4) Matériaux
4) Matériaux
4) Matériaux
AA 2023-2024
Geert De Groote
LTARC 1164: Construction et matériaux
MATÉRIAUX
MATÉRIAUX
Planning 2023 - 2024
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MATÉRIAUX
Contenu du cours
A. Durabilité
Impacts environnementaux
B. Matériaux
Pierre naturelle
Terre cuite
Béton
C. Construction
Structure
Étanchéité à l’eau
Isolation thermique
Étanchéité à l’air
-------------
p. 3
MATÉRIAUX
Pierre naturelle
Sources:
Manual of Natural Stone, A. Schulz & B. Schulz, Edition Detail, 2020
NIT 228 Pierres naturelles, CSTC
NIT 205: Pierres naturelles, CSTC, 1997
Annexe 1 de la NIT 163: La pierre de Tournai, CSTC, 1986
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MATÉRIAUX
Pierre naturelle
Histoire
pourrait nous être donnée par Vitruve : elle s’attache à décrire les matériaux que fournit la
nature et l’usage qu’on en fait. Il n’y est pas question de l’origine de l’architecture, mais bien
de celle des bâtiments, ainsi que de la manière dont on est parvenu à donner à l’art de bâtir
des matériaux utilisés et des techniques pratiquées en construction depuis les temps reculés
le sont encore aux xviiie – xixe siècles. Jusqu’à la révolution industrielle qui se profile à partir
du xviiie siècle, où elle devient progressivement une industrie, la construction est étroitement
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MATÉRIAUX
Pierre naturelle
Histoire
Les premières exploitations se font naturellement par ramassage des pierres à la surface du
sol. Des pierres prélevées à l’état brut sont utilisées dans la construction des murs en pierre
sèche. Les cailloux arrondis des rivières sont un matériau de choix mais sont difficiles à mettre
en œuvre sans mortier ; on les cimente donc au moyen de mortiers d’argile, cette dernière
L’homme a commencé à creuser le sol avec des outils rudimentaires en bois, corne ou os pour
les sols meubles, en silex pour les roches. Pour façonner les roches tendres, il a donc recours
à des outils de roches dures. Mais, pour façonner les roches dures, il doit attendre l’avènement
des métaux, des abrasifs puissants comme le diamant, puis des explosifs.
source: https://fr.wikipedia.org/
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MATÉRIAUX
Pierre naturelle
Histoire
Des monuments sans mortier sont érigés partout sur la planète à différentes époques, collec-
tivement appelés mégalithes, sans véritable fonction pratique immédiate si ce n’est peut-être
de s’attirer l’attention des dieux. Les plus anciens correspondent au mésolithique, au néo-
source: https://fr.wikipedia.org/
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MATÉRIAUX
Pierre naturelle
Histoire
Dans le monde antique, s’impose progressivement la nécessité de trouver les pierres les plus
se fait en plusieurs étapes : après le travail de découverture des bancs de pierre propres à
produire les pierres, dures ou tendres, compatibles avec leur destination, démarre le travail
d’extraction lui-même.
Afin de détacher les blocs à façonner, le carrier fait, dans des cas très rares, appel à des
strates et fissures naturelles ; plus souvent, il doit creuser des rainures, au pic, délimitant le
volume et la forme des pierres telles qu’elles devront être réalisées. Une dernière rainure est
ménagée sous le bloc, dans laquelle sont insérés des coins métalliques, enfoncés à la masse,
Une fois extraits, les tambours sont taillés au marteau et au burin, puis sans doute cerclés de
roues en bois et tirés par des chars à bœufs. Enfin, une fois la colonne établie, la grossièreté
du calcaire est masquée par du stuc. Pour extraire leurs pierres, les Romains ne procèdent
pas autrement. À la nécessité d’extraire les pierres pour les besoins du marché s’ajoute un
goût particulier pour l’exploit, qui s’exprime par l’extraction de pièces monumentales. Par ex-
Système de roue pour le transport des colonnes et architraves par Chersiphron et Métagénès
source: https://fr.wikipedia.org/ à destination du Temple d’Artémis à Éphèse (Vitruve, Livre X. Chapitre II)
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MATÉRIAUX
Pierre naturelle
Histoire
Au XXème siècle, la pierre est peu à peu remplacée par les parpaings de béton et va entière-
ment disparaître comme matériau massif. Elle a du s’adapter aux exigences et aux modes de
construction actuels. Grâce à l’évolution technologique, les coûts ont baissés et la possibilité
de travailler sur des épaisseurs à partir de 10 mm, lui ont offert une large palette d’utilisation
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MATÉRIAUX
Pierre naturelle
Formation et classification des roches
On désigne sous le nom de roche tout matériau de l’écorce terrestre formant, en général
sur de grandes étendues, des mélanges constants de minéraux. Une même roche peut être
formée d’une ou de plusieurs espèces minérales. Des fractions d’un même minéral peuvent
Les roches sont en général dures et cohérentes, parfois plastiques (comme l’argile) ou meu-
bles (comme le sable), voire liquides (telle l’huile) ou gazeuses. Sphéroïde gazeux à l’origine,
Par la condensation des eaux, ces roches ont été soumises à des actions chimiques et mé-
caniques qui les ont détruites et ont formé les éléments des premières roches sédimentaires.
Modes de formation
Sous l’effet de divers facteurs, dont la température et la pression, les roches magmatiques et 1. Érosion, transport, diagénèse
2. Fusion
sédimentaires peuvent se transformer en roches métamorphiques et ce, essentiellement par 3. Pression, température
recristallisation. 4. Refroidissement.
(source: Wikipedia)
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Pierre naturelle
Pierres belges
11. Jodoigne
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MATÉRIAUX
Pierre naturelle
Pierres belges
La pierre bleue est une roche sédimentaire calcaire de couleur bleu gris provenant des
provinces du Hainaut, de Namur et de Liège (Belgique). Son extraction se fait surtout en Bel-
La dénomination “Petit Granit” est consacrée par l’usage et s’explique par l’aspect scintillant
Utilisée en architecture comme pierre de taille, c’est la pierre la plus répandue et la plus
gique, ses gisements étant assez bien répartis d’un bout à l’autre de la région. Elle a aussi
été abondamment exportée dans les régions voisines, et notamment en Flandre depuis le
Moyen-Age.
La cathédrale Notre-Dame-Tournai
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Pierre naturelle
L’extraction des roches en carrière
Pour arriver à des produits finis utilisables, il faut partir d’une roche exploitée dans une car-
La plupart des carrières s’exploitent à ciel ouvert. Certaines carrières calcaire se travaillent
en galeries souterraines. Dans tous les cas, le but de l’extraction est de sortir des blocs de
matière le plus proche de la perfection afin de pouvoir les transformer en produits finis dans
un atelier spécialisé.
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MATÉRIAUX
Pierre naturelle
L’extraction des roches en carrière
Tournai
carrière à Antoing
grandes masses redécoupées ensuite sur place par perforation puis éclatement.
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MATÉRIAUX
Pierre naturelle
L’extraction des roches en carrière
Les carrières de calcaire sont exploitées parfois au fil diamanté, mais le plus souvent à la
haveuse, sorte de chaine tournant autour d’un long bras permettant de scier la masse sans
la fragiliser ou la fissurer.
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Pierre naturelle
L’extraction des roches en carrière
Les carrières de schistes, d’ardoises ou de pierres à couches s’exploitent le plus souvent par
explosion permettant de faire tomber des morceaux qui sont ensuite transportés et triés à la
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Pierre naturelle
Le façonnage
La transformation des blocs bruts de pierre naturelle en éléments de construction peut être
Cette partie traite en détail des opérations de façonnage des surfaces, que l’on peut subdiviser
en deux groupes : les tailles et les finitions. L’art de la taille, qui permet d’obtenir de belles sur-
faces structurées, est hérité d’un savoir-faire séculaire propre aux tailleurs de pierres, tandis
que les opérations de finition des surfaces, qui offrent un large éventail de surfaces unies,
outils anciens de tailleur de pierre
mates ou brillantes, perpétuent la longue tradition des marbriers.
source: https://www.pierres-info.fr/
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Pierre naturelle
Le façonnage
Sciage primaire
Une fois les blocs extraits en carrière, afin de pouvoir les transformer en produits finis, il faut
les transporter en ateliers pour en sortir des tranches dont l’épaisseur correspond à celle du
produit fini.
Pour ce faire, l’homme est passé de machines élémentaires utilisant un fil torsadé et un abrasif
à des machines ultraperformantes de très grande puissance permettant d’obtenir des tranches
dans un temps record : Grands disques circulaires équipés de diamants, châssis multi lames,
Toute épaisseur peut être obtenue : de tranches minces de 2 ou 3 cm pour des sols intérieurs,
Sciage primaire au grand disque (source: Mochal granits)
de tranches épaisses pour de la bordure en 20 ou 30 cm de haut ou encore plus épais.
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Pierre naturelle
Le façonnage
Débitage et aboutage
Le débitage est l’opération de sciage des tranches en produit fini pour obtenir les trois dimen-
sions de la pièce à partir de son épaisseur. Il se réalise avec des disques de plus ou moins
grand diamètre selon l’épaisseur des tranches, donc du produit fini à obtenir. Il se fait en plu-
sieurs passes successives pour les granits ou en une seul passe pour les calcaires.
Dans tous les cas, qu’il s’agisse de débiteuses simple disque ou de multidisques complexes,
le débit est réalisé avec des disques équipés de diamants. Une simple rotation de la tranche
sur son plateau de sciage permet d’obtenir de façon plus ou moins mécanisée la longueur puis
la largeur de la pièce.
Une chaine moderne de fabrication peut aussi être conçue avec des disques pour scier les
longueurs désirées puis à la suite, d’autres disques placés perpendiculairement à cette lon-
gueur pour en réaliser sa largeur : c’est l’aboutage de la pièce. La aussi, selon la performance
de l’équipement et les dimensions des pièces à obtenir, l’abouteuse est soit mono disque, soit
multi disques.
Débitage et aboutage multidisques (source: Mochal granits)
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Pierre naturelle
Le façonnage
Clivage
Le clivage manuel se réalise à la chasse, c’est à dire au moyen d’un marteau et d’un
outil tranchant. Il permet soit de fendre une pierre pour lui donner un aspect rustique, brut et
antidérapant, soit de trancher dans l’épaisseur pour en faire un pavé à chants dits clivés ou
éclatés.
très forte puissance dont la largeur des couteaux peut dépasser les deux mètres.
bonne précision.
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MATÉRIAUX
Pierre naturelle
Le façonnage
Bouchardé
Le bouchardé manuel s’effectue à l’aide de la boucharde, marteau à une ou deux têtes inter-
changeables en acier, composées chacune d’un damier de pointes pyramidales dites “pointes
de diamant”.
La boucharde efface toute trace des tailles précédentes (le sciage, par exemple) et imprime
des quadrilatères de coups qui empiètent les uns sur les autres et sont alignés sommairement,
parallèlement aux arêtes ou légèrement en courbe. Les nombreuses traces (petits points de 1
On distingue le bouchardé gros (16 à 36 dents) ou fin (49 à 64 dents). Il existe également des
bouchardes à 100 dents et à 400 dents que l’on utilise principalement sur les pierres tendres.
Sur le Petit Granit, la teinte d’ensemble d’une surface bouchardée est gris clair (points
Pour le bouchardé mécanique, on utilise un marteau pneumatique ou hydraulique muni d’une blanchâtres sur un fond sombre).
tête de bouchardage qui effectue le travail en continu, sur de grandes surfaces sciées (avant
leur mise à dimension). Les éléments finis permettent ainsi de distinguer si le bouchardage a
L’aspect de la surface varie selon la taille du marteau (en général 3,5 x 3,5 cm), le nombre
plus ou moins espacées selon la denture de l’outil et réparties régulièrement sur l’ensemble
de la surface.
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MATÉRIAUX
Pierre naturelle
Le façonnage
Sbattu
La taille manuelle est effectuée à la pointe sur une surface sciée ou clivée.
Le sbattu mécanique se réalise uniquement sur de grandes surfaces sciées, à l’aide d’un outil
nique de force variable. La mise à dimension des produits finis s’effectue après la taille.
On note de nombreuses petites traces courtes, isolées, plus ou moins parallèles entre elles
rapport aux arêtes (± 45° à 60°) et séparées par des cassures d’éclatement très marquées.
Le sbattu est gros ou fin selon la fréquence des coups (espacés de 5 à 20 mm en manuel, de
1,5 à 7 mm en mécanique). Sur le Petit Granit, la teinte de fond est gris sombre et parsemée de coups blanchâtres.
Le sbattu manuel dit “à la pointe” se distingue du sbattu mécanique par son aspect plus brut,
le nombre réduit et l‘irrégularité des coups de pointe. Le sbattu fin mécanique, quant à lui,
présente beaucoup d’analogies, dans sa réalisation et son aspect avec la taille ancienne mé-
canique.
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MATÉRIAUX
Pierre naturelle
Le façonnage
Strié
Cette taille manuelle est réalisée à la pointe (ou à la broche) sur une surface généralement
clivée. Le parement présente des traits continus, sensiblement parallèles entre eux et espacés
La taille brochée est un strié très grossier dont les sillons, espacés de 4 à 8 cm (largeur : 5 à
La taille quadrillée est une variante combinant deux tailles striées plus ou moins perpendicu-
laires.
Sur le Petit Granit, la teinte de fond est gris sombre et parcourue de lignes blanchâtres.
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MATÉRIAUX
Pierre naturelle
Le façonnage
Sablé
Le sablage sous pression est une manière d’obtenir rapidement une surface rugueuse, en
pistolet de sablage
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MATÉRIAUX
Pierre naturelle
Le façonnage
Adouci
L’adouci est une finition à l’eau qui se réalise sur des chaînes d’adoucissage, à partir de
grandes tranches de pierre sciées (mises ensuite à dimension) ou élément par élément traité
en continu. Le travail des petites surfaces, moulures, courbes, etc. s’effectue manuellement ou
La taille adoucie produit de très légers reflets. La surface est unie, mate, sans aucune rayure Petit Granit, adouci bleu clair
apparente.
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MATÉRIAUX
Pierre naturelle
Le façonnage
Poli
ou bien encore à l’acide oxalique, et éventuellement cirée. Le poli brillant n’apparaît qu’à ce
dernier stade des finitions. Actuellement, le travail n’est fait à la main que pour les petites sur-
L’aptitude d’une pierre à prendre le poli est essentiellement déterminée par l’aptitude au polis-
sage des minéraux qui la composent et par sa texture. D’une manière générale, les minéraux
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MATÉRIAUX
Pierre naturelle
Le façonnage
Flammé
C’est une finition spécifiquement mécanique obtenue par passage d’un jet de flamme sur une
tranche de pierre sciée, avant mise à dimension des produits finis. Elle ne s’applique que sur
de grandes surfaces; les chants et retours vus ne peuvent pas être flammés.
parement. Le choc thermique fait éclater les grains superficiels et donne la texture spécifique
Sur le Petit Granit, la teinte d’ensemble est gris clair. Le détail présente une multitude de
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MATÉRIAUX
Pierre naturelle
Le transport
L’emballage est une opération importante car elle permet à la fois de procéder à une ultime
vérification des pièces et d’assurer protection et garantie de bon acheminement des pierres
positionnées sur leurs palettes. Chaque type de produit fait l’objet d’un emballage qui lui est
propre.
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MATÉRIAUX
Pierre naturelle
Domaines d’application
La pierre naturelle constitue un matériau qui, judicieusement choisi, peut avoir des usages
multiples. Etant donné que ceux-ci impliquent des sollicitations différentes, on distingue plu-
Extérieur:
Intérieur
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MATÉRIAUX
Terre cuite
Sources:
Fabrication de la brique, Fédération Belge de la Brique,
Construire en brique en Europe, Giovanni Peirs, Lannoo, 1994
https://www.lhoist.com/be_fr/fabrication-de-largile
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MATÉRIAUX
Terre cuite
Histoire
La brique est le matériau artificiel le plus ancien que l’Homme ait produit.
C’est au cours de l’occupation romaine que, pour la première fois, la brique fut utilisée sur une
grande échelle au nord des Alpes. Avec le retrait des légions impériales, elle disparu quasi
complètement de la circulation pendant des siècles. Elle ne réapparut qu’au douzième siècle.
On trouve à peu près partout de l’argile convenant à la fabrication de briques et il est clair
que ce n’est pas cette condition-là qui ait été déterminante dans le choix de la brique comme
matériau de construction. Bien plus important fut à cet égard la présence ou l’absence d’une
pierre naturelle de bonne qualité dans la région. A l’origine, les matériaux pierreux furent un
substitut du bois – matériau encore largement disponible et utilisé dans l’Europe moyenâgeuse
– et dans les régions où la pierre naturelle faisait défaut, on entreprit de cuire des briques.
C’était le cas des bas pays et des régions côtières où l’argile est abondamment présente,
mais où la pierre naturelle doit venir de relativement loin. Pourtant, jusque tard dans le Moyen
Âge, la pierre naturelle-amenée par voie fluviale – était encore en compétition avec la brique.
Notamment des villes comme Gand et Anvers-reliées aux carrières du Tournaisis par l’Escaut
– sont bâties pour une bonne partie en pierre naturelle, alors qu’à Bruges, Holstein ou Lübeck,
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MATÉRIAUX
Terre cuite
Histoire
En deçà des Alpes, la région où la présence de la brique s’affirme le plus nettement est la
bande côtière comprise entre Dunkerque en France et Novgorod en Russie, soit l’aire géo-
graphique où la Ligue hanséatique était active. Dès le douzième siècle, la brique y fut in-
troduite par les ordres monacaux et l’interprétation culturelle générée par les activités de la
La Hanse ou Ligue hanséatique est l’association historique des villes marchandes de l’Europe
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MATÉRIAUX
Terre cuite
Histoire
Outre les données géologiques, les facteurs historiques et culturels jouent également un rôle
important. Ainsi, la brique s’est plus rapidement imposée dans les lieux urbanisés que dans
les campagnes pour la bonne raison que les risques d’incendie commandent des précautions
collectives qui sont inutiles en milieu rural. La « pétrification » progressive des villes fut sou-
Le grand incendie de Londres est un violent incendie qui ravage le centre de la ville de Lon-
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MATÉRIAUX
Terre cuite
Histoire
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MATÉRIAUX
Terre cuite
Histoire
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MATÉRIAUX
Terre cuite
La fabrication
Lorsqu’on porte de l’argile ou du limon à une température suffisamment élevée, les minéraux
fondent et s’agglomèrent pour former une masse pierreuse. Ce phénomène est appelé la liai-
son céramique et les produits obtenus par ce processus sont les céramiques.
Le processus de fabrication des briques et des tuiles comprend cinq opérations successives :
- L’extraction de l’argile
- La préparation de l’argile
- Le façonnage
- Le séchage
- La cuisson
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MATÉRIAUX
Terre cuite
La fabrication
L’extraction de l’argile
Pour qu’une argile soit propre à la fabrication industrielle de briques, elle doit satisfaire à un
- Elle doit être homogène et pure. Le mélange de différentes sortes d’argile se pratique sou-
vent. A condition que ce mélange soit suffisamment intime, on obtient une matière première
nouvelle qui permet de réaliser des produits aux caractéristiques particulières impossibles à
- Elle doit bien supporter le séchage. Avant d’être cuite, une brique est d’abord séchée et ceci
s’accompagne d’un certain retrait et, le noyau interne conservant l’humidité plus longtemps
que les zones périphériques, le danger existe de voir se fissurer les faces extérieures. A le
cuisson, ces crevasses ne disparaîtront pas, bien au contraire seront-elles encore accentuées. Exploitation minière (source internet)
- L’argile doit convenir à la cuisson. Les températures nécessaires pour déclencher la fusion
d’une argile sont extrêmement variées d’une sorte à l’autre. Les argiles convenant le mieux à
la fabrication de la brique, ont des températures de cuisson comprises entre 900 et 1200°C.
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MATÉRIAUX
Terre cuite
La fabrication
L’extraction de l’argile
La matière première naturelle de la brique de terre cuite est l’argile. Il faut entendre ‘argile’ au
sens large et considérer également les terres limoneuses et schisteuses, matières premières
L’argile est extraite dans des argilières situées en zone d’extraction. L’argile est omniprésente
dins, chaque strate d’argile est traitée séparément et isolée dans les entrepôts de stockage
pour maturation.
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MATÉRIAUX
Terre cuite
La fabrication
La préparation de l’argile
le dosage et le mélange des matières premières d’autre part. Le but est d’obtenir une masse
argileuse bien homogène et plastique qui sera facilement transformée en produit fini.
Broyage et malaxage:
Ces opérations ont pour but de rendre la masse d’argile homogène et de lui conférer la plas-
ticité nécessaire au moulage des briques. Cette opération a également pour but de réduire les
inclusions solides éventuellement présentes dans l’argile (ex : nodules de pyrite et inclusions
de chaux) pouvant influencer négativement la structure du produit en terre cuite. Cette étape
très importante s’effectue dans des broyeurs mécaniques à meules verticales ou à cylindres
horizontaux. En Belgique, le broyeur mécanique à meules verticales est très utilisé ; il s’agit
d’un appareil en forme de cuve dans lequel tournent deux meules qui pressent l’argile au
travers d’un fond perforé formant tamis. Dans le broyeur horizontal, l’argile est laminée entre
Enfin, l’argile contient également des débris organiques nuisibles à la qualité du produit fini,
et qui ne peuvent être éliminés que par l’action bactériologique. A cette fin, l’argile est stockée
quelque temps dans un lieu humide et sombre propice au développement de ces bactéries.
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MATÉRIAUX
Terre cuite
La fabrication
La préparation de l’argile
Dosage et mélange:
Aujourd’hui, on ne fabrique plus les briques uniquement à partir des argiles locales, comme
c’était le cas auparavant. Pour obtenir une qualité optimale de la matière première, divers
types d’argile sont mélangés, toujours sous un contrôle permanent. On peut ainsi garantir la
Des adjuvants peuvent influencer les propriétés des produits finis. Ainsi, l’ajout de pigments
peut en modifier la couleur ; l’ajout de sciure de bois a une influence sur la porosité, …
L’ajout d’eau permet de garantir une mise en forme facile de l’argile, tandis que la vapeur
Les machines à doser sont constituées de réservoirs contenant les différentes matières Dosage et mélange (source: CLEIA)
premières dont des «nourrices» alimentent régulièrement, et dans les proportions requises,
un ou plusieurs mélangeurs.
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MATÉRIAUX
Terre cuite
La fabrication
On distingue divers types de briques, en fonction de la manière dont elles sont mises en
forme :
La méthode de moulage la plus ancienne est le façonnage à la main des briques. Le mouleur
prend une certaine quantité d’argile, la jette dans un moule en bois préalablement sablé pour
éviter que la pâte n’adhère aux parois, presse convenablement la terre pour remplir le moule,
arase l’excédent et retourne l’appareil pour démouler la brique crue ou «verte» (= brique non
cuite).
Dans l’industrie briquetière moderne, hautement mécanisée, les briques « moulées main» ne
le sont toutefois plus par la main de l’homme. Toutes les opérations sont restées identiques,
mais ce sont des machines qui ont pris la relève. Après avoir servi au façonnage, les moules
Pour faciliter l’opération, l’argile doit être relativement ductile (et humide par conséquent),
Il arrive encore qu’une brique soit réellement moulée à la main mais seulement pour certains
évitant ainsi au mouleur de devoir exercer un effort trop important. Ceci a pour conséquence
formats particuliers non compatibles avec la machine ou en cas d’utilisation d’argiles spé-
que la brique «moulée main» présente une surface irrégulière, caractérisée par des plissures.
ciales.
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MATÉRIAUX
Terre cuite
La fabrication
A partir de certaines sortes de limon, il est possible de mouler des briques sans que pour
autant il soit nécessaire que la matière première soit fort plastique. Le limon « demi-sec » est
introduit dans des moules métalliques et comprimé à l’aide d’une presse métallique. Cette bri-
que « moulée à la presse » présente des faces beaucoup plus unies et lisses que la manuelle.
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MATÉRIAUX
Terre cuite
La fabrication
L’outil actuellement le plus largement répandu pour la fabrication de la brique est l’étireuse.
Dans cette machine, la masse d’argile est extrudée sous forme d’une carotte continue à sec-
tion rectangulaire. Ce «boudin» d’argile est alors coupé à intervalles réguliers. Chaque élé-
ment forme une brique qui présente quatre faces assez lisses suite au coulissement dans la
L’étireuse permet une production beaucoup plus rapide que n’importe quel autre procédé, et
de plus, elle est parfaitement adaptée au façonnage de briques perforées. Il s’ensuit qu’il est
possible de produire des briques de dimensions beaucoup plus grandes qu’auparavant sans
que pour autant leur poids ne deviennent excessif. Le nombre et la forme de ces perforations
n’a pas grande importance sur le plan technique. Ce mode de fabrication est également utilisé
pour produire des briques de parement, mais dans ce cas, l’aspect des faces (deux boutisses
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MATÉRIAUX
Terre cuite
La fabrication
Le séchage
Avant d’être cuites, les briques crues doivent encore perdre une grande partie de leur teneur
en eau. Le séchage se poursuit jusqu’à ce que les briques ne contiennent plus qu’environ 2%
d’eau. Le risque serait en effet de les voir se fendre ou éclater sous la dilatation de la vapeur
dans la masse. D’autre part, la stabilité dimensionnelle du produit n’est obtenue qu’au terme
Le séchage s’opère dans des chambres ou des tunnels où il se poursuit de manière régulière
dégagée lors de la cuisson au four. La température et le taux d’humidité sont contrôlés tout Séchage de briques au 19ième Siècle (source: www.dbnl.org)
au long du processus de séchage, au moyen d’un système informatique réglé de façon très
précise.
Dans les briqueteries traditionnelles, les briques sèchent à l’air libre, ou parfois sous un toit.
la pierre.
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MATÉRIAUX
Terre cuite
La fabrication
La cuisson
C’est la dernière étape que doit subir la brique d’argile façonnée et séchée, avant de pouvoir
devenir une brique de terre cuite à proprement parler. C’est là une phase d’une grande impor-
ment complet. Chaque mélange d’argile se caractérise par sa propre «courbe de cuisson».
Au cours des siècles, de nombreuses types de fours sont développés, toujours dans l’optique
D’une manière générale, on peut poser comme principe que plus grand est le four et plus im-
portante la masse de briques à cuire en une seule fois, meilleur sera le rendement thermique.
On peut facilement classer les différents types de fours en deux catégories : les fours continus
four, sa mise à feu, son extinction et refroidissement lorsque la cuisson est terminée.
- Dans un four de type continu, le feu ne s’éteint jamais, et c’est le chargement qui est introduit
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MATÉRIAUX
Terre cuite
La fabrication
Les anciens utilisaient le four à chambre, soit une construction en brique délimitant une
enceinte où les briques à cuire sont empilées. Des orifices dans l’enveloppe permettent
que la température soit régulièrement répartie dans l’ensemble du four. Le combustible est
généralement du bois.
teinte rouge ou bleuâtre après cuisson selon que l’atmosphère est riche ou pauvre en oxy-
gène. Lorsque l’apport d’oxygène est totalement coupé, la brique vire au bleu intense. Souvent
l’atmosphère de cuisson est réglée de manière telle que des nuances intermédiaires apparais-
sent et, en cas d’une diffusion irrégulière de la chaleur, aussi des teintes panachées.
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MATÉRIAUX
Terre cuite
La fabrication
températures élevées devint relativement aisée. Un type de four fort répandu au dix-neuvième
siècle était le four à la volée qui n’est, en vérité, rien d’autre qu’une immense meule constituée
de couches alternées de briques et de charbon. Le briquetier pouvait ainsi fixer avec préci-
sion le rapport briques/combustible. Le four à la volée a été utilisé jusque bien tard dans le
vingtième siècle et encore maintenant, les briquetiers anglais et belges font parfois appel à lui
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MATÉRIAUX
Terre cuite
La fabrication
Ces différents types de four avaient inconvénient de de ne permettre la cuisson que d’un lot
de briques à la fois. Pour autoriser une production sans interruption, le four continu fut mis au
point vers le milieu du dix-neuvième siècle. Dans les fours de ce type, le feu n’est jamais éteint
et il permet d’obtenir un rendement thermique beaucoup plus élevé. Dans les fours continus
les plus anciens, c’est la zone de feu qui est déplacée progressivement dans un tunnel de
forme sensiblement circulaire. Dans les fours-tunnels modernes c’est l’inverse qui se passe :
la zone de feu est fixe et c’est la fournée qui, chargée sur des charriots, progressivement s’en
L’humidité résiduelle des briques est ainsi éliminée. A partir d’une température comprise en-
tre 450°C et 600°C, on ralentit la montée en température des briques. C’est autour de cette
structure cristalline du quartz est modifiée. A cette étape de la cuisson, les briques sont très
- La cuisson des briques à proprement parler se fait environ à mi-parcours du four, à une
Four tunnel (source: IBRICK)
température allant de 1000°C à 1200°C. Le frittage de l’argile se fait à cette température et se
- Enfin, une troisième et dernière phase consiste à refroidir les briques. Cette opération doit
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Terre cuite
La forme de la brique
La brique est un élément de construction de faibles dimensions, toujours les mêmes d’une
grand nombre de cas, la teinte du joint se distingue de celle de la brique, contraste qui rend la
Le code esthétique qui, des siècles durant, détermina le format d’une brique décrète que la
hauteur soit comprise entre un tiers et un quart de sa longueur. De plus faibles hauteurs sont
parfois tolérées, de plus grandes jugées disgracieuses jusqu’il y a quelques décennies seule-
ment. En fait, cette règle était elle-même dictée par des contraintes industrielles : produire une
n’est vraiment devenu possible que depuis l’invention de la brique perforée. Jusqu’à présent,
ces hauts formats ne sont toujours pas utilisés en parement : notre sens esthétique y est en-
Une brique peut être classifiée sur base de plusieurs critères. Parmi ceux-ci, les plus impor-
tants sont le procédé de fabrication et son domaine d’application. Pourtant, le plus souvent les
source : Nelissen
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Terre cuite
La forme de la brique
La brique pleine
Il s’agit de la brique classique de petit format, telle que l’Antiquité nous l’a léguée. La plus
Ces briques ne représentent que quelques perforations. En Belgique, une brique équivalant
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Terre cuite
La forme de la brique
La brique perforée
briques sont en général d’un format moyennement grand et sont fort appréciées en Belgique.
Elles sont utilisées principalement pour des maçonneries à enduire, notamment la paroi in-
térieure.
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Terre cuite
La forme de la brique
La brique creuse
Brique qui présente des perforation de grandes section qui sont le plus souvent orientées
elle est relativement légère et peut être produite dans de grandes dimensions. Toutefois, com-
parée à la brique pleine ou perforée, elle ne présente qu’une faible résistance à la compres-
sion. Chez nous, la brique creuse n’est pratiquement pas utilisée, mais dans les pays latins et
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Terre cuite
Domaines d’application
- Briques isolantes
- Les « éléments de hourdis ». Il s’agit d’éléments en terre cuite de forme spéciale, conçus
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Béton
Sources:
Febelcem
www.lafarge.fr
Construire en béton, Détail, 2006
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Béton
Histoire
Pourtant, les Romains et les Egyptiens utilisaient déjà des matériaux semblables pour leurs
constructions.
tra le développement de I’ «Opus Oaernentitiurn», qui est le béton des Romains. Cet ancêtre
du béton était formé de mortier et de pierres de toutes sortes. Par sa solidité et sa rapidité de
mise en oeuvre et associé à d’autres matériaux tels que la brique, il a permis les prouesses
En l’an 27 apr. J.-C .• Agrippa commença la construction du Panthéon, qui est certainement
nécessite aucun contrefort pour reprendre la poussée de la voûte. Les études menées sur
cet ouvrage ont montré que les bétons de l’infrastructure et de la coupole alvéolée étaient
de densités différentes de telle sorte que le poids de la voûte diminuait en montant jusqu’au
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Béton
Histoire
En raison des avancées technologiques dans le domaine des métaux (à cause des nom-
breuses guerres qui ont sévies à l’époque), le béton a peu fait parler de lui pendant plusieurs
siècles. Les outils métalliques plus perfectionnés ont rendu le travail du bois plus facile. Ce
dernier matériau allié à la pierre se sont donc substitués au béton pendant plusieurs siècles
particulièrement en Europe.
C’est au XIXème siècle que le béton connu les plus grandes avancées :
- Ces progrès furent amorcés par John Smeaton qui découvrit en 1756 que les chaux effec-
tuant les meilleures prises sont obtenues à partir de calcaire et d’argile et pas seulement de
- Puis, à partir de 1812, Louis Vicat commença à caractériser les propriétés des différents
- A partir de là, tout alla très vite. De nombreux scientifiques s’intéressèrent à ce nouveau
La production industrielle du ciment fut rendue possible moins de 30 ans plus tard.
Les premières constructions en béton ne tardèrent alors pas à arriver. L’église St-Jean de
Montmartre à Paris est l’une des premières constructions en béton. L’architecte Anatole de
Baudot a eu l’audace de construire entre 1894 et 1904 l’un des premiers bâtiments sacrés en
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Béton
Histoire
Le béton armé
Au début du XIXe siècle, le Français Josef Louis Lambot travaillait sur le problème de l’arma-
béton armé au bois, en particulier pour les réservoirs d’eau, les bacs à plantes et la construc-
“Mon invention a pour objet un matériau nouveau servant à remplacer le bois en construction
navale et partout ailleurs où il est confronté à l’humidité, comme les planchers en bois, les
treillis métallique constitué de barres et d’étrésillons ligaturés entre eux ou assemblés en une
corbeille de forme déterminée. Je donne à ce treillis la forme la plus adaptée à l’objet que je
veux produire et le noie ensuite dans du ciment hydraulique, ce qui règle aussi le problèmes
A cette époque, Les premiers bâtiments entièrement en béton furent édifies en France et en
Angleterre.
Barque de Lambot, 1849
la première réalisation en béton armé
L. x l. x H. = 2,96 m x 1,28 m x 0,66 m
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Béton
Histoire
Le béton précontraint
Tous les essais d’armature du béton effectués jusqu’alors avaient montré que la capacité
Au cours de recherches qu’il menait sur la réduction de la fissuration dans les constructions
A la même époque en Angleterre, Ernest Leslie Ransome travaillait aussi sur l’armature du
béton. Ses recherches aboutirent à la création de barres d’armature profilées, système qu’il
breveta en 1893.
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Béton
La composition du béton
Le béton est obtenu par malaxage intense de ciment, d’eau, de sable, de granulats (ancien-
Certaines propriétés du béton peuvent être obtenues en agissant sur sa composition. Il faut
alors porter une attention constante aux particularités spécifiques des matériaux constituants
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Béton
La composition du béton
Le ciment
Le ciment est un liant hydraulique indispensable à la fabrication des bétons et mortiers. Il agit
comme une colle entre les grains de sable et les granulats. Gâché avec de l’eau, il durcit aussi
bien à l’air que sous l’eau pour donner un solide pierreux résistant à l’eau.
Les deux principales matières premières nécessaires à la fabrication du ciment Portland sont
le calcaire et l’argile. Elles sont généralement extraites des carrières à ciel ouvert situées
mélange (environ 20% d’argile pour 80% de calcaire) est ensuite préhomogénéisé.
La cuisson s’effectue dans un four rotatif, tube de 50 à 90 mètres de long au bout duquel
les combustibles introduits produisent une flamme de 2.000°C. Les ciments ne peuvent être
Le choix du ciment conditionne les qualités du béton ainsi que sa résistance à court et long
- Certains ciments ont des propriétés spécifiques, qui leur permettent de s’adapter à des envi-
Principales étapes de la fabrication des ciments (source: Febelcem)
ronnements particuliers (prise en mer, eaux à haute teneur en sulfates…).
- D’autres ciments répondent à des conditions d’utilisation spéciales (durcissement très rapi-
de, résistance aux fortes chaleurs ou aux agressions chimiques), comme par exemple le ci-
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Béton
La composition du béton
Les granulats
Les granulats sont des petits morceaux de roches (gravillons, sable, etc.), d’une taille in-
férieure à 80 mm. Sur le seul marché français, la production annuelle est estimée à près de
350 millions de tonnes, soit 5 tonnes par habitant, faisant des granulats la ressource la plus
Les granulats sont répartis en classes granulaires selon leurs dimensions. Ces classes sont
désignées par les dimensions minimales et maximales des grains, par exemple les classes
0/4, 4/8, 8/16 etc. Le transport et la mise en place du béton déterminent le diamètre maxi-
mal des granulats. En règle générale, ce paramètre est choisi par le responsable de la mise
toutefois pas être supérieure à 1/3, ou mieux 1/5 de la plus petite dimension de l’élément à
bétonner.
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Béton
La composition du béton
Les additions sont des matériaux pulvérulents comme le trass, la farine de pierre, la fumée
de silice ou la cendre volante qui influent sur diverses propriétés du béton. Par exemple,
Les adjuvants sont des produits qui, par une action chimique et/ou physique, modifient
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Béton
La fabrication du béton
La centrale à béton
Le béton est fabriqué dans une « centrale à béton », systématiquement implantée à proximité
chacun des composants (ciment, granulats, eau, adjuvants), il présentera des caractéristiques
différentes. Une fois fabriqué, le béton prêt à l’emploi est un produit frais, qui doit être trans-
porté et utilisé rapidement sur des marchés locaux, et dans des conditions optimales. Le béton
Le béton peut soit être coulé in situ (sur chantier), soit préfabriqué. Les deux types de béton
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Béton
La fabrication du béton
Dans le cas du béton coulé in situ, le béton fluide est amené sur le chantier et coulé sur place.
Le camion malaxeur pompe à béton est un camion toupie qui utilise une pompe à béton em-
barquée et un tuyau monté sur un bras hydraulique articulé appelé “flèche”. Il combine les
camion jusqu’au point de coulage du béton. Ce camion toupie avec pompe intégrée permet de
franchir de nombreux obstacles et de décharger le béton à une longue distance pouvant aller
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Béton
La fabrication du béton
Béton préfabriqué
Dans la préfabrication, le béton n’est pas coulé sur chantier mais à un autre endroit comme la
centrale à béton. La qualité du béton préfabriqué est plus constante, ce béton peut être produit
plus rapidement et la construction progressera plus vite. Les éléments en béton préfabriqué
ont le plus souvent des dimensions standard. Le béton préfabriqué est par conséquent idéal
pour produire des éléments en grandes séries. Mais le transport de très grands éléments
préfabriqués n’est pas simple. De plus, il se prête moins bien aux formes complexes et les
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Béton
Les types de béton
Béton normal
Un béton dont la masse volumique sèche est comprise entre 2,0 kg/dm3 et 2,6 kg/dm3 est
considéré comme béton normal. Ce type de béton occupe une place prépondérante par rap-
port à l’ensemble des applications courantes du béton. D’une manière générale, on le classe
Béton léger
La propriété déterminante du béton léger par rapport au béton normal est sa masse volumi-
que plus faible (inférieure à 2,0 kg/dm3). Tant la masse volumique que les autres propriétés
de ce type de béton sont commandées par les propriétés des granulats légers (pierre ponce,
argile ou schiste expansés). Le béton poreux, le béton mousse et le béton cellulaire sont
généralement utilisés pour leur potentiel d’isolation thermique. Par rapport au béton normal,
Béton lourd
Un béton dont la masse volumique sèche est supérieure à 2,6 kg/dm3 est considéré comme
béton lourd. Sa masse volumique élevée peut être obtenue par l’utilisation de granulats
lourds. Le béton lourd est utilisé par exemple comme écran protecteur contre les radiations
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Béton
La surface du béton
Construire dans l’esprit du matériau signifie non seulement tirer parti de ses possibilités con-
structives, mais aussi de son potentiel esthétique. Les textures de surface, brillantes ou mates,
lisses ou rugueuses, fines ou grossières, pour n’en citer que quelques unes, sont spécifiques
au matériau. Elles peuvent être l’expression de matériaux différents, ou mettre en valeur cer-
tains composants d’un matériau unique, souligner des structures, les adoucir ou encore les
superposer. Ce sont elles qui déterminent l’impression visuelle générale, laquelle peut être en-
core modifiée par coloration. L’effet de contraste entre les parties claires et sombres appartient
autant à la structure qu’à la coloration, car ce sont les jeux d’ombre et de lumière qui animent
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Béton
La surface du béton
dépend à son tour de celle du ciment. Cette couleur n’est pas une marque de fabrique, mais
elle dépend des matières premières utilisées, du type de ciment, de la finesse de mouture et
du procédé de fabrication. Il est fort possible que l’on remarque des variations de nuances
dans la couleur de différents ciments de même classe de résistance, provenant d’une même
usine. Mais la recette du béton et sa mise en place ont un effet encore plus marqué sur les
variations de nuances du béton durci. Celles-ci peuvent être dues à des variations locales du
compactage.
ciment Portland ordinaire
ciment blanc
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Béton
La surface du béton
On peut très facilement teinter le béton dans la masse au moyen de pigments de couleur. A
cet effet, on incorpore généralement au mélange à béton des pigments à base d’oxyde de
fer pour obtenir des tons rouges, jaunes, bruns et noirs. Pour les teintes vertes, on utilise des
pigments à l’oxyde et à l’hydroxyde de chrome, et pour les teintes bleues des pigments à
tion du béton est durable et résiste aux intempéries. Avec du ciment gris, les couleurs sont
plus sombres et plus discrètes, alors qu’avec du ciment blanc, elles sont plus claires et plus
franches.
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Béton
La surface du béton
Influence du coffrage
Après la prise, le béton a l’apparence et les propriétés de la pierre. Sa surface porte la marque
du coffrage. Les divers types de coffrage et de matériaux utilisés à cet effet produisent des
textures de natures différentes. Les effets visuels que l’on peut obtenir grâce à l’empreinte du
la surface du béton est en quelque sorte toujours modelée par le coffrage qui l’a formée. Elle
et disposées, mais elle peut aussi être lisse ou ornée de motifs structurés. La façon dont le
bois a été travaillé - par exemple brut de sciage ou raboté - joue aussi un rôle primordial sur
l’aspect des surfaces de béton apparent. Graux & Baeyens architecten, Maison N-DP, Muizen, 2019
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Béton
La surface du béton
Influence du coffrage
aux coffrages-cadres et aux coffrages à poutrelles pour des raisons de rentabilité. Ce choix se
fonde avant tout sur l’exactitude dimensionnelle et les possibilités d’assemblage des éléments
Les systèmes de coffrage modernes, comme les coffrages-cadres, offrent des surfaces de
coffrage standard sur panneaux contreplaqués recouverts d’un film synthétique avec des di-
mensions comprises entre 2,5 et 3,3 m de haut sur 1,2/1,25m à 2,4/2,5m de large.
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Béton
La surface du béton
Influence du coffrage
Des écarteurs maintiennent les panneaux de coffrage ensemble. Les extrémités de ces
écarteurs laissent un réseau visible à la surface du béton fini. Avec les coffrages-cadres, les
emplacements des écarteurs sont déterminés par la structure métallique du coffrage, tandis
qu’avec les coffrages traditionnels, ce réseau de points visible peut être adapté en fonctions
écarteurs de coffrage
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Béton
La surface du béton
Influence du coffrage
A côté des textures portant l’empreinte du matériau, les surfaces de béton peuvent aussi être
animées par des ornements en relief permettant d’obtenir certains effets. L’ornementation par-
général de l’ouvrage. Elle joue le rôle d’interface entre les formes géométriques simples du
OMA Rem Koolhaas, Lille Grand Palais, 1994 Parement réalisé avec matrices de coffrage
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Béton
La surface du béton
L’une des caractéristiques essentielles des ouvrages en béton est la possibilité de les sou-
mettre à des traitements de surface ultérieurs, au chantier. Comme pour la pierre de taille,
ces surfaçages peuvent être exécutés sur l’ouvrage fini, ou en usine lorsqu’il s’agit d’éléments
préfabriqués.
Les diverses manières de travailler la surface du béton font apparaître les granulats de dif-
férents diamètres, ce qui n’est pas sans effet sur la teinte résultante. Les différents modes de
surfaçage influent sur la luminosité des grains et donnent aux surfaces de béton un aspect
Les surfaçages exécutés à la main - à la manière des tailleurs de pierre - consistent à éliminer le bouchardage est un traitement de surface exécuté à la boucharde sur une profondeur d’en-
la couche superficielle du béton. Il en résulte une surface rugueuse, plus claire, qui laisse ap- viron 6 mm. La surface doit être frappée de manière régulière à la boucharde manuelle ou
paraître les grains partiellement brisés. En combinant du ciment blanc avec des granulats de mécanique, de façon à laisser apparaître le granulat. Les surfaces bouchardées ont tendance
couleur ou des pigments, on obtient des effets particuliers qui sont encore soulignés par les à être plus claires que les surfaces coffrées dont elles sont issues
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Béton
La surface du béton
Traitements mécaniques
lement destinées aux éléments préfabriqués. Il s’agit d’une part de traitements liés à des
(fraisage, ponçage et polissage). Leur caractéristique commune est d’éliminer la couche su-
perficielle du béton, pour mettre en valeur le granulat comme élément de la texture. Le sur-
façage ainsi obtenu peut être utilisé de multiples façons, par exemple pour des dallages, des
bandeaux, des rambardes ou des allèges, mais aussi pour le revêtement de piliers, de parois
ou de culées de pont.
le polissage est un traitement de surface exécuté sur une profondeur d’environ 5 mm par un
fraisage suivi d’un ponçage effectué avec les moyens mécaniques les plus fins jusqu’à l’ob-
tention d’une surface brillante. Xaveer De Geyter & Stéphane Beel, Campus universitaire, Gand
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Béton
La surface du béton
Traitements techniques
plus compliqués. Le but de ces traitements est d’obtenir des textures de surface spécialement
de mortier par lavage. La variété des granulats existants permet d’obtenir de multiples effets
architectoniques par ce procédé. Qu’ils soient ronds ou anguleux, clairs ou foncés, de teintes
variées ou uniformes, les granulats confèrent un aspect différent à tous les bétons lavés.
de lavage à un millimètre. Traité selon ce procédé, le béton prend un aspect très intéressant,
voisin du grès, qui peut être modifié en jouant sur les granulats ou en ajoutant des pigments. Geert De Groote & Bernard Wittevrongel, École Hofkouter, Sint-Lievens-Houtem, 2020
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