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Partie 2 3LCPT

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Deuxième Partie :

La procédure de consolidation
Chapitre I : L’homogénéisation
L’homogénéisation s’applique aux états financiers individuels des entités à consolider pour les
préparer à la procédure de consolidation. Elle couvre trois aspects majeurs :
- L’uniformité des dates de clôture des entités retenues dans le périmètre de consolidation.
- La conversion des états financiers des entités retenues dans le périmètre de consolidation
en monnaie de présentation.
- Cohérence des méthodes comptables pour les transactions et événements semblables
conduits dans des circonstances similaires.

1-1/ L’uniformité des dates de clôture :


Le principe :
La cible qu’elle soit filiale, associée ou co-entreprise qui arrête ses comptes à une date de clôture
différente de celle retenue par l’investisseur (la mère) doit préparer des états financiers à la
même date que les états financiers de ce dernier.

Les exceptions :
- Pour les filiales et co-entreprises, lorsqu’il n’est pas possible de le faire, une différence
entre les dates de clôture est tolérée à condition qu’elle ne dépasse pas trois mois.
- Pour les entreprises associées, lorsqu’il n’est pas possible de le faire, une différence
entre les dates de clôture est tolérée sans limitation.
- Dans ces deux cas, lorsqu’un écart de dates est toléré, le système comptable des
entreprises admet l’utilisation des états financiers de la cible à condition (1) qu’ils soient
modifiés pour tenir compte des transactions et évènements significatifs intervenus dans
l’intervalle et (2) que la durée des périodes de reporting et toute différence entre les
dates de reporting doivent être identiques d’une période à l’autre.

1-2/ Le traitement des états financiers exprimés en différentes


monnaies
Lorsqu’un groupe englobe des entités individuelles qui utilisent des monnaies différentes, le
résultat et la situation financière de chaque entité devraient être exprimés dans une monnaie
commune de manière à permettre la présentation d’états financiers consolidés.
La norme comptable tunisienne 15 relative aux opérations en monnaie étrangère exclut de son
champ d’application la conversion du résultat et de la situation financière des activités à
l’étranger (NC 15.04). Les règles applicables en cette matière sont, donc, développées par
référence à la norme IAS 21.

1
1-3/ La cohérence des méthodes comptables
Selon le système comptable des entreprises, sauf impraticabilité, les états financiers doivent
être préparés en utilisant des méthodes comptables uniformes pour des transactions et d’autres
évènements semblables dans des circonstances similaires et ce :
- Pour toutes les formes de dominance (filiale, associé ou co-entreprise) ;
- Quelle que soit la localisation géographique des entités consolidées ;
- Uniquement pour les méthodes comptables ;
- Sans converger vers les méthodes comptables de la mère mais vers un référentiel unique
pour le groupe.
- Pour faciliter l’alignement des comptes réciproques.

Exemple 1 : Retraitement des stocks

Le groupe a choisi comme méthode commune de valorisation des sorties des stocks le PEPS.
La filiale F applique la méthode CMP. La valorisation des stocks selon les deux méthodes est
résumée dans le tableau suivant :
CMP FIFO Ecart 2-1
Stock initial 150 000 DT 180 000 DT 30 000 DT
Stock final 250 000 DT 270 000 DT 20 000 DT
Variation des stocks 100 000 DT 90 000 DT

T.A.F :
Passer les écritures d’homogénéisation en supposant que le taux d’impôt de F est de 20%

2
Chapitre II : l’intégration globale
L’intégration globale est La méthode de consolidation adaptée aux filiales dont la mère détient
le contrôle exclusif.
La mise en œuvre de la procédure de consolidation par intégration globale admet les étapes
suivantes :
1- L’homogénéisation (déjà présenté dans la section précédente)
2- Le cumul des comptes des entités consolidés par intégration globale
3- L’élimination des opérations réciproques
4- La répartition des capitaux propres des filiales

2-1/ l’intégration globale des comptes des entités consolidées :


Les états financiers de la mère et de ses filiales sont combinés ligne par ligne en additionnant
les éléments semblables d’actifs, de passifs, de charges et de produits.

La consolidation prend début et fin à la date de clôture. Une écriture d’ouverture permet de
débiter les comptes d’actifs du groupe par la somme des soldes des mêmes comptes chez les
entités à intégrer globalement en contre partie des comptes des capitaux propres et de passifs
des mêmes entités. Les comptes de charges et produits du groupe sont aussi ouverts dans une
écriture qui est équilibré par un compte de gestion dit « Résultat global ».

Exemple
Soit les états financiers suivants d'une mère et de sa filiale, après homogénéisation.

Bilans M et F de l’exercice N en DT

Actifs M F KP & Passifs M F


Immobilisations 110 000 40 000 Capital 100 000 30 000
Titres F 18 000 Réserves 20 000 3 000
Stocks 14 000 4 000 Résultat N 10 000 2 000
Créances 18 000 16 000
Liquidités 10 000 2 000 Dettes 40 000 27 000
TOTAL 170 000 62 000 TOTAL 170 000 62 000

Etats de résultat M et F de l’exercice N en DT

Compte de résultat M F
Chiffre d’affaires 300 000 140 000
Coût des marchandises vendues (240 000) (105 000)
Autres charges d’exploitation (1) (39 000) (29 900)
Résultat d’exploitation 21 000 5 100
Produits financiers 1 020
Charges financières (6 020) (2 000)
Résultat des activités ordinaires avant IS 16 000 3 100
IS (6 000) (1 100)
Résultat net 10 000 2 000
(1) Y compris dotations aux amortissements et frais de personnel.

3
Intégration globale des comptes :

2-2/ l’élimination des transactions réciproques

Les états financiers consolidés étant les états financiers d'un groupe présenté comme une entité
unique, les transactions à rapporter dans les comptes consolidés doivent être ceux du groupe
avec les tiers hors groupe. Or, il arrive que les entités d’un même groupe concluent entre elles
des transactions. Ces opérations dites réciproques sont à éliminer.
Les éliminations sont faites à 100%
Il convient de distinguer :
- Les éliminations sans incidences sur les capitaux propres consolidés :
Les soldes et opérations réciproques figurent de part et d’autre dans les comptes des entités du
groupe puis ils sont cumulés dans les comptes consolidés. Ce cumul entraîne une amplification
fictive des postes comptables y liés. Ils sont, donc, à éliminer
- Les éliminations ayant une incidence sur les capitaux propres consolidés :
Les opérations intra-groupes ont une incidence sur les capitaux propres lorsqu’elles génèrent
des résultats internes (profit latent ou perte latente) inclus dans la valeur comptable d'actifs, tels
que les stocks et les immobilisations.

4
a- Eliminations sans incidences sur les capitaux propres consolidés

Les opérations concernées sont :

- Achats et ventes – Prestations reçues et fournies

Lorsque des sociétés consolidées effectuent entre elles des opérations commerciales portant
sur des marchandises ou des prestations, toutes ces opérations réciproques doivent être
éliminées.

Illustration :

La société A fournit une partie des matières premières nécessaires à la société B du même
groupe. Les achats de A et B de fournisseurs hors groupe sont de 2 000. A a fourni pour 600
des matières à B. En outre, les ventes de A et B à des clients hors groupe s’élèvent à 6 000.
Après comparaison des montants comptabilisés entre A et B, et ajustement si besoin, ces
transactions sont cumulées au niveau de la consolidation comme suit :

Ecritures d’intégration
Achats Ventes
Cumul des comptes 2 000 (hors groupe) 6 000 (hors groupe)
de résultats de A et B 600 (B) 600 (A)

Les soldes des comptes consolidés « achat » et « ventes » sont respectivement 2 600 et 6 600.
Or, les achats et ventes effectués par le groupe en tant qu’une seule entité sont respectivement
de 2 000 et 6000.

L’opération réciproque entre A et B est à éliminer :


________________ ____________________
Ventes 600
Achat 600
_______________ _____________________

Le chiffre d’affaires consolidé correspond à la somme des ventes réalisées par les sociétés
consolidées avec les tiers.

- Créances et dettes

Lorsqu’elles sont contractées entre sociétés consolidées, les créances et dettes doivent être
éliminées. Par créances et dettes, il faut entendre les postes clients/ fournisseurs – autres
débiteurs/autres créanciers – prêts/emprunts – comptes courants- effets à payer/effets à recevoir.

Illustration :
Sur les 600 d’achats faits par la société B à la société A, la société B reste devoir 25 en fin
d’exercice.

5
Ecritures de consolidation
Fournisseurs Clients
Cumul des bilans 25 25
Elimination des comptes réciproques (A et B) 25 25

Problème particulier des effets tirés entre sociétés consolidées escomptés et non échus.
Lorsque l’effet à recevoir, remis à l’escompte, ne figure plus au bilan, l’élimination de l’effet à
payer réciproque se fait en lui substituant le concours bancaire consenti au groupe.

Exemple :
Société A : solde d’effets à payer à B = 150 000
Société B : solde d’effets à recevoir de A = 100 000 (50 000 ont été escomptés)

Ecritures de consolidation :
Effets à payer Effets à recevoir Banque
Cumul des bilans 150 000 100 000
Elimination des
effets réciproques 150 000 100 000 50 000
(A et B)

Sont également éliminés les effets escomptés non échus apparaissant en engagements hors
bilan.

- Engagement hors bilan

Les engagements donnés ou reçus entre sociétés consolidées sont éliminés de façon à ne laisser
apparaître que les engagements donnés ou reçus concernant les tiers.
Il ne peut y avoir en même temps, entre sociétés consolidées, engagement donné et dette, ou
engagement reçu et créance.

Illustration :
Pour permettre un emprunt bancaire par la société A, une autre société B fournit sa caution à la
banque. Bien que donné à un tiers cet engagement de B doit être éliminé, seul l’endettement de
A subsiste dans le bilan consolidé.

b- Éliminations ayant une incidence sur les capitaux propres consolidés

Les éliminations sont pratiquées à 100%, puis :


- lorsqu’elles concernent le résultat de la société mère, elles sont totalement imputables à
celui-ci ;
- lorsqu’elles concernent les résultats des filiales, elles sont imputées à ceux-ci. La
répartition entre la société mère et les tiers, en fonction du pourcentage d’intérêts de
chacun précédemment calculé, se fait lors de l’étape finale de répartition du résultat
consolidé.

6
A noter :

- Quelle que soit la méthode, les éliminations ne sont pratiquées que si elles sont
significatives au niveau du résultat consolidé.

- Il est tenu compte de l’impôt sur les bénéfices afférent à ces éliminations.

Les opérations concernées sont les suivantes :

- Profits sur stocks


Dans la mesure où les ventes effectuées entre sociétés consolidées sont réalisées à un prix de
cession incluant une marge bénéficiaire, il convient d’éliminer ce bénéfice restant inclus dans
les stocks. En effet, les opérations faites à l’intérieur de l’entité consolidée ne doivent pas avoir
d’incidence sur le résultat consolidé.

Les profits internes peuvent être inclus dans des stocks de matières ou de marchandises acquises
auprès d’une autre société du groupe. Les profits internes peuvent, également, être inclus dans
des stocks de produits élaborés à partir de matières acquises auprès d’autres sociétés du groupe.
Illustration :
La société A élabore un produit au coût unitaire de 100, qu’elle vend à 120 à une autre société
B du même groupe. A la date d’arrêté des comptes, la société B détient 10 unités de ce produit
qu’elle valorise globalement à 120 x 10 = 1 200. Or, dans cette valeur est compris le profit
réalisé par A sur la vente à B de ces 10 unités. Ce profit, qui s’élève à 20 x 10 = 200, doit être
éliminé.
Si on suppose que les 10 unités achetées à A sont encore chez B à l’état de matières premières.
Mais 15 autres unités ont été consommées par B pour élaborer des produits semis finis ou finis
dont B détient un certain nombre en stock à la date d’arrêté des comptes. Ces produits sont
valorisés à un coût de production qui comprend le profit fait par A 15 * 20. Ce profit doit
également être éliminé.

Incidences de l’élimination des profits sur stocks

a) Les profits sur stock initial, ayant été réalisés au cours de l’exercice antérieur, sont
éliminés en débitant le compte de réserves concernées par le crédit du compte variation
des stocks (ils augmentent d’autant le résultat de l’exercice) ;
b) Les profits sur stock final sont éliminés en débitant le compte variation des stocks, par
le crédit du compte de bilan « stock ».

Illustration :
Au cours de l’exercice N, les profits réalisés par la filiale F1 compris dans les stocks d’une autre
filiale F2 s’élèvent à 20 000 pour le stock initial et 30 000 pour le stock final.

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Ecritures de consolidation
Réserves F1 Stocks Résultat F1
Cumul des bilans X X
Elimination profits sur stocks
Stock initial 20000 20000

Stock final 30000 30000

Profit interne constaté par F1 en N-1 Profit interne constaté par F1 en N


Et compris dans le stock final de F2
Profit interne constaté en N-1 par F1 est réalisé en N vis-à-vis du groupe
Ecriture d’élimination :
Mises à part les écritures d’élimination sans incidence sur les capitaux propres consolidés telles
les éliminations des opérations réciproques dettes – créances et ventes – achats, les écritures
d’éliminations suivantes sont à pratiquer :

8
Dotations aux provisions pour dépréciation des stocks
Lorsqu’une société consolidée a constitué une provision pour dépréciation d’un stock acquis
auprès d’une autre société du groupe, cette provision est éliminée à concurrence du profit sur
stock annulé dans la société vendeuse.
Cette élimination est imputée aux réserves pour la partie de la provision dotée au cours des
exercices antérieurs et au résultat (dotation aux provisions) pour la partie dotée au cours de
l’exercice de consolidation.
Illustration :
Supposons que pour le dernier cas, le stock final, en N, a fait l’objet d’une provision de 50 000
chez F2.

- Vente interne à perte

En cas de perte réalisée lors de cessions internes de stocks, les pertes latentes résultant de
transactions intra-groupe qui viennent en déduction de la valeur comptable des actifs sont
également éliminées, sauf si le coût ne peut pas être recouvré. La valeur du stock devrait être
limitée à la valeur de réalisation nette si elle est supérieure au prix de vente interne. Le prix du
marché constitue une estimation raisonnable de cette valeur-plancher.
Cependant, par mesure de prudence, la perte n'est pas généralement éliminée, en pratique, car
son élimination risque d'augmenter la valeur des stocks.
En tout cas, la perte n'est éliminée que jusqu'à concurrence de la valeur recouvrable (§ 15 de la
NCT 35) ou éliminée en totalité et constatation, s'il y a lieu, d'une provision pour dépréciation
(§ 25 de l'IAS 27 révisée).

- Plus-value de cession interne d’immobilisations et de titres


En principe, les éléments d’actif sont valorisés à leur coût d’acquisition par le groupe. En cas
de cession interne, c’est donc la valeur d’origine, éventuellement dépréciée, qui doit figurer
dans les comptes consolidés. Par la suite, la plus-value réalisée lors de cette cession interne
doit être éliminée et les amortissements comptabilisés par la société cessionnaire recalculés sur
la base du coût d’acquisition par le groupe, la moins-value étant maintenue (principe de
prudence).

Illustrations

La société A a vendu au début de l’exercice N à la société B une immobilisation pour 300 000
D. Cette immobilisation avait une valeur nette dans la comptabilité de A de 250 000. Les
comptes de la société A ont donc enregistré un profit de 50 000 et l’immobilisation figure pour
300 000 dans les comptes de la société B qui l’amortit au taux de 10%.

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Ecriture d’élimination en N : La valeur comptable de l’immobilisation après élimination des
profits internes est de 250, ce qui fait que les dotations aux amortissements annuelles sont de
25. Or, dans les comptes consolidés elles sont respectivement de 300 (à réduire de 50) et 30 (à
réduire de 5) et ce, suite à la constatation par A d’un produit net sur cession d’immobilisation
de 50 (profit interne à éliminer).

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- Provisions pour dépréciation des prêts ou des créances internes et des titres de
participation consolidé
Les prêts et créances internes étant éliminés, les provisions y relatives n’ont pas lieu d’être. Les
titres consolidés seront évalués à leur juste valeur suite à la consolidation, les provisions y
relatives sont à éliminer. Ces provisions sont éliminées par imputation :
- sur les « réserves » pour les dotations antérieures à l’exercice de consolidation
- sur les « résultats » (dotations aux provisions) pour les dotations de l’exercice de
consolidation.

Illustration :

M a constaté en N-1 une provision de 15 000 DT pour dépréciation d’une créance de 30 000
DT liée à la vente de produit à sa filiale F, qui passe par des difficultés financières. Elle a aussi
constaté, en N, une provision de 100 000 D pour dépréciation des titres F.

- Éliminations des dividendes distribués à l’intérieur du périmètre de consolidation

Les dividendes qu’une société reçoit d’autres sociétés consolidées, provenant des bénéfices
réalisés l’exercice précédent, étaient déjà compris dans le résultat consolidé de cet exercice. Par
ailleurs, s’agissant d’une opération interne, ils sont restés dans l’entité consolidée dont ils
constituent un élément de situation nette.
En conséquence, les dividendes internes sont éliminés du résultat par virement aux réserves.

11
2-2/ Répartition des capitaux propres :
Cette phase n’existe que lorsque la méthode de consolidation est celle de l’intégration globale.
Elle consiste à partager les capitaux propres des filiales (après la prise en compte de
l’homogénéisation et des éliminations des opérations réciproques sur ces capitaux) entre les
actionnaires de la mère et les intérêts minoritaires selon les pourcentages d’intérêt de chacun et
l’élimination du coût d’acquisition des titres de participation détenus par la mère et
représentatifs de la contrepartie des capitaux acquis dans les filiales.
La NCT 35 prévoit l’application des dispositions de la NCT 38 relatives aux regroupements
d’entreprises et dites « méthode de l’acquisition » pour l’élimination de la valeur comptable de
la participation de la mère dans chaque filiale et de la quote-part de la mère dans les capitaux
propres de chaque filiale.
La comptabilisation d'une acquisition implique la détermination du coût de cette acquisition,
son affectation aux actifs et aux passifs identifiables de l'entreprise acquise ainsi que la
comptabilisation du goodwill ou goodwill négatif en résultant, à la fois à la date d'acquisition
et ultérieurement. La détermination du coût de l’acquisition et son affectation aux différents
actifs et passifs acquis peut mettre en évidence l’existence d’un écart de première consolidation.

Selon la NCT 38, à compter de la date d'acquisition, un acquéreur doit :


(a) intégrer à l'état de résultat, les résultats de l'entreprise acquise ; et
(b) comptabiliser au bilan les actifs et passifs identifiables de l'entreprise acquise et tout
goodwill ou goodwill négatif provenant de cette opération.

2-2-1/ Définition des concepts clés


La date d'acquisition est la date à laquelle le contrôle de l'actif net et des activités de
l'entreprise acquise est effectivement transféré à l'acquéreur et la date à laquelle commence
l'application de la méthode de l'acquisition. C’est la date de la prise de contrôle en matière de
consolidation.
Les résultats d'une entreprise acquise sont inclus dans les états financiers de l'acquéreur à
compter de la date d'acquisition.

Le coût d’acquisition est le montant de liquidités ou d'équivalents de liquidités versé ou la


juste valeur, à la date d'échange, des autres éléments du prix d'acquisition consentis par
l'acquéreur en échange du contrôle de l'actif net de l'autre entreprise, plus tous autres coûts
directement attribuables à l'acquisition.
En plus du prix d'acquisition, l'acquéreur peut encourir des coûts directs liés à l'acquisition.
Ceux-ci comprennent les coûts d'inscription et d'émission de titres, ainsi que les honoraires
versés aux professionnels comptables, aux conseils juridiques, aux évaluateurs et autres
consultants intervenus pour effectuer l'acquisition. Les coûts administratifs généraux, y compris
les coûts de fonctionnement d'un service chargé des acquisitions, et les autres coûts qui ne
peuvent être directement attribués à l'acquisition en cours de comptabilisation, ne sont pas
inclus dans le coût d'acquisition mais sont comptabilisés en charge au moment où ils sont
encourus.
Lorsque le contrat d'acquisition prévoit un ajustement du prix d'acquisition dépendant d'un ou
de plusieurs événements futurs, le montant de l'ajustement doit être inclus dans le coût
d'acquisition à la date d'acquisition si cet ajustement est probable et si son montant peut être
évalué de façon fiable.

12
Si les événements futurs ne se produisent pas, ou s'il est nécessaire de revoir l'estimation, le
coût d'acquisition est ajusté, avec effet correspondant sur le goodwill ou goodwill négatif, selon
le cas.

Les actifs et passifs identifiables acquis comptabilisés doivent être les actifs et passifs de
l'entreprise acquise qui existaient à la date d'acquisition ainsi que tout passif comptabilisé selon
le paragraphe 26 de la NCT 38. Ils doivent être comptabilisés de façon séparée à la date
d'acquisition si, et seulement si :
(a) il est probable que tous les avantages économiques futurs s'y rapportant iront à
l'acquéreur ou que des ressources représentatives d'avantages économiques futurs
sortiront de chez l'acquéreur ; et
(b) l'on dispose d'une évaluation fiable de leur coût ou de leur juste valeur.

Les actifs et passifs identifiables dont l'acquéreur prend le contrôle peuvent inclure des actifs et
des passifs qui n'étaient pas précédemment comptabilisés dans les états financiers de la société
acquise. Ceci peut être le cas parce qu'ils ne satisfaisaient pas aux critères de comptabilisation
avant l'acquisition.
Les passifs ne doivent pas être comptabilisés à la date d'acquisition s'ils résultent d'intentions
ou d'actions de l'acquéreur. Des passifs ne doivent pas non plus être comptabilisés au titre de
pertes futures ou d'autres coûts que l'on s'attend à encourir du fait de l'acquisition, que ces pertes
ou coûts soient liés à l'acquéreur ou à l'entreprise acquise.

Néanmoins, la présente norme prévoit une exception spécifique à ce principe général. Cette
exception s'applique si l'acquéreur a élaboré un plan ayant trait à l'activité de l'entreprise acquise
et si l'acquisition a pour conséquence directe de générer une obligation.
A la date d'acquisition, l'acquéreur doit comptabiliser une provision qui n'était pas un passif de
l'entreprise acquise à cette date si, et seulement si, l'acquéreur a :
(a) à la date d'acquisition ou à une date antérieure, élaboré les principales caractéristiques
d'un plan qui implique d'arrêter ou de réduire les activités de l'entreprise acquise et prévoit :
(i) le versement d'indemnités au personnel de l'entreprise pour mettre fin à leur emploi ;
(ii) la fermeture d'installations de l'entreprise acquise ;
(iii) la suppression de lignes de produits de l'entreprise acquise ; ou
(iv) la résiliation de contrats de l'entreprise acquise qui sont devenus déficitaires car
t'acquéreur a informé l'autre partie, à la date d'acquisition ou à une date antérieure, que te
contrat serait résilié ;
(b) en annonçant les principales caractéristiques du plan, à la date d'acquisition ou à une date
antérieure, créé chez les personnes concernées une attente fondée qu'il mettra en œuvre le
plan ; et
(c) dans un délai de trois mois à compter de la date d'acquisition et sans dépasser la date
d'approbation des états financiers, développé ces principales caractéristiques en un plan
détaillé et formalisé indiquant au moins :
(i) l'activité ou la partie d'activité concernée ;
(ii) les principaux sites affectés ;
(iii) la localisation, la fonction et le nombre approximatif de membres du personnel qui
seront indemnisés au titre de la fin de leur contrat de travail ;
(iv) les dépenses qui seront engagées ; et
(v) la date à laquelle le plan sera mis en œuvre.

Toute provision comptabilisée selon le présent paragraphe doit couvrir uniquement le coût des
éléments énumérés au (a) (i) à (iv) ci-dessus.

13
Les écarts de première consolidation est la différence constatée, lors de l’entrée d’une entité
dans le périmètre de consolidation, entre le coût d’acquisition des titres acquis et la part de
l’entité détentrice de ces titres dans les capitaux propres de la cible.

Cet écart peut comprendre deux catégories d’écart :


- L’écart d’évaluation : les actifs et passifs de la cible étant évalués à leur juste valeur lors
de l’acquisition, cet écart est le résultat de la différence entre les justes valeurs des
éléments actifs et passifs identifiables de l’entreprise acquise et leur valeur nette
comptable à la date d’acquisition.
- L’écart d’acquisition est la différence entre l’écart de première consolidation et l’écart
d’évaluation. Il correspond à la part de l’investisseur dans le goodwill de l’entreprise
acquise.

Le goodwill est tout excédent du coût d'acquisition sur la part d'intérêts de l'acquéreur dans la
juste valeur des actifs et passifs identifiables acquis à la date de l'opération d'échange. Il est
comptabilisé en tant qu'actif.

Le goodwill généré par l'acquisition représente un paiement effectué par l'acquéreur en


anticipation d'avantages économiques futurs. Les avantages économique~ futurs peuvent
résulter d'une synergie entre les actifs identifiables acquis ou d'actifs, qui individuellement, ne
satisfont pas aux critères de comptabilisation dans les états financiers mais pour lesquels
l'acquéreur est disposé à effectuer un paiement dans le cadre de l'acquisition.
Le goodwill doit être comptabilisé à son coût diminué du cumul des amortissements et du cumul
des pertes de valeur.

Tout excédent, à la date de l'opération d'échange, de la part d'intérêts de l'acquéreur dans les
justes valeurs des actifs et passifs identifiables acquis, sur le coût d'acquisition doit être
comptabilisé en tant que goodwill négatif, présenté en déduction des actifs de l'entreprise
présentant les états financiers, dans la même rubrique du bilan que le goodwill.
L'existence d'un goodwill négatif peut indiquer que des actifs identifiables ont été surévalués et
que des passifs identifiables ont été omis ou sous-évalués. Avant de comptabiliser un goodwill
négatif, il est important de s'assurer que tel n'est pas le cas.
Dans la mesure où le goodwill négatif correspond à des pertes et des dépenses futures attendues
identifiées dans le plan d'acquisition de l'acquéreur, qui peuvent être évaluées de manière fiable,
mais qui ne représentent pas à la date d'acquisition des passifs identifiables, cette fraction du
goodwill négatif doit être comptabilisée en produits dans l'état de résultat lorsque les pertes et
les dépenses futures sont comptabilisées.

Dans la mesure où le goodwill ne correspond pas à des pertes et des dépenses futures
identifiables attendues pouvant être évaluées de manière fiable à la date d'acquisition, il doit
être comptabilisé en produit dans l'état de résultat, de la manière suivante :
(a) le montant du goodwill négatif n'excédant pas les justes valeurs des actifs non
monétaires identifiables acquis doit être comptabilisé en produits sur une base systématique
sur la durée d'utilité moyenne pondérée restant à courir des actifs amortissables
identifiables acquis ; et
(b) le montant du goodwill négatif excédant les justes valeurs des actifs non monétaires
identifiables acquis doit être comptabilisé immédiatement en produits.

14
2-2-2/ Répartition des capitaux propres de la filiale en cas d’absence d’un écart de
première consolidation :
L’intégration totale des comptes des filiales doit être accompagnée des traitements suivants :

- L’élimination des titres de participation pour corriger le cumul dans les comptes
consolidés des actifs et passifs de la filiale et des titres de participation relatifs à cette
filiale. Les titres de participation constituent la contrepartie des actifs nets de la filiale
acquis par la mère et intégrés dans les comptes consolidés.
- Le partage des capitaux propres intégrés de la filiale entre la quote-part détenue par la
société mère et celle détenue par les autres actionnaires ou associés minoritaires de la
filiale. La dernière est à affecter au compte « intérêts minoritaires », quant à la quote-
part de la société mère, elle se partage entre :
• la part de capital et de réserves (des réserves réalisées par la filiale avant
l’acquisition) correspondant au coût d’acquisition des titres de la filiale par la
société mère. Elles sont à éliminer en les imputant aux titres de participation ;
• les réserves et résultats réalisés après l’acquisition des titres, à affecter aux
comptes de réserves et résultats consolidés. Par conséquent le compte réserves
consolidés reçoit la quote-part de la société mère dans le capital et les réserves
de la filiale réduite de la quote-part des capitaux propres rémunérée par le coût
d’acquisition des participations.

Exemple :
Soit une filiale F détenue à 80 % par la mère. La mère a souscrit et libéré 4000 actions d’une
valeur nominale unitaire de 100 D au moment de sa création le 02/01/N. F a réalisé un bénéfice
de 5 000 D en N et 13 000 D en N+1. Aucun dividende n’a été distribué ni opération interne
n’a été enregistrée.
Procédez à la répartition des capitaux propres de F dans le cadre de la préparation des états
financiers consolidés en N+1 en ignorant l’effet de l’impôt.

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Supposons que M n’a pas souscrit au capital de F à sa constitution mais qu’elle a acheté 80 %
des actions de F début N+2, pour 414 400 D et que durant N+2 F a réalisé 20 000 D de bénéfice.
Aucun dividende n’a été distribué ni opération interne n’a été enregistrée.

2-2-3/ Répartition des capitaux propres de la filiale en présence d’un écart de première
consolidation :

L’affectation du coût d'acquisition des titres de participation, lorsque la juste valeur des actifs
et passifs identifiables est différente de leur valeur comptable, admet deux traitements :

- Traitement de référence
Les actifs et passifs identifiables comptabilisés doivent être évalués pour un montant égal au
total de :
(a) la juste valeur des actifs et passifs identifiables acquis à la date de l'opération d'échange à
concurrence de la part d'intérêts obtenu par l'acquéreur dans l'opération d'échange ; et
(b) la part des minoritaires dans les valeurs comptables antérieures à l'acquisition des actifs et
passifs identifiables de la filiale.
Tout goodwill ou goodwill négatif doit être comptabilisé selon la présente norme.
Le coût d'une acquisition est affecté aux actifs et passifs identifiables comptabilisés par
référence à leur juste valeur à la date de l'opération d'échange. Toutefois, le coût de l'acquisition
ne correspond qu'au pourcentage des actifs et des passifs identifiables acquis par l'acquéreur.
En conséquence, lorsqu'un acquéreur acquiert moins de la totalité des actions de l'autre
entreprise, les intérêts minoritaires en résultant sont évalués sur la base de la part revenant aux
minoritaires dans la valeur comptable antérieure à l'acquisition de l'actif net identifiable de la
filiale. Il en est ainsi parce que la part des minoritaires n'a pas fait partie de l'opération d'échange
visant à effectuer l'acquisition.

- Autre traitement autorisé :


Les actifs et passifs identifiables comptabilisés doivent être évalués à leur juste valeur à la date
d'acquisition. Tout goodwill ou goodwill négatif, doit être comptabilisé selon la présente norme.
Tout intérêt minoritaire doit être évalué sur la base de la part des minoritaires dans les justes
valeurs des actifs et passifs identifiables comptabilisés.
Selon cette approche, l'actif net identifiable dont l'acquéreur a pris le contrôle figure à la juste
valeur, que l'acquéreur ait acquis tout ou seulement partie du capital de l'autre entreprise ou

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qu'il ait acquis les actifs directement. En conséquence, tout intérêt minoritaire est évalué sur la
base de la part des minoritaires dans les justes valeurs de l'actif net identifiable de la filiale.

A noter :

- L’effet de l’impôt différé : L’écart d’évaluation engendre un passif d’impôt différé à


constater. Le goodwill est, alors égal à la différence entre le coût d’acquisition et la juste
valeur des actifs nets des passifs y compris le passif d’impôt différé.
- Le goodwill doit être amorti sur une base systématique sur sa durée d'utilité. La durée
d'amortissement doit refléter la meilleure estimation de la période durant laquelle il est
attendu que des avantages économiques futurs iront à l'entreprise. Il existe une présomption
qui peut être réfutée que la durée d'utilité du goodwill n'excède pas vingt ans à compter de
sa comptabilisation initiale.
- Si l’écart d’évaluation se rapporte à un bien amortissable, il doit être amorti sur la même
base que celle du bien auquel il se rapporte.

Exemple :

Reprenons l’exemple précédent et supposons que la mère a acquis les titres de F pour 600 000
DT et que les actifs de F ont été réévalués en tenant compte d’une plus-value de 50 000 DT sur
le terrain et 100 000 DT sur les constructions amortissables sur 20 ans et ayant été acquises au
début de N. Le goodwill éventuel est amortissable sur 10 ans.
T.A.F : Constater les écritures de répartition des capitaux propres de F dans le cadre de la
préparation des états financiers consolidés de l’exercice N+2 selon les deux méthodes
préconisées par la NCT 38.

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Divergences avec l’IFRS 3 :

IFRS 3 a retenu, seulement, le traitement autorisé de la méthode d’acquisition.

IFRS 3 révisée (2008) et a introduit une nouvelle option la méthode du full goodwill

Ella a prévu la comptabilisation des frais d’acquisition en charges.

La condition liée à la probabilité d’avantages économiques futurs est considérée par la norme
IFRS 3 comme systématiquement remplie pour un actif incorporel acquis dans le cadre d’un
regroupement d’entreprises.

La norme IFRS 3 impose qu'après la comptabilisation initiale, le Goodwill acquis lors d'un
regroupement d'entreprises soit évalué au coût, diminué du cumul des pertes de valeur. Par
conséquent, le Goodwill n'est pas amorti et doit par contre être soumis à un test de dépréciation
une fois par an ou plus fréquemment si les événements ou les changements de circonstances
indiquent qu'il a pu se déprécier.

Selon la norme IFRS 3, si la part de l’acquéreur dans la juste valeur des actifs et passifs et
passifs éventuels identifiables de l’entité acquise excède le coût d’acquisition (goodwill
négatif), l’acquéreur doit s’assurer que les justes valeurs des actifs et passifs et passifs éventuels
identifiables et le coût d’acquisition ont été correctement évalués. Une fois cette étape de
vérification réalisée, l’excédent de la part de l’acquéreur dans la juste valeur des actifs et passifs
et passifs éventuels acquis sur le coût d’acquisition doit être comptabilisé immédiatement en
résultat.

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