Extrait 3 Principes
Extrait 3 Principes
Extrait 3 Principes
Ou en scannant ce code :
Ces trois principes vont vous permettre, comme le dit ce cher Harrington, de
choisir par vous-même vos propres méthodes. Et de la manière la plus efficace
qui soit. 1) En étant capable de détecter les méthodes bien plus efficaces que
les autres, 2) en les testant pour savoir si elles fonctionnent pour vous et 3) en
vous focalisant sur les 80 % de ce qu’elles apportent avec 20 % du travail qu’elles
demandent, vous devenez alors très bon à des méthodes qui sont en elles-mêmes
excellentes. Ce double effet de levier vous donne un avantage énorme sur tous
les autres qui n’ont pas compris ces principes et/ou ne les ont pas appliqués.
Car ce jeune homme a employé une technique qu’aucun autre athlète n’utilisait
jusqu’à présent. Et il vient juste de sauter une hauteur de 2,24 mètres, battant
Son saut est tellement différent de ce qui se pratique à l’époque que le jury
commence par le refuser. La tension est à son comble. Cet exploit allait-il être
effacé d’un coup de gomme ?
Imaginons que vous soyez un pratiquant du saut en hauteur dans les années 1960
et que vous entendiez parler de certaines personnes utilisant une technique
qui semble leur donner un avantage certain en leur faisant gagner plusieurs
centimètres. C’est une technique qui va à l’encontre de tout ce que vous avez
appris : plutôt que de faire passer la barre en dessous du ventre, le sauteur
présente son dos à la barre. Du jamais vu. Personne n’a fait ça durant les sept
décennies d’histoire officielle de ce sport.
Quand vous êtes en 1968 face à quelque chose d’aussi radicalement nouveau,
vous pouvez grosso modo avoir trois types de réactions possibles :
Le rejet pur et simple. Ce sont des conneries : après tout, si c’était vraiment
plus efficace, quelqu’un l’aurait déjà tenté depuis longtemps, pas vrai ?
Une curiosité polie. « Vraiment ? Il y a peut-être quelque chose d’intéressant
là-dedans », vous dites-vous. Vous en parlez à votre entraîneur rapidement
à la machine à café, il accueille votre suggestion avec un grognement,
puis la vie reprend comme avant.
Un intérêt motivé. Vous savez que, parfois, les évolutions majeures en
sport ou ailleurs viennent de découvertes contre-intuitives. Vous allez
donc rencontrer ceux qui pratiquent cette nouvelle méthode, regarder
comment ils procèdent, mesurer leurs performances. Si cette étude vous
montre qu’il y a bien quelque chose d’intéressant dans cette technique,
vous allez vous former et tester par vous-même les résultats.
Sur les trois types de réactions possibles, celle que vous allez avoir est en partie
influencée par les preuves : sont-elles abondantes, sérieuses et facilement
visibles ?
Mais imaginons que vous ayez pratiqué un peu le saut en hauteur dans votre
jeunesse et que vous lisiez un livre qui prétend vous enseigner une méthode
plus efficace et qui contredit certains fondamentaux que l’on vous a enseignés
comme universels.
Vous ne pratiquez plus cette discipline, mais vous vous souvenez de vos scores et
des scores moyens à l’époque. Ceux que l’on avance dans le livre vous semblent
trop beaux pour être vrais. Ce n’est certainement pas possible.
Aujourd’hui, avec Internet, il est évidemment plus facile de faire des recherches
pour réduire l’incertitude. Si un livre parle d’une méthode révolutionnaire pour
sauter en hauteur et de résultats exceptionnels, vous pouvez trouver d’autres
opinions, recherches et preuves sur Internet. Vous tomberez sur des gens qui
trouvent ça génial, d’autres qui disent que c’est absurde, d’autres qui disent que
c’est une arnaque. Mais vous pouvez aussi accéder aux résultats en compétition
de ceux qui pratiquent cette méthode et voir sur YouTube comment ils s’y
prennent. Pour le saut en hauteur, il est relativement facile de vérifier.
Mais comment faites-vous pour déterminer l’efficacité réelle d’un livre qui parle
d’un sujet sur lequel il est très difficile de trouver des résultats ? Vous allez
certainement me rétorquer que, si un livre qui s’est très bien vendu parle d’une
méthode efficace, les résultats seront facilement trouvables sur Internet.
En réalité, cela dépend. Par exemple, un des livres les plus vendus au monde dans
le domaine de la communication et du développement personnel est l’ouvrage
Comment se faire des amis 7, écrit dans les années 1930 par Dale Carnegie.
Des dizaines de millions de personnes l’ont lu. Et bon nombre d’entre elles se
sont contentées :
1. d’avoir une réaction de rejet plus ou moins virulente ;
2. de l’acheter et de n’en lire qu’une petite partie, voire rien du tout ;
3. ou de trouver cela intéressant, puis de le ranger dans un coin et de l’oublier.
Étant donné le succès planétaire de ce livre, il est probable qu’il y ait eu davantage
de gens dans le cas numéro 3 que dans les deux premiers. Mais cela veut
dire qu’une majorité de lecteurs s’est contentée de lire ce livre, de le trouver
6. Et encore, quand je dis rapidement, tout est relatif. Après tout, en 1980, douze ans plus tard, 3 des
16 finalistes utilisaient encore l’ancienne méthode !
7. Il s’est vendu à plus de 15 millions d’exemplaires, d’après The Financial Post.
Un autre facteur qui joue également souvent est le doute. Nous lisons un livre
pratique qui nous intéresse, où nous apprenons l’existence d’une méthode
intéressante, et nous nous demandons ce qui est du lard et ce qui est du cochon.
Nous nous interrogeons : « Comment séparer le bon grain de l’ivraie ? » Nous
nous disons sans cesse « hum, ça, c’est intéressant » et « ça, par contre, c’est
exagéré, c’est sans doute faux », et au final, nous avons deux doutes majeurs
sur la globalité de la théorie :
Et si l’auteur mentait, même partiellement ? Il pourrait le faire pour des
intérêts égoïstes (gloire, argent).
Et si l’auteur se trompait ? S’il prenait, comme Don Quichotte, des moulins
à vent pour des géants ?
Ces doutes sont une puissante et insidieuse forme de démotivation, car qui
voudrait s’investir dans la mise en pratique d’une méthode dont on doute de la
pertinence ? Cette forme de doute est saine et tout à fait normale – bien plus
que le rejet immédiat du type « Ce n’est pas possible, si c’était aussi simple,
cela se saurait ! ». Mais comment utiliser ce doute de manière intelligente, pour
nous pousser à l’action plutôt que pour nous paralyser, et pour déterminer si
cette méthode est vraie ou non ?
Warren Buffett, entrepreneur et investisseur américain, est l’un des hommes les
plus riches du monde8. Il a réussi notamment par ses investissements en Bourse,
et a donné des dizaines de milliards de dollars à des œuvres caritatives. Il a par
ailleurs prévu de donner 99 % de sa fortune à terme.
Mais comment a-t-il démarré ? L’un des fondements de son succès fut non
seulement sa découverte du livre Comment se faire des amis, mais surtout la
manière dont il testa ses principes pour déterminer si la méthode était viable
ou non.
8. Littéralement. Il a été l’homme le plus riche du monde en 2008 et, après avoir donné 37 milliards de
dollars à des œuvres caritatives, est encore le 3e en 2018.
Quelque temps plus tard, il décida de faire un véritable test scientifique sur le
terrain pour savoir si oui ou non cette méthode fonctionnait (et si les principes
valaient la peine d’être appliqués).
Comment s’y prit-il ? Très simplement. La moitié du temps, il appliqua les principes
du livre ; l’autre moitié du temps, il ne les appliqua pas, agissant « au naturel ».
« Naturel » signifiant « timide et introverti » – Warren avait tout du geek avant
l’heure quand il était adolescent.
Les résultats furent sans appel : lorsqu’il utilisait les principes du livre, les gens
réagissaient beaucoup plus positivement que lorsqu’il ne les utilisait pas. Il eut
le cœur rempli de joie : lui, si timide, avait à présent acquis une méthode qui
pouvait l’aider à nouer de meilleures relations avec les autres, et il avait la preuve
de l’efficacité de cette méthode.
Ce n’est pas pour autant qu’il sut immédiatement appliquer le système de Carnegie tel
quel. Il échoua de nombreuses fois à mettre en œuvre tel ou tel principe et il connut
plusieurs périodes pendant lesquelles il oublia totalement d’utiliser ce système.
Warren Buffett s’est rendu compte que le fait de douter du système ruinait
sa motivation à l’appliquer, donc il a fait un test concret pour déterminer si ce
système était efficace pour lui.
Je vais peut-être paraître manichéen, mais tant pis : pour moi, il y a deux catégories
de sceptiques, les bons et les mauvais.
9. Voir sa biographie, L’effet boule de neige, d’Alice Schroeder (Valor éditions, 2010).
Sur toutes les personnes qui ont lu Comment se faire des amis, combien l’ont
appliqué concrètement et de manière répétée dans leur vie, et en ont donc tiré
un bénéfice ?
Allez savoir, mais sans doute une (toute petite) minorité. Mais si cette toute
petite minorité l’a utilisé avec efficacité pour créer de la valeur pour elle-même
et pour les autres comme l’a fait Warren Buffett, alors peu importe que la
majorité n’en retire rien.
Il vous faut tester par vous-même pour voir si cela vous apporte quelque
chose de concret.
Maintenant, il n’est bien sûr pas matériellement possible de tout tester, pour
des raisons de temps et aussi de méthodes (certaines sont plus difficilement
testables que d’autres). Mais dans la mesure du possible, faites-le.
Donc s’il vous plaît, soyez sceptique en lisant ce livre. Mais soyez sceptique de
la bonne façon. En testant pour déterminer ce qui fonctionne pour vous.
Lors de votre lecture, je vous invite à prendre des notes en vous focalisant sur
les actions. Dès que vous voyez quelque chose que vous pouvez mettre en
pratique rapidement, à des fins de test, notez-le et faites le test le plus rapidement
possible. Vous verrez que j’ai conçu ce livre pour qu’il soit bourré d’actions que
vous pouvez expérimenter.
Et si vous n’êtes pas assez motivé par le fait de hacker votre éducation et de créer
votre entreprise pour tester dans votre vie au moins quelques actions simples,
alors je vous déconseille de continuer la lecture de ce livre. À moins que vous
ne soyez satisfait d’augmenter votre culture générale sans avoir aucun retour
concret, continuer sans la motivation nécessaire serait une perte de temps !
Prenez quelques instants pour lever la tête du livre et regarder autour de vous.
Contemplez chacun des objets qui se trouvent à portée de vue. Allez-y. Levez
vraiment la tête hors de ce livre.
OK. Tous les objets faits de la main de l’homme que vous avez vus ont été
construits à l’aide d’une méthode qui, à un moment donné – depuis que les
premiers hominidés ont développé les premiers outils, des galets aménagés –,
s’est révélée plus efficace que l’ancienne pour un objectif donné – cet objectif
prenant souvent en compte le rapport coût et effort déployés pour créer l’objet
relativement à son utilité.
Votre voiture, votre téléphone, votre ordinateur, ce livre que vous tenez entre
les mains, la chaise sur laquelle vous êtes assis, tous ces objets ont été fabriqués
à l’aide d’une méthode qui s’est avérée plus efficace que d’autres au fil des
millénaires.
Même les œuvres artistiques les plus éthérées, qui ne recherchent pas une forme
d’efficacité matérielle, ont été créées avec des outils conçus pour être utilisés
plus efficacement par les artistes que les premiers pigments naturels, les doigts
bruts pour appliquer la peinture et les premiers tam-tams rudimentaires pour
faire de la musique.
Pensez-vous qu’il existe des domaines dans lesquels il n’y ait pas de méthodes
plus efficaces que d’autres ?
Certes, toutes les méthodes utilisées ne sont pas forcément les meilleures.
Elles peuvent l’être du point de vue d’un certain ratio coût/gain (c’est-à-dire
qu’il y aurait de meilleures méthodes, mais celles-ci seraient trop onéreuses à
utiliser), ou alors l’adoption de meilleurs systèmes demanderait un trop grand
effort d’adaptation que ne compenseraient pas les bénéfices.
Cela ne vous empêche pas d’en inventer un autre, ou de proposer des améliorations,
ou d’en apprendre un plus efficace proposé par un inventeur génial mais fou.
Mais OK, dans le cas de la notation musicale, c’est sans doute un pari ambitieux !
Bref, dans tous les domaines, il existe des méthodes qui fonctionnent mieux
que d’autres.
Et, scoop, il existe des méthodes qui fonctionnent mieux que d’autres dans des
domaines qui vous tiennent à cœur, comme :
–– être heureux ;
–– s’éduquer, apprendre ;
–– être motivé et le rester ;
–– créer une entreprise ;
–– développer une entreprise ;
–– et même gagner de l’argent… ;
–– ou faire l’amour !
Je parle bien sûr de gagner de l’argent. Pourtant, quelle est la méthode la plus
utilisée pour gagner de l’argent ? Être salarié. Et y a-t-il une meilleure méthode
pour gagner de l’argent que d’être salarié ? Oh oui. Des centaines. Des milliers.
Dans ce livre, qui démocratise des principes théorisés par l’auteur dès 1934,
Benjamin Graham prône une forme particulière d’investissement en Bourse,
qui sera plus tard appelée « investissement par la valeur12 ».
C’est un sujet complexe, mais en gros, il s’agit d’acheter des actions qui
apparaissent comme étant vendues en dessous de leur prix intrinsèque, c’est-à-
dire en dessous de leur valeur réelle.
En fait, la méthode de Graham eut une telle influence sur son succès que Warren
Buffett aime à dire qu’il est « à 85 % Graham et à 15 % Fisher13 ».
Mais son succès n’arrêta pas les critiques, évidemment : en 1984, Warren Buffett
répondit14 à ceux qui disaient qu’il était une sorte d’anomalie statistique et
qu’il était donc juste chanceux, car il est impossible de battre le marché sur le
long terme.
Dans son article, Warren Buffett expose l’hypothèse d’un concours de pile ou face
où l’on demande à 225 millions d’orangs-outangs15 de jeter en l’air une pièce par
jour. Au bout de vingt jours, il n’y aura peut-être plus que 215 singes qui auront
gagné vingt jours de suite, les autres auront été éliminés au fil des précédents
jours. Dans ce cas effectivement, dit Warren Buffett, ces 215 singes ont gagné
par pure chance. Mais que se passe-t-il si, sur ces 215 singes, on apprend que
40 d’entre eux viennent d’un même zoo en particulier ? Dans ce cas, argumente
Warren Buffett, il est statistiquement impossible que ces 40 singes aient gagné
par pure chance : il doit y avoir un facteur commun aux singes de ce zoo qui fait
qu’ils ont gagné autant de fois à la suite.
13. Philip Arthur Fisher, un autre investisseur de génie, inventeur d’une méthode décrite dans son livre
Actions ordinaires et profits extraordinaires.
14. Dans un article intitulé « The Superinvestors of Graham-and-Doddsville » et paru dans Hermes,
magazine de la Columbia Business School, 1984.
15. Warren a pris ce chiffre car, à l’époque, il y avait 225 millions d’habitants aux États-Unis.
Trente ans après l’écriture de cet article, la fortune de Warren est toujours aussi
florissante, preuve que sa méthode fonctionne. Il n’était « que » multimillionnaire
en 1984, il est devenu milliardaire en 1990, jusqu’à devenir l’homme le plus riche
du monde en 2008. De 1965 (date où il a racheté l’entreprise Berkshire) à 2018,
ses investissements ont réalisé un retour sur investissement moyen de 20,5 %
par an, alors que le marché n’a gagné que 9,7 % en moyenne17.
C’est une différence énorme. Cela signifie que 1 000 dollars investis dans la
société de Warren Buffett en 1965 se seraient transformés en 19 millions de
dollars en 2018, à comparer aux 135 192 dollars qu’ils seraient devenus s’ils avaient
été investis dans le marché, ou aux 7 994 dollars engendrés par un livret à 4 %.
Telle est la puissance des intérêts composés.
Cela prouve avec éclat à quel point Warren Buffett avait raison en 1984.
S’il était déjà chanceux au point d’être une anomalie statistique en 1984, comment
aurait-il pu rester chanceux pendant encore trente nouvelles années18 ?
Vous allez peut-être me rétorquer que Warren Buffett est un type génial, qui
aurait même pu inventer le fil à couper le beurre si ça n’avait pas déjà été fait.
16. Effectivement, trente ans après la parution de cet article, la Flat Earth Society existe toujours et
promeut sur son site Web l’idée que la Terre est plate : http://olivier-roland.com/theflatearthsociety/.
17. Lettre aux actionnaires pour l’année 2018, Warren Buffett.
18. Attention : en 2007, à l’occasion de l’assemblée annuelle de sa société, Warren Buffett recommandait
aux « investisseurs du dimanche » (ce qui, dans son esprit, englobe beaucoup de gens, y compris des
professionnels du secteur) d’investir dans des fonds indiciels (ou fonds indexés), tout simplement parce
que ces fonds coûtent peu cher, ont un risque limité et que seulement une minorité de gestionnaires
sont capables de battre le marché de manière régulière (4 %, en fait). De plus, l’arrivée du « trading
à haute fréquence » par ordinateur dans les années 1990 a également changé la donne, permettant
aux professionnels de faire des millions de transactions… par seconde. Difficile de battre des experts
aussi bien équipés.
Vous repérez un appartement dans lequel il faut (souvent beaucoup) faire des
travaux. Vous l’achetez, le retapez et en confiez l’aménagement à une décoratrice
d’intérieur professionnelle.
L’appartement en est transformé. Il est beau et design. Vous louez ensuite cet
appartement en meublé, à un prix au-dessus du marché, ce que vous pouvez
vous permettre de demander car la décoration unique en fait un lieu à part, qui
déclenche des coups de cœur.
Est-ce que vous pouvez louer l’emplacement d’une moto au même prix que
celui d’une voiture ? Oui, vous pouvez ! Très peu de propriétaires de moto vont
prendre la peine d’argumenter en disant qu’un emplacement de parking pour
moto prend moins de place qu’un emplacement pour voiture…
19. Moyenne établie sur les 100 plus grandes villes françaises, « La rentabilité d’un bien immobilier locatif
dans 100 grandes villes françaises », 2015 : http://olivier-roland.com/rentabilite-bien/.
Prêt ? La voici : une fois que vous avez repéré un parking intéressant à acheter,
passez une annonce sur Le Bon Coin ou tout autre site d’annonces populaire
chez vous, disant que vous louez un parking pour motos. Vous expliquez bien sûr
aux motards qui vous appellent que le parking n’est pas encore tout à fait prêt
et que vous les rappellerez dès que ce sera le cas. Si vous avez suffisamment
de motards qui vous contactent, vous achetez le parking. Sinon, vous laissez
tomber et vous continuez votre recherche du parking rentable.
En fait, la réponse est la même que celle de Warren Buffett : le secret est déjà
dévoilé depuis très longtemps… et malgré cela, peu de gens cherchent à tester
cette méthode qui les rendrait financièrement indépendants !
Bref, n’oubliez pas : dans tous les domaines, il existe des méthodes qui fonctionnent
mieux que d’autres, et certaines d’entre elles sont ignorées de la majorité, même
des experts.
Concrètement, cela veut dire qu’au lieu de regarder les résultats moyens que
les gens ont dans un domaine et en vous disant que ce sont probablement les
résultats que vous obtiendrez, posez-vous plutôt la question en ces termes :
« Quelles sont les méthodes qui permettent régulièrement aux rebelles intelligents
qui les pratiquent de battre ces résultats ? »
Est-ce que vous voulez un autre exemple d’une technique miracle qui va :
–– jusqu’à doubler votre influence, c’est-à-dire jusqu’à doubler vos chances
d’obtenir de quelqu’un qu’il accède favorablement à votre demande,
que ce soit le fait d’acheter un produit, de vous donner son numéro
de téléphone, etc. ;
–– faire en sorte que les gens vous apprécient davantage, se rappellent
plus facilement de vous, vous perçoivent comme plus attirant ?
Cela vous paraît-il trop beau pour être vrai ? Encore une de ces méthodes
miracles qui ne sont que de la poudre aux yeux pour les personnes crédules ?
À ce stade de votre lecture, vous vous méfiez sans doute et vous vous dites que
si j’écris cela, c’est bien parce qu’une telle méthode existe vraiment, et que je
peux le prouver. Et si vous pensez ainsi, vous avez bien raison !
20. « Compliance to Requests Made by Gazing and Touching Experimenters in Field Settings » Kleinke
C. L., Journal of Experimental Social Psychology, 1977.
21. « Touch, Awareness of Touch, and Compliance with a Request », Guéguen N., Perceptual and Motor
Skills, 2002.
22. « Courtship Compliance: The Effect of Touch on Women’s Behavior », Guéguen N., Social Influence, 2007.
23. Même étude.
24. « Another Evaluation of Touch and Helping Behavior », Guéguen N. et al., Psychological Reports, 2003.
25. « The Effect of Touch on Tipping: An Evaluation in a French Bar », Guégen N. et al., International
Journal of Hospitality Management, 2005.
Comme vous le constatez, les effets sont très sensibles et se voient dans un
grand nombre de situations.
Évidemment, non. C’est une technique extrêmement simple, que tout le monde
peut appliquer, et qui demande très peu de pratique avant d’être intégrée dans
les habitudes de tous les jours (je le fais personnellement sans m’en rendre
compte). Ces petits touchers sont très bien acceptés socialement et font que les
gens se sentent mieux avec vous et vous apprécient davantage, alors y a-t-il une
seule bonne raison pour vous de ne pas l’utiliser jusqu’à ce que cela devienne
complètement naturel (ce qui arrive très rapidement) ?
Ne soyez pas comme ces personnes. Soyez un rebelle intelligent. Bref, retenez
ceci : les méthodes miracles existent. Elles sont même souvent connues et
identifiées dans leur domaine. C’est simplement, comme le dit l’auteur William
Gibson, que « le futur est déjà là. Il n’est juste pas encore bien réparti ».
Bien sûr, certaines nouvelles méthodes vous demanderont parfois un peu plus
d’énergie et de temps d’apprentissage que celle-ci. Et toutes ne sont pas bonnes
à prendre. Warren Buffett existe, mais Bernard Madoff aussi.
Mais ce n’est pas parce que Madoff existe que Buffett n’existe pas (et inversement).
Lorsque vous débutez dans un domaine, comment distinguer les Madoff des
Buffett ? Ce n’est pas toujours simple. Mais gardez à l’esprit que les Madoff sont
l’exception qui confirme la règle et que les escrocs qui durent aussi longtemps
sans se faire repérer sont extrêmement rares. Même Charles Ponzi, l’escroc qui
26. Pour plus d’informations, voir : « Contact tactile et acceptation d’une requête : une méta-analyse »,
Guéguen N. et al., Cahiers internationaux de psychologie sociale, 2008.
Regardez tous les objets qui se trouvent autour de vous et comprenez que, aussi
banals qu’ils vous paraissent, ils sont tous une solution miracle à un problème qui
s’est posé à un moment donné dans l’histoire de l’humanité. Ce verre, ce beau
livre avec des photos en couleur, cet ordinateur, ce téléphone que vous avez
dans la poche, cette ampoule électrique qui vous éclaire, votre micro-ondes,
tous ces objets d’une banalité à pleurer apparaîtraient comme de véritables
miracles aux yeux des grands-parents de nos grands-parents. Aujourd’hui, ce
qui leur ôte tout caractère miraculeux est tout simplement le fait que nous avons
une méthode efficace pour les fabriquer et qu’elle est devenue la norme. Mais
cela n’a pas toujours été le cas. Il faut parfois beaucoup de temps pour qu’une
méthode efficace soit comprise et appliquée, et parfois elle ne le sera que par
une minorité de personnes : les rebelles intelligents.
Ces méthodes plus efficaces que d’autres n’ont même pas besoin
d’être compliquées : souvent, il suffit de réfléchir un peu plus loin
que la concurrence, un peu « en dehors de la boîte » pour avoir un
avantage énorme sur les autres.
Avant de devenir un expert immobilier, Olivier Seban fit fortune
dans l’entrepreneuriat, notamment en revendant du matériel Apple
à l’époque héroïque où les marges dans le secteur du matériel
informatique étaient considérables, dans les années 1980-1990.
Il fonda une entreprise qui devint un des leaders dans la vente des
produits Apple. Son entreprise affichait une rentabilité insolente
par rapport à celles de ses concurrents. Pour vous donner un ordre
Voulant comprendre comment les riches et les puissants obtenaient leur richesse
et leur puissance, il analysa des données sur les revenus de nombreux pays
pendant différents siècles. Ce qu’il découvrit était saisissant !
Vilfredo Pareto était loin de se douter alors que cette loi économique aurait une
portée bien plus universelle.
27. Comme « la loi des rares principes vitaux » ou « le principe de la pénurie de facteurs ». Un peu plus
compliqué que « la loi du 80/20 ».
Bien sûr, ce n’est pas toujours exactement 80 % et 20 %. Mais une fois que vous
commencez à analyser le monde autour de vous en ayant cette loi à l’esprit,
vous serez surpris de constater à quel point il est vrai que la majorité des effets
sont produits par une minorité de causes. Une majorité de votre bonheur est
produit par une minorité des personnes que vous côtoyez. L’inverse est aussi
vrai : une majorité de vos ennuis sont causés par une minorité de personnes.
Une majorité du stress que vous ressentez se produit pendant une minorité de
votre temps. Etc.
Quand j’ai découvert cette loi pour la première fois, j’ai immédiatement analysé le
chiffre le plus simple et pourtant le plus important auquel je pouvais m’attaquer :
la répartition du chiffre d’affaires de mon entreprise en fonction de mes clients. J’ai
été choqué, littéralement, par ce que j’ai trouvé : 17 % de mes clients apportaient
81 % du chiffre d’affaires de mon entreprise. Je savais évidemment que certains
clients étaient plus rentables que d’autres, mais je n’avais aucune idée que c’était
dans une telle proportion.
Et j’ai été surpris de constater à quel point cette répartition était proche de la
loi 80/20.
En faisant une analyse plus subjective (mais tout aussi passionnante), j’ai constaté
également que la majorité de mes problèmes et de mon stress venait d’une
toute petite minorité de clients. Et que, bizarrement, la très grande majorité
d’entre eux ne se trouvaient pas faire partie des 17 % qui généraient 81 % de
mon chiffre d’affaires…
La suite est logique : j’ai tout simplement « viré » ces clients et je me suis attaché
à identifier ce que mes meilleurs clients avaient en commun pour pouvoir en
trouver d’autres comme eux. Je vous expliquerai comment faire cela dans ce livre.
Si vous avez intégré l’idée qu’il existe dans chaque domaine des méthodes bien
plus efficaces que d’autres, vous avez compris qu’il peut être profitable pour
vous de les découvrir. Une fois que vous les avez identifiées, à vous de les tester
avec le bon scepticisme (plutôt qu’en déduire dès le départ que ces méthodes
sont mauvaises car, sinon, tout le monde les utiliserait…). Enfin, une fois que
vous avez repéré les méthodes qui fonctionnent pour vous, vous les appliquez
et vous en tirez les bénéfices.
Comme ces méthodes sont beaucoup plus efficaces que celles que la plupart
des gens utilisent, elles vous donnent un retour sur investissement largement
supérieur à ce que les autres obtiennent pour une même dépense de temps,
d’énergie et d’argent.
Comme je le disais au début du chapitre, vous devenez alors très bons à des
méthodes qui sont en elles-mêmes excellentes.