Paludisme
Paludisme
Paludisme
• Plasmodium falciparum : le plus répandu, à l’ensemble de la zone intertropicale. Son incubation est
de 7 à 12 jours. Il est responsable de la fièvre tierce maligne, de l’accès pernicieux. Il évolue d’une
seule tenue, sans rechutes. Il est rare de voir survenir un accès à Plasmodium falciparum plus de
deux mois après le départ d’une zone d’endémie.
• Plasmodium vivax possède une répartition large mais il est absent en Afrique noire. Il est
responsable de la fièvre tierce bénigne. Sa durée d’incubation est variable (de 15 jours à plusieurs
mois), il évolue avec des rechutes (accès de reviviscence).
• Plasmodium ovale est essentiellement retrouvé en Afrique noire, sa durée d’incubation est variable
(15 jours à plusieurs années). Il est très proche de P. vivax.
• Plasmodium malariae présente une répartition plus clairsemée grossièrement superposable à celle
de P. falciparum. Il est responsable de la fièvre quarte et d’accès de reviviscence même après un
très long délai. L’agent vecteur est un moustique : l’anophèle. Seule la femelle est hématophage et
pique préférentiellement le soir et la nuit.
4. Cycle parasitaire
• Les parasites ont un cycle asexué chez l'homme et un
cycle sexué chez l'anophèle femelle.
• Au cours de la piqûre, un moustique infecté injecte les
formes infestantes qui gagnent rapidement le foie
(cycle exo-érythrocytaire).
• Après une phase de multiplication, les parasites sont
libérés dans la circulation sanguine et pénètrent dans
les hématies (cycle intra-érythrocytaire).
• La succession de cycles érythrocytaires provoque les
accès fébriles concomitants à la libération d'antigènes
et à une hémolyse.
5. Clinique
5.1. Accès palustre simple
• On distingue les accès de primo-invasion et les accès
de la phase d’état à fièvre périodique.
• Le tableau clinique des accès de primo-invasion est
celui d’un embarras gastrique fébrile associé à des
céphalées et des myalgies. Une hépatomégalie peut
parfois être retrouvée.
• Puis va succéder la phase d’état avec une périodicité
des accès thermiques.
• Ces accès palustres sont caractérisés par la succession
de 3 phases à rythme régulier : frissons, chaleur, sueur.
Dans la réalité, les accès sont souvent moins typiques.
• 5.2. Accès palustre grave
Les critères de gravité ont été définis en 1990 par l’OMS, mais en
pratique quotidienne la définition du paludisme grave doit être plus
large.
chez l’adulte non immun, il peut s’agir du neuropaludisme (accès
pernicieux), mais un tableau d’état septique grave n’est pas rare. Le
neuropaludisme se caractérise par des troubles de la conscience
(coma calme), des convulsions et des troubles neurologiques
(troubles du tonus, troubles cérébelleux…).
Des manifestations viscérales peuvent être associées :
splénomégalie, hépatomégalie, hypoglycémie, ictère, anémie,
œdème aigu du poumon, collapsus, insuffisance rénale
fonctionnelle et troubles de la coagulation.
Ces accès graves non traités sont mortels, mais correctement
traités la mortalité reste cependant élevée.
• 5.3. Paludisme viscéral évolutif Il survient
chez des sujets insuffisamment prémunis et
exposés à des infestations répétées (enfants
autochtones, adulte expatrié sous
chimioprophylaxie insuffisamment efficace). Il
associe une anémie, une dyspnée, une
splénomégalie, une fièvre modérée et un
retard staturopondéral chez l’enfant
6. Diagnostic
• Le diagnostic biologique du paludisme est une
urgence.
– 6.1. Arguments biologiques indirects L'anémie est
facultative et dépend du stade évolutif de la
maladie.
• Une leucopénie ou une leucocytose peuvent être
observées.
• Une thrombopénie est souvent observée au cours du
paludisme à P. falciparum (75% des cas), elle est
beaucoup moins fréquente avec les autres espèces.
• 6.2. Examens microscopiques directs :
– Aucun élément du tableau clinique du paludisme
n'est spécifique de l'infection.
– Il est donc important de confirmer le diagnostic
par la mise en évidence de ces hématozoaires.
– Le prélèvement doit être fait immédiatement sans
attendre un frisson ou un pic thermique.
– Ce diagnostic repose sur la mise en évidence du
parasite par l’examen microscopique d’un frottis
de sang.
– Cette technique de référence permet d’établir un
diagnostic d’espèce et d’évaluer la parasitémie.
– D’autres techniques plus rapides sont
fréquemment associées au frottis mince : la
goutte épaisse, ou des techniques plus récentes
(QBC , détection d’antigènes).
– La sérologie n’a pas sa place dans le diagnostic
biologique d’un accès palustre, sa principale
indication est la prévention du paludisme
transfusionnel.
8. Prophylaxie
La chimioprophylaxie est le complément des
mesures de protection contre les moustiques.
• La meilleure prévention est de ne pas se faire
piquer par les moustiques vecteurs
• L'évitement des piqûres de moustiques
associera : des répulsifs (DEET, 35/35), des
vêtements longs et des moustiquaires
imprégnées et l'utilisation des insecticides.
• La décision de prescription d'une
chimioprophylaxie et de son type dépend de
l'évaluation du risque non seulement de
transmission, mais également de la
chloroquino-résistance.
• Le Centre National de Surveillance de la
Chimio-sensibilité français (publié
régulièrement dans le BEH) découpent en 3
groupes les pays impaludés.
• Une chimioprophylaxie n'est jamais efficace à
100%. Toute fièvre au retour d’un voyage en
zone d’endémie est un paludisme jusqu’à
preuve du contraire.