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Cours de Géologie Minière 2021 2

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INTRODUCTION

L'importance des matières premières minérales et plus particulièrement des minerais,


que ce soit pour les pays consommateurs ou producteurs, n'est plus à démontrer. La mise en évidence
de nouveaux gisements métalliques est ainsi devenue primordiale et a motivé la mise en œuvre de
techniques diverses: levé géologique, géophysique, géochimie, télédétection, thermoluminescence,
les travaux miniers et forage, la cartographie, etc.…Mais, si ces techniques sont importantes et si leur
développement harmonieux est essentiel, un stade de recherche s'impose: c'est celui du prospecteur
de terrain dont dépend en grande partie le succès des recherches.

La recherche (exploration, prospection, investigation) minière progresse par phases qui


se distinguent par les surfaces concernées et les techniques mises en œuvre et, par conséquent, par
les moyens humains, matériels et financiers qu'elles nécessitent.

Chaque méthode de prospection doit être mise en œuvre avec un soin extrême depuis le
simple examen d'affleurements ou la moindre batée en lit vif jusqu'au recueil de cuttings de sondages
percutants, ou à l'échantillonnage de travaux miniers.

DEFINITION

La recherche minière est l'ensemble des travaux géologiques, géophysiques,


géochimiques, géobotaniques, de photogéologie et de télédétection dont la finalité est de: localiser
les substances utiles dans l'écorce terrestre; préciser la position exacte, la forme et la concentration
des corps minéralisés (ore bodies) ou gisements; estimer (évaluer) la quantité des substances utiles
extractibles que contiennent ces corps minéralisés, étant donné que ceux–ci peuvent contenir, et c'est
souvent le cas, d'autres matières premières non extractibles.

PLACE DE LA RECHERCHE MINIERE DANS LA MISE EN OEUVRE D’UN PROJET MINIER

La prospection ou l’exploration minière est l’un des maillons essentiels dans la réponse
du secteur minier à la demande des consommateurs représentés par les bourses minières.

Pour comprendre la relation entre l’exploration minière et l’industrie minière


extractive, on doit prendre en compte l’équilibre entre la demande et l’offre de minerais. Le processus
d’approvisionnement minier est un procédé dynamique dans lequel l’offre d’une manière première
minérale est guidée par la demande, tandis que la différence centre offre et demande traduit le prix
de cette matière première.
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 La demande varie en fonction des nouvelles technologies, des guerres, des pénuries et de
l’économie d’autres industries ou d’autres matières premières.
 Le potentiel minier exprime la dispersion naturelle de minerais dans une région. Il est dû à
une grande variété de processus géologiques et donc les gisements miniers sont distribués très
aléatoirement dans des districts ou provinces métallogéniques spécifiques.
 L’exploration minière (prospection) est le procédé pour rechercher de nouvelles réserves
minières. Les programmes d’exploration sont conçus pour passer par une série de cinq étapes
successives dans le but de contrôler le très haut risque commercial généré par ce processus.
Les cinq phases sont connues sous le terme de « cycle de l’exploration minière ». On cite :
 La conception du programme : sélection de régions, organisation, budget ;
 La reconnaissance (grass roots) : évaluation régionale, sélection de cibles ;
 L’exploration détaillée de surface et de sous-couches, conduisant à une
découverte ;
 L’évaluation du prospect ;
 L’étude de faisabilité.
 Le développement d’une mine : suit la découverte du gisement. Cela peut prendre de
nombreuses années, en fonction des infrastructures économiques de la région, de la
conclusion d’accords entre les mineurs, les communautés et le gouvernement. Pour extraire
un minerai, il faut construire la mine, les usines de traitement et système de transport.
 Les mines, strictement parlant, sont les endroits d’où sont extraits les minerais. Notez que
nous employons le mot mine non seulement pour les travaux souterrains, mais aussi pour les
carrières et mines à ciel ouvert. En fait tout lieu d’où une roche est enlevée dans le but d’en
extraire un minerai est une mine.
 Les usines de traitement reçoivent le minerai broyé de la mine et séparent la gangue stérile
pour concentrer le minerai utile et produire une matière première minérale vendable. Les
procédés de traitement varient largement selon les propriétés chimiques et physiques du
minerai et de la gangue. Les traitements les plus fréquents incluent broyage grossier et fin,
tamisage, flottation séparation chimique, floculation, séparation par liqueurs denses, séchage
et empaquetage.
 Les systèmes de transports incluent des installations de chargement, des camions, des
chemins de fer, oléoducs et des navires pour transporter le minerai chez le client. Ils incluent
aussi le commerce et les mécanismes de bourses minières qui sont établis pour fournir le
consommateur et satisfaire la demande. Le LME (London Metal Exchange) et le Comex (New
York Commodity Exchange) sont quelques exemples de Bourses des matières premières.
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CHAPITRE I. QUELQUES CONCEPTS DE BASE DE L’EXPLORATION


MINIERE ET PETROLIERE

I.1. Gisement

Un gisement est une accumulation naturelle de minéraux utiles, matières premières


industrielles. Il doit être économiquement et techniquement rentable. L'ensemble des minéraux utiles,
exception faite pour les matériaux de construction, forme le minerai. Celui – ci est associé à des
minéraux non utiles qui constituent la gangue.

Succinctement, on distingue selon le type d’encaissant, les gisements ci–après:

- Gisements magmatiques:
Ils sont dus à la différenciation magmatique lors de la cristallisation fractionnée.

- Gisements sédimentaires
- Gisements métamorphogènes

I.2. Facteurs de concentration des minerais dans le gisement

I.2.1. Facteurs mécaniques

Dans les filons, les parties riches sont souvent liées aux fissures d’un premier remplissage
colmaté par la suite par une deuxième minéralisation. Cette zone sera bien sûr plus minéralisée que la
première.

I.2.2. Facteurs physiques

Certaines roches paraissent favorables à des substitutions des minerais ou des


enrichissements des filons qui les traversent parce qu’elles sont poreuses ou plus fines et fracturées.
On évoque alors l’infiltration différentielle à travers les parois aboutissant à la sélection des éléments
métalliques dissous ou en suspension colloïdale.

I.2.3. Facteurs chimiques

Certaines autres roches favorables ont plutôt agi chimiquement par réaction des parois
sur les solutions minéralisantes en contact (exemple: calcaire magnésien). ces ont des gangues actives.
Certaines gangues sont dites inertes (quartz). Quand les solutions sulfatées rencontrent une roche
encaissante active, il y a d’abord neutralisation de 𝐹𝑒2 (𝑆𝑂4 )3 et 𝐻2 𝑆𝑂4 et dans le milieu neutre ainsi
créé a lieu une réaction réversible du type:
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𝑍𝑛𝑆𝑂4 + 𝐶𝑎𝐶𝑂3 = 𝑍𝑛𝐶𝑂3 + 𝐶𝑎𝑆𝑂4 , et d’une manière


générale :

𝑀𝑆𝑂4 + 𝐶𝑎𝐶𝑂3 = 𝑀𝐶𝑂3 + 𝐶𝑎𝑆𝑂4 .

I.2.4. Facteurs paléogéographiques

La répartition des minerais d’origine sédimentaire dépend de la forme de bord et de fond


du bassin de sédimentation, de la profondeur (dont dépendent le pH et Eh) (fig. 1) et du courant qui
prévalait dans le paléobassin de sédimentation. C’est ainsi qu’on distingue:

- Les dépôts de plates-formes continentales ;

- Les dépôts des fosses géosynclinales;

- Les dépôts en eaux agitées ;

- Les dépôts en lagunes ;

- Les dépôts de fonds océaniques ou abyssales.

-
5

Figure 1. -Rôle des conditions redox et du pH dans la genèse des minéraux métallifères

Chapeau de fer
O2
Lessivage
CO2
Zone
d’oxydation
Nappe
phréatique
Zone de cémentation

Minéraux supergènes
Protore
Minéraux
e
hypogènes

I.2.5. Formes de la minéralisation

Les grands types morphologiques sont :

 Les disséminations ou les imprégnations


 Les lits, couches, corps stratiformes ou stratoïdes
 Les filons
 Les stockwerks
 Les pipes.

I.3. Catégories des minerais extractibles

Les minerais économiques sont traditionnellement classés en groupes basés sur leurs
emplois industriels et commerciaux.

Il y a un grand nombre de variation sur ce thème, mais le plus largement accepté par
Mineral Commodity Group employé par le Mining Annual Review est le suivant :

 Métaux précieux : Au, Ag, Pt, Pd ;

 Métaux non ferreux (ou métaux de base et anciens métaux majeurs) : Cu, Pb,
Zn, Sn ;

 Métaux légers : Al, Mg, Ti;

 Métaux nucléaires : U, Zr, Hf, Be, Cs, Rb, Terres rares (REE) ;

 Métaux électroniques : Cd, Ga, Ge, Hg, Se, Te, Ta, In, Nb, Rh ;

 Hydrocarbures minéraux : charbon, gaz pétrolier, pétrole ;


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 Minéraux industriels : potasse, sel, gypse, kaolin, phosphate, natron, carbone


de soude, nitrates, barytines, fluorine, S, Li, Bi, B, Sb ;

 Gemmes: minéraux précieux (diamant, rubis, saphir, émeraude) et semi-


précieux (améthyste, opale, etc.) ;

 Matériaux de construction : agrégat pour le BTP (sable, gravier et roches


broyées), argiles à brique, pierres dimension (granite, marbre).

I.4. Facteurs influant sur l'exploitabilité d'un gisement

La teneur limite d'exploitabilité ou de coupure (mutable et fonction du coût d'exploitation) est la


teneur minimale supportable en deçà de laquelle l'exploitation d'un gisement cesse d'être rentable.

Une teneur en place peut être modifiée lors de l’abattage ; on par de la dilution : D%=((Tp-Ta)/Tp).100.

Les bons gisements sont ceux qui présentent un bon tonnage de façon à récupérer le coût
d'investissement et à faire du profit.

I.5. Calcul des teneurs

a. Moyenne arithmétique

b. Moyenne géométrique

c. Moyenne pondérée

d. Méthodes de triangle et des %

Méthode usuelle (simple): Relier les échantillons 3 par 3. La teneur estimée pour le triangle est la
teneur moyenne des trois sommets (fig. 2).
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Figure 2. Schématisation de la méthode de triangle

e. Méthode de l’inverse de distance

Dans cette méthode l’estimation porte sur un point x0. Les poids sont choisis en fonction de 1/di b où
di est la distance entre le point xi et le point x0 ; b est l’exposant (Kennedy. 1990).

On peut définir un bloc de minéralisation avec une forme pré-définie (ex. carrée) et lui assigner une
teneur moyenne qui est calculée avec la teneur moyenne des forages avoisinant dans une fenêtre de
recherche et qui est pondérée en fonction de l'inverse de la distance des forages. Cette méthode
permet de pondérer les variations des teneurs extrêmes.

Exemple :Estimation d'un point. La teneur au point A sera donnée par:


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a.

b. b= l’exposant.

La teneur est l’un des paramètres intervenant dans le calcul des réserves.

Exemple : Réserves exploitables pour un gisement exploité par chambre et piliers :

Re = (Rg-Rp)Ce, avec Re : réserves exploitables; Rg : réserves géologiques; Rp : réserves


dans les piliers; Ce : coefficient d’exploitation.

P
Ce  1  %
100
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CHAPITRE II. CONTEXTE DES TRAVAUX ET MISE EN ŒUVRE DES


METHODES EN RECHERCHE MINIERE

II.1. QUELQUES DEFINITIONS

 La prospection minière

C’est l’ensemble des méthodes exécutées depuis la recherche du premier indice jusqu’à
l’évaluation du gisement. C’est l’ensemble des méthodes exécutées qui permettent de découvrir
un gisement.

 Le permis de recherche

C’est une autorisation administrative de type foncier qui délimite le cadre spatial et juridique
d’une zone à prospecter.

 Le prospect

C’est le lieu où se déroulent les investigations sélectives et importantes de l’exploration minière


qui présente les caractéristiques du futur gisement.

II.2. NOTIONS DE GEOLOGIE MINIERE

C’est l’étude des minerais. La géologie minière comprend 3 composantes essentielles qui sont:
la recherche minière, l’exploitation minière et le traitement des minerais. Toute compagnie
minière tient compte pendant l’exécution de ses travaux de recherche de 2 éléments
fondamentaux. Il s’agit de l’objectif principal et la planification.

1. Objectif principal

Toute activité de recherche minière diffère d’une compagnie à une autre mais la base de leur
conception demeure toujours la même. Le but principal de l’exploration minière est la
découverte d’un gisement c'est-à-dire de déterminer sa forme, sa profondeur, ses dimensions
(longueur, largeur, épaisseur), le tonnage, la teneur. Pour atteindre l’objectif principal, il est
nécessaire d’employer certaines méthodes qui présentent eux aussi des objectifs secondaires
spécifiques.
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2. La planification

C’est l’ensemble des méthodes directes ou indirectes élaborées pour atteindre l’objectif
principal. Les éléments à prendre en compte dans toute planification en exploration minière
sont :

- Le type de minerai : que chercher ?

- La localisation du minerai : où chercher ?

- Les moyens mis en œuvre et les méthodes employées : comment chercher ?

II.3. FACTEURS OU MODE DE FORMATION D’UN GÎTE MINERAL

Quatre facteurs concourent à la mise en place d’un gîte minéral. Ceux-ci peuvent être endogènes
ou exogènes :

- Une source minéralisatrice : le magma ;

- Une migration ou transport ;

- Un dépôt ou un magasin qui est le lieu de stockage de la source minéralisatrice ;

- Un piège qui est un bouchon qui est le lieu de blocage qui empêche la source minéralisatrice
de quitter le magasin.

Parmi ces facteurs, 2 concourent véritablement à la formation d’un gîte. Il s’agit du magasin et
du piège dont l’ensemble constitue le métallotecte (un massif rocheux qui permet le stockage
et le blocage d’une source minéralisatrice).

II.4. STRUCTURES FAVORABLES A LA CONCENTRATION ET A LA


RECONCENTRATION MINERALE

- Filon de quartz

- Structures faillées et silicifiées

- Couloirs de cisaillement
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- Réseau de fractures (appelé stockwerk en gîtologie)

- Zones de contacts géologiques

- Zones périplutoniques

- Fracture transversale à une fracture régionale.

II.5. PHASES ET ETAPES DE L’EXPLORATION MINIERE

L’exploration minière se déroule en 3 phases qui sont successives et complémentaires.

Ce sont :

- La phase stratégique ou phase de reconnaissance générale ou prospection générale ou


prospection stratégique

- La phase tactique

- La phase ponctuelle ou systématique

II.5.1 Phase stratégique

Elle s’effectue sur une grande surface. Elle permet de:

- Définir le potentiel minier d’une région ;

- Déterminer le contexte géostructural de la minéralisation ;

- Définir, de sélectionner et hiérarchiser las différentes zones anomales susceptibles de regorger


une minéralisation.

Cette phase s’effectue en 2 étapes qui sont :

- L’approche du sujet ;

- La recherche des indices et anomalies.


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a. Etape d’approche du sujet

Il s’agit d’une part de rassembler un certain nombre de documents et d’effectuer certains


travaux miniers au laboratoire avant toute exécution sur le terrain.

i. La documentation

Une bonne campagne minière nécessite 3 types de documents :

- Documents à caractère administratif et juridique ;

- Documents à caractère scientifique ;

- Documents à caractère technique.

 Documents à caractère administratif et juridique

- Décret d’attribution du permis de recherche signé par le Président de la République et délivré


par le ministre de tutelle ;

- Un ordre de mission délivré par le directeur de la société qui protège toutes les personnes qui
figurent sur ledit document durant la période de mission ;

- Une lettre délivrée par les autorités qui sera présentée aux différents chefs de village ;

- Un code minier qui donne toutes les règles qui sont régies dans le pays hôte. A ce code, on
ajoute le code de l’environnement, le code de l’eau, le code foncier, etc.

 Documents à caractère scientifique

Il s’agit de faire de la bibliographie pour avoir toutes les informations sur le type de minerai à

rechercher, sur la zone d’étude ou le prospect, sur les travaux miniers antérieurs déjà réalisés.

 Documents à caractère technique

Pour le report de toutes les données géologiques, le prospecteur a besoin de 2 types de


documents à caractère technique qui sont : la carte géologique et la carte topographique.
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b. Etapes de recherche des indices et anomalies

C’est une étape de terrain au cours de laquelle le prospecteur se doit d’appliquer certaines
méthodes pour découvrir un gisement. Celles-ci sont plus ou moins applicables en fonction de
la zone de recherche. Il s’agit des méthodes suivantes :

- Prospection géophysique

- Prospection géologique ou Prospection au marteau

- Prospection géochimique

- Prospection alluvionnaire ou Prospection minéralogique.

C’est cette étape qui permet véritablement de découvrir une « anomalie soupçonnée ».

II.5.2 . Phase tactique

Cette phase consiste à vérifier les anomalies soupçonnées découvertes pendant la phase
précédente. Elle comprend une seule étape appelée étape de contrôle des indices ou des
anomalies. Pour s’exécuter, les travaux se déroulent sur une surface réduite sur laquelle on
applique des techniques qui sont :

- Les techniques au sol ou étude au sol (layonnage) ;

- Les techniques approfondies ou études approfondies (fonçage des tranchées et/ou des puits).

II.5.3. Phase ponctuelle ou systématique

La surface d’investigation est encore plus réduite. C’est la phase la plus chère et la plus longue
de la prospection minière car elle permet de définir les premières estimations économiques
d’une part et d’autre part de définir l’enveloppe de la minéralisation. C’est pendant cette phase
qu’on détermine si le gîte est vraiment un gisement. Cette phase se déroule en 2 étapes :

- La reconnaissance du corps minéralisé à partir des sondages et

- L’évaluation des réserves ou estimation des réserves.


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II.6. LES METHODES D’EXPLORATION MINIERE DE CHAQUE ETAPE

L’exploration ou prospection minière est, rappelons–le, une opération économique visant


à mettre en évidence les réserves minières pour un district, une province, un pays ou même un
continent. Et en tant qu'opération économique elle doit être rentable. Dans cette optique, elle doit
être menée avec minutie, par étapes successives.

II.6.1. Etape préparatoire: Approche du sujet. Documentation.

Objectifs :

 Appréciation a priori de l'intérêt de la région;

 Identification du ou des sujets à traiter;

 Contrôle du cadre géologique et choix de la méthode de prospection stratégique ;

 Première sélection régionale.

Méthodes et Techniques:

 Documentation technique: inventaire de toutes les minéralisations, cartes géologiques,


topographiques, hydrographiques, hydrogéologiques, tectoniques, photos aériennes, images
satellites, mémoires, rapports miniers du Service Géologique et des Mines. Les photos
aériennes et satellites permettent de repérer les cours d'eau, la géomorphologie, le système
des failles, les affleurements, les structures géologiques, le type de végétation ou son absence,
la nature lithologique. On récoltera également des renseignements oraux ;

 Documentation juridique: permis antérieurs, droit de concession ;

Echelle de travail / Surfaces concernées:1/200000 et inférieures; 5000–100000


Km2.

Durée des travaux: quelques semaines

Décision:

En fonction de toute la documentation (technique et juridique), on doit distinguer les


zones retenues et les régions sans intérêts. On choisit les itinéraires à emprunter, le nombre de
prospecteurs, la quantité et la qualité du matériel (hélicoptère, Jeep, tente, boussole, marteau, carnet,
sachets, …), le nombre des techniciens, des ouvriers.
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II.6.2. Prospection préliminaire ou de Reconnaissance ou Stratégique ou Générale

Au cours de cette étape, on ne cherche pas directement un gisement, mais plutôt on


s'attèle à mettre en évidence des indices de la présence éventuelle d'un gisement ou de conditions
géologiques favorables à la formation d'une minéralisation.

Objectifs:

 Réduction sensible de la surface initiale ;

 Localisation des secteurs à indices et anomalies pour y concentrer les moyens ;

 Eventuellement approche typologique et choix de la méthode de prospection semi–


systématique.

Méthodes et moyens:

 Prospection au marteau et esquisse géologique: on parcourt des grandes distances (ex; tous
les 5 Km) suivant une direction bien définie et en notant tout ce qui est frappant (ex, nature
des roches, structures tectoniques, minéralisations) et on essaie de les localiser sur les cartes.
Les indices sont de différents ordres: guides morphologiques, géobotaniques, lithologiques,
stratigraphiques, minéralogiques et structuraux) ;

 Prospection aéroportée: méthodes électromagnétiques, magnétiques et radiométriques ;

 Prospection géochimique (stream sediments, fond de batée, sol ou pédogéochimie,


hydrogéochimie, base des cuirasses ou horizon B, qui est l’horizon d’accumulation des
éléments lessivés de l’horizon A, atmogéochimie ) ;

 Prospection alluvionnaire: lit vif, lit mineur, bed rock ;

 Photogéologie (éventuellement vols spéciaux).

Echelle de travail/Surfaces: 1/200000–1/50000; 50–500 Km2.

Durée des travaux: Quelques semaines à quelques mois.

Décision:

 La prospection stratégique se termine par un rapport qui évalue approximativement les


potentialités minérales (quantité et qualité) de la province (réserves possibles).

 On évalue les critères économiques minima.

 On circonscrit les secteurs retenus à étudier au cours de la phase suivante; ou bien, on décide
de l'abandon total ou partiel du projet.
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II.6.3. Prospection semi–systématique: Contrôle des points d'accrochage.

On étudie l'indice pour le transformer si possible en gisement, c’est-à-dire qu’on s'adonne


à connaître sa longueur, sa largeur, sa puissance (d'où le volume), et la répartition des teneurs.

Objectifs:

 Définition des cibles ;

 Classement des cibles par ordre d'intérêt (hiérarchie) ;

 Premières teneurs pour prouver la valeur industrielle du gisement; type de minerai (oxydé,
sulfuré, carbonaté) en vue de sélectionner la méthode de valorisation ;

 Sélection des cibles pour leur reconnaissance approfondie.

Dans cet ordre d'idées, on recourt à des travaux miniers (puits, tranchées, sondages), des
ouvrages de prospection rapprochés, donc à maille plus réduite. Les travaux miniers mettent à vue les
gisements affleurants et sub–affleurants. Les gisements, dits aveugles, recouverts par d'épaisses
altérites, sont découverts grâce aux méthodes indirectes (Géophysique, Géochimie).

Méthodes et Techniques:

 Cartographie géologique détaillée + prospection au marteau: étude typologique


(pétrographie, sédimentologie, structurologie, minéralogie) ;

 Prospection géophysique au sol (ou héliporté): Radiométrie, Magnétisme, Electro–


magnétisme, Profils de résistivité et sondages électriques, Polarisation spontanée,
Polarisation Provoquée, Mise à la masse, Gravimétrie, Sismique Réflexion et Sismique
Réfraction;

 Prospection géochimique à maille régulière serrée sur sol (surface ou tarière), roche ou
lithogéochimie, biogéochimie ou phytogéochimie;

 Prospection alluvionnaire: puits et/ou tranchées (si recouvrement peu épais), sondages rotary
ou percutants (si recouvrement très épais) ;

 Si possible, test de valorisation ;

 Pré – étude économique d'orientation. Premier regard géostatistique.

Echelle de travail / Surface: 1/20000–1/5000; 5–50 Km2

Durée: Quelques mois

Décision:

A la fin de la prospection semi–systématique :

 On évalue les réserves probables du secteur;


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 On décide des cibles retenues et rejetées;

 Les cibles retenues sont mises au portefeuille (non mises en exploitation) et constituent la
zone intéressante à étudier d'une manière approfondie dans la 3ème phase ;

 On recherche les partenaires (joint venture).

II.6.4. Prospection systématique ou détaillée ou Reconnaissance du corps minéralisé

La maille d'étude est encore plus resserrée car on prépare le gisement à l'exploitation. Ce
qui implique une connaissance plus approfondie et minutieuse de ce dernier, pour son évaluation plus
efficiente.

Le gisement est subdivisé en sections et on le détaille pour mieux connaître la répartition


des teneurs et la composition minéralogique. On étudiera aussi le comportement mécanique de la
roche encaissante et du minerai (broyage), la fissuration, les conditions hydrogéologiques, la
structurale. Cela en vue de déterminer la méthode d'exploitation.

Résumé des objectifs:

Détermination de :

 Forme, volume, profondeur et pendage du gisement;

 Premières fourchettes pour le couple tonnage–teneur;

 Première approche économique chiffrée.

Méthodes et Techniques:

 Levé topographique et topo géologique ;

 Sondages diamants et sondages percutants intercalés, d'où échantillonnage et contrôle


géostatistique ;

 Géochimie: étude du chimisme des encaissants (traces, majeurs) pour dégager des "guides"
de prospection locaux ;

 Géophysique: opérations géophysiques dans les sondages (diagraphies, géophysique de


développement) ;

 Interprétation géologique synthétique découlant des opérations susmentionnées ;

 Essai de valorisation ;

 Pré - étude économique de faisabilité.

Echelle de travail/Surface:1/5000–1/500; 0.5–5 Km2.

Durée: Quelques mois à 1 année.


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Décision:

 Gisement à évaluer ;

 Gisement mis en portefeuille ;

 Recherche des partenaires.

II.6.5. Evaluation du gisement

Objectifs :

 Calcul des réserves (Estimation) ;

 Resserrement des fourchettes pour le couple tonnage–teneur ;

 Mise au point du traitement;

 Choix de la méthode d'exploitation ;

 Etude de rentabilité.

Méthodes et Techniques:

 Sondages diamants systématiques et/ou travaux miniers (si possible préparatoires à


l'exploitation), suivis d'un échantillonnage et d'une estimation géostatistique ;

 Essais semi–industriels de traitement ;

 Etude de faisabilité.

Echelle / Surface: 1/1000–1/200; ha–a.

Durée: Quelques mois à quelques années (2–5 ans).

Décision:

 Etude de marché;

 Recherche du financement;

 Mise en exploitation ou en portefeuille;

 Recherche de partenaires.

II.7. PRINCIPE ET MISE EN ŒUVRE DES METHODES D’EXPLORATION

L’exploration minière comprend 4 méthodes applicables plus ou moins en fonction des zones

de recherche. On utilise d’autres outils de recherche à distance comme la télédétection.

II.7.1. La prospection géophysique


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Elle consiste d’une part à déterminer les différentes discontinuités magmatiques (fractures) et

d’autre part de définir les différents paramètres physiques du gisement. Elle utilise plusieurs
procédés qui fournissent des résultats sous forme de carte d’anomalie géophysique qui montrent
soit des courbes d’isovaleur ou des courbes en cloche. Parmi ces procédés on distingue : la
gravimétrie, le magnétisme, l’électricité, la sismique, la radiométrie.

II.7.1.1. Principes, dispositifs et domaines d’application des méthodes

Il existe plusieurs méthodes ou procédés géophysiques qui sont :

1. Méthode gravimétrique

a. Principe

Elle permet de détecter les variations de densité des terrains. Les résultats des mesures obtenues
doivent être corrigés à partir de plusieurs corrections qui sont : correction d’altitude, de l’aire,
de plateau, de reliefs, luni-solaires et instrumentaux.

b. Dispositif

Les appareils utilisés sont les gravimètres.

c. Applications

- Cartographie

- Recherche archéologique

- Hydrogéologie

- Gîtologie

- Géothermie

2. Méthode magnétique

a. Principe
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Elle s’applique sur les composantes du champ magnétique terrestre et les variations de
susceptibilité magnétique terrestre des roches. Pour les mesures, on pratique les corrections
appelées corrections diurnes.

b. Dispositif

Les appareils utilisés sont les magnétomètres pour l’exécution sur le terrain. On utilise 2
magnétomètres. L’un étant fixé à la station de référence et l’autre se déplace avec l’opérateur
sur les profils. Les mesures sont prises à un pas préalablement choisit en fonction de la taille de
l’anomalie recherchée.

c. Applications

- Géologie minière

- Géologie pétrolière

- Cartographie géologique

- Hydrogéologie

3. Méthode électrique

a. Principe

Elle est basée sur les mesures de variation d’intensité qui permet de définir la résistivité des
terrains.

b. Dispositif

Les dispositifs sont nombreux et s’adaptent aux problèmes posés. Par ailleurs, on peut les
classer en deux catégories :

- Les trainées électriques qui permettent d’obtenir les profils et les cartes de résistivité
apparente ;

- Les sondages électriques qui permettent d’obtenir la succession des résistivités des couches.
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De façon générale, les appareils utilisés sont les dispositifs de Schlumberger.

c. Applications

- Cartographie des résistivités

- Détermination et quantification des volumes de terrains.

4. Méthode sismique

a. Principe

La méthode sismique utilise une source d’ébranlement souvent provoquée par un coup de masse
qui produit une onde de choc qui se propage dans le sous-sol. Il se produit ainsi des réflexions
et des réfractions. Les variations se font enregistrer à la surface de la Terre.

b. Dispositif

Les appareils utilisés sont les géophones. En fonction du dispositif utilisé, l’analyse des temps
d’arrivée des ondes directes, réfléchies ou réfractées permettent de calculer les vitesses et les
épaisseurs.

c. Applications

- Détermination de la profondeur du substratum rocheux

- Détermination de la capacité des terrains

- Repérage des intrusions de roches

5. Méthode radiométrique

a. Principe

La désintégration des éléments radioactifs produit 3 types de rayonnement qui sont : -

- Le rayonnement α

- Le rayonnement β
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- Le rayonnement gamma.

α et β sont absorbés par l’air tandis que gamma qui est pénétrant est capté. Les roches sont plus
ou moins radioactives selon leur contenu en éléments radioactifs. La mesure de gamma au-
dessus de l’affleurement permet d’obtenir les informations sur la géologie, sur la présence des
minerais radioactifs.

b. Dispositif

Les appareils utilisés sont les gammamètres, le scintillomètre, le spectromètre.

- Le gammamètre est utilisé en prospection au sol.

- Le scintillomètre détecte les rayonnements gamma. Il possède un cristal qui scintille lorsqu’il
absorbe un photon gamma. Ce scintillement est transformé en impulsion électrique et permet
d’afficher l’intensité du rayonnement.

- Le spectromètre peut séparer en fonction de l’énergie les rayonnements gamma issus de la


désintégration de certains éléments radioactifs (uranium 235, uranium 238, potassium 40,
thorium 232).

c. Applications

- Gîtologie

- Prospection minière

- Etude de l’environnement

- Cartographie géologique

II.7.1.2. Présentation des résultats géophysiques

Les résultats obtenus en géophysiques sont présentés sous 2 formes :

- De profil ou courbe en cloche dont l’interprétation permet de déterminer les paramètres


physiques d’un gisement ;
23

- De courbe d’isovaleur dont l’interprétation permet les discontinuités magmatiques et de


caractériser différentes formations géologiques. Ces courbes d’isovaleur permettent d’obtenir
la carte d’anomalie géophysique.

II.7.2. La prospection géologique

Elle vient en appui à la prospection géophysique et permet de déterminer les différents indices
de minéralisation dans les formations géologiques à l’aide d’un marteau de géologue. Le
résultat de cette méthode est l’élaboration d’une carte géologique à partir d’une carte
d’affleurement.

II.7.2.1 La prospection au marteau


La prospection au marteau consiste à rechercher des indices de minéralisation par
l'observation des affleurements et des éboulis ou " pierres volantes". Elle requiert un petit matériel
pour la recherche (boussole, clisimètre, topofil, planchette topographique Chaix, réactifs HCl 10% et
HNO3), et, ultérieurement, un matériel plus important (mototarières, sondeuses légères, engins de
terrassement) pour l'étude des indices ou des anomalies découverts.

L'auréole d'altération des minerais amène souvent un changement dans la couleur des
roches encaissantes, ce qui constitue un traceur des minéralisations primaires et secondaires.

Sur affleurements, on doit:

-casser le rocher en plusieurs endroits et de préférence à la masse ;

-déterminer succinctement la roche, en retenant que sur une roche mouillée la structure apparaît
beaucoup mieux; donc rafraîchir la paroi;

-mesurer la direction et le pendage de la stratification, la schistosité et les fractures significatives,

-rechercher des minéralisations à l'œil nu et éventuellement à la loupe (analyse macroscopique) pour


mettre en évidence le degré d'altération et les produits oxydés (tableau 1).

L'échantillonnage se fait par référence à une carte et l'on note la maille et les profils. On prélève les
roches saines, sur paroi rafraîchie.

On est orienté par :

a. Les caractères géologiques prévisionnels


24

Ce sont les contrôles de la minéralisation qui guident le prospecteur sur terrain. Ce sont les provinces
métallogéniques. « On chasse l’éléphant dans la région à éléphants », dit-on.

b. Les guides de prospection minière

b.1. Les guides morphologiques:

-Des gisements en saillie et en inselberg: ex.grands alignements de quartzite avec formation des
itabirites (Brésil); alignements de colline à Cu–Co (KATANGA, RDC).

-La couleur: les minéraux noirs au KATANGA sont souvent de l'hétérogénite alors qu'en Afrique de
l'Ouest le noir correspond aux minéraux de fer (hématite).

Tableau 1. Couleur des minerais à l'affleurement

Minéral ou métal Couleurs à l'affleurement Composés oxydés

Sulfures de fer Jaunes, brunes, marrons, rouges Goethite, hématite, limonite, sulfates

Manganèse Noires Oxydes de Mn

Carbonates, oxydes, silicates, sulfates, Cu


Cuivre Vertes, bleues
natif

Cobalt Noir, rose parfois violacé Oxydes, erythrine

Nickel Vertes Annabergite, garniérite, vaesite

Molybdénite Jaune vif Oxydes de Mo, molybdates de fer

Argent Verdâtre cireux Chlorures,etc., Ag natif

Arsenic Verdâtres, vert jaunâtre Arséniates de fer

Bismuth Jaune Bismuthocres

Cadmium (dans le zinc) Jaune clair Sulfures de Cd

-Les dômes de sel: pièges d'hydrocarbures.


25

-Les gisements de chapeau de fer ou ferricretes ou gossan: les boxworks témoignent du type des
minéralisations sous–jacentes des zones de cémentation.

b.2. Les guides lithologiques: La minéralisation se fait là où la roche est poreuse ou fissurée (ex. roche
carbonatée), et a une granulométrie hétérogène (ex. le conglomérat aurifère de Witwatersrand, RSA).

b.3. Les guides stratigraphiques: les minéralisations stratiformes, les pièges stratigraphiques de pétrole
(lentilles sableuses, les biseaux sous–discordances, les biohermes et les biostromes). b.4. Les guides
structuraux: les pièges anticlinaux, synclinaux (subsidence), les failles à remplissage.

b.5. Les guides pétrographiques: les minéralisations liées aux roches basiques ou ultrabasiques (ex. Cr,
Pt, Ni, C) et acides (Cu, Nb, W, Li).

b.6. Les guides sédimentologiques: les minéraux résistants (diamant, cassitérite, colombo-tantalite) et
lourds (or), inertes chimiquement dans les placers.

b.7. Les boxworks : vides dus à la dissolution des minéraux et dont la géométrie reflète la symétrie de
ces derniers (tableau 2).

Tableau 2. Types de boxworks dans la limonite

Boxwork Caractéristiques Couleur Dérivant de

Grossier, angulaire; parois minces, larges, rigides;


Cellulaire grossier Ocreux Chalcopyrite
bulles, masses

Cellulaire grossier Siliceux; parois minces, rigides, angulaires Brun clair Blende

Bornite,
Cellulaire fin Parois minces, petites, friables, mouchetures, bulles Jaune orangé
chalcopyrite

Cellulaire fin Cellules plus fortes, jaspe limonitique "ridé" Brun clair Blende

Cellules arrondies, épaisses, rigides, vides ; crépues,


Eponge cellulaire Brunâtre Blende
beaucoup de silice

Triangulaire Cellules triangulaires; épais, fragile, encroûté Ocre orangée Bornite


26

Triangulaire Triangulaire, incurvé Ocre orangée Bornite

En courbes Cellules longues, voisines, angulaires, rigides Chocolat Tétraédrite

Chalcosine,
Pas de boxwork; arrangement de grains de sulfure;
En relief Marron covelline,
fragile, poreux, en relief
bornite

Poix de limonite Semblable à de la poix; vernissé, pas de cellules Brun foncé Chalcopyrite

Brun foncé à
Croûtes de limonite Minces, fragiles, feuillets lamelleux concentriques Chalcosine
noir

Clivages Plans cubiques parallèles minces de jaspe limonitique Ocre Orangé Galène

Maille du diamant Mailles en forme de diamant Ocre Orangé Galène

Pyramidal Arrangement en marche d'escalier Ocre Orangé Galène

Foliacé Cellules lisses, minces, arrondies Tan à marron Molybdénite

A partir de la carte d’affleurement, on réalise l’esquisse ou la carte géologique qui est une
représentation sur fond topographique des formations qui affleurent ou qui sont cachées par une
faible épaisseur de couche superficielle.

NB : lorsque les affleurements ne sont pas visibles on se réfère à la pédologie (en fonction de

la couleur du sol) :

- Roches granitiques donnent un sol plus ou moins blanchâtre.

- Roches basiques donnent un sol rouge ocre.

II.7.2.2. Les tranchées

Ce sont de travaux miniers de subsurface auxquels on recourt lorsque la couche


d'altération est peu épaisse (< 2m). Les tranchées sont rectangulaires et atteignent la formation
recherchée (fig. 4).
27

Figure 4. Vue d’une tranchée

Leur creusement peut être effectué manuellement (pelles, pioches, éventuellement


marteaux perforateurs et explosifs), mais on tend de plus en plus à utiliser des engins de terrassement.
Elles permettent en les échantillonnant de découvrir la lithostratigraphie de l'assise concernée par la
prospection ainsi que la minéralisation qu'elle contient.

Dans le cas général, les tranchées doivent être creusées perpendiculairement à


l'alignement probable des indices ou bien à l'allongement des anomalies géochimiques.

L'échantillonnage se fait sur les parois et le fond de la tranchée par rainurage et tranches
successives selon les différentes assises géologiques traversées.

Les teneurs tA, tB, tC, obtenues dans les rainures A, B, C sont pondérées ensuite par les
traversées horizontales a’, b’, c’, ou les puissances a, b, c, pour donner la teneur réelle du filon

a ' t A  b' t B  c ' t C


t par exemple.
a'b'c'

II.7.2.3. Les puits

Lorsque les altérites ont une puissance comprise entre 3 et 10 m, les tranchées présentent
des déficiences. On recourt alors aux puits.
28

Il s'agit de petits puits de reconnaissance et d'échantillonnage d'indices et de gisements


tabulaires horizontaux ou subhorizontaux. Ils peuvent être isolés ou disposés suivant un réseau à
maille carrée ou rectangulaire, suivant le stade de la prospection.

Le plus souvent ces puits sont foncés à la main et leur ouverture est circulaire d'un
diamètre de 0.70 à 0.80m.

L'échantillonnage de ces puits peut se faire soit par rainurage sur les parois, soit par
prélèvement sur les terres extraites par mètre d'approfondissement.

Le rainurage se fait par niveau. Pour différencier les différents niveaux, on recourt à la
couleur, la granulométrie, la composition moyenne. A défaut des niveaux bien mis en évidence, il faut
prendre un échantillon tous les 50 cm d'une paroi pour remplir un pan ou une batée (récipient de 10
l) de capacité.

Les tas métriques sont disposés en spirale autour du puits dans le sens des aiguilles d'une
montre et séparés les uns des autres par des rondins ou des planches en bois. La réduction à un
échantillon de petit volume se fait par quartages successifs.

Chaque échantillon doit porter les indications suivantes:

numéro de l'échantillon,
nom du secteur ou du lieu,
localisation aussi précise que possible de l'échantillon,
la nature de l'échantillon éventuellement.
L'échantillon à analyser chimiquement doit préalablement être lavé et séché et une
fraction – témoin doit être gardée.

II.7.2.4. Echantillonnage en sondage carottant

Le sondage est un moyen de prélever des échantillons à des profondeurs plus ou moins
importantes. Les appareils utilisés sont de deux types:

-les appareils dits destructifs (wagons–drills par exemple) fournissent les cuttings;

-les sondeuses carottières (machines à couronne diamantée qui, par rotation et pression, découpe la
carotte) (fig. 5).

L'échantillonnage se fait, soit de manière systématique, soit de façon sélective.


29

A. Travaux de sites de forage


A.1. Préparation des sites de forage
 Prélèvement des coordonnées géographiques (UTM) de tous les puits de forage
(exemple tableau 3 suivant) ;

Tableau 3: Coordonnées des puits de forage


Section N° UTM Nord UTM, Est

1 9662850 623520
2 9662770 623520
1
3 9662610
4
2 5
 Photographie du site de forage avant et après l’excavation ;
 Excavation du site de forage dans le cas d’un terrain montagneux ;
 Fixation des piquets sur le point de forage. Ce piquet doit comporter les paramètres
du trou de forage.
A.2. Installation de la machine de forage.
o Fixation de la base de la machine en fonction de l’azimuth du trou de forage.
o Vérification de l’inclinaison du trou de forage
o Vérification des matériels de forage : Boite à carottes, table de description, marqueur et
crayon, latte (50cm, carburant (Diesel), casque, équipement de protection personnel,
matériels géologiques, fiches de description.
30

B. Travaux réalisés pendant le forage

B.1. Travaux liés à l’activité de la machine carottante

Figure 5. Machine de forage carottant sur chenille (à gauche) et sur roues (à droite)

 Enregistrement du taux de récupération des carottes.

Enregistrement du taux de récupération de la carotte

N° du trou date
Mesuré Perte de Remarque
DC A(m) Intervalle (m)
(m) carotte (m)
0 1 1 0,60 0,40

1 2 1 0,80 0,20

2 3 1 0,85 0,15

3 4 2 1,90 0,10

Total 5 4,15 0,85


31

Signature Signature
(Machiniste) (Géologue)

 Vérification du changement de tube de forage en fonction de l’étude des roches forées


 Utilisation de PQ quand la roche est meuble ;
 Utilisation de HQ quand la roche devient un peu consolidée ;
 Utilisation de NQ quand la roche devient très dure ou consolidée.
 Contrôle de l’inclinaison et de la direction des sondages
à 400m).
B.2. Lever du trou de forage
L’orientation de l’inclinaison du trou de forage n’est pas toujours respectée de 0m jusqu’à
la fin du trou ; elle varie en fonction de la compétence des formations géologiques traversées.
Ainsi, pour connaitre ce changement d’inclinaison du trou de forage, il est recommandé
au machiniste d’effectuer le lever de trou de forage après la fin du forage. Ce lever s’effectue à un
intervalle de 30 m du trou de forage.
B.3. Tubage
Le tubage s’effectue pour éviter l’effondrement du trou. On pose un gros cylindre creux
en acier sur la longueur concernée du trou.
B.4. Etiquetage et rangement des boites à carottes
Sur chaque caisse, le sens de rangement sera indiqué par les mentions « Haut » et « Bas »
marquées sur la tranche des planches de l’encadrement. Les carottes seront séparées les unes des
autres par un taquet cubique en bois sur lequel seront portées les indications suivantes :
- Cote de début de passe ;
- Cote de fin de passe ;
- Distance carottée ;
- Longueur récupérée.
La cote de fin de passe sera également indiquée sur la tranche de la latte de séparation
au niveau du pied de la carotte.
Il est conseillé de faire frapper ces indications sur du feuillard qui sera cloué sur le taquet
et la latte de séparation : un feuillard d’un centimètre de large peut très bien convenir.
Avant de fermer la caisse, inscrire sur une face de côté, qui restera visible après le
stockage :
- Le nom du chantier ;
- Le numéro du sondage ;
- Le numéro de la caisse ;
- Les cotes de début et de fin de la distance carottée (de 55,10m à 61,35m par
exemple).
Les boites sont préparées aux sites de forage avant le début de forage (fig. 6 a et b). Ces
boites sont numérotées suivant les prescriptions de l’Entreprise.
Exemple : GCM 001
Box 001
0.00 – 3.00m
32

Transport des boites à carottes


Après la description préliminaire des carottes qui s’effectue aux sites de forage, toutes les
boites à carottes sont déposées dans une grande boite (core bin) afin d’être transportées à l’atelier où
elles seront décrites en détails.

Figure 6a. Boite à carottes

Figure 6b. Carottes dans leur boite

C. Description préliminaire des carottes


C.1. Traçage de la ligne du fond de trou (BOHL : Bore Hole Line) (fig. 7). Cette ligne est tracée en
fonction du lever d’orientation effectué lors du forage. Lorsque le lever d’orientation n’existe pas, cette
ligne est indiquée en trait discontinu.
C.2. Description lithologique des carottes.
Le géologue travaillant au site de forage identifie les types de roches à partir de ses
caractéristiques pétrographiques et minéralogiques.

Il s’agit de déterminer le degré d’oxydation de la carotte et de définir les horizons ci-


après :
 La base de l’oxydation complète (Back of Complete oxidation : BOCO).
33

 Le niveau supérieur de la roche fraiche (Top Of Fresh Rock) : TOFR.


TDD813 sol
TDD811 TDD812 zone d’oxydation

Zone intermédiaire
BOCO
TOFR Zone fraiche

Figure 7. 215m 220m

D. Travaux réalisés dans l’atelier

D.1. Description des carottes

On procède en général selon les activités suivantes à la :


 Vérification des marques métriques en vue de s’assurer de ce qui a été fait au
site de forage ;
 Photographie des boites à carottes qui s’effectue par un appareil numérique ;
 Description systématique des carottes :
 L’orientation des carottes
Toutes les carottes seront orientées dans le but d’une reconstruction de l’état initial et
permanent des formations en profondeur.
 Description lithologique
Il s’agit de décrire chaque unité lithologique interceptée par le forage en vue de s’assurer
d’une standardisation des données lithologiques.
 Description de l’oxydation
Il s’agit de déterminer le degré d’oxydation de la roche, ici représentée par la carotte, et
de définir la base de la zone totale oxydée et le dessus de la roche complètement saine (c.à.d.
l’équivalent de la zone de sulfure). On cherche l’endroit où apparaissent les premiers sulfures car les
sulfures sont altérés complètement dans la zone d’oxydation et laissent apparaitre des structures telles
que boxwork.
 Description structurale
Les structures planaires à décrire comprennent le contact lithologique, les surfaces de
stratification, la foliation, les joints, les failles, les zones de cisaillement ou de tout autre élément de
déformation de la roche.
 Description géotechnique

Elle porte sur le taux de récupération de la carotte, le R.Q.D, la dureté de la carotte et la


décomposition. Elle décrit aussi les caractéristiques des fractures.
D.2. Echantillonnage des carottes
Après un premier examen qui permettra d’établir la coupe et de repérer la minéralisation,
les portions de carottes minéralisées sont coupées en deux dans le sens de la longueur. Une moitié
34

est gardée comme témoin, l’autre est généralement recoupée en deux et envoyée en laboratoire pour
examens plus approfondis.

II.7.2.5. Sondages destructifs

A. Appareils destructifs et rendement

Parmi les marteaux on retrouve :


 Marteaux « légers » (type Wagon dril, fig. 8), fonctionnant à une pression de 6 à 7kg/cm2 et
pouvant descendre jusqu’à plus de 100m en terrain sec, à 60 – 80m en terrain aquifère ;

Figure 8. Wagon-drill sur chenille


 Marteaux « lourds » (type Marteau fond de trou, fig. 9), pouvant atteindre des profondeurs
de 300 à 1000m.
35

Figure 9. Marteau fond de trou

B. Mise en œuvre de la méthode et échantillonnage

Les sondages destructifs sont utilisés aux stades de la reconnaissance d’indices et de


l’étude de gisements.
L’examen des cuttings récupérés permettra d’évaluer la nature du minerai et très
grossièrement sa teneur. Il est donc important que la récupération soit bonne et que l’origine des
cuttings recueillis soit connue le plus exactement possible.

C. Mise en place des appareils


Le dispositif de sondage comporte une sondeuse et un compresseur reliés par un flexible
armé. La sondeuse montée sur camion tracteur à chenilles, à roues ou sur traîneau selon les terrains
est installée à l’emplacement du trou à forer. Le compresseur peut être placé à une distance pouvant
atteindre 100 m de la sondeuse qu’il alimente en air comprimé ; ce dispositif permet de déplacer
moins souvent le compresseur au cours d’une campagne.
Une fois le trou commencé, on tube souvent les premiers mètres forés dans les terrains
meubles superficiels. Ensuite, on ne tube généralement pas si le trou traverse une zone très fissurée
ou karstique qui provoque de grosses pertes d’air de remontée et par conséquent de cuttings.

D. Rôle du prospecteur
Le prospecteur chargé de suivre une campagne de sondages destructifs aura un double
rôle :
 Surveiller l’exécution du sondage et noter tous les renseignements pouvant présenter un
intérêt pour l’interprétation géologique et minière ;
 Récupérer des échantillons les plus représentatifs possible des terrains et minerais traversés.
36

D.1. Surveillance technique du sondage


Les points clés suivants sont primordiaux pour la bonne exécution du sondage :
 S’assurer que la machine est techniquement adaptée au programme ;
 Contrôler l’implantation du sondage ;
 Vérifier que le système d’échantillonnage est bien en place avant le début du sondage ;
 Faire respecter les passes d’échantillonnage ;
 Enfin et surtout s’assurer que le trou est parfaitement nettoyé entre deux prises
d’échantillons.

D.2. Récupération de cuttings


Elle constitue l’essentiel du travail du prospecteur. On utilise les cyclones.
La méthode proposée et le matériel utilisé sont le résultat de l’expérience du BRGM
pendant plusieurs années (fig.).
Selon la quantité d’échantillons recueillis, un quartage est effectué ou non. L’échantillon
est étiqueté comme pour la carotte:
 Nom du chantier, numéro du sondage ;
 Numéro de l’échantillon ;
 Cotes du début de la fin de passe, longueur de la passe. Sacs, étiquettes et
plaquettes sont préparés avant le démarrage du sondage avec les
renseignements 1 et 2. Le 3 est rajouté en cours de sondage.

II.7.2.6. Elaboration d’une carte ou esquisse géologique

Le résultat final d’une prospection géologique est l’élaboration d’une carte ou d’une esquisse
géologique. Celle-ci passe nécessairement par la réalisation d’une carte d’affleurements qui
s’obtient sur du papier calque à partir des cartes topographiques et géologiques. Cette carte
d’affleurement doit nécessairement comporter les informations suivantes :

- Position des affleurements avec leurs noms symbolisés ;

- Les routes ou pistes ;

- Les villages ou campements ;

- Les cours d’eau ;

- Les éléments structuraux.

Les données lithologiques, minéralogiques et structurales récoltées sur le terrain grâce


lors du levé de surface et du fond des travaux miniers sont placées sur un fond topographique et
37

corrélées. On obtient des coupes géologiques (fig. 10 et 11) à partir desquelles on dresse des logs
stratigraphiques qu’on corrèle (fig. 12) et dont se dégagent des lacunes. La corrélation des coupes
conduit, quant à elle, à une carte géologique et minière (fig. 13).

Les coupes géologiques donnent la succession des couches d’un site en fonction de la profondeur.
Elles sont capitales en recherche minière et pétrolière ainsi qu’en génie civil.

Figure 11. -Illustration d’une coupe géologique exécutée dans le gisement de Dianda au
Katanga (gisement situé à environ 80km au sud-est de la ville de Kolwezi)

Figure 12. -Illustration d’une coupe géologique exécutée dans le gisement de Dianda au
38

Katanga

Figure 13. - Corrélation des logs stratigraphiques et mise en évidence des lacunes
39

Figure 14. -: Plan géologique de la section VII du gisement de Dianda

II.7.3. La prospection géochimique

II.7.3.1 Principe

La géochimie étudie le caractère et le comportement des éléments chimiques au sein de l’écorce


terrestre où ils se trouvent sous forme de trace ou infratrace. Ces éléments chimiques peuvent
s’accumuler et former des gîtes souvent cachés et dont les conditions économiques peuvent les
transformer en gisement. Par conséquent, la prospection géochimique va s’intéresser à les
retrouver à partir de 3 étapes : prélèvement de l’échantillon, préparation d’échantillon qui
consiste à au séchage, débourbage, concassage, broyage, tamisage pour obtenir des particules
fines et l’analyse de l’échantillon qui consiste à utiliser les réactifs spécifiques à chaque minerai
pour extraire la substance utile et la doser.

En fonction de la nature de l’échantillon prélevé, on distingue 3 types de prospection


géochimique dans le domaine minier (tableau 4).

Tableau 4. Typologie des méthodes géochimiques

Nature de l’échantillon Terme scientifique Terme technique


Roche saine Lithogéochimie Géochimie des roches

Sol Pédogéochimie Géochimie du sol

Alluvion Géochimie alluvionnaire Stream sediment

Eau Hydrogéochimie Géochimie de l’eau


Aérosols Atmogéochimie Atmogéochimie
Plantes Phytogéochimie Phytogéochimie

Le résultat est l’élaboration d’une carte d’anomalie géochimique.

Types d’anomalies géochimiques


40

Une anomalie peut être définie comme toute teneur plus élevée (Anomalie positive) ou
plus basse (Anomalie négative) que le fond géochimique (background). Ce dernier étant la teneur
moyenne de l’environnement géologique.

Son origine peut être due aux pollutions et aux contaminations par les déblais d’une
exploitation minière ancienne ou récente ou par préférence (anomalies formationnelles) à une
formation géologique déterminée (cuivre pour les roches basiques ; le plomb-zinc pour les dolomies)
mais sous une forme minéralogique (silicates à Cu) ou géologique (dispersion fine) qui ne la rend pas
économiquement récupérable.

Donc le prospecteur doit distinguer :

-La vraie anomalie : dans ce cas les teneurs anormales sont causées par la mobilité et la dispersion
géochimique à partir des concentrations économiques de substances utiles cachées en profondeur
sous une épaisseur variable de sol et de roche. C’est l’anomalie dite métallogénique. ;

-La fausse anomalie: pollution, anomalie formationnelle.

La prospection géochimique constitue donc une technique indirecte qui doit se faire de
façon combinée avec la géophysique, la télédétection et la géologie, et aboutir à la cartographie
géologique dans le cas où la carte géologique n’existe pas encore ! L’interprétation des données
géochimiques se fait toujours en tenant compte du contexte géologique : c’est en fait la géologie qui
détermine en fin de compte, le poids à donner à telle ou telle anomalie géochimique.

a. Anomalies causées par des circulations latérales résultant de modification d’une nappe
phréatique.

Les eaux transportent les éléments appartenant à la minéralisation à travers des matériaux
allochtones constituant un recouvrement épais, sans rapport direct avec le corps minéralisé. Elles
peuvent donner lieu au point, d’émergence, à l’apparition d’anomalies. Ces dernières peuvent
apparaître à différents niveaux en relation avec les variations de niveau hydrostatique (fig. 15).
41

Figure 15. -Anomalie due au battement du niveau de la nappe phréatique

b. Anomalies dues à des circulations par ascension à la faveur des manifestations

tectoniques = Anomalies de fuite (fig. 16)


42

Figure 16. -Anomalie de fuite

II.7.3.2. Etapes de la prospection géochimique

La prospection géochimique se déroule en 3 étapes qui sont :

- le prélèvement de l’échantillon ;

- la préparation de l’échantillon : comprend un séchage, un débourbage, concassage, broyage,


tamisage pour obtenir des particules fines ;

- Analyse de l’échantillon : consiste d’une part à séparer la substance utile de sa gangue ou


impureté à l’aide de réactifs spécifiques à chaque substance et d’autre part de faire un dosage
pour déterminer la teneur.

Exemple de l’or : extraction : eau chlorée et dosage : rhodamine

Aujourd’hui ces méthodes sont remplacées par la technique de cyanuration.

II.7.3.2. Exécution de la prospection géochimique : cas de la pédogéochimie

La pédogéochimie débute par la conception d’une grille de prospection à partir de deux types

de layons :

- Le layon de base (LB ou layon primaire ou base line) qui est toujours parallèle à la direction
des formations géologiques (phase stratégique) ou à la direction des anomalies (phase tactique).

- Des layons transverses ou transversaux (LT ou L) ou layons secondaires ou cross line. Ils sont
toujours perpendiculaires au layon de base.

NB : on appelle layon un sentier rectiligne d’environ un mètre de large ouvert en brousse qui
permet de quadriller une zone.

Une grille de prospection est caractérisée par une dimension et une maille.

EX : Dimension : 1000 m × 800 m

Maille : 500 m × 250 m


43

1000 m : longueur du layon de base

800 m : longueur des layons transversaux

500 m : distances entre 2 layons transverses consécutifs

250 m : distance entre 2 points de prélèvements consécutifs situés sur le même layon transverse
LT ou pas d’échantillonnage.

a. Méthodologie de la prospection géochimique sur le terrain (technique de layonnage)

La technique de layonnage débute par le choix d’un point origine qui doit être
topographiquement fixe. Sur le terrain, en ce point on implante un bois de boussole ou
monopied sur lequel on pose la boussole de visée dans la direction des layons. Par la suite, on

ouvre les différents layons à partir des techniques telles que le jalonnement, le débroussaillage,
le chainage, le piquetage.

NB : pendant la conception de la grille, la distance entre 2 layons LT doit toujours être


supérieure au pas d’échantillonnage.

b. Technique de déviation d’un obstacle

La technique de déviation se fait lorsque l’équipe de prospection rencontre un obstacle. Cette

déviation doit se faire le plus rapidement possible et de façon perpendiculaire suivant certaines
règles de visée. Quand on fait une déviation à gauche, on fait -90° sur la direction précédente
et +90° si la déviation se fait à droite.

c. Numérotation des layons LT et des stations

Soit une grille de maille 500 m × 250 m, la numérotation des layons LT se fait de plusieurs

façons :

- Une numérotation basée sur le nombre de layon LT défini par rapport au LT origine.

EX : LT01NE, LT01SE, LT02SW


44

- Une numérotation basée sur la distance entre le LT origine et le LT sur lequel se trouve

le point de prélèvement.

EX : LT5OONE, LT500SE, LT1000NE, LT1000SE

- Une numérotation basée sur la distance entre le LT origine et le LT sur lequel se trouve

le point de prélèvement écrite avec 4 chiffres pris 2 à 2 séparés par le signe +.

EX : LT05+00NE, LT10+00NE, LT05+00SE

La numérotation des stations utilise aussi la dernière numérotation.

EX : 02+50NW, 05+00NW, 02+50SE

d. Fonçage des tranchées et des puits

Le fonçage des tranchées et des puits est réalisé pour contrôler les dispersions géochimiques au
sein de l’écorce terrestre. Les tranchées et les puits sont foncés aux points de prélèvement à

teneur élevée pour les gisements de surface ou sub-surface.

Le fonçage d’une tranchée permet de déterminer l’évolution latérale ou horizontale de la


minéralisation c'est-à-dire son étendue.

Le fonçage d’un puits permet de déterminer l’évolution verticale de la minéralisation.

e. Dosage des échantillons

Le dosage des échantillons se fait pour déterminer les teneurs des substances utiles. Pour cela,

il est important d’utiliser des réactifs spécifiques à chaque substance utile.

Exemple : CAS DE L’OR

On fait dissoudre le minerai dans du cyanure et on recueille la solution dans un récipient


contenant du sulfate de zinc. L’ensemble est porté à feu (pyrométallurgie) dans lequel on ajoute
45

du HCl et du HN. On injecte ensuite du mercure pour amasser la substance utile. On effectue
enfin la pesée.

II.7.3.3. Traitement des données géochimiques et élaboration de la carte d’anomalie

Le traitement se fait de façon manuelle ou numérique à l’ordinateur à partir de logiciels tels que
SURFER, MAPINFO, GEOSOFT, STATISTICA qui permettent d’élaborer la carte d’anomalie
géochimique et de calculer certaines grandeurs telles que l’écart-type, la variance, la moyenne

arithmétique, le coefficient de corrélation, etc.

Les teneurs de même valeur seront reliées par des courbes concentriques appelées courbes
d’isoteneurs qui permettent de mettre en évidence des zones anomales à forte, moyenne et faible
teneur.

II.7.4. La prospection alluvionnaire ou minéralogique

Elle consiste à prélever et à séparer de façon densimétrique à travers un lavage (technique de la


bâtée) les alluvions qui se sont déposés par granoclassement dans les bassins de sédimentation.

Le résultat est l’extraction directe des minerais lourds. On en parle en détails au chapitre IV.

II.7.5 La télédétection

II.7.5.1. Définition

La télédétection (en anglais remote sensing) est une technique d’acquisition à distance
d’informations sur surface de la Terre, de repérage d’objets éloignés par l’intermédiaire d’ondes
électromagnétiques réfléchies ou émises par des objets, depuis la lumière solaire jusqu’au
rayonnement radar (radargraphie) (fig. 8). Le domaine spectral concerné va du spectre visible 0,4

micromètre
 m 400 nanomètres (nm) pour le violet jusqu’aux micro – ondes des radars de
longueur centimétrique.

La télédétection est fille de la photographie aérienne, supplantée dans les années 1970 par le
lancement de satellites d’observation.
46

Les deux qualités d’un capteur sont :

-le pouvoir de résolution spatiale qui correspond à la plus petite surface qu’il peut discriminer ou pixel
(picture element). La résolution spatiale de SPOT est de l’ordre de 10 m (au lieu de 20 m pour Landsat).
C’est ainsi qu’il y a 64 pixels SPOT dans un seul pixel Landsat. Le pouvoir résolvant sera porté à 5 m sur
SPOT 5 dont le lancement a eu lieu en 2002.
-le pouvoir de résolution spectrale, c’est – à – dire la largeur du plus petit domaine de longueur d’onde
qu’il est capable de distinguer dans le domaine visible (c’est donc l’aptitude à discriminer deux couleurs
très voisines).

II.7.5.2. Principe

Le principe de la télédétection repose sur les propriétés que possède l’objet à réfléchir ou à
diffuser les rayonnements électromagnétiques. La télédétection est donc le fruit de l’interaction
entre 3 éléments fondamentaux qui sont la source lumineuse, la cible et le vecteur.

a. La source lumineuse

On distingue 4 types de sources ou rayonnements lumineux :

- La source naturelle : le Soleil ;

- La source artificielle : le laser ;

- La source émise par la surface terrestre ;

- La source réfléchie par la surface terrestre.

b. La cible

C’est une portion de l’écorce terrestre qui est observée par le vecteur.

c. Le vecteur

La technique de télédétection est subordonnée à un vecteur. En effet, pour enregistrer l’énergie


réfléchie ou émise par la cible, on doit obligatoirement installer sur le vecteur ou la plateforme
un capteur distant de la surface à observer.

i. Exemples de vecteurs
47

On distingue plusieurs types de capteur parmi lesquels on peut citer les avions, les ballons, les
fusées, les véhicules spatiaux, les satellites.

 les avions

On distingue 2 types d’avion en fonction de l’altitude de vol :

- les avions d’altitude 3000m à 8000m qui permettent d’obtenir des photographies à grande et
moyenne échelle (1/2000 à 1/80000) ;

- Les avions hyperaltitudes (>8000m) qui permettent d’obtenir des photographies à petite
échelle (1/10000 à 1/200000).

 les ballons

On distingue 3 types de ballon :

- les ballons libres stratosphériques (30 à 40 km) de direction incontrôlable ;

- les ballons captifs troposphériques (300m) rattachés à un câble au sol ;

- les ballons dirigeables.

 les fusées ou véhicules spatiaux

Leur coût de lancement est très élevé par conséquent sont moins rentables.

 les satellites (fig. 17)

On distingue 2 types de satellite :

- les satellites à défilement utilisés pour l’observation cyclique de la Terre. Ils ont une orbite
(trajectoire) basse (500 à 1500 km) et est quasi polaire ;

- Les satellites géostationnaires utilisés pour la communication et l’observation des conditions


météorologiques. Ils sont installés sur orbite circulaire dans le plan de l’équateur et se déplacent
à une vitesse égale à celle de la Terre.

EX : LANDSAT, SPOT, ERST, NOAA


48

Figure 17.- Vue d’un satellite

ii. Les capteurs

La fonction d’un capteur consiste à détecter le signal émis ou réfléchi par la cible et à
l’enregistrer sous forme numérique. On distingue 3 types de capteurs :

- Les appareils photographiques qui permettent une vision stéréographique d’un paysage. Parmi
ceux-ci, on distingue 2 types : les appareils destinés à la production de photographies aériennes
utilisées en cartographie et les caméras multibandes ;

- Les radiomètres imageurs qui sont des capteurs qui permettent d’obtenir une image organisée
en ligne et en colonne ;

- Les capteurs actifs ou les RADAR qui se composent d’un émetteur, la source de rayonnement
et d’un détecteur qui mesure le rayonnement de retour de la surface observée. On distingue 3
types de RADAR :

 Les Radar imageurs à visée latérale ;

 Les diffusiomètres ou scattéromètres qui sont des Radar non imageurs utilisés pour analyser
l’état de la surface de la mer et la vitesse du vent sur un océan ;

 Les Radar altimètres utilisés en océanographie et en géodésie.

II.7.5.3. Notion de spectre électromagnétique


49

Le rayonnement électromagnétique qui est une forme de propagation d’énergie d’origine


naturelle ou artificielle existe sous forme de fréquence ou longueur d’onde qui constitue le
spectre électromagnétique. Ce spectre peut être subdivisé en plusieurs bandes spectrales qui
sont :

- Le visible : 0,390μm (390nm) – 0,7μm (700nm).

Le visible qui constitue la lumière blanche est sensible à l’œil humain. Une décomposition de

cette lumière blanche en fonction des longueurs d’onde aboutit à distinguer plusieurs lumières

colorées :

 Violet : 390nm-450nm

 Bleu : 450nm-490nm

 Vert : 490nm-580nm

 Jaune : 580nm-600nm

 Orange : 600nm-620nm

 Rouge : 620nm-700nm

- L’ultraviolet de longueur d’onde <390nm n’est pas perçu par l’œil humain.

- L’infra rouge de longueur d’onde >700nm n’est pas perçu par l’œil humain.

On a donc : ULTRAVIOLET<VISIBLE<INFRA ROUGE.

II.7.5.4. Effet de l’atmosphère sur la qualité de l’image

L’atmosphère est épaisse d’environ 10000km. Elle est constituée de 5 couches superposables
qui sont : la troposphère (0-13km), la stratosphère (13-50km), la mésosphère (50-80km), la
thermosphère (80-600km) et l’exosphère (>600km).
50

Les rayonnements émis par un capteur installé sur un vecteur ne lui parviennent qu’après la
traversée de l’atmosphère, ce qui nécessite de prendre en compte les interactions entre
rayonnement et atmosphère. En réalité, l’atmosphère est constituée de gaz (N-O-CO2-O3-
Vapeur d’eau, etc.), de gouttelettes d’eau, de particules solides et de poussières qui constituent
les aérosols. L’effet de l’atmosphère est lié à l’interaction des rayonnements et de ce dernier et
se situe à 2 niveaux :

- L’absorption qui est exercée par les particules gazeuses et

- La diffusion exercée par les aérosols.

II.7.5.6. Domaines d’application de la télédétection

Les domaines d’application de la télédétection en géologie sont immenses :

 Cartographie topographique, en particulier génération automatique des modèles numériques


de terrain (MNT) par corrélation d’images spatiales stéréoscopiques ou par interférométrie
radar ;
 Géologie structurale : détection d’accidents tectoniques invisibles au sol ou en photographie
aérienne comme certains linéaments et cycléaments, analyse de réseaux de fractures ; taux
de déplacement latéral de failles actives (Tibet), glissements de terrain, notamment à l’aide de
l’interférométrie radar qui décèle des mouvements centimétriques (fig. 18);

Figure 18. Accidents tectoniques et topographie


 Océanographie et météorologie : température, niveau et mouvements des océans et de
l’atmosphère;
 Hydrologie : détection par radar de nappes et de circulation souterraines sous couverture
sableuse ;
 Géothermie, thermalisme et volcanologie : détection des « points chauds » par le
rayonnement infrarouge d’où la prévision d’éruptions volcaniques ou de secousses sismiques ;
51

 Pétrographie et prospection minière fondées sur les variations du pouvoir réflecteur des
roches et de minerais (figure 19), et la concentration de certains gîtes minéraux d’origine
filonienne, suivant des directions de fractures, soit directement si le terrain est nu, soit d’après
les modifications du couvert végétal sensible aux éléments et oligoéléments du sol ;
 Localisation et prévision de risques naturels accompagnés de mouvements de terrains dus à
l’activité volcanique, sismique ou à l’amorce de glissements.

Figure 19 : Spectres de réflexion de la lumière solaire


par les roches minéralisées ou non.
52

Chapitre III. ECHANTILLONNAGE ET SELECTIVITE EN TRAVAUX


MINIERS

III.1. GENERALITES SUR L’ECHANTILLONNAGE


Les méthodes d’échantillonnage varient suivant la nature des produits à échantillonner:
En bref, les objectifs d’un échantillonnage dans une activité minière sont :
- Connaître la teneur en quelques « points » en vue d’extrapoler ces teneurs à l’ensemble du
gisement (estimation) pour quantifier les ressources et réserves et diriger l’exploitation («
grade control ») ;
- Effectuer un contrôle de qualité de la production, teneurs de production vs estimations
préalables (« réconciliation ») ;
- Identifier les sources potentielles de problèmes : - estimation (revoir méthode d’estimation,
modèle géologique, données suffisantes?,...), - production (ex. trop grande dilution du minerai
due à un mauvais contrôle des forages).
- Contrôle de qualité du produit livré : teneurs prévues au contrat.

III.1.1. Types d’échantillonnage


a. Echantillonnage par rainurage ou cannelure (Channel sampling)

Il consiste à travailler une rainure à travers la veine ou l’affleurement et à récupérer


les fragments et la poussière de chaque rainure pour en faire un échantillon (fig. 2).

Figure 2. Illustration des points de prélèvement par channel sampling

b. Echantillonnage par carottes et cuttings de sondage


53

L’objectif majeur de l’échantillonnage est d’obtenir assez de matériel pour :

(1) Des calculs adéquats de teneur ;


(2) Les tests minéralurgiques et métallurgiques ;
(3) La délimitation des gisements.
Les dimensions des carottes étant variables, normalement les dimensions allant de
30 à 50 mm sont plus préférées aux dimensions de 21mm.

Après une description minutieuse de la carotte, elle est divisée en deux suivant la
longueur, la moitié est utilisée pour les essais d’analyses et l’autre gardée comme témoin. Avant
la récupération de la carotte, les boues (cuttings) sont utilisées et analysées ; les résultats sont
alors combinés à ceux des carottes avec prudence.

Pour les sondages non carottés, on échantillonne les cuttings par quartage dans
l’intervalle de 1m ou plus suivant l’homogénéité de la minéralisation. Le désavantage des
sondages non carottés est qu’il est difficile de délimiter et de décrire la roche en vue.

c. Échantillonnage par écaille (chip sample)


Prélèvement d'une série d'écailles, le long d'une ligne, sur une surface, à l'intérieur d'un
quadrillage, etc. afin d'estimer la teneur de l'ensemble (fig. 3). L'échantillonnage par écaille est
généralement destiné à une première évaluation préliminaire à une étude plus détaillée.

Figure 3. Illustration d’un chip sampling

III.1.2. Maille d’échantillonnage

La maille d’échantillonnage comme celle de sondage dépend de :


54

(1) Méthode d’échantillonnage ;


(2) Accès au site ;
(3) Situation géologique ;
(4) Objectifs du projet ;
(5) Contraintes requises par l’analyse statistique.
Une maille est régulière pour des grandes surfaces minéralisées. Exemple pour
échantillonner le gisement de type porphyry copper, les sondages sont normalement espacés
de 50 à 100 m.
Pour les gisements plus irréguliers, les sondages de reconnaissance sont souvent
faits à 20 m d’intervalle.

III.1.3. Echantillonnage en galeries

Dans une galerie ou un puits en cours de creusement, le levé géologique et


éventuellement topographique, est effectué en même temps que l’échantillonnage. Chaque front
de taille, caractérisé par sa position par rapport à l’entrée de la galerie et par la date à laquelle
il est atteint, fera l’objet d’un croquis comportant les observations géologiques et
minéralogiques principales. S’il est rainuré pour prise d’échantillons, la position de la rainure
et les longueurs échantillonnées seront notées ; sinon on mesurera des dimensions
caractéristiques telles que puissance et puissance réduite. Toutes ces indications seront
reportées sur un registre d’avancement qui comportera autant de subdivisions, que de galeries
en cours.

Pour les travaux miniers anciens, le levé géologique de la galerie sera effectué après
avoir éventuellement lavé à l’eau les parements (ou l’un des deux) et la couronne. S’il existe
un plan de la galerie à grande échelle (1/100 à 1/500), on y reportera les résultats des levés.
Sinon un levé topographique expédié de la galerie sera effectué au topofil et à la boussole.

III.1.3.1 Prélèvement par rainurage

Ce type de prélèvements peut se faire sur un front de taille à l’avancement, mais


seulement dans le cas très particulier d’un filon peu puissant par exemple. Pratiquement, les
rainures ne se font jamais à la sole de la galerie parce qu’il est très difficile d’y dégager une
surface propre non polluée par du minerai provenant d’ailleurs. Restent donc la couronne, les
deux parements et le front de taille.
55

Les teneurs tA, tB, tC, obtenues dans les rainures A, B, C sont pondérées ensuite par
les traversées horizontales a’, b’, c’, ou les puissances a, b, c, pour donner la teneur réelle du
filon

a ' t A  b' t B  c ' t C


t par exemple.
a'b'c'

III.1.3.2. Prélèvement sur tas abattus

Deux cas seront examinés :

- Echantillonnage des tas métriques de déblais du puits de prospection ;


- Echantillonnage des terres d’une volée au front d’avancement d’une
galerie.

a. Déblais des puits

Les terres extraites de chaque mètre d’avancement du puits sont disposées en spirale
autour de celui-ci. Souvent, ces puits sont foncés sur des indices ou des gisements de minerais
pondéreux (bauxite, fer, manganèse) généralement homogènes. Chaque tas métrique est réduit
séparément par quartages successifs. L’échantillon est étiqueté.

La moitié de l’échantillon est envoyée au labo pour l’analyse, l’autre sert de témoin.

b. Terres d’une volée en galerie

L’échantillonnage des terres abattues lors d’un tir à l’avancement d’une galerie
s’effectue au chargement, soit en prélevant une pelletée toutes les n pelletées chargées, soit en
prenant un wagonnet tous les n wagonnets extraits.

III.1.3.3. Prélèvement sur trous de foration

Dans les galeries en cours de creusement, il est préférable, pour des minerais
moyens (en général, minerais de métaux de base) de prélever les échantillons sur les boues
sortant des trous de mine forés au front de taille.

Ces boues sont recueillies, décantées, séchées sur un four à bruleur à mazout ou
infrarouge suivant le métal intéressé, puis quartées à l’échantillonneur et envoyées au
laboratoire pour broyage et analyse.

Le but est de minimiser les écarts entre la production prévue et la production réalisée et, ipso
facto, améliorer le rendement lors de l’exploitation. Ainsi, il est recommandé de :
56

-Caractériser les différents types de minerai en vue de l’extraction et le traitement à l’usine;


- Réconcilier le modèle du gisement lors de l’exploration tactique et /ou stratégique par le
contrôle des teneurs obtenues lors de l’exploitation ;
- Réconcilier les teneurs relevées lors de l’exploitation minière ainsi que celles obtenues à
l’usine de traitement;
- Optimiser le stockage et les mélanges (oxydes doivent être séparés des sulfures);
- Identifier et résoudre les problèmes de variation des teneurs entre la mine, les remblais et
l’usine de traitement.
57

III.2. NOTIONS DE SELECTIVITE DANS L’EXPLOITATION MINIERE


III.2.1. LA SELECTIVITE
La sélectivité est un processus qui consiste à sélectionner les minerais du stérile en déterminant
une distribution de la teneur en vue d’optimiser la sélection, l’extraction des minerais en
minimisant la dilution ainsi que les pertes pouvant provenir soit du transport de la mine aux
différents remblais ou encore des différents remblais jusqu’à l’usine de traitement; soit du
personnel (prospecteur) opérant dans la mine.
En d’autres termes la sélectivité est considérée par plusieurs géologues comme étant un
processus de triage des minerais lors de l’exploitation dans la mine, en vue de séparer les
couches minéralisées par tranches des différentes teneurs de la gangue constituant ainsi la partie
stérile.
58

III.2.2. LA MINE
Une mine est une unité de production industrielle dont la particularité dépend des différents
produits extraits. La régularité de production, qui s’impose à toute unité industrielle, se traduit,
en mine, par un impératif de régularité sur le flux de matière première alimentant des organes
de transformation du site minier : manutention, minéralurgie, métallurgie, commercialisation.
Toute exploitation est donc soumise aux différents impératifs à court terme :
Assurer la production, c'est-à-dire sortir un tonnage de produit donné par unité de temps ;
cela implique que l’usine de traitement doit être alimentée en quantité (tonne / Heure) constante
des minerais provenant soit de la mine ou de différents remblais (stock pile),

Assurer la qualité, c'est-à-dire respecter des spécifications physiques et/ou chimiques


imposées à ce produit par sa transformation ; cela impose une bonne sélection des produits en
fonction de la demande faite à l’usine (les oxydes doivent être séparés des sulfures) où les
stériles et toute la gangue doivent être séparés des produits utiles et mis à coté depuis la mine.

Ces deux impératifs à court terme se doublent d’un impératif à long terme : répondre aux deux
premiers aussi longtemps que possible pour assurer la survie de l’usine en évitant les arrêts de
ce dernier par manque des minerais ; ce qui aura ainsi avoir des répercussions négatives sur la
main d’œuvre et les équipements.
Or, le produit qu’on alimente dans le processus de transformation lors de traitement à l’usine
n’existe pas naturellement dans le sous-sol. Il doit être « fabriqué » par mélange entre des
minerais pourvus de qualités complémentaires et les autres considérés comme bon produit.
D’où la notion de mélange des produits (synchronisation ou blending) entre ceux qui sont riches
et pauvres en vue d’obtenir un mélange plus ou moins homogène pouvant être facilement
acceptable et traité à l’usine lors de processus de transformation en obtenant une teneur
d’alimentation acceptable par l’usine.

III.2.3. CARTOGRAPHIE
Production de :
 cartes géologiques par niveau ;
 coupes géologiques par niveau ;
 plans de teneurs par niveau (fig. 6);
 profils de teneurs par niveau ;
 sections (fig. 7).
59

Figure 6 : Plan des teneurs en cuivre dans un sol du Katanga


60

Figure 7 : Section géologique et plan des teneurs en cuivre

III.2.4. CARACTERISATION DES MINERAIS


Il est important de caractériser les différents types de minerais pour une exploitation sélective
qui répondent aux conditions de bon fonctionnement des usines métallurgiques.

On classe les minerais de la manière suivante :

 Minerais riches et minerais pauvres ;


 Minerais cuprifères, minerais cobaltifères et minerais mixtes (Pb-Zn) ;
 Minerais oxydés, sulfurés, mixtes (oxydés -sulfurés) ;
 Minerais siliceux, dolomitiques.

Selon les usages de la Gécamines (Générale des Carrières et des Mines), la classification des
minerais comporte plusieurs catégories qui tiennent compte notamment du contenu en cuivre
et/ou cobalt en chaux soluble (CaO), en cuivre sous forme de sulfures.

La coupure des minerais pauvres et valorisables est fixée respectivement à 1% et 2% pour le


cuivre et à 0.5% pour le cobalt. Un minerai est considéré comme dolomitique lorsque CaO est
≥ Cu total/15.
61

Les oxydes dolomitiques peuvent contenir jusqu’à 0.5% de cuivre sous forme de sulfures et les
sulfures jusqu’à 0.5% de cuivre sous forme oxydée. Les mixtes sont compris entre ces deux
limites.

a) Cas de Cuivre :

- R1 (remblais riche) : Cu≥5%

- R2 (remblais moyen) : 3≤ Cu <5%

- R3 (remblais pauvre) : 1≤ Cu < 3%

- R4 (remblais stérile) : 0,5≤ Cu <1%

b) Cas de Cobalt :

- R1 (remblais riche) : Co≥2%

- R2 (remblais moyen) : 1,2 ≤ Co < 2%

- R3 (remblais pauvre) : 0,5 ≤ Co < 1,2 %


- R4 (remblais stérile) : 0,05≤ Co <0.5%

La nomenclature des catégories de minerais est consignée dans le tableau 1 suivant.

Tableau 1 : Catégorisation des minerais

Minerais valorisables Minerais pauvres

OXSL : Oxydé siliceux OXSP : Oxydé siliceux pauvre

MNDO : Mixte non dolomitique PVCO : Pauvre cobaltifère

OXDO : Oxydé dolomitique MXPV : Mixte pauvre

MXT : Mixte

SULF ou SF : Sulfuré

Tableau 2. Oxydés siliceux à CaO<0.4%


62

Tableau 3. Minerais dolomitiques à CaO≥0.4%


63

III.2.5. Coloration sélective des minerais sur la carte de planification minière

1. Ox. Siliceux
Minerais oxydés à gangue siliceuse : - minerais riches valorisables : couleur verte

- minerais pauvres à réserver : couleur jaune.

2. Ox. Dolomitiques : - Ox. dolomitiques riches : orange encadré de vert


- Ox . dol. pauvres : rayé orange
3. Mixtes
- riches : orange
- pauvres : orange rougeâtre rayé
64

4. Sulfures
- riches : rouge
- pauvres : rouge rayé.
III.2.6. GEOMETRISATION DU CORPS MINERALISE
Cartographier les variations d’épaisseur, de pendage et observations structurales et
minéralogiques.
III.2.7. PLANIFICATION DE L’EXPLOITATION MINIERE
Le rôle du géologue est de guider l’exploitant pour l’aider à atteindre ses objectifs en ce qui
concerne la connaissance des produits jugés bons pour leur traitement à l’usine et ceux jugés
moins bons ou mauvais (stériles, pauvres) seront stockés ou jetés. De ce fait, le géologue,
connaissant la forme, les limites, la profondeur, bref la répartition de la minéralisation dans la
mine, doit :
- Planifier l’exploitation en proposant au mineur le plan de sélectivité pouvant permettre une
bonne récupération des produits suivant les normes de sécurité requises ;

- Indiquer les différentes zones à exploiter en élaborant les cartes de sélectivité par où il précise
différentes teneurs des couches, voire même celles qui sont stériles en vue d’optimiser le
rendement ;

- Echantillonner chaque trous de forages (cuttings) prévus dans la zone future qui sera exploitée
en vue de prévoir et indiquer les différentes zones avec leur teneurs moyennes des minerais
(Humide) pouvant permettre après exploitation de stocker les minerais suivant leurs teneurs
respectives aux différents remblais prévus soit à côté de l’usine de traitement ou soit à côté de
la mine dans le but majeur d’éviter une contamination entre les produits riches, moyens et
pauvres, et permettre ensuite et le cas échéant de faire un bon mélange (blending) des minerais
lors de leur alimentation à l’usine de traitement ;
- Faire des coupes de sélectivité en conciliant, voir même en corrigeant certaines erreurs de la
géologie lors de l’exploration faites à grande échelle (maille large) ;

- Faire des cartes par sections et coupes suivant différents niveaux de la mine en vue de donner
au cas où on épuisera le gisement, un volume global vrai d’estimation de réserve (minerais)
géologique prouvée après la fermeture de celle-ci ;

— Interpréter la géologie du gisement. Cartographie du gisement suivant les développements


miniers et les forages d'exploration et de délimitation ;
65

— Réduire les pertes de minerai par dilution et favoriser une exploitation sélective
(sélectivité) ;
— Trouver de nouvelles réserves de minerai sur la propriété minière où à proximité immédiate.
Il doit mesurer avec le plus de précision possible les réserves de minerai, c’est-à-dire trouver
des extensions au gisement en exploitation pour augmenter la durée de vie de la mine.
Le plan de sélectivité est élaboré en respectant la légende évoquée ci-haut.

III.2.8. SELECTIVITE A L’USINE DE TRAITEMENT

a. Intérêt et technique

- Echantillonner chaque remblais avant l’alimentation des produits ( minerais) à l’usine de


traitement pour s’assurer des problématiques en ce qui concerne la teneur d’alimentation de
cette dernière qui en principe doit rester constante et régulière au crasher en vue d’éviter
différentes disputes pouvant provenir soient des métallogénistes, chimistes et autres opérateurs
ayant la charge des travaux dans l’usine ;

- Procéder à la synchronisation ou blending en vue d’obtenir des produits à teneur convenable


à l’usine selon la teneur de coupure fixée.

Comment préparer des minerais à teneurs souhaitées ?


La question revient à : Quel volume X de minerais A de teneur a faut-il mélanger à Y volume
de minerais B de teneur b ? C’est une simple question de pondération.
Exemple 1. Si on mélange 5m3 de minerai à 5% à 2m3 à 1%, on aura un tonnage de 7m3 ; sa
teneur est : (5m3x 5%+2m3x1%)/7 m3=3.85%
Quel volume de minerai de 1% doit-on ajouter à 5m3 de minerai à 5% pour avoir un tonnage à
3.85% ?
Solution : 5m3 .5%+X.1%= (5 m3+X m3).3.85%→ 25 m3.%+X m3= (5m3+X m3).3.85% →X=2
m3 .
- Lors de traitement des minerais dans l’usine, le géologue doit aussi échantillonner sur
différentes bandes transporteuses et sur les produits finis (concentrés) en vue de s’assurer si les
produits alimentés ont subi un bon traitement et un enrichissement favorable à la sortie de
l’usine ;

- Gestion des résidus miniers et des eaux de procédé ou de surface.


b. Bilan théorique du concentrateur

Le bilan se divise en trois parties :


66

 Alimentation :
Les informations dont on a besoin : tonne humide (TH), %H2O alimenté, %Cu alimenté et %Co
alimenté.

*TS alim= TH alim-(TH*%H2O)

*TCu alim= TS alim*%Cu alim

*TCo alim=TCo rejet + TCo concentré

Ex: TH alim=700, %H2O= 10, %Cu alim=4.5

TS alim=(700-(700*10)/100=630t

TCu alim=630t*4.5/100=28.41t

 Concentrés :
Rendement (Rd)de récupération

Rd % =(TCu conc/TCu alim) x 100

Exemple : Si TCu concentré =20t, TCu alim= 28.41t →Rd= (20t/28.41t)x100=70.397%

TCu conc = TCu alim ∗ Rd

 Rejets
 TSrejet=TS alim-TS conc,
 TCu rejet=TCu alim-TCu conc = TS rejet* % Cu rejet
 TCo rejet=TS rejet* % Co rejet.

c. Conséquences d’un mauvais triage (mauvaise sélectivité) à l’usine de traitement

 Mélange stérile- minerais riches : ceci n’est pas tolérable parce qu’on utilise des réactifs
pour rien (dilution, la teneur diminue, la récupération diminue) ;
 Mélange minerais riches- minerais pauvres : dilution, il y a diminution de la teneur ;
 Mélange minerais-stérile : perte des réserves ;
 Mélange des différentes catégories de minerais: pollution,
 Teneur d’alimentation très variable : perturbe le flow-sheet.
67

III.2.9. Processus de réconciliation teneurs - tonnages à la mine et teneurs-tonnages à


l’usine de traitement

- A la fin de ce processus, le géologue doit concilier la quantité (Tonnage des minerais) des
produits alimentés dans l’usine provenant de la mine avec les métallurgistes en charge de
traitement de minerais ainsi que les mineurs en charge de transporter les produits en vue de bien
vérifier la quantité fournie au cas où il y aurait perte des minerais lors de transport ou, dans
l’usine lors de traitement, si certains paramètres ne sont pas respectés.
-— Contrôler la teneur du minerai extrait en comparaison avec l'estimation effectuée lors de la
délimitation des teneurs et des réserves: il s'agit du contrôle des teneurs lors de l'exploitation.

A. Comptabilité des minerais

En fonction des différentes mesures et analyses (poids, tonnage, teneur et d’autres


critères comme l’humidité,…), le responsable des usines métallurgiques déclare avoir reçu une
certaine quantité et qualité de minerais. L’exploitant minier doit alors accepter de transformer,
catégorie par catégorie, ses chiffres comptables provisoires en comptabilité officielle revue par
le métallurgiste en utilisant le coefficient de réconciliation qui sont les rapports de valeurs
théoriques et réelles : normalement ces rapports doivent être proches de l’unité c'est-à-dire
proche de 1.

B. Réconciliation entre différentes sources

 Extraction mensuelle théorique (mine), minerais extraits,


 Alimentation mensuelle (usine), minerais expédiés
 Réception mensuelle réelle ou effective (usine), minerais reçus à l’alimentation-H2O,
 Extraction mensuelle réelle ou effective.
Ceci permet de réaliser une planification minière. (Situation réelle) : la vraie teneur provient du
concentrateur.

La réconciliation se base sur :

 Expédition (mine),
 Réception (concentrateur).
Exemple : On considère trois sources :

MCO=5000TS, R1=4500TS, R2=5500TS ; où MCO : Mine à ciel ouvert ; R= remblais


68

Minerais expédiés : 5000+4500+5500=15000TS (théorique).

Le concentrateur

Minerais réceptionnés CTR 14860t (réelle)

Coefficient de réconciliation (KTS) : KTS=TS réelle/TS théorique : 14860/15000=0.9907

Correction

Pour la sortie de la mine : MCO = 5000*0.9907=4953TS,

R1=4500*0.9907=4458TS,

R2=5500*0.9907=5449TS,

______________________

Total =14860

La correction permet de connaitre, en quantité de réserve, ce qui reste que ce soit en MCO, au
R1 et R2.
69

CHAPITRE IV. PROSPECTION ALLUVIONNAIRE ET


ELUVIONNAIRE

La prospection alluvionnaire a pour objectif la mise en évidence de l'existence des placers,


qui sont des dépôts de terres et de sables sans cohésion, constitués d'éléments arrachés à des roches
ou à des gisements primaires par des agents d'érosion mécanique. C'est le cas notamment du
ruissellement, de la marée marine, du vent.

Le placer a donc un caractère détritique. On doit étudier les minéraux utiles qui s'y
trouvent, leur teneur, leur répartition, leur exploitabilité, leur rentabilité.

La prospection éluvionnaire se déroule comme la prospection alluvionnaire.

IV.1. Caractères généraux des gisements détritiques

Parmi les gisements détritiques, on cite:

 Les éluvions: qui se sédimentent sur la terre ferme;


 Les alluvions: se déposent dans un cours d'eau.

IV.2. Mode de formation des gisements détritiques

La concentration détritique n'a pas lieu n'importe où. Elle est orientée par:

-la loi de chute (loi de Stockes) qui indique que la vitesse de chute d'une particule dans un fluide (le
cas échéant l'eau) est directement proportionnelle à la densité de la particule, à sa forme (pour une
particule sphérique par exemple, son diamètre), et, inversement proportionnelle à la viscosité du
fluide (pour l'eau la viscosité est 1).

La conséquence à ce qui précède est que:

 les particules de mêmes dimension et forme s'étageront en fonction de leur


densité, les plus denses en bas, les plus légères au sommet;
 si les grains ont des dimensions différentes, mais de même densité, les plus
grossiers se sédimentent plus au fond.
L'eau provoque donc la séparation des particules, elle opère un classement
granulométrique et densimétrique.

Si l'on fait une coupe transversale au niveau d'une rivière, on distingue 3 zones (fig. 20) :
70

I: zone à vitesse lente,

II: zone à turbulence,

III: zone à grande vitesse au milieu).

Figure 20. - Coupe transversale d’une rivière et discrimination des zones à vitesses
différentes.

Il y a dépôt dans la zone à vitesse lente située vers la bordure de la rivière. Jamais dans les
deux autres zones.

Il existe des placers actuels et fossiles, des placers en terrasses hautes ou basses, soit en
flat des vallées, et des placers cachés ou situés en aval de gros boulders. Aussi trouve-t-on des placers
lacustres, littoraux, éoliens, glaciaires.

IV.3. Les minéraux exploités en placers

Les minéraux susceptibles d'être exploités en placers doivent présenter un certain


nombre de propriétés:

- la résistance ou l'inertie chimique, ;

-la résistance physique: deux catégories de minéraux résistent bien à l'effet du transport: ceux qui sont
particulièrement durs et cohérents (diamant, par exemple) et ceux qui sont malléables (cas de l'or).

-ces minéraux doivent posséder une propriété qui permette leur concentration sélective au cours de
la circulation des eaux qui les entraînent. Cette propriété est la densité. De tels minéraux sont du reste
appelés couramment "minéraux lourds". Ils doivent avoir une densité supérieure à celle du quartz
(d= 2,5 à 2,7), minéral ubiquiste et le plus abondant et constituant la gangue ;

-il est évident que ces minéraux doivent en outre présenter un intérêt économique.

Les minéraux exploités en placers sont peu nombreux:


71

 métaux natifs: or, platine, cuivre;


 minéraux oxydés: cassitérite, colombo–tantalite, uraninite, wolframite, rutile,
chromite, magnétite;
 pierres précieuses: diamant, corindon (variétés : saphir et rubis), zircon, émeraude,
aigue-marine;
 autres: monazite, …

IV.4. Procédés de prospection

IV.4.1. Prospection alluvionnaire stratégique (ou de grande reconnaissance)

Le but de la prospection stratégique, qu'elle soit alluvionnaire ou géochimique, est la


recherche des points d'accrochage (indices ou anomalies) qu'il conviendra de contrôler dans une phase
ultérieure. Le plus souvent, les prospections alluvionnaire et géochimique sont effectuées
simultanément dans le réseau hydrographique. Elles conduisent à la mise en évidence de deux types
de points d'accrochage:

 des zones regroupant des anomalies et des points minéralisés dans lesquels seront
effectuées des prospections tactiques essentiellement géochimiques,
 des points du réseau hydrographique à minéralisations alluvionnaires fortes en
certaines substances, peu nombreuses (Au, Sn, Nb, W, diamants, gemmes); ces points d'accrochage
seront contrôlés par une prospection alluvionnaire qui est appelée traditionnellement "prospection
générale ou volante".
Le but de cette phase étant de trouver l'indice de la substance utile, on fera des
prélèvements des alluvions des rivières pour détecter sa présence.

Si l'on découvre l'indice au niveau d'une rivière, tout son bassin versant (délimité
géographiquement par des lignes de crête) sera retenu et fera l'objet de la seconde phase.

Les prélèvements doivent être effectués aux points de concentration optimale des
minéraux lourds: seuils rocheux, marmites d'érosion, dépôts à gros galets, zones d'étranglement du
lit, coude, confluence (fig. 21).

Au point de prélèvement choisi, surtout dans le cas de dépôts de type torrentiel sur bed
– rock, il est recommandé de faire deux ou trois prises à quelques mètres ou dizaines de mètres de
distance pour constituer en les mélangeant un échantillon moyen du dépôt.
72

Figure 21. - Zone de dépôt de sédiments

Technique de prélèvements en lit vif

L'équidistance est en moyenne de 1 Km, parfois 750 ou 500 m, déterminée avant le début
de la campagne de prospection en fonction du contexte géologique régional.

La densité de prélèvement est de 1 à 5 échantillons par Km2.

Le prélèvement se fait suivant une technique appropriée qui peut se résumer ainsi:

 Chaque prélèvement est constitué par deux prises faites en deux points distants de 10 à 20 m
dans des sites de concentration maximale des minéraux lourds, où le gravier est assez épais et
le moins boueux possible;
 On prélève le gravier à une profondeur variant de 10 à 40 cm, on le verse sur un tamis de 5
mm placé au–dessus d'un pan, on le débourbe et on le tamise jusqu'à obtention de 5 l de sable;
 Le refus du tamis est grossièrement classé par quelques secousses verticales et retourné sur
le sol pour vérifier la présence éventuelle de gros éléments minéralisés;
 Les 5 l de sable recueillis dans chaque pan sont lavés jusqu'à obtenir un concentré contenant
non seulement les minéraux lourds, mais aussi une bonne quantité de minéraux de densité
moyenne;
 Les concentrés de deux pans sont réunis dans un même sac à échantillons munis d'une
étiquette portant les indications utiles (numérotation selon le site, le profil, l'emplacement).
Technique de prélèvements par puits
73

L'emplacement d'un puits est guidé par la présence du gravier que l'on peut mettre en
évidence au moyen d'une canne à sonder que l'on enfonce verticalement dans le sol et qui permet de
s'assurer de la présence d'une couche de gravier, de sa profondeur et de son épaisseur probable.

La prospection débute par puits isolés: un puits de section rectangulaire sur chaque berge
du cours d'eau rencontré, de préférence dans la partie convexe de deux méandres successifs. Le grand
axe du puits doit être perpendiculaire au lit de la rivière.

Les puits sont alignés sur des lignes espacées d'environ 400 m en moyenne, 200 m pour
les cours d'eau peu importants, 1000 m si la minéralisation est bien répartie dans tout le gravier. Sur
chaque ligne, les puits sont espacés de 10–30m. En principe, l'un des puits est placé à proximité du lit
mineur.

L'exhaure des puits est effectuée avec des seaux. L'eau sera jetée du côté de la pente
naturelle du terrain de manière à ce qu'elle ne revienne pas par infiltration dans le puits. Si les
infiltrations d'eau sont importantes, l'épuisement peut être réalisé au moyen d'une pompe dont la
capacité est adaptée aux venues d'eau.

Les puits sont disposés perpendiculairement au sens de la vallée, qui est le sens de la
coulée et concentration différentielle des alluvions. Les graviers et le stériles sont disposés en tas
autour du puits (fig. 22).

Figure 22. - Disposition des tas de graviers (minerais) et de stérile autour du puits.
74

Cas des vallées étroites :

Les puits doivent être plus rapprochés dans le sens perpendiculaire que longitudinal. On
procède donc par maille rectangulaire (fig. 23) en estimant que le sens de l'évolution des teneurs est
connu.

Figure 23. - Disposition de prospects dans une vallée étroite (maille rectangulaire)

Cas des vallées étendues :

Dans les vallées étendues, la maille d'échantillonnage à utiliser est carrée (fig. 24) car on
n'a pas des données précises sur le sens de l'évolution des teneurs.
75

Figure 24. - Maille (vallée étendue) et en quinconce

Parfois, après la maille carrée, on peut ajouter des puits à mi–distance entre les lignes
pour ne pas perdre les détails (données) du milieu. L'ensemble des puits dessine un réseau en
quinconce.

Le choix de la largeur de la maille dépend aussi de:

-la teneur du minéral: maille petite pour l'or en paillettes, grande maille pour les grosses pépites d'or ;

-du type de minéral, plus particulièrement de sa résistance à l'usure: le transport long n'entame pas le
diamant comme l'or; ce dernier sera recherché près du gisement primaire.

Les alluvions minéralisées peuvent se présenter sous plusieurs formes:

-lentilles dures ou faux bedrock: les concentrations minérales de celles–ci sont proches de celles du
vrai bedrock ;

-terrasses étagées ou emboîtées: un cours d'eau peut éroder ses propres alluvions. Ces alluvions
remaniées sont plus riches que les alluvions primaires. Les terrasses sont des replats situés sur un
versant de vallée ou sur les deux, à une altitude supérieure à celle du cours d'eau, et qui représentent
le reste d'un lit ancien dans lequel ce cours d'eau s'est enfoncé. Elles peuvent être construites par des
alluvions (terrasses alluviales) que façonnées par l'érosion, soit du lit rocheux (terrasse rocheuse), soit
d'une terrasse antérieure (et l'on observe des terrasses emboîtées) (fig. 25).
76

Figure 25. - Expression des lentilles sous forme de terrasse, flat ou lentille cachée.

Technique de prélèvements par sondage

Les renseignements donnés par les puits étant plus complets, on n'utilisera les sondes que
lorsque de puits ne pourront être foncés. C'est le cas de flats dont le prolongement se trouve dans le
lit vif de la rivière et des flats où le recouvrement stérile est constitué par des sables boulants. On peut
utiliser la tarière pour des terrains meubles (fig. 26) ou la sondeuse Banka (en Malaisie) de 4 ou 6
pouces. Les appareils de 4 pouces, très légers, sont utilisés en prospection stratégique tandis que pour
l'évaluation des gîtes, on préfère la sondeuse de 6 pouces qui donne des échantillons plus volumineux.
On recourt parfois à la sondeuse Benoto.

Figure 26. -Une tarière manuelle


77

IV.4.2. Prospection semi – systématique

La prospection volante ayant cerné les zones minéralisées, on passe à l'étape semi –
détaillée des gîtes circonscrits.

On procède par sondages des formations sableuses au–delà du niveau piézométrique,


jusqu'au substratum.

A. Maille de prélèvements

La maille est plus resserrée:

-dans les formations moins minéralisées: distance interligne: 640 m, pouvant descendre à 320 m,
distance inter puits: 80 m, et 40 m dans les passes les plus riches;

-dans les formations bien minéralisées: interligne: 320m, 160 m et 80 m, inter puits: 40 m, 20m, 10 m
et même 5 m dans les passes très enrichies.

Les sondages sont exécutés sur des lignes perpendiculaires à une ligne de base
matérialisant l'axe principal d'orientation des formations minéralisées faisant l'objet de l'étude.

B. Echantillonnage

L'échantillonnage est plus méticuleux afin de ne pas fausser les résultats. Il comprend
deux opérations fondamentales:

-le traitement des échantillons sur place pour l'obtention de la teneur en concentré dans chaque passe
minéralisée sur chaque sondage,

-la préparation des concentrés composites pour étude en laboratoire central.

Le traitement des échantillons sur place en brousse se fait au pan ou à la batée en vue
d'obtenir la teneur en concentré dans chaque passe métrique sur le profil minéralisé de chacun des
sondages. On peut aussi recourir à une table à secousses et au tamisage.

La teneur (t) du sable minéralisé est obtenue par:

T = Poids du concentré obtenu au pan / poids total de l'échantillon


78

IV.4.3. Prospection systématique des gites alluvionnaires des cours d'eau

On retiendra au cours de cette phase les régions ayant montré en prospection générale
des teneurs moyennes supérieures à la teneur limite d'exploitabilité.

Les lignes doivent aller d'un bord de flat à l'autre. Elles sont désignées par les lettres de
l'alphabet ou par des chiffres précédés de la lettre L (lignes). Les puits (ou les sondages) sont placés à
égale distance sur chaque ligne, numérotés par un chiffre arabe, croissant de gauche à droite en
remontant la vallée.

L'espacement est de:

entre les lignes de puits: 400, 200, 100, 50 ou 25 m,


entre les puits: 20,10 ou 5 m.
La distance de 400 m entre les lignes de puits sera maintenue dans les zones stériles, elle
sera réduite à 200 m dès que l'on rencontre des teneurs égales ou supérieures à la teneur limite.

L'échantillonnage est exécuté par saignées verticales creusées sur toute l'épaisseur du
gravier, soit sur deux parements parallèles, soit sur les quatre parements du puits, ou bien en prélevant
un échantillon moyen sur le tas de tout le gravier extrait du puits après mélange.

IV.4.4. Prospection éluvionnaire

La prospection des éluvions est en général identique à celle des alluvions.

Lorsqu'il s'agit de l'approche d'un gisement primaire, la localisation de ce dernier se fait


en fonction de:

la distribution croissante des teneurs éluvionnaires,


la netteté des contours ou formes anguleuses des grains de minerai (ou de
minéraux– satellites ou accompagnateurs),
la grosseur croissante et de l'aspect de plus en plus anguleux des fragments de
la roche formant la gangue du minerai primaire,
leur concentration.
IV.4.5. Le traitement des échantillons

Les échantillons d'alluvions sont lavés et les minéraux sont isolés (séparés) par différentes
techniques.
79

IV.4.6.1. Lavage des échantillons

Les petits volumes d'alluvions sont lavés à l'aide des pans ou des batées. Sur le marché on
retrouve des batées coniques ou chinoises et des batées californiennes (tronconiques). Elles ont un
sillon qui empêche le départ des grains (fig. 27).

Figure 27. - Une batée tronconique et les sillons.

La batée, généralement en métal, nécessite pour une manipulation correcte, une surface
d'eau assez grande. L'instrument qui flotte sur l'eau subit un mouvement de bascule de manière que
les produits tournent, se classent par la force centrifuge et s'évacuent à leur partie supérieure en un
point situé du côté opposé de l'opérateur. Lorsque le laveur opère dans le courant, l'évacuation des
légers se fait dans le sens du courant.

Pour de grandes alluvions, on utilise des appareils d'exploitation industrielle, notamment


le sluice.

Le sluice (fig. 28) recrée la sédimentation détritique tout en éliminant les particules
légères. Il comprend une logette légèrement inclinée, garnie dans son fond de rifles (petites planches
de 0.5 à 1 cm de hauteur) et se terminant par du velours côtelé. Les rifles et le velours côtelé ont pour
rôle de retenir les minéraux lourds recherchés alors que les fines sont éliminées. L'alimentation du
sluice comprend donc les alluvions à laver et de l'eau.

Figure 28 - Présentation d’un sluice.


80

Pour de grands travaux, on recourt à des sluices en chaînes, avec des pentes diminuant
depuis le premier sluice alimenté, soit de 12 % à 6 %. On les regroupe en zones de débourbage et de
classement granulométrique, de triage, et de recueil des grains fins dans la batée.

Le sluice est utilisé pour les métaux lourds (cassitérite, or,…). Lorsqu'il y a présence des
minéraux argileux, on opte pour une succession de sluices pour désagréger l'argile qui embourberait
les minéraux lourds (fig. 29).

Figure 29 -Un jeu de sluices

Si l'on ne dispose pas d'une grande quantité d'eau, on recourt à un sluice assez court
appelé "Long – Tom".

D'autres sluices existent, notamment le Rocker (fig. 30), un sluice complexe. Les produits
à laver plus l'eau sont déversés sur un tamis horizontal. Le refus est nettoyé soigneusement, puis jeté.
Les passants constitués de minéraux lourds du tamisat sont arrêtés par le plan incliné tandis que les
fins tombent dans le sluice.
81

Figure 30. - Présentation d’un rocker.

Pour permettre le meilleur fonctionnement du tamis, on est obligé de secouer le Rocker.

Dans le cas de l'or, les produits recueillis dans le sluice sont retraités dans le jig (fig. 31)
(sac sarde attaché au bout d'un levier) qu'on laisse tomber dans l'eau calme pour lavage.

Figure 31. - Présentation du jig ou sac sarde.

Tous les minéraux lourds tendent vers le bas et les légers vers le haut. L'or est pesé en g.

Pour le diamant, les alluvions sont lavées dans un appareil appelé "Shaker" constitué
d'une superposition de 4 tamis de maille 8 mm, 4 mm, placés dans une caisse. L'ouvrier secoue le
Shaker et les grains passent si possible à travers le tamis d'une maille donnée. A part le refus du tamis
de " 8mm " qui sont jetés, les autres sont recueillis et traités séparément dans le jig. Les passants du
tamis de " 1 mm " et, parfois, les refus contiennent la plus forte concentration du diamant. Le diamant
étant fluorescent, on peut faire le triage manuel sous une lampe à ultraviolet. La pesée donne les
résultats en carats (1 carat=0.2g).

IV.4.6.2. Techniques connexes à la prospection alluvionnaire et alluvionnaire

Il s’agit des méthodes géophysiques suivantes:

-la magnétométrie: pour la mise en évidence des minéraux riches en fer (minéraux ferromagnétiques)
comme la magnétite, l'ilménite,…
82

-la radiométrie: pour détecter la présence des minéraux radioactifs (uraninite, monazite, …),

-les méthodes électriques et sismiques: pour déterminer l'épaisseur du gravier et, ipso facto, la
profondeur du bedrock.

IV.5. ESTIMATION DES RESERVES EN ALLUVIONNAIRE ET ELUVIONNAIRE

a. Estimation de la teneur au gravier (en place)


n P
tg 
N Avec :

tg : teneur graviers en g/ m3 ou carats/ m3;


n : nombre de pans/m3 =120/ m3; nombre de pans au m3, il vaut 120
car 1m3 en place donne un tas de 1.2 m3 suite au foisonnement, et 1
pan vaut 10 litres
P: poids en g du minéral recherché;
N= nombre de pans lavés ayant donné le minéral de poids P.
b. Détermination du volume du gravier dans un puits
c. Estimation de la teneur au m3 excavé
t excavé= (tg x eg)/(eg+es); texc en g/ m3 ou carats/ m3.
ép exc=es+eg.

eg : épaisseur de gravier
es : épaisseur du stérile
d. Volume excavé= Zone d’influence x ép. exc
e. Réserves du prospect= V exc x t exc.

Réserves géologiques du placer= Somme des réserves de tous les puits


sans distinction, c’est-à-dire puits payants et non payants.

Réserves exploitables du placer = Somme des réserves des seuls puits


payants.

Puits payant= puits dont la t exc est ≥ à la teneur limite d’exploitabilité.


83

Chapitre V. DIFFERENTES CONCEPTIONS DE RESSOURCES ET DE


RESERVES

V.1. INTRODUCTION

Après mise en évidence d’un gisement par les travaux de prospection et son
étude détaillée, il faut préparer le projet d’exploitation de ce gisement. Le géologue ayant étudié
le gisement et le connaissant partiellement doit donc transmettre tous les renseignements en sa
possession aux mineurs, métallurgistes et financiers pour l’établissement du projet
d’exploitation. Pour ce, il procède à l’estimation des réserves (quantités des substances
minérales utiles se trouvant dans le gisement exploré). En d’autres termes, l’exploitation d’un
gisement dépend entre autres de composants utiles, la genèse, c'est-à-dire les rapports minerais-
encaissant et des conditions techniques d’exploitation (conditions hydrogéologiques et
géotechniques). Pendant l’exploration d’extension (développement), les réserves seront
constamment tenues à jour en faisant intervenir dans leur calcul les nouveaux éléments
géologiques, c'est-à-dire au fur et à mesure que l’exploitation se détaille, les éléments pour
estimer les réserves deviennent de plus en plus nombreux et les réserves sont de mieux en mieux
connues (c’est la sélectivité).

V.2. CLASSIFICATION DES RESSOURCES

Les ressources peuvent être classées en deux catégories : les ressources


reconnues et les ressources non reconnues.

Les ressources non reconnues englobent les ressources hypothétiques et les ressources
spéculatives. Les ressources hypothétiques sont celles qui peuvent être raisonnablement
déduites dans un district minier en production. Les ressources spéculatives impliquent
un plus haut degré de risque ; elles englobent des concentrations non reconnues mais
qui pourraient exister dans des nouveaux districts.
Les ressources reconnues sont des volumes de substances utiles dont la présence, la
localisation et la qualité ont été établies. La partie des ressources reconnues qui est
récupérable économiquement à un moment donné (par exemple aujourd’hui) rentre
dans la catégorie des réserves.

V.3. CLASSIFICATION DES RESERVES


84

Le problème d’estimer les réserves d’un gisement peut paraître comme un cercle
vicieux (fig. 30).

Détermination des coûts


opératoires

Etablissement des teneurs Sélection des taux de production


limites (planification minière et calcul de la
durée de vie)

Estimation des réserves minières

Figure 30. Relation réserves, coûts opératoires, teneur de coupure et planification minière

V.3.1. Réserves géologiques versus réserves minières

Parmi les réserves, on a souvent voulu distinguer entre les réserves géologiques
et les réserves minières.

On entend par réserves géologiques, les parties du gisement (reconnues par


sondages, galeries, puits) contenant la minéralisation mais auxquelles on n’a pas appliqué des
contraintes économiques (seuil limite, profondeur, dilution, récupération minière et au
traitement). Les réserves géologiques, dans cette définition, se rapprochent des ressources
reconnues.

Les réserves minières concernent les parties du gisement soumises aux


contraintes économiques. Les réserves minières sont généralement classées en trois catégories :

 Les réserves possibles (déduites) : les estimations sont basées sur une continuité
supposée au-delà des réserves prouvées et/ou probables, continuité supposée pour des
raisons géologiques. Les réserves possibles peuvent être ou ne pas être supportées par
des échantillons ou par les mesures ;
 Les réserves probables : quantité et teneur (ou qualité) sont obtenues à partir
d’informations semblables à celles utilisées pour les réserves prouvées, mais les sites
d’inspection, d’échantillonnage et de mesures sont plus espacés. Le degré de certitude,
bien qu’inférieur à celui des réserves prouvées, est cependant estimé suffisant pour
assurer la continuité entre les points d’observation ;
85

 Les réserves prouvées (mesurées ou préparées). Quantité obtenue des mesures faites à
l’affleurement, le long de tranchées, galeries ou sondages. Les teneurs (ou la qualité)
sont mesurées à partir des résultats d’un échantillonnage détaillé. Les sites d’inspection,
d’échantillonnages et des mesures sont très rapprochés et les caractères géologiques sont
bien définis de telle sorte que les dimensions, la forme géométrique, la profondeur et les
teneurs en minerai sont établies.

N.B. En général, on appelle réserves indiquées, la somme des réserves prouvées et probables.

Une cause de mésentente entre le géologue (ou le département géologique) et


l’ingénieur de mine (ou le département minier) d’une mine ou en opération est la différence
entre les réserves « sensu lato » établies par le géologue et le tonnage qui arrive au broyage.
Cette différence n’est pas à être sous-estimée. Elle est due en partie :

 aux portions du gisement qui ne sont pas récupérables durant l’opération minière :
piliers, volume de minerai au toit ou au plancher laissé sur place à cause de la méthode
d’extraction ou de la sécurité;
 à la dilution.
Exemple (1)

Tonnage : 9.500t ;

Teneur in-situ : 7,7ozt/t.Ag

Teneur moyenne des roches stériles : 2,9oz/t.Ag

Dilution : 20%

Tonnage total extrait : 9,500x1,2=11,400

Teneur du minerai arrivant au broyage :


9.500x7.7  1.900x2.9  6,9oz / t. Ag
11.400
Une opération minière sélective diminuera le pourcentage de dilution et ce
pourcentage pourra passer à 5%. En général, un facteur de dilution de 10% est utilisé.
D’autre part, la récupération minière de tout le volume des réserves n’est pas
nécessairement égale à 100% ; la récupération peut être inférieure ou même supérieure
à 100%.

Exemple (2) : Cas d’une mine Block-caving


86

Tonnage estimé in-situ : 1.300.000t ;

Teneur estimée in-situ : 0,74%Cu ;

Récupération minière : 104% ;

Dilution : 15% ;

Réserves en Cu du bloc : 1.300.000tx0,0074=9.620t ;

Récupération totale du cuivre : 9620t x1,04=10005t ;

Tonnage total minerai extrait : 1.300.000tx1,15=1.495.000t ;

Teneur du minerai extrait : 10005t : 1.495.000t=0.67%Cu.

V.3.2. Autres classifications

a) Réserves de pronostic

Ce sont les réserves supposées dans certaines régions sur la base de la


prospection géologique, géophysique, géochimique ou géobotanique. La quantité et la qualité
exactes ne sont pas connues ; mais leur existence justifie les travaux de prospection détaillée.

b) Réserves exploitables

Elles représentent l’objectif même de l’exploitation. A cause du projet


d’exploitation et de la méthode d’exploitation utilisée, les réserves exploitables seront toujours
inférieures aux réserves géologiques, une bonne partie de ces derniers restants dans les piliers
de soutènement et dans les zones ayant des conditions géologiques très difficiles d’exploitation.
Réserves auxquelles on a appliqué les contraintes techniques et minières.

Re = (Rg-Rp)Ce, avec

Re : réserves exploitables ;

Rg : réserves géologiques ;

Rp : réserves dans les piliers ;

Ce : coefficient d’exploitation.
87

P
Ce  1  %
100

c) Réserves Industrielles

Elles représentent les réserves obtenues à la surface après l’exploitation. Elles


sont inférieures ou égales aux réserves exploitables.
88

CHAPITRE VI. ESTIMATION DES RESERVES PAR DES METHODES


CONVENTIONNELLES OU MANUELLES OU CLASSIQUES

VI.1. Place de l’évaluation des réserves en projet minier

C’est l’opération par laquelle on détermine la quantité des substances minérales


utiles contenues dans un gisement. Effectué grâce aux données géologiques de prospection et
d’exploration, ce calcul constitue la base sur laquelle on décide de passer à l’exploitation du
gisement.

Ainsi les grandes étapes et prise de décision peuvent se résumer comme suit (tableau 5):

Tableau 5. Phases de l’exécution d’un projet minier


PHASES EXPLICATIONS OBJECTIFS TECHNIQUES

PHASES I Documentation Contrôle de cadre Photogéologie,


géologique, satellite, radar
Gitologie sélection régionale
prévisionnelle
APPROCHE DU
SUJET En cas de zone retenue la prise de décision doit être faite

PHASE II Prospection Localisation des Stream sediments,


stratégique, points d’indices fonds de batée,
géochimique, importants et hydrogéochimie,
RECHERCHE DES géophysique, anomalies, magnétisme,
POINTS estimation de la réduction de la radiométrie
D’ACCROCHAGE qualité du minerai surface initiale

PHASE III Cartographie Définition des Pétrographie,


géologique détaillée, cibles,
prospection tactique, minéralogie,
classement par ordre
CONTROLE DES géochimie à maille d’intérêt, sélection structurologie,
POINTS serrée, puits et
tranchées des cibles pour une gravimétrie,
D’ACCROCHAGE connaissance
approfondie magnétisme,

P.S, mise à la masse

EM, PP
89

Décision : chercher les secteurs retenus les plus importants

PHASE IV Lever Définition et Minéralogie,


topographique, caractérisation du
sondages valorisants, corps minéralisé, géophysique,
étude d’encaissant et
RECONNAISSANCE interprétation forme, volume,
géochimie des traces
DU CORPS géologique pendage, idée sur la
et des majeurs,
MINERALISE teneur et tonnage,
approche pétrographie
économique chiffré

Décision : gisement à évaluer

PHASE V Sondages Calcul des réserves Modélisation


systématiques, et leurs estimations, informatique du
travaux miniers, gisement, diagraphie
Resserrement de géophysique
EVALUATION DU essais semi
tonnage/ teneur,
GISEMENT industriels de
traitement, étude de mise au point de
faisabilité traitement et choix
d’exploitation, étude
de rentabilité

Décision : Etude de marché et recherche du financement

Mise en Exploitation Mise en portefeuille

RECHERCHE DES PARTENAIRES

VI.2. Les différentes catégories des méthodes d’estimation des réserves

Les méthodes de calcul des réserves peuvent être réparties en deux grandes familles :

 Les méthodes traditionnelles (conventionnelles ou classiques ou manuelles) ou


par partitionnement de l’espace ;
 Les méthodes d’estimation géostatistiques qui s’appuient sur une modélisation
probabiliste du phénomène étudié et l’élaboration des blocs modèles. On utilise
les logiciels adaptés tels que surpac et datamine.
90

VI.3. Estimation des réserves par des méthodes conventionnelles

VI.3.1. Détermination des paramètres de calcul

Si l’on considère un gisement métallifère monominéral, les réserves dans ce


gisement ou dans un bloc de calcul sont données par :

P=e.s.γ.t.k Avec :

P : poids du métal en kg ou en T ;
e : épaisseur moyenne du gisement dans les limites du bloc de calcul ;
s : surface du bloc de calcul ;
γ : poids volumique moyen du minéral (T/km3) ;
t : teneur moyenne en composant utiles dans le bloc ou gisement (% g/t de minerais,
kg/m3 ) ;
k : coefficient de correction pouvant revêtir plusieurs significations : coefficient des
vides, d’humidité, de compensation d’une erreur systématique d’analyses chimiques. Dans tous
les cas, k sera toujours explicité ;
Le produit e.s donne le volume du bloc de calcul ou de gisement.

VI.3.1.1. La surface (s)


a. Délimitation de la surface
Dépendant de la méthode utilisée et de la densité de travaux de recherche, cette
délimitation se fait sur le plan ou sur la section géologique en utilisant toutes les données
géologiques obtenues par la recherche. On distingue 2 types de limites ou contours :

a.1. Contour intérieur on d’interpolation (c.i.)

Il représente la ligne brisée reliant l’ensemble de tous les points périphériques du


gisement matérialisés par les travaux de recherche. On admet que l’épaisseur et la teneur en
composants utiles ont une variation linéaire, et les points d’intersection sont reliés entre eux
par une ligne droite.

a.2. Contour extérieur ou d’extrapolation (c.e.)

Il se trouve à l’extérieur des derniers travaux de forages ayant recoupé le gisement.


Ce contour se fait de deux façons :
91

 Par extrapolation limitée : lorsqu’en dehors du contour intérieur il y a des travaux


de recherche qui n’ont pas recoupé le gisement, on réduit de moitié la distance entre deux
travaux dont l’un a recoupé le gisement et l’autre ne l’ayant pas recoupé ;
 Par extrapolation large : qui peut se faire par exemple :
- Par procédé géologique : c’est le procédé le plus utilisé, et il se base sur une
étude détaillée du corps minéralisé. Dans ce cas, le c.e. coïncide avec la ligne de disparition
de la zone favorable à l’accumulation des substances minérales utiles ou avec la ligne de
changement de faciès, ou avec la ligne de faille. C'est dire que le contour extérieur représente
toujours un contour géologique.
b. Mesure de surface

On utilise soit le planimètre, soit le calcul géométrique si la surface a une forme


géométrique.

VI.3.1.2. L’épaisseur
Elle se déduit en faisant les mesures des affleurements, des travaux de surface et
les forages. Dans le calcul des teneurs, c’est l’épaisseur normale qui est utilisée, et elle se calcule
à partir des épaisseurs horizontale et verticale. Dans l’estimation des réserves, on utilise
l’épaisseur moyenne du gisement qui est soit une moyenne arithmétique, soit une moyenne
pondérée.

e1  e2  e3  e4 (= moyenne arithmétique)
em 
4

e1l1  e2l2  e3l3 ... (= moyenne pondérée). l : intervalle d’influence


em =
l1  l2  l3  ...

VI.3.1.3. Volume
La surface du gisement est obtenue soit par planimétrie manuelle soit à partir des
tables digitalisantes. Le volume associé à chaque section de sondage peut être déterminé en
incluant à la surface de chacune des sections la distance entre sections.

VI.3.1.4. Densité et poids volumique


La conversion des volumes en tonnages se réalise après avoir calculé la teneur d’un
bloc (cubique, polygonal, triangulaire,…), et en lui assignant une densité. Pendant l’étape
92

d’exploration, on peut simplement estimer les densités à partir des carottes de sondage. En
général, on devrait estimer les densités à partir du contenu minéral du gisement.
En général, on devrait estimer les densités à partir du contenu minéral du gisement.

VI.3.1.5. Teneurs en composants utiles (tm) (voir chapitre I)


La teneur moyenne est calculée sur la base des données analytiques des
échantillons, et elle s’exprime en kg/tonne ou kgm3.

VI.3.2. Estimation des réserves des gisements métallifères (filons et sédimentaires)

Trois principales méthodes sont utilisées pour l’évaluation des gisements


métallifères :

- Méthode de sections géologiques parallèles SGP;


- Méthode de sections géologiques convergentes SGC ;
- Méthode de polygones.

1. Méthode de sections géologiques parallèles


Lorsque le gisement a une direction uniforme, lors de la phase d’exploration
géologique détaillée, les travaux de sondage sont implantés sur des alignements parallèles.
Lorsqu’on active la phase d’estimation des réserves, il est nécessaire pour un tel gisement de
faire appel à des méthodes de SGP. Le principe de cette méthode peut se résumer de la manière
suivante :
(a) Deux alignements parallèles de sondages donnent chacun une vue en
section transversale du gisement. On obtient au total deux sections ;
(b) On détermine dans chaque section les éléments suivants : l’épaisseur
moyenne du gisement, la largeur moyenne, la surface et la teneur
moyenne.
(c) On calcule la teneur moyenne de tout le gisement à partir des teneurs
moyennes de 2 sections et on calcule aussi le volume total de ce gisement.
(d) On calcule, enfin, la réserve totale de ce gisement.

Pour cela on procède de la manière suivante :


93

(a) On établit le plan du gisement à une échelle donnée, c’est-à-dire on


dispose les sondages suivant leurs coordonnées x et y d’abord puis
suivant leurs coordonnées x et z ;
(b) A partir des coordonnées x et z, on obtient deux sections géologiques
nommées S1 et S2
(c) Pour la section S1, on détermine les éléments suivants :
- Epaisseur moyenne pondérée du gisement en section SI
e1x1+e2x2+e3x3+⋯
emI = avec e1, e2, e3, … sont des
x1+x2+x3+⋯

épaisseurs du gisement dans les sondages 1, 2, 3,…


x1, x2, x3, … sont des intervalles d’influence 1, 2,
3
- Superficie du gisement suivant la section S1
S1 = emI x lI avec emI : épaisseur moyenne de SI ;
lI = la somme des intervalles d’influence de tous les sondages de la ligne considérée.
Ces éléments sont résumés dans le tableau de type que voici :
N° sondage Epaisseur du Intervalle emI Largeur Superficie
gisement d’influence de lI (m) SI
sondage
Section I

(d) Les teneurs moyennes pondérées de tous les sondages et de toute la


section
d.1. Teneur moyenne pondérée pour chaque sondage :
t1e1+t2e2+⋯
tm = avec t1, t2 : teneurs livrées par les passes 1, 2 d’un même
e1+e2

sondage.
e1, e2,: épaisseur du minerai correspondant aux
passes 1, 2, … du même sondage.
d.2. Teneur moyenne pondérée pour toute la section SI
94

t1(e1+e2)+t2(e1+e2)+t3(e1+e2)+⋯
TmI = ∑e
avec t1, t2, t3, … teneurs moyennes

pondérées des différents sondages calculés au


point dI
∑ e : la somme de toutes les épaisseurs du
gisement de tous les sondages de la section SI
Ces données vont être rassemblées dans le tableau suivant :
N° Epais du gis Teneur Teneur moyenne pondérée Teneur moyenne pour
Sond % pour chaque sond. toute la section

1
SECTION I

(e) Pour la section SII, on effectue les mêmes opérations que pour la SI c’est-
à-dire le calcul de l’épaisseur moyenne emII, de la superficie sII suivant la
section sII, calcul des teneurs moyennes pondérées pour chaque sondage,
teneur moyenne pondérées pour toute la section sII.
(f) Teneur moyenne pondérée globale pour tout le gisement, c’est-à-dire (SI
+SII) ; elle est obtenue par la formule suivante :
(TmI.VA)+ (TmII.VB)
Tg = avec TmI et TmII : teneurs moyennes pondérées pour la
VA+VB

section I et la section II respectivement.


VA=SI x d/2 avec SI =emI.lI,
VB= SII x d/2 avec SII=emII.lII
d : distance entre les 2 alignements de sondages (si
on travaille avec le contour intérieur). On déborde
en tenant compte de l’intervalle d’influence si on
travaille avec le contour extérieur.

(g) Calcul du volume total du gisement


95

On compare les superficies SI et SII. Si la différence entre les deux superficies


dépasse 40% alors on utilise la formule empirique suivante pour le calcul du volume du
gisement :
sI+sII+√sI+sII
V= Xd
3
sI+sII
Sinon, V== Xd
2

N.B : Dans le cas où le minerai a un certain coefficient de vides et/ou


d’humidité, le volume total du gisement obtenu doit être corrigé en tenant compte des vides
et/ou de volume humide. On trouve alors le volume corrigé Vs.
(h) Calcul des réserves exploitables
Les réserves exploitables se calculent par la formule R = Vs.t.γ,
t : teneur moyenne pondérée du gisement ;
γ: poids volumétrique ou volumique du minerai considéré.

2. Méthode de sections géologiques convergentes


Lorsque le gisement a une direction non uniforme, lors de la phase d’exploration
géologique détaillée, des travaux de sondage sont implantés sur des alignements non parallèles.
Pour estimer les réserves d’un tel gisement, on recourt à la méthode dite de SGC. Son principe
peut se résumer comme suit :
1) Deux alignements de sondages convergent et forment par prolongement un
angle qui intervient dans le calcul du volume de gisement ;
2) Les deux alignements sont séparés entre eux par deux hauteurs h1 et h2 ; les
hauteurs élevées respectivement du milieu de l’alignement 1 et de l’alignement 2 puis tombant
sur l’alignement opposé.
Ces deux grandeurs h1 et h2 interviennent également dans le calcul du volume du
gisement ;
3) Chaque alignement donne une vue en section du gisement, on détermine la
superficie de chacune de ces sections ;
4) On détermine pour chaque section des teneurs moyennes pondérées pour les
sondages et pour toute la section suivant le même esprit que dans la méthode précédente ;
5) On détermine le volume du gisement en tenant compte de certaines particularités
du minerai, c’est-à-dire humidité, coefficient des vides, … et on calcule aussi les réserves en
utilisant la teneur globale de tout le gisement et le poids volumique du minerai.
Les détails ces 5 étapes sont les suivants :
96

a. On réalise le plan du gisement, c’est-à-dire on dispose les sondages selon leurs


coordonnées X et Y et puis X et Z ;
b. A partir du plan X-Y, on obtient deux alignements (alignement sI et alignement
sII). Ces alignements vont former entre eux un angle α. Cet angle est mesuré en degrés et
transformé en radians. Cet angle interviendra dans la suite dans le calcul du volume du
gisement. A partir du milieu de sI c’est-à-dire le milieu de la distance comprise entre les 2
sondages extrêmes de l’alignement sI, on élève une perpendiculaire qui va tomber sur
l’alignement sII. Cette distance est appelée h1. Elle est mesurée et transformée à l’échelle du
plan. De même, du milieu de sII on élève une perpendiculaire qui tombe sur sI et on obtient h2.
c. A partir des coordonnées X et Z, on obtient 2 sections (SI et SII) du gisement ;
d. Pour la section SI, on détermine les éléments suivants :
- La superficie SI : celle-ci s’obtient en découpant le gisement en des formes
géométriques bien connues dont on calcule la surface. La somme de ces différentes surfaces
donne la superficie de la section SI ;
t1e1+t2e2
- Les teneurs pondérées de chaque sondage : tm = avec t1, t2 : teneurs
e1+e2

livrées par les passes 1 et 2 d’un même sondage ; e1 et e2 : épaisseur du minerai correspondant
aux passes 1 et 2.
- Teneur moyenne pondérée pour toute la section :
t1(e1+e2)+t2(e1+e2)+⋯
TmI = ∑e

Avec : t1, t2 : teneurs pondérées de chaque sondage ;


e1 et e2 : épaisseurs du gisement dans chaque passe.
∑ e : somme de toutes les épaisseurs du gisement de tous les sondages de la section
I
e. On détermine la superficie SII, tm et TmII.
f. Teneur moyenne globale pour tout le gisement (Tg) :
(TmI xsI)+(TmII x sII)
Tg = sI+ sII

TmI et TmII: teneurs moyennes pour SI et SII respectivement;


sI et sII : superficie de SI et SII respectivement.
g. Calcul du volume total du gisement : il existe deux formules possibles en
fonction de l’angle déterminé α.
sI+SII h1+h2)
Si α ≤ 10° V= ( )x(
2 2
sI+SII h1+h2)
Si α> 10° V=α/sin α ( )x( , avec α en radians.
2 2
97

h. Corriger V des vides et d’humidité et obtenir Vs.


i. Estimation des réserves : R=Vs.Tg.γ.
98

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
- CHOUTEAU, M., 2005, Géophysique Appliquée II, Méthodes sismiques, notes de cours, Ecole
Polytechnique Montréal ;
- CHOUTEAU, M. & GIROUX, P, 2002, Géophysique Appliquée I, gravimétrie, Magnétisme, notes
de cours, Ecole Polytechnique Montréal ;
- CHOUTEAU, M. & GIROUX, P., 2006, Géophysique Appliquée II, Méthodes électriques, notes de
cours, Ecole Polytechnique de monts ;
- FOUCAULT, A. et RAOULT, J.F. 2010, Dictionnaire de Géologie, 7è édition, Ed. Masson et Cie

- GRANIER, C.L., 1973, Introduction à la prospection géochimique des gîtes métallifères,


Ed. Masson et Cie
- MAKABU, K., 2001, Les traceurs radiométriques et éléments associés des sols pour la
prospection des minéralisations Cu-Co-U du Katanga (R.D. Congo). Approche méthodologique.
(Géochimie - Radiométrie - Technique gaz - Thermoluminescence). Thèse Doctorat Faculté
Sciences, Université de Lubumbashi, Inédit
- MORER, J., 1981, Manuel du prospecteur minier, Ed. BRGM
- POMEROL, C., LAGABRIELLE, Y. et Renard, M., 2003, Eléments de géologie, Ed. Dunod

- ROLLINSON, H., 1995, Using geochemical data: evaluation, presentation, interpretation.


Longman Scientific & Technical, John Wiley & Sons, Inc, N.Y., 352p.

- TELFORD, W.M., GELDART, L.P., SHERIFF, R.E., KEYS, D.A., 1993, Prospection géophysique
(ouvrage traduit), ERG Editions, France
.
99

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. FOUCAULT, A. et RAOULT, J.F. 2000, Dictionnaire de Géologie, Ed. Masson et


Cie.
2. MAKABU, K., 2001, Les traceurs radiométriques et éléments associés des sols pour
la prospection des minéralisations Cu-Co-U du Katanga (R.D. Congo). Approche
méthodologique. (Géochimie - Radiométrie - Technique gaz - Thermoluminescence).
Thèse Doctorat Faculté Sciences, Université de Lubumbashi, Inédit.
3. MAKABU, K., 2015, Cours de prospection minière, 2ème grade mines, fac.
Polytechnique, UNILU, inédit
4. MORER, J., 1981, Manuel du prospecteur minier, Ed. BRGM
5. POMEROL, C., LAGABRIELLE, Y. et Renard, M., 2003, Eléments de géologie, Ed.
Dunod
100

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION

CHAPITRE I. QUELQUES CONCEPTS DE BASE

Chapitre II. ECHANTILLONNAGE ET SELECTIVITE EN TRAVAUX MINIERS

CHAPITRE III. LA TELEDETECTION EN PROSPECTION MINIERE

Chapitre IV. ETAPES DE L’EXPLORATION MINIERE ET PETROLIERE

Chapitre V. DIFFERENTES CONCEPTIONS DE RESSOURCES, DE RESERVES ET DE


TENEURS DE COUPURE

CHAPITRE VI. ESTIMATION DES RESERVES PAR DES METHODES


CONVENTIONNELLES OU MANUELLES OU CLASSIQUES
101

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