AMIBIASE
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POPULAIRE
CHU DE CONSTANTINE
SERVICE DES MALADIES INFECTIEUSES
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2008
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PLAN DU COURS
I/INTRODUCTION
II/EPIDEMIOLOGIE
A. Agent causal
B. Transmission
C. Répartition géographique
III/FORMES CLINIQUES
1. Amibiase infestation
2. Amibiase maladie
A. Amibiase intestinale
a. Amibiase intestinale aiguë ou dysentérie amibienne
(TDD)
b. Amœbome
c. Colite chronique post-amibienne
B. Amibiase hépatique
C. Amibiase pleuro-pulmonaire
D. Autres localisations
IV/DIAGNOSTIC
A. Diagnostic positif
Arguments épidémiologiques
Arguments cliniques
Arguments paracliniques
Eléments d’orientation
Biologie
Radiologie et endoscopie
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Eléments de certitude
Diagnostic parasitologique
Diagnostic sérologique
B. Diagnostic différentiel
V/TRAITEMENT
A. Traitement curatif
1. Moyens
Traitement antibiotique
Traitement adjuvant
2. Indications
B. Traitement préventif
VI/CONCLUSION
VII/REFERENCES
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I/INTRODUCTION :
L’amibiase est une protozoose due à Entamœba histotytica (EH),
primitivement intestinale, elle peut migrer secondairement dans divers organes,
notamment le foie.
Elle est définie comme l’état dans lequel l’organisme humain héberge EH
avec ou sans manifestation clinique (l’OMS 1968).
Bien que l’intestin de l’homme puisse héberger diverses espèces d’amibe
dont certaines sont de simples commensaux, une seule espèce EH du fait de son
action nécrosante sur les cellules possède un pouvoir pathogène certain et est
seule responsable de l’amibiase.
Globalement la prévalence est d’environ 10 %, toute forme confondue
dans les pays en voie de développement et l’endémie amibienne sévit de façon
massive dans les régions chaudes et humides du globe terrestre.
L’amibiase infestation est cosmopolite, elle constitue un problème de
santé publique. En l’Algérie l’amibiase est endémique.
C’est une maladie du péril fécal intimement liée aux conditions d’hygiène
et au niveau socio-économique. Les enfants et les femmes enceintes constituent
des groupes à haut risque.
Dans les pays développés l’infestation s’observe surtout chez les
immigrants, chez les sujets à hygiène défectueuse et chez les homosexuels. Chez
ce dernier groupe ainsi que chez le sujet atteint de SIDA, l’amibiase n’est pas
plus fréquente que dans le reste de la population.
A l’heure actuelle, l’amibiase reste l’une des parasitoses les plus
répandues dans le monde, en fait l’amibiase « maladie » est infiniment plus rare
que l’amibiase « parasitose ».
Elle apparaît comme une maladie ayant des caractères bien spécifiques.
On peut poser ou exclure le diagnostic avec une grande précision dans la majorité
des cas.
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II/EPIDEMIOLOGIE :
A) AGENT CAUSAL :
Morphologie :
Entamœba histolytica est la seule amibe pathogène de l’homme.
C’est un protozoaire rhizopode, c'est-à-dire unicellulaire, se déplaçant
grâce à des pseudopodes.
On distingue trois aspects morphologiques :
1) La forme végétative** histolytica ou Entamœba histolytica histolytica :
est la forme pathogène qu’on retrouve dans les selles dysentériques, au
niveau des abcès de la paroi colique et des métastases viscérales. Cette
forme ne s’enkyste jamais. Elle mesure 30 à 40µ de diamètre. Son
cytoplasme, hyalin en périphérie, finement granuleux au centre,
renferme des hématies, d’où sa dénomination d’amibe hématophage. Le
noyau n’est généralement pas visible à frais, mais après coloration.
2) La forme végétative minuta ou Entamœba histolytica minuta : vit en
saprophyte dans la lumière colique et peut être retrouvée dans les selles
non dysentériques. Son noyau est identique à celui de la forme
histolytica. Mais elle est plus petite et surtout elle n’est pas
hématophage. C’est la seule forme qui puisse s’enkyster.
3) La forme kystique d’Entamœba histolytica : représente la forme de
résistance et de dissémination de l’amibe. Elle est immobile, plus
souvent arrondie qu’ovoïde. Les kystes jeunes ne contiennent qu’un ou
deux noyaux et renferment une vacuole et quelques bâtonnets
réfringents. Les kystes mûrs possèdent quatre noyaux.
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Cycle pathogène :
- Il résulte de la transformation des formes minuta en formes histolytica.
Cette « mutation » se produit sous l’influence de multiples facteurs :
**Extrinsèque : modification de la flore bactérienne du colon, irritation
chimique ou mécanique de la muqueuse ;
**Intrinsèque et fonction de la souche d’amibes (répartition des iso-
enzymes, fraction antigénique).
**Les capacités de défense immunitaire de l’hôte, son état nutritionnel.
- Les formes histolytica possèdent un riche équipement enzymatique
(trypsine, pepsine, hyaluronidase) qui leur confère un pouvoir nécrosant.
- Elles franchissent par effraction la muqueuse colique, créant des
ulcérations « en coup d’ongle » ; elles parviennent dans la sous muqueuse
où elles se multiplient activement par scissiparité, déterminant des abcès
« en bouton de chemise » plus étendus en profondeur qu’en surface. Ces
micro-abcès, rapidement surinfectés, sont responsables des troubles de
l’amibiase intestinale aiguë : ils favorisent l’accélération du péristaltisme
intestinal et l’hypersécrétion des glandes à mucus voisines, érodent les
capillaires sanguins et irritent les plexus nerveux intrinsèques de Meissner
et Auerbach ; ces altérations provoques le syndrome dysentérique avec
émission de selles glairo-sanglantes et douleurs coliques. Les microabcès
cicatrisent, spontanément ou sous traitement, en laissant des cicatrices
fibreuses responsables des séquelles coliques. Les formes histolytica
contenues dans les abcès sous-muqueux sont généralement rejetées dans la
lumière intestinale puis dans à l’extérieur où elles meurent rapidement.
- Mais, dans certains cas, elles passent dans la circulation mésentérique et
gagnent par voie porte le foie, où elles exercent leur pouvoir nécrosant,
engendrant ainsi l’amibiase hépatique ; les foyers de nécrose, d’abord
petits et disséminés, peuvent ensuite confluer pour former un ou plusieurs
abcès collectés.
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C) REPARTITION GEOGRAPHIQUE :
- L’amibiase infestation est cosmopolite, plus fréquente en zone tropicale et
intertropicale qu’en région tempérée. En revanche l’amibiase maladie
sévit presque uniquement dans les pays chauds et humides : en Afrique, en
Amérique tropicale particulièrement Mexique et le Sud-est asiatique, en
particulier l’Inde.
- Globalement la prévalence de l’infestation, toute forme confondue, se
situe aux alentours de 10 %.
- Dans les pays en voie de développement : l’amibiase infestation
représente 90% des cas et l’amibiase maladie représente 10%.
- Dans les pays développés, l’infestation s’observe surtout chez les
immigrants dans la communauté où l’hygiène est défectueuse et chez les
homosexuels.
- Les enfants et les femmes enceintes constituent des groupes à haut risque.
- En Algérie, l’amibiase est endémique, 3295 cas ont été déclarés en 1995
avec deux pics de fréquence à Constantine et Mascara.
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III/FORMES CLINIQUES :
1) AMIBIASE INFESTATION :
Elle est asymptomatique, le diagnostic ne peut découler que d’un examen
parasitologique des selles, qui montre la présence de kystes d’E.h.
L’examen peut être négatif, sa répétition sensibilise la recherche.
Il est plus rare d’observer dans les selles des formes non enkystées
d’E.h.minuta dont aucun test biologique utilisable en routine ne permet à ce jour
d’affirmer la potentialité pathogène.
2) AMIBIASE MALADIE :
A-AMIBIASE INTESTINALE :
Il convient de distinguer 3 formes cliniques qui diffèrent aussi bien par
leur nature que par leur complication et leur traitement.
a. Amibiase intestinale aiguë ou dysentérie amibienne (TDD) :
C’est la forme la plus classique, la plus évocatrice, mais non la plus
fréquente.
Le début :
La maladie s’installe parfois d’emblée, dés la contamination, mais de
façon moindre que la dysentérie bacillaire.
La durée de cette période est variable, elle est parfois très brève, parfois
longue, marquée par des troubles dyspeptiques variés, parfois le malade
se plaint d’anorexie, d’asthénie, de soif vive, de diarrhée d’aspect banal.
La langue est saburrale, la palpation gênée par un léger ballonnement
intestinal. On note déjà à ce stade un colon sensible. Ailleurs il s’agit de
selles molles, glaireuses mais non sanglantes.
Cette phase ne dure habituellement qu’une dizaine de jours.
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Phase d’état :
Réalisant un tableau de dysentérie amibienne.
Les signes fonctionnels :
Ils comportent une triade caractéristique :
- Les douleurs : d’intensité variable, il peut s’agir de :
Simple pesanteur abdominale assez bien localisée ;
Endolorissement épigastrique en barre, irradiant parfois vers les fosses
iliaques.
Par ailleurs, le malade souffre de violentes crises de coliques plus ou
moins fréquentes pouvant entraîner une défense abdominale.
S’y associe souvent des épreintes ne cédant qu’incomplètement à la
défécation. Ce sont des spasmes douloureux décrits comme des
torsions qui suivent le trajet du cadre colique et se terminent par une
exonération.
- Les ténesmes : ce sont des douleurs à type de constriction, de tension, de
brûlures vives ressenties au niveau du sphincter anal, s’accompagnent
d’un impérieux besoin de défécation et le malade n’évacue que peu ou pas
de matières. Un ténesme vésical s’y associe parfois avec pollakiurie sans
polyurie et douleur de la miction.
- Les selles : moins nombreuses que dans la dysentérie bacillaire
(10–15 X / jours). Typiques elles sont afécales, faites de glaire
mucopurulente et de sang, ce sont les classiques « crachats
dysentériques ».
Les signes généraux :
- Au début, ou si la maladie s’amende rapidement sous l’effet d’une
thérapeutique spécifique ou spontanément, l’état général est longtemps
conservé. L’apyrexie est de règle et toute élévation de température doit
faire craindre l’apparition d’une localisation métastatique en particulier
hépatique.
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Complications :
- Le processus nécrotique dû à E. h et la surinfection qui l’accompagne sont
souvent à l’origine de complications intestinales qui sont contemporaines
de la poussée aiguë ou surviennent plus ou moins longtemps après la fin
des phénomènes aigus.
Hémorragies intestinales : les rectorragies font partie du syndrome
dysentérique mais, dans certains cas cependant, par leur abondance,
elles prennent l’allure de complications graves voire mortelles. Elles
sont dues soit à l’ouverture d’un vaisseau sanguin par le processus
nécrotique, soit à un saignement en nappe provoqué par des désordres
neuro-végétatifs.
Perforations intestinales : uniques ou multiples. Elles peuvent siéger
sur n’importe quel segment du gros intestin, mais plus volontiers au
niveau du sigmoïde.
Elles surviennent généralement de façon brutale et se traduisent par un
tableau de péritonite aiguë par perforation digestive.
Occlusion : assez rare, elle est secondaire à un rétrécissement
intestinal cicatriciel ou à une péritonite localisée due à la propagation
périviscérale des phénomènes inflammatoires.
Formes cliniques :
Formes suraiguës ou malignes :
- De très mauvais pronostic, ces formes sont rares, elles évoluent sur un
terrain taré ou chez l’enfant, favorisées par l’association à une autre
parasitose ou une bactériose intestinale (salmonellose, shigellose,
staphylococcie).
- Le tableau clinique est impressionnant. Il existe un syndrome toxi-
infectieux majeur et un syndrome dysentérique intense : le sphincter anal
béant laisse s’écouler des selles abondantes, sanieuses, fétides, mêlées de
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B-AMIBIASE HEPATIQUE :
C’est la plus fréquente des localisations extra-intestinales. Elle résulte de
l’essaimage au foie d’amibes sous forme histolytica. Parties des lésions coliques,
ces amibes hématophages gagnent le foie par voie sanguine et s’embolisent dans
les veinules portes, créant un infarcissement de la zone correspondante ; elles
franchissent la paroi vasculaire et déterminent de petits foyers d’hépatonécrose
disséminés, dont la coalescence peut aboutir à la formation d’un ou de plusieurs
abcès collectés volumineux.
Ainsi, l’amibiase hépatique évolue en deux stades : stade initial
d’amibiase hépatique présuppurative et stade ultérieur d’abcès amibien du foie.
1) La forme aiguë typique :
- Réalise la triade symptomatique :
La douleur : souvent précédée par la fièvre, elle marque parfois l’entrée
en séance de la localisation. Typiquement permanente, pénible donnant
une impression d’écrasement de la base thoracique et de l’hypochondre
droit. Elle se traduit parfois à une simple pesanteur sous-costale ou
épigastrique. Ses irradiations sont ascendantes vers les régions scapulaire
et mamelonnaire : douleur en bretelle. Cette douleur s’étend parfois au
cou, à la région claviculaire et même au membre supérieur.
La douleur s’accompagne parfois d’une toux sèche, quinteuse et de
dyspnée témoignant d’une atteinte phrénique.
La fièvre : pratiquement constante, s’installe de façon progressive ou
brutale, souvent modérée à 38°C mais pouvant atteindre les 39 – 40°C,
accompagnée d’une asthénie intense, et parfois de nausées voire de
vomissements bilieux.
L’hépatomégalie : est le signe essentiel.
Le foie est hypertrophié de façon homogène, sa surface est lisse, sa
consistance ferme, son bord inférieur mousse. Elle est douloureuse à la
palpation appuyée et à l’ébranlement provoqué.
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Il n’y a pas de SPM ni d’autres signes d’HTP, on peut noter une sensibilité
du cadre colique et une douleur bipolaire.
Par contre, il existe une réaction de la base pulmonaire droite
réactionnelle, donnant une toux, dyspnée, douleur, submatité et une
diminution des vibrations vocales, un subictère et un état général altéré.
- L’évolution :
Correctement traitée : elle évolue favorablement avec disparition de la
douleur en 1 – 2 jours, la fièvre en 3 – 10 jours, régression de l’HPM,
normalisation des examens biologiques, l’échographie se normalise
tardivement 1 – 2 semaines après le début du traitement.
Parfois l’évolution est émaillée de complications multiples pouvant
entraîner une mort rapide :
Complications locorégionales :
Hémorragie cataclysmique par érosion d’un gros vaisseau au
contact de l’abcès ;
Thrombose veineuse entraînant la dégénérescence gangréneuse du
foie amibien ;
Compression des organes de voisinage lorsque l’abcès est
volumineux (estomac, intestin, les veines du système porte voire la
veine cave ou l’aorte).
Ouverture spontanée de l’abcès : exceptionnelle, l’abcès non traité ne se
limite pas au parenchyme hépatique, mais diffuse vers les organes voisins
en fonction de son siège et le rapport du foie avec les organes de voisinage.
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C-AMIBIASE PLEURO-PULMONAIRE :
- Elle est presque toujours secondaire à une amibiase hépatique et résulte
d’une diffusion des amibes à travers le diaphragme, ce qui explique sa
localisation à la base droite dans la majorité des cas.
- Rarement, elle est primaire, les amibes parviennent aux poumons par voie
sanguine. La pneumopathie siège aussi bien à droite qu’à gauche.
- L’amibiase pleuro-pulmonaire peut être suppurée ou non suppurée.
Formes non suppurées : suivant que la localisation est pulmonaire ou
pleurale, elles se présentent :
Soit comme une pneumopathie aiguë de la base droite siégeant au lobe
inférieur ou moyen avec point de coté, toux, expectoration, fièvre,
altération de l’état général.
A la radiographie, on observe une opacité dense, arrondie ou à limite
floue ou voire même de petites images nodulaires.
L’évolution peut se faire vers l’abcès collecté.
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D- AUTRES LOCALISATIONS :
- Exceptionnelles et presque toujours secondaires à une atteinte hépatique
ou pulmonaire et sont la conséquence d’un essaimage par voie sanguine.
- En théorie, n’importe quel territoire peut être touché.
La localisation cérébrale : les signes cliniques de l’amibiase cérébrale
sont actuellement rarissimes, dépendent de la localisation qui peut être
précisée au scanner ou à l’IRM. La nature amibienne de l’abcès est
généralement prouvée en per opératoire.
La localisation cutanée : dramatiquement spectaculaire est la douleur,
l’amibiase cutanée qui progresse rapidement avec dénudation des
tissus sous-jacents qui peuvent être aussi lésés. Le début :
soit dans la région anale (complication d’une dysentérie amibienne) ;
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IV/DIAGNOSTIC :
A) DIAGNOSTIC POSITIF :
Arguments épidémiologiques :
- Notion d’endémicité de la maladie : sujet originaire d’un pays d’endémie
amibienne ou notion d’un séjour en zone d’endémie.
- Mauvaises conditions d’hygiène alimentaire.
- Antécédents de diarrhées ou de dysentérie ayant passée inaperçue.
Arguments cliniques :
- Lors de l’atteinte intestinale : syndrome dysentérique typique avec
épreinte, ténesme, faux besoins, diarrhée glairo-sanglante, véritable
crachats rectaux.
- Lors de l’atteinte hépatique : douleur, fièvre, HPM ou signes cliniques de
suppuration profonde.
- Lors de l’atteinte pulmonaire : souvent secondaire à une atteinte hépatique
par contiguïté réalisant un tableau clinique de pneumopathie, de pleurésie
ou d’abcès pulmonaire.
Arguments para-cliniques :
Eléments d’orientation :
a. Biologie :
Amibiase intestinale :
NFS normale, parfois anémie par saignement, hyperleucocytose en cas
de surinfection.
Absence de syndrome inflammatoire.
Bilan hépatique normal.
Amibiase hépatique :
NFS : hyperleucocytose avec polynucléose inconstante.
Syndrome inflammatoire : VS accélérée, augmentation de la fibrine,
CRP (+), hyper-gammaglobuline.
Bilan hépatique: parfois discrète cytolyse ou cholestase.
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b. Radiologie et endoscopie :
Amibiase intestinale :
- Lavement baryté : il a peu intérêt et ne montre que des anomalies non
spécifiques : déformation des plis et ulcérations pariétales en cas
d’amibiase aiguë ; alternance de zones spasmées en pile d’assiettes et de
zones atones, tubulées dans un stade plus avancé.
Il est surtout utile en phase de cicatrisation pour dépister une éventuelle
complication (une sténose).
- Rectosigmoïdoscopie : examen pénible pour le malade.
Trouve son intérêt en cas d’échec de l’examen parasitologique.
Elle peut montrer une muqueuse rouge, inflammatoire, présentant des
ulcérations multiples, typiquement « en coup d’ongles », parfois
cratériformes, recouvertes de glaires, contenant des amibes.
Un prélèvement de mucus au niveau de l’ulcération permet de retrouver
les amibes.
Amibiase hépatique :
- La radioscopie : recherche une diminution de l’ampliation du diaphragme
et sa déformation éventuelle en brioche ou en coucher de soleil par un
abcès de la face supérieure.
- La radiographie pulmonaire (face et de profil) : permet de visualiser une
surélévation de la coupole diaphragmatique droite, permet également
d’observer des images pulmonaires uni ou bilatérale : opacité, pleurésie ou
abcès.
- Echographie hépatique : permet de visualiser l’abcès hépatique sous
forme d’une ou plusieurs images d’échostructure liquidienne, ou mixte,
hétérogène, sans renforcement périlésionnel.
- Scintigraphie hépatique à l’or ou au technétium : détecte au sein d’un
foie augmenté de volume, une ou plusieurs lacunes qui correspondent à
des abcès amibiens collectés : les abcès de moins de 3cm de ø ne sont pas
visibles par contre les abcès volumineux sont visibles
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B) DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :
Amibiase intestinale :
Dysentérie bacillaire : début brutal, vomissements, selles plus
nombreuses, fièvre élevée, atteinte de l’état général, l’examen au
laboratoire permet le diagnostic, mais on se méfiera d’une association
amœbo-bacillaire.
Dysentéries balantidiennes et bilharziennes sont rares.
Recto-colite-hémorragique (RCH) : l’amibiase simule parfois en tout point
la première poussée de RCH. L’aspect rectoscopique et radiologique est
identique. L’examen parasitologique est le seul qui permet de préciser le
diagnostic sans oublier la forme associée.
Cancer rectocolique, une tumeur villeuse rectosigmoïdienne, une polypose
rectocolique : la rectoscopie, le lavement baryté, voire la colonoscopie
sont indispensables.
Les formes diarrhéiques : font discuter toutes les diarrhées bactériennes
(salmonellose, shigelloses, staphylococcie ou même choléra), mycosiques
(candidose), virales, parasitaires.
L’amœbome : pose le problème des tumeurs coliques, parfois de la
tuberculose iléo-caecale.
Amibiase hépatique :
- L’amibiase hépatique pose le problème de tous les gros foies fébriles et
douloureux :
Les abcès bactériens du foie : compliquent habituellement une septicémie,
une angiocholite, une dilatation congénitale des voies biliaires intra-
hépatiques, un foyer abdominal infecté ; on peut isoler le germe
responsable. La difficulté réside dans l’existence d’abcès bactériens en
apparence primitifs et d’amibiases surinfectées.
Cancer primitif du foie : simule d’assez prés l’amibiase hépatique.
L’échec du traitement d’épreuve au Flagyl®, l’absence habituelle
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V/TRAITEMENT :
A) TRAITEMENT CURATIF :
Il est avant tout médical et doit parfois être complété par le drainage
chirurgical ou la ponction d’une collection suppurée métastatique.
1- Moyens :
Traitement antibiotique :
a. Amœbicides diffusibles ou tissulaires :
Métronidazole (Flagyl®) : traitement de choix.
o Présentation :
Comprimé à 250mg, 500mg ; solution buvable 125mg ; perfusion 500mg
et ovule 500mg.
o Posologie : 1,5 à 2g/j chez l’adulte, 30mg/kg/j chez l’enfant.
o Effets secondaires :
Troubles digestifs mineurs ;
Hypersensibilité ;
Potentialisation des antivitamines K, leucopénie et neuropathie sensitive à
forte posologie et/ou en cas de traitement prolongé.
o Contre indications :
Premier trimestre de grossesse ;
Allaitement ;
Hypersensibilité aux nitro-imidazolés.
Ornidazole (Tibéral®) :
o Présentation :
Comprimé 500mg ; perfusion 500mg, 1g.
o Posologie : 1g/j chez l’adulte et 30 mg/kg/j chez l’enfant.
o Effets secondaires et contre indications : idem au Métronidazole.
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Tinidazole (Fasigyne®) :
o Présentation :
Comprimé 500mg.
o Posologie : 1,5g/j chez l’adulte et 50 à 70mg/kg chez l’enfant.
o Effets secondaires et contre indications : idem au Métronidazole.
Emétine : n’est plus utilisée.
b. Amœbicides de contact :
- Administrés par voie orale, ne sont pas absorbés au niveau de l’intestin et
n’agissent que sur les formes minuta intra-luminales et les kystes. Ils sont
rarement utilisés.
Oxyquinoléine iodée (Direxiode®) :
o Présentation :
Comprimé à 0,21g.
o Posologie : 6 à 8 Cp/j.
o Les effets secondaires : sont rares dans le traitement de courte durée.
Oxyquinoléine non iodée (Intétrix®) :
o Présentation :
Gélule à 300mg.
o Posologie : 4gel/j.
Autres : Humatin®, Endobex®, Furoxane®.
Traitement adjuvant :
- Antispasmodiques, pansements intestinaux, adsorbant (charbon).
- Antidiarrhéiques ou laxatifs.
- Régime alimentaire.
- Correction des troubles électrolytiques.
- Sédatifs.
- Traitement chirurgical
- Ponction echoguidée.
- En cas de surinfection bactérienne: Cyclines, Spiramycine sont les plus
utilisés.
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2- Indications :
Amibiase infestation :
- En dehors des régions d’endémie et si le risque de recontamination est
quasi nul : traitement par un amœbicide de contact, on peut utiliser
l’Intétrix 2gelx2/j pendant 10 jours.
Amibiase intestinale :
- Métronidazole per os : 30mg/kg/j chez l’enfant et 2g/j chez l’adulte. La
voie IV est réservée aux formes graves. La durée de traitement est de 7
jours.
- Le traitement spécifique ne dispense pas d’associer un traitement
symptomatique : régime sans résidu, il doit être complété par un
amœbicide de contact.
Amibiase colique maligne :
- Le traitement doit associer réanimation, chirurgie et antibiothérapie à large
spectre incluant le Métronidazole pour son action amœbicide et
anaérobies.
Amœbome :
- Traité par amœbicide tissulaire, donne une régression rapide de la tumeur,
sinon en cas de persistance on a recours à l’exérèse chirurgicale.
Colite post-amibienne :
- Traitement essentiellement symptomatique : adsorbant, antispasmodique,
anti- diarrhéique ou au contraire laxatif et sédatif.
- Le principal volet du traitement est l’observance d’un régime pauvre en
résidus et excluant des aliments difficiles à digérer.
- Les cures thermales peuvent être prescrites.
- Des épisodes intercurrents d’infection intestinale sont justifiables
d’antibiotique ou d’antimycosiques en fonction de l’agent en cause.
- L’amœbicide de contact n’est indiqué que si l’examen des selles révèle
des kystes ou des formes minuta.
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Amibiase hépatique:
- Le Métronidazole 1,5 à 2g/j pendant 10 à 14 jours, le traitement est
complété par un amœbicide de contact pour éviter les rechutes, possibles
dans les mois ou les années suivantes.
- La ponction de l’abcès n’est pas indispensable dans la majorité des cas,
mais se justifie :
Pour évacuer un abcès volumineux, proche de la capsule hépatique et qui
risque de se rompre ;
Pour éliminer un abcès à pyogène.
Amibiase pulmonaire :
- Amœbicide tissulaire associé à un drainage chirurgical.
Complications et autres localisations :
- La rupture dans le péritoine et le ressort de la chirurgie d’urgence.
- L’amibiase péricardique compressive impose l’évacuation immédiate.
B) TRAITEMENT PREVENTIF :
- Il n’existe pas de vaccination ni de chimioprophylaxie.
Mesures générales :
- Dépistage et traitement des porteurs sains de kystes, surtout dans les
collectivités.
- Réglementation de l’utilisation agricole de l’engrais humain.
- Lutte contre les mouches.
- Epuration des eaux de boisson.
Mesures individuelles :
- Règles d’hygiène habituelle : lavage des mains avant la préparation des
repas, filtration ou ébullition de l’eau des boissons, nettoyage soigneux
des fruits et des légumes.
- La désinfection usuelle comme l’eau de javel n’est pas efficaces.
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AMIBIASE 2008
VI/CONCLUSION :
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VII/REFERENCES :
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