B Bakh
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République Algérienne Démocratique Et Populaire
$ 7*6##2!"$9:##1!"$($7!8##2!"$5&62##3!"$4'",(
$ Ministère de L’enseignement Supérieur Et de La Recherche Scientifique
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Université Ferhat Abbas Sétif 1
THESE
Présentée à l’Institut d’Optique et de Mécanique de Précision
Pour l’obtention du diplôme de
Doctorat En Sciences
THÈME:
Application de la technique de polarisation pour la caractérisation
des propriétés optiques des matériaux destinés pour l’optique
Belkacem Bakhouche
Remerciements
Remerciements
Une thèse est un long chemin, parfois périlleux, parfois plein de promesses, c’est
un chemin marqué par différentes étapes joyeuses, c’est un chemin dont on connait
l’issue puisque nombreux sont ceux qui l’on déjà parcouru, mais c’est un chemin unique
pour chacun.
Voilà, arrivé au bout de ce chemin, je tiens à remercier les personnes que j’ai pu
rencontrer tout au long de ce parcours, puisque sans elles rien n’aurait été possible.
Mais préalablement, je dois remercier Dieu Tout Puissant de m’avoir donné
beaucoup de patience et de courage tout au long de mes études.
Ce travail a été effectué au sein du Laboratoire des systèmes photoniques et
de l’optique non linéaire (Université Ferhat Abbes Sétif 1) et cette thèse n’aurait jamais
vu le jour sans la confiance et la patience du directeur de ce laboratoire et mon directeur
de thèse le professeur Abdelkrim Beniaiche, qui je veux vivement et chaleureusement
remercier. La pleine confiance qu’il m’a accordée permis d’élaborer un plan de mémoire
personnel et propre à mes aspirations.
Je voudrais aussi le remercier pour le temps et la patience qu’il m’accordée tout
au long de mes années d’études, d’avoir cru en mes capacités et de m’avoir permis de
réaliser ce travail. De plus les conseils qu’il m’a donnés tout au long de la rédaction,
ont toujours été clairs et succincts, me facilitant grandement la tâche et me permettant
d’aboutir à l’élaboration de cette thèse.
Je souhaite vivement remercier Messieurs Madjid Diaf, Professeur de l’Université
d’Annaba, et Djamel Chikouche, Professeur de l’Université M’Sila, pour l’honneur
qu’ils m’ont fait en acceptant d’être examinateurs de ce travail. Je remercie également
Monsieur Smail Djabi, Professeur à l’Université de Sétif 1, d’avoir présidé le jury
d’examen.
Remerciements
Belkacem Bakhouche
Sommaire
Sommaire
Introduction générale………………………………………….………….…………...... 01
I.1 Introduction…………………………………………….………….……………....... 03
I.2 Généralité sur la lumière polarisée………………………………......………………. 04
I.3 L'ellipse de Polarisation…………………………………..………….......………...... 05
I.4 Différents états de polarisation……………………………….……………………... 06
I.4.1 Etats de polarisation linéaire et circulaire…………………….……......………… 06
I.5 Formalismes de polarisation………………………………….…….……………...... 07
I.5.1 Formalisme de Jones…………………………………………..…………………. 07
I.5.1.1 Vecteur de Jones- Matrice de Jones…………......…………………………. 07
I.5.1.2 Matrice de Jones………………………………….......…………………...... 08
I.5.1.3 Etats de polarisation de polarisation ………………………….......……...... 08
I.5.1.4 Construction d’une matrice de Jones Homogène…………......……………. 09
I.5.1.5 Matrice de cohérence de Wolf…………………………….……........…...... 09
I.5.1.6 Degré de polarisation………………………………..……..………………. 10
I.5.1.7 Conclusion…………………………………………………..…………....... 10
I.5.2 Formalisme de Stokes-Mueller……......……………………………..………...... 11
I.5.2.1 Paramètres de Stokes………………......…………………………..……..... 11
I.5.2.2 Degré de polarisation……………………...........…………..………………. 12
I.5.3 Matrice de Mueller………………………………...................…………….…...... 13
I.5.3.1 Définitions et propriétés…………….............……………………………… 13
I.5.3.2 Indice de dépolarisation…………………….......…………………………. 14
I.5.3.3 Matrice Mueller-Jones………………………………………………............ 15
I.5.3.4 Condition pour que M soit une matrice de Mueller-Jones….....……..…...... 16
I.5.4.La sphère de Poincaré………………………………………..……………........... 17
I.6 Conclusion……………………………………………………….……...………........ 19
Sommaire
II.1 Introduction…………………………………………………………......…………. . 20
II.2 Propriétés polarimétriques………………………………………………......…….... 21
II.2.1 Diatténuateurs…………………………………………………………….......... 22
II.2.1.1 Matrice de Jones du diatténuateur elliptique homogène……......………..... 23
II.2.1.2 Matrice de Mueller du diatténuateur elliptique. ………………….....……... 24
II.2.1.3 Propriétés de la matrice de Mueller du diatténuateur……..………….......... 25
II.2.1.3.1 Matrice de Mueller symétrique……………………………………...... 25
II.2.1.3.2 Transmittance…………………………………………………............ 25
II.2.1.3.3 Diatténuation………………………………………………………..... 25
II.2.1.3.4 Vecteur diatténuation……………………………………………….... 25
II.2.1.3.5 Matrice de Mueller réduite………………………………………….... 25
II.2.1.3.6 Diatténuation linéaire et circulaire……………………………………. 26
II.2.1.4 Cas particuliers…………………………………………………………….. 26
II.2.1.4.1 le polariseur parfait (idéal) …………………………………………… 26
II.2.1.4.2 Elément polarisant non idéal (polariseur partiel)…………………..... 27
II.2.1.4.3 Polariseur circulaire…………………………………………………… 27
II.2.1.5 Différents types de diatténuateurs………………………………………. 27
II.2.2 Retardateurs……………………………………………………………………. 29
II.2.2.1 Représentation d’un retardateur elliptique homogène………………...... 29
II.2.2.2 Matrice de Jones du retardateur elliptique homogène………………...... 30
II.2.2.3 Matrice de Mueller du retardateur elliptique homogène……………….. 31
II.2.2.4 Propriétés de la matrice de Mueller du retardateur…………………….. 31
II.2.2.4.1 Matrice de Mueller unitaire……………………………………. 31
II.2.2.3.2 Retardance……………………………………………………… 31
II.2.2.3.3 Vecteur Retardance…………………………………………..... 32
II.2.2.3.4 Matrice de Mueller réduite…………………………………….. 32
II.2.2.5 Cas particuliers…………………………………………………………. 33
II.2.2.5.1 Lame quart d’onde……………………………………………... 33
II.2.2.5.2 Rotateurs……………………………………………………...... 34
II.2.2.5.3 Matrice d’un déphaseur dichroïque linéaire…………………..... 34
II.2.2.5.4 Matrice de Mueller d’une surface réfléchissante………………. 35
Sommaire
II.2. 3 Dépolariseurs………………………………………………………………….. 36
II.2.3.1 Les différents dépolariseurs…………………………………………….. 37
II.2.3.1.1 Dépolariseur idéal……………………………………………… 37
II.2.3.1.2 Dépolariseur isotrope………………………………………….. 37
II.2.3.1.3 Dépolariseur anisotrope………………………………………... 37
II.2.3.1.4 Forme générale du dépolariseur………………………………... 38
II.2.3.2 Critères de caractérisation de la dépolarisation……………………........ 38
II.2.3.3 Conclusion………………………………………………………………. 39
III.1 Introduction……………………………………………………………………….. 40
III.2 Matrice de Mueller d’un système optique physiquement réalisable………………. 40
III.3 Détection de la dépolarisation…………………………………………………....... 43
III.4 Décomposition d’une matrice de Mueller non dépolarisante…………………........ 45
III.4.1 Décomposition polaire d’une matrice de Mueller-Jones……………………... 45
III.4.1.1 Matrice de Mueller du diatténuateur………………………………….... 47
III.4.1.2 Matrice de Mueller du retardateur……………………………………... 47
III.4.2 Algorithme de détermination des propriétés d’une matrice de Mueller
non dépolarisante………………………………………………………............ 47
III.5 Décomposition d’une matrice de Mueller dépolarisante………………………….. 49
III.5.1 Décomposition classique…………………………………………………........ 49
III.5.1.1 Principe du calcul des matrices élémentaires………………………...... 50
III.5.1.2 Matrice de Mueller du diatténuateur………………………………….... 50
III.5.1.3 Matrice de Mueller du dépolariseur……………………………………. 51
III.5.1.4 Matrice de Mueller du retardateur…………………………………....... 52
III.5.2 Algorithme de détermination des propriétés d’une matrice de Mueller
dépolarisante…………………………………………………………………… 52
III.6 Algorithme de traitement des matrices de Mueller expérimentales.……………… 54
III.7 Conclusion………………………………………………………………………… 54
IV.1 Introduction………………………………………………………………….......... 56
Sommaire
Figure II.5 Milieu biréfringent elliptique homogène dont les états propres sont 29
elliptiques.
Figure II.6 Action d’une lame quart d’onde orientée à 45°. 33
Figure II.7 Action d’un rotateur (biréfringent circulaire homogène de retard !). 34
Figure III.1 Algorithme de détection de la dépolarisation. 44
Figure IV.1 Schéma du dispositif expérimental. 58
Matrice de Mueller avant et après la correction des erreurs de retard
Figure IV.2 64
de phase et le mauvais alignement.
Figure IV.3 Onde plane incidente. 75
Figure IV.4 Onde incidence polarisée perpendiculaire au plan d’incidence. 75
Coefficients de réflexion et de transmission en fonction de l'angle
Figure IV.5 77
d'incidence; cas air /verre.
Coefficients de réflexion pour la réflexion interne interface ; cas
Figure IV.6 78
verre/air.
La réflectance et la transmittance pour les deux composantes ; cas
Figure IV.7 79
air/verre.
Les déphasages des composantes ! et " de #$% pour la réflexion cas
Figure IV.8 80
&' > &( .
Les déphasages des composantes ! et " de #$% pour la réflexion interne
Figure IV.9 81
cas &( > &' .
Figure IV.10 Dispositif à Rhomboèdre de Fresnel. 83
Figure IV.11 schéma du dispositif expérimental. 84
Figure IV.12 Schéma du principe de la méthode de mesure du retard de phase. 89
Onde plane en incidence normale sur une lame biréfringente à face
Figure IV.13 93
parallèle.
Figure IV.14 Schéma du dispositif expérimental. 95
Figure IV.15 Schéma du principe de mesure. 99
Figure IV.16 Schéma du dispositif expérimental. 106
Variation du degré de dépolarisation (Pd) en fonction de la
Figure IV.17 117
température de fonte.
Variation du Retard de phase (R) en fonction de la température de
Figure VI.18 118
fonte.
Variation du facteur de diatténuation (D) en fonction de la
Figure IV.19 118
température.
Introduction générale
Introduction générale
Les techniques de caractérisation par voie optique sont basées de façon générale sur
les modifications et les changements des grandeurs fondamentales associées à l'onde optique
tels que ; intensité, phase, fréquence, polarisation, lors de interaction lumière-matière.
L'analyse de ces modifications, principalement la polarisation, permet d'identifier, de localiser
et de caractériser des structures dans l'échantillon. En effet, la mesurer de la réponse
polarimétrique d’un milieu ou d’un système optique permet alors d’accroître de façon
conséquente le nombre d’informations le concernant. C’est pourquoi l’exploitation de
l’information polarimétrique des ondes électromagnétiques optiques fait aujourd’hui l’objet
d’un intérêt croissant dans de nombreux domaines de recherches tels que la biochimie, la
médecine, la télédétection [1], les télécommunications [2, 3], la physique des matériaux [4]…
Un domaine scientifique particulier, appelé "polarimétrie" s’est alors développé afin
de mettre au point des appareils de mesures sensibles à la polarisation de la lumière. Celui-ci
consiste à observer, à travers une succession d’éléments polarisants, les transformations
d’états de polarisation engendrées par un milieu ou une surface (ou les deux à la fois).
Différentes techniques ont été mises au point pour mesurer les caractéristiques
polarimétriques de l’onde mais la plupart d’entre elles consistent à déterminer des paramètres
de dimension énergétique (comme les paramètres de Stokes)[25], donc directement liés à des
grandeurs mesurables, afin d’en extraire la matrice de Mueller représentant le système optique
[6], la décomposition de cette matrice en éléments simples, diatténuateur, retardateur et
dépolariseur, permet alors de caractériser les propriétés optiques des milieux à analyser.
Pour différencier les milieux optiques, l’idée est donc de comparer les caractéristiques
de la lumière entrante et sortante du milieu étudié [7]. Le modèle retenu est celui de la matrice
de Mueller; c’est une matrice de transfert qui contient toutes les informations sur les
modifications induites lors de l’interaction lumière-matière [8].
1
Introduction générale
Le Chapitre I est le premier des chapitres dans lesquels nous traiterons l’interaction
entre la lumière et la matière. Il traite le concept de polarisation de la lumière ainsi que les
différents formalismes fréquemment utilisés pour décrire la polarisation d’une onde
électromagnétique.
Les deuxième et troisième chapitres traitent l’interprétation des matrices de Mueller
obtenues à l’aide de la polarimétrie de Mueller. L’extraction de l’information à partir de cette
matrice n’est pas immédiate lorsqu’elle est obtenue expérimentalement et que le milieu étudié
est dépolarisant (cas de film de polyéthylène). C’est pourquoi, il est indispensable de
décomposant toute matrice de Mueller expérimentale en éléments simples afin de découpler
les différents effets polarimétriques présents. Le second chapitre décrit les différents éléments
optiques simples (diatténuateur, retardateur, dépolariseur) ainsi que leurs matrices de Mueller
tandis que le troisième présente les algorithmes de décomposition des matrices de Mueller
expérimentales mise au point dans le cadre de cette étude. Ces algorithmes a pour fonction de
classer et de caractériser n’importe quel système polarimétrique, qu’il soit dépolarisant ou
non.
Le dernier chapitre est consacré à la présentation du dispositif expérimental utilisé
dans le cadre de cette étude. Il s’agit d’un polarimètre de Mueller. Celui-ci est monté sur un
goniomètre de telle façon à pouvoir étudier nos échantillons pour deux configurations, en
réflexion et en transmission. Nous revenons notamment sur l’étalonnage de ce dispositif,
étape nécessaire à la validation de résultats expérimentaux. Dans ce chapitre nous présentons
les résultats expérimentaux que nous avons obtenus pour la caractérisation des nos
échantillons.
2
Chapitre I La polarisation et ses formalismes
Chapitre I
Chapitre I
La polarisation et ses formalismes
I.1 Introduction
Toute étude complète des interactions lumière-matière doit tenir compte de la
polarisation avec l’intensité, la cohérence, la longueur d'onde. La polarisation est l’une des
propriétés fondamentales de la lumière et on intéresse dans ce chapitre, à la polarisation des
ondes lumineuses qui décrit l’évolution temporelle du vecteur champ électrique. Si l’évolution
est stationnaire au cours du temps de mesure, l’onde est totalement polarisée, sinon elle est
partiellement ou totalement dépolarisée.
Lorsqu’un faisceau de lumière polarisée se propage à travers une suite d’éléments
optiques, tels qu’un polariseur, lame biréfringente ou lame douée de pouvoir rotatoire, chacun
de ces éléments modifie l’état de polarisation du faisceau qui le traverse de façon particulière.
La lumière transmise par le montage optique possède une polarisation et une intensité
différentes de celles du faisceau polarisé incident. Pour être en mesure de calculer ces deux
caractéristiques fondamentales du faisceau lumineux transmis, il est nécessaire de disposer d’un
outil mathématique c’est-à-dire, d’une représentation pertinente et générale des états de
polarisation de la lumière, qui permet de décrire le plus facilement possible, l’état de
polarisation de la lumière transmise par le montage optique étudié. Ceci ne peut se faire que
lorsque qu’on connait l’état de polarisation de la lumière incidente et l’action de chacun des
éléments optiques constituant le montage que la lumière traverse.
De tels outils permettant de représenter les états de polarisation de la lumière, et de
calculer l’intensité de la lumière transmise par un montage optique, ont été développés depuis
le milieu du dix-neuvième siècle. La première représentation des états de polarisation de la
lumière par quatre paramètres réels, a été introduite par G.G. Stokes en 1852 [5,9,10]. Une
représentation géométrique des états de polarisation par un point d’une sphère, a été Introduite
en 1892 par H. Poincaré [10]. Plus récemment, au cours des années 1940, deux méthodes de
calcul matriciel ont été introduites, les matrices de Mueller et le calcul matriciel de Jones. Ces
outils mathématiques sont parfaitement adaptés à la détermination des états de polarisation de
la lumière transmise par les montages optiques, ainsi qu’au calcul de l’intensité de la lumière
qu’ils transmettent.
3
Chapitre I La polarisation et ses formalismes
En 1941, Jones [11], à travers une série d’articles, a introduit pour la première fois une
méthode matricielle pour décrire la lumière polarisée traversant des composants optiques.
Chaque opérateur de polarisation est décrit par une matrice de dimension 2×2.la simplicité du
formalisme de Jones constitue un excellent outil pour décrire théoriquement les phénomènes
polarimétriques, il présente deux inconvénients majeurs, il ne traite que les ondes polarisées et
les paramètres utilisés sont des grandeurs complexes, non mesurables directement.
Un deuxième formalisme, développé par Mueller [6,86] en 1948, présente une
alternative intéressante car il permet de traiter les ondes polarisées et également les ondes
dépolarisées, tout en étant relié à des grandeurs mesurables.
Finalement, plusieurs travaux dans ce contexte ont été réalisés par BORN et WOLF [12]
qui ont associé pour relier la polarisation partielle et la cohérence partielle par l’intermédiaire
de la matrice de cohérence. Dans ce chapitre, on va présenter les différents formalismes
décrivant la polarisation d’une onde en présentant les avantages et inconvénients de chacun
d’entre eux.
I.2 Généralité
!"# et $
"# sont des ondes transverses, ils sont alors perpendiculaires à la direction de propagation.
la direction de propagation de la lumière est orientée selon l’axe Z et puisque les deux champs
Le champ électrique !"# est défini dans le cas d’une onde monochromatique par:
!1 = 2'' (I.3)
Avec :
- k =2p /ln où l est la longueur d’onde (dans le milieu) et n est l’indice de réfraction
- Eox et Eoy sont les amplitudes
- x et y representent les phases relatives.
4
Chapitre I La polarisation et ses formalismes
variable temporelle (t), [13] l’extrémité du champ électrique décrit dans le cas général une
ellipse d’équation:
9 9
45 6 8 : ; > + ? cos@ = sin9 !
5 5< 56 5<
76 5 7< 5 76 57<
(I.4)
• toutes les caractéristiques géométriques de cette l’ellipse tels que : l’ellipticité ", l’azimut ! et
l’angle diagonal # sont définis à partir des paramètres a et b.
Le sens de rotation d’ellipse a une relation directe avec le signe de sin( ). Donc, si celui-ci est
positif, l’ellipse est dite droite. Sinon l’ellipse elle est gauche [25].
5
Chapitre I La polarisation et ses formalismes
Il est à souligner, que le sens de parcours [14,15] de l’ellipse de polarisation est aussi
déterminé par ses paramètres géométriques. Lorsque l'ellipticité vérifie 0 < " < $/4, on a une
polarisation gauche, elle est droite lorsque - $ /4 < " < 0. Quand "#= 0, on a un état de polarisation
linéaire puisque l’ellipticité est nulle. Enfin, si " = $ /4, l'état de polarisation est circulaire et
l’ellipticité est maximale.
Les paramètres géométriques de l’ellipse peuvent être reliés aux composantes du champ
électrique par :
6
Chapitre I La polarisation et ses formalismes
!"# ! R STE
"N#O = P % Q = P &% ST Q
!"#0 !&0 R F
(I.7)
Où .% 3 .0 sont les phases absolues dans les directions des composantes x et y de la base
"#O par son
orthonormée. L’intensité d’une onde est alors donnée par le produit direct du vecteur N
transposé conjugué :
"#O V N
"#O
V
U& = N (I.8)
W Y W Y W Y X W Y
2 X W Y Z9 +X W Y W Y KMC\IJKL : MIJK\KMCL
Z? X Z? +M Z? M
7
Chapitre I La polarisation et ses formalismes
"#O
N "# $O
N
"#O[ = b[ N
^_`a N "#O[
]
"#O9 = b9 N
^_`a N "#O9
(I.11)
"#O[ ,N
Où N "#O9 et b[ , b9 sont respectivement les vecteurs et valeurs propres associés à [J].
8
Chapitre I La polarisation et ses formalismes
Dns le cas général, les valeurs propres associées aux états propres sont complexes et
peuvent être définies par [14,16] :
b[ = e[ R STf
d
b9 = e9 R STG
(I.12)
"#O[ ,N
"#O9 deux vecteurs propres orthogonaux normés définis de la façon suivante:
I.5.1.4 Construction d’une matrice de Jones homogène
Soient N
"#O[ = WBY et N
"#O9 = W+gV Y
V
N
g B
(I.13)
Puisque les états propres sont normés, leurs composantes comblent naturellement la relation :
BBV' : gg V = X (I.14)
D’abord, construisons une matrice [Mod] appelée matrice modale, dont les colonnes sont
formées par ces deux vecteurs propres. Nous obtenons alors :
"#O[ ''''N
"#O9 'm = W B +g V
'^hjk ` = lN Y
g BV
(I.15)
On construit maintenant une matrice diagonale [%] à partir des valeurs propres
b[ 2
complexes :
^p` = q r
2 b[
(I.16)
9
Chapitre I La polarisation et ses formalismes
Vy de l’onde. Cette matrice de cohérence se définit le produit tensoriel du vecteur champ avec
son conjugué [14, 12, 17] :
"# (*/
N !"# R SzE ({/
N(*/ = P [ Q = P % Sz ({/ Q
"#9 (*/
N !"#% R F
Avec : (I.20)
|} = = ‚X +
~ €• ƒ„…†'(‡/
~7 {ˆ(‡/G
(I.21)
I.5.1.7 Conclusion
Ce formalisme de Jones permet l’analyser et l’étude d’état de polarisation d’une onde
électromagnétique traversant un ou plusieurs composants optiques. Cependant, seules les
quantités réelles sont observables. Il faut noter que pour les cas des ondes non polarisée et
partiellement polarisée ne peuvent être traités par ce formalisme de Jones. Donc il est
indispensable d’utiliser d’autres formalismes polarimétriques globales adaptés à toutes les états
de polarisation.
10
Chapitre I La polarisation et ses formalismes
‰& !j%
9
: !j09
• ’
‰ Ž ! 9
+ ! j0 ‘
9
‰# = Š [ Œ = Ž j%
‰9 ?! a ! IJKv‘
Ž j% j0 ‘
‰‹
(I.22)
Les paramètres de Stokes sont définis par des grandeurs directement observables par
des détecteurs optiques. Ils peuvent également être définis comme :
‰& U% : U0
• ’
‰ U% + U0 ‘
‰# = Š [ Œ = Ž
‰9 ŽUHƒ“7 + Utƒ“7 ‘
‰‹
(I.23)
• U” + U• •
S0 % 0
S0² &#S1²+ S2²+ S3² (I.24)
Nous pouvons écrire les quatre paramètres de stokes sous la forme d’un vecteur
normalisé par rapport à S0 et peut s’exprimer en fonction des paramètres (ellipticité " et azimut
!) de l’ellipse de polarisation (Figure I.1).
pour une onde complètement polarisée les paramètres de Stokes sont les suivants :
11
Chapitre I La polarisation et ses formalismes
é 1 ù é 1 ù é 1 ù
êS / S ú ê cos(2u ) ú ê ú
ú = S êcos(2e ) cos(2a ) ú
ur
S CP = ê 1 0 ú = S0 ê (I.25)
ê S 2 / S0 ú êsin(2u ) cos(j ) ú 0
ê cos(2e ) sin(2a ) ú
ê ú ê ú ê ú
êë S3 / S0 úû ë sin(2u ) sin(j ) û ë sin(2e ) û
Le tableau I.2 indique les vecteurs de Stokes normalisés pour les états de polarisation
fondamentaux.
Vecteur de Stokes H V 45° -45° CD CG Elliptique
Tableau I.2 : Vecteurs de Stokes des états de polarisation fondamentaux ; H : linéaire horizontale,
V : linéaire verticale, +45° : linéaire orientée à 45°, –45° : linéaire orientée à –45°, CD : circulaire
droite, CG : circulaire gauche).
Remarque:
Un vecteur de Stokes d’une lumière partiellement polarisée peut être s’écrit comme la
somme d’un vecteur de Stokes d’une lumière complètement polarisée et d’un vecteur de Stokes
d’une lumière non polarisée. De même, une matrice de cohérence s’écrit comme la somme
d’une matrice de cohérence d’une onde non polarisée et de la matrice de cohérence d’une onde
polarisée [12,19].
•‚‰[ 9 : ‰9 9 : ‰‹ 9 ’ •‰ + ‚‰ 9 : ‰ 9 : ‰ 9 ’
Ž ‘ Ž ‘
& [ 9 ‹
‰#–– = ‰—– : ‰—˜ =Ž ‰[ ‘:Ž 2 ‘
Ž ‰9 ‘ Ž 2 ‘
(I.27)
• ‰‹ • • 2 •
|™ =
šw›f yG Hw›G yG Hw›œ yG
w›7 y
(I.28)
12
Chapitre I La polarisation et ses formalismes
Les vecteurs de Stokes incident ‰# et émergent ‰#• sont [12,22,23] lies par la relation
l’évolution d’un état de polarisation.
‰• (I.29)
Ou bien
‰&$ ¥&& ''''¥&[ '''''¥&9 '''''¥&‹ ‰&
$£ ¥[& ''''¥[[ '''''¥[9 '''''¥[‹
‰ ‰
''Ÿ [$ ¢ = ¤ ¥ ''''¥ '''''¥ '''''¥ ¦ ¤ [ ¦
‰9 9& 9[ 99 9‹ ‰9
¥‹& ''''¥‹[ '''''¥‹9 '''''¥‹‹ ' ‰
(I.30)
ž‰‹ ¡
$ ‹
Où [M] est une matrice réelle 4 x 4 appelée matrice de Mueller qui regroupe les
propriétés polarmétriques du dispositif optique, tel que :
13
Chapitre I La polarisation et ses formalismes
a)
Plan d’onde Système optique Plan d’onde
polarisation d’entrée Opérateur de polarisation polarisation de sortie
b)
Plan d’onde Système optique Plan d’onde
polarisation d’entrée Opérateur de polarisation polarisation de sortie
""#
§& = ^¨© `a ^¨©t[ ` ª a ^¨9 `a ^¨[ `a §"# = ^¨`a §"# (I.32)
åM
i, j =0
2
ij - M 00
2
Pd = 2
(I.33)
3M 00
14
Chapitre I La polarisation et ses formalismes
X''''''2'''''2''''''X
Avec :
^¬` = ŠX''''''2'''''2' +X
Œ
2'''''X''''''X''''''2
(I.35)
2'''''M''' + M'''''2
_[[ _[9
Et
^_` = q r
_9[ _99
(I.36)
La matrice de Jones peut être de transformer en matrice de Mueller, par contre l’inverse
n’est pas nécessairement vrai (sauf dans le cas des milieux non dépolarisants)
Une matrice de Mueller–Jones est une matrice de Mueller non dépolarisante (Pd =1) qui
comprend seulement sept paramètres indépendants [24].
15
Chapitre I La polarisation et ses formalismes
Une matrice [N] dont les éléments s’écrivent à partir des coefficients de [P] peut ainsi
Le développement par rapport aux seize coefficients [Mij] de la matrice de Mueller [37], nous
donne:
^²`
h : h[[ : h&[ : h[& ''''''h&9 : h[9 : M(h&‹ : h[‹ /''''h9& : h9[ + M(h‹& : h‹[ /''''''h99 : h‹‹ : M(h9‹ + h‹9 /
• && ’
X h&9 : h[9 + M(h&‹ : h[‹ /'''''h&& + h[[ + h&[ : h[& '''''h99 : h‹‹ + M(h9‹ : h‹9 /h9& : h9[ + M(h‹& + h‹[ /
= Ž ‘
? Ž h9[ : h9[ : M(h‹[ : h‹[ /''''h99 + h‹‹ : M(h9‹ : h‹9 /'''''h&& + h[[ : h&[ + h[& ''''''h&9 + h[9 : M(h&‹ + h[‹ / ‘
• h99 : h‹‹ + M(h9‹ + h‹9 /''''h9& + h9[ : M(h‹& + h‹[ /''h&9 + h[9 + M(h&‹ + h[‹ /''''h&& : h[[ + h&[ + h[& •
'Tr[N]=2h&&
(I.40)
avec (I.41)
La matrice [N], hermitienne définie semi-positive, est une matrice diagonalisable elle
possède quatre valeurs propres réelles 'i associées à quatre matrices [Ni] telle que :
16
Chapitre I La polarisation et ses formalismes
La matrice [N] ne satisfait cette dernière équation que si ; '0=2M00 et '1 = '2 = '3 = 0.
C’est une condition nécessaire et suffisante pour vérifier que [M] soit une matrice de
Mueller-Jones ou non.
17
Chapitre I La polarisation et ses formalismes
Les pôles nord (N) et sud (S) représentent les l’état circulaire droit et circulaire gauche.
Ces points sont d’ellipticité " =1 et d’azimut indéterminé.
Le cercle équatorial représente les états de polarisation rectiligne ("=0). Deux points
diamétralement opposés sur la sphère représentent deux états de polarisation linéaires
orthogonaux. Un point P quelconque sur la sphère sera caractérisé par sa longitude 2' (-$ * 2
' * $) et par sa latitude 2" (-$/2 * 2" * $/2). Ce point représente un état de polarisation
elliptique qui est gauche si " est positif, droit dans le cas contraire. Les coordonnées du point P
sur la sphère sont [14] :
½¾ = ›€ = cos(?L/ cos(?A/
f›
»
e¹'' ¿ = › = cos(?L/ sin(?A/
›G
¼ €
»
(I.45)
À = œ = sin(?L/
›
º ›€
Une lumière complètement polarisée peut être représentée par un seul point sur la
surface de la sphère. Une lumière complètement dépolarisée [39] peut être vue comme
contenant tous les états et par conséquent, elle serait représentée par une distribution uniforme
de points sur toute la surface de la sphère. Dans le cas d’une lumière partiellement polarisée,
les points représentatifs sur la sphère de Poincaré se regroupent autour du point M qui est le
point de probabilité maximum de l’état de polarisation. Plus la largeur de cette distribution sera
étroite autour de M, plus la lumière se comportera comme une lumière polarisée. Ce
comportement est quantifié par le degré de polarisation de l’onde.
Figure I.8 : Représentation des principaux états de polarisation sur la sphère de Poincaré
18
Chapitre I La polarisation et ses formalismes
I.6 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons montré la possibilité de représenter l’état de polarisation
d’une onde lumineuse par les vecteurs de Jones et de Stokes, ainsi que la transformation de ces
vecteurs lors de la traversée d’un système optique. Cette transformation se traduits par les
matrices de Jones et de Mueller de système optique considéré. Comme nous l’avons vu, le
formalisme de Jones est bien adapté aux états totalement polarisés, et aux systèmes optiques
non dépolarisants. En revanche, le formalisme de Stokes-Mueller est un outil mathématique
très efficace et indispensable pour la description des états de polarisation partielle ou totalement
dépolarisée. Dans tout ce qui suit, nous utiliserons exclusivement ce dernier formalisme, parce
que l’instrument qui a été développé dans le cadre de ce travail mesure effectivement la matrice
de Mueller de l’échantillon étudié.
19
Chapitre II Représentation en éléments simples des milieux optiques
Chapitre II
Chapitre II
Représentation en éléments simples des milieux optiques
II.1 Introduction
Une matrice de Mueller est une matrice de diffusion d’un milieu donné. Par analogie
avec l’électronique, une matrice de Mueller représente la matrice de transfert d’un élément
optique entre un vecteur de Stokes d’entré et un autre de sortie.
Ce formalisme de stokes-Mueller est un formalisme d’algèbre linéaire permet
l’analyse de l’évolution de l’état polarisation qu’engendre le système sur le lumière incidente.
Nous venons de voir que ce formalisme offre beaucoup d’avantages dans l’étude des
propriétés polarimétriques de milieux à analyser.
La mesurant la matrice de Mueller d’un milieu optique, permet de remonter aux toutes
propriétés physiques de ce dernier, tes que le dichroïsme (la diatténuation), la biréfringence
(le déphasage), l’activité optique (la rotation du plan de polarisation) et la dépolarisation
(variation aléatoire d’amplitude et de phase) [41].
Pour une matrice de Mueller-Jones [MJ] (non dépolarisante), il est possible d’extraire
directement les informations polarimétriques. En effet, dans le cas général et pour un système
présente le dichroïsme et la biréfringence, elle s’écrit sous la forme suivante [42,43] :
&''''''(''''''')''''''''*
(''''''+'''' , -' , .
!"# $ = % 2
)'''''-''''''/''''' , 0
(II.1)
'*'''''.''''''0''''''''''1'''
20
Chapitre II Représentation en éléments simples des milieux optiques
L’interprétation de la matrice de Mueller peut être ardue lorsque cette matrice est
obtenue expérimentalement (présence de bruit sur tous les éléments) et/ou caractéristique d’un
milieu dépolarisant ou/et inhomomogène. Donc si nous voulons déterminer les propriétés
polarimétriques éventuelles, il est nécessaire de séparer tout effet optique. La solution consiste
à décomposer la matrice de Mueller en éléments simples puis de quantifier leurs effets
respectifs en recherchant leurs invariants (retardance, diatténuation et la dépolarisation).
Dans ce même chapitre, on va présenter les différents types d’éléments optiques
(diatténuateur, retardateur, rotateur, dépolariseur) et leurs matrices de Mueller. Mais tout
d’abord, on doit décrire le phénomène physique associé à chacun. En effet, lorsqu’une onde
optique polarisée interagit avec un milieu, son état de polarisation subit une modification
(Figure II.1). Cette modification peut affecter les états propres suivant l’amplitude, la phase,
la direction et la dépolarisation.
21
Chapitre II Représentation en éléments simples des milieux optiques
II.2.1 Diatténuateurs
Un diatténuateur est un élément optique homogène, non-dépolarisant [44]. Il modifie
uniquement l’amplitude du champ électrique. Sa transmission en intensité dépend de l’état de
polarisation incident. Les polariseurs sont un exemple de diatténuateurs [45]. Un tel élément
dichroïque ou diatténuateur, peut être décrit par une matrice de Jones hermitienne.
La forme la plus générale du diatténuateur est représentée par des états propres elliptiques
(Figure II.2). Donc les valeurs propres portées par ces vibrations sont réelles et sont notées P1
et P2. Ces deux valeurs propres permettent de définir les transmittances minimum Tmin et
maximum Tmax en énergie suivant les axes propres:
4567 = 89:
3
45;< = 8::
(II.2)
On caractérise alors un tel élément par sa diatténuation [44, 46] définie par :
'J =
?@AB
?@DE
(II.4)
22
Chapitre II Représentation en éléments simples des milieux optiques
cos'RSTU ,sin'RSTU.;V
NOP9 = Q W NOP: = Q W
sin'RSTU. ;V cos'RSTU
et (II.5)
Les valeurs propres réelles P1 et P2 sont choisies arbitrairement telles que : P1 > P2.
La matrice de Jones [JD] d’un diatténuateur elliptique en utilisant la formule (I.17) est
donnée par [47, 48]:
23
Chapitre II Représentation en éléments simples des milieux optiques
A partir de ces expressions de [JD] et [MD], Lu et Chipman [43] ont proposé une autre
forme synthétique de la matrice [MD] en fonction de l’azimut et l’ellipticité en utilisant les
relations de passage tels que :
Sachant que :
• T0 représente la transmittance.
OP représente le vecteur diatténuation.
•>
• [mD] une matrice réduite 3x3 du diatténuateur.
• MDij sont les éléments de la matrice [MD] avec i,j = 0…3.
24
Chapitre II Représentation en éléments simples des milieux optiques
vwxty
z Fwz Fwz
'> = ? =
?@AB C?@DE xtz xt{
|>
[rY ] = uI , >²'•f L ‚I , uI , >²ƒ > |? (II.16)
•f : est la matrice identité (3x3)
25
Chapitre II Représentation en éléments simples des milieux optiques
>„
O>P = >…† €
>‡
(II.17)
Avec : G H >ˆ H I
26
Chapitre II Représentation en éléments simples des milieux optiques
À partir des états propres orthogonaux définissant cet élément, et en utilisant les
relations (I.17) et (I.34). La matrice de Mueller [MP] (II.19) peut être déterminée facilement :
''b:Š = cos'RSKU ;
''e:Š = sin'RSKU
27
Chapitre II Représentation en éléments simples des milieux optiques
d’ellipticité Œ _ ”• ‘•– ''”• ‘••– L ”• ’••– ''‘•– ’•– R”• , ”• U '''‘•– ’•– ‘— R”• , ”• U
elliptique partiel
et d’orientation • ” ’ ‘
_ • •– — ''‘•– ’•– ‘— R”• , ”• U''‘— R”• ’•– L ”• ‘•– U L ”• ’—
• • • •
''‘— ’— ’••– R”• , ”• U
_” ’ ’ '
^ • •– — ''‘•– ’•– ’— R”• , ”• U ''‘— ’— ’••– R”• , ”• U ''’•— ˜”• ’••– L ”• ‘••– ™ L ”
II.2.2 Retardateurs
Un retardateur (appelé aussi lame retard, déphaseur) est un convertisseur d’état de
polarisation [46 ,50]. Sans modifier, l’amplitude ou le degré de polarisation de l’onde
incidente polarisé, un retardateur créer un retarde de phase entre les états propres de
polarisation [51].
Selon que ces états propres soient linéaires, circulaires ou elliptiques, le déphaseur est
appelé déphaseur linéaire, circulaire ou elliptique. Les états propres sont perpendiculaires
lorsque le déphaseur est homogène. La majorité des déphaseurs sont des milieux biréfringents
(une lame de quartz, de calcite ou de mica) ou utilisant la réflexion totale (prismes,
rhomboèdres de Fresnel).
Figure II.5 : Milieu biréfringent elliptique dont les états propres sont elliptiques [42]
La composante elliptique du champ électrique incident, notée NOPŸ , se propage donc plus
vite que celle notée NOP , puisque les axes rapide et lent sont respectivement définis suivant
l’horizontale et la verticale (Figure II.5). A la sortie de ce milieu, les deux composantes (r, l)
sont donc déphasées de :
¡= "¤ = kŸ , k
:¢‹
£t
(II.20)
"¤ = ¤ , ¤Ÿ
Avec 3
¤ ¥ ¤Ÿ
29
Chapitre II Représentation en éléments simples des milieux optiques
Où "¤ est la biréfringence et (d) l’épaisseur du milieu traversé à la longueur d’onde #0.
Contrairement au dichroïsme, la biréfringence n’apparaît pas directement sur les éléments
d’une matrice de Mueller quelconque C’est pourquoi, un tel élément est généralement
caractérisé par sa retardance (R) [43].
Avec kŸ , k les phases suivant les deux axes propres orthogonaux du retardateur.
l¦ de l’axe rapide. Grâce aux paramètres de l’ellipse de polarisation et aux expressions (I.13,
I.14, I.15), nous pouvons exprimer les matrices de Jones JR de retard. Pour le retardateur
elliptique, les états propres [52, 53] sont elliptiques tels que les vecteurs propres normalisés
sont de la forme suivante :
cos'RSTU ,sin'RSTU. ;V
NOP9 = Q W NOP: = Q W
sin'RSTU. ;V cos'RSTU
et (II.22)
En utilisant la formule (I.17) nous obtenons la matrice de Jones [JR] d’un retardateur
elliptique
(II.23)
En introduisant la phase moyenne ª et la phase différentielle ¡ , définies par les
expressions : ª = kŸ + k . , ¡ = kŸ - k
30
Chapitre II Représentation en éléments simples des milieux optiques
I'''''''''''''''''''''''''''G''''''''''''''''''''''''''''G'''''''''''''''''''''''''''''''G'''''''''
` G''''''0 : , . : , - : L «: '''''''''SR0. L -«U''''''''''SR0- , .«U j
["¦ ] = _ h
_ G''''''''SR0. , -«U''''''',0 L . , - L « ''''''SR.- L 0«U h
: : : : (II.25)
^''''''G''''''''SR0- L .«U''''''''''SR.- , 0«U'''''''',0 : , . : L - : L «: 'g
¡ ¡
³ 0 = cosRSTU sin ´ µ = cosRSlU cosRSKU sin ´ µ
° S S
° ¡ ¡
°. = cosRSTU sin ´ µ cos'RkU = cosRSlU sinRSKU sin'R U
¬-®c' S S
± ¡ ¡
- = sinRSTU sin ´ µ sin'RkU = sinRSlU sin ´ µ
° S S
° ¡
°̄
« = cos'R U
S
Lu et Chipman [49] ont aussi proposé une écriture synthétique de [MR] telle que :
I OP?
¶
["¦ ] = m"¦ ;# p = Z \
OP
¶ [r¦ ]
(II.26)
· = (¸*¹º ‚ , Iƒ
»ŸR[w¼ ]
:
(II.28)
°
¾: = :¿;<¦ R"¦{y , "¦y{ U
9
±
°̄¾f = 9 R"¦ , "¦ U
(II.30)
:¿;<¦ yz zy
La matrice réduite [mR] d’un retardateur est définie à partir du vecteur ·OP telle que :
II.2.2.4.4 Matrice de Mueller réduite
·„
OP
· = ·…† €
·‡
(II.32)
Dans certains cas, il est nécessaire de revenir à la retardance linéaire définie par la
relation ci-dessous :
·ˆ = u·„: L ·…†
:
(II.33)
Avec G H ·ˆ H IÁGq
Un élément biréfringent est dit linéaire si sa retardance circulaire RC est soit nulle soit
égale à 180°. Inversement, il sera dit circulaire si sa retardance linéaire est nulle.
32
Chapitre II Représentation en éléments simples des milieux optiques
I'''''G'''''''G''''''''G
forme :
G'''''G'''''''G''' , I
!"£¨… $ = % 2
G'''''G'''''''I''''''''G'
(II.34)
G'''''I'''''''G''''''''G
33
Chapitre II Représentation en éléments simples des milieux optiques
II.2.2.5.2 Rotateurs
Le rotateur est un autre cas particulier du déphaseur. Il s’agit d’une lame qui
n’introduit que de la biréfringence circulaire pure (ou pouvoir rotatoire) [41]. La figure II.7
représente l’action d’un rotateur qui se traduit par la rotation du plan de polarisation de l’onde
incidente d’un angle #/2. Ce rotateur est représenté par Les matrices de Jones et de Mueller
cos'R¡¨SU sin'R¡¨SU
suivantes :
!·4©¨: $ = Q W
,sin'R¡¨SU cos'R¡¨SU
(II.35)
I'''''''''''''G''''''''''''''''G''''''''''''''G
G''''''cos'R¡U'''''''cos'R¡U ''' , I
!·4©¨: $ = % 2
G'' , cos'R¡U''''''''cos'R¡U''''''G
(II.36)
'G'''''''''''''''G''''''''''''''''G'''''''''''''I'
'''''''I'''' , cos'RSªU'''''''G'''''''''''''''''''''''''''''''''G''''''''''''''''''
` j
_, cosRSªU '''I'''''''''''''''''G'''''''''''''''''''''''''''''''''G''''''''''''''''''''h
[·] = [4] = J
_ G''''''''''''G'''''' sinRSªU cosR¡U''sinRSªU sinR¡U h
(II.37)
^ 'G''''''''''''G'''' , sin'RSªUsin'R¡U'''sin'RSªUcos'R¡U g
·Æ L ·È ''''''''·Æ , ·È ''''''''''G'''''''''''''''''''G
` j
_ ·Æ , ·È ''''''''''·Æ L ·È ''''''cos'R¡U ''''' , I h
!"ŸÃÄ $ = _ G'''''G'''''''S · · '*¹º¡''''''S · · 'ºÀ¤¡ h
u Æ È u Æ È
_ h
(II.39)
Les tableaux II.3.a présentent les matrices de Jones et de Mueller des différents types de
retardateurs.
35
Chapitre II Représentation en éléments simples des milieux optiques
II.2.3 Dépolariseurs
Les différents éléments optiques que nous avons présentés précédemment sont des éléments
qui transforment un état totalement polarisé en un autre état totalement polarisé, ils peuvent
être caractérisés par une matrice de Jones. Ils ont donc une action déterministe. En revanche,
les milieux où on observe une dépolarisation ne peuvent être caractérisés que par une matrice
de Mueller. Cela peut être le cas lorsque :
36
Chapitre II Représentation en éléments simples des milieux optiques
Nous présentons ci-dessous les matrices de Mueller des différents dépolariseurs ainsi que les
outils géométriques qui permettent de discriminer le type de dépolarisation engendrée
[42,55,56,57].
eq eq
G e
Ë % 2 = !"ÌDÍÎAÏ $ % 9 2 '(Ð.*'Ñ H I
G e:
(II.40)
G ef
Ceci impose que la matrice de Mueller d’un dépolariseur idéal [M$ideal] soit de la forme :
I''''''G'''''''G''''''''G
G''''''G'''''''G''''''''G
!"ÌDÍÎAÏ $ = % 2
G''''''G'''''''G''''''''G
(II.41)
'G'''''''G''''''G''''''''G'
I''''''G'''''''G''''''''G
G''''''('''''''G''''''''G
!"ÌDÒÓ $ = % 2 '(Ð.*''G H ( H I'
G''''''G'''''''(''''''''G
(II.42)
'G'''''''G''''''G''''''''('
I''''''G'''''''G''''''''G
G''''''('''''''G''''''''G
!"ÌAEDÒÓ $ = % 2 '(Ð.*''G H Ô(ÔÇ Ô)ÔÇ Ô*Ô H I
G''''''G''''''')''''''''G
(II.43)
'G'''''''G''''''G''''''''*'
37
Chapitre II Représentation en éléments simples des milieux optiques
I OP?
¶
'["Ì ] = Z \
8OPÌ [rÌ ]
(II.44)
Ì= I , ''''(Ð.*'G H ÌH I'
Ô6ÔFÔÖÔFÔ×Ô
f
(II.45)
åM
G H 8‹ H I
2
Dij - M D200
i , j =0
Pd = (II.46)
3M D200
38
Chapitre II Représentation en éléments simples des milieux optiques
En effet si :
• Pd =1 le milieu ne dépolarise pas.
• Pd = 0 le milieu est complètement dépolarisant.
• 0 < Pd < 1 le milieu dépolarise partiellement.
Toutes matrice de Mueller obtenue expérimentalement d’un milieu qui ne dépolarise
pas elle est forcément bruitée et dans ce cas l’indice de depolarisation Pd est diffère
légèrement de 1.
La dépolarisation est forte lorsque l’indice de dépolarisation Pd, est inférieur à 0,85 et
faible dans le cas contraire.
Remarque :
Si nous déterminons l’indice de dépolarisation du retardateur [MR] et du diatténuateur
[MD], il est tout à fait évident d’obtenir :
8‹ R["Y ]U = I
3
8‹ R["¦ ]U = I
(II.47)
II.2.3.3 Conclusion
Nous venons de présenter les trois composantes optiques élémentaires qui permettent
d’interpréter les propriétés polarimétriques d’un milieu quelconque, le diatténuateur, le
retardateur et le dépolariseur. Pour chaque élément, nous présentons ses propriétés ainsi que
sa matrice de Mueller générale. Nous insistons, sur les différents critères associés à la
dépolarisation, afin de caractériser plus précisément les milieux optiques que nous étudierons.
39
Chapitre III Analyse et décomposition de la matrice de Mueller
Chapitre III
Chapitre IV
Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
Chapitre IV
Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
IV.1 Introduction
Nous l’avons vu dans les chapitres précédents, le formalisme le mieux adapté à l’analyse
polarimétrique d’un système optique est celui de Stokes-Mueller. Nous avons posé les bases
théoriques de l’interprétation des matrices de Mueller (concept de polarisation, formalisme de
Stokes-Mueller, décomposition en éléments simples…). Cependant, nous n’avons pas encore
présenté la procédure expérimentale qui permet de mesurer la matrice de Mueller d’un milieu. C’est
ce que nous proposons de faire dans la première partie de ce chapitre.
Il existe nombreux dispositifs permettant la mesure, partiellement ou entièrement, les
éléments de la matrice de Mueller d’un système optique. Ces dispositifs nommés "ellipsomètre"
basés sur le changement d’état de polarisation après interaction avec le milieu étudié. Ces dispositifs
ne travaillaient qu’avec une lumière totalement polarisée. C’est donc tout naturellement que la forme
générale décrite par le champ électrique de l’onde électromagnétique a donné son nom au domaine
scientifique, l’ellipsométrie [22, 25].
Le dispositif expérimental que nous présentons dans ce chapitre est un ellipsomètre de
Mueller complet, encore appelé polarimètre. En effet, comme nous ne connaissons pas l’état de
polarisation de la lumière après interaction avec nos échantillons, nous devons donc vérifier toutes
les propriétés polarimétriques pouvant être engendrées par un milieu étudié (dépolarisation,
dichroïsme, Retardance, activité optique, …). La caractérisation par voie optique et particulièrement
la technique polarimétrie [42] est très attractive car elle est non destructive et utilisable pour des
mesures in situ.
Dans ce chapitre, après avoir détaillé le principe expérimental qui permet d’obtenir la matrice
de Mueller d’un milieu ainsi que sa matrice des écarts type associés (nécessaire à la validité
expérimentale, puisque la précision des mesures est limitée), nous aborderons ensuite la
méthodologie qui permet de réduire les erreurs de mesure, c’est pour cette raison que nous avons
commencé notre travail par l’étalonnage du polarimètre à vide (sans échantillon). Cet étalonnage
est nécessaire pour optimiser la précision du polarimètre il permet de réduire les erreurs
systématiques, que ne nous maîtrisons pas, mais il est possible de les corrigées. Ainsi, pour toute
matrice de Mueller expérimentale, il est indispensable, dans un premier temps de vérifier la validité
56
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
mathématique et physique de cette matrice. L’invalidité éventuelle nous permet d’affirmer que la
matrice de Mueller obtenue n’est pas issue d’un processus physique. Nous avons donc proposé une
méthode de vérification. Le point essentiel de cette partie est de développer un algorithme de
décomposition et de classification des matrices de Mueller (chapitre III). A ce titre, nous avons
réalisé un programme à l’aide du MATLAB et LabVIEW, dont le but est de décomposer la matrice
de Mueller trouvée expérimentalement et d’en extraire les informations permettant de discriminer
les propriétés optiques de nos échantillons.
Le dispositif expérimental présenté est en fait un moyen méthodologique qui a été développé
pour imaginer des nouvelles méthodes d’investigation des nombreux échantillons de natures
diverses :
v Milieu isotrope non dépolarisant (rhomboèdre de Fresnel) dont l’objectif est de déterminer le
retard de phase causé par la réflexion totale sur les surfaces obliques du rhomboèdre de Fresnel.
v Milieu anisotrope non dépolarisant (lame quart-onde en mica) afin de valider les résultats
précédents et déterminer ces propriétés optiques telles que le retard de phase et la biréfringence.
v Milieu anisotrope dichroïque dépolarisant (film de polymère fondu avec différentes
températures). Dans cette application nous proposons donc d’étudier les potentialités du
polarimètre de Stokes-Mueller en tant que moyen d’investigation physico-chimique pour l’étude
des propretés optiques et surtout polarimétriques d’un polymère (polyéthylène BD), dont
l’objectif est de savoir la dépendance de la température de fonte sur leurs propriétés optiques.
57
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
par rapport à l’axe verticale. Le dispositif expérimental peut aussi bien être utilisé en transmission
qu’en réflexion suivant le type de cible à étudier.
q
q’
Milieu à
Laser Analyser PH.D
Le vecteur de Stockes de sortie ./ du polarimètre est lié au vecteur d’entrée ./ par la relation
matricielle suivante :
Les expressions de ces matrices, référenciées par rapport à la verticale, sont données par les
équations ci-dessous :
58
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
é1 1 0 0ù é 1 -1 0 0ù
ê1 1 0 0úú ê- 1 1 0 0úú
[P1 ] = 1 ê (IV.3)
[P2 ] = 1 ê (IV.4)
2 ê0 0 0 0ú 2ê 0 0 0 0ú
ê ú ê ú
ë0 0 0 0û ë0 0 0 0û
?"""""""""@"""""""""""""@"""""""""""""""""@
: @"""""""A + """"""A . """""C. >
[L5!6] = 9 <
+B +B +B +B
9 "@"""""""A+B .+B """"".+B """""""""""A+B <
+ (IV.5)
8"@""""""".+B """""" C A+B """""""""""""@""";
A = cos"5E!6
Avec : D +B
.+B = sin"5E!6
L’intensité lumineuse de l’onde arrivant sur le détecteur après la traversée de tous les
éléments du montage est entièrement contenue dans le premier élément . ) du vecteur de Stokes de
111/. En développant l’expression de l’intensité détectée, nous obtenons :
sortie .7
A = cos"5E!6 A G = cos5E! G 6
Avec : D +B ""F D G+B
.+B = sin"5E!6 . +B = sin5E! G 6
Tous les éléments Mij de la matrice à déterminer apparaissent dans l’expression de l’intensité
détectée. Pour déterminer ces éléments, seize combinaisons (• ,•' ) conduisent à un système de seize
équations à seize inconnues qu’il convient de résoudre pour obtenir tous les éléments de la matrice
de Mueller. On obtient alors le système matriciel suivant :
[ I ] = [ A][M ] (IV.7)
Où [ I ] = [ I 0 ........I 15 ]T (IV.8)
[ M ] = [ M 00 ......M 33 ]T (IV.9)
La matrice [A] contient des termes ne dépendent que des angles (• ,•' ) . On obtient les termes Mij
59
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
En choisissant seize combinaisons (• ,•' ) de sorte que la matrice [A] ne soit pas singulière,
les Mij s’obtiennent immédiatement. Les positions angulaires des lames d’entrée et de sortie sont
choisies multiples de 22,5°. Donc, l’état de polarisation de l’onde incidente décrit des états
particuliers conformément au tableau (IV.1).
60
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
IV.2.4.4 Compensation des défauts sur les retards des lames quart d’onde
A vide, la matrice de Mueller obtenue doit donc être la matrice identité. Le tableau suivant
(IV.2) présente quelques simulations effectuées par le programme précédent, en considérant un
éventuel défaut sur les retards des lames quart d’onde d’entrée et de sortie. On note ici HI ""et""HI les
retards effectifs de ces lames.
61
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
"?"" C @F@?K"""@""""""""@"
@"""@FMNO""""""""@""""""""@
( -
"@""""""""""@""""""@FMNO"""@"
90° 89°
""""@""""""""""@""""""""""@""@FMNO"
"""""""?"" C @F@?K"""""@""""""@
"@F@?K"""@FMRSK""""@""""""@
( -
""""""""@""""""""""@""""@FMRSK"""@"
89° 89°
""""""""@""""""""""@""""""""""@""""""""?"
"""""""?"" C @F@OT"""""@""""""@
"@F@OT"""@FMK@K""""@""""""@
( -
""""""""@""""""""""@""""@FMK@K"""@"
88° 88°
""""""""@""""""""""@""""""""""@""""""""?"
Tableau IV.2 : Combinaison des erreurs des défauts de retards des lames quart d’onde
IV.2.4.5 Influence des défauts de positionnement des lames quart d’onde et des polariseurs
Considérons maintenant les cas précédents en prenant en compte uniquement les erreurs
d’orientation des éléments optiques. On désigne par P!I "et""P!J les défauts de positionnement des
lames quart d’onde d’entrée et de sortie, et par P!Q l’erreur d’alignement angulaire du polariseur
de sortie.
C@F@OS"""@F@@K""""""""?""""""""""@"
0° 0°
"""""""""@"""""""""""@"""""""""""@""""""""""?"
""""""?"""""""""""""@"""" C @F@@OS""""@
0,1°
""""""@"""""""""""""?"""" C @F@@OS""""@
( -
C@F@OS"""@F@@OS""""""""?"""""""""""@"
0° 0° 0.1°
"""""""@""""""""""""@"""""""""""""""@""""""""""?"
Tableau IV.3: Influence des erreurs d’alignements angulaires des éléments optiques
62
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
Les tableaux précédents (IV.2, IV.3) montrent que les défauts de retard des lames sont
localisés sur les éléments M01, M10, M11 et M22. De plus, les variations de M01 et M10 sont non
corrélées, c.à.d. que les défauts de la lame de sortie n’interviennent que sur le terme M01 et
inversement pour la lame d’entrée, tandis que les défauts d’alignement angulaire (Tableau IV.3) des
composants optiques sont localisés sur les éléments M02, M20, M12 et M21.
Où [Id] est un vecteur de seize éléments, représente la matrice de Mueller à vide. Ce fichier
intensité nous permet de générer, par la suite, une matrice de Mueller simulée (équation (IV.12))
puis de faire une comparaison entre les éléments M01 et M10 simulés et les valeurs M01 et M10
obtenues expérimentalement en considérant les lames comme étant parfaites.
Où [A] est la matrice de calcul idéale, c.-à-d. le retard de phase des lames est 90°.
Avec cette méthode nous pouvons estimer directement les vrais retards de phase des lames.
Le fait de travailler directement sur le fichier intensité pour obtenir ces retards nous aurait obligés à
réaliser une double itération sur les deux retards de lame. En travaillant sur les seuls éléments M01
63
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
et M10, nous considérons de façon prédominante les défauts des retards par rapport aux autres erreurs
qu’elles soient systématiques ou statistiques.
Une fois que l’on a obtenu une estimation des retards vrais des lames quart d’onde, il ne
reste plus qu’à insérer ces valeurs dans la matrice de calcul corrigée [Acor] et de recalculer la matrice
de Mueller [86] :
[M cor ] = [ Acor ]-1 [ I exp ] (IV.14)
Avant d’utiliser la simulation pour la correction des autres erreurs systématiques tels que les
erreurs de positionnent des éléments optiques on doit assurer d’abord l’alignement de ces éléments
afin de minimiser l’erreur. La procédure d’alignement adoptée est donc la suivante : alignement de
l’un des axes neutres de la première lame avec le polariseur d’entrée (q = 0) en estimant la position
correspondant au minimum d’intensité, puis, une fois que la première lame est alignée, nous
appliquons la procédure à la deuxième lame. Ce minimum d’intensité est facile à corriger par
soustraction, mais le problème qui se pose est, si en faisant une erreur lorsque on fait tourner les
polariseurs ou les lames, la matrice de Mueller à vide correspond-elle toujours à la matrice identité ?
La correction de ces erreurs est faite à l’aide du même programme utilisé pour la détection
des erreurs systématiques. Les résultats obtenus après correction des erreurs de retards de phase et
le mauvais alignement sont représentés sur la figure (IV.2).
64
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
Il convient donc de modéliser d’une autre manière la lame quart d’onde puisque sa matrice de
Mueller ne correspond pas à celle de l’équation (IV.5). A priori, nous ne connaissons pas les
propriétés de celle-ci. C’est pourquoi on doit modéliser la lame quart d’onde par un élément
biréfringent elliptique homogène. En effet, ce modèle présente l’avantage de prendre en compte tous
les phénomènes physiques pouvant intervenir au niveau de ces lames qui ont par conséquence
d’accroître l’ellipticité des modes de vibration propre [42].
Nous avons vu qu’il était possible de décrire un état de polarisation elliptique en connaissant
son azimut " et son ellipticité #. Mais pour simplifier le calcul de la matrice de Jones d’un tel
élément, nous utilisons l’angle diagonal $ et la différence de phase H définie entre les composantes
orthogonales de cet état de polarisation. Alors la matrice de Mueller L(!) du biréfringent elliptique
qui caractérise la lame de phase d’entrée (et donc celle de sortie) est donnée par [42]:
?"""""""""""""""""""""""""""@""""""""""""""""""""""""""""""@"""""""""""""""""""""""""""""""@"""""""""
:@""""""\+ C ^ + C _ + ` a+ """""""""E5\^ ` _a6""""""""""E5\_ C ^a6>
[45!6 = [$Z ] = 9 <
9 @""""""""E5\^ C _a6C\+ ` ^ + C _ + ` a+ E5^_ ` \a6 <
(IV.15)
8 """"""@""""""""E5\_ ` ^a6E5^_ C \a6C\+ C ^ + ` _ + ` a+ ;
HI
h\ = cos5EjI 6 cos5E!6 sin k l
f E
f HI
f ^ = cos5EjI 6 sin5E!6 sin"5 6
bvec E
g H
_ = sin5EjI 6 sin k l
I
f E
f HI
f
d a = cos"5 6
E
65
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
?""""@"""""@"""""@
@""""?"""""@"""""@
( -
@""""@"""""?"""""@
0° 0°
@""""@"""""@""""?"
""""""?""""""""""""@"""""""""""@""""""""""@"
"""""@"""""""@FMMS?"""""@""""""""""@
( -
C@F@RMN"""""@""""@FMMS?"""""@"
2° 0°
"""""""""@"""""""""""""@""""""""""@""@FMMKR
"""""""""?""""""""""@"""""""""""@""""""""""""@"""
"""""""""@"""@FMMNN"""""""@""""""""""""@"""
( -
C@F@OTM"""@""""""@FMMNN""""""@"
1° 0°
""""""""""@"""""""""""@"""""""""@""""""@FMMOT"
"?"""""""@""" C @F@RMN""""""""@"
"@""""@FMMS?""""""@"""""""""""""@
( -
"@""""""@""""""""""@FMMS?""""""@
0° 2°
"""""""@""""""@""""""""""""""@"""""""@FMMKR"
"?"""""""""@""" C @F@OTM"""""""""@"
@"""""""@FMMNN"""""@""""""""""""""@
( -
""@""""""""@""""""""""@FMMNN"""""""@"
0° 1°
"""""""@""""""""@"""""""""""""""@"""""@FMMMT"""
Tableau IV.4 : Influence de l’ellipticité des modes de vibration propre des lames quart d’onde sur
la détermination de la matrice de Mueller. Les indices s et e désignent respectivement la lame de
sortie et la lame d’entrée.
Le tableau (IV.4) montre Influence de l’ellipticité des modes de vibration propre des lames
quart d’onde sur la détermination de la matrice de Mueller est localisés sur les éléments M02, M20,
de plus, ces éléments sont non corrélés, c. à d. que les défauts de la lame de sortie n’interviennent
que sur le terme M02 et inversement pour la lame d’entrée. Nous observons également que la
présence des défauts de retards ne change en rien les valeurs de ces éléments. Ce constat nous a
alors permis de corriger ces défauts conformément à la méthode décrite dans le paragraphe
précédent (équations (IV.12) à (IV.14)).
66
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
de mesures liées à une matrice de Mueller détermine expérimentalement en les mettant sous forme
d’une matrice 4x4, appelé matrice des écarts-type [S].
La variance sur les coefficients Mij peut être exprimer (notés sous la forme Mk) à partir de la
variance sur les 16 intensités en exploitant la relation suivante [42,72,73] :
+
m + 5$p 6 = q*z
Q{* mQ k rx l
+ ru
w
y
(IV.15)
où &p est l’écart-type associé à chacune des 16 intensités obtenue à partir d’une population de N
acquisitions. Il est possible de définir une matrice des écarts-type [S] associées à [M] à partir de
(IV.15) telle que : [.] = #m5$%& 6' (IV.16)
|$|} = ~q€W*
%{) q&{) $%& = •‚ƒ5[$]„ [$]6
€W* +
(IV.17)
Soit [M] la matrice de Mueller expérimentale pour laquelle nous aurons évalué la matrice
d’écarts type [S], caractérisant les incertitudes sur les éléments [Mij].
†‡ ] à partir de
Commençant par le calcul de la matrice de cohérence [N] introduite par la relation (II.40) et
ses valeurs propres …% . Ensuite en construisant la matrice de Mueller-Jones estimée [$
†‡ = …) ˆ) où le signe ~ indique la notion d’estimation. Nous pouvons alors
l’opérateur défini par ˆ
évaluer les normes de Frobenius |.|} , et |"$|} avec :
67
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
Le programme que nous avons réalisé nous a permis de vérifier la validité de la procédure
d’étalonnage.
Pour valider cette méthode d’étalonnage, en analysant la matrice de Mueller obtenue à vide
et en vérifiant que celle-ci correspond bien à une matrice physiquement réalisable. A ce stade, nous
calculons la matrice de cohérence [N] associée qui permet de définir les conditions de validité. Il
convient de distinguer plusieurs cas :
1 - si le système étudié ne dépolarise pas, la matrice de Mueller obtenue doit être de Mueller-Jones
et donc vérifier les critères suivants :
åM
i , j =0
2
ij - M 00
2
· le degré de dépolarisation Pd = 2
=1.
3M 00
· F = å M ij2 = 4M 00
2
i, j
· [ N ] 2 = (tr[N ])[ N ]
· Toute matrice de Mueller-Jones physiquement réaliste, présente au niveau de sa
matrice de cohérence associée, une valeur propre unique non nulle, ou une valeur
propre dominante et trois autres quasiment nulles. C à d, si
· l @ tr [N ] = 2M et l @ 0 , pour i = 1, 2, 3, On peut construire une matrice de
111/) associé l0
Mueller-Jones à partir du vecteur propre Ž
0 00 i
2 - Si ce n’est pas le cas, on vérifie si la dépolarisation est isotrope c’est-à-dire le milieu dépolarise
de la même façon tous les états de polarisation incidente :
En vérifiant que :
~ ~ ~
· Trace (M J+ .M J ) = 4M 00
2
, où M J : Matrice de Mueller-Jones
68
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
3 - Si encore une fois, ce n’est pas le cas, c’est que la dépolarisation n’est plus isotrope ou que la
mesure est fausse, on passe au modèle de la décomposition de la matrice de Mueller proposé par Lu
et Chipman. Ce modèle est valable pour tous les cas (voir chapitre III).
?""""@"""""@"""""@ @""""@"""""@"""""@
[$] = (@""""?"""""@"""""@- [.] = (@""""@"""""@"""""@-
@""""@"""""?"""""@ @""""@"""""@"""""@
@""""@"""""@""""?" @""""@"""""@""""@"
• = q%F& $%&
+
=T
T$))
+
=T
tr[N]=2 2M00 =2 !
|.|} = """""@F@@
de [N] dépolarisation
…) = E3@@ •= T$))
+ |•$|} = ""@F@@
…* = @3@@
tr[N]= 2M00
…, = @3@@
Conclusion : le dispositif est bien étalonné
69
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
T$))
+
=T
• = ‘ $%&
+
= O3RK
tr[N]=2 2M00 =2
%F&
|.|} = """"@3@RS
de [N] dépolarisation
Tableau IV.6 : Matrice de Mueller à vide non corrigée pour une longueur d’onde de 543.5nm et
vérification de la validité de la procédure d’étalonnage
Le tableau IV.6 fait apparaître le non-respect du critère sur les erreurs, Puisque |"[$]|} •
|Œ|} . L’examen des matrices [P$] et la comparaison avec leur matrice d’écart-types associée
montrent que les erreurs doivent être corrigés, ces erreurs se répercutent préférentiellement sur la
majorité des éléments de la matrice de Mueller.
vus, l’erreur localiser sur les éléments M20 et M02 est due à la biréfringence elliptique des lames avec
les caractéristiques suivantes ; jI = C@3@NN°, jJ = @3SSN° ; ont été estimées à l’aide de la même
procédure appliquer pour le calcul du déphasage.
Pour réaliser le meilleur étalonnage possible, l’idéal serait d’utiliser la simulation et la
méthode de correction décrite plus haut pour corriger les erreurs d’alignement d’abord et de
déterminer le vrais retards et l’ellipticité des lames d’entrée et de sortie, ensuite il suffit d’incorporer
ces paramètres dans l’équation (IV.14) puisque la matrice de calcul [Acor] elle tenir compte des
vraies valeurs de retard et d’ellipticité des deux lames.
Un programme de traitement, lui aussi réalisée sous Matlab, permet de calculer la matrice
de Mueller à vide [Mvid], du milieu étudié [Mexp] ainsi que les matrices d’écarts-type [S]. Ce
70
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
programme permet aussi de corriger les erreurs systématiques du dispositif expérimental. Le tableau
suivant représente la Matrice de Mueller à vide corrigée et la vérification de la validité de la
procédure d’étalonnage.
""?F@@@@""""""@F@@OT""""@F@?SM"""""@F@@@T "@F@E@M"""@F@?T@"""@F@?NN""""@"F@@OE"
C@F@@RT"""""?F@@@S""""@F@@EK"""""@F@@NM @F@@KS"""@F@?NS"""@F@E@O"""""@F@?RM"
#$IYQ ' = ( - [.] = ( -
C@F@?RN"""""@F@?@R"""@FMNK@"""""@F@T?K @F@?TE""@F@ETT""""@F@EEN""""@F@@RT"
"""@F@@NK C @F@?MN"""@F@?KK"""""@FMRKK @F@?KK""@F@?O@""""@F@?KE"""""@F@?EN"
T$)) =T
F = å M ij2 = 3.927
tr[N]=2 2M00 =2 i, j
+
…* = """@3@TT
|•[$]|} œ |Œ|}"
!
…+ = """@3@?E
Pd =0.988
…, = C@3@OK
Conclusion : le dispositif est bien étalonné
Tableau IV.7 : Matrice de Mueller à vide corrigée pour une longueur d’onde de 543.5 nm et
vérification de la validité de la procédure d’étalonnage
D’après les résultats obtenus, nous voyons que |"[$]|} œ |Œ|}" : nous pouvons considérer
notre polarimètre comme correctement étalonné. La matrice de Mueller expérimentale corrigée et
l’indice de dépolarisation obtenus nous semblent suffisamment satisfaisants pour considérer notre
système performant.
71
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
IV.2.5.4 Conclusion
Dans cette première partie, nous avons prouvé la faisabilité théorique et expérimentale d'un
polarimètre de Mueller. L’étalonnage de l’instrument étant réalisé à partir d’un modèle théorique
(simulation), il a fallu lister les sources d’erreurs systématiques. Celles-ci sont essentiellement liées
aux lames quart onde utilisées pour le codage et le décodage de la polarisation (erreurs
d'alignements, erreurs d'épaisseurs).
Nous avons développé une méthode d’étalonnage basée sur la simulation, les étapes de
correction étant réalisées à partir d’un milieu connu (vide). Cette méthode d’étalonnage telle que
nous la décrivons dans cette partie nous permet donc de corriger la quasi-totalité des défauts
systématiques, elle permet ainsi de mesurer des matrices de Mueller expérimentale corrigée à la
longueur d’onde 543.5nm, avec une précision inférieure au centième.
72
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
Nous insisterons ensuite sur les relations étroites entre phénomène de réflexion totale interne
et les propriétés optiques des milieux dont les implications sont très importantes pour la
caractérisation de notre échantillon.
1/ = jž1/ = j) j¡ ž1/
• (IV.19)
1/ = ¢Ÿ
1/ = ¢) ¢¡ Ÿ
1/ (IV.20)
Dans tel milieu les équations de Maxwell s’écrivent sous la forme suivante :
111111/ ž1/ = C r¤
""ƒ£‚ 1/ = @"
\¦§•
1/
r¥
111111/ 1/ = r¨
ƒ£‚ \¦§ 1/ = @
1/
r¥
(IV.21)
r¥ r¥ r¥ ®
(IV.22)
Ou également :
ƒ£‚11111111/
111111/ 1111/6 = aı\
5ƒ£‚5ž6 1111/ª C Pž1/ = CPž1/
1111111111/ 5\¦§©ž6 (IV.23)
Car ©ž1/ ª = @ . On en déduit que le champ électrique E(r, t) obéit à l’équation d’onde :
Pž1/ C ³® =@
² r ® 1̄/
´ r¥ ®
(IV.24)
73
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
Pž1/ C ´ ³® r¥ ® = @ ou Pž1/ C µ® r¥ ® = @
² r ® 1̄/ * r® 1̄/
(IV.25)
où § = = =
* * ´
¶·² • ·¸ ·³ ² ¸ ² ³ ¶ ² ³ ·³
est la vitesse de la lumière dans le milieu.
¹= =~ = ¶j¡ ¢¡
²·
µ́ ² ¸ ·¸
(IV.26)
1/% ƒ/ C ½% ‚6
Qu’on peut écrire sous la forme :
ž1/% = ž1/)% cos"5¼ (IV.28)
Si on suppose que ž1/)% ne dépend pas du temps, l’onde est polarisée linéairement. Une onde
quelconque sera représentée par deux vecteurs perpendiculaires entre eux, Ep et Es, P pour parallèle
au plan et incidence, S pour perpendiculaire (Senkrecht). Les ondes transmise et réfléchie à la
surface de séparation sont données par :
1/¡ ƒ/ C ½¡ ‚6
ž1/¡ = ž1/)¡ cos"5¼ (IV.29)
1/¥ ƒ/ C ½¥ ‚6
ž1/¥ = ž1/)¥ cos"5¼ (IV.30)
74
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
plan d'incidence par symétrie (figure IV.4), on suppose qu’elles ont le même sens que ž1/% . Les
composantes de 1/ sont alors déterminées elles aussi.
75
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
La composante tangentielle de ž1/ à l’interface doit être continue ainsi que les composantes
normale et tangentielle de 1/, donc :
ž1/)% ` ž1/)¡ = ž1/)¥ (IV.31)
Á=
*
¶²·
(IV.33)
Or : 1/ ƒ/ C ½‚6"
ž1/% = ž1/)% cos"5¼ (IV.36)
Ê
+ º ÌÍÎ Bº
‚É = «¯ ¬ = " ʺ
¯¸Å Ë º
Ê
¸Å É ÌÍÎ Bº „ Å ÌÍÎ BÅ
(IV.39)
˺ ËÅ
ƒÉ et ‚É sont les coefficients de réflexion et de transmission de Fresnel pour l'amplitude d'une onde
polarisée perpendiculairement au plan d'incidence. Ces deux expressions qui s’appliquent à tous les
milieux linéaires, isotropes et homogènes [12, 76, 77]. Dans la grande majorité des cas, elles se
simplifient car ¢% = ¢¥ = ¢) on a alors :
ƒÉ = « ¬ ="
¯¸³ €º ÌÍÎ Bº W€Å ÌÍÎ BÅ
¯¸º É €º ÌÍÎ Bº „€Å ÌÍÎ BÅ
(IV.40)
‚É = «¯¸Å ¬ = " €
¯ +€º ÌÍÎ Bº
¸Å É º ÌÍÎ Bº „€Å ÌÍÎ BÅ
(IV.41)
76
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
ÊÅ Ê
ÌÍÎ Bº W º ÌÍÎ BÅ
ƒ¾ = « ¯ ¬ = "
¯¸³ ËŠ˺
ÊÅ Ê
¸º ¾ ÌÍÎ Bº „ º ÌÍÎ BÅ
(IV.44)
ËŠ˺
Ê
+ º ÌÍÎ Bº
‚¾ = « ¬ = " ÊÅ
¯¸Å ˺
Ê
¯¸Å ¾ ÌÍÎ Bº „ º ÌÍÎ BÅ
(IV.45)
ËŠ˺
Ces deux dernières équations complètent l’ensemble des équations de Fresnel. Quand ¢% =
¢¥ = ¢) elles deviennent :
‚¾ = «¯¸Å ¬ = " €
¯ +€º ÌÍÎ Bº
¸Å ¾ Å ÌÍÎ Bº „€º ÌÍÎ BÅ
(IV.47)
! ÒÐ 5°6
Figure IV.5 : Coefficients de réflexion et de transmission en fonction de l'angle d’incidence ;
cas ; air /verre
En incidence normale, !i )(0 les tangentes sont égales aux sinus et on a :
77
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
Quand nt > ni, !i >(!t ; le ƒÉ est négatif pour toutes les valeurs de !i. Par contre, ƒ¾ est positif
en !i = 0 et décroît graduellement jusque 0 quand (!i + !t) = */2 puisque tan */2 = +. Cette valeur
particulière de l’angle d’incidence pour laquelle la composante parallèle du champ électrique dans
le rayon réfléchi est nulle appelée angle de Brewster (!Q 6"[78]. Cette incidence de Brewster pour
laquelle il n’y a pas réflexion de la composante ž| est définie par :
!% = !Q = ±ƒÑ‚a €Å
€
º
(IV.48)
Cette discussion est valable pour une réflexion externe c-à-d pour nt > ni. La situation
opposée a lieu quand ni > nt ; dans ce cas, !t >(!i et ƒÉ est toujours positif. Il augmente à partir de sa
valeur à !i = 0 atteignant la valeur de +1 à l’angle critique !c qui correspond à la valeur de !i pour
laquelle !t = */2.
Figure IV.6 : Coefficients de réflexion pour la réflexion interne interface ; cas verre/air
Par contre ƒ¾ a une valeur négative pour !i = 0 et augmente pour atteindre +1 à !i = !c. ƒ¾
passe par 0 pour l’angle de Brewster dont la valeur est le complément de l’angle de Brewster observé
pour la réflexion externe [79, 80].
Ó= = ³ "" Ô=
x³ ´-JB³ x xÅ ´-JBÅ
xº ´-JBº xº xº ´-JBº
et (IV.49)
78
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
x³ ȳ ²³ ¯¸³
® š+
xº Ⱥ ²º ¯¸º
® š+
Le quotient est égal à et comme les ondes incidentes et réfléchies sont dans le
"Ó = = ƒ+
¯¸³
même milieu, on a :
®
¯¸º
® (IV.50)
De la même façon on a :
Ô= = « €Å´-JBŬ ‚ +
€Å ´-JBÅ ¯¸³
® € ´-JB
€º ´-JBº ¯¸º
®
º º
(IV.51)
?= Ó`Ô (IV.51)
On peut facilement montrer que :
? = Ó¾ ` Ô¾ , ? = ÓÉ ` ÔÉ (IV.52)
On constate que ÓÉ et"Ó¾ s’approchent tous deux de 1 quand !i s’approche de */2. Ceci
implique que même une surface diélectrique devient très réfléchissante à incidence rasante. Quand
!i = 0, les composantes parallèle et perpendiculaire ne se distinguent plus, on a [12] :
ہ Wۼ +
Ó = Ó| = ÓÉ = « ¬
€Å „€º
(IV.53)
Ô = Ô| = ÔÉ = 5€
ՀŠ€º
Å „€º 6
® (IV.54)
Figure IV.7: La réflectance et la transmittance pour les deux composantes ; cas air/verre
IV.3.3.2.3 Déphasage
79
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
Il est évident que ƒÉ est négatif pour toutes les valeurs de !i quand nt > ni. Le signe de ƒÉ est
associé aux sens relatifs de 5ž)% 6É et 5ž)¡ 6É. La multiplication par -1 est équivalente à l'introduction
d'un déphasage de # dans l'expression de 5ž¡ 6É . Donc, sur le dioptre, les deux vecteurs sont en
opposition de phase. La composante du champ électrique normale au plan d'incidence subit un
déphasage de # en réflexion quand le milieu incident a un indice de réfraction inférieur à celui du
milieu de transmission.
Par contre ‚É et ‚¾ sont positifs et le déphasage PÖ = ÖÉ C Ö¾ = @. De plus, quand ni>nt, on
n'observe pas de déphasage de la composante normale à la réflexion ; PÖ = @ tant que !i <(!c.
La figure (IV.8) représente les déphasages des composantes ¿et ¾ de ž1/ pour la réflexion cas ¹¥ •
¹% .
Figure IV.8 : Les déphasages des composantes ¿et ¾ de ž1/ pour la réflexion cas ¹¥ • ¹%
totale interne. Si nous supposons qu’il n’y a pas d'onde transmise, il devient impossible de satisfaire
les conditions aux limites en utilisant seulement les ondes incidente et réfléchie [12,21].
ƒÉ = ƒ| =
€ºÅ
®
ÌÍÎ Bº W%•J%€® Bº W€®
80
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
Clairement, puisque sin(!c ) = nt/ni = nit, quand !i>(!c, sin !i > nti et ƒÉet ƒ| deviennent des
grandeurs complexes. Donc, bien qu’une onde transmise doive exister, elle ne peut pas transporter
~J%€® Bº W€ºÅ
®
~J%€® Bº W€ºÅ
®
Dans tous les cas la différence de phase "Ö = Ö| C ÖÉ entre les composantes ¿ et"| varie
de 0 à Û lorsque l’angle d’incidence varie entre !% "et"ÛšE pour une lumière incidente de polarisation
quelconque on aura un déphasage Ö est:
Ú|
Ú
¥Ü Ø W¥Ü ´-JBº ~J%€® Bº W€ºÅ
®
Figure IV.9 : Les déphasages des composantes ¿et ¾ de ž1/ pour la réflexion interne
81
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
En cas d’une réflexion totale la fonction d’onde pour le champ électrique transmis est :
¼¥Y = € Å 0¦¹!%
p
ź
Et (IV.63)
Seul le signe (-) de l’exponentielle doit être conservé, l’amplitude de l’onde décroît
exponentiellement quand elle pénètre dans le deuxième milieu. La perturbation qui se déplace donc,
dans la direction x s’appelle une onde évanescente. Les fronts d’ondes (parallèles au plan yz) sont
perpendiculaires aux surfaces d’amplitude constante (parallèles au plan xz) et l’onde est
inhomogène car son amplitude décroît rapidement dans la direction y. En fait, l’énergie effectue des
allers-retours à travers l’interface, ce qui résulte en un flux moyen d’énergie nul à travers l’interface.
Il faut tenir compte d’un peu d’énergie associée à l’onde évanescente qui se déplace le long de
l’interface dans le plan d’incidence ; puisque cette énergie ne peut pas pénétrer dans le milieu moins
dense il faut trouver sa source ailleurs. Expérimentalement, l’onde n’est pas plane car le faisceau a
une section droite finie. Cette déviation par rapport à la théorie, conduit à une faible transmission
de la composante tangentielle de ž1/ qu’il doit exister un champ oscillatoire dans le milieu moins
d’énergie à travers l’interface qui se manifeste dans l’onde évanescente. Il résulte de la continuité
82
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
A C
!!!!!
parallélépipède, la polarisation est changée pour donner à nouveau une polarisation rectiligne donc
un déphasage de Û (il joue le rôle d’une lame demi onde). Il est à remarquer que la direction de
polarisation finale est alors perpendiculairement à la direction initiale. Dans la mesure où l’indice
du verre utilisé varie peu avec la longueur d'onde, le rhomboèdre de Fresnel présente l’avantage, sur
83
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
les lames cristallines, d’être achromatique. De nos jours, le parallélépipède Fresnel est souvent
utilisé pour créer une polarisation circulaire à partir d’une polarisation rectiligne.
Rhombe de Fresnel
Polariseur !/4
Nous avons vu dans la première partie que notre polarimètre est constitué de deux système,
un système de mise en forme polarimétrique et d’un système d’analyse, ces deux systèmes sont
chacun constitués d’un polariseur et d’une lame quart d’onde tournante conformément a la figure
IV.1.
Le principe de caractérisation est basé sur celui de l’obtention d’une matrice de Mueller
expérimentale. La méthodologie de réduction des erreurs est toujours appliquée à chacune des 16
combinaisons angulaires (!"et"! ) des deux lames quart d’onde, nous mesurons l’intensité pour
chaque combinaison. Nous obtenons alors un fichier 16 intensités.
En utilisant les relations de (IV.1) à (IV.10), nous pouvons alors représenter notre échantillon
par une matrice de Mueller.
Pour caractériser notre milieu isotrope (Rhomboèdre de Fresnel), nous préférons
décomposer la matrice de Mueller mesurée selon les algorithmes introduits au chapitre précédent.
Suivant le choix de cet algorithme, les différents paramètres polarimétriques de notre échantillon
sont calculés.
84
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
|.|} = """"@F?@S
de [N] dépolarisation
…, = C@3@?E
Conclusion : Milieu non dépolarisant
85
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
(Figure III.1) afin de classer les milieux suivant leurs propriétés polarimétriques. Le tableau (IV.8)
présente tous les paramètres de cette classification.
|•[$]|} œ |Œ|}"
Pd ›1
…) › EF@@ , …% › @ pour i = 1,2,3
• › T$))
+
tr[N]= 2M00
Cette analyse montre que notre échantillon, le Rhéomètre de Fresnel est non dépolarisant.
Donc la matrice de Mueller expérimentale peut être estimée par une matrice de Mueller-Jones.
†Z '3 #$
†) ' = #$ †¨ '.
obtenue. Pour ce faire, nous appliquons la décomposition polaire à sa matrice de Mueller-Jones,
suivant l’ordre #$
Cependant, il est important de vérifier si notre milieu est soit dichroïque soit biréfringent,
L’algorithme (Annexe A.1) nous a permis de remonter aux toutes les propriétés
polarimétriques de notre milieu tels que la dépolarisation Pd, la diatténuation D et la retardance R.
86
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
† å'
Matrice de Retardance estimée #” † æ'
Matrice de diatténuation estimée #”
|.|} = @3?@S
Normes de Frobenius Indice de La retardance ou le Facteur
dépolarisation retard de phase d’atténuation
†Z ä = @3@@?M
ä"$ }
Pd =0.999 R =79.33° D =0,0014
†¨ ä = ?3N@SS
ä"$ }
†Z '""ä ‹ |Œ|}
Conclusion :
ä•#$ }
è
ä•#$†¨ 'ä ç |Œ|}
milieu déphaseur, non diatténuateur, non dépolariseur
}
87
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
IV.3.5.3 Deuxième méthode utilisée pour mesurer le retard de phase induit par un
rhomboèdre de Fresnel
Afin de vérifier la fiabilité de la méthode du polarimètre de Mueller, une deuxième méthode
a été développée pour mesurer le retard de phase causé par la double réflexion totale sur les surfaces
obliques du rhomboèdre de Fresnel. Le concept mathématique que nous proposons ici est basé
toujours sur le formalisme de Stokes- Mueller.
IV.3.5.3.1.2Méthodologie
IV.3.5.3.1.3 Configuration optique.
La configuration optique pour la mesure du retard de phase induit par la réflexion totale est
représentée sur la figure (IV.12). Le système de mesure est constitué d'une source de lumière, deux
polariseurs, échantillon, et un photodétecteur. Un laser He-Ne à 543,5nm de longueur d'onde est
utilisé comme source de lumière. La linéarité de l’état de polarisation du faisceau incident est
assurée par un polariseur (P) orienté d’un angle !. L’angle d’incidence du faisceau entrant est plus
grand que l’angle de réflexion interne totale du rhombe de Fresnel. Après deux réflexions totales
internes des côtés obliques du rhombe la lumière de sortie passe à travers un analyseur (A) et
l’intensité de cette lumière est mesurée par un photodétecteur (D). Le changement de l’état de
polarisation du faisceau transmis à partir du rhombe de Fresnel est contrôlé par la mesure des
paramètres de Stokes. Par la suite le retard de phase induit par la réflexion est estimé par la
substitution des paramètres de Stokes observés de la lumière de sortie dans un algorithme dérivé.
88
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
Laser A
Rhombe de Fresnel
P
Figure IV.12 : Schéma du principe de la méthode de mesure du retard de phase
11/ =
IV.3.5.3.1.4 Principe de mesure
L'état de polarisation de la lumière peut être décrit par un vecteur de Stokes".
"é.) F .* F .+ F ., êë . Le changement de l’état de polarisation à la traversée d’un milieu optique est
modélisé par une matrice de Mueller qui fait reliée le vecteur de stokes d’entré ./ représente la
lumière incidente par un vecteur de Stokes de sortie ./7 qui représente l’état de polarisation de la
lumière sortante selon le formalisme de stokes-Mueller.
./ = "$./ (IV.65)
Théoriquement, la matrice de Mueller d’un rhombe de Fresnel avec un retard de phase (H) due à la
double réflexion totale sur leurs surfaces obliques est exprimée selon l’équation suivante [45].
?"""""""@""""""""""""@"""""""""""""""""""""""""@"
* @"""""""?"""""""""""""@"""""""""""""""""""""""""@""
[Ó5H6] = ( -
+ @"""""""@"""""Ñ£05EH6"""""""""0¦¹5EH6
(IV.66)
@"""""""@" C 0¦¹5EH6""""""""Ñ£05EH6
Les matrices de Mueller du polariseur orienté d’un angle ! et l’analyseur orienté d’un angle
ì sont données par :
?"""""""""""""""""""cos"5E!6""""""""""""0¦¹5E!6"""""""""""@
* @""Ñ£05E!6Ñ£05E!6+ """""0¦¹5E!6Ñ£05E!6""@
[25!6] = ( -
+ @""""0¦¹5E!60¦¹5E!6"""Ñ£05E!60¦¹5E!6+ """@
(IV.67)
@"""""""""""""""""""""@""""""""""""""""""""""""""@""""""""""""""""""""""@"
?"""""""""""""""""""cos"5Eì6""""""""""""0¦¹5Eì6"""""""""""@
* @""Ñ£05Eì6Ñ£05Eì6+ """""0¦¹5Eì6Ñ£05Eì6""@
[V5ì6] = ( -
+ @""""0¦¹5Eì60¦¹5Eì6"""Ñ£05Eì60¦¹5Eì6+ """@
(IV.68)
@""""""""""""""""""""""@""""""""""""""""""""""""""@""""""""""""""""""""""@
89
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
11/
. = [V5ì6]3 [Ó5H6]3 [25!6]3 ./ (IV.69)
./ est le vecteur de Stokes de la lumière incidente. L’intensité lumineuse de l’onde arrivant sur le
où [A-".], [R-%.] et [P-!.] sont les matrices de Mueller de chaque élément constituant le système, et
détecteur est entièrement contenue dans le terme . ) du vecteur de Stokes de sortie ./ est donnée
par :
Pour simplifier, cette expression deux d’intensité sont mesurée pour deux rotations du
polariseur ! = 45°et -45° est donnée par :
Ñ£0EH = «x5Õí°FÕí°6„x5WÕí°FÕí°6¬
x5Õí°FÕí°6Wx5WÕí°FÕí°6
(IV.74)
IV.3.5.3.1.5 Application
Dans cette application on veut mesurer la valeur (RIR) induite par la double réflexion
internes d'un faisceau optique sur les côtés obliques d’un rhomboèdre de Fresnel en verre de BK7
et d’'indice de réfraction de 1,51625 (à $ = 543,5 nm). En incidence normale sur la face d'entrée du
Rhombe (Figure IV.12). Si l’analyseur est orienté d’un angle ì = TS) et le polariseur est orienté
90
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
selon les angles = àTS) , la valeur du (RIR) est donnée par l’équation (IV.74). Avec un mesureur
de puissance optique (nano ampèremètre), nous avons obtenu les intensités suivantes I(45°, 45°) =
3'A et I(-45°, 45°) = 79,8'A. L’utilisation de la formule (IV.74), nous donne une valeur de H
=79,02°. La valeur théorique attendue, en utilisant les formules de Fresnel (IV.58) est H = 79,32°
[45]. Les résultats présentés confirment que le système proposé est fiable, il présente une haute
précision pour la caractérisation d’un tel milieu.
IV.3.5.3.2 Conclusion
Dans cette dernière méthode, nous avons présenté une méthode originale et simple à estimer
le retard de phase induit par la réflexion totale (RIR) sur les surfaces du Rhombe de Fresnel. Parmi
les avantages de cette méthode est la facilité dans le montage du dispositif expérimental utilisé, un
montage optique de mesure simple dont les opérations de mesures sont aisées à réaliser. Nous
présumons que la méthode décrite précédemment devrait être une approche utile pour la
caractérisation du Rhomboèdres de Fresnel.
La comparaison des valeurs du retard de phase obtenue, en utilisant les deux méthodes
décrites précédemment avec les résultats théoriques, à l’aide des formules de Fresnel, confirme
l’aptitude des techniques polarimétriques à la caractérisation des milieux isotropes, quelle que soit
sa nature ; dichroïque ou déphaseur.
91
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
des milieux anisotropes, ensuite nous proposons deux méthodes de détermination les plus précises
possibles des caractéristiques polarimétriques d’une lame cristalline en mica, tels que le retard de
phase, l’ellipticités et l’orientation des axes rapide et long…
Dans tous les cas, il est indispensable d'exploiter le formalisme de stokes-Mueller comme
un outil mathématique pour la discrimination de ces propriétés polarimétriques.
IV.4.2Milieux anisotropes
Dans un milieu anisotrope les propriétés optiques, et en particulier l’indice de réfraction,
diffèrent suivant la direction de propagation. En fait, pour une direction de propagation fixée, on
montre qu’il existe deux indices de réfraction possibles et à chacun d’eux correspond une direction
parfaitement déterminée de la vibration transportée [87]. Ces indices sont associés à des ondes
1/) et le vecteur
électromagnétiques ayant des états de polarisation qui peuvent se propager sans altération.
Dans un milieu diélectrique anisotrope, le vecteur induction électrique (•
champ électrique (ž1/ ) ne sont pas colinéaires. La relation entre •
1/ et ž1/ est donnée par •
1/ = j) [j¡ ]ž1/,
1/ est une fonction linéaire de trois
alors que la permittivité j¡ est un tenseur. Chaque composant •
composantes de ž1/ [24] :
Le tenseur j est symétrique, alors : jYÞ = jÞY et jñÞ = jÞñ et jYñ = jñY
•Y = jYY žY = jY žY
•Þ = jÞÞ žÞ = jÞ žÞ (IV.76)
•ñ = jññ žñ = jñ žñ
Lorsque ž1/ est dirigé suivant l’un des axes principaux, l’induction électrique lui est parallèle,
mais dans tous les autres cas, les deux vecteurs champ et induction ont des directions différentes.
Sous forme matricielle, on peut écrire :
92
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
•Y jY @ @ žY
ð•Þ ò = ð @ jÞ @ ò ðžÞ ò
•ñ @ @ jñ žñ
(IV.77)
Classiquement, on distingue deux types de milieux optiques anisotropes classés suivant la forme
du tenseur permittivité j :
· Milieu biaxe : jYY ’ jÞÞ ’ jññ . Ce milieu est caractérisé par deux axes optiques.
· Milieu uniaxe : jYY = jÞÞ ’ jññ . Ce milieu a un seul axe optique, d’où son nom.
ÁÞ =
´
€õ
. Ces faisceaux sont polarisés linéairement selon des directions de vibrations Dx et Dy
orthogonales. Ces deux directions de vibrations sont appelées lignes neutres de la lame.
Remarquons qu’à la différence des rayons, les vecteurs d’onde kx et ky sont superposées et
orthogonaux à la face d’entrée, puisque nous n’avons considéré que le cas de l’incidence normale,
si bien que, les directions de vibration Dx et Dy sont les mêmes que l’on soit à l’extérieur de la lame
(Figure IV.13), ou bien dans la lame [88].
Figure IV.13 : Onde plane en incidence normale sur une lame biréfringente à face parallèle
électrique ž1/ ressort de la lame inchangée. Pour la situation que nous considérons ici, en incidence
Par définition, il s’agit des directions selon lesquelles une vibration incidente du champ
normale, les axes propres et les lignes neutres sont confondus, et nous utiliserons indifféremment
ces deux appellations.
93
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
traversée de la lame. On se place dans le repère (xoy) des lignes neutres de la lame. A la sortie de la
lame d'épaisseur e, la composante ž-ö¥ ¹Y ^ tandis que la composante
Y +ã
÷
a subi le retard de phase
ž-ö¥ est retardée de ¹Þ ^, si bien que ces deux composantes sont déphasées de la quantité.
Þ +ã
÷
Ö= ©¹Þ C ¹Y ª^
+ã
÷
(IV.78)
Notons ì l'angle que fait le champ électrique incident Ein avec la ligne neutre (Ox), alors :
ž%€
Y
= ž) Ñ£0ì^ W%»¥ ž-ö¥
Y
= ž) Ñ£0ì^ W%»¥
ø ø
ž%€ = ž) 0¦¹ì^ W%»¥ ž-ö¥ = ž) 0¦¹ì^ W%»¥ ^ %×
Þ Þ
L’extrémité du vecteur de vibration décrit donc une ellipse inscrite dans un rectangle de côté
Ež) cos"5ì6 et Ež) sin"5ì6( Figure I.1). Notons que les axes de l’ellipse ne sont en général pas alignés
avec (Ox) ou (Oy).
ž-ö¥
Y
= ž) Ñ£0ì^ W%»¥ """"""""
!
ø
ž-ö¥ = ž) 0¦¹ì^ W%»¥ 5C?6
Þ (IV.80)
La vibration ž1/ émergente est symétrique de l’onde incidente par rapport aux lignes neutres de la
lame.
· Ö = àÛšE ` E¼Û6 : Lame quart-onde
En sortie de la lame
ž-ö¥
Y
= ž) Ñ£0ì^ W%»¥ """""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""
ø Þ
ž-ö¥ = ž) 0¦¹ì^ W%»¥ ^ à%5ãš+„+pã6 = ঞ) 0¦¹ì^ W%»¥ 6
(IV.81)
Une polarisation incidente rectiligne ressort elliptique après la traversée de la lame. Le sens
de parcours de l’ellipse dépend de la position respective de la polarisation incidente avec les axes
lent et rapide de la lame quart d'onde, ou en d’autre termes des signes de Ö et de ‚a5ì6. Dans le
94
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
cas particulier d’une polarisation incidente à 45° ou 135° (selon l’une des bissectrices des lignes
neutres), on obtient en sortie une polarisation circulaire.
Laser D
Détecteur
Polariseur !/4 Lame biréfringente (!/4) !/4 Polariseur
les normes de Frobenius |Œ|} et |"[$]|} . Les résultats sont consignés dans le tableau (IV.10).
nous évaluons par la suite l’indice de dépolarisation Pd calculé à partir de la matrice [M], ainsi que
95
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
F " “”••
–
propres de [N] dépolarisation Frobenius
…+ = """@3@@@O
…, = C@3@@?S |•[$]|} œ |Œ|}"
|•[$]|} œ |Œ|}"
Dans la lecture de ce tableau, nous observons que :
Pd ›1
…) › EF@@ , …% › @ pour i = 1,2,3
• › T$))
+
IV.4.4.2 Détermination des propriétés d’une matrice de Mueller d’une lame biréfringente non
dépolarisante
Comme nous l’avons fait précédemment pour déterminer les propriétés polarimétriques de
notre milieu non dépolarisant, nous devons en premier lieu déterminer la matrice de Mueller-Jones
estimée de notre lame biréfringente, et nous appliquons la décomposition polaire à cette matrice de
Mueller-Jones en second plan. L’exploitation de cette décomposition, nous conduit à vérifier si notre
96
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
†Z 'ä , ä"#$
de Frobenius suivantes ä"#$ †¨ 'ä avec |Œ|} . L’algorithme (Annexe A.1) nous a permis
} }
† å'
Matrice de Retardance estimée #” † æ'
Matrice de diatténuation estimée #”
j¡ = @3@@@°
Frobenius dépolarisation retard de phase R d’atténuation D
|.|} = @F@OOE
ä"$†Z ä = @F@@?R Ó = NM3MR°
} Azimuts üû
ä"$†¨ ä = ?FMMM3
Pd = 0,992 D = 0,001
ì¡ = @3@E@°
}
†Z '""ä ‹ |Œ|}
ä•#$
Conclusion :
}
è milieu déphaseur, non dichroïque et non dépolarisant
†¨ 'ä ç |Œ|}
ä•#$ }
†) ' sont quasiment identiques (Tableau IV.11). C’est pour cette raison
†Z ' et #$
($/4) est un milieu retardateur non dichroïque et non dépolarisant.
· les matrices #$
†Z '.
que la matrice de Mueller expérimentale du milieu ($/4) [Mexp] peut être estimée par la
matrice #$
Ce résultat est tout à fait attendu étant donné que la lame ($/4) est un milieu biréfringent
(Retardateur). Nous pouvons alors remonter aux propriétés de cette matrice, et en appliquant les
équations (II.13), (II.28), (II.30), (II.31), on peut déterminer la diatténuation D, la retardance R,
l’azimut ì"et l’ellipticité # dont les résultats sont mentionnés dans le tableau précédent (IV.11). En
effet, la diatténuation D est presque nulle, ceci confirme que notre échantillon est purement
97
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
déphaseur. Bien que la matrice de Mueller expérimentale ait été filtrée, il existe encore un bruit
résiduel. En tenant compte de ce bruit, nous observons que les états propres du retardateur sont
linéaires et que l’axe rapide est défini suivant l’axe vertical (Tableau (IV.11)). Notre milieu
anisotrope (lame quart-onde) est donc un biréfringent linéaire (j¡ = @°) d’axe rapide horizontal
5ì¡ = @3@E@T° › @°6 dont le retard R est égal à 89,96°.
IV.4.5 Deuxième méthode utilisée pour déterminer les propriétés polarimétriques d’une lame
biréfringente
Diverses méthodes de mesure efficaces ont été développées pour mesurer les propriétés
polarimétriques d’une lame biréfringente et utiliser pour la mesure du retard de phase, sont :
- la méthode de polariseur tournant [5-7]
- la méthode de compensation de retard [8, 9]
- les techniques interférométriques (homodynes ou hétérodynes) [10, 11, 75]
- la méthode d'interférence spectroscopique [14, 15]
D’autres méthodes sont utilisées pour la détermination de l’axe rapide de la lame telle que
la méthode de compensation optique, colorimétrie, ellipsométrie [74]…
Dans cette étude, un système optique basé sur le formalisme de Mueller-Stokes et une
rotation adéquate d’un rhomboèdre de Fresnel a été développé pour la détermination simultanée du
retard de phase et la position de l’axe rapide de la lame biréfringente. Le rhomboèdre de Fresnel est
induit dans un système conventionnel, ce dernier est conçu en tant que P-WP-R-A, où (P) et (A)
sont le polariseur et l’analyseur, (R) est le rhomboèdre de Fresnel et (WP) est notre lame
biréfringente. Le retard de phase introduit par la lame biréfringente est compensé par une orientation
appropriée du rhomboèdre de Fresnel. Le principal avantage de cette méthode est la simplicité de
l’appareillage et du fonctionnement qui n’a pas besoin ni d’instruments coûteux, ni de procédures
complexes de mesures.
IV.4.5.1 Méthodologie
IV.4.5.1.1Configuration optique
Le schéma du principe de la mesure est représenté sur la Figure (IV.15). Un faisceau
lumineux provenant d’une source laser (He-Ne de longueur d'onde 543,5 nm) passe à travers un
polariseur linéaire (P) orienté d’un angle de 45° (position "0°" est définie comme étant la direction
horizontale de l’axe de référence de la lame biréfringente). Après un passage perpendiculaire à la
surface de la lame (WP), la lumière subit deux réflexions totales internes sur les côtés obliques du
98
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
rhomboèdre de Fresnel (R) puis elle sort en passant à travers un analyseur (A) orienté d’un angle de
-45°.
Laser A
R
P WP
Où[V5ì6], [Ó5H6], et [25!6] sont les matrices de Mueller de chacun des éléments constituant le
respectivement, sachant que [Ž25PF Ö6] représente la matrice de Mueller d’une lame biréfringente
système. Les expressions de ces éléments sont données par les équations (IV.66), (IV.67), (IV.68)
de retard de phase P et d’orientation d’axe rapide d’un angle Ö par rapport à l’axe (X) qui est
donnée par l’équation (IV.83) :
?""""""""""""""""""""""""""""""""""@"""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""@""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""@""""""""""""""""""""""
:"@""""Ñ£0 + 5EÖ6 ` 0¦¹+ 5EÖ6Ñ£05P6""""""""""""5? C cos5P66 0¦¹5EÖ6"""""""""Ñ£05EÖ6ý sin5EÖ6 sin"5P6>
[Ž25PF Ö6] = 9 <
*
+ 9 @""""5? C cos5P66 0¦¹5EÖ6Ñ£05E!6"""""0¦¹+ 5EÖ6 ` Ñ£0 + 5EÖ6Ñ£05P6""""cos5EÖ6 sin5P6"""""""""""" <
8 @""""""""""""""""""""""""0¦¹5EÖ6Ñ£05P6 """""""""""" C cos5EÖ6 sin5P6"""""""" """""""""""""""""""""""""cos5P6"""""""""""""""""""" ;
(IV.83)
99
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
Si nous fixons maintenant le polariseur (P) à ! = 45° et l’analyseur (A) est orienté à un angle
% = -45°(le polariseur et l’analyseur sont croisés). Dans ce cas, l’intensité de la lumière de sortie (I)
est devenue :
Xà= 5? C cos"5EH à P66
x¸
*z
(IV.85)
A cette position des polariseurs, nous tournons le rhomboèdre de Fresnel jusqu’à l’extinction
de la lumière sortante. Dans ce cas, le retard de phase de la lame " est donné par :
(I+) représente la valeur de l’intensité de la lumière sortante, si l’axe rapide de la (WP) est présumé
suivant la direction de l’axe (X), et l’angle entre l’axe de transmission du polariseur et l’axe des
abscisses sont +#/4. (I-) représente la valeur de l’intensité de la lumière sortante, si l’axe rapide de
la (WP) est présumé suivant la direction de l’axe (Y), et l’angle entre l’axe de transmission du
polariseur et l’axe des ordonnées sont +#/4. (%) est le retard de phase induit par réflexion totale
interne sur les surfaces du rhomboèdre de Fresnel, ce retard de phase est mesuré en utilisant la
méthode décrite dans la section (IV.3.5.3).
Si le " < 0, l’axe rapide présumé est en effet l’axe rapide ; sinon, c’est l’axe lent de la (WP).
IV.4.5.2 Application
Pour démontrer la validité, l’exactitude et la reproductibilité de cette technique, le retard de
phase d’une lame quart d’onde (02WRM00508113694 D=30TYPEL/4) spécifiée pour la longueur
d'onde 543,5nm a été mesurée avec la configuration représentée dans la Figure (IV.15).
Soit un faisceau de lumière polarisée linéairement passe à travers la lame quart d’onde
mentionné ci-dessus, et que l’angle entre l’axe de transmission du polariseur et l’axe rapide de la
lame quart d’onde (l’axe rapide présumé de la (WP) est suivant la direction de l’axe X) est de 45°,
l’analyseur est tourné d’un angle de -45°. En tournant maintenant Le rhombe de Fresnel jusqu’à
l’extinction de la lumière sortante ; Dans ce cas, le retard de phase de la lame quart d’onde est donné
par " = ± 2& (Equation IV.86). Dans cette position du rhomboèdre, en enlève la lame quart d’onde.
Afin de déterminer le retard de phase % du rhombe de Fresnel, nous utilisons la méthode de mesure
présentée dans la section (IV.3.5.3). Les résultats obtenus sont les suivants :
- "=2&=1.569 rad (89,94°),
- L’axe choisi est jugé être l'axe lent (P"• @).
100
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
IV.4.6 Conclusion
Lors de cette étude, nous avons présenté une méthode simple qui permet de mesurer
simultanément le retard de phase et la position de l’axe rapide d’une lame biréfringente, en se basant
sur la détermination du retard de phase induit par la réflexion sur les surfaces d’un rhombe de
Fresnel.
Le principe de mesure est basé sur la mesure des intensités de la lumière sortante, en
choisissant une rotation adéquate du rhombe de Fresnel et du polariseur d’entré et de sortie.
Les principaux avantages de cette méthode est sa simplicité expérimentale, une opération
plus facile, à moindre coût, et une grande précision. La comparaison des résultats obtenus avec ceux
qui ont été donnés par la théorie confirme sa précision, sa fiabilité et l’aptitude des techniques
polarimétriques à la caractérisation des milieux anisotropes de façon générale.
101
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
102
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
IV.5.2.3 structure semi-cristalline : caractérisée par un alignement local des chaînes moléculaires
(zones cristallines entourées de zones amorphes).
Spécifique pour polymères c’est l’influence de la température sur les propriétés physiques
du matériau. Ainsi, les polymères présentent un :
a –point de transformation vitreuse (Tv), commun à toutes polymères, corresponds au débout de
mouvements des segmentes de chaînes moléculaires et marque le passage de l’état vitreux à l’état
liquide-caoutchoutique ;
b – point de fusion (Tf), qui caractérise les polymères semi cristallines, marque le passage de l’état
caoutchoutique à l’état liquide.
b) La température de fusion (Tf ) : Qui ne concerne que la phase cristalline du polymère. En toute
rigueur, on verra que la phase cristalline fond sur une plage de température et non à une température
fixe comme un corps pur ; la température précédente Tf est alors définie comme la température
moyenne de fusion des zones cristallines du polymère, où les liaisons covalentes du squelette des
macromolécules commencent à se rompre sous l’action de la chaleur fournie aux molécules. Le
polymère perd donc leur intégrité.
103
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
104
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
Laser D
Pour caractériser nos échantillons, le principe est basé toujours sur celui de l’obtention d’une
matrice de Mueller expérimentale.
105
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
En utilisant les relations de (IV.1) à (IV.10) nous pouvons alors représenter chaque
échantillon par une matrice de Mueller.
ainsi que les normes de Frobenius |Œ|} et |"[$]|} pour chaque échantillon afin de classer les
(Figure III.1), nous évaluons ensuite l’indice de dépolarisation Pd calculé à partir de la matrice [M],
échantillons suivant leurs propriétés polarimétriques. Tous ces paramètres sont présents dans le
tableau IV.13.
• = ‘ $%& +
= O3?E
propres de [N] dépolarisation tr[N]= 2M00 Frobenius
Milieu dépolarisant
• = ‘ $%&
+
= O3?R
propres de [N] dépolarisation tr[N]= 2M00 Frobenius
…+ = @3@T?
~ ~
Trace (M J+ .M J ) = 4.000 !
…, = @3@?N T$))
+
=4 |•[$]|} • |Œ|}"
106
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
Milieu dépolarisant
…, = C@3?TT T$))+
=4
Milieu non dépolarisant
••
…+ = """@3@RO |•[$]|} œ |Œ|}"
%F&
F #
…, = C@3@?EK T$))+
=4
…, = C@3@?E T$))
+
=4
107
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
…, = C@3@?@ T$))
+
=4
A la vue du tableau (IV.13), nous voyons pour les 2 premiers milieux fondus à des
températures de 120 °C, 133 °C, que :
|•[$]|} • |Œ|}"
2ÿ œ ?
…) œ EF@@ ,
…% ’ @ pour i = 1,2,3
108
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
• ’ T$))+
~ ~
Trace (M J+ .M J ) = 4M00
2
tr[N] = 2M00
Et pour les autres échantillons fondus avec les températures de 160°C, 176°C, 184°C, 195°C,
207°C :
|•[$]|} ‹ |Œ|}"
Pd ›1
…) › EF@@ ,
…% › @ pour i = 1,2,3
• › T$))
+
tr[N]= 2M00
Cette analyse montre que les deux milieux fondus à la température de 120 °C, 133 °C, sont
donc dépolarisants. Chacune de ces deux matrices de Mueller expérimentales ne peut donc pas être
estimée par une matrice de Mueller-Jones ; tandis que les milieux fondus aux températures de
160°C, 176°C, 184°C, 195°C, 207°C, sont non dépolarisants. Chacune de ces matrices de Mueller
expérimentales peut donc être estimée par une matrice de Mueller-Jones.
· Si le milieu est non dépolarisant, pour déterminer les propriétés polarimétriques de notre milieu,
†) ' = #$
†Z '3 #$
†¨ ', cette décomposition
en déterminant d’abord la matrice de Mueller-Jones estimée, ensuite nous appliquons la
décomposition polaire à cette matrice de Mueller-Jones #$
109
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
nous a permis de vérifier si notre milieu est soit dichroïque soit biréfringent, soit les deux à la
ce faire, en comparant les normes de Frobenius suivantes |•[$P ]|} ,|•[$P¨ ]|} , |•[$PZ ]|}
biréfringent, dépolarisant dichroïque ou dépolarisant biréfringent dichroïque à la fois, pour
avec |Œ|} , ensuite pour remonter aux propriétés polarimétriques de ce milieu dépolarisant
biréfringent et dichroïque en évaluant tout d’abord l’indice de dépolarisation Pd et puis en
CHIPMAN : [$] = [$P ][$Z ]3 [$¨ ](III.26). L’algorithme (Annexe A.2) nous a permis de
remontant aux paramètres R, D, "r, #r, "d, #d issus de la décomposition proposée par LU et
110
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
Echantillon fondu à une température de 120 °C Echantillon fondu à une température de 133 °C
Matrice de dépolarisation [$P ] Matrice de dépolarisation [$P ]
|.|} = @3??@ |"[$P ]|} • |Œ|} """" |.|} = @F?E4 |"[$P ]|} • |Œ|} """"
Normes de Frobenius Conclusion Normes de Frobenius Conclusion
|"[$P ]|} = @3MOS |"[$P¨ ]|} • |Œ|} """ |"[$P ]|} == @FSKN |"[$P¨ ]|} • |Œ|} """
|"[$PZ ]|} = @3@?S |"[$PZ ]|} ‹ |Œ|} """" |"[$P¨ ]|} = @FSKR |"[$PZ ]|} ‹ |Œ|} """"
|"[$P¨ ]|} = @3MOS
|"[$PZ ]|} = @F@TO
milieu dépolarisant milieu dépolarisant
biréfringent faiblement biréfringent faiblement
dichroïque dichroïque
Propriétés de la dépolarisation Propriétés de la dépolarisation
111
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
† å'
Matrice de Retardance #”
dichroïque
Ellipticité úû Azimuts üû
† æ'
Matrice de diatténuation #”
Retardance R
j¡ = @3@@° ì¡ = C@3OM°
"""?3@@@@ ""@3?SNT C@3@@OO"C@3@@ES
R = 4.92°
† å'
Matrice de Retardance #”
dichroïque
Ellipticité úû Azimuts üû
† æ'
Matrice de diatténuation #”
Retardance R
j¡ = @3@@° ì¡ = CE3@O°
"""?3@@@@ ""@3?T@M C@3@@?R"C@3@@?E
R = 4.37 °
112
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
† å'
Matrice de Retardance #”
dichroïque
j¡ = @3@@° ì¡ = CE3T°
"""?3@@@@ ""@3?OMM C@3@@?K"C@3@@?E
R = 4.3°
† å'
Matrice de Retardance #”
dichroïque
Ellipticité úû Azimuts üû
† æ'
Matrice de diatténuation #”
Retardance R
j¡ = @3@@° ì¡ = C?3SR°
"""?3@@@@ ""@3?O?E C@3@@E@"C@3@@@N
R = 4.09°
113
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
† å'
Matrice de Retardance #”
dichroïque
" Ó] = (
[$ C@3@@@@ """"?3@@@@ """"@3@@@@ C@3@@NM
-
C@3@@@@ """"@3@@@@ """"@3MMEO """@3?ROE
Propriétés de la biréfringence
""""@3@@@@"""""@3@@@N" C@3?ROE """@3MNRR
Ellipticité úû Azimuts üû
† æ'
Matrice de diatténuation #”
Retardance R
j¡ = @3@@° ì¡ = @3?K°
?3@@@@"""@3?@MT"""""@3@@RE""""@3@@@O
R = 3.54°
114
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
Tous ces paramètres, ainsi que toutes les propriétés polarimétriques de nos échantillons sont
rassemblés dans les deux tableaux précédents.
†Z ' ne se
†¨ ' et #$
Et les échantillons fondus aux températures de 160°C, 176°C, 184°C, 195°C, 207°C se
comportent en biréfringent non dépolarisant et faiblement dichroïque,#$
†) 'nous avons :
ressemblent pas à #$
|"$|• œ |Œ|}
†Z 'ä • |Œ|}
$ä"#$ }
†
ä"#$¨ 'ä • |Œ|}
}
Ce résultat est tout à fait attendu, étant donné qu’à cette plage de température de 120 °C à
160°C, qui ne concerne que la phase cristalline du polymère, le polyéthylène est un milieu cristallin
(biréfringent). Nous pouvons alors remonter aux propriétés de cette matrice, en appliquant les
équations (II.13), (II.28), (II.30), on peut déterminer la diatténuation D, la retardance R, azimuts
j¡ ,ì¨ et ellipticités ì¡ ,j¨ . Les résultats sont mentionnés dans les tableaux précédents (IV.14,
IV.15). En effet :
• les indices de dépolarisation Pd confirment que la dépolarisation est faible et qu’elle présente un
caractère isotrope.
• Le retard introduit par la traversée du film du polyéthylène est de 46.42° (à T= 120 °C) et 26.96°
(à T= 130°C). Les états propres de ces dépolariseurs biréfringents sont linéaires, l’axes rapides se
trouvant suivant l’axe horizontal.
• La faible valeur de la diatténuation confirme que ce milieu n’est pas dichroïque ou faiblement
dichroïque.
Puisque les couples ("d120 = -0.37°, #d120 = 0.18°) et ("d 130 = -2.47°, #d130 = 0.20°) sont bruités, les
états propres de ces diatténuateurs sont linéaires et caractérisent, l’effet de la propagation du bruit
115
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
expérimental. Notre film de polyéthylène dans la plage de température de 120°C à 160°C est donc
un dépolariseur biréfringent linéaire d’axe rapide horizontal.
Les films de polyéthylène fondus dans une plage de température de 160°C à 207°C, dont les
vibrations propres sont orthogonales et linéaires, présente donc un faible dichroïsme ou
diatténuation (@F?@ œ • œ @F?S) et un faible biréfringence (Rmax = 4.9°).
Rappelons que :
• Si Pd = 0 le milieu est complètement dépolarisant.
• Si 0 < Pd <1 le milieu dépolarise partiellement.
• Si Pd =1 le milieu ne dépolarise pas.
Après avoir calculé les valeurs du degré de dépolarisation Pd on trace leurs évolutions en fonction
de la température de fonte.
1
Pd
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
120° 133° 160° 176° 184° 195° 207° T (°C)
117
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
90
R(°)
80
70
60
50
40
30
20
10
0
120° 133° 160° 176° 184° 195° 207°T (°C)
Si l’on observe l’allure de variation du retard de phase (Figure IV.18), on constate que
l’augmentation de la température de fonte, entraîne une diminution du retard de phase, mais dès que
la température atteint le 160°C le retard de phase se stabilise autour d’une faible valeur de 4°.
0,205
0,105
0,005
120° 133° 160° 176° 184° 195° 207° T (°C)
118
Chapitre IV Analyse et exploitation du polarimètre de Mueller
119
Conclusion et perspectives
Conclusion et perspectives
Le présent modèle est utilisé principalement dans le but de permettre une approche
des effets de l’interaction lumière-matière. Au cours de ce travail, nous nous sommes attachés
à mettre en évidence la possibilité d’utiliser le polarimètre de Mueller comme outil
d’investigations physicochimiques. Cette technique polarimétrique est utile et efficace pour la
caractérisation des différents milieux présentant un intérêt particulier en domaine d’optique,
l’intérêt de cette technique est son accessibilité expérimentale par des simples mesures
d’intensité avec des détecteurs. Pour mener à bien cet objectif, plusieurs étapes ont été
nécessaires. La première étape a consisté à présenter les procédures expérimentales
permettant d’obtenir des matrices de Mueller où l’influence des bruits de mesure a été
minimisée et estimée à l’aide d’une procédure d'obtention choisie. Dans la deuxième étape,
Nous avons présentés, des algorithmes d’analyse et traitement des matrices de Mueller
expérimentales qui permettent de remonter aux propriétés polarimétriques d’un milieu, quelle
que soit sa nature dépolarisant ou non. Nous avons appliqué ces algorithmes sur des différents
milieux aux propriétés différentes. Nous avons montré qu’il est possible de classer ces
milieux optiques en fonction de leur nature dépolarisante (faible, forte, isotrope, anisotrope),
leur biréfringence et leur dichroïsme (diatténuation).
Si le milieu ne dépolarise pas, nous avons vu qu’il est intéressant de filtrer la matrice
de Mueller expérimentale [Mexp] par sa matrice de Mueller-Jones estimée afin d’extraire les
propriétés caractéristiques du milieu en appliquant la première décomposition proposée par
LU et CHIPMAN (IV.31). Si le milieu est dépolarisant et si nous ne connaissons pas, a priori,
ses propriétés polarimétriques nous appliquons la deuxième décomposition de LU et
CHIPMAN (III.26). Nous avons donc posé les bases théoriques de l’interprétation du
comportement de milieux optiques vis-à-vis d’une onde incidente polarisée.
Nous avons utilisé ce polarimètre de Mueller durant cette étude pour vérifier si la
polarimétrie peut être utilisée comme un moyen d’extraction de l’information polarimétriques
en relation avec les différentes propriétés optiques du milieu. Nous avons tout d’abord détaillé
les différentes étapes, ainsi que les méthodologies associées, de l’étalonnage du système.
Cette étape se révèle être obligatoire afin d’obtenir une précision satisfaisante sur les
paramètres polarimétriques acquises. En suite dans un premier temps, nous nous sommes
120
Conclusion et perspectives
121
Bibliographie
Bibliographie
122
Bibliographie
[18] A.F. Benhabib, A. Hadjadj "Optique physique", tome 2 Office des publications
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Opt.Commun., vol. 42, 293-297 (1982).
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Photo-Opt Instrum Eng., vol.1166, 177-185, (1989).
123
Bibliographie
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Bibliographie
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Bibliographie
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Bibliographie
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domaine du visible en régime laser impulsionnel "", Thèse de Doctorat, Université de
Bretagne Occidentale, Brest (2002).
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(2012).
127
Application de la technique de polarisation pour la caractérisation des
propriétés optiques des matériaux destinés pour l’optique
Résumé :
La polarimétrie de Mueller est une technique qui mesure la réponse polarimétrique linéaire
complète d’un milieu, dans le but de déterminer ses propriétés de diatténuation, de biréfringence et de
dépolarisation.
Nous traitons en premier lieu les motivations qui ont conduit au choix de la polarisation
comme agent de contraste dans le cadre de cette étude. Nous avons alors opté pour la polarimétrie de
Mueller, technique adaptée à l’étude des milieux dépolarisants ou non dépolarisants. Des
améliorations ont porté sur divers aspects du fonctionnement du polarimètre, et notamment la
réduction des erreurs de mesure, qui ont été réduites et estimées à moins de un pour cent par rapport au
premier paramètre de la matrice de Mueller M00.
En second plan nous posons les bases théoriques dans l’interprétation des résultats obtenus à
partir de la mesure de la matrice de Mueller d’un milieu. La lecture de cette dernière n’étant pas
immédiate, un algorithme de décomposition et de classification des matrices de Mueller dépolarisantes
et non dépolarisantes a été développé. Celui-ci est validé sur différents échantillons de natures très
diverses.
Dans le troisième volet, nous présentons les résultats obtenus pour des échantillons non
dépolarisants tels que le rhomboèdre de Fresnel, la lame biréfringente, et les échantillons
dépolarisants : un Polymère (polyéthylène) fondu à différentes températures. Cela nous a permis de
prouver que l’exploitation de la matrice de Mueller est avantageuse pour la caractérisation des
propriétés optique de ces échantillons, grâce à la variété d’information qu’elle propose.
Annexe A.1 : Algorithme de détermination des propriétés d’une matrice de Mueller non
dépolarisante.
128
Annexes
Annexe A.2: Algorithme de détermination des propriétés physiques d’une matrice de Mueller
dépolarisante.
129
Annexes
130
Annexes
131
Annexes
132
Annexes
Annexe B.2 : Matrice de Mueller de différentes formes de retardateurs où x est défini comme
l’axe horizontal.
133
Annexes
134
Annexes
135
Annexes
136