Transformations de la matière

I. Transformations physiques
1-1 Etats physiques et changements d’état

Il existe 3 états physiques :

Etat solide : les entités chimiques forment un ensemble compact et ordonné. Elles
sont fortement liées les unes aux autres et affichent très peu de mouvement.

Etat liquide : les entités chimiques forment un ensemble compact et désordonné. Elles
sont proches les unes des autres mais peu liées entre elles et très mobiles.

Etat gazeux : les entités chimiques forment un ensemble dispersé et désordonné. Elles
ne sont pas liées entre elles et sont très mobiles.

La matière peut passer d’un état physique à un autre (voir schéma).

Ces changements d’état sont des

transformations physiques : les entités restent
les mêmes, seules les interactions qu’elles ont les
unes avec les autres sont modifiées.

On peut modéliser un changement d’état par une

équation de changement d’état.

Ex 1: La formation de buée sur une vitre est une transformation physique. Il s’agit d’eau à l’état
gazeux qui, au contact d’une vitre froide, passe à l’état liquide (gouttelettes de buée).
Equation de changement d’état : H2 O(g) → H2 O(l)

Ex 2: Le séchage du linge au soleil est une transformation physique. L’eau (à l’état liquide) imbibant
le linge passe à l’état gazeux sous l’effet de la chaleur du soleil.
Equation de changement d’état : H2 O(l) → H2 O(g)

Rappel : Dans le cas de corps purs, les changements d’état ont lieu à température constante.

Exemple : On place de l’eau pure liquide dans un congélateur dont la température est de -10°C.

A : L’eau est à l’état liquide, sa température diminue.

B : Lorsque l’eau atteint sa température de

changement d’état (0°C), elle commence à passer à
l’état solide. La température de l’eau reste constante
pendant toute la durée du changement d’état, c’est -
à-dire jusqu’à ce que toute l’eau soit passé à l’état
solide.

C : Toute l’eau est à l’état solide, sa température

diminue de nouveau.
 1-2 Echanges d’énergie

Comme illustré dans l’encadré précédent, lorsque deux corps de températures différentes sont mis
en contact, il y a transfert d’énergie thermique du plus chaud vers le plus froid jusqu’à atteindre
un équilibre où les deux corps sont à la même température.

 Lorsque la température d’une espèce chimique connait une variation T (phase A et C de

l’encadré), le transfert thermique Q (ou énergie thermique transférée, en joules) se calcule :

c c orps : la capacité thermique de l’espèce (constante en J.kg- 1 .°C- 1 )

Q = m x c corps x T avec m : la masse de l’espèce chimique en kg
T = T finale - T initiale (en °C)

 Si une espèce chimique perd ou gagne assez d’énergie thermique, elle change d’état. Le transfert
thermique Q mis en jeu lors de son changement d’état (phase B de l’encadré) se calcule :

Q=m xL avec m : la masse de l’espèce chimique en kg

L : énergie massique de changement d’état de l’espèce (constante en J.kg- 1 )

Si, lors d’un changement d’état, une espèce physique absorbe de l’énergie alors Q > 0. Ce type de
transformation est dite endothermique. C’est le cas de la fusion, la vaporisation et la sublimation.

Si, l’espèce chimique libère de l’énergie alors Q < 0. La transformation est dite exothermique.
C’est le cas de la solidification, la liquéfaction et la condensation.
→ Exercices : p102-103, 20p107, 23p108 et 14p105

II. Transformations chimiques

2-1. Définition et équation de réaction

Au cours d’une transformation chimique, des espèces chimiques réagissent entre elles et forment
de nouvelles espèces. La composition du système chimique n’est donc pas la même à l’état initial
et à l’état final de la réaction.

- Les espèces chimiques consommées au cours de la réaction sont les réactifs.

- Les espèces chimiques formées au cours de la réaction sont les produits.
- Les espèces chimiques présentes mais n’intervenant pas dans la réaction so nt dites spectatrices.

Une réaction chimique peut être modélisée par une équation de réaction prenant la forme suivante :
réactif 1 + réactif 2 + ... → produit 1 + produit 2 + ...

Ex : Le charbon est composé d’atomes de carbone. Lors de sa combustion, ses atomes de carbone
réagissent avec le dioxygène de l’air et forment du dioxyde de carbone. L’équation s’écrit donc :
C (s) + O2 (g) → CO2 (g)
Attention : Seuls les réactifs et les produits figurent dans l’équation, pas les espèces spectatrices !

Une équation de réaction traduit la loi de conservation de la matière. Elle doit donc respecter la
conservation des éléments chimiques et des charges entre les réactifs et les produits.

Pour cela, il faut parfois équilibrer les équations de réaction avec des nombres stœchiométriques,
indiquant dans quelles proportions les réactifs réagissent entre eux et les produits sont formés.

Exemples : CH4 (g) + 2 O2 (g) → 2 H2 O (g) + CO2 (g)

1 molécule de CH4 réagit avec 2 molécules de O2 pour former 2 molécules d’eau et 1 de CO 2 .

Zn (s) + 2 H+ (aq) → Zn2 + (aq) + H2 (g)

1 atome de Zn réagit avec 2 ions H+ pour former 1 ion Zn2 + et une molécule de H2 .
 2-2. Bilan de matière et réactif limitant

Une transformation chimique est dite totale lorsqu’au moins un des réactifs est entièrement
consommé à la fin de la réaction. Ce réactif est alors dit limitant.

Pour identifier le réactif limitant d’une réaction totale, on étudie les quantités initiales n0 (en mol)
des réactifs. Soit la réaction entre les espèces A et B dont l’équation est :
a A (aq) + b B (aq) → C (aq)

a et b sont les nombres stœchiométriques et on note n0 (A) et n0 (B) les quantités initiales de A et B.

𝑛 0 (𝐴 ) 𝑛0(𝐵) 𝑛 0 (𝐴 ) 𝑛0 (𝐵)
Si < : A est le réactif limitant Si > : B est le réactif limitant.
𝑎 𝑏 𝑎 𝑏

𝑛0 ( 𝐴) 𝑛0 ( 𝐵)
Si = : on dit que A et B ont été introduits dans des proportions stœchiométriques.
𝑎 𝑏

Si les réactifs d’une réaction totale sont dans des proportions stœchiométriques, ils seront tous
entièrement consommés à la fin de la réaction.
→ Exercices : p120, 5,7 p122-123 + 6, 22, 23 p122-125

2-3. Synthèse d’une espèce chimique

Une même molécule a toujours les mêmes propriétés chimiques mais on distingue plusieurs
catégories de molécules selon leur provenance :
- Une molécule naturelle est extraite de la nature
- Une molécule synthétique existe dans la nature mais a été fabriquée.
- Une molécule artificielle n’existe pas dans la nature et a été fabriquée par l’homme.

La synthèse d’une molécule est sa fabrication grâce à une réaction chimique. Elle s’effectue le plus
souvent en 4 étapes :

 Etape 1 : On prélève les bonnes quantités de réactifs en appliquant les consignes de sécurité
associées à leur(s) pictogramme(s).

 Etape 2 : On met en œuvre la réaction chimique. Certaines réactions nécessitent parfois de

chauffer les réactifs, on utilise alors un montage de chauffage à reflux afin d’éviter la perte
de matières (voir schéma ci-dessous).

 Etape 3 : On isole le produit brut, celui que l’on souhaitait fabriquer (voir l’an prochain)

 Etape 4 : On analyse le produit brut afin de l’identifier et d’en contrôler la pureté. Il est par
exemple possible de vérifier ses températures de changement d’état, d’effectuer une
chromatographie ou encore, pour les liquides, de mesurer la densité du produit (voir chapitre1).

→ voir TP : synthèse
III. Transformations nucléaires
3-1. Principe et équation
→ revoir chapitre 3, partie II.2 : L’élément chimique

Lors d’une transformation nucléaire, les éléments chimiques ne sont pas conservés : un ou
plusieurs noyaux se transforment en de nouveaux noyaux en émettant un rayonnement γ (gamma).
Ces transformations sont modélisées par une équation de réaction traduisant la conservation des
masses et des charges.

Exemple – La transformation d’un atome de plutonium Pu en un noyau d’uranium U et un noyau

d’hélium He se note :

Une transformation nucléaire peut également émettre des particules (neutrons, électrons…). Comme
le noyau d’un atome ou d’un ion, ces particules ont une notation faisant apparaitre leur symbole
(lettre en minuscule), leur charge (chiffre du bas) et leur masse (chiffre du haut) :
1 1 0
Proton : 1 𝑝 neutron : 0 𝑛 électron : −1𝑒

Exemple - le carbone 14 (isotope du carbone possédant 14 nucléons et donc 14 masses) se

désintègre naturellement en formant un noyau d’azote et en émettant un électron :
14
6 C  147 N  01e
→ Exercices : p 136-137 + 10, 12, 14p 138

3-2. Exemples de réactions nucléaires : radioactivité, fission et fusion

La radioactivité résulte de la transformation spontanée d’un noyau en un autre noyau via

l’émission d’un atome d’hélium ou d’une particule chargée. Elle libère de l’énergie sous forme d’un
rayonnement mais c ette énergie est trop faible pour servir à la production d’électricité . Elle est
toutefois utilisée en médecine (Ex : destruction de cellules cancéreuses par radiothérapie).

Fission et fusion sont des réactions induites :

- Fission : sous l’action d’un neutron, un noyau « lourd » est séparé en deux noyaux plus légers et
quelques neutrons. De l’énergie est libérée sous forme de rayonnement et peut être convertie en
électricité. C’est le principe des centrales nucléaires.

-
- Fusion : deux noyaux légers s’assemblent pour former un noyau plus lourd. Cette transformation
libère de très grandes quantités d’énergie mais nécessite une température de plusieurs millions
de degrés pour être initiée, condition existant au cœur des étoiles.

→ Exercice 19 p 140 + voir TD