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116 Theodore Austin Sparks Entrer Dans La Vision Celeste

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Entrer dans la vision céleste

éodore Austin-Sparks
1 La loi du ciel

« Lorsqu’Abraham fut âgé de 99 ans, l’Éternel lui apparut


et lui dit : Je suis le Dieu Tout Puissant. Marche devant
ma face et sois intègre… Je te donnerai et à tes
descendants après toi, le pays que tu habites comme
étranger, tout le pays de Canaan, en possession
perpétuelle, et je serai leur Dieu »

Genèse 17.1,8

« … reconnaissez donc que ce sont ceux qui ont la foi qui


sont les ls d’Abraham… Or les promesses ont été faites à
Abraham et à sa postérité. Il n’est pas dit : et aux
postérités comme s’il s’agissait de plusieurs, mais en
tant qu’il s’agit d’une seule : et à ta postérité, c’est-à-dire
à Christ »

Galates 3.7, 16

« Le Juif, ce n’est pas celui qui en a les dehors ; et la


circoncision n’est pas celle qui est visible dans la chair.
Mais le Juif c’est celui qui l’est intérieurement ; et la
circoncision c’est celle du cœur, selon l’esprit et non selon
la lettre. La louange de ce Juif ne vient pas des hommes,
mais de Dieu »
Romains 2.28-29

« C’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et


partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage et
qu’il partit sans savoir où il allait. C’est par la foi qu’il
vint s’établir dans la terre promise comme dans une
terre étrangère, habitant sous des tentes ainsi qu’Isaac
et Jacob, les cohéritiers de la même promesse… C’est
pourquoi d’un seul homme déjà usé de corps, naquit une
postérité nombreuse comme les étoiles du ciel, comme le
sable qui est sur le bord de la mer et qu’on ne peut
compter.
C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu
les choses promises : mais ils les ont vues, crues et
saluées de loin, reconnaissant qu’ils étaient étrangers et
voyageurs sur la terre.
Ceux qui parlent ainsi montrent qu’ils cherchent une
patrie. S’ils avaient aspiré à celle d’où ils étaient sortis,
ils auraient eu le temps d’y retourner. Mais à présent, ils
aspirent à une meilleure patrie, une céleste ; C’est
pourquoi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu, car
Il leur a préparé une cité »

Hébreux 11.8-10; 12-16

A) La loi du double sens des


Écritures

Avant d’étudier le message qui émane des passages ci-dessus,


essayons tout d’abord de nous familiariser avec ce qu’on pourrait
appeler la loi du double sens des Écritures ; En e et, tout passage
de la Bible comporte deux aspects :

L’un est terrestre, temporel, symbolique, typologique,


spéci que
L’autre est céleste, éternel, spirituel, essentiel, réel,
universel

Ce sont deux aspects des mêmes Écritures… et même si, pour la


plupart d’entre nous, ce n’est pas nouveau, cette double
dimension va bien au-delà et est bien plus révolutionnaire qu’on
peut le comprendre et le reconnaître. Une face parle du modèle
ou du standard, l’autre face est tout ce qui est intégré ou qui fait
partie du modèle. D’un côté, il y a la structure externe qui est
terrestre, temporaire, spéci que, mais qui intègre de l’autre côté
des principes spirituels, universels et éternels qui vont bien au-
delà du modèle ou du standard, et qui incarne quelque chose de
beaucoup plus grand.

L’un qu’on appellera le modèle A est limité; limité dans le temps,


limité dans l’espace, en possibilités, par la condition humaine et
par la terre ; il est limité par sa dimension et son rang.

Mais l’autre, le modèle B, est illimité, total, hors du temps et de


l’espace, transcendantal, universel. Ces deux modèles A et B se
retrouvent partout côte à côte dans la Parole de Dieu, en
particulier dans l’Ancien Testament.

B) L’œuvre de Dieu, céleste et


spirituelle
Nous en arrivons alors à un niveau très important que le modèle
A n’atteint pas en ce temps où nous vivons : c’est le domaine
céleste, pas le terrestre ; le domaine spirituel, pas temporel ;
l’éternel, pas le temporaire et provisoire.

Au fur et à mesure que nous nous rapprochons des temps de la


n, cette vérité, cette réalité se manifestera par Dieu Lui-même :
en e et, toutes les choses temporelles qui viennent de Dieu
disparaîtront et les choses spirituelles seront mises en évidence.
Nous pouvons le voir devant nos yeux aujourd’hui : ce qui pourra
être ébranlé le sera et les choses inébranlables demeureront
(Hébreux 12.27). Ainsi est a rmé le principe de la dispensation
actuelle selon lequel le modèle A qui manifeste extérieurement
le caractère de Dieu va peu à peu se ssurer, s’e ondrer et
disparaître. Le formalisme et tout ce qui appartient à la terre et
au temps, tout ce qui est temporel par rapport à ce qui est de
Dieu arrivera à une n, et ce qui restera, ce qui émergera sera ce
qui est céleste et spirituel ici sur terre.

Le céleste et le spirituel sont les caractères principaux de


l’époque que nous vivons ; dans les époques passées, c’était le
temporel et le terrestre qui étaient surtout mis en évidence, mais
Dieu n’a jamais eu l’intention de lui donner cette apparence et
cette valeur. Les avis divergent sur le déroulement des temps qui
arrivent, mais pour ce qui nous concerne, la pensée divine est
que cette époque est essentiellement d’essence spirituelle et
céleste. Au Nom du Seigneur se produira un bouleversement
général extraordinaire sur la terre ; tout ce qui a été construit ici-
bas lié à la terre sera détruit, réduit à néant et e acé. Et tous les
aspects extérieurs du christianisme ne seront pas épargnés des
coups venant du Ciel, quels que soient leurs moyens y compris
ceux du diable et de son système. Dieu n’épargnera rien de ce qui
appartient au monde terrestre et les apparences et signes
extérieurs du christianisme vont être considérablement réduits
et limités.

D’un autre côté, nous constaterons que Dieu va fortement


insister et réinsister sur la nécessité pour le peuple de Dieu de
vivre dans la dimension spirituelle et dans le céleste. Il est
capital de le noter sinon nous resterons dans la confusion. Le
Seigneur permet que ce qui ressemble à Son Œuvre, ce qu’Il a
permis, utilisé et même béni pour un temps, ce qui restait trop
attaché à la terre et à l’humain subissent un terrible
anéantissement. Nous risquons d’être plongés dans la perplexité
tant que nous n’en comprendrons pas l’explication. A tout prix,
Dieu va établir, par Sa Loi éternelle qui s’imposera à nous, que la
pensée suprême de Dieu en cette époque particulière, est divine
et spirituelle : nous ne retirerons rien d’ici-bas pour le Ciel et
l’éternité.

Ce vaste principe qu’il nous faut toujours garder à l’esprit


s’applique à bien des domaines : plus une chose vient de Dieu et
moins elle pourra supporter et se comparer à des formes, des
caractéristiques et des proportions humaines. Le Seigneur ne le
permettra pas.

C) Abraham, l’incarnation des


principes spirituels éternels
Ces portions bibliques ont mis en valeur un homme. En dehors
du Seigneur Jésus Lui-même, Abraham est l’incarnation
individuelle la plus marquante et l’exemple de ce principe double
que nous avons énoncé. Il est non seulement une gure de
l’Ancien Testament dont nous pouvons tirer des leçons pour
notre vie chrétienne ; il est bien plus que cela : il est
l’incarnation du message de Dieu pour l’Église dans cette
dispensation spirituelle. Nous allons le démontrer avant
d’aller plus loin, ce qui risque de heurter bien des interprétations
de l’Écriture, selon lesquelles, entre autres, les saints de l’Ancien
Testament n’entreront pas dans l’Église,.… Mais espérons que ce
sera révélé: ne remarquez-vous pas à quel point Abraham est mis
à l’ordre du jour dans le Nouveau Testament, pas simplement
comme un symbole, mais comme l’incarnation des principes
spirituels éternels ? Pas des principes terrestres temporaires,
mais des principes spirituels célestes qui traversent les temps et
les frontières, des principes divins représentés par Abraham tout
au long du Nouveau Testament.

D) Abraham dans l’épître aux


Romains

Abraham est souvent mentionné dans les premiers chapitres de


l’épître aux Romains. Sur un plan doctrinal, il a été
principalement, sinon entièrement, enfermé dans la doctrine de
la justi cation par la foi. Cette doctrine est bien plus élevée ce
que ce qu’on lui reconnaît. Quel est le thème de Romains ? Ces
paroles nous sont familières : « Ceux qu’il a connus d’avance, il les a
ainsi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, a n que
celui-ci soit le premier-né de plusieurs frères ; et ceux qu’il a
prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi
justi és ; et ceux qu’il a justi és, il les a aussi glori és » (Romains
8.29-30).

Vous avez là deux versets, et dans ces deux versets, vous êtes
transportés avant les temps éternels - connus d’avance,
prédestinés et entrés dans l’éternité qui vient - « il les a glori és »

La justi cation est établie, hors du temps, bien au-delà de toutes


limites dont nous sommes conscients ou dont nous avons
connaissance, au sein même des conseils éternels de Dieu, qui
nous a connus d’avance et prédestinés. Jusqu’à la n. « Il les a
glori és ». D’éternité en éternité.

Qu’est-ce que la justi cation par la foi ? Quelle en est la


conséquence ? Elle vous débarrasse de tout ce qui était avec la
chute, avec Adam, avec ce monde, et qui vous contrôlait ; elle l’a
mis de côté comme si cela n’avait jamais existé, elle vous fait
sortir du temporel pour vous mener dans l’éternel. C’est le
contexte de la justi cation par la foi et Abraham incarne la
pensée de Dieu qui supprime dé nitivement, comme si ça n’avait
jamais existé, tout ce qui est venu avec la Chute, par la complicité
de l’homme avec Satan, toutes les conséquences de la création
déchue ; Abraham représente ce transfert vers la dimension
éternelle de l’être humain.

Abraham est un grand homme ; il représente dans l’Ancien


Testament beaucoup plus qu’un symbole dont nous pouvons
tirer quelques leçons pour notre vie chrétienne. Il nous apporte
les fondements même de l’univers spirituel de Dieu : « … appelés
selon Son Plan… à être conformes à l’image de Son Fils… » C’est ce
que Paul, au début de Romains, appelle « l’Évangile de Dieu… à
propos de Son Fils Jésus-Christ… » « ..prédestinés à être conformes à
l’image de Son Fils… » C’est immense ! Ce n’est pas uniquement
être sauvé… c’est une grande chose que d’être sauvé, justi é,
racheté, mais c’est pour un temps à cause de ce qui s’est passé.

L’Évangile de Dieu est bien plus que cela… Ce qui est dit ici, c’est
que l’Évangile nous conduit directement vers les conseils
éternels de Dieu où Il nous connaissait d’avance, nous
prédestinait, nous choisissait pour être conformes à l’image de
Son Fils.

C’est une autre façon de dire : « Il les a aussi glori és » Voila le


sens de l’Évangile de Dieu. Son Fils est l’objet en vue dans la
justi cation par la foi, qui est liée à Son Fils, aux plans relatifs à
Son Fils et lorsque ces plans seront réalisés, la gloire sera
manifestée par l’expression collective de Son Fils, l’Église.
Glori é ! C’est l’Évangile de Dieu à propos de Son Fils.

Dans l’épître aux Romains, Abraham est donc clairement


présenté dans son intemporalité.

E) Abraham dans l’épître aux Galates

Abraham apparaît très souvent dans l’épître aux Galates. Que


veut nous dire cette lettre à propos d’Abraham ? « Sachez donc que
ceux qui ont la foi sont les enfants d’Abraham… Or les promesses ont
été faites à Abraham et à sa postérité. Il n’est pas dit : à ses
postérités, comme s’il s’agissait de plusieurs, mais comme d’une
seule : et à ta postérité, qui est en Christ »(Galates 3.7-16). Nous
sommes au cœur de ce qui est souligné ici : la position centrale
d’Abraham.

Quel est le principe établi ici ? Une semence nouvelle, distincte,


spirituelle. Une frontière très nette est tracée entre les enfants
spirituels d’Abraham et ceux qui se proclament être les enfants
d’Abraham sur des bases naturelles, les juifs qui pensent pouvoir
retracer leur lignée depuis Abraham et ainsi se déclarer ls
d’Abraham . Nous n’avons pas encore vraiment compris la
puissance du message du Nouveau Testament à ce sujet. Le
Seigneur Jésus lui-même soulève la question en s’adressant aux
juifs dans Jean 8.39: « Si vous étiez enfants d’Abraham, vous feriez
les mêmes œuvres qu’Abraham. »

Dans l’épître aux Romains comme dans celle des Galates, l’apôtre
écarte toute cette question de la circoncision et de la
descendance naturelle en disant que cela ne compte pas, n’a
aucune conséquence sur ce que vous croyez, aucun résultat sur
ce que vous imaginiez ; Même si vous pouviez prouver que vous
êtes de la descendance d’Abraham jusqu’à Abraham lui-même,
cela ne veut pas nécessairement dire que vous êtes de la postérité
d’Abraham : « Le juif, ce n’est pas celui qui en a l’apparence, et la
circoncision n’est pas ce qui en est visible dans la chair… le juif, c’est
celui qui l’est intérieurement et la circoncision, c’est celle du cœur »
(Romains 2.28-29).

Galates met pleinement en valeur une descendance qui n’est pas


naturelle et terrestre, mais qui est spirituelle, c’est-à-dire
distincte et nullement marquée par des ordonnances et des rites
religieux ; ces derniers ne sont plus d’aucune utilité, d’aucune
valeur sur le plan spirituel. A présent, tout est question d’une
descendance spirituelle en Christ, et si vous n’êtes pas en Christ,
vous n’avez aucune prétention quelconque même en tant que juif
historique. Il n’existe aucun autre fondement à cette
descendance. Ceci n’est certainement pas nouveau pour vous,
mais il faut que ce soit très clairement établi : Christ, de toute
éternité, donne le relief à tout ce qui est de Dieu et ce n’est qu’en
trouvant Christ que l’on trouve la reproduction de ce que Dieu
cherche : le domaine spirituel céleste, nullement terrestre.

F) Abraham dans l’épître Aux


Hébreux

Le chapitre 11 des Hébreux est tellement remarquable qu’il vaut


la peine de le regarder de plus près : « C’est par la foi qu’Abraham
lorsqu’il fut appelé, obéit à l’ordre de se rendre dans un lieu qu’il avait
reçu en héritage ; et il partit sans savoir où il allait. C’est par la foi
qu’il vint s’établir dans la terre promise comme dans une terre
étrangère habitant sous des tentes… C’est pourquoi d’un seul homme
au corps déjà usé, naquit une postérité nombreuse, comme les étoiles
du ciel, comme la sable qui est au bord de la mer. C’est dans la foi
qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises, mais
ils les ont vues, crues et saluées de loin, reconnaissant qu’ils étaient
étrangers et voyageurs sur la terre (non seulement dans le pays de
la promesse mais sur la terre). Ceux qui parlent ainsi manifestent
clairement ce qu’ils cherchent : une patrie… une patrie céleste. »

Qu’est-ce qui nous est signi é ici ? Il est évident que, quelle que
soit notre possession sur terre, un pays, une postérité, une
descendance (même nombreuse comme celle d’Abraham), peu
importe que cela soit énorme ou insigni ant, ce n’était pas ce
que Dieu recherchait : ni un pays, ni une descendance sur la
terre ; Il cherchait une descendance spirituelle. Toute l’épître aux
Hébreux est précisément construite sur ce principe. Toute
l’épître est en rapport direct et constant avec ce qui est céleste et
spirituel : le point de départ est une Personne dans le Ciel.

Cette lettre a complètement mis de côté le Jésus terrestre et


historique en le considérant couronné de gloire et d’honneur, et
ceci dès les premiers versets, le Christ céleste, le Fils de Dieu
amenant beaucoup de ls à la gloire, un peuple céleste spirituel.
L’auteur sépare clairement le terrestre du céleste. Il sépare la
Sacri cature d’Aaron de celle de Melchisédek qui n’a ni père ni
mère ni généalogie, sans commencement ni n, situation
identique au Fils de Dieu conformément au pouvoir illimité
d’une vie incorruptible et éternelle.

Et puis, il y a aussi l’association d’Abraham avec Melchisédek sur


une base céleste : celui dont nous ne pouvons tracer la
généalogie, nous ne savons ni qui il est ni ce qu’il est, l’apôtre le
dit bien : il est sans durée, sans terre, il est en dehors des
frontières ordinaires et des limites humaines… et Christ est de
cet ordre là ! Nous n’essaierons ni d’analyser ni de synthétiser
cette épître aux Hébreux, mais on pourrait la résumer en deux
points : une Personne spirituelle dans le Ciel et un peuple issu de
cette terre pour devenir un peuple céleste… des ls transportés
dans la gloire.

Abraham est l’incarnation de ce peuple d’en haut. Lui, avec bien


d’autres, a xé au commencement ses regards vers un objectif
terrestre et temporel, mais il a été déçu jusqu’à la n de sa vie ici
bas ; il mourut dans la foi en se disant : « Non, ce n’est pas cela, il y
a quelque chose de plus ! Même si on amasse des biens ici-bas, ce
n’est pas ce que Dieu nous montre ; il y a mieux, c’est une patrie
céleste… où « Dieu n’a pas eu honte d’eux pour être appelés leur
Dieu »

Vous aurez remarqué qu’en Genèse 17, Dieu dit : « Je serai un Dieu
pour toi et pour ta postérité après toi… » « c’est pourquoi Dieu n’a pas
eu honte d’eux pour être appelés leur Dieu » (Hébreux 11.16).

Pourquoi ? Dieu n’est pas le Dieu d’un peuple terrestre en n de


compte. Il est le Dieu d’un peuple céleste, ce qui nous conduit à
la n de la Bible à la plénitude de la consommation de toutes
choses et à la Nouvelle Jérusalem dans les cieux. « Le tabernacle
de Dieu habite au milieu des hommes et Il demeurera avec eux et ils
seront Son peuple, et Dieu Lui-même sera avec eux et Il sera leur
Dieu. » (Apocalypse 21.13) .

Nous avons consacré tellement de temps à expliquer et à illustrer


la Loi. Celle-ci est réduite à néant puisqu’elle appliquée et
incarnée de la meilleure façon possible. Avez-vous donc discerné
ce que Dieu recherche ? Avez-vous saisi que Dieu permet ce qui
ressemble bien à une destruction de Son œuvre et de tout ce qui
limite et enferme ce qu’Il représente ? Il ne reste en fait que le
côté temporel et terrestre. Dieu se consacre à accroître, à
forti er, à renforcer et à intensi er tout ce qui est spirituel et
céleste.

Ceux qui, comme Abraham, vont marcher et avancer avec Dieu,


vont découvrir qu’ils vivront de moins en moins de gloire sur la
terre car leur glori cation ne viendra point des hommes, mais
de Dieu Lui-même. Leur glori cation résidera dans
l’accroissement de leur mesure et de leur vie spirituelles : la
croissance de Christ, « Homme Céleste »
2 La circoncision du cœur

Nous sommes à présent sur le chemin de la Gloire. Dans le


premier chapitre, nous avons posé une première fondation.
Avant d’aller plus loin, examinons ensemble cette expression de
Romains 2: « la circoncision c’est celle du cœur. » La circoncision du
cœur. Cette création s’est retrouvée dans une situation
déplorable et terrible de confusion, de mélange, de corruption à
cause de notre « complicité avec Satan ». La nature humaine est
comme un mélange détonnant : naturellement, le cœur de
l’homme est plein de con its et d’éléments contraires ; Nous
sommes englués dans un marécage de contradictions
embrouillées, nous avons perdu notre chemin, nous sommes
dans une grande confusion et un océan de perplexité.

Plus nous venons à la lumière, plus nous en sommes conscients.


Plus l’Esprit nous enseigne, plus on se sent désespérés face à
notre propre nature et à notre cœur. Ce n’est qu’en raison d’une
complaisance ou d’une autosatisfaction due à un manque de
maturité spirituelle, que nous passerons à côté d’une telle prise
de conscience teintée d’un certain désespoir.

Réellement, à la lumière du Saint-Esprit, nous en venons à


réaliser notre désespoir par rapport à nous-mêmes. En fait, cette
prise de conscience peut être le tremplin requis pour emprunter
le chemin vers la gloire.
Cette expression « circoncision du cœur » est merveilleuse : il
s’agit d’un processus de séparation entre deux situations. En
remettant les choses à leur place, en écartant tout un domaine
qui existe en nous pour nous mener dans un autre domaine,
celui de la gloire divine… d’où la phrase : « la circoncision, c’est
celle du cœur, selon l’Esprit et non selon la lettre. » Sur ce chemin
vers la gloire, nous avons l’exemple d’Abraham qui occupe une
place importante dans le Nouveau Testament, comme nous
l’avons vu. Abraham se tient à la brèche entre deux éternités de
chaque côté, reliant leur accomplissement à la volonté divine à
propos de Son Fils, d’une éternité passée à une éternité future. A
la croisée de ces 2 éternités, Abraham nous montre la voie.

A) La circoncision, signe de
l’Alliance avec Abraham

Le rite de la circoncision fut introduit avec Abraham, comme


signe de l’alliance. Dans le Nouveau testament, il nous est bien
spéci é que ce sujet n’est plus du tout naturel mais spirituel ; il se
situe profondément, dans l’intimité de l’être humain. Il s’agit
vraiment d’une ablation à la racine qui coupe toute cette
confusion, ce chaos, cette corruption, ce mélange, ce
compromis, en faisant une séparation par le moyen de la Croix
pour séparer nettement et assujettir toutes choses. Ce qui était
advenu a disparu par la Croix et Dieu l’a fait par la
Résurrection de Jésus-Christ.

Nous allons voir combien ce principe s’est appliqué en Abraham :


la loi du Ciel, la loi du domaine spirituel. Rien de terrestre. La
circoncision n’est donc pas celle extérieure dans la chair, c’est
celle intérieure du cœur, de l’esprit. Et même si Abraham est
utilisé par Dieu comme symbole pour démontrer au monde
l’accomplissement de la Loi, dirigé par ce qui est en haut, tout ce
qui se passe dans cette vie est l’application d’un principe
spirituel et d’une vérité céleste. Quel homme remarquable a été
Abraham !

Le dernier directeur de la Mission à l’intérieur de la Chine


disait : « Quand Dieu suscite un homme pour une mission
spéciale, Il forme d’abord en lui les principes qui plus tard, par
ses œuvres et son in uence, seront les moyens d’une large
bénédiction pour l’Église et pour le monde. » Il aurait pu en dire
autant d’Abraham. Les principes de la volonté de Dieu sont
incarnés en lui, ils n’ont plus besoin d’être intégrés en lui. Dieu
n’appelle pas seulement pour un ministère spécial, pour une
œuvre à accomplir. Il prend un serviteur, un instrument et Il
commence à former en lui les principes même de cette œuvre.
Combien c’était une réalité chez Abraham !

B) L’arrière-plan naturel d’Abraham

Voyons un peu le contexte où vivait Abraham… Nous savons que


sa famille était à Ur en Chaldée (près de Babylone). Babylone
était un territoire de cités dont Ur était la principale, sur la rive
occidentale de l’Euphrate. Je ne sais pas comment vous vous
représentez Abraham, un pauvre nomade, un berger errant ou
un demi païen. Si c’est le cas, vous en avez une fausse opinion et
vous risquez de ne jamais comprendre le sens spirituel de
l’action de Dieu dans la vie d’Abraham tant que vous n’en aurez
pas une idée juste et claire.

Ur, une des principales cités de l’empire babylonien, était au


centre d’une civilisation très avancée au temps d’Abraham, un
lieu de grande prospérité et d’un haut niveau d’éducation.

Les jeunes gens d’Ur étudiaient les mêmes mathématiques que


les jeunes de notre temps ; ils étaient aussi avancés que nous en
diverses matières scienti ques ; leur architecture était
merveilleuse, leurs maisons belles, certaines magni ques. Leur
littérature était très riche et ils possédaient de grandes
bibliothèques dans leurs cités. C’était de ce genre de cité
qu’Abraham était citoyen et il a reçu ce type d’éducation. Il
n’était ni ignorant ni pauvre, ni un nomade ni un berger non
civilisé, mais au contraire il était un homme de haut statut et de
grande formation. Et pourtant, à ce niveau de civilisation,
Babylone était remplie de péchés, d'idolâtrie et moralement
corrompue et polythéiste. Ur était le centre d’adoration de Sin, le
dieu de la lune.

Comme notre civilisation actuelle avec toute sa science, son


éducation, ses arts, elle était profondément corrompue et
idolâtre. Ur de Chaldée et Babylone sont un raccourci de
l’évolution de la création, son déclin, sa chute. Extérieurement
tout paraissait bon et merveilleux et l’homme s’en vantait avec
erté, mais intérieurement, c’était corrompu, plein de
compromissions, mauvais. Le spectacle présente deux faces
inconstantes qui se contredisent l’une l’autre : c’est si fort que
tout est merveilleux, symbole de progrès, civilisé et ingénieux, et
pourtant c’est mauvais, vide et corrompu. C’est l’image de la
création à échelle réduite. Abraham était au milieu de tout ça, il
en faisait partie.

Le nom original de Babylone était « le lieu de l’arbre de vie », et


jusqu’à l’époque d’Alexandre le Grand, l’arbre était le symbole
qu’ils posaient sur leurs tombeaux. Chaque fois qu’ils désiraient
mettre en valeur une chose, ils mettaient un arbre dessus qui
symbolisait le « lieu de l’arbre de vie ». Ce qui nous conduit à la
Bible.

C) Dieu dirige selon la Loi céleste

Depuis que le Paradis perdu a été retiré de cette terre et transféré


au Ciel, Dieu a dirigé le monde et tout ce qui s’y trouve, selon la
Loi du ciel, en relation avec le Ciel. Il a déplacé le centre de
gravité de la terre au ciel et Il contrôle tout conformément à cette
Loi. Il ne cherche plus à refaire le paradis sur terre.

Les hommes qui pensent sérieusement faire de cette terre un


paradis, sont marqués par la folie du diable. Le paradis n’est
plus, il a été ôté, réservé à Dieu, guidé par cette Loi dans toutes
ses activités sur terre. La Bible a clairement fait savoir que cette
terre est réservée au feu de la destruction. Ce qui se passera après
le feu destructeur est une autre question, mais pour l’heure, le
monde est réservé au feu, et le paradis est réservé à la Gloire.

D) La Loi céleste œuvre par la


circoncision intérieure
Abraham étant l’expression et l’incarnation de cette Loi céleste,
c’est l’œuvre de cette Loi par la circoncision intérieure qui est
mise en avant : c’est-à-dire une séparation dans les profondeurs
de notre être, séparation par étapes. C’est ce que Dieu a imprimé
fortement dans la vie d’Abraham ! Progressivement, elle fait son
œuvre et conduit jusqu’aux frustrations et aux manques
d’Abraham. Il en vient à connaître l’e et de cette Loi par la
violation de celle-ci. Il en arrive à reconnaître la gloire
attachée à cette loi par l’obéissance inconditionnelle.
L’important c'est qu’Abraham est au cœur de l’œuvre de cette
Loi céleste qui le mène à la gloire

Au moins à 6 reprises, Dieu visite Abraham, chaque fois à des


étapes di érentes, en des lieux di érents, dans le but d’aller plus
loin, de le conduire plus loin. Cela se résume ainsi : voici une
nouvelle étape, voici ce que je cherche et en voici le chemin ! Très
souvent, le prix était très élevé et Dieu labourait le cœur
d’Abraham plus profondément, au point qu’à la n… : « Prends
ton ls unique… » (Genèse 22.2). Oh combien la Croix a labouré en
profondeur le cœur et l’âme d’Abraham ! Mais Dieu voulait qu’il
aille plus loin…

Ce voyage sur la terre d’Hébreux 11 est très clairement un voyage


d’ordre spirituel. Cette étape terrestre, il la termina en mourant
sans la posséder. Il mourut dans la foi, voyant les choses de loin :
« A présent, ils aspirent à une meilleure patrie, la patrie céleste… »
Donc, la terre n’a pas répondu à ses attentes, seule une patrie
céleste le fera. Abraham a des ls et des petits- ls, une
nombreuse famille, et il peut contempler sa descendance
naturelle terrestre comme une grande nation, mais nous en
arrivons à la conclusion dans les deux chapitres que ce n’est pas
ce que Dieu recherche. La postérité dont Dieu a parlé est une
descendance spirituelle ; donc, le voyage d’Abraham a une n
céleste et spirituelle, ce qui veut dire qu’il est dirigé par cette loi
céleste qui change beaucoup de la terre pour nous projeter hors
de ce qui est temporel vers ce qui est spirituel.

L’important c'est de savoir que Dieu montre clairement Sa


Volonté d’atteindre cet objectif.

Toutes les visitations d’Abraham montrent bien que Dieu veut


aller plus loin. Ses intentions intégraient Abraham et ce qu’il
représente, une semence spirituelle. Dieu veut avancer par
étape, pas à pas ; Il pousse à cette progression intérieure en
enfonçant le couteau de la circoncision de plus en plus
profondément, celui de la Croix qui laboure et e ectue une
dissection toujours plus profonde à chaque étape. Voila quel est
le principe de progression spirituelle vers la gloire et la plénitude
spirituelle.

E) Une parenthèse

Considérons un peu les réactions des chrétiens, les jeunes


chrétiens surtout, face à ce principe : « C’est vrai tout cela, mais
est-ce bien nécessaire ? N’est-il pas possible de vivre simplement
une vie chrétienne heureuse ? N’y a-t-il pas beaucoup de
chrétiens qui sont honnêtes, vrais, consacrés et bénis
spirituellement, qui ne connaissent rien de tout cela ? » Si tel est
votre type de raisonnement, écoutez bien : d’abord, que dit la
Parole de Dieu ? Aussi bien dans le Nouveau Testament que dans
l’Ancien, l’accent est toujours porté sur la progression et la
marche pour avancer : marcher avec Dieu vers la plénitude est
un thème récurrent, sans aucun doute là-dessus. Mais, du fait
que beaucoup de chrétiens n’avancent pas et que leur vie
spirituelle est pauvre et étriquée, certains ont essayé de concilier
les deux choses.

D’un côté, il y a la volonté du Seigneur et de l’autre un petit


nombre acceptant cette voie comparée à la majorité qui se
contente d’une vie chrétienne routinière et sans histoire jour
après jour. Ils essayent de prendre en compte cette contradiction
en se persuadant que la minorité s’est peut-être trompée ;
Qu’allez-vous en faire ?

C’est justement sur cette question que toutes ces doctrines se


sont élevées et se sont renforcées pour tenter de trouver une
solution à ce problème. On peut en citer quelques exemples.
Dans Hébreux et ailleurs dans la Bible, certains ont ébauché la
doctrine selon laquelle une fois sauvé, vous pouvez encore
perdre votre salut. Cette doctrine a démarré à partir de ce
constat : il y a ceux qui vont de l’avant, mais si vous n’avancez
pas, vous risquez de perdre votre salut ; c’est une doctrine…

Il y en a une autre qui est très forte : tous les croyants ne font pas
nécessairement partie du Corps de Christ. Le Corps de Christ est
une chose et le reste des croyants peut en être une autre. Mon but
n’est pas d’en discuter ou d’exprimer ma position mais cette
doctrine existe.

Ainsi, une doctrine peut être suscitée à partir d’une


contradiction. Maintenant, il y a aussi ce qu’on pourrait appeler
« un enlèvement sélectif »: certains seront enlevés à la n des
temps lors de la venue du seigneur, en tant que peuple de Dieu,
d’autres seront laissés (je ne dis pas si c’est vrai ou faux mais cela
existe). C’est un exemple pour montrer qu’une doctrine surgit
lorsque nous sommes face à ceux qui acceptent la révélation de la
volonté divine et ceux qui n’y entrent pas. Et il y a aussi une autre
catégorie du peuple de Dieu qui, malgré leur salut en Jésus-
Christ, leur nouvelle naissance, ne sont pas nécessairement
revêtus du Saint-Esprit, ce qui fait qu’ils n’avancent pas.

Ne cherchons pas à trouver une solution à toutes ces


problématiques, même si elles existent, mais attachons-nous à
toute la révélation de la Volonté de Dieu dans la Bible : la
plénitude spirituelle est le niveau minimum de Sa Satisfaction et
de Son Plaisir.

F) La circoncision initiale en vue de


la Gloire

Comment Dieu a-t-Il traité chez Abraham la question de la


séparation intérieure, de la division intérieure et de la
circoncision du cœur ? Il a démarré à Ur. En e et, Étienne nous
le dit dans Actes 7.2: « Le Dieu de gloire apparut à notre père
Abraham quand il était en Mésopotamie… » Le Dieu de gloire
apparut : ce chemin de gloire est là du début à la n. Dieu est le
point ultime de toutes Ses intentions et Ses actions et Il
entreprend son œuvre en Abraham jusqu’à son achèvement.

G) Une dé nition de la gloire


Qu’est-ce que la gloire ? Le stade ultime et nal, la perfection, la
n qui règne dès le commencement. La gloire est la nature même
de Dieu qui exprime et manifeste Sa satisfaction, Sa joie et Son
plaisir : Tout ce que Dieu est, dans l’essence même de Son Être,
est totalement, complètement, merveilleusement, pleinement
satisfait. Dieu éprouve du plaisir et quand Il est satisfait, Il
l’exprime et le manifeste par et dans Sa création qui est Sa
Gloire.

Dans notre vie humaine, notre être tout entier soupire après la
satisfaction, aspire à l’amour et à autre chose. Ce n’est pas qu’une
lubie, un concept, une idée, mais tout notre être tend vers cela,
et quand on reçoit cette gloire, tout notre être est satisfait et
éprouve du plaisir : quel merveilleux sentiment de satisfaction et
de joie ! Nous obtenons en n tout ce à quoi nous avions aspiré
toute notre vie… un mot seul peut le résumer : la gloire. Elle est
légitime. Nous pouvons le constater avec une personne qui aime
une autre personne au point de soupirer après elle et après son
amour ; quand cet amour est réciproque, ils sont heureux,
souriants et satisfaits… ils sont comme dans la gloire !

Maintenant, élevez-vous au niveau de Dieu : sa nature est


sainteté, vérité, justice, pureté, tout ce qui est perfection morale.
Lorsque Dieu peut dire : « J’ai en n obtenu totalement tout ce à
quoi ma nature divine soupire, en l’être humain et dans la
création", c’est la Gloire !. Alors le plaisir et la satisfaction de
Dieu se ressentent jusque dans les vibrations de la création tout
entière : c’est la gloire de la création ! C’est la Gloire !

La gloire n’est pas seulement une magni que et étincelante


lumière ou un décorum. C’est l’expression d’un état intérieur,
d’une intimité avec Dieu. Et d’une toute petite manière que nous
pouvons comprendre, quand après un con it, une controverse,
un combat entre nous et le Seigneur, Il a mis le doigt sur quelque
chose en nous adressant une demande précise, a montré une
direction, a appelé à l’obéissance, à l’abandon de quelque chose,
pour nous ce fut misère, sou rance, ténèbres, tout sauf la gloire.
En n, Dieu a la victoire, nous nous soumettons à Lui et Dieu
obtient ce qu’Il cherche, quel sentiment nous envahit ? Oh la
délivrance, le repos ! Pourquoi ai-je tant résisté ? Pourquoi ai-je
combattu le Seigneur ?

Pourquoi me suis-je entêté ? Oh, quelle satisfaction intérieure !


Oui, même dans une petite mesure, c’est glorieux . La
satisfaction du cœur de Dieu qui est perçue dans nos cœurs. Il
n’y a rien d’aussi merveilleux dans l’univers que de ressentir la
joie et la satisfaction de Dieu. C’est pour nous la plus grande
grati cation qui soit.

H) La Gloire de Dieu en l’Homme

« La gloire de Dieu apparut à notre père Abraham… » Que signi e ce


verset ? Dieu va conduire cet homme sur le chemin de la gloire
où nalement Il sera en mesure de placer en lui toute Sa
con ance, Sa satisfaction et Son plaisir. L’intervention du Dieu
"Tout Puissant", si parfait, si merveilleux est telle qu’Il pose Sa
main sur lui en disant : « Mon ami ! » On a presque du mal à se
l’imaginer… mais Abraham était l’ami de Dieu « Abraham mon
ami… » (Ésaïe 41.8). Cette amitié de Dieu est le résultat de cette
profonde circoncision intérieure où deux choses ont été
séparées. Qu’est-ce qui est de nous par nature ? Toute cette
corruption, cette contradiction, ce mélange, ce compromis,
toute cette a nité avec Satan, ce con it intérieur, le couteau
tranchant de la circoncision l’a séparé, mis de côté; et
maintenant prévalent la volonté, le chemin et la pensée de Dieu.

I) Le point de départ

Comme Abraham, nous n’en arrivons pas à ce stade en un jour,


mais ce qui importe maintenant c’est le point de départ. Au cœur
du con it, de la contradiction, de la corruption, de tout ce qui est
venu de la Chute, le Dieu de gloire arrive en disant : « Viens, Je
vais te prendre en main, te débarrasser de tout ce qui t’entrave
pour faire de toi un citoyen des cieux, un témoignage du ciel. Ce
monde est totalement corrompu, Je vais t’en extraire
spirituellement et commencer une œuvre progressive pour faire
de toi une créature di érente et nouvelle… »

Le Dieu de gloire… vous voyez le Dieu qui dit : « Je vais te


débarrasser de tout ce qui ne pourra jamais être glori é et Je vais
créer une situation qui aboutira à la gloire et à ma volonté
absolue.»

Le pèlerinage spirituel d’Abraham, c’est aussi le nôtre. Le Dieu de


gloire est apparu et a dit : « Sors ! » C’est la décision initiale, le
point de départ. Puis, ce processus se fera par étapes dans les
détails, mais à la base, il devra y avoir un point de départ : l’acte
d’obéissance qui reconnaît que, bien que ce monde soit plein de
richesses et de merveilles, il n’y a aucune place pour nous en son
sein. Ce monde est après tout voué et réservé au feu du
Jugement. Nous ne lui appartenons pas, il nous faut y renoncer
et ce renoncement deviendra une urgence au fur et à mesure de
notre marche.

Assez de choses ont été dites pour ignorer encore ce que Dieu
recherche, quel est Son objectif et comment Il cherche à
introduire Sa Gloire dans notre vie : en profondeur et en nous
séparant de toute forme de volonté propre, de notre
égocentrisme de notre propre force et de nos propres opinions,…
Le Moi, quelle horloge ! Chaque seconde de cette horloge met le
Moi en avant ! Dieu va utiliser le scalpel de la Croix : « … une
circoncision faite non de main d’homme, mais de la circoncision de
Christ qui consiste à être dépouillé du corps de la chair, de l’homme
livré à lui-même » (Colossiens 2.11).

La circoncision est celle du cœur, à l’intérieur, pas à l’extérieur.


Voila le chemin de la gloire où Dieu crée un chemin pour chaque
application di érente de la Croix, de plus en plus profondément ;
Mais quand on le sait mais qu’on ne le fait pas, chaque fois la
percée du poignard atteint le but voulu et fait sou rir jusqu’au
but. « Prend ton ls ! » Si seulement, nous réalisions que c’est le
chemin de la gloire et de l’accomplissement de la volonté divine
en nous… c’est le Dieu de gloire qui l’accomplit. L’Ennemi au
contraire nous dit que Dieu est tout sauf un Dieu de gloire : un
Dieu de désespoir, de honte, de perte ; il œuvre à l’opposé. Non, si
nous sou rons avec Dieu, nous serons glori és ensemble avec
Lui. Même ces corps de corruption et d’humiliation seront
changés et rendus semblables au Corps de Sa Gloire. Que Dieu
nous donne la grâce de Le suivre et de nous prendre avec Lui
jusqu’au bout !
3 La séparation pour Dieu

« Comprenez le donc bien : seuls ceux qui placent leur


con ance en Dieu sont les ls d’Abraham… Or, c’est à
Abraham et à sa descendance que Dieu a fait ces
promesses. Il n’est pas dit « à ses descendances » comme
s’il devait y avoir plusieurs lignées pour béné cier de ces
promesses. « A sa descendance » ne désigne qu’une seule
descendance, celle de Christ. »

Galates 3.7-16

« Ce n’est pas ce qui est visible qui fait le juif, ni la marque visible dans
la chair qui fait la circoncision mais ce qui fait le juif c’est ce qui est
intérieur, et la vraie circoncision est celle que l’Esprit opère dans le
cœur et non celle que l’on pratique en obéissant à la lettre de la Loi.
Le vrai juif est celui qui reçoit sa louange non des hommes mais de
Dieu » (Romains 2.28-29). Hébreux 11.8-9 et 12-16 (voir chapitre
précédent).

Dans les deux premiers chapitres de cette étude, nous avons


évoqué le fait qu’Abraham incarne la pensée et la volonté de Dieu
au sujet d’un peuple céleste, d’une postérité céleste.

Nous avons passé en revue l’application de ce principe dans la vie


d’Abraham. Nous allons approfondir encore cette question car
elle a des conséquences sérieuses sur notre vie personnelle. Nous
avons vu le premier contact avec Abraham, dont Étienne parle
dans Actes 7: « Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham… »

Il apparut à Abraham à Ur en Chaldée, dans un contexte


totalement opposé à la nature de Dieu, en un lieu où Dieu ne peut
jamais donner Son approbation. Cette cité était une synthèse de
cette création à laquelle nous appartenons tous par nature. C’est
pourquoi Dieu demande dès le départ à Abraham d’ « en sortir ».
Le Dieu de gloire apparut à Abraham alors qu’il était en
Mésopotamie et lui dit : « Pars ! » C’est le mouvement initial
inéluctable qui vous fait sortir d’une sphère qui ne pourra jamais
connaître la gloire, car le Dieu de Gloire n’y a aucune part ;
autrement dit, cette glori cation ne pourra jamais se réaliser au
sein de cette création. Vous pouvez faire tout ce que vous voulez
et ce qui est en votre pouvoir pour embellir cette création et
polémiquer sur sa dépravation en essayant d’améliorer les
choses, mais vous verrez, comme c’était le cas d’Abraham
comme citoyen d’Ur, que la civilisation peut sembler brillante
extérieurement, satisfaisante en apparence, mais l’intérieur est
plein de contradictions, de corruption, de méchanceté et
d’idolâtrie… et c’est aussi vrai pour notre civilisation en dépit de
nos initiatives et de nos bonnes raisons. Les êtres humains sont
d’aveugles insensés qui ne voient rien et se conduisent de façon
inimaginable face à la réalité.

La civilisation mésopotamienne était merveilleuse tant dans le


domaine des arts que des sciences et ses progrès étaient
fulgurants ; toute l’organisation, toute la structure de cette
société étaient étonnantes ; pourtant, intérieurement, une
corruption morale contredisait les apparences et contribuait à sa
destruction à cause de l’iniquité profonde et de l’idolâtrie qui y
régnaient. Même les découvertes les plus ingénieuses et les
inventions les plus merveilleuses étaient au désavantage des
êtres humains du fait du mal sous-jacent. Le Dieu de gloire a dit :
« Mes desseins ne pourront jamais s’y réaliser car son sort est
voué à la honte et à l’anéantissement, au feu du jugement qui est
déjà à l’œuvre. »

C’est pourquoi le Dieu de gloire dit à Abraham : « Sors ! »; cette


première étape est très clairement un appel au départ et à
l’exode, un transfert d’un royaume à un autre, d’une domination
à une autre, d’une sphère à une autre, d’un monde à un autre, qui
passe par un apprentissage intérieur des principes divins. Dieu
met en application en nous Ses lois célestes et nous fait
béné cier de la merveilleuse éducation : marcher avec Dieu dans
l’Esprit. Ainsi, dès le départ, il se produit une rupture intérieure
et un transfert.

A) Le Premier mouvement négatif

En un sens, cette première étape pour Abraham comme pour


nous, est négative. Il y a quelques éléments positifs comme la
révélation d’un accomplissement, mais globalement le bilan est
négatif. Cela requiert une nouvelle position : lorsque le Dieu de
Gloire s’approche d’Abraham, Il lui dit : « Pars ! » c’est tout ce qu’Il
dit excepté « dans le pays que Je te montrerai.. »

Il y a peu d’indications, rien de vraiment positif. C’est justement


ce qui revêt tant d’importance dans le Nouveau Testament : la
foi, expérience si merveilleuse. Avec si peu d’informations, sans
connaissance, sans science, Abraham a bougé, il a agi dans
l’obéissance et il est parti sans savoir.

Quand Abraham est entré dans la dimension divine, quand nous


entrons dans cette dimension de foi, alors commence le positif.
Comme nous l’avons relevé, une demi douzaine de fois Dieu
apparaît à Abraham et chaque fois, c’est positif : il y a quelque
chose d’extraordinaire, d’inattendu, un accroissement, un
« plus » ! Que les choses soient parfaitement claires : vous n’irez
pas plus loin dans la révélation de la pensée et de la volonté de
Dieu tant que la séparation, la coupure que Dieu demande n’est
pas faite. Nous ne pouvons recevoir la révélation de Dieu que sur
son terrain à Lui. Dieu n’ira pas plus loin avec nous tant que des
liens subsisteront avec ce que Dieu a rejeté.

C’est la base pour progresser : voulez-vous connaître Dieu de


manière totalement nouvelle ? Le Seigneur mettra en
application ce principe avant que nous puissions recevoir plus de
révélation de Sa part. Le retard, le frein, le coup d’arrêt, la
limitation dans notre vie et dans notre croissance spirituelle
sont invariablement dus à une in uence terrestre qui
n’appartient pas à Dieu et qui ne pourra jamais être glori ée.

B) Le danger de l’in uence terrestre

Nous avons vu dans Galates que cette question est traitée. Quel
était le problème dans cette église de Galatie ? Les chrétiens
avaient pris un bon départ, ils avançaient bien et soudain, ils ont
été stoppés. La marche en avant avec Dieu a subi un coup d’arrêt,
ils n’avançaient plus : « Vous avanciez bien, qui vous a empêchés ?
Qui vous a arrêtés ? » Quelque chose s’est produit : vous le
cherchez dans l’épître et vous vous apercevez qu’ils sont
redescendus au niveau terrestre, du niveau de Christ dans le ciel,
du domaine spirituel au niveau religieux terrestre ; ils ont
recommencé à pratiquer leurs anciens rites et leurs
ordonnances, des choses terrestres ; ils sont redescendus dans le
vieux système judaïque… Tout s’est arrêté et le grand appel de
l’apôtre à sortir du rang, à couper le contact, à renouveler leur
relation avec Christ, n’a plus été entendu.

En e et, toute limitation ou tout arrêt spirituel viendra d’une


manière ou d’une autre d’une in uence terrestre. Peut-être ne
serez vous pas marqué comme quelqu'un de mondain ou
d'immoral, tout juste un peu religieux et routinier, mais sous
une in uence terrestre, séparé spirituellement d’avec ce qui
appartient à Dieu. C’est évident pour la plupart de ceux qui
voient et qui discernent. Il y a cependant aujourd’hui beaucoup
de blocages et de limitations dans ce qu’on appelle l’église, car le
monde y est entré et les principes du monde la dirigent. C’est on
ne peut plus clair : si nous voulons avancer, il nous faut aller sur
le terrain de Dieu et être là où Dieu va nous parler et se révéler à
nous.

C) La séparation e ectuée par la


Croix

Si Dieu exige quelque chose, ce n’est pas seulement parce que


c’est Sa volonté, mais parce que cette exigence est liée à la
réalisation de Son objectif. C’est pourquoi Il a dit à Abram :
« Quitte ton pays, ta famille et la maison de ton père… » Trois
cercles : ton pays, le plus large ; ta famille, un cercle plus
restreint ; la maison de ton père, cercle encore plus restreint.
Mais un autre cercle ultime est encore à venir, un cercle intime :
tout ce qui est du monde en lui. Ici, Dieu se fait clairement
comprendre : cela signi e pour nous tout le cercle de nos
anciennes relations naturelles. La Croix inclut cela et en est le
résultat.

Impossible pour nous de le produire ou de le faire ! Nous ne


pouvons faire que ce qu’Abraham a fait : obéir et répondre de
tout son cœur, se soumettre… nous ne savons pas tout ce que ça
implique, ce que ça entraîne, merci Seigneur ! Nous ne pourrions
pas l’a ronter si c’était le cas… mais on peut être sûr, c’est que
Dieu nous dit : « Adopte cette attitude : toute ta vie naturelle,
toutes tes relations terrestres sont en dehors de mon plan ; il te
faut démarrer à un autre niveau ! »

La Croix de Jésus a cet e et là: si nous sommes prêts à l’accepter


dans toute sa signi cation, nous réaliserons que la chose se
produit. C’est ce que Paul exprime si bien dans Colossiens : « Et
c’est en lui que vous avez été circoncis d’une circoncision que la main
n’a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le
dépouillement du corps de la chair : ayant été ensevelis avec lui par le
baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la
puissance de Dieu, qui l’a ressuscité des morts » (Colossiens 2:11-12).

Voila ce que la Croix de Christ a produit et qui est inhérente à


elle. Notre acte de foi pour accepter le sens de cette Croix,
accomplira cela en nous comme un acte initial et fondamental ;
n’ayons aucun doute là-dessus : la Croix du Seigneur Jésus nous
libère totalement de notre nature. Si nous ne vivons pas cette
dimension, nous ne connaissons pas la Croix du Seigneur Jésus

D) La loi de l’abandon

Si nous avions vraiment saisi la loi qui a opéré dans la vie


d’Abraham, nous serions occupés jusqu’à la n de notre vie.
Cette loi divine revient en permanence dans la vie d’Abraham : la
loi de l’abandon qui est quasiment impossible à réaliser pour la
nature humaine. Il y a dans notre nature, la création déchue, la
possessivité, la résistance qui fait que la chose la plus di cile
dans notre vie, c’est l’abandon, la soumission, le changement
d’attitude. Satan en est l’origine, car il a dit : « Je monterai au Ciel,
j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu, je monterai au-
dessus des nuées et je ferai de moi le Très Haut » (Ésaïe 14.13-14).

Il s’agit d’une revendication, d’une prise de possession née de


l’orgueil et du contrôle pour s’emparer du trône. Il en est de
même pour la race d’Adam car Satan lui a dit : « Vous serez comme
Dieu connaissant le bien et le mal » (Genèse 3.5). Satan nous dit :
« Tu peux posséder, acquérir, c’est ton a aire ! » Pourquoi pas ?
Adam est tombé dans le piège et depuis, la nature humaine est
remplie de prises de pouvoir, de revendications, de soif de
posséder et de dominer. Nous le voyons à une grande échelle tout
au long de l’histoire et si vous pensez ne pas être concernés par
cela personnellement, laissez-moi vous dire une chose : lorsque
le Saint-Esprit vous prendra en main, il ne vous faudra pas
beaucoup de temps pour découvrir que toutes ces choses sont en
vous comme une résistance au Seigneur qui vous dit : « Je ne
veux pas de ça, je n’aime pas ça, pas question » et c’est une
volonté qui est contraire à la volonté de Dieu en nous.

Notre nature déchue est de garder notre route et notre terrain,


en toute indépendance ; mais cette nature est terrestre,
psychique et diabolique. Jacques l’exprime bien dans son épître :
« Une telle sagesse ne vient certainement pas du ciel, elle est de ce
monde, de l’homme livré à ses seules ressources, elle est démoniaque.
Car là où règnent la jalousie et l’esprit de rivalité, là aussi habite le
désordre et toutes sortes de pratiques indignes » (Jacques 3.15-16).
Cette nature n’est pas caractéristique du peuple céleste, de cette
postérité d’en haut : au contraire, l’autre nature est régie par la loi
de l’abandon, du renoncement à soi, du vide intérieur et de
l’obéissance. Qu’est-ce que l’obéissance sinon faire la volonté de
quelqu' un d’autre et pas la nôtre, s’abandonner à quelqu'un
d’autre, laisser son ego de côté; c’est ça l’obéissance.

Que sont les évangiles ?… et si nous préférons n’en prendre


qu’un, celui de Jean : c’est l’évangile de l’Homme céleste. Les
évangiles ont été donnés pour montrer ce qu’est l’Homme
céleste, ce qu’Il est sur cette terre, à quoi Il ressemble, comment
Il se comporte et quelle est sa nature exacte. Jésus-Christ a
insisté en disant : « Je suis descendu du ciel… d’en haut » (Jean 6.38).
« Vous êtes d’en bas, moi, je suis d’en haut » (Jean 8.23). Il a toujours
en ligne de mire le fait qu’Il n’appartient pas à cette terre et ne
fait pas partie de cette création : « Le Fils de l’Homme qui est au
cieux » (Jean 3.13). Quoique présent ici-bas, Il est aux cieux ; Sa
vie est céleste, cachée en Dieu.
Mais la plus grande caractéristique de l’Homme Céleste qu’Il
représente, c’est la douceur.

Qu’est-ce que la douceur ? Être vidé de soi-même. On en revient


toujours à cela dans la vie d’Abraham : l’abandon à Dieu. Les
tentations de la vie publique de Jésus, commencées au désert,
sont trois merveilleux exemples de ce principe d’abandon à Dieu.
Satan dit : « Commande à ces pierres de se transformer en
pains ! ». Le Seigneur réagit immédiatement en disant : « Je ne
suis pas concerné par le fait de sauver ma propre vie ; Dieu
s’occupera de moi, même si je suis sous la pression d’une
apparente nécessité; le Ciel me soutient… »

Chaque réponse de Jésus à la tentation était de ne pas se


préoccuper de soi ou de ne pas chercher à sauver sa vie, mais de
se vider de soi-même, sans être in uencé par ses propres intérêts
ou en voulant faire la promotion de son ministère public en se
jetant du haut du temple sur la base d’un passage de l’Écriture
promettant que ses anges Le soutiendraient et le porteraient
lorsque son pied risquerait de heurter une pierre. Autrement dit,
il lui était suggéré de faire quelque chose de sensationnel pour
que le peuple le suive comme un troupeau et pour qu’il devienne
célèbre… Non, tout cela c’était l’a aire de Son Père : Satan lui
montrait tous les royaumes de la terre, mais, Il n’était pas
concerné… Il voulait suivre le chemin de l’obéissance envers Son
Père : le renoncement à soi-même, non pas ses objectifs et ses
intérêts…

Se vider soi-même : voila le chemin ! Quelle douceur il y avait


chez Lui ! La douceur est la plus grande vertu de l’univers de
Dieu, la chose la plus puissante… Regardez Abraham : « Pars ! » et
puis, étape après étape, le principe d’abandon est enclenché…
c’est beau et merveilleux jusqu’à l’épreuve nale, terrible : « Prend
ton ls unique que tu aimes et o re le Moi en sacri ce ! » (Genèse
22.2). Abandonne même ce que Dieu t’a donné par miracle !
Résultat : « Je multiplierai ta postérité comme les étoiles du ciel »
(Genèse 22.16). Transposez ceci au Seigneur Jésus : Il a tout
abandonné; Il fut vidé en toute douceur, en ne retenant rien, y
compris ce que Dieu lui avait donné, en laissant tout par
obéissance, en toute douceur et humilité. Dieu le remplit de
toute la plénitude divine et concentra toutes choses en Lui.
Jésus, comme Abraham, aurait dit : « je laisse tout cela entre les
mains du Père ; mon chemin est d’abandonner, de me vider dans
l’humilité et la douceur ; toutes les conséquences sont pour Dieu,
Je ne me battrai pas pour mes droits, Je me laisse être dépouillé !
Ma responsabilité est d’obéir ; c’est Son a aire ! » Dieu fait le
reste : Il juge, Il justi e, Il donne, Il multiplie, Il accroît, Il
accorde la plénitude et à la n, il y a la gloire, gloire par
l’humilité, la douceur, par le vide. C’est cette loi qui guide et
oriente toute la vie d’Abraham.

La chose la plus di cile à faire pour la nature humaine, c’est


d’abandonner, de lâcher prise et de céder. On est confronté à ses
intérêts d’une façon ou d’une autre : il y a toujours quelque
chose, un obstacle, pour vous barrer la route. Pourtant ce serait
facile de tout abandonner d’un coup en disant : « Très bien, je
laisse tout ça au Seigneur, je ne vais pas me battre, m’accrocher,
chercher des arguments pour faire valoir mon bon droit.
J’abandonne tout ça au Seigneur, c’est Son a aire. La mienne est
d’avancer avec le Seigneur, sans calculer du tout les
conséquences : c’est l’humilité, le vide intérieur » C’est tout le
sens de « la circoncision de Christ » Paul dit : « La circoncision,
c’est celle du cœur, non selon la lettre mais selon l’esprit » (Romains
2.29).

Voyez comment le cœur de Christ a été circoncis :


intérieurement, Il fut séparé de la chair et de tout ce qu’elle
implique. Et puis l’apôtre nous parle du sens du baptême : « Nous
avons été ensevelis avec Lui par le baptême en Sa mort » (Romains
6.4). Ce qui veut dire que votre cœur est touché, que vous en êtes
arrivés au bout de vous-mêmes, de votre volonté de dominer, de
diriger, d’avoir raison, de posséder. Ce n’est plus moi, mais
Christ…

Ainsi paraissent les principes de la vie de Christ incarnés dans la


vie d’Abraham. Jésus a même pu dire : « Votre père Abraham s’est
réjoui de ma venue ; il l’a vue et il en était heureux » (Jean 8.56).
Comment Abraham a-t-il pu voir le jour de Christ ? Par son
expérience : en e et, le principe même de la vie de Christ était
intégré dans l’histoire spirituelle d’Abraham, et il L’a vu. Si
Abraham n’avait pas vu Dieu o rir Son Fils unique bien-aimé,
lorsqu’il a été appelé à o rir Isaac, s’il n’avait pas vu quelque
chose en cela, il n’est pas certain qu’il aurait pu y parvenir.

Mais Il a cru que Dieu était capable de le ressusciter des morts ;


Le Nouveau Testament le mentionne souvent à propos
d’Abraham : « Il considéra son propre corps comme mort » (Romains
4.19). « Il crut que Dieu est capable de relever quelque un même de la
mort » (Hébreux 11.19). A propos de Sa résurrection, Jésus dit :
« Abraham se réjouit de voir mon jour arriver ; il le vit et en fut
heureux ». L’apôtre dit que l’évangile fut prêché à Abraham : quel
évangile ? L’Évangile de Dieu à propos de Son Fils.
Ainsi donc, Abraham est l’incarnation de l’Homme Céleste et de
ce qu’Il implique, et tant que ces principes sont en nous, par la
grâce de Dieu, nous devenons le peuple céleste appelé à
connaître la plénitude de Dieu et à y entrer, celle de Christ, la
semence spirituelle d’Abraham.

Que le Seigneur révèle pour nous Sa Parole et la rende pro table


pour nous tous !
4 L’homme naturel détrôné
par la croix

« Ceux qui sont dans la foi sont aussi ls d’Abraham, et


l’Écriture, voyant que Dieu justi erait les païens par la
foi, prêche l’évangile d’abord à Abraham en disant : En
toi toutes les nations seront bénies. A présent, c’est à
Abraham que les promesses ont été faites et à sa
postérité; Il n’a pas dit à ses postérités comme s’il y en
avait plusieurs, mais comme une, à sa postérité qui est
en Christ »

Galates 3.8, 16

« Car n’est pas juif celui qui l’est extérieurement, ni la


circoncision extérieure dans la chair ; mais est juif celui
qui l’est intérieurement et la circoncision, c’est celle du
cœur, selon l’esprit et non selon la lettre, qui n’est pas
approuvé des hommes mais de Dieu »

Romains 2.28-29

Ces passages nous conduisent d’Abraham à Christ et nous


montrent que la descendance d’Abraham est vraiment la
descendance de Christ et de ceux qui Lui appartiennent. Au
cours de cette dispensation, la descendance naturelle terrestre
d’Abraham, les Juifs, n’est pas concernée en tant que telle. Il
s’agit d’une descendance spirituelle, un peuple céleste.

Maintenant, cette transition d’Abraham à Christ a été rendue


nécessaire pour comprendre qui est Christ en tant qu’Homme
céleste, le premier de cette race, de ce peuple céleste spirituel à
qui tous les autres doivent se conformer. Il nous est aussi devenu
nécessaire de savoir comment Christ se reproduit dans un
peuple céleste, ce qu’est réellement le peuple de Dieu.

Nous voyons bien la portée de cette double vérité dans


l’expérience d’Abraham. Les chapitres précédents ont traité
largement de ce que les possessions et les anciennes relations
d’Abraham ont subi à Babylone.

A présent, nous allons entrer en nous plaçant sur le plan de


Christ, Homme Céleste, dans les détails du traitement
particulier subi par Abraham dans sa vie ici-bas. Ce qui nous
ramène aux chapitres 11 à 15 de la Genèse et en particulier la
première partie du chapitre 12.

A) L’homme terrestre essaye d’entrer


dans une vision céleste

Le chapitre 12 de la Genèse commence par un retour en arrière :


« Maintenant l’Éternel dit à Abram » Ici, la véritable traduction
n’est pas le passé simple mais le passé antérieur : « Maintenant
l’Éternel avait dit à Abram : sors de ton pays, de ta famille et de la
maison de ton père… » Dans Genèse 11 verset 27, il est mentionné
les générations de Térah qui fut le père d’Abraham. Si vous
reprenez les paroles de Genèse 12 verset 1, avant Genèse 11 verset
27, Dieu avait dit auparavant à Abram : « Sors ! »

Ce qui veut dire en clair : « Quoi que les autres fassent et disent,
ceci est ma parole pour toi, voila ce que Je te demande de faire
personnellement » Il est dit ensuite : « Térah prit son ls Abram, et
Lot, le ls d’Haran, son petit- ls et Saraï, sa belle- lle et le ls de sa
femme ; et ils quittèrent avec eux Ur en Chaldée pour se rendre au
pays de Canaan, et ils allèrent à Charan pour y demeurer. Et les jours
de Térah furent de 205 années. Et Térah mourut à Charan. »

Voila ce qui s’est passé: Térah s’est emparé de la vision et de la


révélation données à Abram, il s’en est saisi, il a rassemblé toute
sa famille et est parti pour faire en sorte que cette vision se
réalise. Mais cette vision n’a jamais été donnée à Térah ni à
aucun autre. Térah se l’est accaparée. Rien de surprenant alors
de voir un coup d’arrêt à cette marche : ils sont arrivés à la ville
frontière de Charan et sont restés là probablement environ 25
ans, jusqu’à ce que Térah soit pour ainsi dire « hors circuit » et
que la vision et la révélation soient ôtées de ses mains. Tout de
suite après sa mort, tout s’est libéré et ils sont entrés dans la
volonté de Dieu.

C’est la première chose importante que nous avons à apprendre


comme un principe fondamental : ayant quitté le domaine
naturel, le monde auquel nous appartenons par naissance
naturelle, il nous faut reconnaître que nous avons à entrer dans
la vision céleste sous peine de connaître un arrêt spirituel brutal
dans notre marche. Notre progression sera fortement retardée si
nous ne voulons pas garder le Seigneur Jésus en ligne de mire.
En Jésus, nous avons perfection et plénitude, une pleine
expression de l’Homme céleste, et ce qu’Il disait constamment de
Lui-même, c’était qu’Il n’appartenait pas à cette terre et au
système de ce monde : « Vous êtes d’en bas, Moi, Je suis d’en haut »
« Je suis descendu du Ciel » « Le Fils de l’Homme qui est aux cieux »
Lisez tout l’évangile de Jean en méditant uniquement sur les
mots « ciel » et « céleste », et vous verrez la place que ces mots
occupent et à quel point ils sont essentiels pour le Seigneur Jésus
dans tout ce qu’Il dit et Tout ce qu’il fait.

B) Le ciel ouvert à nouveau en Christ, l’Homme Céleste

Le nom primitif de Babylone était « Lieu de l’arbre de vie ».


Jusqu’à l’époque d’Alexandre Le Grand, le symbole de Babylone
fut l’arbre de vie. On le gravait sur les tombeaux jusqu’à cette
époque. Nous savons ce qui a produit « le lieu de l’Arbre de Vie »,
ce qui s’est passé au Paradis, le lieu de l’Arbre de Vie, quand
Adam a chuté, s’est éloigné de Dieu pour s’allier avec l’Ennemi,
non seulement en apparence mais dans sa nature profonde.

Le Paradis s’est fermé et l’Arbre de Vie a été mis en réserve,


disparu de la terre pour réapparaître avec Jésus. Pour l’homme
sur terre, aucune entrée : les cieux sont fermés, plus de
possibilité de marcher avec Dieu, plus de communion, plus de
vie éternelle ; avec Jésus tout revient : Il est l’Arbre de Vie, le lieu
de communion et d’intimité avec Dieu, le lieu du ciel ouvert pour
les hommes de foi. Très tôt dans l’évangile de Jean, cela
apparaît : « Vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu qui
montent et descendent sur le Fils de l’homme » (Jean 1.51). Le
Paradis est ouvert à nouveau : Christ, l’Arbre de Vie, en est le
centre. La communication de l’homme avec Dieu est rétablie,
comme un phénomène céleste en la personne du Seigneur Jésus.

Vous remarquerez qu’à Babylone, ils étaient encore attachés à


une vieille tradition morte, religieuse : ils s’accrochaient à leur
symbole de l’arbre de vie qui n’existait plus parmi les hommes.
Nous voyons que l’Arbre de Vie est toujours vivant en la
personne de l’Homme céleste. Toute la descendance céleste
d’Abraham a dû quitter la tradition morte de la religion, pour
entrer dans une relation personnelle et vivante avec l’Homme
céleste, pour partager sa nature, le ciel leur étant grand ouvert.
Sous le commandement divin et dans l’obéissance de la foi,
Abram quitta Babylone et la tradition morte où il n’y avait qu’un
symbole qui ne correspondait à aucune réalité. Lorsqu’il en est
sorti, il était sous un ciel ouvert et dès cet instant, Dieu lui
apparut constamment. Il vivait sous un ciel ouvert, sauf en une
ou deux occasions où il a dérapé, et nous en verrons la raison.

Comme nous l’avons constaté avec Térah, il se trouve que


l’homme terrestre ne peut jamais entrer dans la vision céleste.
Quelqu’un qui n’entre pas dans cette relation personnelle avec
Dieu et qui essaye de saisir les choses célestes, provoque un coup
d’arrêt ; certains d’entre nous avons été des Térah pendant des
années : nous avons essayé d’accomplir l’œuvre de Dieu, nous
avions certaines idées sur la manière dont le Seigneur voulait
faire les choses et on s’est précipité pour les faire. Le Seigneur a
eu pitié de notre innocence et de notre ignorance jusqu’à un
certain point, mais Il n’a pas accepté que nous traitions les
choses divines par la sagesse, l’énergie et l’enthousiasme
naturels. Une crise s’est alors produite et il nous a fallu accepter
les conséquences de notre mort avec Christ, non seulement la
puri cation de nos péchés, mais la n de nous-mêmes, la mort à
tout ce qui était de Dieu. Cela peut paraître étrange, mais dans
un certain sens oui, il nous faut mourir à tout ce qui est de Dieu,
car l’être naturel ne peut vivre dans la sphère divine. Il faut
accepter qu’il est impossible d’approcher les choses divines et de
faire la volonté de Dieu avec nos capacités naturelles ; nous
n’avons même pas les compétences pour entrer dans les choses
célestes, c’est impossible.

Cette crise est indispensable pour accepter notre mort à nous-


mêmes qui va jusqu’à l’œuvre de Dieu, les choses de Dieu. Seul le
seigneur peut réellement nous faire redémarrer sur une base
nouvelle, celle de la résurrection où nous nous extrayons
totalement du domaine naturel.

Pour beaucoup d’entre nous, ceci n’est pas nouveau, mais pour
certains il est possible que ce ne soit pas encore très clair et Térah
est là pour nous le rappeler : Non ! Vous avez peut-être entendu
des informations sur le Seigneur dans des réunions, des
enseignements ou des prédications et peut-être que vous les avez
bien saisies ; mais vous avez vu que ça ne marchait pas : rien ne
va, vous êtes en fâcheuse position et c’est le coup d’arrêt ! C’est
pourquoi comprenons bien l’importance de ce que nous dit
Térah, le vieil homme, le vieil Adam, le père naturel d’où sort
tout le charnel. Il ne pouvait prendre les choses de Dieu et les
suivre. Non, l’être naturel ne peut accomplir le spirituel.

C) Nicodème illustre bien l’incapacité de l’homme naturel.

C’est tout l’enseignement de Jean chapitre 3. Nicodème vient au


Seigneur Jésus pour discuter des choses célestes, divines. Il a
entendu, on lui a rapporté des choses que le Seigneur Jésus a
dites et il est venu vers lui pour en parler, car « personne ne peut
faire ces miracles que tu fais, si Dieu n’est avec lui » (Jean 3.2). Donc,
Nicodème (comme Térah) commence à se saisir de choses
célestes, comme il le pense, ou essaye de le faire, et puis il y a un
terrible silence.

« Jésus répondit : en vérité, en vérité, je te le dis, si un


homme ne naît de nouveau il ne peut entrer dans le
royaume de Dieu… en vérité, en vérité, je te le dis, si un
homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le
royaume de Dieu… »

Jean 3.3; 5

Voici le double « ne peut » écrit en gros caractères par la main de


Dieu sur Térah et toute sa compagnie, dont Nicodème fait partie.
« Ce qui est né de la chair est chair » et demeure « chair », même si
elle a franchi la limite en essayant de s’emparer des choses
divines ou pas, c’est-à-dire si elle a écouté l’enseignement, la
vérité d’un Abram qui a reçu vraiment la chose du Seigneur en
première main. A moins de croire que cet enseignement est tout
à fait vrai et juste et d’en faire quelque chose en agissant,
Nicodème ne peut rien, il est impuissant et ne peut aller plus
loin. Ce qui est né de la chair reste chair encore et encore.

« Ce qui est né de l’Esprit est esprit » Écoutez ! « Si je vous parle de


choses terrestres auxquelles vous ne croirez pas, comment croirez-
vous si je vous parle de choses célestes ? Personne n’est monté au ciel
si ce n’est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’Homme qui est
dans le ciel » (Jean 3.12-13). Quelle énigme pour Nicodème, ou
Térah, ou quiconque ! De quoi parle le Fils de l’Homme, que
veut-Il dire ? Qui est descendu du ciel et est ici, tout en étant
encore au ciel ? Qu’allez-vous en faire ? Cet Homme céleste est
incompréhensible, au-delà de tout pouvoir naturel d’intelligence
et de compréhension. « Si je vous parlais des choses célestes,
comment y croiriez vous ? » Vous voyez le côté céleste mettant en
avant que l’homme naturel est mort et en dehors de tout ce qui
est d'en haut.

Il faut mettre à part une portion du chapitre 3 de Jean du verset


22 au verset 30; la forme narrative reprend au verset 31. Cela
commence au verset 21: « Celui qui agit selon la vérité vient à la
lumière a n que ses œuvres soient manifestées parce qu’elles sont
faites en Dieu… Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous : celui
qui est de la terre est de la terre, et il parle comme étant de la terre.
Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous, il rend témoignage de ce
qu’il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage (personne
ne peut recevoir, n’est capable de recevoir son témoignage). Celui qui
a reçu son témoignage a certi é que Dieu est vrai. Car celui que Dieu
a envoyé dit les paroles de Dieu, parce que Dieu ne lui donne pas
l’Esprit avec mesure » (Jean 3.21; 31-34). Voilà l’Homme céleste qui
parle des choses célestes, et l’homme terrestre totalement
incapable de saisir, d’appréhender, de comprendre et de suivre.

Ainsi en est-il de Térah, de Nicodème, de vous et moi par nature -


l’impossibilité d’entrer et d’accomplir toute chose céleste tant
que nous ne devenons pas un peuple céleste. Donc le Seigneur dit
en d’autres termes à Nicodème que s’il veut comprendre les
choses célestes, s’il veut avoir un ciel ouvert au-dessus de lui, s’il
veut pouvoir connaître ce dont Il parle et ce qu’Il fait, il doit
naître « d’en haut » (et pas de nouveau), être né d’en haut, il doit
devenir une personne céleste, né de l’Esprit, c’est-à-dire un être
spirituel.
Ce n’est que récemment que le Seigneur m’a fait comprendre
d’une telle manière le sens intime de la circoncision du cœur.
Nous n’irons jamais au-delà de cette vérité des Écritures sans la
circoncision intérieure, c’est-à-dire une séparation profonde
entre ce qui est de notre nature humaine et ce qui est de Christ.
Nous n’irons jamais au-delà, et ce sera applicable au fur et à
mesure de notre marche en avant, parce que nous sommes
appelés à être ce peuple céleste. Oh, combien les racines et les
rami cations de notre vie naturelle sont profondes et
complexes, et pourtant si claires !

D) Le Seigneur a besoin d’un peuple cruci é.

Avec cette séparation intérieure, œuvre de l’Esprit, après tout,


où le Seigneur veut-il en venir ?

Il veut réaliser tout Son Plan, ce qu’Il a à cœur… et pour cela, Il a


besoin d’un peuple cruci é, c’est-à-dire clairement et
profondément séparé de lui-même par la Croix de Jésus Christ,
non seulement séparé du monde à l’extérieur, mais aussi de ce
vieil homme, Térah, qui est en nous. Dieu doit pouvoir disposer
d’un peuple cruci é.

Le problème vient du peuple des chrétiens, des ouvriers : nous


sommes un problème pour le Seigneur. Il existe en e et un
christianisme organisé qui constitue le plus grand ennemi de
Christ sur terre, un obstacle sur le chemin de bien des chrétiens :
c’est une caricature, un faux christianisme, un faux Christ, et
c’est quelque chose de terrible. Si nous nous examinons nous-
mêmes, bien souvent nous sommes un problème pour les
intérêts du Seigneur, un obstacle sur son passage, nous ne
sommes pas assez cruci és pour permettre au Seigneur de faire
Sa Volonté. Il y a encore bien trop de Térah qui s’accroche en
nous aux choses de Dieu, qui fait obstacle à Dieu en voulant tout
contrôler.

Cette parole est importante et nécessaire : acceptons la. Une


coupure intérieure très nette entre la vie de la chair et la vie de
l’esprit, la vie terrestre et la vie céleste, la vie d’Adam et la vie de
Christ, est plus que nécessaire : une séparation sévère, drastique,
terrible par la Croix du Seigneur Jésus. « Terrible » parce que
certainement la confrontation entre l’univers et l’éternité a été le
moment le plus terrible de l’histoire, où le cœur du Fils bien-
aimé de Dieu a été brisé au point de crier : « Tu m’as
abandonné ?! » A cet instant, Il s’est mis à la place de l’homme
naturel, de vous et moi et de toute la race humaine, pour le
mettre sous le jugement devant Dieu, fondamentalement. Dieu a
tourné le dos à cela, Il a détourné le regard de Son Fils quand Il
est devenu péché à notre place et fait malédiction pour nous.

Dieu l’a abandonné parce qu’à cet instant, Il était dans cette
situation, dans cette position. Il nous faut reconnaître que ce
monde abandonné par Dieu, représentation de Son Fils, est
encore abandonné, car Dieu ne l’a jamais repris, même pas une
partie, et, bien qu’Il soit persévérant, patient, pardonnant les
traces persistantes de ce monde en en nous, même s’Il agit en
nous pour nous en débarrasser, Son attitude reste la même que
celle qu’Il a eue au moment de la Croix. Il n’acceptera pas cela.
Oui, il Lui faut un peuple cruci é, des ouvriers cruci és pour
Dieu, en profondeur : cette cruci xion constitue la séparation
entre ce qui est de notre nature et ce qui est le Seigneur.
Il nous faut a ronter cette question. Beaucoup de problèmes,
croyez le bien, viennent des chrétiens qui ne sont pas de simples
croyants, mais qui ont une position, une responsabilité, qui sont
vus, considérés et estimés, et c ’est souvent chez eux que le
Seigneur est en incapacité d’agir, où beaucoup de choses
spirituelles tournent à la honte, à la confusion et au déshonneur
du Seigneur lui-même. Oh, notre histoire de chrétien se résume
souvent à un attachement constant à une forme de vie naturelle,
basée sur notre intérêt, notre esprit égoïste et possessif. Oh, nous
n’avons toujours pas vu la profondeur et la laideur de ce qui est
en nous, particulièrement dans le domaine de l’aveuglement,
l’entêtement et la résistance.

Dans I Samuel 15 verset 17: « Quand tu étais petit à tes propres


yeux,, n’étais-tu pas à la tête des tribus d’Israël ? » Saül avait la
bonne attitude au départ, mais il perdit son humilité et il est
devenu quelqu’ un à ses propres yeux ; résultat : « L’obéissance
vaut mieux que le sacri ce et la soumission à Sa parole que la graisse
des béliers. Car la rébellion est comme le péché de divination et la
résistance comme l’idolâtrie » (I Samuel 15.22-23). La
désobéissance et la résistance sont en liens directs avec les
puissances mauvaises. La divination est en lien avec les esprits
déchus.

Qui peut honnêtement a rmer qu’il n’y a aucun vieil homme


résistant et désobéissant en nous, aucune rébellion d’Adam en
nous ? Bien sûr que si ! La Bible nous dit que nous sommes ainsi
en lien direct avec les puissances mauvaises, les esprits déchus :
c’est donc satanique !
Quand c’est notre cas, comment Dieu peut-Il agir ? Car le
Seigneur est déshonoré… comme pour Saül.

Combien nous avons besoin d’un cœur circoncis en profondeur,


surtout comme ouvriers du Seigneur ! L’urgence présente est que
nous soyons un peuple céleste et spirituel. Demandons au
Seigneur de faire de nous ni des ouvriers, ni des prédicateurs,
mais un peuple qui est comme Christ.
5 L’application de la loi céleste

Lire : Genèse 12.10 à Genèse 13.4

Dans cette étude, nous traitons du désir du Seigneur de disposer


sur cette terre d’un peuple céleste qui, né d’en haut, en relation
vivante avec Christ Jésus, l’Homme Céleste, est Sa manifestation
et Son expression sur terre. Nous avons tenté de rendre compte
de l’application de cette loi céleste, comme nous pouvons la
constater dans la vie d’Abraham, dont le Nouveau Testament
nous dit que sa véritable descendance n’était pas le Juif terrestre,
mais ce peuple céleste dont la semence, d’après l’apôtre Paul, est
Christ.

Pour ceux qui ont une conception des choses basée sur les
dispensations (périodes de temps dans l’histoire), je n’ai jamais
dit que les Juifs n’étaient pas dans un sens, la descendance
d’Abraham, mais dans cette dispensation, depuis Jésus, il n’y a
plus ni juif ni grec, mais tout est focalisé sur un seul Homme en
Christ, l’Homme Céleste, comme l’exprime si clairement Jean
dans son évangile.

La mise en pratique de cette loi des cieux se voit dans di érents


aspects de la vie d’Abraham, la pression de cette loi par rapport à
tous les liens avec le passé, le vieux monde, l’ancienne
descendance, qui ont dû être coupés et retranchés ; tant que ce
n’était pas fait, toute action et toute introduction dans le
domaine des choses divines était impossible.

A) L’obéissance de la foi

Le passage de la Genèse qui nous concerne ici nous parle


d’Abram qui a déménagé de Charan pour aller dans le pays de
l’obéissance, une obéissance totale par cette séparation ; il est dit
ensuite qu’il a bâti son autel et a invoqué le Nom de l’Éternel
Béthel « Et il y eut une famine dans le pays : Abram retourna au pays
d’Égypte pour y séjourner, car la famine était sévère dans le pays. »
Voila la première véritable pression de la loi céleste dans le pays,
et c’est un test très sévère qui nous apporte des leçons très
importantes. Une position céleste a été prise, une position de foi,
basée sur une révélation précise de la part de Dieu, de Sa volonté
et de Son intention. Il a franchi la frontière du pays et il se trouve
face à une grave famine ; il est mis à l’épreuve dans la position
qu’il a prise.

Nous aurions pu penser naturellement que si le Seigneur nous


montre clairement Sa volonté, que nous prenons en
conséquence une position pour aller dans sa direction et nous y
engager pleinement, Il nous con rme par des signes merveilleux
que nous sommes sur la bonne voie.

C’est une attente légitime, mais très souvent c’est le contraire qui
se produit : notre prise de position nous amène dans des
di cultés et notre obéissance nous précipite dans une situation
impossible sur le plan naturel. Si vous vous attendez toujours à
une approbation immédiate à cause de votre obéissance, vous
risquez d’être déçus.

Voyez tout ce qu’Abram a fait et tout ce qui est arrivé. Nous avons
noté qu’il a abandonné une vie de richesses, de sécurité et
d’aisance à Ur en Chaldée ; plus tard, il a laissé sa famille, il
n’avait plus rien. Cette obéissance à l’ordre de Dieu lui a coûté
cher. Il avait toutes les raisons de croire que Dieu lui montrerait
son approbation et sa satisfaction par des signes. Abram s’est
trouvé face à une situation contraire, voire impossible.

Est-ce si décevant et si terrible que de faire un pas d’obéissance


devant le Seigneur ? Vous serez vraiment testés dans la position
que vous avez prise, secoués, éprouvés. Dieu va devoir peu à peu
imprimer fortement en nous la marque de cette loi céleste ;
Quand vous serez dans cette situation, pensez à Abram et à
Christ, car la Parole nous transporte d’un coup de l’un à l’autre.
Christ est la pleine mesure vers laquelle Abram a été peu à peu
conduit. Christ, dans Sa perfection, est là et Il a accompli tout ce
voyage spirituel et l’a concentré en Sa Personne.

Nous avons été entraînés sur le terrain céleste de Christ par la


naissance d’en haut ; nous sommes en voyage et ce voyage n’est
pas toujours celui des con rmations immédiates descendant du
Ciel.

B) La nature de l’épreuve

Quelle a été la nature de ce test ? Pour Abram, elle fut une


nécessité. Bien sûr, c’est à nous de décider sur quelle base se
fonde cette nécessité, à quoi elle est reliée, mais dans tout
raisonnement humain, il est « nécessaire de faire quelque
chose », c’est vital… Un argument subtil nous chuchoterait à
l’oreille : « Pour le but xé par Dieu, il faut faire quelque chose ! »

Cette pensée est venue à Abram souvent. Ne vous méprenez pas,


je ne dis pas que nous ne devons pas être des personnes
pratiques, qui ne doivent prendre aucune initiative sous prétexte
d’être « spirituels »; certainement pas.

C’est précisément ce qui est arrivé au Seigneur Jésus : que s’est-il


passé ? Il a été baptisé au Jourdain et Il a déclaré ouvertement
devant le ciel et la terre qu’Il était un Homme à part, séparé pour
le Ciel par la volonté de Son Père, séparé du monde, de ses
pensées et de ses méthodes, et de toutes considérations
personnelles. Il a été mis à part par ce « tombeau symbolique » du
Jourdain, de tout ce qui appartenait à l’homme naturel et à cette
terre.

Lorsqu’Il est sorti de l’eau du Jourdain, les cieux se sont ouverts à


Lui. Dieu l’a attesté en présentant aux hommes l’Homme Céleste
et en le déclarant Sauveur du monde.

« Puis Jésus fut conduit par l’Esprit dans le désert pour être tenté par
le diable. Et alors qu’il eut jeûné 40 jours et 40 nuits, le tentateur
s’approcha de Lui et Lui dit : Si tu es le Fils de Dieu, commande à ces
pierres de devenir des pains » (Matthieu 4.1-3) Autrement dit : « Si
Tu ne fais pas maintenant quelque chose, Tu mourras et Tu ne
pourras accomplir toute l’œuvre à laquelle Dieu t’a appelé; Tu ne
pourras remplir ta vocation céleste, Tu échoueras simplement et
Tu mourras ; il faut que Tu agisses, c’est urgent, pour prouver
que Tu es le Fils de Dieu et pour sauver Ta propre vie ! » C’est ce
qu’on peut lire entre les lignes même si ce n’est pas écrit.

Ces suggestions sont toujours là dans la tentation, face à une


telle situation, quand la voie semble sans issue, que le Seigneur
ne paraît pas avoir pris en compte notre obéissance et est comme
absent. Vous avez pris la bonne voie et pourtant vous vous sentez
seul avec vos propres ressources. Ces voix nous parlent et nous
disent : « Es-tu sûr d’avoir emprunté la bonne voie, celle du
Seigneur ? Que ce n’était pas toi, que tu ne t’es pas trompé ? »
Quand vous en êtes à ce stade spirituellement, l’Ennemi est
toujours quelque part par là pour vous faire douter et remettre
tout en question.

Une des plus importantes méthodes de l’ennemi est de vous faire


reculer à la case départ pour remettre en question votre
obéissance envers le Seigneur et vous mettre dans la confusion
et vous paralyser par le doute. Ne l’oubliez pas, beaucoup de
serviteurs de Dieu sont passés par-là, ils se trouvaient dans des
situations très compliquées voire impossibles où l’Ennemi leur
disait : « Tu vois, tu t’es trompé; tu étais dans l’erreur dès le
début ! » Il cherche à vous mettre dans un tel état que vous perdez
espoir et vous revenez au point de départ. Vous en venez à vous
demander si votre choix pris sur le terrain de la Croix était
animé par des arrière-pensées personnelles et égoïstes. Vous
voyez ce que l’Ennemi arrive à faire : il essaye de tout discréditer
y compris le sens de la Croix représenté dans le baptême.

Christ avait fait ce pas délibérément en déclarant que sur la base


du renoncement et de la mort à Lui-même, Il a agi selon la
volonté de Dieu ; Satan cherchera à soulever des questions
comme celles là et à les mettre en doute ; il faut bien que nous en
soyons conscients : il cherche à détruire notre foi et notre vie de
foi. Abraham est l’incarnation de cette vie de foi céleste. Essayez
de vivre une vie céleste sur la terre sans la foi, c’est un asco ! La
foi comme principe de vie céleste ici bas, cela doit devenir
naturel !

Cette foi est assaillie par les circonstances, les apparences, avec
le raisonnement suivant : « Tu t’es trompé, tu as fait erreur,
maintenant, tu dois recti er le tir, il faut revoir ceci ou cela ! »

On en arrive à des expédients comme Abram qui quitte sa


position céleste et décide de retourner en Égypte. Il prend son
a aire en mains et la retire des mains du Seigneur.

Évidemment, c’est facile de dire ces choses, de parler ainsi quand


on n’a pas connu ce type de situation ; c’est une véritable
expérience : certains l’ont vécue, d’autres la vivront. Rappelons-
nous que c’est un des aspects concrets de la vie spirituelle.

Le Seigneur utilise ainsi cette loi céleste et nous teste par rapport
à notre position, celle que Satan va chercher à court-circuiter.

C) Les complications du faux pas

Abram retourna en Égypte… et que s’est-il passé ? Si vous faites


un faux pas, si vous essayez de chercher ce qui va ôter la
di culté, cela ne fait que l’accentuer et entraîner d’autres
complications. Et vous avez la suite de l’histoire : Pharaon et la
femme d’Abram, une situation on ne peut plus compliquée où
même un demi mensonge doit être proféré pour sauver la
situation. Un faux pas en entraîne un autre, et vous vous trouvez
dans une situation inextricable, avec encore plus de di cultés et
vous vous trouvez en situation d’urgence où vous utilisez des
expédients, au lieu de rester sur le terrain de Dieu et de Sa
délité.

De toutes manières, nos vies connaîtront cela : un raisonnement


qui est une pure folie pour vous en temps normal, mais qui vous
fait prendre une certaine voie en vous persuadant que Dieu vous
demande de l’emprunter. Ce serait un désastre, la mort même, la
n de tout si vous y allez ! Tout le bon sens du monde est opposé à
cela ; non, il faut agir, prendre une décision, se préserver, faire
quelque chose dans le naturel.

L’attitude de l’Homme Céleste, Jésus, était celle-là: « Je mourrai


bientôt, en me tenant fermement dans la volonté de mon Père,
plutôt que de vivre contre cette volonté. » Cette épreuve est très
sévère, mais c’est le chemin de la gloire, de la plénitude, de
l’accroissement et de l’élargissement : « Je multiplierai ta
postérité » (Genèse 22.17) « Je suis ton bouclier et ta récompense
suprême » (Genèse 15.2) Voici ce qu’implique de suivre
fermement la volonté de Dieu, alors que l’urgence nous
commande de faire autre chose. C’est dur, mais c’est comme ça !
C’est le chemin qu’a pris le Maître…

D’habitude Satan a quelque chose sous la main : l’Égypte n’était


pas bien loin, les pierres étaient là, prêtes à être transformées en
pains. Satan a toujours quelque chose à notre disposition et si
vous le voulez, vous l’utiliserez ; c’est disponible et facile.
Combien l’ennemi peut nous faciliter le chemin de la
désobéissance, une petite chose pour nous faire dévier, la
solution de l’Égypte toute proche, mais une solution qui nous
met en mauvaise position. Abram s’est retrouvé dans cette fausse
position avec Pharaon, in uencé à nouveau par cette terre
maudite qui entraîne la confusion et la mort spirituelle.

D) Retrouver le Seigneur là où nous


l’avons quitté

« Et il partit de là vers l’est sur la montagne de Béthel et il installa sa


tente, avec Béthel à l’ouest et Aï à l’est ; là, il bâtit un autel et il
invoqua le nom de l’Éternel » (Genèse 12.9). Il descendit ensuite en
Égypte et on en arrive au chapitre 13: « Et il reprit sa marche vers le
pays du midi vers Béthel, jusqu’à la tente qu’il avait établie au départ
entre Béthel et Aï, jusqu’au lieu de l’autel qu’il avait bâti au départ, et
là Abraham invoqua le nom de l’Éternel » (Genèse 13.3). Il revint au
point de départ à partir duquel il s'était engagé sur une mauvaise
voie.

Deux choses importantes à retenir : L’une est qu’il n’y a aucun


espoir tant que nous ne revenons pas au point d’où on a dévié,
aucune restauration possible tant que nous ne revenons pas
mettre les choses en ordre et que vous ne retrouvez pas la
perspective de la bonne position. J’avais un ami qui était
passionné de golf, mais il perdait très souvent ses balles. Il avait
cependant un excellent moyen de les retrouver. Quand on lui
posait la question, il disait : « Je reviens toujours à l’endroit où je
les ai frappées, je suis de mes yeux la meilleure trajectoire
qu’elles pourraient prendre, et le plus souvent, je les retrouve. »
Revenez au point de départ et reconsidérez tout selon cette
perspective : vous pourrez y apporter des corrections. Abram
revint au point de départ : l’autel, là où Dieu demeurait. Nous
trouvons toujours le Seigneur là où nous l’avons laissé. Le
Seigneur est tellement dèle à Lui-même et à Ses principes, qu’Il
ne peut pas toujours nous accompagner partout : nous nous
égarons, nous marchons indépendamment, nous choisissons
notre propre voie, nous sommes la proie des arguments de
l’Ennemi et nous nous écartons progressivement du lieu où Dieu
veut nous rencontrer, là où Il était avec nous ; mais lorsque nous
revenons à Lui, Il nous attend toujours ! La délité de Dieu ! Nous
en avons la preuve !

Quand nous revenons à Lui, Il est prêt à tout e acer. Il ne nous a


pas abandonnés, Il nous attend. Si vous avez dévié et perdu votre
relation avec le Seigneur, cherchez pourquoi ; Le Seigneur n’est
pas rancunier. Il n’est pas du genre : « Tu es parti, c’est ton
problème ; Je ne vais pas te reprendre ! » Il n’est pas comme ça. Il
est là et on retrouve Sa présence.

Nous avons tous commis des erreurs, fait des bêtises ; comme
Abram, nous avons fauté; Nous avons admis avoir été in uencés
par nos raisonnements pour user d’expédients, pour faire
quelque chose et nous avons constaté nous être éloignés de Dieu.
Ce fut un sombre tunnel, une impasse. Quand nous sommes
retournés à l’autel pour remettre de l’ordre dans notre vie à la
Croix, tout a été réajusté et corrigé. Le Seigneur nous attendait.
Comme Abram, revenons à l’autel.

E) Le parcours du chrétien charnel


Passons maintenant à une autre étape de l’application de ce
principe : Lot entre en scène et son histoire se déploie
concrètement. Vous savez qui il était : le ls d’Haran, qui était le
ls de Térah. Lot était très proche d’Abram et, à la mort de
Térah, Abram le considéra comme son plus jeune frère. Mais
c’est une triste histoire qui nous montre bien les deux aspects de
la Loi divine : l’opposé à cette loi dans le cas de Lot qui met en
relief la stricte observation de ce principe dans le cas d’Abram ;
les deux côtés d’une même Loi céleste.

Pour savoir exactement quel type d’homme était Lot, il faut


étudier les 6 étapes qu’il a franchies dans sa vie. La première
étape commence avec la confrontation entre les bergers de Lot et
les bergers d’Abram qui a amené au con it entre Lot et Abram.
La nature de ce con it, nous pouvons bien l’imaginer : leurs
troupeaux et leurs bergers ont connu une forte croissance et il
devenait di cile de cohabiter sur des territoires aussi étroits ; ils
nissaient par se marcher les uns sur les autres. Les bergers des
deux côtés en sont venus aux mains, du genre : « Tu occupes mon
terrain, tu t’accroches à mes biens et tu t’immisces dans mes
a aires. » un con it sur le principe du je, du moi et de ce qui
m’appartient. C’est tout Lot, mais il n’y avait rien de cela chez
Abram. Chez Lot, c’est l’intérêt propre, les considérations
terrestres, les choses temporelles, les choses immédiates, les
sens, qui priment.

Un verset des Corinthiens dit : « Vous vous arrêtez toujours à ce


qui est devant vous. » qui veut dire : « Vous êtes toujours
préoccupés par ce qui est là devant vous, vous êtes à courte vue,
vous ne voyez que ce qui est immédiat, vous ne regardez pas plus
loin, au-delà, sans discernement spirituel, seules les apparences
et ce qui peut être touché et vu sont pris en compte. »

C’était tout à fait la disposition de Lot ; Nous savons tous très


bien que chaque fois que l’intérêt personnel est prioritaire, il
faut peu de temps avant que ne surviennent querelles, jalousies,
égoïsmes et con its. Ne croyez pas que ces situations ne
concernent que les débutants, les bébés spirituels ; on le voit
aussi au sein du christianisme organisé. Quelle est la principale
cause des désunions et des problèmes dans le christianisme
organisé aujourd’hui ? Le fait que l’intérêt pour les choses
privées, notre travail, notre mission, notre action, font
interférence avec autre chose. Oui, tout cela est supposé être du
Seigneur, mais cela nous appartient !

Il y a quelque chose d’inférieur qui n’est pas une occupation


désintéressée recherchant les intérêts du Seigneur. Cela nous
appartient, cela doit nous occuper, il faut trouver des soutiens, il
nous faut l’assurer, le renforcer. Les jalousies, les divisions, les
frustrations apparaissent, le Seigneur n’est pas derrière ces
choses… mais c’est notre a aire et nous devons la protéger.

Tout ceci est très charnel. Le christianisme en général est frappé


et miné par l’esprit de Lot, ce n’est pas de Christ, c’est quelque
chose de rajouté à Christ.

Prenons bien tout cela à bras le corps, car nous sommes


confrontés au grand problème des divisions, des luttes parmi les
chrétiens et vous verrez qu’il n’existe aucune solution hors de ce
principe. Inutile de parler de ce qui est dit dans Jean 17 - « a n
que tous soient un » - de présenter la pensée de Dieu en essayant
d’attirer les gens à ce niveau spirituel, ça ne sert à rien. Vous
pouvez mettre en œuvre toutes les actions pour rassembler et
unir, il n’y aura aucune unité spirituelle réelle, car la solution
possible à tout ce problème de désunion et de division, est de
quitter tous ensemble toute base terrestre et de saisir la base
céleste, celle de Christ. C’est le Seigneur qui importe dans toute
volonté d’unité. Tant que vous ne vous êtes pas tenus sur ce
terrain là, aucune solution au problème d’unité ne sera trouvée,
car c’est l’a aire du Seigneur.

Lot était guidé par ses intérêts personnels et terrestres, c’est


pourquoi il y avait des combats.

Et puis, Abram dans sa sagesse et sa générosité, a dit à Lot : « Voici


devant nous tout le pays, fais ton choix ! » Il est dit au verset 10:
« Lot leva les yeux et voici toute la plaine du Jourdain bien irriguée
était devant lui. » Il a convoité la terre fertile, comme le péché
d’origine (« la femme vit que l’arbre était bon » Genèse 3:6)… la
convoitise des yeux. Lot a regardé dans le naturel ; ses yeux lui
ont dicté un raisonnement naturel et son cœur a entrevu les
possibilités d’un béné ce naturel. Il convoita par intérêt
personnel - la deuxième étape. Puis il désira. Au verset 11, il a
choisi sans hésiter. Au verset 12, il a établi sa tente à Sodome.

Il convoita, il désira, il choisit dans un certain sens et il planta sa


tente. Au chapitre 14 verset 12, il demeura à Sodome, c’est-à-dire
il quitta sa tente et s’installa à demeure à Sodome (5e étape).
Vous voyez toute la progression vers le bas. La 6e étape, l’étape
nale : « Lot se tint à la porte de Sodome. » Il est devenu un ancien
de la ville à présent, un des magistrats de Sodome ! Il se tient à la
porte où siège le conseil. En fait, il est devenu participant de la
corruption terrestre qui régnait sur la ville de Sodome…
Six étapes pour descendre la pente aussi bas ! Pourquoi ? Parce
que son cœur était divisé. Il était à la fois associé extérieurement
à ce qui était de Dieu : il était un professeur certes, mais il aurait
pu devenir plus que cela s’il avait pris conscience de la parole de
Pierre : « En les voyant vivre et en les entendant parler, Lot, cet
homme juste qui vivait au milieu d’eux était tourmenté jour après
jour dans son cœur intègre, à cause de leurs agissements criminels »
(II Pierre 2.8). Chaque jour, Lot était aux prises avec la
méchanceté; il n’était plus qu’un professeur sans âme, quelque
chose en lui voulait rester dèle à Dieu ; mais sa réputation et ses
motivations personnelles l’in uençaient dans sa conduite ; cette
situation devint un piège pour lui, quelque chose de trop fort et
son histoire est bien triste.

Vous vous rappelez des anges venus annoncer la destruction de


Sodome, qui voulaient sortir Lot et sa famille de ce mauvais pas,
le tirer de là. Le feu faisait rage, des pierres incandescentes
s’abattirent sur la cité et tombèrent si près d’eux que la femme de
Lot, restée en arrière et se retournant pour voir, fut transformée
en statue de sel. Elle fut prise au piège ; Lot ne fut pas loin d’être
pris également. Il fut di cile de le tirer de cette situation
critique, tant ses racines étaient profondément accrochées à
Sodome ! Il était comme Paul le décrit aux Corinthiens : « …
sauvé, mais comme au travers du feu » (I Corinthiens 3.15).

Puis il argumente avec les anges à propos de la petite ville de


Tsoar, pourquoi ne peut-il y aller ? Et parce qu'il insiste, ils l'ont
laissé aller là-bas. Ce n’est pas la pleine pensée du Seigneur. Ils
lui avaient dit, Sauve-toi vers la montagne ! Il dit : Non, Tsoar. Et
puis plus tard, il est assailli de nouvelles craintes, et à cause
d’elles, il laisse Tsoar et part vivre dans une grotte avec ses deux
lles. Là nous avons l’histoire la plus honteuse de la Bible. Voici
un chrétien charnel, un corinthien sauvé, mais comme au
travers du feu.

Pourquoi insister sur cette scène ? Pourquoi s’être attardé sur


Lot ? Pour faire ressortir le principe de la vie céleste. Oui, vous
pouvez être sauvés, mais voulez vous l’être comme Lot ?

Après tout, quand l’ambition du monde vous a in uencé, quand


le gain matériel, les avantages personnels, toutes ces
considérations vous ont pleinement occupés, peut-être n’avez-
vous pas vendu votre âme ou perdu votre salut éternel, mais
voulez-vous être dans une telle situation ?

N’est-ce pas un excellent argument pour vivre à l’opposé, dans la


lignée d’Abraham et de la justice céleste ?

Regardez le parcours de Lot et sa n ; cela ne nit même pas avec


la mort de Lot, mais une histoire d’inceste dans une grotte. Leur
vie est une écharde pour tout ce qui est céleste pendant des
générations. C’est un énorme gâchis de choses charnelles ! N’est-
ce pas une bonne raison pour vivre dans la pensée divine d’un
peuple céleste ? Croyez vous être perdant en faisant le bon
choix ? Croyez-vous réellement être perdant si vous choisissez la
voie de Dieu et non l’autre ?

F) Le parcours du chrétien spirituel

Considérez maintenant Abram. Que c’est beau ! Dire à la


catégorie d’homme qu’était Lot : « Voici tout le pays devant toi,
fais ton choix ! » Quelle magnanimité ! Pourquoi ? Abram savait
au fond de son cœur que Dieu avait dit : « Je te donnerai le pays ; il
t’appartient. » « Eh bien, je peux o rir de le laisser puisque Dieu
m’en a donné l’assurance ; si Dieu m’a appelé dans ce but,
quiconque allant à ma place est un usurpateur. Je ne vais pas me
battre pour cela, je peux me reposer dans le Seigneur, c’est Son
a aire ; la mienne est de garder le modèle céleste dans un monde
céleste et en rendre témoignage du Seigneur Jésus. » Vous lui
transférez toutes choses d’un seul coup.

« Toutes ces choses je te les donne si tu te prosternes et m’adores »


(Matthieu 4.9). C’est le résumé de la réalisation personnelle.
Quelle est l’attitude et la réaction de Jésus ? « Ne t’en fais pas, tout
est assuré en Moi, tu peux tout posséder dans le futur. Je ne vais
pas me battre, ni faire de compromis. Tout est entre les mains du
Père. Je dois garder ma position céleste. »

Il semble perdre quelque chose, mais Il a tout : parfait repos,


parfaite et tranquille assurance.

Il laisse tout mais gagne tout. Il laisse tout sur la terre et il gagne
tout dans les cieux.

Abram symbolise ce principe, en disant à Lot : « Fais ton choix, si


tu veux prends tout ; je ne suis pas jaloux ni envieux, peu
importe si j’y perds quelque chose dans l’a aire ! » Nous sommes
souvent a ectés lorsque les gens commencent à empiéter sur nos
petits privilèges, à prendre notre place et à recevoir les honneurs
qui devraient nous revenir, et tout ce genre de choses : on est
touché et jaloux, et on se sent pas bien… Peu importe !
Concentrez vous sur l’humilité et la douceur et remettez-vous en
à Dieu. Attendez un peu et ça ira mieux et vous verrez qu’avec le
Seigneur, vous ne perdez rien.

C’est au moment où Lot s’est séparé d’Abram que l’Éternel est


apparu à Abram en disant : « Je suis ta récompense suprême. Lève
tes yeux maintenant et contemple de l’endroit où tu te tiens, vers le
nord, le sud, l’est et l’ouest ; car tout le pays que tu vois, Je te le donne
et à ta descendance pour toujours » (Genèse 13.14-15). Laissez faire
et constatez ce que Dieu vous donne ; ne vous battez pas pour
cela ; ce qui compte, c’est la Vie d’en haut, la nature céleste.

Voila le principe de l’Homme Céleste.


6 La loi de résurrection

Lire : Romains 4.13-35

« C’est pourquoi d’un seul homme déjà très âgé, naquit


une postérité nombreuse comme les étoiles du ciel,
comme le sable de la mer qu’on ne peut compter… C’est
par la foi qu’Abraham o rit Isaac, lorsqu’il fut mis à
l’épreuve et qu’il o rit son ls unique, lui qui avait reçu
les promesses, et à qui il avait été dit : en Isaac sera
nommée pour toi une postérité; il pensait que Dieu est
puissant même pour ressusciter les morts ; aussi le
recouvra-t-il par une sorte de résurrection »

Hébreux 11.12; 7-19

L’objectif divin était de pouvoir disposer d’un peuple céleste et


d’une descendance spirituelle.

Nous avons vu quelle était la nature d’un tel peuple et les


conditions de son établissement.

Nous avons remarqué que tout ceci s’est appliqué à la vie


d’Abraham, avec l’œuvre fondamentale de la circoncision du
cœur.
A présent, nous allons examiner un autre aspect : les deux
passages mentionnés ci-dessus ne nous parlent plus du côté de la
mort mais du côté de la résurrection de la vie d’Abraham. Nous
remarquons ce lien dans Romains chapitre 4 où Abraham est
cité, mais où par une rapide transition, nous en arrivons à la
résurrection du Seigneur ; Tout ce qu’Abraham attendait, tout ce
qu’il comprenait et intégrait dans son existence, avait comme
fondement la résurrection.

Abraham croyait au Dieu qui ressuscite des morts. La


résurrection était pour lui une nécessité primordiale, que l’on
distingue dans tout l’arrière-plan de sa vie ; il est vraiment
l’incarnation de la loi de résurrection par-dessus tout, et à partir
d’un certain point, Isaac devient la gure dominante.

Ce point est intéressant : Isaac est pleinement intégré dans la vie


d’Abraham et lui donne un sens et une signi cation ; c’est ce qui
est merveilleux : si Abraham avait tué Isaac et si Dieu ne l’avait
pas ressuscité de la mort, tout le sens de la vie et de la foi
d’Abraham aurait été réduit à néant. Constatant que toute sa vie,
toute sa persévérance, toute sa justi cation et toute son
espérance dans la promesse divine, étaient concentrées en Isaac,
centrées sur Isaac, Abraham était prêt à aller jusqu’à le mettre à
mort, parce qu’il croyait que Dieu le ressusciterait de la mort. Il
recevait cette promesse comme une parabole, tant sa foi en la
résurrection était forte et inébranlable. Isaac, comme nous
l’avons dit, devient l’incarnation de tout ce que représente
Abraham dans la résurrection.

Le moment précis où Isaac entre en scène est donc intéressant.


Bien sûr, il était avec Abraham dès le commencement, mais il
n’est mentionné nulle part. Isaac apparaît au moment où
Abraham est sorti de la ville d’Ur et de son environnement, puis
de Charan et de son environnement, ensuite de l’Égypte, et en n
quand il s’est séparé de Lot et de son entourage.

Après être passé par ces quatre étapes de séparation, alors


l’Éternel lui apparaît et met Isaac en pleine lumière.

A) Le Dieu souverain établit


l’incapacité naturelle

Il y a une ou deux choses que nous devons prendre en compte des


éléments sous-jacents.

Tout d’abord, il faut tenir compte de Saraï. Ce n’est pas par


hasard si dans Genèse 11.30, là où sont mentionnés les enfants de
Térah, il est indiqué que Saraï, la femme d’Abram, était stérile,
en plein milieu d’une liste généalogique. C’est Dieu qui a voulu le
consigner à cet endroit. Et puis, vous pouvez voir tout ce qui est
dit au sujet de Saraï et de sa condition, dans Romains 4 et
Hébreux 11.

C’est le règne de l’impossibilité naturelle et de la mort. Dieu a eu


sa main là-dessus. Ce n’est ni un accident ni un hasard. Notre
incapacité pour les choses célestes n’est pas juste une malchance,
un désavantage, quelque chose qui doit fatalement se produire.
Dieu a xé et établi cette incapacité naturelle dans Sa
souveraineté : les choses célestes ne peuvent être issues du
terrestre, c’est impossible… Nous pouvons essayer pendant des
années dans notre vie chrétienne de produire quelque chose de
Dieu par notre énergie et nos ressources naturelles, de volonté,
de ré exion et d’organisation… rien ne se produira ! Nous
pouvons construire quelque chose de grand extérieurement,
mais pour ce qui est d’essence céleste, il n’y aura rien ; Dieu l’a
voulu ainsi. Saraï n’est pas ce qu’elle est par malchance ou par
accident, c’est ordonné par Dieu.

Ce principe s’applique à bien d’autres personnages de l’Ancien


Testament, ce qui nous montre bien comment Dieu conduit les
choses. Sans la souveraineté de Dieu, il n’y aurait pas eu de
Samuel, de David et bien d’autres. C’est ainsi et il faut l’intégrer.
La souveraineté de Dieu concernant la résurrection fait que rien
ne peut exister sans l’intervention du Ciel. Nous ne pouvons
rien connaître de cette vie d’ en haut sans l’intervention du Ciel,
c’est impossible !

Il nous faut absolument nous confronter à cette vérité


immuable : Dieu seul le fait ! Il n’y a pas d’autre ressource que
Dieu Lui-même ! Ce qui est céleste vient uniquement, totalement
et exclusivement de Dieu. Prenons pour exemple l’âge avancé
d’Abraham : « Que me donneras-tu ? Je m’en vais sans enfant ! »
(Genèse 15.2). Il avait presque 100 ans en fait et il pensait qu’il
allait mourir, que sa vie arrivait à sa n. Dans le Nouveau
Testament, on dit que son corps était déjà usé, comme mort…

Il est merveilleux de voir que Dieu s’attarde précisément sur ce


point, comme le Seigneur Jésus avait insisté sur le fait que
Lazare était dans un état avancé de décomposition. En e et, Dieu
n’interviendra pas tant que tout espoir humain ne sera pas
anéanti et n’aura pas atteint ses limites. Les choses sont sans
espoir, si on les aborde sur un plan spirituel. Dieu permet que
nous soyons désespérés pour réaliser un miracle. Pour nous, les
choses tournent mal quand il n’y a plus d’espoir. Pour Dieu, les
choses sont normales dans une telle situation : il faut toujours se
le rappeler !

Un autre exemple : Melchisédech dans Genèse chapitre 14. Il n’y a


que 2 ou 3 versets de l’Ancien Testament qui parlent de
Melchisédech, mais dans le Nouveau Testament, il y en a une
trentaine. Dans la pensée de Dieu, sa place est bien plus
importante que ce que vous croyez. Quelle est sa signi cation ?
L’apparition de cet homme (comme expliquée dans Hébreux)
symbolise l’Homme Céleste. Dans Hébreux, une transition
rapide est faite entre Melchisédech et Christ, en oubliant
totalement Aaron et toute sa sacri cature, le système terrestre,
temporel et temporaire, passant par-dessus toute la dimension
terrestre symbolisée par Aaron.

D’où vient ce Melchisédech ? Nous n’en savons rien ; il semble


venu de nulle part : « Sans père ni mère, sans généalogie, n’ayant
aucun commencement de jour ni n de vie, mais fait comme le Fils de
Dieu, Sacri cateur pour toujours » (Hébreux 7.3). Melchisédech,
Christ, l’Homme Céleste… : « Ainsi, puisque nous avons un grand
souverain sacri cateur qui a traversé les cieux… » (Hébreux 4.14).
C’est l’Homme Céleste qui est visé. Ainsi Melchisédech nous est
présenté pour nous montrer et pour nous prouver que tout cela
n’est pas possible et n’est pas voulu à un niveau terrestre ; cela ne
conduirait nulle part : ce n’est que céleste, cela doit être céleste.
Ainsi, la naissance d’Isaac est le point de convergence de la foi et
c’est à ce niveau que se situent les plus grandes épreuves mais
aussi les plus grandes erreurs de la vie d’Abraham.
B) L’épreuve de la patience

Même lorsque l’Éternel a promis Isaac, qu’Abraham s’est saisi de


la promesse et a cru Dieu, ce n’était pas aussi facile que cela. Il a
été mis à l’épreuve ; il a été testé, éprouvé tout d’abord dans sa
patience. Il était nécessaire d’entrer en union de cœur avec
l’attente de Dieu, la patience, pour être conforme à Christ à ce
niveau. Il fut mis à l’épreuve pendant que rien ne semblait se
passer. Cette forme de test revêt de nombreux détails sur
lesquels nous ne nous attarderons pas ici. La promesse a été
donnée, la date xée, mais rien ne semblait se passer, et devant
l'abîme du « il ne se passe rien ! », Abraham a commis sa première
erreur avec Agar, dont la conséquence fut la naissance d’Ismaël :
la tentative de réalisation des choses célestes par des moyens
terrestres. Conséquence terrible ! Quelle erreur ! Quelle douleur
et que de complications cela a entraîné !

Tous les tests vont se faire autour d’Isaac, autour du Dieu de


résurrection. Oui : lorsque Dieu plani e quelque chose de
purement spirituel et céleste, Il prend une peine in nie pour
couper tout terrain naturel, et là, tout peut arriver… On traverse
l’épreuve : Dieu nous fait comprendre qu’aucune base naturelle,
ni quoi que ce soit que nous pensons bon à utiliser à ce niveau,
aucune alternative, aucun substitut ne peuvent être utilisés pour
réaliser Son Plan. Plus on veut les utiliser, plus les choses se
compliquent. Dieu doit le faire, Dieu doit nous faire passer à
travers, ce ne peut être que Lui et cela ne se fait pas sans douleurs
pour former un peuple céleste. Aucun doute là-dessus, il
formera son peuple spirituel céleste et Il s’en donnera les
moyens. Rien d’autre ne sera pris en compte. Non, tout est
attribué au Seigneur : dans notre vie, dans notre survie, dans
l’œuvre du Seigneur, il en sera ainsi : céleste, éternel, impossible
mais pas pour le Seigneur !

L’important est que ce que Dieu a ordonné, sera et c’est toujours


positif avec le Seigneur ; c’est ce qu’Il recherche. Toute nouvelle
opération qu’Il fera avec son scalpel au tréfonds de notre cœur,
n’est pas pour notre perte et notre destruction, mais pour notre
croissance et notre maturité; toute nouvelle application du
principe que rien ne peut venir que du ciel, c’est positif et CE
SERA. C’est le point central de notre foi…
7 La dernière étape du voyage
spirituel

Lire : Genèse 22.1-19

« Car Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils


unique, a n que quiconque croit en Lui ne périsse point
mais qu’il ait la vie éternelle »

Jean 3.16

« Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré
pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi
toutes choses avec Lui ? »

Romains 8.32

« Car l’amour de Christ nous presse, parce que nous


estimons que, si un seul est mort pour tous, tous donc
sont morts ; et qu’il est mort pour nous tous, a n que
ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais
pour Celui qui est mort et ressuscité pour eux »

2 Corinthiens 5.14-15

L’histoire racontée dans Genèse chapitre 22 est la scène la plus


sacrée et la plus sainte de tout l’Ancien Testament. Dans toute la
symbolique biblique, il n’y a rien qui atteigne de telles
profondeurs saintes que dans cet épisode. Sa correspondance
dans le Nouveau testament, qui transcende encore cette histoire,
se trouve dans Jean chapitre 17. Dans Genèse 22, nous sommes
transportés au-dessus de la terre. Nous trouvons ceux qui sont
concernés par le niveau terrestre, pour ainsi dire, et qui se
déplacent toujours plus loin et toujours plus haut en un lieu
céleste, et il y a cette scène sacrée entre le père et le ls, le ls et le
père, où se révèle un amour incomparable. Vous ne pouvez lire
cette histoire sans entendre les tonalités d’amour dans la
conversation, les questions et les réponses. « Mon père , mon ls ».
Chacun d’entre eux est profondément présent dans le cœur de
l’autre.

Il y a un mystère, quelque chose qui ressemble à un grand


problème, une grande question issue d’une urgence, d’une
nécessité établie en chacun, mais sans aucune raison propre. Ce
n’est pas que, soit l’un soit l’autre, à cause d’une certaine faute,
d’une erreur ou d’un péché, se voient obligés de faire un grand
sacri ce et de passer par une grande sou rance. Ce n’est pas du
tout ce dont il s’agit. C’est un mystère. Pourquoi doit-il en être
ainsi ? Abraham n’exprime pas cette question, mais sans aucun
doute cette question était sur son cœur. Le cri silencieux de son
cœur était : « Pourquoi cela ? » Et c’était certainement le cas
d’Isaac. Quel en est le sens ? C’est un mystère qui se situe au-delà
des personnes concernées. L’amour suscite une demande étrange
tant chez le père que chez le ls.

Dans Jean 17, il y a une scène sacrée entre le Père et le Fils. Cela
commence avec « Père, l’heure est venue » et si souvent dans ce
chapitre apparaît le mot « Père » et il existe une attitude d’amour
mutuel in ni chez le Père et chez le Fils. Oui, quelque chose de
sacré se produit : en un sens sur terre, mais en fait au ciel entre le
Père et le Fils. Ils réalisent quelque chose : le sens le plus profond
de l’amour in ni ;

A) L’amour divin dépourvu de la


préoccupation de soi

Il y a des leçons profondes à tirer de cette merveilleuse histoire


que nous ne tenterons pas d’étudier ici. Nous avons dit que c’est
une révélation de l’amour incomparable, et ce qui en ressort,
c’est que l’essence de l’amour divin est complètement dépourvu
de la préoccupation de soi-même, que la seule motivation et
l’unique but est de donner.

Nous avons suivi tout le cours de la vie d’Abraham jusqu’à ce


point, et nous avons vu que tout au long de l’accomplissement et
de la réalisation du Plan Divin, tout était question d’abandon
progressif et constant. Cette progression de l’abandon avait pour
but d’amener Abraham toujours plus près du cœur de Dieu,
jusqu’à ce que, au chapitre 22, Abraham franchisse la dernière
étape de ce voyage spirituel au cœur même de Dieu. Il est perdu
dans cet amour in ni, il entre dans la passion du cœur de Dieu.
Dieu a tant aimé qu’Il a donné… Il n’épargna point Son propre
Fils mais Le livra délibérément pour nous tous. « L’amour de
Christ nous presse, parce que nous estimons qu’un seul est mort pour
tous… » (2 Corinthiens 5.14).
Nous sommes au centre du cœur de Dieu. Combien la Croix avait
profondément pénétré dans le cœur d’Abraham, dans l’âme
d’Abraham ! Combien grande était l’œuvre de division entre tout
ce qui est naturel, personnel, terrestre, tous les intérêts et les
motifs du monde, et les intérêts de Dieu !

Ici, à ce niveau, la séparation est éternelle, la division est grande.


Vous pouvez voir cet homme et toute la promesse que Dieu lui a
donnée sur le ls qui le concernait tant. Tout le sens de la vie
d’Abraham dépendait d’Isaac et si Isaac disparaissait, alors tout
le sens de la vie d’Abraham s’éloignait. Lorsque vous tenez
compte de tout et que vous voyez cet homme, qui n’a pas cédé
jusqu’au dernier moment, qui n’a pas esquivé la terrible épreuve,
après un voyage long, épuisant et frustrant, mais qui s’est levé
tôt le matin, au lever du jour et a avancé sans chanceler.

C’est merveilleux de voir à quel point cet homme était délivré


intérieurement de toutes considérations de prix à payer pour lui-
même, de toutes motivations personnelles. Oui, la Croix est
profondément plantée dans la vie et le cœur d’Abraham à cet
instant. Vous sentez presque que c’est un surhomme. Nous
défaillons en sa présence. Il n’est pas di cile pour nous en
voyant certaines situations, certaines sou rances, certains prix
payés dans la vie, de s’écrier, avec admiration, moi, je ne
pourrais jamais y faire face, cela détruirait ma foi. Mais Dieu
accomplissait en plein milieu de l’histoire de cet homme, le
grand drame des cieux. Dieu a tant aimé qu’Il a donné, et nous
verrons bientôt pourquoi.

B) L’amour du Père
La première chose à noter est que cela commence dans le cœur
du Père. En passant du symbole au contre-symbole, et en passant
directement dans le Nouveau Testament, nous lisons « Dieu a
tant aimé ». Oh, combien souvent dans notre Nouveau
Testament, nous avons l’amour du Père pour le Fils. Oui, « celui-
ci est mon Fils bien-aimé » apparaît plus d’une fois.

Paul parle de Lui comme le Fils de Son Amour. « Le Père… qui


nous a délivrés de la puissance des ténèbres, et nous a transportés
dans le royaume du Fils de son amour » (Colossiens 1.13).

Le Seigneur Jésus a dit : « Le Père aime le Fils… » (Jean 3.35). Il est


parlé si souvent de l’amour du Père pour le Fils, et l’amour c’est
l’amour, quelle que soit la di culté pour nous de comprendre
intellectuellement les mystères de la Trinité, des relations
divines et comment Dieu pouvait sou rir. C’est un fait établi.
C’est le grand contexte de la grâce, de la rédemption, de
constater que tout a commencé dans le cœur de Dieu. C’est
l’amour de Dieu, l’amour qui sou re, l’amour qui se donne. Nous
devons toujours nous le rappeler, même si c’est di cile à
comprendre : cela a coûté in niment à Dieu de donner Son
Fils. Il y avait quelque chose dans cette relation du Fils avec le
Père qui a brisé le cœur de Dieu en le laissant et en
l’abandonnant. Il L’a donné, le Fils de Son Amour. C’est, avant
tout et par la suite, l’histoire de l’amour de Dieu qui s’est donné.

C) L’Amour du Fils
Par rapport au Fils, nous n’avons pas tous les détails dans la
narration de Genèse 22. Nous sommes obligés d’assumer et de
conclure certaines choses. Il y a eu un point d’orgue entre cette
réponse du père, plutôt évasive - « Dieu pourvoira Lui-même à
l’agneau pour le sacri ce, mon ls » -, et le moment où il a saisi son
ls, il l’a lié et mis sur l’autel, il y a un point d’orgue où la
possibilité d’un refus ou d’une résistance aurait pu arriver, car il
n’était ni un petit garçon, ni un petit enfant, ni un bébé qu’on
pouvait traiter de la sorte.

Vous voyez dans le récit qu’il était déjà un gaillard qui avait
grandi, capable d’exercer sa volonté, et au minimum de remettre
la situation en question. Cependant, il n’y eut rien de tout cela :
« Semblable à un agneau qu’on mène à l’abattoir, à une brebis muette
devant ceux qui la tondent, il n’a point ouvert la bouche » (Ésaïe
53.7).

Un grand silence règne : rien n’est dit. Une autre chose n’est pas
mentionnée, mais est sous-entendue : il fait manifestement
con ance en la sagesse de son père, en l’amour de son père, il se
soumet à quelque chose qu’il ne comprend pas et qui soulève une
grande question. Au moment le plus critique tout près de la
mort, il aurait pu crier : Pourquoi ? Comme Celui qui est plus
grand que lui : « mon Dieu, pourquoi… ? » Isaac aurait pu poser
beaucoup de questions mais il ne le t pas. La question est
présente, le mystère est présent, mais la dernière parole est celle
de l’amour : « Père, entre tes mains… » (Luc 23.46). Oui, « semblable
à une brebis muette devant ceux qui la tondent, il n’a pas ouvert la
bouche »
Derrière cette scène s’étend une vaste histoire. Isaac connaissait-
il l’alliance, la promesse ? Il nous est di cile de dire non.
Abraham ne lui avait-il pas partagé ce qui le concernait et
comment il était venu au monde de façon miraculeuse par
l’intervention divine, et ce que Dieu lui avait dit à son sujet ? Il
est certain qu’il avait dû dire certaines choses à Isaac, et Isaac
savait et il était conscient de tout cela. En présence de l’autel et
du couteau, qu’en était-il de la promesse ? Où était l’alliance, où
était la justi cation de mon existence, le sens de ma vie ?

Vous voyez, Isaac a dû laisser, accepter beaucoup sans


comprendre. Il a été appelé à abandonner tout ce qui était
promis en lui par l’intervention divine et l’alliance divine, et il
semblait que c’était la n. Mais il n’a élevé aucune objection, et à
cause de son amour pour son père si bien souligné, il a tout laissé
entre les mains de son père, prêt à tout abandonner à cet instant.
Tout s’évanouissait : toute promesse, tout espoir, tout objectif,
toute vision, au moment du couteau redouté, mais il a laissé
faire. C’est un symbole.

Nous nous transportons vers le plus grand Fils, et le Père, plus


grand. Nous savons que tout a commencé au ciel. Jean 17
commence par « Père, l’heure est venue ; glori e ton Fils… »; et plus
loin, « Glori e moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès
de toi avant que le monde fût » (Jean 17.5). Il a tout laissé au ciel. Il
est descendu et rien de cela n’est avec Lui ; Il s’est dépouillé de
tout et puis, pendant trois ans et demi, Il avance sur le chemin de
l’abandon. Oh, voyez combien Il a cette attitude d’abandon ! Ils
voudraient qu’Il défende Ses droits ; ses amis, mais aussi ses
ennemis veulent Le voir se justi er Lui-même, avertir, prendre
possession. Lui n’est motivé que par abandonner tout à Son Père
dans Son amour. « Je donne ma vie » (Jean 10:15). Ce furent Ses
paroles.

D) Le but de l’amour sacri ciel

Quel était l’objectif de tout cela ? Quel était le but dans le cas
d’Abraham et d’Isaac, qui fut le même avec le Père et le Fils,
notre Seigneur Jésus ? Genèse chapitre 22 nous le donne : « Je le
jure par moi-même, parole de l’Éternel ! Parce que tu as fait cela, et
que tu n’as pas refusé ton ls, ton unique, je te bénirai et je
multiplierai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable
qui est au bord de la mer ; et ta postérité possédera la porte de ses
ennemis. Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité,
parce que tu as obéi à ma voix » (Genèse 22.16-18).

Où est l’objectif ? Dieu avait les autres en vue, Dieu visait un


peuple céleste. C’est pour multiplier ce genre de personnes
qu’Abraham a engendré Isaac, qui est devenu la pleine
manifestation de l’histoire spirituelle d’Abraham, le résumé de
tout.

Le mot de « liation » signi e plénitude. La liation résume toute


la pensée de Dieu ; ce n’est pas l’enfance, c’est la liation, la
plénitude, la totalité de cette position, de cette histoire
spirituelle décrite avec les mots du Nouveau Testament : « Bien
qu’Il fût Fils, Il a appris l’obéissance par les choses qu’Il a sou ertes »
(Hébreux 5.8). Il a été rendu « parfait par ses sou rances »
(Hébreux 2.10) Il est devenu la nalité de l’amour sou rant, et
Dieu veut reproduire ce type de personnes, disposer d’une telle
race, un peuple céleste conforme à l’ordre divin.

Par conséquent le Fils est transféré dans les ls. Premièrement,


Dieu nous a « parlé par son Fils » (Hébreux 1.2) ; ensuite, en
« conduisant à la gloire beaucoup de ls » (Hébreux 2.10) ; il y a
reproduction de ce type de personnes au sein d’un peuple céleste
qui se multiplie. Cette loi est mise en valeur, comme vous pouvez
le constater, dans cette phrase « conduisant à la gloire beaucoup de
ls », ou dans l’illustration donnée par le Seigneur Jésus : « Si le
grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais s’il
meurt, il porte beaucoup de fruits » (Jean 12.24).

La multiplication est de cette sorte, et Christ est ce grain de blé.


Isaac fut ce grain de blé symboliquement. Le Seigneur Jésus n’a
pas de progéniture naturelle, Il n’a aucune descendance
terrestre, et pourtant, il est dit de Lui : « Délivré des tourments de
son âme, il rassasiera ses regards… il verra une postérité et
prolongera ses jours » (Ésaïe 53.10-11), et ceci par les douleurs de
l’enfantement. Les tourments de l’âme du père et du ls sur le
Mont Morijah donnaient l’assurance d’un peuple céleste. La
douleur de Dieu le Père et de Son Fils sur une autre montagne
toute proche du Mont Morijah a eu pour conséquence cette
descendance céleste, dont vous et moi, je l’espère, faisons partie.

Mais quelle est cette postérité, quel est ce peuple céleste, qui
sommes-nous supposés être par nature, nés de l’enfantement de
Jésus-Christ ? Nous sommes supposés être l’incarnation de cet
amour qui donne toujours, qui se soumet toujours, qui cède
toujours, dépourvu d’ego…
Voila l’amour de Dieu, voila l’amour de Christ, et une
descendance est née de cet amour, et doit être, par sa nature
même, l’expression de cet amour.

E) Le moyen de reproduction

Revenons à l’histoire d’Isaac. Quand cela a-t-il commencé ? Nous


avons découvert que le commencement a été une petite clause
située dans la généalogie de Térah au sujet de ses ls, où Abram
et Saraï apparaissent. « Et Saraï était stérile ; elle n’avait pas
d’enfant » (Genèse 11.30).

Cela débute par une stérilité, une impossibilité d’enfanter. Mais,


par une œuvre intérieure de Dieu dans cet amour, sacri ce
continuel, nous passons de la stérilité à, « Je multiplierai ta
postérité comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est au bord
de la mer » (Genèse 22.17).

Considérez la situation inversement : la situation de stérilité ne


bouge pas. Si vous la gardez, si vous vous y accrochez, aucune
reproduction n’est possible. La vie est une assurance, la
réalisation de cette assurance se trouve dans la multiplication.
Ce principe est enraciné au cœur même de la création par Dieu
Lui-même. Gardez les choses pour vous-même, elles se
dégradent et meurent, et il n’y a plus rien. Gardez les choses
fermées en vous, et c’est la stérilité permanente. Laissez faire,
laissez faire le Seigneur.

Ah, qu’il est di cile de céder ! Ce ne sont pas toujours les


mauvaises choses qui sont les plus di ciles à lâcher. Quand vous
regardez Isaac, il n’y a rien de mauvais ; il est un don de Dieu, un
miracle de Dieu. Mais vous voyez, il est tellement facile de
mettre nos mains sur les choses données par Dieu, et les utiliser
à notre pro t, pour nous-mêmes. Dieu nous a con é un travail à
faire, et peu de temps après, c’est notre travail et nous le
défendons jalousement si quelqu’un d’autre vient s’en mêler.

Dieu nous a donné une position à occuper et elle devient vite


notre position, et nous sommes très en colère si quelqu’un
obtient notre position ou prend notre place pour faire aussi bien
voire mieux que nous. Cela marche pour beaucoup d’autres
choses, cette volonté d’accaparer pour nous-mêmes et pour
notre réputation ce que Dieu nous a con é; Oui, quelque chose
de divin peut très vite être attiré vers le niveau terrestre ; c’est
l’histoire tragique de tant d’œuvres de Dieu. Si Dieu fait quelque
chose - visite un peuple, bénit un serviteur ou suscite un
instrument et un mouvement -, il faut peu de temps avant que les
êtres humains ne s’en emparent et le transforment en leur
mouvement avec leur nom dessus, en le labellisant au niveau de
la terre, et le Seigneur s’éloigne et les laisse faire leurs a aires.

Ceci s’applique aussi aux cas individuels : prenons bien


conscience des fois où nous recherchons les choses de Dieu dans
le but de nous les approprier et d’en être ers et jaloux.

« L’heure est venue » De quelle heure s’agit-il ? Cette heure dont


Jésus avait si souvent parlé depuis les noces de Cana en Galilée.
« Mon heure n’est pas encore venue. » Plusieurs fois Il parle de
« Son » heure : l’heure ultime de la Croix, et en n, l’heure est
arrivée…
Jean chapitre 17 est l’heure de l’o rande de Lui-même. Au
moment de la Croix et de l’abandon total, Il dit : « a n qu’ils soient
tous un ». C’est le fruit de la Croix : la grande unité divine.

Pourquoi ? Comment ? Parce que le fruit de la Croix est la


transmission de cet amour in ni qui se donne aux autres.
Nous disions que la seule solution possible à la division et à la
désunion entre les chrétiens est la position l’amour don, l’amour
céleste issue de l’amour divin du Calvaire; l’amour sacri ce,
l’amour abandon. Quelque part, dans toutes ces divisions, toutes
ces jalousies, et toutes ces envies, nous découvrirons un
attachement à un intérêt qui est terrestre. Chaque fois que vous
trouverez un groupe ou des vies soudées par une unité
indissoluble et indestructible, vous y découvrirez l’amour de
Dieu profondément enraciné dans le cœur. « A n qu’ils soient tous
un », un par l’amour don de Dieu au travers du Fils transmis à la
postérité.

C’est vrai, ce sujet de l’amour de Dieu touche à tellement de


points, et pourquoi y a-t-il une telle passion dans nos cœurs
quand on parle de ce sujet ? Pour la raison précise que,
douloureusement et tragiquement, sur cette terre, un grand
nombre de ceux qui portent le nom de chrétiens attirent les
choses à eux, cherchent à défendre leurs droits, sont jaloux,
envieux et divisés. Et c’est en totale contradiction avec la pensée
divine d’un peuple céleste vivant sur la terre ; la reproduction de
cette descendance qui est Christ, qui est l’incarnation de cet
amour qui cède et se donne, cet amour qui sait se soumettre, cet
amour qui donne en tout temps.
Voila ce que le Seigneur recherche ! Ce qui implique une œuvre
intérieure de la Croix en profondeur, ce qu’il nous faut
accepter… Nous entrons alors pleinement dans ces paroles : « Car
l’amour de Christ nous presse, parce que si nous estimons qu’un seul
est mort pour tous, tous donc sont morts ; et qu’il est mort pour tous,
a n que ceux qui vivent, ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour
celui qui est mort et ressuscité pour eux » (2 Corinthiens 5.14-15).

Même ce qui est de Dieu ne doit pas être pris de manière


personnelle. Donnez à Dieu l’occasion de vous faire justice, de
glori er Son Fils en vous, permettez à Dieu d’intervenir dans des
situations où vous aurez tout abandonné entre Ses mains. Si
vous Lui résistez, vous serez stérile. Vous vous accrochez, vous
résistez, vous retenez, et il n’y aura pas d’enfants.

Abandonnez, cédez, donnez-vous à Dieu, laissez tout ce qui vous


rend jaloux et envieux au Seigneur, et Il ne vous refusera rien.
Voila le principe du ministère, le principe de la Vie.

Nous avons tant besoin de cette grâce de notre Seigneur Jésus, de


cet amour de Dieu, pour sortir de notre situation. Si souvent,
lorsque vous considérez les gens, ils ne sont occupés que par eux-
mêmes, tournés vers eux-mêmes. Ils ne sont que des individus
liés ne vivant que pour eux-mêmes. L’amour de Dieu pourrait les
libérer de tant de choses, de tous les traits d’amertume et de
critique et des paroles blessantes. L’amour de Dieu nous délivre
de tout cela et nous rend participants de cette postérité céleste,
pour manifester l’amour de Dieu qui produit jusqu’à mille fois
plus. Et ne faites rien pour ceci ou pour cela, mais pour glori er
le Seigneur. Que le Seigneur nous donne Sa grâce !
Vous avez à mener votre vie, et cette vie est une grande
assurance, une grande responsabilité. Elle peut demeurer avec
ses ambitions, ses intérêts propres, ses motivations et
considérations terrestres, elle peut demeurer pour elle-même.
Donnerez-vous votre vie à Dieu, la laisserez-vous entre Ses
mains, est-ce que vous la mettrez sur l’autel sous la menace du
sacri ce divin ? Si votre réponse est positive, Dieu multipliera
votre vie, Dieu étendra les limites de votre vie, Dieu en fera
beaucoup plus que si vous la gardez entre vos mains. Y a-t-il
quelque chose que vous retenez dans votre vie en tant que
chrétien et que vous n’abandonnez pas au Seigneur ? Vous savez
de quoi il s’agit. Nous n’allons pas en faire un catalogue. Le
Seigneur a mis le doigt sur quelque chose, et vous résistez. Vous
avez une bonne raison, donc vous retenez la chose. La vérité est
que vous ne voulez pas l’abandonner.

Le Seigneur vous a-t-Il parlé et montré quelque chose, vous a-t-Il


indiqué un chemin et vous vous accrochez comme Térah, à
n’importe quel prix ? Et ce « à n’importe quel prix » dans votre
cas coûte cher aux autres et vous allez les faire sou rir en
prétendant faire ce que vous pensez être la volonté de Dieu.

Il y a des temps où il nous faut revenir au Seigneur et dire


« Seigneur, tu m’as montré le chemin que tu as prévu pour moi,
mais je peux constater que ça va impliquer des sou rances pour
les autres. Je veux être certain que c’est ton temps pour cette
question et je ne vais rien forcer ; ma force de volonté n’est pas
su sante pour faire Ta volonté. Je veux le faire dans un esprit
d’amour sacri ciel, pour que les autres en subissent le moins
possible les conséquences. » Nous avons vu des personnes qui
sont xées sur leur objectif, concentrées sur ce que le Seigneur
veut, mais leur manière de faire gâche tout. Nous devons être
circoncis de cœur pour faire la volonté de Dieu, prêts à céder
et à laisser Dieu déterminer la manière de l’accomplir.

Que le Seigneur nous fasse comprendre Sa Parole pour qu’elle


porte du fruit. C’est un dé qui nous demande tout et que nous
devons tous a ronter. Mais, oh, regardez ce qui se passe dans les
cieux, et faites ce constat : Il désire que ce qui est au ciel soit
aussi sur la terre.

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Table des matières
1. Entrer dans la vision céleste
2. 1 La loi du ciel
3. 2 La circoncision du cœur
4. 3 La séparation pour Dieu
5. 4 L’homme naturel détrôné par la croix
6. 5 L’application de la loi céleste
7. 6 La loi de résurrection
8. 7 La dernière étape du voyage spirituel

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