Module 5
Module 5
Module 5
MODULE 5 :
LA GESTION DES SINISTRES EN ASSURANCE TRANSPORTS
OBJECTIFS DU MODULE :
PLAN DU MODULE :
GENERALITE
II/LA RECLAMATION
IV/LES MESURES A PRENDRE PAR L’ASSURE EN VUE D’EVITER UNE AGGRAVATION DES DOMMAGES
A- La nécessité de recourir à un emballage adéquat
B- Les mesures conservatoires face au sinistre
GENERALITES :
L’avarie est définie comme étant “toute perte extraordinaire subie par les propriétaires d’une
marchandise “
Ainsi, une avarie peut se présenter soit sous la forme d’un dommage matériel (perte,
détérioration, vol …) ; on l’appelle dans ce cas avarie-dommage, soit sous la forme d’une dépense
engagée en vue d’éviter une dépréciation plus accentuée du bien. Ce type de dépense prend le nom
d’avarie frais.
Qu’il s’agisse d’un dommage matériel ou d’une dépense quelconque, l’avarie doit revêtir un
caractère exceptionnel, c’est-à dire extraordinaire, inattendu.
Exemple : La baisse des prix, les frais de chargement, de déchargement, de veille ne
sont pas considérés comme étant des avaries.
Par contre, une dépréciation des marchandises par mouillure, des frais
engagés pour la réparation d’une marchandise brisée, constituent des
avaries.
L’avarie est dite commune lorsqu’elle résulte d’un acte volontaire du capitaine en vue de sauver le
navire et la cargaison.
Ainsi, l’avarie commune se présente en réalité sous la forme d’une contribution de l’armateur et de
l’ensemble des chargeurs. Cette contribution est calculée en fonction des valeurs (navires +
cargaison) sauvés ou perdus.
Un dernier aspect de cette étude trop souvent méconnu des assurés est celui des mesures
conservatoires à prendre. Comme nous aurons l’occasion de le voir, il appartient à l’assuré de
prendre des mesures en vue d’éviter une aggravation du dommage subi à sa marchandise.
Lorsqu’un sinistre se réalise ou lorsqu’un dommage survient à une marchandise (perte, vol,
détérioration, avaries…) il est d’usage de procéder à un constat contradictoire.
L’intervention du commissaire d’avaries doit se faire le plus rapidement possible afin d’être
sûr que les dommages survenus ne sont pas produits après la garantie due par l’assureur.
L’article 11 de l’Imprimé du 15 Avril 1988 modifié le 15 Avril 1998 énonce que “la durée de
l’assurance ne peut excéder un délai de 60 jours calculé depuis la fin du déchargement des facultés
assurées du dernier navire de mer“
Ainsi la requête du commissaire d‘avaries devra intervenir au plus tard dans le délai de 60
jours +3 jours conformément aux stipulations des articles 17 et11 de la police d’assurance maritime
sur facultés (garantie FAP Sauf… et tous risques, imprimé du 15 Avril 1988 modifié le 15 Avril 1998 en
annexe).
Cependant, du point de vue pratique et de façon à pouvoir respecter scrupuleusement les
indications de l’article 154 du code de douane(en Côte d’Ivoire) qui énonce que : “30 jours après le
débarquement du navire, si les marchandises n’ont pas été enlevées, celles-ci entrent en dépôt de
douane, demeurant de ce fait sous l’entière responsabilité de l’importateur, les assureurs ont pris
pour habitude d’insérer dans leur contrat d’assurance, deux types de délais pour pouvoir convoquer
le commissaire d’avaries :
La requête devra se faire par lettre recommandée, ou par télex, à l’adresse du commissaire d’avaries
et des autres parties intéressées (transporteur maritime, ou son représentant, le consignataire,
manutentionnaire…)
L’intervention du commissaire d’avaries en cas de survenance d’un dommage constitue une
obligation à la charge de l’assuré. S’il ne s’exécute pas, il engagerait sa propre responsabilité et
pourrait se voir opposer par l’assureur la déchéance du droit à l’indemnisation de son sinistre (art ;
18 Imprimé du 15 Avril 1988 modifié le 15 Avril 1998)
C- L’EXPERTISE
Le rapport d’expertise établi par l’expert constitue l’une des pièces maîtresses essentielle du
dossier de réclamation, puisqu’en plus de la constatation et de l’évaluation des dommages, c’est ce
rapport qui permet de constater l’identité de la marchandise endommagée avec celle assurée et de
compter les délais. Les experts accordent des pourcentages de dépréciation pour les dommages
encourus, constatent les manquants, fixent des dédommagements, recommandent des réparations
ou des remises en état ou préconisent la vente pure et simple de la marchandise. N’étant pas l’agent
payeur représentant l’assureur, l’expert n'effectue pas le paiement.
Dans les cas où il a reçu mandat de payer, il effectue le règlement.
Le constat et l’expertise étant contradictoires, les parties qui n’ont pas protesté sont
considérées comme ayant approuvé les conclusions qui ont été faites. Il n’empêche que si une des
parties conteste les conclusions, elle peut demander une contre-expertise amiable ou judiciaire dans
les 15 jours de l’expertise. La contre-expertise effectuée par un expert différent du premier sera, elle
aussi, contradictoire.
Les honoraires du commissaire d’avaries ou de l’expert sont avancés par le requérant dès
qu’il reçoit le certificat d’avaries ou le rapport d’expertise. Ces frais avancés par le requérant lui
seront par la suite intégralement remboursés par l’assureur, à la condition que les dommages ou
pertes proviennent pour tout ou partie d’un risque couvert.
II/ LA RECLAMATION
A- DEMANDE D’INDEMNISATION
La réclamation doit être faite le plus rapidement possible. L’Imprimé de 1988 (article 32) prévoit une
prescription de deux ans en matière d’assurance maritime et transports. Mais étant donné que
l’action contre les transporteurs maritimes ou terrestres est généralement prescrite au bout d’un an,
(prescription annale) il est recommandé à l’assuré de présenter sa réclamation aussi rapidement que
possible à l’assureur. Il serait ainsi plus indiqué que l’assuré présente sa réclamation à l’assureur
avant l’expiration d’un an afin de permettre à son assureur qui l’aura dédommagé de pouvoir
utilement se retourner contre le transporteur responsable.
…
Il servira à prouver la réalité du transport.
L’absence de réserve au connaissement prouvera le bon état de la marchandise à
l’embarquement. Il serait, dès lors aisé de pouvoir comparer l’état des marchandises au
départ et leur état à l’arrivée en se référant cette fois aux réserves prises lors des
opérations de manutention à destination (état des réserves- préservation des recours).
S’agissant des autres modes de transport, par exemple l’avion, ce sera l’original de la
lettre de transport aérien, le train ou la route, l’original de la lettre de voiture.
L’assureur est obligé, en vertu du contrat, de verser l’indemnité si le risque prévu vient à se
réaliser. Seulement eu égard au caractère indemnitaire du contrat d’assurance, l’assuré ne peut
prétendre recevoir une somme supérieure au dommage réellement éprouvé.
L’indemnisation due par l’assureur est à rechercher dans le contrat d’assurance lui-même
parce que plusieurs situations peuvent se poser :
Autant d’hypothèses qui démontrent que le règlement opéré par l’assureur n’est pas
toujours facile et surtout, souvent mal compris des assurés eux-mêmes.
Nous étudierons en détail les grandes hypothèses qui peuvent se présenter après quoi nous
aborderons les deux cas originaux de l’avarie commune et du délaissement.
Deux cas constituent des particularités dans lesquelles l’assureur n’intervient pas. Ce sont le
déchet ou freinte de route et la franchise.
Le contrat d’assurance ne couvre que des aléas. Lorsqu’il y a risque certain et inévitable, il n’y a
plus d’aléa et le dommage en résultant ne peut pas être couvert. Ainsi, toutes les fois que le
risque aura disparu, l’obligation de l’assureur, qui consiste à réparer les conséquences
dommageables de la survenance du risque, s’estompera par elle-même.
Au cours du voyage maritime, certaines marchandises, du fait même de leur nature, subissent
des déperditions de poids (grains- minerais), de quantité (verre à vitre) de volume (liquides, vins,
alcool…) sans qu’un évènement ou un accident quelconque ait contribué à cette perte.
Cette déperdition s’appelle “déchet de route ou freinte de route“ elle est le plus souvent
consécutive au passage de plusieurs zones climatiques (zone froide au nord, zone tempérée ou
chaude au sud) et est, de ce fait, indépendante de tout aléa de transport.
La freinte de route est donc inhérente à la marchandise et elle est le plus souvent évaluée
suivant les ports, en termes de pourcentage non remboursable par les assureurs.
2° La franchise
Avec l’application de la franchise dans le contrat d’assurance, l’assureur n’intervient qu’à partir
d’un seuil défini. En dessous de ce seuil, l’assuré prend en charge la réparation de son dommage
et demeure ainsi son propre assureur ;
Cette clause de franchise qui existe dans de nombreux contrats évite à l’assureur d’avoir à payer
de trop nombreuses petites réclamations et permet de responsabiliser davantage l’assuré.
Il convient cependant d’opérer une distinction entre deux types de franchises
Dans ce cas, dès lors que le montant du dommage dépasse celui de la franchise, l’assureur
indemnise pour le tout ; il payera ainsi les 100% du dommage.
Généralement cette franchise sauf convention contraire, n’excède pas 5%, s’agissant des
avaries particulières issues d’un évènement majeur (voir liste en annexe). Aucune franchise n’est
retenue sauf pour les colis qui contiennent des liquides. De même seront réglés sans franchise,
les avaries particulières en frais et les contributions d’avaries communes.
En dehors des deux cas susmentionnés dans lesquels, l’assureur n’intervient pas, il existe
plusieurs cas d’indemnisation dont les plus courants sont constitués par des manquants et des
avaries.
1° Les manquants
1540 sacs de farine sont expédiés de Marseille à Abidjan par voie maritime. Au déchargement du
navire, 1500 sacs sont délivrés, 40 sacs sont considérés comme manquants totaux.
Notons que dans cette hypothèse, il y a lieu de commettre un commissaire d’avarie pour constater la
non livraison des 40 sacs de farine. Le transporteur va remettre à l’ayant droit à la marchandise un
avis de recherche (valable 6 mois). Mais déjà avec cet avis, l’assuré peut se faire dédommager des 40
sacs manquants comme suit :
480 cartons de boîtes de lait sont expédiés du port d’Anvers au port d’Abidjan. Au débarquement,
460 cartons sont délivrés. On constate un manquant total de 15 cartons et 5 cartons sont déchirés et
ont perdu leur contenu dans les proportions suivantes :
-carton N°10 5boîtes manquantes
-carton N° 26 3 boîtes manquantes
-carton N° 102 10 boîtes manquantes
- carton N°304 12 boîtes manquantes
-carton N° 470 7 boîtes manquantes
Dans l’hypothèse de ce 2ème cas, il sera fait appel à un commissaire d’avaries pour constater les
pertes.
Si ‘on considère que chaque carton contient 20 boîtes de lait et que la valeur assurée des 480
cartons s’élève à 2 500 000 FCFA, la proposition d’indemnisation sera la suivante :
b-Indemnisation
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NB : S’il s’agit de marchandises en sacs, il faudra repeser l’ensemble des sacs pour déterminer la
perte en poids de chacun d’eux avant d’effectuer l’indemnisation qui s’impose.
2° les avaries
Il s’agit ici de dommages occasionnés à la marchandise qui la rendent impropre à la consommation. Il
y a lieu également dans ce cas d’espèce, d’évaluer l’étendue du dommage subi par l’ayant-droit à la
marchandise.
Supposons que 180 sacs de blé pesant 9000 kg soient expédiés des Etats-Unis vers la Côte d’Ivoire.
Au déchargement, il a été constaté sur 10 sacs, des tâches d’huile de moteur et de moisissure.
Dans notre hypothèse, le pourcentage de dépréciation s’établit comme suit :
1) Sac N°17 50 kg x 10% =5,00kg
2) Sac N°18 50kg x 5% =2,5 kg
3) Sac N°22 50 kg x 15%=7, 50 kg
4) Sac N°35 50kg x 4% =2, 00 kg
5) Sac N° 39 50 kg x 20% =10, 00 kg
6) Sac N°51 50 kg x 40%=20,00kg
7) Sac N°106 50 kg x 59 %=29, 50 kg
8) Sac N°165 50 kg x 70% = 35, 00 kg
9) Sac N°170 50 kg x 32 % = 16, 00 kg
-6610) Sac N°177 50 kg x 84% =42, 00 kg
Total = 169,50kg
En supposant que la valeur assurée des 180 sacs de blé est estimée à 1 000 000 FCFA, la
proposition d’indemnisation pourra se faire des deux façons suivantes :
Il peut arriver des situations dans lesquelles il existe une association de manquants totaux, de
manquants partiels et d’avaries.
A cet effet, si nous reprenons notre hypothèse des 180 sacs de blé américain, nous
supposerons que 46 sacs aient été déclarés manquants totaux (non livrés) et que les 10 sacs tels
qu’identifiés plus haut ont perdu leur contenu.
Dans ce cas, l’indemnisation se fera comme suit :
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2) Indemnisation
1 000 000 x 49,39 sacs =274 388 F CFA
180 sacs
Les indemnités dues par l’assureur sont payables comptant trente (30) jours au plus tard après la
remise complète des pièces justificatives.
a) Définition :
Il n’existe pas de définition précise du terme “avarie commune“. On parle volontiers de contribution
commune aux avaries survenues tant au navire qu’aux marchandises.
Lorsque pour échapper à un péril (imminent) menaçant à la fois le navire et la cargaison, le capitaine
est obligé de prendre des mesures exceptionnelles pour sauver tout ou partie du navire et des
marchandises, l’armateur et les propriétaires des marchandises se cotisent pour constituer une
masse monétaire destinée à indemniser ceux qui ont souffert le dommage. Le sauvetage doit avoir
un résultat positif.
Cette institution, unique au droit maritime est juridiquement cernée par des textes de lois nationaux
(ici du pavillon) les règles d’YORK et d’ANVERS, ou la loi du port de destination (inscription faite au
connaissement).
b) Caractère :
Toutes les avaries (avaries dommages ou avaries frais) ne sont pas admises au titre de l’avarie
commune.
Quatre caractères sont nécessaires pour cerner véritablement cette notion. Il faut :
o Un sacrifice volontaire
Un acte volontaire, intentionnel de la part du capitaine est nécessaire pour qu’il y ait avaries
communes. Ainsi, l’échouement fortuit du navire, la perte fortuite ou fautive ne peuvent donner lieu
à avaries communes. IL en est tout autrement de l’échouement intentionnel décidé par le capitaine
pour sauver le navire sur le point de couler, de même que le jet à la mer destiné à alléger le navire.
Le sacrifice, l’acte volontaire du capitaine doit avoir été fait afin d’échapper à un danger réel
menaçant à la fois le navire et la cargaison.
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Le sacrifice, ou la dépense doivent être faits dans l’intérêt commun du navire et de la cargaison. Au
niveau des marchandises, ne sont prises en compte que celles qui sont connaissementées. Ainsi, ne
contribuent pas aux avaries communes les effets et bagages de l’équipage et des passagers, les colis
postaux qui ne donneront droit, en cas de perte, qu’à une indemnité forfaitaire prévue par les
conventions internationales.
Il faut que l’acte volontaire du capitaine ait eu un résultat utile. Par exemple, le jet à la mer d’une
marchandise a permis au navire allégé de rejoindre plus facilement un port, sauvant du coup et le
navire et le reste de la cargaison dans le cas contraire, il n’y a pas lieu à contribuer aux “avaries
communes“
Il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit ici de contribution de tous ceux qui avaient quelque intérêt
dans l’aventure maritime (armateurs et chargeurs).
Il est également utile de rappeler que suite à l’avarie, certaines personnes auront tout perdu et que
d’autres par contre, auront reçu leurs marchandises ou leurs biens intacts. Il y aura ainsi ceux qui
vont réclamer quelque chose et qui seront classés dans une masse appelée “Masse créancière“ et
ceux qui auront à contribuer que l’on classera dans la “masse débitrice“
Dans le 1er cas, le dispacheur va déterminer la valeur du navire. Tous les navires étant assurés, Il sera
facile de retrouver la valeur de ce navire telle qu’elle est exprimée sur la police d’assurance-corps.
Dans ce cas précis, le navire ayant coulé corps et biens, l’on pourrait même dire qu’il n’y a plus lieu à
contribution d’avaries communes puisqu’un des caractères obligatoires n’est plus réunis.
Dans le 2ème cas, le navire a subi une avarie partielle. Il a ainsi pu rejoindre un port de refuge où il a dû
être réparé. Le montant des réparations sert à déterminer le montant du sacrifice.
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Une autre difficulté est, quant à elle, relative aux frais de chômage du navire. En effet, pendant la
durée des réparations le navire n’a pu être exploité, alors que des frais de gardiennage, d’assurance
ont pu être exposés. La cour de cassation française, après avoir pendant longtemps refusé
d’admettre ces frais, les comptabilise désormais au titre de la contribution aux avaries communes.
Les propriétaires de marchandises qui voudront revendiquer leur droit à indemnisation, devront
produire leur connaissement comme preuve de la réalité de l’embarquement des marchandises.
La contribution de l’armateur
Autrefois, les usagers donnaient l’option à l’armateur entre la contribution pour le navire ou pour le
fret. Plus tard, il a dû contribuer pour le fret et le navire, et l’on ne retenait que la moitié. Toutes ces
règles, aujourd’hui ont été abandonnées au profit de la règle xvii d’YORK et d’Anvers qui fait
contribuer à l’avarie commune sur la valeur nette réelle des propriétés à la fin du voyage.
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2) Le délaissement
Les dommages subis par la marchandise font normalement l’objet d’un règlement en avaries.
Le réceptionnaire est obligé de prendre la marchandise en son état et il est indemnisé sur la base des
dommages évalués par le commissaire d’avaries.
Exceptionnellement, le règlement peut être fait en délaissement. L’assuré met la
marchandise à la disposition de l’assureur et lui en transfère la propriété. L’assureur lui verse le
montant de la valeur d’assurance.
Le délaissement est une institution originale du droit maritime qui peut prendre suivant les
pays, la dénomination d’abandon.
Nous examinerons les cas de délaissement, comment il se réalise et les effets qu’il peut
entrainer.
a) Quand y a-t-il délaissement ?
Le code de commerce et la plupart des polices énumèrent des cas restrictifs dans lesquels le
délaissement est possible. Ces différents cas sont assimilables, en fait, à des “sinistres ou
évènements majeurs“
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3ème cas : Lorsque le navire est reconnu définitivement hors d’état de poursuivre son voyage
et que la marchandise n’a pu dans un délai déterminé (6 mois) être rechargée sur un autre navire
pour être acheminée à destination.
4ème cas : lorsque les avaries à la charge des assureurs atteignent les trois quarts de la valeur
assurée.
a- Réalisation du délaissement
L’assuré qui veut délaisser doit le notifier à l’assureur. Cette notification doit intervenir dans les
trois (3) mois de la connaissance de l’évènement. Par cette notification, l’assuré indique par là
même, son choix pour ce mode de règlement qu’il préfère à l’action d’avarie.
Mais l’assureur n’est pas lié par la demande de l’assuré. En effet, l’assureur peut contester qu’en
l’espèce, on ne se trouve pas en présence d’un sinistre majeur. Il peut également rapporter la
preuve d’une faute lourde de l’assuré ou prétendre que la police est résiliée ou nulle. Mais
l’assureur a toujours la possibilité, soit d’accepter le délaissement, soit d’effectuer le règlement
en perte totale sans transfert de propriété.
Le délaissement transfère les droits de l’assuré sur les objets assurés à l’assureur à charge par
lui de payer la totalité de la somme assurée. Le délaissement a ainsi pour principal effet de
transmettre la propriété des objets assurés à l’assureur. Dès lors, l’assuré devra remettre à ce dernier
d’entrer en possession de la marchandise. (endossement du connaissement à ordre).
La propriété est transférée sous la condition que l’assureur payera à l’assuré, l’indemnité d’assurance
prévue au contrat.
En effet, si la vente se fait à de mauvaises conditions, l’assuré optera pour le délaissement. Si, au
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Deux modes de règlement essentiels peuvent intervenir suivant les situations en présence. En effet,
soit il sera procédé à un règlement amiable, soit il faudra se rapprocher du tribunal pour opérer un
règlement judiciaire.
Dans la plupart des cas, c’est à ce type de règlement que recourent les parties (assureur/assuré) pour
l’indemnisation.
Le règlement amiable intervient également beaucoup plus fréquemment dans les cas de règlements
mineurs et lorsque l’assureur travaille avec un assuré sérieux et important (par le volume d’affaire
qu’il traite) généralement, l’assureur propose une transaction qui peut ou non être acceptée par
l’assuré.
2- Règlement judiciaire.
Il intervient dans le cadre de sinistres importants pour lesquels il peut se poser un problème sérieux
d’évaluation de l’indemnisation à verser. Il existe pour ainsi dire un désaccord entre l’assuré qui
prétend ne pas être suffisamment dédommagé et l’assureur qui réfute le montant exigé. Dans ces
conditions, le tribunal de première instance va être saisi d’une requête aux fins de trancher le litige. Il
va sans dire que la procédure judiciaire est non seulement coûteuse, mais surtout très longue (1 à 5
ans) sans compter que l’on ignore à priori quelle sera l’issue du procès. Pour toutes ces raisons, le
règlement par voie judiciaire est rarement utilisé. Les parties trouvent toujours un terrain d’entente.
La conséquence en est que la jurisprudence en matière d’assurance maritime est très peu abondante
mais ne dit-on pas souvent “qu’il vaut mieux faire un mauvais arrangement qu’un bon procès ?“
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L’emballage adéquat est celui qui est effectivement adapté à la nature de la marchandise
qu’il protège. C’est surtout celui qui est capable de supporter les contraintes normales du voyage que
cette marchandise doit accomplir.
Pour résumer, l’emballage adéquat doit prendre en considération les éléments suivants :
Plus l’emballage est solide et moins le vol sera aisé. Ainsi la caisse offre une meilleure
protection que le carton et le conteneur dûment sellé, une meilleure protection que la caisse.
De plus, il ne faut pas perdre de vue le marquage des colis qui doit être fait sur les
emballages courants (caisses, fûts, sacs …). S’agissant du conteneur une autre identification par
numéros est exigée. L’exportateur doit ainsi veiller au marquage adéquat pour éviter que sa
marchandise ne se perde en cours de transport. Le marquage défectueux constitue lui aussi, un cas
de non responsabilité du transporteur et de l’assureur. Il existe enfin toute une série de
pictogrammes ISO (dessins apposés sur l’emballage) ou d’indications ou ces pictogramme ISO
doivent apparaître clairement sur l’emballage et demeurent à la charge de l’exportateur.
De nos jours, l’emballage constitue une activité tellement importante que des spécialistes en
ont fait leur profession véritable. Il s’agit de prestataire de services qui travaillent sur des emballages
agrées qu’ils proposent à leurs clients.
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Nous venons ainsi de voir l’importance que revêt l’emballage en matière de protection à la
marchandise mais aussi l’incidence qu’il peut avoir sur d’éventuelles réductions de primes. Mais en
plus de ces deux éléments fondamentaux, il convient de ne pas perdre de vue l’image de marque de
l’entreprise exportatrice dans la réalisation correcte de l’expédition. En effet, le client à destination
souhaite recevoir une marchandise en parfait état pour pouvoir la mettre à la vente et satisfaire
pleinement les consommateurs.
Après avoir souligné l’importance de l’emballage dans l’expédition de bout en bout, nous
allons nous intéresser plus particulièrement aux mesures conservatoires qui doivent être prises par
l’assuré.
Nous avons étudié dans le module 03 relatif aux obligations de l’assuré, quel comportement
ce dernier devra avoir face à sa marchandise et à l’assureur. Nous avons, également dans le cadre de
ce module, vu comment l’assuré devait utilement préserver les recours de l’assureur contre le(s)
transporteur(s). Les mesures conservatoires que nous nous proposons de développer maintenant
concernent des marchandises arrivées à destination à l’destination à l’état d’avaries.
Il peut arriver des cas où les mesures à prendre sont très techniques (avaries graves – lots
importants) dans ces conditions, le réceptionnaire doit, avant de prendre toutes mesures
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