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Bioénergétique & Biochimie Métabolique Chap 1

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BIOENERGETIQUE :

Chapitre 1 : Energétique des réactions Biochimiques

1- Généralités :
Les aliments sont constitués de molécules riches en énergie :
les glucides, les lipides et les protides
Cette énergie n’apparait pas immédiatement dans la cellule mais après dégradations
au cours d’étapes oxydatives successives (réactions de catabolisme) où elles cèdent
leurs électrons.
L’énergie libérée est récupérée ainsi par étapes successives et finalement transférée à
des composés riches en énergie dont les plus importants est l’ATP (= stockée).
L’ATP constitue « la monnaie d’échange de l’énergie cellulaire » car cette molécule
riche en énergie (issue de la transformation des métabolites des aliments) permet à la
cellule d’utiliser cette énergie pour ses différents besoins et pour effectuer différents
travaux : transport membranaire, contraction musculaire, chaleur et maintien de la
température du corps, conduction nerveuse, synthèse de biomolécules….etc.
- Les systèmes biologiques sont essentiellement isothermes (Tpre=cte), l’énergie
libérée au cours des réactions de dégradations (catabolisme) est transférée aux
réactions de synthèse (anabolisme) par couplage (= aux réactions d’oxydation).
-Les réactions de dégradations sont exergoniques, celles de synthèse endergoniques.
-Toute réaction de synthèse (anabolisme) est couplée à une autre de dégradation.
BIOENERGETIQUE :
Chapitre 1 : Energétique des réactions Biochimiques
• Définitions :
- Le métabolisme = ensemble des transformations chimiques que subissent les
molécules biochimiques et qui se déroulent dans la cellule vivante pour ses besoins.
4000 enzymes environ intervenant dans le métabolisme sont connues.
Ces réactions sont enchevêtrées (= très ramifiées), forment un réseau de voies au cours
desquelles les métabolites sont transformés biochimiquement. Le but est de :
- 1- Produire l’énergie nécessaire aux fonctions vitales de la cellule ;
- 2- Synthèse de Macromolécules (Protéines, lipides complexes et acides nucléiques) ;
- On distingue 2 types de processus (ou de transformations) :
- Le catabolisme : les molécules apportées par l’alimentation ou en provenance des
réserves cellulaires et qui sont riches en énergie sont décomposées et oxydées en
composants élémentaires plus simples qui finissent par l’oxydation complète en CO2 +
H2O. Il en résulte parallèlement la libération d’énergie stockée sous forme d’ATP.
- L’anabolisme : c’est l’ensemble des séquences métaboliques qui permettent la
synthèse de molécules plus complexes ou macromolécules à partir de précurseurs
simples (constituant élémentaire ou intermédiaire métabolique). Pour réaliser cette
Synthèse, la cellule a besoin d’énergie qui provient des réactions du catabolisme.
BIOENERGETIQUE :
Chapitre 1 : Energétique des réactions Biochimiques
• La bioénergétique étudie l’approvisionnement, l’utilisation, les transformations et les
transferts d’énergie associées aux réactions biochimiques dans la cellule. On applique les
lois de la thermodynamique aux réactions biochimiques pour comprendre ces transferts.

Aliments ou
réserves cellulaires

Réactions de catabolisme :
Ex. - Cycle de Krebs;
- Glycolyse;
- β-oxydation
BIOENERGETIQUE :
Chapitre 1 : Energétique des réactions Biochimiques

• Les transferts et transformations chimiques qui se déroulent à l’intérieur de la


cellule permettent la synthèse de constituants dont la cellule a besoin pour vivre
(reproduction, développement, production de métabolites, …).
• Ce travail nécessite un apport d’énergie qui est fourni par la dégradation des
aliments et des substances reçues de l’extérieur.
• Les aliments vont-être dégradés dans les voies cataboliques et les produits de
dégradation vont-être soit réutilisés directement (cas des acides aminés) soit
transformés en de petites molécules qui vont servir de matières premières aux voies
d’anabolisme ou des systèmes respiratoires et vont permettre la production d’énergie
Cellulaire sous forme d’ATP.
• Il faut distinguer les réactions de synthèse ou Anabolisme et les réactions de
dégradation ou Catabolisme.
• Dans le schéma général du métabolisme cellulaire, le Cycle de Krebs ( ou cycle des
acides tricarboxyliques) occupe une place centrale car il permet la redistribution des
produits de dégradation vers les voies anaboliques.
BIOENERGETIQUE :
Chapitre 1 : Energétique des réactions Biochimiques

• L’énergie libérée au cours du catabolisme est captée sous forme de composés riches
en énergie dont les plus importants est l’ATP.
• La présence d’ATP est un critère important de vie cellulaire
• Le système ATP/ADP fonctionne comme un transporteur d’énergie cellulaire entre
les réactions du catabolisme et celles d’anabolisme :
• Au cours des réactions du catabolisme, l’énergie fournie par les réactions successives
d’oxydation (par exemple les réactions du cycle de Krebs) est utilisée pour former l’ATP
partir de l’ADP qui peut accepter un groupement phosphate :
Energie du catabolisme

ADP + Pi ------------------------------------- ATP


• L’ATP ainsi formé cède son énergie à d’autres réactions (d’anabolisme) couplées qui
nécessitent de l’énergie (Biosynthèse) et se transforme par la suite en ADP + Pi :
ATP --------------------- ADP + Pi
L’ATP joue donc un rôle central dans le métabolisme. L’ADP formé peut-être régénéré en
ATP lors de nouvelles réactions du catabolisme
BIOENERGETIQUE :
Chapitre 1 : Energétique des réactions Biochimiques

Produits riches en
énergie chimique

L’énergie captée est


stockée sous forme d’ATP
Réduction de NAD, …

Utilisation de l’énergie d’ATP


& Oxydation de NADH,
NADPH… ADP + NAD+
BIOENERGETIQUE :
Chapitre 1 : Energétique des réactions Biochimiques
• 2- Principes de thermodynamique :
• Rappels de Notions de Bioénergétique : (= thermodynamique biologique)
C’est l’étude quantitative des transferts d’énergie se produisant dans la cellule vivante ;
Elle permet d’expliquer pourquoi certaines réactions peuvent avoir lieu et d’autres non ;
Les cellules sont des systèmes thermodynamiques ouverts = échange d’énergie et de
matière avec le milieu externe.
Ces transferts d’énergie suivent les lois et les principes de la thermodynamique :
Premier Principe : Energie interne U, Enthalpie H :
- L’énergie interne d’un système est définie par la relation suivante : ∆U = ∆E = W + Q
W: représente une énergie mécanique ou un travail ;
Q : énergie chimique ou une chaleur ;
Les transformations biochimiques s’effectuent sans échange de travail, seule la chaleur est
Échangée : W = 0 et donc : ∆U = ∆E = Q
Or ces transformations s’effectuent aussi à pression constante : Q = ∆H
Donc pour une transformation Biochimique, la variation d’énergie interne se résume à la
quantité de chaleur échangée à pression constante ∆U = ∆E = ∆H = Q
C’est l’enthalpie de la réaction = chaleur de réaction à pression constante
En s’oxydant, les aliments dégagent de l’énergie calorifique ∆H < 0
Exemple des lipides : ∆H = - 40 KJ/g (NB.: ∆H est une fonction d'état du système en J/mole)
BIOENERGETIQUE :
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2- Principes de thermodynamique : Rappels

• 2ème Principe : Spontanéité d’un processus et notion d’Entropie S :


Tous les systèmes tendent spontanément vers un état d'équilibre, plus stable.
Une propriété importante liée à la notion de spontanéité est la réversibilité :
• un processus est dit Réversible si le système dans lequel il a lieu peut être
ramené à son état initial par une dépense d'énergie. Donc pour ce système, le
retour à l’état initial est toujours possible On dit que ce système garde ses
capacités de changement (ou d’évolution) spontané.
• Il existe une autre fonction d'état : l'entropie S, issue du second principe de la
thermodynamique qui régit la spontanéité d'un processus.
Second principe de la thermodynamique : l’Entropie S :
Tout échange ou transformation d'énergie dans un système ouvert augmente son
entropie, c'est-à-dire le degré de désordre de ce système.
Tout processus spontané s'accompagne d'une augmentation de l'entropie de
l'Univers, c'est-à-dire de l'entropie du système et du milieu extérieur.
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• Cette augmentation de l'entropie vient du fait qu'au cours de la plupart
des transformations énergétiques, une partie de l'énergie est convertie en chaleur
qui est perdue en se dispersant dans le milieu extérieur, ce qui augmente son
degré de désordre. En accomplissant leurs fonctions, les cellules convertissent
inévitablement une partie de l'énergie en chaleur.
- La définition de l’Entropie S (capacité d’un système à évoluer vers un état
d’équilibre plus stable) nous mène à une autre définition qui est :
2.2- Energie libre de Gibbs (G):
L'entropie n'est pas une fonction directement utilisable puisqu'il est impossible de
mesurer l'entropie de l'Univers.
A la fin du siècle dernier le Physicien, J. Willard Gibbs, a introduit une nouvelle
fonction d'état que l'on appelle (en son hommage) l'énergie libre de Gibbs
ou enthalpie libre ou G.
Dans les systèmes biologiques à pression et température constantes, cette énergie
est reliées aux autres fonctions d’état par la relation suivante : ΔG = ΔH – TΔS
En fonction de la valeur de ΔG on distingue 3 cas :
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• Quand ΔG est négatif, le système est instable et la réaction se déroule


spontanément. En effet: ΔG < 0 alors ΔH < TΔS. Ceci signifie que le terme
entropique est plus grand que le terme enthalpique, donc l'entropie du système
augmente, ce qui est la condition pour qu'une réaction s'effectue spontanément.
Un tel processus est qualifié d‘ exergonique (= libération d’énergie à P et T cste).
• A l'inverse, si ΔG est positif, cela signifie qu'il faut un apport d'énergie du
milieu extérieur au système pour que la réaction se déroule et que le processus
ait lieu. Un tel processus est qualifié d‘endergonique (absorbe l’énergie à P et T
cste).
• Si ΔG = 0, le système est en équilibre et aucune variation ne se produit.
• Les organismes vivants préservent leur ordre interne en prenant de l’énergie
libre (Cal/mole) dans leur environnement sous forme de substances nutritives ou
de lumière solaire, et en libérant dans leur environnement une quantité égale
d’énergie sous forme de chaleur et d’entropie. L’énergie libre résultant de ce
processus est utilisée pour l’ensemble de leurs fonctions vitale et la libération de
chaleur.
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2.3- Conditions d'états STANDARD chimique et biochimique :


• La mesure de l'énergie interne, de l'enthalpie et de l'énergie libre de Gibbs
d'un système nécessite de définir un état standard ou état de référence.
• Cet état standard désigné par ΔG° est l'état dans lequel un élément ou un
composé est le plus stable à la température et à la pression ordinaires.
• Pour les chimistes, les conditions de l'état standard d'un système sont :
- une pression de 1 atmosphère;
- une température de 25°C, soit 298 degrés Kelvin ( = 25°C + 273);
- une concentration des solutés de 1 M ( en conséquence : pH = 0 puisque
pH = - log [H+] et [H+] = 1 M);
• Les conditions standard sont différentes en Biochimie puisque dans la cellule
toutes les réactions ont lieu en milieu aqueux très dilué à pH 7 :
• Pour les biochimistes, les conditions standards sont donc :
- un pH de 7 et donc une concentration [H+] = 10-7 M;
- une concentration de l'eau (55,5 M) qui est considérée comme constante et
dont le terme n'apparaît pas dans l'expression des constantes d'équilibre;
L'énergie libre standard de Gibbs d'un système biologique est désignée par ΔG°'
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• 2.4- Energie libre standards de Gibbs (ΔG°‘) et constante d’équilibre d’une réaction :
L'énergie libre de Gibbs d'un métabolite A (G'A) à la concentration à laquelle il se trouve
dans la cellule ([A]φ) est reliée à son énergie libre de Gibbs standard (GA°') par la relation :
G'A = GA°' + RT Ln [A]φ
[A]φ est la concentration du métabolite dans la cellule ou concentration physiologique
(indice φ). R est la constante des gaz parfaits et T la température absolue en ° K
Pour une réaction quelconque : A + B <===> C + D
La variation d'énergie libre de Gibbs (ΔG'réaction) est la somme de celles des produits
moins la somme de celles des réactants, soit : ΔG'réaction = (G'C + G'D) - (G'A + G'B)
D’où
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• Pour une réaction Biochimique dans la cellule telle que : aA + bB ↔ cC + dD


L’énergie libre standard G°’, peut être déterminée par des méthodes
cinétiques à partir de la constante d’équilibre (K’ eq) de la réaction :

∆G°’ = -RT Ln K’ eq = -2,303 RT Log10 K’ eq


R est la constante des gaz parfaits = 1,98 Cal/ Mole x °K
T (Température absolue en Kelvin = t °C + 273).
La variation d’énergie libre standard peut-être calculée à partir de K’éq.
On distingue les cas suivants :
• K’ eq > 1 ∆ G°’ est négative et la réaction se déroule vers la droite ( → ) ;
• K’ eq < 1 ∆ G°’ est positive et la réaction se déroule vers la gauche (← ) ;
• K’ eq = 1 ∆ G°’ = 0 et la réaction est en équilibre
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3- Couplage des réactions endergoniques et exergoniques :
• La plupart des réactions biochimiques d’anabolisme sont endergoniques et
nécessitent un apport énergétique pour se réaliser, grâce aux réactions
exergoniques du catabolisme. C’est le couplage énergétique.
• Ce couplage n’est rentable que lorsque la variation de l’énergie libre de la
réaction exergonique est supérieure en valeur absolue à celle nécessitée pour la
réaction endergonique, de telle sorte que le système pris dans son ensemble
fonctionne de façon exergonique.
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• 3- Couplage des réactions endergoniques et exergoniques :
Exemple 1: Soit la séquence de réactions s’effectuant lors de la destruction du
glycogène dans le muscle :
Glucose 1-Phosphate ------------- Glucose 6-Phosphate ∆G°’= -1,74 Kcal/mole
Phosphoglucomutase

Glucose 6-Phosphate ---------------- Fructose 6-phosphate ∆G°’= +0,4 Kcal/mole


Glucose phosphate isomérase
La somme des deux réactions du G 1-P au F 6-P est d’énergie libre standard négative :
∆G°’ = -1,74 +(+0,4) = -1,34 Kcal/mol
Le bilan global est négatif, la réaction globale est donc exergonique
L’énergie issue de la réaction 1 est utilisée par la 2ème réaction
• Les organismes hétérotrophes obtiennent leur énergie libre par couplage de leur
métabolisme à la dégradation de molécules organiques complexes puisées du milieu
environnant. Dans ce couplage, l’ATP joue un rôle central dans le transfert d’énergie
libre depuis les réactions exergoniques jusqu’aux réactions endergoniques. La variation
d’énergie libre de l’hydrolyse de l’ATP est élevée et négative.
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• 3- Couplage des réactions endergoniques et exergoniques :


Exemple 2 : L’hydrolyse de l’ATP fournie une énergie élevée négative :
ATP + H2O ----------------- ADP + Pi + H+ ∆G°’= -7,3 Kcal/mole
La Glucophosphokinase pour phosphoryler le glucose a besoin d’énergie :
Glucose + Pi ----------------------- ∆G°’= 3,3 Kcal/mole
Glucose-6P + H2O
__________________________________________________________________
Le bilan global est négatif la réaction globale est donc possible :
∆G°’R= -4,0 Kcal/mole

• A signaler que l’ATP ne fournit pas uniquement l’énergie simple par hydrolyse
mais également par transfert de groupements Pi (phosphate inorganique) ou Pii
(pyrophosphate) pour créer des composés phosphorylés. Ainsi :
ATP → ADP + Pi ∆G°’= -7,3 Kcal/mole
ADP → AMP + Pi ∆G°’= -7,3 Kcal/mole
AMP → Adénosine + Pi ∆G°’= -3,4 Kcal/mole
1 Calorie = 4,1868 Joule
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• Couplage des réactions endergoniques et exergoniques :


Les réactions d’anabolisme et les processus vitaux qui requièrent de l’énergie
(réactions de synthèse, contraction musculaire, …) obtiennent l’énergie nécessaire par
liaison chimique ou couplage aux réactions endergoniques : A + C ------ B + D + Q
A
Q Chaleur
Energie Libre

Exergonique
D
Energie chimique
Endergonique

C B

Le couplage des réactions exergoniques aux réactions endergoniques est possible si :


1- On admet l’existence d’un métabolite intermédiaire I commun aux 2 réactions :
A + C --- (I) --- B + D
2- il y’a un transporteur intermédiaire d’hydrogène T : AH2 + T -------- T-H2 + A
B + T-H2 --------- T + BH2 Exemple : FAD, NAD, NADP
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• Couplage des réactions endergoniques et exergoniques :
• 3- Synthèse d’une substance riche en énergie E au cours de la réaction exergonique
et ensuite l’incorporation de cette substance dans la réaction endergonique :

D
E

∼E

B C
• Cette substance E agit en tant que transporteur d’énergie libre de la réaction
exergonique vers celle endergonique
• Contrairement au métabolite intermédiaire (I), E peut servir de transporteur
d’énergie d’un vaste champ de réactions exergoniques vers un champs également vaste
de réactions endergoniques (synthèse, contraction, excitation nerveuse, etc…).
• Dans la cellule, ce transporteur commun hautement énergétique (∼E ) est l’ATP qui
assure le transfert d’énergie libre depuis les R. exergoniques vers les R. endergoniques.
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Rôle de l’ATP comme transporteur commun d’énergie libre

• Schéma d’hydrolyse de l’ATP en ADP + Pi ∆G°’= -7,3 Kcal/mole= 31 KJ/mole


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• Le rôle de l’ATP dans les transferts d’énergie fût découvert par F. Lipmann, 1941
après des expériences montrant que l’ATP et la créatine phosphate sont dégradés
lors de la contraction musculaire.
• En 1941, F. Lipmann introduit le concept de « phosphate à haute énergie » et «
liaison phosphate à haute énergie » ( ∼P) que l’on symbolise par le signe (∼).
• Ce symbole (∼P) indique que le groupement phosphate est attaché par une liaison
riche en énergie et que son transfert vers un accepteur approprié entraine le
transfert d’une plus grande quantité d’énergie libre.
• Pour cette raison, certains auteurs préfèrent le terme « potentiel de transfert de
groupe » au terme de « liaison à haute énergie »;
• L’ ATP possède 2 groupes P à haute énergie tandis que l’ADP n’en contient que 1.
• La liaison P dans l’AMP est faiblement énergétique car c’est une liaison ester
normale. Ainsi on peut écrire :
ATP = A – P – O ∼P – O ∼P ; l’ADP = A – P – O ∼P Et l’AMP = A - P
• Dans les organismes aérobies, la meilleure source quantitative de ∼P nous est
fournie par les réactions catalysées par l’ATP synthétase. L’énergie libre nécessaire à
ce processus provient de l’oxydation de donneurs d’électrons au niveau de la chaine
respiratoire dans la mitochondrie.
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L’ATP est la molécule la plus importante, mais d’autres possèdent également des
énergies libres d’hydrolyse importantes comme les thioesters, le
phosphoénolpyruvate et la phosphocréatine. Ci-dessous quelques valeurs de ∆G’°
d’hydrolyse de plusieurs molécules phosphorylées biochimiquement importantes :
L°. Riches
en énergie
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• Voie métabolique :
Le métabolisme est un ensemble complexe de voies métaboliques.
Une voie métabolique est un ensemble de réactions enzymatiques qui forment une
séquence qui commence par une molécule « le précurseur » et se termine par un
produit final en passant par un ensemble d’intermédiaires appelés métabolites.
Précurseur → B → C → D → E → F → ……….. → X = Produit final
E1 E2 E3 E4 E5 Ex
-/+ -
Dans une voie métabolique, la régulation et le contrôle se font à différents niveaux:
1- Par les facteurs physico-chimiques et les produits du métabolisme: ils agissent
sur les enzymes par des modifications conformationnelles ou covalentes;
2- Enzymes régulatrices : la 1ère enzyme d’une voie est l’enzyme clé car elle contrôle
la vitesse de la réaction par son activation ou inhibition; la dernière enzyme
Contrôle la voie par rétroinhibition car le produit terminal de la voie en
s’accumulant inhibe la 1ère enzyme;
3- Ce contrôle peut se faire aussi par voie génétique ou par l’intermédiaire de «
messagers »
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Digestion
Schéma général des voies du catabolisme
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• Réactions d’oxydo-réduction et potentiel standard d’oxydo-réduction :


• Ces réactions sont caractérisées par un transfert d’électrons d’un donneur D
d’électrons (réducteur) à un accepteur (A) d’électrons (oxydant).
• Dans certaines réactions, le transfert des e- se fait par l’intermédiaire du transfert
d’hydrogène (la déshydrogénation=oxydation);
• Dans d’autres réactions, l’électron et l’atome d’hydrogène sont transférés
simultanément : on parle d’équivalents réducteurs ou d’équivalents d’électrons;
• Définition : oxydation perte d’électron : Cu+ ----------- Cu2+ + 1 e-
• réduction gain d’électron : Cu2+ + 1 e- ---------- Cu+
• Les agents oxydants et réducteurs fonctionnent comme des couples redox conjugués :
Donneur d’e- ↔ e- + Accepteur d’e-

• On peut exprimer par une constante d’équilibre la tendance d’un agent réducteur à
perdre un électron. Cette propriété est traduite par le potentiel standard de réduction
défini comme la force électromotrice (fem) exprimée en volts fournie par une demi
cellule dans laquelle le réducteur et l’oxydant sont à la [C] 1M; 25°C et pH = 7 en équilibre
avec une Électrode qui peut recevoir les e- du réducteur : Oxydant + e- ↔ Réducteur
BIOENERGETIQUE :
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• Potentiel d’oxydo-réduction et équation de Nernst :


Le potentiel standard de réduction représente une mesure de la pression d’électron
que fournit un couple redox à l’équilibre, dans des conditions définies.
L’étalon de référence est le potentiel de réduction de la réaction : 2H + 2 e- ↔ H2
Ce potentiel est par convention égal à 0,0 Volt, dans les conditions où la pression de H2
gazeux est 1 atmosphère ( [H+] = 1M; pH= 0,00 et Tpre = 25°C);
Lorsque cette valeur est corrigée à pH=7, le potentiel standard de réduction du
système 2H+/H2 devient E’°r = -0,42 Volts .= -0,424 volts (potentiel standard dans les
conditions
physiologiques) Voltmètre

Electrode en
(II) Electrode
de référence

P(H2) = 1 atm Platine

(I) : Couple redox M/M+


[H+] = 1 M à mesurer le potentiel
KCl
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Chapitre 1 : Energétique des réactions Biochimiques

• Potentiel d’oxydo-réduction et équation de Nernst :


La solution du couple redox à étudier (mesurer le potentiel) par-rapport au potentiel
de référence représenté par l’électrode normale d’hydrogène, est placée dans la cellule
à droite où elle se met en équilibre avec l’électrode en métal inerte. Le pont salin de
KCl établit le courant électrique entre les deux cellules.
- A partir du potentiel total enregistré (au voltmètre) et du potentiel connu de la
cellule de référence, le potentiel de la solution à étudier est déterminé : ET = E’m – E’0
- Quand le réducteur et l’oxydant sont en concentrations égales, le potentiel du
couple à mesurer est le potentiel standard E’°m.
Ci-après un tableau récapitulatif des potentiels standards de réduction de certains
couples ayant une importance biologique :
Plus le couple possède un potentiel plus bas en valeur algébrique plus il est
réducteur (= capable de céder ces e- à un composé de potentiel plus élevé) ;
Plus le couple possède un potentiel plus élevé, plus il est oxydant;
Les potentiel redox standard sont calculés sur la base du transfert de 2e-, pH = 7
à 25°C
BIOENERGETIQUE :
Chapitre 1 : Energétique des réactions Biochimiques Force de
• Potentiel d’oxydo-réduction et équation de Nernst : l’oxydant ↗+

Force du
réducteur ↗+
BIOENERGETIQUE :
Chapitre 1 : Energétique des réactions Biochimiques

• Equation de Nernst :
Elle exprime la relation qui existe entre le potentiel standard de réduction d’un couple
redox donné, son potentiel mesuré et le rapport des concentrations du donneur et de
l’accepteur d’électrons : Soit la ½ réaction suivante : x Ox + n e- ↔ y Red

Avec : E’m: potentiel mesuré du couple redox


E’0 : potentiel standard de réduction [C]= 1M, T = 25°C = 298 °K et pH = 7,00
R= constante des Gaz parfaits = 1,987 cal/°K x mol ou 8,31 Joule/ °K x mol
T = température absolue en °K (= T °C + 273,15)
n= nombre d’électrons transférés;
F = faraday = 96500 coulomb ou joule/V x mol ou 23062 cal/Vx mol
A 25°C, le terme 2,303 (RT/nF) = 0,059 (si n=1) et 2,303 (RT/nF)= 0,03 (si n = 2)
E’m = E’0 + 0,03 Log [A]/[D] (si n=2)
Si [A] = [D] E’m = E’0
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• Variation d’énergie libre dans les réactions d’oxydo-réduction :


Le transfert des électrons entre deux couples rédox de potentiels standards E’1
Et E’2 s’accompagne de la libération d’énergie libre ΔG qui permet ainsi
d’accomplir un travail ou une synthèse telle que la synthèse de l’ATP à partir de
l’ADP (par l’ATP synthètase) au niveau de la chaine respiratoire :
La relation qui permet de calculer cette énergie est donnée par la relation
suivante :

ΔG = - nF ΔE ou ΔG0’ = - nF ΔE0’

• n =nombre d’électron transférés entre les 2 couples redox


• F : Faraday 96500 coulomb ou joule/V/mol ou 23062 cal/V/mol (1 Cal = 4,1868 J)
• On peut donc calculer la variation d ’énergie libre pour toute réaction
d ’oxydoréduction à partir des valeurs des E ’0 et des concentrations des
espèces
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• Variation d’énergie libre dans les réactions d’oxydo-réduction :


Exemple de calcul : NADH/NAD+ et transfert d’énergie
L ’oxydation de NADH + H+ par l ’oxygène gazeux est très exergonique
(a lieu dans la chaine respiratoire mitochondriale)

NADH + H+ + (½)O2 NAD+ + H2O

NAD+ + 2H+ + 2e- ------------ NADH + H+ E ’01 = - 0,320 V

½ O2 + 2e- + 2H+ --------------- H2O E ’02 = 0,816V

• Calculer l’énergie libre qui correspond à ce transfert d’électrons ?

ΔG’ = - nF ΔE’ = -2 (96500) x (0,816 + 0,320) = - 219,25 KJ/mol


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Transfert de 2 e- :
NAD + + H2 + 2e- ---- NADH + H+
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NAD + + H2 + 2e- ---- NADH + H+


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NAD+ + H2 + 2e- ------- NADH + H+


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