Retranscription DS2 - Format Word
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Il s'agit aussi d'envisager les autres sociétés et groupements, les sociétés en commandite - simple ou par
action - et les sociétés issues du droit de l'Union européenne, les groupements d'intérêts économiques, mais
également le financement des sociétés par action.
C'est à dire les intervenants du financement, les instruments de ce financement, les valeurs mobilières, les
titres de capitaux, les titres de créance ainsi que le marché de financement, c'est à dire la bourse.
Il s'agit enfin d'aborder la notion de groupe de société.
Alors, au premier semestre, vous avez étudié ce que l'on appelle le droit commun des sociétés.
Alors, cela va de soi, la bonne appréhension du droit spécial des sociétés nécessitent la parfaite maîtrise au
préalable de ce droit dit commun des sociétés, c'est à dire de toutes ces notions clés des règles qui
gouvernent toutes les sociétés, quelle que soit leur forme.
J'entends cela la définition et la formation de la société, le contrat de société et ses 3 éléments constitutifs :
l'apport, l'intention de participer au résultat ainsi que l’affectio societatis, mais aussi l'acquisition de la
personnalité morale. J'entends également le statut des associés et de ses dirigeants, mais aussi la vie, le
fonctionnement de la société et enfin sa dissolution.
Alors, quel est le programme du droit spécial des sociétés ? Tout d'abord, ce à quoi nous ne nous
intéresserons pas. Nous n'aborderons pas le droit international privé des sociétés et nous ne parlerons pas
des sociétés sans personnalité morale, c'est à dire de la société en participation et de la société créée de fait,
pour la simple et bonne raison que ces sociétés sans personnalité morale ont été étudiées au premier
semestre.
Nous nous intéresserons donc uniquement aux sociétés dotées de la personnalité morale.
C'est à dire d'un côté ce que l'on appelle les sociétés à risques illimités : la société en nom collectif, la
société en commandite et la société civile et de l'autre côté, ce que l'on appelle les sociétés à risques limités,
la SARL, la société anonyme et la société par actions simplifiée, mais aussi, vous l'aurez compris, dans un
dernier temps, les groupes de sociétés.
Alors, concrètement, le cours de droit spécial des sociétés sera divisé en 7 leçons.
7 leçons qui correspondent aux 7 leçons de votre document de travail qui correspond aux 7 regroupements,
c'est à dire au 7 séances d’1h30.
Vous l'aurez compris, à chaque leçon son audio, sa partie correspondante dans le document travail et son
regroupement.
Alors, quelles sont ces 7 leçons ? En d'autres termes, quel est le programme ?
LECON N°1 : la société civile.
LECON N°2 : la société en nom collectif dite la SNC.
LECON N°3 : la société à responsabilité limitée SARL.
L'immobilier mais également les professions libérales et les professions réglementées, et enfin
l'agriculture.
Chacun de ces domaines offre un régime spécial qui adapte la société civile de droit commun au champ
d'activité concerné.
Commençons tout d'abord par envisager ce que l'on appelle la SCI, c'est à dire la société civile immobilière.
1) La société civiles immobilière (SCI)
La société civile immobilière est une société civile de droit commun pour laquelle un certain nombre de
règles fiscales prévoient quelques solutions particulières.
Alors, quels sont les avantages de la société civile immobilière et quels sont ses inconvénient ?
- Premier avantage : la séparation de l'immeuble des autres biens des associés, l'immeuble se trouvant placé
dans un patrimoine autonome dans un patrimoine distinct.
Ainsi, par exemple, l'immeuble où l'entreprise exploitée se trouve est hors d'atteinte des créanciers de la
société commerciale d'exploitation.
- Deuxième avantage : La SCI permet de gérer un immeuble familial sans tomber dans le régime, souvent
très lourd de l'indivision. En découle donc la possibilité pour les associés de céder leur part de manière fort
simple.
- Troisième et dernier avantage : c'est tout simplement le recours à une forme sociale des plus souples, avec
très peu de règles contraignantes.
Alors, d'un point de vue fiscal, l'associé d'une société civile immobilière se trouve dans la même situation
que le propriétaire d'un immeuble lambda, c'est à dire d'un immeuble qui n'est pas en société civile
immobilière.
Envisageons maintenant l’inconvénient majeur de la société civile immobilière.
Cette idée de fictivité de la société a pour fondement que la société, la société civile immobilière a un but
exclusivement fiscal de l'opération et donc la jurisprudence condamnait la société civile immobilière dont
la finalité, vous l'aurez compris, était exclusivement fiscale.
Deuxième type de société civile, les sociétés civiles qui constituent le cadre juridique de l'exercice d'une
profession ou de l'utilisation des moyens de l'exercice de cette profession : ce sont ce que l'on appelle les
sociétés civiles d'exercice mais également les sociétés civiles de moyens.
Après ces sociétés civiles d'exercice, envisageons les sociétés civiles de moyens.
4) La société civile de moyens (SCM)
Ces sociétés permettent aux membres de professions libérales de mettre en commun les moyens utiles à
l'exercice de leur profession. La société civile de moyens dite SCM peut réunir des membres de professions
différentes. Elle ne peut en revanche se livrer elle-même à l'exercice d'une profession.
Enfin, toujours dans cette partie consacrée à la diversité de la société civile, envisageons le dernier domaine
privilégié d'intervention des sociétés civiles, à savoir l'agriculture.
5) Les société civiles exploitation agricole (SCEA)
Les sociétés civiles connaissent un dernier secteur d'utilisation très important avec l'agriculture, les sociétés
civiles spéciales du monde agricole sont notamment les groupements fonciers agricoles et les groupements
fonciers ruraux, les groupements fonciers d'exploitation en commun et l'exploitation agricole à
responsabilité limitée.
Voici tout ce qu'il fallait savoir sur la diversité qui constitué l'atout majeur des sociétés civiles.
Envisageons à présent la constitution de la société civile, c'est à dire En d'autres termes, les conditions de
sa constitution.
Et la, je vous renvoie à ce que vous avez appris au premier semestre en droit commun des sociétés, à savoir
la notion de contrat de société et ses 3 éléments constitutifs : les apports, l'intention de participer au résultat
et l’affectio societatis.
Étant précisé pour ce dernier élément constitutif, que l’affectio societatis dans les sociétés civiles
immobilières revêt un aspect particulièrement sensible dirons-nous dès lors que la volonté de constituer
une société peut être motivée, par le seul attrait des avantages juridiques et fiscaux qu'offre cette forme
sociale.
Les SCI sont donc souvent remises en cause par l'administration fiscale, justement sur le fondement de cet
affectio societatis qui n'a que pour objectif d'obtenir un avantage fiscal.
Que dire encore sur ces conditions de droit commun ? Par principe, la société civile est soumise à l'exigence
d'une pluralité d'associés, toutefois, des textes spéciaux peuvent autoriser la constitution de sociétés civiles
dite uni-personnelle, telles que l'exploitation agricole à responsabilité limitée, dite la « EARL »
Voila pour ces conditions de droit commun. Maintenant, intéressons nous aux conditions spéciales propres
à ce type, à cette forme de société qu'est la société civile.
Toujours dans les conditions spéciales propres à la société civile, au-delà du capital social, quelques mots
sur l'objet social de la société civile.
b. L’objet social de la société civile
Et bien, comme son nom l'indique, l'objet de la société civile doit être civil. Le régime général n'institue
pas une société civile par la forme qui resterait civile en dépit de l'exercice d'une activité commerciale à la
différence de la société commerciale par la forme qui, elle, demeure commerciale, même si son activité est
exclusivement civile
c. L’immatriculation de la société civile
Un mot très rapide sur l'immatriculation de la société civile et vous voyez à quel point je fais référence à
toutes ces notions que vous avez appris au premier semestre en droit commun des sociétés et que donc vous
devez impérativement parfaitement maîtrisée pour envisager ce cours
Pour l’'immatriculation par application de l'article 1842 du Code civil, les sociétés civiles doivent faire
l'objet d'une immatriculation au RCS au RCS pour bénéficier de la personnalité morale. C'est une précision
forte, importante
Abordons à présent la gérance de la société civile, alors la gérance de la société civile. Nous allons tout
d'abord dans un premier temps envisager le statut du gérant, puis, dans un second temps, envisager ses
pouvoirs et les responsabilités du gérant.
D’autre part, ces gérants peuvent être des personnes physiques ou des personnes morales tels que l’énonce
l’article 1846 du Code civil.
L'article 1847 du Code civil énonce que « si une personne morale exerce la gérance, ses dirigeants sont
soumis aux mêmes conditions et obligations et encourent les mêmes responsabilités, civile et pénale, que
s'ils étaient gérants en leur nom propre, sans préjudice de la responsabilité solidaire de la personne morale
qu'ils dirigent ».
a. La nomination du gérant
L’article 1846 du Code civil énonce que « la société est gérée par une ou plusieurs personnes, associées
ou non, nommées soit par les statuts, soit par un acte distinct, soit par une décision des associés.
Les statuts fixent les règles de désignation du ou des gérants et le mode d'organisation de la gérance.
Sauf disposition contraire des statuts, le gérant est nommé par une décision des associés représentant plus
de la moitié des parts sociales.
Dans le silence des statuts, et s'il n'en a été décidé autrement par les associés lors de la désignation, les
gérants sont réputés nommés pour la durée de la société ».
b. La cessation de fonction du gérant
Ce gérant peut cesser ses fonctions pour différentes raisons : sa démission, son décès, un empêchement,
une révocation et d'autres raisons aussi possibles.
Ainsi, l’article 1851 du Code civil dispose que « sauf disposition contraire des statuts le gérant est
révocable par une décision des associés représentant plus de la moitié des parts sociales. Si la révocation
est décidée sans juste motif, elle peut donner lieu à dommages-intérêts.
Le gérant est également révocable par les tribunaux pour cause légitime, à la demande de tout associé. »
Et c'est ici qu'il faut donc distinguer ce que l'on appelle la cause légitime de révocation de la faute séparable
des fonctions.
Une faute séparable des fonctions donc il y a faute séparable des fonctions parce qu'elle est grave et
commises intentionnellement. Elle peut donc fonder la révocation. Mais il peut y avoir cause légitime dans
des situations ou le dirigeant n'a pas commis une faute séparable des fonctions. Donc il faut donc bien
distinguer les deux notions.
La révocation, décidée sans juste motif, peut donner lieu à dommages-intérêts, réparant le préjudice subi
par le gérant.
Toujours sur cette révocation du gérant, la révocation n’entraîne en principe pas la dissolution de la société,
mais le gérant non associé dispose de ce que l'on appelle un droit de retrait, sauf disposition contraire des
statuts.
La perte de son gérant peut avoir des conséquences importantes pour la société civile. De fait, « si, pour
quelque cause que ce soit, la société se trouve dépourvue de gérant, tout associé peut réunir les associés
ou, à défaut, demander au président du tribunal statuant sur requête la désignation d'un mandataire chargé
de le faire, à seule fin de nommer un ou plusieurs gérants » précise l’article 1846 alinéa 5 du Code civil.
Et l'absence de gérant pendant une période supérieure à un an est une cause de dissolution de la société,
tout intéressée pouvant saisir le juge à cette fin. C'est l'article 1846-1 du Code civil.
Enfin, sur ce statut du gérant, si la société vient à être représenté par un mandataire conventionnel, ce sont
les règles de cette représentation qui s'appliqueront et donc le droit du mandat et de la délégation de
pouvoirs.
Dans les rapports externes maintenant, c'est à dire « dans les rapports avec les tiers, le gérant engage la
société par les actes entrant dans l'objet social », c'est l'article 1849 du Code civil.
Ce même article précise que « les clauses statutaires limitant les pouvoirs du gérant sont inopposables aux
tiers », y compris lorsqu'ils en ont eu connaissance, ce qui n'empêche pas les tiers de se prévaloir de ces
limitations.
Vous l'aurez compris, la rédaction de l'objet social dans les statuts constitue la limite la plus efficace.
Exemple : Ainsi n'est pas valable la vente du bien immobilier d'une société civile dont l'objet statutaire
porte sur l'acquisition, la gestion et l'administration de tout bien mobilier ou immobilier, mais n'inclut pas
la cession/la vente lorsque la vente a été décidée par le seul gérant.
Il est possible que la société civile soit engagée par des actes non compris dans son objet social, mais
uniquement lorsque tous les associés ont consenti à l'acte ou au moins une majorité d'associés ayant le
pouvoir de modifier les statuts ou quand l'acte en cause est un cautionnement - consenti pour garantir les
dettes d'un débiteur auquel la société civile caution est uni par une communauté d'intérêts.
Sur cette problématique du cautionnement, la Cour de cassation a ajouté une condition de validité du
cautionnement conclu par une société civile, l'acte doit être conforme à ce que l'on appelle l'intérêt social,
ce qui suppose notamment que la garantie ne soit pas de nature à compromettre évidemment l'existence
même de la société.
Alors que se passe-t-il en cas de pluralité de gérance, c'est à dire de pluralité de gérants ?
Ces dernier exercent séparément leur pouvoir, c'est ce que nous disent l'article 1848 alinéa 2 du Code civil
ainsi que l'article 1849 alinéa 2 du Code civil.
Il est possible qu'un gérant s'oppose à une opération avant qu'elle ne soit conclue par son co-gérant. Et bien
cette opposition est cependant sans effet à l'égard des tiers, à moins qu'il ne soit établi qu'ils ont eu
connaissance de l'opposition.
Alors quelques mots maintenant sur la responsabilité du gérant.
3) La responsabilité civile du gérant
La responsabilité civile du gérant de la société civile à l'égard de la société et des tiers fait l'objet d'un
encadrement particulier. C'est l'article 1850 du Code civil.
Le gérant est responsable des infractions aux lois et règlements, de la violation des statuts et des fautes
commises dans sa gestion.
La participation de plusieurs gérants aux mêmes faits fait naître une responsabilité dite solidaire, le tribunal
déterminant la part contributive de chacun dans la réparation du dommage. Ça renvoie à vos connaissances
en matière de droit de la responsabilité civile.
S’agissant de la responsabilité qui est encourue par le gérant à l'égard des tiers. Cette responsabilité est
subordonnée à la preuve de la faute détachable des fonctions, ce dont on a parlé précédemment, c'est à dire
d'une faute intentionnelle, d'une particulière gravité incompatible avec l'exercice normal des fonctions
sociales.
4) La responsabilité pénale et fiscale du gérant
Quelques mots sur la responsabilité fiscale et pénale du gérant : la responsabilité fiscale du gérant de
société civile est soumise à l'article L 267 du livre des procédures fiscales.
La responsabilité pénale qui peut être engagé, se matérialisera par l'utilisation des biens de la société dans
l'intérêt personnel du gérant qui est susceptible d'être sanctionnée pénalement, en l'absence de délit spécial
du droit des sociétés civiles : c’est ce que l'on appelle le délit d'abus de confiance qui sanctionnera le gérant.
Dans cette hypothèse, c'est l'article 314-1 du Code pénal.
Voila ce qu'il fallait retenir sur la gérance de la société civile.
Alors un point très important à retenir : A la différence des associés en nom, les associés de société civile ne
sont pas commerçants. Ils ne sont en principe pas tenus solidairement, mais conjointement.
Qu'est ce que cela signifie ? Cela signifie que le créancier social impayé ne peut réclamer l'intégralité de
son dû à chaque associé.
Il doit partager ces recours entre les associés en fonction de la fraction du capital social détenu par chacun
d'eux.
Pour les associés de la société civile envisageons 3 points :
Nous allons tout d'abord dans un premier temps parler des droits politiques de ses associés, de la société
civile c’est-à-dire le droit d'information et le droit de participer aux décisions collectives
Dans un deuxième point, nous verrons les droits patrimoniaux, c'est à dire le droit au bénéfice mais
également la cession des parts sociales, le nantissement de ces parts sociales et enfin ce que l'on appelle le
droit de retrait.
Puis, dans un dernier temps, nous parlerons de l'obligation aux dettes sociales, c'est à dire de la
responsabilité indéfinie et conjointe des associés de sociétés civiles.
Commençons tout d'abord par les droits politiques des associés de la société civile. Un mot sur le droit
d'information.
1) Les droits politiques des associés de société civile
a. Le droit à l’information
« Les associés ont le droit d'obtenir, au moins une fois par an, communication des livres et des documents
sociaux, et de poser par écrit des questions sur la gestion sociale auxquelles il devra être répondu par écrit
dans le délai d'un mois. » C'est une disposition que vous retrouvez à l'article 1855 du Code civil.
« Les gérants doivent, au moins une fois dans l'année, rendre compte de leur gestion aux associés. Cette
reddition de compte doit comporter un rapport écrit d'ensemble sur l'activité de la société au cours de
l'année ou de l'exercice écoulé comportant l'indication des bénéfices réalisés ou prévisibles et des pertes
encourues ou prévues. » C'est l'article 1856 du Code civil.
Voila pour ce droit d'information, également en droit politique, ce que l'on appelle le droit de participer
aux décisions collectives.
b. Le droit de participer aux décisions collectives
Concernant les décisions qui excèdent les pouvoirs qui sont reconnus au gérant, ce sont de ces décisions la
dont nous allons parler.
Les décisions statutaires peuvent instituer un vote à la majorité mais en l'absence de telles dispositions,
c'est à l'unanimité des associés de la société civile que ces décisions doivent être prises. C'est l'article 1852
du Code civil.
« Les associés de société civile prennent en principe leur décision en assemblée », comme en dispose
l'article 1853 du Code civil, mais les décisions collectives peuvent revêtir 2 autres modalités dans la société
civile :
- Tout d'abord, l'article 1853 permet aux statuts de prévoir que la décision des associés peut résulter d'une
consultation écrite.
- Enfin, l'article 1854 dispose que « les décisions peuvent résulter du consentement de tous les associés
exprimés dans un acte », étant précisé qu'une déclaration fiscale n'est pas un acte au sens de l'article précité.
Voila pour les droits dits politiques des associés de société civile, le droit d'information et le droit de
participer aux décisions collectives.
Envisageons maintenant ce que l'on appelle les droits patrimoniaux.
2) Les droit patrimoniaux des associés de société civile
C'est à dire le droit au bénéfice, la cession des parts sociales, leur nantissement, le droit au retrait.
a. Le droit au bénéfice
Alors un mot sur le droit au bénéfice qui est un le nerf de la guerre, la raison d'être de ce type de société
comme de beaucoup de sociétés d'ailleurs.
Alors le droit des associés de recevoir tout ou partie du bénéfice de la société est donc un droit.
Il est évidemment tentant pour un associé de société civile de vouloir appréhender les sommes
correspondantes dès la fin de l'exercice, mais il est nécessaire de faire décider cela par les associés, c'est à
dire de faire décider par les associés cette distribution
Le projet de cession est notifié, avec demande d'agrément, à la société et à chacun des associés. Il n'est
notifié qu'à la société quand les statuts prévoient que l'agrément peut être accordé par les gérants.
Lorsque deux époux sont simultanément membres d'une société, les cessions faites par l'un d'eux à l'autre
doivent, pour être valables, résulter d'un acte notarié ou d'un acte sous seing privé ayant acquis date
certaine autrement que par le décès du cédant. »
Vous trouverez toutes ces dispositions aux alinéas 2, 3 et 4 de l'article 1861 du Code civil.
Le projet de cession et la demande d'agrément sont notifiés à la société et à chacun des associés et seulement
à la société quand les statuts prévoient que l'agrément peut être accordé par les gérants.
Les articles 1862 à 1864 du Code civil déterminent les conditions dans lesquelles les associés ou la société
ou des tiers acquièrent les parts du cédant.
L’article 1862 du Code civil prévoit ainsi, qu’en cas de refus d’agrément, « lorsque plusieurs associés
expriment leur volonté d'acquérir, ils sont, sauf clause ou convention contraire, réputés acquéreurs à
proportion du nombre de parts qu'ils détenaient antérieurement.
Si aucun associé ne se porte acquéreur, la société peut faire acquérir les parts par un tiers désigné à
l'unanimité des autres associés ou suivant les modalités prévues par les statuts. La société peut également
procéder au rachat des parts en vue de leur annulation ».
En cas de contestation sur le prix c'est l'article 1843-4 du Code civil qui s'applique, le cédant pouvant
toujours choisir de conserver ses parts.
Que dire encore sur la cession des parts sociales ? Et bien, elle obéit à un certain formalisme. « La cession
de parts sociales doit être constatée par un écrit. » comme en dispose l'article 1865 du Code civil.
Un formalisme plus lourd est cependant prévu pour les cessions entre époux associés d'une même société
civile qui doivent, pour être valables, résulter d'un acte notarié ou d'un acte sous seing privé ayant acquis
date certaine autrement que par le décès du cédant. C'est ce que nous dit l'article 1861 alinéa 4 du Code
civil.
La cession « est rendue opposable à la société dans les formes prévues à l'article 1690 ou, si les statuts le
stipulent, par transfert sur les registres de la société ». C'est ce que nous dit l'article 1865 du Code civil.
Alors, quelles sont ces formes prévues à l'article 1690 du Code civil ?
Et bien c'est la réalisation d'une notification par huissier ou d'une acceptation par acte authentique.
Donc, donc vous l'aurez compris, les cessions de parts sociales demeurent soumises à ces 2 formalités
possibles.
Toujours l'article 1865 du Code civil précise que la cession est rendue « opposable aux tiers après
accomplissement de ces formalités et après publication au registre du commerce des sociétés ; ce dépôt
peut être effectué par voie électronique ».
Toutefois, il a été jugé que la cession était opposable à la société, même si les formalités de l'article 1690
du Code civil n'avait pas été effectuées dès lors que la société avait accepté la cession de manière non
équivoque, c'est un arrêt de la 1ère chambre civile de la Cour de cassation du 19 septembre 2017 que vous
retrouverez dans le document de travail.
Il a également été jugé qu'une cession de parts était opposable aux tiers, même si l'acte de cession n'avait
pas été déposé au greffe du tribunal de commerce, dès lors que les statuts mis à jour constatent que cette
cession avait été publiés. C'est un arrêt de la Chambre commerciale de la Cour de cassation du 18 décembre
2007 que vous retrouverez également dans votre document de travail.
Voila pour la cession des parts sociales toujours dans cette partie consacrée aux droits patrimoniaux des
associés.
Le retrait permet à un associé, lorsque la loi ou les statuts le prévoient, de quitter la société en se faisant
rembourser ses droits sociaux.
L'article 1869 du Code civil prévoit un droit de retrait dans la société civile par l'exercice duquel tout
« associé peut se retirer totalement ou partiellement de la société, dans les conditions prévues par les
statuts ou, à défaut, après autorisation donnée par une décision unanime des autres associés. Ce retrait
peut également être autorisé pour justes motifs par une décision de justice ».
Vous l'aurez compris, les statuts sont libres de prévoir un ordre entre ce que l'on appelle le retrait amiable
et le retrait judiciaire.
À noter que la liquidation de la société paralyse le retrait.
Alors le retrait, vous l'aurez compris, est une faculté strictement personnelle qui ne saurait être exercée par
voie oblique par un créancier et, c'est un point très important, la perte de la qualité d'associé ne peut être
antérieure au remboursement de ses droits sociaux.
L'associé peut donc exercer tous les droits attachés à cette qualité tant que le remboursement n'est pas
intervenu. Ce qui est important en pratique.
L'associé retrayant peut obtenir que lui soit attribué les biens qu'il a apporté lorsque ces bien se retrouvent
en nature dans l'actif social comme en dispose l'article 1844-9 alinéa 3 du Code civil auquel renvoie l'article
1869 du Code civil.
Un mot enfin sur le retrait obligatoire prévu par l'article 1860 du Code civil.
« S'il y a déconfiture, faillite personnelle, liquidation de biens ou règlement judiciaire atteignant l'un des
associés, à moins que les autres unanimes ne décident de dissoudre la société par anticipation ou que cette
dissolution ne soit prévue par les statuts, il est procédé, dans les conditions énoncées à l'article 1843-4, au
remboursement des droits sociaux de l'intéressé, lequel perdra alors la qualité d’associé. »
Pour conclure ce point sur les associés de la société civile, nous avons donc abordé les droits politiques
puis les droits patrimoniaux, terminons par l'obligation aux dettes sociales, c'est à dire la responsabilité
indéfinie et conjointe des associés de société civile.
3) L’obligation aux dettes sociales
Les associés de société civile sont tenus des dettes sociales mais sans solidarité, contrairement, comme
nous l'avons déjà dit, aux associés de la SNC. Nous le verrons dans la leçon numéro 2.
Ça veut dire que « à l'égard des tiers, les associés répondent indéfiniment des dettes sociales à proportion
de leur part dans le capital social à la date de l'exigibilité ou au jour de la cessation des paiements ». C'est
ce que nous dit l'article 1857 du Code civil.
En d'autres termes les associés d'une société civile qui ne règlent pas une créance peuvent se voir réclamer
l'intégralité de la dette impayés parce que justement, leur engagement est indéfini.
Chaque associé ne peut cependant se voir réclamer qu'une fraction de la dette en proportion de sa part dans
le capital ou, s’agissant de l'apporteur en industrie, comme celui dont la participation dans le capital social
et la plus faible.
L'étendue de l'obligation s'apprécie au jour de l'exigibilité de la dette ou de la cessation des paiements. Cela
veut dire que l'associé qui quitterait la société avant que l'un ou l'autre de ces événements ne surviennent
échapperait aux poursuites du créancier.
Il est donc très important que les créanciers obtiennent des associés des engagements supplémentaires
comme celui de se porter caution des dettes de la société.
Et vous l'aurez compris, les associés qui ont acquis cette qualité postérieurement à la naissance de la dette
sociale mais antérieurement à son exigibilité se trouvent garant du paiement de cette dette.
Alors, l'article 1858 du Code civil pose les conditions de l'action contre les associés de société civile : « les
créanciers ne peuvent poursuivre le paiement des dettes sociales contre un associé qu’après avoir
préalablement et vainement poursuivi la personne morale ».
Cela suppose que la créance détenue contre la société ne soit pas prescrite, bien évidemment.
Il faut cependant, conformément toujours à cet article 583 du Code de procédure civile, que la décision
contestée par les associés aient été rendue en fraude de leurs droits ou qu'ils invoquent des moyens qui leur
sont personnelles.
Voila tout ce qu'il fallait dire et tout ce qu'il faut retenir sur la question des associés de la société civile, à
savoir leurs droits politiques, leurs droits patrimoniaux ainsi que leur responsabilité indéfinie et conjointe.
La liquidation de la société civile prend effet dans les conditions prévues par l'article 1844-8 du Code civil
et s’agissant du partage par l'article 1844-9.
Un mot sur les conditions prévues par l'article 1844-8 du Code civil.
Ces conditions sont l'intervention d'un liquidateur et la survie de la personnalité morale de la société en
liquidation.
Voila ce que nous pouvons retenir de la dissolution de la société civile. Et voila comment se termine cette
première leçon relative à la société civile, nous aborderons dans une leçon numéro 2 la société en nom
collectif, qui est également une société de personnes.
Puis, nous aborderons la gérance de la SNC, c'est à dire le statut du gérant, les pouvoirs du gérant, la
responsabilité du gérant, puis que se passe-t-il et comment vont cesser leurs fonctions ? Et enfin, la présence
du commissaire aux comptes.
Dans un dernier temps, nous parlerons des différents événements sociaux de la SNC, c'est à dire la
naissance, la vie, la mort de la société, donc, nous envisagerons principalement la constitution de la SNC
à travers l'étude des statuts, puis nous verrons ce qu'il se passe en cas de cession des parts sociales.
Puis comment se transforme une société en nom collectif ? Et enfin, la question de la dissolution de la
SNC.
Mais tout d’abord, avant tout cela, commençons par présenter les principales caractéristiques de la société
en nom collectif.
A) Les principales caractéristiques de la SNC
Alors la société en nom collectif, comme la société civile, est une société de personnes. Les associés en ont
sont des commerçants qui sont tenus indéfiniment et solidairement des dettes sociales.
En outre, la société en nom collectif est une société commerciale par la forme. Toutes les dispositions qui
concernent la SNC, vous les trouverez aux articles L 221-1 à L 221-17 du Code de commerce, mais
également aux articles R 221 à R 221-10 du Code de commerce.
Alors, tout comme la société civile, la personnalité des associés est très importante. Retenez que c'est une
société à très fort intuitu personae.
Dans quelle hypothèse allons nous recourir à la SNC ? Et bien tout simplement des commerçants personnes
physiques peuvent souhaiter se regrouper au sein d'une SNC, ce qui est le plus commun, le plus traditionnel,
comme utilisation de cette société. Mais également des sociétés, donc des personnes morales, vont utiliser
la SNC pour justement bénéficier de toutes ces qualités, principalement fiscales.
Voila pour une très rapide présentation des principales caractéristiques de cette société en nom collectif.
Comme je vous l'ai déjà dit, ces associés peuvent être des personnes physiques, mais aussi des personnes
morales, et ils peuvent-ils peuvent même être mari et femme.
Les associés en nom ont la qualité de commerçants. Dès lors, seules certaines personnes physiques et
certaines personnes morales peuvent devenir associés en nom, c'est à dire les seules personnes physiques
ou morales qui sont déjà commerçantes.
Cela exclut le mineur non émancipé, mais également certaines personnes qui exercent des professions
libérales. Je pense notamment aux avocats, aux notaires, aux médecins et à bien d'autres professions
libérales. Ces personnes là ne peuvent être associées en nom.
Rapidement, quelques mots sur les apports que peuvent faire les associés en nom.
Alors, étant précisé que la SNC n'a pas à disposer d'un capital social minimum, ce capital peut être tout à
fait symbolique, voir pas de capital social du tout. Cette raison est due au fait que justement il y a une
responsabilité indéfinie et solidaire des associés en nom. Donc telle est la garantie justement des créanciers
sociaux qui peuvent donc se dispenser d'une garantie du fait d'un capital.
Puis, comme le dit l'article 1832, les 3 grands types d'apports peuvent être faits par les associés en nom
dans le cadre d'une SNC, c'est à dire l'apport en nature, l'apport en numéraire, ainsi que l'apport en
industrie.
Alors maintenant, quels sont les droits des associés en nom ?
2) Les droits des associés en nom
Comme tout associé, les associés en ont un droit de participer à la vie sociale.
Alors ce droit de participer à la vie sociale, évidemment l'associé qui n'est pas gérant ne dispose pas du
pouvoir de représenter la société. Ce droit de participer à la vie sociale se manifeste par les décisions prises
en assemblée ou, si les statuts l’autorisent, par voie de consultation écrite. Vous trouverez cette disposition
à l'article L 221-6 alinéa 2 du Code de commerce.
Alors, la réunion d'une assemblée est obligatoire dans 2 hypothèses : pour statuer sur l'approbation des
comptes annuels, mais également lorsqu'un associant en nom en fait la demande.
Nous allons particulièrement nous intéresser aux décisions qui sont prises en assemblée.
Le gérant va convoquer l'assemblée, mais l'associé a également ce droit sur le fondement de l'article L 221-
6 alinéa 2 du Code de commerce, par une lettre recommandée avec accusé de réception afin justement de
ménager une preuve en cas de contestation éventuelle.
La convocation doit avoir lieu au moins 15 jours avant la date de réunion prévue pour l'assemblée
annuelle. Ce délai est évidemment nécessaire pour permettre le droit d’être informé, dont bénéficie l'associé
en nom, que vous trouverez à l'article R 221-7 du Code de commerce. Le droit à l'information est régi par
les articles L 221-7 et L 221-8 du Code de commerce et est très important dans le cadre de la SNC du fait,
justement, que l'associé en nom est avant tout garant de l'ensemble des dettes sociales.
Ainsi, avant la réunion de l'assemblée annuelle, les associés ont le droit d'obtenir communication de
différents documents : la communication du rapport de gestion, de l'inventaire qui est tenu à leur disposition
au siège social également, des comptes annuels, des différentes résolutions qui vont être proposées, du
rapport sur la gestion du groupe, mais également des rapports des commissaires aux comptes - et d’ailleurs,
l'associé en nom - non-gérant - peut également poser 2 fois par an des questions écrites auxquelles il doit
être répondu par écrit selon l'article L 221-8 du Code de commerce.
Alors continuons toujours avec cette cette réunion de l'assemblée. Donc les associés sont convoqués par le
gérant, ils reçoivent la lettre recommandée, ils ont un droit à la communication d'un certain nombre de
documents et donc cette assemblée doit permettre à tous les associés d'exercer leur droit de participer aux
décisions collectives prévu par l'article 1844 alinéa 1 du Code civil.
D’autant que dans la SNC les associés sont tous garants du passif social, donc ce droit de participer aux
décisions collectives est fondamental.
Alors les décisions que vont prendre les associés durant cette assemblée annuelle doivent être transcrites
sur procès-verbal, mais également sur un registre spécial tenu au siège social. C'est ce que nous dit l'article
R 221-2 du Code de commerce. Ce fameux procès-verbal sera signé par l'ensemble des associés, nom tandis
que celui d'une consultation par correspondance l'est par le ou les gérant.
Une chose importante, « les décisions qui excèdent les pouvoirs reconnus aux gérants sont prises à
l'unanimité des associés ». C'est ce que nous dit l'article L 221-6 alinéa 1er du Code de commerce.
Évidemment, je pense aux actes qui entraînent la modification des statuts de la société.
Notez toutefois que « les statuts peuvent prévoir que certaines décisions sont prises à une majorité qu'ils
fixent » en fonction du nombre d'associés ou alors du nombre de parts détenues par l'associé en nom. Mais
certaines décisions doivent impérativement être prises à l'unanimité.
C'est notamment le cas lorsque les associés en nom vont décider de révoquer un gérant associé et bien dans
ce cas-la, la décision doit être prise à l'unanimité. C'est ce que nous dit l'article L 221-12 du Code de
commerce. Également une autre décision qui doit être prise à l'unanimité, c'est celle de la cession des parts
sociales. « Les parts sociales ne peuvent être cédées qu'avec le consentement de tous les associés » en nom
et notez que « toute clause contraire […] est réputée non écrite ». C'est ce que nous dit l'article L 221-13
du Code de commerce.
Alors également, enfin, les associant nom peuvent, par une décision prise à l'unanimité ou alors à la majorité
qui sera requise par les statuts, donner leur accord à un acte qui dépasse l'objet social. La plupart du temps,
cet acte sera le cautionnement. Voila pour le droit de participer à la vie sociale, le droit à être informé.
Quelques mots sur le droit au bénéfice avant d'envisager l'obligation d'aide sociale.
Comme tout associé, l'associé en nom a un droit à une fraction du bénéfice social, à la condition
évidemment que la société réalisé un bénéfice et qu'elle en décide la distribution, c'est à dire qu'elle ne
mette pas ses bénéfices en réserve. Tout en sachant, et c'est ce que nous dit l'article L 232-10, que la SNC
n'est pas astreinte à la constitution de réserves obligatoires contrairement à d'autres sociétés.
3) L’obligation aux dettes sociales des associés en nom
Abordons maintenant l'obligation aux dettes sociales des associés en nom, c'est à dire cette idée que les
associés en nom ont une responsabilité indéfinie et solidaire. Les associés en nom supportent les obligations
que connaissent tous les associés de toutes les sociétés : souscrire des parts, libérer des apports. Mais la
particularité de la SNC se trouve à l'article L 221-1 du Code de commerce qui énonce : « Les associés en
nom collectifs ont tous la qualité de commerçants et répondent indéfiniment et solidairement des dettes
sociales ».
Cet article L 221-1 est caractéristique de la SNC, aucune clause contraire ne peut justement entraver cette
obligation de garantie qu'offrent les associés en nom vis-à-vis des créanciers sociaux.
Toutefois, le créancier peut renoncer individuellement à la garantie d'un seul ou de plusieurs associés en
nom. C'est une possibilité rarissime que l'on peut garder à l'esprit.
Alors toujours cet article L 221-1 alinéa 2 nous précise que : « Les créanciers de la société ne peuvent
obtenir le paiement des dettes sociales contre un associé, qu’après avoir vainement mis en demeure la
société par acte extrajudiciaire ».
Cette formulation est très importante, nous allons l'étudier. Un acte extrajudiciaire ce n'est ni plus ni moins
qu'un acte d’huissier. C'est le formalisme que le créancier social doit adopter pour cette mise en
demeure. Une seule mise en demeure par lettre ne permet pas au créancier d'exiger le paiement des dettes
sociales des associés, ce serait un formalisme beaucoup trop simple. L’idée de vaine poursuite de la société
s'entend du fait qu’un « créancier ne peut poursuivre un associé, à défaut de paiement ou de constitution
de garanties par la société, que huit jours au moins après mise en demeure de celle-ci ». Vous trouverez
ce délai à l'article R 221-10 du Code de commerce. Notons que ce délai peut être prolongé par une
ordonnance du président du tribunal de commerce qui sera saisi en référé.
Et juste à noter toujours, le droit des procédures collectives qui guette : si la SNC est soumise à une
procédure de redressement judiciaire ou alors à une procédure liquidative, la déclaration de créance vaut
mise en demeure et donc rend inutile la délivrance d'une mise en demeure supplémentaire à la société.
Alors, toujours sur cette obligation aux dettes sociales, et bien cette obligation, elle est indéfinie et elle est
solidaire. Cela signifie que le créancier social peut exiger d'un seul associé l'intégralité de la dette sociale.
Alors du coup il y a des conséquences à cela. La première, c'est que l'interruption de la prescription à l'égard
d'un associé vaut également à l'égard des autres. La demande d'intérêts de retard contre un associé fait
courir ses intérêts contre les autres. L'appel formé par l'un des associés profite également aux autres.
Il y a des conséquences comme ça en domino de cette responsabilité indéfinie et solidaire qui pèse sur tous
les associés, mais elles pèsent sur tous les associés au moment de la naissance de la dette et non, à la
différence des sociétés civiles de droit commun que l'on a vu dans le cadre de la leçon 1, au moment où
celle-ci devient exigible. C'est la grande différence entre la société civile et la société en nom collectif.
Du coup, l'obligation aux dettes sociales pèse également sur les personnes qui vont acquérir la qualité
d'associé par la suite. Le nouvel associé sera tenu, sauf stipulation contraire qui serait acceptée par les
créanciers sociaux, de tout le passif social qui existe au jour de son entrée dans la société.
L'obligation aux dettes sociales ne pèse pas sur les personnes qui n'étaient plus associés au moment où la
dette est né, mais à la condition que la cession de leurs parts sociales ait été rendue opposable aux tiers par
l'accomplissement d'un certain nombre de formalités que vous trouverez à l'article L 221-14 (le dépôt de
l'acte de cession au siège social, la publication des statuts modifiés au RCS) et par des formalités également
qui sont rendues nécessaires du fait du retrait de l’associé (insertion dans un journal d'annonces légales du
lieu du siège social, mais également dans le bulletin officiel des annonces civiles et commerciales à la
diligence du greffier à au RCS du lieu du siège social).
Enfin sur cette obligation aux dettes sociales, un petit mot sur le droit des entreprises en difficulté : l’associé
en nom, depuis depuis un arrêt de la 2e chambre civile de la Cour de cassation du 5 décembre 2013, est
éligible aux procédures collectives. Donc en pratique ça a des incidences très importantes en termes de
responsabilité.
Alors l'associé qui a payé plus que sa part va disposer d'un recours contre la SNC pour le tout, pour ce qu'il
aura payé, mais également d'un recours contre ses coassociés évidemment. Les poursuites de la société
doivent être divisées entre ses coassociés selon la répartition statutaire prévue. Sauf évidemment
dispositions statutaires contraires, la contribution à la dette devrait se déterminer en proportion de la part
de chacun dans le capital social en toute logique.
Enfin, un dernier mot sur cette obligation aux dettes sociales et donc sur ces associés en nom. Les associés
en nom sont des débiteurs subsidiaires. Cela veut dire concrètement, en pratique, en termes de formalisme,
le créancier qui a obtenu un titre exécutoire contre la société en nom collectif ne peut pas exercer des
mesures d'exécution sur les patrimoines des associés en nom à défaut de titre exécutoire contre eux. En
pratique, c'est fondamental.
Nous allons à présent envisager la gérance de la SNC.
P10 - La gérance de la SNC
C) La gérance de la SNC
Étudions à présent la gérance de la société en nom collectif. Alors, quel statut de ce gérant ?
1) Le statut du gérant
Alors, lorsque les statuts ne désignent pas un ou plusieurs gérants, ou lorsqu'ils ne prévoient pas que les
associés procéderont à la désignation d'un gérant, l'article L 221-3 en son alinéa 1er nous dit tout
simplement que tous les associés sont gérants. En d'autres termes, ils détiennent tous les mêmes pouvoirs.
Le gérant peut être un associé en nom, c'est ce que nous dit toujours l'article L 221-3, alinéa premier.
La gérance peut être confiée à une personne physique, mais également à une personne morale. C'est l'alinéa
2. Et dans cette dernière hypothèse, c'est à dire lorsque la gérance est confiée à une société qui a la
personnalité morale et bien les dirigeants de cette personne morale gérante encourront les mêmes
responsabilités et obligations que s'ils étaient gérants en leur propre nom, cela va de soi.
Enfin, quand plusieurs gérants ont été nommés, ils peuvent, si les statuts l'ont prévu, statuer de façon
collégiale. C'est ce que l'on appelle le conseil de gérance.
Voila ce qu'il faut dire très rapidement sur le statut de gérant. Envisageons à présent les pouvoirs du gérant
de SNC.
2) Les pouvoirs du gérant
Alors vous trouverez l'ensemble de ces pouvoirs aux articles L 221-4 et L 221-5 du Code de commerce. Et
évidemment, vous le verrez, ces articles font toujours cette summa divisio d'étudier les pouvoirs du gérant
tant dans ses rapports entre les associés en nom que dans ses rapports avec les tiers à la société. C'est
toujours cette même dichotomie que l'on retrouve.
Alors respectons cette distinction, tout d'abord vis-à-vis des autres associés en nom.
a. Les pouvoirs vis à vis des associés de la SNC
Alors vis-à-vis des autres associés en nom, il faut distinguer salon que les statuts se sont prononcés, ou pas,
sur la détermination des pouvoirs du gérant. Les statuts peuvent très bien prévoir que le gérant peut
librement conclure tout acte qui relève de la catégorie des actes de gestion courante de la société ou bien
tout acte d'une valeur inférieure ou égale à 1000€, ou alors prévoir que les ventes de biens immobiliers
excèdent les pouvoirs du gérant. Il y a une liberté.
Dans le silence des statuts, le gérant peut faire, selon l'article L 221-4 dans son alinéa 2, « tout acte de
gestion dans l'intérêt de la société », dans l'intérêt social.
Les actes de gestion comprennent les actes conservatoires, mais aussi les actes d'administration du
patrimoine de la société en nom collectif, mais aussi les actes de disposition, c'est à dire les actes par
lesquels le gérant fait sortir certains biens sociaux du patrimoine de la société. Dans tous les cas, l’acte
litigieux, s'il y a acte litigieux - c'est à dire qui dépasse l'intérêt social, est nul.
À noter que si un tiers est concerné, cette nullité suppose donc un dépassement de l'objet social. Ce que
l'on va voir dans quelques instants. Le gérant pourra être condamné à des dommages et intérêts à verser à
la société, du fait justement de la mauvaise exécution de son mandat social.
Voila pour les pouvoirs du gérant vis-à-vis des associés en nom. Maintenant quelques mots sur les pouvoirs
du gérant vis-à-vis des tiers à la société, c'est à dire des personnes extérieures à la société qui ne sont pas
associés en nom.
b. Les pouvoirs vis à vis des tiers à la SNC
Et bien, vous l'aurez compris, les pouvoirs du gérant connaissent une grande limite, à savoir l'objet social.
« Dans les rapports avec les tiers, le gérant n'engage la société que par les actes qui entrent dans l'objet
social. » selon l'article L 221-5 alinéa 1er.
La conséquence directe pour la SNC, est qu'elle n'est pas engagée par les actes qui sont pris en dehors de
l'objet social, ce qui oblige donc celui qui traite avec une SNC à consulter les statuts de celle-ci pour
s'assurer que l'acte concerné entre bien dans l'objet social de la société. C’est vraiment une diligence, une
précaution que celui qui contracte avec la société doit prendre.
Un mot en matière, justement de cautionnement, qui est vraiment l’acte toujours très problématique. Et
bien lorsque celui-ci n'est pas rattachable à l'objet social, le cautionnement consenti par le gérant engage la
société à la condition qu'il ait été donné au bénéfice d'un débiteur qui est lié à la SNC par une communauté
d'intérêts.
Alors, c'est l'hypothèse où la SNC et la SA qui sera cautionné ont les mêmes dirigeants, le même siège
social et où la SA exerce son activité sur les terrains, par exemple, de la SNC.
Mais si le cautionnement n'est pas rattachable à l'objet social et si aucune communauté d'intérêt n'unit la
société en nom collectif et le débiteur cautionné ? Et bien dans ce cas, la garantie doit alors être vu comme
dépassant les pouvoirs du gérant. Et si cette garantie dépasse les pouvoirs du gérant et bien elle encourt
donc la nullité. Toutefois, veuillez noter que cette garantie peut toujours être consentie par une décision
des associés en nom, mais à la condition qu'elle soit en conformité, à l'intérêt social. Vous trouverez cette
exception à l'article L 221-6 alinéa 1er du Code de commerce.
Enfin sur les pouvoirs du gérant, avant d'aborder la question de leur responsabilité. Parlons des clauses
statutaires qui viennent limiter les pouvoirs du gérant. Et bien ces « clauses statutaires de limitation des
pouvoirs du gérant […] sont inopposables aux tiers ». C'est ce qu’énonce l'article L 221-5 alinéa 3 du Code
de commerce.
Alors, le gérant peut, vis-à-vis des tiers, accomplir valablement tous les actes qui rentrent dans l'objet social
sans que la validité de ces actes puisse être contestée. Cependant, le gérant encourt le risque d'une action
responsabilité qui sera exercée par la société ou par les associés qui lui reprocheront la violation des statuts.
Enfin, en cas de pluralité de gérants, c'est à dire de cogérance, ceux-ci détiennent séparément le pouvoir
d'engager la SNC par les actes qui rentrent dans l'objet social. C'est ce que nous dit l'alinéa 2 de l'article L
221-5 du Code de commerce.
L’opposition, formée par un co-gérant à l'égard des actes d'un autre co-gérant, est sans effet vis-à-vis des
tiers - à moins qu'il ne soit établi que ceux-ci en avaient connaissance.
Voila pour les pouvoirs du gérant. À présent, parlons de la responsabilité du gérant. Cette responsabilité,
elle peut être civile, pénale, fiscale.
Enfin, vis-à-vis des associés, la responsabilité du gérant est de nouveau de nature délictuelle.
Concernant justement l'action en responsabilité qui sera exercée contre le gérant de la SNC, le délai de
prescription est quinquennal. C'est ce que l'on trouve à l'article 2224 du Code civil.
L'article 1843-5 du Code civil trouve également à s'appliquer. Les associés peuvent exercer ut singuli
l'action en responsabilité de la société contre le gérant. Par ailleurs, l'action en responsabilité de la société
à l'égard du gérant ne pourra être subordonnée à une autorisation ou à un avis préalable de l'assemblée et
les statuts ne peuvent pas davantage comporter de clause qui comporte justement renonciation à cette action
en responsabilité. C'est l'alinéa 2 de l'article 1843-5 du Code civil.
Aucune action en responsabilité contre les gérants ne peut être éteinte par une décision de l'assemblée des
associés. C'est l'alinéa 3 toujours de cet article 1843-5 du Code civil.
Enfin, avant d'aborder très rapidement la responsabilité pénale et fiscale, en matière de procédures
collectives on pensera à la faute de gestion du gérant qui a contribué à l'insuffisance d'actif de la société.
C'est ce que vous trouvez à l'article L 651-2 du Code de commerce.
4) La responsabilité pénale du gérant
Un mot rapidement sur la responsabilité pénale du gérant de SNC, du fait d'infractions qu'il peut commettre
dans le cadre de l'exercice de ses fonctions. Le simple fait d'agir pour le compte de la société ne va pas
exonérer le gérant de sa responsabilité pénale. Alors on pense à quel type d'infraction ? Eh bien, on pense
à toutes les infractions de droit commun, l'abus de confiance (de biens sociaux plutôt ?) qui peut être
commise par le gérant de SNC qui va utiliser les biens de la société dans son propre intérêt. On pense aux
infractions spécifiques du droit des sociétés, noter qu'elles s’appliquent - notamment l'article L 820-4 du
Code de commerce qui va sanctionner le fait de ne pas provoquer la désignation d'un commissaire aux
comptes lorsque celle-ci sera obligatoire.
Voila ce qu'il fallait très rapidement dire sur la responsabilité pénale.
5) La responsabilité fiscale du gérant
Enfin, en matière fiscale, la responsabilité du gérant sera engagée lorsque la société ne paiera pas les impôts
et les pénalités du fait de manœuvres frauduleuses ou de l'inobservation grave et répétée d'obligations
fiscales, c'est ce que vous trouvez à l'article L 267 du livre des procédures fiscales.
Voila pour ce qu'il fallait dire sur la responsabilité du gérant. Quelques mots enfin sur la cessation des
fonctions du gérant, avant également de parler en quelques mots de la présence d'un commissaire aux
comptes au sein de la SNC.
Alors, l'associé qui est révoqué dans ses fonctions de gérant, dispose de ce que l'on appelle un droit de
retrait. On l'a déjà vu en matière de société civile, il peut « se retirer de la société en demandant le
remboursement de ses droits sociaux ». C'est l'alinéa 1 de l'article L 221-12.
S'il y a contestation, la valeur de ces droits sera déterminée par expert désigné par les parties ou alors par
le président du tribunal de commerce au sein d'une procédure accélérée et sans recours possible. C'est ce
que nous annonce toujours l’article 1843-4 du Code civil.
Voila pour la première hypothèse de révocation.
- Deuxième hypothèse :
« Si un ou plusieurs associés sont gérants et ne sont pas désignés par les statuts, chacun d'eux peut être
révoqué de ses fonctions, dans les conditions prévues par les statuts ou, à défaut, par une décision des
autres associés, gérants ou non, prise à l’unanimité. » C'est l'alinéa 2 de 221-12.
La révocation de l'associé gérant n’entraîne pas dans ce cas-la la dissolution de la SNC et ne lui permet pas
de mettre en œuvre un droit de retrait, sauf évidemment à ce qu'un tel droit est prévu conventionnellement.
- Troisième hypothèse :
C'est l'alinéa 3 de l'article L 221-12 du Code de commerce : « le gérant non associé peut être révoqué dans
les conditions prévues par les statuts ou, à défaut, par une décision des associés prise à la majorité ».
Notez que la révocation du gérant de SNC qui serait « décidée sans juste motif, elle peut donner lieu à
dommages et intérêts ». C'est ce que nous dit l'alinéa 4 de l'article L 221-12 du Code de commerce.
Voila pour la cessation des fonctions du gérant. Un mot de transition, avant d'envisager les différents
événements sociaux de la SNC, sur le commissaire aux comptes lorsque l'on est justement en présence
d'une société en nom collectif.
7) Le commissaire aux comptes
De plus, « la société n'est plus tenue de désigner un commissaire aux comptes dès lors qu'elle n'a pas
dépassé les chiffres fixés pour deux de ces trois critères pendant les deux exercices précédant l'expiration
du mandat du commissaire aux comptes ». Cette règle est énoncée à l'alinéa 2 de l'article R 221-5 du Code
de commerce.
Alors la, SNC qui ne dépasse pas ces seuils peut être dotée d'un commissaire aux comptes par une décision
des associés qui sera prise à l'unanimité ou alors à la majorité prévue par les statuts. C'est ce que nous dit
L 221-9, alinéa 1 qui renvoie à L 221-6.
Aussi, « sont également tenues de désigner un commissaire aux comptes, pour un mandat de trois exercices,
les sociétés dont un ou plusieurs associés représentant au moins le tiers du capital en font la demande
motivée auprès de la société ». C'est ce que nous dit l'alinéa 4 de l'article L 221-9.
Enfin, au sujet de ce commissaire aux comptes, il faut noter qu'un associé en nom peut demander, au
président du tribunal de commerce qui va statuer en référé, la nomination d'un commissaire aux comptes.
C'est l'alinéa 3 de l'article R 221-5 et également l'alinéa 3 de l'article L 221-9. Vous retrouvez toutes les
règles relatives à la possibilité de nommer un commissaire aux comptes à ces 2 articles.
J'en ai donc terminé avec ce point sur la gérance de la SNC, nous allons donc envisager maintenant les
différents événements sociaux de la SNC.
Si l'objet d'une SNC a été défini de façon bien trop grande, bien trop importante, les associés en nom
pourraient être tenus de garantir le passif qui serait né d'activités qu'ils ne voulaient pas voir exercées par
la société. Cette garantie justement emporte l’intégralité de leur patrimoine personnel, d'où l'importance
lorsque l'on est associé en nom et que l'on rédige les statuts de bien limiter l'objet social pour justement, le
moment venu limiter l'étendue de la responsabilité indéfinie et solidaire.
Voila ce qu'il fallait dire très rapidement sur les statuts de la SNC au moment de sa constitution,
envisageons à présent la cession des parts sociales d'une SNC.
2) La cession des parts sociales de la SNC
En soi, puisque la SNC est une société de personnes à très fort intuitu personae, les dispositions qui sont
propres à la SNC rendent difficiles cette cession des parts sociales des associés en nom.
2 grandes raisons rendent justement difficile la cession des parts sociales des associés, en non. La première
raison tient justement à la nature de ces droits sociaux, des associés en nom, qui est une nature cessible et
non pas une nature négociable.
a. Difficulté liée à la nature des droits sociaux
En effet, l'article L 221-13 du Code de commerce dispose que « les parts sociales [émises par la SNC] ne
peuvent être représentées par des titres négociables ». Dès lors, leur transfert ne peut se faire selon le mode
simplifié de transmission que constitue la modification de l'inscription au compte sur lequel figure le titre.
La cession des titres émis par la SNC est assimilée à une cession de créances et l'opposabilité aux tiers de
cette cession suppose l'accomplissement d'un certain nombre de formalités très précises prévues aux
articles 1322 et suivants du Code civil et à l'article L 221-14 du Code de commerce.
- Première condition :
Le cessionnaire doit signifier, par une notification par voie d’huissier, la cession au débiteur de la créance
cédée au débiteur cédé, c'est à dire la SNC ; l'opposabilité de la cession peut également résulter de son
acceptation par le débiteur cédé - donc par la société, cette acceptation devant être prise par acte
authentique, c'est à dire devant notaire.
Notons que la signification ou l'acceptation peuvent être remplacées par le dépôt d'un original de l'acte de
cession au siège social contre remise par le gérant d'une attestation de ce dépôt.
Voila pour la première formalité importante d’opposabilité de cette session.
- Deuxième condition :
Il faut un écrit tout simplement pour qu'il y ait cession de parts sociales des associés en nom.
- Troisième condition :
Il faut réaliser une publicité, des statuts modifiés, au RCS. C’est toujours ce qu'énonce L 221-14 mais
également R 221-9. Enfin, il faut qu'il y ait une insertion dans un journal d'annonces légales du lieu du
siège social ; c'est ce que dit R 210-9. Également une inscription modificative doit être prise au RCS ; c'est
ce que nous dit R 123-66. Enfin une insertion au BODACC doit être effectuée par le greffier.
Voila pour les conditions justement, d’opposabilité de la cession de parts de SNC.
Mais cette cession des parts sociales des associés en nom est difficile pour une second raison, c'est le fort
caractère intuitu personae de la SNC.
b. Difficulté liée à l’intuitu personae
« Les parts sociales de SNC ne peuvent être cédées qu'avec le consentement de tous les associés [en nom].
Toute clause contraire […] est réputée non écrite ». Cette règle figure à l'article L 221-13 du Code de
commerce.
Toute cession qu'elle intervienne au bénéfice d'un tiers ou au bénéfice d'un associé, doit être approuvée par
l'ensemble des autres associés. Et le refus d'agrément par les autres coassociés n'impose pas à la société de
racheter ou de faire racheter les parts de l'associé qui souhaite les céder.
L'associé en nom qui, bien malgré ce refus d'agrément, souhaite céder ses titres, peut demander au juge la
dissolution de la société pour mésentente. Il peut également faire constater par le juge que le refus
d'agrément de ses coassociés est constitutif d'un abus, d'un abus qui lui serait donc négatif.
La cession, qui se produirait sans agrément, n'est pas nulle, mais inopposable à la société et aux associés.
Il faut bien distinguer ces 2 types de sanctions.
En cas de décès d'un associé, ses parts sont reprises par ses héritiers, mais avec l'accord des autres associés
en nom. C'est ce que nous dit l'article L 221-15 du Code de commerce.
Alors par principe, la SNC prend fin en cas de décès d'un associé, mais par exception les statuts peuvent
prévoir que la société va continuer avec un ou plusieurs des héritiers, ou alors même le conjoint de l'associé
qui est décédé, ou alors avec tout autre personne qui sera désignée par les statuts, ou si les statuts l’autorisent
par des dispositions testamentaires éventuellement sous réserve de l'agrément de ces personnes, si elles
n'ont pas déjà la qualité d'associé en non.
Si la société continue avec les seuls associés survivants parce que les statuts en décident ainsi, ou alors
parce que l'agrément lui a été refusée ? Et bien notre héritier, de cette associé en nom décédé, se voit
reconnaître un droit de créance quand même sur la société à hauteur de la valeur des droits reçus de l'associé
défunt.
À noter que lorsqu'un ou plusieurs des héritiers de l'associé sont mineurs et non émancipés, et bien ces
héritiers là ne répondent des dettes sociales qu'à hauteur de ce que l'on peut trouver dans la succession de
l'associé décédé.
La SNC doit alors être transformé dans le délai d'un an à compter du décès en SCS dont le mineur devient
alors commanditaire. Nous aborderons la SCS dans une leçon numéro 6. Le mineur devient alors
commanditaire, sous peine de dissolution de la SNC.
Voila pour ce deuxième point sur la cession des parts sociales, envisageons maintenant la question de la
transformation de la SNC avant de terminer par la dissolution de la SNC.
3) La transformation de la SNC
Alors un point très rapide sur la transformation de la SNC. Envisageons 2 hypothèses. Première hypothèse,
lorsqu'une société veut se transformer en société en nom collectif.
a. La transformation d’une société en SNC
Quels avantages et quels inconvénients à cette opération ? Un avantage, et on l'a déjà dit, la SNC n'a pas à
avoir de capital social minimum. Ça c'est vraiment l'avantage. Un inconvénient ? Vous l'aurez compris,
c'est la responsabilité indéfinie et solidaire des associés en nom.
Et il faut évidemment préciser que la transformation d'une société en SNC suppose une décision prise à
l'unanimité des associés de la société, du fait, justement de cette responsabilité indéfinie et solidaire qu'ils
auront s'ils deviennent associés en nom : cette décision est quand même lourde de sens.
Deuxième hypothèse, inversement, lorsque la SNC souhaite se transformer en une autre forme sociale.
b. La transformation d’une SNC en une autre forme sociale
La décision de transformer la société en une autre société sera prise à l'unanimité des associés en nom, car
il s'agit d'une décision qui excède les pouvoirs qui sont reconnus aux gérants. Mais les statuts peuvent
prévoir que la décision de transformation peut être prise à la majorité, qu'elle soit simple ou qualifiée. C'est
ce que nous dit l'article L 221-6 en son alinéa 1er.
Enfin, il convient de préciser que la personnalité morale de la société, évidemment, va survivre à la
transformation. C'est l'alinéa 1er de l'article L 210-6 du Code de commerce.
Voila pour la transformation de la SNC. Envisageons enfin en quelques mots la question de la mort, de la
fin de vie de la SNC, à savoir la dissolution de la société en nom collectif.
4) La dissolution de la SNC
Alors la dissolution de la SNC va obéir au régime qui est applicable à toutes les sociétés, que l’on retrouve
pour chaque type de société, mais à chaque fois en rajoutant quelques conditions spécifiques, quelques
effets spécifiques, quelques particularités qui vont être propres à chaque type de société.
Alors, en plus des conditions et des effets de droit commun, la SNC peut être dissoute pour des causes
autres qui provoquent la dissolution de toutes les sociétés. Ces causes sont prévues à l'article 1844-7 du
Code civil.
Alors qu'elles sont elles, ces ces ces causes spécifiques de dissolution ?
- La première, c'est celle qui est énoncée par l'article L 221-12 alinéa 1er du Code de commerce.
« Si tous les associés sont gérants ou si un ou plusieurs gérants choisis parmi les associés sont désignés
dans les statuts, la révocation de l'un d'eux de ses fonctions ne peut être décidée qu'à l'unanimité des autres
associés. Elle entraîne la dissolution de la société, à moins que sa continuation ne soit prévue par les
statuts ou que les autres associés ne la décident à l’unanimité. »
Voilà déjà une première cause de dissolution spécifique, qui est propre à la SNC et que l’on ne retrouve
pas dans les causes de dissolution de droit commun de l'article 1844-7 du Code civil.
- La deuxième cause spécifique est celle prévue à l'article L 221-15 du Code de commerce. Cet article nous
dit que la SNC prend fin par le décès de l'un des associés, sous réserve des possibilités qui vont être offertes
aux associés en nom de prévoir que la société se maintienne dans les conditions évidemment prévues par
ce texte.
Donc, en cas de continuation de la société avec l'un ou plusieurs héritiers mineurs, le dernier alinéa de
l'article L 221-15 prévoit que la société sera transformée en SCS ou dissoute - comme vu précédemment.
- La troisième cause spécifique de dissolution, que vous trouverez à l'article L 221-16 du Code de
commerce.
La société est dissoute lorsqu'un jugement de liquidation judiciaire ou arrêtant un plan de cession totale est
prononcée à l'égard de l'un des associés.
- Dernière cause, toujours dans l'article L 221-16.
La société est dissoute lorsqu'une interdiction d'exercer une profession commerciale ou une mesure
d'incapacité est prononcée à l'égard de l'un des associés. Donc, dans cette hypothèse, l'un des associés n'est
plus commerçant ce qui emporte la dissolution, puisque dans la SNC les associés doivent tous être
commerçants.
Voila, nous en avons donc terminé avec l'étude de cette leçon numéro 2. Et bien nous en avons donc terminé
avec l'étude des 2 grandes sociétés de personnes que sont justement la société civile et la société en nom
collectif, c'est à dire les 2 grands types de sociétés à risques illimités.
Même si je vous le dis, nous aborderons dans une leçon de numéro 6 la société en commandite et
particulièrement la société en commandite simple, qui est encore une société de personnes. Nous allons
donc maintenant aborder dans la leçon numéro 3 les sociétés à risque limité.
Les associés de SARL ne sont pas tenus d'une obligation aux dettes sociales qui pèsent sur leur patrimoine
propre. Hein, vous voyez tout de suite la différence avec la société civile et la société en nom collectif que
nous avons vu dans les deux précédentes leçons.
Toutefois, les créanciers sociaux de la SARL subordonnent l'octroi de crédit à la SARL au cautionnement
des engagements de la société par ses associés ou par celui du/des gérants. C'est à travers ces garanties, ces
cautionnements que les créanciers sociaux de la SARL se « rattrapent » par rapport au fait qu'il n'y a pas
d'obligation aux dettes sociales à l'encontre des associés de la SARL.
Alors la SARL n'a pas de capital social minimum, elle peut être constituée avec 1€ de capital. Elle émet
des parts sociales, des titres qui sont non négociables. C'est ce que nous dit l'article L 223-12 du Code de
commerce.
Voila pour ces premiers mots introductifs de présentation des principales caractéristiques de la SARL.
Nous allons à présent envisager les conditions de sa constitution.
Voila les conditions spécifiques qui étaient relatives aux associés. Maintenant, envisageons
particulièrement l'hypothèse de la « SARL unipersonnelle » - c’est à dire l'hypothèse de l’EURL et le fait
que son mode de fonctionnement et surtout son mode de constitution est très simplifié par rapport à la
SARL.
2) L’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL)
La SARL fait parti de ces 3 grandes sociétés commerciales, avec la SAS et la SE qui peuvent être
constituées par un seul associé et du coup quand la SARL est unipersonnelle, c’est une EURL.
Donc une SARL qui ne compte qu'un seul associé qui prend donc seul les décisions qui relèveraient de
l'ensemble des associés dans une SARL pluripersonnelle. C’est ce que nous dit l'article L 223-1 alinéa 2.
Alors, tout de suite, je vous mets en garde, ne confondez pas l'EURL, c'est à dire la SARL unipersonnelle
avec l’EIRL, l'entrepreneur individuel à responsabilité limitée [EIRL QUI N’EXISTE PLUS : Loi du 14
février 2022 en faveur de l’activité professionnelle indépendante supprime l’EIRL et la remplace par
un nouveau statut unique d’entrepreneur individuel aux nombreux avantages]. Même si lorsque
l’EIRL a été mise en place par le législateur, c'était justement pour contrevenir au manque de succès de
l'EURL, mais la grande différence c'est que l’EURL - étant une SARL unipersonnelle - a la personnalité
morale/un patrimoine propre, tandis que l'entrepreneur individuel à responsabilité limitée (EIRL) n'a pas
la personnalité morale. C'est ce que l'on appelle un patrimoine d'affectation qui est dédié à l'activité
commerciale pour scinder les biens du patrimoine en 2, c'est à dire les biens privés qui ne seront affectés
que par les créanciers privés et les biens professionnels qui ne seront dans le gage que des créanciers
professionnels.
Alors, vous trouverez le formalisme de la constitution des EURL à l'article L 223-1 alinéa 2 du Code de
commerce donc qui nous explique qu’il y a des statuts types qui s'appliquent par défaut, à moins
évidemment que l'associé unique ne produise lui-même des statuts différents au moment de
l'immatriculation de la société.
Et à noter aussi, toujours dans cette idée de simplification de l’EURL, par rapport à la SARL, c'est que
l'EURL à associé unique personne physique est dispensé est dispensé d'insertion au BODACC. Donc
retenez globalement que lorsque l'on est dans une EURL, il y a globalement une simplification en termes
de constitution
Voila pour les conditions spécifiques relatives aux associés pour la Constitution de l’EURL. Abordons
maintenant les conditions spécifiques relatives à l'objet social de la SARL.
En outre une Société d’investissement à capital variable (SICAV) ne peut être qu'une SA ou une SAS.
Vous trouverez ça à l'article L 214-7 du Code monétaire et financier. Et la société qui exerce l'une de ses
activités sous la forme de la SARL serait nulle pour illicéité de son objet social.
Alors un certain nombre d'activités sont réglementées, la SARL ne peut les exercer que si certaines
conditions particulières de mise en oeuvre sont remplies par les associés.
Voila pour les conditions spécifiques relatives à l'objet social. Maintenant, je passe aux conditions
spécifiques relatives au capital social.
4) Le capital social de la SARL
C'est l'article L 223-2 du Code de commerce, qui nous dit que « le montant du capital social de la SARL
est fixé par les statuts » sans imposer de capital minimum. La SARL peut donc se constituer avec un capital
de 1€.
La conséquence est que les associés et les gérants se verront demander, par les créanciers de la société, de
garantir sur leur patrimoine propre les engagements sociaux. Ainsi, la façon pour les créanciers sociaux de
se rattraper, c'est d'obtenir des sûretés, des sûretés personnelles, cautionnement, voir des sûretés réelles.
Ils doivent être intégralement souscrit dès la souscription des parts correspondantes. C'est une règle
importante à retenir.
Les associés désignent à l'unanimité un commissaire aux apports qui procède à l'évaluation des apports en
nature qui doit justement figurer dans les statuts. À défaut cette désignation, c'est ce que nous dit l'article
L 223-9 du Code de commerce, peut être demandée par le futur associé le plus diligent.
Toutefois, il n'y a pas lieu de désigner un commissaire aux apports si aucun apport en nature n’excède
30000€ et si la valeur totale des apports en nature non soumis à l'évaluation d'un commissaire aux apports
n’excède pas la moitié du capital social. Dans ce cas, les futurs associés peuvent, s'ils le décident à
l’unanimité, se dispenser de recourir à un commissaire aux apports, c'est toujours l'article L 223-9.
« Lorsqu'il n'y a pas eu de commissaire aux apports ou lorsque la valeur retenue est différente de celle
proposée par le commissaire aux apports, les associés sont solidairement responsables pendant cinq ans,
à l'égard des tiers, de la valeur attribuée aux apports en nature lors de la constitution de la société. » C'est
toujours l'article L 223-9.
Enfin la, surévaluation frauduleuse des apports en nature est sanctionnée : 5 ans d'emprisonnement et 375
000€ d'amende. C'est ce qu’énonce l'article L 241-3 1° du Code de commerce. Voila pour ces quelques
mots sur l'apport en nature.
b. Les apports en numéraire
« Les parts représentant des apports en numéraire doivent être libérées d'au moins un cinquième de leur
montant. La libération du surplus intervient en une ou plusieurs fois sur décision du gérant, dans un délai
qui ne peut excéder cinq ans à compter de l'immatriculation de la société au registre du commerce et des
sociétés » selon l'article L 223-7 du Code de commerce.
c. Les apports en industrie
C'est l'apport d'un savoir-faire. « Les statuts déterminent les modalités selon lesquelles peuvent être
souscrites des parts sociales en industrie ». Vous retrouverez cela à l'article L 223-7 du Code de commerce.
Comme pour toute autre société, les apports en industrie ne contribuent pas à la formation du capital social
de la SARL, c’est l'article 1843-2, alinéa 2 du Code civil.
Il en va de même en cas de retard dans la réalisation d'une augmentation de capital. Vous verrez ça au
dernier alinéa de l'article L 223-32 du Code de commerce.
Voila pour ces conditions spécifiques relatives aux apports. Un dernier mot sur les conditions spécifiques
relatives au statut pour en terminer avec l'ensemble des conditions qui permettent la constitution de la
SARL.
6) Les statuts de la SARL
Demeure cette idée que les statuts doivent être écrits, de l'importance de l’écrit.
Les statuts de la SARL doivent contenir certaines dispositions qui figurent dans les statuts de toutes les
sociétés commerciales et qui sont prévues à l'article L 210-2 du Code de commerce.
« Tous les associés doivent intervenir à l'acte qui constitue la société, en personne ou alors par mandataire
justifiant d'un pouvoir spécial. » - cette règle est énoncée à l'article 223-6 du Code de commerce.
Les statuts doivent mentionner la répartition des parts sociales entre les associés et contenir l'évaluation de
chaque apport en nature, nous en avons déjà parlé selon l'article 223-9.
Les statuts qui sont établis par acte sous seing privé doivent faire l'objet d’autant d'originaux que cela est
nécessaire pour accomplir les formalités qui doivent être accomplies. Donc un original pour le dépôt au
siège social, un original pour l'enregistrement et deux pour le dépôt au greffe. À noter qu'il peut y avoir des
annexes au statut : le rapport du commissaire aux apports en cas d'évaluation de l'apport en nature, l'état
des actes qui ont été accomplis pour le compte de la société en formation et le montant de l'engagement
qui résulte pour la société de ces différents actes qui ont été faits pour le compte de la société en formation.
C'est l'article R 210-5, alinéa 2 du Code de commerce. Voila pour ces conditions de constitution de la
SARL, nous allons à présent envisager les associés de la SARL.
Ils peuvent prendre copie de tous ces documents, à l'exception de l'inventaire, et se faire assister d'un expert
inscrit sur l'une des listes établies par les cours et les tribunaux.
Aussi ce droit à être informé va intervenir dans la période qui précède les différentes assemblées, que ce
soit l'assemblée annuelle ou alors les assemblées qui peuvent intervenir en cours d'année. Et donc ce droit
d'information intervient dans la période qui précède les assemblées, c'est à dire à compter de la date de
convocation.
Alors en cas de convocation à une assemblée annuelle, le rapport de gestion, « le texte des résolutions
proposées ainsi que le cas échéant, le rapport des commissaires aux comptes, les comptes consolidés et le
rapport sur la gestion du groupe sont communiqués aux associés dans les conditions et délais déterminés
par décret en conseil d'Etat. Toute délibération, prise en violation des dispositions du présent alinéa et du
décret pris pour son application, peut être annulée ». C'est ce que nous dit l'article L 223-26 en son alinéa
2 ainsi que l’article R 223-18 du Code de commerce.
Mais également « tout associé a la faculté de poser par écrit des questions auxquelles le gérant est tenu de
répondre au cours de l’assemblée », c'est l'alinéa 3 de l’article L 223-26 ; et la clause qui irai interdire aux
associés de poser ces questions est réputée non écrite, c'est l'alinéa 5 du même article.
En cas maintenant de convocation à une autre assemblée qui aurait lieu en cours d'année, et bien le texte
des résolutions proposées, le rapport des gérants et celui des commissaires aux comptes sont également
communiqués aux associés.
Ensuite, il y a ce que l'on appelle l'expertise de gestion que vous trouverez à l'article L 223-37 du Code de
commerce : « Un ou plusieurs associés représentant au moins le dixième du capital social peuvent, soit
individuellement, soit en se groupant sous quelque forme que ce soit, demander en justice la désignation
d'un ou plusieurs experts chargés de présenter un rapport sur une ou plusieurs opérations de gestion. Le
ministère public et le comité d'entreprise sont habilités à agir aux mêmes fins ».
L'expertise vise une ou plusieurs opérations de gestion de la société, c’est cette idée que l'opération doit
présenter un caractère suspect, elle doit nuire à la société et l'associé pour solliciter cette expertise n'a pas
à épuiser tous les moyens d'information mis à sa disposition.
Alors concrètement, une fois nommé, un ou plusieurs experts vont analyser ces opérations et présenter un
rapport sur ces opérations et ce rapport va comporter un avis de l'expert sur l'opportunité de l'opération et
les risques qu'elle pourrait éventuellement faire encourir à la société.
« Le rapport est adressé au demandeur, au ministère public, au comité d'entreprise, au commissaire aux
comptes ainsi qu'au gérant. Ce rapport doit, en outre, être annexé à celui établi par le commissaire aux
comptes en vue de la prochaine assemblée générale et recevoir la même publicité. » C'est ce que nous dit
l'article L 223-37 alinéa 4.
Et dans le cas d'une expertise, in futurum prévue à l'article 145 du Code de procédure civile. Et bien cette
expertise est communiquée qu'à celui qui l'a demandé et soumis à des conditions bien moins strictes. Il faut
avoir juste un motif légitime de conserver ou d'établir une preuve avant tout procès.
Enfin, notez la possibilité donnée à « tout associé non gérant, deux fois par exercice, [de] poser des
questions [écrites] au gérant sur tout fait de nature à compromettre la continuité de l'exploitation [de la
société]. La réponse du gérant est communiquée au commissaire aux comptes. » C'est ce qu’énonce l'article
L 223-36 du Code de commerce.
Voila pour ce premier point sur les droits politiques de la société de SARL. En d'autres termes, le droit de
participer à la vie sociale maintenant, envisageons ce que l'on appelle les droits pécuniaires des associés de
SARL.
Si l'héritier n'est pas encore associé dans l'attente de l'agrément l'héritier n'a pas encore la qualité d'associé
et n'a donc pas à être convoqué aux assemblées générales. Ce sont les alinéas 3 et 4 de cet article L 223-13
qui abordent la question du décès d'un associé, en permettant justement de prévoir la continuation de la
SARL avec ou sans la personne ayant reçu les parts du défunt.
Dernière hypothèse de cession des parts sociales de la SARL à envisager. C'est lorsque justement on va
céder à des tiers à la société qui ne sont ni associés, ni conjoints ascendants, descendants ou héritiers.
L'action en annulation d'une cession de droits sociaux n'est soumise à la prescription triennale, de l'article
L 235-9 du Code de commerce, que dans l'hypothèse où elle est fondée sur une irrégularité qui affecte la
décision sociale ayant accordé au cessionnaire l'agrément, irrégularités qui ne peut être invoquée que par
la société ou les associés. En l'absence de toute décision d’agrément, le délai devient le délai de droit
commun, à savoir 5 ans, donc c'est ce délai de droit commun qu'il conviendra d'appliquer.
Alors, projet de cession, qu'est ce qui se passe ? Les associés reçoivent la notification du projet de cession.
Et bien une fois qu'ils ont reçu une notification du projet de cession, ils vont devoir décider s'ils l’agréent
ou pas. Ils se réunissent en assemblée ou alors ils statuent par consultations écrites. On verra les 2 modes
de collectivité des associés tout à l'heure.
Alors s'il y a consultation écrite, elle est faite par le gérant qui convoque l'assemblée ou alors consulte par
écrit les associés dans un délai de 8 jours à compter de la notification faite à la société.
L'article L 223-14 du Code de commerce prévoit que « les parts sociales ne peuvent être cédées à des tiers
étrangers à la société qu'avec le consentement de la majorité des associés représentant au moins la moitié
des parts sociales, à moins que les statuts prévoient une majorité plus forte ». Donc en fait il faut une
majorité en nombre des associés et la moitié des parts sociales. Il faut ces 2 conditions.
Le cédant peut participer à cette décision et la décision des associés est notifié au cédant par lettre
recommandée avec accusé de réception dans un délai de 3 mois à compter de la dernière notification
intervenue à la société ou alors aux associés ; à défaut, l'agrément est réputé acquis selon l'alinéa 2 de
l'article L 223-14.
Alors que se passe-t-il en cas d'obtention de l'agrément ?
- Première hypothèse, en cas d'obtention de l'agrément - car il y a eu agrément par une majorité des associés
représentant au moins la moitié des parts sociales, ou alors parce que la société n'a pas répondu dans le
délai de 3 mois à compter de la dernière notification à la société ou aux associés, l’agrément étant alors
réputé acquis - le cessionnaire peut alors devenir associé sans aucune difficulté.
- Deuxième hypothèse, en cas de défaut d'obtention de l’agrément, le projet de cession dans ce cas-la n'est
pas agréé par la société et donc le cédant peut exiger des associés de la SARL de racheter eux-mêmes ses
parts sociales ou alors de désigner un tiers qui procédera à cette acquisition. Il est précisé que ce rachat doit
intervenir dans un délai de 3 mois à compter du refus d'agréer le cessionnaire, que ce délai peut être
prolongé une fois par décision de justice, à la demande du gérant et que la prolongation est de 6 mois
maximum. On retrouve cette règle à l'alinéa 3 de l'article L 223-14.
Par ailleurs, toujours en cas de défaut d’obtention de paiement, « la société peut également, avec le
consentement de l'associé cédant, décider, dans le même délai, de réduire son capital du montant de la
valeur nominale des parts de cet associé et de racheter ces parts au prix déterminé dans les conditions
prévues ci-dessus. Un délai de paiement qui ne saurait excéder deux ans peut, sur justification, être accordé
à la société par décision de justice ». C’est l’alinéa 4 du même article.
Alors cette faculté de faire racheter ses parts par les autres associés, ou alors par un tiers, ou alors par la
société, ne peut bénéficier qu’à un cédant qui a acquis la qualité d'associé depuis au moins 2 ans. En effet,
l’alinéa 6 de l'article L 223-14 du Code de commerce précise que « sauf en cas de succession, de liquidation
de communauté de biens entre époux, ou de donation au profit d'un conjoint, ascendant ou descendant,
l'associé cédant ne peut se prévaloir des dispositions des troisième et cinquième alinéas ci-dessus s'il ne
détient ses parts depuis au moins deux ans ».
Également, on retrouve cette règle à l'alinéa 5 de l'article L 223-14, si les associés n'ont pas procédé ou fait
procéder au rachat des parts, après avoir refusé d'agréer le cessionnaire, et ce dans le délai de 6 mois à
compter du refus, l’associé cédant peut réaliser la cession initialement prévue.
Enfin, en cas de refus d'agrément au niveau du prix, que se passe-t-il ? Il faut préciser que le prix est
déterminé par application de l'article 1843-4 du Code civil, c'est à dire par désignation d'un expert convenu
entre les parties ou alors, à défaut d'accord entre eux, par le juge. On retrouve cette idée de désignation de
l'expert à l'alinéa 3 de l'article L 223-14.
Le cédant peut très bien renoncer à la cession de ses parts, c'est ce que nous dit toujours cet alinéa 3. Enfin
« toute clause contraire aux dispositions [de l'article L 223-14] est réputée non écrite » selon les
dispositions de l'alinéa 7 de l'article à 223-14.
Voila pour les droits pécuniaires des associés de la SARL. Envisageons, maintenant que nous avons vu les
droits politiques et les droits pécuniaires, la collectivité des associés, c'est à dire finalement la mise en
pratique du droit de participer à la vie sociale.
3) La collectivité des associés
La participation des associés à la vie de la SARL, peut se faire soit par le vote dans le cadre d'une assemblée,
soit par le consentement qui sera donnée dans le cadre d'une procédure de consultation écrite. Alors,
envisageons, à tour de rôle, les assemblées générales des associées ainsi que la consultation écrite étant
précisé que toutes ces règles se retrouvent à l'article L 223-27 du Code de commerce.
a. Les assemblées générales d’associés
« La convocation est faite par le gérant ou, à défaut, par le commissaire aux comptes, s'il en existe un. »
selon l'alinéa 2 de l’article L 223-27. « Un ou plusieurs associés détenant la moitié des parts sociales ou
détenant, s'ils représentent au moins le dixième des associés, le dixième des parts sociales, peuvent
demander la réunion d'une assemblée. », c'est l'alinéa 4 de L 223-27. Attention, les associés ne peuvent
convoquer eux-mêmes l'assemblée, ils ne peuvent qu'en faire la demande. Il faut bien voir cette
distinction. Si les associés convoquent eux-mêmes l'assemblée, elle serait annulée.
Alors, dans l'hypothèse ou le gérant ne souhaite toujours pas convoquer l’assemblée, « tout associé peut
demander en justice la désignation d'un mandataire chargé de convoquer l'assemblée et de fixer son ordre
du jour. » C'est l'alinéa 7 de cet article L 223-27. Le président du tribunal de commerce en référé va alors
désigner ce mandataire. Toute personne intéressée peut saisir le juge des référés afin qu'il soit justement
enjoint au gérant de convoquer l'ag annuelle ou qu'un mandataire judiciaire soit désigné pour cela -
notamment 2 membres du comité social et économique, qui doivent pouvoir assister à l'assemblée générale
et doivent être entendus à leur demande lors des délibérations nécessitant l'unanimité des associés. C'est ce
que l'on retrouve à l'article L 2312-77 du Code du travail.
Toujours sur cette procédure de convocation de l'assemblée générale des associés de la SARL et bien la
convocation intervient par lettre recommandée, 15 jours au moins avant la date prévue de l'assemblée et
elle indique l'ordre du jour.
Un ou plusieurs associés détenant le vingtième des parts sociales ont la faculté de faire inscrire à l'ordre du
jour de l'assemblée des points ou projets de résolution qui sont portés à la connaissance des autres associés,
dans les conditions déterminées par décret en conseil d’Etat. C’est l’alinéa 5.
Les Commissaires aux comptes, si la SARL en a un ou plusieurs, doivent également être convoqués à cette
assemblée générale.
Alors, celui qui convoque l'assemblée peut indiquer un lieu de son choix, sauf à ce que les statuts prévoient
un lieu particulier, en général, le siège social et sauf à ce qu'il soit démontré que le lieu choisi pour tenir
l'assemblée l'a été dans le but de gêner la participation de certains associés ou alors d'en influencer les
votes.
« Toute assemblée irrégulièrement convoquée peut être annulée. Toutefois, l'action en nullité n'est pas
recevable lorsque tous les associés étaient présents ou représentés. » C'est ce que nous dit le dernier alinéa
de l'article L 223-25 et ça a des incidences pratiques très concrètes.
Le jour venu de l'assemblée les associés participent à la délibération et au vote. Un associé peut se faire
représenter par un autre associé, sauf si la SARL ne comporte que 2 associés. Un époux associé peut se
faire représenter par son conjoint, qu’il soit associé ou non, sauf si la société ne comporte que les 2 époux
comme associés. Toujours, c'est une question de bon sens. Les clauses contraires à ces différentes règles
sont réputées non écrites.
La représentation par quelqu'un qui ne serait ni le conjoint ni un co associé est possible, mais elle doit être
toujours autorisé par les statuts.
En outre, le représentant légal d'un associé, personne morale, peut déléguer ses pouvoirs à un tiers pour le
représenter à l'assemblée.
Un associé qui souhaite se faire représenter doit désigner un mandataire unique pour voter au titre de toutes
ses parts sociales.
Chaque associé dispose, pour prendre part au vote, d'un nombre de voix égal à celui des parts sociales qu'il
possède et toute clause contraire est réputée non écrite. Vous trouverez ces règles à l'article L 223-28 du
Code de commerce. Ce qui signifie, vous l'aurez compris, que l’on ne peut prévoir des parts sociales sans
droit de vote ou des parts sociales avec un droit de vote.
Selon l’alinéa 3 de l’article L 223-27 du Code de commerce, « hors les cas où l'assemblée délibère sur les
opérations mentionnées aux articles L. 232-1 et L. 233-16 et lorsque les statuts le prévoient, sont réputés
présents pour le calcul du quorum et de la majorité les associés qui participent à l'assemblée par
visioconférence ou par des moyens de télécommunication permettant leur identification et dont la nature
et les conditions d'application sont déterminées par décret en conseil d'Etat. Les statuts peuvent prévoir
un droit d'opposition à l'utilisation de ces moyens au profit d'un nombre déterminé d'associés et pour une
délibération déterminée ».
Enfin, sur cette assemblée générale, le gérant, même non-associé, doit établir et signer le procès-verbal de
séance. Voila ce qu'il faut savoir sur les assemblées générales des associés de SARL.
Un mot maintenant très rapide sur les consultations écrites des associés.
b. Les consultations écrites des associés
Alors, la consultation écrite des associés, évidemment, doit être autorisée par les statuts.
Le texte des résolutions et les documents nécessaires à la bonne information de l'associé sont adressés par
lettre recommandée. Les associés disposent alors d'un délai minimal de 15 jours pour émettre leur vote par
écrit et le recours au consentement de tous les associés exprimé dans un acte doit être autorisé par les
statuts. Je vous renvoie à l’article L 223-27.
Enfin, sur cette collectivité des associés, avant d'envisager les obligataires de la SARL et les commissaires
aux comptes dans le cadre de la SARL, un dernier point sur les différents types de décisions qui peuvent
être prises par les associés.
c. Les différents types de décisions prises par la collectivité des associés
Distinction entre deux grandes décisions : les décisions ordinaires puis les décisions extraordinaires.
Les décisions ordinaires, c'est simple, ce sont celles qui n’entraînent pas la modification des statuts :
l’approbation des comptes sociaux, l'approbation des conventions réglementées, la nomination ou alors la
révocation des gérants.
« Dans les assemblées ou lors des consultations écrites, les décisions sont adoptées par un ou plusieurs
associés représentant plus de la moitié des parts sociales.
Si cette majorité n'est pas obtenue et sauf stipulation contraire des statuts, les associés sont, selon les cas,
convoqués ou consultés une seconde fois, et les décisions sont prises à la majorité des votes émis, quel que
soit le nombre des votants. » C'est ce qu'énonce l'article L 223-29 du Code de commerce.
Un mot maintenant sur les décisions justement extraordinaires, c'est à dire celles qui modifient les
statuts. Elles sont prises par des associés qui représentent au moins les 3/4 des parts sociales, toute clause
exigeant une majorité plus élevée sera réputée non écrite et il n'y a pas de seconde convocation possible.
Sont concernées les décisions de modification de la forme sociale, de la dénomination de la société, de son
siège social, de sa durée, de son objet, de son capital, toutes les décisions très importantes qui modifient
les statuts. Alors à noter que la modification de la nationalité de la société suppose le vote unanime des
associés. L'augmentation de capital par incorporation de bénéfices ou de réserves peut être décidée par les
associés statuant à la majorité simple, voire moins. Il en va de même pour le déplacement, le changement
de siège social au sein du territoire français. C'est ce que nous dit l'article L 223-30 du Code de
commerce. Enfin, cet article prévoit aussi une nullité facultative pour les décisions qui seraient prises en
violation de l'ensemble des dispositions que je viens d'énoncer.
Voila pour ces décisions qui peuvent être prises par les associés et de façon générale, pour cette collectivité
des associés, c'est à dire la mise en pratique de leur participation à la vie sociale. J'aborde à présent les
obligataires de la SARL.
4) Les obligataires de la SARL
Une SARL peut comporter des obligataires en se finançant par l'émission d'obligations. Vous retrouverez
cette possibilité à l'article L 223-11 du Code de commerce en son alinéa 1er.
En effet, l'émission d'obligations est permise à certaines conditions.
La première, la SARL doit désigner un commissaire aux comptes, les comptes des 3 derniers exercices
doivent avoir été régulièrement approuvés par les associés. L'émission d'obligations doit être décidée par
l'assemblée des associés. Ces titres sont soumis aux dispositions qui seront applicables aux obligations
émises par les sociétés par action et l'émission doit se faire sans offre publique ou avec une offre s'adressant
exclusivement à un cercle restreint d'investisseurs qui agissent pour compte propre ou à des investisseurs
qualifiés, et les obligations émises doivent être nominatives. Je vous renvoie toujours à cet article L 223-
11 du Code de commerce.
Voila sur les quelques mots que je voulais dire sur les obligataires possibles de la SARL. Enfin, avant de
passer à la gérance de la SARL, je voudrais vous dire un mot sur les commissaires aux comptes de la SARL
très rapidement puisque on en a déjà plus ou moins parlé depuis le début de la leçon. Ainsi, voici quelques
règles pour fixer les choses.
5) Le commissaire aux comptes dans le cadre de la SARL
La SARL peut être dotée de commissaires aux comptes, soit obligatoirement lorsqu'elle dépasse certains
seuils - les mêmes que ceux prévus pour les SNC - soit parce que les associés ont volontairement décidé
de recourir à un commissaire aux comptes, soit encore parce qu'un ou plusieurs associés représentant au
moins 1/10 du capital social ont demandé au juge la désignation d'un commissaire aux comptes et que cette
demande a été accueillie, soit enfin parce qu'un ou plusieurs associés représentant au moins 1/3 du capital
en ont fait la demande. Toutes ces règles se retrouvent à l’article L 223-35.
Voila tout ce qu'il fallait retenir pour les associés de la SARL. Nous allons à présent parler de la gérance
de la SARL.
Alors je vous l’ai dit, la SARL compte un ou plusieurs gérants qui n'ont pas la qualité de commerçant.
Alors d'abord quelques mots sur le choix du gérant, qu'est ce que j'entends par le choix du gérant ? Je vais
envisager sa nomination mais également sa révocation, puis nous envisagerons la situation du gérant à
travers sa rémunération et sa situation sociale.
a. La nomination du gérant
Tout d'abord, le choix du gérant, sa nomination. Le gérant de la SARL doit être une personne physique. Il
peut être choisi parmi les associés ou alors en dehors. Ce sont les associés qui procèdent à la désignation
du gérant dans les statuts ou alors par un acte postérieur aux statuts. C'est ce que nous dit l'article L 223-
18, alinéas 1 et 2 du Code de commerce.
Dans ce cas, la décision des associés doit être prise à la majorité des parts sociales ou, sur seconde
consultation, à la majorité des votes émis.
Si les statuts ne disent rien et bien les gérants sont nommés pour la durée de la société, tout simplement ;
et si le gérant est nommé pour une durée déterminée, il n'a pas un droit au renouvellement de ses fonctions.
Enfin, les statuts peuvent prévoir la désignation d'un ou plusieurs gérants. Les statuts peuvent décider que
ces gérants prendront leur décision de manière collégiale dans ce que l'on appelle un conseil de gérance.
Un arrêt du 22 février 2005 de la chambre commerciale de la Cour de cassation est venu préciser que, sauf
stipulation contraire des statuts, la démission du gérant de la SARL est un acte juridique unilatéral qui ne
nécessite aucune acceptation de la part de la société et ne peut faire l'objet d'aucune rétractation de la part
du gérant démissionnaire. La démission produit tous ses effets dès lors qu'elle a été portée à la connaissance
de la société. Voila ce que l'on pouvait dire sur la démission. Vous retrouverez cet arrêt dans le document
de travail qui va être mis à votre disposition.
(i) La révocation du gérant
Il peut être révoqué par les associés mais également judiciairement, alors la révocation par les associés.
Pour pouvoir révoquer le gérant, il faut qu'il y ait convocation d'une assemblée ou alors consultation écrite
des associés. Je vous renvoie à tout ce que l'on vient de dire sur la collectivité des associés.
On l'a dit, il est en effet possible à « un ou plusieurs associés détenant la moitié des parts sociales ou
détenant, s'ils représentent au moins le dixième des associés, le dixième des parts sociales, peuvent
demander la réunion d'une assemblée ». C'est l'alinéa 4 de l'article L 223-27 que l'on a déjà évoqué.
Si le gérant refuse de convoquer l’assemblée, « tout associé peut demander en justice la désignation d'un
mandataire chargé de convoquer l'assemblée et de fixer son ordre du jour ». C'est l'alinéa 7 de cet article.
Également, toute personne intéressée peut saisir le juge en référé pour enjoindre au gérant de convoquer
l'assemblée ou, afin de désigner un mandataire, pour procéder à cette convocation. On l'a dit.
Alors, l'assemblée ou les associés consultés par écrit vont statuer sur cette révocation le jour J. Pour qu'il y
ait révocation, les associés doivent réunir plus de la moitié des parts sociales ou, sur seconde convocation
ou consultation, plus de la moitié des votes émis, c'est ce que nous dit l'alinéa 1er de l'article L 223-25 du
Code de commerce.
À noter que les statuts de la SARL peuvent subordonner la décision de révoquer à l'obtention d'une majorité
plus élevée ou ne pas prévoir de possibilité de seconde convocation ou consultation ?
Alors, le gérant associé va prendre part à la décision qui statue sur sa propre révocation, car tout associé
peut participer aux décisions collectives, rappelez-vous, je vous renvoie à 1844 alinéa 1er du Code civil et
à L 223-28 alinéa 1er du Code de commerce.
Alors la révocation du gérant qui serait décidée sans juste motif (par exemple : la violation des statuts, des
fautes de gestion, une mauvaise gestion, une mésentente avec les associés qui va venir compromettre
l'intérêt social ou le bon fonctionnement de la société, le fait de demander de façon injustifiée la dissolution
pour mésentente) peut donner lieu à des dommages et intérêts. C'est ce que nous dit l'alinéa 1er de l'article
L 223-25 du Code du commerce, et ces dommages et intérêts pèsent sur la SARL sauf à ce que une faute
personnelle des associés ayant décidé la révocation soit caractérisée.
Et également une clause qui prévoit une indemnité d'un montant tel que elle dissuaderait les associés de
prononcer la révocation serait nulle.
Voila pour la révocation décidée en assemblée ou alors par consultation écrite par les associés de la SARL.
Un mot sur la révocation qui serait décidé par le juge.
Le gérant peut être révoqué par décision d'un juge. C'est l'alinéa 2 de l'article L 223-25. Elle suppose une
cause légitime. Elle peut intervenir à la demande de tout associé et cette cause légitime, en réalité, n'est
nulle autre que les justes motifs énoncés précédemment.
c. La rémunération du gérant
Donc que se passe t’il si, lors de la conclusion ou de la modification de son temps de travail, il occupe déjà
des fonctions de gérant ou détient des parts sociales ?
Première hypothèse, les 4 conditions sont remplies ; seconde hypothèse, une ou plusieurs de ces 4
conditions ne sont pas remplies.
Alors première hypothèse, les 4 conditions sont remplies, pas de problème, le gérant cumule son mandat
social et son contrat de travail. Le gérant, donc salarié, reçoit ses salaires en contrepartie de son activité
subordonnée et conserve son contrat de travail, même s'il est révoqué de ses fonctions de gérant, c'est bien
distinct. Sauf à ce que la société puisse justifier par ailleurs d'une cause réelle et sérieuse de licenciement,
mais en tout cas, il ne faut pas confondre les causes de révocation et les causes la cause réelle et sérieuse
de licenciement qui viendrait mettre un terme au contrat de travail. Les 2 mandat social et contrat de travail
sont vraiment distincts. L'un n'emporte pas l'autre. La fin de l'un n'emporte pas la fin de l'autre ?
Plus compliqué, seconde hypothèse où l'une ou plusieurs de ces conditions ne sont pas remplies.
Alors, qu'est ce qui se passe ? On va voir en cas de non-respect de l'une et de l'autre de ces conditions.
Alors si c'est la procédure des conventions réglementées qui n'est pas respectée ou alors qu'il n'y a pas de
rémunération distincte, et bien la validité du contrat de travail n'est pas remise en cause dans l'un comme
l'autre des cas.
En cas, toutefois, de défaut de lien de subordination entre la SARL et le gérant la Cour de cassation a jugé
dans un arrêt de sa chambre sociale du 31 mai 2006 que, sauf novation ou convention contraire, le contrat
de travail du salarié qui est nommé mandataire social et qui cesse d'exercer des fonctions techniques
distinctes dans un état de subordination à l'égard de la société est suspendu pendant la durée de ce mandat.
Dernière hypothèse, l'emploi n'est pas effectif, il est fictif : le gérant est coupable d'un abus de biens sociaux
(ABS).
Voila pour cette situation du gérant. Envisageons à présent les pouvoirs du gérant de SARL avant de voir
sa responsabilité.
2) Les pouvoirs du gérant de SARL
Toujours pareil la même dichotomie, la même summa divisio : des pouvoirs vis-à-vis des associés et des
pouvoirs vis-à-vis des tiers.
a. Vis-à-vis des associés
Des pouvoirs qui sont définis par les statuts selon l'alinéa 4 de l'article L 223-18 du Code de commerce.
Toutefois, dans le silence des statuts, le gérant peut faire tout acte de gestion dans l'intérêt de la société.
Voila ce qu'il faut savoir sur ces pouvoirs vis-à-vis des associés.
Qu'en est-il à présent des pouvoirs du gérant vis-à-vis des tiers ?
b. Vis-à-vis des tiers
La SARL, par principe, est engagée même par les actes du gérant qui ne relèvent pas de l'objet social. C'est
l'alinéa 5 de l'article L 223-18 du Code de commerce.
Toutefois, veuillez noter que premier point : La SARL n'est pas engagée par les actes pris en dehors de
l'objet social lorsqu'elle peut prouver que le tiers savait que l'acte dépassait l'objet social ou qu’il ne pouvait
l’ignorer compte tenu des circonstances, c'est toujours l'alinéa 5 de l'article 223-18.
Notez également : Que la société n'est pas engagée par les actes pris par le gérant en dehors de ses pouvoirs
- lorsqu'il usurpe les pouvoirs des associés.
Un mot enfin sur les clauses statutaires qui viennent limiter les pouvoirs conférés au gérant par la loi et qui
donc sont inopposables aux tiers, c'est l'article L 223-18 alinéa 6. La limitation de pouvoirs est inopposable
aux tiers, même si ceux-ci en avaient connaissance.
Alors, toujours dans les pouvoirs du gérant, on a vu vis-à-vis des associés, on a vu vis-à-vis des tiers. Je
voudrais à présent envisager, avant de parler des conventions réglementées, des quelques actes qui sont
interdits, puis nous verrons les conventions réglementées.
Le gérant doit informer le Commissaire aux comptes des conventions qui sont intervenus entre lui-même,
ou un associé, et la SARL, dont le délai d'un mois à compter de leur conclusion. C'est ce que vous
retrouverez à l'article R 223-16, alinéa 1er du Code de commerce.
Le gérant ou le commissaire aux comptes doit soumettre à l'assemblée ou aux associés, consultés par voie
écrite, un rapport sur les conventions qui sont intervenus entre la société et l'un de ses gérants, ou l'un de
ses associés, ainsi que les conventions assimilées. C’est l'article L 223-19 du Code de commerce.
À noter, dans son alinéa 2, que cet article prévoit une approbation préalable de l'assemblée lorsque la société
n'a pas de commissaire aux comptes et qu'elle conclut une convention avec son gérant non associé.
Alors quelles sont ces conventions réglementées ? Ce sont les conventions qui sont intervenues directement
entre la SARL et son gérant ou l'un de ses associés, directement ou par personne interposée. C'est l'alinéa
1er de l'article L 223-19.
Aussi, elle désigne celles qui sont passées entre la SARL et une autre société dans laquelle le gérant de la
SARL aurait un intérêt, des conventions conclues avec une société dont le gérant ou l'associé de la SARL
serait associé indéfiniment responsable, gérant, administrateur, directeur général, membre du directoire du
conseil de surveillance etc.
Toutefois, ne sont pas concernées les conventions qui portent sur des opérations courantes et conclues à
des conditions normales. C'est l'article L 223-20 du Code de commerce.
Alors, concrètement, l'associé ou le gérant ne prend pas part au vote et ses parts ne sont pas pris en compte
pour le calcul du quorum et de la majorité. C'est ce que nous dit l'alinéa 1er de l'article L 223-19 du Code
de commerce.
Alors que se passe-t-il en cas de convention conclue sans être soumise à l'approbation de l'assemblée
générale ou sans obtenir cette approbation de l'assemblée générale ? « Les conventions non approuvées
produisent néanmoins leurs effets, à charge pour le gérant, et, s'il y a lieu, pour l'associé contractant, de
supporter individuellement ou solidairement, selon les cas, les conséquences du contrat préjudiciables à
la société » selon l’alinéa 4 de l’article L 223-19.
Voila ce que j'avais à vous dire sur les pouvoirs du gérant. Je terminerai l'étude de la gérance de la SARL
en envisageant la responsabilité du gérant toujours en respectant cette idée de responsabilité civile, pénale
et fiscale.
A) La dissolution de la SARL
Vous l'aurez compris, la SARL, comme beaucoup de sociétés, peut être dissoute pour toutes les causes de
dissolution que vous connaissez déjà, que vous avez abordé au premier semestre, qui sont énoncées à
l'article 1844-7 du Code civil.
Étant précisé que la réunion des parts sociales en une seule main n'est pas une cause de dissolution de la
SARL, puisque celle-ci devient alors une EURL, c'est à dire une société unipersonnelle, une SARL
unipersonnelle.
Toutefois, il existe des causes de dissolution qui sont spécifiques à la SARL.
Tout d'abord, la dissolution peut être demandé par tout intéressé en cas de baisse des capitaux propres à un
niveau inférieur à la moitié du capital social et en l'absence de réunion des associés pour décider de la
dissolution ou de la poursuite de l’activité, ou en cas d'absence de prise en compte de la situation de la
société 2 exercices après cette réunion des associés. C’est l'article L 223-42 du Code de commerce.
Deuxième cause spécifique de dissolution de la SARL : la dissolution sera de plein droit lorsque la SARL
vient à comprendre plus de cent associés pendant un délai d’un an et si pendant ce même délai d'un an, la
société ne se transforme pas en une société d'une autre forme.
La dissolution d'une SARL est suivie de sa liquidation. En cas de SARL unipersonnelle - c’est à dire
d’EURL - la dissolution va emporter transmission universelle de patrimoine (TUP) à l'associé unique
personne morale. Vous retrouverez ça à l'alinéa 3 de l'article 1844-5. La transmission universelle de
patrimoine en cas de dissolution de la société unipersonnelle ne s'applique pas lorsque l’associé unique est
une personne physique. Il faut bien faire la distinction personne morale - personne physique.
Alors, les créanciers sociaux vont devenir automatiquement les créanciers de l'associé unique personne
morale. Les contrats conclus intuitu personae ne sont pas transmis aux bénéficiaires de cette transmission
universelle de patrimoine.
Enfin, notez que la Cour de cassation a jugé, dans un arrêt du 12 juillet 2005, que lorsque la dissolution de
L’EURL est le résultat d'un jugement, d'une liquidation judiciaire, et bien dans ce cas-la, il n'y a pas
transmission universelle de patrimoine. Vous retrouverez cet arrêt dans le document de travail. Nous en
avons donc terminé avec l'étude au sein de cette leçon numéro 3 de la société à responsabilité limitée, la
SARL, nous envisagerons dans les 2 prochaines leçons la société anonyme, leçon numéro 4 et la société
par actions simplifiée, leçon numéro 5.
P17 - Présentation et principales caractéristiques de la SA
Leçon n° 4 : La société anonyme
Comme d'habitude, nous allons donc commencer par une rapide présentation de ses principales
caractéristiques, puis nous verrons comment l'on crée la société anonyme, c'est à dire les conditions de fond
propres à la société anonyme ainsi que les conditions de forme qui sont propres à cette forme de
société. Puis nous opérerons une distinction, nous verrons que la société anonyme peut tout d'abord être
dirigé via un conseil d’administration - c’est la SA à conseil d’administration - ou alors il existe également
la SA à directoire et à conseil de surveillance. Enfin, nous dirons quelques mots sur les actionnaires de
cette société anonyme.
Alors dans un premier temps rapide, présentation des principales caractéristiques de la société anonyme.
A) Les principales caractéristiques de la SA
Tout d'abord, vous trouverez les articles qui régissent la société anonyme aux articles L 225-1 à L 225-270
mais également L 242-1 à l 242-31 et L 245-17 du Code de commerce.
La première chose qu'il faut savoir est que la SA a un caractère institutionnel et non pas contractuel. Cela
veut dire que les règles qui gouvernent la société anonyme sont déterminées par le législateur. Il est donc
impossible de procéder à une modification de ces règles par les statuts ou par des conventions.
La SA n'est pas une société à fort intuitu personae dans le sens où les actionnaires n'ont que peu
d'importance en termes de personnalité, même si évidemment ils ont une importance pour faire les apports
au sein de cette société.
Alors la société anonyme requiert un certain capital, elle émet des titres négociables - que l'on appelle des
actions - et peut faire des opérations d'offre au public d'instrument financier, voir ou voir ces titres cotées
sur un marché réglementé.
Précisons que cette société ne confère pas à ses actionnaires la qualité de commerçant.
En outre, la SA est une société commerciale par la forme. Cela veut dire que par principe, elle peut avoir
pour objet social toute activité - étant précisé que certaines activités sont interdites sous forme de société
anonyme - et inversement, certaines activités doivent se faire sous forme de SA, par exemple les entreprises
françaises d'assurance autres que les mutuelles.
À noter que certaines professions libérales - qui sont soumises à un statut réglementaire ou dont le titre est
protégé - peuvent être exercés sous la forme d'une SA. C'est notamment la société d'exercice libéral à forme
anonyme (SELAFA) ou alors également, les avocats peuvent très bien exercer leur profession dans le cadre
d’une SA de droit commun. Voila pour cette rapide présentation et principales caractéristiques de cette
société anonyme.
P18 - La creation de la SA
B) La création de la SA
1) Les conditions de fond, propres à la société anonyme
Alors rapidement 2 conditions propres à la société anonyme. Tout d'abord, des conditions relatives à ses
actionnaires, puis, le fait que dans la société anonyme, il y ait réunion d'apport au sein d'un capital social.
a. Les conditions relatives aux actionnaires de la société anonyme
« La société anonyme est la société dont le capital est divisé en actions et qui est constituée entre des
associés qui ne supportent les pertes qu'à concurrence de leurs apports. » Cette règle est énoncée à l'article
L 225-1 du Code de commerce.
Les associés de la SA sont donc des actionnaires et leur responsabilité est limitée. Notons que « par
dérogation à l'article L. 225-1, pour les sociétés dont les actions sont admises aux négociations sur un
marché réglementé ou sur un système multilatéral de négociation, le nombre des associés ne peut être
inférieur à sept » selon l'article L 22-10-2 du Code de commerce.
Alors, les actionnaires de la SA n'ont pas la qualité de commerçant donc il n'y a pas d'exigence particulière
de capacité ; également, ses actionnaires peuvent être une personne physique ou alors une personne
morale. Lorsque l'actionnaire est une personne morale, « est interdite la souscription par la société de ses
propres actions, soit directement, soit par une personne agissant en son propre nom, mais pour le compte
de la société » selon l'article L 225-206 I du Code de commerce. En revanche, l’auto acquisition portant
sur des actions déjà émises étant est possible mais réglementée selon l’article L 225-206 II du Code de
commerce.
Aussi, la SA est soumise, comme les autres sociétés par action, à la réglementation sur les participations
réciproques et notamment l'hypothèse énoncée à l'article L 233-29. Une société par action, détient des
actions d'une autre société qui détient elle-même des titres de la première société correspondant à une
fraction de son capital - donc c'est à dire de cette première SA - supérieures à 10%. À défaut d'accord entre
les sociétés pour régulariser cette situation, l'article L 233-29 impose que la société qui détient la fraction
la plus faible cède sa participation ou, si les investisseurs réciproques sont de même importance, que chaque
société réduise sa participation de sorte qu'elle n’excède pas ce fameux seuil de 10%.
Voila ce que l'on pouvait dire rapidement sur les conditions relatives aux actionnaires, toujours dans ces
conditions de fond.
a. La réunion des apports au sein du capital social
La SA doit se doter d'un certain capital, d'au moins 37000€ selon les dispositions de l'article L 224-2 du
Code de commerce.
Certaines SA doivent détenir un capital social supérieur à 37000€. Principalement une société anonyme
qui souhaite exercer l'activité de gestion de portefeuille, doit détenir un capital d'au moins 125 000€ libéré
en numéraire au moins à hauteur de ce montant ou encore, une SA qui souhaite exercer une activité bancaire
générale doit détenir un capital d'au moins 5 000 000€.
D'autres SA doivent détenir un capital social, mais cette fois-ci inférieur à 37000€, notamment la SA de
rédacteurs de presse qui peut se contenter d'un minimum de 300€ pour capital social.
Voila pour les exceptions.
(i) Les apports de la SA
Alors maintenant, rentrons dans le vif du sujet relativement aux apports de la société anonyme. Il existe au
sein de la société anonyme 2 types d'apports, ce que l'on appelle les actions de numéraire et les actions
d’apport (les apports en nature). Vous trouvez cela à l'article L 225-3 du Code de Commerce.
Il ne peut y avoir d'apport en industrie dans une SA, c’est prohibé selon l'alinéa 4 l’article L 225-3 du Code
de commerce.
(ii) Le capital social de la SA
« Le capital doit être intégralement souscrit. » C'est l'alinéa 1er de l’article L 225-3 du Code de commerce.
Cela signifie que toutes les actions doivent être souscrites avant l'immatriculation de la société (v. S5 : les
étapes pour l'acquisition de la personnalité morale).
Les actions de numéraire doivent être libérées - lors de la souscription - de la moitié au moins de leur valeur
nominale selon l’alinéa 2. La libération du surplus devrait intervenir dans un délai ne pouvant excéder 5
ans à compter de l'immatriculation de la société au RCS, sur décision du conseil d'administration ou du
directoire.
Quant aux actions d'apport, c'est à dire les actions qui sont rémunérées par des apports en nature.
Et bien ces actions d'apport sont intégralement libérées dès leur émission. C'est ce que nous dit l'alinéa 3.
La procédure de vérification de la valeur des apports en nature de la SA est semblable à celle de la SARL.
Un commissaire aux apports peut être désigné, selon l'article L 225-8 alinéa 1er, qui peut voir sa
responsabilité civile engagée puisque le rapport d'évaluation des apports en nature est fait sous sa
responsabilité, c'est l'alinéa 2.
Il existe des cas de dispense de faire établir un rapport par un commissaire aux apports. C'est ce que nous
dit l'article L 225-8-1 du Code de Commerce.
- Première hypothèse de dispense :
Vise l'apport « 1° de valeurs mobilières donnant accès au capital mentionnées à l'article L. 228-1 ou
d'instruments du marché monétaire, au sens de l'article 4 de la directive 2004/39/ CE du Parlement
européen et du conseil du 21 avril 2004 concernant les marchés d'instruments financiers, modifiant les
directives 85/611/ CEE et 93/6/ CEE du conseil et la directive 2000/12/ CE du Parlement européen et du
conseil et abrogeant la directive 93/22/ CE du conseil, s'ils ont été évalués au prix moyen pondéré auquel
ils ont été négociés sur un ou plusieurs marchés réglementés au cours des trois mois précédant la date de
la réalisation effective de l’apport ».
- Seconde hypothèse, de dispense de faire établir un rapport par un commissaire aux apports :
S’applique aux apports « 2° d'éléments d'actif autres que les valeurs mobilières ou les instruments du
marché monétaire mentionnés au 1° si, dans les six mois précédant la date de la réalisation effective de
l'apport, ces éléments ont déjà fait l'objet d'une évaluation à la juste valeur par un commissaire aux apports
dans les conditions définies à l'article L. 225-8 ».
Ces apports en en nature pourront faire l'objet d'une réévaluation à posteriori selon le II du même article.
Voila quant à la réunion des apports dans le capital social de la société anonyme. Passons à présent aux
conditions de forme qui sont propres à la SA.
2) Les conditions de forme de la SA
Ce qu'il faut savoir, c'est que la SA peut se constituer de 2 façons, avec ou sans offre au public d'instruments
financiers. Notons que l'offre au public d'instruments financiers est une terminologie qui remplace ce que
l'on appelait précédemment l'appel public à l'épargne. L’offre au public de valeurs mobilières, est une
communication qui est adressée - sous quelque forme et par quelque moyens que ce soit - à des personnes
et présentant une information suffisante sur les conditions de l'offre et sur les titres à offrir, de manière à
mettre un investisseur en mesure de décider d’acheter ou de souscrire ces valeurs mobilières.
L'article L 411-1 du Code monétaire et financier édicte un principe d'interdiction de procéder à une telle
offre, sauf autorisation légale. Les articles L 411-2 puis 411-2-1 411-3 du Code monétaire et financier
édictent des exceptions à ce principe d'interdiction de procéder à une offre au public de titres financiers.
Alors première hypothèse, la constitution avec offre au public, puis nous verrons l'hypothèse de la
constitution sans offre au public.
L'étude du conseil d’administration passera par l'étude de la composition du conseil d’administration - c’est
à dire la nomination des administrateurs, leur rémunération, le cumul des mandats d'administrateur, le
cumul du mandat d'administrateur avec celui d'un contrat de travail, mais également la révocation de
l'administrateur.
Nous étudierons aussi le fonctionnement du conseil d'administration, la convocation et la tenue des
réunions, les délibérations, l'information nécessaire de l'administrateur, puis les pouvoirs du conseil
d'administration et enfin la présidence du conseil d’administration - la nomination de ce président, sa
rémunération, ses pouvoir.
Enfin, dans la partie sur la direction de la SA à conseil d'administration, nous verrons la nomination du
directeur général et du directeur général délégué - leurs pouvoirs, leurs responsabilités et le cumul possible
des mandats de direction.
a. La composition du conseil d’administration
Alors il y a des incompatibilités pour certaines professions, ne peuvent être administrateurs, les avocats
notamment, et les fonctionnaires.
Notez également que l'administrateur ne doit pas dépasser la limite d'âge prévue par les statuts ou à défaut
par la loi, c'est ce que dit l'article L 225-19 du Code de commerce. En effet, « les statuts doivent prévoir,
pour l'exercice des fonctions d'administrateur, une limite d'âge s'appliquant soit à l'ensemble des
administrateurs, soit à un pourcentage déterminé d'entre eux.
A défaut de disposition expresse dans les statuts, le nombre des administrateurs ayant dépassé l'âge de
soixante-dix ans ne peut être supérieur au tiers des administrateurs en fonctions. »
Également, l'administrateur ne doit pas être surnuméraire, c'est ce que nous dit L 225-17. Ça veut dire que
« la société anonyme est administrée par un conseil d'administration composé de trois membres au moins.
Les statuts fixent le nombre maximum des membres du conseil, qui ne peut dépasser dix-huit ». Un
dépassement est également autorisé pendant un délai de 3 ans, en cas de fusion. Le nombre des
administrateurs pouvant alors aller jusqu'à 24. C'est l'article L 225-95.
En outre, les administrateurs doivent avoir été désignés régulièrement, c'est à dire « nommés par
l'assemblée générale constitutive ou par l'assemblée générale ordinaire. Dans le cas prévu à l'article L.
225-16, ils sont désignés dans les statuts. La durée de leurs fonctions est déterminée par les statuts sans
pouvoir excéder six ans. Toutefois, en cas de fusion ou de scission, la nomination peut être faite par
l'assemblée générale extraordinaire » selon l’article L 225-18.
Également, les statuts peuvent imposer que chaque administrateur soit propriétaire d'un nombre d'actions
déterminées par eux.
Notons que « le conseil d'administration est composé en recherchant une représentation équilibrée des
femmes et des hommes » d’après l'article L 225-17 du Code de commerce.
À noter aussi, que la participation des salariés ou des représentants des salariés au conseil d'administration
est possible. Je vous renvoie ici aux articles L 225- 23, L 225-27 et L 225-27 du Code de commerce.
Voila pour la nomination des alliés des administrateurs. Un mot à présent sur le cumul des mandats
d'administrateur.
(ii) Le cumul des mandats d’administrateur
Alors tout ce que je vais dire ici à présent vaut également pour le cumul des mandats de membre du conseil
de surveillance que nous verrons lorsque nous étudierons la SA à directoire et à conseil de surveillance.
Alors, l'article L 225-21 du Code de commerce précise qu’ « une personne physique ne peut exercer
simultanément plus de cinq mandats d'administrateur de sociétés anonymes ayant leur siège sur le
territoire français ».
À noter que, « par dérogation aux dispositions du premier alinéa, ne sont pas pris en compte les mandats
d'administrateur ou de membre du conseil de surveillance exercés par cette personne dans les sociétés
contrôlées au sens de l'article L. 233-16 par la société dont elle est administrateur » d’après l'article L
225-21 alinéa 2.
Notez également que les mandats d'administrateurs dans des sociétés non cotées et contrôlés par une même
société ne comptent que pour un seul mandat. C'est ce que dit l'alinéa 3 de l’article L 225-21.
Aussi le nombre de 5 mandats maximum prend en compte à la fois les mandats d'administrateurs et ceux
de membre du conseil de surveillance, selon l'article L 225-94 du Code de commerce.
La sanction, en cas de violation des règles de non cumul, est édictée à l’alinéa 4 de l'article L 225-
21. « Toute personne physique qui se trouve en infraction avec les dispositions du présent article doit se
démettre de l'un de ses mandats dans les trois mois de sa nomination, ou du mandat en cause dans les trois
mois de l'événement ayant entraîné la disparition de l'une des conditions fixées à l'alinéa précédent. A
l'expiration de ce délai, elle est réputée s'être démise, selon le cas, soit de son nouveau mandat, soit du
mandat ne répondant plus aux conditions fixées à l'alinéa précédent, et doit restituer les rémunérations
perçues, sans que soit, de ce fait, remise en cause la validité des délibérations auxquelles elle a pris part. »
Voila pour le cumul des mandats d'administrateur, un mot relatif au cumul du mandat d’administrateur à
un contrat de travail.
(iii) Le cumul du mandat d’administrateur avec celui d’un contrat de travail
Alors le principe, c'est que le salarié peut devenir administrateur sous certaines conditions, mais il est en
principe interdit à l'administrateur en fonction de devenir salarié.
Alors premier point, envisageons les 2 hypothèses.
Première hypothèse : un administrateur en fonction ne peut en principe, devenir salarié d'une SA au conseil
de laquelle il siège. C'est ce que nous dit l'article L 225-22 du Code de commerce. [L’article ne dit pas ça]
En effet, un administrateur ne peut recevoir aucune autre rémunération que celle prévue par la loi. C'est ce
qu’énonce l'article L 225-44.
Donc il y a un principe d’interdiction mais un administrateur peut devenir salarié d'une société anonyme,
de laquelle il siège au conseil, si 2 conditions énoncées à l'article L 225-21-1 sont remplies. « Un
administrateur peut devenir salarié d'une société anonyme au conseil de laquelle il siège si cette société
ne dépasse pas, à la clôture d'un exercice social, les seuils définissant les petites et moyennes entreprises
prévus à l'article 2 de l'annexe à la recommandation 2003/361/ CE de la Commission, du 6 mai 2003,
concernant la définition des micro, petites et moyennes entreprises et si son contrat de travail correspond
à un emploi effectif. »
- Première condition : La société ne doit pas dépasser à la clôture d'un exercice social, les seuils définissant
les petites et moyennes entreprises, les PME. Alors quels sont ces seuils ? La société concernée emploi
moins de 250 personnes et son chiffre d'affaires hors taxe n’excède pas 50 000 000 d’euros ; ou son total
du bilan est inférieur à 43 000 000 d'euros.
Alors, il y a certaines conditions à remplir, sont énoncées à l'article L 225-22 du Code de commerce, des
conditions légales mais aussi des conditions qui sont énoncées au fil de l'eau par la jurisprudence.
- Première condition, il faut une antériorité du contrat de travail.
- Deuxième condition, il y a une limite quant au nombre de salariés administrateurs, donc les
administrateurs ayant également la qualité de salariés ne peuvent constituer plus du tiers des
administrateurs en fonction. C'est l'alinéa 2 de cet article L 225-22. Si le seuil du tiers est dépassé, la
nomination au poste d'administrateur des salariés en surnombre est nulle.
- Troisième condition, il faut un contrat de travail effectif, c'est ce que nous dit l’alinéa 1er de L 225-22.
Donc le contrat de travail ne doit pas être fictif et les fonctions exercées dans le cadre du contrat de travail
doivent être distinctes de celles qui sont des fonctions qui appartiennent à l'administrateur, donc une
distinction entre la fonction de salarié et celle de l'administrateur.
- Quatrième condition, il faut également percevoir une rémunération distincte.
L'administrateur salarié, nous dit L 225-22, ne perd pas le bénéfice de son contrat de travail. Cela veut dire
qu’en cas de révocation de son mandat social, l'administrateur salarié conserve par principe le bénéfice de
son contrat de travail ; la rupture du contrat de travail est quant à elle soumise au régime de droit commun.
Donc il y a vraiment une distinction.
Si le cumul est illicite parce qu'un administrateur en fonction est devenu salarié alors que le contrat de
travail est nul, ce qui oblige donc à des restitutions. Si le cumul est illicite parce qu'un salarié devient
administrateur mais ne remplit pas les conditions requises pour être nommé administrateur parce que le
seuil du tiers des administrateurs lié à la SA par un contrat de travail est dépassé, dans ce cas-la, c'est la
nomination au poste d'administrateur qui doit être nulle. Si, le cumul est illicite parce qu'un salarié est
nommé administrateur dans des conditions régulières mais que son contrat de travail ne remplit pas les
conditions requises du fait de la disparition du lien de subordination, de l'absence d'emploi effectif. Alors
dans ces cas le contrat de travail sera suspendu.
Donc, les rémunérations qui seraient perçues de manière illicite doivent dans tous les cas être restituées.
Voila ce que je voulais vous dire sur le cumul du mandat d'administrateur, avec un contrat de travail. Un
mot maintenant sur la rémunération des administrateurs, nous sommes toujours dans ce premier point sur
relatif à la composition du conseil d'administration.
(iv) La rémunération des administrateurs
Les administrateurs reçoivent de la société anonyme, outre les rémunérations qui sont issues des cas de
cumul licites avec un contrat de travail, ce que l'on appelle des rémunérations d’administrateurs
(anciennement « jetons de présence »). Ces règles sont énoncées aux articles L 225-44 et L 225-45.
Alors, outre ces rémunérations d'administrateurs, l'article L 225-44 énonce d'autres types de rémunération.
Alors, veuillez noter qu’ « il peut être alloué, par le conseil d'administration, des rémunérations
exceptionnelles pour les missions ou mandats confiés à des administrateurs. Dans ce cas, ces
rémunérations, portées aux charges d'exploitation sont soumises aux dispositions des [conventions
réglementées] ». Ces dispositions sont issues de l'article L 225-46.
Notons qu'il y a également la rémunération due au président du conseil d’administration selon l'article L
225-44 ; la rémunération due au directeur général ou au directeur général délégué L 225-53 ; et des bons
de souscription de parts de créateur d’entreprise, c'est un article du Code général des impôts.
Également, l'article 225-44 du Code de commerce dispose que les clauses statutaires contraires sont
réputées non écrites et que les décisions contraires donc à tout ce que l'on vient d’énoncer sont nulles. Les
rémunérations indûment perçues sont remboursées à la société par les administrateurs qui également
encourent des peines, applicables en cas de délit d'abus de biens sociaux.
Voila ce que je voulais vous dire quant à la rémunération des administrateurs. Un mot pour terminer ce
premier point relatif à la composition du conseil d'administration, un mot sur la révocation des
administrateurs et tout ce que je vais dire sur cette révocation des administrateurs vaut également au sujet
de la révocation des des directeurs généraux et directeurs généraux délégués dans le cadre de la SA à conseil
d'administration.
(v) La révocation des administrateurs
Alors il y a des cas de cessation des fonctions des administrateurs, des DG, des DGD : en cas de démission,
en cas d'expiration du terme des fonctions - pour rappel, il y a une durée maximum de 6 ans de fonction
pour les administrateurs et pour les membres du conseil de surveillance. Autre cas de cessation des
fonctions, la dissolution ou la transformation de la société. Également, notons aussi la possibilité d'une
démission d'office de l’administrateur, du DG, du DGD lorsque le titulaire de ce mandat social se trouve
placé en tutelle.
Mais, ici, nous ne parlerons que de l'hypothèse de la révocation des administrateur, directeur général et
directeur général délégué.
Le principe, c'est que l'organe qui a nommé le dirigeant est compétent pour le révoquer, il existe 2 types de
révocabilité de l'administrateur, du DG et du DGD : la révocabilité ad nutum et la révocabilité sur juste
motif. Envisageons successivement ces 2 hypothèses de révocabilité.
La révocabilité ad nutum :
La révocation ad nutum, c'est à dire sans préavis, sans nécessiter de justes motifs, et sans indemnités.
Dans l'hypothèse d'une contestation, que ce soit en matière de révocation ou en matière de révocation pour
juste motif, le juge va rechercher si une faute a été commise dans l'exercice du droit de révocation ou s'il y
a eu un manquement au principe de la contradiction.
Alors par rapport à cet exercice du droit de révocation et bien des dommages et intérêts sont alloués si la
révocation a eu lieu dans des conditions susceptibles de porter atteinte à la réputation et à l'honneur du
dirigeant révoqué. Ainsi, la faute comme le manquement doivent être prouvés par le dirigeant.
Dans l'hypothèse, donc d'un manquement au principe de la contradiction, des dommages-intérêts sont
alloués si le dirigeant n'a pas été en mesure de présenter ses observations avant que la mesure de révocation
soit prise.
Alors les administrateurs sont révocables ad nutum, ils peuvent être révoqués à tout moment par l'assemblée
générale ordinaire. Les clauses contraires ne sont pas valables, du moins lorsqu'elles entravent le droit de
révocation. C'est ce que nous dit l'article L 225-18 alinéas 2 et 3 du Code de commerce.
Le président du conseil d'administration peut être révoqué à tout moment par le conseil d'administration,
toute disposition contraire étant réputée non écrite selon l'alinéa 3 de l'article L 225-47.
L'assemblée générale peut révoquer indirectement le président de son mandat de président en le révoquant
de son poste d'administrateur, ce qui entraîne automatiquement la fin de son mandat de président, puisque
le président du conseil d'administration doit être choisi parmi les membres de cet organe. C'est l'alinéa 1er
de cet article L 225-47.
Enfin, le directeur général est révocable ad nutum lorsqu'il exerce la fonction de président du conseil
d’administration.
Voila pour cette première hypothèse de révocabilité ad nutum.
La révocabilité sur juste motif :
La révocation du directeur général, non président du conseil d'administration, ainsi que les directeurs
généraux délégués doit avoir lieu sur juste motif.
Les directeurs généraux délégués conservent leurs fonctions et attributions jusqu'à la nomination du
nouveau directeur général, sauf décision contraire du conseil.
Ces différentes dispositions se retrouvent à l'article L 225-55 alinéa 1 et alinéa 2.
Enfin toujours quant à la révocation des administrateurs, DG et DGD un mot très rapide sur ce que l'on
appelle les Golden parachutes. Ce sont des clauses qui permettent à un dirigeant de la société anonyme de
recevoir une somme d'argent ou un autre avantage lorsque son mandat social prend fin.
Alors, eu égard à tout ce que l’on vient de voir sur la révocation et notamment que les clauses empêchant
la révocation de se faire à tout moment sont nulles ou réputées non écrites, on pourrait penser qu'une clause
prévoyant l'attribution d'une somme d'argent aux dirigeants révoqués est contraire à une révocabilité à tout
moment. Pourtant, la jurisprudence fait en réalité une appréciation au cas par cas : elle recherche si le droit
de révoquer le dirigeant se trouve véritablement entravé ou non.
Voila sur la question de la révocation des administrateurs, dirigeants et directeur général délégué.
Abordons maintenant la question du fonctionnement du conseil d’administration.
b. Le fonctionnement du conseil d’administration
Tout d’abord, nous évoquerons la convocation et la tenue des réunions du conseil d’administration, puis
nous dirons un mot sur les délibérations et l'information des administrateurs.
(i) La convocation et la tenue des réunions du conseil d'administration
Le conseil d'administration, bien évidemment, doit être convoqué. Ce sont les statuts qui déterminent les
règles relatives à la convocation des administrateurs. Vous trouvez cela à l'article L 225-36-1 du Code de
commerce.
Les statuts peuvent prévoir l'emploi de la lettre recommandée avec accusé de réception, de l'écrit,
électronique ou de tout autre forme.
Le non-respect des règles statutaires de convocation ne fondent pas à lui seul la nullité de la convocation
des administrateurs.
La convocation est faite par le président du conseil, mais l'article L 225-36-1 du Code de commerce permet
aussi aux dirigeants, au directeur général de lui demander de convoquer le conseil sur un ordre du jour
déterminé. Le 1/3 des administrateurs le peut aussi, mais au seul cas où le conseil ne s'est pas réuni depuis
plus de 2 mois, le président doit alors accéder à cette demande.
Le conseil n'est pas astreint à un nombre minimum ou à une fréquence de réunion particulière. Toutefois,
il y a une obligation de se réunir à certaines échéances et les statuts peuvent lui imposer des exigences
particulières à cet égard.
Il convient également de convoquer 2 membres du comité social et économique qui assistent aux séances
du conseil d'administration, mais avec une voix consultative seulement. À défaut de convocation de ces
demandes la délibération ne sera pas nulle.
Les commissaires aux comptes, lorsqu'il en existe, ne sont convoqués obligatoirement qu’à la réunion du
conseil d'administration qui arrête les comptes sociaux, leur convocation aux autres réunions est facultative.
Même lorsque leur convocation est obligatoire, le fait de ne pas convoquer ses commissaires aux comptes
ne devrait pas justifier l'annulation de la délibération du conseil.
« Le conseil d'administration ne délibère valablement que si la moitié au moins de ses membres sont
présents. Toute clause contraire est réputée non écrite. » c'est ce que nous dit l'alinéa 1er de l'article L 225-
37 du Code de commerce. On ne prend donc en compte pour calculer le quorum, que les administrateurs
qui sont effectivement présents et non ceux qui sont simplement représentés.
« Sauf lorsque le conseil est réuni pour procéder aux opérations visées aux articles L. 232-1 [décisions sur
l'arrêté des comptes et des documents sociaux destinés à l'assemblée annuelle des actionnaires] et L. 233-
16 [arrêté des comptes consolidés et rapport sur la gestion du groupe] et sauf disposition contraire des
statuts, le règlement intérieur peut prévoir que sont réputés présents, pour le calcul du quorum et de la
majorité, les administrateurs qui participent à la réunion par des moyens de visioconférence ou de
télécommunication permettant leur identification et garantissant leur participation effective, dont la nature
et les conditions d'application sont déterminées par décret en conseil d'Etat. Les statuts peuvent limiter la
nature des décisions pouvant être prises lors d'une réunion tenue dans ces conditions et prévoir un droit
d'opposition au profit d'un nombre déterminé d'administrateurs. Les statuts peuvent également prévoir que
les décisions relevant des attributions propres du conseil d'administration prévues à l'article L. 225-24, au
dernier alinéa de l'article L. 225-35, au second alinéa de l'article L. 225-36 et au I de l'article L. 225-103
ainsi que les décisions de transfert du siège social dans le même département peuvent être prises par
consultation écrite des administrateurs. » C’est l'alinéa 3 de l'article L 225-37.
Voila pour la convocation et la tenue des réunions, un mot sur les délibérations
Voilà pour la convocation, la tenue des réunions et les délibérations. Un dernier mot quant à ce
fonctionnement du conseil d’administration.
(iii) L'information des administrateurs
L'administrateur a un droit d’information. C'est ce que nous dit l'alinéa 3 de l'article L 225-35 du Code de
commerce. De plus, notons l’arrêt « « Cointreau » du 2 juillet 1985 de la chambre commerciale de la Cour
de cassation qui nous dit que le président du conseil doit mettre les administrateurs en mesure de remplir
leur mission en connaissance de cause (v. doc).
Voila quant à l’information des administrateurs. Nous sommes toujours dans la SA à conseil
d'administration, toujours dans le conseil d'administration, nous avons vu la composition du conseil
d’administration et son fonctionnement, nous allons donc à présent nous intéresser aux pouvoirs du conseil
d'administration.
Les cautionnements, avals et garanties (autonomes + lettres d’intention) données par la SA sont des sûretés
personnelles et sont soumis à l'autorisation préalable du conseil d'administration, sauf au cas où la société
exploite un établissement bancaire ou financier. Donc c'est l’alinéa 4 de l'article L 225-35.
Donc ce sont des garanties qui voient la société engager son patrimoine, ou une partie de celui-ci, pour
garantir la dette d'un tiers.
Alors, à défaut d'autorisation préalable du conseil d'administration ces cautions, avals et garanties sont
inopposables à la société et toute décision postérieure de ratification par le conseil d'administration est
inopérante.
Il peut y avoir responsabilité engagée par les tiers donc responsabilité de la SA du fait de la faute de son
dirigeant et ici, la faute du dirigeant serait donc une faute qui n'est pas détachable de ses fonctions.
À noter enfin que le conseil d'administration de la SA peut donner une autorisation globale au PDG ou DG
de consentir des cautionnements, avals et garanties au nom de la SA pour un montant maximum et cette
autorisation valable pour un délai d'un an maximum, peut également prévoir un montant maximum par
garantie. Donc si une garantie dépasse le montant global de l'autorisation ou le montant par garantie, il
conviendra de solliciter une autorisation préalable express du conseil. Le dépassement de ce montant global
est seul opposable aux tiers.
L'article L 225-43 du Code de commerce interdit aux administrateurs personnes physiques ainsi qu’aux
DG, DGD et représentant permanent des administrateurs personnes morales de faire des emprunts auprès
de la société anonyme ou de se faire cautionner par elle, sauf lorsque la société exploite un établissement
bancaire ou financier et que l'emprunt consenti par elle constitue une opération courante de ce commerce
et est conclue à des conditions normales. En cas de violation de cette interdiction il y a nullité absolue de
l'emprunt et impossibilité pour la société de ratifier le prêt ou la garantie.
Voila cette parenthèse que je voulais faire sur ces cautions avals garanties et emprunts et emprunts fait
auprès de la société.
(ii) Les conventions réglementées
Par ailleurs, le conseil d'administration autorise les convention réglementée selon l’important article L
225-38 du Code de commerce.
En effet, cet article pose un système de contrôle des conventions conclues entre la société et l'un de ses
dirigeants.
« Toute convention intervenant directement ou par personne interposée entre la société et son directeur
général, l'un de ses directeurs généraux délégués, l'un de ses administrateurs, l'un de ses actionnaires
disposant d'une fraction des droits de vote supérieure à 10 % ou, s'il s'agit d'une société actionnaire, la
société la contrôlant au sens de l'article L. 233-3, doit être soumise à l'autorisation préalable du conseil
d'administration.
Il en est de même des conventions auxquelles une des personnes visées à l'alinéa précédent est
indirectement intéressée.
Sont également soumises à autorisation préalable les conventions intervenant entre la société et une
entreprise, si le directeur général, l'un des directeurs généraux délégués ou l'un des administrateurs de la
société est propriétaire, associé indéfiniment responsable, gérant, administrateur, membre du conseil de
surveillance ou, de façon générale, dirigeant de cette entreprise. »
À noter que dans une société cotée, le conseil d'administration ou de surveillance doit mettre en place une
procédure permettant d'évaluer régulièrement si les conventions portant sur des opérations courantes et
conclues à des conditions normales remplissent bien ces conditions-la. C'est l'article L 22-10-10 du Code
de commerce.
Alors échappent à la procédure des conventions réglementées les conventions conclues entre 2 sociétés
dont l'une détient directement ou indirectement la totalité du capital de l'autre, le cas échéant déduction
faite du nombre minimum d'actions requis pour satisfaire aux exigences de l'article 1832 du Code civil ou
des articles à 225-1, L 22-10-1, L 22-10-2 et L 226-1 du Code de commerce.
La procédure des conventions réglementées est expliquée à l'article L 225-40.
« La personne directement ou indirectement intéressée à la convention est tenue d'informer le conseil dès
qu'elle a connaissance d'une convention à laquelle l'article L. 225-38 est applicable. Elle ne peut prendre
part ni aux délibérations ni au vote sur l'autorisation sollicitée.
Le président du conseil d'administration donne avis aux commissaires aux comptes, s'il en existe, de toutes
les conventions autorisées et conclues et soumet celles-ci à l'approbation de l'assemblée générale.
Les commissaires aux comptes ou, s'il n'en a pas été désigné, le président du conseil d'administration,
présentent, sur ces conventions, un rapport spécial à l'assemblée, qui statue sur ce rapport.
La personne directement ou indirectement intéressée à la convention ne peut pas prendre part au vote. Ses
actions ne sont pas prises en compte pour le calcul de la majorité. »
Envisageons différentes hypothèses :
- Première hypothèse, le refus d’autorisation :
« Sans préjudice de la responsabilité de l'intéressé, les conventions [réglementées] visées à l'article L. 225-
38 et conclues sans autorisation préalable du conseil d'administration peuvent être annulées si elles ont
eu des conséquences dommageables pour la société.
L'action en nullité se prescrit par trois ans, à compter de la date de la convention. Toutefois, si la
convention a été dissimulée, le point de départ du délai de la prescription est reporté au jour où elle a été
révélée.
La nullité peut être couverte par un vote de l'assemblée générale intervenant sur rapport spécial des
commissaires aux comptes ou, s'il n'en a pas été désigné, du président du conseil d'administration exposant
les circonstances en raison desquelles la procédure d'autorisation n'a pas été suivie. Les dispositions du
quatrième alinéa de l'article L. 225-40 sont applicables. »
- Deuxième hypothèse, la convention autorisée par le conseil d'administration mais pas par l'assemblée
générale :
« Les conventions approuvées par l'assemblée, comme celles qu'elle désapprouve, produisent leurs effets
à l'égard des tiers, sauf lorsqu'elles sont annulées dans le cas de fraude.
Même en l'absence de fraude, les conséquences, préjudiciables à la société, des conventions désapprouvées
peuvent être mises à la charge de l'intéressé et, éventuellement, des autres membres du conseil
d’administration. »
Voila pour les conventions réglementées et sur la procédure des conventions réglementées.
Nous sommes toujours dans la partie concernant les pouvoirs du conseil d'administration et plus
précisément dans les pouvoirs spécifiques du conseil d’administration. On a parlé des cautionnements,
avals et garanties ; mais également du fait que le conseil d'administration autorise les conventions
réglementées - c'est le fameux article L 225-38 - mais qu’il va également convoquer les assemblées
générales et arrêter leur ordre du jour. Il nomme aussi son président, fixe sa rémunération, le révoque ;
choisi entre la direction unique, dissociée et bien d'autres choses encore…
Il dispose aussi du pouvoir de déplacer le siège de la SA, sous réserve de ratification de la décision par la
prochaine AGO.
Aussi, il a le pouvoir, sur délégation de l’AGO et sous réserve de ratification par cette assemblée, de mettre
les statuts en conformité avec les dispositions législatives et réglementaires. C'est ce que nous dit l'article
L 225-36 du Code de commerce.
Parlons de la présidence du conseil d'administration avant de terminer par la direction de cette SA à conseil
d'administration.
Enfin, sur ces stock-options et bien dans les sociétés cotées, l'attribution de stock-options est soumise à la
politique de rémunération établie par le CA et approuvé par l'AG des actionnaires ; des périodes pendant
lesquelles les options ne peuvent être consenties sont également prévues ; et des conditions supplémentaires
d'attribution également sont ajoutés lorsque ce sont des attributions au président, au DG, au DGD.
Terminons enfin cette question de la rémunération du président du conseil d'administration du DG et du
DGD en évoquant le droit à l'information des actionnaires relativement aux rémunérations des mandats des
mandataires sociaux - c'est à dire de la direction de la SA. C’est principalement prévu à l'article L 22-10-9
du Code de commerce. Et à ce droit à l'information est ajouté un droit de regard qui est reconnu à
l'assemblée des actionnaires sur la rémunération des dirigeants sociaux. C'est ce qu'on appelle le say on
pay.
Alors, en effet, c'est obligatoire dans les sociétés cotées, qu'il y ait une double consultation de l'assemblée
générale des actionnaires - une première fois sur les principes généraux de détermination de la rémunération
des dirigeants exécutifs et une seconde fois sur l'attribution de la part variable de la rémunération de ses
dirigeants. Également, comme évoqué précédemment, dans ces sociétés cotées, un premier vote de
l'assemblée générale des actionnaires sur la politique de rémunération des mandataires sociaux qui doit être
conforme à l’intérêt social et un second vote sur le rapport sur le gouvernement d'entreprise dans sa partie
relative aux rémunérations qui sont versées ou attribuées aux dirigeants durant l’exercice écoulé.
Arrêtons nous la sur la question des rémunérations du président du conseil d'administration, qui vaut
également pour le DG et le DGD et abordons maintenant la question des pouvoirs du président du conseil
d'administration.
(iii) Les pouvoirs du président du conseil d'administration
Alors, les pouvoirs du président du conseil d'administration sont énumérés à l'article L 225-51 du Code de
commerce. « Le président du conseil d'administration organise et dirige les travaux de celui-ci, dont il
rend compte à l'assemblée générale. Il veille au bon fonctionnement des organes de la société et s'assure,
en particulier, que les administrateurs sont en mesure de remplir leur mission. »
Il préside les assemblées d'actionnaires.
Il donne enfin son avis au commissaire aux comptes si la société en est dotée de toutes les conventions
autorisées et soumet celle-ci à l'approbation de l'assemblée générale.
Voila globalement pour les pouvoirs de ce président du conseil d'administration. Abordons à présent la
question de la direction de la société anonyme à conseil d'administration.
e. La direction de la SA à CA
(i) La nomination du DG et du DGD
Alors, lorsqu'un directeur général est nommé en plus du président du conseil d'administration sa
désignation suppose qu'il soit une personne physique - c‘est l'alinéa 1er de l'article L 225-51-1 du Code de
commerce - qu’il respecte une limite d'âge prévue par les statuts ou, à défaut de stipulation contraire, la
limite de 65 ans - le DG est réputé démissionnaire d'office lorsqu'il atteint cette limite d’âge - et qu'il soit
désigné par le conseil d'administration. Donc, s'il venait à être placé sous tutelle, le DG serait réputé
démissionnaire d'office.
Le directeur général, qu'il soit ou non simultanément président du conseil d'administration de la SA, peut
demander à être assisté par des directeurs généraux délégués. Les DGD nommés par le CA sur proposition
du DG ; le nombre maximum de DGD est fixé par les statuts sans pouvoir dépasser 5, c'est ce que nous dit
l'article L 225-53 du Code de commerce. Le conseil déterminé l'étendue et la durée des pouvoirs des DGD
en accord avec le DG. La désignation du DGD suppose la satisfaction des 3 conditions précédemment
énoncées pour la désignation du DG, il y a un parallélisme dans la désignation.
Voila sur la nomination du DG et du DGD ; rapidement un mot sur le cumul des mandats de direction.
(ii) Le cumul des mandats de direction
« Une personne physique ne peut exercer simultanément plus d'un mandat de directeur général de sociétés
anonymes ayant leur siège sur le territoire français. » C’est prévu à l’alinéa 1 de l'article L 225-54-1 du
Code de commerce.
Il est prévu une double dérogation à cela permettant d'abord d’exercer un second mandat dans une société
contrôlée par la première sans restriction, puis une dérogation qui permet d'exercer aussi un mandat dans
une société non cotée.
La sanction de la violation des règles limitant le cumul des mandats de direction est la même que pour les
règles limitant le cumul des mandats d'administrateurs. Pareil, il y a un parallélisme.
L'article L 225-94-1 du Code de commerce nous dit, pour les personnes physiques qu'il y a un maximum
de 5 mandats de toutes sortes, c'est à dire mandat de direction et mandat d'administration dans les SA ayant
leur siège sur le territoire français ; le mandat exercé dans une société contrôlée par une société où l'on
détient déjà un mandat n'est pas pris en compte.
L’exercice dans la même société des fonctions d'administrateur et de DGD ou de PDG, donc président du
conseil d'administration et directeur général, est compté pour un mandat seulement. Il s'agit non pas de
cumul de mandat, mais de situations d'adjonction, de compétence.
Enfin la sanction de la violation des règles limitant le cumul des mandats d'administration et de direction
est la même que pour les règles qui viennent limiter le cumul des mandats d’administrateurs dont on a parlé
précédemment
Voila pour les cumuls des mandats de direction, donc nomination, cumul des mandats de direction. Un mot
maintenant sur les pouvoirs des dirigeants, donc pouvoir du DG et du DGD.
(iii) Les pouvoirs des DG et DGD
Ils sont énoncés à l'article L 225-56 du Code de commerce.
« I. - Le directeur général est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au nom
de la société. Il exerce ces pouvoirs dans la limite de l'objet social et sous réserve de ceux que la loi attribue
expressément aux assemblées d'actionnaires et au conseil d'administration.
Il représente la société dans ses rapports avec les tiers. La société est engagée même par les actes du
directeur général qui ne relèvent pas de l'objet social, à moins qu'elle ne prouve que le tiers savait que
l'acte dépassait cet objet ou qu'il ne pouvait l'ignorer compte tenu des circonstances, étant exclu que la
seule publication des statuts suffise à constituer cette preuve.
Les dispositions des statuts ou les décisions du conseil d'administration limitant les pouvoirs du directeur
général sont inopposables aux tiers.
II. - En accord avec le directeur général, le conseil d'administration détermine l'étendue et la durée des
pouvoirs conférés aux directeurs généraux délégués.
Les directeurs généraux délégués disposent, à l'égard des tiers, des mêmes pouvoirs que le directeur
général. »
Voila pour les pouvoirs du DG et du DGD. Un mot donc sur la responsabilité des dirigeants pour terminer
sur la direction de la SA à conseil d'administration et plus généralement pour terminer ce point sur la SA à
conseil d'administration.
Il existe une responsabilité envers la société lorsqu'il y a un préjudice dit social et une responsabilité envers
les actionnaires lorsque le préjudice est individuel - leur est propre.
Alors c'est l'article L 225-251 du Code de commerce qui énonce les 3 causes de responsabilité des
administrateurs, du DG, mais aussi du DGD.
« Les administrateurs et le directeur général sont responsables individuellement ou solidairement selon le
cas, envers la société ou envers les tiers, soit des infractions aux dispositions législatives ou réglementaires
applicables aux sociétés anonymes, soit des violations des statuts, soit des fautes commises dans leur
gestion. »
Aussi, lorsqu'il y a manquement à l'obligation de loyauté, la jurisprudence fait peser la responsabilité sur
les dirigeants.
Alors un arrêt du 30 mars 2010 (v. doc.), l'affaire du crédit martiniquais, a consacré une présomption simple
de faute qui pèse sur les administrateurs ayant participé, par leur action ou leur abstention, à une décision
fautive du conseil d'administration. Il appartient donc à l'administrateur d'établir qu'il s'était opposé à cette
délibération fautive.
Voila pour la responsabilité vis-à-vis du préjudice social et du préjudice individuel des actionnaires.
Un mot sur la responsabilité des dirigeants de la SA à CA envers les tiers. On retrouve toujours cette idée
que le dirigeant doit avoir commis une faute détachable de ses fonctions pour que sa responsabilité soit
engagée à l'égard des tiers. Toutes les actions en responsabilité se prescrivent par 3 ans, sauf au cas où les
faits concernés sont qualifiés de crime - la prescription est de 10 ans.
Les clauses ou les décisions qui entravent ou suppriment la possibilité pour la SA d'agir en responsabilité
contre ses dirigeants sont nulles ou réputées non écrites.
Quant à la responsabilité pénale des dirigeants d'une société anonyme, il s’agit, principalement, de l'abus
de biens sociaux :
« Est puni d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 375 000 euros le fait pour :
[…]
3° Le président, les administrateurs ou les directeurs généraux d'une société anonyme de faire, de mauvaise
foi, des biens ou du crédit de la société, un usage qu'ils savent contraire à l'intérêt de celle-ci, à des fins
personnelles ou pour favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle ils sont intéressés directement
ou indirectement ; » C'est l'article L 242-6 du Code de commerce.
Également, il peut y avoir la distribution de dividendes fictives, la publication ou la présentation de comptes
ne donnant pas une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice, des abus de pouvoir…
Enfin, au niveau fiscal, seront déclarés solidairement responsables du paiement des impositions et pénalités
dues par la SA, les dirigeants (administrateurs/DG/DGD) lorsque leurs agissements ont rendu impossible
le recouvrement de ces sommes.
Voila pour la responsabilité des dirigeants de la SA à conseil d'administration et plus largement pour ce
point sur la société anonyme à conseil d'administration.
P20 - La SA à directoire
2) La SA à directoire
Abordons maintenant le deuxième type de société anonyme, à savoir la société anonyme à directoire. Pour
rappel, le choix entre la forme à conseil d'administration et la forme à directoire et conseil de surveillance
est opéré par les statuts de la société. C'est ce que nous dit l'article L 225-57 du Code de commerce. Il est
possible, en cours de vie sociale, de modifier les statuts de la société en cours, étant acquis que cette
modification statutaire ne constitue pas une transformation de la société anonyme.
Commençons tout d'abord par envisager le directoire, puis nous parlerons du conseil de surveillance.
a. Composition du directoire
(i) Les membres du directoire
Le directoire est composé au maximum de 5 membres, que les statuts peuvent porter à 7 si la société est
cotée.
Les sociétés dont le capital social est inférieur à 150000€ ont la possibilité de n'avoir qu'un membre du
directoire qui prend alors le titre de directeur général unique. Ainsi, dans les autres sociétés, il doit y avoir
un directoire composé de 2 membres au moins.
« A peine de nullité de la nomination, les membres du directoire ou le directeur général unique sont des
personnes physiques. Ils peuvent être choisis en dehors des actionnaires. » selon l'article L 225-59, alinéa
3 du Code de commerce.
Selon l’article L 225-60 : « Les statuts doivent prévoir pour l'exercice des fonctions de membre du
directoire ou de directeur général unique une limite d'âge qui, à défaut d'une disposition expresse, est fixée
à soixante-cinq ans.
Toute nomination intervenue en violation des dispositions prévues à l'alinéa précédent est nulle.
Lorsqu'un membre du directoire ou le directeur général unique atteint la limite d'âge, il est réputé
démissionnaire d'office.
Est également réputé démissionnaire d'office le membre du directoire ou le directeur général unique placé
en tutelle. »
Enfin, la composition du directoire s'efforce de rechercher une représentation équilibrée des sexes.
(ii) Le cumul du mandat de membre du directoire et d’un contrat de travail
Ce cumul est libre selon l'article L 225-61 alinéa 2 du Code de commerce ; étant acquis qu'il faut toujours
qu'il y ait un emploi effectif - et non fictif - et que le membre soit placé dans un état de subordination.
Si le membre du directoire est déjà en fonction lorsque le contrat de travail est conclu, la convention devra
également respecter la procédure des conventions réglementées (vu précédemment) qui est prévue à l'article
L 225-86 et suivants du Code de commerce.
(iii) La nomination des membres du directoire
Les membres du directoire sont nommés par le conseil de surveillance qui confère à l'un d'eux la qualité de
président. Voir l'arrêt « Motte » de 1946 qui nous dit qu’est réputée non écrite la clause des statuts qui
prévoient que le conseil de surveillance nomme les membres du directoire sur proposition du président de
celui-ci.
Ce qui a été dit précédemment quant à la responsabilité des mandataires sociaux de la SA à conseil
d’administration vaut pour les membres du directoire (s’y reporter).
(vi) La cessation des fonctions des membres du directoire
Ils voient leurs fonctions cesser par leur démission, leur révocation, par le fait qu'ils atteignent la limite
d'âge fixée par la loi ou par les statuts, par l'arrivée du terme de leur mandat - les statuts peuvent très bien
prévoir une durée comprise entre 2 et 6 ans, une durée de 4 ans s'appliquant par défaut, mais aussi la
fameuse démission d'office si jamais ils sont placés en tutelle.
Quant à la révocation, l'organe compétent pour révoquer un membre du directoire est l'assemblée générale
ordinaire ainsi que, si les statuts le prévoient, le conseil de surveillance directement. Pour qu'il y ait
révocation, d'un membre du directoire, il faut un juste motif. La révocation sans juste motif peut donner
lieu à des dommages et intérêts au profit du membre révoqué. Par ailleurs, même en présence de justes
motifs, l’exercice fautif du droit de révocation peut ouvrir un droit à indemnisation pour le membre du
directoire révoqué ; cette indemnisation due ne saurait cependant être égale à la rémunération qui aurait été
due au membre du directoire s'il avait poursuivi son mandat social jusqu'au terme initialement prévu.
La révocation ne met pas automatiquement fin au contrat de travail du membre du directoire et
inversement.
Enfin, la révocation du président du directoire, est décidée par le seul conseil de surveillance, sans que la
preuve d'un juste motif soit requise. L'assemblée générale pourrait également le révoquer de son mandat
de président, en révoquant son mandat de membre du directoire.
Voila pour les membres du directoire en lui même. Un mot sur le fonctionnement du directoire avant de
passer au conseil de surveillance.
b. Le fonctionnement du directoire
Le directoire est avant tout un organe collégial, voir l'article R 225-39 du Code de commerce ; ses membres
se répartissent les tâches de direction, sauf clause contraire des statuts ; tous doivent discuter des décisions
prises qui seront toujours les décisions du directoire/de l'organe collégial.
Les statuts déterminent les conditions dans lesquelles le directoire délibère et prend les décisions. Les
délibérations du directoire doivent, à peine de nullité, être constatées par un procès-verbal.
Les limitations statutaires apportées aux pouvoirs du directoire sont inopposables aux tiers.
Toutes ces règles se trouvent à l'article L 225-64 du Code de commerce.
(ii) La direction du directoire
Le président du directoire, qui est nommé par le conseil de surveillance, représente la société à l'égard des
tiers selon l'article L 225-66 du Code de commerce.
« Les dispositions des statuts limitant le pouvoir de représentation de la société sont inopposables aux
tiers. » ; « les statuts peuvent habiliter le conseil de surveillance à attribuer le même pouvoir de
représentation [que celui qui est reconnu au président du directoire] à d'autres membres du directoire qui
portent alors le titre de directeur général ». C'est toujours ce que nous dit L 225-66.
Enfin, le seul cas ou un membre du directoire a un pouvoir propre de direction, qui est prévu aux articles
L 225-58 et L 225-59, est le cas où le directoire peut comporter un seul et unique membre que l'on appelle
le directeur général unique.
Voila pour l’organe collégial qu’est le directoire. Un mot maintenant sur le conseil de surveillance.
3) Le conseil de surveillance
« Le conseil de surveillance exerce le contrôle permanent de la gestion de la société par le
directoire. » C’est prévu à l'article L 225-68 du Code de commerce.
Alors, les membres du conseil de surveillance peuvent être des personnes physiques ou alors des personnes
morales ; si le membre du conseil de surveillance est une personne morale, il doit alors désigner un
représentant permanent ; s’il est une personne physique, il doit respecter les conditions de non cumul - que
l'on a déjà vu pour les administrateurs - de limites d’âge, de capacité - qui consiste à ne pas être placé sous
tutelle.
Les statuts fixent le nombre d'actions que doivent détenir les membres du conseil. Si ces derniers venaient
à ne plus respecter cette condition ils ont un délai de 6 mois pour régulariser leur situation, à défaut de quoi
ils sont réputés démissionnaires d’office. Ces dispositions figurent à l’article L 225-72 du Code de
commerce.
« Les commissaires aux comptes, s'il en existe, veillent, sous leur responsabilité, à l'observation des
dispositions prévues à l'article L. 225-72 et en dénoncent toute violation dans leur rapport à l'assemblée
générale annuelle. » d’après l’article L 225-73 du Code de commerce.
Les membres du conseil de surveillance ne peuvent faire partie du directoire : si un membre du conseil de
surveillance est nommé au directoire son mandat au conseil prend fin.
Toujours, il faut qu'il y ait une représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils
d'administration et de surveillance, une forme d'égalité professionnelle.
Alors, les premiers membres du conseil de surveillance sont désignés par les statuts ou par l'assemblée
générale constitutive et ensuite, ils sont désignés par l’AGO. Une procédure de cooptation, est également
prévue pour permettre au conseil de remplacer ses membres entre 2 assemblées.
Les membres du conseil de surveillance ne peuvent percevoir que certaines rémunérations de la société
selon l'article L 225-85 du Code de commerce. L’assemblée peut en effet allouer une somme globale au
conseil de surveillance dont le conseil décide ensuite de la répartition entre ses membres. Les membres du
conseil de surveillance peuvent également recevoir des rémunérations exceptionnelles ainsi que la
rémunération qui est prévue pour le président et le vice-président du conseil, à laquelle s'ajoute la
rémunération qui peut être due au titre du contrat de travail dès lors que l'emploi est effectif. Précisons,
dans cette dernière hypothèse, que l'exigence de l'antériorité du contrat de travail au mandat social ici ne
se rencontre pas. Un membre du conseil de surveillance en fonction, peut donc conclure un contrat de
travail avec la société.
b. La responsabilité du conseil de surveillance
En matière de responsabilité civile, les membres du conseil de surveillance sont responsables des fautes
personnelles commises dans l'exécution de leur mandat.
Ils peuvent aussi être déclarés civilement responsables des délits commis par les membres du directoire
s'ils ne les ont pas révélés à l'assemblée générale alors qu'ils en avaient connaissance.
Les clauses statutaires, ou décisions d’assemblée, tendant à empêcher la SA d'agir contre les membres du
conseil de surveillance doivent être réputées non écrites ou déclarées nulles, tandis que l'action est soumise
à une prescription par 3 ans.
Notez que les actionnaires ne peuvent exercer ut singuli l'action sociale contre un membre du conseil de
surveillance.
c. La cessation du mandat de membre du conseil de surveillance
Enfin, le mandat d'un membre du conseil de surveillance prend fin en cas d’abandon - par la SA - de la
forme à directoire et conseil de surveillance, par l'expiration du terme de ses fonctions, par l’arrivée de la
limite d'âge, par la perte de la qualité d'actionnaire non régularisée - lorsque cette exigence est encore
formulée par les statuts, par la violation des règles de non cumul, par la nomination au directoire, par sa
démission, par sa révocation, par la démission d’office s'il est placée en tutelle brève… ces règles se
répètent sans cesse.
Enfin, les membres du conseil de surveillance peuvent être révoqués à tout moment par l’AGO, s'il s'agit
d'une faculté de révocation ad nutum, elle doit supporter les mêmes limites que celles reconnues à la
révocation des administrateurs. Hormis ces limites, le juge ne peut apprécier les motifs de la révocation.
Un membre du directoire ou le 1/3 des membres du conseil de surveillance ont la possibilité de demander
au président de convoquer le conseil, et à défaut de convocation par le président de le convoquer eux-
mêmes en indiquant l'ordre du jour de la séance. Il y a également possibilité de convoquer les commissaires
aux comptes. Et c'est obligatoire, de convoquer les 2 membres du comité social et économique exactement
comme en matière de conseil d’administration.
« Le conseil de surveillance ne délibère valablement que si la moitié au moins de ses membres sont
présents.
A moins que les statuts ne prévoient une majorité plus forte, les décisions sont prises à la majorité des
membres présents ou représentés. » Cela figure aux alinéas 1 et 2 de l'article L 225-82 du Code de
commerce.
On peut recourir aux moyens de visioconférence ou de télécommunication pour la tenue de ces réunions.
Toutefois, cette modalité de délibération ne permet pas de réputer présents les membres du conseil de
surveillance qui l’utilisent lorsque cet organe statue sur l'examen du rapport de gestion des comptes annuels
et des comptes consolidés établis par le directoire, ou lorsque les statuts l'excluent.
En outre, les statuts peuvent autoriser la prise de certaines décisions par consultations écrites. On retiendra
une règle de majorité par tête, mais les statuts sont également autorisés à prévoir une majorité plus forte.
À noter que la voix du président de séance est prépondérante en cas de partage, sauf disposition contraire
des statuts.
À noter enfin que, d’après l'article L 225-91 du Code de commerce, certaines conventions sont interdites.
Les membres du directoire et les membres du conseil de surveillance - personnes physiques - ne peuvent
emprunter auprès de la société ou faire garantir leurs engagements par celle-ci : la sanction est une nullité
absolue.
Le conseil de surveillance exerce sa mission de contrôle des membres du directoire en les révoquant - ce
qui est possible si les statuts le prévoient - ou alors en suggérant à l'assemblée générale de procéder à cette
révocation.
Enfin, le conseil de surveillance a le pouvoir de déplacer le siège de la SA en France, sous réserve de
ratification de la décision par la prochaine AGO.
Le pouvoir sur délégation de l’AGE - et sous réserve de ratification par cette AGE - de mettre les statuts
en conformité avec les dispositions législatives et réglementaires est également celui du conseil de
surveillance. Voila pour le directoire et le conseil de surveillance de la SA à directoire.
Alors la SA adresse aux actionnaires un certain nombre d’éléments : l'ordre du jour de l'assemblée, les
textes des projets de résolutions qui vont être présentés, un exposé sommaire de la situation de la société
pendant l'exercice écoulé, mais aussi un tableau qui fait apparaître les résultats de la société au cours de
chacun des 5 derniers exercices ou de chacun des exercices clos depuis la constitution de la société ou alors
depuis l’absorption - par celle-ci - d'une autre société si leur nombre est inférieur à 5.
En prévision d'une assemblée générale ordinaire annuelle, tout actionnaire doit recevoir de la société un
certain nombre de documents notamment : les comptes annuels, les comptes consolidés, le rapport de
gestion, le rapport du conseil d’administration/du directoire, les rapports des commissaires aux comptes,
les noms des mandataires sociaux, les informations relatives aux candidats - si l'ordre du jour comporte la
nomination d'administrateur de conseil de surveillance, le bilan social, information sur le commissaire aux
comptes dont la nomination doit être envisagée…
L'actionnaire a enfin le droit, à compter de la convocation d'une assemblée et au moins pendant le délai de
15 jours qui précèdent la date de la réunion, de prendre connaissance au siège social ou alors au lieu de la
direction administrative d'un certain nombre de documents.
Ainsi, un dispositif d'information de l'actionnaire de SA est mis en place par le législateur et est des plus
performants dans la perspective de la tenue d'une assemblée générale.
Maintenant, hors de la perspective, de la tenue d'une assemblée générale, l’actionnaire a le droit - à
n'importe quel moment - de prendre connaissance - par lui-même ou par mandataire, au siège social ou au
lieu de la direction administrative - d’un certain nombre de documents concernant les 3 derniers exercices,
ainsi que des PV et feuilles de présence des assemblées qui ont été tenues au cours de ces 3 derniers
exercices, ainsi que l'extrait du PV contenant la décision du conseil d'administration relative au choix de
l'une des 2 modalités d'exercice de la direction générale. Ils peuvent même prendre copie de tous ces
documents.
Notez que un ou plusieurs actionnaires représentant au moins 5% du capital social - ainsi que dans les
sociétés cotées une association d’actionnaires - peuvent poser par écrit 2 fois par exercice des questions au
président du conseil d'administration ou au directoire sur tout fait de nature à compromettre la continuité
de l’exploitation ; la réponse est communiquée au commissaire aux comptes qui pourra alors exercer son
droit d'alerte.
Un mot, toujours dans cette idée que l'actionnaire a un droit d'être informé, sur ce que l'on appelle l'expertise
de gestion et qui s’oppose et est complétée par l’expertise in futurum.
a. L’expertise de gestion
Alors dans les SA, l’expertise de gestion est prévue à l'article L 225-231 du Code de commerce et pour les
sociétés cotées à l'article L 22-10-68. C'est une mesure d'information propre en elle-même, tout à fait à
part.
Alors pour que la demande d'expertise de gestion soit recevable, il faut qu'elle émane de l'une des personnes
- ou entités - qui sont limitativement énumérées à l'article L 225-231. Alors, il s’agit d’un ou plusieurs
actionnaires qui représentent au moins 5% du capital, mais aussi une association d'actionnaires pour les
sociétés cotées, le ministère public, mais également le comité social et économique et enfin l’AMF dans
les sociétés dont les actions sont cotées sur un marché réglementé.
Un actionnaire de la société mère peut solliciter une expertise de gestion sur une opération de la société
elle-même, mais également sur une opération faite par une société contrôlée par la société mère.
La demande d’expertise porte sur une ou plusieurs opérations de gestion de la société, bien évidemment.
Alors, comment ça se passe ? Il faut qu'il y ait constatation par les juges d'une présomption d’irrégularité
et d'un caractère sérieux - qui laisse présumer une atteinte à l'intérêt social ou à l'intérêt du groupe si
l'opération est celle d'une filiale. La mesure d'expertise sollicitée doit être jugée utile.
La mission de l'expert est définie par le juge et va porter sur une ou plusieurs opérations de gestion de la
société sur lesquelles l’expert va présenter un rapport. La rémunération de l'expert peut être mise à la charge
de la société. Le principe est que l'expertise se fasse au frais du demandeur.
Le rapport va préciser les conditions dans lesquelles les investigations ont été faites et les personnes auprès
de qui les informations ont été obtenues. L'expert va ensuite donner les informations obtenues et un avis
sur la - ou les - opérations de gestion qui vont être expertisés. Et puis le rapport est remis au demandeur de
l'expertise au ministère public, au comité d'entreprise, aux commissaires aux comptes, aux dirigeants et à
l’AMF si on est en présence d'une société cotée.
b. L’expertise in futurum
Elle est prévue à l'article 145 du Code de procédure civile. Elle peut intervenir lorsqu’une partie demande
au juge, en dehors de tout procès, que soit diligentée une mesure d'instruction, telle que l'expertise
permettant de conserver ou d'établir la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d'un litige. C’est
du droit de la procédure civile.
Voila quant aux droits de l’actionnaire qui doit faire un apport et qui est titulaire du droit à être informé.
Concrètement, maintenant les assemblées d'actionnaires, comment se passent elles, comment est-ce qu'on
2) Les assemblées des actionnaires
Une summa divisio à opérer immédiatement est celle d'un côté des assemblées générales et de l'autre des
assemblées spéciales.
a. Les assemblées générales
Voila pour les assemblées générales, un mot sur les assemblées spéciales.
b. Les assemblées spécialisées
« Les assemblées spéciales réunissent les titulaires d'actions d'une catégorie déterminée. » selon l'article
L 225-99 du Code de commerce.
Ces assemblées sont compétentes pour approuver les modifications apportées au droit relatif à la catégorie
d'actions qui sont détenues par ses actionnaires concernés, donc elle ne délibère valablement que si les
actionnaires présents ou représentés possèdent, au moins, sur première convocation 1/3 et sur deuxième
convocation 1/5 des actions ayant le droit de vote et dont il est envisagé de modifier.
Les assemblées spéciales statuent à la majorité des 2/3 des voix des actionnaires présents ou représentés.
Voila pour les assemblées d’actionnaires, les actionnaires et plus généralement sur la leçon numéro 4 sur
la société anonyme.
P22 - Présentation et principales caractéristiques de la SAS
Le régime de la société anonyme s'applique à la SAS selon l'article L 227-1 alinéa 3 du Code de commerce.
Cet article précise que « Dans la mesure où elles sont compatibles avec les dispositions particulières
prévues par le présent chapitre [Chapitre VII : Des SAS], les règles concernant les sociétés anonymes, à
l'exception de l'article L. 224-2 [montant minimum du capital social de la SA], du second alinéa de l'article
L. 225-14, des articles L. 225-17 à L. 225-102-2, L. 225-103 à L. 225-126 [De la direction et de
l’administration des SA ; Des assemblées d’actionnaires], L. 225-243 [De la transformation des SA], du I
de l'article L. 233-8 [De la notification, aux actionnaires, du nombre total de droits de vote] et du troisième
alinéa de l'article L. 236-6 [De la conformité de la déclaration de fusion de la SA], sont applicables à la
société par actions simplifiée. Pour l'application de ces règles, les attributions du conseil d'administration
ou de son président sont exercées par le président de la société par actions simplifiée ou celui ou ceux de
ses dirigeants que les statuts désignent à cet effet. »
Alors, une société au formalisme des plus allégées. À retenir également que la SAS, contrairement à la SA,
est une société contractuelle, ce n'est donc pas une société à caractère institutionnel. En effet, dans la SAS,
il y a un principe de liberté des statuts, ce sont les statuts qui régissent le fonctionnement de la société par
actions simplifiée.
De plus, il existe des dispenses, c’est à dire un assouplissement du régime de la SAS. Tout d'abord, retenons
que cette société n'a pas de capital social minimum. Également, il est possible d'y faire des apports en
industrie. En outre, certaines SAS sont dispensées de l'obligation de recourir au service de commissaires
aux comptes, dispensées de l'obligation d'établir un rapport de gestion (par exemple les SASU - dont
l'associé unique personne physique - est le président et qui ne dépasse pas à la clôture de l'exercice social
2 des 3 seuils qui sont fixés par décret). Notons également que toutes les SAS sont dispensées de
l'obligation de déposer au greffe le rapport de gestion.
Voila donc ces exemples de dispense qui illustrent encore cette idée que, véritablement, son formalisme
est simplifié et qu'elle a vraiment un régime des plus simplifié.
Enfin, la SAS est une société par action au très fort intuitu personae qui ne peut, par principe, offrir ses
titres au public même être cotée sur un marché réglementé. Ce principe est assorti d'un certain nombre
d’exceptions.
a. La création ab initio
Retenez que la SAS peut tout d'abord être créée ab initio. Cela veut dire qu'elle va être créée directement
sous cette forme, c'est à dire dès l'origine. Ici s'appliquent les conditions de droit commun: c’est à dire, il
faut qu'elles soient constituées par des personnes qui effectuent un apport avec l'intention de s'associer, de
supporter les résultats/les risques de la société. Mais également des conditions propres à la SAS, relatives
notamment aux associés aux apports, mais également à son capital social.
Alors, en quelques mots, les conditions relatives à ses associés. On l'a dit, l'associé de cette société peut
être toute personne physique ou morale, la SAS pouvant par ailleurs être constituée par un seul associé
(SASU) selon les dispositions de l'article L 227-1 alinéa 1er du Code de commerce.
Donc cette SASU, c'est cette idée que l'associé unique prend les décisions qui relèvent de la collectivité,
des associés dans une SAS pluri personnelle. Ainsi, la SASU a un formalisme des plus allégé notamment
lorsque l'associé unique est une personne physique et qu'il assume personnellement la présidence de la
SAS.
Quant au capital social, il n'y a pas d'exigence d'un capital social minimum, le montant du capital social va
être déterminé par les statuts : c’est toujours le principe de liberté statutaire. Vous trouverez cela à l'article
L 210- 6 du Code de commerce.
Un mot également sur les conditions de sa création ab initio relativement aux apports. Dans une SAS, on
peut faire des apports en numéraire et des apports en nature, mais également des apports en industrie.
La SAS peut recevoir des apports en numéraire et des apports en nature, de ses associés, qui sont soumis
par principe aux règles de la SA - notamment dans l'évaluation des apports en nature par un commissaire
aux apports. À ce principe s'ajoutent des spécificités qui sont propres à la SAS, notamment s’agissant de
l'acquisition d'un bien appartenant à un associé - dans les 2 ans de la constitution de la SAS - qui ne sera
pas soumise à une décision des associés, à la différence de ce qui est prévu pour la SA ; et puis des
assouplissements relativement aux contraintes qui pèsent sur l'apport en nature qui est fait à une SAS.
Quant aux apports en industrie, que vous trouverez à l'article L 227-1 alinéa 4 du Code de commerce, « la
société par actions simplifiée peut émettre des actions inaliénables résultant d'apports en industrie tels que
définis à l'article 1843-2 du code civil. Les statuts déterminent les modalités de souscription et de
répartition de ces actions ».
Alors, cet apport doit porter évidemment sur une activité que l’apporteur va fournir de manière effective à
la SAS. Cette activité devra être fournie sans que l'apporteur soit dans un lien de subordination à l'égard de
la société sous peine de voir cette situation être requalifiée en contrat de travail. L’associé de SAS qui va
réaliser un apport en industrie reçoit, en contrepartie, des actions d'industrie. Retenons que ces titres ne
rentrent pas dans la composition du capital social et sont inaliénables, c'est ce que nous dit toujours l'alinéa
4 de l'article L 227-1 du Code de commerce.
Voila pour la création ab initio de la société par actions simplifiée. Autres moyens de création de la SAS,
une création par transformation d'une société en SAS ou par absorption d'une société par une SAS.
Voila ce que l'on pouvait rapidement dire sur la transformation d'une société en SAS maintenant que dire
sur l'absorption d'une société déjà existante par une SAS qui serait pré-existante ou créée justement pour
l'occasion ?
c. La création, par absorption d’une société existante
L'idée c'est que le principal effet de cette absorption est la transmission universelle du patrimoine. La SAS
absorbante reçoit tous les droits et obligations de la société absorbée.
Notons l’arrêt important de la chambre commerciale de la Cour de cassation, présent dans le document de
travail, en date du 19 décembre 2006, au sujet d'une décision - relative à la fusion - qui nécessite un vote
unanime des associés de la société absorbée.
2) La dissolution de la SAS
Voir les règles de droit commun qui ont évoqué précédemment. Précision concernant la SASU : la société
par actions simplifiée unipersonnelle est soumise à l'article 1844-5 du Code civil, comme toutes les sociétés
unipersonnelles. Ainsi, la dissolution emporte transmission universelle du patrimoine de la SASU a son
associé unique, à la condition que celui-ci ne soit pas une personne physique.
Voila ce qu'il faut globalement retenir sur ces décisions collectives qui sont prises par les actionnaires/
associés de la SAS.
2) Les décisions individuelles des actionnaires
Un mot à présent quant à la situation individuelle des actionnaires et, plus particulièrement, quant aux
clauses statutaires qui régissent la situation individuelle de l'actionnaire d’une SAS
a. La clause d’inaliénabilité
Les statuts de la SAS peuvent interdire à l'actionnaire de la SAS de céder ses actions. Cette clause
d’inaliénabilité est cependant limitée dans le temps, elle ne peut pas dépasser une durée de 10 ans. Vous
trouverez cette disposition à l'article L 227-13 du Code de commerce.
b. La clause d’agrément
« Les statuts [de la SAS] peuvent soumettre toute cession d'actions à l'agrément préalable de la société. »
selon l'article L 227-14 du Code de commerce.
Voila un pour les clauses qui limitent le droit de cession des actions. Un mot également sur les clauses qui,
inversement, imposent la cession des actions : la clause d'exclusion et la clause de suspension.
En cas de changement de contrôle d'une société associée, l’article L 227-17 du Code de commerce autorise
la stipulation d'une clause, par laquelle, l'associé personne morale, dont le contrôle est modifié au sens de
l'article L 233-3, s'engage à en informer la SAS dès que cette modification intervient. Donc, la modification
peut résulter d'une cession des parts ou actions de la société, d'une fusion, d'une scission, d'une
dissolution. La SAS, peu après avoir reçu notification du changement de contrôle, décidé d'exclure cette
société associée ou de suspendre l'exercice de ces droits non pécuniaires.
Également l'article L 227-19 alinéa 2 du Code de commerce dit que les clauses d'agrément ainsi que les
clauses d'exclusion et de suspension des droits non pécuniaires des associés doivent être adoptées ou
modifiées par une décision prise collectivement par les associés dans les conditions et formes prévues par
les statuts. Contrairement à ce que nous dit l'article L 227-19 en son alinéa 1er sur certaines clauses
statutaires qui ne peuvent être insérées dans les statuts ou modifiées qu’à l’unanimité ; ces clauses sont
celles relatives à l’inaliénabilité des actions et au changement de contrôle d'un associé. Donc bien faire la
distinction entre ces 2 types de clauses.
Enfin, l'article L 227-18 du Code de commerce précise les conditions de la détermination du prix dans
l'hypothèse où une clause d’agrément, d'exclusion ou relative au changement de contrôle d'une société
associée prend effet. Le prix peut, avant tout, voir ses modalités être fixées par les statuts - toujours cette
liberté statutaire - et à défaut le prix sera fixé par accord des parties ; s'il ne peut l’être, le dernier recours
c'est toujours cet expert de l'article 1843-4 du Code civil. Aussi, d’après l’article L 227-5 du Code de
commerce, toute cession effectuée en violation des clauses statutaires est nulle.
Voila pour les actionnaires de la SAS, les décisions collectives mais également la situation individuelle de
ces actionnaires à travers l'étude des clauses statutaires qui régissent leur situation.
Ce sont « les statuts [qui] fixent les conditions dans lesquelles la société est dirigée » selon l'article L 227-
5 du Code de commerce. Toutefois, l'obligation est faite à toute SAS de se doter d'un président, d’où
l'importance d'étudier de façon particulière ce statut du président de la SAS.
1) Le président de la SAS
Alors, le président de la SAS est le représentant légal de la SAS et ses pouvoirs ne peuvent être restreints
à l'égard des tiers. C'est ce que dit l'article L 227-6 du Code de commerce.
Il peut être désigné parmi les associés, le président peut être une personne physique ou une personne
morale.
« Lorsqu'une personne morale est nommée président ou dirigeant d'une société par actions simplifiée, les
dirigeants de ladite personne morale sont soumis aux mêmes conditions et obligations et encourent les
mêmes responsabilités civile et pénale que s'ils étaient président ou dirigeant en leur nom propre, sans
préjudice de la responsabilité solidaire de la personne morale qu'ils dirigent. » selon l'article L 227-7 du
Code de commerce - cette règle est répétitive.
Les statuts peuvent limiter le cumul des mandats sociaux.
S’agissant de la rémunération de ce président de SAS, 2 hypothèses à noter sur la problématique de la
rémunération : soit elle est fixée par convention d’associés et elle doit obéir à la procédure des conventions
réglementées, soit elle est fixée par décision collective des associés et elle n'a pas à obéir à la procédure
des conventions réglementées.
Alors quant à sa responsabilité véritablement, il faut se référer à celle que nous avons vu pour les membres
du conseil d'administration et du directoire de la SA qui s’appliquent à la SAS d’après l'article L 227-8 du
Code de commerce.
Quant à la cessation de ses fonctions ce sont les statuts qui peuvent prévoir une durée déterminée ou non ;
tout comme la révocation du président de la SAS. Ces modalités sont réglées par les statuts. Il s’agit de la
mise en mouvement concrète de cette liberté statutaire.
Alors, les statuts de la SAS nous présentent les pouvoirs de ce président selon l’article L 227-6 du Code de
commerce. « La société est représentée à l'égard des tiers par un président désigné dans les conditions
prévues par les statuts. Le président est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance
au nom de la société dans la limite de l'objet social.
Dans les rapports avec les tiers, la société est engagée même par les actes du président qui ne relèvent pas
de l'objet social, à moins qu'elle ne prouve que le tiers savait que l'acte dépassait cet objet ou qu'il ne
pouvait l'ignorer compte tenu des circonstances, étant exclu que la seule publication des statuts suffise à
constituer cette preuve. »
Notons également que certaines conventions sont encadrées et d'autres interdites - le président de la SAS
est soumis à l'interdiction de contracter des emprunts auprès de la société ou de faire garantir par elle ses
engagements envers les tiers. C'est ce que nous dit l'article L 227-12 du Code de commerce.
Un mot rapide sur l’existence d’un mécanisme d'approbation à posteriori des conventions qui sont conclues
entre la société et son dirigeant mais également son actionnaire qui dispose d'une fraction des droits de vote
supérieure à 10% ou la société contrôlant un tel actionnaire, lorsque cet actionnaire est lui-même une
société. Voir l'article L 227-10 du Code de commerce.
« Le commissaire aux comptes ou, s'il n'en a pas été désigné, le président de la société présente aux
associés un rapport sur les conventions intervenues directement ou par personne interposée entre la société
et son président, l'un de ses dirigeants, l'un de ses actionnaires disposant d'une fraction des droits de vote
supérieure à 10 % ou, s'il s'agit d'une société actionnaire, la société la contrôlant au sens de l'article L.
233-3.
Les associés statuent sur ce rapport.
Les conventions non approuvées, produisent néanmoins leurs effets, à charge pour la personne intéressée
et éventuellement pour le président et les autres dirigeants d'en supporter les conséquences dommageables
pour la société.
Par dérogation aux dispositions du premier alinéa, lorsque la société ne comprend qu'un seul associé, il
est seulement fait mention au registre des décisions des conventions intervenues directement ou par
personnes interposées entre la société et son dirigeant, son associé unique ou, s'il s'agit d'une société
actionnaire, la société la contrôlant au sens de l'article L. 233-3. »
Voila quant à la présidence de la SAS, un dernier mot maintenant sur les autres dirigeants et organes
sociaux de la SAS.
2) Les autres dirigeants de la SAS
Les statuts des autres dirigeants de la SAS, autres que le président, jouent un rôle exclusif. Ils vont
déterminer librement les organes de la SAS, leur mode de désignation et de révocation, ainsi que leur
pouvoir, donc encore une expression de la liberté statutaire.
Alors les dirigeants, directeur général et directeur général délégué, sont chargés d'assister le président dans
sa mission de direction générale.
« Les statuts peuvent prévoir les conditions dans lesquelles une ou plusieurs personnes autres que le
président, portant le titre de directeur général ou de directeur général délégué, peuvent exercer les
pouvoirs confiés à ce dernier par le présent article. » C'est ce que nous dit l'article L 227-6 alinéa 3 du
Code de commerce.
Alors ces dirigeants non légaux de la SAS, c'est à dire le DG et le DGD, accèdent ainsi au statut de
représentant de la SAS et n'ont donc plus à être titulaire d'une délégation de pouvoir ou d'un pouvoir
spécial. Précisons qu’il faut, pour que les personnes auxquelles le titre de DG ou de DGD est conféré soient
considérés comme des représentants légaux, que les pouvoirs correspondants - c'est à dire les mêmes à
l'égard des tiers que ceux du président - leurs aient effectivement été accordés.
Alors sur la possibilité maintenant pour les dirigeants de déléguer leurs pouvoirs. Notons 2 arrêts qui ont
été rendus par une chambre mixte de la Cour de cassation le 19 novembre 2005 (v. doc. de travail) qui
disent que la délégation du pouvoir de licencier est possible et qu’elle n'a pas à être prévue par les statuts ;
mais également que la délégation de pouvoir est un mandat et qu’elle peut être tacite et résulter des
fonctions d'un salarié. Les actes faits en dépassement de pouvoir par le mandataire peuvent faire l'objet
d'une ratification.
Voila pour les dirigeants autres que le président de la SAS - donc DG/DGD. Un mot enfin, sur le
commissaire aux comptes.
3) Le commissaire aux comptes
Alors le principe figure à l'article L 227-9-1 du Code de commerce, une SAS n'est pas nécessairement doté
d'un commissaire aux comptes, mais comme tout principe, il est assorti d'exceptions.
Alors tout d'abord, il s'agit des SAS qui dépassent, à la clôture d'un exercice, 2 des 3 seuils qui sont fixés
par décret : 4 000 000 d’euros pour le total du bilan, 8 000 000 euros pour le chiffre d'affaires hors taxes et
50 salariés comme nombre maximum.
Aussi, un ou plusieurs associés de la SAS, représentant au moins 1/10 du capital, peuvent demander au
président du tribunal de commerce, statuant en la forme des référés, la désignation d'un commissaire aux
comptes. C'est ce que nous dit toujours l'article L 227-9-1 du Code de commerce. Egalement, selon le
même article, un ou plusieurs associés représentant au moins 1/3 du capital peuvent obtenir la désignation
d'un commissaire aux comptes en adressant une demande motivée à la SA. Enfin, il peut y avoir désignation
ponctuelle d'un commissaire aux comptes pour permettre la libération d'actions par compensation.
Pour rappel, le commissaire aux compte est, en principe, tenu de rédiger un rapport sur les conventions
réglementées. C'est sa prérogative prévue à l'article L 227-10 alinéa 1er. À défaut, en l’absence de
commissaire aux comptes, ce rapport est rédigé par le président de la SAS.
Voila pour ces autres dirigeants et organes sociaux et plus généralement sur la direction de la SAS et la
leçon numéro 5 relative à la société par actions simplifiée.
Commençons dans un premier temps par étudier les autres sociétés et groupements. Il s’agit ici, dans un
premier temps, d’évoquer les sociétés en commandite, c'est à dire la société en commandite simple (SCS)
et la société en commandite par action (SCA) ; dans un deuxième temps, nous envisagerons la société
européenne (SE) ; et enfin nous dirons quelques mots sur le groupement d'intérêt économique (GIE) .
Commençons donc par étudier les sociétés en commandite, c'est à dire la société en commandite simple et
la société en commandite par actions.
« Les décisions [collectives au sein d’une société en commandite simple] sont prises dans les conditions
fixées par les statuts. Toutefois, la réunion d'une assemblée de tous les associés est de droit, si elle est
demandée soit par un commandité, soit par le quart en nombre et en capital des commanditaires. » selon
l'article L 222-5 du Code de commerce.
L'article L 222-9 du Code de commerce précise que la modification des statuts est encadrée.
« Les associés ne peuvent, si ce n'est à l'unanimité, changer la nationalité de la société.
Toutes autres modifications des statuts peuvent être décidées avec le consentement de tous les commandités
et de la majorité en nombre et en capital des commanditaires.
Les clauses édictant des conditions plus strictes de majorité sont réputées non écrites »
Enfin, « les parts sociales ne peuvent être cédées qu'avec le consentement de tous les associés », sans que
l'on distingue à cet égard, en fonction de la nature des parts cédées - c'est à dire des parts de commandité
ou de commanditaire - ou de l'identité du cessionnaire - que ce soit un tiers ou alors un associé déjà existant.
C'est prévu l'article L 222-8 I du Code de commerce.
L'article L 222- 8 II du Code de commerce instaure l’exception selon laquelle « les statuts peuvent stipuler
:
1° Que les parts des associés commanditaires sont librement cessibles entre associés ;
2° Que les parts des associés commanditaires peuvent être cédées à des tiers étrangers à la société avec
le consentement de tous les commandités et de la majorité en nombre et en capital des commanditaires ;
3° Qu'un associé commandité peut céder une partie de ses parts à un commanditaire ou à un tiers étranger
à la société dans les conditions prévues au 2° ci-dessus. »
2) La société en commandite par actions (SCA)
Les règles relatives à la société en commandite par actions se trouvent aux articles L 226-1 à L 226-14 du
Code de commerce. « La société en commandite par actions, dont le capital est divisé en actions, est
constituée entre un ou plusieurs commandités, qui ont la qualité de commerçant et répondent indéfiniment
et solidairement des dettes sociales, et des commanditaires, qui ont la qualité d'actionnaires et ne
supportent les pertes qu'à concurrence de leurs apports. Le nombre des associés commanditaires ne peut
être inférieur à trois. »
La société en commandite par action doit avoir un capital d'au moins 37 000€ qui est divisé en actions.
Elle peut offrir ses titres financier au public et être cotée en bourse.
a. Les associés de la SCA
(i) Les commandités
Les commandités ont la qualité de commerçant et répondent indéfiniment et solidairement des dettes
sociales.
Notons que les titres qui représentent les droits des associés commandités ne sont pas des actions, mais des
parts sociales non négociables.
(ii) Les commanditaires
Les commanditaires ne sont pas commerçants du seul fait qu'ils sont actionnaires de la commandite et ils
ne supportent les pertes qu'à concurrence de leurs apports.
Quant à eux, ils sont titulaires d'actions.
b. La gestion de la SCA
Alors, les obligations qui pèsent sur le gérant d'une SCA sont les mêmes que celles du conseil
d'administration d'une société anonyme ; plusieurs dispositions relatives à la responsabilité des dirigeants
de la SA sont rendues expressément applicables au gérant de SCA même non associés.
Enfin, l'article L 226-14 du Code de commerce nous dit qu’il peut y avoir transformation de la SCA en
société anonyme ou en SARL. Cette transformation est décidée par l’AGE des actionnaires avec l'accord
de la majorité des associés commandités sans qu'une dérogation à la nécessité de cet accord ne soit
possible.
Voila pour la société en commandite par action et plus précisément sur les sociétés en commandite simple
et par action.
L'article L 229-1 du Code de commerce prévoit que « Les sociétés européennes immatriculées en France
au registre du commerce et des sociétés ont la personnalité juridique à compter de leur immatriculation. »
L’atout majeur de la société européenne consiste en la possibilité de déplacer le siège de la société
européenne d'un État de l'Union européenne à un autre sans qu'il faille dissoudre la société européenne
existante pour en constituer une autre dans l'État d'accueil. C'est ce que dit l'article L 229-2 du Code de
commerce. Toutefois, « Le siège statutaire et l'administration centrale de la société européenne ne peuvent
être dissociées. » Cette règle est énoncée à l'article L 229-1.
La direction et l'administration de la SE sont régies par la plupart des dispositions qui relèvent de la SA
avec quelques aménagements selon l'article L 229-7 du Code de commerce.
Les assemblées générales de la SE sont soumises également aux règles prescrites pour les assemblées
générales des actionnaires des SA d’après l'article L 229-8 du Code de commerce.
Le l'article L 229-10 du Code de commerce envisage l'hypothèse d'une transformation de la société
européenne en société anonyme.
En outre, il existe des clauses statutaires dont l'existence est prévue par les articles L 229-11 à L 229-14 du
Code de commerce. L'article L 229-11 du Code de commerce aborde les clauses qui restreignent la libre
négociabilité des actions. L'article L 229-12 parle du régime, donc des clauses d'exclusion et de suspension.
L'article L 229-13 aborde les clauses relatives au changement de contrôle d'une société actionnaire. L'article
L 229-14 nous parle de la détermination du prix de cession des actions.
Voila pour la société européenne.
4) La direction du GIE
Quant à sa direction, le GIE est dirigé par un ou plusieurs administrateurs qui peuvent être des personnes
physiques ou des personnes morales - lorsque ce sont des administrateurs personnes morales, ces dernières
doivent désigner un représentant permanent.
Le ou les administrateurs sont nommés par le contrat de groupement ou, à défaut, par l'assemblée des
membres du GIE qui déterminent les attributions, les pouvoirs, les modalités de révocation de ses
dirigeants.
Alors dans les rapports avec les tiers, un administrateur engage le groupement par tout acte entrant dans
l'objet de celui-ci, toute limitation de pouvoir étant inopposable aux tiers.
« Le contrôle de la gestion, qui doit être confié à des personnes physiques, et le contrôle des comptes sont
exercés dans les conditions prévues par le contrat constitutif du groupement. » C'est ce que dit l'article L
251-12 du Code de commerce.
Le contrat de groupement, toujours, peut décider d'attribuer à chaque membre un nombre de voix différent
de celui attribué aux autres. À défaut, chaque membre dispose d'une voix.
L'article L 251-6 du Code de commerce précise qu'il y a une obligation aux dettes sociales qui pèsent sur
les membres du groupement. « Les membres du groupement sont tenus des dettes de celui-ci sur leur
patrimoine propre. Toutefois, un nouveau membre peut, si le contrat le permet, être exonéré des dettes
nées antérieurement à son entrée dans le groupement. La décision d'exonération doit être publiée. Ils sont
solidaires, sauf convention contraire avec le tiers cocontractant.
Les créanciers du groupement ne peuvent poursuivre le paiement des dettes contre un membre qu'après
avoir vainement mis en demeure le groupement par acte extrajudiciaire. »
« Un groupement d'intérêt économique peut être transformé en société en nom collectif sans donner lieu à
dissolution ni à création d'une personne morale nouvelle. » C'est ce qu'énonce l'article L 251-18 du Code
de commerce.
Également, sur toutes les causes de dissolution du GIE, voir les articles L 251-19 et L 251-20 du Code de
commerce.
Voila pour le groupement d'intérêt économique et plus largement pour cette première partie de la leçon
numéro 6 relative aux autres sociétés et groupements, nous allons à présent aborder la la seconde partie de
notre leçon numéro 6 relative au financement des sociétés par actions.
Alors dans un premier temps, nous allons effectuer une rapide présentation des principales caractéristiques
des instruments de financement, c'est à dire des valeurs mobilières ; puis, nous étudierons les titres de
capital, c'est à dire les actions ordinaires et les actions de préférence ; puis les titres de créance, ce que l'on
appelle communément les obligations ; mais également les valeurs mobilières composées ; enfin, nous
parlerons rapidement des opérations qui portent sur ces instruments de financement.
D) Présentation et principales caractéristiques des valeurs mobilières
Les sociétés par action émettent des valeurs mobilières qui matérialisent un droit d’associé - on parlera
alors de titres de capital ; ou un droit de prêteur - on parle alors de titres de créance ; ou encore la réunion
d'un titre de capital et d'un titre de créance - on parle alors de valeurs mobilières composées.
Vous trouverez les dispositions relatives à tous les instruments financiers et à tous les titres financiers,
catégories et sous-catégories dont relèvent les valeurs mobilières, aux articles L 211-1 et suivants du Code
monétaire et financier. Les dispositions relatives aux valeurs mobilières émises par les sociétés par action
figurent aux articles L 228-1 et suivants du Code de commerce.
L'article L 228-1, alinéa 1er et alinéa 2, du Code de commerce dispose que : « Les sociétés par actions
émettent toutes valeurs mobilières dans les conditions du présent livre.
Les valeurs mobilières sont des titres financiers au sens de l'article L. 211-1 du code monétaire et financier,
qui confèrent des droits identiques par catégorie. »
L'article L 211-1 II dispose, quant à lui, que :
« Les titres financiers sont :
1. Les titres de capital émis par les sociétés par actions ;
2. Les titres de créance [à l'exclusion des effets de commerce et des bons de caisse] ;
3. Les parts ou actions d'organismes de placement collectif. »
L'article L 211-2 du Code monétaire et financier dispose que « Les titres financiers, qui comprennent les
valeurs mobilières au sens du deuxième alinéa de l'article L. 228-1 du code de commerce, ne peuvent être
émis que par l'Etat, une personne morale, un fonds commun de placement, un fonds de placement
immobilier, un fonds professionnel de placement immobilier, un fonds de financement spécialisé, ou un
fonds commun de titrisation. »
L'article L 211-15 énonce que : « Les titres financiers se transmettent par virement de compte à compte ou
par inscription dans un dispositif d'enregistrement électronique partagé mentionné à l'article L. 211-3 [une
blockchain]. »
Il faut préciser que les exceptions qui sont opposables, par la société émettrice, au cédant le sont également
au cessionnaire.
Selon l'article L 211-4 du Code monétaire et financier, le titulaire du compte sur lequel les valeurs
mobilières sont inscrites en est le propriétaire.
« Nul ne peut revendiquer pour quelque cause que ce soit un titre financier dont la propriété a été acquise
de bonne foi par le titulaire du compte-titres dans lequel ces titres sont inscrits […] » C'est ce qu’énonce
l'article L 211-16 du Code monétaire et financier.
Le transfert de propriété n'intervient qu’au moment de l'inscription des valeurs mobilières cédées au
compte-titres de l'acquéreur. C'est ce que précise l'article L 211-17, alinéa 1er du Code monétaire et
financier.
Alors tout d'abord je l'ai dit, titres de capital, titres de créance, c'est à dire d'un côté un droit d'associé et de
l'autre un droit de prêteur. Les titres de capital désignent les actions ordinaires et les actions de préférence,
et les titres de créance désignent les obligations.
Veuillez noter que l'article L 228-1 en son alinéa 3 du Code de commerce dispose que « Les valeurs
mobilières émises par les sociétés par actions revêtent la forme de titres au porteur ou de titres nominatifs,
sauf pour les sociétés pour lesquelles la loi ou les statuts imposent la seule forme nominative, pour tout ou
partie du capital. »
Les actions au porteur sont les actions cotées sur un marché réglementé ; inversement, les actions
nominatives sont les actions émises par les sociétés par actions qui ne sont pas admises aux négociations
sur un marché réglementé.
Notons également que, désormais, toutes les valeurs mobilières peuvent être dématérialisées. En effet, les
titres financiers émis en territoire français, soumis à la législation française, sont inscrits soit dans un
compte-titres tenu par les metteurs ou par un intermédiaire financier, soit - dans le cas prévu au 2nd alinéa
de l'article L 211-7 du Code monétaire et financer - dans un dispositif d'enregistrement électronique
partagé. C'est ce qu'énonce l'article L 211-3 du Code monétaire et financier.
Également toutes les valeurs mobilières qui sont dématérialisées sont des titres négociables. Les valeurs
mobilières sont négociables par opposition aux titres simplement cessibles que sont les parts émises par les
sociétés de personnes (SCI) et les SARL. Cette règle se trouve à l'article L 211-14 du Code monétaire et
financier.
Voila pour une rapide présentation des principales caractéristiques des instruments de financement, c'est à
dire des valeurs mobilières.
« Les actions de préférence sans droit de vote ne peuvent représenter plus de la moitié du capital social,
et dans les sociétés dont les actions sont admises aux négociations sur un marché réglementé, plus du quart
du capital social. » C'est ce que précise l'alinéa 3 de l'article L 228-11 du Code de commerce.
Les actions dépourvues de droit de vote, en application de l'article 233-29 relatif aux participations croisées,
ne sont pas prise en compte à cet égard.
La sanction prévue en cas de dépassement de ce seuil est que « Toute émission ayant pour effet de porter
la proportion au-delà de cette limite peut être annulée. ». selon les précisions de l'alinéa 4 de cet article L
228-11 du Code de commerce.
Aussi, notons que « Le droit de vote peut être aménagé pour un délai déterminé ou déterminable. Il peut
être suspendu pour une durée déterminée ou déterminable ou supprimé. » d’après l'alinéa 2 de l'article L
228-11 du Code de commerce.
Par aménagement de ce droit de vote, nous pouvons penser à ce que l'on appelle le droit de vote distributif
qui ne prend effet que pour certaines décisions ou pour certaines assemblées ; à ce que l'on appelle la clause
de stage par laquelle le droit de vote ne peut être exercé que si l'action est inscrite au nom du titulaire de
l'action depuis un certain temps ; mais également un certain nombre d’aménagements des modalités de
participation aux décisions collectives et j'en passe.
Par ailleurs, les droits pécuniaires peuvent être aménagés également, l'aménagement du droit au dividende
(les actions de préférence peuvent accorder un droit à un dividende prioritaire, éventuellement cumulatif,
éventuellement versé en action), un aménagement de ce que l'on appelle le boni de liquidation (les actions
de préférence peuvent donner droit à une fraction supérieure du boni de liquidation par rapport au
pourcentage du capital social qu'elle représente), un aménagement aussi du droit à la reprise de l’apport
(les actions de préférence peuvent donner droit à une priorité lors du remboursement des apports, soit en
prévoyant un droit à reprise prioritaire par rapport aux actions ordinaires, soit en prévoyant un droit de
priorité sur le produit de la vente d'un bien).
En outre, les porteurs d'actions de préférence pourraient bénéficier d'informations supplémentaires
spécifiques mais aussi d'un droit de nommer les dirigeants ou encore d'un droit de s'opposer à certaines
opérations.
Par ailleurs, le rachat des actions de préférence doit être distingué de la création d'actions, de préférence
rachetables.
Alors, les dispositions relatives au rachat des actions de préférence se trouvent aux articles L 228-12 II et
L 228-12-1 du Code de commerce. Donc le rachat d’actions nécessite le consentement des deux parties et
n'a pas à être prévu par les statuts ; tandis que dans le cas des actions rachetables, le rachat est accepté par
avance par l'une ou l'autre des parties.
S’agissant des actions de préférence dont le rachat est prévu par les statuts, c'est à dire des actions de
préférence rachetables, notons que, dans les sociétés cotées, le rachat est à l'initiative exclusive de la société
ou à l'initiative conjointe de la société et du détenteur de l'action préférence.
« […] Dans les sociétés dont les actions ne sont pas admises aux négociations sur un marché réglementé,
les statuts déterminent, préalablement à la souscription, si le rachat peut avoir lieu à l'initiative exclusive
de la société, à l'initiative conjointe de la société et du détenteur ou à l'initiative exclusive du détenteur,
suivant les conditions et délais qu'ils précisent ; » c'est l'article L 228-12 III 4° du Code de commerce.
À noter également que « Les droits particuliers mentionnés à l'article L. 228-11 [conférés par les actions
de préférence] peuvent être exercés dans la société qui possède directement ou indirectement plus de la
moitié du capital de l'émettrice ou dans la société dont l'émettrice possède directement ou indirectement
plus de la moitié du capital. » C'est ce que dit l'article L 228-13, alinéa 1er du Code de commerce. C'est
cette idée qu'il peut y avoir, donc des actions de préférence dans le cadre d'un groupe de sociétés (v. leçon
7).
Quant à la création des actions préférence, elle se fait soit par la conversion de titres existant, soit par la
création de titres nouveaux dans le cadre d'une augmentation de capital. Donc ces décisions relèvent de
l’AGE, mais celle-ci peut déléguer ses pouvoirs aux dirigeants. Les actions de préférence peuvent
également exister dès la constitution de la société. Alors, à noter que la création ou la conversion des actions
de préférence peut donner lieu à l'application de la procédure des avantages particuliers lorsque les actions
sont émises au profit d'une ou plusieurs personnes nommément désignées, voir à ce sujet l'article L 228-15
du Code de commerce.
« En cas de modification ou d'amortissement du capital, l'assemblée générale extraordinaire détermine les
incidences de ces opérations sur les droits des porteurs d'actions de préférence.
Ces incidences peuvent également être constatées dans les statuts. » selon l'article L 228-16 du Code de
commerce.
Les porteurs d'actions de préférence se réunissent par ailleurs en une assemblée spéciale. Cette assemblée
doit approuver la fusion ou la scission de la société lorsque cette opération ne conduit pas à l'échange des
actions de préférence contre des actions conférant des droits particuliers équivalents. Si de tels titres, qui
doivent en principe être eux-mêmes des actions préférences, ne sont pas octroyés aux porteurs d'actions de
préférence, une parité d’échange spécifique doit tenir compte des droits particuliers abandonnés.
Les porteurs d'actions de préférence, constitués en assemblée spéciale, ont par ailleurs la faculté de donner
mission à l'un des commissaires aux comptes de la société d'établir un rapport spécial sur le respect, par la
société, des droits particuliers attachés aux actions de préférence. Ce rapport est diffusé à ses porteurs à
l'occasion d'une assemblée spéciale.
Enfin, notons que les actions de préférence peuvent disparaître à la suite de leur conversion ou de leur
rachat décidé par l’AGE statuant au vu d'un rapport spécial des commissaires aux comptes - ce pouvoir
peut également être délégué aux dirigeants.
Les modalités de rachat ou de conversion des actions de préférence peuvent également être fixées dans les
statuts.
La conversion donne lieu, lorsque elle aboutit à une réduction de capital non motivée par des pertes, à un
droit d’opposition pour les créanciers.
L'assemblée spéciale des porteurs d’actions de préférence devra approuver l'opération. C'est ce que nous
dit l'article L 225-99 du Code de commerce.
Voila quant aux actions de préférence et plus largement sur les titres de capital. Nous en avons donc terminé
avec les titres de capital et nous allons passer au titre de créance.
Les prêts à intérêts doivent en principe être réalisés par des établissements de crédit du fait du monopole
bancaire. Mais évidemment, il y a une exception à ce monopole bancaire, qui est prévue en faveur des titres
financiers émis par une société, c'est prévu à l'article L 511-7 I 4° du Code monétaire et financier.
Alors, la société qui souhaite se financer par l'émission d'obligations doit respecter un certain nombre de
conditions légales. Si l'une de ces conditions n'est pas remplie, l'émission obligataire sera nulle. C'est ce
que dit l'article L 235-1 du Code de commerce.
Alors, parmi ces conditions, la société émettrice doit être une société par action, c'est à dire SA, SAS, SCA
ou société européenne, également la SARL est autorisée à se financer par l'émission d'obligations.
D'autres personnes morales que les sociétés peuvent recourir à des emprunts obligataires : les associations
ayant une activité économique, les GIE qui sont constituées uniquement de sociétés par actions ou
d'associations satisfaisant aux conditions légales d’émission d’obligations, les sociétés coopératives
agricoles.
« L'émission d'obligations est interdite aux sociétés dont le capital n'est pas intégralement libéré sauf si
les actions non libérées ont été réservées aux salariés en application des articles L. 3332-18 à L. 3332-24
du code du travail [adhérent à un plan d’épargne d’entreprise], et sauf si elle est faite en vue de l'attribution
aux salariés des obligations émises au titre de la participation de ceux-ci aux fruits de l'expansion de
l’entreprise. » C'est ce que nous dit l'alinéa 4 de l'article L 228- 39 du Code de commerce.
Le montant de l'émission obligataire est fixé librement par l'organe qui autorise l'émission. Alors s’agissant
de la durée de l'émission, si aucun terme n'a été stipulé l'émission reste ouverte tant que toutes les
obligations n'ont pas été souscrites et est close lorsque l'émission a été entièrement souscrite. La durée de
l'emprunt obligataire lui-même sera quant à elle prévue dans le contrat d'émission. Notons enfin que
l'émission obligataire peut se faire avec offre au public.
Alors, sauf stipulation contraire, l'engagement pris par le souscripteur est soumis à la condition tacite de la
souscription intégrale du capital émis, c'est à dire de l'émission obligataire.
Une fois ces obligations émises, l’obligataire ne participe pas au gouvernement de la société. « Les
obligataires ne sont pas admis individuellement à exercer un contrôle sur les opérations de la société ou à
demander communication des documents sociaux. » nous dit l'article L 228-70 du Code de commerce.
L'obligataire n'a pas un droit au bénéfice mais est rémunéré, en sa qualité de prêteur, par un intérêt fixe ou
variable en fonction de différents critères. L'intérêt est généralement versé périodiquement, il peut être
prévu aussi que l'intérêt sera versé en bloc avec le nominal - au moment du remboursement de l’emprunt -
ce sont la les obligations dites à coupons unique.
Par ailleurs, il existe également des obligations dites à coupons 0, leurs caractéristiques est de ne pas servir
d'intérêt durant leur existence, mais d'être émises à un prix très inférieur par rapport à leur prix de
remboursement.
Donc je viens de le dire, l'obligataire n'a pas un droit au bénéfice mais est rémunéré en sa qualité de prêteur
par un intérêt fixe ou variable en fonction de différents critères. L’obligataire est également assurée à
l'échéance de l’emprunt de reprendre l'intégralité de la somme prêtée à la société. Cette reprise se fait le
plus souvent en une seule fois pour tout l'emprunt obligataire au terme convenu.
Le contrat d'émission pourrait cependant autoriser la société à rembourser le prêt de manière anticipée ou
permettre aux obligataires de demander par avance leur remboursement.
Aussi le mécanisme des obligations à fenêtre permet aux obligataires de demander le remboursement
pendant des périodes déterminées, en payant des pénalités.
« En cas de dissolution anticipée de la société, non provoquée par une fusion ou par une scission,
l'assemblée générale des obligataires peut exiger le remboursement des obligations et la société peut
l’imposer. » nous dit l'article L 228-76 du Code de commerce.
Le rachat des obligations émises équivaut également à un remboursement dans la mesure où la société doit
annuler les titres et ne pas les remettre en circulation.
Il est possible de stipuler également une clause de subordination selon laquelle les obligations d'une
émission particulière ne seront remboursées qu’après les autres créanciers de la société et seulement avant
les actionnaires. C'est ce que dit l'article L 228-97 du Code de commerce.
Donc, l’obligataire est assuré à l'échéance de l'emprunt de reprendre l'intégralité de la somme prêtée à la
société, également la possibilité lui est reconnue de céder ses titres.
Enfin, l’obligataire a également des droits d'information et des droits politiques, mais ceux-ci s'exercent
collectivement par le biais de la masse.
L'article L 228-46 du Code de commerce dispose que la masse des obligataires jouit de la personnalité
civile, elle est une personne morale. Les obligataires sont réunis en autant de masses qu'il y a d'émissions
d'obligations distinctes, la société pouvant cependant grouper en une masse unique les porteurs
d'obligations ayant des droits identiques en cas d’émissions successives d’obligation, à la condition qu'une
clause de chaque contrat d'émission le prévoit. Cette masse a un représentant. Voir notamment les articles
L 228-47, L 228-48, L 228-49 et L 228-50 quant à sa désignation ; à l'article L 228-56 quant à sa
rémunération ; à l’article L 228-52 quant à sa révocation ; et enfin, aux articles L 228-53 et suivants, quant
à ses pouvoirs.
Donc une masse avec un représentant, mais également des assemblées d'obligataires, et ce sont les articles
L 228-58 et suivants du Code de commerce qui régissent les dispositions relatives aux assemblées
d’obligataires. Précisons que cette assemblée d'obligataires délibère sur toute mesure ayant pour objet
d'assurer la défense des intérêts communs des obligataires, ainsi que sur toute proposition tendant à la
modification du contrat d'émission.
« Les titres de capital ne peuvent être convertis ou transformés en valeurs mobilières représentatives d'un
droit de créance. Toute clause contraire est réputée non écrite. » selon l’alinéa 3 de l'article L 228-91 du
Code de commerce.
Retenons 4 valeurs mobilières composées : les obligations échangeables en action (OEA), les obligations
convertibles en action (OCA), les obligations remboursables en action (ORA), et les obligations avec bons
de souscription d’actions (OBSA). Les dispositions relatives aux dispositions de ce régime des valeurs
mobilières composées se trouvent aux articles L 228-91 à L 228-97 du Code de commerce.
P33 - Les opérations portant sur les instruments de financement
H) Les opérations portant sur les instruments de financement
Quelques mots sur les opérations portant sur les instruments de financement, c'est à dire sur les valeurs
mobilières.
Dès lors que les actions concernées ne sont pas grevées d'une clause d'inaliénabilité ou d'une inaliénabilité
légale la cession d’action peut être réalisée - notamment avec stipulation possible par les statuts d'une clause
d'agrément.
Également, le rachat est possible de ses propres actions par la société anonyme. Aussi, il est possible
d'opérer une location d'action. Voir les articles L 239-1 à L 239-5 du Code de commerce.
Mais également, il est possible de de de faire un prêt d'action et particulièrement le prêt de titres
financiers. Vous trouverez les dispositions relatives à ce prêt de titres financiers aux articles L 211-22 à L
211-26 du Code monétaire et financier.
Enfin, on peut nantir les actions et également les comptes titres ou les titres financiers - cela figure à l'article
L 211-20 du Code monétaire et financier.
Tout d'abord, l'article L 233-1 nous dit, au sujet de la filiale, que « Lorsqu'une société possède plus de la
moitié du capital d'une autre société, la seconde est considérée […] comme filiale de la première. »
L'article L 233-2 nous parle de la participation, en nous disant que « Lorsqu'une société possède dans une
autre société une fraction du capital comprise entre 10 et 50 %, la première est considérée […] comme
ayant une participation dans la seconde. »
Enfin, l'article L 233-3 nous expose la notion de contrôle et donc énonce les hypothèses d'un contrôle.
Notons, particulièrement, pour ce contrôle qu'il y a des hypothèses de contrôle par la seule détention des
actions d'une société contrôlée et des hypothèses de contrôle autres - c'est à dire qui ne passent pas par la
seule détention des actions d'une société contrôlée.
Alors le groupe permet de contrôler l'ensemble des sociétés intervenant dans la fabrication et la
commercialisation d'un produit ou bien de maîtriser un secteur entier de fabrication ou de
commercialisation de ce même produit.
La gestion est optimisée par le groupe, c'est à dire que les décisions sont prises par la direction du groupe
; et la détermination des moyens concrets qui vont être mis en œuvre demeure à l'initiative des différentes
filiales.
Le groupe permet de prendre le contrôle de sociétés en utilisant un effet de levier - qui est propre aux
cascades de filiale, en d'autres termes, c'est à dire à la superposition en chaîne de plusieurs sociétés.
Le groupe de sociétés permet également de diversifier les activités, et donc les risques, en acquérant le
contrôle de sociétés exerçant des activités sans lien entre elles. Cela permet en effet de cloisonner les
risques, en d'autres termes, concrètement, si une activité est déficitaire elle n'entraîne la procédure
collective que de la filiale qui exerce l'activité déficitaire, elle n'emporte pas la procédure collective des
autres sociétés. Donc, les autres sociétés du groupe ne sont pas touchées, du fait de l'autonomie de leur
personnalité morale.
Aussi, autres avantages, détenir des titres de société filiale plutôt qu’être directement propriétaire d'un
immeuble ou d'un fonds de commerce permet de céder ses biens de manière beaucoup plus simple, en
cédant tout simplement tout ou partie des titres des filiales concernées. Donc il y a véritablement en pratique
une véritable simplification.
Donc c'est signalé aux associés dans le rapport présenté aux associés sur les opérations de l'exercice et, le
cas échéant dans le rapport des commissaires aux comptes, c'est ce que nous dit l'article L 233-6 en son
alinéa 1er du Code de commerce.
Aussi, ces dirigeants rendent compte dans leur rapport de l'activité et des résultats de l'ensemble de la
société, des filiales de la société et des sociétés qu'elles contrôlent par branche d'activité.
Lorsque cette société établit et publie des comptes consolidés, ce rapport peut être inclus dans le rapport
sur la gestion du groupe, c'est ce que nous dit l'alinéa 2 de cet article L 233-6 du Code de commerce.
En outre, notons que la consolidation des comptes a pour but de présenter la situation financière et les
résultats d'un groupe comme si les sociétés le composant ne formaient qu'une seule entité et donc à ne faire
apparaître que les résultats qui proviennent de transactions avec des tiers. Cela figure aux articles L 233-
16 et suivants du Code de commerce.
Alors sur l'obligation de se doter d'au moins un commissaire aux comptes, les critères et conditions sont
énoncés à l'article L 823-2-2 du Code de commerce.
Voila quant à cette première grande règle, c'est à dire que le groupe existe en tant qu'entité unique ;
deuxième : la séparation des sociétés qui composent le groupe, c'est à dire le principe d'autonomie des
sociétés du groupe, c’est un principe fondamental.
b. Le principe d’autonomie des sociétés composant le groupe
Alors avant véritablement de parler de l'autonomie des sociétés du groupe et notamment de leur autonomie
patrimoniale, un mot sur la notion d'auto contrôle et de participation réciproque.
(i) Les notions d’auto-contrôle et de participations réciproques
- La notion d’auto-contrôle
L'auto contrôle est le fait pour une société A de contrôler une société B qui contrôle elle-même la société
A. En d'autres termes, les dirigeants de la société A vont pouvoir décider du sens à donner aux droits de
vote qui sont détenus par B dans la société A au sein des assemblées générales de la société A. Alors pour
éviter cette situation d’auto-contrôle, les actions et droits de vote ne peuvent plus être exercés à l'assemblée
générale de la société A, c'est ce qui est précisé aux articles L 233-31 et L 247-3 du Code de commerce.
Voila pour la notion d’auto-contrôle qui a largement été limité.
- La notion de participations réciproques
Les participations réciproques sont interdites dans 2 hypothèses prévues aux articles L 233-29 et L 233-30
du Code de commerce. Tout d'abord, et c'est ce que nous dit l'article L 233-29 du Code de commerce,
« Une société par actions ne peut posséder d'actions d'une autre société, si celle-ci détient une fraction de
son capital supérieure à 10 %.
A défaut d'accord entre les sociétés intéressées pour régulariser la situation, celle qui détient la fraction
la plus faible du capital de l'autre doit aliéner son investissement. Si les investissements réciproques sont
de la même importance, chacune des sociétés doit réduire le sien, de telle sorte qu'il n'excède pas 10 % du
capital de l’autre.
Lorsqu'une société est tenue d'aliéner les actions d'une autre société, l'aliénation est effectuée dans le délai
fixé par décret en Conseil d’Etat [1 an]. La société ne peut exercer les droits de vote attachés à ces
actions. »
Également, deuxième hypothèse dans laquelle les participations réciproques sont interdites, c'est l'article L
233-30 qui l’énonce, « Si une société autre qu'une société par actions compte parmi ses associés une
société par actions détenant une fraction de son capital égale ou inférieure à 10 %, elle ne peut détenir
qu'une fraction égale ou inférieure à 10 % des actions émises par cette dernière. »
Voila quant aux participations réciproques. Notons, qu’en matière d’auto-contrôle et de participation
réciproque les sanctions qu'encourent les dirigeants sont des sanctions pénales.
(ii) Le principe de l'autonomie des patrimoines des sociétés du groupe
Alors, les sociétés du groupe ont des personnalités distinctes. Pour rappel, l’actif et le passif de chacune
n'appartiennent qu'à elle, donc elles ont chacune un patrimoine propre. Ainsi, les actes d'une société du
groupe n'engagent qu’elle du fait de son actif et de son passif.
La notion d'état de cessation des paiements, qui sera envisagée en Master, désigne l’état d’une société
lorsque le passif exigible est supérieur à l'actif disponible d'une société. Cet état de cessation des paiements,
qui va donc déclencher l'ouverture d'une procédure collective (de redressement ou de liquidation
judiciaire), en matière de groupes de sociétés, s’apprécie séparément pour chaque société. En d'autres
termes, l'état de cessation des paiements d'une société ne va pas emporter l'état de cessation des paiements
d'une autre société, donc ça illustre, très concrètement en pratique, ce principe d’autonomie patrimonial
des sociétés du groupe.
(iii) Les sanctions du non-respect du principe de séparation patrimoniale
Alors, lorsque ce principe de séparation patrimoniale n'est plus respecté, est remis en cause, il existe
différentes sanctions.
- La sanction de l’abus de bien sociaux
Cet abus est caractérisé par l'utilisation des biens de la société par les dirigeants de droit ou de fait de
mauvaise foi et dans un usage qu'ils savent contraire à l'intérêt de la société, à des fins personnelles ou pour
favoriser une société ou entreprise dans laquelle ils étaient intéressés directement ou indirectement.
L’abus de biens sociaux, quand on est en présence de société dans un groupe de sociétés, est très encadré.
Il existe, et il est fréquent que les sociétés d'un groupe se réunissent dans ce que l'on appelle des pools de
trésorerie qui permettent de mettre les excédents de trésorerie, que ces sociétés peuvent avoir, à la
disposition des autres sociétés du groupe. La Cour de cassation, dans un fameux arrêt de sa chambre
criminelle « Rozenblum » du 4 février 1985, a reconnu une exception à l'abus de biens sociaux en énonçant
3 critères : il faut que l'on soit en présence d'un groupe, c'est à dire de société uni par des liens structurels
et mettant en œuvre une politique commune ; il faut également que l'opération litigieuse ait été dictée par
un intérêt économique, social ou financier commun ; enfin, il faut que le concours financier en cause ne
soit ni excessif, ni dépourvu de contrepartie.
Retenons, de manière beaucoup plus générale et globale, que lorsque l'on procède à des opérations entre
sociétés d'un même groupe, il faut toujours pouvoir identifier la contrepartie qui est attendue de chacune
des sociétés en cause. C'est vraiment ce que l'on va regarder, cette idée qu'il faut qu'il y ait une contrepartie.
Alors signalons enfin l'existence de management fees - c'est à dire d'un flux financier à l'intérieur du groupe,
de sommes qui sont versées par une société du groupe à une autre en contrepartie de prestations, qu'elles
soient juridiques, comptables ou de gestion. La contrepartie demeure toujours une condition de validité du
processus du contrat.
- L’immixtion dans la gestion d’une société
Alors, l'immersion caractérisée dans la gestion d'une société désigne l'intervention sans titre dans les
affaires d'une société via l'accomplissement d'un ou plusieurs actes.
Les auteurs de l'immixtion dans la gestion d'une société peuvent être tenus des actes conclus par la société
dans la gestion de laquelle ils se seront donc immiscés. Cela signifie qu’une personne autre que les
dirigeants sociaux va accomplir des actes au nom et/ou pour le compte de la société.
Alors si l’immixtion venait à perdurer, son auteur pourra être qualifié de dirigeant de fait de cette société
qui subit son immixtion, ce qui va permettre d'exercer contre lui - en cas notamment d'ouverture d'une
procédure collective à son encontre - ce que l'on appelle l'action en responsabilité pour insuffisance d'actifs
que vous trouverez à l'article L 651-2 du Code de commerce.
- La sanction d'extension de procédure collective pour cause de fictivité ou de
confusion de patrimoine des sociétés
C'est cette idée que lorsqu'une société va faire l'objet d’une procédure collective - c'est à dire une procédure
de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire - celle-ci va pouvoir être étendue à l'égard d'une
autre société. C'est l'extension d’une procédure collective déjà ouverte à l'encontre d’un, ou de plusieurs
autres sujets de droit, qu'ils soient personnes physiques ou personne morale, en raison de ce que l'on appelle
une confusion de leur patrimoine ou alors de la fictivité des sociétés concernées, vous trouverez cette
extension de procédure collective à l'article L 621-2 du Code de commerce (« la procédure ouverte peut
être étendue à une ou plusieurs autres personnes en cas de confusion de leur patrimoine avec celui du
débiteur ou de fictivité de la personne morale »).
Ça veut dire qu'en réalité le consentement de certains associés, voire de tous les associés, fait défaut, ainsi
que l’affectio societatis, c'est à dire l'intention de s'associer qui est comme vous le savez, un élément
caractéristique du contrat de société. Donc c'est une société coquille vide qui en réalité est gérée par une
personne que l'on appelle le maître de l'affaire, c'est à dire qui en réalité, tire les ficelles derrière cette
société fictive.
Alors, quand nous sommes en présence d'une société fictive, la procédure collective ouverte à l'encontre
de cette société va être étendue à l'encontre du maître de l'affaire et en l'espèce, quand le maître de l'affaire
est une personne morale, donc une société, ça permet justement aux créanciers sociaux d’étendre un
maximum leur gage commun, c'est à dire l’actif. Ils vont englober, pour le paiement de leur créance, l'actif
de la société fictive et l'actif du maître de l'affaire.
Deuxième hypothèse de cause d'extension de procédure collective, la confusion des patrimoines.
La confusion des patrimoines est, comme son nom l'indique, l'imbrication comptable des éléments d'actif
et des éléments de passif des personnes qui vont être impliquées. À un point tel que l'on arrive même plus
à faire la différence entre tel patrimoine et tel autre tellement il y a une imbrication comptable.
La jurisprudence parle de désordre généralisé des comptes, d'un état d'imbrication inextricable entre
personnes morales. Donc vous comprenez bien qu'en matière de groupe société, il y a véritablement ce
risque latent de confusion des patrimoines. La jurisprudence parle, également, de flux financiers anormaux,
de relations financières anormales et la jurisprudence est très abondante pour caractériser les différents cas
de flux financiers anormaux et de relations financières anormales.
- La sanction s’agissant des salariés des différentes sociétés du groupes : le co-emploi
Sachez, avant de parler de cette sanction, que le groupe de société a une particularité. Dans le cadre d'un
groupe de sociétés est constitué un organe de représentation des salariés, donc au niveau du groupe, que
l'on appelle le comité de groupe, voir les articles L 2331-1 et suivant du Code du travail.
Alors, quant à la notion de co-emploi, elle vient prendre en compte le groupe, la structure, l'entité
groupe. Cette prise en compte du groupe ne rend pas pour autant les sociétés du groupe débitrices des
salariés des autres sociétés de ce même groupe. Ça, c'est le principe, toujours avec cette idée de séparation
d'autonomie des personnalités juridiques morales qui composent le groupe.
Mais l'exercice d'une action responsabilité permet, pour les salariés d'une filiale, de réclamer des sommes
auprès de la société mère. Ça, c'est une première exception à ce principe d’autonomie. Mais il existe encore
une autre façon, pour les salariés, de réclamer des sommes à la société mère, cette autre voie, c'est ce que
l'on appelle la théorie du co-emploi. L'objectif de cette théorie est de rechercher quel est, finalement, au
sein du groupe, le véritable décideur mais au regard des salariés dont il n'est pas formellement l'employeur.
C'est cette idée que même si un salarié va être le salarié d'une société fille, d’une société sœur, on va essayer
de rechercher qui, en réalité, est le décideur et donc n'est pas officiellement l'employeur de ce salarié. Mais
on va donc chercher qui est le véritable employeur et essayer de prouver que c'est la société mère.
Donc voila pour cette théorie du co-emploi et l'idée c'est que le co-emploi est caractérisé dans l'hypothèse
d'une immixtion permanente de la société mère dans la gestion économique et sociale et la perte totale
d'autonomie d'action de la filiale. C'est ça que les salariés vont devoir prouver pour faire jouer le co-emploi,
pour aller réclamer des sommes à la société mère. Ils vont prouver cette immixtion permanente de la société
mère dans la gestion économique et sociale et, du coup, la perte totale d'autonomie d'action de la filiale.
Voila pour cette dernière sanction relative à la remise en cause du principe de séparation patrimoniale des
sociétés du groupe et, plus globalement, quant à ce premier point relatif au groupe de sociétés.
Alors, quant au rôle de contrôle exercé par l'autorité des marchés financiers avant de parler de rentrer
véritablement dans le vif de ce sujet-la. Avant cela, il y a une distinction à opérer entre ce que l'on appelle
les marchés réglementés et les marchés non réglementés.
L'entreprise de marché est soumise à un contrôle important du fait de son rôle majeur dans le
fonctionnement du marché réglementé, dont elles déterminent les règles qui sont ensuite approuvées par
l’AMF. Vous trouverez ces règles aux articles L 421-7 et suivants du Code monétaire et financier
particulièrement à l'article L 421-10 de ce même Code.
Alors, « ces règles garantissent que les instruments financiers admis aux négociations sur un marché
réglementé sont susceptibles de faire l'objet d'une négociation équitable, ordonnée et efficace et […] d'être
négociés librement ». C'est ce que nous dit l'article L 421-14 du Code monétaire et financier. L'entreprise
de marché admet donc les instruments financiers des sociétés sur le marché qu'elle gère.
Notons que « La reconnaissance de la qualité de marché réglementé d'instruments financiers est décidée
par arrêté du ministre chargé de l'économie sur proposition de l'Autorité des marchés financiers. » selon
l'article L 421-4 du Code monétaire et financier.
Alors je vous ai parlé de l'importance de l'information des investisseurs potentiels. En effet, avant
l'admission de ces titres sur un marché réglementé, la société doit publier et tenir à la disposition de toutes
personnes intéressées un document que l'on appelle le prospectus. Celui-ci visé, au préalable, par l'AMF
est destiné à l'information du public et porte sur le contenu et les modalités de l'opération qui en fait l'objet,
ainsi que sur l'organisation, la situation financière et l'évolution de l'activité de l'émetteur et des garants
éventuels des titres financiers concernés, dans des conditions prévues par le règlement général de l’AMF.
C'est ce que précise l'article L 412-1 du Code monétaire et financier.
Ainsi, ce n'est qu'une fois que la société est cotée sur un marché réglementé qu'elle se trouve soumise au
contrôle de l'AMF.
Un mot encore, les entreprises de marché gèrent les marchés réglementés ainsi que les marchés organisés,
c'est à dire les marchés non réglementés. Ces entreprises de marché, qui sont prévues par l'article L 421-2
du Code monétaire et financier, déterminent les conditions d'admission des instruments financiers sur les
marchés qu'elles gèrent ainsi que les conditions de fonctionnement de ces marchés.
Également les prestataires de services d'investissement sont les seules entreprises habilitées, sous réserve
d'une série d'exceptions légales, à recevoir et à exécuter les ordres portant sur des instruments financiers
côtés en bourse. Elles bénéficient, ces sociétés habilitées, d'un monopole et sont agréés par l'autorité de
contrôle prudentiel et de résolution (ACPR)
En outre, « l’AMF peut suspendre toute opération […] lorsqu'elle a des motifs raisonnables de soupçonner
qu'elle est contraire aux dispositions législatives ou réglementaires qui lui sont applicables ». C'est ce que
nous dit l'article L 621-8-1 du Code monétaire et financier.
Alors, outre ce pouvoir d’autorisation, « afin d'assurer l'exécution de sa mission l'AMF effectue également
des contrôles et des enquêtes », vous trouverez cette prérogative aux articles L 621-9 et suivants du Code
monétaire et financier.
Notons que le secret professionnel ne peut lui être opposé dans le cadre de ces contrôles et enquêtes. Les
enquêteurs peuvent, pour les nécessités de l’enquête, se faire communiquer tout document, quel qu'en soit
le support, convoquer et entendre toute personne susceptible de leur fournir des informations et également
accéder aux locaux à usage professionnel ainsi que - sur autorisation judiciaire - effectuer des visites
domiciliaires.
Ce pouvoir est largement renforcée par l'existence de sanctions pénales en cas d'entrave à une mission de
contrôle ou d'enquête de l'AMF. Ces dispositions figurent à l'article L 642-2 du Code monétaire et
financier.
Enfin, au sujet de ce contrôle de l'autorité des marchés financiers, un pouvoir de sanction est énoncé aux
articles L 621-15 et suivants du Code monétaire et financier. Ce pouvoir de sanction va permettre à l'AMF
de sanctionner les professionnels des marchés financiers au titre de manquement à leurs obligations
professionnelles définies par les lois, les règlements, les règles professionnelles approuvées par le par
l'AMF, mais également de sanctionner leur personnel, ainsi que toute personne qui va se livrer à un abus
de marché.
Les différents types de sanctions peuvent être un avertissement, un blâme, une interdiction, voir une
suspension de tout ou partie des activités, mais aussi des sanctions d'ordre pécuniaire pour les auteurs d'abus
de marché.
Voila pour ce premier point relatif au rôle de contrôle que va pratiquer l'autorité des marchés financiers,
l'AMF, abordons maintenant la notion de société cotée.
3) La société cotée
Evidemment, nous évoquons ici la société cotée dont les titres sont admis aux négociations sur un marché
réglementé. Il sera ici question des différentes dispositions que vous trouverez aux articles L 22-10-1 et
suivant du Code de commerce.
L'important, et ce qu’il faut absolument retenir quant aux marchés de financement, c'est l'information des
investisseurs potentiels et la totale transparence du marché. Il faut en effet que les investisseurs potentiels
soient en mesure de déterminer s'il est intéressant pour eux d'investir dans la société cotée, voire de
maintenir leur leur investissement, voir encore de revendre les titres qu'ils détiennent avant qu'ils ne perdent
davantage de leur valeur et donc toutes ces prises de décisions nécessitent en amont une bonne information
et une bonne transparence du marché.
Le statut de sociétés cotées comporte des règles spécifiques, donc sur l'information qui doit être
fournie. Une information qui doit être fournie sur les dirigeants mais également sur l'actionnariat.
Alors, sur les dirigeants tout d'abord. Le dirigeant de sociétés cotées est astreint à une information étendue
relative à sa rémunération mais aussi aux avantages qu'il perçoit de la société. C'est ce que nous dit l'article
L 22-10-9 du Code de commerce.
Les dirigeants des sociétés cotées et les personnes qui leur sont liées sont astreints à communiquer à l’AMF,
et à rendre publiques, les opérations d'acquisitions, cessions, souscription qui sont relatives au titre de la
société cotée réalisés par eux. C'est ce que nous dit l'article L 621-18-2 du Code monétaire et financier.
Alors une information sur les dirigeants mais aussi une information sur l'actionnariat de la société. Les
actionnaires et les obligataires des sociétés cotées en bourse sont avant tout des investisseurs - l’intuitu
personae est inexistant.
Alors dans les sociétés cotées, il y a un principe du droit de vote double, sauf si une clause des statuts le
écarte expressément. C'est ce que nous dit l'article L 22-10-46 du Code de commerce.
Signalons l'existence d'un dispositif qui impose la notification de ce que l'on appelle les franchissements
de seuils, complété par une obligation d'informer l’AMF - c'est à dire plus généralement le public - sur
l'existence de convention prévoyant des conditions préférentielles de cession des titres de la société cotée.
À signaler, également, que les titres cotées sur un marché réglementé sont soumis à un dispositif qui vise
à protéger les actionnaires minoritaires et à faciliter la prise de contrôle d'une société. Vous pourrez voir ce
dispositif aux articles L 433-1 et suivant du Code monétaire et financier.
Alors pour résumer, « toute personne physique ou morale, […], agissant seule ou de concert […], venant
à détenir, directement ou indirectement, [une fraction supérieur à 30%] du capital ou des droits de vote est
tenue d'en informer immédiatement l'Autorité des marchés financiers et de déposer un projet d'offre
publique en vue d'acquérir une quantité déterminée des titres de la société ». C'est ce que nous dit l’article
L 433-3 I du Code monétaire et financier. Notons l’existence de cette notion « de concert » sans plus entrer
dans les détails.
Également, veuillez noter que l’AMF détermine, dans son règlement général, les conditions applicables
aux procédures d'offres et de demandes de retrait, voir l'article L 433-4 du Code monétaire et financier.
Voila quant à la notion de société cotée. Abordons, pour terminer ce point sur le marché de financement,
la notion d'abus de marché.
4) L’abus de marché
Encore une fois, l'information est essentielle dans le droit des sociétés cotées puisque elle s'adresse à un
marché et pas seulement à tel ou tel actionnaire.
Pour rappel, l’information ne doit pas être donnée, par ces sociétés, de façon à ce que certains - placés en
situation de détenir une information privilégiée - puisse en profiter prioritairement au détriment des autres.
L'abus de marché consiste justement en l'usage irrégulier qu'une personne - détentrice d'une information
privilégiée - va faire de celle-ci.
Alors l’abus de marché va être constituée par différents délits, plus précisément 2 grands délits et un
manquement.
a. Le délit d’initié
Le délit d'initié est une infraction pénale qui se trouve à l'article L 465-1 du Code monétaire et financier. Il
mène à 5 ans d'emprisonnement et à 100 000 000 d'euros d'amendes, voire plus.
Alors, commet ce délit la personne qui, en raison de sa position dans la société - qu’elle soit dirigeant,
actionnaire ou autre - ou en raison de la commission d'un crime ou d'un délit, détient une information
privilégiée et en fait usage pour réaliser des opérations sur les instruments financiers de l'émetteur qui est
donc coté en bourse.
b. La manipulation de marché
Consiste « au fait, par toute personne, de réaliser une opération, de passer un ordre ou d'adopter un
comportement qui donne ou est susceptible de donner des indications trompeuses sur l'offre, la demande
ou le cours d'un instrument financier ou qui fixe ou est susceptible de fixer à un niveau anormal ou artificiel
le cours d'un instrument financier ». C'est ce que nous dit l'article L 465- 3 -1 I du Code monétaire et
financier.
Cette manipulation de marché peut également consister au « fait, par toute personne, de réaliser une
opération, de passer un ordre ou d'adopter un comportement qui affecte le cours d'un instrument financier,
en ayant recours à des procédés fictifs ou à toute autre forme de tromperie ou d’artifice ». C'est ce que
nous dit le II de ce même article.
Elle peut encore consister au « fait, par toute personne, de diffuser, par tout moyen, des informations qui
donnent des indications fausses ou trompeuses sur la situation ou les perspectives d'un émetteur ou sur
l'offre, la demande ou le cours d'un instrument financier ou qui fixent ou sont susceptibles de fixer le cours
d'un instrument financier à un niveau anormal ou artificiel ». C'est ce que nous dit l'article L 465-3-2 du
Code monétaire et financier.
Elle peut enfin consister au « fait, par toute personne : 1° De fournir ou de transmettre des données ou des
informations fausses ou trompeuses utilisées pour calculer un indice de référence ou des informations de
nature à fausser le cours d'un instrument financier ou d'un actif auquel est lié un tel indice ; 2° D'adopter
tout autre comportement aboutissant à la manipulation du calcul d'un tel indice ». Cela est précisé à
l'article L 465-3-3 du Code monétaire et financier.
La manipulation de marché est punie des mêmes peines que le délit d’initié.
Enfin, notons que l’AMF a aussi le pouvoir de prononcer ce que l'on appelle des sanctions administratives
et disciplinaires en cas de commission d'actes qui sont très voisins de ceux sanctionnés pénalement. Vous
trouverez cela à l'article L 621-15 II du Code monétaire et financier.
Donc, l’idée c’est que les délits que l'on vient d’énoncer peuvent se doubler, notamment le délit d’initié
qui peut se doubler avec ce que l'on appelle le manquement d'initié.
Toutefois, notons que désormais une seule procédure et une seule sanction est appliquée aux abus de
marché afin d’éviter le doublon, vous trouverez cela à l'article L 465-3-6 du Code monétaire et financier.
Voilà pour cette notion d'abus de marché et donc plus largement pour le marché de financement et la leçon
numéro 7.