Dequiedtp
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Dequiedtp
ANNEE 2010-2011
Travail réalisé
en vue de l’obtention du diplôme d’Etat
de masseur kinésithérapeute par :
Monsieur DEQUIEDT Lucas
Sous la direction de :
Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont aidé et soutenu dans l’accomplissement
de ce mémoire :
-Mr Levadoux Jean-Michel pour son aide dans mes recherches bibliographiques.
-Mes parents et mes deux sœurs pour leurs soutiens tout au long de mes études.
-Sandra pour sa présence et son soutien dans les bons et mauvais moments…
-Mes potes de Poilly et tous les rigolos de l’ifmk pour tous les bons moments passés
ensemble essentiels à l’accomplissement de mon travail…
« Les opinions exprimées dans ce travail n’engagent que la responsabilité de leur auteur »
Sommaire
1 Introduction ................................................................................................................ 1
2 Notions théoriques .................................................................................................... 2
4 TRAITEMENT........................................................................................................ 18
6 Discussion .................................................................................................................. 28
7 Conclusion ................................................................................................................. 30
Références bibliographiques
Annexes
1 Introduction
La coiffe des rotateurs est une structure très exposée au vieillissement. En effet à 70 ans une
personne sur deux présente une rupture totale, sachant que ces lésions peuvent survenir dès l’âge
de vingt ans. La prévalence actuelle des lésions de la coiffe des rotateurs dans la population
générale est de 30% [1]. Ces pathologies musculo-tendineuses sont le plus souvent évolutives, en
effet, 28% des ruptures partielles évoluent en 1 an vers une rupture totale [2,3]. Les incapacités
et handicaps associés aux lésions de la coiffe des rotateurs induisent une perte rapide de
l’autonomie du patient. De ce fait, ces pathologies constituent un véritable enjeu de santé
publique, nécessitant une prise en charge efficace.
La rééducation de l’épaule opérée a beaucoup évoluée sous l’impulsion notamment des
progrès liés à la précision diagnostique et à la prise en charge des patients. D’une part, les
médecins sont moins interventionnistes, ce qui donne une place plus importante à la rééducation
et d’autre part, les techniques chirurgicales sont plus précises et moins invasives. Ces avancées
permettent une rééducation plus précoce améliorant les résultats fonctionnels et engendrant des
hospitalisations plus courtes [4].
Récemment de nombreux protocoles de rééducation d’épaules opérées ont été mis en place
dans un objectif commun de récupération fonctionnelle de l’épaule pathologique via l’obtention
rapide d’une épaule indolore, mobile et stable dans les semaines qui suivent l’opération [4].
Toutes ces démarches rééducatives doivent prendre en compte le respect de la cicatrisation et les
conséquences de la chirurgie. En effet l’intervention induit presque systématiquement une épaule
raide bien que les conséquences soient variables en fonction des individus et des techniques
chirurgicales. La raideur est responsable d’une impotence fonctionnelle accompagnée de
douleurs diurnes et nocturnes avec des conséquences personnelles et socioprofessionnelles
importantes [5]. La diminution de la raideur doit être considérée comme un élément central dans
la stratégie de rééducation [6], malgré le fait qu’elle semble être favorisée par la présence des
douleurs [3]. Il faut alors éviter le cercle vicieux d’auto-entretien douleur/raideur qui constituera
le premier obstacle du gain fonctionnel lors de la rééducation. De ce fait, la prise en charge
initialement préconisée par Neer, est surtout constituée d’exercices passifs durant les premières
semaines de rééducation [7]. Cette approche reste une référence dans la rééducation de l’épaule,
même si l’utilisation de techniques adjuvantes permet certaines évolutions intéressantes pour le
patient. Le protocole d’Hauteville dont notre travail s’est largement inspiré reprend les grands
principes exposés par Neer pour éviter le cercle vicieux raideur/douleur. Parmi ces principes on
retrouve la volonté d’effectuer un travail proche des mouvements fonctionnels grâce à des
mobilisations dans un plan fonctionnel d’élévation (et non pas dans un plan stricte). De plus, la
1
récupération de la zéroposition, définie comme la position obtenue lorsqu'on porte le membre
supérieur à 150° d'élévation dans le plan de la scapula, constitue une étape essentielle de cette
démarche. En effet elle constitue la position privilégiée de l’épaule car l’axe de la glène et l’axe
de l’humérus se confondent permettant une congruence optimale. Les structures capsulo-
ligamentaires et les éléments musculo-tendineux sont alors en tension équilibrée et contribuent à
stabiliser la tête humérale dans la glène. La récupération de cette position doit être le premier
objectif lorsqu’un thérapeute se trouve devant une épaule enraidie [8, 9, 10]. Actuellement, lors
de la rééducation post-chirurgicale de la pathologie de la coiffe des rotateurs, l’HAS [11]
recommande l’utilisation d’auto-mobilisations pour accélérer la rééducation du patient.
Cependant, l’intérêt de ces auto-mobilisations précoces dans la récupération de la zéroposition et
dans la diminution de la raideur de l’épaule ne semble pas encore clairement identifié.
Nous nous sommes donc intéressés au cas de Mme L., opérée de la coiffe des rotateurs le
17/01/2011 et entrée au CRF de Quingey le 20/01/2011 pour le début de la prise en charge
précoce en rééducation. Elle m’a donc été confiée 14/02/2011 lors de la phase « passive » pour
une prise en charge dont nous avons délibérément donné priorité, en accord avec le chirurgien, à
l’automobilisation sans exclure les autres techniques de rééducation. L’objectif est d’essayer de
répondre à la question suivante : En quoi, dans le cas d'une rééducation d'une rupture de
coiffe de rotateurs, le travail d'auto-mobilisation permet-t-il d'optimiser les résultats dans
la recherche de la zéro position nécessaire à la récupération d'une épaule fonctionnelle ?
2 Notions théoriques
2.1 Anatomo-physiologie
Il est composé de cinq articulations qui elles-mêmes se répartissent en deux groupes [12]:
Premier groupe :
• L’articulation scapulo-humérale, de type sphéroïde (3 degrés de liberté), permet les
mouvements de flexion/extension, abduction/adduction, rotation latérale/rotation médiale,
le tout donnant un mouvement de circumduction c'est-à-dire un cône irrégulier dont le
sommet est l’articulation scapulo-humérale et dont l’axe est dans le plan de la scapula entre
la plan sagittal et frontal (sujet-dépendant).
• L’articulation sous deltoïdienne est en réalité « une fausse articulation » ne comportant pas
de surfaces articulaires cartilagineuses, mais constituée du simple plan de glissement entre
la face profonde du deltoïde et la coiffe des rotateurs séparés d’une bourse séreuse.
2
Fig.1 : Rôle ascensionnel du deltoïde [4]
La coiffe des rotateurs regroupe quatre muscles: supra épineux, infra-épineux, subscapulaire,
petit rond auxquels on peut associer la longue portion du biceps brachial. Du fait de la direction
anatomique de ces muscles, ils ont un rôle essentiel dans la coaptation transversale gléno-
humérale [4]. En effet, la coaptation de l’épaule ne peut pas être assurée uniquement par les
ligaments à cause du manque de congruence des surfaces articulaires et de la grande mobilité de
l’articulation. Le muscle supra-épineux est intéressant par la composante radiale de sa force lors
de la contraction qui contribue fortement, avec l’aide des autres muscles de la coiffe par leur
force d’abaissement, à empêcher l’élévation de la tête humérale vers le haut sous l’effet de la
contraction du deltoïde (fig.1). Cet ensemble de force créer un couple de rotation générateur de
l’abduction (fig.2) [12]. A noter qu’actuellement le rôle du deltoïde est remis en cause, car si
celui-ci est suffisamment volumineux il peut prendre appui sur la tête humérale et maintenir la
tête centré (ce qui peut expliquer les ruptures de coiffe bien tolérés chez certain patient) avec
l’aide d’un labrum en bon état [13]. Ces muscles de la coiffe des rotateurs ont également un effet
barrière lorsqu’ils se contractent, ce qui augmente la stabilité de l’épaule. Le subscapulaire et
l’infra-épineux vont empêcher respectivement la luxation antérieure et postérieure, le supra-
épineux quant à lui s’oppose à la l’abaissement inférieur de la tête humérale car il met en tension
la partie supérieure de la capsule [14].
3
corps par rapport à l’intensité de l’attraction terrestre. La proprioception consciente permet à
l’individu de détecter le sens de la position du corps dans l’espace et de la position des différents
segments de membres les uns par rapport aux autres. L’inconsciente permet une adaptation
rapide du sujet dans le contrôle de la contraction musculaire, la station debout et les ajustements
posturaux. Ainsi, les informations sensitives permettent un bon positionnement articulaire et
donc une bonne représentation de son schéma corporel. Une proprioception efficace sera
primordiale pour les auto-mobilisations, car la patiente devra connaitre parfaitement la position
de son membre afin de réaliser les exercices correctement et avoir un contrôle efficace du
mouvement par le membre sain [15].
Il existe différents récepteurs de la proprioception, tout d’abord les fuseaux neuromusculaires
situés dans la partie charnue du muscle, en parallèle des fibres musculaires, ils sont récepteurs du
réflexe monosynaptique d’étirement. Les organes tendineux de golgi, quant à eux, sont situés au
niveau des jonctions musculo-tendineuses et musculo-aponévrotiques où s’insèrent les fibres
musculaires en série, ce sont des indicateurs de la tension exercé par le muscle soit par une
contraction, soit par un allongement. Ensuite, il existe des récepteurs articulaires qui sont situés
dans la capsule et les ligaments, ils renseignent sur la direction, la vitesse et l’accélération du
mouvement angulaire. Enfin, il existe des mécanorécepteurs de la peau qui renseignent sur la
déformation cutanée, les récepteurs vestibulaires qui renseigne sur les accélérations linéaires et
angulaires ainsi que sur l’attraction gravitationnelles et les afférences visuelles qui convergent
avec les afférences vestibulaires pour évaluer la vitesse des mouvements de la tête. L’intégration
se fait alors au niveau du système nerveux (niveau médullaire, tronc cérébral, cortex cérébral et
cervelet) qui permet une régulation du tonus et le développement d’une stratégie de mouvement
économique [2]. Ces régulations se feront par différents mécanismes:
Lors de la rééducation, tous ces mécanismes et notamment les récepteurs articulaires seront
stimulés, de plus le membre sain effectue toujours le mouvement en symétrie du mouvement
opéré ce qui constitue un élément de comparaison aux récepteurs qui peuvent être endommagé
par l’opération.
Notre prise en charge se base essentiellement sur deux notions biomécaniques, l’abduction
physiologique et la zéroposition.
L’ « élévation fonctionnelle » est le mouvement que nous réalisons le plus fréquemment dans
les activités de la vie quotidienne (pour aller chercher des objets, indiquer quelque chose…). La
position du tronc et du membre supérieur (coude plus ou moins fléchi) varie, la finalité étant
4
Fig 3 : Rôle du ligament gléno-huméral [28]
L’axe longitudinal de l’humérus vient se confondre avec celui de la glène car la scapula a
basculé naturellement en sonnette latérale, la glène s’oriente donc vers le haut, offrant ainsi une
congruence optimale des surfaces articulaires. De plus, tout conflit osseux sous-acromial est
écarté, le tubercule majeur étant vers l’arrière de la voûte acromiale du fait de la rotation externe
automatique associée à l’élévation (fig.6) [10].
• Mécanismes extrinsèques:
6
Fig.9: Evolution des contraintes de la scapulo humérale en fonction de l’amplitude, en
cisaillement (trait plein), en compression (pointillés), et leur courbe globale (tiret-point). Les
flèches indiquent les valeurs maximales [11].
compression est dominante, au delà les contraintes vont progressivement diminuer (Fig.9) [16].
Lors de sa profession, on sait que la patiente était amenée à effectuer des transferts de personnes,
mouvement qui se réalise sous 90° d’élévation d’épaule donc avec des cisaillements importants,
augmentés par la charge du patient entrainant des contraintes particulièrement importantes au
niveau de l’épaule. D’autres activités sont risquées comme le ménage, avec par exemple le
lavage du sol qui engendre une répétition de balayage du tubercule majeur sous la voute
acromiale.
Pour cette prise en charge, j’ai fait le choix d’un traitement basé principalement sur l’auto-
rééducation. Une étude de 2004 m’a orienté vers ce type de prise en charge [20], les auteurs
7
précisent que suite à une réparation chirurgicale des ruptures de coiffe des rotateurs, la
rééducation « peut être effectuée dans des bonnes conditions par le patient lui-même selon un
programme clairement expliqué ». L’étude n’a pas trouvé de différence, entre les patients
pratiquant l’auto-mobilisation et ceux ayant bénéficiés d’une rééducation « classique », en terme
de mobilité, force ou douleur à terme. « La méthode d’Hauteville » m’a semblé alors la plus
pertinente, proposant une rééducation basée sur l’auto-rééducation et basée principalement sur la
récupération de la souplesse articulaire tout en évitant les phénomènes douloureux évitant ainsi
le cercle vicieux douleur/inflammation/raideur [21,22]. Cinq règles élémentaires de prise en
charge en découlent [23,24] :
• Mobilisation de l’épaule dans un plan fonctionnel d’élévation (et non pas dans un
plan strict sagittal ou frontal) associée à une rotation latérale automatique afin de
respecter au mieux la physiologie du mouvement.
• Mobilisation ou auto-mobilisation globale, il faudra donc autonomiser la patiente et
donc solliciter une implication importante de sa part. On ne cherche pas à dissocier
les différentes articulations de l’épaule. Mobiliser indépendamment la gléno-
humérale est une « absurdité physiologique » selon Neer, car on reproduit le conflit
sous-acromial, exclusion faite de l’adduction et de la rotation latérale.
• La zéroposition comme but prioritaire à atteindre [4], les degrés supplémentaires
sont retrouvés progressivement à partir du 3e mois.
• Respect du geste chirurgical, la cicatrisation os/tendon étant totale à six mois [4].
• Réintégration de l’épaule dans le schéma moteur, celui des tâches des la vie
quotidienne et de l’activité sportive.
3 BILAN du 16/02/2011
3.1 Dossier du patient / anamnèse
• Genre : Femme
• Âge: 63 ans
• Situation sociale : Vit avec son mari.
• Emploi : Retraitée de puis 5 ans, travaillait en tant qu’auxiliaire de vie à temps plein, emploi
qui consistait essentiellement à aider des personnes âgées et handicapées pour leurs transferts,
le ménage et les commissions.
• Logement : Appartement au 3e étage avec ascenseur.
8
• Tâches ménagères : Rangement, cuisine, lavage régulier des sols, du mobilier et des
carreaux.
• Loisirs : s’occuper de ses petits enfants notamment les week-ends, marche quotidienne de
quelques kilomètres, couture, télévision, informatique quelques heures par jour.
• Conduite : Conduit une voiture régulièrement.
• Autonomie : Totalement autonome.
Les douleurs sont apparues progressivement au début de l’année 2010. Elles étaient nocturnes
et diurnes, caractérisées par une irradiation du bras et de l’avant bras. Les douleurs n’invalidaient
pas la patiente dans les tâches de sa vie quotidiennes et la conduite, mais en revanche la gêne
était permanente. Au bout de 15 jours de douleurs, un médecin généraliste a été consulté. Il a
prescrit une radiographie qui a été l’occasion de découvrir un bec acromial proéminent. Par la
suite le traitement a été composé de : 20 séances de kinésithérapie, ondes de choc,
9
puis infiltrations sous échographie chez le rhumatologue. Ce dernier a pu observer une
dégradation des tendons supra-épineux et de l’infra-épineux. Après trois infiltrations en un mois
sans succès et une impotence fonctionnelle de l’épaule principalement lors de l’élévation du
membre supérieur, la décision de l’intervention chirurgicale est prise. La patiente est finalement
opérée un mois après sa dernière infiltration, le 17/01/2011.
« Mobilité active comme passive de l’épaule : 150° en flexion, 150° en abduction, 45° en
rotation externe et L5 en rotation interne. Signes cliniques de rupture de coiffe »
3.1.7 Précautions
Ces antécédents et traitements nous amènent à être vigilent notamment lors de l’effort où il
peut survenir un essoufflement (bronchite asthmatique) ou une fatigue cardiaque
(hypothyroïdie), de même cela peut entrainer un risque d’œdème s’il existe une insuffisance
cardiaque. Par ailleurs, l’ostéoporose nous oblige à être vigilent au niveau des bras de levier lors
des mobilisations.
10
Fig.10 : Bilan algique analogique suivant les amplitudes passives
3.2 Bilan kinésithérapique
Le bilan présenté ici n’est pas exhaustif, il est présenté en fonction de la problématique mais il
fait partie intégrante d’une prise en charge plus large.
Mme L. mesure 1m71 pour 76 kg, donnant un indice de masse corporel de 26 (léger
surpoids). Sa dominance manuelle est du coté droit donc du coté opéré.
Droite Gauche
Conclusion : Nous relevons une anomalie posturale avec une asymétrie entre les deux
scapulas(scapula droite en enroulement et abduction par rapport à la scapula contro-latérale).Ce
résultat peut être corrélé aux hypertonies des muscles dentelés antérieur et grand pectoral du côté
droit (voir évaluation musculaire).D’autre part, la patiente présente une statique rachidienne en
accentuation de courbure qui est un terrain favorable aux développements des pathologies
d’épaule [3].
La sensibilité superficielle est évaluée par l’intermédiaire d’un test « pique-touche ».Nous
observons une légère hypoesthésie péri cicatricielle. Néanmoins nous ne notons pas d’autre
12
déficit notamment au niveau des zones d’innervation du nerf axillaire, mais aussi, du nerf radial
et ulnaire, en effet la position de flexion prolongée peut entrainer une compression du nerf
ulnaire au niveau de la gouttière épitrochléo-olécranienne.
Au niveau de la sensibilité profonde, nous avons évalué le seuil de détection de mouvement
des deux membres inférieurs. L’examen consiste en une mesure de l’angle entre la position de
départ et la position où le patient ressent le mouvement les yeux fermés. Nous mesurons donc à
l’aide d’un inclinomètre la position du bras et nous choisissons d’effectuer un mouvement
d’élévation antérieur, celui-ci étant le plus courant. La patiente nous avertit donc verbalement
dès qu’elle ressent le mouvement. Nous notons un angle de 10° d’élévation antérieur ce qui est
égal à son membre supérieur sain. Pour le sens positionnel, nous avons mobilisé le membre
pathologique dans les amplitudes permises, la consigne étant de réaliser le même mouvement en
actif du coté controlatéral (« en miroir »), nous mesurons ainsi a l’aide de l’inclinomètre la
différence en degré des deux positions retrouvé qui est en théorie nulle. Nous retrouvons chez
cette patiente une différence de 5° ce qui est faible. La patiente a donc une sensibilité profonde
physiologique ce qui constitue un bon pronostic pour la suite de la rééducation.
13
Tab 2 : Evaluation articulaire du complexe des deux épaules
(Distance menton-fourchette
sternale)
Flexion 32°
4 cm
(Distance menton-fourchette
sternale)
Extension 83°
20 cm
(Distance menton- milieu du
bord latéral de l’acromion droit)
Rotation droite 80°
16 cm
(Distance menton-milieu du
bord latéral de l’acromion gauche)
Rotation gauche 75°
19 cm
(Distance tragus droit-milieu du
bord latéral de l’acromion droit)
Inclinaison droite 32°
7,5 cm
(Distance tragus gauche-milieu
du bord latéral de l’acromion
Inclinaison gauche 24° gauche)
4 cm
15
Fig.11 : Mesure de la force isométrique pour le score de constant
Nous pouvons voir que la plupart des muscles hypertoniques se trouvent du coté droit
constituant probablement des séquelles de l’opération par des contractures réflexes antalgiques
ou une conséquence du morphotype de la patiente, en particulier l’accentuation de courbure
cervicale. Ces contractures peuvent être expliquées par l’enroulement de la scapula notamment à
cause des contractures observées au niveau des muscles grand pectoral (antépulsion du moignon
de l’épaule) et dentelé antérieur (abduction de la scapula) qui ont toutes deux des composantes
d’enroulement. Nous palpons par contre une hypertonie du trapèze supérieur gauche révélant
peut être une sur sollicitation du membre supérieur gauche, étant le seul membre fonctionnel.
Aucune amyotrophie n’est visible.
Evaluation de la force
L’évaluation musculaire des muscles de l’articulation gléno-humérale du membre supérieur
droit de la patiente ne pourra se faire qu’à partir du 45e jour post-opératoire lorsque nous
atteindrons la phase active de la rééducation. Par ailleurs la force musculaire sous jacente, des
muscles rayonnant de la scapula (trapèze, grand dorsal, élévateur de la scapula, rhomboïdes) et
cervicaux (fléchisseurs et extenseur superficiels et profond, rotateurs, inclinateurs) ont été testés
contre résistance manuelle (en l’absence d’outil de mesures quantitatif performant) du
thérapeute. Leur force est physiologique en comparaison au coté contro-latéral.
Pour le membre controlatéral, il est indispensable que celui-ci soit parfaitement fonctionnel
pour le bon déroulement des auto-mobilisations. C’est pourquoi nous avons choisi de réalisé un
score de constant (Annexe 3) qui est composé de quatre domaines : douleur, fonction, mobilité et
force. Il est donc assez complet et reproductible [30,2]. On obtient un score de 83, qui, pour son
âge et son sexe est au dessus de la valeur normale (=68). La patiente a donc une épaule droite
parfaitement fonctionnelle. A noter que nous ne disposions pas de dynamomètre à traction, nous
avons donc utilisé une balance pèse personne sur laquelle nous mettons le thérapeute. La patiente
a donc réalisé son mouvement isométrique contre la résistance manuelle du thérapeute, se tenant
à l’aplomb, bras tendus, du poignet de la patiente (Fig.11).
Mme L. porte une attelle thoraco-brachiale qu’elle ne doit enlever que lors de la rééducation.
La patiente est autonome pour enlever et mettre son attelle correctement. Pour compléter nous
avons fait remplir un bilan de la vie quotidienne de l’AFREK (Tab.4) qui possède un niveau
international largement accepté (niveau 2). Le score de ce bilan évolue du plus bas
(18=indépendant) vers le plus élevé 46(impossible de vivre seul). Sachant que si le score dépasse
36 la patiente est considérée comme vulnérable par manque d’autonomie. Nous obtenons un
16
Indépendante Difficulté, Besoin d’aide
surveillance
1 2 3
1. Boire, manger
×
2. Se laver la face/les mains
×
3. Utiliser les toilettes
×
4. Se lever d’une chaise
×
5. Sortir du lit/se coucher
×
6. Se déplacer dans la maison/appartement
×
7. S’habiller
×
8. Faire le ménage (tâches légères)
×
9. Se laver tout le corps, entièrement
×
10. Préparer le repas du soir
×
11. Se déplacer au dehors, sur sol plat
×
12. Préparer le petit déjeuner/le repas de midi
×
13. Faire le lit
×
14. Monter/descendre les escaliers
×
15. Soins des pieds et des ongles des orteils
×
16. Faire ses achats
×
17. Laver et repasser les vêtements
×
18. Faire le ménage (tâches lourdes)
×
Etant donné que nous avons décidé d’intégrer l’auto-rééducation dès le début du traitement,
un niveau cognitif minimum de la patiente est nécessaire pour acquérir correctement les
mouvements et pour que la patiente puisse les répéter seule avec précision. On utilise pour cela
le « Montréal Cognitive Assessment (MoCA ) » qui a été conçu pour l’évaluation des
dysfonctions cognitives légères [32]. Il consiste en une cotation sur 30 points (score≥26
considéré comme normal) des fonctions suivantes : l’attention, la concentration, les fonctions
exécutives, la mémoire, le langage, les capacités visuoconstructives, les capacités d’abstraction,
le calcul et l’orientation. La durée de ce test est de 10 minutes environ. Nous obtenons un score
de 24 / 30 ce qui est légèrement en dessous de la normale, néanmoins les exercices de
rééducation qui ont été proposés sont simples et exécutés de manière autonome (Annexe 4). Par
ailleurs Mme L. est cohérente, elle est très coopérante et motivée. Elle s’intéresse à la
rééducation mise en place et est très réaliste quand à la durée de récupération.
Mme L., patiente de 63 ans a été admise au CRF de Quingey le 20 janvier 2011 suite à une
réparation des tendons des muscles supra-épineux, infra-épineux et d’une acromioplastie le 17
janvier 2011. Les consignes chirurgicales imposent à la patiente de garder une écharpe thoraco-
brachiale au membre supérieur droit nocturne et diurne durant 45 jours afin de protéger les
sutures. De plus, cette phase post-opératoire passive interdit tout mouvement actif de l’épaule
droite. Le bilan articulaire a montré que la patiente présente des douleurs notamment dans les
amplitudes extrêmes en élévation antérieure et en rotation externe. De plus, de nombreuses
contractures sont présentes au niveau cervico-thoracique et gléno-huméral. Cet aspect, ajoutés à
la rétraction capsulo-ligamentaire entrainent un déficit d’amplitude globale, mais, plus
particulièrement de l’élévation antérieure et de la rotation latérale. Ces déficits rendent donc
invalide ce membre inférieur. Par ailleurs le bon état de son membre supérieur gauche sera
primordial pour la suite de la rééducation notamment pour l’auto-rééducation.
17
Ces déficits entrainent donc une incapacité partielle pour les activités de la vie quotidienne
avec la nécessité d’une tierce personne pour l’habillage, ainsi qu’une aide pour la toilette et
l’alimentation.
La rééducation contraint donc Mme L. à rester au CRF toute la semaine, la patiente ne
pouvant rentrer qu’un week-end sur deux pour retrouver sa famille, elle ne peut donc pas
retrouver ses activités habituelles pour le moment.
Prévenir et éduquer le patient quand aux risques post-opératoires et les conduites à tenir
durant cette phase d’immobilisation
Assouplir la cicatrice afin de diminuer les adhérences
Récupérer les mobilités articulaires fonctionnelles et notamment la zéro position
Retrouver une épaule non douloureuse lors des mobilisations
Normalisation du tonus musculaire
Améliorer l’autonomie de la patiente
3.5 Principes
Respecter les consignes chirurgicales : travail actif et mouvement d’abduction sont interdits
durant 45 jours.
Eviter les phénomènes douloureux afin de diminuer les phénomènes inflammatoires avec
notamment des complications telles que la capsulite rétractile ou le syndrome épaule-main.
Privilégier le travail symétrique pour une meilleure perception des mouvements et favoriser
la réintégration psychomotrice.
Proposer des exercices en petites quantités.
Surveiller l’intégrité du membre supérieur asymptomatique
Surveiller le bon respect des consignes de la patiente lors des auto-mobilisations
4 TRAITEMENT
4.1 Développement de l’autonomie
La fragilité des structures récemment opérés induit lors des la prise en charge de la
rééducation postopératoire immédiate, un certain nombre de gestes à proscrire. Il parait donc
primordial d’informer et de conseiller la patiente afin qu’elle prenne toutes les précautions,
d’autant plus que la part de l’auto-rééducation sera importante dans notre prise en charge. Tout
18
d’abord, nous expliquons à Mme L. à l’aide d’une maquette simplifiée l’anatomie de base de
l’épaule, les éléments touchés par le conflit et la réparation chirurgicale. Cela permet de lui faire
comprendre la nécessité de ne pas effectuer de gestes actifs avec son épaule lésée durant les 45
premiers jours. De même nous insistons sur le rôle de l’écharpe pour la cicatrisation et le
rapprochement des sutures. Nous lui apprenons donc à mettre et enlever son écharpe
correctement et sans danger, actes nécessaires pour la toilette. Il faut également expliquer à la
patiente de faire attention aux marches prolongées et aux longs trajets en voiture car ils sont
générateurs de secousses et peuvent donc être nocifs pour la suture [4]. Par ailleurs, en travail
inter-disciplinaire avec les ergothérapeutes, nous mettons en place des compensations pour
qu’elle récupère un maximum d’autonomie, pour l’habillage du bas du corps notamment. Le
renforcement musculaire du coté sain, la prévention d’apparition d’inconfort et l’augmentation
de l’endurance générale, axes non développés dans ce travail, ont permis à la patiente d’être plus
actrice de sa vie quotidienne et ainsi de moins subir les évènements.
Une grande partie de la séance sera utilisée dans l’apprentissage puis la correction de ces
auto-mobilisations. Pour cela nous montrons nous-mêmes le mouvement à réaliser à la patiente,
puis nous lui faisons réaliser passivement sans forcer jusqu’à ce qu’elle l’intègre parfaitement.
Ensuite elle réalise le mouvement seule, nos mains étant là uniquement pour la guider. Enfin elle
pourra exercer le mouvement entièrement seule. Néanmoins, notre présence est souhaitable afin
de motiver et corriger les éventuelles erreurs ou compensations notamment l’élévation du
moignon de l’épaule lésée avec l’utilisation de son trapèze supérieur droit pour une recherche de
majoration de l’élévation. Le retour s’effectue en freinant le membre opéré avec son membre
sain afin de stimuler les abaisseurs de côté lésé. Le but étant d’éviter le travail excentrique de la
coiffe des rotateurs qui tire sur le montage chirurgical et qui est donc contre-indiqué. D’autre
part il est important d’utiliser des consignes claires et simples pour la bonne compréhension des
exercices :
-Au début : « le bras asymptomatique élève le bras opéré » qui évoluera à la phase activo-
passive en : « les deux bras travaillent ensemble en symétrie ». Il faudra donc au départ protéger
les sutures donc éviter le travail du membre lésé puis ensuite le stimuler afin d’obtenir
progressivement un travail plus équilibré donc plus fonctionnel.
-Afin de stimulé les afférences sensitives nous utilisons au maximum les mains : « ce sont vos
mains qui induisent le mouvement ».
-La prise de main se fait avec les doigts entrecroisés et les paumes de main non serrées pour
éviter la tension parasite des adducteurs d’épaule. Pour la même raison, les coudes ne sont pas
19
tendus au départ ce qui permet de rester dans le plan fonctionnel d’élévation. Cette position
coudes détendus permet aussi de diminuer le bras de levier : « vos doigts et vos pouces doivent
être entrecroisés sans serrer, avec les coudes détendus ».
Par ailleurs, trop de consignes peuvent perturber la patiente et donc diminuer l’efficacité des
exercices. Il est à noter qu’il est préférable de privilégier un mouvement spontané afin de se
rapprocher de la vraie stratégie fonctionnelle de la patiente.
L’utilisation d’un miroir peut s’avérer nécessaire afin que la patiente ait un feed-back visuel
permettant une meilleure intégration du mouvement correct à réaliser et pour corriger au mieux
la symétrie d’exécution. Nous lui demandons d’effectuer le mouvement appris 5 fois par jour
avec des séries de 5 étirements durant 5 secondes [4,23]. Ces paramètres permettent à la fois
d’être efficients sur les structures, mais, ont aussi l’avantage d’être simple à retenir. Il faudra par
contre sensibiliser la patiente à la douleur c’est à dire qu’elle doit avoir des outils pour
autoréguler les exercices proposés. Nous expliquons donc à la patiente qu’une douleur peut
exister lors de l’étirement, par contre, elle ne doit pas persister après les étirements et encore
moins s’aggraver, notamment la nuit. Si tel est le cas, nous lui demandons de le signaler et
d’arrêter tous les exercices. Par ailleurs, la patiente doit bien comprendre que le repos fait parti
intégrante de la rééducation afin qu’elle n’en fasse pas trop. Si besoin, nous pouvons réaliser un
support écrit si la patiente à du mal à intégrer tous ces paramètres.
L’emploi du temps quotidien de la patiente débute le matin par une séance d’une demi-heure
de balnéothérapie suivie d’une séance d’ergothérapie. La séance de kinésithérapie dure entre
trois-quarts d’heure et une heure et est réalisée en milieu d’après midi. Les mobilisations seront
fractionnées par d’autres soins : lutte contre les douleurs (massage, physiothérapie…), levées de
tensions cervicales et scapulaires… Ceci afin de privilégier le travail qualitatif au quantitatif et
ainsi ne pas enchainer les exercices trop contraignants. Sur prescription du chirurgien
l’organisation de la rééducation se fera uniquement passivement jusqu’à J45 postopératoire
suivie d’une phase activo-passive qui selon la progression de la patiente notamment au niveau
des douleurs se poursuivra par une phase active. Les exercices d’auto-mobilisation sont ici
présentés dans l’ordre chronologique, ceux-ci seront réalisés selon les progrès de la patiente et
donc de la souplesse de l’épaule.
20
Fig.12 : Mouvement pendulaire
Ces mouvements peuvent être réalisés très précocement (J1). Ils ne permettent pas un gain
d’amplitude à proprement parlé, mais, ont plutôt une valeur antalgique et décontracturante et ils
favorisent le glissement par la décompression articulaire engendrée. Ces manœuvres doivent
être effectuées en position penchée en avant (la position du rachis est déterminante dans
l’amplitude et le rapprochement progressif vers la zéro position). Le membre sain est en appui
sur un plan stable et le membre opéré effectue des petits mouvements de circumduction. La
décompression se fera alors dans de bonnes conditions articulaires grâce à la pesanteur et
éventuellement un ajout de poids (altère à la main). Les mouvements de circumduction se feront
par un mouvement de tronc du sujet, le membre opéré complètement passif sera
automatiquement entrainé par le mouvement. Le mouvement ne devra en aucun cas être emmené
par le membre opéré lui-même, cela mettant en jeu activement les muscles de l’épaule (fig.12).
La décontraction totale du membre opérée par le patient est souvent difficile à obtenir à cause de
l’appréhension [33,34].
Les étirements :
• L’auto-mobilisation simple (Fig.13)
Nous positionnons la patiente sur la table en position semi allongée, les membres inférieurs
fléchis afin d’éviter les compensations. Le mouvement consiste à monter les mains au dessus de
la tête en restant proche du thorax pour éviter de tendre les coudes. Lorsque les mains peuvent
être posées sur le sommet du crâne et qu’elle a la sensation de ne plus pouvoir aller plus loin, on
ajoute un étirement axial en demandant à la personne de tendre les coudes au dessus de la tête et
en maintenant 5 à 10 secondes afin d’obtenir un effet sur les éléments mous[23]. Cette dernière
manœuvre permet ainsi de corriger la composante d’abduction de départ. Deux à trois
mouvements vers l’arrière (coudes fléchis / coudes tendus au dessus de la tête) sont demandés
sans revenir mains sur le ventre afin d’éviter un balayage sous acromial trop important. Le retour
s’effectue comme décrit précédemment. L’exercice sera facilité par une respiration contrôlée
c'est-à-dire une inspiration à l’élévation (ouverture du grill costal), le gain obtenu est maintenu
au cours de l’expiration. Lorsque la patiente se concentre sur sa respiration, son attention est
déviée involontairement du mouvement effectué ce qui favorisera le relâchement de la patiente
[21,22].
Dès que la patiente est capable de réaliser l’étape suivante, cette première étape sera
abandonnée.
21
Fig.14 : L’étirement au zénith
• L’étirement au zénith (Fig.14)
La patiente est en position assise, le dos appuyé contre le dossier confortable d’une chaise ou
d’un fauteuil (dossier assez bas afin d’éviter l’appui gênant sur les scapulas). Les fesses sont en
avant afin d’obtenir une meilleur amplitude de mouvement, de plus la position doit permettre au
membre supérieur d’être à la verticale lorsqu’il est en élévation maximal. Le gain en élévation
passera donc de 130° à 150° (zéroposition).
Lors d’un premier temps la patiente va porter ses mains au dessus de la tête comme décrit
auparavant, cette élévation sera plus difficile car la contrainte de pesanteur est présente durant
tout le mouvement. Lors d’un second temps, la patiente cherche à tendre les coudes au zénith, cet
étirement axial s’effectue à la vertical il n’ya donc pas de contrainte de pesanteur.
La première étape d’auto-mobilisation peut être effectuée en tant échauffement (sur 5
mouvements).
La patiente est dans la même position que précédemment, elle effectue dans un premier temps
le mouvement d’élévation jusqu’à la tête. Arrivée à ce niveau, nous lui demandons de passer ses
mains derrière sa tête tout en faisant attention de ne pas compenser par une flexion de tête et de
bien placer les mains sur l’occiput et non derrière la nuque ce qui engendrerait une diminution de
l’amplitude d’élévation des bras. Elle écarte d’abord les coudes puis les plaque contre ses
tempes. L’étirement se fait alors en RE2, l’élévation permettant au tubercule majeur de glisser
dans l’espace sous-acromial. Dans un second temps les paumes de mains sont plaquées contre
son occiput, elle tend les coudes, l’étirement axial est ainsi plus complet (au-delà de 150°) dans
le prolongement du tronc. La patiente va alors chercher à plaquer ses bras contre ses tempes
(« les bras doivent boucher les oreilles »).
Lors de cet exercice, il faudra se méfier des patients présentant des cervicalgies chroniques,
car le mouvement peut générer une antéposition de tête et donc des tensions cervicales surtout si
cette étape est proposée trop tôt. Cet exercice peut donc poser problème chez des patients ayant
des problèmes cervicaux (arthrose, cervicalgie chronique…).
La patiente est toujours dans la même position assise et elle effectue le même mouvement que
précédemment. Avant de s’étirer au zénith, nous demandons à la patiente de retourner ses
paumes de mains vers le plafond, ceci engendre une rotation interne d’épaule et une sensation
musculaire de pousser.
22
Fig.15 : L’étirement en élévation maximale et rotation externe suivi du triple
verrouillage au zénith
• L’étirement complet dans les trois secteurs
Cet étirement consiste à réaliser l’enchaînement complet et donc à s’étirer dans toutes les
directions. En effet la position mains derrières la tête avec les coudes en avant correspond à la
position RE3, les coudes en arrière correspondent à la RE2. Ensuite elle effectue l’étirement au
zénith et donc l’élévation maximale pour enfin réaliser l’étirement avec paumes de main
retournées au plafond donc en rotation interne d’épaule. Cet étirement est le signe que la patiente
a récupéré sa souplesse totale.
23
Fig.16 : Les « glissés »
Elle a débuté à J 15 lorsque la cicatrisation a été acquise chez Mme L. Idéalement cette
rééducation en balnéothérapie devrait commencer dans les jours suivant l’opération en utilisant
un pansement étanche, mais, ce dernier n’est pas utilisée au CRF de Quingey. La patiente
effectue donc une séance quotidienne. Les exercices sont proposés en petite quantité (5
mouvements pour les premières séances pouvant aller jusqu’à 10 pour les séances suivantes) afin
de ne pas engendrer voir aggraver les problèmes inflammatoires [23].
Une large sangle maintenue à la main courante est positionnée sur les hanches de la patiente.
Mme L. s’horizontalise à la surface de l’eau, les pieds positionnés à plat contre la paroi de la
piscine. La patiente porte un masque et un tuba lui évitant de relever la tête pour respirer à la
surface de l’eau, permettant ainsi un alignement du rachis cervical et donc une bonne détente. La
patiente se positionne comme lors des auto-mobilisations à sec (doigts entrecroisées, paumes de
main desserrées, coudes déverrouillés etc…). Le mouvement est de laisser glisser les mains vers
l’avant et vers la surface de l’eau. Le mouvement doit être impérativement lent afin d’éviter
toutes résistances hydrodynamiques de l’eau. Sa compensation principale se fait par une
élévation du moignon de l’épaule nous obligeant à être vigilent et à la réguler.
24
Fig.20 : La position sanglée
La patiente est dans la même position que précédemment. Lorsque l’élévation est suffisante
pour permettre un affleurement des mains à la surface de l’eau, la patiente réalise un mouvement
de brasse, mains à plat pour éviter la résistance. Le mouvement doit être lent et de petite
amplitude afin d’éviter les résistances hydrodynamiques. Cet exercice permet un gain progressif
en élévation, mais aussi, un rodage gléno-huméral et sous acromial. Enfin, il permet un réveil
musculaire lors des premières semaines puis une tonification par la suite de tous les muscles de
la ceinture scapulaire. Par ailleurs, la patiente ne doit pas réaliser cette brasse debout car cela
peut induire un frottement du tubercule majeur sous la voûte acromiale.
La patiente est assise sur une marche au fond de l’eau, elle est encore une fois lestée et en
apnée. Les modalités d’exercice sont alors les mêmes que lors de la rééducation en salle. Elle
effectue la même progression. La poussée d’Archimède va faciliter l’élévation, de plus l’eau va
freiner le retour ce qui va permettre au patient de mieux le contrôler.
Ces mouvements sont réalisés en immersion partielle, en alternance côté opéré-côté sain.
Le balancier (Fig.24)
25
Fig.24: Le balancier
Fig.26 : Le « prêche »
La rotation interne fonctionnelle (Fig.25)
« Le prêche » (Fig.26)
Cet exercice constitue un travail de la rotation externe. La patiente se positionne debout, les
épaule plus ou moins immergées (plus les bras sont immergés plus la poussée d’Archimède aide
la patiente dans le mouvement), bras le long du corps, coudes fléchis à 90° avec les mains jointes
au départ. La patiente écarte les mains l’une de l’autre de façon symétrique grâce un mouvement
de rotation externe qu’elle maintient quelques secondes. Les coudes doivent rester flottants dans
l’eau et les avants bras horizontaux. Pour le reste ce sont les mêmes modalités et avantages que
« le prêche » en salle.
Nous ne relevons aucune douleur à l’échelle visuelle analogique que ce soit en dynamique
(fin d’amplitude) ou au repos.
Nous ne mesurons pas de différences posturales avec le bilan initial au niveau du rachis. Au
niveau des ceintures scapulaire, nous mesurons un bâillement axillaire de 40° (égal au côté
controlatéral) contre 45° lors du bilan initial, ce qui est peut être corrélé à la diminution de
l’hypertonie du dentelé antérieur et du grand pectoral. Pour le reste aucune différence n’est à
noter, cela étant peut être dû à l’ancienneté de ses déformations.
Les bénéfices de notre rééducation sont en grande partie explicités par ces résultats. Nous
ajoutons les rotations internes en RE2 et RE3 qui son autorisés avec prudence. Nous l’effectuons
26
Epaule saine Epaule opérée
Gléno-humérale
FLEXION 100° 100°
ELEVATION ANTERIEURE 105° 100°
EXTENSION 40° 30°
ABDUCTION 90° 90°
ADDUCTION BRAS LE LONG DU CORPS BRAS LE LONG DU CORPS
Complexe de l’épaule
FLEXION 155° 150°
ELEVATION ANTERIEURE 160° 155°
EXTENSION 60° 45°
ABDUCTION 105° 115°
ADDUCTION BRAS LE LONG DU CORPS BRAS LE LONG DU CORPS
ROTATION INTERNE RE1 MAIN AU NIVEAU DE L3 MAIN AU NIVEAU DU SACRUM
ROTATION EXTERNERE1 50° 25°
ROTATION INTERNE RE2 75° 60°
ROTATION EXTERNE RE2 25° 20°
ROTATION INTERNE RE3 90° 90°
ROTATION EXTERNE RE3 15° 10°
Articulation acromio
claviculaire
PHYSIOLOGIQUE PHYSIOLOGIQUE
Articulation sterno-costo-claviculaire
PHYSIOLOGIQUE PHYSIOLOGIQUE
L’écharpe a été enlevée à J 45 avec l’accord du chirurgien, la patiente peut donc effectuer des
activités bi-manuelles sans solliciter son épaule. Son score fonctionnel est de 26 donc elle
présente encore des déficits dans l’autonomie. En effet, tant que la force musculaire n’est pas
27
Mesures inclinométriques Mesures centimétriques
(Entre parenthèses les mesures (Entre parenthèses les mesures
initiales) initiales)
2 ,5 cm (4cm)
Flexion 35° (32°)
4 cm (4cm)
Inclinaison gauche 28° (24°)
Tab.6 : Evaluation des mobilités cervicales
récupérée, les tâches lourdes comme le ménage ou le port de charge quelconque sont très
difficiles voir dangereuses pour le maintien de l’intégrité de la coiffe.
6 Discussion
L’objectif de la rééducation était de récupérer une bonne mobilité globale afin d’obtenir
rapidement la zéroposition. Une fois obtenue, elle représente une base fonctionnelle mécanique
favorisant l’autonomie du patient dans les activités de la vie quotidienne. Pour répondre à cet
objectif, nous avons utilisé essentiellement l’auto-rééducation afin de mettre en évidence l’utilité
de cet outil dans la récupération de la zéroposition.
Le choix de l’auto-mobilisation a été fait dans le but de respecter notre objectif principal qui
était d’obtenir une épaule indolore, mobile et stable [4]. En effet, l’auto-rééducation est de plus
en plus utilisée dans tous les domaines de la rééducation, celle-ci est d’ailleurs incluse dans les
recommandations de l’HAS [11]. Ces recommandations se basent sur différentes études qui ont
permis de comparer la rééducation effectuée par le kinésithérapeute et un programme d’auto-
rééducation. Ces études, malgré un faible niveau de preuve (niveau 4), montrent que l'efficacité
de la rééducation effectuée par un kinésithérapeute ou par un programme d'auto-rééducation est
équivalente, les données actuelles de la littérature ne permettent donc pas de conclure à la
supériorité d’une des deux modalités de mise en œuvre de la rééducation [20, 37, 38, 39].
Effectivement, lors de notre suivi, nous avons pu constater un gain d’amplitude constant et la
zéro position atteinte à j 50. Néanmoins, nous comparons ces données à celles obtenues par
l’étude du service de rééducation des épaules d’Hauteville-Lomprès et nous pouvons constater
que lors de l’année 2006, 75% des patients opérés de la coiffe (par arthroscopie et à ciel ouvert)
ont récupérés 150° d’élévation antérieure dans une moyenne de 16,4 jours [40]. Le temps pour
obtenir cette amplitude pour notre cas a donc été largement supérieur. Plusieurs facteurs peuvent
expliquer ce retard et surtout la différence de temps nécessaire pour obtenir la zéro position entre
ces deux approches. Tout d’abord, notre patiente a un âge plus élevé que la moyenne de l’étude
(54,6 ans). L’étiologie dégénérative de la rupture constitue un facteur de risque supplémentaire
comparativement à une rupture traumatique [41] d’autant plus que les facteurs
anatomopathologiques sont défavorables (taille de la lésion, nombre de tendons impliqués,
dégénérescence graisseuse musculaire) [42,43]. Enfin, la patiente n’a pu bénéficier de la
rééducation en balnéothérapie que le 15e jour postopératoire contrairement à ce que préconise le
protocole d’Hauteville (balnéothérapie dès le 3e jour postopératoire avec un pansement étanche).
En revanche, fait que ce soit une femme ne semble pas influencer ce résultat [11].
Le « protocole » d’Hauteville préconise systématiquement de travailler dans un mouvement
global, dans un souci de respecter la physiologie du mouvement et ainsi d’éviter les risques de
28
conflits. Cependant, ce concept initié par Neer n’est pas repris dans tous les protocoles. En effet
nous prenons l’exemple du concept global de l’épaule (CGE®) de T. Marc [3] où il souligne
l’importance de la kinésithérapie analytique initiée par R. Sohier [44]. Pour ces auteurs, la
limitation de la mobilité en flexion et en abduction sont souvent secondaires à une perturbation
de la cinématique gléno-humérale dans le plan sagittal et frontal, appelés « décentrage ». Dès
lors, des techniques de mobilisation spécifiques dans le but de corriger ces décentrages sont
proposés pour optimiser le gain et donc en amplitude [45]. De même, les auteurs préconisent un
travail spécifique de l’articulation acromio-claviculaire dans la restauration de la mobilité de
l’articulation scapulo-humérale. Il serait donc intéressant de compléter le protocole par un travail
analytique préalable de recentrage avant les exercices d’auto-mobilisation pour diminuer le
risque de conflit, la douleur et pour améliorer le gain d’amplitude.
Le protocole d’Hauteville parait également relativement pauvre pour le passage à la phase
active. En effet les auteurs précisent que « les étirements favorisent le renforcement de la
musculature paravertébrale et des muscles longs des ceintures scapulaire » et qu’ils permettent
un éveil musculaire progressif des muscles de l’épaule par une sollicitation de plus en plus
importante au cours de la rééducation [23]. Aucun programme de renforcement musculaire n’est
donc défini. Pourtant de nombreux articles préconisent l’utilisation d’un renforcement spécifique
dès le début de cette phase active notamment pour l’élévation antérieur. Le protocole le plus
souvent décrit se fait par une progression allant d’une position haute vers une position basse et
en utilisant une contraction statique puis un contrôle excentrique à différentes courses puis un
travail excentrique. La progression se fait aussi au niveau de la position qui sera en décubitus
dorsal au départ, demi-assise et assise [4]. T. Marc, quant à lui, souligne l’importance d’un
travail spécifique des rotateurs latéraux à partir de huit semaines s’appuyant sur le fait qu’ils
exercent une force descendante qui s’oppose au décentrage supérieur et rétablissent le
déséquilibre dynamique en rotation médiale qui se produit sous l’effet des muscles adducteurs-
rotateurs médiaux (grand pectoral, grand rond, grand dorsal) [3].
Un protocole basé sur l’auto-rééducation comporte certaines limites qui nécessitent de
d’identifier les critères d’inclusion et d’exclusion. En effet, cette prise en charge en auto-
rééducation est permise seulement si la patiente est apte à se prendre en charge. Dans notre
travail, la patiente a bien acquis toutes les connaissances nécessaires au bon déroulement de la
rééducation ce qui a permis une évolution progressive avec des douleurs limitées. De ce fait,
d’un point de vue cognitif, la patiente doit pouvoir comprendre sa pathologie, son intervention et
doit prendre conscience des risques postopératoires. Cette condition est nécessaire afin d’intégrer
et de reproduire correctement les exercices appris. Il est donc du devoir du thérapeute de
transmettre au mieux ses connaissances et de les évaluer. La patiente doit ensuite posséder
29
un membre contro-latéral asymptomatique car c’est l’acteur principal de l’auto-mobilisation.
Une épaule de mauvaise qualité ou une force insuffisante (le membre supérieur sain doit
supporter tout le poids du membre supérieur opéré) ne permet donc pas d’effectuer cette auto-
rééducation. La douleur est un élément de progression de ce protocole, mais nous pouvons nous
interroger sur la fiabilité de cet élément subjectif et difficile à évaluer. En effet, le seuil de la
perception de la douleur est variable d'un individu à l'autre, alors que chacun possède le même
"équipement" neurobiologique de détection et de transmission de l'information douloureuse. Les
variations de perception, de tolérance et d’expression dépendent du sens que l’individu donne à cette
douleur. Cela est influencé par de nombreux facteurs (croyances, expériences passées, entourage social,
contexte, âge, sexe, niveau social…) [46]. Il faudra donc être vigilent et s’adapter au patient sans toutefois
tomber dans le piège du stéréotype. Il faudra ainsi savoir soit motiver soit freiner selon le type de patient.
L’auto-mobilisation utilisée seule semble moins efficace qu’une rééducation plus spécifique
dans le gain articulaire, cependant elle trouve dans tous les cas une place importante dans la
consolidation des acquis obtenus lors de la séance. Il serait intéressant de pouvoir comparer ces
différents protocoles mais aussi les associer dans une étude et ainsi pouvoir objectiver la
meilleure marche à suivre dans la rééducation de coiffe opérée.
7 Conclusion
Malgré les réserves exposées lors de la discussion, le choix thérapeutique a été globalement
positif, l’objectif principal étant atteint De plus, l’auto-mobilisation en vue de la zéro-position
m’a semblé particulièrement adaptée aux objectifs de la patiente. Chez les personnes
relativement actives, l’auto-rééducation permet de devenir acteur de ses soins et permet au
patient d’objectiver les gains par lui-même offrant une source supplémentaire de stimulation
dans une rééducation souvent longue et fastidieuse. Cela donne, aujourd’hui une place
primordiale à l’auto-rééducation. On peut ajouter à cela des avantages économiques, par la
diminution du nombres des séances de rééducation à terme, dû à l’amélioration plus rapide de
l’état du patient ou la non aggravation par la connaissance des gestes proscrits.
Ensuite le choix de la zéro-position, outre son rôle essentiel dans les activités de la vie
quotidienne, permettra de commencer un travail actif dans des conditions biomécaniques
optimales par rapport à une rééducation purement passive.
30
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Annexes
Mme L. est une patiente qui, en raison d’une rupture de la coiffe des rotateurs de l’épaule, a
subi une intervention chirurgicale de réparation du muscle supra-épineux et infra-épineux le 17
janvier 2011. Elle a donc intégré le CRF de Quingey et a pu bénéficier d’une rééducation basée
sur l’auto-mobilisation. La prise en charge est réalisée avec une volonté de travailler en qualité et
non en quantité. Elle s’effectue donc pluriquotidiennement en balnéothérapie, au plateau
technique et seule en chambre.
La prise en charge décrite dans ce travail a pour objectif de mettre en évidence les avantages
qu’apportent les auto-mobilisations par rapport à une rééducation « traditionnelle » dans la
recherche de gain d’amplitude. Ce gain étant objectivé par l’obtention plus ou moins rapide de la
zéroposition tout en minimisant les risques inflammatoires que représente une épaule récemment
opéré.
Mots clés :
• Auto-mobilisation
• Zéroposition
• Education
• Coiffe des rotateurs
• Balnéothérapie