implants,
la reconstruction complte de la dent exige un environnement local satisfaisant
: bases osseuses et gingivales satisfaisantes, hygine bucco-dentaire du patient
permettant un contrle de plaque parfait, etc.
Lorsque ces critres ne peuvent tre respects, la prothse amovible, partielle
ou complte, reste dactualit. Elle permet de restaurer la dentition du patient,
tout en lui permettant de nettoyer plus facilement les dents restantes, ainsi que
sa prothse.
Les attachements de prcision permettent dapporter un maximum de rtention la prothse, tout en supprimant laspect parfois inesthtique des crochets.
Cette solution de prothse amovible avec attachements constitue ainsi un excellent compromis la prothse fixe sur implant. Une attention particulire doit
257
PROTHSE AMOVIBLE
258
chements : intra ou extra coronaires, attachements axiaux. Les participants manipuleront des modles pdagogiques provenant de situations cliniques varies,
avec diffrents systmes. Les difficults auxquelles sont confronts les laboratoires de prothse seront voques, et les participants verront de faon concrte
comment les viter.
Le deuxime atelier concernera les prothses partielles amovibles chssis associes aux implants. Des modles issus dune situation clinique permettront
aux congressistes dtablir une connexion directe entre limplant et la prothse
via le systme dattache. Des cas cliniques seront aussi prsents par les confrenciers, et amneront rflchir sur le nombre dimplants poser, le positionnement, les axes respecter etc.
Le troisime atelier abordera les PACSI. Le matriel spcifique la manipulation
des attachements cylindriques sera dabord prsent. Les confrenciers indiqueront comment choisir lattachement adapt la situation clinique (hauteur,
forme). Les congressistes tabliront une connexion directe entre la prothse
amovible et limplant, puis pourront changer les pices de rtention laide des
instruments ncessaires.
Le quatrime atelier concernera galement les PACSI. Dans certaines situations
o la connexion directe nest pas ralise, une empreinte est faite avec un PEI, ou
avec la prothse dusage directement. La mthode pour raliser cette empreinte
sera explique de faon dtaille, et une dmonstration sera faite. Lempreinte
sera ensuite ralise par les participants.
A lissue de cette demi-journe, le participant aura une vision concrte des attachements de prcision. Il pourra envisager les indications les plus pertinentes
ainsi que les limites de leurs utilisations par lillustration de diffrentes situations
cliniques. Quelles soient dentaires ou implantaires, il aura pris conscience des
particularits de manipulation pour chaque grande famille dattachement. Les
diffrents ateliers lui permettront deffectuer des gestes courants, simples mais
importants, quil pourra reproduire au cabinet dentaire. Il aura galement les informations pour choisir la technique la plus adapte lorsque plusieurs solutions
existent. Le praticien repartira avec un support papier qui lui permettra de se
remmorer les points forts le temps par temps du TP.
1. Begin M, Fouilloux I. Les attachements en prothse. Editeur : Quintessence
international. 2011.
2. Donovan TE et al. Annual Review of selected dental literature: Report of
the Committee on Scientific Investigation of the American Academy of Restorative Dentistry. J Prosthet Dent 2013;110:161-210.
3. Fromentin O, Lassauzay C, Nader SA, Feine J, de Albuquerque RF, Jr. Wear
of matrix overdenture attachments after one to eight years of clinical use. J
Prosthet Dent 2012;107:191-8.
4. Schittly J, Schittly E. Prothse amovible partielle - Clinique et laboratoire.
Editeur :2e dition. Collection JPIO. Edition CdP. Rueil Malmaison. 2012.
5. O.Etienne, S. Baixe, P.Magniez, F.Trotzier, C.Taddei. Prothse amovible partielle et prothse fixe armature zircone. Association en prothse composite.
Les Cahiers de prothse n152. p61-70.
PROTHSE FIXE
A12
Claude Launois
Les facettes de cramique sont parfaitement connues depuis les annes 80.
Plus de 30 annes damlioration pour les matriaux, dans lvolution des prparations, dans les indications cliniques pour rpondre aux nouvelles demandes
et exigences esthtique des patients.
En 30 ans, cette technique est passe de la prparation dite pelliculaire nintressant que la face vestibulaire de la dent avec insertion perpendiculaire la
face vestibulaire correspondait bien la dnomination de facette, technique qui
est dveloppe dans ces Travaux Pratiques
Les tudes statistiques cliniques dmontrent que plus de 90% des facettes,
10 ans, remplissent leur fonction et rpondent aux critres de qualit. LAYTON,
dans une tude de 2007, rapporte un taux de survie 6 ans de 96% et de 73%
au bout de 15 ans.
259
PROTHSE FIXE
choisir la cramique la mieux adapte au cas clinique pour obtenir le rendu esthtique souhait. Choix difficile ncessitant la connaissance des qualits mcaniques, lumineuses entre la cramique feldspathique et la cramique renforce
au disilicate de lithium. Ces deux types de cramique tant les plus utilises ;
assembler la facette par collage avec obligation de matriser parfaitement les
traitements des surfaces dentaire et prothtique ainsi que les protocoles cliniques.
Les prparations peuvent concerner selon la classification de MAGNE
la face vestibulaire et ou le bord libre ( type1),
la face vestibulaire, le bord libre et les faces proximales (type 2)
toutes les faces dentaires ( type 3)
La notion de no prep nest pas concerne par la classification de MAGNE.
Elle peut tre la solution pour de nombreux cas cliniques tels que les dysplasies,
les microdonties, les dfauts de prminence des incisives centrales, les diastmes, les espaces noirs .
260
261
PROTHSE FIXE
B29
Stfan Koubi
262
La dentisterie contemporaine offre des opportunits incroyables pour nos patients toujours dsireux de restaurations plus naturelles et pour les praticiens soucieux damliorer continuellement la qualit des soins quils leur offrent. Cette volution, ou peut-tre
mme cette rvolution laquelle on assiste, nest possible quavec une synergie entre
trois sphres que sont :
un changement de pratique et de concept de traitement o le praticien met lorgane
dentaire et sa prservation au cur de ses proccupations, le tout facilit par la ralit
des matriaux modernes. La dentisterie a minima devient ainsi la norme ; on entre dans
lre de la biomimtique.
une collaboration troite grce une communication importante avec le prothsiste.
La connaissance des impratifs de chacun des acteurs est indispensable pour tirer la quintessence de ce travail dquipe menant bien le traitement.
le recours des matriaux modernes disposant dune aptitude au collage afin de rpondre aux impratifs biologiques (moins prparer les dents), esthtiques (des restaurations toujours plus naturelles), biomcaniques (des restaurations toujours plus fines
mais aussi plus rsistantes grce au collage)
Ces trois piliers de la russite mritent dtre dvelopps afin de comprendre comment
on peut dans la pratique quotidienne, satisfaire les exigences leves de nos patients.
Pour cela toute lquipe (praticien et prothsiste) doit tre sur la mme longueur
donde et suivre la mme philosophie.
Pendant longtemps les impratifs biologiques et esthtiques taient antagonistes. Avoir
de belles dents tait synonyme de dlabrement important. La prparation dentaire
tait guide par le cahier des charges des matriaux. Aujourdhui, le beau rime avec prparation a minima.
Ainsi le trouble de lusure dentaire a subi une rvolution importante dans sa prise en
charge en faisant appel aux restaurations partielles colles. Le cot biologique des traitements a t sensiblement rduit.
Le protocole clinique du traitement de lusure fait appel des outils prcdemment prouvs dans le domaine des facettes, savoir un projet esthtique, qui dans ce cas prcis est
galement fonctionnel (full mock-up) afin de valider la nouvelle occlusion au mme titre et
simultanment que la nouvelle esthtique. La dentisterie guide prend toute sa place ici
afin de rendre ces traitements accessibles, ralisables et reproductibles.
Les objectifs et les moyens deviennent ainsi compatibles voire similaires pour le cramiste comme pour le dentiste.
B39
263
PROTHSE FIXE
- Lndhe E, Karring T, Lang NP. Clinical periodontology and implant dentistry. Copenhague : Munksgaard,2003 : 1-45
264
Lapport de la CFAO dans le maintien de lenvironnement pri-implantaire en secteur molaire, de lextraction la rhabilitation
prothtique.
Gary Finelle
Les protocoles cliniques de la pose des implants et de leur mise en charge ont
considrablement volu depuis les premiers principes biologiques dostointgration dcrits par Brnemark dans les annes 80.
Ainsi depuis plusieurs dcennies, lamlioration des surfaces et des designs
implantaires ont permis de modifier nos protocoles vers des approches qui
consistent :
rduire linvasivit des procdures,
rduire le nombre dinterventions,
rduire les temps biologiques entre les sances dextraction, dimplantation et
de mise en fonction.
Ainsi, la mise en place dimplant immdiatement aprs extraction dans le secteur postrieur apparait comme une alternative intressante la pose dimplant
diffr (dautant plus quelle est valide scientifiquement (Atieh et Al. 2010)) tant
quelle est conduite dans le respect du cahier des charges des thrapeutiques
implantaires (respect des rgles de positionnement tridimensionnel, obtention
dune stabilit primaire, fermeture primaire).
Si de nombreux auteurs prconisent la mise en esthtique immdiate aprs la
pose dimplants dans le secteur antrieur, cette modalit de traitement est non
recommande dans le secteur postrieur car le rapport bnfice/risque est
dfavorable et le prjudice esthtique suite lavulsion dune molaire ne justifie
pas une mise en fonction imprative.
Alors que bien souvent les conditions anatomiques en secteur molaire permettent limplantation immdiate avec une stabilit adquate, il nen reste pas
moins que lobtention dune fermeture primaire du site chirurgical est le dfi majeur auquel nous sommes confronts lorsque nous pratiquons cette approche.
La solution communment propose contraint loprateur procder des
manuvres chirurgicales de traction des berges alvolaires qui augmentent
la morbidit du traitement et les suites post-opratoires (incisions priostes,
dplacement de la ligne muco-gingivale, sutures, membranes, perturbation de
larchitecture gingivale post extractionnelle).
Lapport de lempreinte optique et des technologies CFAO permet la conception numrique et la fabrication de dispositifs de cicatrisation (Sealing Socket
Abutment, SSA) personnaliss immdiatement aprs extraction/implantation
en secteur postrieur. Ce type de piliers de cicatrisation anatomiques a pour but
de sceller lalvole dextraction. Ainsi, le pilier permet de crer une barrire
mcanique hermtique entre le site implantaire et la cavit orale et de guider la
cicatrisation transmuqueuse des tissus mous pri-implantaires selon le concept
de la Dual zone dcrit par D. Tarnow.
La mise en place du pilier SSA offre des avantages aussi bien chirurgicaux
(procdure peu invasive, fermeture primaire, maintien du caillot alvolaire, diminution des suites opratoires) que prothtiques (mise en place dun profil
265
PROTHSE FIXE
267
C56
PROTHSE FIXE
C75
268
l des limites dindication des RPC. Une dent dpulpe destine recevoir une
couronne priphrique subit toutefois un dlabrement interne li au traitement
radiculaire et externe, li dune part au dlabrement initial ayant justifi le traitement radiculaire (carie, fracture) et dautre part la prparation destine amnager un espace suffisant pour les matriaux prothtiques. La ncessit dun
dancrage radiculaire peut alors tre discute si la dentine coronaire rsiduelle
noffre plus de surface utile suffisante pour retenir et stabiliser le moyen de
restauration. Son rle principal est dassurer un complment de rtention
pour un moignon coronaire destin soutenir la coiffe priphrique.
Cependant, il constitue un risque mcanique important pour la racine,
dabord lors de la procdure damnagement radiculaire, puis lors des
contraintes mcaniques transmises la racine pendant la fonction de la
dent. Le type de RCR retenu et sa technique de prparation doivent imprativement tre adapts en fonction des contraintes subies par la future restauration et de la singularit de lanatomie radiculaire destine la recevoir.
Le choix du type dancrage et de restaurations coronoradiculaires (foules
ou coules) devrait donc se faire selon le principe de prservation tissulaire
maximale qui favoriserait lemploi de systmes adhesifs.
Mais la prise en compte des proprits des diffrents matriaux disponibles,
de leur comportement biomcanique potentiel, des difficults de leur mise
en uvre et de la variabilit des contraintes cliniques possibles soulve l
encore de nombreuses questions et autant dincertitudes.
- Reeh ES, Messer HH, Douglas WH Reduction of a tooth stiffness as a
result of endodontic and restorative procedures. J Endodon 1989 nov ;
15(11) :512-6
- Dietschi D, Duc O, Krejci I, Sadan A. Biomechanical considerations for
the restoration of endodontically treated teeth: a systematic review of
the literature, Part II Quintessence internationale.2008 Feb;39(2):117-29
- Gutmann JL. The dentin-root complex: anatomic and biologic consideration
in restoring endodontically treated teeth. J Proshet Dent 1992 Apr ;67(4) :45867.Review
- Joshi S, Mukherjee A, Kheur M, Mehta A Mechanical performance of endodontically treated teeth. Finite Elem Anal Des. aot 2001;37(8):587 601
269
PROTHSE FIXE
270
C77
Erosion/ Infiltration :
Traitement ultraconservateur
des lsions blanches de lmail
Gil Tirlet
Lrosion infiltration est une technique trs contemporaine qui permet aujourdhui de rpondre simplement la demande des patients prsentant des
lsions blanches de lmail, et ce avec un cot tissulaire extrmement rduit.
Ces tches blanches, dont la prvalence avoisine les 25% de la population gnrale, sont dues une hypominralisation de lmail, le rendant opaque. Elles ne
sont donc pas lies la prsence de colorations. Cette hypominralisation peuttre la consquence de perturbations de lamlognse (Fluorose, MIH ou origine traumatique) ou alors, dune maladie carieuse dbutante ( white spot ou
leucome pr-carieux). Une des cls du succs du traitement de ces dyschromies
est de savoir reconnaitre ltiologie de la lsion, afin de mettre en place le bon
protocole clinique. En effet, la profondeur de la lsion sera diffrente selon lorigine de la pathologie et une erreur de diagnostic risquera daboutir un chec
du traitement. Dans les cas de fluorose, de maladie carieuse ou de lsion post
traumatique, la zone hypoplasie se situe le plus souvent dans le tiers externe de
lmail, alors que dans les cas de MIH (Molar Incisor Hypomineralization) elle se
situe dans le tiers interne, proximit de la Jonction Email-Dentine.
Microscopiquement, ces zones hypoplasies se traduisent par la prsence de
porosits au sein mme de la structure prismatique de lmail. Il existe une diffrence importante de lindice de rfraction des prismes de lmail sain par rapport celui des fluides retrouvs lintrieur de ces porosits, ceci empchant
la propagation de la lumire travers les diffrents tissus. La lumire est ainsi
renvoye et la tche parait opaque, alors quelle peut traverser lmail sain le
rendant translucide.
Initialement propose pour stopper le processus carieux dans le secteur postrieur, cette technique repose sur le masquage optique de la tache blanche. En
infiltrant lmail de la lsion par une rsine fluide (TEGDMA : Trithylne Glycol
Dimthacrylate) ayant un indice de rfraction proche de celui de lmail, les proprits optiques de la zone hypominralise se trouvent modifies, la lumire
traverse nouveau les tissus, et la tache semble disparaitre.
Avant de traiter ces dyschromies, il est toujours intressant de proposer un
claircissement externe. Celui-ci sera ralis en ambulatoire, laide de gouttires thermoformes, dans lequel le patient viendra appliquer du peroxyde
de carbamide 10%, de prfrence en port nocturne. Cet claircissement, en
augmentant la luminosit des dents, diminuera le contraste avec les taches
blanches, qui seront ainsi moins visibles. Cet claircissement peut par ailleurs
271
PROTHSE FIXE
272
tre suffisant pour satisfaire le patient dans les cas de taches lgres. Il peut
aussi tre utile pour dcolorer une dyschromie marron sur lequel le traitement
par infiltration rsineuse naura aucun effet. Aprs stabilisation du traitement
dclaircissement externe, un traitement de la dyschromie par rosion/infiltration pourra ensuite tre envisag.
Le principe du traitement des taches en lui-mme est le suivant: aprs mise en
place du champ opratoire, on viendra dminraliser lacide chlorhydrique afin
denlever les 40 premiers microns dmail hyperminralis, puis schage de la
surface lalcool et enfin infiltration de la lsion par la rsine fluide. Plusieurs
passages dacide chlorhydrique pourront tre ncessaires, la tache devant disparaitre lors du schage lalcool, avant de procder linfiltration proprement
dite. Si une tache marron persiste aprs claircissement, il sera ncessaire de
traiter la surface dentaire avec de lhypochlorite de sodium. Dans les cas de
taches profondes, il sera ncessaire datteindre mcaniquement la lsion laide
dun microsablage loxyde dalumine 50 microns ou dune fraise diamante
grains fins. On pourra ensuite infiltrer la tche en profondeur, puis venir combler
la surface par une fine paisseur de composite mail. Lintrt de cette technique par rapport une technique dabrasion pure tant de prserver le maximum dmail et notamment la couche profonde en contact avec la dentine. Le
rsultat esthtique nen sera que meilleur, et le cot tissulaire rduit.
Cette sance tlvise aura pour objectif principal de vous proposer la mise en
uvre clinique du traitement des lsions blanches de lmail, de la mise en place
du champ opratoire jusquaux finitions. Une aide au diagnostic de ces lsions
sera prsente, afin de prciser le protocole adapt la situation choisie. Tous
les aspects de la procdure clinique de cette thrapeutique seront illustrs. Place la racine du Gradient Thrapeutique, lrosion infiltration est une des ambassadrices de la dentisterie contemporaine.
1. Paris S, Meyer-Lueckel H. Masking of labial enamel white spot lesions by
resin infi ltration--a clinical report. Quintessence Int 2009 ; 40 : 713-718.
2. Tirlet G, Attal JP. Lrosion/infiltration : une nouvelle thrapeutique pour
masquer les taches blanches. Inf Dent 2011 ; 26 : 2-7.
3. Tirlet G, Fron Chabouis H, Attal JP. Infiltration, a new therapy for masking
enamel white spots : A 19-month follow up case series. The European Journal of Esthetic Dentistry, Vol 8 , n2, Summer 2013, 178 -188.
4. Denis M, Atlan A, Vennat E, Tirlet G, Attal JP. White defects on enamel : diagnosis and anatomopathology : two essential factors for proper treatment
(part 1). Int Orthod 2013, 11 (2) : 139-165.
5. Attal JP, Denis M, Atlan A, Vennat E, Tirlet G. Linfiltration en profondeur :
un nouveau concept pour le masquage des taches de lmail Partie 1. Inf
Dent 2013, 19 : 74-79.
6. Denis M, Atlan A, Vennat E, Tirlet G, Attal JP. Linfiltration en profondeur :
un nouveau concept pour le masquage des taches de lmail Partie 2. Inf
Dent 2/3. 2014, 19 : 1-6
C78
et
C80
273
Analyse initiale
Parmi les anomalies de forme, la prsence dune incisive latrale en grain de riz
(riziforme) se prte particulirement bien ce type de thrapeutique. En effet,
elle est souvent isole voire symtrique et peut tout fait tre traite de faon
unitaire. Dans ce contexte, la CFAO directe savre tre un outil particulirement
adapt.
Bien souvent, la prise en charge de ces situations cliniques est pluridisciplinaire.
Lors de lassociation avec un traitement dorthodontie, la communication des
PROTHSE FIXE
forme limage en deux dimensions en une image tridi-mensionnelle et y incruste le wax-up numrique. Cet outil permet daborder les lignes du sourire
avec une grande prcision. Il est trs facile dchanger alors ces informations avec les diffrents interve-nants (patient, correspondants).
- Ralisation dun mock-up :
Toutes ces tapes de simulation numrique (wax-up, articulateur virtuel et
Smile Design) peuvent tre finalises par llaboration dun mock-up usin par une machine-outil commande numrique. Pour cela, un logiciel de
Fabrication Assiste par Ordinateur (FAO) calcule lensemble des actions
mca-niques (trajectoires des outils, vitesses de rotation des fraises, mouvements du support de matriau, etc..) ncessaires llaboration de la restauration (3). Ces actions sont spcifiques au matriau s-lectionn et la
machine-outil utilise. Pour la ralisation dun mock-up numrique, il est
possible dutiliser des blocs de PMMA ou de composite usinable.
Le transfert de lunivers virtuel vers la bouche du patient permet une validation complte du projet sur le plan esthtique et fonctionnel. Dans le cas
de restaurations de plus grande tendue, une validation phontique doit galement tre ralise (sons S et F ). A ce stade, des dernires retouches
en bouche sont toujours possibles.
- Amnagement parodontal :
Lorsquune gingivoplastie doit tre ralise, le mock-up sert galement de gabarit dviction gingivale. Lutilisation dun laser permet de respecter avec prcision le contour cervical modlis.
- Ralisation dune empreinte optique du mock-up valid :
Avant de commencer la prparation de la dent en vue de la restauration dusage,
il est important denregistrer, par empreinte optique, le mock-up stabilis sur la
dent laide dune colle faible pouvoir adhsif (par exemple colle auto-adhsive
sans traitement de surface). Cette empreinte optique servira de rfrence pour
les tapes suivantes de CAO.
Les empreintes optiques de larcade antagoniste et de locclusion peuvent galement tre ralises ce stade du traitement.
275
PROTHSE FIXE
277
PROTHSE FIXE
278
dun gel dacide fluorhydrique pendant le temps indiqu par le fabriquant (1 minute par exemple, pour les cramiques feldspathiques renforces la leucite),
puis un rinage abondant est ralis. Le contrle de labsence de reste de gel
de mordanage est favoris par sa coloration rouge intense.
Nous schons la facette. Parfois, des agrgats issus de la raction de lacide fluorhydrique avec la cramique persistent sous forme de dpts blancs crayeux.
Dans ce cas, il faut rincer nouveau abondamment, ou appliquer un gel dacide
orthophosphorique, puis rincer nouveau (5).
Le silane est alors appliqu en fine couche. Le chauffage, entre 80 et 100C, en
plaant, par exemple, la facette prs du four cramique ouvert, favorise la polycondensation du silane sur la cramique phase vitreuse (6). Notons quil existe
aussi maintenant des dispositifs tout en un permettant de mordancer les
cramiques et dappliquer le silane en mme temps.
Au niveau des tissus dentaire, parce que nous sommes essentiellement en prsence dmail, notre choix se porte sur un systme adhsif amlo-dentinaire
avec pr-mordanage type MR2 ou MR3, associ une colle composite duale
ou un composite photo-polymrisable fluidifi par chauffage. Le champ opratoire (digue) est un prrequis fondamental pour la qualit et la prennit du
collage (7). Rappelons que lorsquon voque la notion dadhsion, cela suppose
non seulement une bonne valeur dadhrence (force), mais aussi une tanchit (absence dinfiltration) permettant un bon pronostic du joint coll. Le gel
dacide orthophosphorique de mordanage est appliqu sur lensemble de la
prparation pendant 30 secondes. En cas de prsence de zones dentinaires,
le temps de mordanage au niveau de celles-ci doit tre rduit 15 secondes.
On rince abondamment puis on sche la prparation (sans dshydrater en prsence de dentine). Lapplication de ladhsif se fait avec un geste de brossage.
Nous prendrons alors soin dliminer les excs dadhsif ainsi que de bien vaporer tous les solvants laide de la soufflette et de la canule daspiration avant
de photopolymriser.
Aujourdhui les adhsifs dits universels simplifient ltape de schage aprs
le mordanage (moins sensible au desschement pour la dentine). Notons
galement que pour notre situation clinique, si la dent ne prsente pas de lsion, nous resterons sur un support amlaire, bien plus propice une bonne
adhsion.
Lintrados de la facette est sch minutieusement et le composite de collage
est appliqu. La facette est mise en place et les excs majeurs de matriau
dassemblage sont limins. La photopolymrisation laide dune lampe approprie est alors effectue. Un gel de glycrine peut tre plac au niveau du
joint de collage pour viter la formation dune couche dinhibition la surface
du composite par contact avec lair ambiant. Les excs de matriau dassemblage sont alors limins laide dune curette de type mini CK6 ou dune lame
de bistouri n12. La surface glace de la facette facilite grandement llimination de ces excs.
- Etapes de finition :
Aprs dpose de la digue, les limites de la facette peuvent tre polies laide
de pointes montes en silicone de granulomtrie dcroissante. Les faces proximales sont polies laide de bandes abrasives mtalliques de fine granulomtrie.
Le brillantage final est obtenu avec une pte diamante applique la brossette
rotative. Nous pouvons alors retirer le cordonnet rtracteur sil a t ncessaire. Locclusion est contrle et ventuellement ajuste. La prservation dune
grande partie de la face palatine, simplifie beaucoup cette tape.
- Rsultat final :
Le rsultat esthtique nest rellement valuable quau moins 48 heures aprs,
ce qui permet aux dents de rcuprer leur tat dhydratation normal et, la gencive de retrouver sa position initiale. Le suivi de ces restaurations fait totalement
partie du succs de leur ralisation, mme si le plus souvent les contrles ne
confirment que la satisfaction du patient et, du praticien par la bonne intgration
dans le temps de ces restaurations adhsives en cramique.
Conclusion
La ralisation dune facette par CFAO directe est une alternative trs sduisante
la mthode conventionnelle. Elle permet au praticien de saffranchir des tapes
dlicates de temporisation et de communication des teintes avec le prothsiste.
Elle ncessite cependant une bonne connaissance de loutil numrique, des biomatriaux utiliss et des techniques de caractrisation par maquillage.
Ces deux sances complmentaires permettront aux confrres qui le souhaitent,
de pratiquer lensemble des tapes dcrites ci-dessus lors de travaux pratiques
le matin, puis de voir en direct, sa ralisation sur un patient, laprs-midi. Cette
journe confraternelle dchange leur permettra de retenir des cls applicables
ds le lendemain, au cabinet.
1. Magne P, Belser U. Restaurations adhsives en cramique sur dents antrieures. Approche biomimtique. Quintessence International, 2003.
2. Moussally C, Courday L, Attal J-P. Lempreinte optique. Alternatives n 33,
2007, 23-32, Quin-tessence International.
3. Tapie L, Lebon N, Attal J-P. La chane numrique en CFAO dentaire en prothse conjointe. Structuration de la chane de production. Ralits Cliniques
2015. Vol. 26, n 4 : pp. 263-273
4. Gurel G. Les facettes en cramique De la thorie la pratique. Paris :
Quintessence Inter-national, 2005.
5. Magne P, Cascione D. Influence of post-etching cleaning and connecting
porcelain on the mi-crotensile bond strength of composite resin to feldspathic porcelain. J Prosthet Dent. 2006 Nov ;96(5):354-61
6. Fron H, Tirlet G, Attal J-P. Les silanes: mieux les connatre pour mieux les
utiliser. Inf. Dent. 2009 ; 91(20), 2-7
7. Lasserre Jf, Leriche M. Les facettes de cramique colle. Un pas dcisif
dans la restauration du sourire de nos patients. Le fil dentaire n 23, Mai
2007, 46-50.
279
PROTHSE FIXE
D91
Remplacer et prserver
Daniel Dot
Sabstenir et rflchir
Jean-Daniel Orthlieb
280
E132
PROTHSE FIXE
282
work for many practitioners around the world. By being as conservative as possible, neither the tooth nor the restoration is weakened, and subsequently, the
tooth-restoration complex may last longer. Dentists dont need their patients
restorations to last forever, but they do want their patients teeth to last forever.
Bonding, especially to enamel, will make fragile restorations strong and reliable
even in extreme situations.
There are three basic preparation designs for veneers, specifically related to the
incisal reduction: the butt joint preparation, the no-incisal-reduction preparation,
and the palatal overlap/chamfer. Butt-joint is the most extended. It is not technically demanding, provides space for the technician to produce adequate incisal
effects, allows easy laminate positioning during cementation, and produces the
most resistant tooth-restoration complex.
Based on the average enamel thickness and given the fact that preparations
should be limited to enamel, if possible, the authors suggest a maximum enamel
reduction of 0.3 mm at the gingival level to 2 mm of incisal reduction to keep restorations within the boundaries of the remaining enamel and an adequate percentage of enamel surface in the preparation.
This may be complicated, as enamel thickness diminishes with age. In the adult
patient, enamel can be as thin as 0.17 mm in the apical third, averaging 0.31 mm
in thickness. In the midfacial third, the enamel is 0.75 mm thick on average. Therefore, dentin exposure in the adult patient is very common, especially in the apical
third. Keeping a thin enamel rim is key in such cases. No preparation (prep-less)
is another option.
Most times the enamel reduction is not based on the actual thickness of the restoration but on the needs for veneer fitting, future position, and final color. Veneers
are typically based on the additive contouring concept, in which reduction is
thinner than the restoration that will be bonded, since the goal is to restore the
tooth structure lost over the years. If the tooth is labially positioned, however, the
reduction will need to be larger than the thickness of the restoration.
The restoration thickness is key for shade matching. If the stump is the same
shade as the surrounding dentition, then the restoration only needs to transmit that color through it. A very translucent restoration (contact lens), not more
than 0.5 mm in thickness, must be fabricated. If the restoration cannot be too
translucent due to an unfavorable stump shade, or there is lack of sufficient tooth structure (coronally, interproximally, or labially), a self-colored restoration
should be fabricated. This restoration needs more thickness for correct ceramic
layering.
Based on these ideas the lecture will show different situations to apply certain
concepts to minimize tooth preparation when needed and maximize longevity and
improve esthetic results of partial bonded restorations.
283
PROTHSE FIXE
VIE PROFESSIONNELLE
A6
Le chirurgien-dentiste, un entrepreneur
au service de ses patients
284
285
VIE PROFESSIONNELLE
Marketing RH), en management (exercice du pouvoir), en organisation (dlgation des tches de travail) et en communication (gestion de la relation patient &
assistante) afin que leur politique de sant et de gestion soit limage de lexcellence de leurs services gnraux (administratifs, cliniques, o la valeur ajoute
et reprsente par les performances techniques et comportementales dun personnel comptent et ddi est aussi prpondrante.
Il est donc galement ncessaire et stratgique de doter les praticiens de comptences techniques et humaines en recrutement (mener une campagne de
Marketing RH), en management (exercice du pouvoir), en organisation (dlgation des tches de travail) et en communication (gestion de la relation patient
& assistante) afin que leur politique de sant et de gestion soit limage de lexcellence de leurs services gnraux (administratifs, cliniques, logistiques et relationnels).
- Comment le patient choisit son dentiste : raison et sentiments , Le Fil
Dentaire n 107, septembre 2015, par Rodolphe Cochet
B22
tions de lappareil manducateur sont de deux ordres : les modalits actives et les
modalits passives.
Comme dans tout problme darticulation, les modalits passives telles que les
dispositifs occlusaux, lorthodontie, la physiothrapie, et la pharmacologie auront bien entendu leur place, mais dans le cas du stress comme facteur tiologique majeur, plusieurs tudes rcentes (1; 2) mettent en lumire limportance
de la participation active du patient : ducation du patient, techniques de biofeedback et surtout apport de la thrapie comportementale. Et comme bien
souvent, cest au travers de lassociation de ces divers moyens de traitements,
impliquant plusieurs thrapeutes que les meilleurs rsultats auront des chances
dtre obtenus.
Et dans les cas o le stress ne serait pas le facteur tiologique principal (grosse
perturbation occlusale, troubles orthodontiques majeurs), mais plutt un effet
induit par la douleur lie aux troubles des articulations (angoisse du patient qui
erre bien souvent la recherche dun diagnostic et dune explication ses souffrances), le lien troit qui le lie la douleur amplement dtaill par Freud (3) nous
incitera fortement le prendre en charge afin daugmenter significativement la
probabilit de russite de nos traitements.
1. Psychotherapeutische Schmerztherapie bei Patienten mit CMD (Psychological treatment of painful TMD) : Kieseritsky K. ZWR ISSN 1439-9148
2009 vol 118 n1 pp564-575
2. Chronic Myofacial Pain. Reduced pain trough psycho education and physiotherapy : Jochum H., Baumgartner-Grber A., Brand S., Zeilhafer H.F.,
Keel P. and Leiggener C.S. Schmerz 2015 july 29 (3)285-92
3. Freud : inhibition, symptmes et angoisses PUF uvre Complte 1992.
287
VIE PROFESSIONNELLE
STRESS ne doit donc tre ni sous-estime, ni sur-estime, mais se comprendre comme un facteur tiologique parmi dautres susceptible de participer la rupture de cette lhomostasie (1).
La classification actuelle des DTM propose dvaluer chaque patient sous 3 axes :
- Axe I : la dimension somatique locale : locclusion, les A.T.M, les muscles
- Axe II : la dimension psycho-sociale : valuation psycho-motionnelle, stress,
dtresse, anxit, dpression, impact sur la qualit de vie
- Axe III : la dimension biologique et systmique gnrale, influenant lappareil
manducateur
Cette dmarche diagnostique doit tre la plus standardise possible. Concernant laxe II, elle ncessite lutilisation de protocoles, fiches cliniques, questionnaires permettant dvaluer : la dtresse psychologique (PHQ 4), la dpression
(PHQ 9), lanxit gnralise (GAD 7), les symptmes physiques (PHQ 15), lintensit douloureuse et les incapacits lies la douleur (GCPS), la localisation
des douleurs (Pain Drawing), les limitations fonctionnelles de la mchoire (JLFS8), la frquence des parafonctions orales (OBC) (2).
288
B46
Laurent Lesavre
Confrence agite pour 80 personnes sur 2 heures + sance de questions rponses
Objectif de la sance : dvelopper ses capacits dcoute et daction en situation de stress
Comment ? Le thtre par son approche ludique est un moyen qui permet de
dvelopper rapidement des comportements nouveaux
Il sagit dexpliquer comment le travail corporel du comdien, via la respiration et
lcoute corporelle, lui permet didentifier et dexploiter ses motions. Ainsi, en
transfrant ces techniques vers toute personne en situation de stress ou devant
faire face au stress dautrui, nous lui permettrons de dvelopper une plus grande
aptitude recevoir et exploiter les motions gnres.
La confrence sappuiera sur des exercices pratiques et dmonstratifs dans lesquels seront impliqus les participants, do le terme de confrence agite.
Travail sur la respiration, comment je respire et comment respire lautre. Quelle
consquence sur ma voix et son impact sur autrui.
Travail sur les motions, travers le regard et la voix, les exercices permettront
dexprimer ses motions et de comprendre les motions de lautre.
En fin de confrence, un mini guide dexercices rapides pratiquer chez soi, au
quotidien. Notamment pour se sentir mieux face aux patients en souffrances ou
dans tout autre tat motionnel incontrl.
Le thtre ntant quun moyen, il ny a pas de jugement sur ce qui est produit, il
sadresse tous quelles que soient leurs apprhensions face un public.
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VIE PROFESSIONNELLE
D84
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VIE PROFESSIONNELLE
E134
Hlne Denost
Crer et partir de zro, reprendre et sappuyer sur une exprience passe, sassocier
et bnficier de lexprience des associs ? Mutualiser les risques ou partir seul ?
Avec ou sans personnel ? Comment tre sr de la viabilit du projet ? Le choix nest
jamais anodin et souvent complexe. Les priodes de remplacement et/ou de collaboration ont faonn limage du cabinet idal, mais ne prparent pas au rle de manager
dquipe, ni la fonction de chef dentreprise ncessaire lquilibre financier dun
cabinet dentaire. Lvolution du cursus initial permet daborder la thmatique de linsertion professionnelle en 6me anne. Les thmes abords restent toutefois distance
des proccupations majeures des tudiants qui se trouvent confronts un vocabulaire, des notions juridiques et comptables qui ne sancrent pas dans leur ralit, et les
confrontent un statut de chef dentreprise rarement voqus au cours des tudes.
Ces problmatiques sont alors reportes un avenir dcouvrir, et donc peu explores. Peu dtudiants envisagent une installation ds lobtention de leur diplme, et
quand ils se projettent dans le futur, la vision de linstallation est en priorit aborde en
regard dun projet personnel li un lieu gographique qui regroupe tous les lments
dune qualit de vie personnelle.
Cet lment conditionne dans un premier temps leur projet professionnel. Lenjeu devient alors de valider ce choix intuitif. Comment oprer ? Face des notions juridiques
et comptables nouvelles, un langage inconnu, vers qui se tourner pour avoir un avis
dexpert ?
Crer, sassocier ou reprendre sont autant de possibilits, et aucune ne peut tre retenue comme tant la plus adapte sans une analyse approfondie de tous les lments du
projet Chaque projet est unique et il nexiste pas de solution prdfinie. Savoir sentourer
est la cl dune rflexion russie. Notaire, expert-comptable, banquier, ordre professionnel, avocats, fournisseurs de matriel sont autant de partenaires potentiels, encore fautil dterminer les bonnes questions poser pour avoir les bonnes rponses.
Le choix gographique dinstallation est-il pertinent au regard du potentiel dactivit ?
Le type de patientle permet-il denvisager une volution dans mon activit ? Les
locaux sont-ils adapts ? Des travaux sont-ils envisags pour mettre aux normes ?
Seront-ils autoriss par le propritaire ou la coproprit? Des aides linstallation
existent, existe-t-il des contraintes pour en bnficier ? Quels sont les lments essentiels du plan de financement bancaire ? Face au casse-tte des cotisations sociales comment grer un budget prvisionnel et stabiliser sa trsorerie? Comment
scuriser son exercice en cas daccident ?
Il apparat quau-del des critres personnels, de nombreux critres professionnels vont
guider lorientation du projet dinstallation, et souvent modifier, vire contrarier le projet
initial envisag. Prendre le temps de la rflexion est primordial. Valider son lieu gographique, son mode dexercice ne relve plus dun choix intuitif et affectif. Comprendre,
connatre les enjeux juridiques, comptables et fiscaux dune installation sont des prs
requis indispensables.
Une rflexion aboutie passe par des tapes cls. Tout dabord valider son choix gographique au regard des donnes dmographiques professionnelles (C@rtoSant sur le
site de lARS).
Puis construire un plan de financement qui envisage un prvisionnel au minimum sur trois
ans, avec par exemple une premire analyse raliste au regard des caractristiques du
projet, une deuxime plus pessimiste au regard dun dmarrage dactivit plus faible, une
troisime plus optimiste qui irait au-del des hypothses donnes par la premire tape.
Cette phase budgtaire est une tape dcisionnelle majeure qui permet de sapproprier
un projet dans toutes ses dimensions car il prcise le statut juridique dexercice, il liste
toutes les charges prvisionnelles envisages et leur progression dans le temps, il dfinit
la scurisation du projet en cas daccident, et confirme lquilibre financier du cabinet
court terme et moyen terme. Aucun lment cl du projet ne doit pas tre lud, les
partenaires institutionnels sont des regards techniques majeurs, et un refus de financement, ou une rserve juridique doivent tre regardes comme une alerte et non comme
une contrainte, voire un chec.
Connatre sans ignorer, comprendre pour tre bien accompagn et bien choisir son installation, telles sont les cls dune installation russie.
293
- Guide dinstallation des professions librales. Edition 2016 (guide labor avec
la collaboration de lAGAPS, Association de Gestion Agre des Professions de
Sant)
- Les dossiers de lADF : Guide dinstallation des cabinets dentaires - Aspects rglementaires et Conseils. Auteurs : Philippe Rocher, Guy Cerf, Thierry Draussin,
Sylvie Germany, Andr Lanet, Robert RegardDossier dirig par Samuel Kleinfinger
et Michel GoldbergPremire publication 2006 - mise jour 2007
- Dossier prvoyance : Sinformer- anticiper- prvoir Mise jour octobre 2015
VIE PROFESSIONNELLE
PROGRAMME ASSISTANT(E)S
DENTAIRES
C57
Lucien Brisset
294
295
C67
Jean-Paul Louvet
Matriser son agenda : Phantasme ou objectif ralisable ?
Selon la rgion, la notorit, la spcialit de lexercice,, lagenda est bien souvent une source de stress : Pas assez ou trop rempli
Comment grer une urgence ? Comment matriser les dlais pour lavance dun
plan de traitement ? Comment disposer de suffisamment de souplesse pour assurer la satisfaction de chacun : praticien, assistante, patient ?
Lagenda est un outil trs prcieux
Ici, nous proposons de mettre en perspective les actions que peut (devrait ?)
296
mener une assistante au quotidien. Lobjectif est de pouvoir matriser son rythme
de travail, travailler dans de bonnes conditions : Assurer la satisfaction du praticien, de lassistante et du Patient !
En premier lieu, le praticien doit prendre le temps de dfinir son exercice idal :
La journe idale ? La semaine idale ?...
La premire action mener est une rflexion globale sur le temps de travail, et sa
rpartition tout au long de la semaine, sans se limiter (Oser loriginalit !).
Problmatique : Comment rpondre aux attentes de chacun ?
Ds linstant que le praticien a clarifi ses attentes : LAssistante devient lactrice
principale pour tendre vers les objectifs dfinis.
Un atout majeur : Lassistante est responsable de lagenda !
Assistantes : Quelles sont vos interrogations ? Vos craintes ?
Le meilleur conseil : ANTICIPEZ !
Sollicitez votre praticien pour dfinir les meilleurs moments pour recevoir une
urgence Mieux encore, proposez les crneaux que vous jugez le plus opportun
pour recevoir une urgence (Rappel : Lurgence se gre au jour le jour !)
Appropriez-vous le droulement de chaque journe !
Rappel : Vous tes responsable de lagenda
Nous proposons la premire possibilit au patient (en fonction des rgles du cabinet !)
Ce nest pas le patient qui dcide : nous lui proposons la meilleure possibilit (En
fonction des rgles du cabinet !!!), au pire, nous lui proposons de le rappeler si nous
avons un changement dans le planning (et certainement pas un dsistement !) :
Aujourdhui, la meilleure possibilit est le , comptez sur moi, si jai un changement dans notre planning, je vous appellerai en priorit..
Le logiciel (LOGOS, JULIE, VISIODENT) doit vous permettre de grer une liste
dattente, avec les indicateurs incontournables (Date du RDV, dure du RDV et
disponibilits).
Ds linstant que lassistante a mesur limportance de sa conviction , nous
observons de relles avances. Toutefois il y a toujours des patients qui peuvent
rater leur RDV
L aussi, une action cible permet dobserver des changements chez les patients !
Un appel systmatique permet de montrer au patient quil est attendu, et nous
donne alors la possibilit de le sensibiliser limportance du respect de chaque
RDV puis dans un deuxime temps de lduquer : Pour raliser le traitement
dans les meilleures conditions il est trs important de respecter chaque RDV, si
le docteur considre que lon ne peut pas faire un traitement satisfaisant,
nous prfrons tout stopper
En rsum, la matrise de lagenda repose sur votre conviction (Praticien & Assistantes !) : dcidez-le, sachez-le communiquer et vous lobtiendrez !
C76
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298
Si nous devions classer lensemble de linstrumentation indispensable au cabinet dentaire il est sr que le fauteuil en serait la pice maitresse. Sil est indispensable aux soins, il nen reste pas moins incontournable y compris pour la
simple consultation.
Qui ne sest jamais retrouv dans la situation o au moment le moins opportun
il tombe en panne.
Soffre alors nous, deux solutions : la premire serait de reporter les rendez-vous de lensemble des patients convoqus. Et vous connaissez bien, pour
lavoir dj ralis, toutes les contraintes que cela implique. Il faudra joindre tous
les patients, les rappeler, certains seront conciliants, dautres, peut-tre moins.
Il faudra bien sr voir en priorit les patients qui ncessitent des soins urgents.
Peut-tre mme au dtriment du temps accord des patients ncessitant des
soins moins capitaux. Il faudra ngocier, srement composer. Bref il est sr que
ce ne sera pas une partie de plaisir. Dautant que, le praticien qui vient de perdre
sa demi-journe, risque de vous transmettre toute son agressivit la moindre
occasion.
Lautre solution : en trouver une. Daucuns diront que ce nest pas notre rle, que
lassistante nest pas une technicienne de maintenance ; et cela est vrai. Pour
autant, si changer un fusible me permet, en cinq minutes, de faire en sorte que
la demi-journe qui suit ne soit pas un cauchemar pour tous, alors jassume. Je
veux bien, pour cinq minutes, me prter au rle de technicienne.
La connaissance de son fauteuil, de lorigine de ses principales faiblesses, peut
nous permettre, sans trop defforts, de sauver la journe de travail et la bonne
humeur de tous, surtout la ntre.
Bien sr que cela passera par lapprentissage de quelques notions pour permettre un change efficace avec le technicien (le vrai).Pour autant sur ce point,
rien nest exig. Tout ce que vous apporterez sera un plus. Le fauteuil ainsi ranim participera indniablement faire de vous le maillon fort du cabinet.
299
D92
300
Difficile de manger sereinement quand les rendez-vous avec les patients senchainent ! Difficile de se restaurer, quand distraite par la gestion de lagenda,
la mise en place du cabinet, lassistante dentaire ne trouve pas le temps de
sasseoir table!
Cette habitude de survoler la pause du djeuner offre quelques minutes de travail supplmentaire. Mais au final, la consquence du trop se rpercute ngativement sur la sant, le bien-tre et la sant de lassistante dentaire.
Repas vols
Le djeuner devient une excuse idale pour y glisser les solutions gourmandes
et rassurantes. Parts de pizzas, paquets de chips, chocolat, une multitude de
grignotages pour supporter le manque dnergie, mais ce temps ne dure quun
instant ! La faim revient vite. Ces petites choses vite avales, peu rassasiantes,
ont toutes les chances de provoquer, par ricochet, fringales incessantes et culpabilit de manger mal .
Lalimentation nomade, avec sandwich, casse-crote, gamelle est-elle vraiment bonne pour la sant ? Quelle que soit loption choisie, manger sur le pouce
ne devrait pas signifier manger mal. Par dfinition, un repas doit nous aider
aller jusquau repas suivant sans avoir faim.
Repas pauss
Les principes de lalimentation quilibre sont gnralement connus. La difficult est de les mettre en application avec les impratifs du cabinet. Contraintes
professionnelles, timing limit, fatigue, manque dentrain,... difficile dallier cuisine gastronomique, plats exceptionnels et pause djeuner ! Pas de panique ! Il
nest pas trop tard pour trouver des solutions pratiques.
Alors, comment bien manger et sans se ruiner ? Il ne sagit pas de couler dans le
bton un catalogue daliments permis et interdits. Il suffit de quelques recettes, des
indispensables aliments avoir au quotidien, et dun peu de savoir-faire pour se prparer de vrais repas revigorants. Quel plaisir de se mettre table sans subir le
stress de ne jamais savoir lavance le contenu de lassiette !
Nous nous pencherons sur le temps du djeuner, de la prparation des aliments, du
dcryptage de loption sandwich au tupperware, du menu salade compose au plat
cuisin lavance, de la multiplication des collations et des grignotages, de la lecture
des tiquetages nutritionnels, de la perception de la faim et de la gourmandise.
Ces diffrentes solutions, abordables et concrtes, permettent de ne pas renoncer une alimentation sant, mme avec un chrono en main.
D101
Caroline Compagnon
Mme sil est reconnu que les pathologies carieuses et parodontales sont multifactorielles, le rle dclenchant du biofilm bactrien dans la cavit buccale est
incontestable (Loe et coll, 1965).
Les bactries sorganisent en une structure complexe que lon appelle le biofilm.
Elles deviennent alors plus rsistantes aux antibiotiques, aux antiseptiques mais
aussi au systme de dfense de lorganisme. La thrapeutique doit donc inclure
la destruction de ce biofilm et un contrle de plaque parfaitement adapt fait
partie intgrante du traitement des parodontites et permet de prvenir ou de
limiter la rcidive des maladies carieuses et parodontales.
Lassistante dentaire, coquipire privilgie du chirurgien-dentiste aux multiples facettes, peut alors intervenir auprs du patient dans lexplication de sa
pathologie, lui rvler son rle capital dans le contrle de plaque, lui faire la dmonstration des techniques dhygine adaptes son ge, au stade dvolution
de sa maladie et un ventuel handicap.
Un patient atteint de maladie parodontale est sens atteindre un indice de
plaque infrieur ou gal 20% en fin de traitement initial pour envisager la suite
du traitement dans de bonnes conditions.
Lefficacit du contrle de plaque repose sur ladquation entre le matriel de
brossage et le patient, son habilet manuelle et la frquence et la dure dutilisation. Le brossage doit tre de comprhension et dexcution facile. Il doit dsorganiser le biofilm bactrien sur toutes les surfaces des dents en insistant particulirement dans le sillon gingivo-dentaire et dans les espaces interdentaires.
Nous passerons en revue les diffrentes techniques de brossage manuel et lec-
301
trique pour tenter de mettre jour la mthode idale (revue systmatique Cochrane ;
Robinson et coll., 2005)
Chez lenfant, la technique conseille voluera en fonction de lge.
Chez la personne ge, les dgradations physiques et mentales ont des consquences directes sur lefficacit du contrle de plaque et la compliance du patient. Quel brossage leur proposer ?
Chez le patient prsentant un handicap moteur ou psychique, il sera galement
indispensable de sadapter.
Le brossage seul quelle que soit la technique manuelle ou lectrique, nlimine pas la
plaque bactrienne interdentaire do la dmonstration au cabinet de lutilisation du fil
dentaire ou des brossettes interdentaires.
Lutilisation dun dentifrice permet damliorer laction mcanique du brossage.
Presque tous les dentifrices contiennent du fluor qui a une action cible contre les caries.
Lajout dun principe actif comme la Chlorhexidine, le Triclosan et le Fluorure
dtain amliore modestement mais significativement le contrle de plaque.
Le travail du chirurgien-dentiste na dintrt que sil constate une amlioration
dans la cavit buccale de la majorit de ses patients, sinon quel dcouragement.
De nombreux pays europens limitrophes la France ont donn lopportunit
aux hyginistes dentaires de les pauler dans lobjectif daider le patient maintenir sa sant bucco-dentaire. Or Il a t dmontr que dans un contexte de travail sans hyginiste dentaire, le contrle de plaque qui doit tre en adquation
avec la stabilisation des pathologies parodontales reste insuffisant.
Nous esprons lvolution du mtier de lassistante dentaire.
302
- Loe H., Theilade E., Jensen SB. Experimental gingivitis in man. J Periodontol,
1965, 36 :177-187.
- Robinson P., Deacon S.A., Deery C., Heanue M., Walmsley A.D., Worhington H.V., Glenny A.M., Shaw BC. Manual versus powered toothbrushing
for oral health. Cochrane Database of systematic reviews Issue 2. Art N
CD002281.2005.Cat 1
D115
303
304
En conclusion
Le succs des relations passe par la russite de la communication. Grce la
PCM, la communication est aise car les diffrences deviennent des atouts.
Lapplication des outils de la PCM quilibre les contraires . Imaginons le binme type promoteur/type empathique. Alors que le premier fonce, fait du bruit
et a besoin davancer ; le second recherche une relation chaleureuse base sur
le confort et lambiance. Par leurs diffrences, ces deux types de personnalit se
compltent et enrichissent la relation. En comprenant leurs atouts complmentaires et en communiquant sur le mode de lautre, les situations difficiles laissent
la place des relations constructives.
1. Analyse transactionnelle : thorie de la personnalit et de la communication
labore dans les annes 50 par ric Berne, psychiatre amricain.
- BERNE ric, Analyse transactionnelle et psychothrapie, Petite bibliothque
Payot, 2001
- COLLIGNON Grard, Comment leur dire La Process Communication,
InterEditions, 2010
- LEFEUVRE Jrme, Dcouvrir la Process Communication, 2me dition,
InterEditions, 2012
- LEFEUVRE Jrme, Les 5 rgles dOr pour bien communiquer, Hachette Pratique,
2012
305
D116
Batrice Aldeguer
Une organisation rigoureuse est ncessaire pour que la chirurgie programme
aboutisse avec succs, avec le moins de paramtres variables non maitrisables
grer lors du temps opratoire. Certaines tapes incontournables seront planifier, anticiper et matriser :
Le dossier implantaire
le consentement clair : incontournable (loi Kouchner et code de sant publique)
le questionnaire mdical jour et sign.
le devis prothtique sign, avec indication des montants de prise en charge par
la CPAM
ordonnance pr opratoire
les consignes post opratoires et les suites opratoires possibles, remettre
par crit au patient.
la fiche de rservation des implants, matriaux et matriel spcifiques selon
lintervention (Gestion interne du cabinet)
fiche de traabilit vierge
La prparation des instruments en fonction de lacte opratoire
effectuer
contenu minima de la boite de chirurgie : les instruments sont lister selon
les habitudes du praticien. A ranger dans une cassette strilisable, pour une ergonomie de prparation de lintervention.
instrumentation spcifique lintervention : vis dostosynthse, trousse paro,
ostotomes et maillet, instruments pour sinus lift.
traabilit instrumentale : sous la forme dtiquettes coller sur la fiche de
traabilit ou bien sous forme informatique (codes-barres, Systme Stericode)
incorporer au logiciel de gestion patient (Julie, Logos, visiodent...)
306
La prparation du bloc
comment shabiller : charlotte, masque, sur chaussures.
la table dinstrumentation : amnagement de la table avec un champ. Poser et
organiser les instruments dessus avec des gants striles.
les aspirations : gainer avec des gaines striles, toujours avec des gants
striles.
le moteur et son srum physiologique. Monter le contre angle dessus, toujours
avec des gants striles.
erreurs ne pas commettre : toucher des surfaces ou objets non striles avec
ses gants striles, ou se toucher soi-mme.
trucs et astuces : pour enfiler les gants, pour mettre le contre angle sur le moteur, pour charger une carpule non strilisable dans un corps de seringue strile.
La prparation du patient
prmdication : antibiothrapie et cortisone obligatoire dure variable selon
le type dintervention. Sdation par psycholptique (Atarax). Antalgiques.
habillage du patient : lunettes, charlotte, blouses striles : pour prserver le site
opratoire dune contamination par les vtements du patient.
Installation du patient au fauteuil
Le temps opratoire et rles de lassistante (RA)
incision la lame de bistouri. RA : suivre le trait dincision pour aspirer le saignement et rendre le visuel du trac dincision net.
dcollement rclination des lambeaux, avec les dcolleurs. RA : permettre au
praticien davoir un visuel sur le site opratoire clair, en maitrisant les saignements et en cartant les tissus mous gingivaux.
forage osseux : permettre au praticien de contrler son forage, laider conserver un axe dimplantation correct dans les 3 sens spatiaux en prenant en charge
une orientation par exemple.
pose de limplant: carter les tissus mous pour un contrle de laxe et de lenfouissement de limplant.
Suture : aider la pntration ou sortie de laiguille, rassembler les tissus mous
pour une suture sans tension, contrle du saignement par tamponnement.
prise en charge du patient en post op : le rassurer sur les temps opratoires
effectus et leur succs, laider se dshabiller, grer son angoisse post op.
Le temps post opratoire
dbarrasser le cabinet : en prenant soin de sparer ce qui est coupant, piquant
de faon limiter tout risque daccident dexposition au sang. Rassembler dans
un champ ce qui doit tre jet dans une poubelle jaune contamine. Rassembler les instruments dans leurs boites respectives (boite chir, boite de forage..).
Avoir un transport des instruments souills du bloc la salle de strilisation sans
risque de chute dinstrument, pour viter une contamination hors bloc.
La traabilit du dispositif implantaire
des implants dans le dossier, et remettre le passeport implantaire au patient.
Aprs ostointgration, la prise dempreinte pour la ralisation prothtique
Le matriel ncessaire pour une empreinte unitaire : transfert dempreinte variable selon la technique, un analogue de limplant pos, matriau empreinte,
porte empreinte ouvert ou du commerce.
dfinitions pick up et pop-up et diffrences : Systme pick up : le transfert part
dans lempreinte et ncessite des porte empreintes ouverts. Systme pop-up :
les transferts restent en bouche la dsinsertion du porte empreinte et sont
repositionns dans un deuxime temps
- ONCD, Charte ordinale, Le consentement clair, Elments ncessaires et
suffisants, Juin 2014
- G. Drouhet, P. Missika, F. Arnaud, Lassistante en implantologie chirurgicale
et prothtique, JPIO, ed CDP
307
Camilleri Josette 41
Campana Fabrice 98
Campan Philippe 103
Campard Guillaume 178
Caroline Franois-Fiquet 11
Carra Marie-Clotilde 230
Catherine Jean-Hugues 76
Catros Sylvain 71, 139
Cattano Paul 255
Catteau Cline 154
Catteau Cline 15
Cazier Stphane 273
Crino Didier 236
Chron Romain 43
Claisse-Crinquette Anne 47
Clment Marie 123
Cochet Jean-Yves 61, 217
Cochet Rodolphe 285
Compagnon Caroline 301
Corne Pascale 268
Couderc Guillaume 45, 60
Coumoul Xavier 117
Courson Frdric 149
Cousson Pierre-Yves 83
Cresseaux Paul 170
Crevel Mathieu 198
Czernichow Sbastien 204
308
D
Decerle Nicolas 114
Decup Franck 118, 127
De Jaegher Philippe 48
De la Dure-Molla Muriel 10
Delbos Yves 155
E
Escudero-Papot Nathalie 158
Esnault Olivier 170
Estrade Dominique 201
Etienne Olivier 269
Ettedgui Emmanuelle 196
F
Filippi Raphal 171
Fleiter Bernard 102
Flouriot Anne-Charlotte 39
Fouilloux Isabelle 250, 253
Fouque Caroline 191
G
Gardon Nicolas 37
Garrec Pascal 174
Gary Finelle 265
Gatignol Jean-Philippe 29
Gaudin Alexis 29
Georges Khoury 91
Goubron Cyril 181
Grandjean Hlne 87
Grgoire Genevive 14
Gurrea Jon 281
Guyot Laurent 106
309
H
Ham Frdric 290
Hamel Olivier 15
Hauret Laurent 106
Hennequin Antonin 287
Hervet Guillaume 285
Hodez Claude 69
Houari Sophi 16
He Olivier 78
Hugues Thomas 238
J
Jacobs Reinhilde 71
Jager Stphanie 138
Jamet Frdric 291
K
Kaehr Sigrid 193
Keller Jean-Franois 196
Kerner Stphane 163
Kerouredan Olivia 20
Khayat Bertrand 40
Khayat Philippe 40
Koubi Stfan 262
Kvist Thomas 57
L
310
Laalou Youns 67
Laborier Claude 235
Lallam Corinne 189
Lassauzay Claire 83
Launois Claude 259
Laupie Julien 222
Laurencin Sara 30
Laval Isabelle 302
Lecloux Geoffrey 267
Lecocq Guillaume 167
Legens Michel 227
Lepeule Raphal 211
Lequart Christophe 222
Lesavre Laurent 289
Lesclous Philippe 96
Lethuillier Josselin 180
Limbour Patrick 89
Lopez-Cazaux Serena 133
Louis-Olszewski Dorothe 113
Louvet Jean-Paul 295
M
Machat Franois 238
Machtou Pierre 219
Major Maryse 213
Mangione Francesca 69
Manire Marie-Ccile 8
Manna Chawket 100
Manton David 151
Margossian Patrice 65
Marotte Hubert 35
Marquillier Thomas 18
Mattout Paul 179
Maurin Jean-Christophe 129
Mc Mahon Tara 46
Mertens Brenda 194
Meuric Vincent 21
Micheau Charles 182
Milpied Brigitte 95
Mombelli Andrea 209
Monnet Corti Virginie 181
Monsarrat Paul 30
Morais Dany 92
Moussally Christian 273
Muller Bolla Michle 148
Mller Frauke 79
Munoz Dominique 298
Munoz-Sanchez Marie-Laure 84
N
Nancy Javotte 140
Nassif Ali 25
Naulin-Ifi Chantal 162
Needleman Ian 203
Nisand David 191
O
Orlanducci Marie Hlne 83
Orthlieb Jean-Daniel 280
Patel Shanon 58
Pertot Wilhelm-Joseph 52
Pia Jean-Philippe 157
Pignoly Christian 134
Pignoly Marion 195
Pompignoli Michel 254
Pons Marc 143
Popelut Antoine 266
Poulain Dominique 300
Pourrat Frank 167
Pradelle-Plasse Nelly 120
R
Rang Hlne 204
Raynaldy Luc 115
Reboul Olivier 205
R Jean-Philippe 242
Rey Christian 14
Rignon-Bret Christophe 252
Rollet Daniel 159
Roset Jean-Philippe 221
Roz Julie 50
Ruquet Michel 248
V
Vaillant-Corroy Anne-Sophie 249
Verner Christian 200
Verrier Nomie 299
Vigouroux Franois 263
W
Wetselaar Peter 232
Willmann Claire 26
311
Y
S
Salmon Benjamin 69
Samot Johan 23
Sancier Antoine 183
Serfaty Ren 122
Serra Eric 212
Sibaud Vincent 85
Simon Stphane 215
Sixou Jean-Louis 150
Smail Faugeron Violaine 132
Z
Zanini Marjorie 127, 216
Zeitoun Roland 297