Droit Foncier Urbain
Droit Foncier Urbain
Droit Foncier Urbain
FONCIER URBAIN
Section 1 : Une frontière poreuse entre le droit foncier urbain et le droit foncier
rural
Paragraphe 2/ Le cadastre
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Chapitre1 : De la spécificité du droit foncier urbain
Jusqu’en 1998, aucune différence n’est faite entre le droit foncier rural et le droit
foncier urbain. C’est la loi n°98-750 du 23 décembre 1998 relative au Domaine
Foncier Rural, modifiée par la loi 2004-412 du 14 août 2004, par la loi n° 2013-655
du 13 septembre 2013 et par la loi n° 2019-868 du 14 octobre 2019, qui vient
marquer la différence entre la zone rurale et la zone urbaine en créant un Domaine
foncier Rural.
Selon l’article 3 du CUDFU, le domaine foncier urbain est l’ensemble des terres du domaine privé ou
public de l’État couvert par les documents d’urbanisme.
Ces documents d’urbanisme sont de plusieurs ordre et consistent en des outils de planification urbaine.
On distingue les documents d’urbanisme opérationnels, prévisionnels et règlementaires :
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règles générales d’occupation du sol, le permis de construire, l’accord préalable d’urbanisme,
le certificat de conformité.
Il faut donc bien comprendre qu’à la différence du domaine foncier rural qui excluait
le domaine public, ainsi que bon nombre de catégories, le domaine foncier urbain,
lui, implique à la fois le domaine privé foncier des personnes publiques et des
personnes privées, ainsi que le domaine public foncier (article 179). Pour résumer,
dès lors qu’un espace se trouve à l’intérieur d’un périmètre sur lequel est établi un
document d’urbanisme (dans toute la diversité des documents que recouvre cette
appellation), cet espace fait partie du domaine foncier urbain (article 3).
Il en est d’ailleurs de même pour les parcelles du domaine foncier rural qui sont
immatriculées ou certifiées. Si dans le premier cas, c’est-à-dire celui des terres
immatriculées, le changement de domaine n’implique pas de différence fondamentale,
puisque le même livre foncier régit le foncier rural et le foncier urbain, en revanche pour les
terres certifiées, un problème majeur se présente : le devenir du Certificat Foncier (CF).
L’importance de ce plan, qui prend en compte l’intérêt général, permet d’utiliser des
prérogatives de puissance publique pour le faire valoir. Il en est ainsi pour les
procédures d’expropriation ou de purge, que l’État utilise, selon qu’il veut récupérer
une propriété foncière ou une détention foncière coutumière.
La purge, qui ne peut s’exercer que pour l’intérêt général, concerne les droits
coutumiers sur les sols dans les centres urbains et leurs zones d'aménagement
différé portant sur l'usage de ces sols.
Ne sont pas soumises à la purge des droits coutumiers sur le sol, les parcelles du
domaine public, notamment :
- les rivages de la mer jusqu'à la limite des plus hautes marées ainsi qu'une
zone de 100 mètres mesurée à partir de cette limite;
- la zone de 25 mètres de large à partir de la limite déterminée par la hauteur
des plus hautes eaux des lagunes, fleuves et lacs avant le débordement.
Il est important de savoir que les droits coutumiers sur les sols dans les centres
urbains et les zones d'aménagement différé́ portent sur l'usage de ces sols. Ils sont
personnels à ceux qui les exercent et ne peuvent être cédés à quelque titre que ce
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soit. Par conséquent, nul ne peut se porter cessionnaire desdits droits sur l'ensemble
du territoire national.
La purge des droits coutumiers sur les sols ne peut être exercée que par l'État qui
agit pour son propre compte ou pour celui des communes et ne peut s'opérer que
par voie, administrative.
La purge des droits coutumiers sur les sols donne lieu, pour les détenteurs de ces
droits, à une indemnisation correspondant à la destruction des cultures et impenses
existant sur le sol concerné au moment de la purge. Les indemnités sont
déterminées à partir de barèmes fixés par les services du ministère chargé de
l'Agriculture, ou d'estimations d'après des prix courants et connus, pratiqués dans la
région considérée (des décrets fixent ces barèmes).
Une compensation est prévue aussi, qui correspond à la perte de la source du
revenu agricole qui peut être tiré de l'exploitation du sol. Elle est assurée par
l'attribution, à titre gratuit, de lots de terrains équipés ou non. Le nombre et la
superficie de ces lots, dits « de compensation » sont déterminés en fonction de leur
niveau d'équipement futur.
C’est une commission administrative, constituée spécialement pour l'opération, qui
est chargée d'identifier les terres concernées et leurs détenteurs, et de déterminer
les indemnités et compensations.
Elle comprend des représentants des ministres chargés de l'Urbanisme, des
Finances, de l'Intérieur, de l'Agriculture, les maires des communes, ou leurs
représentants, et les représentants désignés par la collectivité concernée. Elle est
présidée, à Abidjan par le représentant du ministre chargé des Finances, et en
Région par le préfet ou son représentant. Son Secrétariat est assuré par le
représentant du ministre chargé de l'Urbanisme. Pour une opération déterminée, les
membres de la Commission sont désignés par un arrêté conjoint du ministre chargé
des Finances et du ministre chargé de l'Urbanisme.
La Commission :
- Procède, après enquête contradictoire, à l'identification des terres comprises
dans le périmètre de l'opération projetée qui sont soumises au droit coutumier, et
au recensement des détenteurs de ces droits ;
- Détermine des indemnités et des compensations qui sont proposées aux
détenteurs des droits coutumiers, conformément aux dispositions de l'article 4 ci-
dessus ;
- Dresse enfin un état comprenant la liste des terres devant faire l'objet d'une
purge, des détenteurs des droits coutumiers sur ces terres, des indemnités et
compensations correspondantes, qui sont ratifiées par un arrêté conjoint du
ministre chargé des Finances et du ministre chargé de l'Urbanisme après avis de
la Commission.
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Au terme de la purge des droits coutumiers, l’État reprend l’entièreté de ses droits,
notamment les droits d’usages qu’il accordait aux détenteurs coutumiers sur les
parcelles. La reprise totale des droits est constatée par l’immatriculation de la
parcelle au nom de l'État ou d’une collectivité territoriale.
Outre ces moyens de droit commun, l’État peut recourir à ses prérogatives de
puissance publique.
1) Le droit de préemption
Le droit de préemption peut être défini comme la faculté reconnue à une personne
physique ou morale d’avoir la priorité sur un bien que son propriétaire a mis en vente
ou donné.
Les différents droits de préemption reconnus par le législateur sont exercés en vue
de la réalisation, dans l’intérêt général, d’actions et opérations d’aménagement.
Pour finir, il faut signifier que, dans le domaine foncier urbain, le droit
de préemption peut porter sur les terrains de toute nature, mais aussi sur des
maisons individuelles, des immeubles en copropriété, des appartements. Les parts et
actions de société peuvent également être soumises au droit de préemption comme
les parts de sociétés civiles (sous certaines conditions), de sociétés d’attribution et
de sociétés coopératives de construction.
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2) L’expropriation pour cause d’utilité publique
L'expropriation pour cause d’utilité publique est prévue par la loi N° 2020-624 du 14
aout 2024 instituant Code de l’Urbanisme et du Domaine Foncier Urbain (CUDFU).
L’expropriation pour cause d’utilité publique résulte d’une part de l'acte qui autorise
les opérations projetées telles que : construction de routes, chemins de fer ou ports,
travaux urbains, travaux militaires, aménagement et conservation de forêts,
restauration de chemins en montagne, protection de sites ou de monuments
historiques, aménagement de forces hydrauliques et distribution d'énergie,
installation de services publics, création ou entretien du domaine public, travaux
d'assainissement, d'irrigation et de dessèchement, etc. Et d’autre part, de l'acte qui
déclare expressément l'utilité publique desdites opérations.
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• La phase judiciaire
Les tribunaux ne peuvent prononcer l'expropriation qu'autant qu’utilité publique en a
été déclarée. Le tribunal de première instance dans la circonscription duquel se
trouvent les immeubles objets de la procédure d'expropriation est seul compétent
pour prononcer l'expropriation des immeubles et pour fixer en même temps le
montant de l'indemnité. Cette dernière est établie en tenant compte dans chaque cas
:
Une expertise devra être ordonnée, si elle est demandée par une des parties.
Elle devra être faite par trois experts, à moins que les parties soient d'accord sur le
choix d'un expert unique.
Le tribunal accorde s'il y a lieu et dans les mêmes formes, des indemnités distinctes
aux intéressés. Dans le cas d'usufruit ou d'un droit analogue admis par la coutume
locale, une seule indemnité est fixée par le tribunal, eu égard à la valeur totale de
l’immeuble le propriétaire et l'usufruitier exercent leurs droits sur le montant de
l'indemnité.
Si les immeubles acquis pour des travaux d'utilité publique ne reçoivent pas cette
destination ou si les immeubles expropriés pour cause de plus-value ne sont utilisés
conformément à l'acte déclaratif d'utilité publique, les anciens propriétaires ou leurs
ayants cause peuvent en demander la remise. Le prix des immeubles rétrocédés est
alors fixé à l'amiable et, s'il n'y a pas accord, par le tribunal. La fixation par le tribunal
ne peut en aucun cas excéder la somme moyennant celle à laquelle les immeubles
ont été acquis.
Il s’agit d’une part, du livre foncier et du cadastre et d’autre part des plans
d’urbanisme.
A/ Le Livre foncier
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CIPARISSE G., Thésaurus multilingue du foncier, FAO, Rome, 1999, p.124
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le décret colonial du 26 juillet 1932 applicable à l’AOF, l’immatriculation de
l’immeuble annule tout régime antérieur.
Citant Le Roy E., Le thésaurus du foncier explique que ce régime caractérise les
pays de conquête, afin d’y sécuriser les droits des nouveaux arrivants. Ainsi, dès le
début du 20ème siècle, les administrations des colonies françaises, ont considéré
l’immatriculation au livre foncier comme le moyen le mieux adapté à une politique de
sécurisation foncière et d’accroissement de la productivité agricole.
Le livre foncier n’est pas à proprement dit un livre comme son nom l’indique, mais
plutôt une institution civile détenant des registres mentionnant les droits réels des
propriétaires d'un immeuble ainsi que les servitudes et les charges grevant ces
droits.
Directement emprunté au droit français, le livre foncier est composé d’un certain
nombre de feuillet dont chacun est constitué d'un titre et de trois sections. L'identité
du propriétaire du bien immobilier est indiquée par le titre, tandis que les sections
précisent pour la première l'indication cadastrale du bien immobilier, pour la seconde,
les différentes charges qui grèvent le bien en question et enfin pour la troisième, les
hypothèques et privilèges éventuels qui grèvent l'immeuble. L'inscription d'un droit
au livre foncier bénéficiant de la présomption d'exactitude, elle accorde des droits
définitifs à son titulaire, opposables au tiers.
Les droits pouvant être publiés au livre foncier sont majoritairement les droits réels
immobiliers, mais aussi certains droits personnels ainsi que des restrictions au droit
de disposer.
Concernant les droits réels immobiliers, c’est-à-dire les droits s’exerçant sur les
immeubles. On peut citer le droit de propriété, ou encore la gestion d’une
copropriété. On peut citer aussi les servitudes sont celles prévues par le code civil
qui résultent du fait de l'Homme et qui sont établies par un titre ou par une
prescription. On peut citer par ailleurs l'usufruit lorsqu'il n'est pas issu d'un texte de
loi mais d'une convention, ainsi que le droit d'usage ou encore les sûretés réelles
qui sont des garanties offrant à un créancier un droit sur un bien, meuble ou
immeuble, et qui lui permet d'obtenir paiement de sa créance, sur le produit de la
vente de ce bien, en cas de défaillance du débiteur.
En ce qui concerne les droits personnels, il s’agit pour l’essentiel des baux
emphytéotiques, des baux à construction ou encore des quittances de loyer de plus
de trois ans.
Quant aux restrictions au Droit de disposer, elles se déclinent en restrictions
légales, restrictions conventionnelles ou testamentaires, restrictions judiciaires. La
première catégorie des restrictions légales implique notamment le droit à résolution
d'un contrat synallagmatique ainsi que l'action révocatoire d'une donation. Les
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restrictions conventionnelles ou testamentaires sont celles qui résultent de la volonté
de l’émetteur, à l’exemple des promesses de ventes. Les restrictions judiciaires,
quant à elles, sont celles qui émanent d’une décision judiciaire.
L’inscription au livre foncier obéit à des règles strictes et seuls les droits susceptibles
d’être publiés doivent l’être. De cela dépend la fiabilité des registres fonciers et de
l’institution toute entière.
B/ Le cadastre
Le mot cadastre tire son origine du latin capitastrum, et du grec katastikhon c’est-à-
dire, respectivement : registre de capitation et liste d'enregistrements.
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- Du service de renseignement permanent pour les personnes publiques et
privées ainsi que de la liaison avec les services des autres ministères
effectuant des travaux topographiques
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Paragraphe 2/ Les documents d’urbanisme
Ces documents d’urbanisme, rappelons-le, sont aussi ceux qui permettent d’identifier
le domaine foncier urbain. En effet, le CUDFU, en son article 3, définit le domaine
foncier urbain comme l’ensemble des terres du domaine privé ou public de I‘État
couvert par les documents d’urbanisme.
Ces documents d’urbanisme sont donc des outils de planification urbaine qui se
présentent sous forme de documents d’urbanisme opérationnels, prévisionnels et
règlementaires.
Les documents d’urbanisme opérationnel : ce sont les plans de lotissement, de
morcellement, de restructuration, de rénovation, de remembrement et d’une manière
générale, le détail des opérations d’urbanisme ;
Les documents d’urbanisme prévisionnel ou plans d’urbanisme : il s’agit des
outils de planification urbaine, à savoir le schéma directeur d’urbanisme, le plan
d’urbanisme directeur, le schéma de structure et le Plan d’urbanisme de détail;
Les documents d’urbanisme réglementaire : constitués par l’ensemble des règles
et institutions établies pour discipliner la croissance urbaine et le développement
urbain. Ce sont notamment, le certificat d’urbanisme, le règlement général ou
particulier d’urbanisme, les règles générales d’occupation du sol, le permis de
construire, l’accord préalable d’urbanisme, le certificat de conformité
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Définition et rôle : c’est l’outil de planification urbaine, à caractère prévisionnel et
prospectif, qui trace sur une période déterminée, les perspectives de développement
et les grandes orientations d’aménagement de l’espace urbain. Il définit les grands
axes de développement et les principales structures de l’espace considéré. Le
schéma directeur d’urbanisme couvre une ou plusieurs agglomérations contigües.
Initiative et élaboration : L’initiative de l’élaboration du schéma directeur
d’urbanisme relève de la compétence de l’Etat, et est réalisée après l’autorisation du
ministre chargé de l’Urbanisme.
Le schéma directeur d’urbanisme est élaboré par un urbaniste agréé, inscrit à l’Ordre
national des urbanistes de Côte d’Ivoire ou par un bureau d’études public de
compétence reconnue en matière d’urbanisme. Toutefois, dans le cadre de
financement extérieur, le schéma directeur d ‘Urbanisme peut être élaboré par
d’autres organismes en association avec un cabinet d’urbaniste agréé et inscrit au
tableau’ de l’Ordre national des urbanistes de Côte d’Ivoire, en appui au ministre
chargé de l’Urbanisme. Le schéma directeur d’urbanisme est approuvé par décret
pris en Conseil des ministres sur proposition du ministre chargé de l’Urbanisme.
Les plans d’urbanisme de détail, les acquisitions foncières, les projets d’équipement
et d’aménagement visant l’occupation d’une parcelle et les opérations d’urbanisme
doivent être conformes aux prescriptions du schéma directeur d’urbanisme. Toute
occupation de parcelle ou toute opération d’urbanisme contraire aux prescriptions du
schéma directeur d’urbanisme est illégale. Le ministre chargé de l’Urbanisme peut
ordonner le déguerpissement des occupants de cette parcelle ou la démolition des
bâtis ainsi que l’annulation de tous les actes existants.
Définition et rôle : c’est l’outil de planification urbaine qui définit les grands axes de
développement de l’agglomération. Il est constitué d’un rapport, de documents
graphiques, d’un règlement général d’urbanisme et d’un document de
programmation. Le contenu de ces documents est déterminé par décret pris en
Conseil des ministres sur proposition du ministre chargé de l’Urbanisme
Initiative et élaboration : L’initiative de l’élaboration du plan d’urbanisme directeur
relève de la compétence de l’Etat, représenté par le ministre chargé de l’Urbanisme
ou des collectivités territoriales.
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Le plan d’urbanisme directeur est élaboré par un urbaniste agréé, inscrit à l’ordre
national des urbanistes de Côte d’Ivoire ou par un Bureau d’études public de
compétence reconnue en matière d’urbanisme. Le plan d’urbanisme directeur est
approuvé par décret pris en Conseil des ministres sur proposition du ministre chargé
de l’Urbanisme. A la suite de son approbation, le plan d’Urbanisme directeur est
décliné en plusieurs plans d’urbanisme de détail précisant les zones et l’affectation
du sol.
Opposabilité et conformité :
Les règles et servitudes fixées par le plan d’urbanisme directeur ne peuvent faire
l’objet de dérogation, à l’exception des adaptations mineures nécessitées par la
configuration des parcelles ou le type d’architecture des constructions environnantes.
c) Le schéma de structure
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Rôle et définition : Le plan d’urbanisme de détail précise pour le secteur ou le
quartier qu’il couvre, le détail de l’organisation urbaine et les règles d’utilisation des
sols. Il comprend un rapport, un règlement particulier d’urbanisme, et des documents
graphiques.
En théorie donc la gestion du foncier urbain obéit aux plans d’urbanisme. Pour
autant, la gestion pratique semble se réaliser en marge des textes.
Les conditions d’accès à la propriété sont ,elles aussi ,régies par le CUDFU.
La procédure d’appropriation d’un terrain de l’espace foncier urbain est définie par le
Code de l’Urbanisme et Domaine Foncier Urbain (CUDFU). Elle implique
nécessairement que le terrain fasse partie d’un lotissement (Section 1) et soit doté
d’un Arrêté de Concession Définitive (Section 2).
Avant toute chose, notons qu’il existe une exception à l’exigence du lotissement
comme condition indispensable pour l’accès à la propriété.
En effet, selon l’article 224 du CUDFU, L’arrêté de Concession définitive est délivré
sur les lots issus d’un lotissement approuvé. Toutefois, le ministre chargé de
l’Urbanisme peut délivrer un arrêté de concession définitive sur une parcelle hors
lotissement sur ‘étendue du territoire national dans le cadre d’un projet privé
important et conformément à la réglementation sur la purge des droits coutumiers.
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Il en est de même lorsque les terrains sont des terrains ruraux et qu’ils sont situés
dans les limites territoriales d’une Commune. Toutefois, la demande de projets de
lotissement des terrains relève de la compétence du Conseil municipal ou du Conseil
de la Ville selon le cas. Cette demande n’est toutefois recevable que si les
collectivités villageoises intéressées ont été consultées au préalable par les autorités
municipales ou de la Ville compétentes.
Pour toutes les formes de lotissement, les projets doivent être établis conformément
au plan d'urbanisme directeur ou détail ou à tout document d'urbanisme en tenant
lieu.
- Le lotissement privé
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C’est un lotissement initié par un propriétaire privé. Celui-ci doit évidemment être
inscrit au livre foncier. Sa décision est ensuite soumise à l’administration.
- Le lotissement villageois
C’est lorsque le lotissement est initié par une communauté villageoise. Il est soumis à
l’administration pour avis et application.
Le lotissement administratif
- L’espace à lotir est immatriculé au nom de l’État (il devient donc la propriété de
l’État).
- Une fois approuvé, le plan de lotissement est appliqué sur le terrain sous le contrôle
du directeur régional de la Construction et de J'Urbanisme.
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C’est une opération au cours de laquelle un projet de décision administrative est soumis aux
observations du public dans le but d’assurer l’information des personnes concernées, de garantir les
droits des propriétaires et de favoriser la concertation.
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o Le ministre chargé de la Construction et de l'Urbanisme pour l'agglomération
d'Abidjan ainsi que pour les terrains à usage industriels et commerciaux situés
dans les autres localités, avec ampliation aux préfets des localités concernées
;
o Le Préfet pour les terrains d’habitation de leurs localités respectives.
Le lotissement villageois
- Une commission mixte, dont la composition est prévue par les décrets de 1978 et
de 1995 précités, instruit le dossier.
- Un procès-verbal de la réunion de la commission mixte de lotissement est transmis
au ministère chargé de l’urbanisme qui procèdera à l’immatriculation du périmètre à
lotir et prendra un arrêté d’approbation du lotissement.
- L’espace à lotir est immatriculé au nom de l’État (il devient donc la propriété de
l’État).
- Une fois approuvé, le plan de lotissement est appliqué sur le terrain sous le contrôle
du directeur régional de la Construction et de J'Urbanisme.
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C’est une opération au cours de laquelle un projet de décision administrative est soumis aux
observations du public dans le but d’assurer l’information des personnes concernées, de garantir les
droits des propriétaires et de favoriser la concertation.
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- le géomètre choisi (et rémunéré) par la communauté villageoise, procède à
l’abornement des lots
- Dans les deux cas, l’autorité compétente procède à la distribution des lots sur la
base des propositions faites par les autorités villageoises en tenant compte des
droits coutumiers.
Le lotissement privé
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Section 2/ L’arrêté de concession définitive (ACD)
Une fois l’Arrêté de concession établi sur la parcelle (Paragraphe 1), le titulaire y
réaliser des actes de disposition (Paragraphe 2).
Toute occupation d'un terrain urbain doit être justifiée par la possession d'un titre de
concession définitive délivré par le ministre chargé de la Construction et de
l'Urbanisme.
La pleine propriété des terrains urbains immatriculés au nom de l'État est conférée
par un arrêté de concession définitive selon la procédure ci-après :
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- Après le paiement du prix d’aliénation du terrain, des droits et taxes par le
demandeur, le conservateur de la Propriété foncière et des Hypothèques
compétent publie l’arrêté de concession définitive au livre foncier et établit
un état foncier.
En effet, il ne s’agit plus pour l’aspirant de détenir l’un ou l’outre des nombreux titres
précités dans l’ancienne procédure et donc de faire valoir devant les tribunaux la
primauté de son titre sur un autre. Une primauté qui s’établissait selon les tribunaux,
soit sur la base de l’avancée de la procédure, soit sur l’antériorité du premier
document administratif.
Une fois la propriété du terrain établie, le propriétaire peut alors transmettre son
terrain par succession ou le céder par vente ou par donation entre vifs.
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A la différence du Domaine foncier rural, les conditions d’accès à la propriété dans la
zone urbaine ne sont soumises ni à des conditions de nationalité, ni à des conditions
de forme physique. Tout le monde peut accéder à la propriété en zone urbaine.
La seule restriction qui était faite dans l’article 33 de l’ordonnance de 2013 abrogée
par le CUDFU, et qui consistait à limiter à 1 hectare la superficie pouvant faire l’objet
d’un ACD signé par le préfet, a été levée.
Le transfert de propriété d’une personne morte à une autre vivante se fait soit par
succession, soit par décision de justice. Les détails de la procédure sont fixés par la
Loi n° 2019-573 du 26 juin relative aux successions.
Le transfert d’un droit de propriété d’une personne à une autre se fait soit par
décision de justice, soit par la vente ou par la donation. Concernant ses deux modes
de transfert, ils impliquent un acte authentique.
C’est, en effet, l’article 223 du CUDFU qui prévoit que ‘la cession des terrains ayant
fait l’objet d’un arrêté de concession définitive se fait par acte authentique ». En cas
de cession, morcèlement ou fusion, un certificat de mutation de propriété foncière est
délivré à l’acquéreur ou au bénéficiaire de tout ou une partie de la parcelle par le
conservateur de la Propriété foncière et des Hypothèques pour servir de preuve de la
publication.
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Article 11 de la constitution ivoirienne de 2016 modifiée par la loi constitutionnelle de 2019 : « Le
droit de propriété́ est garanti à tous. Nul ne doit être privé de sa propriété́ si ce n'est pour cause
d'utilité́ publique et sous la condition d'une juste et préalable indemnisation. ».
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ou à travers un mandataire. En effet, seule la propriété accorde le droit de disposition
sur la chose5.
Pour autant, dans la gestion pratique du foncier urbain, ce schéma légal est
largement modifié et adapté de sorte à satisfaire aux besoins des communautés
villageoises, notamment dans le cas précis des lotissement villageois.
En effet, si les lotissements villageois sont immatriculés au nom de l’État, ce sont les
villageois qui exercent concrètement le droit de propriété en disposant de la parcelle
selon leur entendement. Ainsi, pour ces lotissements villageois, les vendeurs ne sont
pas les services de l’État, mais les villageois eux-mêmes dans le cadre de la
procédure suivante :
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bien celui du « cédant » et qu’il n’a pas déjà été vendu, alors la procédure
peut continuer son chemin, sinon, le dossier est rejeté.
o C’est l’établissement de l’ACD qui va sortir le lot de la propriété de l’État
(lotissement immatriculé au nom de l’État) pour l’inclure, par une nouvelle
immatriculation au nom de l’acquéreur, dans le patrimoine de celui-ci.
Il y a donc une violation évidente des règles de droit dans la pratique de la gestion
foncière en milieu urbain. Une pratique qui met en évidence la complémentarité entre
une partie des normes administratives et la régulation traditionnelle en matière de
gestion foncière. La procédure usitée a, en effet, pour point de départ la prise en
compte des droits traditionnels et aboutit à la délivrance du titre foncier.
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Tous faits, conventions ou sentences, ayant pour objet de constituer, transmettre, déclarer, modifier
ou éteindre un droit réel immobilier, d'en changer le titulaire ou les conditions d'existence, tous baux
d'immeubles excédant trois années, toutes quittances, ou cessions d'une somme équivalant à plus
d'une année de loyers ou fermages non déchus doivent, en vue de leur inscription, être constatés par
acte authentique.».
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