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Raconte-Moi Une Histoire

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Raconte-moi une histoire

Le monde merveilleux des contes et des légendes n'est pas réservé qu'aux

tout-petits. En plus de lire ces histoires fantastiques dans des livres, tu peux

écouter des récits incroyables racontés par de vrais conteurs comme Marc-

André Fortin. Avec ses paroles envoûtantes, ses yeux remplis d'étincelles, sa

voix empruntant mille et un registres, ses contes nous font rire, sourire et

réfléchir. Bienvenue dans l'univers de ce sympathique

conteur!
Marc-André For-n,
Conteur.

Marc-André, est-ce que tu écris tes propres contes?

J'ai commencé mon métier en récitant des contes et des légendes connus, mais

je me suis rapidement mis à l'écriture de mes propres histoires. Celles que

j'invente sont basées sur des faits historiques, des ouï-dire et des rumeurs.

J'écris également deux contes par semaine pour la radio.

Prestance :
Aspect, impressionnant
Quelle est l'importance des mots dans les contes?

Ils prennent toute la place. Ils donnent forme et prestance aux personnages.

J'aime bien dire que, parfois, mille mots valent mieux qu'une image! Grâce aux

mots, des images se créent chez ceux et celles qui les écoutent. J'aime bien

inventer des mots, créer de nouvelles sonorités pour élaborer de nouvelles

images dans l'esprit des gens, comme par exemple, un arbre « géantesque »

Comment trouves-tu tes idées pour écrire tes textes?

Je lis beaucoup de textes de toutes sortes, autant fantastiques qu'historiques.

Il est difficile d'élaborer un conte à partir de rien. Je me base sur un fait ou

une anecdote historique. Je fais des recherches pour étoffer mon récit.
Je farfouille dans mes livres de contes et de légendes pour voir si certaines

histoires peuvent se rattacher à mes créations. Je laisse aller mon imagination

pour compléter le tout.

Combien de temps est-ce que cela peut prendre pour écrire un conte? Le plus

long, c'est parfois de trouver l'angle, la façon dont je vais présenter l'histoire.

Comme cela fait déjà 5 ans que je fais des contes pour la radio, je suis assez

efficace pour composer un texte qui compte entre 600 et 650 mots en 45

minutes. Donc en une heure, je trouve mon sujet, j'élabore l'angle que je vais

lui donner et j'écris mon histoire. Cela dit, je ne lis pas les contes. Les phrases

écrites me servent uniquement de guide. Est-ce qu'un conte doit être court ou

plus long pour être intéressant? C'est l'histoire qui dicte le temps nécessaire

pour la raconter. J'ai dans ma besace des contes courts qui durent de 5 à 7

minutes et des contes longs, de 45 à 75 minutes. La longueur importe peu pour

autant que le récit reste captivant. Parfois une histoire peut être intéressante

même si elle ne dure que trois minutes.

Comment devient-on conteur?

Il n'y a pas d'école pour apprendre à être conteur. Mes expériences en

improvisation et en animation historique ont grandement nourri ma fibre

conteuse. On dit que c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Je crois qu'il en

est de même pour le conte. À force de conter, on

devient conteur. On prend de l'assurance et on ose

davantage.

Marc-André au Fes-Voix de Trois-Rivères,


Le 24 juin 2016
Que faut-il pour être un bon conteur?

Le conteur se doit d'avoir une boîte à outils fort bien garnie pour captiver les

gens qui l'écoutent. Il faut être intéressant pour capter et garder l'attention

des gens pendant 30, 60 ou même 90 minutes. On doit être également très

curieux: lire des romans, des nouvelles, de la poésie, écouter d'autres conteurs,

des baladas, du slam. Tout!

La boite à outil d’un conteur

Sa voix : C’est le premier instrument d’un conteur. Haute ou basse, avec un

débit lent, régulier ou rapide, elle permet de jouer sur les intonations selon le

déroulement de l’histoire.

Son corps : Son regard, ses gestes, sa posture et sa présence scénique sont

essentiels pour captiver son auditoire.

Pourquoi les gens aiment-ils entendre quelqu'un raconter des contes?

Le conte permet de projeter 250 petits films différents dans 250 têtes

différentes. La suggestion est la force du conte. Les gens peuvent ainsi

voyager dans l’imaginaire à peu de frais.

Quelles sont les histoires que les jeunes aiment le plus entendre?

Des récits où s'entremêlent des exagérations, des drôleries et de l'inattendu.

L’histoire en elle-même n'est pas si importante, c'est la façon de la raconter

qui stimule l'imaginaire. Les jeunes sont souvent plus ouverts aux découvertes,

aux nouveautés que les adultes.


Est-ce qu’un conte doit faire rire?

Ce n'est pas une obligation. Pour ma part, j'aime bien faire rire. C'est une façon

pour moi de savoir si le public est avec moi. Quand les gens rient, je sais qu'ils

sont en train de m'écouter.

Est-ce que le conte doit bien se terminer?

Non, pas nécessairement. Il existe un style que l'on nomme contes urbains. Ce

sont rarement des histoires qui se terminent bien. Je n'aime pas laisser les

gens sur des questionnements. Une histoire doit avoir sa fin, qu'elle soit bonne

ou mauvaise, magnifique ou horrible, comique ou

tragique.
Le conteur, lors de l’évènement Les manteaux su’l’lit pis les boJes
dans l’bain, au Bain Mathieu, à Montréal, le 2 février 2019.

Comment arrives-tu à captiver un jeune auditoire?

Les gestes rendent les mots intéressants. Ils

viennent appuyer ce qui est dit ou permettent même de remplacer des mots.

La voix est l'instrument principal du conteur. Je joue donc énormément avec

elle dans son intonation, son volume, sa vitesse. L’idée ici est d'éviter d'être

monotone. Mon corps aussi devient un instrument de l'histoire. Il arrive à

l'occasion que j'utilise des accessoires comme un costume, une décoration, des

lanternes et des instruments de musique pour appuyer mon conte. Je pose

également des questions aux enfants. Je les inclus parfois dans mes

performances en leur demandant d'incarner un personnage. Ainsi, je garde leur

attention.
Qu’est-ce qui te rend le plus fier ?

De pouvoir gagner ma vie avec le conte. Nous ne sommes qu'une douzaine au

Québec à en faire un métier, et je suis un de ces privilégiés. Je suis debout,

sans artifice, sans décor, et des foules m'écoutent pendant plus de 60 minutes.

Je trouve ça formidable de parcourir le Québec pour raconter des histoires!

Sais-tu la différence entre un conte et une légende?

Selon Marc-André Fortin, le conte a quelque chose de fantastique, de magique

et d'improbable. La légende a quant à elle un côté historique. La légende est

une véritable anecdote qui s'est transformée au fil du temps et des

conversations.

Texte inédit de Karine Rochdi

Reproduc-on autorisée, TC MÉDIA livre inc.


Les inséparables, 6e année – Thème 3.

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