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Adaptation Et Atténuation Du Changement

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CHANGEMENT CLIMATIQUE & POLITIQUE CLIMATIQUE FEUILLET D’INFORMATION......

POLITIQUE CLIMATIQUE

Mesures d’atténuation et d’adaptation au changement


climatique

Politique climatique

Les conséquences multiples et pour l’essentiel négatives du changement climatique induit par les
activités humaines sont évoquées dans le feuillet d’information ad hoc. Les réponses que les
sociétés humaines élaborent pour faire face au problème du changement climatique sont elles
aussi multiples. Les solutions impliquent différents domaines et niveaux de décision: l’éventail va
des contributions individuelles et volontaires à des mesures envisagées au niveau mondial,
imposées ou négociées. Selon la perspective, l’approche et le niveau d’intervention, on parlera de
politique climatique, de mesures de «protection du climat»1, de gestion des risques climatiques ou
de stratégies de lutte contre le changement climatique. Le tableau au haut de la page 2 énumère
certaines mesures possibles pour atténuer le changement climatique ou s’y adapter.2

Les réflexions à mener portent d’une part sur la meilleure façon d’éviter ou de limiter une
aggravation du réchauffement climatique et de ses effets (atténuation). Par exemple, produire de
l’électricité au moyen d’une centrale éolienne plutôt que d’une centrale au charbon permet d’éviter
les effets des émissions de CO2 que la centrale au charbon enverrait dans l’atmosphère.

Il est cependant aussi nécessaire de trouver des stratégies d’adaptation aux conséquences du
changement climatique – notamment celles qui sont déjà établies. Il sera par exemple
indispensable de faire face à l’élévation du niveau de la mer – les habitants des régions menacées
par ce phénomène devront s’y adapter en se déplaçant.

Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) définit l’atténuation (on
parle aussi parfois de mitigation) comme l’ensemble des mesures qui conduisent à une réduction
des émissions de gaz à effet de serre (par exemple l’augmentation de l’efficacité énergétique ou le
recours à des sources d’énergie renouvelables), ou qui favorisent l’absorption du CO2 par ce que
l’on appelle des puits, par exemple le reboisement.
Le GIEC définit l’adaptation comme des initiatives ou des mesures qui réduisent la sensibilité des
systèmes naturels et humains aux effets inévitables du changement climatique. Planter des arbres
qui résistent mieux à la sécheresse et à la chaleur est un exemple de mesure d’adaptation.
Les initiatives, les projets, les précautions et la mise en œuvre de mesures d’atténuation et
d’adaptation impliquent des démarches collectives juridiques, politiques, d’aménagement du
territoire, techniques et économiques, de même que des démarches qui reposent sur la volonté
individuelle.

Il est important de noter ou de rappeler ici que sans mesures d’atténuation supplémentaires et
mises en œuvre sans retard, le changement climatique aura des conséquences globales massives
et irréversibles d’ici à la fin du 21e siècle, quelles que soient les mesures d’adaptation réalisées par
ailleurs.3

Le tableau ci-après présente des exemples de mesures visant à atténuer ou à éviter les impacts
du changement climatique ou à s’adapter à ses conséquences.
1
L’expression « protection du climat » est peu usitée chez les auteurs francophones, et pas du tout dans le monde anglophone. C’est
en fait une expression utilisée dans le monde germanophone (et que l’on trouve par conséquent dans les traductions françaises de
documents officiels rédigés en Suisse). Cette expression désigne « l’ensemble des mesures prises en vue de l’atténuation des
changements climatiques indésirables » (Académies suisses des sciences, 2016, p. 22). Elle apparaîtra donc ponctuellement dans
certains éléments du présent dossier thématique.
2
GIEC (2014), pp. 30-31 et 105 et suivantes.
3
GIEC (2014), p.18.

1
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Atténuation Adaptation
Mesures visant à atténuer ou à éviter les Mesures visant à s’adapter aux
conséquences du changement climatique conséquences du changement climatique
Exemples Exemples
Recyclage Prévention des catastrophes
Passage aux énergies renouvelables Systèmes d’assurance
Réduction des longues distances entre lieu de
Renforcement de la participation citoyenne et de
domicile et travail, et pour les déplacements en
l’implication dans la vie politique
général; choix des moyens de transport
Bâtiments neufs exemplaires en termes
Systèmes d’alerte précoce
d’efficacité énergétique
Gestion durable des forêts Abris
Limiter / éviter les gaspillages dans la chaîne
alimentaire (production – transport et Gestion des eaux de pluie et des eaux usées
transformation – distribution – consommation)
Modification du régime alimentaire (moins de
Digues, remblais
viande)
Formes de villes plus compactes (lutte contre
Dessalement
l’étalement urbain)
Tous les changements de comportement et
toutes les démarches visant à réduire la Incitations financières
demande d’énergie

Tableau 1. Mesures possibles pour atténuer le changement climatique et/ou s’y adapter.
D’après le GIEC (2014), pp. 28, 30 et 109 et suivantes.

Stratégies d’efficience, de suffisance et de cohérence dans le


contexte du changement climatique
Les approches et les stratégies visant à réagir face au changement climatique et à initier et mettre
en œuvre des mesures peuvent être regroupées en trois grandes catégories.
La stratégie d’efficience, souvent appelée stratégie d’éco-efficience, vise une plus grande
productivité des ressources, autrement dit l’utilisation d’un minimum de ressources par unité de
production. On cherche également à minimiser les émissions de gaz à effet de serre, de CO2 en
particulier. Cette approche est privilégiée dans le monde économique, du fait qu’elle ambitionne et
permet de mettre en circulation de nouveaux produits et procédés. Un exemple classique de cette
stratégie est le développement des voitures électriques. Dans une approche éco-efficiente, on
veille à l’utilisation d’énergies renouvelables et de matières premières produites de manière
durable. On encourage les innovations permettant de limiter les émissions de CO2, tant au niveau
de la production d’un bien que de son utilisation. Un inconvénient de ce type d’approche est ce
qu’on appelle «l’effet rebond»: par exemple, les ampoules basse consommation permettent certes
de consommer moins d’électricité, mais le risque existe que le consommateur achète plus de
lampes et les laisse allumées plus longtemps, avec au final une augmentation de la consommation
électrique.
La stratégie de suffisance repose sur l’hypothèse qu’il est possible de limiter la consommation
des ressources et la dégradation de l’environnement sans réduire la qualité de vie. Celle-ci pourrait
même être améliorée en consommant moins. Le slogan «la qualité de vie plutôt que la croissance
économique» pourrait résumer le point de vue des tenants de cette approche. Le carsharing ou
une meilleure utilisation des légumes saisonniers et produits localement sont des exemples de
cette stratégie. Les consommateurs sont au cœur de cette démarche: les changements des
comportements de consommation en sont l’aspect le plus important.
La stratégie de cohérence vise à limiter l’utilisation de ressources à ce que la nature peut
renouveler. Le concept de recyclage se rapporte à cette stratégie, et les biocarburants en sont un
autre exemple. L’idée est qu’il ne reste à la fin d’un processus pratiquement que des matières
premières pour de nouveaux produits, et aucun déchet. Cette approche suppose l’implication des
producteurs et des consommateurs dans la recherche de solutions pertinentes.4

4
Egli, Hasler & Probst, 2016, p. 353.

2
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Mesures d’atténuation
Les émissions de CO2 générées par les activités humaines sont la cause principale du
changement climatique actuel (voir le feuillet d’information sur les causes du changement
climatique). Ces émissions sont dues en premier lieu à l’utilisation de combustibles fossiles. Les
mesures d’atténuation visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant des
combustibles fossiles sont donc d’une importance primordiale. Dans cette perspective, les
mesures prioritaires pour réduire la demande et l’utilisation des combustibles fossiles sont: a) la
décarbonation5, c’est-à-dire la réduction, voire l’élimination, des sources d’émission de CO2, en
particulier dans le secteur de la production d’énergie; b) accroître l’efficacité énergétique grâce à
de nouvelles technologies; c) modifier les comportements.6

La décarbonation consiste par exemple à augmenter la part de l’approvisionnement en électricité à


faible teneur en carbone, en particulier en produisant l’électricité à partir de sources d’énergie
renouvelables. L’objectif est d’arrêter complètement la production d’énergie à partir de
combustibles fossibles d’ici à 2100. L’amélioration de l’efficacité énergétique comprend par
exemple le développement de moteurs plus efficients (qui consomment moins, ont un meilleur
rendement et polluent le moins possible), la conception de bâtiments consommant peu, voire pas
d’énergie, et d’une manière générale la mise en œuvre de mesures d’économie d’énergie. Les
émissions de gaz à effet de serre peuvent aussi être réduites de manière considérable en
modifiant les comportements individuels et collectifs dans les domaines de la mobilité, de la
consommation et de l’alimentation, par exemple en diminuant le recours à la voiture individuelle et
aux voyages en avion, et en évitant le gaspillage alimentaire.7 Il faut cependant prendre en
considération le fait que certaines mesures pourraient avoir des effets économiques, sociaux ou
écologiques négatifs: par exemple, favoriser les moteurs électriques pour remplacer les moteurs à
explosion soulève de sérieux problèmes liés à l’extraction de certaines matières premières
actuellement utilisées dans les batteries et les accumulateurs – sans compter que l’électricité avec
laquelle ces batteries ou ces accumulateurs seront chargés pourrait être produite par des centrales
à charbon ou par des centrales nucléaires (production de CO2 dans un cas, problème des déchets
radioactifs dans l’autre).

Géo-ingénierie
Le terme «géo-ingénierie» est utilisé pour décrire les mesures fondées sur des moyens techniques
pour intervenir directement et à large échelle dans les grands cycles énergétiques et matériels de
la Terre afin de changer le climat. En d’autres termes, il s’agit «de méthodes et de techniques
visant à modifier délibérément le système climatique pour lutter contre les effets du changement
climatique».8

Les méthodes dites de Carbon Dioxide Removal (CDR) visent Séquestration du CO2
La séquestration du CO2 est le
à éliminer le CO2 de l’atmosphère et à produire des «émis- terme utilisé pour les processus
sions négatives». L’utilisation énergétique de la biomasse en de capture, de liaison et de
combinaison avec le captage et le stockage du CO2 dans des stockage du CO2. L’acronyme
formations rocheuses en sont un exemple, de même que la anglais CCS (Carbon Capture
and Storage) est souvent utilisé
fertilisation des océans pour favoriser la croissance des pour évoquer la séquestration
algues qui fixent le CO2. Quant à elles, les méthodes de du CO2. L’intention est
gestion du rayonnement solaire (Solar Radiation d’augmenter de manière
Management, SRM) visent à réduire la quantité de significative la séquestration du
rayonnement solaire atteignant la Terre.9 Certaines de ces CO2 par la végétation et/ou
dans des cavités de la croûte
méthodes (CDR ou SRM) n’existent pour l’heure qu’en terrestre.

5
On utilise aussi le terme décarbonisation.
6
GIEC (2014), pp. 29-30.
7
GIEC (2014), p. 30.
8
GIEC (2014), p. 137.
9
Académies suisses des sciences (2018).

3
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théorie, et la plupart de celles qui ont été testées ne l’ont été


qu’à petite échelle.10

Ces méthodes soulèvent par ailleurs de graves questions quant aux risques écologiques, éthiques,
financiers et politiques qu’elles font encourir11. A titre d’exemple, il serait possible financièrement
d’envoyer de manière massive du soufre dans l’atmosphère, mais cela provoquerait des pluies
acides en plus du refroidissement souhaité.

Objectifs des Nations Unies en matière d’atténuation du changement


climatique
La Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques (COP21)12 s’est conclue avec
l’Accord de Paris, une convention dont les Etats signataires s’engagent de manière contraignante
à prendre des mesures – en fonction de leurs responsabilités et capacités respectives13 – pour
réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de manière à maintenir le réchauffement de la
planète en-dessous du seuil de 2°C par rapport au niveau préindustriel (et dans le meilleur des cas
à 1.5°C). En d’autres termes, les activités humaines devraient conduire à une hausse de la
température moyenne de la Terre de 2°C au maximum (par rapport à 1850). Pour atteindre cet
objectif, seules de faibles quantités de gaz à effet de serre d’origine anthropique peuvent encore
être émises.14 L’Accord de Paris repose sur trois «piliers»: 1) limiter l’augmentation de la
température; 2) renforcer la capacité d’adaptation; 3) des investissements respectueux du climat15.

Reporter à 2030 la mise en œuvre des mesures d’atténuation supplémentaires immédiatement


nécessaires implique qu’il sera particulièrement difficile de limiter le réchauffement à 2°C par
rapport aux niveaux préindustriels.16 Mais comme l’a montré la Conférence de Katowice en 2018
(COP24), la mise en œuvre effective des mesures permettant d’atteindre les objectifs de l’Accord
de Paris représente un défi majeur pour tous les Etats. Il a certes été possible de s’entendre sur
une stratégie globale et des objectifs de mise en œuvre, mais de nombreux domaines doivent
encore faire l’objet d’accords concrets, et beaucoup dépend et va dépendre des efforts effectifs
des différents Etats.
Pour plus d’informations sur la politique climatique internationale et sur les résultats des
conférences sur le changement climatique, on peut par exemple consulter les sites suivants:

- (en français, très synthétique, sur le site de l’OFEV):


https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/climat/info-specialistes/climat--affaires-
internationales.html
- (aussi sur le site de l’OFEV, en allemand, synthétique, mais bien plus complet que la version française):
https://www.bafu.admin.ch/bafu/de/home/themen/klima/fachinformationen/klima--internationales.html
- (informations de portée générale sur un des sites de l’ONU):
https://www.un.org/fr/sections/issues-depth/climate-change/index.html
- (site de l’ONU sur les ODD, page sur l’ODD 13)
https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/climate-change-2/
- (site de l’ONU, fait le point sur les dernières conférences organisées sous l’égide des Nations Unies):
https://www.un.org/fr/climatechange/
- (synthèses critiques des COP25, COP24 et COP23):
https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/cop25-cop25-manque-ambition-flagrant-69271/

10
Académies suisses des sciences (2018).
11
GIEC (2014), p. 99. Académies suisses des sciences (2018).
12
Les Etats signataires de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (Rio, 1992) se réunissent chaque
année depuis 1995 lors d’une «Conférence des Parties» (COP).
13
https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/climat/info-specialistes/climat--affaires-internationales.html
14
GIEC (2014), p. 21; Brönnimann (2018), p. 309.
15
Ce qui signifie par exemple et très explicitement de ne plus investir dans des sociétés actives dans les énergies fossiles.
16
GIEC (2014), p. 22.

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Politique climatique de la Suisse


La politique climatique de la Suisse, telle qu’elle s’est développée au cours des vingt dernières
années, est le fruit de négociations et de compromis entre des acteurs issus du monde politique,
des milieux économiques et de différents groupes d’intérêt; elle consiste aujourd’hui en des
mesures d’atténuation et d’adaptation. Ces mesures se concentrent sur la réduction des
émissions de gaz à effet de serre dans les différents secteurs économiques, en particulier dans
l’industrie, le bâtiment (chauffage et refroidissement) et les infrastructures, les transports et le
traitement des déchets17; elles visent également à réduire la demande croissante d’énergie liée au
mode de vie et à la consommation. De l’avis du Conseil fédéral, ces mesures ont fait leurs preuves
et doivent être maintenues, voire étendues pour certaines d’entre elles.

La Suisse a conclu des accords et des conventions avec d’autres pays pour promouvoir le déve-
loppement durable. Elle soutient par exemple l’objectif des 2 degrés et s’est engagée à réduire de
moitié ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à leur niveau de 1990.18 Il est
toutefois déjà prévisible que l’objectif des 2 degrés ne sera pas atteint dans ces conditions. D’ici à
2050, c’est une réduction de 70% des émissions de gaz à effet de serre qui sera nécessaire.19

Dans le cadre du suivi de la Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques, la
politique climatique de la Suisse a été actualisée sur la base de l’Accord de Paris et un rapport
officiel a présenté le «portefeuille» de la Suisse en matière de politique climatique20. Le domaine
d’action prioritaire reste la réduction des émissions provenant des combustibles fossiles. Des
discussions importantes ont eu ou vont avoir lieu lors de la révision de la loi sur le CO2, de la
stratégie énergétique de la Confédération, de la législation dans les secteurs de l’agriculture et
de la sylviculture, et à propos des projets de compensation (du CO2) à l’étranger. Ce nouveau
«portefeuille» comprend également des mesures d’adaptation à divers dangers naturels (par
exemple: fortes précipitations et inondations, vents violents, sécheresse, éboulements, laves
torrentielles, etc.), et le soutien aux personnes les plus touchées par les conséquences du
changement climatique dans le monde.
Pour plus de détails, voir la publication de l’OFEV (2018):
https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/climat/publications-etudes/publications/politique-climatique-
suisse.html
Voir aussi les informations de l’OFEV sur le thème du climat:
https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/climat.html

Un avenir respectueux du climat – Une approche intégrée des


conséquences et des risques liés au changement climatique
Une approche intégrée des conséquences et des risques liés au changement climatique vise à
réduire et à adapter la demande énergétique de l’humanité de manière à ce que les besoins
sociaux et économiques (ellipse intérieure de la fig. 1 à la page suivante) soient satisfaits et que
les limites de charge du système climatique (ellipse extérieure) ne soient pas dépassées, ce qui
devrait garantir un espace de vie respectueux du climat pour l’avenir de l’humanité (ellipse
médiane). Une gestion intégrée des risques climatiques vise à traiter de manière globale les
causes et les conséquences du changement climatique. A cet effet,
• toutes les composantes du système climatique (ellipse extérieure de la fig. 1) et les besoins
sociaux et économiques (ellipse intérieure) sont pris en compte;
• des stratégies et des mesures visant un avenir respectueux du climat sont développées et
mises en œuvre sur la base d’une analyse détaillée (monitoring) des évolutions socio-
économiques rendues nécessaires par le changement climatique;

17
OFEV (2018), p. 10.
18
OFEV (2018), p. 5.
19
Académies suisses des sciences (2016), p. 208.
20
Le document édité en 2018 par l’OFEV (voir les références en page 7) en est un compte rendu synthétique.

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• toutes les mesures d’atténuation et d’adaptation sont prises en compte;


• différents acteurs sont impliqués dans la discussion et la négociation des mesures, de manière
à identifier les conflits potentiels entre les objectifs des uns et des autres et de mettre à profit
les synergies;
• les trois dimensions («classiques») de la durabilité sont prises en considération
(environnement, société, économie);
• les mesures sont soutenues et mises en œuvre à différents niveaux (sectoriel, stratégique) et à
différentes échelles (spatiale, sociale).

Elaborer des solutions en vue de l’atténuation des impacts du changement climatique ou de


l’adaptation à leurs effets est une démarche qui relève de plusieurs niveaux d’acteurs et de
décision. Renoncer à consommer de la viande ou à voyager en avion est une décision individuelle,
alors que les discussions sur les lois, les conventions ou les accords se déroulent en général à un
niveau politique national ou international, voire mondial.

La gestion intégrée des risques climatiques exige l’implication de toutes les catégories d’acteurs à
tous les niveaux de la société, de l’individu aux collectivités publiques en passant par les
entreprises et les différents groupes d’intérêt, aux échelles locale, régionale, nationale et globale.
La négociation et la mise en œuvre de mesures de politique climatique à l’échelle globale ou à
l’échelle nationale induisent des processus d’apprentissage et de transformation politique et
sociale qui impliquent les acteurs au niveau local (démarche «top down»). A l’inverse, les individus
et les collectifs agissant au niveau local et régional définissent des valeurs, des normes et des
attitudes qui peuvent déboucher sur des actions aux niveaux national et international (démarche
«bottom up»).

Fig. 1. Gestion intégrée des risques climatiques (© Projet CCESO II, Matthias Probst & Moritz Gubler; trad. Ph. Hertig).

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Références

Académies suisses des sciences (2016). Coup de projecteur sur le climat suisse. Etat des lieux et
perspectives. Swiss Academies Reports 11 (5). Berne: Académies suisses des sciences.

Académies suisses des sciences (2018). Inverser les émissions ou influencer le rayonnement
solaire. La «géo-ingénierie» est-elle raisonnable, réalisable et, si oui, à quel prix? Swiss
Academies Factsheets 13 (4).
https://sciencesnaturelles.ch/organisations/proclim/for_the_media/106135-inverser-les-emissions-
ou-influencer-le-rayonnement-solaire-la-geo-ingenierie-est-elle-raisonnable-realisable-et-si-oui-a-
quel-prix-

Brönnimann, S. (2018). Klimatologie. Berne: Haupt Verlag.

Egli, H-R., Hasler, M. & Probst, M. (2016). Geografie wissen und verstehen. Berne: hep-Verlag.

GIEC (2014). Changements climatiques 2014: rapport de synthèse.Contribution des groupes de


travail I, II et III au cinquième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat. Genève: GIEC.

Jouzel, J. & Debroise, A, (2014). Le défi climatique. Objectif: 2°C! Paris: Dunod.

Laramée de Tannenberg, V. (2017). Le changement climatique. Menace pour la démocratie?


Paris: Buchet/Chastel.

Office fédéral de l’environnement OFEV (2018). La politique climatique suisse. Mise en oeuvre de
l’Accord de Paris. Info Environnement 2018. Berne: Office fédéral de l’environnement.
https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/climat/publications-etudes/publications/politique-
climatique-suisse.html

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