Concours National Commun – Session 2023 – Filière PSI

• On veillera à une présentation et une rédaction claires et soignées des

copies. Il convient en particulier de rappeler avec précision les références des
questions abordées.
• Si, au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur
d’énoncé, il le signale sur sa copie et poursuit sa composition en indiquant
clairement les raisons des initiatives qu’il est amené à prendre.
• Toutes les réponses devront être très soigneusement justifiées.
• Si un résultat donné par l'énoncé est non démontré, il peut néanmoins être
admis pour les questions suivantes. Ainsi, les diverses parties de l’épreuve
sont relativement indépendantes entre elles.
L’épreuve est composée de deux parties indépendantes, à l’intérieur
desquelles de nombreuses questions peuvent être traitées indépendamment les
unes des autres.
La partie 1 est notée sur 4 points, la partie 2 sur 16 points.
Partie 1
Thermodynamique
On désigne par CV et CP les capacités thermiques respectivement à volume
C
et à pression constants et par γ le rapport γ = P . On suppose que ces trois
CV
grandeurs sont indépendantes de la température et de la pression. On rappelle
⎛ ∂U ⎞ ⎛ ∂H ⎞
que CV = ⎜ ⎟ et CP = ⎜ ⎟ , où U est l’énergie interne et H est l’enthalpie.
⎝ ∂T ⎠V ⎝ ∂T ⎠P
1. Donner l’équation d’état vérifiée par n moles d’un gaz parfait en indiquant
le nom et l'unité de chaque grandeur.
2. Préciser les unités de CV et CP .
3. Simplifier les expressions de CV et CP pour un gaz parfait.
4. Quelle est la relation qui lie la fonction d’état H à la fonction d’état U ?
5. Établir la relation dite de Mayer, CP − CV = nR .
6. Exprimer CV et CP en fonction de n , R et γ .

Partie 2
Viscosité
La ténacité d’un liquide résulte de la liaison réciproque des particules du
liquide entre elles. Plus cette liaison augmente, plus la mobilité des particules
diminue. La formation d’un gradient de vitesse dans un profil d’écoulement
nécessite alors une contrainte de cisaillement plus élevée. Décrivant la ténacité
du liquide, le facteur de proportionnalité entre le gradient de vitesse et la
contrainte de cisaillement est une grandeur appelée « viscosité dynamique ».
Dans l'industrie, la viscosité a une très grande importance pratique, car elle
conditionne l’écoulement des fluides dans les canalisations et le long des parois.
Elle permet de mesurer directement ou indirectement certaines caractéristiques

Épreuve de Physique II 1/6

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des produits (texture, taille de polymère, ...). Elle conditionne le bon
fonctionnement des processus (combustion, imprimerie, couchage, ...).

Données :

- Dans un écoulement de fluide newtonien incompressible, le champ de

!
vitesse v(M, t) et le champ de pression P(M, t) sont reliés par l’équation de
Navier-Stokes :
!
⎡ ∂v ! """""! ! ⎤ "!" """""! !
( )
ρ ⎢ + v.grad v⎥ = fv − gradP + ηΔv
⎣ ∂t ⎦
- Équation locale de conservation de la masse dans le cas d’un fluide
∂ρ !
quelconque : + div ρ v = 0 .
( )
∂t
!" !" !"
! !" !" 1 ∂(rA ) 1 ∂A ∂A
- Divergence d’un vecteur A = Ar er + Aθ eθ + Az ez : divA = r
+ θ
+ z.
r ∂r r ∂θ ∂z
- Laplacien de la composante orthoradiale d’un vecteur :
!"
! ⎛ ∂ ⎛ A ⎞ ∂2 A ⎞ !" !
Δ A(r)eθ = ⎜ ⎜ ⎟ + 2 ⎟ eθ .
( ) ⎝ ∂r ⎝ r ⎠ ∂r ⎠
- Élément de surface en coordonnées cylindriques :
! "! "!
" "!
dS = rdθ dzer + drdzeθ + rdθ drez .

1. Écoulement de Couette-Taylor
On étudie l’écoulement d’un fluide entre
deux cylindres coaxiaux verticaux (C1 ) et (C2 ) , de
rayons respectifs R1 et R2 , et de même hauteur L
( L >> R2 > R1 ) . Le cylindre intérieur (C1 ) et le
cylindre extérieur (C2 ) sont mis en rotation autour
de leur axe (Oz) avec les vitesses angulaires
!"
! !" !!" !"
respectives ω1 = ω1 ez et ω 2 = ω 2 ez constantes (figure
1).
L’espace annulaire entre les deux cylindres est Figure 1 : écoulement de
Couette entre deux cylindres
rempli du liquide de viscosité dynamique η . Ce
coaxiaux en rotation.
liquide, de masse volumique ρ , est visqueux,
newtonien, homogène, isotrope et incompressible. On suppose e = R2 − R1 << R1 et
on se place en régime stationnaire. La hauteur h du liquide est suffisante pour
pouvoir négliger les effets de bord, et notamment l’action du fond sur le liquide.
On suppose que l’écoulement du fluide entre les deux cylindres est
laminaire et est uniquement provoqué par la rotation des cylindres et qu’aucun
gradient de pression extérieur n’est appliqué.
On repère un point de l’espace par ses coordonnées cylindriques (r, θ , z)
!" !"
! !" !"
auxquelles on assoie la base orthonormée directe er , eθ , ez , ez étant vertical
( )
ascendant.

Épreuve de Physique II 2/6

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! "!
Le champ de pesanteur est supposé uniforme, g = −gez . La force de viscosité
!" ∂ ⎛ v ⎞ !"
!
qui s’exerce sur l’élément de surface dS est d f = ηr ⎜ θ ⎟ dSeθ . L’étude est faite
∂r ⎝ r ⎠
dans le référentiel du laboratoire que l’on considère galiléen.
1.1. Définir ce qu’est un fluide newtonien. Citer un exemple de fluide newtonien
et un autre de fluide non newtonien.
1.2. Donner l'équation aux dimensions et l’unité de la viscosité dynamique η
dans le système SI. Donner l'ordre de grandeur de la viscosité dans le cas
de l’eau.
1.3. Quelle conséquence l’hypothèse de fluide incompressible a-t-elle sur la
masse volumique du fluide ?
1.4. Lorsqu’on met (C1 ) en rotation, que se passe-t-il dans le fluide ? En déduire
que la forme la plus simple du champ de vitesses que l’on puisse imaginer,
! "!
"
en coordonnées cylindriques est v = v(r, θ , z)eθ .
1.5. Simplifier l’expression du champ de vitesses par des considérations de
symétrie.
1.6. Indiquer en justifiant de quelle(s) variable(s) spatiale(s) dépend le champ de
pression.
1.7. Que représente l’équation de Navier-Stokes ? Interpréter chacun de ses
termes.
1.8. Réécrire l’équation de Navier-Stokes dans les conditions de l’écoulement
étudié.
1.9. Déduire les trois équations scalaires :
⎧ 2
⎪ ρ v = ∂P (1)
⎪ r ∂r
⎪⎪ ∂ ⎛ v ⎞ ∂2 v
⎨ 0 = ⎜ ⎟+ 2 (2)
⎪ ∂r ⎝ r ⎠ ∂r
⎪ ∂P
⎪ 0 = ρg + (3)
⎪⎩ ∂z
1.10. Montrer que l’une de ces trois équations s’intègre sous la forme :
P(r, z) = C0 z + f (r) , où f (r) est une fonction de la seule variable radiale et C0
est une constante que l’on exprimera en fonction des données. Conclure.
1.11. Montrer que le champ de vitesse se met nécessairement sous la forme
C
v(r) = C1r + 2 , C1 et C2 sont deux constantes que l’on ne cherchera pas à
r
déterminer ici.
1.12. Déterminer le champ de pression p(r, z) .
1.13. En utilisant les conditions aux limites, déterminer l’expression de C1 et
celle de C2 . À quoi correspondrait le cas limite ω1 = ω 2 ≠ 0 ?
!"
1.14. Exprimer d F , la force élémentaire de viscosité que le fluide exerce sur
l’élément de surface dS de la paroi externe du cylindre intérieur.
!" !" !"
1.15. Exprimer dΓ , le moment de la force d F . En déduire le couple Γ résultant
exercé par le fluide sur le cylindre intérieur. Commenter l’expression
trouvée.
1.16. Le système étudié précédemment décrit le principe du viscosimètre dit de
Couette inventé par Couette en 1890. Ce type de viscosimètre est utilisé

Épreuve de Physique II 3/6

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dans certains secteurs industriels pour la mesure de la viscosité de
liquides. Le cylindre extérieur tourne à la vitesse angulaire constante
ω 2 = ω > 0 , le cylindre intérieur est fixe ( ω1 = 0 ). Déduire du résultat de la
question précédente le couple Γ u qu’il est nécessaire d’appliquer au
cylindre intérieur pour le maintenir immobile.
1.17. Déduire de ce qui précède l’expression de la viscosité η en fonction de Γ u et
des autres paramètres connus. Montrer qu’en mesurant le couple appliqué
au cylindre tournant en fonction de la vitesse de rotation constante ω , on
peut remonter à la viscosité du liquide.
1.18. Dans le but d’avoir une bonne précision sur la
2
⎛R ⎞
mesure de η , comment faut-il choisir α = ⎜ 2 ⎟ , R1 et
⎝ R1 ⎠
h étant fixés ?
1.19. Indépendamment de toute problématique de
thermique, d’un point de vue hydrodynamique, à
quoi faut-il faire attention lorsque l’on fait de telles
mesures di viscosité ?
1.20. On place un liquide de viscosité η inconnue dans le
viscosimètre de Couette dont les dimensions sont
R1 = 45, 0mm , R2 = 45, 4mm , h = 150, 0mm (figure 2). Le
cylindre extérieur tournant à la vitesse constante
ω 2 = ω = 102 tours / min , le cylindre intérieur étant fixe,
Figure 2:
on mesure un couple Γ a = 142.10 −3 N.m . Calculer la Viscosimètre de
viscosité η . couette

2. Contrôle de la vitesse de rotation du cylindre extérieur

Le cylindre mobile du viscosimètre de couette étudié ci-dessus est entraîné

à vitesse de rotation variable ω 2 = ω par un moteur à courant continu à aimants
permanents. À des fins d’analyse, cette vitesse est traduite sous forme d’une
tension quasi-continue vs à l’aide d’un dispositif optoélectronique. En régime
stationnaire, le cylindre intérieur est maintenu immobile ( ω1 = 0 ) grâce à un
couple qu’on lui impose. La f.é.m. du moteur est liée à la vitesse de rotation de ce
dernier par la relation : E = kω , avec k = 3, 34.10 −2 SI , E en volt et ω en rad.s −1 . On
suppose que cette expression est valable que le moteur soit à vide ou en charge.
Le schéma électrique équivalent représentant l’induit
du moteur à courant continu est donné par la figure 3. I
représente l’intensité du courant absorbé par l’induit de
résistance r = 0, 33Ω . Les pertes magnétiques et mécaniques
sont modélisées par un couple résistant de moment supposé
constant : Γ r = 0, 02N.m .
La partie mobile du viscosimètre développe un couple
résistant (égal au couple utile développé par le moteur en
régime stationnaire) de moment Γ u variant de 0 à 0, 28N.m en Figure 3 : schéma
fonction de la vitesse de rotation et de la viscosité du fluide à électrique
étudier. équivalent

Épreuve de Physique II 4/6

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2.1. Exprimer la tension U aux bornes de l’induit du moteur en fonction des
données.
2.2. Dans cette question, on suppose que le moteur tourne à vide avec, ω 0 la
vitesse de rotation, I 0 l’intensité du courant et E0 la f.é.m. correspondant à
ce cas.
2.2.1. Exprimer la puissance électromagnétique Pem0 développée par le
moteur en fonction de Γ r et ω 0 , puis en fonction de E0 et I 0 .
2.2.2. En déduire l’expression de I 0 en fonction de Γ r et k . Calculer sa
valeur numérique.
2.3. Dans cette question, on suppose que le moteur développe son couple
maximal.
2.3.1. Exprimer l’intensité I max du courant absorbé par l’induit du moteur.
Calculer sa valeur numérique.
2.3.2. En déduire la tension U max qu’il faut appliquer au moteur pour qu’il
tourne, à pleine charge, à la vitesse de rotation ω max = 628rad.s −1 .
2.3.3. Calculer le rendement ηm du moteur développant son couple maximal
à cette vitesse de rotation.
2.4. Un photodétecteur est installé à proximité d’un disque solidaire du rotor du
moteur et percé de dix trous équidistants à sa périphérie. Il fournit la
tension v p (t) représentée dans la figure 4. Cette tension commande un
monostable non redéclenchable. La tension de sortie vm (t) du monostable
est nulle lorsque celui-ci est à l'état stable.

Figure 4

2.4.1. Que vaut la période propre T0 (durée de l'état instable) du

monostable ?
2.4.2. Déterminer la fréquence f de la tension vm (t) . En déduire, en rad.s −1 ,
la vitesse de rotation ω d du disque percé de 10 trous.
2.4.3. Exprimer en volts, la valeur moyenne < vm (t) > de vm (t) en fonction de
T (en s) puis de ω (en rad.s −1 ).
Épreuve de Physique II 5/6
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2.5. La tension v1 (t) est appliquée à l’entrée d’un filtre dont le diagramme de
Bode en amplitude est représenté dans la figure 5.
2.5.1. En utilisant le diagramme de la figure 5, déterminer la nature du
filtre, la fréquence de coupure fc du filtre à – 3 dB et son ordre.
2.5.2. À quelle condition sur fc le signal de sortie correspondra-t-il à une
composante continue ?
Pour une fréquence de rotation particulière, la tension v1 (t) possède la
décomposition en série de Fourier suivante :
10 ∞ 1
v1 (t) = 2, 5 + ∑ sin ⎡⎣( 2k +1).1000π t ⎤⎦
π k=0 ( 2k +1)
v1 (t) étant exprimée en volts et t en secondes.
2.5.3. Calculer numériquement la fréquence de v1 (t) .
2.5.4. Préciser la valeur moyenne de v1 (t) .
2.5.5. En utilisant le diagramme de la figure 5, déterminer la valeur
moyenne de la tension vs (t) puis l’amplitude du fondamental de vs (t)
lorsque la tension v1 (t) est appliquée à son entrée.
2.5.6. Dire si un tel filtrage paraît suffisant.

Figure 5 : diagramme de Bode en amplitude du filtre.

Épreuve de Physique II 6/6