LSMA421
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—–
LSMA421
Année 2023-2024
UVSQ
Préface
i
Table des matières
4 Intégrales multiples 48
4.1 Intégrables doubles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.2 Intégrales triples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
4.3 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
5 Surfaces 55
5.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
5.2 Point régulier, plan tangent et normale à une surface . . . . . . . . 56
ii
5.3 Aire d’une surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
5.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
6 Analyse vectorielle 61
6.1 Champs de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
6.2 Champ de gradients . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
6.3 Champ de rotationnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
6.4 Intégrale de surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
6.5 Théorèmes de Stokes et d’Ostrogradski . . . . . . . . . . . . . . . . 68
6.6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
iii
Chapitre 1
1
Définition 1.4. Une solution y : J → R d’une équation différentielle est une
solution maximale si elle n’est pas la restriction à l’intervalle J d’une solution
définie sur un intervalle J˜ ̸= J qui contient l’intervalle J.
y(t) = eα(t) y0 ,
où
α:I→R
(1.1)
Z t
t 7→ a(s)ds
t0
d’où le résultat.
2
Le terme e−α(t) est appelé facteur intégrant. La fonction x est dérivable sur J et
y:I→R
Å Z t ã
t 7→ eα(t)
y0 + e −α(s)
g(s)ds
t0
y = yhomogène + y1 ,
3
avec a, b, c, ∈ R, a ̸= 0 et d : I → R continue. Une fonction y : J → R est
solution de cette équation sur un intervalle J ⊂ I si y est deux fois dérivable et si
ay ′′ (t) + by ′ (t) + cy(t) = d(t) pour tout t ∈ J. On appelle équation caractéristique
de l’équation différentielle homogène ay ′′ + by ′ + cy = 0 l’équation du second degré
suivante
aλ2 + bλ + c = 0
dont l’inconnue est λ.
Le guide de résolution de l’équation homogène associée est donnée dans la
proposition suivante.
Proposition 1.10. (a) Si l’équation caractéristique admet deux racines réelles
distinctes λ et µ, les solutions de l’équation sont de la forme
avec C, D ∈ R.
(b) Si l’équation caractéristique admet une racine double λ, les solutions sont de
la forme
y(t) = eλt (C + Dt) ,
avec C, D ∈ R.
(c) Si l’équation caractéristique admet deux racines complexes conjuguées u + iv
et u − iv, où u, v ∈ R, les solutions sont de la forme
avec C, D ∈ R.
On décrit maintenant la méthode de variation des constantes dans le cas des
équations différentielles, linéaires, d’ordre 2, à coefficients constants. Soient y1 et
y2 deux solutions indépendantes de l’équation homogène associée. Cela signifie que
si les fonctions y1 et y2 vérifient κ1 y1 + κ2 y2 = 0 sur R alors κ1 = κ2 = 0.
On cherche une solution de l’équation non homogène (avec un second membre)
sous la forme générale suivante
y = κ1 y1 + κ2 y2
y ′ = κ1 y1′ + κ2 y2′ ,
4
On a alors
y ′′ = κ1 y1′′ + κ2 y2′′ + κ′1 y1′ + κ′2 y2′ .
On vérifie que le fait que y soit solution de l’équation ay ′′ + by ′ + cy = d(t) est
alors équivalent à
d(t)
κ′1 y1′ + κ′2 y2′ = .
a
On obtient ainsi pour tout t ∈ I, un système linéaire de deux équations à deux
inconnues, κ′1 (t) et κ′2 (t) qui s’ecrit
®
κ′1 y1 + κ′2 y2 = 0
κ′1 y1′ + κ′2 y2′ = d(t)
a
Pour tout t ∈ I, ce système admet une unique solution (κ′1 , κ′2 ) par la propriété
d’indépendance des solutions y1 et y2 . En prenant des primitives quelconques de
κ′1 et κ′2 on trouve une solution particulière de l’équation avec second membre.
On conclut la résolution de l’équation différentielle grâce au résultat général
suivant.
y = yhomogène + ynonhomogène
5
1.3 Systèmes différentiels linéaires d’ordre 1
Pour un entier N strictement positif, la notation MN (R) désigne l’ensemble
des matrices carrées de taille N dont les coefficients sont réels. Soit I un intervalle
de R, A : t ∈ I 7→ A(t) ∈ MN (R) une fonction matricielle dont les coefficients sont
des fonctions continues sur I, et G : t ∈ I 7→ G(t) ∈ RN une fonction vectorielle
dont les composantes sont des fonctions continues sur I. Soit t0 ∈ I.
On considère le système différentiel
X(t0 ) = X0 . (1.3)
et Ö è
x1 (t)
..
X(t) = . ,
xN (t)
ce système revient à écrire pour tout k = 1, . . . , N :
N
X
x′k = ak,j (t)xj + gk (t).
j=1
X ′ = A(t)X (1.4)
6
(b) Le théorème de Cauchy-Lipschitz assure notamment que deux solutions (maxi-
males) distinctes X1 , X2 ne peuvent être égales en aucun temps t ∈ I.
Y ′ = X ′ − Xnonhomogène
′
= AX − AXnonhomogène = AY
X ′ = AX (1.5)
où Å ã Å ã
x(t) a b
X(t) = , A=
y(t) c d
où a, b, c, d ∈ R sont donnés. En particulier, ici I = R. Le système s’écrit aussi
®
x′ = ax + by
y ′ = cx + dy
7
Définition 1.17. Deux solutions X1 et X2 de (1.5) définies sur R sont linéairement
indépendantes si
∀t ∈ R, κ1 X1 (t) + κ2 X2 (t) = 0 =⇒ κ1 = κ2 = 0.
Autrement dit, s’il n’existe pas de constante κ ∈ R telle que
X1 = κX2 sur R, ou X2 = κX2 sur R.
Théorème 1.18. L’ensemble des solutions de (1.5) est un espace vectoriel de
dimension 2. Il existe donc une base {Φ1 , Φ2 } de cet espace composée de deux solu-
tions linéairement indépendantes de (1.5) telle que toute solution de (1.5) s’écrive
sous la forme X = κ1 Φ1 + κ2 Φ2 .
Démonstration. Soit S0 l’ensemble des solutions de (1.5) sur R. Soit t0 ∈ R.
On considère Φ1 (respectivement, Φ2 ) l’unique solution du système vérifiant la
condition de Cauchy Φ1 (t0 ) = 10 (respectivement, Φ2 (t0 ) = 01 ). Montrons que
{Φ1 , Φ2 } est une base de S0 . D’abord, cette famille est libre car si
∀t ∈ R, κ1 X1 (t) + κ2 X2 (t) = 0
alors en t = t0 , on trouve
Å ã Å ã
κ1 0
κ1 X1 (t0 ) + κ2 X2 (t0 ) = =
κ2 0
ce qui entraîne κ1 = κ2 = 0. Cette famille est également génératrice de S0 car si on
choisit X = xy ∈ S0 , alors la fonction X̃ définie par X̃(t) = x(t0 )Φ1 (t)+y(t0 )Φ2 (t)
est solution de (1.5) par linéarité. De plus, on a
Å ã
x(t0 )
X̃(t0 ) = x(t0 )Φ1 (t0 ) + y(t0 )Φ2 (t0 ) = = X(t0 ).
y(t0 )
8
1.4.1 Portrait de phase
Å ã
x
On appelle trajectoire d’une solution X = l’ensemble
y
{(x(t), y(t)) : t ∈ R}
des points du plan. Le portrait de phase représente les différents types de trajec-
toires dans le plan (x, y). Sur chaque trajectoire, les flèches représentent le sens du
temps
Définition 1.20. (a) Un point d’équilibre Xe d’un système différentiel est une
solution indépendante du temps.
(b) Un point d’équilibre Xe est dit stable pour t ⩾ t0 , si toute solution proche en
t = t0 de Xe reste proche de Xe pour tout temps t ⩾ t0 . Sinon, il est dit instable.
(c) Un point d’équilibre Xe est dit asymptotiquement stable s’il est stable pour
t ⩾ t0 et si toute solution proche en t = t0 de Xe converge vers Xe lorsque
t → +∞.
Remarque 1.21. Dans le cas des systèmes différentiels linéaires à coefficients
constants de la forme (1.5), les points d’équilibre sont les éléments du noyau de la
matrice A. En particulier, le origine (0, 0) est toujours un point d’équilibre dont il
est intéressant d’étudier la stabilité et la stabilité asymptotique.
L’étude fait intervenir les valeurs propres de A. Pour étudier l’allure des tra-
jectoires et la stabilité de (0, 0), on va considérer les quatre cas suivants :
— Cas 1 : A a deux valeurs propres réelles distinctes, notées λ et µ.
— Cas 2 : A a deux valeurs propres non réelles, conjuguées notées λ et µ.
— Cas 3 : A a une valeur propre réelle double notée λ et A est diagonalisable
dans M2 (R)
— Cas 4 : A a une valeur propre réelle double notée λ et A n’est pas diagona-
lisable dans M2 (R).
Le cas où une valeur propre est nulle est laissé en exercice.
Dans les portraits de phase qui suivent, les axes représentent les directions
propres. Ceux-ci ne sont pas représentés orthogonaux car les vecteurs propres cor-
respondant à des valeurs propres différentes ne sont pas nécessairement orthogo-
naux.
On notera que deux trajectoires différentes n’ont pas de point d’intersection.
En effet, si X1 (t1 ) = X2 (t2 ) pour deux solutions X1 , X2 et deux temps t1 , t2 , alors
Y (t) = X1 (t1 + t) − X2 (t2 + t) est également solution, avec Y (0) = 0. Ainsi, par
unicité, Y (t) = 0 pour tout t, ce que signifie que les trajectoires correspondant à
X1 et X2 sont confondues. En fait, on a obtenu X2 (t) = X1 (t1 − t2 + t) pour tout
t. Les solutions X1 et X2 ne diffèrent que d’une translation en temps.
9
1.4.2 Cas 1
Dans le cas où A a deux valeurs propres réelles distinctes, notées λ et µ , on
sait que A est diagonalisable dans M2 (R). Deux vecteurs propres associés respecti-
vement à λ et µ forment une base de R2 . Il existe P ∈ GL2 (R), matrice de passage
de la base canonique à cette base de vecteurs propres. On a
Å ã
λ 0
−1
P AP = = D de façon équivalente A = P DP −1 .
0 µ
On pose alors Å ã
w
W = = P −1 X.
z
Le système X ′ = AX est alors équivalent à
W ′ = DW
10
Centre:
2 valeurs propres imaginaires conjuguées
1.4.3 Cas 2
Centre:
On considère maintenant le cas où λ et µ2 valeurs
sontpropres
complexes. On sait que µ = λ̄
imaginaires conjuguées
et on note λ = u + iv et µ = u − iv avec u, v ∈ R et v ̸= 0. On sait que la matrice
A est diagonalisable dans M2 (C) : il existe une matrice P ∈ GL2 (C) telle que
Å ã
λ 0
−1
P AP = = D de façon équivalente A = P DP −1 .
0 µ
Cependant, cette décomposition de A n’est pas la plus adaptée pour representer
les trajectoires réelles du Fig.
système.
3.1 – Portraits de phase de systèmes à coefficients constants dans le plan
Les valeurs propres étant complexes conjuguées, on remarque que l’on peut
choisir une matrice de passage P (dont les vecteurs colonnes sont des vecteurs
propres) avec la structure suivante
Å ã
α ᾱ
P =
β β̄
où α, β ∈ C, et on pose
Å ã Å ã
1 i −1 1 1 1
Q= , Q =
1 −i 2 −i i
Par un calcul simple, on voit que la matrice R = P Q est réelle. De plus, on calcule
Å ã
−1 −1 u −v
R AR = Q DQ = .
v u
11
1. Équations linéaires à coefficients constants 69
En posant Å ã Å ã
w −1 −1 x
W = =R X=R ,
z y
on se ramène ainsi au système couplé
1. Équations linéaires à coefficients constants 69
Å ′ã Å ãÅ ã
w u −v w
= .
z′ v u z
Écrit sous cette forme, ce système n’est pas découplé en w et z mais il se résout
facilement en utilisant les coordonnées polaires. On pose w = r cos θ, z = r sin θ.
On obtient après calcul
r′ = ur, θ′ = v.
Les solutions sont
r(t) = r0 eut , θ(t) = θ0 + vt.
Les portraits de phase sont différents selon les valeurs de u et v. Lorsque u > 0 et
v > 0, on obtient un foyer instable avec des trajectoires de la forme suivante
Pour u < 0 et v < 0, il suffit d’inverser le sens des flèches sur les trajectoires,
on obtient un Centre:
foyer stable, c’est-à-dire que l’origine est asymptotiquement stable.
2 valeurs propres imaginaires conjuguées
Pour u = 0, on obtient un centre,
Centre:
représenté schématiquement ci-dessous (dans
le cas v < 0) 2 valeurs propres imaginaires conjuguées
12
1.4.4 Cas 3
On considère maintenant le cas où λ ̸= 0 est la seule valeur propre réelle de la
matrice A et où A est diagonalisable. Il est facile de voir que A = λI2 , où I2 est la
matrice identité de M2 (R). Ce cas est semblable au cas 1, mais comme λ = µ, les
trajectoires sont toutes rectilignes. Il s’agit d’un nœud, stable ou instable selon le
signe de λ.
1.4.5 Cas 4
S’il n’existe qu’une valeur propre non nulle λ et que la matrice A n’est pas
diagonalisable, on sait qu’il existe une matrice P ∈ GL2 (R) telle que
Å ã
−1 λ 1
A = PTP T =
0 λ
Remarque 1.23. On dit que la matrice est trigonalisable, l’apparition du coeffi-
cient 1 à la position ligne 1, colonne 2 correspond à un choix particulier pour le
deuxième vecteur colonne de la matrice P .
Pour justifier cette affirmation, on peut d’abord choisir un vecteur propre p ∈
R comme premier vecteur colonne de la matrice P . On prend ensuite un vecteur
2
13
(Voir l’exercice 1.2.) On trouve donc la relation suivante entre z et w (pour λ ̸= 0)
z z z
1. Équations linéaires à coefficients constants 69
w = w0 + ln .
z0 λ z0
Pour avoir une idée de la forme des solutions, on étudie la fonction
f (s) = c1 s + c2 s ln s,
Centre:
2 valeurs propres imaginaires conjuguées
Lorsque λ < 0, il suffit de changer le sens du temps et on obtient un nœud
dégénéré stable.
Remarque 1.25. On peut généraliser l’étude précédente au cas des systèmes 3∧3
et même N ∧ N . Cependant, la situation est alors plus riche. Dans les exercices,
nous ne considèrerons des exemples de systèmes 3 ∧ 3 que dans des cas simples.
14
1.5 Systèmes non homogènes
On considère le système différentiel
X ′ = AX + G(t) (1.6)
X = κ1 (t)Φ1 + κ2 (t)Φ2 ,
X ′ + AX = κ′1 Φ1 + κ′2 Φ2 = G.
Comme {Φ1 , Φ2 } est une famille libre pour tout t, on trouve de manière unique κ′1
et κ′2 . Par intégration, on trouve κ1 et κ2 à une constante près.
15
norme de matrice sous-multiplicative, de telle sorte que ∥AB∥ ⩽ ∥A∥∥B∥, pour
k ⩾ 2. On définit alors la suite de matrices {Un }n par les sommes partielles
n
X Ak
Un =
k=0
k!
∥A∥k
On remarque le majorant +∞k=p+1 k! ci-dessus est le reste d’ordre p de la série
P
∥A∥k
numérique convergente ∞k=0 k! = e
∥A∥
. On a donc
P
+∞
X ∥A∥k
lim = 0.
p→+∞
k=p+1
k!
Ainsi, on a démontré que la suite {Un }n est de Cauchy. Elle est donc convergente
dans Mn (R). On peut donc définir pour toute matrice A
+∞
X Ak
e = lim Un =
A
.
n→+∞
k=0
k!
16
(g) Si A = P BP −1 , où P ∈ GLn (R), alors eA = P eB P −1 .
Remarque 1.28. On va voir selon les cas distingués dans §1.4.1 comment déter-
miner etA pour une matrice A réelle 2 ∧ 2.
— En utilisant (f) et (g), il est facile de déterminer l’exponentielle
Å ã d’une matrice
λ 0
diagonalisable. En effet, si A = P DP −1 où D = alors
0 µ
e 0
Å λ ã
e = Pe P = P
tA tD −1
P −1 .
0 eµ
Exemples 1.29. Déterminer explicitement etA dans les deux cas suivants :
Å ã Å ã
1 −1 2 3
A= , A= .
1 1 0 2
où X0 ∈ R2 .
17
Remarque 1.31. Pour retenir les formules du théorème 1.30 (a)-(b), on notera
l’analogie avec les formules du théorème 1.7 (a) et du théorème 1.8 (a).
Remarque 1.32. Dans le point (b) du théorème 1.30, on remarque que X, solution
de l’équation non homogène, est la somme d’une solution quelconque etA X0 de
l’équation
R t (t−s)A homogène et de la solution particulière de l’équation non homogène
0
e G(s)ds qui s’annule en t = 0.
Exemple 1.33. Dans le prolongement de l’exemple 1.29, résoudre le système dif-
férentiel suivant
X ′ = AX + G,
où Å ã Å ã
2 3 0
A= , G = 2t
0 2 e
avec la condition initiale Å ã
1
X(0) =
1
Remarque 1.34. Lorsque la fonction vectorielle G(t) est indépendante du temps,
un point d’équilibre Xe du système différentiel est par définition une solution de
l’équation
AXe + G = 0.
Il s’agit d’une solution particulière du système non homogène. La solution générale
est donc de la forme
X(t) = etA X0 + Xe .
La stabilité de l’équilibre Xe pour le système non homogène est donc équivalente
à la stabilité de (0, 0) pour le système homogène.
1.7 Exercices
Exercice 1.1 (Démonstration du Théorème 1.8). On se place dans le contexte
du Théorème 1.8 et on considère y : J → R une solution maximale de l’équation
y ′ = a(t)y + g(t).
(a) On définit x(t) = e−α(t) y(t). Calculer x′ .
(b) En déduire que pour tout t ∈ J,
Å Z t ã
y(t) = e α(t)
y(t0 ) + e−α(s)
g(s)ds .
t0
(c) Conclure
18
Exercice 1.2. Résoudre l’équation différentielle
y ′ = ay + geλt
19
Exercice 1.11. Soit y une fonction de classe C 1 sur R et α > 0. On suppose que
lim (y + αy ′ ) = 0.
+∞
X ′ = AX
avec Å ã
2 2
A=
1 3
(a) Déterminer toutes les solutions du système.
(b) Calculer la solution vérifiant X(0) = 10 .
(c) Tracer le portrait de phase et préciser la nature du point d’équilibre (0, 0).
(d) Même questions pour les matrices suivantes :
Å ã Å ã Å ã Å ã Å ã
1 −1 −3 2 −3 −2 −3 1 1 −2
, , , , .
1 3 1 −2 2 2 −1 −3 2 1
X ′ = AX + B(t)
avec
e
Å ã Å tã
2 2
A= et B(t) = t .
1 3 e
(b) Même question avec
e2t
Å ã Å ã
1 −1
A= et B(t) = .
1 3 −te2t
20
Exercice 1.15. On considère le système différentiel linéaire suivant :
®
x′ = − 12 x − y + 1
(S)
y ′ = x − 21 y − 2.
Exercice 1.16. (a) Calculer etA dans chacun des exemples de l’exercice 1.13.
(b) En déduire, Ådans
ã chaque cas, la solution du système différentiel X = AX
′
1
vérifiant X(0) = .
1
Exercice 1.17. On considère le système d’équations différentielles du premier
ordre
′
x1 = x1 − 2x2 + 2x3
x′2 = −2x1 + x2 − 2x3 (1.7)
′
x3 = 2x1 − 2x2 + x3
(a) Écrire ce système sous la forme
X ′ = AX,
21
(h) Trouver la solution de (1.7) vérifiant
(E) y ′′′ − y ′′ − 4y ′ + 4y = 0.
(a) Montrer que cette équation peut s’écrire sous forme d’un système différentiel
linéaire autonome de la forme X ′ = AX où A est une matrice 3 ∧ 3. On posera
pour cela Ñ é
y
X= y′
y ′′
(b) Montrer que les valeurs propres de A sont les racines d’une équation du 3-ème
degré qu’on écrira explicitement.
(c) Résoudre le système différentiel X ′ = AX et l’équation (E).
22
Chapitre 2
x′ = f (t, x) (2.1)
x(t0 ) = x0 , (2.2)
où t0 ∈ R et x0 ∈ R.
Contrairement au cas linéaire f (t, x) = a(t)x + g(t) où la solution existe sur
l’intervalle I où les fonctions a et g sont définies et continues, une solution du
problème de Cauchy (2.1)-(2.2) peut cesser d’exister même si f est définie et
continue sur R ∧ R. Voir l’exemple 2.2 plus bas. Cette remarque nous conduit à
introduire la définition suivante.
23
Exemple 2.2. L’équation différentielle
x′ = x2
24
— Soit T− ∈ ]−∞, t0 [ et limt↓T− y(t) = ±∞. On dit alors que la solution explose
en temps fini T− .
Lemme 2.9. Soient t0 , t1 ∈ R avec t0 < t1 . Soit C > 0 et g : [t0 , t1 ] → [0, +∞[
une fonction continue positive. Si une fonction x : [t0 , t1 ] → R vérifie, pour tout
t ∈ [t0 , t1 ], Z t
x(t) ⩽ C + g(s)x(s)ds
t0
Démonstration. On pose
Z t
y(t) = C + g(s)x(s)ds,
t0
25
Ceci implique l’inégalité suivante
ÅZ t ã
x(t) ⩽ y(t) ⩽ C exp g ,
t0
Théorème 2.10. Dans le contexte du théorème 2.3, on suppose de plus qu’il existe
une fonction continue a : R → [0, +∞[ telle que |f (t, x)| ⩽ a(t)(1 + |x|) pour tous
t, x ∈ R. Alors, la solution maximale de (2.1)-(2.2) est globale.
26
2.2 Systèmes différentiels non linéaires
On considère dans cette section un système non linéaire de dimension 2 de la
forme suivante
X ′ = F (X) (2.3)
avec Å ã Å ã
x f (x, y)
X= , F (X) = ,
y g(x, y)
complété par la donnée de Cauchy en t0 ∈ R,
X(t0 ) = X0 . (2.4)
27
— Soit T+ ∈ ]t0 , +∞[ et limt↑T+ ∥X(t)∥ = +∞.
De même,
— Soit T− = +∞.
— Soit T− ∈ ]−∞, t0 [ et limt↓T− ∥X(t)∥ = +∞.
(X − Xe )′ = F (X) − F (Xe ).
On note Ç ∂f ∂f
å
∂x ∂y
∇F = ∂g ∂g
∂x ∂y
où o(Y ) désigne une fonction vectorielle telle que lim∥Y ∥→0 o(Y )
∥Y ∥
= 0. Ainsi, au
voisinage du point d’équilibre Xe , il est intéressant d’étudier le système linéaire
Y ′ = ∇F (Xe )Y.
Théorème 2.15. Dans le contexte précédent, si les parties réelles des valeurs
propres de ∇F (Xe ) sont strictement négatives alors le point Xe est asymptotique-
ment stable.
28
Exemple 2.16. On s’intéresse au système de Lokta-Volterra (modèle simplifié
pertinent en dynamique des populations)
®
x′ = x(1 − y)
y ′ = y(x − 1)
La matrice est diagonale avec deux valeurs propres distinctes 1 et −1. Le point
O(0; 0) est un point selle, à la fois pour le système linéarisé et pour le système non
linéaire.
Autour de l’équilibre A, le système linéarisé s’écrit
Å ã
′ 0 −1
Z = Z.
1 0
Les valeurs propres sont complexes conjuguées. Le point d’équilibre est un centre
pour le système linéaire, avec des trajectoires circulaires. Pour le système non
linéaire, autour du point d’équilibre A, les trajectoires sont également des courbes
fermées, proches de cercle, mais la justification de cette observation demanderait
d’autres outils qui ne seront pas abordés dans ce cours introductif.
2.3 Exercices
Exercice 2.1. Résoudre les équations suivantes :
√
y ′ = t(y 2 − y), 1 + t2 y ′ = y, y ′ = et−y , 1 + t2 y ′ = 1 + y 2 .
y′ = y + y2 (F)
29
(d) On suppose que y0 > 0. Montrer que z est définie sur un intervalle de la forme
]−∞, a[ avec a ∈ R et calculer les limites de z(t) aux bornes de son domaine de
définition. (On pourra utiliser l’inégalité y ′ ⩾ z 2 ).
(e) On suppose que y0 < −1. Montrer que z est définie sur un intervalle de la
forme ]a, +∞[ avec a ∈ R.
(f) Résoudre (F) explicitement et retrouver les résultats précédents.
Exercice 2.3. Les équations de Bernoulli sont des équations de la forme :
Pour les résoudre, on divise par y α , puis on pose z = y 1−α . On est alors ramené à
une équation différentielle linéaire en z.
Résoudre les équations différentielles suivantes :
(a) y ′ + ty = t3 y 3 ,
(b) ty ′ + 3y = t2 y 2 ,
(c) y ′ + y = ty 3 .
Exercice 2.4. Les équations de Riccati sont des équations de la forme :
30
Exercice 2.6. Soit z : [0, ∞[ → R une fonction de classe C 1 .
(a) On suppose que
(a) Montrer que toutes les solutions maximales de (E1 ) et (E2 ) sont globales.
(b) Montrer que certaines solutions de (E3 ) explosent en temps fini.
Exercice 2.8. On considère le système différentiel non linéaire suivant :
®
x′ = x(1 − x − y)
(S)
y ′ = y( 43 − y − x2 )
31
(e) En déduire que J = R.
(f) Montrer que lim
x(t), y(t) = (0, 0).
t→+∞
32
Chapitre 3
Remarque 3.2. (a) Une courbe paramétrée peut se représenter comme un lieu
−−→
géométrique : ensemble des points M (t) (du plan ou de l’espace) tels que OM (t) =
F⃗ (t) lorsque t parcourt I.
(b) Par exemple dans le plan, la représentation paramétrique d’une courbe (la
donnée de la fonction F⃗ : I → R2 ) est souvent plus pertinente en géométrie que la
représentation cartésienne y = f (x) ;
(c) On notera F = F⃗ par simplicité, et
Ñ é
Å ã f
f
F = si N = 2, F = g si N = 3.
g
h
33
Définition 3.4. Soit I = [t0 , t1 ] où t0 < t1 . On appelle longueur de l’arc Γ défini
par F pour t ∈ I, la quantité
Z t1
L(Γ) = ∥F ′ (t)∥ dt. (3.1)
t0
avec sk − sk−1 = (t1 − t0 )/K (cette quantité est appelée le pas de la subdivision).
Pour K grand, sk − sk−1 est petit et la formule de Taylor à l’ordre 1 appliquée à
la fonction vectorielle F permet d’écrire pour k ∈ {1, . . . K},
et ainsi
∥F (sk ) − F (sk−1 )∥ ≈ ∥F ′ (sk )∥(sk − sk−1 ).
Cela signifie que le petit arc partiel Γk , défini par les paramètres t ∈ [tk−1 , tk ],
a pour longueur approchée ∥F ′ (sk )∥(sk − sk−1 ). L’intégrale définissant L(Γ) dans
(3.1) est la limite lorsque K → ∞ de la somme suivante
K
X K
X
∥F (sk − F (sk−1 )∥ ≈ ∥F ′ (sk )∥(sk − sk−1 ).
k=1 k=1
où
mk = min u, Mk = max u.
[sk−1 ,sk ] [sk−1 ,sk ]
34
Remarque 3.7. (a) Le vecteur F ′ (t) représente le vecteur vitesse du point M (t) à
l’instant t et ∥F ′ (t)∥ est la longueur du vecteur vitesse, ou vitesse scalaire. Intégrer
la vitesse scalaire sur I = [t0 , t1 ] donne bien la distance parcourue entre les deux
instants t0 et t1 .
(b) Dans le cas particulier F (t) = At + B, où A ∈ RN et B ∈ RN , la courbe
est une ligne droite. La longueur de l’arc sur I est donc la longueur du vecteur
F (t1 ) − F (t0 ), L = ∥F (t1 ) − F (t0 )∥ = (t1 − t0 )∥A∥. Comme F ′ (t) = A, on retrouve
bien cette formule par (3.1)
Z t1 Z t1
′
L= ∥F (t)∥ dt = ∥A∥ dt = (t1 − t0 )∥A∥
t0 t0
ce qui est la formule bien connue pour le périmètre d’un cercle de rayon r.
(d) Pour une courbe paramétrée donnée en coordonnées polaires :
Å ã
r(θ) cos θ
F (θ) =
r(θ) sin θ
la longueur de la courbe entre θ1 et θ2 est
Z θ2 »
L(θ1 , θ2 ) = (r′ (θ))2 + (r(θ))2 dθ.
θ1
[t0 , t1 ] → [s0 , s1 ]
t 7→ φ(t)
φ(t0 ) = s0 , φ(t1 ) = s1 .
35
Proposition 3.9. La longueur d’un arc paramétré est invariante par changement
de paramétrage admissible.
ψ(s) = t ⇐⇒ s = φ(t).
Remarque 3.10. Cela signifie que la longueur est une quantité géométrique in-
trinsèque, qui ne dépend pas d’un choix particulier de représentation paramétrique
de l’arc. Il peut être intéressant de privilégier une représentation paramétrique par-
ticulière, par exemple, l’abscisse curviligne définie ci-dessous.
36
3.2 Abscisse curviligne et courbure
Définition 3.11. Une courbe paramétrée F : I → RN de classe C 1 est dite normale
si pour tout s ∈ I, ∥F ′ (s)∥ = 1.
√
Å ã
t
Exemples 3.13. (a) Pour F (t) = 2 , on a ∥F ′ (t)∥ = 1 + (2t)2 = 1 + 4t2
p
t
et donc Z t√
φ(t) = 1 + 4τ 2 dτ.
t0
Å ã
r cos θ
(b) Pour F (θ) = , on a ∥F ′ (θ)∥ = r et donc φ(t) = r(θ − θ0 ).
r sin θ
Remarque 3.14. (a) L’abscisse curviligne est définie à une origine près et son
signe diffère selon que t < t0 ou t > t0 . Si t > t0 , elle coïncide avec la longueur de
l’arc entre t0 et t, sinon, elle coïncide avec l’opposé de cette longueur. L’abscisse
curviligne joue donc le même rôle que l’abscisse d’un point sur un axe orienté muni
d’un repère.
(b) L’application t ∈ I 7→ φ(t) ∈ RN réalise une bijection de I sur son image
J = φ(I). On considère ψ la fonction réciproque de φ, c’est-à-dire vérifiant
ψ(s) = t ⇐⇒ s = φ(t).
Le résultat suivant montre que l’on peut toujours se ramener à une courbe
paramétrée normale par le changement de paramétrage de l’abscisse curviligne.
37
(b) En utilisant l’abscisse curviligne φ comme paramétrage, c’est-à-dire en défi-
nissant
G(φ(t)) = F (t), de façon équivalente G(s) = F (ψ(s)),
on a ∥G′ (s)∥ = 1, ce qui signifie que la courbe paramétrée G : J → RN est normale.
Démonstration. Pour tout t ∈ I, φ′ (t) = ∥F ′ (t)∥ > 0. De plus, par (3.5), pour
tout s ∈ J,
F ′ (ψ(s))
G′ (s) = ψ ′ (s)F ′ (ψ(s)) = ,
∥F ′ (ψ(s)∥
ce qui implique ∥G′ (s)∥ = 1.
Définition 3.16. Soit G : I → RN une courbe paramétrée de classe C 1 normale.
— La fonction T⃗ : I → RN , s 7→ T⃗ (s) = G′ (s) est appelée vecteur unitaire
tangent à G.
— Si de plus, la courbe paramétrée est de classe C 2 , la fonction γ : I → [0, +∞[,
s 7→ ∥G′′ (s)∥ est appelée courbure associée à G.
Remarque 3.17. — Lorsqu’une courbe paramétrée est normale, l’expression
du vecteur unitaire tangent est donnée par la définition 3.11. Lorsque la
courbe paramétrée F : I → RN est quelconque, on considère la courbe
paramétrée G : J → RN définie par le paramétrage de l’abscisse curvi-
ligne φ(t), c’est-à-dire F (t) = G(φ(t)). On a alors F ′ (t) = φ′ (t)G′ (φ(t)) =
∥F ′ (t)∥G′ (φ(t)) et donc
F ′ (t)
G′ (φ(t)) = .
∥F ′ (t)∥
Ceci justifie l’expression suivante pour le vecteur unitaire tangent exprimé
dans le paramétrage initial
F ′ (t)
T⃗ (t) = .
∥F ′ (t)∥
— Une façon habituelle de faire les calculs consiste à écrire G(s) = F (t) avec
s = φ(t) de sorte que ds
dt
= φ′ = ∥F ′ ∥ et donc ds
dt
= ∥F1′ ∥ . Ainsi,
dG dF dt F′
T⃗ = = = .
ds dt ds ∥F ′ ∥
38
3.3 Courbes planes. Repère de Frenet
Dans cette partie, on considère le cas des courbes planes, N = 2, et on considère
une courbe paramétrée F : I → R2 régulière et de classe C 2 . Comme dans la
proposition 3.15, on définit à partir de F et de l’abscisse curviligne une courbe
paramétrée G : J → R2 normale. On a G(s) = F (ψ(s)) et ∥G′ (s)∥ = 1. On
rappelle que le vecteur tangent unitaire est alors défini par
T⃗ = G′ .
Le vecteur T⃗ (s) de R2 ayant pour norme 1, il existe une fonction α : J → R de
classe C 2 telle que Å ã
cos α(s)
T⃗ (s) = .
sin α(s)
Remarque 3.18. La preuve de l’existence d’une telle fonction α, appelée relève-
ment n’est pas évidente. Elle est admise dans ce cours.
Définition 3.19. Le vecteur unitaire normal N ⃗ (s) est défini par
Å ã
⃗ − sin α(s)
N (s) = .
cos α(s)
⃗ ⃗
⃗ = dT ,
N T⃗ = −
dN
.
dα dα
(c) Les vecteurs T⃗ , N
⃗ et la fonction α vérifient
dT⃗ ⃗,
⃗
dN
= α′ N = −α′ T⃗ ,
ds ds
ce qui se représente matriciellement par
Ç å Å ãÇ⃗å
d T⃗ 0 α′ T
⃗ = ′ ⃗ .
ds N −α 0 N
39
(d) En particulier,
dT⃗ ⃗
dN
γ(s) = = .
ds ds
Démonstration. La relation (a) se déduit directement de G′ = T⃗ , G′′ = α′ N ⃗ , et
⃗ ∥ = 1 qui donnent : γ = ∥G′′ ∥ = |α′ |. Les relations (b) et (c) s’obtiennent par
∥N
dérivation.
Définition 3.22. — La fonction γ1 (s) = α′ (s) est appelée courbure algébrique
de la courbe paramétrée G en le paramètre s et vérifie γ = |γ1 |.
— En un paramètre s ∈ J tel que γ1 (s) ̸= 0, on définit le rayon de courbure
algébrique R(s) par
1
R(s) = .
γ1 (s)
— On définit le centre de courbure Ω(s) par
⃗ (s).
Ω(s) = G(s) + R(s)N
F ′ = φ′ T⃗ ,
F ′′ = φ′′ G′ (φ) + (φ′ )2 G′′ (φ) = φ′′ T⃗ + (φ′ )2 α′ N
⃗.
det(F ′ , F ′′ ) = (φ′ )3 α′ = ∥F ′ ∥3 α′ .
Ainsi,
′ det(F ′ , F ′′ )
α = .
∥F ′ ∥3
40
Exemples 3.24. (a) La courbure d’un cercle de rayon R est constante égale à
1/R, et son rayon de courbure est bien R. Voir l’exercice 3.3.
(b) En revanche, la courbure d’une ellipse n’est constante que si l’ellipse est un
cercle. Voir l’exercice 3.4.
(c) La Åcourbure
ã d’une courbe paramétrée donnée en coordonnées cartésiennes
x(t)
F (t) = a pour expression
y(t)
a pour expression
|2(r′ (θ))2 − (r′′ (θ) − r(θ))r(θ)|
γ= 3 .
((r′ (θ))2 + (r(θ))2 ) 2
(Voir exercice 3.7.)
[⃗u, ⃗v , w]
⃗ = det(⃗u, ⃗v , w),
⃗
⃗ = (⃗u ∧ ⃗v ) · w
[⃗u, ⃗v , w] ⃗,
41
— {⃗u, ⃗v , ⃗u ∧ ⃗v } forme une base directe de R3 .
Enfin, on peut définir le produit vectoriel par ses coordonnées. Si les vecteurs ⃗u et
⃗v ont pour coordonnées
Ñ é Ñ é
u1 v1
⃗u = u2 , ⃗v = v2 ,
u3 v3
alors Ñ é
u2 v3 − u3 v2
⃗u ∧ ⃗v = u3 v1 − u1 v3
u1 v2 − u2 v1
On rappelle quelques autres propriétés du produit vectoriel.
(a) ⃗u ∧ ⃗v = −⃗v ∧ ⃗u.
(b) ⃗u ∧ (⃗v ∧ w)
⃗ = (⃗u · w)⃗ ⃗ (voir exercice 3.9).
⃗ v − (⃗u · ⃗v )w
(c) ⃗u ∧ ⃗v = 0 si et seulement si ⃗u et ⃗v sont colinéaires.
⃗
T⃗ (s) = G′ (s).
dT⃗
γ = ∥G′′ (s)∥ = .
ds
⃗.
On définit maintenant le vecteur normal N
⃗ est défini
Définition 3.25. On suppose que γ > 0. Le vecteur unitaire normal N
par la relation
′′ dT⃗
⃗ = G (s)
N = ds⃗
∥G′′ (s)∥ dT
ds
En particulier,
dT⃗ ⃗.
= γN
ds
42
Remarque 3.26. Comme ∥T⃗ ∥2 = T⃗ · T⃗ = ⃗0, on a
dT⃗ ⃗
2 · T = 0,
ds
ce qui justifie que T⃗ et N⃗ sont orthogonaux.
La définition du vecteur N ⃗ diffère de celle de la dimension 2 donnée dans la
proposition 3.21. En effet, en dimension 2, le sens du vecteur N ⃗ est imposée pour
avoir un repère (T⃗ , N
⃗ ) direct. Ici, on donne au vecteur N⃗ le sens du vecteur dT⃗ .
ds
Remarque 3.28. (a) Le trièdre de Frenet est bien un repère orthonormé par les
propriétés du produit vectoriel et
∥T⃗ ∧ N
⃗ ∥ = ∥T⃗ ∥ · ∥N
⃗ ∥ = 1.
(b) Le plan osculateur est également défini par les deux vecteurs F ′ (t) (vecteur
vitesse) et F ′′ (t) (vecteur accélération) car
F′
T⃗ = ,
∥F ′ ∥
(3.6)
dT⃗ dt 1 dT⃗
Å ã
⃗ 1 d 1
γN = = = ′′
F + T⃗ .
dt ds ∥F ′ ∥ dt ∥F ′ ∥2 dt ∥F ′ ∥
Définition 3.29. On appelle torsion de la courbe gauche la fonction définie par
⃗
dN
θ=− · (T⃗ ∧ N
⃗)
ds
Définition 3.30. Lorsqu’elles sont définies, les fonctions γ1 et 1θ s’appellent res-
pectivement rayon de courbure et rayon de torsion de la courbe.
Proposition 3.31. Les relations suivantes sont vérifiées :
(a) Expression alternative de la torsion :
⃗
dN ⃗
θ=− ⃗ = dB · N
·B ⃗.
ds ds
43
⃗
(b) Expression de dN
ds
:
⃗
dN
= −γ T⃗ − θB.
⃗
ds
⃗
(c) Expression de dB
ds
:
dB⃗
⃗.
= θN
ds
(d) Les deux dernières relations s’expriment sous la forme matricielle suivante :
Ñ⃗é Ñ éÑ⃗é
T 0 γ 0 T
d ⃗ ⃗ .
N = −γ 0 −θ N
ds ⃗ ⃗
B 0 θ 0 B
⃗
dN
2 ⃗ = 0.
·N
ds
Comme {T⃗ , N
⃗ , B}
⃗ forment une base de R3 , il existe a, b ∈ R tels que
⃗
dN
= aT⃗ + bB.
⃗
ds
De plus, comme ∥T⃗ ∥ = ∥B∥
⃗ = 1,
⃗
dN ⃗
dN
a= · T⃗ et b = ⃗ = −θ.
·B
ds ds
⃗ · T⃗ = 0, ce qui donne (avec ∥N
Pour calculer a, on dérive la relation N ⃗ ∥ = 1),
⃗
dN ⃗
⃗ · dT = −γ.
· T⃗ = −N
ds ds
On a bien obtenu
dN⃗
= −γ T⃗ − θB.
⃗
ds
⃗ ·B
En dérivant la relation N ⃗ = 0, on trouve
⃗ ⃗
⃗ · dB = − dN · B
N ⃗ = θ.
ds ds
⃗ ·B
Finalement, puisque B ⃗ = 1, on a
⃗
dB ⃗ = 0,
·B
ds
44
et donc
⃗
dB
= ãT⃗ + b̃N
⃗,
ds
avec
⃗
dB dT⃗ ⃗
ã = · T⃗ = − ·B =0
ds ds
dT⃗ ⃗ ), et
(car ds
= γN
dB⃗
b̃ = ⃗ = θ.
·N
ds
Ceci donne bien la relation recherchée
⃗
dB ⃗
= θN
ds
⃗ ⃗.
entre dB
ds
et N
Comme dans la proposition 3.23, on peut également obtenir les formules sui-
vantes.
∥F ′ (t) ∧ F ′′ (t)∥
γ(s) = ,
∥F ′ (t)∥3
det(F ′ (t), F ′′ (t), F ′′′ (t))
θ(s) = −
∥F ′ (t) ∧ F ′′ (t)∥2
où s = φ(t).
3.6 Exercices
Exercice 3.1. On rappelle que la fonction cosinus hyperbolique est définie sur R
par cosh x = 12 (ex + e−x ). Quelle est la longueur de l’arc de chaînette, d’équation
y = a cosh xa , compris entre les droites d’équation x = 0 et x = b pour b > 0 fixé ?
Exercice 3.2. La cycloïde est la courbe décrite par un point fixe M d’un cercle
de rayon R qui roule sans glisser sur l’axe Ox.
(a) Donner un paramétrage de la cycloïde. On supposera que le point M coïncide
avec le point O initialement.
(b) Calculer la longueur de l’arc de cycloïde décrit après un tour complet du cercle.
45
Exercice 3.3. Vérifier que la courbure d’un cercle de rayon R > 0 vaut 1/R.
x2 y 2
+ 2 =1 avec 0 < b < a.
a2 b
(a) Donner une représentation paramétrique de l’ellipse.
(b) Donner une expression de la longueur de l’ellipse.
(c) Calculer la courbure de l’ellipse en tout point.
(d) Quels sont les points où la courbure est maximale ?
Exercice 3.8. Quelle est la longueur totale de la cardioïde, courbe plane fermée,
paramétrée en coordonnées polaires par
46
(c) Déterminer la condition que doivent vérifier les trois vecteurs ⃗u, ⃗v et w
⃗ de R3
pour que
⃗u ∧ (⃗v ∧ w)
⃗ = (⃗u ∧ ⃗v ) ∧ w.
⃗
(⃗u ∧ ⃗v ) · (w
⃗ ∧ ⃗z) = (⃗u · w)(⃗
⃗ v · ⃗z) − (⃗u · ⃗z)(⃗v · w).
⃗
47
Chapitre 4
Intégrales multiples
avec
b−a d−c
tj − tj−1 = , sk − sk−1 = .
K K
De même qu’une surface (calculée par une intégrale simple) peut être approchée par
l’aire d’une famille de rectangles (sommes de Darboux inférieure et supérieure dans
la remarque 3.6, on va approcher un volume par une famille de parallélépipèdes
verticaux, dont les bases sont des petits rectangles du plan. On définit les sommes
de Darboux inférieures et supérieures
(b − a)(d − c) X
σ(K) = mj,k ,
K2 1⩽j⩽K
1⩽k⩽K
(b − a)(d − c) X
Σ(K) = Mj,k ,
K2 1⩽j⩽K
1⩽k⩽K
48
où
mj,k = min f (x, y), Mj,k = max f (x, y),
(x,y)∈Rj,k (x,y)∈Rj,k
et
Rj,k = [tj−1 , tj ] × [sk−1 , sk ].
49
propriétés sur le domaine D sont requises pour que la procédure fonctionne. Dans
la suite, nous allons nous intéresser au calcul explicite d’intégrales doubles sur des
domaines simples plutôt qu’à approfondir
RR la théorie.
On admet dans la suite que f 7→ D f (x, y)dxdy est une forme linéaire, c’est-
à-dire pour f, g : D → R, λ, µ ∈ R, on a
ZZ ZZ ZZ
(λf + µg)(x, y)dxdy = λ f (x, y)dxdy + µ g(x, y)dxdy.
D D D
50
Exemple 4.8. Un changement de variable très classique est la conversion des
coordonnées cartésiennes en coordonnées polaires dans le plan
x = r cos θ, y = r sin θ.
51
Remarque 4.10. On peut aussi permuter les variables x, y et z dans ces formules.
Exemple 4.11. Calculer
ZZZ
(x + y + xz)dxdydz.
[0,1]×[0,2]×[1,3]
52
4.3 Exercices
Exercice 4.1. Calculer les intégrales doubles suivantes :
ZZ
(a) sin(x + y) dxdy où R = [0, π2 ] × [0, π2 ].
Z ZR
y
(b) p dxdy où R = [−2, 2] × [3, 7].
R 1 + xy + y 2
ZZ
(c) (x + y)ex+y dxdy où R = [0, 2] × [1, 2]}.
Z ZR
(d) (3x + y) dxdy où D = {(x, y) ∈ R2 : x2 + 2y 2 ⩽ 1, x ⩾ 0}.
D
ZZ
Exercice 4.2. Calculer l’intégrale double xy dxdy où D est la partie bornée
D
du plan délimitée par les paraboles d’équation y = x2 et x = y 2 .
x2 y 2
+ 2 = 1.
a2 b
Exercice 4.5. Soit V le volume de R3 défini par les conditions suivantes
0 ⩽ x ⩽ 1, 0 ⩽ y ⩽ 1, 0 ⩽ z ⩽ xy.
0 ⩽ z ⩽ 1 − y2, x2 + y 2 ⩽ 1.
z 2 = x2 + y 2 ,
53
le paraboloïde d’équation
z = x2 + y 2
et les deux plans d’équations respectives
z = 0, z = 1.
Exercice 4.8. Calculer le volume d’un anneau de rayon a dont la section est un
cercle de rayon 0 < b < a.
54
Chapitre 5
Surfaces
5.1 Définitions
Définition 5.1. On appelle surface de R3 (ou nappe paramétrée) une application
S : D ⊂ R2 → R3
(u, v) 7→ M (u, v) = (x, y, z)(u, v),
où D est un domaine de R2 et où les fonctions x, y et z sont de classe C 1 .
Définition 5.2. On appelle arc tracé sur la surface S une courbe paramétrée de
la forme
Γ : I ⊂ R → R3
t 7→ (x, y, z)(u(t), v(t)),
où I est un intervalle de R, et u, v sont deux fonctions I → R, de classe C 1 telles
que pour tout t ∈ I, le couple (u(t), v(t)) appartient à D.
Remarque 5.3. (a) Les surfaces définies comme des graphes, c’est-à-dire de la
forme z = f (x, y) où f : D ⊂ R2 → R, sont des cas particuliers de surfaces de R3
puisqu’elles peuvent être décrites par le paramétrage
x(u, v) = u
y(u, v) = v
z(u, v) = f (u, v),
55
5.2 Point régulier, plan tangent et normale à une
surface
Définition 5.4. On dit qu’un point M (u, v) de la surface S est un point régulier
si, en ce point, on a
∂M ∂M ⃗
∧ ̸= 0,
∂u ∂v
ou, de manière équivalente, si la Jacobienne de S en ce point est de rang 2.
on a Ñ é Ñ é
1 0
∂M ∂M
= 0 , = 1 .
∂u ∂f ∂v ∂f
∂u ∂v
Ces deux vecteurs sont linéairement indépendants et donc tous les points sont
réguliers. Une équation du plan tangent à la surface en un point (x0 , y0 , z0 ) =
(u0 , v0 , f (u0 , v0 )) est donnée par
∂f ∂f
z − z0 = (x − x0 ) (u0 , v0 ) + (y − y0 ) (u0 , v0 ).
∂u ∂v
En effet, un point (x, y, z) appartient au plan tangent si, et seulement si,
1 0 x − x0
0 1 y − y0 = 0,
∂f ∂f
∂u
(u0 , v0 ) ∂v
(u0 , v0 ) z − z0
56
Proposition 5.7. — La notion de point régulier ne dépend pas du paramétrage.
— Le plan tangent en un point régulier ne dépend pas du paramétrage.
Proposition 5.8. La tangente en un point M à tout arc tracé sur S est contenue
dans le plan tangent Π en M .
Démonstration. Soit
Γ : I ⊂ R → R3
t 7→ (x, y, z)(u(t), v(t)),
un arc tracé sur la surface S. On notera (abus de notation)
x(t) = x(u(t), v(t)), y(t) = y(u(t), v(t)), z(t) = z(u(t), v(t)).
La tangente en M (t) à l’arc Γ a pour vecteur directeur (pas nécessairement uni-
taire)
Ö è Ö è
Ñ ′ é ∂x ∂x
x (t) ∂u ∂v
y ′ (t) = u′ (t) ∂u
∂y
+ v ′ (t) ∂y
∂v
z ′ (t) ∂z ∂z
∂u ∂v
∂M ∂M
(u(t), v(t)) + v ′ (t)
= u′ (t) (u(t), v(t)),
∂u ∂v
ce qui prouve bien que la tangente est contenue dans le plan tangent à S en
M (u(t), v(t)).
Définition 5.9. En un point régulier M (u, v) de la surface S, on appelle normale
à la surface S, le vecteur perpendiculaire au plan tangent défini par
∂M ∂M
⃗n = (u, v) ∧ (u, v).
∂u ∂u
⃗ =
Le vecteur N ⃗
n
est le vecteur unitaire normal à la surface S.
∥⃗
n∥
57
Remarque 5.11. On justifie cette définition par le raisonnement infinitésimal
suivant. Pour de petites variations du et dv (supposées positives pour simplifier)
des paramètres u et v, on a
∂M ∂M
M (u + du, v + dv) = M (u, v) + (u, v)du + (u, v)dv.
∂u ∂v
Les points M (u, v) et M (u + du, v + dv) définissent donc un parallélogramme
ABCD avec
−→ ∂M −−→ ∂M
A = M (u, v), AB = (u, v)du, AD = (u, v)dv.
∂u ∂v
L’aire de ce parallélogramme est donnée par
−→ −−→ ∂M ∂M
∥AB ∧ AD∥ = (u, v) ∧ (u, v) dudv.
∂u ∂v
L’aire totale de la surface s’obtient donc en intégrant cette quantité pour tous les
points de D.
Nous admettons que l’aire ne dépend pas de la paramétrisation choisie.
ce qui donne s
Å ã2 Å ã2
∂M ∂M ∂f ∂f
∧ = 1+ + .
∂u ∂v ∂u ∂v
Ainsi, l’aire de la surface
Σ = {(x, y, z) ∈ R3 , z = f (x, y) ∈ D}
S = {(x, y, z) ∈ R3 : x2 + y 2 + z 2 = R2 , z ⩾ 0}.
58
La surface est paramétrée par
x(u, v) = u
y(u, v) = v
√
z(u, v) = R2 − u2 − v 2 ,
√
ce qui correspond au cadre général précédent avec f (u, v) = R2 − u2 − v 2 . On
calcule
∂f u ∂f v
= −√ , = −√ ,
∂u R2 − u2 − v 2 ∂v R2 − u2 − v 2
et
s
Å ã2 Å ã2
∂f ∂f u2 v2
1+ + = 1+ 2 +
∂u ∂v R − u2 − v 2 R 2 − u2 − v 2
R
=√ .
R − u2 − v 2
2
où
D = {(u, v), u2 + v 2 ⩽ r2 }.
On utilise les coordonnées polaires pour calculer cette intégrale
u = r cos θ
v = r sin θ.
Le jacobien est donné par
cos θ −r sin θ
= r.
sin θ r cos θ
Ainsi, l’aire vaut
Z R Z 2π
R
A(S) = √ rdrdθ
0 0 R2 − r 2
Z R
r
= 2πR √ dr
0 R − r2
2
î √ óR
= 2πR − R2 − r2 = 2πR2 .
0
59
5.4 Exercices
Exercice 5.1. Calculer l’aire de la portion du paraboloïde d’équation z = xy
délimitée par l’intérieur du cylindre d’équation x2 + y 2 = 1.
où 0 < a < b.
pour a > 0.
(b) Application. Soit 0 < a < b et c > 0, d > 0. Calculer l’aire du tronc de cône
engendré par la rotation autour de l’axe Ox de la portion de droite définie par
y = cx + d, x ∈ [a, b].
60
Chapitre 6
Analyse vectorielle
Dans ce chapitre, l’espace R3 est muni d’un repère orthonormé (O,⃗ı, ⃗ȷ, ⃗k). On
désigne par D un sous-ensemble de R3 .
V⃗ : D → R3 .
On notera
Ñ é
P (x, y, z)
V⃗ (x, y, z) = Q(x, y, z) = P (x, y, z)⃗ı + Q(x, y, z)⃗ȷ + R(x, y, z)⃗k.
R(x, y, z)
61
6.1.2 Opérateurs
Définition 6.3. On appelle divergence de V⃗ au point M , le scalaire noté div V⃗
défini par
∂P ∂Q ∂R
div V⃗ (M ) = (x, y, z) + (x, y, z) + (x, y, z).
∂x ∂y ∂z
On admettra que la divergence d’un vecteur ne dépend pas du repère choisi.
−−→
Exemple 6.4. On considère le vecteur unitaire ⃗u = OM
OM
. Alors, en notant
p
r= x2 + y 2 + z 2 ,
on a
x y z
⃗u = ⃗ı + ⃗ȷ + ⃗k,
r r r
2 2
y +z x2 + z 2 x2 + y 2 2
div ⃗u = 3
+ 3
+ 3
= .
r r r r
Remarque 6.5. On remarque que la divergence est un opérateur linéaire, c’est-
à-dire
div(λ1 V⃗1 + λ2 V⃗2 ) = λ1 div V⃗1 + λ2 div V⃗2
pour deux champs de vecteurs V1 , V2 et deux réels λ1 , λ2 quelconques.
⃗ V⃗ ) = ⃗0.
div(rot
Voir exercices.
62
6.1.3 Circulation d’un champ de vecteurs
On considère une courbe paramétrée dans R3
63
pour aller du point A(1, 0) au point B(0, 1) par deux chemins différents. Le premier
chemin Γ1 est défini par
x(t) = 1 − t
y(t) = t pour t ∈ [0, 1].
z(t) = 0
C2 = 0
On remarque sur cet exemple que le travail dépend du chemin suivi, et non pas
seulement des points initial et final.
(c) Un champ scalaire est constant si, et seulement si, son gradient est nul.
64
Définition 6.15. Une surface de niveau du champ de scalaires U : D → R est
l’ensemble des points M de D tels que U (M ) est égale à une constante.
Proposition 6.16. Le vecteur gradient est normal aux surfaces de niveau et dirigé
vers la région des champs croissants.
Démonstration. En effet, on observe d’abord que si U (M ) est une constante sur
une surface S (surface de niveau), alors pour une variation sur la surface
⃗ U (M ) · dM
dU = grad ⃗ = 0,
65
ce qui entraîne bien que le rotationnel est nul. Une autre façon d’exprimer ce calcul
est d’écrire
rot ⃗ U = ⃗0.
⃗ grad
La réciproque est admise.
V⃗ = −∇E ⃗ Ep .
⃗ p = −grad
on a
Z 1 Z 1 Z 1
′ ′
C1 = y(t)x (t)dt + (x(t))y (t)dt = (−t + (1 − t)) dt = 0.
0 0 0
En fait, quelque soit le chemin suivi pour relier le point A au point B, le travail
est nul. Ceci est dû au fait que le champ dérive d’un potentiel scalaire, comme le
montre le résultat suivant, formulé en terme d’énergie.
Théorème 6.21. Le travail d’une force dérivant d’un potentiel scalaire ne dépend
que des valeurs de ce potentiel aux points initial A et final B. Plus précisément, si
V = −∇Ep alors le travail W est
W = Ep (A) − Ep (B).
66
Démonstration. Le champ de vecteurs s’écrit sous la forme
Ö ∂Ep è
− ∂x
V = − ∂E
∂y
p
= −∇Ep
− ∂E
∂z
p
67
Théorème 6.24. La condition nécessaire et suffisante pour que le champ de vec-
teurs V⃗ soit un champ de rotationnels sur D est que pour tout M ∈ D,
div V⃗ (M ) = 0.
S : Ω ⊂ R2 → R3
(u, v) 7→ (x, y, z)(u, v),
On note
∂M ∂M
⃗n(u, v) = (u, v) ∧ (u, v).
∂u ∂v
Définition 6.26. Soit V⃗ : D → R3 un champ de vecteurs de classe C 1 sur un
sous-ensemble D de R3 dont on suppose qu’il contient S(Ω). On appelle intégrale
de V⃗ sur S, ou flux du champ de vecteurs V⃗ à travers la surface S, l’intégrale
ZZ ZZ
⃗ =
V⃗ · dσ V⃗ (M (u, v)) · ⃗n(u, v) dudv
S Ω
notée ΦS (V⃗ ).
68
Théorème 6.28. Soit S une surface de classe C 1
S : Ω ⊂ R2 → R3
(u, v) 7→ (x(u, v), y(u, v), z(u, v))
6.6 Exercices
Exercice 6.1. Montrer que pour tout champ de vecteur V⃗ : R3 → R3 , on a
⃗ V⃗ ) = 0.
div(rot
rot ⃗ U = ⃗0.
⃗ grad
rot(U
⃗ V⃗ ) = U rot
⃗ V⃗ + (∇U
⃗ ) ∧ V⃗ ,
div(U V⃗ ) = U div V⃗ + ∇U
⃗ · V⃗ .
69
Pour deux fonctions scalaires U1 , U2 : R3 → R montrer
rot(U
⃗ ⃗ ⃗
1 ∇U2 ) + rot(U2 ∇U1 ) = 0,
⃗
⃗ 1 ∧ ∇U
div(∇U ⃗ 2 ) = 0.
70
(b) Calculer le flux de V⃗ à travers le demi disque défini par
2 2
x + y ⩽ 1,
y ⩾ 0,
z = 0.
V⃗ = yz⃗ı + zx ⃗ȷ + xy ⃗k.
pour t ∈ [0, π4 ].
(c) Calculer le flux de V⃗ à travers la sphère unité.
P
Exercice 6.8. Montrer que le champ de vecteurs défini par V⃗ = Q où
R
xz yz 1 z2
P =− , Q=− , R= −
r3 r3 r r3
est un champ de gradient, dont on donnera le potentiel.
71
Exercice 6.11. Calculer de deux façons différentes le flux du champ de vecteurs
V⃗ (x, y, z) = −5x⃗ı + x2 y ⃗ȷ
72