Accroissement Gingival
Accroissement Gingival
Accroissement Gingival
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http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr
LOPEZ
(CC BY-NC-ND 2.0)
UNIVERSITÉ CLAUDE BERNARD – LYON 1
U.F.R D’ODONTOLOGIE
THÈSE
POUR LE DIPLÔME D’ÉTAT DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE
JURY
LOPEZ
(CC BY-NC-ND 2.0)
UNIVERSITE CLAUDE BERNARD LYON I
SECTEUR SANTE
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FACULTE D'ODONTOLOGIE DE LYON
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A notre jury et président,
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A notre jury et directrice de thèse,
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A notre jury de thèse,
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A notre jury de thèse,
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TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION ............................................................................................................................. 1
1- Définition ............................................................................................................................... 2
2- Aspects cliniques ................................................................................................................... 3
3- Les facteurs de risques .......................................................................................................... 4
4- Les accroissements gingivaux induits par la plaque .............................................................. 5
4.1- Accroissement uniquement associé à la plaque dentaire ............................................ 5
4.1.1- Accroissement d’origine buccodentaire .................................................................. 5
4.1.2 - Accroissement chez les respirateurs buccaux ........................................................... 6
4.2- Accroissement gingival modifié .................................................................................... 7
4.2.1- Accroissement d’origine hormonale ..................................................................... 7
4.2.1.1- Grossesse....................................................................................................... 7
4.2.1.2- Puberté .......................................................................................................... 8
4.2.1.3- Contraception................................................................................................ 9
4.2.2- Accroissement d’origine médicamenteuse ........................................................... 9
4.2.2.1- Description clinique ..................................................................................... 10
4.2.2.2- Les différentes formes médicamenteuses .................................................. 12
5- Les accroissements gingivaux non induits par la plaque .................................................... 14
5.1- Accroissement d’origine génétique ............................................................................ 14
5.1.1- Fibromatose gingivale héréditaire ...................................................................... 14
5.1.2- Fibromatose hyaline juvénile .............................................................................. 16
5.1.3- Fibromatose gingivale idiopathique .................................................................... 17
5.1.4- Syndrome de Cowden ......................................................................................... 17
5.1.5- Neurofibromatose de type 1 ............................................................................... 18
5.2- Accroissement gingival lié à une maladie systémique/granulomateuse .................... 19
5.2.1- Maladie de Crohn ................................................................................................ 19
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5.2.2- Granulomatose oro-faciale ................................................................................. 19
5.2.3- Granulomatose avec polyangéite ou maladie de Wegener ................................ 20
5.2.4- Sarcoïdose ........................................................................................................... 21
5.3- Accroissement d’origine nutritionnelle : Le scorbut ................................................... 22
5.4- Cancers ........................................................................................................................ 23
5.4.1 Hémopathie ..................................................................................................... 23
5.4.2 Carcinomes épidermoïdes ................................................................................... 24
5.5- Autres étiologies ......................................................................................................... 25
5.5.1 Gingivite à plasmocytes (ou gingivostomatite idiopathique ou allergique) ....... 25
5.5.2- Tuberculose ........................................................................................................ 26
B- Diagnostics et traitements
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4.2.1.2- Biseau interne.............................................................................................. 45
4.2.2- Électrochirurgie ................................................................................................... 47
4.2.3- Laser .................................................................................................................... 48
4.2.4- Lambeau positionné apicalement ....................................................................... 49
4.3- Maintenance et récidive : ........................................................................................... 50
4.4- Prise en charge particulière......................................................................................... 51
CONCLUSION ............................................................................................................................... 52
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INTRODUCTION
La maladie parodontale est définie comme une affection des tissus de soutien de la dent
(gencive, cément, ligament parodontal, os alvéolaire). On distingue les gingivites des
parodontites. Les gingivites représentent une atteinte du parodonte superficiel et les
parodontites du parodonte superficiel et profond.
Entre 1924 et 2012, 31 classifications des maladies parodontales furent éditées. Toutes les
maladies touchant la gencive ont été historiquement désignées sous le terme de gingivite, qu’il
s’agisse d’atrophie, d’accroissement ou d’inflammation en réponse à la plaque bactérienne.
Cependant, les maladies intéressant la gencive ne représentent pas une maladie unique.
L’accroissement gingival fait partie des atteintes fréquentes de la gencive. Ce dernier correspond
à une augmentation des tissus mous, parfois importante, qui peut être à l’origine d’altérations
fonctionnelles et esthétiques. Les trois parties de la muqueuse gingivale (gencive marginale,
gencive attachée, papille interdentaire) peuvent être atteintes d’une augmentation de volume de
manière localisée ou bien diffuse.
Dans la classification parodontale initiale d’Armitage 1999, puis dans la nouvelle classification
parodontale de Chicago 2017, les accroissements gingivaux font partie des maladies parodontales
et sont classés parmi les maladies gingivales. On distingue les maladies gingivales induites par la
plaque et celles qui ne sont pas induites par la plaque.
Cette pathologie peut parfois être liée à des pathologies d’ordre général (hémopathie, maladie
systémique, maladie génétique…), ce qui peut complexifier la démarche diagnostique et nécessite
de la rigueur dans l’investigation.
L’objectif de ce travail sera de connaitre les différentes étiologies et présentations cliniques des
accroissements gingivaux diffus afin d’établir un diagnostic correct et une prise en charge
adaptée.
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A- Les accroissements gingivaux
1- Définition
La gencive ou parodonte superficiel fait partie intégrante du parodonte, qui constitue l’appareil
d’ancrage de la dent. Plusieurs atteintes faisant référence à une augmentation du volume de la
gencive peuvent être décrites :
¾ Hyperplasie gingivale : c’est une augmentation du volume gingival par une augmentation
du nombre de cellules (fibroblastes).
¾ L’accroissement gingival (AG) : c’est un terme strictement clinique qui fait référence à une
augmentation de volume de la gencive. Il implique une modification de taille et/ou de
multiplication des cellules, du système vasculaire gingival ainsi que de la matrice
extracellulaire (2).
C’est le terme que nous emploierons dans ce travail sans distinguer l’un ou l’autre des
termes précédemment définis, ni leurs étiologies.
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2- Aspects cliniques
Ces accroissements peuvent être classés en fonction de leur localisation et de leur distribution(4) :
Nous avons pris le parti de ne traiter que les accroissements gingivaux diffus dans ce travail.
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3- Les facteurs de risques
Les facteurs de risques sont des éléments à identifier car ils influencent négativement l’évolution
des maladies parodontales et les résultats des traitements (5).
Il existe un certain nombre de modifications physiologiques, de facteurs environnementaux ou de
médicaments qui sont susceptibles de modifier le métabolisme des tissus parodontaux ou la
réponse immunitaire locale (essentiellement innée en ce qui concerne les gingivites).
Ces modifications jouent un rôle secondaire dans l’étiologie des accroissements gingivaux. En
effet, elles peuvent soit constituer un facteur déclenchant de maladies gingivales, soit augmenter
les signes cliniques d’une gingivite préexistante en provoquant une augmentation de la réponse
inflammatoire (1).
Facteurs locaux :
Quantité de plaque dentaire
Qualité de plaque dentaire
Différences morphologiques du parodonte en fonction de l’âge
Facteurs locaux aggravants : malpositions dentaires, récessions, facteurs iatrogènes tels que
des restaurations en surcontour/débordantes, caries, respiration buccale…
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4- Les accroissements gingivaux induits par la plaque
On distingue les maladies gingivales induites uniquement par la plaque et les maladies gingivales
induites par la plaque mais associées à d’autres facteurs (modifications immunitaires,
métaboliques, génétiques, hormonales, médicamenteuses ou nutritionnelles).
Il s’agit de l’étiologie la plus fréquente. Les maladies gingivales induites uniquement par la plaque
sont parfois aggravées par des facteurs locaux, qui augmentent la quantité de plaque localement.
Cela correspond à l’expression clinique de l’inflammation gingivale induite par les bactéries
parodontopathogènes.
L’examen clinique révèle la présence de plaque dentaire (ou biofilm), qui peut se minéraliser et
former du tartre. La symptomatologie débute par une gingivite érythémateuse, au niveau de la
muqueuse marginale et des papilles interdentaires. Les lésions peuvent être localisées et
s’étendre à la muqueuse attachée en absence de prise en charge, associées à des saignements
spontanés ou provoqués au moindre contact. Cela peut survenir aussi bien sur un parodonte
normal que sur un parodonte réduit, c’est-à-dire quel que soit le niveau d’attache et le niveau
d’os alvéolaire. Les lésions se retrouvent préférentiellement sur les versants vestibulaires des
régions mandibulaire et maxillaire antérieure (6).
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4.1.2 - Accroissement chez les respirateurs buccaux
On retrouve une inflammation gingivale chronique chez les respirateurs buccaux et les patients
qui présentent une incompétence labiale. Le mécanisme en cause n’est pas clairement élucidé
mais il pourrait s’agir d’une inflammation chronique localisée due à une déshydratation des
muqueuses à long terme et une diminution de l’effet protecteur de la salive (7).
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4.2- Accroissement gingival modifié
Les principales hormones qui exercent une influence sur le parodonte sont les œstrogènes et la
progestérone. Elles influencent différents organes et mécanismes du corps humain, comme la
stimulation de l’angiogenèse, le métabolisme collagénique, la modulation de la réponse vasculaire
et le renouvellement du tissu conjonctif sous l’effet des médiateurs de l’inflammation (9).
Les hormones sexuelles féminines ne sont ni nécessaires, ni suffisantes pour produire des
changements gingivaux par elles-mêmes. Cependant, elles peuvent altérer la réponse des tissus
parodontaux à la plaque microbienne et ainsi contribuer indirectement à la maladie parodontale
(10).
4.2.1.1- Grossesse
Les gingivites gravidiques sont fréquentes et affectent 30 à 100% des femmes enceintes (10).
Cela peut entrainer une gingivite marginale ou diffuse, parfois avec accroissement gingival, non
douloureuse mais avec des saignements spontanés. La gencive est lisse, œdémateuse et rouge vif.
L’inflammation est importante, la gencive est hyperplasique et saigne facilement (6,11). Une
mauvaise hygiène favorise son développement et une parodontite peut être associée.
On peut retrouver également des lésions gingivales plus localisées (épulis gravidique), le plus
souvent dans la région maxillaire antérieure, avec un aspect de tumeur vasculaire exophytique.
Elles apparaissent après le premier trimestre et régressent généralement après l’accouchement
(6,8,9).
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Figure 3 : Accroissement gingival chez une femme enceinte (8)
4.2.1.2- Puberté
Durant la puberté, nous constatons une élévation du taux d’hormones sexuelles. Nous pouvons
observer une augmentation du tissu gingival, notamment au niveau de la gencive marginale (et
par extension, de la gencive attachée), en particulier au niveau des papilles interdentaires. La
gencive a une tendance hémorragique et présente une augmentation du fluide gingival. Nous
observons le phénomène chez les deux sexes, indépendamment de la quantité de plaque
dentaire. Nous retrouvons une augmentation de la quantité de Prevotella intermedia et de
Prevotella nigriscens, deux bactéries parodontopathogènes qui utilisent les hormones comme
nutriments essentiels. La sévérité de l’accroissement gingival peut donc se trouver démesurée
par rapport à la quantité de plaque dentaire.
De plus, à l’adolescence, nous retrouvons aussi de nombreux facteurs locaux irritants (traitement
orthodontique, encombrement transitoire, éruption dentaire….) qui exacerbent l’inflammation
gingivale (9).
Tiainen et al. ont cependant montré que la gravité de la gingivite pubertaire était plus
étroitement liée à l'accumulation de plaque qu'aux hormones (10). En effet, l’adolescence est une
période le plus souvent accompagnée d’un défaut d’hygiène bucco-dentaire. Cette gingivite
régresse spontanément après la puberté (9).
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4.2.1.3- Contraception
Le phénomène est plus rare de nos jours avec les contraceptifs faiblement dosés en œstrogènes.
Les contraceptifs oraux actuels ont de faibles concentrations d'œstrogènes (50 mg/j) et 1,5 mg/j
de progestatifs, contrairement aux premières formulations qui contenaient des concentrations
plus élevées d'hormones stéroïdes sexuelles. Grâce à la nouvelle combinaison de contraceptifs
oraux, si nous maintenons de faibles niveaux de plaque pendant la période d'utilisation des
contraceptifs hormonaux, leurs effets sur le parodonte peuvent être minimisés (10).
L’accroissement gingival dû à la prise de contraceptifs oraux est similaire à celui observé chez la
femme enceinte (11).
Ce sont des médicaments qui sont fréquemment prescrits et parfois de manière concomitante.
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l’accroissement gingival d’origine médicamenteuse sont très semblables pour toutes ces
molécules (6,13).
L’accroissement gingival peut survenir après un à trois mois de traitement puis augmente
progressivement. L’atteinte est le plus souvent diffuse. On retrouve principalement des lésions
sur la partie antérieure de la gencive et la gencive vestibulaire est plus fréquemment et plus
sévèrement atteinte que les versants internes (palatin ou lingual). La symptomatologie débute au
niveau des papilles interdentaires puis s’étend aux gencives marginales et attachées (6,12,13).
Les accroissements gingivaux induits par les Ciclosporine A sont de nature inflammatoire, pour les
anticonvulsivants ils sont plus fibreux et pour les inhibiteurs calciques, ils réunissent les deux états
(inflammatoire et fibreux) (6,12).
La gencive avant traitement est non inflammatoire, ferme et fibreuse. Cependant, l’augmentation
de tissu gingival entraine une difficulté du contrôle de plaque et une mauvaise hygiène bucco-
dentaire rendant la gencive oedématiée, inflammatoire, érythémateuse (rouge foncée, voire
violacée), avec parfois une surface ulcérée et pouvant saigner au contact. L’accroissement est
asymptomatique mais peut recouvrir totalement la hauteur des couronnes dentaires, pouvant
engendrer une gêne esthétique ou bien fonctionnelle (mastication, élocution, occlusion). Ce
phénomène peut être associé à une parodontite (6,12,13).
Ces symptômes se retrouvent toujours au niveau de la gencive attachée des secteurs dentés et
implantaires mais jamais sur un secteur édenté (8,12).
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a)
b)
c)
Figure 5 : Accroissement gingival causé par la prescription de phénytoïne (a) ; prescription
concomitante de Ciclosporine A et d’Amlodipine (Inhibiteur calcique) (b) (14) ; Accroissement
gingival induit par la Nifédipine (c) (7)
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4.2.2.2- Les différentes formes médicamenteuses
2- Les antihypertenseurs
La seule famille impliquée est celle des inhibiteurs calciques (première cause d’accroissement
gingival médicamenteuse en France (6). Les molécules les plus courantes sont la Nifédipine (6 à
20%, Doufexi et al. 2005), le Diltiazem et le Verapamil et agissent principalement au niveau
cardiaque et vasculaire. D’autres cas ont été documentés chez les patients prenant de
l’Amlodipine (15).
3- Les immunosuppresseurs
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4- Autres médicaments :
Quelques cas sporadiques ont été rapportés en association avec certains contraceptifs oraux, des
antibiotiques (érythromycine), des bétabloquants ou anti-TNF.
Les résultats varient beaucoup d’une étude à l’autre, ce qui pourrait s’expliquer par
l’hétérogénéité des variables relevées.
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5- Les accroissements gingivaux non induits par la plaque
Ces pathologies peuvent coexister avec une gingivite provoquée par la plaque. Leur traitement est
souvent difficile avec des résultats aléatoires.
Elle se caractérise par un accroissement gingival lent et progressif, bénin, fibreux et non
inflammatoire. Elle concerne la gencive attachée, se développe de façon isolée, souvent chez
l’enfant (lors du développement de la denture temporaire ou permanente) et peut être localisée,
régionale ou diffuse. On la retrouve préférentiellement au niveau des tubérosités maxillaires et
de la gencive mandibulaire. La consistance est ferme, très fibreuse et de coloration normale.
L’expression clinique est très hétérogène. Dans les formes sévères, la gencive peut recouvrir les
surfaces dentaires et déformer le palais.
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Figure 6 : Fibromatose gingivale héréditaire : atteinte du versant vestibulaire et palatin (6)
Elle est généralement asymptomatique mais engendre un déficit fonctionnel et esthétique qui
peut être important, avec un impact sur la dentition (rétention, retard d’éruption, malposition)
(6,16,17).
Le diagnostic repose surtout sur l’histoire de la maladie et la présentation clinique. Elle peut
parfois s’inscrire dans un tableau syndromique plus complexe. L’hypertrichose est le syndrome le
plus souvent associé à la fibromatose gingivale héréditaire (17).
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Tableau 2 : Tableau regroupant les principaux syndromes génétiques associés à une fibromatose
gingivale (6)
Il s’agit d’une maladie autosomique récessive rare, décrite en 1873 par Murray, faisant partie des
tumeurs fibreuses de l’enfant. Peu de cas sont décrits dans la littérature (19). Sa prévalence serait
de moins d’un cas sur 1 000 000.
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5.1.3- Fibromatose gingivale idiopathique
Le syndrome de Cowden est une maladie génétique rare, dont la prévalence exacte reste
inconnue car le diagnostic est difficile. Sa prévalence serait de 1 à 9 cas/ 1 000 000.
C’est une affection héréditaire autosomique dominante à expression variable, qui se manifeste
par des hamartomes multiples (malformation tissulaire d'aspect tumoral) impliquant différents
organes (notamment au niveau de la peau, la muqueuse buccale, les yeux, les os, le système
nerveux central, le tube digestif). Elle présente également un risque accru de développer
certaines tumeurs malignes.
Ce syndrome s’associe quasi systématiquement à une atteinte buccale, surtout la gencive, les
lèvres et la langue. Les lésions correspondent à des papules fibreuses ou des nodules multiples, de
petites tailles (1/2cm), rose pâle, éparses ou disposées en amas donnant un aspect pavimenteux
caractéristique. De plus des signes dermatologiques extra-oraux typiques (trichilemmome (lésion
hamartomateuse bégnine), papillomatose cutanéomuqueuse…) permettent de faire un examen
ciblé, ainsi que des examens génétiques (1,21).
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Figure 8 : Accroissement gingival chez un patient atteint du syndrome de Cowden : présence de
papules gingivales fermes (flèches) (22)
On trouve des neurofibromes de la cavité buccale dans 25 % des cas, intéressant aussi bien les
tissus mous que les maxillaires (neurofibromes intra-osseux). La langue représente le site le plus
fréquemment affecté, puis ce sont la gencive, le palais, le plancher, les joues, et les lèvres (24).
L’accroissement gingival est souvent localisé mais des formes plus diffuses sont possibles. Cela
correspond à des lésions nodulaires limitées en taille et en nombre, non douloureuses et de
couleur normale (6).
Le diagnostic de la maladie repose sur les signes cliniques mais dans certains cas où la
présentation clinique est incomplète, le génotypage est nécessaire (23).
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5.2- Accroissement gingival lié à une maladie systémique/granulomateuse
La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin, pouvant atteindre
n’importe quel segment du tube digestif et d’étiologie inconnue.
Les manifestations buccales sont associées dans 20% des cas et concernent autant les hommes
que les femmes (25). Les localisations les plus fréquentes sont les lèvres, la gencive, le fond du
vestibule et la muqueuse jugale.
Les manifestations gingivales prennent plusieurs aspects : lésion érythémateuse à surface
granulomateuse, hypertrophie ou tuméfaction ferme et douloureuse, ulcérations récurrentes plus
ou moins profondes de formes variées.
Le diagnostic de cette maladie repose sur la présence de signes cliniques tels que des douleurs
abdominales, une altération de l’état général ou une diarrhée prolongée. Seules une endoscopie
et une coloscopie avec biopsie peuvent confirmer cette maladie. Les lésions buccales sont
histologiquement similaires à celles du tube digestif (9).
La granulomatose oro-faciale est une maladie inflammatoire chronique, d’étiologie incertaine, qui
affecte les tissus mous de la sphère oro-faciale (26).
On retrouve des lésions granulomateuses orales et/ou faciale mais avec absence de maladie
inflammatoire intestinale associée (6). Elle est donc à distinguer de la maladie de Crohn, dont les
lésions buccales peuvent précéder l’atteinte intestinale de plusieurs années (27). La
granulomatose oro-faciale se caractérise le plus souvent par un œdème labial ainsi que par des
manifestations intra-orales : ulcération ou hyperplasie affectant principalement la gencive et la
langue (26).
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5.2.3- Granulomatose avec polyangéite ou maladie de Wegener
La maladie de Wegener est une maladie auto-immune, caractérisée par une vascularite
systémique des petits et moyens vaisseaux avec un aspect anatomopathologique de granulome
(9). Sa prévalence est estimée à 1 sur 42 000 environ.
Cette maladie touche surtout les voies respiratoires (nez et poumons) mais tous les organes
peuvent être atteints (7). Elle peut s’associer à des symptômes endo-buccaux, notamment sous
formes d’ulcérations muqueuses et d’hypertrophie gingivale. Cette dernière est d’aspect rouge
vif, d’étendue variable, avec pétéchies visibles et présente un aspect granuleux rappelant la peau
d’une fraise (au niveau de la gencive marginale, papillaire et attachée). Cette atteinte est peu
fréquente mais évocatrice de la maladie (9). L’AG régresse rapidement après traitement de la
maladie (29).
Le diagnostic est difficile et repose sur la combinaison des signes cliniques, d’analyses sanguines,
de radiographies ainsi que d’une biopsie (du tissu atteint) (30).
Figure 9 : Symptômes buccaux de la maladie de Wegener : la gencive est rouge vif avec un aspect
granuleux (peau de fraise) (29)
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5.2.4- Sarcoïdose
Elle est définie comme une maladie systémique, de type granulomatose diffuse, dont l’étiologie
est inconnue mais probablement d’origine multifactorielle. Son incidence est de 6 ou 7 cas pour
100 000 habitants (9).
Plusieurs organes peuvent être atteints, principalement les poumons. Les symptômes buccaux
sont peu fréquents. On retrouve soit une atteinte de l’os (maxillaire ou mandibulaire) avec des
récessions parodontales, soit une atteinte muqueuse avec développement de nodules, de zones
œdémateuses et/ou d’ulcérations. Ce sont les muqueuses jugales et labiales qui sont le plus
souvent touchées mais on peut également en retrouver sur la langue, le palais ou les gencives.
Les manifestations gingivales sont rares et peuvent être la seule manifestation clinique de la
maladie. Il peut s’agir d’un accroissement gingival isolé, localisé ou bien diffus sur la gencive
antérieure et le versant labial (9,31).
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5.3- Accroissement d’origine nutritionnelle : Le scorbut
Le scorbut est un trouble nutritionnel systémique rare dont l’étiologie est une carence en
vitamine C (acide ascorbique). Il s’agit d’une vitamine hydrosoluble dont l’apport alimentaire est
indispensable à l’homme.
Il s’agit d’une maladie mortelle mais dont le traitement reste simple et efficace. Elle est rarement
rencontrée en France. Cependant le phénomène aurait tendance à refaire surface dans les pays
industrialisés, notamment chez les personnes en situation de précarité, en cas de cancers,
alcoolisme chronique, gériatrie, dénutrition/malnutrition, maladie psychiatrique… (6,32).
L’AG peut être localisé ou diffus et s’associe couramment à des saignements. La gencive est rouge
vif, brillante, oedématiée, hémorragique et purulente dans sa forme avancée. Le passage à la
parodontite est brutal et la perte des dents est précoce (1).
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Son diagnostic est clinique en se basant sur une enquête alimentaire et les manifestations
cliniques qui en découlent. Un examen sanguin permet de confirmer le scorbut par le dosage
d’acide ascorbique (32).
Ces valeurs peuvent varier d’un laboratoire à un autre en fonction des techniques de dosage
utilisées.
5.4- Cancers
5.4.1 Hémopathie
L’accroissement gingival se retrouve surtout chez les patients atteints de leucémie aigüe
myéloïde (LAM). Pour rappel, la leucémie est définie comme une prolifération monoclonale
maligne de cellules hématopoïétiques de la lignée blanche, atteignant soit la lignée lymphoïde
(leucémie aigüe lymphoïde), soit la lignée myéloïde (LAM). Le taux d’incidence de la LAM est de
2,4 cas pour 100 000 habitants et est plus fréquent chez l’homme que chez la femme.
Les signes généraux de la LAM sont relatifs à l’anémie qui en découle (asthénie, pâleur), à
l’agranulocytose (fièvre, infection) et à la thrombopénie (pétéchies, ecchymoses) (34).
L’atteinte gingivale est relativement fréquente (entre 3,7 % pour les LAM1 et 2 et 66,7% pour les
LAM5, sur les 8 types de LAM). Il s’agit parfois d’un symptôme inaugural, d’apparition et de
croissance rapide, d’où l’importance du diagnostic précoce (34). L’accroissement gingival est dû à
un infiltrat leucémique recherché à l’examen anatomopathologique.
Cliniquement, on retrouve une tuméfaction importante, dont la survenue est brutale
(contrairement aux autres formes), du bord libre de la gencive, surtout au niveau des papilles
interdentaires et pouvant recouvrir totalement la surface coronaire des deux maxillaires. Le
tableau clinique associe également des adénopathies bilatérales ainsi qu’une altération sévère de
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l’état général liée à une pancytopénie (anémie, neutropénie, thrombopénie) (35). Dans un
premier temps, la gencive est rose pâle (anémie) et ferme avec absence de douleur, puis
apparaissent ensuite des zones d’ulcérations nécrotiques (neutropénie) et hémorragiques
(thrombopénie).
Une NFS est indispensable pour établir le diagnostic ainsi qu’un examen histologique pour
confirmer l’invasion de cellules blastiques ou myéloïdes immatures (35).
Les carcinomes épidermoïdes représentent 95% des cancers de la cavité orale. Le tabac et la
consommation d’alcool sont les principaux facteurs de risque (35).
Moins de 10% d’entre eux se localisent au niveau de la gencive, le plus souvent sur la partie
postérieure de la mandibule (36). L’aspect érythroleucoplasique ou exophytique inhomogène doit
attirer l’attention du praticien, tout comme une lésion persistante (6).
Les lésions sont initialement non douloureuses, ou légèrement sensibles lorsqu’elles sont peu
étendues et hémorragiques au moindre contact. Leur croissance est rapide et peut envahir les
espaces interdentaires et l’os alvéolaire en quelques semaines voir quelques mois (9). Les
adénopathies, lorsqu’elles sont présentes, sont fermes et non douloureuses à la palpation,
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homolatérales pour les tumeurs latérales et bilatérales pour les tumeurs médianes ou antérieures
(35).
Les données cliniques orienteront le diagnostic mais seul l’examen anatomopathologique pourra
donner un diagnostic de certitude. En effet, les signes cliniques des carcinomes épidermoïdes
peuvent être confondus à des stades peu avancés avec des pathologies bénignes (tumeurs
bénignes, parodontite) (35).
La gingivite à plasmocyte est une maladie gingivale rare, chronique et d’étiologie incertaine. Elle
se définit par le développement progressif d’un accroissement gingival sans cause évidente. Elle
est considérée comme une réaction d’hypersensibilité en réponse à un allergène, ce dernier étant
à définir (9,37).
Pour la plupart des auteurs, cette maladie serait la conséquence d’une hypersensibilité de type IV
à un allergène de l’environnement (naturel ou synthétique), suite à un contact répété avec la
gencive. Cependant, ce concept ne fait pas l’unanimité et certaines situations, pour lesquelles
aucune étiologie n’est retrouvée, sont qualifiées idiopathiques (37).
25
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(CC BY-NC-ND 2.0)
Au niveau clinique, nous retrouvons une gingivite érosive inflammatoire, hypertrophique et qui
saigne au moindre contact. Elle est plus ou moins douloureuse en fonction des zones érosives
associées. Ces signes cliniques peuvent être retrouvés également au niveau du palais, du
vestibule, des lèvres ou de la langue. Nous ne retrouvons pas de signes généraux (37).
Le diagnostic repose sur une enquête médicale (recherchant une cause allergique), un examen
sanguin afin d’écarter une maladie sanguine ainsi qu’une biopsie de la gencive atteinte.
Figure 14 : Gingivite à plasmocytes : plusieurs zones érosives sont visibles (flèches) (37)
5.5.2- Tuberculose
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Figure 15 : Manifestation buccale d’une tuberculose (38).
27
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(CC BY-NC-ND 2.0)
B- Diagnostics et traitements
Comme nous avons pu le décrire dans le chapitre précédent, les accroissements gingivaux diffus
peuvent avoir de multiples étiologies et des présentations cliniques qui peuvent être assez
similaires. Leur diagnostic est un défi pour le praticien : il fera appel aux multiples connaissances
techniques, théoriques et cliniques du chirurgien-dentiste et il reposera essentiellement sur
l’interrogatoire médical du patient ainsi que sur un examen buccal approfondi. Il est important
également d’établir les possibles diagnostics différentiels ou les diagnostics d’exclusion (8).
La gestion des lésions et les traitements qui en découlent vont dépendre du diagnostic.
1- La démarche diagnostique
L’anamnèse et l’examen clinique sont deux points très importants dans la définition d’un
diagnostic et l’élaboration d’un plan de traitement. C’est la base de la prise en charge bucco-
dentaire du patient.
C’est le premier contact que nous avons avec le patient. Il faut créer un lien et une confiance
réciproque avec lui et, donc y accorder un temps nécessaire.
Ce premier interrogatoire nous permettra de retracer les antécédents médicaux et l’historique de
la pathologie présente:
28
LOPEZ
(CC BY-NC-ND 2.0)
a. État civil, profession, situation familiale
b. Le motif de la consultation
c. Les habitudes nocives : tabac, alcool, drogue
d. L’existence de maladies systémiques et leur suivi médical : diabète, hypertension,
problème cardiaque…
e. Les prescriptions médicales en cours
f. Les antécédents familiaux, chirurgicaux ou médicaux
g. L’état psychologique
L’examen exo-buccal est à la fois visuel et palpatoire : il est réalisé par comparaison à la normalité
et de manière symétrique.
Il permet d’explorer le revêtement cutané, le cuir chevelu, les phanères, les structures osseuses
sous-jacentes ainsi que les orifices naturels. Une palpation des aires ganglionnaires du cou et de la
face est également réalisée.
La palpation est toujours bilatérale pour évaluer la symétrie. Pour déterminer un état
pathologique, il faut pouvoir comparer à un état sain : il est donc nécessaire de connaître
l’anatomie physiologique des tissus mous et des tissus durs.
La palpation va suivre l’anatomie squelettique de la face et se terminer au niveau de la région
cervicale avec les aires ganglionnaires, à la recherche d’adénopathies cervico-faciales.
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Les adénopathies :
Une adénopathie est une augmentation, douloureuse ou non, de la taille d’un ganglion qui
devient dur.
La majorité des nœuds ou ganglions lymphatiques en rapport avec une pathologie orale se situe
dans la région cervicale.
La palpation s’effectue sur un sujet dont le cou est fléchi en avant et penché vers le côté examiné.
La palpation sera d’autant plus facile si les muscles du patient sont détendus. Il faut se placer
derrière lui, une main tenant la tête et l’autre palpant le territoire ganglionnaire.
30
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Caractéristiques de l’adénopathie Étiologie
¾ Spontanément douloureuse
¾ Souple BACTERIENNE
¾ N’adhère pas aux plans sous-jacents
¾ Ferme, rénitente, mobile
¾ Indolore HEMATOLOGIQUE
¾ Pas de cause apparente
¾ Dure
¾ Indolore
¾ Fixée ou mobile au plan superficiel et au TUMEUR MALIGNE
plan profond lorsqu’elle infiltre les
structures adjacentes
Figure 16: Classification des chaines ganglionnaires cervicales : I groupes sous-mental et sub-
mandibulaire ; II groupe jugulaire supérieur ; III groupe jugulaire moyen ; IV groupe jugulaire
inférieur ; groupe postéro-inférieur ; VI groupe antérieur (41)
31
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1.1.3- L’examen intra-oral (6,39)
L’examen intra-oral concerne l’examen gingival mais aussi toutes les autres muqueuses et les
surfaces dentaires.
Les muqueuses doivent être déplissées et palpées. Il faut suivre une ligne de conduite qui soit
reproductible et efficace afin d’éviter aucune zone et toutes sources d’erreurs : les lèvres, les
commissures antérieures, les zones rétrocommissurales, les joues, les vestibules, les palais dur et
mou, la luette, les piliers amygdaliens, la langue et le plancher buccal.
L’origine idiopathique est un diagnostic d’élimination et le patient doit être régulièrement suivi.
32
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(CC BY-NC-ND 2.0)
1.2- Examens complémentaires
Quand les signes cliniques ne permettent pas d’établir un diagnostic précis, des examens
complémentaires s’avèrent indispensables :
L’imagerie médicale : pour détecter des lésions dentaires et/ou osseuses
La biopsie : examen anatomopathologique pour étudier un tissu
Des examens sanguins
Les consultations médicales spécialisées
C’est un examen nécessaire pour détecter une lésion osseuse associée à un accroissement
gingival. Il est indiqué en cas de perte d’attache confirmée par un sondage et/ou par des
récessions parodontales.
Les autres techniques d’imagerie, telles que les techniques d’imageries 3D (scanner et Cone
Beam) seront utilisées pour détecter une atteinte tumorale au niveau de l’os sous-jacent.
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) permet, quant à elle, d’apprécier les tissus mous.
Elle peut être indiquée pour réaliser un bilan d’extension.
33
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(CC BY-NC-ND 2.0)
1.2.2- Biopsie (39,42)
La biopsie est un acte chirurgical qui prélève un échantillon de tissu vivant présumé pathologique
afin de réaliser un examen anatomopathologique (39). Elle a un intérêt médico-légal et permettra
de confirmer (ou infirmer) le diagnostic au niveau histologique. Elle permet également de faire le
diagnostic différentiel entre une lésion bénigne et maligne. Le clinicien préleveur assume une
large part de responsabilité dans la qualité du diagnostic final (42).
Contre-indication :
¾ Générales : toutes celles de la chirurgie.
On parle d’exérèse quand le prélèvement intéresse la totalité d’une lésion en plus d’une marge de
sécurité de tissu péri-lésionnel. Il doit être suffisamment profond pour avoir toutes les couches
cellulaires.
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LES DIFFERENTES ÉTAPES
Le site doit être représentatif de la lésion (pas de
LE PRÉLÈVEMENT modification par un traitement local/ surinfection).
Il est contre indiqué de prélever dans une zone nécrosée.
Une seule biopsie est suffisante quand la lésion est
homogène. Plusieurs prélèvements s’avèrent nécessaires
en présence d’une lésion d’épaisseur ou d’aspects
hétérogènes ou en présence de plusieurs foyers lésionnels.
Le volume de la biopsie doit atteindre idéalement 10x5x5
mm pour garantir un minimum d’informations.
Anesthésie avec vasoconstricteur (sauf contre-indication
formelle) à distance de la zone à prélever pour éviter une
dilacération des tissus.
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1.2.3- Les examens sanguins (39)
Certaines pathologies gingivales s’intègrent dans un tableau clinique général et nécessitent une
prise en charge pluridisciplinaire. Le patient sera orienté vers des spécialistes en fonction des
signes cliniques (allergie, altération de l’état général, dermatose…).
Ils sont à éliminer avant de poser le diagnostic positif. C’est pour cela que l’examen initial ainsi
que l’anamnèse sont des éléments clés dans le diagnostic d’une pathologie. Il est important de
procéder par étape et de manière reproductible pour arriver à un diagnostic de certitude.
Il peut y avoir une augmentation de la taille des tissus gingivaux en raison des tissus durs sous-
jacents. Parmi les diagnostics différentiels, on peut citer l’exostose alvéolaire, le torus
(mandibulaire) ou des processus pathologiques comme la maladie de Paget ou les kystes et
tumeurs d'origine odontogène. Les tissus sus-jacents peuvent apparaître normaux ou présenter
des changements inflammatoires (7).
36
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Figure 17 : Exostoses multiples (43)
37
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3- Arbre décisionnel devant un accroissement gingival diffus
38
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Figure 20 : Arbre décisionnel devant un accroissement gingival diffus associé à une affection
systémique
39
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Remarque : Un diagnostic peut être multiple : deux maladies gingivales peuvent être
concomitantes. Par exemple, un accroissement gingival entrainant une difficulté de brossage et
donc généralement une hypertrophie d’origine bactérienne qui se surajoute.
4- Les traitements
La prise en charge des accroissements gingivaux peut se diviser en deux étapes. Nous débutons
tout d’abord par une première phase de traitement, non chirurgicale et préventive, pouvant
résoudre ou réduire les lésions. Si les lésions persistent et sont invalidantes pour le patient malgré
cette première étape, il sera alors nécessaire d’effectuer un traitement chirurgical (44).
Qu’il s’agisse d’un accroissement induit par la plaque ou non, la thérapeutique parodontale
initiale passe avant tout par l’éducation bucco-dentaire du patient puis par une prise en charge du
praticien afin d’optimiser le contrôle de plaque et réduire l’inflammation gingivale :
9 Utilisation d’une brosse à dent poil souple 15/100e ou électrique à tête souple, brossage
selon la technique modifiée de Bass et de brossettes interdentaires (12).
9 Éliminer ou corriger les facteurs rétenteurs de plaque (malpositions dentaires,
couronnes en surcontour…) afin de favoriser une meilleure hygiène
9 Détartrage supra et sous gingival
9 Bain de bouche à la chlorhexidine 0,12% ou 0,20%.
9 Débridement parodontal (surfaçages radiculaires) si une perte d’attache est objectivée
au sondage et à l’examen radiographique (12).
40
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Lorsque l’accroissement gingival est lié à une affection systémique, la prise en charge médicale de
la maladie améliorera souvent les manifestations gingivales, réduisant le besoin d'intervention
chirurgicale. Les états systémiques tels que la grossesse et la puberté sont transitoires et, en
assurant le contrôle des facteurs locaux, une résolution spontanée est attendue à la fin de cette
période.
41
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4.1.3- Réévaluation
Après la thérapeutique parodontale initiale, il faudra s’assurer d’une part, de la bonne observance
du patient (maitrise du contrôle de plaque), et d’autre part, apprécier la réduction attendue de
l’inflammation tissulaire ainsi que le potentiel de cicatrisation des tissus.
Une deuxième phase de traitement, cette fois-ci chirurgicale, sera entreprise si l’accroissement
gingival persiste dans un contexte d’hygiène contrôlée (47).
42
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4.2.1- Gingivectomie au bistouri (47,48)
Technique :
1 : Anesthésie para-apicale dans la muqueuse alvéolaire. Une anesthésie complémentaire
papillaire peut être réalisée pour obtenir une réduction du saignement peropératoire.
2 : Marquage du fond de chaque poche parodontale pour obtenir des points sanglants qui
serviront de repère pour l’incision. Ce marquage s’effectue à la base de chaque papille et au
milieu de chaque face vestibulaire des dents concernées à l’aide de précelles de DEPPELER.
3 : Le trait d’incision est ensuite réalisé en suivant une ligne apicale et parallèle aux points
sanglants à l’aide d’une lame 15 angulée de 45° par rapport à l’axe de la dent, d’apical en
coronaire. L’incision doit se faire en gardant toujours un contact dentaire avec la lame et se situer
dans la gencive attachée.
4 : La gencive excisée et les tissus granulomateux sont éliminés à l’aide de curettes, un bistouri
d’ORBAN ou des ciseaux à gencive sont utilisés pour libérer les papilles. Nous pouvons en profiter
à cette étape-là, pour faire un examen anatomo-pathologique si l’étiologie n’est pas claire ou
inconnue.
5 : Nettoyage du site opératoire : détartrage/surfaçage pour supprimer le tartre, puis polissage et
rinçage afin d’obtenir une surface biocompatible pour une meilleure cicatrisation.
6 : Compression du site à l’aide de compresses imbibées de sérum physiologique pour assurer
l’hémostase, pendant 15 minutes.
7 : Mise en place d’une protection post-chirurgicale sur la plaie pour éviter une colonisation
bactérienne. La gingivectomie à biseau externe laisse une zone hémorragique et douloureuse.
Pour cela nous pouvons mettre en place des gouttières thermoformées avec un gel antibactérien,
une colle tissulaire ou bien un pansement protecteur.
43
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(CC BY-NC-ND 2.0)
Figure 21 : Incision à biseau externe (A) ; Orientation à 45° de la lame de bistouri (B) ; Élimination
de l’excès de gencive (C) ; Vue mésiale de l’excision de gencive (D) ; État post-opératoire après
cicatrisation (E) (48)
Pour maintenir le pansement qui a été mis en place, le patient ne doit pas mastiquer dans la zone
opérée, ne pas mastiquer d’aliments durs et ne pas se brosser les dents dans cette zone. Le
brossage peut s’effectuer normalement sur le reste de la denture et est complété d’un bain de
bouche antiseptique à base de chlorhexidine 0,12%.
À cela s’ajoute la prescription d’un antalgique pour éviter les douleurs post-opératoires, 3 fois par
jour pendant 7 à 14 jours.
44
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(CC BY-NC-ND 2.0)
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
- Technique facile à mettre en œuvre - Saignement important pendant
- Absence de suture l’intervention
- Douleurs post-opératoires importantes
- Cicatrisation de seconde intention
- Risque d’exposition osseuse
- Risque de préjudice esthétique
- Sensibilité augmentée des dents traitées
- Nécessité d’une hauteur suffisante de
tissu kératinisé
Technique :
Un pansement n’est pas nécessaire, comme pour la technique précédente, car il n’y pas de tissu
conjonctif exposé.
45
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Figure 22 : Schéma de l’orientation de la lame de bistouri lors d’une gingivectomie à biseau
interne (47)
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
- Mise en œuvre simple - Sensibilité augmentée des dents traitées
- Douleurs post opératoires modérées
- Cicatrisation de première intention
- Bonne adaptation marginale des berges
de la plaie
La gingivectomie au bistouri reste la technique « gold standard », cependant elle peut trouver ses
limites chez les enfants, les personnes handicapées ou bien chez les patients présentant des
troubles de l’hémostase.
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4.2.2- Électrochirurgie
L’électrochirurgie est une technique utilisée depuis plus de 70 ans, qui permet la section ou la
coagulation des tissus par application d’un courant électrique alternatif de haute fréquence. Il
s’agit plus communément du bistouri électrique.
Un des inconvénients de cette technique est qu’il peut survenir une nécrose thermique pouvant
entraver la cicatrisation de la plaie due à une chaleur latente excessive (49).
En cas de mauvaise utilisation, elle peut entrainer une récession parodontale, une nécrose
osseuse, une exposition de la furcation ou bien des mobilités dentaires (50).
Contre-indications (50) :
- Chez les patients porteurs d’un pacemaker
- Chez les patients atteint du syndrome d’Adisson (risques de perturbations de l’équilibre
ionique des muqueuses)
- Chez les patients irradiés
- Patient présentant une arythmie, ayant fait infarctus du myocarde dans les 6 mois
- Patient avec des retards de cicatrisation
- Parodonte superficiel fragile
- Proximité de surfaces métalliques
- Tissus enflammés
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
- Bonne hémostase - Nécrose thermique
- Technique plus rapide - Odeur désagréable
- Asepsie opératoire - Cicatrisation retardée
- Précision et finesse de coupe - Éviter contact avec dents ou os
- Diminution de la douleur post-opératoire - Coût de l’appareil et formation
47
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4.2.3- Laser
Deux types de lasers sont indiqués dans les chirurgies de tissus mous : Nd-YAG (neodymium-
doped yttrium aluminium garnet) et le laser au CO2.
Comme pour l’électrochirurgie, le laser est utilisé en chirurgie orale pour ses effets sur la
coagulation des tissus le long de l’incision permettant une meilleure guérison.
Il est aussi apprécié pour sa précision de coupe. Cette technique évite l’application d’un
pansement parodontal et de points de sutures.
Selon Mavrogianinis et al. 2006, il y aurait moins de récurrence d’accroissement gingival d’origine
médicamenteuse avec l’utilisation du laser sur une période de 6 mois par rapport à une
gingivectomie plus conventionnelle au bistouri. Les douleurs post opératoires seraient également
diminuées (51).
C’est une méthode qui peut être une bonne alternative chez les patients sous anticoagulants ainsi
que sur les tissus friables et vascularisés.
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
- Stérilisation du champ opératoire - Coût du matériel, de formation et
- Réduction de l’hémorragie pendant entretiens
l’excision - Dégagement de fumée
- Diminution des douleurs postopératoires - Risque de destruction tissulaire excessive
- Taux de récidive diminué par rapport à la par ablation directe et effets thermiques
technique au scalpel secondaires
- Technique plus tolérée par les patients
car moins invasive
48
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4.2.4- Lambeau positionné apicalement
Le lambeau positionné apicalement permet d’éliminer les poches parodontales et de rétablir une
morphologie parodontale adéquate pour obtenir un bon contrôle de plaque (52). Il permet
également d’évaluer la morphologie osseuse et d’éliminer le tissu de granulation (44).
Indication : cette technique est indiquée en cas de faibles hauteurs de tissus kératinisés, pour les
accroissements gingivaux légers à modérés, associés à une perte osseuse et une perte d’attache.
Technique :
49
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Figure 23 : Schéma de la technique du lambeau positionné apicalement (44)
AVANTAGES INCONVÉNIENTS
- Absence de plaie ouverte intra-orale - Difficulté technique
- Réduction des saignements
Les stratégies décrites ci-dessus permettent de résoudre ou du moins réduire les accroissements
gingivaux. En revanche, si des facteurs étiologiques persistent, on retrouvera souvent une
récurrence de la maladie (44). Certains facteurs sont impossibles à éliminer tels que les facteurs
génétiques ou bien difficiles pour certains traitements médicamenteux. Par ailleurs, malgré une
assiduité aux bonnes pratiques décrites et un traitement chirurgical, on retrouvera dans certains
cas plus aisément une récidive de l’accroissement.
Dans le cas de la fibromatose gingivale héréditaire par exemple, le taux de récidive est fréquent et
imprévisible. Il est le plus souvent observé chez les enfants et les adolescents que chez les
adultes, entre plusieurs mois à plusieurs années après la chirurgie. Il dépendra de l’âge
d’intervention, de la présence de plaque dentaire et de la restauration des contours gingivaux
(18).
Le taux de récidive à long terme des accroissements d’origine médicamenteuse est quant à lui de
34% (53).
50
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Un suivi de maintenance, non chirurgical, est primordial pour la stabilité à long terme du
traitement. Il faudra s’assurer des bonnes pratiques d’hygiènes bucco-dentaires du patient dans
son contrôle de plaque.
Pour traiter une carence en vitamine C, des conseils diététiques ou des suppléments seront
nécessaires.
En ce qui concerne la leucémie, dans la plupart des cas, l’accroissement gingival se résout, au
moins partiellement avec la chimiothérapie. Cependant, l’atteinte de la gencive prédit souvent un
pronostic global plus sombre pour le patient (54).
Le traitement des carcinomes épidermoïdes repose avant tout sur l’exérèse chirurgicale de la
tumeur, d’un curage ganglionnaire et/ou d’une radiothérapie postopératoire (avec reconstruction
suivant l’étendue de la lésion) si le patient est opérable (taille de la lésion, balance
bénéfice/risque). Si le patient est inopérable, le traitement sera une association
radio/chimiothérapie (55).
51
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CONCLUSION
Ainsi, les accroissements gingivaux diffus sont généralement issus d’un processus inflammatoire
lié à l’accumulation de plaque dentaire. Cependant, comme nous avons pu le décrire tout du long
de ce travail, ils peuvent être modifiés également par d’autres facteurs : médicamenteux, maladie
systémique ou plus rarement une atteinte génétique, nécessitant une prise en charge médicale
pluridisciplinaire.
Les accroissements gingivaux peuvent avoir des présentations cliniques similaires mais peuvent
aussi être un des premiers signes cliniques de maladies létales comme la leucémie. Grâce à une
recherche approfondie des antécédents du patient ainsi qu’à un examen clinique méticuleux, le
praticien pourra orienter son diagnostic et adapter sa prise en charge. Une biopsie ainsi que des
examens médicaux complémentaires pourront également être indiqués afin d’obtenir un
diagnostic de certitude.
Face à un accroissement gingival, une prise en charge non chirurgicale, en parallèle d’un contrôle
de plaque efficace, est suffisante dans la majorité des cas. Dans le cas contraire, si cette première
étape est insuffisante, une intervention chirurgicale pourra être indiquée. La technique utilisée
sera choisie par le chirurgien-dentiste en fonction de la situation clinique ainsi que de ses
compétences. Néanmoins, une prévention adéquate et une prise en charge précoce de ces
pathologies permet souvent d’éviter les thérapeutiques plus complexes.
Enfin, une récidive n’est pas impossible, il reste donc majeur d’instaurer en partenariat avec le
patient un suivi en maintenance régulière et en adéquation avec sa pathologie.
52
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(CC BY-NC-ND 2.0)
TABLE DES ILLUSTRATIONS
53
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(CC BY-NC-ND 2.0)
Tableau 1 : Tableau récapitulatif des prévalences des hypertrophies gingivales d’origine
médicamenteuse d’après les données de la littérature (12) ........................................................... 13
Tableau 2 : Tableau regroupant les principaux syndromes génétiques associés à une fibromatose
gingivale (6) ...................................................................................................................................... 16
Tableau 3: Tableau regroupant les différentes étapes de la biopsie (39)........................................ 35
54
LOPEZ
(CC BY-NC-ND 2.0)
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N° 2020
Résumé :
Depuis la classification parodontale d’Armitage 1999, puis dans la nouvelle classification parodontale de
Chicago 2017, les accroissements gingivaux font partie des maladies parodontales et sont classés parmi les
maladies gingivales. L’accroissement gingival fait partie des atteintes fréquentes de la gencive. Ce dernier
correspond à une augmentation des tissus mous, parfois importante, qui peut être à l’origine d’altérations
fonctionnelles et esthétiques. Les trois parties de la muqueuse gingivale (gencive marginale, gencive
attachée, papille interdentaire) peuvent être atteintes d’une augmentation de volume de manière localisée
ou bien diffuse. On distingue les accroissements induits par la plaque de ceux qui ne sont pas induits par la
plaque.
Les étiologies sont diverses et variées mais les formes cliniques sont la plupart du temps assez
ressemblantes. L’accroissement peut parfois être lié à des pathologies d’ordre général, ce qui peut rendre la
démarche diagnostique plus complexe. Cette dernière est importante et fera appel aux multiples
connaissances techniques, théoriques et cliniques du chirurgien-dentiste et elle reposera essentiellement
sur l’interrogatoire médical du patient ainsi que sur un examen buccal approfondi, en association avec
d’éventuels examens complémentaires. Le diagnostic orientera alors la gestion des lésions ainsi que les
options thérapeutiques.
L’objectif de ce travail sera de présenter les différentes étiologies et manifestations cliniques des
accroissements gingivaux diffus, la démarche diagnostique ainsi que les conduites à tenir adaptées à chaque
pathologie.
Mots clés :
Accroissements gingivaux
Accroissement gingival d’origine médicamenteuse
Diagnostic
Gingivectomie
Jury :
Président Monsieur le Professeur Olivier ROBIN
Assesseurs Madame la Professeur Kerstin GRITSCH
Madame le Docteur Doriane CHACUN
Monsieur le Docteur Christophe JEANNIN
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