RESSOURCE La Malle Aux Loups
RESSOURCE La Malle Aux Loups
RESSOURCE La Malle Aux Loups
- Niveau CM1-
Marcel Aymé - Éric Battut - Claude Boujon - Jean-François Chabas - Alphonse Daudet
Emily Gravett - Gudule - James Houston - Didier Jean
Thierry Martin - Philippe Masson - Jean-Marc Mathis - Susan Meddaugh
Daniel Pennac - Geoffroy de Pennart - Zarko Petan - Yvan Pommaux - Miguelanxo Prado
Serge Prokoviev - Mario Ramos - Florence Reynaud - David Sala
Anaïs Vaugelade - Friedrich Karl Waechter - Zad - Valérie Zenatti
Remerciements à
Alexia Bernard, Marylin Rassine, Christine Delpierre, Catherine Tauveron, Catherine Lemarchand
et à l’illustratrice Zad qui me fait l’immense honneur d’illustrer la couverture du dossier.
2
Présentation de la malle
Le programme de littérature vise à donner à chaque élève un répertoire de références appropriées à son âge,
puisées dans le patrimoine et dans la littérature de jeunesse d’hier et d’aujourd’hui ; il participe ainsi à la
constitution d’une culture littéraire commune.
Chaque année, les élèves lisent intégralement des ouvrages relevant de divers genres et appartenant aux
classiques de l’enfance et à la bibliographie de littérature de jeunesse que le ministère de l’éducation
nationale publie régulièrement. Ces lectures cursives sont conduites avec le souci de développer chez l’élève
le plaisir de lire. Les élèves rendent compte de leur lecture, expriment leurs réactions ou leurs points de vue
et échangent entre eux sur ces sujets, mettent en relation des textes entre eux (auteurs, thèmes, sentiments
exprimés, personnages, événements, situation spatiale ou temporelle, tonalité comique ou tragique...). Les
interprétations diverses sont toujours rapportées aux éléments du texte qui les autorisent ou, au contraire, les
rendent impossibles. IO 2008
La constitution de cette malle de littérature a été entreprise suite à un constat simple relevé en classe
et confirmé par les parents d’élèves à chaque réunion de rentrée : bon nombre d’élèves lisent peu ou
pas. L’objet livre a laissé sa place à l’objet écran qu’il soit télévisuel ou numérique.
Le contenu de cette malle doit donc répondre au défi suivant : donner ou redonner le goût de la
lecture à TOUS les élèves, même aux petits lecteurs.
Le choix du personnage stéréotype du loup n’est pas fortuit. Cette figure a de tout temps été
exploitée dans la littérature de jeunesse. On retrouve d’ailleurs une dizaine de titres dans les listes
de référence du cycle 3 publiées en 2013 par le Ministère de l’Éducation Nationale : des œuvres du
patrimoine comme Le roman de Renart1 ou La chèvre de Monsieur Seguin, des classiques comme
Les contes du chat perché2 mais aussi une multitude d’œuvres contemporaines. Sont cités par
exemple Les loups d’Emily Gravett, Le loup, mon œil de Susan Meddaugh, Le loup rouge de
Friedrich-Karl Waechter ou encore Pierre et le loup de Miguelanxo Prado.
L’idée de tisser des liens entre les œuvres mais aussi les élèves paraît séduisante. D’autant que les
différents niveaux de lecture permettent à tout un chacun d’y puiser son bonheur. On déniche ainsi
dans cette malle des albums d’une trentaine de pages de Geoffroy de Pennart comme des romans
dépassant allégrement la centaine de pages.
De même, tous les genres de lecture sont présents : l’album, la bande-dessinée, le conte, la fable, la
nouvelle, le roman, la pièce de théâtre et même des récits lus, tous les lecteurs y trouvent leur
compte.
Enfin les sujets abordés sont universels et mettent en confiance le lecteur sur l’intérêt soulevé. L’un
sera attiré par la bête sanguinaire mangeuse de caprin ou de fillettes, un autre par les roublardises
d’un goupil ou d’un porcelet étreignant le pauvre carnassier, un troisième par des histoires
fraternelles venues du Grand Nord.
Le choix d’une malle n’est également pas anodin. Cet objet a toujours attiré la curiosité, bien
souvent dans l’espoir d’y trouver un trésor. Ici, il s’agit d’éveiller l’intérêt des élèves sur le contenu
de la malle en l’occurrence les ouvrages sur le loup. Pour cela, un jeu d’appariements est proposé.
Par 3, les élèves doivent regrouper le titre du livre, la 1 ère de couverture, la 4 e de couverture et le
début du texte de huit livres. À travers ce jeu d’enquête, les élèves sont en contact avec déjà près
1
Les jambons d’Ysengrin
2
Le loup (conte bleu)
3
d’un tiers des livres proposés. La malle attire ainsi des convoitises : posséder un des livres dont on
ne connaît pour l’instant que le titre et les premières lignes. Le maître propose alors d’emprunter un
des trésors de la malle. Chaque lecteur inscrit, dans un grand tableau à double entrée affiché en
bonne place dans la classe, le livre qu’il vient de choisir. La présence du tableau suscite
l’émulation : lire un maximum d’ouvrages en 3 semaines.
À la fin de la période dévolue à la lecture, une séance de catégorisation du personnage du loup sera
proposée aux élèves. Et au final, si le loup sanguinaire s’avère bien présent (La chèvre de Monsieur
Seguin), les lecteurs s’attacheront rapidement à déconstruire une image stéréotypée du loup dans la
littérature de jeunesse. En effet, le loup s’avérera être aussi un personnage balourd, et même ridicule
(Le roman de Renart - Le loup, la chèvre et les sept chevreaux - Le loup, mon œil), dépressif (Une
soupe au caillou) mais également un carnassier en pleine réflexion sur son régime alimentaire (Le
loup sentimental - Le loup de Marcel Aymé - L’apprenti loup).
Au cours des lectures, un premier travail de classification peut être envisagé. Des difficultés de
compréhension ou des conflits d’interprétation apparaîtront au fil des échanges. Les jeux littéraires
et les ateliers d’écriture proposés dans ce dossier permettront d’affiner alors les figures complexes
du loup mais aussi de relancer l’intérêt pour tel ou tel livre.
4
Sommaire
Contenu de la malle Page 5
5
Le loup, mon œil ! Les loups
album - niveau 1 album - niveau 2
1 exemplaire 1 exemplaire
bouche-oreille lecture individuelle
Une étude approfondie du roman L’œil du loup a été réalisée auparavant. Le dossier est librement
téléchargeable ici. L’œuvre est de nouveau proposée en lecture libre ou en écoute.
6
Activité 1 : appariements
Compétences :
- S’appuyer sur des informations portées sur la 1ère de couverture, la 4e de couverture et le début du
texte pour les sélectionner et les mettre en relation ;
- Se servir de ces informations pour savoir s’il correspond au livre que l’on cherche ;
- S’appuyer sur ces informations pour faire des hypothèses sur le contenu d’un livre ;
- Repérer dans un texte des informations explicites et en inférer des informations nouvelles
(implicites) ;
- Participer à un débat sur un texte en confrontant son interprétation à d’autres de manière
argumentée.
PRINCIPE :
Des photocopies de titres, d’illustrations de 1ère et de 4e de couvertures et de débuts de texte sont
distribuées séparément à des groupes de 3 à 4 élèves. Il s’agit de reconstituer les éléments de chacun
des livres proposés (ici 8 livres de la malle aux loups) en s’appuyant sur les indices disponibles.
À l’issue d’une recherche de 20 à 30 minutes, une mise en commun est établie au tableau. Les
élèves exposent et argumentent leurs propositions pour les justifier. Le recours à la 4 e de couverture
est souvent indispensable pour établir un lien entre un titre et une couverture. C’est le cas
notamment pour associer le titre Gare au loup ! et la couverture de la BD qui lui correspond.
Une fois la recherche validée, le maître propose à chacun d’emprunter un livre au choix de la malle
et de l’inscrire dans un grand tableau à double entrée affichée en bonne place dans la classe. Chaque
matin, pendant 3 semaines, les élèves pourront librement changer d’ouvrages.
Correction
4e de
Titre Couverture Début du texte
couverture
L’agneau qui ne voulait pas
H 5 I
être un mouton
Mon œil ! E 1 V
Le loup, mon œil ! G 7 VII
Le loup est revenu A 3 III
Je suis revenu B 6 II
Le procès du loup C 4 VI
Gare au loup F 2 VIII
Le passage des loups D 8 IV
7
Les couvertures
D E F
G H
8
Les quatrièmes de couverture
1 2 3
6 7
8
9
Les débuts de texte
Texte I Texte II
Depuis toujours, on vivait dans ce pré, Vous me reconnaissez ? Je suis le loup !
nous les moutons. Me voici de retour dans la région, encore
Depuis toujours, le soleil se levait et se plus costaud, encore plus intelligent.
couchait sur nos toisons. Un vrai grand méchant loup, quoi !
Pourtant un soir, un loup vint à roder Et j’ai hâte de retrouver quelques vieux
autour du troupeau. On aurait dû se amis pour leur prouver que je suis le
méfier et se serrer les coudes. meilleur.
Texte III Texte IV
Ce soir, monsieur Lapin a peur d’aller se Pour économiser ses forces, Punik avait
coucher. Il vient de lire dans son journal dormi durant toute une longue matinée et la
une nouvelle terrifiante ! LE LOUP EST plus grande partie de l’après-midi glacial.
REVENU ! Maintenant, avec la tombée de la nuit, il
Monsieur Lapin se précipite pour fermer entendait les premiers battements du grand
tambour et, en même temps, venant d’un
la porte à double tour quand soudain :
autre igloo, le chant atone de son oncle. Il
« TOC ! TOC ! TOC ! » était accompagné d’un chœur de
« Oh, mon Dieu ! C’est LE LOUP ! » lamentations de voix féminines. Le chant de
la faim semblait prendre plus de force en
s’élevant dans le ciel clair de la nuit.
Texte V Texte VI
Ouvrir l’œil. LE JUGE. Silence ! (Il frappe de son
Être très attentif. maillet sur la table.) Silence ! Je demande
du silence parmi les assistants et les
Se rincer l’œil. spectateurs. J’ouvre le procès contre le
Regarder avec plaisir. Loup qui s’est rendu coupable d’un
Faire les gros yeux. meurtre. Meurtre avec préméditation.
Regarder d’un air mécontent, sévère. LE DÉFENSEUR. Monsieur le Juge, je
fais opposition. Je ne peux accepter que
Ça saute aux yeux. vous employiez de tels termes. Vous
C’est évident. manquez d’impartialité.
Texte VII Texte VIII
Hier, toute ma famille m’attendait devant - Bon ! Je m’occupe de cette histoire de
la maison. Ils voulaient savoir pourquoi loup, et après : trois jours de marche en
je n’étais pas allée à l’école. Alors, je leur montagne ! Ça te va, Marion ?
ai raconté toute l’histoire, toute la vérité - Oui, papa, mais ça m’étonne que ton
vraie. journal t’envoie faire un reportage dans
Ce n’était pas de ma faute. C’est que… un si petit village…
Ramassage scolaire, car numéro 37. Les - Le loup, Marion ! LE LOUP ! C’est un
enfants sont insupportables. Mon grand- sujet qui passionne les lecteurs ! Ça va
frère, qui normalement devait me chauffer aujourd’hui, par ici ! Il y a une
défendre, est le pire de tous. Si seulement manif antiloup !
je connaissais une formule magique qui
les ferait tous disparaître !
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Prénoms : ………………………………………………………………… ACTIVITÉ 1
4e de Début
Titre Couverture
couverture du texte
L’agneau qui ne voulait pas
être un mouton
Mon œil !
Le loup, mon œil !
Le loup est revenu
Je suis revenu
Le procès du loup
Gare au loup
Le passage des loups
Prénoms : ………………………………………………………………… ACTIVITÉ 1
4e de Début
Titre Couverture
couverture du texte
L’agneau qui ne voulait pas
être un mouton
Mon œil !
Le loup, mon œil !
Le loup est revenu
Je suis revenu
Le procès du loup
Gare au loup
Le passage des loups
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Activité 2 : dévoilement progressif oralisé et imagé
Compétences :
- Repérer dans un texte des informations explicites et en inférer des
informations nouvelles (implicites) ;
- S’appuyer sur les mots de liaison et les expressions qui marquent les
relations logiques pour comprendre avec précision l’enchaînement
d’une action ou d’un raisonnement ;
- Mettre en mémoire ce qui a été lu et mobiliser ses souvenirs lors des
reprises ;
- Participer à un débat sur un texte en confrontant son interprétation à d’autres de manière
argumentée.
PRINCIPE :
Il s’agit de présenter à la classe le récit imagé par fragments (diaporama de
l’album disponible sur simple demande en cliquant ici). À chaque partie
nouvelle de texte qui leur est proposée, les élèves sont invités à faire des
hypothèses sur la suite. Ce procédé a de multiples avantages :
Il tient en haleine et stimule l’imagination,
Il exerce le sens de l’observation et l’esprit de logique,
Il met en place la notion de cohérence et de possibles narratifs,
Les temps d’arrêt qu’impose cet exercice créent des habitudes de lecture favorables à
l’attention et à la mémorisation.
Cet exercice fait appel à une mémoire d’imprégnation, la mémoire de tous les textes que l’on a lus,
dont on a peut-être oublié l’histoire, mais dont les structures sont restées à l’état latent dans l’esprit
du lecteur, prêtes à être réactivées pour l’écriture.
Chaque hypothèse proposée est soumise à la vigilance logique et cohérente de la classe. Le maître
gère la distribution de la parole et les échanges, il est attentif à faire surgir des possibles narratifs
cohérents et ne cherche pas à faire « retrouver » l’histoire.
Remarques :
- ne pas multiplier les « coupures » (5 au plus) ;
- prévoir les coupures dans les phrases et pas après un point, et à un nœud de l’histoire, un moment
où il y a des choix possibles et des actions… ;
- toujours faire valider (ou invalider) les hypothèses par un retour au texte et une justification ;
- ne pas s’arrêter aux hypothèses à « court terme » mais relancer par « et alors … » pour faire
anticiper à long terme sur les histoires possibles ;
- alterner, quand le texte est long ou que la capacité de lecture autonome des élèves est réduite,
lecture du maître et lecture des élèves (à voix haute ou silencieusement).
PROLONGEMENT :
La chute de l’album conduit bien sûr à une réflexion sur la solidarité et l’entraide au sein d’un
groupe. Un débat philosophique sur la résignation peut s’engager après la lecture du texte proposé
en épilogue. Enfin il conviendra d’achever l’étude de l’ouvrage en relevant le clin d’œil effectué à
Rabelais avec le schéma inversé des moutons de Panurge.
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CONSIGNES :
Je vais vous lire un album en projetant les images. Je ferai quelques poses à des moments
clés de l’histoire et vous devrez alors imaginer une suite possible d’après les informations
dévoilées auparavant par l’auteur.
1er arrêt : p 8, Le loup pénétra dans l’enclos et…
Consigne : « Quelle pourrait être la suite ? »
2e arrêt : p 15, Cette fois il s’attaqua au…
Consigne : « Quelle pourrait être la suite ? »
e
3 arrêt : p 27, Le loup, qui n’aimait pas qu’on se moque de lui…
Consigne : « Quelle pourrait être la suite ? »
4e arrêt :p 32, Là à bout de nerfs, aveuglé par la colère, le loup …
Consigne : « Quelle pourrait être la suite ? »
Répondez au questionnaire court qui porte sur la compréhension du texte lu.
Remarque : chaque activité se conclut par une vérification courte de compréhension.
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Activité 3 : dictionnaire d’expressions
Compétences :
- Identifier l’utilisation d’un mot ou d’une expression au sens figuré ;
- Soutenir une écoute prolongée ;
- Repérer dans un texte des informations explicites et en inférer des
informations nouvelles (implicites) ;
- Participer à un débat sur un texte en confrontant son interprétation à
d’autres de manière argumentée.
PRINCIPE :
Il s’agit d’établir un recueil d’expressions autour du mot loup afin de
comprendre toutes les expressions qui sont assimilées autour du nom de
l’animal. Après avoir diffusé un extrait de l’album de Mario Ramos sur les
expressions autour du mot œil (diaporama de l’album disponible sur simple
demande en cliquant ici), les élèves sont invités à produire un dictionnaire à
partir des expressions ci-dessous. Il sera par la suite illustré par les élèves.
L’astuce consiste à dessiner les expressions au sens propre pour faire deviner
les locutions au lecteur (exemple de diaporama autour des expressions du mot
tête disponible en cliquant ici).
CONSIGNES :
Je vais vous lire un album de Mario Ramos en projetant les images. Puis nous discuterons du
contenu de l’ouvrage.
Vous allez produire désormais un dictionnaire d’expressions sur le même modèle autour du mot
« loup ». Nous allons recueillir toutes les expressions que vous connaissez, puis vous choisirez, par
deux, l’une d’entre elle pour rechercher son sens et l’illustrer au sens propre.
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Activité 4 : lecture puzzle oralisée
Compétences :
- Lire à haute voix un texte littéraire et le comprendre ;
- Retrouver, en le lisant, l’organisation d’un texte présenté en désordre ;
- S’appuyer sur un traitement correct des substituts des noms, des
connecteurs, des formes verbales, de la ponctuation… pour retrouver cette
organisation.
- Mettre en mémoire ce qui a été lu et mobiliser ses souvenirs lors des
reprises ;
- Participer à un débat sur un texte en confrontant son interprétation à
d’autres de manière argumentée.
PRINCIPE :
Par groupes de cinq, les élèves doivent rétablir un texte dans sa continuité. Chaque élève se
voit attribuer un extrait du texte à remettre en ordre. Sans jamais le montrer aux autres, chacun lit
son extrait.
Le groupe, par discussion, justification, argumentation, propose une remise en ordre du texte.
Les groupes qui auraient des propositions différentes sont mis ensuite en confrontation.
La lecture de ce récit de randonnée (il ne manquera que la chute) permettra de raviver les
lectures des cycles antérieurs autour du personnage du loup (le Petit Chaperon rouge, les trois petits
cochons, la chèvre et les sept chevreaux) ou de promouvoir celle de Pierre et le loup figurant dans
la malle.
CONSIGNES :
« Chaque groupe doit remettre en ordre la suite du texte. Attention ! Il est interdit de montrer son
extrait à ses camarades. Lorsque vous vous êtes mis d’accord dans le groupe, vous devez être
capable de lire l’extrait de l’album dans l’ordre chronologique. »
Répondez au questionnaire court qui porte sur la compréhension du texte lu.
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ACTIVITÉ 4
« Allons, fiston, il est temps de partir, dit son père. Tiens, voici la liste de tout ce que tu peux
manger. » « Et ne te laisse pas trop attendrir », ajoute sa mère.
Lucas quitte la forêt. Bientôt il commence à avoir faim.
Au détour d’un bosquet, il rencontre une chèvre accompagné de ses cabris.
« Qui êtes-vous ? » s’enquiert-il poliment.
« Je suis la chèvre et voici mes sept petits chevreaux. »
« Hum, vous figurez en bonne place sur ma liste, constate Lucas. Je vais donc vous manger ! »
« Dans ce cas, s’écrie la chèvre, tu dois tous nous manger ! Sinon ceux qui resteraient seraient
inconsolables. »
« Je vois, dit Lucas, ému. Mais à la réflexion, je n’ai pas assez faim. Au revoir, madame. »
Lucas poursuit son chemin.
« Je n’aurais peut-être pas dû laisser partir un si bon déjeuner », songe-t-il.
Soudain il tombe nez à nez avec une petite fille toute de rouge vêtue.
« Qui es-tu ? »
« Je suis le Petit Chaperon rouge », répond la petite fille en tremblant. »
« Hum, tu es sur ma liste. Je vais donc te manger. »
« Par pitié, monsieur le Loup, ne me mangez pas, supplie le Petit Chaperon rouge. Mèr’Grand serait
trop triste ! Elle dit que je suis le soleil de sa vie ! »
Lucas est troublé.
« Ma grand-mère dit exactement la même chose. Disparais vite avant que ne change d’avis ! »
Lucas reprend sa route, l’estomac dans les talons.
« Je suis vraiment trop sentimental » se dit-il.
Mais il aperçoit bientôt trois porcelets roses, potelés et grassouillets.
« Pourvu qu’ils soient sur ma liste ! »
« Qui êtes-vous, Messieurs ? »
« Nous sommes les trois petits cochons. »
« Parfait. Vous êtes sur ma liste, je vais donc vous manger ! »
« Permettez-nous au moins de chanter une dernière fois », implorent les trois petits cochons.
Lucas acquiesce.
Mais en les écoutant, il ne peut d’empêcher de songer à ses frères.
« Filez avant que je ne me ravise », grogne-t-il tout bouleversé.
« Je suis beaucoup trop sentimental » ronchonne-t-il. Son ventre gargouille de plus en plus.
« AH ! AH ! te voilà ! » fait une voix derrière lui.
Lucas sursaute. Un petit garçon le dévisage avec aplomb.
« Qui es-tu ? »
« Mon nom est Pierre. »
« Hum, tu es sur ma liste », se réjouit Lucas.
« Toi aussi, tu es sur ma liste, dit Pierre. J’ai désobéi à Grand-père pour venir te chasser et… »
« ON NE DÉSOBÉIT JAMAIS À SON GRAND-PÈRE, TU M’ENTENDS ? » hurle Lucas de sa
plus grosse voix. Pierre, épouvanté, prend ses jambes à son cou.
« A-t-on déjà vu un loup aussi sentimental ! » se désole Lucas. Je n’ai rien mangé depuis des
heures. Maintenant, je ne ferais qu’une bouchée de la famille Chèvre, du Petit Chaperon rouge, des
trois cochons – sans parler de cet effronté de Pierre ! »
Tout à ses pensées, Lucas arrive devant une vieille maison délabrée.
« Avec un peu de chance, je trouverai bien quelque chose à me mettre sous la dent. »
Il frappe à la porte…
16
Prénom : ……………….. ACTIVITÉ 4
le repas aurait été trop copieux. il a songé à ses trois propres frères.
il ne voulait pas faire de peine à leur grand-mère.
Lucas se retrouve affamé car :
il est trop difficile pour sa nourriture. aucune proie rencontrée ne figure sur sa liste.
il est trop sentimental et se laisse apitoyer pas ses proies.
le repas aurait été trop copieux. il a songé à ses trois propres frères.
il ne voulait pas faire de peine à leur grand-mère.
Lucas se retrouve affamé car :
il est trop difficile pour sa nourriture. aucune proie rencontrée ne figure sur sa liste.
il est trop sentimental et se laisse apitoyer pas ses proies.
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Activité 5 : bouche-oreille
Compétences :
- lire en situation de communication un texte adapté à ses possibilités ;
- comprendre en écoutant un texte littéraire court ;
- répondre par écrit à des questions ;
- participer à un débat sur l’interprétation du texte en vérifiant, dans le
texte, ce qui interdit ou permet l’interprétation défendue.
PRINCIPE :
La classe est partagée entre les bouches (5 élèves) et les oreilles (le
reste de la classe). Activité d’une heure.
Les bouches s’éclipsent 30 à 45 min avant la séance pour se répartir la lecture publique et
s’entraîner à lire à voix haute. Possibilité également de donner le texte quelques jours avant. Les
bouches sont désignées par le maître. Prévoir des groupes hétérogènes avec les parties les plus
longues pour les bons lecteurs.
Début de la séance qui durera une heure par le rituel : « Les oreilles sont-
elle prêtes ? ».
Lecture publique avec projection par le maître des images de
l’album (diaporama disponible sur simple demande en cliquant
ici). Il apparait important de diffuser les dessins pour montrer
le côté burlesque des situations du loup mais aussi le décalage
entre la véritable situation des personnages et les dires de
l’héroïne.
Les oreilles écoutent. À la fin de la lecture, les oreilles donnent des conseils aux
bouches pour améliorer la lecture. Les bouches tiennent compte des conseils et
préparent des ajustements. Pendant ce temps, les oreilles répondent par deux au
crayon aux questions préparées par le maître et jusqu’alors restées secrètes pour tous
les élèves.
Relecture des bouches. Les oreilles ont ce coup-ci les questions sous les yeux. Distribution des
questions aux bouches après la 2 e lecture pendant les que les oreilles affinent leurs réponses.
Mise en commun des réponses. Le maître note au tableau les réponses différentes au tableau.
Les réponses sont ensuite validées par les bouches avec le support texte.
CONSIGNES :
Bouche-oreille : Les « bouches » sont au tableau, debout face à la classe. Les « oreilles » sont
tout ouïe.
- aux bouches : « Vous devez lire à voix haute le passage principal extrait de l’album. »
- aux oreilles : « Vous devez écouter le texte lu puis répondre par la suite aux questions portant
sur ce texte. »
Discussion autour du titre Le loup, mon œil ! Mettre en exergue le lien avec les contre-vérités de
l’héroïne. Cette histoire est-elle vraie ?
Répondez au questionnaire court qui porte sur la compréhension du texte lu par les bouches.
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Prénom : ……………….. ACTIVITÉ 5
fait attraper ?
…………………………………………………………………………………………………...
Rapidement, elle comprend que le loup est illettré. Que manigance-t-elle alors ?
…………………………………………………………………………………………………...
…………………………………………………………………………………………………...
À quoi servent toutes les courses farfelues que demande la jeune héroïne de l’histoire ?
…………………………………………………………………………………………………...
…………………………………………………………………………………………………...
Finalement pour qui se fait-elle passer afin que le loup la libère enfin ?
…………………………………………………………………………………………………...
Prénom : ……………….. ACTIVITÉ 5
Une jeune truie se fait enlever par un loup qui compte la dévorer :
Afin de pouvoir s’échapper, la jeune truie réussit à convaincre le loup de se procurer des
19
ACTIVITÉ 5
1er lecteur
J’étais à peine entrée dans le bois qu’un loup m’attrapée et m’a jetée dans un sac.
J’avais peur mais j’étais calme.
Lorsque nous sommes arrivés dans sa cave sombre et terrifiante, le loup a posé une grande marmite
5 sur le poêle, tout en chantant une chanson.
Pour gagner du temps, j’ai dit : « Ce n’est pas comme ça que MA maman prépare la soupe. Elle
SORT, et elle rapporte BEAUCOUP de légumes et d’herbes. Sa soupe est la meilleure.
« C’est pas vrai ! a dit le loup. C’est ma maman À MOI qui préparait la meilleure soupe. Voilà son
livre de cuisine, tu n’as qu’à regarder toi-même ! »Le loup a pris un livre poussiéreux sur une
10 étagère.
« Voilà, voilà, a-t-il dit. Cherche la recette de ma maman et lis-la-moi ! »
2ème lecteur
Alors à ce moment-là, j’ai compris quelque chose de très intéressant.
« Tu ne sais pas lire, c’est dommage ! » ai-je dit.
15 « Mais bien sûr que si, je sais lire ! a-t-il répondu, furieux. Je n’ai tout simplement pas envie de lire
aujourd’hui. C’est toi qui lis. »
J’ai commencé : « Prenez des carottes et des patates… du jardin de monsieur Gray. »
Le loup m’a attachée à une table et il est parti en courant pour trouver le jardin de M. Gray.
C’était le moment ou jamais ! Pendant son absence, j’ai essayé de défaire la corde.
20 Mais le nœud était trop solide et, bientôt, le loup était de retour.
3ème lecteur
« Après ? » a-t-il demandé, de mauvaise humeur.
« Des oignons doux, je lui ai dit… et des poivrons verts qui poussent au pied… du rocher du
Diable.
25 À peine avait-il le dos tourné que j’ai essayé de casser la corde avec mes dents. Mais, encore une
fois, le loup était de retour avant que je n’aie pu me sauver.
Alors, j’ai vite demandé un autre ingrédient : « De l’eau pure des chutes Torrentielles. »
Le loup a saisi un seau et il est parti clopin-clopant.
J’étais en train d’élaborer mon troisième plan d’évasion quand le loup est entré en titubant avec un
30 seau plein d’eau.
« Ça suffit comme ça, a-t-il dit en haletant, j’ai faim ! »
20
4ème lecteur
Alors je lui ai dit : « Il y a encore un dernier ingrédient, mais c’est le plus important de tous. Sans
celui-là, la soupe aura un goût de pipi. »
35 Je lui ai vite fait un dessin pour qu’il ne se trompe pas. « Voilà : du tribolé vert. »
Je lui ai donné des consignes précises :
« Choisis un endroit où il y en a en grande quantité. Plus tu en trouves, mieux ça vaut pour la soupe.
Ramasse des feuilles et des tiges pleines de sève et mets-les dans ta chemise, contre ta peau, pour
les garder bien au chaud. »
40 Le loup a fait exactement ce que je lui ai dit.
Mais lorsqu’il est rentré, il a dit fermement : « Et maintenant, la soupe ! » Je vous assure qu’il était
décidé.
5ème lecteur
Alors j’ai prononcé la formule magique pour l’ensorceler.
45 « Loup, j’ai dit, voilà que tu m’as apporté le dernier ingrédient pour ma potion magique.
Maintenant, tu vas sentir la puissance de l’Œil-de-Cochon !
Le loup est parti d’un grand éclat de rire.
« Ho, ha, ho, ho ! C’est la meilleure ! »Il a pris une allumette.
J’ai écarquillé mes yeux tant que j’ai pu et je l’ai cloué sur place avec mon regard puissant de
50 sorcière.
« L’allumette allumée, l’envie te prend de te gratter. »
Le loup a frotté l’allumette.
Œil magique ! Œil-de-Cochon ! Donne-lui des démangeaisons ! Dans les cheveux et sur le nez, de
la tête jusqu’aux pieds ! Qu’il se gratte et qu’il se frotte, sous la chemise et la culotte !
55 Tout d’abord, il ne s’est pas passé grand-chose. Le loup a allumé le feu sous la marmite. Il a jeté
dans l’eau les carottes, les oignons, les poivrons et les patates. Lorsqu’il a tendu le bras pour me
saisir… il s’est arrêté pour gratter… un minuscule petit bouton.
Une fois parti, il a dû se gratter encore et encore. Plus il grattait, plus ça le démangeait, et, plus ça le
démangeait, plus il grattait…jusqu’à ce que, finalement, il crie :
60 « ARRÊTE L’ŒIL-DE-COCHON ! Je ferai tout ce que tu veux !
Je lui ai dit que j’allai rompre le sortilège dès qu’il m’aurait laissé partir.
21
Activité 6 : texte farci
Compétences :
- Lire silencieusement un texte littéraire et le comprendre ;
- Distinguer deux types de textes en s’appuyant sur un traitement correct des substituts des noms,
des connecteurs, des formes verbales, de la ponctuation… en faisant les inférences nécessaires ;
- Participer à un débat sur un texte en confrontant son interprétation à
d’autres de manière argumentée ;
- Justifier, par un retour au texte, l’appartenance typologique.
PRINCIPE :
Un texte extrait d’une œuvre littéraire ou d’un livre documentaire est
« farci » de phrases ou de fragments de phrases d’un autre texte ou type de
texte. Il s’agit de retrouver le texte original.
Cette activité permet des remarques fines sur les appartenances
typologiques : rôle des données chiffrées, des parenthèses, des articles
définis et indéfinis…
Dans cet exemple précis, le texte de l’album de Geoffroy de Pennart
Le loup, la chèvre et les 7 chevreaux a été farci avec un extrait de La
chèvre de monsieur Seguin d’Alphonse Daudet. Les stratégies qui amènent
à repérer les phrases intruses reposent ici sur le sens (les proies sont
différentes avec d’un côté sept chevreaux, de l’autre la chèvre de monsieur
Seguin) mais aussi le temps de conjugaison (présent de l’indicatif dans
l’album, passé simple dans la nouvelle).
CONSIGNES :
« Retrouvez le véritable extrait du chapitre en barrant les phrases qui n’appartiennent pas au texte
original. »
Répondez au questionnaire court qui porte sur la compréhension du texte lu.
Correction
Ce jour-là, Igor sort de chez lui en chantonnant. « Cette journée sera mémorable ! » se dit-il en montant dans sa voiture.
Et le sourire aux lèvres, il part pour la ville. M. Seguin avait derrière sa maison un enclos entouré d’aubépines.
Il va d’abord chez l’épicier…puis chez Bellepatte, le chausseur. Il fait quelques emplettes dans la boutique de Viviane et termine par Raymond, le
parfumeur.
Ses achats terminés, Igor quitte la ville, gagne les bois et gare sa voiture derrière un bosquet, à l’abri des regards
« Pom-pom-pom ! » chantonne-t-il en retirant soigneusement ses habits.
« Tralala, une bonne douche de farine… »
« Tagada tsoin-tsoin, enfilons cette jolie robe……et ces coquets escarpins…un soupçon de Fleur de Chavignol et me voici fin prêt. »
Igor se dirige ensuite vers la maison de la famille Broutchou.
Peu de temps après, Madame Broutchou sort de chez elle en disant : « Je vais au marché. N’ouvrez à personne, et surtout, prenez garde au loup ! »
Puis elle enfourche sa motocyclette. Un jour, elle se dit en regardant la montagne : « Comme on doit être bien là-haut ! Quel plaisir de
gambader dans la bruyère, sans cette maudite longe qui vous écorche le cou ! ».
« Elle est partie ! À moi de jouer, à moi les biquets ! » jubile Igor.
« Ouvrez vite, mes petits, crie-t-il en imitant la chèvre, le loup est dans la forêt ! »
Trompés par son déguisement, les chevreaux lui ouvrent la porte.
« ET MAINTENANT IL EST DANS LA MAISON ! » ajoute gaiement Igor de sa grosse voix.
Énorme, immobile, assis sur son train de derrière, il était là, regardant la petite chèvre blanche, et la dégustant par avance. Goulûment, il se
jette vers les biquets. Mais dans sa précipitation, il se tord la cheville, s’empêtre dans sa robe…et vient s’écraser violemment contre le mur.
« Maudite chaussures ! Maudite robe ! » a-t-il le temps de penser avant de perdre connaissance.
« Il faut téléphoner à Papa ! » s’écrient les chevreaux. Puis ils courent se réfugier à l’étage.
Monsieur Broutchou arrive au moment précis où Igor commence à reprendre ses esprits. L’une après l’autre, les étoiles s’éteignirent.
Il le secoue par les épaules. « Où sont mes enfants ? » gronde-t-il. Alors le loup se jeta sur la petite chèvre et la mangea.
Au même instant, Madame Broutchou rentre du marché. « Henri ! Que fait cette femme dans tes bras ? »
Surpris, Monsieur Broutchou lâche le loup, qui s’écrase par terre.
« Explique-toi, Henri ! » s’énerve Madame Broutchou. « C’est le loup ! C’est le loup ! » s’écrient les chevreaux en dévalent les escaliers.
« Taisez-vous les enfants, je parle à votre père ! ». Igor en profite pour prendre ses jambes à son coup.
Madame Broutchou comprend sa méprise. Elle sert ses enfants dans ses bras. « Mes pauvres chéris, comme vous avez dû avoir peur ! »
Quand à Igor, JAMAIS il ne parla de cette journée « mémorable » !
Prénom : ……………….. ACTIVITÉ 6
Ce jour-là, Igor sort de chez lui en chantonnant. « Cette journée sera mémorable ! » se dit-il en
montant dans sa voiture.
Et le sourire aux lèvres, il part pour la ville. M. Seguin avait derrière sa maison un enclos entouré
d’aubépines.
5 Il va d’abord chez l’épicier…puis chez Bellepatte, le chausseur. Il fait quelques emplettes dans la
boutique de Viviane et termine par Raymond, le parfumeur.
Ses achats terminés, Igor quitte la ville, gagne les bois et gare sa voiture derrière un bosquet, à l’abri
des regards
« Pom-pom-pom ! » chantonne-t-il en retirant soigneusement ses habits.
10 « Tralala, une bonne douche de farine… »
« Tagada tsoin-tsoin, enfilons cette jolie robe……et ces coquets escarpins…un soupçon de Fleur de
Chavignol et me voici fin prêt. »
Igor se dirige ensuite vers la maison de la famille Broutchou.
Peu de temps après, Madame Broutchou sort de chez elle en disant : « Je vais au marché. N’ouvrez
15 à personne, et surtout, prenez garde au loup ! »
Puis elle enfourche sa motocyclette. Un jour, elle se dit en regardant la montagne : « Comme on
doit être bien là-haut ! Quel plaisir de gambader dans la bruyère, sans cette maudite longe qui vous
écorche le cou ! ».
« Elle est partie ! À moi de jouer, à moi les biquets ! » jubile Igor.
20 « Ouvrez vite, mes petits, crie-t-il en imitant la chèvre, le loup est dans la forêt ! »
Trompés par son déguisement, les chevreaux lui ouvrent la porte.
« ET MAINTENANT IL EST DANS LA MAISON ! » ajoute gaiement Igor de sa grosse voix.
Énorme, immobile, assis sur son train de derrière, il était là, regardant la petite chèvre blanche, et la
dégustant par avance. Goulûment, il se jette vers les biquets. Mais dans sa précipitation, il se tord la
25 cheville, s’empêtre dans sa robe…et vient s’écraser violemment contre le mur.
« Maudite chaussures ! Maudite robe ! » a-t-il le temps de penser avant de perdre connaissance.
« Il faut téléphoner à Papa ! » s’écrient les chevreaux. Puis ils courent se réfugier à l’étage.
Monsieur Broutchou arrive au moment précis où Igor commence à reprendre ses esprits. L’une
après l’autre, les étoiles s’éteignirent.
30 Il le secoue par les épaules. « Où sont mes enfants ? » gronde-t-il. Alors le loup se jeta sur la petite
chèvre et la mangea.
Au même instant, Madame Broutchou rentre du marché. « Henri ! Que fait cette femme dans tes
bras ? »
Surpris, Monsieur Broutchou lâche le loup, qui s’écrase par terre.
35 « Explique-toi, Henri ! » s’énerve Madame Broutchou. « C’est le loup ! C’est le loup ! » s’écrient
les chevreaux en dévalent les escaliers.
« Taisez-vous les enfants, je parle à votre père ! ». Igor en profite pour prendre ses jambes à son
coup.
Madame Broutchou comprend sa méprise. Elle sert ses enfants dans ses bras. « Mes pauvres chéris,
40 comme vous avez dû avoir peur ! »
Quand à Igor, JAMAIS il ne parla de cette journée « mémorable » !
23
Prénom : ……………….. ACTIVITÉ 6
Les chevreaux profitent de la situation pour alerter leur père qui accourt et rudoie fortement le
loup.
Mais alors qu’il s’apprête à dévorer les biquets, le talon de la chaussure du loup se casse,
l’animal sanguinaire chute et s’assomme contre un mur.
De bonne humeur, Igor le loup achète en ville tous les accessoires nécessaires pour se déguiser
en madame Broutchou.
Dès que la chèvre quitte le domicile familial, le carnassier pénètre sans difficulté dans le logis
grâce à sa parfaite panoplie de caprin.
Mais à son arrivée, madame Broutchou interprète mal la situation en confondant le loup avec
une chèvre, et le prédateur en profite pour s’échapper à toutes jambes.
Les chevreaux profitent de la situation pour alerter leur père qui accourt et rudoie fortement le
loup.
Mais alors qu’il s’apprête à dévorer les biquets, le talon de la chaussure du loup se casse,
l’animal sanguinaire chute et s’assomme contre un mur.
De bonne humeur, Igor le loup achète en ville tous les accessoires nécessaires pour se déguiser
en madame Broutchou.
Dès que la chèvre quitte le domicile familial, le carnassier pénètre sans difficulté dans le logis
grâce à sa parfaite panoplie de caprin.
Mais à son arrivée, madame Broutchou interprète mal la situation en confondant le loup avec
une chèvre, et le prédateur en profite pour s’échapper à toutes jambes.
Activité 7 : texte lacunaire
Compétences :
- Lire silencieusement un texte littéraire et le comprendre ;
- Repérer dans un texte des informations explicites et en inférer des
informations nouvelles (implicites) ;
- S’appuyer sur les mots de liaison et les expressions qui marquent les
relations logiques pour comprendre avec précision l’enchaînement d’une
action ou d’un raisonnement ;
- Mettre en mémoire ce qui a été lu et mobiliser ses souvenirs lors des
reprises ;
- Saisir l’atmosphère ou le ton d’un texte descriptif, narratif ou poétique,
en s’appuyant en particulier sur son vocabulaire ;
- Rédiger différents types de textes d’au moins deux paragraphes en veillant à leur cohérence, en
évitant les répétitions, et en respectant les contraintes syntaxiques et orthographiques ainsi que la
ponctuation ;
- Participer à un débat sur un texte en confrontant son interprétation à d’autres de manière
argumentée.
PRINCIPE :
Des extraits de texte, issus du début et du milieu du conte Le loup (une
œuvre de Marcel Aymé), est proposé en lecture (lecture silencieuse
individuelle ou lecture du maître). Après relecture et relevé des indices
disponibles (indices de temps, occupations ludiques des personnages…), les
élèves sont invités à faire des hypothèses sur ce qui a pu se passer entre les
deux extraits. Le passage à l’écrit peut se poursuivre après des formulations
d’hypothèses lors d’un débat interprétatif.
Cette activité permet d’entrer immédiatement dans des passages clés du conte et d’éviter ainsi
que certains « petits lecteurs » ne se désintéressent d’emblée à cause de longues descriptions.
Elle permet aussi de travailler la cohérence des actions ou réactions des personnages,
cohérence à laquelle certains lecteurs sont peu sensibles de prime abord.
La lecture ou l’écoute du texte complet (CD Audio Gallimard) devient alors une vérification
des hypothèses proposées.
CONSIGNES :
« Lisez les deux extraits de ce conte puis surlignez les indices qui nous permettent de deviner ce
qui a bien pu se passer entre ces moments. »
« Écrivez un passage qui pourrait se passer entre les deux extraits du conte lu. Les dialogues sont
possibles. Pensez à soigner les transitions avec le texte original. »
25
Prénom : ……………….. ACTIVITÉ 7
Caché derrière la haie, le loup surveillait patiemment les abords de la maison. Il eut la satisfaction
de voir les parents sortir de la cuisine. Comme ils étaient sur le seuil de la porte, ils firent une
dernière recommandation.
- Souvenez-vous, disaient-ils, de n’ouvrir la porte à personne, qu’on vous prie ou qu’on vous
5 menace. Nous serons rentrés à la nuit.
Lorsqu’il vit les parents bien loin au dernier tournant du sentier, le loup fit le tour de la maison en
boitant d’une patte, mais les portes étaient bien fermées. Du côté des cochons et des vaches, il
n’avait rien à espérer. Ces espèces n’ont pas assez d’esprit pour qu’on puisse les persuader de se
laisser manger. Alors, le loup s’arrêta devant la cuisine, posa ses pattes sur le rebord de la fenêtre et
10 regarda l’intérieur du logis.
Delphine et Marinette jouaient aux osselets devant le fourneau. Marinette, la plus petite, qui était
aussi la plus blonde, disant à sa sœur Delphine :
- Quand on n’est rien que deux, on ne s’amuse pas bien. On ne peut pas jouer à la ronde.
- C’est vrai, on ne peut jouer ni à la ronde, ni à la paume placée.
15 - Ni au furet, ni à la courotte malade.
- Ni à la mariée, ni à la balle fondue.
- Et pourtant, qu’est-ce qu’il a de plus amusant que de jouer à la ronde ou à la paume placée ?
- Ah ! Si on était trois…
Comme les petites lui tournaient le dos, le loup donna un coup de nez sur le carreau pour faire
20 entendre qu’il était là. Laissant leurs jeux, elles vinrent à la fenêtre en se tenant par la main.
- Bonjour, dit le loup. Il ne fait pas chaud dehors. Ça pince vous savez.
La plus blonde se mit à rire, parce qu’elle le trouvait drôle avec ses oreilles pointues et ce pinceau
de poils hérissés sur le haut de la tête. Mais Delphine ne s’y trompa point. Elle murmura en serrant
la main de la plus petite.
25 - C’est le loup.
- Le loup ? dit Marinette, alors on a peur ?
- Bien sûr, on a peur.
Tremblantes, les petites se prirent par le cou, mêlant leurs cheveux blonds et leurs chuchotements.
[…]
30 La joie prit fin vers le soir, quand il fallut songer au départ du loup. Les petites avaient envie de
pleurer, et la plus blonde suppliait :
- Loup, reste avec nous, on va jouer encore. Nos parents ne diront rien, tu verras…
- Ah non ! disait le loup. Les parents, c’est trop raisonnable. Ils ne comprendraient jamais que le
loup ait pu devenir bon. Les parents, je les connais.
35 - Oui, approuva Delphine, il vaut mieux ne pas t’attarder. J’aurais peur qu’il t’arrive quelque
chose.
Les trois amis se donnèrent rendez-vous pour le jeudi suivant. Il y eut encore des promesses et de
grandes effusions. Enfin, lorsque la plus blonde lui eut noué un ruban bleu autour du cou, le loup
gagna la campagne et s’enfonça dans les bois.
26
Activité 8 : Atelier de Questionnement de Texte (AQT)
Compétences :
- Lire silencieusement un texte littéraire et le comprendre ;
- Lire un texte descriptif et restituer à l’oral l’essentiel du texte (trame de
l’histoire, relation entre les personnages…)
- Repérer dans un texte des informations explicites et en inférer des
informations nouvelles (implicites) ;
- S’appuyer sur les mots de liaison et les expressions qui marquent les
relations logiques pour comprendre avec précision l’enchaînement d’une
action ou d’un raisonnement ;
- Participer à un débat sur un texte en confrontant son interprétation à
d’autres de manière argumentée (retour au texte).
PRINCIPE :
* Lecture du texte. Le maître distribue un extrait choisi du roman de Valérie Zenatti en prenant
soin de ne présenter ni l’ouvrage ni les couvertures. Les élèves lisent silencieusement une seule fois
le tapuscrit à leur rythme habituel.
Parfois se pose un problème de mise en œuvre : les enfants ne finiront pas la lecture en même
temps. Cela peut être source d'oubli chez les plus rapides s'ils attendent trop longtemps les plus
lents. Aussi faut-il savoir décider d'arrêter ces derniers. Même s’ils n’ont pas lu l’intégralité du
texte, ils pourront toujours participer à l’activité suivante.
* Échanges autour du texte. Pendant la phase de restitution, les enfants n'ont plus le texte sous les
yeux. Les enfants rapportent ce qu'ils ont compris du texte. Écartant les détails anecdotiques, le
maître se limitera aux constituants du sens et trouvera plus vite comment les formuler ; ainsi les
échanges et réflexions ne seront pas interrompus et perturbés par un temps trop long d'écriture au
tableau. Voir aussi ci-dessous la gestion du tableau: on constate que le contenu en reste très
dépouillé, réduit aux aspects essentiels.
1) un enfant fait une remarque ;
2) Le maître demande aux autres s'ils sont d'accord… Une discussion s'instaure. Si ce n'est
pas un élément "fondamental" (jugement du maître), on clôt très vite et l'on ne note rien au
tableau; s'il s'agit d'un fondamental, le maître note au tableau de façon brève le résultat de
la discussion sur ce point, soit à gauche soit au milieu.
3) La remarque notée, il demande à un autre d'intervenir etc.
Le rôle du maître est donc le suivant :
- Dans ce cadre, il relance et oriente vers des éléments non pointés ; il suscite des interprétations ; si
apparaissent des contradictions entre les enfants, il ne tranche pas ; si des interprétations erronées
font l'unanimité, il ne dément pas, même par une moue.
- Il récapitule en fin de phase (à l'aide du tableau) les renseignements, en rappelant les
interprétations contradictoires, et en faisant remarquer les points dont on n'a pas parlé.
- Il régule les échanges : il laisse parler et incite à l'écoute mutuelle, en réfrénant les plus bavards et
encourageant les discrets, il arrête les débats trop longs sur un seul point, il fait en sorte qu'on
aborde le maximum de constituants du sens dans le temps dont on dispose.
L’utilisation du tableau : c'est un appui fondamental de l'activité.
Les formulations devront être claires et les plus brèves possible. Il ne doit pas y avoir surcharge
puisque les remarques seront limitées aux constituants fondamentaux du sens. Cette exigence est
fondamentale pour une bonne conduite de la phase 3.
à gauche au centre à droite
Les constituants fondamentaux Ceux qui font controverse Ceux qui n'ont pas été perçus
sur lesquels il y a consensus. (alors les solutions ou remarqués
contradictoires sont portées) et qui pourtant sont essentiels
* Vérification. On reprend les éléments du tableau et l'on recherche dans le chapitre la vérification
des points ou la solution des questions restées en suspens. Certaines informations seront vite
retrouvées, et des interprétations corrigées. D'autres demanderont un examen plus approfondi. A
chaque fois, l'enfant intervenant situera le passage et lira à voix haute l'extrait concerné. On
s'assurera que les autres enfants sont à la ligne voulue au moment de cette lecture. De nouvelles
controverses peuvent surgir, qui risquent de faire traîner en longueur cette dernière phase. Si sur tel
ou tel point tout n'est pas élucidé pour tous, le maître doit alors trancher, avec une citation décisive
du texte par exemple.
L'activité se termine par une lecture orale du maître qui établit par sa dimension expressive la
compréhension définitive du texte, et consolide fortement les acquis récents.
Synthèse de la mise en œuvre d’un AQT réalisé d’après un document de Jean Mesnager, professeur d’IUFM.
CONSIGNES :
« Lisez l’extrait du roman puis retournez la feuille une fois la lecture achevée. »
« Racontez-moi chronologiquement les points importants de ce texte. »
« Répondez au questionnaire court qui porte sur la compréhension du texte lu. »
Prénom : ……………….. ACTIVITÉ 8
28
Prénom : ……………….. ACTIVITÉ 8
29
Activité 9 : Lecture publique
Compétences :
- Lire à haute voix avec fluidité et de manière expressive un texte
d’une dizaine de lignes, après préparation ;
- Écouter silencieusement un texte littéraire et le comprendre ;
- Mettre en mémoire ce qui a été lu et mobiliser ses souvenirs lors
des reprises ;
- Participer à un débat sur un texte en confrontant son
interprétation à d’autres de manière argumentée.
PRINCIPE :
C’est une lecture collective à offrir à d’autres. Elle s’appuie sur un texte choisi, ici la
rencontre entre un loup féroce et sanguinaire et une jeune fille intrépide. Deux groupes de trois
élèves liront à voix haute à toute la classe.
On ne lit pas chacun son tour comme dans un « bouche-oreille » mais on peut lire tous
ensemble, par deux, seul en
- écho ;
- en cascades ;
- en répétant certains groupes de mots ;
- en épelant ;
- en variant l’intensité du ton, le débit… selon les émotions suscitées par le texte (ou les
bizarreries).
À l’issue des trois lectures publiques, s’ensuit un débat sur les mises en voix et sur ce qu’on
voulut faire ressortir les lecteurs, ici la rencontre entre un loup sanguinaire et une jeune fille sans
défense dans la clairière d’une sombre forêt de sapins.
CONSIGNES :
o À tous :
« Répondez au questionnaire court qui porte sur la compréhension du texte lu. »
Prénom : ……………….. ACTIVITÉ 9
31
Prénom : ……………….. ACTIVITÉ 9
Le grand loup rouge erra dans les immenses forêts de bouleaux, dans les montagnes et dans
les plaines à l’herbe rase où soufflait un vent violent, chaud et sec, ou glacé, selon les
saisons.
S’il effrayait ceux de son espèce, il est facile de deviner combien il épouvantait les lapins,
5 les merles ou les marmottes. Pas un animal n’échappait à cette peur.
Plus il était redouté, plus sa cruauté augmentait ; la solitude aggravant les choses, le loup
rouge devint légendaire. Il était désormais Fenris le Féroce, celui qui inspirait une telle
crainte que les basses branches des arbres s’écartaient d’elles-mêmes sur son passage pour
n’être pas touchées par le pelage du grand loup rouge, ou, pis encore, griffées par ses pattes
10 ou mordues par ces dents acérées. Celui qui faisait se coucher les fleurs, et ployer les herbes
des champs.
Les voix de la Nature l’accompagnaient, en un souffle constant qui prévenait :
- Féroce ! Féroce ! Voici venir le féroce loup rouge.
Fenris croyait être fier de ce règne par la peur, mais il se mentait à lui-même. Quand une
15 situation vous dépasse, dit-on, feignez d’en être les organisateurs. Et le loup rouge se
rengorgeait. Quel être, sur cette terre, ne serait dompté par ses yeux rubis et ses crocs
aigus ?
Il rencontra la petite fille dans la clairière d’une sombre forêt de sapins. C’était le
printemps ; l’enfant, frappée par un rai de soleil blanc, cueillait un lis martagon qu’elle
20 s’apprêtait à glisser dans sa chevelure couleur miel. Comme elle lui tournait le dos et ne
l’avait pas encore vu, Fenris émit un grognement sinistre, prêt à goûter la terreur sans nom
de l’humaine lorsque celle-ci l’apercevrait.
Elle se retourna. Le grand loup lui offrit son sourire le plus affreux, croyant déjà entendre
son cri d’épouvante. Mais la petite fille se contenta de hausser les sourcils : elle prit le temps
25 d’assurer la belle fleur dans ses cheveux, puis s’approcha de Fenris et, à l’immense
stupéfaction de celui-ci, tendit la main pour tirer sur sa paupière.
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