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Decret 2001 109

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't Ml.

-
REPUBLIQUE DU BENIN

PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE

DECRETNO2OO1.l09 DU 4 A'/RIL 2CO1

Fixant les normes de qualité des eaux


résiduaires en République du Bénin.

LE PRESIDENT DE LA RJPUBLIQUE,
CHEF DE L'ETAT,
CHEF DU GOUVERNEMENT,

Vu la loi n" 90-032 du I 1 décembre 1990 portant Constitution de la République


du Bénin ;

'l Vu la loi no 87-015 du 2l septembre 1987 portant Code de l'Hygiène Publique ;

Vu [a loi n" 87-016 du 21 septembre 1987 portant Code de l'Eau;

Vu la loi n" 98-030 du l2 féwier 1999 portant loi-cadre sur l'environnement


en République du Bénin ;

Vu la proclamation le l"'
avril 1996 par la Cour Constitutionnelle, desrésultats
délinitifs de l'élection présidentielle du 18 mars 1996 ;

Vu le décret no 99-309 du 22juin 1999 portant composition du gouvernement;

Vu le décret no 96-402 du l8 septembre 1996 fixant les structures de la


Présidence de la République et des Ministères ;

Vu le décret no 97-194 du24 avril 1991 portanl attributions, organisation et


fonctionnement du Ministère de l'Environnement, de l'Habitat et de
o l'Urbanisme;

Vu le décret no 96-61 5 du 3 I décembre 1996 portant attributions, organisation et


fonctionnement du Ministère des Mines de l'Energie et de l'Hydraulique;

Vu le décret n' 97-301 du 24 juin


1997 portant attributions, organisation et
fonctionnement du Ministère de la Santé Publique ;

Vu le décret n" 95-047 du 20 fevrier 1995 portant attributions, organisation


et lonctionnement de l'Agence Béninoise pour l'Environnement ;

Sur Rapport conjoint du Ministre de l'Environnement, de I'Habitat et de


l'Urbanisme, du Ministre de la Santé Publique et du Ministre des
Mines, de l'Energie et de lHydraulique ;

Le Conseil des ministres entendu en sa séance du 07 lévrier 2001 I


DECREÏE

CHAPITRE PREMIER: DE L.OBJET

ARTICLE l"': Le présent décret fixe les notmes de qualité des eaux résiduaires en

application des dispositions de la loi 98-(t]l) du ll Février 1999 portant Loi-Cadre sur
I'environnement en République du Bénin.

CHAPITRS 2 : DES DEFINITIONS

I ARTICLE 2 : Au sens du présent décret, on entend par:

Eaux résiduaires: les eaux usées industnelles et les eaux r-rsées domestiques;

Eaux usées industrielles : les eaux qui trlnsportent des substances solides, liquides ou
gazeuses provenant d'un procédé ou d'un établissenrent industriel ;

Eaux usées domestiques : les eaux qui transportent des solides, liquides ou gazeuses
provenant d'une habitation ;

Eaux usées urbaines: les eaux qui transportent des substances solides, liquides ou gazeuses

o provenant d'une habitation ou d'un marché :

Paramètres conventionnels: les paramètrcs srrivants : la Demande Biochimique en Oxygène


sur 5 ions (DBO5), la Demande Chimique en Oxygène (DCO) ; les Matières En Suspension
(MES), les huiles et graisses (H + C), le pH. lu tenrpérature et les coliformes fécaux ;

Paramètres non conÿentiorrzels : phosphore total et azote total (défini comme azote total
Kjeldahl : NTK);

Paramètres ou contaminants toxiques : les contaminants nuisibles à l'environnement ou


d'une toxicité reconnue ;

2
Milieu récepteur,. I'ensemble des lieux otr sont tlévcrsés lcs eaux résiduaires ;

fuIilieu sensible: des eaux telles les lacs, les étangs, ies estuaires et les eaux côtières qui sont
présentement eutrophes ou qui sont en voie de le devenir dans un avenir rapproché. On y
inclut également les eaux de surface servant d'alinrer.rtation en eau potable ;

Milieu peu sensible : les eaux marines ou autres eaux qr.ri sont peu susceptibles d'être
affectées par le déversement des eaux usées ;

l?ejef : I'introduction dans le milieu récepteur tles eaux résitlulires ;

o Réseau d'égouæ: un système ramifié de canalisation souterraine reliant les multiples points de

production (branchement particulier, avaloir d'eau pluviale ..,) au point de rejet etlou de
traitement ;

Population équivalente : la charge organique biodégradable exprimée en DBO5 calculé sur la


base d'une charge unitaire de 60 g par personne parjour ,

Traitement primaire : un traitement physique et/ou chimique des eaux usées par
sédimentation des matières otr la charge des MES des eaux usées est réduite d'au moins 50olo;
et oil la charge de DBO5 des eaux usées est rédLrite d'au moins 20% ;

o
Trailement secondaire : un traitement des eaux usées généralement par un procédé
biologique suivi d'une décantation ou tout autrc procédé équivalent:

Boues résiduaires: les solides résiduels d'un procédé de traitement primaire ou secondaire
des eaux usées ;

Estuaire : la zone de transition à I'embouchure d'une rivière. entre les eaux douces et les eaux
salées ;

3
Eutrophisalion : le processus d'enrichissenrent de ['eau par les nutriments tels que le
phosphore et I'azote, câusant une croissancc accélérée des algues et plantes aquatiques qui
perturbent l'équilibre des organismes présents tlans i'eau ou la qualité de l'eau ;

Système d'assaittissenent individuel : tout système d'assainissement effectuant la collecte, le

traitement et le rej et des eaux usées domestitlues tles habitations non raccordées à un réseau
d'égouts collectif ;

Agent dsseruentë : ageri de I'administration qui a prêté serment I

Emissaire: une conduite ou une canalisatioit tl'eaux usées reliant [a source d'émission au lieu
a de rejet ;

Pollution .' le rejet de substance ou d'énergre eifectué par l'homme dans le milieu naturel
directement ou indirectement et ayant des conséquences de nature à mettre en danger la santé
humaine, à nuire à l'environnement, à gérer d'autres utilisations légitimes des ressources
naturelles.

CHAPITRE 3 : DU REJET DES EAUX USEES INDUSTRJELLES

ARTICLE 3 : Le rejet des eaux usées industrielies dans les caniveaux d'évacuation des eaux

pluviales est interdit.


a
ÀRTICLE 4: Tout rejet d'eaux usées tians un nrilieu réccpteur doit être conforme aux
exigences contenues dans le permis de déversenrent.

ARTICLE 5 : L'obtention de permis de déversement visé à l'article 4 est soumise à une


demande écrite préalable adressée au Ministre chargé de l'environnement. Cette demande
comporte les informations suivantes :

a les nom, prénoms et adresse du demandeur ;

. Ie type et les taux joumaliers ou annuels de production prévr"rs ;

4
. les caractéristiques des eaux usées (débit nroyen annuel, débit maximum joumalier, débit

maximum instantané, pH, température, concentration et charge en contaminants, DBos,


MES, autres substances) ;

r la description des substances ou matières prcmières utilisées, ainsi que des produits
finaux ;

. le nombre de points de rejet d'eaux usées et le type d'eaux usées se déversant à chaque
point ;

a les caractéristiques des équipements de traitement des eaux usées à installer et leur
rendement ;

o . le mode d'élimination des résidus solides.

ARTICLE 6 : Le permis de déversement délivré par le Ministre chargé de I'environnement


contient les informations suivantes :

r les débits moyen et maximum permis I

. la concentration et les charges moyennes et maximales de contaminant permises ;

. les exigences d'auto-surveillance de la cor.rfbrmité des rejets.

ARTICLE 7 : Le titulaire d'un permis de tléversement ne peut modifier ses activités ou


procédés autorisés de sorte que la qualité des eaux rejetées soit inferieure à celle indiquée

o dans la demande de permis, à moins d'obtenir un pcrmis modifié auprès du Ministre chargé de

['environnement.

ARTICLE 8 : Le permis de déversement peut être suspendu conformément au présent décret

ou révoqué par le Ministre chargé de l'environnement, après avis technique de I'Agence


Béninoise pour l'Environnement, si le titulaire rejette des eaux usées qui présentent un danger
imminent pour [a santé, la sécurité et le bien-ôtre du public, I'environnement ou les ouvrages
d'assainissement.

Il peut être également suspendu ou révoqué si le titulaire enfreint les dispositions du présent

décret ou s'il a été obtenu ou maintenu en vigueur suite à des renseignements inexacts foumis
par le titulaire du permis.
5
-i

ARTICLE 9 : Les points de rejet dans le rnilieu récepteur sont en nombre aussi réduit que
possible.

Chaque point de rejet est aménagé de t\on ii irennettrc un échantillonnage représentatif des
eaux usées et est facilement accessible.

Sur chaque canalisation de rejet d'eaux usées sont prévus un point de prélèvement
d'échantillons et des points de mesure.

Les ouvrages de rejet permettent une bonne ditfusion des eaux usées dans le milieu récepteur,

o tout en protégeant les usages existant dans les abords du rejet et en aval de celui-ci,
notamment:

r prise d'eau potable ;

o baignade;

. aquaculture;

. navigation.

Toutes les dispositions sont prises pour éviter l'érosion du fond et des berges du milieu
récepteur et prévenir la formation des dépôts.

Lorsque le milieu récepteur est un cours d'eau, le re_jet s'effectue dans son lit mineur.
a
ARTICLE l0 : L'exploitant d'un établissenrent inrlustriel permet à tout agent qualifié et
dûment mândalé par le Ministre chargé de I'environnement, le libre accès aux installations
d'assainissement dans le respect des règles de sécurité de l'entreprise. il lui foumir I'assistance
nécessaire à la réalisation des prélèvements ou analyscs.

ARTICLE 1l : Les normes de rejet des eitux usées dans ur.r milieu récepteur sont fixées
selon les types d'industries conformément aux tableaux l, 2 et 3 ci-après :

6
Tableau 1 : Normes de reiet des eaux usées par catégorie d'industrie
Secteur agro-alimentaire
Catégorie d'industrie Exi nces de rejet cote dÊ prio
nités DBOS ItES H +
graisses (euvrell)
totales
Huilene
Phase Al mg/l 500 100 AI
Phase A2 100 500 50 A2
Poissons et fiuits de mer
. Crevettes
Phase Al kg _18 t2 AI
Phase A2 contâminanl,/t t5 l0 1,6 A2
. Thon poisson ou
Phase Al crustacé brut 3,3 0,84
l.l
o o
Phase A2
Autres poissons et Iluits de mer
Phase A1
E I

I2
0,84

3,9
A2

AI
Phase A2 7.5 2.9 0,47 A2
Brasserie kg/hectolitr§ 0.1 I 0,05 AI
de produrt
Produits laitiers
. Lait liquide, crème et produits de
culture
Phase Al kg 0.45 0,67 A1
Phase A2 contaminant/'t 0.076 0,096 A2
o Fromages produit fini
Phase A I AI
Phase A2 0.970 1.210 A2
o Beurre
Phase A1 AI
Phase A2 0.426 0 ilJ L2
. Crème glacée et desserts congelés
o Phase
Phase A2
Al
0.2.1(r 0.3l0
A1

. Lâit ou lactosérum condensé ou en


poudre
Phase Al AI
Phase A2 0. 190 0.23 6 A2

Abattoirs")
. Bétail kg/t carcassc
Phase Al 0.40 0,tz A1
Phase A2 0. t2 0 ,ô 0,06
o Volaille Il l'l 0.1I 0,10 A2
(l)
[,ua u*ig"n"", au, une bssa moyenne annuÊlle. Les critèrcs dr r(ici nrrrilrrum iour âlier sont obtenus en âppliqorI|t un fscteur de
2.5 à l'e\igencc moyenne âonu€llc,
(l)
L" pH,Jo,t êre tout !€rnps supérieurà6,0 et inlérieùrà 9,t). I)cplns.lnlùmÉralurcd€l'el1lùentâupointderej€tnedoitpasexcéder
"n
de plus de 5'C la température des eaux du milicu réc€pt€ur.
(.1) Les eaux usées d abrttoir nE doivenl pas contenir de colii-or nts ti(rtr\ cr) concenn'3rxm suÉrieurc à 400 orgÂnisrnes/l00ml.
(al
Les exigences des phas€s À1, A2 et I dorvent être atteintes rcspecti\'eorcntd'rciâ:003,2008el2015.

7
Sucre
o Sucre brut kÿt canne 0.(r3 0,47 L2
. Sucre raffiné
Phase Al kg/t sucre hrut 0.43 0.090 AI
Phase A2 0.09 ll (11§ A2

Tableau 2 : Normes de rejet des eaux usées par catégorie d'industrie


Autres industries
Catégorie d'industrie Cote de
Unités DBO5 DCO NIES Huiles * priorité de
graisses mise eu æuwe
totales
Textiles (coton et synthétique, kgi t produit
o toutes les sources)
Savons et détergents :
fini 3.1 i0 8.9 L2

o fabrication du savon en 0.60 1.5 0.4 0,10


cuvée kg/t produit
. fabrication du savon par fini anhydre 1.10 l.l )) 0,30
production et
neuaalisation des acides
gras
o fabrication de glycénne t.j 4,5 0,2 0,10
brute
. distillation de glycénne 0,5 0 1.5 n, 0,10
production de savon en 0.14 0.85 0.58 0,04
barre
osulfonation et sulfâtation 0.02 oôq ô ô'l 0,07
d'oléum
o sulfonation et sulfatation 0,10 1,35 0,30 0,05
air-SO: à I'acide
o sulfamique, sullatation à
l'acide chlorosulfonique
. formulation de détergents 0.20 0.60 0.005 0,005
liquides
Pharmaceutique (incluant
fermentation, extraction, DBO. : 90'Zn de réduction AI
synthèse chimique, mélange orL 45 mg/l
et formulation) NIES ; 1,7 tbis la DBOs

Traitement de surtàce mgil l0 l5 B


Cenkale thermique mg/l AI

(l) l,es eri8ences sur urebrse moy€nnÊ annuêlle- t.cscritère,i dc r!icl jorrnâlier sont oblrnus Ên âppliquânt un f.cteur dê 2,51
l'crig€ncc moy€nne annuelle.
(2\
(3) Le pH doit êtrc en tout temps suÉrieLrr à 6,0 et inlërieùr à r).{). l). plus.l.r lcmpérâturc de l'cùlu€nt au point de rejêr ne doil pas
excéderde plus de 5"C la température des eaux du mrlieu réccltùur.

I
Tableau 3 : Normes de rejet pour les contanrinants conventionnels et non-conventionnels
dans les eaux usées industrielles

(A) (
Prramètres physico- Uni(ésil) C0ncentrâtion moYenne Quantitô de
journalière permise contamin
si quantité Si quantité
rtjetée < B rejetée > B

Paramètrcs conveutionnels

BDOs mg/l t0r) l0 30 kg/j

MES mg/l I00 l5 l s kg/j

DCO mgl
o Huiles et graisses totales mg/l
-1{x)

100
125

l0
100 kg/j

I kg/j
PH 6 < pH .: () en tout temps nla

Température .C 5'('ph:s élevé que lâ température nJa


tles eaux réceptrices
Paramètres n0n-conventionnels

Phosphore
(" mÿl {'r
100 10 ts ks/j
Azote total (NTK; ''r nig/l 100
(''
.J0 50 ks/j

ARTICLE 12 : Les industries agro-alimentaires installées préalablement à l'entrée en vigueur

du présent décret sont autorisées à se conforurcr aux exigences normatives ou deux phases
(Al et A2) .

o
Toutefois, elles sont tenues d'atteindre le nivean rle restriction le plus élevé au maximum cinq
(5) ans après cette entrée en vigueur.

ARTICLE 13 : Les méthodes de prélèvemenr er d'analyse des échantillons d'eau sont fixées
par arrêté interministériel.

(r)
mg/l : milligramme (mg) de contaminant par litre (l) dc lquide.

l2) Lorsque Ies eaux usées rcjetées dans un milieu sensible (\or définition ir I'ûrticle 2). Ies concentrationsjournalières des
moyennes de phosphore et d'azote total permises sont de I nrg/l de I5 nrg/l respectrvement.

9
ARTICLE 14 : Il est interdit de rejeter ou de permettre le rejet dans un milieu récepteur des

substances toxiques en concentrations supérieures aux seuils fixés dans [e tableau ci-après :

Paramètres Concentrrtion rlloYenne Quantité limite de rejet


jou rnalière permise pour exemption

Sulfures 2.5 nig/t s0 c/j

Fluorures 4mgi I rs0 ÿj


Cyanures I.0 mÿl I slj
Métaux :

arsenic 0,5 mg/l 1g4

o cadmium 1,0 mÿl s ctj


chrome hexavalent 0, I mg/l I c/j
chrome total 2,5 mg/l s etj
cuiwe 2,5 rngi I 5S\
mercure 0.03 mÿl 0,r gj
nickel 2.s mÿl s ctj
plomb 1.0 urÿl s eti
zinc 5,0 mÿl 20 c/j

Composés phénoliques 1.0 mgll 3gj


Hydrocarbures totaux I 0 mg/l 100 gij

\ Hydrocarbures aromatiques 0,5 mÿl t stj


o monocycliques (HAM)

Hydrocarbures halogénés totaux t),5 mg/l 1 eij


Hydrocarbures aromatiques 0,5 mg/l I etj
polycycliques
Biphényls polychlorés (BPC) 0, l-5 mg/l 0,5 g/j
Autres contaminants 5,0 rng/l 1o sI
inorganiques (chacun)

Autres contaminants organtques 0.5 rngil I grj


(total)

t0
ARTICLE l5 : Le critère de concentration nraxirrrale s'applique si ['établissement rejette une
quantité de contaminant supérieure à celle indiquôe dans la deuxième colonne du tableau
précédent.

ARTICLE 16: L'exploitant d'un établissement est tenu de procéder au minimum une fois par

mois à un échantillonnage de ses eaux usées pour vérifier la conlormité aux normes fixées.

Les méthodes de prélèvement, de conservation et d'analyse des échantillons d'eau prélevés


sont fixées par anêté interministériel.

L'analyse des échantillons est faite par un laboratoire agréé. Les résultats de l'échantillonnage,
o des mesures et des analyses sont consignées dans un registre, avec copie à I'Agence Béninoise

pour l'Environnement.

ARTICLE l7: Dans le cas d'un déversernent accidentel de substances ayant un impact
négatif sur l'envirorurement, I'exploitant dc l'établissement concemé avise les autorités
compétentes sans un dé[ai.

CHAPTTRE 4 : DU REJET DES EAUX USEF]S DONIESTIQUES

SECTION IER r Des exigences générales

o ARTICLE 18 : Les eaux usées domestiques ne peuvent être déversées dans le milieu naturel

qu'après avoir subi un traitement approprié, tle manière à éviter la pollution des nappes d'eaux

souterraines et des eaux douces, estuariennes ct marines.

ARTICLE 19: En zone urbaine, torrtes les habitations sont reliées un système
d'assainissement individuel ou collectif.

l1
SECTION 2 : Du rejet des eaux domestiques canirlisées

ARTICLE 20 : L'exploitant d'un système de traiternent des eaux usées est tenu d'obtenir un
permis d'exploitation auprès du Ministre chargé de l'environnement.

Si la population équivalente est supérieure à 2000, I'exploitant fournit dans sa demande de


permis les informations techniques relatives :

. aux caractéristiques des eaux usées (population etlou industries raccordées, débit moyen
annuel, débit maximum joumalier, concentrations et charge en contaminant) ;

. un plan actualisé et daté du réseau d'égouts et à la localisation précise des points de rejet ;

. au nombre de points de rejet d'eaux usées ;

o . aux caractéristiques des équipements de traitement des eaux usées à inslaller et leur
rendement attendu ;

. au mode de disposition préw pour les résidus solides du traitement des eaux usées (boues

résiduaires).

ARTICLE 2l : Les points de rejet dans les eaux de surtàce sont localisés pour minimiser
l'impact sur les eaux réceptrices et assurer une diffusion optimale. Le choix de leur
emplacement doit tenir compte de la proximité des zones de captage d'eau potable, de

baignade et d'élevage de poissons et fruits de rler.

o Toutes les dispositions sont prises pour éviter l'érosion du fond des berges et prévenir la
formation de dépôts.

Lorsque le milieu récepteur est un cours d'eau, Lr rcjet s'elfèctue dans son lit ruineur.

Sur la canalisation d'entrée d'eaux usées à la station de traitelnent et de rej et d'eaux usées dans
un milieu récepteur sont prévus des points tle rlesure. Chaque point de rejet est facilement
accessible et aménagé de laçon à permettre un échantillonnage représentatif des eaux usées.

ARTICLE 22:. Les normes de rej et des eaux usées domestiques dans le milieu récepteur
sont fixées par Arrêté conjoint des Ministres cliargés de I'environnement et de la gestion
normative.
t2
ARTICLE 23 : Les eaux usées rejetées doivent satislàire aux critères de qualité ci-après :

. DBO5 inférieure ou égale à25 mgll pour un potrrcentage minimum de réduction de 70 à


90o/o ;

. DCO inférieure ou égale à 125 mÿl pour un pourcentage minimum de réduction de 750lo ;

. MES inférieure ou égale à 35 mÿl pour un pourcentage minimum de réduction de 90%

dans le cas d'une population équivalente supérieure à 100 et MES inférieure ou égale à
60 mÿl pour un pourcentage minimum de rédr.rction de 70o ;

o Un pH compris entre 6 et 9 ;

. Une température supérieure d'un maximurn de I 'C à la température des eaux réceptrices.

o ARTICLE 24 : Lorsque des eaux usées dornestiques provenant d'agglomérations regroupant

plus de l0 000 personnes équivalentes sont rejetées dans un milieu sensible tel que défini au
9è* alinéa de t'article 2, elles satisfont lux critères de qualité ci-après, en plus d'être
assujetties aux exigences de l'article 23 :

Paramètres Cloncentration Pourcentage minimum


maximale de réduction
Phosphore total

. pour une p.e. entre l0 000 et 100 000 2 rng/l P


. pour une p. e. > 100 000 lmÿlP 80%

o Azote total
.
§TK)
pour une p.e. entre 10 000 et 100 000 15 mÿl N
. pour une p. e. > 100 000 l0 mg/l N 70 à 80%

ARTICLE 25 : Le déversement des boues résiduaires dans le milieu aquatique est interdit.

Les boues résiduaires sont éliminées confomrément à la réglernentation relative aux activités
de collecte, d'évacuation, de traitement et tl'élimination des matières de vidange en
République du Bénin.

ARTICLE 26: Le rejet d'eaux usées domestiques dans les caniveaux d'évacuation des eaux
pluviales est interdit .

13
ÀRTICLE 27: Chaque commune ou agglornération exploitant une station d'épuration est
tenue de procéder à wr échantillonnage de ses eaux usées pour vérifier la conformité avec les

dispositions du présent décret aux fréquences suivantes :

. porr une agglomération de 15 000 de population équivalente ou moins : une fois par
année ;

. pour une agglomération de 15 000 à 100 000 de population équivalente : deux fois par
année ;

o pour une agglomération avec plus de 100 000 de population équivalente : six fois par
année.

o ARTICLE 28 : Les méthodes de prélèvement, de conservation et d'analyse des échantillons

d'eau prélevés sont fixées par arrêté interministériel.

SECTION 3 : Des systèmes d'assainissement individuels

ARTICLE 29 : Le propriétaire d'un système d'assainissement individuel est tenu d'obtenir un


permis auprès du Ministre chargé de la Santé.

Le propriétaire d'un tel système doit foumir une description du système relative à la fosse, à la
latrine, au puisard, et à l'élément épurateur, t]ans sa demande de permis.

o ARTICLE 30 : Les eaux usées domestiques ne sont déversées dans le milieu naturel qu'après

avoir subi un traitement conformément à la réglernentation en vigueur en vue de :

o assurer en pennanence la percolation tlcs cttluents par des dispositifs d'épuration et


d'évacuation par le sol ;

. assurer la protection des nappes d'eau souterraine.

ARTICLE 31 : Lorsque le système d'assainissement individuel compôrte une losse septique,

I'effluent de cet ouvrage doit être acheminé vers un élément épurateur: puits d'infiltration ou
filtre. De plus, [e sol doit être perméable, et le niveau de nappe d'eau doit être au moins à 3 m
sous le niveau de l'élément épurateur.

14
I

ARTICLE 32 : Les rejets d'effluents. même traités. dans un puits perdu ou désaffecté, ou
cavité naturelle ou artificielle sont interdits.

ARTICLE 33: Le système d'assainissemcnt indivirluel est implanté à au moins 15 m d'un


lac, étang, cours d'eau ou marais, puils ou lorages.

ARTICLE 34 : Le syslème d'assainissement individuel est entretenu régulièrement de façon


à assurer :

e le bon écoulement des eaux vers le dispositif d'épuration, dans le cas d'une fosse septique;

o le bon état du dispositifde ventilation, le cas échéant;

o . I'accumulation normal des solides et des flottants à I'intérieur des losses ;

o l'étanchéité parfaite des fosses et latrines et puisards lorsque [e niveau de la nappe

phréatique ne permet pas de satisfaire aux exigences de l'article 23.

ARTICLE 35: Lorsque les huiles et graisses sont susceptibles de provoquer des dépôts
prejudiciables à l'acheminement des effluents ou au fonctionnement des dispositifs de
traitement, une trappe à graisse destinée à la rétention de ces matières est placée sur le circuit
des eaux provenant des cuisines et le plus près possible de celles-ci.

ARTICLE 36 : La vidange des matières solides accumulées dans les fosses, puisards et

latrines est systématique dès leur remplissage.


o
ARTICLE 37 : L'entrepreneur qui réalise la vrdange remet à l'occupant ou au propriétaire un

document comportant les informations suivantcs : l'adresse de l'inrmeuble où la vidange a été


effectuée, le nom de I'occupant ou du propriétaire, Ia tiate de Ia vidange, la nature, la quantité
et le lieu d'élimination des matières vidangées.

ARTICLE 38 : Le propriétaire est tenu de loumir la preuve de la vidange de son installation


sur demande de tout agent assermenté mandaté.

15
Article 39 : L'élimination des matières de vidange doit être conformément à la

réglementation des activités de collecte, d'évacuation, de traitement et d'élimination des


matières de vidange en République du Bénin.

CTIAPITRI 5 ; DES DISPOSITIONS DIVERSES ET FINALES

Article 40 . Les infractions aux dispositions du présent décret sont punies des peines préures
à cet effet par la loi n' 98-030 du 12 février 1999 portant loi-cadre sur l'environnement en
République du Bénin, et la loi n" 87-015 du 2l septembre 1987 portant Code de I'Hygiène
Publique en République du Bénin.

o Article 41 . Le Ministre de l'Environnement, de l'Habitat et de l'Urbanisme, et le Ministre de


la Santé Pubtique sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de I'application des dispositions
du présent décret.

Article 42 . Le présent décret qui prend effet à compter de sa date de signature, sera publié

au Journal officiel.

Fait àCotonou, le 4 avril 20C1

Par le Président de la République,


Chef de I'Etat, Chef du Gouvernement,

o
Mathieu KEREKOU,-

Le Ministr Etat, chargé de [a Coordination


de l'action gouvernementale, du plan, du
développement et de la promotion de I'emploi,

---/vh;q?
Bruno AMOUSSOU.-
Le Ministre de l'Environnement, Le Ministre de la Santé Publique,
de l'Habi et de l'Urbanisme,

Luc-Marie Co nt GNACADJA Marina d'ALMEIDA MASSOUGBODJI

Le Ministre des Travaux Publics Le Ministre de l'Intérieur, de la Sécurité


et des Transports, et de l' Administration Territoriale,

h Sou Daniel EMA.-

Le Ministre des Mines de l'Energie Le Ministre du Dévelo pement


a et de Hydraulique, Rural,

Félix ESSO U DANSOU.-

Ampliations : PR 6 AN 4 CS 2 CC 2 CES 2 HAAC 2 MECCAG-PDPE 4 MFE 4 MISAT 4


AUTRES MTNISTERES I6 SGG 4 DGBM-DCF-DGTCP-DGDDI-DGID 5 BN-DAN-DLC 3
GCONB-DCCT-INSAE 3 BCP.CSM-IGAA 3 LINB-FASJEP-ENA 3 JO 1,

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