BétonArmé-MChemrouk

Chapitre Il Fluage du Béton

CHAPITRE II FLUAGE DU NÉTON

Par M.CHEMROUK Professeur - FGC l USTHB -

L COI\CEPTS FOI{DAMENITAUX
Le mécanisme du fluage est encore sujet à des controverses considérablesl et ce malgré la
bibliographie exhaustive sue 1e thème2-t. Dans ce sens, ACI comrnittee 2O9a cite "The
difficulty is that a satisfactory theory of creep must explain in a uni{ied way the behaviour of
concrete under various environmental conditions and under various states of stress ... it is hard
to suggest definite conclusions on the mechanism of creep".
Peut-être la seule assertion non controversable qui peut être faite est que la présence d'une
certaine quantité d'eau évaporable est essentielle au fluage.
La Figuel montre une courbe typique déformation-temps pour un spécimen en béton soumis à
une contrainte de compression axiale n'excédant pas l/3îc,), f.u étant la contrainte
caractéristique du béton à base de cube ; cette contrainte étant maintenue pour une période de
temps puis enlevée.

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Age ( months )

Fig I : Courbe déformations - temps typique du matériau béton.

En constate que la réponse du béton est à la fois immédiate et dépendante du temps. La

déformation immédiate est la déformation élastique o./8. où o" est la contrainte appliquée et
E" le module de déformation au moment du chargement. La déformation dépendante du temps
est composée du fluage, déformation induite par la charge, et du retrait, déformation non-
induite par la charges. Le fluage se produit à un taux qui diminue avec le temps et peut
continuer à se produire jusqu'à 3Aans, atteignant, éventuellement une magnitude de plusieurs
fois la déformation élastique. En déchargeant, il se produit une recouvrance imrnédiate,
appelée recouvrance élastique, suivie par une recouvrance à long-tenne, appelée recouvrance
par fluage. La recouvrance élastique est moins que la déformation élastique du fait que le
module Ec argmente avec l'âge du béton. La recouvrance par fluage, qui généralemetrt atteint
une valeur stationnaire en un temps relativement court allant de plusieurs semaines à
plusieurs mois, est souvent plus petite que le fluage, sauf quand la charge maintenue est

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Chapitre II F1uage du Béton

appliquée à un béton âgé auquel cas la recouvrance par fluage peut s'approcher de la
déformation par fluage,
En Fig.l, le fluage représenté est la déformation totale dépendante du temps mesurée,
diminuée de la déformation du retrait; celle-ci étant mesurée sur un spécimen identique non-
charge. C'est à dire, le fluage et le retrait sont ici considérés comme des phénomènes
indépendants pour lesquels Ie principe de superposition s'applique :

Déformation totale dépendante du temps: Retrait + Fluage

Où le retrait est mesuré sur un spécimen non-charge dit de contrôle. NEVILLE et al6 ont fait
remarquff que, pour plus de travail fondamental, il est nécessaire de faire une distinction entre
le fluage de base et le fluage de durcissement.
Le fluage de base est le fluage sous les conditions de non-mouvement d'humidité vers ou en
provenance de l'environnement; le fluage de durcissement est le fluage additionnel causé par
le durcissement.
Dans la relation précédente, la quantité (Fluage) est en fait la somme du fluage de base et du
fluage de durcissement, ce dernier devenant nul seulement si le retrait est nul.
Cependant dans la pratique courante, on adopte le concept le moins rigoureux exprimé par la
relation précédente

Ilest probable que le fluage soit étroitement allié à la structure de la pâte de ciment dans le
béton. A l'état actuel des connaissances, la structure de la pâte de ciment ne peut pas être
expliquée avec précision. Cependant, en des termes simples et loin d'être précis on peut dire
que la pâte de ciment est faite de :

1- Un gel de Ciment.
2 - du Ciment non - hydraté.
3 - des Vides, appelés pores capillaires, contenant de I'eau et de I'air.

Le terme gel de ciment réfère collectivement à tous les produits d'hydratation qui se forment,
résultant de la réaction chimique entre le ciment et l'eau. Le gel de ciment, qui constitue la
majeure partie de la pâte de ciment, est une masse poreuse de particules solides de
dimensions colloidales (allant de lUimm à 10'6mm) fortement collées entre elles. L'espace
entre les diverses particules solides du gel est appelé pores du gel ; ces pores ont en moyenne
des dimensions de l'ordre de 10'6 mm.Les pores du gel représentent jusqu'à 28% duvolume
du gel de ciment. Les pores capillaires, distribués d'une façon hasardeuse sur la pâte de
ciment, ont des dimensions de l'ordre de I0'i mm et sont donc plus larges que les pores du gel.
Pour le béton ordinaire de structure, la porosité calculée comme étant le rapport de l'espace
des pores du gel * l'espace des pores capillaires au volume total de la pâte de ciment, est de
l'ordre de 05.
L'eau dans la pâte de ciment est composée de:

1 - Une quantité d'eau non-évaporable qui est combinée chimiquement avec le

ciment durant l'hydratation; cette eau n'est pas déplacée durant le processus
de durcissement quelque soient les conditions environnantes.

2 - Une quantité d'eau évaporable. Cette eau est faite d'une "eau libre" contenue
dans les pores capillaires et d'une "eau de gel" contenue sous une multitude de
formes dans les pores du gel. Cette eau de gel, fortement retenue par les forces
de surface des particules du gel, est appelée "eau adsorbée".

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Couramment le fluage du béton est considéré comme dû au suintement (ou écoulement) de

l'eau adsorbée2-s, la contrainte appliquée induit cet écoulement. Le taux d'écoulement
augmentant avec l'ampleur de la contrainte. Le fluage a lieu même si l'eau adsorbée ne
s'écoule pas vers l'extérieur du béton; il suffit qu'il y ait écoulement de l'eau vers les pores
capillaires par exemple, pour que le fluage ait lieu.

il. FACTEURS TNFLUENCANT LE FLUAGE DU BÉTON

Evans et KongT ont fait une recherche bibliographique et présenté une méthode pour estimer
le fluage du béton de structure, La méthode consiste en des ajustements successifs; le fluage
du béton sous des conditions particulières est estimé à partir du fluage d'un béton de
composition standard sous des conditions standardes et puis successivement tenir compte des
divers facteurs ayant des effets sur le fluage. Le fluage des compositions de béton standard est
donné par la table ci-dessous; ceci est présenté uniquement comme un moyen convenable
pour expliquer les différents facteurs qui influence le fluage:

Composition Composition du Fluage Remarque

Béton (par poids) (nar N/mm2)
A \\l:2:4; E/c:0,d5 120 * 10-o Ciment: Portland ordinaire
B l: 1,5:3; E/C:0,55 100 *10-6 Agrégats fins : sable
C l: l"' 2; E/C :0,4 70 * l0'6 Gros agrégats : gravier concassé

(1) Ciment : Agrégats fins : gros Agrégats (par poids)

Ce tableau donne le fluage par unité de contrainte de trois compositions de béton, chargé
jusqu'à I/3 x la résistance caractéristique du béton. Il est supposé que le chargement
commence après 2B jours de cure humide et des conditions des services de 70% d'humidité
relative et 15"C.
Ces valeurs limites sont atteintes après une période prolongée de chargement pouvant
atteindre jusqu'à 30 ans.

rr .1- EFFETS DE LA CONTRATIqTE APPLTQUÉA nr DE LA RÉSTSTANCU

DU BETON
Pour des contraintes appliquées ne dépassant pas le 1/3 x la résistance caractéristique du
béton, le fluage d'un béton donné sous une période de chargement donnée peut-être pris
comme proportionnel à la contrainte. Pour différents bétons ayant la même contenance pâte de
ciment, le fluage est approximativement proportionnel au rapport contrainte/résistance. Ainsi,
un béton de résistanCe caractéristique 60N/mm2 soumis à une contrainte de ISN/mm' aura
approximativement le même fluage qu'un autre béton de résistance 40N/mm2 soumis à une
contrainte de l0N/mm2 po.rrr,.u que les deux bétons aient Ie même contenu pâte de ciment.

La relation entre le fluage et la résistance peut être expliquée en considérant de nouveau la

structure de la pâte de cirnent décrite précédemment. Immédiatement après le mélange de
ciment et de l'eau, la pâte de ciment fraîche est une suspension de particules de ciment solides
dans l'eau et occupe un volume égal à la somme du volume absolu des particules de ciment et
du volume de l'eau de mélange. Avec la progression de l'hydratation, la parl du volume non
rempli avec le gel de ciment (et avec le ciment non-hydraté) devient des pores capillaires,
contenant de l'eau libre prête à être évaporée.

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Naturellement, plus le volume des pores capillaires est important, plus il est facile à
l'écoulement de l'eau adsorbée d'avoir lieu sous chargement et donc plus le fluage est
important. D'une façon similaire, plus le volume total des pores capillaires est important,
moins la pâte de ciment est dense et donc plus la résistance du béton est faible.

Il a été fait remarq,.rert qre la proportionnalité entre le fluage et le rapport contrainte/résistance

existe seulement quand I'hydratation ne continue pas après le chargement. Quand le
chargement coihcide avec l'hydratation comme c'est le cas des essais sur des bétons jeunes,
alors seulement le gel de ciment formé avant le chargement sera effectif pour résister à la
charge. Pour que l'effet de l'hydratation sur la proportionnalité soit assez faible pour pouvoir
être négligé, surtout en béton précontraint, il faut que le chargement ait lieu bien après
coulage.

II.2- EFFET DE LA DURÉE DE CHARGEMENT

Le tableau suivante résume l'effet de la durée de chargement sur le fluage
Tableau 2 (Tiré de la réferenceT)

Durée de charcement Pourcentafe du fluage à long-terme

28 Jours 40%
06 Mois 60%
01 An 7s%
05 Ans 90%
10 Ans 9s%
30 Ans 100 %

II.3. EF.FET DE L'AGE AU PREMIER CHARGEMENT

L'effet sur le fluage de l'âge au premier chargement est essentiellement dû à l'augmentation

de la résistance du béton avec l'âge7. Du fait que, pour une contrainte donnée, le fluage est
inversement proportionnel à ia résistance, l'effet de l'âge au premier chargement peut être
estimé pourvu que la relation résistance-âge soit connue. Par exemple, si la résistance du
béton à l'âge d'1 an est I,I 5 fois sa résistance à 28 jours, alors en appliquant la charge à l'âge
d'un an au lieu de 28 jours, le fluage sera réduit par 1/1, I 5 .

En ce qui concerne la structure de la pâte de ciment, le degré d'hydratation augmente avec

i'âge. Donc avec l'âge, la porosité de la pâte de ciment décroît et l'écoulement de l'eau
adsorbée devient plus difficile et donc il y a réduction du fluage. Bien entendu la résistance
du béton est aussi une fonction du degré d'hydratation d'où la possibilité d'exprimer le fluage
en fonction de la résistance.

II .4- EFEET DE L'HUMIDITÉ RELATIYE

Les fluages à 70% d'humidité relative sont donnés au tableau L On remarque que quand le
béton atteint un équilibre d'humidité avec l'atmosphère environnante, le fluage devient
presque indépendant de l'humidité relative de l'air environnant. Donc, si un spécimen de
béton est laissé pendant un temps suffisamment long dans une humidité particulière et puis
chargé et laissé sous la même humidité, on trouve que la valeur de cette humidité n'aura pas
un effet signifiant sur le fluage. Une explication pour la réduction du fluage avec
l'augmentation en humidité relative est que cette augmentation en humidité réduit le taux de

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migration d'humidité du béton vers l'atmosphère et donc réduit l'écoulement de l'eau

adsorbée.

II. 5- EFFET DE LA TEMPÉNATTTTT

Exposé à la chaleur, le béton est le siège de réactions physiques et chimiques qui modif,rent
ses propriétés physico-mécaniques, particulièrement pour des températures élevées (>250'C),
résultant en la réduction de sa capacité de résistance comme illustré par la figure ci-dessous.

e !4ç,r
orE

aL

ur4

arz

2at +4 lao ür0 4.w,T ( L)

Fig 2 zE,ffet de la température sur le béton durci

Jusqu'à 100"C,la forme générale de la courbe fluage-temps est normale et reste similaire à
celle sous des températures normales, et la relation entre fluage et rapport
(contrainte/résistance) reste linéaire. Le taux de fluage croit avec une augmentation de
température ; cornme guide approximatif Ie fluage croit avec la température à un taux de
1,25% du fluage à 15o pour chaque degré celciusT.

II. 6- EFFET DE LA CONTENANCE PÂTN DE CIMENT

La contenance pâte de ciment du béton de structure est toujours de l'ordre de 28-40% par
volume. Dans cet ordre le fluage (pour un rapport contrainte/résistance donné) peut être
supposé croître au taux approximatif de 5% pour chaque lok d'av,gmentation en contenance
pâte de cimentT.
La contenance pâte de ciment est calculée comme étant la quantité représentant le volume
absolu des particules de ciments plus le volume de l'eau de mixage, exprimée cornme un
pourcentage du volume du béton.

Le fluage du béton est dû à la déformation qui a lieu dans la pâte de ciment du fait que les
agrégats ne se déforment pas sous le chargement. Ceci met en évidence l'augmentation du
fluage avec la contenance pâte de ciment. Le fluage dépend aussi de la porosité de la pâte de
ciment, le paramètre porosité ayant une influence directe sur la résistance du béton.

II .7- EFFET DU RAPPORT Eau/Ciment @/C)

Considérons une augmentation du rapport E/C, premièrement cette augmentation cause une
réduction de la résistance, augmentant ainsi le fluage pour une contrainte donnée. Deuxième
constatation, pour une quantité de ciment donnée, une augmentation du rapport E/C entrûne
une augmentation de ia contenance pâte de ciment et donc une augmentation du fluage.

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Considérons la structure de la pâte de ciment, durant l'hydratation, le ciment réagit

chimiquement avec approximativement 25% de l'eau pour former le gel de ciment, qui a une
porosité presque constante de 28% approximativement. L'eau de mixage en surplus de celle
nécessaire à la réaction chimique et au remplissage des pores du gel sera retenue dans les
pores capillaires comme "eau libre", qui est évaporable. Donc I'augmentation du rapport E/C
entraîne une augmentation de l'espace pore capillaire résultant ainsi en une réduction de la
résistance et une augmentation du fluage et aussi une augmentation de la contenance pâte de
ciment résultant en une augmentation du fluage.

II.8. EFFETS DE LA QUANTITE D'AGREGATS, D'EAU ET DE CIMENT

Les effets de ces variables sont complètement définis une fois la contenance pâte de ciment et
le rapport E/C sont spécifies. Ayant pris ces deux effets en considération il n'est pas
nécessaire de considérer les effets des quantités d'agrégats, d'eau et du ciment séparés.

II .9- EFFET DU TYPE ET FINESSE DU CIMENT

Le type du ciment afÏect le fluage essentiellement à travers son effet sur le taux d'hydratation.
Pour une contrainte donnée appliquée à un âge donné, le fluage est dans un ordre croissant
pour des béton faits des ciments suivants: alumineux, à durcissement rapide, Portland
ordinaire, Portland avec cendre des haux fourneaux et Portland au Pouzzolane. D'une façon
similaire, la finesse du ciment affect le fluage essentiellement à travers son effet sur le taux
d'hydratationT.

il.10- EFFET DE LA DIMENSION, DE LA GRANULOMETRIE ET DE LA FORME

DES AGREGATS

Parmi les propriétés physiques des agrégats, leur module d'élasticité a là plus importante
influence sur le fluage. Les agrégats avec un module d'élasticité élevé tendent à restreindre
d'avantage le fluage de la pâte de ciment. La figure suivante montre les valeurs relatives du
fluage de bétons faits des mêmes proportions de mélange mais avec differents types
d'agrégats7.

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tr
L
q)
G

o imeeto:]3.
§D

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.,.L
too 200 3()(} 400 50() o-o.@-
Durction of loading {dcYs}
Fig 3 : Effet du type d'agrégats sur le fluage

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I1 est intéressant de noter quelques modules d'élasticité pour certaines roches : Grès
(20kN/mm2). Granite (75kN/min2). Quartz (80kN/mm2) et Calcaire (90kN/mm2). Le module
d'élasticité dépend de la porosité et de l'absorption de I'eau de l'agrégat. Malgré que les
agrégats avec une absorption é1evée tendent à extraire l'eau de la pâte de ciment réduisant
ainsi I'espace des pores capillaires et diminuant le fluage de la pâte de ciment, cette
diminution est en généralcontre carrée par le faible module d'élasticité del'agrégat2.

A des niveaux de contraintes supérieurs à 40'% de la résistance du béton, une fissuration à

f interface entre l'agrégat et la pâte de ciment commence à affecter la déformation du béton.
La fissuration inter-faciaie existe en béton même avant que celui-ci ne soit soumis aux charges
extérieures; el1e est causée par le tassement des agrégats, la déperdition de l'eau de mixage et
Ies conkaintes de retrait induites par 1e processus de durcissement2. Cette fissuration
augmente en nombre, en ouverture et en longueur quand la charge extérieure augmente.
La propagation de cette fissuration conduit à une déformation augmentant dans le temps.
Donc, en plus de leur effet de restreindre le fluage de la pâte de ciment, les agrégats affectent
le fluage par le phénomène de la fissuration interfaciale2.

Pour un type d'agrégats donné, les effets de sa dimension, sa forme et sa granulométrie sur le
fluage sont largement dûs à leurs effets sur la quantité d'eau de mixage nécessaire à la
maniabilité.
Pour une maniabilité comparable, des bétons ayant un rapport (AgrégatsiCiment) donné avec
des agrégats de dimensions importantes et ayant une bonne granulométrie et une forme plus
ou moins régulière ont des. rapporl E/C plus petits et des contenances pâte de ciment plus
faibles que des bétons faits d'agrégats de dimensions plus petites ou ayant une mauvaise
granulométrie avec des formes anguleuses et très accidentées7.

ITI. ESTIMATIOI\ DU FLUAGE .CEB-FIP RECOMMAhIDATIONS

Selon les recornmandations du CEB-FPI0, la déformation finale du fluage scrpour une
contrainte r" appliquée à un certain âgé donné est calculée à partir d'une équation du type :
Déformation due au fluage: Déformation élastique x Coefficient de fluage

C'est-à-dire :

,"" =$@, (1)

_Lc

Dans cette équation, E, est le module d'élasticité du béton à 28 jours (voir commentaire (b))
et (D1le coelllcient de fluage, produit de cinq coefficient partiels :

@,=K"KoKbK"K,

où K. dépend des conditions de l'environnement (figure a); Ka dépend de la dureté du béton à

l'âge de chargement (figure b); Ko dépend de la composition du béton (figure c); K" dépend
de l'épaisseur théorique e* de l'élément (figure d), e^ est définie dans le commentaire (F) qui
suit ; et K, couvre le développement de la déformation differée avec le temps (figure e).

Commentaires sur la Méthode CEB-FIP :

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I1 est intéressant de noter quelques modules d'élasticité pour certaines roches : Grès
(20kN/mm2), Granite (751N/mm2). Quartz (80kN/mm2) et Calcaire (90kN/mm2). Le module
d'élasticité dépend de la porosité et de l'absorption de l'eau de l'agrégat. Malgré que les
agrégats avec une absorption éievée tendent à extraire l'eau de la pâte de cirnent réduisant
ainsi l'espace des pores capillaires et diminuant le fluage de la pâte de ciment, cette
diminution est en général .o.rt., carrée par le faible module d'élasticité de l'agrégat2.

A des niveaux de contraintes supérieurs à 40% de la résistance du béton, une fissuration à

l'interface entre l'agrégat et la pâte de ciment corlmence à affecter la déformation du béton.
La fissuration inter-faciale existe en béton même avant que celui-ci ne soit soumis aux charges
extérieures; el1e est causée par le tassement des agrégats, la déperdition de l'eau de mixage et
les conkaintes de retrait induites par le processus de durcissement2. Cette fissuration
augmente en nornbre, en ouverture et en longueur quand la charge extérieure augmente.
La propagation de cette fissuration conduit à une déformation augmentant dans le temps.
Donc, en plus de leur effet de restreindre le fluage de la pâte de ciment, les agrégats affectent
le fluage par le phénomène de la fissuration interfaciale2.

Pour un type d'agrégats donné, les effets de sa dimension, sa forme et sa granulométrie sur le
fluage sont largement dûs à leurs effets sur la quantité d'eau de mixage nécessaire à la
maniabilité
Pour une maniabilité comparable, des bétons ayant un rapport (Agrégats/Ciment) donné avec
des agrégats de dimensions importantes et ayant une bonne granulométrie et une forme plus
ou moins régulière ont des. rapporl E/C plus petits et des contenances pâte de ciment plus
faibles que des bétons faits d'agrégats de dimensions plus petites ou ayant une mauvaise
granulométrie avec des formes anguleuses et très accidentées7.

III. ESTIMATION DU FLUAGE .CEB-FIP RECOMMANIDATIONS

Selon les recornmandations du CEB-FIPI0, la déformation finale du fluage s"cpour une
contrainte q appliquée à un certain âgé donné est calculée à partir d'une équation du tlpe :

Déformation due au fluage: Déformation éIastique x Coefficient de fluage

C'est-à-dire :

,* =*@, (1)

Dans cette équation, E" est le module d'élasticité du béton à 28 jours (voir commentaire (b))
et (D.le coefficient de fluage, produit de cinq coefficient partiels :

@, = K"K oKbK"K,

où K. dépend des conditions de I'environnement (figure a); Kd dépend de la dureté du béton à

1'àge de chargement (figure b); & dépend de la composition du béton (figure c); K" dépend
de l'épaisseur théorique e* de l'élément (figure d), e^ est définie dans le commentaire (F) qui
suit ; et K, couvre le développement de la déformation differée avec le temps (figure e).

Commentaires sur la Méthode CEB-FIP :

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Chapitre iI Fluage du Béton

a- conh'ainte f,: l'équation (1) est valable uniquement pour f, ne dépassant pas
approximativemént le tiers de la résistance du béton au moment du chargement. Au
delà, le problème de la fissuration intervient.

b - En utilisant équation (1) E. est le module sécant d'élasticité du béton à 28 jours d'âge,
qui donne une bonne indication de la qualité du béton. Il faut noter que laquantitéf,"/8,
n'est pas la déformation élastique produite par f, ; cette déformation élastique est

1, .f, E (28 jours)

"
E ùg Ec jours) E
" 1au
monert du ch ement) çe " 1ou momentduchargement)

E" à28Jours
Le rapport est pris en considération par le coefficient K6.
E, au moment du charg ement

c' fTgure (a) montre la variation de K" avec I'humidité relative de l'environnement qui
affecte l'écoulement de l'eau adsorbée.

d - figure (b) montre la variation de Ka avec l'âge du béton au moment du chargoment si la

température 7 a une valeur de 20oc depuis le coulage. Si I est variable, alors en utilisant
figure (d), l'âge au moment du chargement est remplacé par le degré d'hydratation D,
tel que t
o=r(^/)(r+10.).
Avec At représentant le nombre de jours durant lesquels le durcissement du béton a eu lieu à
la température T"C. Le degré d'hydratation exprime la maturité du béton ; le fluage diminue
avec la maturité du béton.

e - Le Coefficient /(6

En a vu dans la section précédente comment le fluage est affecté par le rapport E/C qlui
exprime la qualité de la pâte de ciment ; et par la contenance pâte de ciment qui exprime 1a
quantité de la pâte de ciment dans le béton. Or, pour un rapport E/C dowÉ, la contenance
pâte de ciment est entièrement définie par le poids du ciment par unité de volume de béton,
c'est à dire la quantité de ciment. En d'autres termes, le coefficient Ka donné par figure (c)
prend en considération l'effet de la quantité et de la qualité de la pâte de ciment sur le
fluage.

f - Le Coefficient Ke

La valeur de l'épaisseur théorique e* est définie cofirme :

l' aire de lasectiotx de l' élement

ê^:
demi - périmétreencontact avec l'atmosphére

Donc pour une dalle ayant une largeur ô qui est assez importante devant son épaisseur
(hauteur) /2, la valeur théorique de e- correspond approximativement à la valeur réelle de
l'épaisseur ft, (voir ci-dessous) :

* :b/(U + h)
h du faitque b >> h
" =b%:

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Chapitre II Fluage du Béton

Le fluage étant essentiellement dû à l'écoulement de 1'eau adsorbée, soit à f intérieur soit vers
l'environnement extérieur. De ce fait, il devient clair que plus l'épaisseur théorique e, est
faible, plus il est facile à la migration de l'eau interne d'avoir lieu du béton vers l'atmosphère
environnante. Figure(d) exprime clairement que le mouvement de l'eau adsorbée est assez
important dans les sections de faible épaisseur telles que les dalles et par conséquent le fluage
est assez important dans ces éléments de structures.

g- Le coefficient Kt
Le tableau 2 montre d'une manière générale, l'effet de la durée du chargement sur le
fluage. Cependant, le mouvement de l'humidité inteme vers l'environnement et donc le
taux d'écoulement de 1'eau adsorbée dépend de l'épaisseur e* de l'élément de structure en
question. Figure (e) exprime cet effet tout en tenant compte de l'effet de l'épaisseur.

h- Précision de la Méthode CEB - FIP :

En 1973 un groupe de chercheurs de la "Concrète Socieÿ" ont reporté une analyse de

mesures de déformations sur des structures réelless. Ces structures comporlaient 21 ponts
en béton précontraint au Japon, 2 ponts précontraints en France, 3 ponts-arc et 3 ponts en
encorbellement au Portugal, et des poutres de plancher en béton précontraint au Royaume
Uni. Les coefficients de fluage Ot correspondant aux mesures réelles) ont été trouvés très
proches des valeurs estimées par la méthode CEB-FIP. Tayler du 'Transport and Road
Research Laboratory' avait reporté des mesures de fluage prises sur site ainsi que des
mesures de rekait et de déformations élastiques. Ces mesures, qui ont été faites sur
plusieurs ponts en bétoir armé et en précontraint au Royaume Uni et qui ont couvert une
période de 8 ans, ont confirmé que la méthode CEB-FIP pour le prédiction du fluage est
satisfaisante pour être utilisable en pratique.

REF'ERENCES

1 - V/OOLSON, LH (1905) : ' Some Remarkable Tests Iadicating FIow of Concrete

Under Pressure'. Engineering News, 54,459.
2 - ACI committee 209 (1971): ' Designing of Effects of Creep, Shrinkage and
Temperature'. ACI Publication SP -27, American Concrete Institute, Detroit.
3 - Neville, A.M (1970) : ' Creep of Concrete : Plain, Reinforced and Prestressed '
North-Hoiland Publishing Co, Amsterdam.
4 - ACI Committee (209) (1972) : 'ACI Bibiiography N"10 : Shrinkage and Creep in
Concrete :1966 - L970' ; American Concrete lnstitute, Detroit.
5 - Concrete Society committee (1973): ' Technical Report N'101 : the Creep of
Structural Concrete' ; Concrete Society, LONDON.
6 - ACI committee 209 (1964): ' Symposium on Creep of Concrete' . ACI Publication
SP-9, American concrete Institute, Detroit.
7 - EVAN, R.H. and KONG, F.K. (1966) : ' Estimation of Creep of Concrete in Reinf'orced
and Prestressed Concrete Design' ; Civil Engineering and Public Works Review, 67, 593.
8 - TIMUSK, J.I and GHOSH, R.S (1971): ' Maturing Creep of Portland Cement Paste.
Proc. ACI 68,959.
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United Kingdom, 1963 - 7l' Magazine of Concrete Research,28,55.
10 - CEB-FIP (1970) : 'lnternational Recommendations for the Design and Construction of
Concrete Stnrctures '. Cement and Concrete Association, LONDON.

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Chapitre II Fluage du Béton

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(b) Age du béton au chargement (ours)
(a) IÇ Coefficient d'hurnidité relative

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(e) (K,)Coeificient exprimant
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