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L'ORDRE INTÉRIEUR
ET
L'ORDRE EXTÉRIEUR
Trois questions avaient tait l'objet de l'étude des Loges durant l'année
maçonnique écoulée, trois questions traduisant cette préoccupation, et qui ont
trouvé leur aboutissement en Convent.
C'est pourquoi, cette année, nous tâcherons de dégager les devoirs actuels
de ceux dont la mission est d'informer et d'éduquer,
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Les règles traditionnelles, légales, réglementaires et déontologiques, ne
leur permettent pas toujours de discerner clairement et infailliblement leur
devoir.
Elle incitait nos Frères à l'édification du « corps universel '. que recherche
l'humanité à travers les philosophies, les religions et les sciences humaines.
Le Frère éminent qui m'avait succédé il y a deux ans terminant son man-
dat, mes Frères me placèrent pour la dixième fois à leur tête.
Les Francs-Maçons, sous toutes les latitudes et à toutes les époques, ont
été des libérateurs mais aux changements brusques et inopinés, ils préfèrent
les évolutions harmonieuses, sagement élaborées et réalisées dans le respect
de la raison et des lois de la vie.
Ou'il me soit donc permis de vous dire que le souci dominant de nos Frères.
pendant les journées de travail qui viennent de s'achever. fut d'ouvrir les voies
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et de tracer les moyens qui permettront à l'homme de demain de vivre libre-
ment et joyeusement, dans un monde à sa mesure.
On le voit s'installer partout, dans les rapports sociaux comme dans les
moeurs et les esprits.
à obéir
Celui qui veut se libérer de la servitude des lois naturelles doit apprendre
à leur obéir pour pouvoir, non les abroger, mais les asservir à ses besoins.
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Rappelons-nous cette anecdote du Bouddha qui, au cours d'un voyage dans
une forêt profonde, rencontra un ermite barbu, li lui demanda depuis combien
de temps il vivait là en solitaire l'autre énonça un nombre fabuleux d'années.
Alors Bouddha le questionna sur les poLivoirs qu'il avait acquis gràce à ces
années de retraite. L'ermite lui dit « Je peux marcher sur l'eau «. Et Bouddha
:
lui répondit « Que de temps perdu alors qu'il est si simple de prendre une
:
barque
En vérité, la liberté suppose un choix, Et il est bien évident que tout choix
implique l'existence d'éventualités qui ne sont pas illimitées en nombre.
L'être raisonnable sait qu'il perd sa propre liberté dès qu'il attente à celle
d'autrui. Il sait que lorsqu'il exerce déraisonnablement les options qui lui sont
offertes en fonction de sa propre nature humaine, il perd le pouvoir de choisir.
Il sait que son autonomie personnelle est subordonnée au respect de la règle
sociale et qu'en violant celle-ci il renonce immanquablement à celle-là.
C'est donc à bon droit que l'on a coutume d'énoncer qu'il n'existe pas de
liberté sans ordre.
Mais cette constatation comporte une contrepartie que nous allons tâcher
de dégager.
li nous faut pour cela découvrir ce qui fait l'essence même de l'ordre.
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Il est donc clair qu'il nexiste d'ordre social que dans la mesure où celui-ci
est accepté par chacun et respecté par tous.
li est de fait que le cadre légal ne se fait jamais aussi complexe, pesant et
contraignant qu'aux époques où le cadre moral s'efface et disparaît,
Si donc nous voulons sortir victorieux du combat pour la liberté que l'hom-
me poursuit depuis qu'il est homme, c'est-à-dire être social doué de raison et
de sentiment, si, en un mot, nous souhaitons un ordre social aimable et sans
contrainte, c'est à l'édification d'un ordre intérieur solide, à sa protection, à
son amélioration continuelle, à son ornement constant, que nous devons inlassa-
blement oeuvrer.
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De ce travail, et de ce travail seulement, peuvent résulter plus d'harmonie.
plus d'ordre, et plus de liberté dans le dialogue perpétuel de l'homme avec son
moi intérieur, dans ses rapports avec les autres hommes, et dans sa vie parmi
les choses du monde extérieur.
Il n'est aucune force au monde qui puisse contraindre les hommes à vivre
en dehors de cet équilibre naturel.
SEPTEMBRE 1971
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