Guide de L Eau
Guide de L Eau
Guide de L Eau
Les eaux usées, si elles étaient rejetées dans le milieu sans traitement, pollueraient gravement l’environnement et la ressource en
eau.
En effet, certaines eaux usées contiennent une charge polluante importante. C’est pourquoi la réglementation impose des normes de rejet, dans les
eaux superficielles comme dans le sol et le sous-sol suivant différents types de dispositifs d’épuration et de rejets.
Les rejets des installations non collectives recevant une charge brute de pollution organique inférieure à 1,2kg/j de DBO5 (assimilée à un usage
domestique de l’eau). Les arrêtés** du 6 mai 1996 fixent les prescriptions techniques, les modalités de contrôle et des normes de rejet en sortie
de dispositif sachant que le rejet vers le milieu hydraulique superficiel ne peut être effectué qu’à titre exceptionnel dans le cas où les conditions
d’infiltration ou les caractéristiques des effluents ne permettent pas d’assurer leur dispersion dans le sol.
Pour un rejet issu d’un ouvrage d’assainissement, dans les eaux a) Supérieur ou égal au niveau de référence R2 pour l'un au moins des paramètres qui y
superficielles figurent (A) ;
Article R.214-1 du code de l’environnement, rubrique 2.1.1.0 : « Stations b) Compris entre les niveaux de référence R1 et R2 pour l'un au moins des paramètres qui
d'épuration des agglomérations d'assainissement ou dispositifs d'assainissement non y figurent (D).
collectif devant traiter une charge brute de pollution organique au sens de l'article R. 2224- 2° Le produit de la concentration maximale d'Escherichia coli, par le débit moyen journalier
6 du code général des collectivités territoriales : du rejet situé à moins de 1 km d'une zone conchylicole ou de culture marine, d'une prise d'eau
• supérieur ou égal à 600 kg de DBO5 : régime de l’autorisation potable ou d'une zone de baignade, au sens des articles D. 1332-1 et D. 1332-16 du code de la
• supérieur à 12 kg de DBO5, mais inférieur ou égal à 600 kg de DBO5 : régime de la décla- santé publique, étant :
ration. » a) Supérieur ou égal à 1011 E coli / j (A) ;
*Arrêté du 22 juin 2007 relatif à la collecte, au transport et au traitement des b) Compris entre 1010 à 1011 E coli / j (D).
eaux usées des agglomérations d’assainissement ainsi qu’à la surveillance de Les niveaux R1 et R2 sont définis dans l'arrêté du 9 août 2006 relatif aux niveaux à prendre
leur fonc- tionnement et de leur efficacité, et aux dispositifs d’assainissement en
non collectif recevant une charge brute de pollution organique supérieure à 1,2 compte lors d'une analyse de rejet…
kg/j de DBO5
La "charge brute de pollution organique" est le poids d'oxygène correspondant à la Article R.214-1 du code de l’environnement, rubrique 2. 2. 1. 0. : Rejet dans les eaux
demande biochimique en oxygène sur cinq jours (DBO5) calculé sur la base de la charge douces superficielles susceptible de modifier le régime des eaux, à l'exclusion des rejets d’eaux
journalière moyenne de la semaine au cours de laquelle est produite la plus forte charge de pluviales ainsi que des rejets des stations d’épuration et déversoirs d’orage, la capacité
substances polluantes dans l'année totale de rejet de l'ouvrage étant :
1° Supérieure ou égale à 10 000 m3 / j ou à 25 % du débit moyen interannuel du cours d'eau (A) ;
Plus particulièrement, pour les systèmes non collectifs dont la charge est inférieure 2° Supérieure à 2 000 m3 / j ou à 5 % du débit moyen interannuel du cours d'eau mais
à 1,2 kg/j de DBO5 : inférieure
**Arrêté du 6 mai 1996 fixant les prescriptions techniques applicables aux systèmes à 10 000 m3 / j et à 25 % du débit moyen interannuel du cours d'eau
Mise à jour 02/09
Les autres rejets (exemple des eaux de lavage des salles de traite, des effluents d’élevage, des eaux de vidange, les eaux
issues de drainage…) traités par l’article R.214-1 du code de l’environnement, aux rubriques 2.2.1.0. (contraintes vis-à-vis de la
quantité des rejets),
2.2.3.0. (contraintes vis-à-vis de la qualité des rejets), 2.3.1.0. (contraintes vis-à-vis du lieu de déversement des rejets) et 2.2.4.0. (contraintes vis
à vis d’un rejet particulier).
Les rejets issus d’une installation classée pour la protection de l‘environnement. Les normes de rejet sont définies dans l’arrêté du
2 février 1998 pour les installations industrielles et dans l’arrêté du 7 février 2005 pour les élevages ou les arrêtés sectoriels relatifs à certains
secteurs d’activité (papeterie, verrerie,…).
Performances épuratoires des stations d’épuration des agglomérations d’assainissement recevant une charge de pollution
brute supérieure à 120kg/j de DBO5 (zone sensible au sens de la directive européenne « Eaux Résiduraires Urbaines »)
Les seuils indiqués sont des minimums (conformément à l'arrêté du 22 juin 2007), l’étude d’impact peut y ajouter des
contraintes
Les exigences de performances des installations d’épuration devant traiter une charge brute de pollution inférieure ou égale à 120kg/j de DBO5
(mais supérieure à 1,2 kg/j de DBO5) sont de 35 mg/l de DBO5 (ou un rendement de 60 %), pour des rendements de 60 % en DCO et 50 % en MES.
Pour une installation de lagunage, la seule norme à respecter concerne la DBO (échantillon non filtré) pour un rendement minimum de 60 %.
Pour les systèmes d’assainissement non collectif recevant une charge brute inférieure à 1,2kg/j de DBO5, se référer à l’arrêté de prescriptions
techni- ques du 6 mai 1996.
Guide de l’eau • Le rejet des eaux usées
13.1
Une directive européenne réglemente l’épuration des eaux usées depuis 1991 (directive 91/271/CE) avec des exigences calendaires différentes
suivant la zone considérée et sa sensibilité à l’eutrophisation. Elle exige la collecte, l’épuration des eaux usées et la mise en conformité des
stations d’épuration des agglomérations d’assainissement en observant un calendrier qui est en Lorraine :
conformité du système d’assainissement (collecte et traitement) des agglomérations > 10000 Eq/Hab à partir de
1998
conformité du système d’assainissement (collecte et traitement) des agglomérations < 10000 Eq/Hab avec un traitement approprié pour les
agglomérations < 2000 Eq/Hab à partir de 2005
En résumé, il y a obligation de disposer d’un assainissement pour les agglomérations de plus de 2000 EH (collecte et traitement biologique avec
décantation secondaire ou équivalent en résultats), avec un traitement approprié en cas de collecte pour les agglomérations de moins de 2000 EH et
obligation générale de traitement de toutes les eaux résiduaires urbaines collectées.
De nombreux pays n’ont pas observé ce calendrier et sont donc en infraction avec la législation européenne. Les communes qui ne sont pas
conformes à la législation européenne sont susceptibles de s’exposer à des poursuites administratives et pénales.
La directive européenne 91/271/CEE « eaux résiduaires urbaines » (appelées aussi ERU) demande aux Etats membres de repérer les zones dites
sensibles par leur richesse en nutriments (principalement nitrates et phosphates) qui leur confèrent un caractère eutrophe (pollution organique avec
développement d’algues, appauvrissement en oxygène, perte en biodiversité). La Lorraine est entièrement incluse dans une zone sensible et les
eaux résiduaires urbaines doivent faire l’objet d’un traitement plus rigoureux qu’un simple traitement secondaire comme préconisé à l’extérieur
de cette zone. La délimitation des zones sensibles est revue tous les quatre ans ; prochaine révision en 2010.
Le code de la santé
• Articles L.1331-1 à 1331-16 : Conditions de raccordement des immeubles au réseau de collecte, de déversement des eaux non domestiques dans
le réseau (salubrité des immeubles et agglomérations)
Lorsqu’un réseau de collecte est en place et fonctionnel, il y a obligation pour les immeubles nouvellement construits de s’y raccorder, dans un
délai de deux ans pour les existants. Une dérogation ne pouvant pas dépasser 10 ans peut être accordée par le Maire dans des conditions particulières
définies réglementairement. Les déversements dans les réseaux publics d’eaux usées sont soumis à un certain nombre de conditions détaillées
dans le code notamment dans sa partie réglementaire.
Mise à jour 02/09
13.1
• Articles L.2224-7 à L.2224-12-5 : rôle et devoir des communes, zonage assainissement, facturation, redevance, fonctionnement des services
assainissements
• Articles R.2224-6 à R.2224-21 : obligation du zonage, équipement en assainissement en fonction de la taille des agglomérations et renvoi à un
arrêté interministériel pour l’observation des normes de conformité, surveillance des installations, renvoi à un décret pour les obligations en zones
dites sensibles, obligations à observer pour le non collectif
● L’entretien et les travaux de réalisation ou d’entretien à la demande du propriétaire (voire donner des prescriptions techniques)
Tout service assurant ces missions ou une partie de ces missions est un service public d’assainissement.
● Du système de traitement
● Des rejets
● Des sous-produits
Les résultats des mesures de contrôle sont transmis périodiquement à l’agence de l’eau et au préfet (service police de l’eau).
Les communes (ou leur groupement) réalisent un zonage d’assainissement des eaux usées et eaux pluviales (voir thème 12).
Le zonage délimite :
● Les zones d’assainissement collectif où la commune assure la collecte, l’épuration et le rejet des eaux usées
● Les zones où des mesures sont mises en place pour limiter l’imperméabilisation des sols et maîtriser l’écoulement des eaux pluviales
Il fait l’objet d’une enquête publique et est approuvé par délibération du conseil municipal…En cela, il est opposable aux décisions de la commune.
Il est révisable à la demande du conseil municipal.
Le SATESE est le service d’assistance technique et d’étude aux stations d’épuration (instance départementale cofinancée par le Conseil
Général, les communes, l'Agence de l’eau) ; il conseille gratuitement les industriels et les collectivités dans la mise en place des STEP et dans
leur suivi en effectuant une expertise du fonctionnement afin de contribuer à l’amélioration du rendement et au respect de la réglementation. Leurs
compétences se voient élargies par la loi sur l’eau du 31 décembre 2006 (loi sur l'eau et les milieux aquatiques ou LEMA) sur le non collectif et
l’assistance technique contre rémunération suivant le code des marchés publics (article L.3232-1-1 du code général des collectivités territoriales).
Le SPANC est le service public d’assainissement non collectif et sert d’appui aux particuliers en quête d’un assainissement non collectif conforme.
Selon le Code Général des Collectivités Territoriales (article L. 2224-8 du code général des collectivités territoriales), les communautés de
communes ou les communes qui ne réalisent pas de dispositif collectif d’assainissement (« tout à l’égout ») doivent mettre en place un Service
Public d’Assai- nissement Non Collectif (SPANC) au plus tard pour le 1 janvier 2006. Il fournit à l’usager, des informations réglementaires et les
conseils techniques nécessaires à la bonne réalisation et au bon fonctionnement de son système d’assainissement non collectif.
SATESE
Traitement des données d'autosurveillance
Validation de l'autosurveillance Autosurveillance
Contrôles inopinés
Mise à jour 02/09