M90 Metalographie
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La figure 2 montre le dispositif classique utilisé pendant le chauf- Figure 3 – Courbe d’analyse thermique différentielle
fage et le refroidissement d’un échantillon d’acier dont on compare
la température avec celle d’un étalon n’ayant pas de point de trans-
formation dans le domaine de température exploré (Pt, Ni, etc.).
Un exemple de courbe d’analyse thermique différentielle, avec
transformations exothermique et endothermique est représenté
sur la figure 3.
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1.1.3 Remarques
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■ L’étalon de pyros est affecté d’une transformation ordre-désordre peut lui échapper), son caractère qualitatif et quantitatif et enfin sa
(point Ay sur la figure 5a ) vers 500 oC qui n’est pas gênante ; cepen- bonne représentativité par l’exploration d’un volume de métal
dant, au-delà d’une centaine d’essais au-dessus de 1 000 oC, son oxy- important par rapport à d’autres méthodes plus ponctuelles.
dation peut faire varier sa longueur (l’étalonnage en température est
alors faussé) et, dans les cas graves, sa teneur en chrome baisse et
fait apparaître des transformations vers 300 oC.
1.3 Analyse magnétique
1.2.2 Dilatomètre absolu Nota : pour des informations détaillées sur la magnétométrie, le lecteur se reportera à
l’article spécialisé du traité Analyse et Caractérisation.
Il permet l’enregistrement direct de la dilatation d’une éprouvette
Cette méthode est applicable aux alliages ferromagnétiques, aux
en acier en fonction de la température ou du temps. Cette méthode
températures inférieures à leur point de Curie. Elle permet le dosage
est d’un usage général surtout depuis l’apparition des traducteurs
des phases ferromagnétiques, ainsi que la détection de leur appa-
et amplificateurs électroniques permettant une forte amplification
rition lors des traitements thermiques.
de n’importe quelle phase des transformations. Elle s’impose chaque
fois que la vitesse de refroidissement est élevée (domaine interdit
aux dilatomètres différentiels).
1.3.1 Mesures magnétiques à saturation
Un appareil de l’IRSID, par exemple, utilise une éprouvette, de
30 mm de long et de 4 mm de diamètre, dont on enregistre la tem-
L’aimantation spécifique (moment massique) à saturation peut
pérature avec un couple thermoélectrique et les variations de lon-
être mesurée dans un sigmamètre du type IRSID-Ugimag. Un échan-
gueur par un poussoir en silice. Dans son principe, l’appareil est donc
tillon de métal (quelques millimètres de diamètre et de longueur)
plus simple que le précédent et l’absence d’étalon lui confère une
est placé dans l’entrefer d’un aimant permanent (figure 10) ; son
grande souplesse d’emploi. L’appareil peut être complété par un dis-
extraction rapide induit dans des bobines détectrices un signal qui
positif d’analyse magnétique (appareil ATM, § 1.3.2). Son utilité
est fonction de son moment magnétique.
s’exerce dans deux domaines principaux :
— tracé des courbes TRC par refroidissement continu : la figure 8
[3] en est un exemple typique ;
— évolution des transformations isothermes au cours du revenu
ou de la transformation γ → α des aciers : par exemple, transfor-
mation isotherme d’un acier austénitisé vers 990 oC, maintenu
ensuite à 650 oC pour sa transformation en domaine perlitique, puis
refroidi à l’ambiante.
Le dilatomètre Armines-Adamel (construit par Instruments SA,
division Adamel Lhomargy) permet également d’obtenir les courbes
de dilatation en fonction de θ et de t, avec la possibilité d’enregistrer
simultanément θ (t ) et [dθ /dt ] (t ) (figure 9).
1.2.3 Conclusion
La dilatométrie n’est pas considérée comme technique de pointe,
de même d’ailleurs que la micrographie optique, et on oublie souvent
de faire appel à cette méthode. Il ne faut pas cependant oublier sa
rapidité dans l’exploration des phénomènes structuraux (en tempé-
rature et dans le temps), sa continuité (un phénomène passager ne
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Cet appareil est notamment utilisé pour la mesure de la quantité 1.3.2 Thermomagnétométrie
d’austénite résiduelle dans les aciers trempés ; comme la méthode
radiocristallographique, cette méthode magnétique est répétitive ■ Thermomagnétomètre Chevenard : méthode fondée sur la force
(car non destructive) mais beaucoup plus rapide (1 min environ) exercée sur un échantillon placé dans le champ non uniforme d’un
avec un volume exploré important. Rappelons que ce dosage par aimant permanent. L’appareil est une balance magnétique munie du
radiocristallographie est basé sur la comparaison des intensités trépied Chevenard, enregistrant cette force magnétique en fonction
des raies de diffraction X correspondant aux phases martensite et de la température.
austénite résiduelle ; la figure 11 en donne un exemple.
■ Appareil d’analyse thermique et magnétique (ATM) de l’IRSID :
méthode fondée sur la variation de perméabilité magnétique
accompagnant les transformations des alliages. L’échantillon, de
quelques millimètres de diamètre et muni d’un fin couple thermo-
électrique, est chauffé dans un four, puis refroidi dans l’entrefer d’un
aimant permanent (figure 12) ; une bobine enroulée sur cet aimant
enregistre l’apparition de la phase ferromagnétique, par exemple
pendant la trempe d’un acier (figure 13).
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2. Métallographies optique
et électronique
2.1 Définitions
La connaissance des matériaux passe par l’évaluation de la forme,
de la distribution, de la quantité et de l’identité des constituants
(phases) qui les composent. Les outils élémentaires d’auscultation
sont essentiellement les rayonnements électromagnétiques et les
particules de la matière, ce qui a donné naissance à deux méthodes
principales : la microscopie optique et la microscopie électronique.
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2.2 Préparation des surfaces Dans le cas où les échantillons sont poreux (alliages frittés) ou
fissurés, ou lors d’un manque d’adhérence de la matière d’enrobage,
il est bon d’imprégner sous vide la surface du montage avec un vernis
2.2.1 Prélèvement des échantillons durcissant : on évite ainsi des ressuages intempestifs lors de
métallographiques l’attaque micrographique, on facilite aussi le polissage de la surface.
La surface à examiner est d’abord la surface naturelle de la pièce
(pièce mécanique finie ou demi-produit), c’est-à-dire sa périphérie 2.2.2 Polissage
et les cassures éventuelles. L’examen interne visuel exige des coupes
ou des cassures en laboratoire : ce sont des surfaces préparées.
Pour les surfaces préparées, la finesse du polissage, c’est-à-dire
Sur les surfaces naturelles, les examens à entreprendre sont la microgéométrie de surface, est liée à la dimension des éléments
d’abord d’ordre macroscopique : examen à l’œil des caractéristiques de structure à détecter. Un élément de quelques dixièmes de mil-
géométriques (forme, état de surface), photographie d’ensemble, limètre tolère un dégrossissage au papier, ou un meulage fin ; par
puis essais non destructifs (ressuage, méthodes magnétiques et contre, les éléments plus fins exigent un polissage miroir (appelé
électriques, ultrasons, radiographie, cf. article Essais non destructifs poli spéculaire).
[A 875] dans le traite Génie mécanique). Viennent ensuite les exa-
mens quasi non destructifs : dureté en surface, macrographie sur
2.2.2.1 Polissage mécanique
la périphérie de la pièce, micrographie locale sur répliques
(§ 2.2.4.2.3). Ces essais permettent de choisir les endroits de La microgéométrie souhaitée peut être obtenue par enlèvement
prélèvement. mécanique de microcopeaux avec des outils très fins : les abrasifs.
La dureté Mohs des abrasifs courants est la suivante : (0)
2.2.1.1 Localisation des prélèvements
En dehors des problèmes généraux de prélèvements de matière magnésie chromite alumine carbure Si diamant
dans une série d’objets en vue de l’analyse ou de l’examen des
6 8 9 9,5 10
matériaux, se pose ici un problème particulier, à savoir l’hétérogé-
néité toujours possible d’une pièce bien déterminée : l’hétérogénéité
peut être d’ordre chimique ou physique. La quantité de métal à pré- Pour des raisons de rendement (vitesse de polissage), on utilise
lever, l’endroit et le sens de prélèvement sont fonction du type d’abord des abrasifs gros, puis des abrasifs de plus en plus fins de
d’observation à effectuer et de l’enchaînement des essais ultérieurs, granulométrie étagée entre 50 et 1 µm. Pour des raisons techniques
c’est-à-dire de la défectologie. de fabrication, on ne dispose d’abrasifs collés sur papier ou sur toile
(abrasifs dits appliqués) qu’entre 100 et 10 µm. Les abrasifs plus fins
que 10 µm sont donc utilisés en poudre dispersée dans un liquide
2.2.1.2 Moyens de prélèvement
ou dans une pâte, mais alors le rendement de coupe de ces abrasifs
Ils peuvent se classer en deux groupes : cassure en laboratoire libres devient très faible ; ils ont en effet plus tendance à rouler qu’à
ou découpe de la pièce. Dans un cas comme dans l’autre, la structure couper, et leur maintien est assuré par un tissu ou un velours.
à examiner ne doit pas être modifiée. La cassure en laboratoire doit La préparation mécanique comprend ainsi plusieurs stades :
notamment se faire dans le domaine de fragilité maximale du métal ;
par exemple, pour les aciers ferritiques, à l’azote liquide pour examen — usinage (sciage, rabotage, tronçonnage ou meulage) ;
microfractographique (§ 2.3.3) ou bien par cassure au bleu — prépolissage avec des abrasifs appliqués, la tendance actuelle
vers 400 o C (§ 2.3.1). Le découpage se fait par les méthodes est d’utiliser la série de la FEPA (Fédération Européenne des Produits
d’usinage classiques ou par tronçonnage, oxycoupage ou méthodes Abrasifs) de papiers abrasifs de grosseur de grain étagée (approxi-
apparentées. mativement en 2 en diamètre).
Les effets perturbateurs du découpage sont avant tout d’ordre Les abrasifs d’origine américaine sont exprimés en GRIT [tableau
thermique et d’ordre mécanique (écrouissage, § 2.2.3), l’effet ther- suivant d’après Struers (DK)] :
mique affectant le métal sur plusieurs millimètres de profondeur. Il — polissage avec des abrasifs libres (poudres en suspension),
est important de noter que, même par meulage ou tronçonnage en général de 6 et 3 µm ;
sous eau, la température superficielle, sur 0,01 mm de profondeur — finition (éventuellement) : polissage très fin avec des poudres
par exemple, peut largement dépasser 200 oC et, par conséquent, en suspension de 1 à 0,3 µm. (0)
affecter nombre de structures instables et même induire des micro-
fissures très superficielles. 2.2.2.1.1 Pratique succincte du polissage
Les appareils peuvent être très simples : un marbre en matière
2.2.1.3 Manipulation et enrobage
dure et indéformable pour le polissage manuel (mouvements
La manipulation des échantillons prélevés nécessite leur enro- linéaires aller et retour), ou bien des disques tournants, les échan-
bage dans des montages mécaniques ou en matières plastiques tillons étant tenus à la main (polissage semi-automatique) ou tenus
durcissant à froid (résines époxydes) ou à chaud (Bakélite), afin de par un bras mécanique tournant ou vibrant (polissage automatique).
faciliter le polissage manuel de petits échantillons ou le polissage Les papiers abrasifs de grosseur décroissante [220, 320, 400, 600
automatique de séries d’échantillons. La masse d’enrobage peut (US) en général] sont utilisés pour le prépolissage avec aspersion
être durcie du côté à polir par des charges métalliques ou non d’eau permettant de limiter l’échauffement et d’éliminer les copeaux
métalliques du commerce, afin d’éviter l’arrondissement des bords (figure 15) et abrasifs usés. Dans le cas où l’échantillon est tenu à
des pièces. Cet arrondissement peut être entièrement supprimé la main, il est utile de croiser les raies en passant d’un grade de papier
par dépôt électrolytique de 0,2 à 2 mm d’épaisseur. à un autre afin d’observer la disparition des raies produites par le
Exemple applicable aux alliages cuivreux et ferreux : dépôt électro- papier précédent.
lytique de nickel avec une anode en nickel, une solution de
120 g NiSO 4 + 8,5 g KCl + 21 g (NH 4)2SO4 + 1 000 g H 2O, un
courant
d’environ 50 mA/cm 2, à une température de 50 à 55 oC.
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Granulométrie FEPA P
60 80 100 120 150 180 220 240 280 320 360 400 500 600 800 1 000 1 200 1 500 2 000 2 400 (4 000)
Granulométrie US-standard
60 80 100 120 150 180 220 240 280 320 360 400 500 600
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2.2.2.3 Polissage chimique Chaque grain d’abrasif se comporte en gros comme un micro-
outil d’usinage soumis à un certain effort, et écrouit le métal sous-
La dissolution du métal se fait comme par polissage électrolytique,
jacent sur une épaisseur de 4 à 8 fois la profondeur du sillon
mais sans passage de courant extérieur ; les solutions de polissage
(figure 18) ; ainsi, avant de changer le grade d’abrasif, il faut élimi-
sont alors plus sophistiquées pour s’ajuster aux potentiels de dis-
ner non seulement les raies produites par le grade précédent, mais
solution des différentes phases et constituants de structure, de
aussi la couche écrouie qui accompagne ces raies. Le grade plus
manière à obtenir un nivellement de la surface, sans attaque si pos-
fin suivant donne aussi une couche écrouie, mais moins profonde.
sible. Comme le mécanisme fin n’a pas encore été complètement
étudié, on a recours à des réactifs chimiques que l’on perfectionne
expérimentalement. Ces solutions (tableau 2) dérivent souvent de
celles utilisées en industrie pour le brillantage des pièces métalliques
et pour le décapage avant certains revêtements électrolytiques spé-
cialisés dans le présent traité) ; le brillantage industriel n’est toutefois
qu’un effet macroscopique.
L’avantage du polissage chimique par rapport au polissage élec-
trolytique est l’absence de limitation en forme et en surface de la
pièce à polir ; elle est, de plus, de mise en œuvre facile.
(0)
(0)
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En dehors des discontinuités physiques et des inclusions, la joints se fait souvent par réaction avec un apport externe d’oxygène,
structure du métal comporte une ou plusieurs phases à caractère de soufre, de cuivre ou de sels fondus, notamment pour déterminer
métallique, organisées en grains et en particules de forme et dis- la grosseur du grain austénitique des aciers.
tribution très diverses : ces phases n’apparaissent pas sur la sur- Certains de ces effets sont cumulables sur le même échantillon
face polie sans l’aide de méthodes de révélation chimiques ou (par exemple A + B + D + F) ; cela permet de saisir les rapports entre
physiques. différents éléments de structure sur la même plage examinée.
Exemple : les pouvoirs réflecteurs, qui sont respectivement
de 50 % pour la ferrite (figure 19) et 53 % pour Fe 3C en lumière
jaune ( λ = 0,5 µm), se rejoignent à 62 % environ en lumière orangée
(λ = 0,65 µm).
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Les effets des attaques varient avec le grossissement adopté. Après attaque chimique, la surface doit être rincée à l’eau et
Après attaque, certains caractères de la structure n’apparaissent séchée à l’air comprimé propre, ou bien rincée à l’alcool puis
qu’à l’observation à l’œil, le microscope optique ne décelant pas de séchée au sèche-cheveux. Les surfaces attaquées sont très sensi-
différence notable. Les phases finement dispersées donnent un bles au toucher, à l’abrasion et à toute pollution même gazeuse.
aspect très sombre, à faible grossissement, par accumulation des Les microporosités donnent un ressuage du liquide d’attaque. Les
sillons interphases, mais l’ensemble s’éclaircit par observation à précautions de conservation sont décrites au paragraphe 2.2.3.3.
fort grossissement.
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Figure 27 – Macrographie d’un demi-bloom d’acier mi-dur comprimé sur cœur liquide
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2.2.4.4.4 Interférométrie
C’est une méthode de mesure de la microtopographie de la surface
qui utilise les interférences produites entre les rayons réfléchis sur
la surface à examiner et ceux réfléchis sur une surface de référence
optiquement plane. Le résultat est une image de franges d’interfé-
rence, avec un pas de λ /2, dont les déformations trahissent les reliefs
de la surface (figure 34) ; on peut apprécier le dixième de déplace-
ment de frange, donc un microrelief de 27 nm avec une source de
thallium (λ = 540 nm).
Figure 31 – Déphasages produits par les éléments de structure Figure 33 – Déformation du front d’onde
par les éléments de structure
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Figure 35 – Microradiographie
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On peut ainsi, pour un même alliage, différencier les phases Ces réactifs colorants contiennent en général un acide dilué et
métalliques entre elles, ou bien distinguer entre eux des métaux polis un composant chimique très instable, dont les produits de décom-
différents, par exemple les nuances très légères entre les métaux Zn, position donnent des films transparents d’épaisseur varaible de
Fe, Cr (légèrement bleutés) et Ni, Fe + Ni, Fe + Mn (légèrement grain à grain et de phase à phase, et révèlent aussi les zones plus
jaunâtres). ou moins ségrégées [fibres ou dendrites (figures 38d et 40b)]. Des
Par contre, pour un métal monophasé du système cubique (Fe, gradients de nuances de couleur peuvent même être reliés à des
Cu, Al), la différenciation des grains n’est possible qu’après une contraintes internes du matériau (figure 38a).
légère attaque avant condensation du film. Les réactifs colorant contiennent des composés chimiques ins-
Les films condensés permettent d’abaisser le seuil de perception tables de soufre (disulfite) ou de molybdène (molybdate d’ammo-
de l’œil de 10 % à 2 % du pouvoir réflecteur. nium ou oxyde MoO) ou de sélénium (réactifs de Klemm, Beraha,
Bloech, Weck). Parmi les réactifs oxydants, pour l’aluminium, citons
les réactifs avec KMnO4 (Weck), ainsi que l’oxydation anodique
2.2.4.4.7 Colloïdes magnétiques (Lacombe, Mouflard, Beaujard) [8] [9] [11].
La distribution des phases ferromagnétiques peut être révélée par
de fines particules magnétiques dispersées dans un liquide, l’échan- ■ Remarques
tillon étant placé dans un champ magnétique. Le révélateur est ● Toute attaque microcolorante, que ce soit par oxydation à l’air
constitué par de la poussière de magnétite de dimensions bien infé- ou par attaque liquide, exige une surface polie mécaniquement sans
rieures au micromètre, que l’on prépare par voie chimique ; elle est écrouissage et sans couche adsorbée (§ 2.2.3.2), ou alors un polis-
stabilisée par une solution savonneuse, déposée sur la surface métal- sage électrolytique également non pollué chimiquement au sortir du
lique et recouverte par un verre optique. Le champ magnétique est bain électrolytique.
réalisé soit par une bobine de courant continu réglable d’au moins ● Du fait de leur instabilité volontairement choisie, ces réactifs
1 000 A · tr, soit plus simplement avec un aimant permanent appli- sont à préparer au moment de leur emploi.
qué au dos de l’échantillon. Ces colloïdes sont suffisamment fins ● Vu sa faible reproductibilité et sa haute sensibilité à la compo-
pour révéler les domaines de Weiss dans les alliages magnétiques sition chimique locale du métal, une couleur déterminée n’est pas
doux [7]. caractéristique d’une phase particulière. L’identification des phases
doit se faire par d’autres méthodes. On peut seulement affirmer que
2.2.4.4.8 Attaque thermique et attaque cathodique toutes les phases de la même couleur sont chimiquement identiques,
La cohésion des atomes en surface de l’échantillon est variable ou que tous les grains d’une même phase, apparaissant avec la
suivant la nature des phases et suivant l’orientation de leurs grains. même nuance de couleur, ont la même orientation de réseau
Sous vide et à chaud, l’évaporation se localise aux joints d’une même cristallin perpendiculaire au plan d’observation.
phase et aux joints interphases ; la tension superficielle tend ● À cause de leur haute sensibilité, ces réactifs peuvent servir
également à créer des sillons. Cette attaque, dite thermique, est (comme l’éclairage en lumière polarisée des alliages à réseau non
précieuse dans le cas où la structure à chaud disparaît par trans- cubique) de critère d’absence d’écrouissage dû au polissage et
formation de phase au refroidissement ; elle est notamment utilisée d’absence de pollution chimique postpolissage. Pour les aciers, par
pour révéler le grain austénitique existant à chaud dans les aciers. exemple, on utilise les réactifs à base de Na2S2O3 (Klemm) qui ne
Sous vide et à froid, cette attaque peut se faire également par donnent de couleurs vives que si le polissage est parfait du point de
bombardement ionique ; elle peut être alors dosée par la tension vue métallographique (figure 40 b ). Même remarque pour les
appliquée et par la durée d’attaque. Le bombardement ionique est alliages cuivreux (figure 38 a).
également utilisé soit pour nettoyer la surface métallique (c’est Le tableau 5 résume les méthodes chimiques et physiques de
d’ailleurs la seule méthode de décapage presque parfaite qui révélation des structures.
permette de supprimer les couches perturbées signalées au para-
graphe 2.2.3.2, soit, pour l’analyse superficielle sur des profondeurs
de quelques nanomètres, par érosions successives (§ 2.5.3.1). 2.2.5 Modification des structures en laboratoire
Ces attaques cathodiques se font également sous microscope
dans de petites enceintes (chauffantes ou non) sous vide, avec injec- Une structure déterminée peut être modifiée, après le premier
tion d’ions argon. Les alliages cuivreux ou ferreux s’attaquent ainsi examen, soit pour améliorer l’observation de certains éléments
en quelques minutes sous une tension de 5 à 6 kV, avec un vide de 1 particuliers préexistants, soit pour préciser le phénomène en cause
à 10 Pa, la densité de courant étant de l’ordre de 1 mA/cm2. L’avan- par le sens de l’évolution de la structure, soit pour simuler les opé-
tage de cette méthode par rapport à l’attaque chimique est de garder rations industrielles afin de préciser l’influence des paramètres
les fins détails même si l’attaque est profonde et, bien entendu, envisagés.
d’éviter tout ressuage. Les échantillons, du fait de leur échauffement,
ne doivent pas être enrobés. 2.2.5.1 Traitements globaux
La structure est modifiée par un traitement dans la masse de
2.2.4.4.9 Micrographie en couleurs
l’échantillon. Ce traitement peut être thermique.
La coloration des constituants d’une structure métallographique
apporte des renseignements utiles quant à la répartition, la forme, Exemples :
l’orientation cristalline de différentes phases (figures 38, 39 et 40). — si l’on cherche la répartition du carbone dans un acier traité, on
L’effet colorant peut être déclenché par l’éclairage en lumière pola- fait une austénitisation suivie d’un refroidissement lent ;
risée (§ 2.2.4.4.1), notamment pour les alliages du système hexa- — le traitement d’un acier dans la zone de transformation peut être
gonal, ou par films condensés interférentiels (§ 2.2.4.4.6), qui exigent simulé de façon à trouver la température exacte du premier traitement
un appareillage assez complexe, ou bien par attaque gazeuse inconnu ;
(§ 2.2.4.2.1). — la détermination des températures de formation et de dissolution
de précipités ou de phases massives précise le domaine de forgeabilité
Mais on peut également produire, parfois en l’espace de quelques du métal.
secondes, au trempé, des films minces d’interférence par micro-
attaque chimique aqueuse.
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Le traitement mécanique en laboratoire est nécessaire dans les Enfin, l’introduction de traceurs radioactifs (ou non radioactifs)
cas où l’observation des détails de structure devient très difficile. permet de déterminer l’origine des pollutions, ou de suivre l’évo-
lution de la diffusion des éléments d’alliage dans une ou plusieurs
Exemples : phases constituant le métal. Ce traitement peut se faire dans le métal
— mise en évidence du grain austénitique des aciers trempés à l’état liquide par introduction d’un élément radioactif soluble, ou
(méthode de cassure après trempe martensitique) ; dans le métal solide par irradiation de l’échantillon dans une pile
— mise en évidence de la fragilité de revenu ou de la surchauffe atomique (§ 2.5.2.2).
par cassure (dans ces deux cas un traitement thermique convenable
est nécessaire) ;
2.2.5.2 Traitements à gradient
— observation des précipités intergranulaires par leur démarquage
du joint de grain (après écrouissage et recristallisation, les précipités L’influence d’un paramètre de traitement sur la structure est suivie
restant en place). d’une façon continue et sans omission par traitement à gradient :
Rappelons qu’un écrouissage avant ou après polissage permet — gradient de température de traitement ;
de se rendre compte de la malléabilité ou de la fragilité d’un — gradient de vitesse de refroidissement ;
constituant ; par ailleurs la dureté relative des constituants peut — gradient d’écrouissage ;
être mise en évidence au cours du polissage en exagérant l’effet — gradient de composition chimique.
habituellement indésirable de polissage en relief. Ainsi, pour obtenir rapidement la courbe de grossissement de
Le traitement thermochimique par carburation ou par oxydation grain austénitique d’un acier, on réalise un gradient de tempéra-
de la surface de l’échantillon permet soit de révéler les grains à une ture (par exemple 700 à 1 200 oC) suivi d’une trempe et d’une cas-
température déterminée, soit d’observer la pollution de certains sure parallèle à la direction du gradient.
constituants par des éléments gazeux ou liquides (oxygène, soufre,
carbone, plomb, etc.). Parallèlement, le traitement de diffusion de
certains éléments à l’état solide permet de simuler des ségrégations
de tous ordres.
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Figure 39 – Attaques colorantes. Utilisation de tissus de polissage très durs (clichés de Annick Pokorny)
Il est même souvent possible de réaliser des gradients croisés La lecture des cassures, naturelles ou provoquées, apporte tou-
qui permettent de voir l’influence de deux traitements continus. jours de précieux renseignements sur le métal, sur l’amorce de la
cassure, sur les conditions de sollicitation. C’est pourquoi toute fis-
Exemple : un gradient d’écrouissage croisé (à 90 o dans le plan de sure ou cassure doit être immédiatement protégée contre toute
l’échantillon) avec un gradient de température donne une carte de
détérioration mécanique ou chimique.
recristallisation du matériau, montrant ainsi les conditions d’apparition
et de croissance des grains recristallisés.
Cette méthode des gradients permet en outre de découvrir des 2.3.1 Préparation
hétérogénéités de structure (ségrégation locale, concentration locale
de précipités) qui sont révélées par une différenciation des consti- Dans le cas où la cassure est provoquée en laboratoire, une pièce
tuants. Elle reste cependant qualitative, mais des essais ultérieurs saine est entaillée puis cassée ; si la pièce industrielle comporte une
par traitement discontinu (à une température ou pour un écrouissage fissure, il est nécessaire d’ouvrir cette fissure (au besoin par détou-
déterminés) permettent de quantifier le phénomène. rage) car son aspect interne renseigne sur son type, sur son amorce,
et sur l’homogénéité du métal. (0)
Dans tous les cas, la cassure provoquée doit modifier le moins
2.3 Examen des cassures possible la structure de départ, c’est-à-dire qu’il faut casser la pièce
dans les conditions les plus fragilisantes. Pour les métaux et allia-
Les pièces mécaniques rompues soit en service, soit en cours de ges à structure cubique centrée, la cassure par choc après refroi-
fabrication (demi-produits ou ébauches) présentent des surfaces de dissement à l’azote liquide donne de bons résultats. Le métal peut
cassure qui reflètent, d’une part, leur structure métallurgique et, dans certains cas être fragilisé par un traitement approprié du type
d’autre part, les conditions d’utilisation ou de fabrication. Des durcissement secondaire ou vieillissement (certains alliages légers,
cassures sont également produites en laboratoire (§ 2.2.5.1) soit aciers doux, aciers mi-durs) ou par précipitations intergranulaires
après entaille, soit sur une fissure préexistante : cela constitue une (certains aciers austénitiques).
méthode de mise en évidence de la structure.
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Exemple : on utilise la méthode de cassure au bleu pour la mise en La cassure d’une pièce mécanique sous forme de barre ou de tôle
évidence des inclusions dans les aciers corroyés ; cela consiste à pré- présente souvent une partie axiale ou médiane d’aspect fragile,
lever une tranche de demi-produit, à l’entailler selon un diamètre puis à bordée de lèvres ductiles, à nerfs. Un métal plus fragile, ou le même
la casser par choc après chauffage vers 400 oC ; à cette température, métal rompu sous épaisseur plus forte, ou à plus basse température,
la cassure se colore très vite, les inclusions alignées se voient alors faci- ou à vitesse plus élevée, donne une proportion de cassure ductile
lement sur ce fond sombre. plus faible, ou même nulle.
La cassure provoquée à basse température risque d’être rapide- L’amorce de la cassure se trouve à l’intérieur de la pièce, à l’endroit
ment polluée par condensation de l’humidité de l’air. Elle doit être de triaxialité maximale, c’est-à-dire dans l’axe de la barre ou dans
examinée de suite, ou mise à l’étuve, ou vernie. Les cassures en le plan médian de la tôle ; la fissure rayonne à partir de l’amorce
service sont à nettoyer avec divers solvants, sans gratter avec et, dans le cas de la tôle, ce phénomène est répétitif car il y a
aucun outil métallique. réamorçage dans le plan de triaxialité maximale, par saccades, de
part et d’autre de l’amorce, et la fissure se propage à la vitesse du
Exemple : les aciers peuvent être dérouillés par la solution son. L’amorce peut être déplacée de l’axe de la barre ou du plan
suivante :200 ml HCI + 2 ghexaméthylène-tétramine + 800 mleau ; médian de la tôle vers la surface, lorsque le champ de contrainte
les laitons peuvent être décapés avec la même solution mais sans est dissymétrique (flexion parasite, réservoir sous pression), la face
inhibiteur. comprimée pouvant présenter seule un liseré à nerfs. L’amorce peut
La copie éventuelle de la cassure se fait avec des matières plas- être localisée soit par un défaut métallurgique interne ou externe,
tiques durcissantes sur la surface totale de la cassure. Les moula- apparu pendant la fabrication ou pendant l’utilisation (endomma-
ges massifs de cassure macroscopique sont des résines gement au transport par exemple), soit par un défaut de surface
polymérisables à froid du commerce ou bien des élastomères qui (stries d’usinage), soit par une surcharge locale.
ont l’avantage de ne pas adhérer à la surface et dont la souplesse La figure 42 représente différentes cassures semi-fragiles.
permet leur décollement facile. Les répliques locales en vue d’exa- La recherche de l’amorce, fondée sur la direction des chevrons,
mens microscopiques (§ 2.2.4.2 et 2.4.2) s’obtiennent avec des ver- exige de retrouver tous les morceaux dans le cas d’une rupture en
nis cellulosiques, des élastomères ou des feuilles de rhodoïd service. Rappelons que la déchirure semi-fragile est parfois amor-
ramollies à l’acétone. cée sur une fissure de fatigue.
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Figure 41 – Macrofractographie
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2.3.3 Microfractographie
Après examen des surfaces de rupture à l’œil et à la loupe
binoculaire, il est parfois nécessaire de vérifier et de préciser certains
points par un examen microscopique ; la profondeur de champ des
microscopes optiques étant faible, on ne peut les utiliser que
jusqu’au grossissement 200 environ si la surface n’a pas trop de
relief. Les microscopes électroniques permettent d’examiner soit des
répliques (§ 2.4.2.2), soit directement la surface de rupture sur
plusieurs cm2 sans aucune préparation (microscope électronique à
balayage, § 2.4.3 ; figure 44).
Les modes de rupture intergranulaire (cassure conchoïdale) ou
intragranulaire sont souvent déjà identifiables à la loupe binoculaire.
Figure 42 – Cassures semi-fragiles (en traction)
Avec de forts grossissements, on observe les divers faciès corres-
pondant aux divers mécanismes de rupture (figure 45).
En plus, il apparaît parfois des lignes d’arrêt, pointant à peu près Exemples
vers l’amorce, qui sont des marches de rattrapage entre deux sur- ■ Fragilité des aciers constatée à une température inférieure à
faces de rupture et qui s’atténuent en s’éloignant de l’amorce. 700 oC : une phase continue fragile aux joints de grains donne une cas-
Les aspects ci-avant (cassure brutale, cassure progressive) font sure de faciès fragile (cémentite secondaire dans les aciers à outils au
l’objet de la macrofractographie. Les modes et les mécanismes de carbone non traités ou dans les austénites au manganèse revenues).
rupture concernent les phénomènes à l’échelle du grain et des pré- La formation de précipités aux joints de grains donne souvent une rup-
cipités. Les grains étant fins en général, l’étude fine des cassures ture intergranulaire de faciès ductile, à cupules (par exemple, les préci-
est alors du domaine de la microfractographie, bien que des pités de carbures complexes des aciers inoxydables). Une ségrégation
moulages cassés à gros grains (de 10 à 30 mm de diamètre) thermique intergranulaire d’éléments solubles donne des surfaces de
puissent présenter de magnifiques facettes garnies de rivières rupture lisses (fragilité de revenu des aciers).
visibles à l’œil nu.
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■ Rupture par déformation à chaud : la fragilité intergranulaire peut Le tableau 6 résume les réactions de la matière lorsqu’elle est
apparaître pendant la mise en forme des métaux (corroyage) ou pendant excitée par des particules ou des rayonnements et donne les appa-
leur emploi (fluage) ; il peut y avoir, comme dans l’exemple précédent, reils décodeurs correspondants. Parmi tous ces appareils, seuls le
formation d’une phase continue aux joints de grains, liquide ou solide microscope optique et le microscope électronique à balayage sont
(FeS, Cu dans les aciers) ou eutectique par brûlure (carbures, composés d’usage courant en industrie.
de B ou Te...) ; les joints de grains peuvent aussi subir la ségrégation Certains appareils (tableau 6) sont couramment appelés par leur
thermique (S dans les aciers) ou se garnir de précipités pendant le cor- abréviation (souvent en anglais pour les appareils d’origine anglo-
royage (ferrite α, ferrite δ, nitrure d’aluminium). saxonne, et parfois en français) :
■ Fragilité intergranulaire par pollution extérieure : les surfaces des AES Auger electron spectroscopy (spectroscopie d’électrons
ruptures après corrosion à chaud pendant le corroyage ou pendant l’uti- Auger) ;
lisation sont garnies de produits d’attaque (oxydes, sulfures, silicates, EMMA electron microscope for microanalysis (microscope élec-
cuivre, sels fondus). De même, la corrosion chimique à froid progresse tronique microanalyseur ;
aux joints des grains et la surface de rupture est couverte de produits ESCA electron spectroscopy for chemical analysis (spectroscopie
d’attaque qui peuvent être analysés séparément. électronique pour analyse chimique) ;
HEED high energy electron diffraction (diffraction d’électrons
Rappelons que la corrosion intergranulaire, grâce à certaines rapides) ;
ségrégations solubles ou non, est mise à profit dans les attaques LEED low energy electron diffraction (diffraction d’électrons
métallographiques pour mettre si possible en évidence le grain γ lents) ;
ou la fragilité de revenu des aciers, ou bien pour caractériser la MASE microanalyseur à sonde électronique (en anglais, EPMA
brûlure d’un métal. electron probe microanalyser ) ;
MEB microscope électronique à balayage (en anglais, SEM scan-
ning electron microscope) ;
2.4 Appareils de macro- SAM scanning Auger microprobe (microsonde Auger à balayage) ;
SIMS secondary ion mass spectroscopy (spectroscopie d’ions
et de micrographie secondaires).
■ Microscope à champ proche
L’analyse de la structure d’un matériau se fait au moyen d’un outil Outre les microscopes optiques et électroniques qui détectent les
d’exploration (particules ou rayonnements) qui extrait des informa- rayonnements à distance par interposition de systèmes optiques ou
tions que l’on analyse ensuite en termes de topographie (image), électriques (sauf pour l’autoradiographie), il existe des microscopes
de cristallographie (maille élémentaire) et d’analyse élémentaire commercialisés basés sur la détection du champ proche. Ce dernier
(éléments chimiques et ions). est détecté point par point par balayage et l’image est reconstituée.
Suivant les résultats à atteindre et suivant les propriétés des par- L’exploitation de ces champs proches, connus depuis longtemps,
ticules et rayonnements émis, les systèmes canaliseurs et détecteurs a été rendue possible par des techniques très fines de piézoélec-
sont très variés et ont donné naissance à des appareils nombreux tricité, qui permettent d’approcher et de suivre, par une régulation
plus ou moins sophistiqués. Tous les systèmes utilisant des parti- appropriée, la surface du matériau à l’échelle de quelques nano-
cules côté excitation et côté émission nécessitent des enceintes à mètres, donc sans contact matériel avec l’échantillon.
vide poussé ; certains détecteurs exigent en plus des températures
très basses (azote, hélium liquide). Ces appareils sont soit du type optique : microscopes optiques à
champ proche (§ 2.4.1.2.5), soit du type électrique : microscope à
effet tunnel (§ 2.4.4.3).
(0)
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Tableau 6 – Méthodes métallographiques utilisant l’excitation par des particules ou des rayonnements
Résultats en image et en analyse
Excitation Émission Méthodes (appareils) (1) topo- éléments structure
ions
graphie chimiques cristalline
Lumière visible lumière visible microscopie optique X (X) (2)
Électrons électrons transmis microscopie électronique à transmission X
microscopie électronique à réflexion X
électrons réfléchis microscopie électronique à balayage (MEB) X
électrons rétrodiffusés (MEB) X
(MEB) X
diffraction d’électrons rapides (HEED) ............... ............... ............... X
électrons secondaires diffraction d’électrons lents (LEED) ............... ............... ............... X
spectrométrie électronique (ESCA) ............... ............... X X
électrons Auger spectrométrie Auger (AES et SAM) ............... X
rayons X (MASE, EMMA et MEB) ............... X
luminescence (MASE et MEB) X
courant d’échantillon (MEB) X
Ions ions secondaires microanalyse ionique (SIMS) ............... ............... X
Calories électrons émis microscopie électronique à émission X
Ultraviolet électrons émis microscopie électronique à photoémission X
Rayons X rayons X secondaires analyse par fluorescence X ............... X
rayons X transmis microradiographie X
micrographie par rayons X X
rayons X diffractés radiocristallographie ............... ............... ............... X
électrons secondaires spectrométrie à photoélectrons (ESCA) ............... ............... X
Irradiation α, β, γ autoradiographie X X
Haute tension ions microscopie ionique à émission de champ X
(5 à 20 kV) électrons microscopie électronique à émission de champ X
(1) La signification des abréviations est donnée au paragraphe 2.4. (2) éventuellement.
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2.4.2.1 Principe
Nota : le lecteur se reportera utilement aux articles spécialisés dans les traités Électro-
nique et Analyse et Caractérisation.
La structure du microscope électronique par transmission est sem-
blable à celle du microscope optique : illuminateur (canon à électrons
et condenseur), objectif, lentilles de projection, détecteur d’image
(écran fluorescent et film photographique).
Du point de vue géométrique, les lentilles sont des électroaimants
de révolution et, comme pour le microscope optique, sont affectées
d’aberrations de sphéricité et de chromatisme ainsi que d’astigma-
tisme nécessitant des lentilles compensatrices. Du point de vue phy-
sique, la longueur d’onde associée aux électrons accélérés est
d’environ 0,005 nm pour 50 kV et 0,0 009 nm pour 1 000 kV, donc
beaucoup plus courte qu’en microscopie optique (λ = 550 nm).
Le pouvoir séparateur théorique est fortement diminué par la très
faible ouverture numérique des lentilles électroniques ; il est malgré
tout meilleur que 1 nm et donne une profondeur de mise au point
d’une centaine de micromètres, donc nettement supérieure à celle
du microscope optique (0,3 µm aux forts grossissements).
Les électrons étant fortement absorbés par l’air, l’ensemble doit
être sous vide, avec un sas d’introduction des échantillons ; les vides
élevés meilleurs que 10 –1 µPa sont obtenus avec des pompes sans
huile. Les métaux étant encore plus absorbants, on est limité en
transmission (microscopes électroniques à transmission MET) à des
Figure 50 – Microscope confocal Zeiss épaisseurs inférieures à 0,5 µm pour 100 kV et à quelques micro-
mètres pour une tension de 1 MV, d’où la nécessité d’une préparation
particulière des échantillons.
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2.4.2.3 Applications
Ce sont les mêmes que pour le microscope optique, mais avec
Figure 51 – Microscope confocal Zeiss des grossissements utiles allant de 2 000 à 200 000. Le microscope
électronique permet de plus d’examiner des reliefs plus importants
(d’où son succès en microfractographie sur répliques), cf. figure 53,
2.4.2.2 Préparation des échantillons et de faire des microanalyses par diffraction d’électrons (analyse cris-
talline superficielle). L’émission de rayons X par le métal de base
■ Répliques : ce sont des copies (d’une épaisseur de l’ordre ou par les précipités extraits par dissolution sélective peut être ana-
de 0,1 mm) du microrelief de la surface à examiner (figure 52). lysée par un spectromètre dans les microscopes électroniques
Les répliques directes (figure 52a ), à relief négatif ou positif, sont microanalyseurs.
obtenues avec des matières plastiques (collodion, etc.) qui, après
évaporation du solvant, épousent fidèlement le relief de la surface
(§ 2.2.4.2.3). Les répliques au carbone s’obtiennent par volatilisation 2.4.3 Microscope électronique à balayage (MEB)
directe du carbone sous vide et condensation : soit sur la surface
métallique (réplique négative), soit sur la réplique en matière plas- 2.4.3.1 Fonctionnement
tique dissoute par la suite (réplique positive en deux temps). La réso-
Nota : le lecteur se reportera utilement à l’article spécialisé du traité Électronique.
lution est de l’ordre de 10 nm.
L’image est formée point par point par balayage type télévision
Les répliques d’extraction in situ (figure 52b ) permettent, après
de la surface même du métal au moyen d’un faisceau électronique
dissolution limitée et sélective de la surface métallique, de mainte-
d’environ 20 nm de diamètre, sur une aire carrée de côté compris
nir inclus dans le film (plastique ou nickel) certains précipités ou
entre 20 mm et 0,5 µm selon le grossissement ; ce dernier peut varier
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2.4.5.2 Filtres
Le rendu correct des détails de la structure en intensité et en tona-
lité exige des filtres dont la fonction précise dépend de la succession
d’appareils utilisés depuis l’objet jusqu’au résultat final : l’objet (dont
Figure 58 – Émulsions spectrales de lampes courantes
certains éléments de structure doivent être renforcés), l’optique
(dont la correction spectrale doit être respectée), l’œil (qui doit être
protégé), l’émulsion (qui a une certaine sensibilité spectrale).
L’émission spectrale de l’éclairage varie avec le type de lampe
utilisé (figure 58) : spectre continu (lampes à filament et lampes au
xénon filtrées) ou spectre de raies (lampes à vapeur de mercure).
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2.5 Méthodes quantitatives des pièces fabriquées, être reliée directement à un niveau d’accep-
tation sans passer par la quantimétrie en surface et sans connaître
exactement les relations structure/propriétés.
2.5.1 Métallographie quantitative Exemple : l’évaluation de la propreté en inclusions des aciers à rou-
lement par sondage ultrasonore en volume permet de chiffrer la qualité
Les diverses propriétés d’un alliage métallique dépendent en du métal.
grande partie de sa macro- et de sa microstructure ; on est amené
de plus en plus à mesurer la quantité, la forme et la distribution des La quantimétrie en surface permet d’atteindre la distribution en
constituants de structure, en particulier les paramètres géométriques volume des éléments de structure ; selon l’anisotropie de leur forme
des grains d’une même phase, des grains et particules de phases et de leur distribution, les mesures en surface sont à faire sur une
différentes, des éléments non métalliques, des porosités du métal ou plusieurs directions de coupe.
(alliages frittés par exemple). Ces mesures permettent, aussi bien
en recherche qu’en construction et en contrôle, de préciser les rela- 2.5.1.2 Paramètres géométriques d’une structure
tions propriétés-structure. Les paramètres géométriques élémentaires d’une structure métal-
lographique sont :
2.5.1.1 Schéma logique de la quantimétrie — pour une même phase : la grosseur de grain, éventuellement
L’examen qualitatif et quantitatif des structures se fait sur des la granulométrie (distribution en dimension) et la forme des grains ;
échantillons qui doivent être représentatifs de la série de pièces — pour des phases différentes : la teneur (% en surface), le
mécaniques (c’est le problème de la représentativité), et aussi repré- nombre de particules, leur forme, leur orientation et leur distribution.
sentatifs en volume ou en surface ; la quantité et l’orientation des
coupes est fonction de l’anisotropie des efforts ou des propriétés 2.5.1.2.1 Grandeurs spécifiques
exigés par l’utilisation des pièces. La grande variété de formes et de distributions des éléments de
Exemple : dans le cas des inclusions dans une tôle, la coupe est à structure métallographique (comme d’ailleurs en minéralogie, en
faire dans le plan de la tôle si elle doit travailler en extension dans le géologie, en biologie, etc.) nécessite une simplification par super-
sens de l’épaisseur ; par contre cette coupe serait à faire en travers si position de grilles géométriques composées de points, de lignes ou
la tôle devait travailler en sens long. de figures géométriques.
Les mesures P (points), L (lignes), A ou S (surfaces), V (volume),
Les mesures quantimétriques sont donc orientées par la destina-
N (nombre), rapportées à des unités de grandeur, sont les grandeurs
tion du produit métallique. C’est dès le départ que l’on décide d’un
spécifiques. Ainsi Pp est le nombre de points superposés à une phase
comptage en volume ou en surface ; s’il y a lieu de faire une coupe,
α déterminée par rapport au nombre total de points de mesure, donc
son orientation sera fonction de l’usage prévu de la pièce.
la teneur en phase α de la structure ; de même P est le nombre
Par ailleurs ces mesures n’auront de sens que si l’on connaît les de points d’intersection et N le nombre de grains ou de particules
relations structure/propriétés, c’est-à-dire l’influence de tel ou tel de la phase α par unité de ligne auscultante (figure 60).
paramètre géométrique de telle ou telle phase sur une propriété
particulière de l’objet manufacturé. Ces relations sont de mieux en Exemples :
mieux connues. — sur la figure 60a (structure monophasée) :
Enfin, s’il s’agit de contrôle, il restera à fixer le niveau d’accep- N α = 5
tation nécessaire et suffisant pour un fonctionnement convenable
de la pièce pendant une durée de vie fixée à l’avance. P α = 5
L = 1 /N = 1 /P diamètre moyen des grains
La métallographie quantitative peut donc se schématiser par la
chaîne logique suivante : — sur la figure 60b (structure biphasée, de teneur en phase α
Aaα < 1 ):
N α = 4
P α = 8
P = 2 N = 2 Aa α /L
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Grandeurs spécifiques
(1) Les grandeurs Vv, Sv, Lv et Pv sont calculables mais non mesurables.
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2.5.2 Autoradiographie
(0)
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Tableau 10 – Microanalyseurs
Résolution
Éléments
Type de sonde Excitation Émission en Détecteurs Appareils (1)
analysés
profondeur
matériaux sur des surfaces de l’ordre du cm2, mais elle est difficile
d’emploi pour de faibles teneurs en alliage (inférieures à 0,1 % en
masse).
Ses avantages par rapport à la macrosonde électronique (ou
MEB par exemple), qui réalise l’excitation par un faisceau d’élec-
trons, sont les suivants :
— son fonctionnement s’effectue à l’air, éventuellement sous
vide primaire ;
— l’état de surface rectifié n’exige pas de polissage poussé ;
— la pénétration des rayons X est plus importante et l’analyse
est plus représentative ;
— l’échauffement est de beaucoup plus faible ;
— l’analyse est plus rapide (inférieure à 1 heure pour un échan-
tillon de 1 dm2).
L’appareil comprend essentiellement : un tube émetteur de
Figure 64 – Spectre énergétique du signal électronique rayons X, une platine mobile XY portant l’échantillon, un détecteur
provenant d’un échantillon excité Si (Li) dispersif en énergie (figure 66).
par un faisceau d’électrons primaires d’énergie E 0 Les intensités mesurées sont transposées en cartographie X, Y,
teneur en élément d’alliage [20]
On peut enfin noter que l’analyse des couches chimisorbées exige ■ Application : cet appareil industrialisé sert essentiellement à car-
des surfaces de référence vierges, que l’on obtient par cassure du tographier la ségrégation des éléments d’alliage dans les aciers,
métal sous ultravide dans l’appareil de microanalyse lui-même. leurs variations par traitement mécanique (corroyage) ou thermique
(homogénéisation). Le spot RX incident, de 1 mm2, peut balayer une
2.5.3.3 Microfluorescence X surface de 150 mm × 150 mm, les ségrégations (fibres ou dendrites)
ayant des dimensions entre 0,1 et 50 mm.
La fluorescence X est une technique d’analyse basée sur une émis-
sion X caractéristique de l’échantillon excité par un rayonnement X Les éléments les plus faciles à cartographier pour les aciers sont
incident (§ 2.4). C’est une méthode d’analyse très courante de le Mn et le Cr, sachant que les autres éléments d’alliage ségrègent
au même endroit. Mais parmi ceux-ci, les éléments C, S, P sont plus
difficiles à analyser car trop légers ou en teneur trop faible
(figure 67).
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P
O
U
Métallographie R
E
par Jean POKORNY N
Ingénieur des Arts et Manufactures, Docteur-Ingénieur
et Annick POKORNY
Ingénieur à la section Métallographie-Défectologie
de l’Institut de Recherches de la Sidérurgie Française (IRSID) S
A
Bibliographie
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V
[1] BERGER (G.). – La dilatométrie différentielle
appliquée à l’étude des aciers. Dunod (1965).
KAPITZA (H.G.). – Metallographischer
Laser-Scan-Mikroskop. Praktische Metallo-
graphie 28, p. 443 à 454 (1991).
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1 - 1994
Normalisation
Association Française de Normalisation AFNOR. Métallographie
NF A 04-102 11-80 Produits sidérurgiques. Détermination de la grosseur du
Doc. M 90
Généralités
grain ferritique ou austénitique des aciers.
NF A 02-016 12-79 Produits sidérurgiques. Identification des axes des
éprouvettes. NF A 04-105 10-86 Produits sidérurgiques. Méthodes de détermination de la
teneur en inclusions non métalliques des aciers. Partie I –
NF A 03-111 7-83 Produits sidérurgiques. Prélèvement et préparation des
Méthodes macroscopiques.
échantillons et des éprouvettes.
NF A 04-106 9-84 Produits sidérurgiques. Méthodes de détermination de la
NF A 03-115 2-74 Conditions générales techniques de livraison des produits
teneur en inclusions non métalliques des aciers corroyés.
sidérurgiques en acier.
Partie II – Méthode micrographique à l’aide d’images
types.
R NF A 04-201 12-84
d’usage général destiné au tréfilage – Examen de surface.
Produits en acier de construction non alliés et alliés
NF A 05-151 9-84 Produits en acier. Examen macrographique par impres-
sion aux sels d’argent et à l’acide sulfurique. Méthode dite
de Baumann ou empreinte au soufre.
spéciaux pour traitement thermique. Détermination de la
profondeur de décarburation. NF A 05-152 9-84 Produits en acier. Examen macroscopique par attaque
NF A 04-202 9-84 Produits sidérurgiques. Détermination et vérification de aux acides minéraux forts.
E NF A 04-203 9-84
la profondeur conventionnelle de cémentation.
Produits sidérurgiques. Détermination de la profondeur
NF A 05-153 9-84 Produits en acier. Examen macroscopique par attaque
aux sels de cuivre.
conventionnelle de trempe après chauffage superficiel. Magnétoscopie
N NF A 04-204 12-85 Produits sidérurgiques. Détermination de l’épaisseur
totale ou conventionnelle des couches minces durcies
NF A 04-121 4-86 Produits sidérurgiques. Examen magnétoscopique des
produits longs. Détection des défauts superficiels.
superficielles.
Corrosion
NF A 04-302 9-84 Produits sidérurgiques. Détermination par cassure de la NF A 05-159 4-81 Détermination de la résistance à la corrosion intergranu-
tendance au grossissement du grain austénitique et de la
S pénétration de trempe dans les aciers à outils (Essai
Shepherd).
NF A 05-160 12-84
laire des aciers inoxydables austénitiques et austénofer-
ritiques.
Aciers inoxydables austénitiques. Essai de comportement
A NF A 05-150 12-85
NF A 05-154 12-85
Produits en acier. Techniques d’examen micrographique.
Produits en acier. Techniques de réplique métallogra-
en milieu nitrique chaud (Essai dit de Huey).
R Struers (DK)
BAL - TECH Balzers (CH)
Zeiss (D)
Microscope électronique à effet tunnel
ION - TECH Teddington (UK) Leica (D)
Microscope confocal Struers (DK)
P Leica (D)
Oberkochen (D)
Imprimante vidéo
Sony (J)
L
U
S