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Partie 3

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UNI'rE 2

MULTIPLICATION PAR VOIE SEXUEE J.,E SEMIS

I. OBJECTIFS DE L'UNITE

A la fin de cette unité, l'élève sera capable :

- de connaître les qualités d 1 une bonne graine de


semence ;

- d'estimer la faculté et l'énergie germinatives


des semences

d'expliquer les conditions requises pour la ger-


mination des graines de semences ;

- de définir le semis ;

- de connaitre les conditions permettant la réussi-


te d'un semis

- de déterminer théoriquement la quantité de semen-


ces pour une culture donnée

- d'expliquer l'intérêt des traitements de semen-


ces ;

de décrire les différents modes de semis et leurs


caractéristiques ;

de donner les raisons pour faire un resemis.

II. QUESTIONS D'ETUDES

l. Pour avoir un bon rendement, quel les sont les qual i téf;
d'une bonne graine de semence ?

2. Comment déterrnine-t-on la faculté et l'énergie germi-


natives des semences ?

3. Quelles sont les conditions de germination des graines


de semences ?

- 11 -
4. Qu'est-ce que le semis ?

5. Quelles sont les conditions permettant la réussite


d'un semis ?

6. Pourquoi fautil traiter des semences avant le semis ?

Comment procède-t-on ?

7. Quels sont les différents modes de semis ?

8. Quand doit-on faire un resemis ?

III. DISCUSSIONS

1. Pour avoir un bon rendement, quelles sont les qualités


d'une bonne graine de semence ?

Une bonne graine de semence doit

* être de la variété recherchée : c'est-à-dire de con-


naître avec la certitude l'identité botanique des
semences.

* être de l'origine désirée : les variétés s'adaptant


à leur climat d'origine, il faut ne semer dans une
région que les graines récoltées en région compara-
ble.

* posséder une pureté convenable : les impuretés sont


constituées + soit par des produits inertes (terre,
cailloux, débris divers), qui diminuent simplement
la valeur culturale et marchande ;
+ soit par les graines étrangères sus-
ceptibles de causer le salissement des cultures.

~ présenter une faculté germinative élevée : il ne


suffit pas, en effet, qu'une graine soit de bonne
variété et pure, il faut qu'elle puisse germer.

~ posséder une forte énergie germinative : c'est la


rapidité avec laquelle les graines germent, d'où il
résulte la rapide sortie des plantules de terre et
leur vigueur pendant leur jeune âge.

- 12 -
* être grossé, dense et bien con:formée : les graines les
plus volumineuses ont le maximum de réserves nutritives
et elles donnent, de ce fait, des plantules plus fortes
(la grosseur est indiquée par le poids de 1 000 grai-
nes maïs : 500 g ou plus ; sorgho : 25 à 50 gr ;
mil 4 à 8 gr fonio : 0,5 à 0,6 gr).

* être certi:fiée par le Service Officiel de Contrôle et


Certification des Semences et Plants.

2. Comment détermine-t-on la :faculté et l'énergie germinati-


ves des semences ?

Essais germinati:fs

Pour se rendre compte de la valeur de semences, on a


l'intérêt à vérifier la :faculté et l'énergie germinati-
ves.

2.1. ·rest

On fait germer 100 graines dans une assiette, en-


tre deux buvards humides ou dans du sable fin
mouillé, placée dans une piêce à température cons-
tante (2S°C par exemple). On compte le nombre de
germes sortis au bout de 4 jours (énergie germina-
tive) et de 10 jours (faculté germinati.ve) pour 1a
plupart de graines.

Si au bout de ce temps, 98 graines sur 100 ont


germé, 12 faculté ge rminat .ive est de 9él % (norme
70 à 80 % minimum).

Lorsque l'énergie germinative est mauvaise (moins


de 50 graines germées), la semence manque de vi-
gueur et le semis est davantage influencé par les
conditions de germination (froid, sécheresse
etc.).

- 13 -
Si la faculté germinative est médiocre (60 graines
germées) mais que l'énergie germinative soit satis-
faisante (m~lange de graines mortes) il faut augmen-
ter la quantité de semence.

2.2. Calculs

Valeur culturale (ou valeur agricole} d'une semence


est le nombre représenté par le produit de la pureté
variétale (Pv) et de la faculté germinative (fg) et di-
visé par 100 :

Pv x Fg
Ve
100

Exemple : Soit un lot de graines de P 95 (%) et


Fg 80 (%), a une valeur culturale
Ve - (95 X 80)/100 = 76,0
et un autre lot de graines de P - 90 et Fg = 85
a une valeur culturale Ve = (90 x 85)/100 76,5.

On voit que ces deux lots de graines ont des vnleurs


culturales à peu prês identiques. Grâce à cette notion,
l'on peut, entre plusieurs lots de graines, choisir ce-
lui qu'il a le plus d'intérêt à utiliser.

2.3. Détermination de la pureté variétale :

Soit : PT Poids total de graines (en gr)


PU - Poids déchets (impuretés) (en gr)

On calcule

PD
% déchets X 100
PT

Poids de semences pures : PP = PT - PD (en gr)


pp
Pureté spécifique ~ x 100 (en % du poids)
p•r
(norme 98 % min.)

- 14
Si l'on appelle NE - Nbre de graines étrangôres
(autres variétés)
NT = Nbre total de graines variété
multipliée

PP
ou N'l' -· X 1 000
Poids de 1 000 graines PP

Pureté variétale Pv - (NT - NE) x 1 000


(ou pureté géné- NT
tique)
(norme 990°/ 00 min)

Notons que le contrôle de la pureté variétale a pour but


d'établir la proportion des impuretés (présence d'autres
variétés de la même espèce).

1'ableau 4 Normes pour les semences certifiées

! ! !
!Arachide! Hiz Blé !Mais! !Hl !Sorgho!Niébé
! !
! !
Pureté spécifique l 1 1 1 l
(min. ) 96 % ;gs %j 98 %! 98 %i98 %'
0 !
9B % 9B %
1 1 1 1 1 1
Germination (min.); 70 % ·so %!. He·
! .0 %!80 u
"' . 7 r.'
/o ! %'!
0
BO % 7S %

3. Quelles sont les conditions de germination des graines de


semences ?

Pour qu'une graine entre en germination, il faut que


soient réalisées les conditions suivantes :

3.1. Conditions internes :

a. La graine doit @tre bien constituée de toutes ses


parties (embryon et matières de réserve).

b. Il faut que la graine ait atteint sa maturité


physiologique et n'ait pas perdu sa facultê ger-
minative.

c. Le tégument doit être perméable à l'eau.


3.2. Conditions externes :

Une graine a besoln pour entrer en germination :

a. D'humidité c'est l'eau qui ramollit les enve-


loppes pour permettre à la jeune plante de sortir
et libêre des enzymes (ferments) qui fabriquent
les matières assimilables par l'embryon.

b. De chaleur : cha~ue graine ne germe qu'à partir


d'une certaine température ; ce minimum est plus
éievé pour les plantes des régions tropicales
(maïs 10°C, riz 15°C).

c. D'air : la graine en germination respire très ac-


tivement et a besoin de l'oxygène de l'air.

4. Qu•est-ce que le semis ?

Le semis est l'action qui consiste à mettre en terre


des graines de plantes cultivées, dans un sol préparé
spécialement en vue de faciliter la germination et la le-
vée àe ces graines.

Selon les espèces et le mode de culture, on distingue


deux catégories de semis : les semis en place et les se-
mis en pépinière.

Les semis en pêpiniêre sont utilisés pour la produc-


tion des plants destinés au repiquage ou à la planta-
tion en pleine terre (riziculture irriguée, cultures
maraîchères, arboriculture fruitière).

Les semis en place sont destinés à produire des plants


qui assureront leur cycle vêgétatif complet à l'empla-
cement même où la graine a été déposée(cultures céréa-
lières, cultures cotonnière et arachidière etc.).

Mais dans chacune de ces deux catégories les semis


se pratiquent selon des types différents, à savoir à la
volée, en lignes ou en rayons, en poquets, en paniers
ou en pots, semis associés.

- 16 -
Le semis est généralement exécuté à plat ou en planches
dans le sens du labour (donc perpendiculaire à la pen-
te). Avant le semis, on doit préparer son sol par la-
bour et affinage de la couche superficielle du sol (ap-
pelée "lit de semence").

- Toutefois dans les régions pluvieuses, il est préféra-


ble d'exécuter le semis sur billons (le billonnage est
effectué à plat ou en planches perpendiculairement à la
pente de façon à diminuer les risques d'érosion et à
éviter l'engorgement en eau du sol au niveau racinaire
des jeunes plantules).

- Afin de respecter les densités de plantation recomman-


àées, le semis se réalise - à la main : soit à la cor-
de à noeuds, soit à l'aide du rayonneur, soit encore à
la roue poqueteuse à rayonneur

- à la machine : semoirs mé-


caniques pour culture attelée ou mécanisée.

Quel que soit le mode de semis, on veillera toujours à


obtenir un enterrage correct des semences ni trop im-
portant ni insuffisant pour assurer une germination fa-
cile.

Les graines ne àoivent cependant pas rester en con-


tact direct de l'air afin de limiter les dégâts des
animaux ou l'entrainement pér les eaux de ruisselle-
ment. Les graines devront donc être recouvertes soit à
la main ou au pied d'une couche de terre meuble légère-
ment compactée, soit mécaniquement.

S. Quelles sont les conditions permettant la réussite d'un


semis ?

Le semis est uné opération culturale très importante


dont la réussite est impérative pour obtenir de bonne ré-
colte.

- 17 -
Il est sous la dépendance des principaux facteurs sui-
vants

- Obtention et traitement des semences


Epoque de semis
- Densité de plantation
- Profondeur de semis
- Quantité de semences
Modes de semis.

5.1. Obtention et traitement des semences :

Les graines sélectionnées et traitées sont distri-


buées chaque année aux cultivateurs par les Services de
l'encadrement (Exemple : CMDT, Opération Riz Ségou) se-
lon leurs prévisions d'ensemencement (35 kg/ha pour le
cotonnier par exemple).

Un système permanent de multiplication de semences


avec fourniture annuelle par les différentes opérations
et fermes semencières permet le renouvellement régulier
de l'ensemble des semences des principales cultures du
pays.

Ce système évite tout mélange irréversible et toute


dégradation de la pureté variétale, assure la diffusion
rapide de toute nouvelle variété sans modifier l'orga-
nisation habituelle de la commercial.isation et de l'u-
sinage.

Les graines destinées aux ensemencements sont direc-


tement traitées en usine (coton) ou à la ferme semen-
cière (céréales).

5.2. Epoque du semis :

- Des époques de semis varient suivant le climat (régi-


me pluviométrique) et les espèces cultivêes (cycle
végétatif de la plante).

- 18 -
En zone tropicale sèche, l'époque des semis est étroite-
ment liée aux saisons de pluies : on sème tôt pour que les
plantes profitent le plus possible de la saison des pluies
souvent courte.

Le seul risque en semant tôt est d'avoir à recommencer


le semis (resemis).

- Les semis précoces permettent aux plantes cultivées de se


développer et se résister aux mauvaises herbes.

- Tandis que les semis tardifs sont particulièrement atta-


qués par les parasites.

Exemple : Les conditions pluviométriques maliennes sont


telles que les semis ne peuvent généralement pas être exé-
cutés avant 1 1 époque optimale qui se situe tout au long du
mois de Juin.

Pour le cotonnier BJA 592 (région de N'Tarla - M'?essoba),


la relation rendement - date de semis est la suivante

Tableau 5 Relation rendement et date de semis

Date de semis Rendement {kg/ha)

21 juin 1 900
22 juin 2 025
2 juillet 1 300
11 juillet 1 400
24 juillet 742

Commentaires : Les semis de juin assurent non seulement la


meilleure productivité mais également les meilleures qua-
lités technologiques {longueur et ténacité du coton par
exemple).

Après le 15 juillet, les rendements deviennent dérisoi-


res et ne sont plus écohomiques (surtout pour les cultures
industrielles).

- 19 -
En résumé Il vaut donc mieux semer trop tôt que trop tard,
compte tenu du cycle végétatif de la plante et les condi-
tions naturelles locales. On sème généralement après une
bonne pluie (terrain humide jusqu'à 25 cm de profondeur).

S . • Densité de plantation

Quelles que soient les conditions de semis, il est


préférable que celui-ci soit effectué en lignes et en
poquets pour faciliter les travaux d'entretien et les
traitements phytosanitaires.

La densité de semis est donc la résultante de

- l'espacement entre lignes


- l'écartement des poquets sur la ligne
- le nombre de plants par poquet.

Pour un rendement maximum le nombre optima de


plants/hectare (fluctuant entre 30 000 et 250 000) est
inversement proportionnel à la précocité des semis, au
niveau de fertilité des sols et à l'intensité du para-
sitisme qui conditionnent la croissance et le dévelop-
pement final des plants.

Le choix des facteurs de densités doit également te-


nir compte des conditions de travail et du matériel de
culture attelée soit pour le semis soit pour l'entre-
tien général de la culture.

La densité optimale est atteinte lorsque la frondai-


son qui couvre toute la surface du sol (généralement
vers le 50e - 70e jour après le semis selon les cultu-
res). Au-dessus de cette densité optimale il n'y a plus
accroissement de production mais accroissement dè
feuillage superflu.

- 20 -
Tableau 6 Densités et écartements théoriques de quelques
plantes cultivées.

! !
Plantes !Densité plantes/ha!Ecartement (m)! Démariage
!

Maïs 62 500 0,80 X 0,40 2 plantes


Mil 37 500 1,00 X 0,80 3 plantes
Sorgho 62 500 0,80 X 0,60 3 plantes
!Hz (repiqué) 'Ï 125 000 0,40 X 0,20 1 plante
Cotonnier 83 300 0,80 X 0,30 2 plantes
Arachide 133 000 0,50 X 0, 15 1 plante

5.4. Profondeur du semis :

- Si elle est enterrée trop profondément, la graine


risque de pourrir avant de germer ou, si elle germe,
elle peut ne pas atteindre la sur:face.

Si elle est enterrée trop super:ficiellemenL la


graine risque d'être détruite par les animaux ou
dess6chée par le soleil.

- La profondeur est proportionnelle au diamètre des


graines (sans dênasser 6 cm).

- La nature du sol : l'enfouissement est plus pro:fond


dans un sol meuble et léger que dans un sol argileux
humide.

- Exemple : Cotonnier BJA 592

Tableau 7 : relation rendement et pro:fondeur de semis

1
Profondeur de semis;Poquets levés (%) Rendement (kg/ha)
(cm)

2 98,7 % 1 940

6 à 8 49,7 % 1 140

- 21 -
5.5. Quantité de semences

Il faut tenir compte

- de ln variét~ : certaines variétés prennent un plus


grand développement, i l faut donc semer moins dru
(plantes au tallage importan1:), d'autre peu ;

de la fertilité du sol : il faut mo!ns de graines en


sol riche (meilleure levôe, développement davantage,
tallage plus intense)

de l'état de proprêté du sol en terres in~cstée~ de


mauvaises herbes, on s0me plus dru pour les êtouf-
feI' ;

de l'époque de semis si on sème trop t6t en zone


tropicale sèche {en mai p2r exemple), on risque de
recommencer le semis, d'oG utilisation d'une grande
quantité de semences ;

du mode de semis : le semis en ligne exige moins de


semence que le semis à la volée.

Exemple : Calculs théoriques de la quantité de semences

Soit la culture du sorgho dont on connait les données sui-


vantes :

Poids de l 000 graines : 25 gr


- Ecartement de semis : 0,80 x OJ30 m
- Semis en poquets : 10 graines/poquet
- Pouvoir germinatif (Pg) : 80 %
On calcule :
2 2
- Nombre de poquets/ha 10 000 m /(0,80 ,, 0,30) m
V

41 666 poquets/ha
- Nombre de graines/ha 41 666 X 10 = <116 666 grai-
nes/ha

415 665 X 25
- Poids total de semences/ha 10 ill6 gr/ha
1 000 so:it 10,5 kg/
ha
100 % on emploie 100 graines
Si Pg 1 % on devrait utiliser 100 fois 100 gr&ines
011 10 000 grair-.0~s.

- 22 -
- Si Pg - 80 % on devrait donc employer
100 X 100 .
"' 125 graines
80
soit 25 % de graines de plus c'est-à-dire
10,5 X 25
= 2,6 kg de plus
100
On devrait prévoir des imprévus (pertes, resemis)
10 % de plus
SOl' t 10,5 X 10 = 1 , 05 SO.l.·t 1 , 0 kg
100
- Au total, la quantité de semences sera
10,5 kg+ 2,6 kg·~ 1,0 kg~ 14,1 kg/ha

6. Pourquoi faut-il traiter des semences avant le semis ?


Comment procède-t-on ?

6.1. Désinfection des semences

On peut traiter la graine, soit pour détruire


les germes de maladies, soit pour la protéger con-
tre les attaques prématurées des insectes présents
dans le sol.

- On lutte contre divers champignons et les insec-


tes qui s 1 attaquent au moment de la levée et en-
trainent la Conte des semis. Il faut choisir un
produit capable de tuer les spores de champignons
sans nuire à la faculté germinative du grain.

On emploie, soit le procédé humide par asper-


sion ou par immersion, soit le procédé sec par
poudrage.

- Contre les prédateurs de semence en place par en-


robage des semences avec des répulsifs : anthra-
quinone, diphényl - guanidine.

Il existe de nombreux produits mixtes pour le


traitement des semences comportant un rêpulsif
(anthraquinone) + un fongicide + parfois un in-
secticide :

- 2.1 -
Exemple - Heptachlore + Thiram ou TMTD (Thioral)
- Anthraquinone + Captane
- Anthraquinone + HCB (hexachlorobenzêne)
- Anthraquinone + Lindane + Mancopper.

6.2. Traitements des semences en vue d'accélérer leur


germination
~appelons que le stade préliminaire de la germi-
nation est l'absorption d'eau par la graine qui se
gonfle lentement au contact de l'humidité du sol.

Si l'on accélère cette absorption la durée de la


germination sera abrégée d'autant.

Exemples

- Cas de cultures mar~îchêres : on trempe des se-


mences (haricot, melon, persil) dans l'eau pen-
dant quelques heures.

- Cas de riziculture irriguée : par prégermination


en exposant à l'air et à l'ombre de semences
trempées (immersions des sacs de semences de riz
pendant 24h puis exposition à l'air pendant 1 à 3
jours).

7. Quels sont les différents modes de semis ?

Il existe plusieurs modes de semis

7.1. Semis manuels et traditionnels


lère mêthode : Les graines de semences sont conte-
nues dans une petite calebasse accrochée nu poignet
du cultivateur. Il ouvre le trou avec la daha~ pré-
lève une pincée de graines dans la calebasse et les
projette dans le trou, refermê avec l'outil ou le
pied.

Cette méthode oblige à travailler courbé, d'au-


tres outils, permettent, eux, de semer en restant
debout (Voir ci-après).

-· 2'1 -
2e méthode : L'opérateur se déplace à pas réguliers et
équidistants. A chaque pas correspond l'-0uverture d'un
poquet avec un coup de "léger 0 donné perpendiculaire-
ment à la direction de l'avancement.

Le semis proprement dit est effectuê par une seconde


personne qui laisse tomber quelques graines dans le po-
quet avant de refermer le trou d'un coup de pied.

Pour changer de ligne, l'opérateur s'écarte d'un pas


sur le côté, le semis est donc à écartement constant,
mais celui-ci varie suivant les cultivateurs. Il se si-
tue le plus souvent aux environs de 80 cm.

3e méthode : On peut également creuser un trou étroit à


l'aide d'un pieu de bois ou de bambou à 1 'extrémité
renforcée par une pointe métallique (longueur de la
perche li5 à 2 cm). Cet outil sert à ouvrir un trou au
fond des cuvettes creusées avec le "kumu" pour les cul-
tures de décrue (région de Goudam).

7.2. Semis à la volée :

On épand les graines à la amin, rêguliêrement pour


que les plants qui poussent en place soient ni trop
serrés ni trop espacés dans le champ.

On sème à la volée les graines très fines le


riz, le fonio, les légumes. le tabac etc.

Cas de graines légumières : On peut mélanger ces


graines avec du sable bien sec.

On recouvre lêgêrement les grains avec du terreau


ou de terre fine comme du sable.

On plombe la terre c'est-à-dire que l'on tasse un


peu de sol pour que la terre soit bien en contact
avec toutes les graines.

- 25 -
Cas de cultures vivrières : le riz par exemple

Le semeur doit être habile pour semer uniformé-


ment c'est-à-dire répandre la semence partout et en
égale quantité. Il doit tenir compte aussi de la di-
rection du vent. Le semeur jette les semences par
poignées d'un mouvement régulier en marchant en li-
gne droite et en balançant le bras d'un geste large.

7.3. Semis en lignes

Ce type de semis présente les grands avantages sui-


vants

Les graines sont distribuées régulièrement en lignes


parallêles et déposées toujours à la même profondeur
(semis mécanique).
La lev6e est plus uniforme et la croissance plus ré-
gulière.
Les plantes sont plus rigoureuses parce que leurs
pieds sont plus éclairés et plus aérés ; elles sont
donc moins sujets à la verse et aux maladies.
- Les travaux d'entretien (binage, sarclage) sont plus
faciles et plus rapides.
L'économie au moins un tiers de la semence.

Cultures vivrières : Les semis en lignes peuvent se faire


soit manuellement (corde à repères, rayonneur, roue pa-
queteuse à rayonneur) ; soit mécaniquement (semoirs mono-
graines en culture intensive et mécani~ée).

Cultures maraîchères : On creuse des sillons (ou rayons)


de 2 à 3 cm de profondeur avec un b5ton ou le manche d'un
rateau le long d'un cordeau tendu entre deux piquets. On
rait tomber régulièrement les graines au fond du sillon.
On mélange bien les graines avec 5 à 10 fois leur volume
de sable sec. On recouvre les graines avec la terre fine
et on tasse légèrement.

On recouvre le tout d'un peu de paillis pour éviter le


durcissement du sol sous la pression de l'eau arrosage et
garder le semis humide.

- 26 -
7.4. Semis en poquets :

Les graines sont placées dans les trous faits à des


distances régulières sur des lignes régulièrement es-
pacées.

La r~partition des plantes sur le terrain est mieux


îaite que dans les deux semis précédents (à la volée
et en lignes).

C'est le type de semis le plus courant ; il est de


règle pour les plantes qui prennent un certain déve-
loppement en largeur (arachide par exemple) et en hau-
teur (mil, sorgho).

Technique : Le long d'un cordeau à repères bien tendu,


on creuse des trous peu profonds (en fonction de la
grosseur de graines) à intervalles réguliers (selon
l'écartement interpoquets choisi).

- On dépose quelques graines dans chaque trou (le nom-


bre de graines dépend de la culture) puis on les re-
couvre de terre bien tassée.

Le semis est généralement exécuté à plat, mais il


peut également s'eîîectuer sur billons lorsque le
terrain est trop humide ou si la couche de terre
arable n'est pas assez épaisse.

7.5. Semis en pépinière

Le semis en pépinière consiste à semer dense, dans


un sol riche et bien préparé, des plants que l'on re-
piquera par la suite. Les avantages sont

- il économise la semence
- 11 laisse plus de temps pour préparer le champ
- il permet à la plante de se développer davantage.

Le semis en pépinière est surtout en usage pour la


plupart des plantes légumières (tomate, choux,
etc. ), le tabac, et le riz irrigué.

- 27 -
- En culture maraîchère

Le terrain destiné à recevoir la pépinière doit être


léger, humiîère et travaillé. Il est préférable qu 1 il
soit situé près d'un point d'eau (marigot, fleuve) et
dans un endroit abrité.

Le terrain est ensuite divisé en planches, de 1 à


1,10 mètres de largeur pour permettre un désherbage faci-
le, et séparées par une petite allée.

Les planches seront abritées par une claie de palmes


ou de pailles tressées ou recouvertes d'un paillis, ce
dernier diminue l'évaporation et il évite le tassement de
la terre sous l'action des arrosages.

Pour les graines très petites (légumes), il est indis-


pensable si l'on veut avoir un semis régulier, de les mé-
langer à du sable sec. Le mélange est répandu uniformé-
ment et le semis doit être serré. Il faut éviter de trop
les enterrer : on se contente le plus souvent d'un léger
coup de râteau ou on traine les branchages sur la planche
ou recouvrir d'une légère couche de sable. IL faut arro-
ser aussitôt après et damer légèrement avec une planchet-
te.

Semis en caissette : Ce procédé est souvent avantageux,


car il facilité l'arrosage, prend peu de place et peut
être déplacé sans endommager les plants (cas de la toma-
te, 1 1 aubergine, le piment etc.).

Les dimensions des caissttes en bois sont souvent 40 x


25 x 7,5 cm. POur assurer un bon drainage le fond est
percé de trous et recouvert d'une couche de gravier et
d'une couche d'herbes sèches ou matière organique.

- 28 -
- En riziculture irriguée :

Les pépinières ont généralement la forme d'un


rectangle de 20 x 5 m. Les pépinières sur boue se
travaillent souvent dans l'eau pour obtenir un lit
de semis meuble, parfaitement plané et très propre
(souvent fertilisé).

Elles comportent aussi .un système de canaux,


drai~s et diguettes pour assurer une bonne circula-
tion d'eau.

La pépinière a une supe~ficie qui varie suivant


la fertilité du sol, du 1/10 au 1/20 de la superfi-
cie de la rizière définitive. Elle est établie à
proximité de la rizière.

On sème à la volée des grains pré-germés sur


boue très fluide (ou sous 2 cm d'eau si on craint
les prédateurs).

7.6. Semis en paniers, en pots ou en sacs plastiques :

Certaines cultures arbustives (arbres fruitiers et


forestiers) sont semées en pépinières provisoirement,
et lorsque les plants sont assez forts, on les trans-
plante, c'est-à-dire qu'on les enlève de la pépinière
puis on les transplante à leur place définitive sur le
terrain.

Pour éviter que les racines soient endommagées pen-


dant la transplantation, on peut semer les graines
dans les paniers tressées, des pots en terre cuite
ou en plastique dur ; actuellement, on utilise de
plus en plus les sacs de polyéthylène noir.

Exemple Semis des graines de papayer, manguier,


anacardier.

- 29 -
7.7. Semis mécaniques

On utilise surtout des semoirs motorisés ou atte-


lés. Ce sont des appareils comprenant essentielle1nent
une trémie dans laquelle on place les graines. Ces
dernières descendent par des tuyaux jusqu'à un dispo-
sitif comprenant généralement des petits socs qui as-
surent l'enîouissement. Ces dispositifs creusent un
petit sillon dans lequel tombe la graine, celle-ci est
ensuite recouverte de terre.

L'utilis3tion des semoirs attelés présente les


avantages suivants :

- semis rapide et régulier


- semer en lignes à la bonne densité
. à la bonne profondeur
- travaux d'entretien plus faciles.

Il existe des semcirs à monorangs ou multirangs.

7.8. Semis associés

Les cultu~es,associées sont généralement pratiquées


en agriculture traditionnelle ; elles consistent à
cultiver ensemble, sur une même parcelle, une ou plu-
sieurs espèces végétales différentes. (Notons que la
culture dérobée est une culture de courte durée, in-
tercalée entre deux cultures principales).

Dans les zones tropicales humides, c'est le manioc


cultivé avec le maïs, l'igname, le gombo, ou le riz
avec le gombo et le piment.

Dans les régions plus sèches, les associations mil-


niébé et mil-arachide constituent des pratiques clas-
siques.

Les plantes sont semées ou plantées à des époques


dirrérentes suivant leur cycle cultural de façon
qu'elles se gênent le moins possible.

- 30 -
Généralement, les cultures associées fournissent des
rendement légèrement supérieurs à ceux des cultures pu-
res correspondantes mais les résultats sont souvent très
aléatoires.

Exemple : Les expérimentations ont montré que l'associa-


tion mil-niébé est légèrement plus avantageuse que les
cultures pures : il faut 1,10 ha de culture pure pour
1 ha de culture associée ; tandis que pour arachide-sor-
gho, il faut 1,02 ha pour 1 ha de culture associée.

La méthode présente des avantages et des inconvé-


nients suivants

Avantages =

- Meilleure utilisation des radiations solaires globales


pour la photosynthèse
- Réduction des échanges latéraux par les plantes les
plus hautes formant brise-vent ;
- Utilisation maximale des potentialités de nutrition
minérale par le sol
- Protection des sols contre l'érosion ; amélioration de
leur structure et conservation de matière organique.

Inconvénients :

- Effet néfaste au point de vue nutrition minérale si


une carence plus ou moins marquée en un certain élé-
ment aboutit à un épuisement rapide de cet élément . .
- Concurrence néfaste des éclairements de diverses plan-
tes.

8. Quand doit-on faire un resemis ?

Dans des conditions normales de pluviomé~rie, le re-


semis est une opération qui ne s'impose par lorsqu'on
obtient une levée des poquets supérieure à 80 %.
Le resemis qui n'est réalisable qu'à la main, ne se
justifie :

- 3J -
- que si l'on constate une levêe des poquets inférieure à
80 %, 10 à 12 jours aprês l'exécution du semis ;
- et, que l'on exécute celui-ci alors immédiatement (au ma-
ximum 3 jours aprês la levée générale) en prenant bien
soin de ne pas redéposer les semences à l'emplacement
exact des anciens poqu~ts afin d'éviter la contamination
des nouvelles semences par les parasites ayant pu occa-
sionner la fonte des semis.

Les resemis tardifs, réalisés plus de 15 jours apr~s

les premiers semis, donnent naissance à des plantes trop


fortement concurrencées par celles issus des premiers se-
mis pour n'apporter, en définitive, qu'une production mé-
diocre tout en restant plus attractif pour le parasitisme
(particulièrement chez le cotonnier).

- 32 -
Tableau 8 Nombre de semences, durée de germination et de
maturation

' 1 1
;Nombre ap- ;Nombre de ;Nombre de
;proximatif ;jours du ;semaines du
Légume ;de semences;semis à la ;semis ou de
· aux 100 g ;germination; la planta-
; tian à la
;maturité

Carotte 90 000! 8-14 10-14

Hadis 9 000! 3-5 4-5

Navet 40 000! 6-10 8-10

Chou 35 000! 5-8 10-13

Amarante 130 000! 3-5 7-10

Epinard 5 500! 5-7 8-10

Haricot nain 200 à 300! 5-8 7-9

Haricot a rames 250 à 450! 5-8 8-10

Haricot de Lima nain 75 à 175! 5-8 8-10

Haricot de Lima à rames 75 à 175! 5-8 10-12

Pois cajan 700! 5-7 30-35

Aubergine 25 000! 10-14 10-12

Tomate 35 000! 7-10 10-12

Piment rouge 10 000! 10-14 12-15

Laitue 90 000! 4-6 7-9

Gombo l 800! 8-12 8-10

Oignon 25 000! 8-10 14-16

Concombre 3 500! 7-10 8-10

Pottron 750! 6-8 12-15

Melon d'eau !750 à 1 000! 9-12 14-16

- 33 -
IV. ACTIVITES PEDAGOGIQUES SUGGEREES

1. Faire un test de faculté germinative (voir question


2) de différentes sortes de semences récoltées à la
ferme scolaire et chez les paysans. Comparer leur
pouvoir germinatif. Essayer également avec les vieux
stocks di graines récoltées pendant les précédentes
campagnes ainsi que les graines sélectionnées prove-
nant des stations de recherche (Comptage de graines
doit être effectué 2 ou 3 fois).

2. Rechercher la valeur de pureté variétale des semences


utilisées à la ferme scolaire (demander à la station
de recherche. opération de production des semences,
ferme semencière etc.).
A partir de ces données. essayer de calculer la va-
leur culturale de ces semences.

3. Dans les champs de l'école et ceux des paysans, ob-


server et noter les points suivants :

+ modes de semis, dates de semis, profondeur de se-


mis, nombre de graines par poquet, écartements ;

+ discuter en classe les avantages et les inconvé-


nients des modes de semis observés.

4. Participer aux opérations d'ensemencement (semis).

5. Exécuter ou assister à l'opération de désinfection


des semences (noter le nom et la quantité du produit
utilisé ainsi que ses propriétés).

- 34 -
6. Collectionner différentes sortes de graines de cé-
réales (100 à 200 grammes) et estimer le poids de
1 000 graines•, ce travail exige une balance de pré-
ci si on à 10 mg près (si l'école n'en possédait pas,
demander l'aide du laboratoire de recherche ou du bi-
joutier de la place). Le comptage de graines doit
être exact, il faut les recompter 2 ou 3 fois. Con-
seil pratique : compter par tranche de 10 ou 20 grai-
nes à la fois puis finalement les rassembler pour la
pesée.
A partir de ces données, calculer la quantité de se-
mences par ha pour une culture donnée (en sachant le
mode de semis, l'écartement ... ).

7. Faire un essai de profondeur de semis (culture en pot


à 1, 2, 4, 6 et 10 cm de profondeur (par ex.) pour
les semences de mil, sorgho, mars, niébé, arachide
etc .

. observer la levée des plantules et noter les dates


de leur sortie de terre et l'état végétatif (leur
hauteur notamment). Discuter les résultats obser-
vés .

. comparer également les sem1s sur sol sec et sol hu-


mide, graines trempées dans l'eau (24h avant le se-
mis) ou non.

V. BIBLIOGRAPHIE

1. A.T.E.O.S. - Mon petit jardin, no. 14-


Le Guide de la famille, ATEOS, Paris, 1982.

2. BIT. - Agriculture générale : Multiplication et amé-


lioration des végétaux
Cours de BIT/PNUD, Bamako, 1972.

3. Dictionnaire Larousse agricole, Paris, 1981.

- 35 -
4. FAO. - Fruits et légumes en Afrique occidentale
Rome, 1978.

5. FAO - Semences agricoles et horticoles - Rome, 1961.

6. Gaudy, M. - Manuel d'Agriculture tropicale


La Maison Rustique, Paris, 1965.

7. Gauthier, J. - Notions d'agriculture


Ed J. Gauthier, Pèrigueux, 1983.

8. Genech de la Louvière, T. - Manuel d'Agriculture


Ed. Le Syndicat Agricole, Lille, 1979.

9. Mémento de l'Agronome - 1980, Ministère de la Coopéra-


tion française.

- 36 -
UNITE 3

MULTIPLICA1·10N PAR VOIE VEGETATIVE OU ASEXUEE

I. OBJECTIFS DE L'UNITE

A la fin de cette unité, l'élève sera capable :

- de connaître divers modes naturels de multiplica-


tion végétative des plantes ;
- de décrire les quatre principales méthodes arti-
ficielles de multplication des plantes par voie
végétative ;
- de savoir comment pratiquer les multiplications
par division, par marcottage, par bouturage et
par greffage ;
- d'indiquer les intérêts pratiques de chacune de
ces méthodes.

I I . QUESTIONS D'ETUDES

1. Quels sont les modes naturels de multplication végéta-


tive ?

2. Quelles sont les méthodes artificielles de multplica-


tion par voie végétative ?

3. Quelles sont les différentes méthodes de propagation


des plantes par division ou fractionnement ?

4. Qu'appelle-t-on marcottage ? Quelles sont les princi-


pales méthodes de marcottage ?

5. Qu'est-ce que le bouturage ? Quels sont les principes


et les méthodes de bouturage ?

G. Que veut dire le greffage ? Quels sont les principes


du greffage ?

7. Quelles sont les différentes sortes de greffes ?

- 37 -
III. DISCUSSIONS

1. Quels sont les modes naturels de multiplication végé-


tative ?

La reproduction des végétaux peut s'effectuer par


les moyens autres que la germination de graines.

En effet, la multplication végétative naturelle


peut se faire de plusieurs manières

- Des stolons ou coulants sont émis par le f.raisier ;


à chaque noeud, il naît des feuilles vers le haut,
des racines adventices vers le sol. Lorsque le cou-
lant est desséché, on a un nouveau pied.
- Le gingembre se multiplie par ses rhizomes.
- La pomme de terre par ses tubercules.
- L'ail par ses caïeux (ou cayeux) et l'oignon par ses
bulbes.

Ce sont des bouturages ou marcottages naturels :


les racines adventives émises sur ces tiges souterrai-
nes donnent au nouveau plant une vie propre.

Les drageons sont des tiges qui se développent sur


les racines de certains arbres (arbre à pain, pal-
mier-dattier) ou plantes (bananier, sisal) ; on peut
les séparer du pied-mère pour avoir un nouveau végé-
tal.

2. Quelles sont les méthodes artificielles de multiplica-


tion par voie végétative ?

Les méthodes de multiplication asexuée (ou par voie


végétative) sont faites :

- soit à partir d'organe qui, naturellement, assurent


la propagation de l'espèce (drageons, rejets, tuber-
cules, rhizomes, bulbilles, cayeux).

- 38 -
- soit artificiellement à partir de fraction d'organe ca-
pable de régénérer une plante entière (bouturage, mar-
cottage) ou par association forcée de deux plantes
(greffage).

On distingue quatre types de multiplication des plan-


tes :

- La division ou le fractionnement : est la séparation de


certains organes (bulbes 1 tubercules, drageons, rhizo-
mes etc ... ) de la plante-mère pour avoir un nouveau vé-
gétal.
- Le marcottage : est la provocation artificielle d'orga-
nes nouveaux (racines et bourgeons) avant séparation de
la plante-mère.
- Le bouturage : consiste à détacher d'une plante un
fragment de racines, de rameaux ou de feuilles et de le
placer dans des conditions favorables pour qu'il forme
une nouvelle plante.
Le greffage : consiste à faire souder une portion du
. végétal (greffon) ~ur un autre (sujet ou porte-greffe)
qui par ses racines, fournira la nourriture nécessaire
à la croissance et à la production de l'arbre.

4. Quelles sorit les diffêrentes mêthodes de propagation des


plantes par.division ou fractionnement ?

Ce procédé qui consiste à séparer les proliférations


qui possêdent déjà sur la plante-mère, sous une forme
plus ou moins rudimentaire, tous les organes nécessaires
à une vie autonome (racines, bourgeons).

4.1. Division de touffes :


Diviser une plante en deux ou plusieurs parties
est un moyen courant pour multiplier de nombreuses
espèces. On y recourt pour beaucoup de plantes her-
bacées vivaces, qui croissent en nombres serrées les
unes contre les autres et réunies en touffes. S'il y
a trop de plantes, les tiges et les racines se gê-
nent et s'épuisent rapidement le milieu nutritif.

- 39 -
On déterre les touffes trop grosses et on les divise
en petits plants individuels. On habille chaque plante
et on repique.

Exemples : la citronnelle, la sansevière, le canna,


l'imperata.

4.2. Division des tiges souterraines (rhizomes} :

On déterre les tiges souterraines, on les coupe com-


me des boutures et on plante chaque bouture.
Exemple : gingembre, sisal.

4.3. Division des caïeux. .ou bulbilles

On détache à la main des caïeux 0t.t bulbilles et on


les plante.

Exemples : l'échalote. l'ail, l'amaryllis, sisal

4.4. Multiplication par rejetons :

L'ananas produit une espèce particulière de rejetons


qu'on peut utiliser pour la multiplication une fois que
le fruit est presque mOr. Il faut les détacher de la
plante-mère très près du collet et les replanter aussi-
tôt.

4.5. Multiplication par stolons :

On éclaircit quelques stolons pour favoriser leur


croissance, on fixe les plantules régulièrement en ra-
yons ou en étoile autour de la plante-mère à l'aide
d'un fil de fer courbé en agrafe ou crampon en bois.
Une fois qu'elles seront bien en place, on coupe les
tiges qui les y raccordent.

Exemple : les fraisiers.

4.6. Le drageonnage :

Le drageonnage consiste à enlever chaque drageon et


à le transplanter.
Certains arbustes ou plantes émettent tout natu-
rellement dans la terre des tiges qui ressortent un
peu plus loin, ce sont des drageons.

- Les drageons de l'arbre à pain poussent sur une


racine.
- Les drageons du sisal poussent sur tige souterrai-
ne.
- Les dra.ge<>ns <lu bananier poussent directement sur
la souche (les rejets du bananier peuvent être as-
similés à des drageons).

4. 7. Multiplication par fragmentation de. tubercules :

On reproduit la pomme de terre soit par planta-


tion de t~bercules entiers, soit par fragments de
tubercule qui doivent porter quelques yeux au som-
met~ On ~lante gênêralement les tubercules préger-
rnés.

De même pour l'igname, on plante sur buttes des


tubercules entiers ou partie proximale portant des
bourgeons.

5. Qu'appelle-t-on marcottage ? Quelles sont les principales


méthodes de marcottage ?

Le marcottage est un mode de multiplication des végé-


taux qui consiste à provoquer l'enracinement d'un rameau
(ou tige) encore rattaché à la plante-mère, puis à sépa-
rer ("sevrer") celui-ci lorsqu'il est bien pourvu de ra-
cines.

Le marcottage, qui permet l'obtention d'une plante


nouvelle semblable au pied-mère, est employé pour la re-
production d'espêces difficiles ou impossibles à multi-
plier par une autre méthode.

41 -
On distingue plusieurs procédés :

+ Marcottage simple ou par couchage


+ Marcottage en serpenteau
+ Marcottage en butte (ou sur souche ou cépée)
+ Marcottage aérien.

5.1. Marcottage simple ou par couchage :

- On enterre une tige dans le sol, un peu plus bas que


son sommet, lequel reste en l'air. C'est donc dans la
région de la tige située derrière le sommet que les
racines seront induites. Une fois que les racines au-
ront bien eu lieu, on pourra séparer la tige de la
plante-mère.

Notons que le développement des racines sera favo-


risé par les substances nutritives et les hormones
qui trouveront concentrées là où la tige sera enter-
rée. Pour induire la formation des racines, le secret
consiste à concentrer le mouvement des substances nu-
tritives et des hormones dans les tissus de la tige,
en les pliant d'au moins 90 degrés.

Cette méthode exige que le végétal à marcotter ait


des branches assez proches du sol et assez souples
pour pouvoir être courbées en terre.

Cette méthode est utilisée pour les passiflores,


rosiers grimpants.

5.2. Marcottage en serpenteau


:! 1

Si le rameau est long et flexible, on l'enterre en


pliant la tige en plusiea~i a~ceaux dans le sol (cas de
la grenadille).

5.3. Marcottage en butte ou en cépée : Cette méthode adaptée


aux espèces pouvant se recéper facilement, est utilisée
pour l'obtention de porte-greîfe fruitiers. On utilise
parfois le marcottage en butte pour le goyavier et le
cararnbolier.

-- tl 2 -
La plante est recépée, elle émet de nouvelles pous-
ses. On fait alors une butte de terre contre la plan-
te ; les jeunes pousses émettent des racines quand
elles sont bien enracinées on les coupe.

5.4. Marcottage aérien

- Lorsque l'arbre est trop gros ou à bois cassant on


fait du marcottage en l'air (ou aérien).
- Sur un rameau, on enlève un anneau d'écorce (incision
annulaire) et fait une ljgature serrée avec une fi-
celle sur la partie dénudée afin d'éviter que !'écor-
ce vienne la recouvrir.
On met juste au-dessus de la partie incisée un r6gu-
lateur de croissance tout autour de la tige (voir
plus loin).
- J.a plaie est ensuite entourée de terre maintenue pur
un manchon de chiffons ou de mousses humides. On peut
aussi employer un mélange de compost fibreux et de
sable ou de sciure de bois humidifié. On enveloppe le
tout avec une feuille de polyêthylêne transparent que
l'on attache en haut et en bas avec de la ficelle ou
de ruban adhésif.
- On peut aussi placer la marcotte dans un pot coupé en
deux lui-même enfermé dans une caisse pleine de mous-
se.

Le marcottage aérien est le plus utilisé en arbo-


riculture fruitière tropicale pour la multiplication
du litchi, du goyavier et du mangoustanier.

Comment faire une incision annulaire ?

- Soit enlever un anneau d'écorce d'environ 1 cm de


largeur en se servant d'un couteau bien affûté
- ou bien entourer la tige d'un fil de fer qu'on tordra
très serré
- ou bien pratiquer une entaille oblique en travers de
la tige à ml-hauteur et la tenir ouverte au moyen
d'une allumette.

- ~3 -
6. Qu'est-ce que le bouturage ? Quels sont les principes et
les méthodes de bouturage ?

Le bouturage consiste à séparer un fragment de végétal


ou "bouture" (racine, tige, feuille, tissu} et à mettre
dans ies conditions favorables (humidité, chaleur, aéra-
tion) à la rhizogenèse (formation des racines) qui donne
ainsi une nouvelle plante en tous points semblable au
pied-mère.

6.1. Principe général du bouturage de tige

6.1.1. Choix de bouture : choisir une plante qui a


atteint récemment sa maturité et qui appar-
tient à une variété relativement nouvelle que
l'on recherche à multiplier.

Toute la réussite de la multiplication dé-


pend de la faculté de la bouture à produire
des racines : on choisit donc les boutures
sur des rameaux de grosseur moyenne ; bien
aoûtés c'est-à-dire mûrs (bois dur ayant un
an au moins), on évite ainsi les rameaux trop
jeunes et les rameaux trop âgés.

6.1.2. Hormones d'enracinement

Certaines substances chimiques provoquent


ou régularisent les réactions de croissance
de certaines plantes lorsqu'on les utilise à
des doses très faibles. L'action de ces subs-
tances consiste à accroître la capacité innée
qu'a la tige (utilisée comme bouture) d'émet-
tre des racines et à augmenter le nombre de
racines et la rapidité de leur production.

La majorité des hormones d'enracinement


sont sous forme de poudres ou de liquide. Les
régulateurs de croissance employés sont sur-
tout l'acide indole butyrique (AIB), l'acide
naphtalène acétique (ANA) et l'acide indole
acétique (AIA).

- 44 -
6.1.3. Technique générale :

- Choisir un rameau bien aoûté c'est-à-dire un


rameau qui ait au moins un an.
- Chaque bouture a une vingtaine de centimètres
de long.
- Une coupure nette est faite au sommet de la
bouture ; immédiatement au-dessus d'un noeud,
et une autre à sa base, au-dessous d'un noeud.
- On coupe presque toutes les feuilles au ras de
la tige en laissant une ou deux au sommet pour
tirer la sève.
- Si les feuilles sont grandes, on en coupera la
moitié pour éviter une évaporation excessive.
- On favorise l'enracinement et accélère lare-
prise de la plante en utilisant des hormones
de synthèse.
- On enfonce les boutures à moitié de leur lon-
gueur dans un sol bien préparé.
- Les boutures doivent être solidement enfon-
cées, en général, verticalement de façon que
leur base soit partout en contact avec le sol.
- En pépinière, espacer les lignes de 10 à 15 cm
et les boutures de 3 à 5 cm sur la ligne.
- Il faut ombrer, arroser et désherber, surtout
durant la saison sèche.
Quand la bouture a donné une tige saine et
bien enracinée, on peut la replanter dans un
pot ou bien directement en place.

6. 2. Diïîérentes méthodes de bouturage

On distingue plusieurs types de bC?uturage

* Boutures de tige :
+ bouturage en sec : on emploie des rameaux ayant
perdu leurs feuilles et possédant des bourgeons
au repos.

- 4S -
+ bouturage en vert : on utilise des rameaux feuillés
ligneux ou herbacés, dont on supprime les feuilles
inférieures pour limiter l'évaporation (on parle
alors d'habillage).
* Boutures de racines.
* Bouture de feuilles, d'embryons foliaires, de tissus.
6.2.1. Boutures de tige :

A. Bouturage en vert ·

Bouturage en plançon : se pratique avec de gros


rameaux, aoOtés pour les espèces à enracinement
facile comme le figuier.
Bouturage par rameaux ligneux défoliés : il se
pratique sur des bois d'un an prélevés sur des
arbres en repos végétatif. Le goyavier, et le fi-
guier se prêtent bien à cette technique.
Bouturage par rameaux ligneux Ceuillés : seules
les 2 ou 3 feuilles supérieures seront conser-
vées ou habillées ; les feuilles de base sont
sectionnées. Cette technique sous ombrière est
souvent doublée d'emploi d'auxines. Elle donne
de bons résultats avec le goyavier.
Bouturage de rameaux herbacées ou semi-herba-
cés : avec les mêmes contraintes que précédem-
ment, cette technique est employée pour le goya-
vier, la grenadille, l'avocatier, certains
porte-greffe d'espèces fruitières.
Bouturage à talon : cette technique est la plus
classique pour les boutures de tiges (bois ten-
dre, vert ou semi aoOté). On enlève de la plan-
~e-mère un jeune rameau latéral en veillant à
prélever en même temps que lui le talon, c'est-
à-dire un mince fragment d'écorce et de bois de
la vieille tige qui porte le rameau en question.

- 46 -
Boutures à crossettes sont les boutures à talons munies
à la base d'un solide morceau de bois dur (qui les pro-
tège contre les pourrissements).

B. Bouturage en sec :

- Boutures à un oeil : pour certaines espèces de plante,


il suffit d'un fragment de rameau portant seulement un
oeil (bourgeon) pour obtenir une autre plante (cas de
figuier).

c. Exemples de bouturage des tiges

a. Bouturage du manioc :

- Prélever des tiges bien droites sur des plants mûrs


aoûtés et sains (exemptes de mosaique).
Diviser des tiges en boutures de 20 à 40 cm de lon-
gueur. Chaque bouture possêdant 4 à 5 yeux dormants
(éliminer la partie terminale en raison des rende-
ments moindres qu'elle procure).
- Les boutures sont plantées, en général, obliquement
ou verticalement à raison de 2 à 3 par emplacement.
- Les enfoncer jusqu'aux trois quarts de leur lon-
gueur.
- A respecter leur géotropisme (position de la tige
telle qu'elle se trouve sur la plante).

b. Bouturage de patates douces :

Préparer les boutures de 20 à 30 cm portant 3 à 4


bourgeons prélevées sur des plants sains.
- Il est conseillé de les désinfecter par trempage
dans une solution fongicide d'insecticide (par ex
manèbe + trichlorfon).
- Supprimer les feuilles sur 2 noeuds infêrieurs (par-
tie à enterrer).
Les feuilles supêrleures sont habillées à la moiti&
du limbe.
- Placer les boutures dans le sol obliquement (1 à 3
boutures p<Jr emplacement).

- 117 -
6.2.2. Boutures de racine

Les boutures de racines sont assez rares.


On fait avec des fragments de 5 cm environ
(acacia, géranium).

6.2.3. Boutures de reuille, d'embryon, de tissus :

Boutures de reuille : les feuilles de cer-


taines espèces sont capables de s'enraciner
et d'émettre des bourgeons pour former une
plante nouvelle.

Exemple : la feuille de Sanseviera (plante


ornementale) s'enracine par sa base lorsqu'
un tronçon est piqué en terre.
Boutures d'embryon roliaire : quelques
plantes sont capables de développer des
groupes isolés de cellules simples sur
leurs feuilles. ces cellules dites "em-
bryons foliaires" peuvent ensuite devenir
des plantules (fougères asplénium).
Boutures de tissus : technique de multipli-
cation récente "in vitro" qui fait appel à
la culture de méristèmes sur milieu artifi-
ciel (recherche de multiplication du frai-
sier, de palmier-dattier, porte-greffe de
1 'avocatier).

7. Que veut dire le greffage ? Quels sont les principes du


greîf'age ?

Le greff'age est l'union d'une partie de végétal (gref-


fon) à une autre plante (porte-greffe ou sujet) en vue de
la constitution d'un seul individu qui bénéficie des qua-
lités des deux végétaux réunis.

- 48 -
7.1. But du greffage :

Le greffage permet de :

+ conserver les caractères de la variété.


+ améliorer les espèces spontanées en les greffant sur
elles-mêmes.
+ conférer des caractères de tolérance ou de résistance
à certaines espèces ou variétés par le biais du por-
te-greffe : tolérance à certaines maladies, tolérance
à certains facteurs limitants du milieu (froid, sé-
cheresse, humidité excessive, acidité, alcalinité,
etc.).

7.2. Principes de base du greffage :

L'union entre les deux végétaux s'opère par contact


étroit entre les cambiums (minces couches vertes si-
tuées juste sous l'écorce) et les tissus vasculaires
des deux partenaires. Pour amintenir la greffe en pla-
ce, on ligature le point de greffe avec un lien (ra-
phia, plastique) et on le protège par du mastic à gref-
fer.

La réussite des greffes est fonction de certaines


conditions :

- existence d'une certaine affinité entre le sujet et


le greffon : les greffes sont toujours possibles au
sein d'un même genre, plus difficiles entre des plan-
tes de genres différents ; mais impossibles entre des
végétaux de familles distinctes (les incompatibilités
végétales se traduisent notamment par les décolle-
ments de greffe volumineux).
- mise en contact étroit des cambiums du sujet et du
greffon.
- état de végétation sensiblement identique du sujet et
du greffon.
- présence sur le greffon d 1 au moins un oeil bien cons-
titué, d'où naîtra une pousse vigoureuse.

- 49 -
- bon état sanitaire du porte-greffe et du greffon :
les soins donnés pendant et après greffage (ligature,
engluage, effeuillage etc.).
- habileté du greffeur.

Pour réussir une greffe, il est essentiel de bien


déterminer la position des divers tissus aussi bien du
sujet que du greffon, afin de réaliser entre les deux
tiges une union rapide et durable.

Il faut donc placer la couche de cambium du greffon


et celle du porte-greffe de telle façon qu'elles soient
absolument adja~entes l'une et l'autre ou que le con-
tact soit aussi intime que possible afin que s'effectue
le passage de la sève du sujet dans le greffon et que
la soudure ait lieu.

7.3. Outils et matériel pour le greffage

7.3.1. Les outils :

+ Le greffoir avec spatule la spatule sert


pour soulever l'écorce
+ La pierre à aiguiser : pour faire des coupes
parfaites avec un greffoir ;
+ La serpette : pour désongleter et parer les
plaies de taille ;
+ Le sécateur : pour opérer une taille nette sur
les tiges dures ou tendres ;
+ La scie égoîne :·pour le surgreffage
+ Outil spécial pour la greffe en placage ou en
fente.

7.3.2. Produit et petit matériel :

+ Mastic à greffer : différents produits vendus


dans le commerce servent à protéger les plaies
(contre les attaques des insectes et des mala-
dies) et à éviter la dessication des tissus.

- 50 -
+ Attaches : le raphia, rubans de tissus pa-
raffinés, rubans en chlorure de polyvinyle
transparent (très largement employés en
raison de leur imperméabilité à i•eau
alors qu'ils permettent les échanges ga-
zeux). Pratiquement, on a recours à des
feuilles de plastique transparent décou-
pées en bandes.
+ Etiquettes : étiquetage des greffes, avec
le nom de la variétê et la date de greffa-
ge, est indispensable pour éviter toute
erreur.
+ Des tuteurs : sont nécessaires pour proté-
ger des jeunes greffes fragiles (contre
les vents forts).

8. Quelles sont les diCférentes sortes de greCfes ?

8.1. Greft'è par approche : c'est la gref'fe la plus sûre,


sujet et greffon restant alimentés par leurs raci-
nes jusqu'à la soudure.

Technique : Enlever un lambeau d'écorce de m6me


taille et dimension sur les deux rameaux à greîfer,
de façon que ces entailles coincident parfaitement
lorsqu'elles sont appliquées l'une sur l'autre ;
les maintenir en contact par une ligature serrée.
Le porte-greffe est généralement élevé en pot pour
6tre racilement placé prês de la plante-mêre qui
fournit le greîîon (exemple : manguier).

8.2. Gret'res en fente

8.2.1. Greffe en fente terminale :

Cette méthode convient aux tiges de 5 à


7 cm·de diamètre au ~aximum. Elle est utili-
sée pour la multiplication du manguier et de
l'avocatier.
Technique : Le sujet est sectionné horizontale-
ment puis fendu verticalement au milieu sur 4 â
5 cm son diamètre. On insère ensuite 1 ou 2
greffons (suivant le cas) portant 3 yeux et
taillés en biseau. Faire coïncider les cambiums
aussi exactement que possible. Ligaturer au ra-
phia puis engluer con~lêtement la plaie et la
coupe supérieure des greffons avec du mastic à
greffe pour les soustraire au contact de l'air.

8.2.2. Greffe en courronne : est utilisée pour le


greffage de gros sujets, comme le goyavier et
le manguier ou comme technique de surgreffage.

Technique : Inciser verticalement l'écorce sur


4 à 5 cm aux endroits prévus pour la pose des
greffons. Couper ces greffons à 3 yeux, entail-
lant leur base en biseau allongé et en formant
un épaulement atteignant le tiers du diamètre.
Insérer les greffons sous l'écorce après avoir
écarté avec une spatule du greffoir l'une des
lèvres de l'incision et de façon que l'épaule-
ment soit 11
assis 11 sur la coupe du tronc. Liga-
turer et engluer la plaie au mastic à greffer.

Le surgreffage : c'est la greffe d'arbres déjà


plantés en verger par exemple. Elle permet de
changer de variété ou de reconstituer un arbre
abîmé.

8.3. Greffes latérales de rameaux :

8.3.1. Greffe en fente latérale

Le greffon est constitué par une extrémité


de rameaux dont on fait gonfler le bourgeon
apical par effeuillage.

- 52 -
Technique :

- Sur le greîfon on pratique deux entailles à


partir de 2 cm de l'extrêmitê supérieure aîin
de former un double biseau d'environ 5 cm de
longueur.
- Sur le porte-greffe, on fait une entaille
oblique vers la partie inîêrieure de la même
longueur, la base de l'entaille devant avoir
la même largeur que le double biseau du gref-
fon.
- Le biseau du greffon est enfoncé dans l'en-
taille du sujet en J.aisant coïncider les as-
sises génératrices, puis on ligature avec un
ruban de polyvinyle.

8.3.2. Greffe en placage de côté

Cette méthode de greffage est utilisée pour


la multiplication de l'avocatier et du man-
guier.

Technique : Sujet et greI'fon doivent être sen-


siblement de même diamêtre. Tailler le greffon
en sifflet allongé et faire à la base du por-
te-greffe une entaille correspondant à cette
coupe, en entamant la tige jusqu'à l'aubier.·
Assembler les deux parties en les juxtaposant
parîaitement. Maintenir cet ensemble par une
ligature de raphia ou de ruban polyéthylène.

8.4. Greffes de rameau en tête

Greffe à l'anglaise : il faut que le sujet et le por-


te-greffe ont de diamètre identique. On l'applique
cette greffe sur les arbres fruitiers (les annonacés)
à une hauteur d'environ 25 cm au-dessus du niveau du
sol.

- 53 -
Technique : Ecimer le porte-greffe. Faire une
section oblique de 4 cm environ du porte-greîfe
à travers l'extrémité supérieure de la tige.
Pratiquer une section a ras au-dessus d'un bour-
geon de façon à laisser en place entre la base
et l'apex du greffon 4 ou 5 autres yeux. Opérer
ensuite à la base du greîîon une section oblique
de 4 cm environ qui se termine juste au-dessus
d'un bourgeon.

Pratiquer une incision peu profonde (1 cm en-


viron) à 1/3 de la longueur et section oblique
au sommet du porte-greffe. Façonner une languet-
te sur le greffon en l'incisant de 1 cm environ,
à 1/3 de la longueur de la section olbique à
partir du bas.

Glisser ensuite le greffon dans le porte-


greffe de telle manière qu'ils se tiennent bien
l'un et l'autre. Attacher la greffe au moyen
d'un ruban de polyéthylène pour greffage.

8.5. Greffe d'oeil ou en écusson (écussonnage) : cette tech-


nique de greffage, quasi universelle pour les agrumes
et les rosacées fruitières, est beaucoup moins utilisée
pour les autres espèces tropicales.

Technique : Cette méthode consiste à insérer un bour-


geon derrière l'écorce du porte-greffe, de telle maniè-
re que le dos du bourgeon se trouve en contact étroit
avec le cambium du porte-greffe.

On distingue différents types de greffe en écusson

B. 5. l. Gre:f:fe en écusson en °T" ou en "'l' renversé"

Sous les climats chauds, on pratique beaucoup


plus la greffe en 11 '1' renversé" que la greffe en
T (elle donne de meilleurs résultats pour le
manguier notamment).

- '»4 -
Technique : le greffon est un oeil prélevé au gref-
foir sur le rameau, avec l'écorce qui le porte, sans
entamer l'aubier. Ensuite, on décolle délicatement le
bois qui y subsiste sans abîmer la partie interne du
greffon et sans "vider l'oeil 11 de son petit prolonge-
ment boisé.

Faire sur le sujet une incision 3 à 6 cm de long


en Tou en T renversé (incision dans le cambium sans
pénétration dans le bois) dans laquelle on insère dé-
licatement l'écusson après avoir soulevé soigneuse-
ment les deux côtés de l'écorce incisée. L'oeil doit
être placé entre les deux lèvres de l'écorce. On li-
gature ensuite avec üu raphia ou du ruban de plasti-
que que l'on enroule en serrant bien et en commençant
au-dessous des incisions. La soudure de la greffe est
assurée environ un mois plus tard.

8.5.2. Greffe en placage ou en panneau :

Technique On découpe sur le sujet, à l'endroit


choisi pour la greffe, un carré d'écorce de 12 a
15 mm de côté. On découpe sur la branche de la varié-
té à greffer autour de l'oeil un carré ayant exacte-
ment les mêmes dimensions. On le soulève avec précau-
tion, le met en place sur la fenêtre et ligature avec
un ruban de plastique en recouvrant l'oeil.

8.5.3. Gref.fe en H : ce nom est dû à la disposition en H des


incisions.

Technique : Deux inclsions verticales et une incision


horizontale à mi-hauteur entre les précédentes. Le
greffon a la même dimension que la fenêtre pratiquée
sur le porte-greffe.
Soins généraux aux greffes d'yeux :

Il est recommandé de grefrer, si possible, sur le


côté du porte-greffe, opposé au soleil. On protège le
greffe contre le soleil avec une feuille ou morceau
de papier attaché au-dessus.

Si la greffe est bien soudée, on fait une incision


annulaire à 5 cm au-dessus du point de greffe et une
autre distante de 2 cm, on enlève l'écorce situé en-
tre ces incisions.

IV. ACTIVITES PEDAGOGIQUES SUGGEREES

1. Dans les champs, verger, jardin et les environs, ob-


server les modes de propagation des plantes cultivées
et de la végétation naturelle. Dresser une liste de
plantes et leurs modes de propagation ainsi que leur
f'réquence.

2. Pratiquer une multiplication végétative par les métho-


des suivantes

Par fractionnement : gingembre, patate douce, igna-


me, citronnelle, sisal, ananas, ail, bananier, frai-
sier, menthes.
Faire germer quelques tubercules de pommes de terre
(dans un endroit plus ou moins éclairé) et observer
les germes issues des yeux. Planter les fragments
germés et suivre leur croissance.
Par marcottage aérien goyavier, ficus (caoutchouc)
- Par bouturage

de tiges : patate douce, canne à sucre, manioc,


hibiscus, bougainvillée.
de feuilles : sansevieria (les portions de
feuilles sont laissées sécher à l'air, au
préalable, pendant 2411 pour cicatriser les cou-
pes).

- 56 -
- Par greffage :

par approche : mangotier, manguier, oranger,


mandarinier, citronnier.
. en fente .. avocatier
. en écusson rosier, oranger, rnanguier
. en fente terminale : lübiscus, tomate
. en placage latérale . manguier .

V. BIBLIOGRAPHIE

l, De Laroussilhe. - Le manguier
G.P. Maisonneuve et Larose, Paris, 1980.

2. FAO. - Fruits et légumes en Afrique occidentale


Hoern, 1978.

3. Gaudy, M. - Manuel d'Agriculture tropicale


La Maison Rustique, Paris, 1965.

4. Genech de la Louvière, T. - Manuel d'Agriculture


Ed. Le Syndicat Agricole, Lille, 1979.

5. Marche-Machard, J. - Le monde végétal en Afrique in-


ter-tropicale. Ed. de l'Ecole, Paris, 1965.

6. McMillan Browse, P. - La multiplication des plantes


F. Nathan, Paris, 1981.

7. Mémento de l'Agronome. - 1980, Ministère de la Coopé-


ration française.

8. Pringent, P. - La multiplicatio'n des végétaux, No 114


A.T.E.O.S., Paris 1983.

- 'S7 -
UNITE 4

LA PLANTATION

I. OBJECTIFS DE L'UNITE

A la fin de cette unité, l'élève sera capable :

- de donner la différence entre la plantation et le


repiquage
- de connaître les différentes techniques de plan-
tation des espèces cultivées
- de savoir préparer les plants et faire les repi-
quages en riziculture irriguée et en culture ma-
raîchère ;
- de décrire des techniques et dispositifs de plan-
tation des arbres fruitiers ;
- de savoir préparer et planter des boutures.

II. QUESTIONS D'ETUDES

1. Qu'est-ce que la plantation ? Le repiquage ? Quelles


sont les techniques de plantation des plantes culti-
vées ?

2. En riziculture irriguée, comment effectue-t-on le re-


piquage ?

3. En culture maraîchère, quels sont les travaux prépa-


ratoires et les opérations de r~piquage des plants ?

4. Quels sont les techniques et dispositifs de plantation


des arbres fruitiers ?

5. Que doit-on faire pour la mise.en place des boutures?

-- 5f -
III. DISCUSSIONS

1. Qu'est-ce que la plantation ? Le repiquage ? Quelles


sont les techniques de plantation des plantes culti-
vées ?

La plantation est l'action de plan~er, c'est-à-dire


de replacer en terre un végé~l préalablement arraché
pour qu'il continue à se dével-0pper dans des meilleu-
res conditions que poB~ible.

On plante de f'ac;on définitive les ai'bres "à demeu-


rë' ou "en placeu ou jusqu'à la récolte des plantes
annuelles.

On plante temporairement "en pépinières" (repiqua-


ge) les jeunes plants dont on veut augmenter les di-
mensions en attendant de les planter à demeure ou dé-
finitivement.

La transplantation est l'opération qui consiste à


déterrer une plante pour la replanter d'ailleurs.

Le repiquage est la mise en place d'un jeune plant


semé en pépinière.

On peut planter

* manuellement avec un plantoir eu un outil à main,


destiné à faire des trous dans la terre pour la
plantation ou le repiquage (plantes légumières).
*mécaniquement à l'aide des machines planteuses des-
tinées à assurer la plantation automatique des tu-
bercules (pommes de terre par.exemple) ou des repi-
queuses destinées à mettre en terre, à sa place
définitive, un jeune plant préalablement semé en pé-
pinière (repiqueuse japonaise de riz).

On distingue les principales techniques de planta-


tion selon les types de culture suivants

- En riziculture irriguée : le repiquage


En culture maraîchère : le repiquage
- En arboriculture îruitiêre la plantation et la trans-
plantation.
- En plantation des boutures.

2. En riziculture irriguée, comment effectue-t-on le repi-


quage ?

On recourt souvent aux techniques de repiquage en li-


gnes, qui facilitent les travaux d'entretien dans les ri-
zières (utilisation de la houe rotative).

La technique de repiquage en lignes repose essentiel-


lement sur :

- le planage de la rizière et le niveau de l'eau


~ - l'âge des plants et leur préparation
la profondeur de repiquage
- le nombre de brins par touîîe et les écartements.

* Le niveau d'eau dans la rizière : le repiquage se fait


de préférence dans boue îluide (tolérance de 3 à 5 cm
d'eau au maximum).
• L'âge des plants à repiquer varie, selon les variétés
et les régions, entre 30 et 100 jours de séjour en pé-
pinière.
* La préparation des plants consiste à éliminer les su-
jets chétifs et à l'habillage des plants (léger rognage
des racines et des feuilles).
• La profondeur de repiquage varie suivant la consistance
du sol et l'âge des plants (3 â 5 cm de profondeur). Le
plant ou la touffe de plants doit être enfoui dans le
sol verticalement, la main faisant office de plantoir.
~ Le nombre de brins varie entre l à 15 plants par touffe
et selon l'importance du tallage de la variété et les
écartements ; ces derniers sont três variable (20 x
20 cm; 30 x 30 cm ou 40 x 40 cm etc ... ).

- 60 -
3. En culture maraîchère, quels sont les travaux préparatoi-
res et les opérations de repiquage des plaats ?

3.1. Travaux préparatoires

3.1.1. Les planches : tous les semis et les repiqua-


ges des plants ou des végétaux de faible en-
combrement (cultures maraîchères, tabacultu-
re, pépinières de plantes florales et
ornementales) occupent des planches.

Les planches sont des parcelles rectangu-


laires plus ou moins longues, sa longueur
peut varier selon le besoin de sentiers de
passages et la nécessité d'écoulement de
l'eau de surface. Sa largeur varie del à
1,10 m, ces dimensions permettent, à partir
du sentier (de 35 à ~O cm de largeur), d'at-
teindre facilement les sujets qui se trouvent
au milieu des planches sans endommager les
cultures.

Le système de la planche normalement sur-


êlevêe est utilisêe pour la culture des lêgu-
mes en saison humide et celui de la planche
en creux (légèrement concave) en saison sè-
che, à cause de la nécessité des irrigations
copieuses et fréquentes.

3.1.2. L'opération de dressage des planches :

On commence par en délimiter la surface de


la planche en plantant un piquet aux 4 coins.
On tend un coràeau entre ces piquets et on
dresse la terre contre cette ligne pour cons-
tituer les côtés de la planche. Cette terre
est prélevée sur le sentier qui entoure la
planche.

- 61 -
Les côtés ont de 15 à 20 cm de hauteur, inclinés à
45° vers l'extérieur. Les côtés doivent être bien bien
aplatis (avec le dos de la pelle) pour éviter l'écrou-
lement par l'eau de r~issellement (fortes pluies par
ex. ) .

Pour obtenir une planche creuse, on peut enlever un


peu de terre au milieu pour constituer un rebord tout
autour. On ratisse ensuite la partie ~entrale de la
planche pour lui donner une surface concave.

3.2. Le repiquage

Le stade de développement le plus favorable au repi-


quage varie selon les variétés mais se situe générale-
ment à l'époque où le plant a atteint 5 à 7 cm de.haut.
Le repiquage de la pépinière à la planche définitive,
doit avoir lieu le soir ou par temps couvert. Les
plants sont dépiqués à l'aide d'un déplantoir·en pre-
nant soin de ne pas endommager le système radiculaire.
Il est recommandé d'arroser avant l'opération.

On utilise le déplantoir pour déterrer les plants et


creuser les trous. Les plants sont repiqués dans un
trou pr.atiqué au plantoir en s'assurant que les racines
s'étaient bien dans le trou et n'ont été ni tordues ni
retournées pendant l'opération.

Pour assurer la reprise, il faut bien tasser le sol


autour des plants en pressant des deux mains la terre à
la base de la tige.

3.3. L'ombrage ·

Il est important de bien arroser et ombrer les


plants nouvellement repiqués. Chaque plante peut être
ombré individuellement en plaçant une grande feuille
(arbre à pain oG tout autre feuillage) de façon qu'elle
l'abrite des rayons du soleil. L'ombrage peut être tiré
au bout de 4 ou 5 jours où lorsque les feuilles du
plant ont repris leur couleur et leur fermeté.

- 62 -
4. Quels sont les techniques et dispositifs de plantation
des arbres fruitiers ?

4.1. Epoque de la plantation

La saison humide est celle qui convient le mieux


à la plantation et à la transplantation des arbres
fruitiers parce que les arbres plantés au début de
saison des pluies disposeront d~ plusieurs mois pour
développer un ~on système radiculaire avant le début
de la saison sèche.

La plantation en saison sêche n'est pas recomman-


dée mais elle est possible à condition de protéger
les plants de soleil et de les irriguer réguliêre-
ment.

4.2. Préparation de la plantation :

Aprês avoir choisi le terrain pour la plantation


(verger) et les différentes espèces d'arbres à plan-
ter dont on connait les écartements pour chaque es-
pèce choisie, on détermine le nombre d'arbres de
chaque espêce à planter et la surface occupêe et on
marquera l'emplacement de chacun d 1 eux à l'aide d'un
piquet de bois.

Pour tracer les lignes, on prendra un des côté de


la plantation comme ligne de base. On procède le pi-
quetage suivant le dispositif adopté.

4.3. Dispositirs de la plantation :

La plupart des arbres fruitiers prenant un grand


d6veloppcment spacial, les êcartcments entre les ar-
bres sont donc importants.

Trois types de plantation sont possibles :

~ Plantation à densité double, la moitié des arbres


sera ensuite arrachée quand ils commenceront à se
gêner.

- 63 -
* Plantation dans les interlignes d'une autre espèce frui-
tiêre entrant rapidement en production et qui sera arra-
chée plus tard.
* Plantation avec des cult\1res annuelles en interlignes.
On choisira d'après le type de plantation retenu. le
dispositif qui convient le mieux

4.3.1. Plantation en carré : où la distance entre les lignes


d'arbres est la même entre les plants sur la ligne ;
les 4 arbres voisins forment un carré.

Exemple : Distances de plantation en carré

B x 8 m soit une densité de 156 arbres/ha


13 x 13 m soit une densité de 59 arbres/ha.
4.3.2. Plantation en quinconce : en ajoutant une ligne sup-
plémentaire à la disposition en carré. chaque arbre
se trouvant au point d'intersection des diagonales
joignant les 4 arbres les plus proches. Ceci revient
à décaler les arbres des lignes intermédiaires de la
moitié (L/2) de la distance (L) entre 2 arbres sur la
même ligne.
Exe~Jle : plantation en carrê de 13 x 13 m (b9 ar-
bres/ha) complétée par des lignes intermédiaires de
6,SO m entre les lignes et de 13 m entre les arbres
(6.5 x 13 m soit 118 arbres/l1a).

4.3.3. Plantation en triangle ou en hexagone dans ce type


de plantation, chaque arbre d'une ligne forme avec
les 2 autres arbres les plus proches de la ligne voi-
sine un triangle équilatérale ; chaque arbre se trou-
ve donc au centre d'un hexagone formé par les arbres
voisins.

Exemple : si les arbres sont espacés de 13 m sur la


ligne, les lignes seront espacées de 11.25 m soit 68
arbres/ha (contre 59 pour une plantation en carré de
13 X 13 m).

- fi4 -
4.4. Trous de plantation :

Pour tous les arbres et arbustes fruitiers, le trou


de plantation mesurera 1 x 1 x 1 m environ. Si le sol
est fertile, on pourra réduire les dimensions à 75 cm
dans tous les sens.

Technique
- Nettoyer complètement la surface du sol (enlèvement
des pierres, détritus, souches, mauvaises herbes
etc ... ).

Creuser les trous, en prenant soin de séparer la cou-


che supérieure du sol, souvent humifère et fertile
{de 30 à 45 cm de profondeur), de la terre du sous-
sol. Les deux couches de terre seront donc mises en
deux tas distinctes de part et d'autre du trou.

Le fond du trou sera ameubli et toutes les pierres


(supérieures à 5 cm de diamètre) seront enlevées.

- Sur le rond ameubli on étalera 11ne couche de 10 cm


environ de matière organique bien décomposée (source
nutritive et rétention d'eau). Cette couche sera for-
tement damée avant d'être recouverte de terre.

- Le tas de sol superficiel sera mélangé à un volume


égal de bonne terre superficielle qui entoure le
trou. On y ajoutera du compost si possible et d'en-
grais complet NPK (à raison d'une cinquantaine de
grammes par cuvette de mélange de terre). Ne pas
ajouter de la terre du sous-sol à ce mélange.

- Le trou est rempli de ce mélange par couches succes-


sives de 10 cm à 15 cm que l'on tasse soigneusement.
Si le sol est sec on arrosera le trou, au fur et à
mesure, jusqu'à ce que le sol soit bien imbibé
d'eau.

- 65 -
4.5. Transplantation :

Les plants élevés en pépinières sont déterrés et


manipulés soigneusement afin que leur système radi-
culaire ne soit pas endommagé.

Une fois déplantés, les sujets sont repiqués aussi-


tôt que possible et sans être exposés en pleine so-
leil.

- Si le plant a un très grand système radiculaire, on


devra sectionner quelques racines les plus longues
ainsi que les racines endommagées.

A l'aide de la règle à planter, se basant sur le


piquet indiquant l'emplacement de l'arbre, on dispose-
ra de part et d'autre les deux piquets repères qui
permettront de mettre le jeune plant exactement à sa
place voulue.

- Le plant étant maintenu à la hauteur voulue au cen-


tre de trou. de façon que la base du collet de l'ar-
bre soit, après tassement, à quelques centimètres
au-dessus du niveau du sol.

- On épand la terre sur les racines et on la tasse


avec le pied de temps en temps.

- Le tronc sera secoué de temps en temps pour assurer


la consolidation du sol autour des racines et éviter
les poches d'air (nuisibles pour la croissance de la
plante).

- Si la transplantation est effectuée par temps sec,


on élarguera le plant pour réduire l'évaporation
produite par les feuilles. Les coupes se feront au-
dessus d'un noeud ou d'un oeil, et les feuilles
pourront être coupées au tiers.

- 66 -
- On protègera le plant du soleil au moyen de feuil-
les de palmier, par exemple, rattachées en forme
d 1 un cône autour du plant ou d'une petite plate-
forme en branches érigée autour du plant.

- On maintient verticalement la tige principale à


l'aide à'un tuteur enfoncé en terre le long du
tronc.

On enroule un bout de toile (ou jute) autour du


tronc de l'attache pour éviter qu'il ne soit en-
dommagé par le frottement entre le tuteur sous
l'effet des vents.

4.6. Cas de transplantation des plants élevés en pots


- Quand le trou a été rempli à 15 en 20 cm de la
surface, on dépote soigneusement le plant et la
place ensuite au centre du trou partiellement rem-
pli et on ajoute le sol en le tassant, autour des
racines.

- On règle la position du plant de façon que le sol


soit au même niveau de la tige que dans le pot (ne
pas trop profondément enterrer}.
- Après la plantation, on aplanit le sol et on arro-
se le plant.

Il est bon d'étaler un paillis de compost décompo-


se ou d'herbe sèche, sauf dans l'espace qui entou-
re immédiatement le tronc (le paillis peut abriter
des insectes et fourmis nuisibles de la jeune ti-
ge).

5. Que doit-on faire pour la mise en place des boutures ?


Les boutures (manioc, canne à sucre, patate douce}
peuvent être placées horizontalement, verticalement ou
obliquement à raison de 2 à 3 boutures par emplacement.

- 67 -
- En rêgle général, on préfêre la position horizontale
pour les boutures courtes (longueur inférieure à
20 cm). On place la bouture à plat dans le fond d'un
trou ou d'un sillon tracé à la charrue à la profondeur
de 7 à 8 cm et on la recouvre d'environ 5 cm de terre.
Ce mode de plantation est surtout employé dans les sols
préparés à plat ou en planches.

Pour la plantation industrielle de la canne à sucre,


les boutures sont déposées, horizontalement, bout à
bout au fond des sillons.

- La position verticale ou inclinée (à 45° ou à 60° par


rapport à l'horizontale) peut être donnée aux boutures
longues (supérieures à 20 cm). Celles-ci sont disposées
de maniêre à laisser 2 à 3 entre-noeuds hors du sol.

On peut enfoncer à la main jusqu'à la profondeur


voulue. Cette méthode est de rêgle quand on plante sur
le sommet de billons (manioc).

Lorsqu'on les place verticalement, on donne généra-


lement aux boutures la position qu'elle avaient sur la
tige c'est-à-dire la section inférieure vers le bas
(géotropisme).

Tableau 9 Modes de plantation de boutures de manioc (ren-


dements en tonnes/ha).

1 !
Longueur de; Placement Plantation (écartements)
!
bouture bouture
! !
1 1 1 1 1 1 1
10 cm;20 cm; Hor. ;vert. ;1 X o,sm;2 X o,sm;1 X 1 m ·2 X 1 m
!
1 ! 1 ! ! ! !
28,9 i25,7 24,8!29,8 37,3 35,4 33,9 32,4
! ! ! ! !

Dans ce cas, le mode de plantation sera : bouture ver-


ticale, de 10-15 cm de long, à l x 0,5 m d'écartement.

- 68 -
IV. ACTIVITES PEDAGOGIQUES SUGGEREES

1. Dans la concession de l'école, participer aux opéra-


tions de plantation des arbres fruitiers (agrumes,
manguiers etc.).

2. Dans le cadre de la lutte contre la déserfication, or-


ganiser une "Journée de 1 1 Arbre" au cours duquel on
plante quelques essences forestières (neem, teck, gme-
lina etc.).

3. Dans le jardin maraîcher, pratiquer le repiquage des


plantules telles que la tomate, le poivron, les ~houx,

la laitue, l'oignon etc.


Si possible, procurer quelques pieds de fraisiers et
suivre la croissance et le développement des stolons.

4. Dans la rizière, pratiquer le repiquage des plants de


riz.

5. Pratiquer la plantation des boutures (manioc, patate


douce, canne à sucre). Essayer également différentes
positions de la bouture dans le sol : horizontale,
verticale, oblique, à l'endroit et à l'envers (posi-
tion géotropique). Observer la vitesse de leur crois-
sance.

V. BIBLIOGRAPHIE

1. A.T.E.O.S. - Mon petit jardin, no 14


Le Guide de la famille, ATEOS, Paris, 1982.

2. BIT. - Agriculture générale : Multiplication et amé-


lioration des végétaux.
Cours de BIT/PNUD, Bamako, 1972.

3. Bossard, R, Cuissance, P. - Botanique et techniques


agricoles. J.B Baillère, Paris, 1981.

- 69 -
4. Dictionnaire Larousse agricole, Paris, 1981.

5. FAO. - Fruits et légumes en Afrique occidentale


Rome, 1978.

6. Gaudy, M. - Manuel d 1 Agriculture tropicale


La Maison Rustique, Paris, 1965.

7. Gauthier, J. - Notions d'agriculture


Ed J. {'...a.uthi-er, périgueux, 1983.

8. Genech de la Louviè"t·e,. T. - ·Manuel d'Agriculture


Ed. Le Syndicat Agricole, Lille, 1979.

9. Gondé, H, et Jussiaux, M. - Cours d'agriculture moderne


La Maison Rustique, Paris, 1980.

10. Mémento de l'Agronome. - 1980, Ministère de la Coopéra-


tion :française.

11. Vandenput~ R. - Les principales cultures en Afrique


Cent~ale. Ed Vandenput, Bruxelles, 1981.

- 70 -
UNI'J'E 5

LES THAVAUX D' EN'rRETIEN DES CULTURES

I. OBJECTIFS DE L'UNITE

A la fin de cette unitê, l'élêve sera capable :

- de conna!tre différents travaux d'entretien ap-


pliquês aux plantes cultivées ;
- de décrire l'importance du travail du sol :
- d'expJiquer l'intérêt des principaux travaux su-
perficiels du sel et de les exécuter correcte-
.wents ;
- d'expliquer les raisons de démariage des plants
et du remplacement des manquants
- de faire les épandages d'engrais et du fumier de
ferme ;
de connaître divers travaux d'entretien dans un
jardin maraîcher et un verger, ainsi que leur im-
portance respective.

II. QUESTIONS D'ETUDES

l. Quels sont les travaux d'entretien appliqu0s à l'en-


semble de plantes cultiv~es ?

2. Quelle est l'importance du travail superficiel du


sol ')

3. Quels sont les principaux travaux superficiels appli-


qués au sol et leurs imnortances ?

4. Pourquoj faut-il démarier des plants et remplacer des


manquants ?

S. Comment effectue-t-on les épandages d'engrais et du


fumier de ferme ?

- '71 -
6. Quels sont les travaux d'entretien appliqués aux cul-
tures maraichères ? aux plantations d'arbres frui-
tiers ?
7. En quoi consiste le paillage ? Quel est son rôle ?
1'. 'F.'lf~l~z. ce 90e sont les plantes de couverture '? Quel..s
sont leurs rôles ?
9. Expliquez ce que sont le tttt.eur.a.se et le palissage ?
Quels sont leurs rôles '?

10. Qu'est-ce que la taille ? Quel est son. ut111të ?


11. Pourquoi doit-on talller les arbres fruitl~rs ?

12. Quand faut-il effectuer la taille chez les arbres


fruitiers ? Comment la fait-on ?

III. DISCUSSIONS

l. Quels sont les travaux d'entFetien appliqués à un en-


semble de plantes ~ultivées ?

l.es travau~ d'entretien revêtent en agriculturr


tropicale une iIRPortance particulière. ils sont JllUJ-ti-
ples et doivent être conduits av€c le plus grand s<>in,
pArticulièr~rnent en culture intensive.

Ils sont dè plusieurs catégories :

- L.es travaux superficiels : le binage, le sarclage et


le buttage.
- Le démariage et le remplacement des manquants,
- L'épandage des fumiers et des engrais.
- Les travaux d•entretien des jardins maraîchers et
plantation d'arbres fruitiers (taille, paillage, tu-
teurage}.
- Lutte contre les maladies et les parasites (pour mé-
moire, voir ·te cours de Protection des Végétaux).

- 72 -
2. Quelle est l'importance du travail superriciel du sol ?

2.1. Importance du travail du sol :

Le travail du sol a une influence considérable


sur l'importance de la récolte : il a pour but de
mettre â la disposition du végétal un milieu aussi
parfait que possible au triple point de vue physi-
que, chimique et biologique.

Le sol doit être un réservoir pour l'eau : les


quantités totales demandées du sol pendant toute la
durée du développement des plantes, sont très impor-
tantes (Exemple : le maïs prélève 5 000 t d'eau,
sorgho 5 500 t d'eau, cotonnier 8 000 t d'eau, riz
12 - 20 000 t d'eau).

2.2. Influence du travail du sol :

Le travail du sol permet d'agir sur :

a. Le ruissellement : une terre ameublie oppose à


l'écoulement de l'eau en surface, en raison de sa
grande capacité d'absorption de l'eau et de sa
surface irrégulière.

b. L'infiltration : une terre ameublie facilite la


pénétration de l'eau.

c. L'aération : la circulation de l'air et de la


chaleur nécessaires à la vie bio1ogique du sol
est favorisée.

d. La pénétre.tion des racine~3 est favorable dans


un sol ameubli.

e. L'évaporat:jon on peut empGcher l'évaporation de


l'eau dan~ la couche superficielle par remontée
capillaire

+ en brisant les canaux capillaires et en for-


mant une couche protectrice contre l'ascen-
sion de l'eau à la surface de sol.
+ en détruisant la végétation spontanée dont le
îeuillage évoque une quantité importante d'eau.

3. Quels sont les principaux travaux :super:ficiels appliqués


au sol et leurs importances ?

3.1. Le binage :

Le binage est une façon superficielle qui consis-


te a remuer la terre sur 5 ou 6 cm de profondeur
pour ameublir légèrement la surface du sol, après la
levée des plants.

3.1.1. Importance du binage :

il permet aux plantes de mieux résister à


la sécheresse parce qu'en brisant les ca-
naux capillaires, il emp~che l'évaporation
de l'eau et conserve l'humidité autour des
racines
- il aère le sol et favorise la nitrification
de l'azote
il détruit les mauvaises herbes qui absor-
bent l'eau et les engrais ;
- il favorise la pénétration de l'eau des
pluies dans le sol en brisant la croûte su··
perficielle par tassement de la terre.

3.1.2. Technique :

Le binage est efîectué avec la houe ou da-


ba à main, ou la houe attelée. L'essentiel
est de briser la croûte du sol aussi proîon-
dément que le permet l'importance de l'outil
employé (5 à 10 cm de pro~ondeur).

Pour les cultures en lignes, il se îait


avec la houe équipée de dents de canadien
par exemple.

Le binage ne se fait que par temps calme


et en terre ressuyêe (2~ h après une pluie).

- 74 -
Les binages sont d'autant plus nécessaires
que le terrain est plus compact et la sécheresse
plus îorte.

Ils doivent se faire avant que la terre ne


s'encroûte et ne s'enherbe.

3.2. Le sarclage :

Le sarclage est une façon superîicielle qui consiste


à détruire des mauvaises herbes.

3.2.1. Importance du sarclage : Le sarclage a pour but


d'enlever les mauvaises herbes qui prennent une
partie des éléments nutritifs des plantes culti-
vées, gênent leur développement et évaporent de
grandes quantités d'eau.

Le sarclage est une opération culturale d'en-


tretien d'une importance primordiale.

3.2.2. Technique : Le sarclage se fait à la main avec


la dada à une profondeur de 2 à 4 cm en ayant
soin de ne pas ébranler les racines des plantes
cultivées. Il ne faut pas se contenter de couper
l'herbe mais la déraciner totalement. En culture
attelée, les rasettes de la houe attelée glis-
sent dans la terre sous les mauvaises herbes,
elles les soulèvent et les déracinent.

Il faut donc que le sol ne soit pas trop


sec :

en culture pluviale on le fait après une


pluie (sol ressuyé)
- dans la rizière : il y a souvent un peu d'eau
au moment du sarclage ;
dans les jardins potagers on l'exécute après
un arrosage.

- 75 -
3.2.3. Le désherbage chimique (voir le cours de Protection
des Végétaux)

Les céréales, surtout le riz irrigué et le mais,


sont des plantes extrêmement sensibles à la concur-
rence des adventices.

De plus le niveau élevé de la fertilisation rend


le salissement très rapidement concurrentiel pour les
céréales, ainsi que les cultures de coton et de l'a-
rachide.

En culture intensive, le désherbage chimique de-


vient un des facteurs important de rendements.

Un herbicide (ou désherbant) est une substance ou


une préparation chimique permettant de lutter contre
les mauvaises herbes. Il contient plusieurs substan-
ces

+ matière active qui est essentiellement responsable


de la destruction de la mauvaise herbe.
+ un diluant en charge : matière neutre destinée à
réduire la concentration de la matière active.
+ des adjuvants : pour améliorer l'efficacité de la
matière et les propriétés physiques et physico-chi-
miques de la formulation.

Exemples : * Primagram 500 contient des matières ac-


tives suivantes : + 2 - êthyl - 6 - méthyl - N (2 ~

méthO}<Y - 1 méthyl - éthyl) -<:1..- chloroacétanilide.

+ atrazine (ou 2 - chloro - 4 -


éthyl - amino - 6 - isopropylamino s - triazine).

* Les herbicides utilisés en zone de 1'0-


pêration Haute Vallée.

Primagram 500 pour le maîs


- Sorghoprim pour le mil et le sorgho
- Cotodon 400 EC pour le cotonnier et l'arachide
- Hilof HSOO pour le riz.

- 76 -
3.3. Le buttage :

Le buttage est une opération par laquelle on accumu-


le de la terre meuble au pied de la plante.

3.3.1. Importance du buttage :

Le buttage a pour effet

+ de provoquer la multiplication des racines ad-


ventives (maïs, sorgho) ou des organes souter-
rains (patate, igname) ;
+de mettre des organes souterrains à l'abri de
la lumière (il empêche les pommes de terre de
verdir par exemple)
+ d'ameublir les sols trop humides et préserver
les plantes de . maladies (les spores des cham-
pignons ne peuvent atteindre les tubercules)
+de faciliter l'arrachage des plants.

3.3.2. Technique :

- Pour butter on creuse entre les lignes et avec


cette terre on fait une butte qui recouvre le
pied des plantes.

- Le buttage peut @tre fait avec des outils à


main (daba) ou avec la houe équipée de socs
butteurs.

- Le travail doit se faire avant que les plantes


soient trop développées pour éviter le risque
de couper les racines et de nuire aussi à la
végétation.

- Exécuter le buttage par temps sec et en terre


ressuyée.

- 77 -
4. Pourquoi raut-il démarier des plants et remplacer des
manquants ?

4.1. Le démariage

Le d6mariage est l'opération par laquelle on en-


lève dans les poquets les pieds en excédent.

4.1.1. Importance : Au moment des semis, on met as-


sez de graines dans le poquet pour être assu-
ré d'avoir au moins une ou deux plantes (sur-
tout lorsque la faculté germinative des
graines est faible).

Il ne faut conserver qu'une ou deux plan-


tes (voire trois) par poquet sinon les pieds
se gêneront mutuellement et le rendement ris-
que d'être très faible.

4.1.2. Technique :

On arrache à la main des plants plus fai-


bles et on ne laisse que deux ou trois
plants les plus beaux et forts. On rebou-
che les trous s'il y en a.

- S'il y a des plants malades ou attaqués par


les insectes ou les larveè, on les arrache
et les brGle hors du champ.

- Par la même occasion, on arrache les mau-


vaises herbes à la main autour du poquet.
Gênéralement les premiers binages-sarclages
sont exécutés conjointement avec le déma-
riage.

- Les pieds en excédent sont enlevés avec


précaution de façon de ne pas ébranler les
plants restants. Le dêmariage doit se faire
quand le sol est encore humide pour éviter
de blesser les plants.

- 78 -
4.2. Le remplacement des manquants : ·

L'opération culturale qui consiste à repiquer des


plants dans les emplacements oG la levêe ne s'est
pas faite.

4.2.1. Importance

En culture traditionnelle, les semences


sont souvent de faible faculté germinative,
la levée est souvent irrégulière dans le même
champ, il est important de garnir par de
plants dans les poquets vides. Cette pratique
est courante pour les mils et sorghos.

4.2.2. Techique : Le plant est paré ou "habillé",


les feuilles étant réduites et le repiquage
sera effectuê dans une période humide.

5. Comment ef'fectue-t-on l'épandage des engrais minéraux et


des fumiers de ferme ?
(Voir le cours de Fertilisation des Sols)

5.1. Engrais minéraux :

Il y a trois manières d'épandre l'engrais

- à la volée
- en ligne
et en couronne (ou localisation).

Lorsque les écartements entre les plants sont


faibles (par exemple le riz, l'arachide) on peut
épandre les engrais à la volée. Tandis que les espa-
cements entre les plants de sorgho, de mil ou de co-
ton sont plus grands, on localise l'engrais.

On épand l'engrais le long de la ligne de semis


lorsque les plants sont assez rapprochés sur la li-
gne. On peut aussi l'épandre en couronne autour du
poquet, ainsi les plants profitent mieux sa nourri-
ture et l'engrais n'est pas perdu.

- 7 <J -
Quand :faut-il épandre l'engrais d'entretien ?

On épand généralement au moment du semis parce que


la plantule a besoin de nourriture.

Les céréales ont besoin d'azote dès la levée pour


développer rapidement leurs tiges et leurs feuilles.

On peut épandre en couronne autour de chaque poquet.

Pour bien localiser l'engrais, il est préférable de


l'épandre à la levée ou au moment du démariage (mil,
sorgho).

Pour le riz, on épand la moitié de l'engrais au tal-


lage et on met l'autre moitié quand le bas de la tige a
commencé à se gonfler.

5.2. Fumier de :ferme :

- Le fumier convient à toutes les plantes ; mais quand


on n'a pas assez de îumier, il vaut mieux le réserver
pour les céréales.

Un mètre cube de fumier de vache frais pèse envi-


ron 400 kg, à demi-décomposé il atteint 800 kg (le
fumier de cheval est plus léger). Il faudrait donc
épandre 10 tonnes de fumier par hectare.

Pratiquement on ne pèse pas le fumier : on dépose


le fumier sur le champ .en tas de 60 cm de haut ; les
tas sont distancés de 4 à 5 m (8 à 10 pas) les uns
des autres puis on éparpilla le fumier sur tout le
champ.

- Dans les sols légers sableux, on peut travailler la


terre avant les pluies, on étale donc le fumier au
mois de mai et l'enfouir tout de suite après par deux
passages croisés avec la houe attelée. Le fumier
lourd et froid (fumier de vache) convient au sol lé-
ger.

- BO -
- Dans les sols lourds argileux, on peut étaler le fu-
mier après les premières pluies et on l'enfouit en
terre humide.

Le îumier léger et chaud (cheval) convient au sol


lourd. On l'enfouit à la charrue en sol profond.

5.3. En culture maraîchère


5.3.1. Engrais minéraux

En culture maraichère, on considère génêrale-


ment ·que les légumes feuilles (choux, poireaux.)
sont les plus exigeants en azote, et les légu-
mes-racines gros consommateurs de potassium.

Voici quelques formules d'engrais complets


pour les plantes lêgumes :

- 16-8-8 pour les lêgumes-feuilles


- 12-12-12 pour les légumes-fruits
- 4-12-20 pour les légumes-racines.

Quand on utilise des engrais complets en pou-


dre, il faut prévoir de 30 à 60 g par mètre car-
ré (une cuillère à soupe rase contient une tren-
taine de grammes).

- On épand la poudre sur le sol biné et ratissé


en vue du repiquage ou de semis, en l'étalant
bien régulièrement sur toute la surface et en
émiettant les agglomérés d'engrais.

- Après l'épandage, on ratisse légèrement pour


mélanger l'engrais à la couche superficielle
du sol et emp@cher leur entrainement par l'eau
de l'arrosage ou la pluie.

On peut aussi épandre l'engrais en poudre au-


tour du pied de la plante en voie de croissan-
ce en évitant de toucher les feuilles car
l'engrais les brûlerait. Il ne faut pas non
plus traiter les três jeunes plants ni les
plants récemment rèpiqués.

- 81 -
- Il importe d'arroser les plants après l'appli-
cation des engrais. L'un des principes de fer-
tilisation à observer consiste à épandre l'en-
grais par petites doses et à intervalles
réguliers (une quizaine de grammes/plant adul-
te tous les 10 à 15 jours).

5.3.2. Compost :

Utilisé en complément des engrais, le compost


aura un effet extrêmement bénéfique sur les sols
peu fertiles.

Incorporation du compost au sol (planche)


consiste à étaler à la surface du sol pour l'en-
îouir ensuite à la bêche ou à la houe.

Pour la plupart des cultures de légumes, on


l'appliquera à raison d'une cuvette de compost
(une dizaine de kg) par mètre carré.

5.4. En arboriculture fruitière

L'épandage d'engrais se fera sous forme d'un mélange


en poudre des trois constituants principaux (N, P, K)
dans les proportions variables selon l'espèce et le
sol. La quantité d'engrais varie aussi avec l'âge de
l'arbre. La rêgle générale est d'épandre de petite dose
mais fréquent (3 à 4 épandages/an avant ou pendant la
saison des pluies). Exemple : pour le manguier, en pé-
riode de production, on utilise l'équilibre 1-1-2 soit
500 g/arbre/année d'âge de la formule 10-10-20.

On évitera d'épandre de l'engrais au cours de la


saison sêche, car les racines risquent d'être endomma-
gées par les sels chimiques dans un sol sec (sauf le
cas où l'on dispose d'un systême d'irrigation).

On épandra l'engrais régulièrement autour de la base


du tronc et on ratissera légèrement pour le mélanger à
la terre de la surface.

- 82 -
6. Quels sont les travaux d'entretien appliqués aux cultures
maraîchères et plantations d'arbres fruitiers ?

On distingue les principales techniques culturales sui-


vantes :

- Le paillage (cultures maraîchères et arboriculture frui-


tière).
- Les plantes de couverture (arboriculture fruitière)
Le tuteurage et le palissage (culture maraîchère)
- La taille (culture maraîchère et arboriculture fruitière).

7. En quoi consiste le paillage ? Quel est son rôle ?


Le paillage (ou mulch) consiste à entourer le pied de la
plante de matière organique morte ou en décomposition
(paille, herbe sèche etc.).

* En culture industrielle. les films de plastique opaque


(polyéthylène) servent utilement au paillage des frai-
siers, des ananas par exemple.

Rôle du paillage :

- facilite la conservation de l'humidité du sol (limite


l'évaporation) 11 réduit donc l'arrosage en saison sè-
che ;
- préserve la fertilité du sol par la décomposition en
humus ;
défavorise la croissance de mauvaises herbes ;
- garde au îrais le sol et les racines de la plante par
temps chaud ;
am6rtit le choc des fortes pluies et êvite aux jeunes
plants d'être endommagés par des éclaboussures de ter-
re sur les feuilles.

* En arboriculture fruitière
Mêmes principes que pour les cultures maraîchêres. Les
paillis sont étendus au début de la saison sèche et re-
nouvelés si celà est nécessaire.

- 83 -
Quand on remplace un paillis, on enîouit superficiel-
lement le précédent en griffant légèrement le sol autour
de l'arbre. On peut combiner cette opération avec un
épandage d'engrais.

La superficie couverte par le paillis variera avec


l'âge de l'arbre mais doit avoir pour un agrume de tail-
le normale un diamètre d'au moins 1,80 m. Le paillis ne
doit pas recouvrir l'espace qui entoure immédiatement le
tronc, car le paillis peut abriter des insectes sous ter-
rains (termites) et des fourmis susceptibles d'endommager
la jeune tige.

8. Expliquez ce que sont les plantes de couverture ? Quels


sont leurs rôles ?

Dans les vergers nouvellement plantés, entre les lignes


de jeunes arbres, on peut cultiver des légumes ou les plan-
tes telles que le manioc, patate douce, ou semer les plan-
tes de couverture notamment des légumineuses rampantes
(Centrosema, Pueraria, Calopogonium, Stylosanthes).

Les plantes de couverture jouent le rôle de mulch (pail-


lage) ; outre leur action dans l'amélioration du stock
d'humus, la protection contre la chaleur et la conservation
de l'humidité, elles améliorent aussi de la structure du
sol en facilitant la formation des particules de terre.

Sur les terrains en pente, les plantes de couverture


constituent, durant les pluies, un moyen utile de conserva-
tion du sol et de lutte contre l'érosion.

9. Expliquez ce que sont le tuteurage et le palissage ? Quels


sont leurs rôles ?

9.1. Tuteurage :

Le tuteurage des plants est indispensable pour les


espèces volubiles (tiges molles et flexibles) ; 11 est
fort utile pour tous les végétaux de plein air que le
vent risque de courber ou de déchausser.

- S4 -
Aux tiges grimpantes des plantes potagères, on of-
fre simplement le support de quelconques branchages
secs, ramifiés (tomates) ou de longues rames de 2 à
3 m de hauteur (haricots grimpants, concombres) qui
sont piqués en terre.

Poses de rames : quand les plants ont 30 à 35 cm de


haut on plante une rame à côté de chacun d'eux ; les
rames sorit attachées deux par deux à leur sommet au
moyen d'une barre transversale. (Si l'on renonce à tu-
teurer il faudra protéger les fruits en insérant entre
eux et la terre une poignée d'herbe sèche - cas de
concombres et de meulons).

Les tuteurs de grande taille (2 à 3 m) sont cou-


rants en pépinière pour maintenir bien droits des ar-
bres rruitiers et d'ornement (perches de bambou, teck,
neem, ou gmelina etc.).

9~2. Palissage :

Pour la culture intensive de certaines plantes vo-


lubiles fruitières (la grenadille par exemple) on at-
tache des branches au treillis ou des fils de fer ten-
dus sur de solides poteaux.

10. Qu'est-ce que la taille ? Quel est son rôle ?

La taille est-elle indispensable aux plantes annuel~es

ou aux arbres fruitiers ?

*En arboriculture :fruitière, si l'arbre est livré à lui-


même, il donne des ~leurs en nombre variable, des récol-
tes irrégulières et des fruits trop petits. La taille
permet aussi d'agir utilement sur la forme et de régula-
riser la floraison des arbustes.

- 85 -
• En floriculture, il s'agit le plus souvent de provoquer et
d'ordonner la ramification des espèces ligneuses (Hibiscus).
La taille permet également d'éviter que les plantes n'attei-
gnent de trop grandes dimensions qui rendraient très diffi-
cile la récolte des fruits ou les tiges fleuries (rosier).

• En cultures maraîchères, la taille est pratiquée sur des or-


ganes herbacés, c'est en réalité un pincement qui limite
une végétation herbacée exubérante et hâte la floraison et
la fructification de la plante (par exemple tomate et me-
1 on).

Différentes sortes de taille :

- La taille en sec : effectuée pendant le repos de la végé-


tation sur les végétaux à feuilles caduques comme la tail-
le de fructification des arbres fruitiers à pépins ou à
noyau et de certains arbustes d'ornement (ex : Hibiscus).

La taille en vert et le pincement effectués pendant la


végétation active, sur les jeunes rameaux et les pousses
(rosiers, tomates).

10.1. Quelques modes de taille en sec

Le recépage : au cours duquel on coupe la tige près


du sol, cette opération est destinée à la restaur&-
tion de la charpente défectueuse d'un sujet encore
jeune et capable d'en constituer une nouvelle (Ex
recépage des pieds-mères de manguiers destinés au
marcottage en butte).

Le ravalement : qui consiste à rabattre une partie


de la charpente d'un arbre en vue de son remplace-
ment avec ou sans surgreffage.

L'élagage on élimine définitivement les tiges


inutiles et on raccourcit les branches ayant pris un
développement excessif (Ex : arbres dans les allées
des villes, haies de verdure).

- 86 -
Le rapprochement : qui s'applique à des ramifications
secondaires pour les rajeunir (cas des arbres frui-
tiers lorsqu'ils deviennent incapables de porter de
beaux îruits).

10.2. Quelques modes de taille en vert :

La taille en vert proprement dite : qui a pour effet


de compléter la taille en sec chez les arbres frui-
tiers (les couronnes ou ramifications secondaires doi-
vent être raccourcies après la chute des jeunes fruits
qu'elles portaient).

Le pincement : qui consiGte à supprimer l'extr&mit6


des pousses encore tendres pour les emp~cher de s 1 al-
longe~, pour détourner la sêve au profit d'autres
pousses plus faibles et souvent pour provoquer leur
ramification au-dessus de la partie de tige supprimée
(Exemple : melon).

L'ébourgeonnage : qui a pour obJ<>.t d'éliminer les jeu-


nes pousses en excès (arbres fruitiers ou d'orne-
ments) . 1 L s 1 agit de conserver un nombre 1 imité de ra-
meaux qui devront constituer les branches de charpente
ou les couronnes des arbres.

Il est {0galement .:ippl iqué sur 1eè:> tomates et les


aubergines pour favoriser la formation cles fruits.

L'émondage effectué sur les rideaux d'arbres et sur


les haies en cours de végétation, intêresse de petites
branches ou des rameaux ; il permet de garder à cer-
ta:i.ns végétaux d 1 ornement une silhouette géométrique
bien régulière.

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11. Pourquoi doit-on tailler les arbres fruitiers ?

En arboriculture fruitiêre il existe trois sortes de


taille.

11.1. Taille de formation : elle a pour but de donner à


l'arbre une forme définie, d'obtenir une charpente
solide, bien aérée, dans laquelle la végétation est
répartie aussi régulièrement que possible (manguier,
·agrumes).

On se contente de la forme en gobelet avec trois


à cinq branches principales.

* Technique : le jeune arbre est étêté à un mètre du


sol environ. Les yeux de la tige donnent des ra-
meaux dont on ne conserve que 3, 4 ou 5 répartis
du mieux possible autour du tronc. Les rameaux
sont taillês l'année suivante et ne laisser que 2
ou 3 rameaux secondaires à chacun.

11.2. Taille ·d'entretien :

L'entretien de l'arbre consiste à supprimer le


bois mort qui peut permettre la pénétration des ma-
ladies ou des insectes. On supprime aussi les gour-
mands (rameaux verticaux partant de la base du tronc
ou des grosses branches) car, ils absorbent beaucoup
de sève et ne portent pas àe fruits.

Il faut supprimer également les parasites végé-


taux (Loranthus, Ficus) qui fixent sur les troncs ou
branches par une ênorme racine suçoir qui pénêtre
dans les tissus de l'arbre.

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11.3. Taille de fructiCication : elle consiste simplement
à effectuer des opérations d'éclaircie c'est-à-dire
l'enlèvement des branches fruitières ayant perdu de
leur vitalitê (vieux arbres) ou en surnombre (arbres
jeunes).

* Technique : les principales espêces taillées en


Afrique (man~uier, agrumes) sont en forme de boule
creuse. Couper les petits rameaux intérieurs de
façon a évider l'arbre, sans toucher aux branches
de la périphêrie qui sont fructifères. Les coupes
sont coupés à la scie 6goine. On enduit les gros-
ses plaies avec du goudron qui empêche la pénétra-
tion des maladies et insectes.

12. Quand raut-il efrectuer la taille des arbres fruitiers ?


Comment la fait-on ?

12.1. Principes de la taille :

Les arbres fruitiers arrivés â leur stade de dé-


veloppement adulte ont rarement besoin d'être tail-
l~s, mais les opérations suivantes pourront s'impo-
ser de temps à autre :

- Elaguer des branches malades ou cassées.

- Eclaircir les branches centrales lorsque le ce11tre


de l'arbre est si touffu qu'il empêche la circula-
tion de l'air et de la lumière.

Elaguer les branches les plus longues si l'arbre


pousse trop en hauteur et rend la récolte diffici-
le (Ex les limes et citrons).

- Rabattre les gourmands non productifs.

- l.a taille de formation est recommandée pour les


jeunes arbres, tels que manguiers, agrumes, ana-
cardiers et goyaviers, qui viennent d'être trans-
plantés depuis la pépinière (tailler les rameaux a
croissance irr&guliêre ou excessive, branches
orientêes vers le bas et trop proches du sol).

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- Rabattre les tiges et drageons issus directement du
tronc du por~e-g~effe avant qu'il eu le temps de se
développer et de réduir~ la vigueur de la variété
gref~ê~ (cas de l•t:n:"1mg~ amère).

- L'époque la plus 'favorable~ :l..a. taille des arbres


fruitiers arrivés à maturité est sH;;lJ'Ô entre l.a récol-
te €t le début de la floraison sinon on risqüe d'abou-
tir à UQ.e réducti~n af)f>réciabie de la produc~ion cie
l'année suivante.

l~.3. Coupes de taille et soins :


Pour rédu.l!"e les risques d'infection par les blessu-
res Pt'<>VoQuées par la taille. le tissu exposé sera tou-
jours ra:fraîchi à l'Ride d'un couteau bien affûté de fa-
çoi:i à .produire une surf'al::e de coupe bien lisse. Cette
surI'ace est ensuite mastiquée au goudron végétal (ou de
l'argile) de façon que la blessure ne soit accessible ni
aux spores de cryptogames. ni à l'eau.

Les grandes coupes seront toujours faites en orien-


tant la scie égoîne ou le couteau vers le bas, de façon
qu'elles ne puissent pas CQllecter de l'eau qui favori-
serait la pourriture ou maladie.

Si la branche a plus de 2 cm de diamètre, une premiè-


re coupe se fait à sa face inférieure de façon que lors
de la coupe définitive on ne risque pas de la briser ni
l'arracher au bas de la coupe (on ne taille pas à la ma-
chette pour éviter de fendre l'écorce sur la partie de
la branche qui reste attachée à l'arbre.

En résumé. les opérations et façons culturales courantes


qu'exige le verger peuvent se résumer ainsi :

1. Pulvérisation régulière contre les insectes et les mala-


dies.

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2. Elagages et éclaircissements courants, notamment l'élimina-
tion des drageons du porte-greffe.

3. Paillage et renouvellement du paillis.

4. Semis et maintien d'une culture de couverture entre les ar-


bres.

5. Irrigation des jeunes arbres durant la saison sêche.

6. Epandage d'engrais durant la saison des pluies.

7. Soutien des branches trop chargées pendant la période de


fructification au moyen d'un bois fourchu.

IV. ACTIVITES PEDAGOGIQUES SUGGEREES

1. Effectuer les travaux de binage, de sarclage et de but-


tage des plantes cultivées à l'école. Comparer si possi-
ble ces travaux effectués manuellement et mécaniquement
(culture attelée) : finition, profondeur, dur&e de tra-
vaux etc.

- Comparer l'état du sol et de la plante dans une par-


celle bien travaillée et bien entretenue par rapport à
celle non travaillée et peu ou pas entretenue.

- Vaire un petit profil de sol au pied de quelques plnn-


tes (30 cm de profodneur) et observer leur profil ra-
cinaire (propagation et densitê des racines en fonc-
tion de la profndeur). A faire après la récolte par
exemple.

Etudier les plantes à racines fasciculées (céréales)


et les plantes à racines pivotantes (cotonnier).

2. Effectuer les opérations de démariage et de remplacement


des manquants. Observer ultérieurement l'état végétatif
des plants repiquês par rapport à ceux semês normale-
ment.

3. Effectuer les épandages d'engrais selon les mêthodes


préconisées pour la région.

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4. Faire les épandages du fumier de ferme et leur enfouisse-
ment. Comparer la croissance des plantes dans les parcelles
ayant reçu des engrais et/ou de fumier de ferme et celles
n 1 ayant reçu ni d'engrais ni de fumier (culture tradition-
nelle).

5r Comparer le degré de l'humidlté du sol sous paillage ou


sous plantes de couverture par rapport au sol nu. Faire le
paillage sur quelques planches de culture maraîchêre par
exemple.

6. Etudi.er l'effet des engrais et du fumier de ferme en vase


de végétation :

+ Prendre 4 petits pots en terre cuite contenant chacun


l kg de terre vierge non humifêre (à prélever sous forêt
par ex. )

1er pot terre vierge (t~moin)

2ème pot terre vierge + 1 cuillère de café (lc.c) àe


fumier de ferme bien décomposé.
3ème pot terre vierge+ 1 c.c d'engrais coton (NPKSB).
4ème pot terre vierge ~ l c.c fumier + 1 c.c NPKSB.

+ Semer 10 graines de sorgho ou mais par pot, bien arroser


les pots (tous les jours pendant une semaine, puis espa-
cer l'arrosage tous les 2 ou 3 jours.

+ Mesurer la hauteur àes plants un mois plus tard et récol-


ter les plants (pot par pot) et les sécher puis peser.
Comparer les résultats (hauteur, poids des plants sé-
chés).

7. Essai de pincement ou ébourgeonnage des plants de tomates


(c'est-à-dire enlever régulièrement les jeunes rameaux et
pousses axil.laires). Comparer une planche "taillée" et une
planche témoin (non taillée). Observer la formation et le
développement de fruits (nombre et grosseur de fruits).
Choisir une variété de tomate à croissance déterminée
(Heinz 1370, Roma) et une autre à croissance non déterminée
(St Pierre, Grosse Lisse).

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B. Assister aux travaux d'entretien des vergers (taille
d'entretien, enlèvement des gourmands).

8. BIBLIOGRAPHIE

1. BIT. - Agriculture générale : Multiplication et amélio-


ration des végétaux. Cours de BI'I'/PNIJD,
Bamako, 1972.

2. Bossard, R, Cuisance, P. - Botanique et techniques agri-


coles. J.B. Baillère, Paris, 1981.

3. Dictionnaire Larousse agricole, Paris, 1981.

4. FAO. - Fruits et légumes en Afrique occidentale.


Homè, 19 7 S.

5. Gaudy, M. - Manuel d'Agriculture tropicale. La Maison


Rustique, Paris, 1965.

6. Gauthier, J. - Notions d'agriculture. Ed J. Gauthier,


Pèrigueux, 1983.

7. Genech de la Louvière, T. - Manuel d'Agriculture.


Ed. Le Syndicat Agricole, Lille, 197~.

B. Mémento de l'Agronome. - 1980, Ministère de la Coopéra-


tion française.

9. Pringent, P. - Les engrais, No 41. A.T.E.O.S., Paris,


1972.

10. Pringent, P. - La culture attelée, No 79. A.T.E.O.S.,


Paris, 1977.

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