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2 13 - Arret-1983

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COUR SUPREME DE JUSTICE

SECTION JUDICIAIRE - CASSATION - MATIERES CIVILE


ET COMMERCIALE

Audience publique du 26 janvier 1983

1. MOTIVATION
1. MOYEN - NON REPONSE A CONCLUSIONS - IRRECEVABILITE
DECISION DONT TIERCE-OPPOSITION FRAPPEE DE POURVOI -
POURVOI DECLARE PREMATURE PAR C.S.J. - FONDE MAIS SANS
INTERET NI OBJET - IRRECEVABLE

Bien que fondé, est devenu sans intérêt ni objet et partant irrecevable, le
moyen tendant à voir déclarer une tierce-opposition irrecevable pour
défaut d'intérêt et d'objet en raison de l'effet suspensif du pourvoi
frappant le jugement dont tierce-opposition, lorsque le pourvoi formé a
déjà connu son dénouement par a&êt le déclarant prématuré pour avoir
été dirigé contre un jugement par défaut qualifié erronément de
contradictoire par la Cour d'appel.

2. MOYEN - NON REPONSE A CONCLUSIONS ;REFUS DESCENTE


SUR LES LIEUX - DEMANDE SUBSIDIAIRE ET FACULTATIVE -
ELEMENT DOSSIERS SUFFISANTS - RENDANT DESCENTE SANS
OBJET - REPONSE IMPLICITE - NON FONDE

Est non fondé, le grief fait au juge d'appel d'avoir, par son silence, refusé
d'ordonner une descente sur les lieux sollicitée à titre non seulement
subsidiaire mais aussi facultut$ étant donné que le juge est censé avoir
implicitement répondu aux conclusions lorsqu'il estime que les éléments
du dossier lui présentés étaient suffisants pour la solution du litige sans
qu'il ait besoin d'une telle descente devenue sans objet.

3. NON REPONSE A AVIS DU M.P. EXIGEANT UN AVANT DIRE


DROIT - ABSENCE OBLIGATION LEGALE - MOYEN MANQUE EN
FAIT

Manque en fait le grief fait au juge de n'avoir pas répondu à l'avis du


Ministère public tendant à voir le juge vérifier un fait par un avant dire
droit, aucune disposition légale ne lui faisant pareille obligation à
l'endroit du Ministère public qui, en matière civile, sauf exceptions
prévues par la loi, n'est pas partie au procès.
En clair, ce moyen tendait à voir déclarer la tierce-opposition
irrecevable pour défaut d'intérêt et d'objet en raison de l'effet suspensif du
pourvoi.

Il-est un fait indéniable que le demandeur avait, à titre principal


soulevé ce moyen dans ses D -el et que le juge d'appel n'y 4
p) eu éga~d.Néanmoins, ce moyen, b i e w . est devenu sans
intérêt ni objet et, partant, irrecevable. En effet, le pourvoi dont il s'agit a
déjà connu son dénouement par l'arrêt de la Cour suprême de justice rendu
le 16 avril 1980 sous le R.C. 324 déclarant le pourvoi introduit par le
citoyen KIBISWA prématuré. Le jugement dont pourvoi avait été qualifié
par défaut par la Cour suprême de justice, contrairement au juge d'appel
qui l'avait erronément qualifié de contradictoire. Donc, il n'y a pas intérêt
à cassation, car, en cassant, la Cour serait amenée à enjoindre à la
juridiction de renvoi de rencontrer les conclusions du demandeur sur le
point faisant l'objet de cette branche du moyen en disant si oui ou non la
tierce-opposition est recevable en raison d'un pourvoi qui n'existe plus
pour avoir été déclaré prématuré.

Deuxième branche : elle n'a pas rencontré le second moyen du demandeur


qui sollicita une descente sur les lieux aux fins de constater leur état et leur
mise en valeur respective, alors que les dispositions légales visées au
moyen lui en faisaient obligation.

Dans le développement de cette branche du moyen le demandeur


reproche au juge d'appel d'avoir, par son silence, refusé d'ordonner par un
arrêt avant dire droit, la descente sur les lieux qu'il avait postulée aux fins
de vérifier si les parcelles portant les numéros 927 et 5257 sont une unique
parcelle ou deux parcelles distinctes faisant ainsi sien le moyen du
défendeur selon lequel l'autorisation de bâtir délivrée à l'actuel demandeur
en cassation porte sur la parcelle no 927 et non sur celle no 5257, faisant de
ces numéros deux parcelles distinctes, alors qu'il s'agit d'une seule, unique
et même parcelle.

11 importe de relever tout d'abord que c'est à titre non seulement


subsidiaire mais facultatif que le demandeur avait sollicité la descente sur
les lieux. En effet, dans ses conclusions le demandeur s'exprime
notamment comme suit à ce sujet :

<< Qu'une descente sur les lieux serait souhaitable avec la présence d'un
juge commissaire pouvant rapporter l'existence sur les lieux d'une maison
appartenant à l'appelant ainsi que la clôture en matériaux durables ; que la
Cour peut éventueilement, avant-dire droit, décider cette descente sur les
lieux B.

346
La Cour constate que ce moyen est nouveau et, partant, irrecevable.
En effet, le demandeur a eu tout le loisir de soulever ce moyen à tous les
degrés inférieurs. Ne l'ayant pas fait, il doit être déclaré irrecevable en ce
moyen.

Dans le troisième moyen proposé à l'appui de son pourvoi, le


demandeur reproche à la décision attaquée d'avoir violé I'article 63 du
code civil livre III, en ce que le juge ayant connu de la tierce-opposition
n'a pu être saisi à l'égard du citoyen KIBISWA, vendeur et cocontractant
du tiers-opposant. De la sorte, le juge a statué vis-à-vis du tiers-opposant et
du demandeur en opposant à ce dernier un contrat auquel il est demeuré
étranger, car ce contrat ne lie que l'intimé KIBISWA au tiers-opposant,
actuel défendeur en cassation. N'ayant pas annulé le jugement sur tierce-
opposition quant à ce, le juge d'appel a fait sienne cette violation de
l'article 63 du code civil livre III. Ce moyen est également nouveau et, par
conséquent, irrecevable.

En effet, alors qu'il aurait pu bien le faire, le demandeur n'avait


jamais protesté devant les juges du fond que le contrat de vente avenu
entre le défendeur et le citoyen KIBISWA lui fût opposé.

Le quatrième moyen du demandeur est tiré d'un principe général de droit


garantissant les droits de la défense et le principe d'une bonne
administration de la justice, en ce que :

1"" branche : L'absence au procès en tierce-opposition de l'intimé au


procès ayant abouti au jugement dont tierce-opposition n'a pas permis au
demandeur de se défendre valablement dans la mesure où les mérites dont
s'est prévalu le tiers-opposant ne trouvent leur support que dans ceux de
I'intimé ayant été du reste reconnu sans mérites par le jugement dont
tierce-opposition, alors que le principe sus-évoqué exigeait que l'intimé fût
appelé en garantie du tiers-opposant.

2'"" branche : L'absence du garant reconnu sans droits par le jugement


dont tierce-opposition à ce dernier procès et la reconnaissance des droits au
tiers-opposant impliquant la reconnaissance de ceux de son garant
débouche sur une contrariété de décisions judiciaires rendues par la même
juridiction sur les mêmes faits mus entre les mêmes parties ainsi toute
l'économie du principe d'une bonne administration de la justice.

Ce moyen est irrecevable en toutes ces deux branches, puisque le


demandeur n'en indique pas la base légale, c'est-à-dire, les dispositions
légales constituant, en droit zaïrois, la source des principes généraux de
droit, ainsi que l'exige d'ailleurs l'article 44 de la procédure devant la
Cour suprême de justice.

348
Dans son cinquième moyen le deniandeur reproche à la décision
attaquée d'avoir viole l'article 227 de la loi no 731021 du 20 juillet 1973
portant régime gériéral des biens, régime foncier. et immobilier et régime
des sûretés, en ce que l'arrêt de la Cour d'appel confirme le jugernent sur
tierce-opposition et attaque par ce fait les droits constatés par le certificat
d'enregistrement, alors que l'article précité rend inattaquables les droits
constatés par le certificat d'enregistrement.

Ce moyen est irrecevable parce qu'il est mélangé de fait et de droit.


En effet, il est difficile de savoir si ce certificat a été réellement produit et
discuté devant le juge d'appel qui, contrairement à l'allégation du
demandeur, ne mentionne pas ce document parmi les pièces jugées nulles
et illégales.

Aucun moyen du demandeur n'étant fondé, son pourvoi doit être


re.jeté.

C'est pourquoi,

La Cour suprême de justice, section judiciaire, siégeant. en cassation


en matières civile et commerciale ;

Le Ministère public entendu :

Rejette le pourvoi ;

Condamne le demandeur aux frais d'instance taxés en totalité à la


somme de 600 Z.

La Cour a ainsi jugé et prononcé à l'audience publique du 29 juin


1983 à laquelle siégeaient les citoyens : OKITAKULA DJAMBAKOTE,
Président ; NGOMA KINKELA et DIBUNDA KABUINJI, Conseillers ;
avec le concours de l'Avocat Général de la République MONGULU et
1 'assistance du Greffier MPOMBELI BOTANDJO.
-

COUR SUPREME DE JUSTICE


SECTION JUDICIAIRE - CASSATION - MATIERES CIVILE
ET COMMERCIALE

Audience publique du 26 janvier 1983

1. MOTIVATION
1. MOYEN - ART 16 CONSTIT. ET 23 CPC - NON REPONSE AUX
CONCLUSIONS RELATIVES APPLICATION ART 82 CCLIII ET
RESOLUTION VENTE IMMEUBLE - MOTIVATION SUFFISANTE -
NON FONDE

Est non fondé le moyen tiré de la violation des articles 16 de la


Constitution et 23 du code de procédure civile en ce que la décision
entreprise n'a pas répondu aux conclusionsprises sur la résolution de la
vente d'immeuble en application de l'article 82 du code civil livre III,
lorsque le juge a rencontré le demandeur sur ce point en déclarant que la
résolution de la vente d'immeuble est prononcée en vertu de l'article 332
du code civil livre III, si le vendeur est en danger de perdre la chose et le
prix et que tel n 'étant pas le cas, il est accordé à l'acheteur un délai de 30
jours pourpayer le prix.

2. MOYEN - VIOLATION ART 16 CONSTIT ET 23 CPC - CRITIQUANT


CONTRADICTION MOTIFS CONSIDERANT COMME PROUWE
CONSIGNATION SOLDE PRIX, CONSIGNATION NON INVOQUEE
PREMIER DEGRE - C O N T M D I C ~ ~ O NNON INDIQUEE
IRRECEVABLE

Est irrecevable, pour non indication de la contradiction des motif, le


moyen pris de la violation des articles 16 de la Constitution et 23 du code
de procédure civile en ce que le juge d'appel a considéré comme prouvée
une allégation selon laquelle le défendeur avait consigné le solde du prix
de vente alors que dans ses conclusions écrites déposées au premier degré,
il n'en a jamais été question.

II. PROCEDURE CIVILE :APPEL


VIOLATION ART
144,145, 149 ET 151 CPC ET 1" ORD. 14 MAI 1886 -
APPEL DECLARE RECEVABLE ET FONDE EN ABSENCE NOUVELLE
CONSIGNATION - DECISION BIFFURE APRES NON-COMPARUTION
PARTIES - SIMPLE MESURE ADMINISTRATIVE N'EMPORTANT PAS
PEREMPTION INSTANCE - NO UWLLE CONSIGNATION NON
NECESSAIRE - MOYEN NON FONDE

350
3") aucun huissier n'a été requis à cette fin ;
4") aucune sommation n'a précédé ces offres ;
5") le défendeur ne s'était jamais dessaisi de la chose offerte en la
remettant à un des greffes des juridictions avec intérêts jusqu'au jour
du dépôt ;
6") aucun procès-verbal prévu à l'article 157 précité n'a été dressé ;
7") aucun procès-verbal du dépôt n'a été signifié au demandeur avec
sommation de retirer la chose déposée.

Ce moyen est irrecevable en tant qu'il est mélangé de fait et de droit.


En effet, l'examen de certaines de ces allégations obligerait la Cour
suprême de justice à procéder à des vérifications de fait.

Le cinquième moyen est tiré de la violation de l'article 33 du code


civil livre III, en ce que le juge d'appel s'est laissé impressionner par le
défendeur qui a produit une lettre non communiquée au demandeur et
selon laquelle il aurait consigné 400 Z à la sous-région du Mont Amba
alors que le juge aurait dû constater la mauvaise foi du défendeur du fait
que, même si la réalité de cette consignation était prouvée, le défendeur
n'avait pas consigné 15 % d'intérêts.

Ce moyen est irrecevable. En effet le demandeur y invite la Cour à


se prononcer sur la mauvaise foi du défendeur, une question de fait laissée
à l'appréciation souveraine du juge du fond.

Le sixième moyen est pris de la violation de I'article 333 du code


civil livre III, en ce que le juge d'appel a accordé au défendeur un délai de
grâce pour payer le solde, pouvoir qu'il n'avait pas, dès lors que le
défendeur mis en demeure de remplir son obligation sur plainte du
demandeur auprès de l'O.P.J. MALEMBA BISALA, avait laissé passer la
date du 11janvier 1976 qu'il s'était fixée.

Ce moyen est également irrecevable. En effet le problème de savoir


si une plainte auprès d'un Officier de Police Judiciaire constitue une mise
en demeure par sommation après laquelle le juge ne peut pas accorder un
délai de grâce au défendeur est une question de fait qui relève, compte tenu
des circonstances, de l'appréciation souveraine du juge de fond.

Aucun moyen n'étant fondé, le ~ O U N Osera


~ dès lors rejeté.
ARRET (RC. 342)
En cause : La COMPAGNIE AFRICAINE D'AUTOMOBILES AU
ZAIRE, demanderesse en cassation.
Contre : MALEU MAKUNSA, défendeur en cassation.

Par requête reçue au greffe de la Cour suprême de justice le 26


août 1978, la Société Africauto-Zaïre a introduit un pourvoi en cassation
contre l'arrêt rendu par la Cour d'appel de Kinshasa qui l'a condamnée à
payer la somme de 25.000 zaïres à titre de dommages-intérêts au citoyen
MALEU MAKUNSA pour licenciement abusif.
Le greffier BOMPOKO, parti signifier la date d'audience de ce jour,
a constaté le 15.01.1983que la Société Africauto-Zaire est dissoute.
En application de l'article 19, alinéa 2, de la procédure devant la
Cour suprême, la Cour demandera au Procureur Général de la République,
de recueillir des renseignements sur l'identité des parties à l'égard
desquelles la reprise d'instance peut avoir lieu.
Réserve les frais.
La Cour a ainsi jugé et prononcé à l'audience publique du vingt six
janvier mil neuf cent quatre-vingt-trois à laquelle ont siégé les magistrats
suivants : BAYONA-ba-MEYA M W A KIMVIMBA, Premier Président ;
LIKUWA KASONGO et NKONGOLO-TSHILENGU, Conseillers ; avec
le concours du Ministère public, l'Avocat Général de la République
WASSO .LUKUMBIA et de l'assistance du citoyen MPOMBELI
BOTANDJO, Greffier du siège.

COUR SUPREME DE JUSTICE


SECTION JUDICIAIRE - CASSATION - MATIERE REPRESSIVE

Audience publique du 15février 1983


1. PROCEDURE
POURVOI - NON JONCTION A REQUETE DEUX EXEMPLAIRES -
NOTIFICATION FAITE AUX PARTIES - UN EXEMPLAIRE REQUETE
SOUMIS A EXAMEN COUR - ABSENCE PREJUDICE - RECEVABLE
Est recevable faute de préjudice, le pourvoi dont la requête n'est pas
accompagnée de deux exemplaires complémentaires, étant donné que
not$cation en a été faite aux parties et qu'un exemplaire de cette requête
resté au dossier est examiné par la Cour.
Pour la partie poursuivante la première infraction résultait du fait
que le deuxième défendeur en cassation avait frauduleusement vendu le 6
janvier 1973 à l'O.T.C.Z. l'immeuble sis Boulevard Lumumba no 2731867
à Kinshasa, zone de Limete, alors qu'il l'avait déjà vendu le 16 octobre
1972 au citoyen UTSHINGA UNETUKO, représenté à la convention par
le demandeur en cassation, le citoyen OPESE KAMANGO. La deuxième,
du fait qu'en août 1973, sans préjudice de date plus précise, dans une
intention frauduleuse ou à dessein de nuire, le citoyen MAYENGE a
dénaturé et altéré la vérité dans un écrit en ajoutant les mots « A valoir sur
le remboursement vente maison Limete pour compte UTSHINGA » sur un
reçu qui lui était délivré par le demandeur en cassation. La troisième
infraction provenait pour sa part du fait qu'aux yeux du Ministère public le
deuxième défendeur en cassation a frauduleusement fabriqué ou fait
fabriquer le 11 octobre 1973 une attestation sous seing privé constituant
une fausse reconnaissance de dette dont il a obtenu la légalisation de la
signature et suivant laquelle le citoyen OPESE KAMANGO reconnaissait
être débiteur de MAYENGE pour une somme de 21.500 Z a titre de prix
de vente de la maison de ce dernier sis à Ma Campagne dans la zone de
Ngaliema.

Le demandeur en cassation et le citoyen UTSHINGA s'y sont


constitués parties civiles. Le 30 mai 1975, le Tribunal saisi rendit un
jugement contradictoire acquittant le prévenu du chef de stellionat mais le
condamnant du chef de deux infractions de faux en écritures à une peine
cumulée de 16 mois de servitude pénale, à 250 Z de dommages-intérêts au
profit de la partie UTSHINGA et à 1.250 Z de dommages-intérêts au profit
du demandeur en cassation.

Par l'appel principal du prévenu et les appels incidents des parties


civiles, la cause fut portée devant le Tribunal de première instance de
Kinshasa. Celui-ci a rendu le 9 octobre 1975 un jugement contradictoire
qui n'a retenu que la prévention basée sur la falsification du reçu. 11 a
confirmé le jugement a quo quant à ce déclarant par conséquent l'appel
incident du demandeur en cassation non fondé en ce qu'il vise
l'augmentation des dommages-intérêts alloués de ce chef et se déclarant
incompétent pour statuer sur ce même appel en tant qu'il vise le préjudice
résultant des faits de la troisième prévention qui n'a pu être retenue. Au
demeurant l'appel incident de la partie UTSHINGA a été déclaré
irrecevable du fait qu'il avait été introduit par le demandeur en cassation
sans être muni d'une procuration spéciale.

Le premier moyen du demandeur est tiré de la violation de l'article


17 de la Constitution et de l'article 87 du code de procédure pénale, en ce
que le jugement incriminé fait état de l'expertise comme élément ayant
entraîné sa conviction quant à la troisième prévention, sans tenir compte
11 résulte de cette motivation que les juges d'appel n'ont pas reconnu
l'application de l'article 208 du code civil livre III à l'espèce qui leur a été
soumise et qu' ils ont bien justifié la non application de cette disposition
légale par l'existence des modes de preuve de l'infraction propres à la
_ procédure pénale.
Ce deuxième moyen n'est donc pas non plus fondé.
Le troisième moyen est basé sur la violation de l'article 17 de la
Constitution, de l'article 87 du code de procédure pénale et des articles 205
et 206 du code civil livre III, en ce que le jugement incriminé reproche au
demandeur en cassation de ne s'être pas inscrit en faux contre l'attestation
litigieuse, estimant qu'il lui appartenait préalablement de s'inscrire en faux
pour en provoquer l'annulation avant de faire poursuivre MAYENGE et
éventuellement le sieur BAFUTAMINGI, alors que la procédure
d'inscription en faux est inexistante en droit zaïrois et que les articles 205
et 206 du code civil livre III organisent l'aveu ou le désaveu de la
signature.
Le jugement entrepris renferme effectivement un motif ainsi conçu :
<< que comme le sieur OPESE conteste en être le signataire, il lui
appartenait préalablement de s'inscrire en faux pour en provoquer
l'annulation avant de faire poursuivre MAYENGE et éventuellement le
sieur BAFUTAMINGI ».
Ce motif est manifestement erroné. En effet, ayant introduit une
plainte suivie d'une action publique en faux en écritures, le demandeur en
cassation n'avait dès lors aucune obligation de s'inscrire en faux civil. La
Cour constate toutefois que ce motif est surabondant, le dispositif du
jugement entrepris étant justifié par un autre motif de droit exact tiré du
doute sur I'existence de l'infraction concernée. 11 s'ensuit qu'en ce qui
concerne ce grief, le moyen est sans intérêt et partant irrecevable.
En ce qu'il invoque la violation des articles 205 et 206 susdits, ce
moyen n'est pas fondé car, ayant constaté que le demandeur en cassation
« a contesté énergiquement avoir signé ledit document et taxe la signature
y figurant comme étant un faux », les juges d'appel en ont ordonné la
vérification par expertise.
C'est pourquoi,
La Cour suprême de justice, section judiciaire, siégeant en cassation
en matière pénale ;

Le Ministère public entendu ;


Rejette le pourvoi ;
COUR SUPREME DE JUSTICE
SECTION JUDICIAIRE - MATIERE REPRESSIVE
AU DEGRE D'APPEL

Audience publique du vendredi 25 mars 1983

DROIT PENAL
1. HOMICIDE INVOLONTAIRE - ABSENCE DE FAUTE IMPUTABLE
AU PREVENU - ACQUITTEMENT

Doit être acquitté des faits d'homicide involontaire des détenus, le prévenu
accusé d'avoir, par ses lettres, interdit aux gardiens des prisons de
solliciter du Ministère de la Justice les subventions nécessaires à
l'alimentation de ceux-ci, lorsque ces letires sont inspirées par le souci
d'une saine et corrette gestion budgétaire et qu'elles s'inscrivent dans la
pratique courante du susdit ministère qui instituait une intervention
ponctuelle pour des prisons en difficulté de sorte qu'en se comportant
comme il l'a fait, il n'a commis aucunefaute qui lui soit imputable.
Doit également être acquitté de ces faits, le prévenu gardien de prison
contre lequel il n'a pas été apporté la preuve d'une faute de gestion
susceptible d'entraîner la mort des détenus sous sa garde.

2. NON-ASSISTANCE A PERSONNE EN DANGER - PREVENU


CONSCIENT MALHEUREUX SORT DES DETENUS - AFFICHANT
INDIFFERENCE ET LEGERETE INQUALIFIABLE A LEUR ENDROIT -
PRESOMPTIONS GRAVES ET CONCORDANTES - INFRACTION
ETABLIE

Est coupable de non-assistance à personne en danger, le prévenu qui,


conscient du triste sort de ses détenus privés de vivres, les abandonnepour
un long voyage et se comporte vis-à-vis d'eux avec indifférence et légèreté
inquali>ables d'où résultent des présomptions graves et concordantes de
son intention de leur nuire.

ARRET (R.P.A. 77)


En cause : MINISTERE PUBLIC

Contre : 1) KASONGO MUIDINGE MALUILO


2) N'KOMBE MONKUNDATO
1 - Pendant la période allant du 7 juillet au 20 août 1982, soit comme
auteurs soit comme coauteurs, étant personnes chargées par profession de
l'entretien des détenus, volontairement omis de provoquer l'assistance en
denrées alimentaires et en produits pharmaceutiques en faveur des détenus
précités, alors que ces derniers se trouvaient en péril. Faits prévus et punis
par les articles 21 et 23 du code pénal livre 1et les articles 66 ter, 66 quater
du code pénal livre II tel que modifié et complété par l'ordonnance loi no
781015 du 4 juillet 1978.
2 - Entre la période allant du 9 mai au 20 août 1982, par défaut de
prévoyance ou de précaution ou par inobservation de règlement mais sans
l'intention d'attenter à la personne d'autrui, involontairement causé la mort
des détenus susnommés. Faits prévus et sanctionnés par les articles 52 et
53 du code pénal livre II.
Quant a l'infraction d'homicide volontaire reprochée individuellement à
KASONGO et à N'KOMBE :
- En ce qui concerne KASONGO:
Estimant qu'en violation d'une pratique administrative bien établie,
le prévenu KASONGO, imprévoyant et imprudent, a pris une série de
décisions verbales suivies d'une circulaire interdisant l'assistance
matérielle aux prisons du Bas-Zaïre et ayant été à la base des décès
litigieux dus à la malnutrition, le Ministère public le poursuit sur pied des
articles 52 et 55 du code pénal livre II pour homicide involontaire de
détenus regrettés.
En effet, relève le Ministère public, qui se fait fort des témoignages
des citoyens YPANGA SAKAYOMBO et KOTE-BATE, respectivement
ancien Directeur chef des Services pénitentiaires et gardien de la prison de
Luozi dans le Bas-Zaïre, le prévenu KASONGO avait déjà en avril 1982,
formellement interdit à YPANGA, lorsqu'il était encore responsable des
services pénitentiaires de continuer à ravitailler les prisons de la région de
Bas-Zaïre.
Le Ministère public fait ensuite état des cas d'annulation sur
instruction du prévenu KASONGO des bons de fourniture de vivres et
d'un état d'envoi de fonds établis en faveur des prisons du Bas-Zaire dont
celle de Mbanza-Ngungu.
Par ailleurs, l'accusation a produit la lettre no Just.42/S.G/761/916
du 15 juin 1982 adressée aux gardiens des prisons de Kasangulu,
Madimba, Mbanza-Ngungu, Luozi, Matadi, Boma et au Directeur de
l'établissement de garde et d'éducation de l'enfant, en abrégée EGEE de
Madimba par le prévenu KASONGO ;
Or, bien au contraire, il a été acquis au cours des débats que pour
éviter toute rupture de stock des denrées alimentaires, eu égard à
l'insuffisance des crédits mis à sa disposition, le prévenu s'adressait aux
fournisseurs de la place qui lui vendaient tout le nécessaire à crédit pour le
compte de la prison.

Il découle qu'à défaut de preuve de faute de gestion reprochée au


prévenu N'KOMBE, l'infraction d'homicide involontaire mise à sa charge
n'est établie ni en fait ni en droit ; qu'il y a donc lieu de l'en acquitter.

Quand à l'infraction de non-assistance à personne en danger reprochée aux


prévenus KASONGO et N9KOMBE;

- En ce qui concerne le prévenu KASONGO:

Pour souteniir son accusation portée contre le prévenu KASONGO,


le Ministère public s'appuie essentiellement sur l'indifférence affichée par
ce dernier devant la lettre no 3072/1095/CAT/B.Z/82 du 7 juillet 1982 que
le Commissaire sous-régional de Mbanza-Ngungu, le citoyen
BARAMOTO KPAMA TOSA adressa au prévenu KASONGO qualitate
qua et ayant pour objet la carence de vivres à la prison sous-régionale de
Mbanza-Ngungu.

Après avoir dénoncé l'insuffisance des subventions budgétaires


destinées à l'achat des vivres au profit des détenus de la prison de Mbanza-
Ngungu dont le montant mensuel s'élève à 7058 Z. face aux besoins réels
estimés à 60 050 Z. pour une population pénitentiaire forte de 222
personnes, cette lettre rappelle à l'intention du prévenu KASONGO la
pratique suivie jusque là par ses prédécesseurs pour permettre aux gardiens
des prisons de Bas-Zaïre de nourrir leurs détenus conformément aux
dispositions des articles 61 et 62 de l'ordonnance no 344 du 17 septembre
1965 relative au régime pénitentiaire. Cette pratique consistait en l'envoi
d'un complément de vivres en nature et en espèces en faveur des prisons
du Bas-Zaïre en général et de Mbanza-Ngungu en particulier. «Avec
l'arrêt de fourniture de ce complément préconisé par votre lettre no
Just.42/S.G/761/916 du 15 juin 1982, note le commissaire sous régionai, il
est impossible aux gardiens de faire face aux besoins alimentaires des
détenus ». Et la lettre conclut en disant que « ...Si le Département de la
Justice ne peut intervenir dans l'immédiat pour remédier a cette situation,
il y aura fatalement une sous alimentation qui ne manquera pas d'être à la
base de plusieurs décès au sein de la prison >>.
Ngungu et, suite au rapport alarmant de ce dernier, il dressa à son tour un
rapport à l'intention du Conseil Exécutif qui débloqua une somme de
20.000 Z en faveur de la prison concernée. Bien plus, le prévenu fit
expédier des vivres et des médicaments et désengorgea l'établissement en
transférant bon nombre de détenus à la prison de Luzumu.
Il suit de ce qui précède que c'est à tort que l'accusation reproche au
prévenu KASONGO d'avoir omis de provoquer l'assistance en denrées
alimentaires et en produits pharmaceutiques en faveur des détenus en péril
à la prison sous-régionale des Cataractes à Mbanza-Ngungu. Il y a donc
lieu d'acquitter le prévenu de cette infraction et de le renvoyer des fins des
poursuites exercées contre lui.
- En ce qui concerne le prévenu N'KOMBE :
Considérant que le prévenu N'KOMBE qui, en sa qualité de gardien
de la prison de Mbanza-Ngungu était mieux que quiconque au courant de
la situation dramatique qui prévalait à cette prison pour avoir déclenché la
sonnette d'alarme en minutant lui-même la lettre du 7 juillet 1982 qu'il
soumit à la signature du commissaire sous-régional, n'avait en fait déployé
aucun effort en vue de l'assistance qu'il avait reçu pour mission de
provoquer auprès des autorités de Kinshasa, le Ministère public soutient
que ce prévenu s'était rendu coupable de l'infraction de non-assistance à
personne en danger mise à sa charge.
La Cour considère que des présomptions graves, précises et
concordantes faisant établir l'infraction de non-assistance à personne en
danger reprochée au prévenu N'KOMBE pèsent lourdement sur lui. En
effet, il est apparu à la lumière des éléments recueillis à l'instruction
préliminaire et des débats à l'audience que le prévenu N'KOMBE qui était
pourtant parfaitement conscient de la situation périlleuse dans laquelle il
avait laissé ses détenus à Mbanza-Ngurigu, s'était illustré dans tout son
comportement depuis son arrivée à Kinshasa par une indifférence et une
légèreté inqualifiables à l'égard du sort de ces détenus.
Il suffira à cet effet à la Cour de relever que tout expérimenté qu'il
est, puisqu'il se réclame d'une ancienneté de plus de 20 ans à
l'Administration publique, le prévenu N'KOMBE, à s'en tenir à sa propre
version des faits, aurait, le 7 juillet 1982 confié à YPANGA qui l'a
toujours nié les trois enveloppes contenant la lettre du Commissaire sous-
régional dont l'importance capitale a déjà été soulignée ci-haut sans la
moindre décharge. Par ailleurs, dès lors qu'il connaît fort bien tous les
couloirs du Département de la Justice et le Cabinet du Commissaire d'Etat,
on ne peut suivre le prévenu qui a excipé du respect de la voie hiérarchique
pour ne pas déposer le courrier destiné au Secrétaire Général et au
commissaire d'Etat à leurs services respectifs du Secrétariat.
-

Etant donné qu'à l'exception du détenu NDOMBE MULOWAYI,


mort le 9 mai 1982 de suites de myonécrose et de septicémie à en croire la
fiche médicale établie en sa faveur le 2 mai 1982 par le Dr TSHIBUABUA
KASH, médecin traitant, la quasi-totalité des autres victimes sont décédées
de malnutrition au courant du mois d'août, soit un mois après l'arrivée de
N'KOMBE à Kinshasa, la Cour constate que le prévenu avait disposé de
tout le temps matériel nécessaire pour provoquer l'assistance dont ces
victimes avaient besoin. Par ailleurs, il va sans dire qu'en provoquant une
telle assistance le prévenu N'KOMBE ne pouvait en l'espèce courir aucun
risque quelconque pour lui-même ou pour les tiers. Ainsi donc, tous les
éléments constitutifs de l'infraction sous examen se trouvent réunis dans le
chef du prévenu N'KOMBE, à savoir l'existence du péril dans lequel se
sont trouvés les détenus, personnes vivantes, la possibilité qu'il avait de
provoquer une telle assistance, l'absence de danger pour lui-même ou pour
les tiers et le caractère manifestement volontaire de son abstention. C'est
donc à tort que le premier juge l'a acquitté du chef de I'infraction de non-
assistance à personne en danger mise à sa charge. Il s'ensuit que le
prévenu N'KOMBE sera retenu dans les liens de cette prévention avec
toutes les conséquences découlant au regard de la loi et de sa qualité de
personne chargée de par son état ou sa profession d'assister les victimes en
danger.

Quant à la participation à cette même infraction reprochée aux deux


prévenus :

Considérant que le prévenu KASONGO a délibérément retenu


N'KOMBE en le désignant par sa commission no 191182 du 14juillet 1982
en qualité de gardien de la prison centrale de Makala et que ce dernier a
accepté ce nouveau poste sans que l'un ou l'autre ne se souciât du triste
sort réservé aux prisonniers malades, le Ministère public soutient qu'ils ont
agi de concert pour priver volontairement ces derniers de l'aide que
réclamait pourtant urgemment leur situation désastreuse.

Mais, ainsi qu'il a déjà été relevé lors de l'examen de cette même
prévention particulièrement reprochée au prévenu KASONGO, l'instruc-
tion n'a pu établir de manière indubitable que les deux prévenus se sont
rencontrés au moment des faits incriminés. Par ailleurs, le fait
qu'YPANGA aurait pleuré en apprenant la nouvelle de la désignation de
N'KOMBE à la tête de la prison centrale de Makala ne suffit pas à lui seul
pour détruire la thèse du prévenu KASONGO selon laquelle N'KOMBE
était l'un des deux agents proposés sur base des critères objectifs par les
services compétents de la Direction des services pénitentiaires dont
YPANGA était le responsable, si l'on se souvient que le commis-
sionnement de N'KOMBE comme Directeur de la prison centrale de
Makala est intervenu bien avant que KASONGO ait été mis au courant
b

374
COUR SUPREME DE JUSICE
SECTION JUDICIAIRE - CASSATION - MATIERE
REPRESSIVE

Audience publique du 3 mai 1983

PROCEDURE
POURVOI - PROCURA TION DITE SPECIALE NE MENTIONNANT NI
REFERENCES DECISION NI NOMS PARTIES - QUALIFICATION
ERRONNEE - IRRECEVABLE
Est irrecevable le pourvoi introduit sur base d'une procuration qualifiée
de spéciale mais qui ne l'est pas du tout, car n'indiquant pas avec
précision la décision contre laquelle le demandeur agit en cassation ni les
noms des parties en cause.

ARRET (R.P. 527)


En cause : NZEYEMO LUVANGA, demandeur en cassation.

Contre : 1) Le MINlSTERE PUBLIC et ;


2) NGOMBE TEKADIOMONA, défendeurs en cassation.
Dit le pourvoi irrecevable ;
Condamne le demandeur aux frais de l'instance taxés à la somme de
530 Z.
La Cour a ainsi jugé et prononcé à l'audience publique 4 mai 1983 à
laquelle siégeaient lesmagistrats suivants : KALALA ILUNGA, Premier
Président ; NGOMA KINKELA et KISAKA kia NGOY, Conseillers ;
avec le concours du Ministère public représenté par l'Avocat Général de la
République BILE MPUTU NKANGA et l'assistance du citoyen
MPOMBELI BOTANDJO, Greffier du siège.
La Cour suprême de justice constate qu'en tant qu'il est dirigé contre
le jugement ayant statué sur la recevabilité de I'appel, ce pourvoi sera
déclaré irrecevable pour cause de tardiveté car formé en dehors du délai de
40 jours prévu à l'article 47 de l'ordonnance-loi no 69-2 du 8 janvier 1969
relative à la procédure devant la Cour suprême, tandis qu'en tant qu'il est
dirigé contre la seconde décision, il est régulier en la forme et recevable.

Le premier moyen de cassation est tiré de la violation de l'article 96


du code de procédure pénale, en ce que le juge d'appel a déclaré régulier et
recevable l'appel interjeté par le défendeur en cassation, partie
prétendument lésée, alors que non seulement celui-ci ne s'était pas
constitué partie civile, mais encore n'avait pas bénéficié de dommages-
intérêts alloués d'office vu que le demandeur avait été acquitté par le
premier juge.

Ce moyen est irrecevable en tant qu'il est dirigé contre la décision


avant dire droit du le' octobre 1976 parce que dirigé contre la partie
irrecevable du pourvoi ; il est de même irrecevable en tant qu'il vise la
seconde décision car mal dirigé, seule la première décision ayant statué sur
la recevabilité de I'appel.

Le second moyen est pris de la violation de l'article 95 du code


pénal livre-II, en ce que le juge d'appel a reconnu le demandeur coupable
des faits qui lui sont reprochés et l'a condamné à restituer au défendeur la
somme de 2.130,18 Z au motif qu'il aurait reconnu ces faits par des aveux
alors qu'il n'a jamais reconnu avoir détourné ce montant.

La Cour suprême de justice constate que pour arriver à établir la


culpabilité du demandeur, le juge d'appel a apprécié les faits de la cause,
notamment les déclarations du prévenu et le fait qu'il ait accepté de
remboursé la somme litigieuse.

En tant qu'il critique l'appréciation souveraine du juge de fond, ce


moyen est irrecevable.

Aucun moyen n'étant fondé, le pourvoi du demandeur sera rejeté.

C'est pourquoi ;

La Cour suprême de justice, section judiciaire, siégeant en cassation


en matière répressive ;
<< Qu'il sied en conséquence de faire droit à la demande de l'appelant en
infirmant le premier jugement dans toutes ses dispositions B.
Le troisième moyen est tiré de la mauvaise interprétation et en
application de l'article 227 du code civil livre III en ce que la décision
déférée a déclaré que le jugement RTV.34441 du 11 septembre 1979 est
exécutoire et opposable erga omnes et qu'il ne laisse aucun doute sur la
volonté inébranlable du de cujus alors que pareil jugement n'est pas
opposable aux tiers.
Il est vrai que l'on ne peut valablement invoquer l'autorité d'une
décision antérieure que si l'objet de la demande est le même, si la demande
est fondée sur la même cause et pour autant qu'elle soit faite entre les
mêmes parties et formée par elles et contre elles en la même qualité.
Mais, en l'espèce, il est impossible à la Cour suprême de justice,
étant donné que le jugement RTV 38.344111 du 11 septembre 1979 n'est
pas produit au dossier, d'analyser la demande de TSHILUMBU à laquelle
NTUMBA avait, devant le Tribunal de grande instance, opposé la fin de
non recevoir et celle qui avait été jugé antérieurement par le Tribunal de
Ville afin d'établir qu'elles avaient toutes deux le même objet, la même
cause et les mêmes parties. Ce moyen est donc irrecevable.
Dans le quatrième moyen il est fait grief au jugement déféré d'avoir
violé l'ordonnance du 14 mai 1886 approuvée par le décret du 12
novembre 1886 en ce qu'il n'a pas fait application, en l'espèce, de la
coutume mukongo ou de celle évoluée de Kinshasa alors que les
contestations doivent être jugées d'après les coutumes locales, les
principes généraux du droit et l'équité.
Ce moyen manque en fait. En effet, le juge d'appel n'avait à
appliquer ni la coutume mukongo ni celle évoluée de Kinshasa étant donné
que son examen s'est seulement limité à la critique de la fin de non-
recevoir de l'action de la demanderesse au pourvoi.
C'est pourquoi ;
La Cour suprême de justice, section judiciaire, siégeant en cassation
en matières civile et commerciale ;

Le Ministère public entendu ;

Rejette le pourvoi ;

Condamne la demanderesse BWANGA MAWANA aux frais de


l'instance taxés en totalité à la somme de cinq cent quatre-vingt zaïres.
Selon l'article 231 alinéa 4 de la loi du 20 juillet 1973, les mutations
en vertu des jugements ne peuvent être opérées que si ceux-ci sont passés
en force de chose jugée. Les Conservateurs ne sont donc pas admis à
effectuer une mutation en vertu d'un jugement non définitif, même si
celui-ci était exécutoire par provision. En accordant une valeur
d'intangibilité à un certificat établi pendant que le litige opposant les
parties était encore pendant devant la Cour d'appel de Kinshasa, celui-ci a
violé les dispositions légales visées au moyen, ce qui entraîne cassation de
l'arrêt attaqué avec renvoi.
Pour ce motif,
La Cour suprême de justice, section judiciaire, siégeant en cassation
en matières civile et commerciale,
Le Ministère public entendu ;
Casse l'arrêt attaqué et renvoie la cause devant la Cour d'appel de
Kinshasa autrement composée ;
Dit pour droit que celle-ci ne doit pas accorder au certificat
d'enregistrement produit au débat le caractère inattaquable ;
Condamne le défendeur au paiement des frais de l'instance taxés en
totalité à la somme de sept cent dix zaïres.
La Cour a ainsi jugé et prononcé à l'audience publique du 22 juin
1983 à laquelle siégeaient les citoyens : KALALA ILLTNGA, Premier
Président ; NGOMA KINKELA et DIBUNDA KABUINJI, Conseillers ;
avec le concours de l'Avocat Général de la République KUKU KIESSE et
l'assistance du citoyen MPOMBELI BOTANDJO, Greffier du siège.

COUR SUPREME DE JUSTICE


SECTION JUDICIAIRE - CASSATION - MATIERES CIVILE
ET COMMERCIALE

Audience publique du 29juin 1983


DROIT CIVIL
OBLIGATION CHARGE PREUVE EN VIOLATIONARTICLE 197 CCLIII
- PREUVE NON FOURNIE PAR DEMANDEUR - APPLICATION
EXACTE DISPOSITIONS LEGALES PAR JUGE - MOYEN NON FONDE
Sur la procédure

La défense a soulevé une fin de non-recevoir tirée de la non saisine


de la Cour en ce que le Ministère public n'a pas suffisamment libellé
l'infraction de participation au détournement reprochée aux prévenus
KAYIMBA, LONGELE et ILINGA.

La Cour constate, en ce qui concerne LONGELE et ILINGA que


dans le libellé de l'infraction de détournement reprochée à KABAMBA et
LUSHIKU, le Ministère public dit que ces prévenus sont CO-auteursou
complices. Aussi, dans les faits mis à la charge de ces trois prévenus, le
Ministère public cite l'article 145 du code pénal livre II, réprimant le
détournement ainsi que les articles 21, 22 et 23 du code pénal livre 1, sur
les modalités de participation. Du reste, ces prévenus ayant été entendus
sur l'ensemble des faits infractionnels y compris le détournement de
350.000 Z, aucun reproche ne peut être formulé. La saisine de la Cour est
donc régulière.

Sur le fond :

11 ressort du dossier que le 9 mars 1981, KABAMBA, alors délégué


général a.i. au FONAMES, passa commande aux Ets E.Z.P.G. du prévenu
LONGELE, des travaux d'aménagement des bureaux et des dépôts des
produits pharmaceutiques. Le coût final fut fixé par le fonctionnaire
dirigeant des Travaux Publics à la somme de 1.453.437 Z et, dans sa lettre
de confirmation du 5 juin 1981, le FONAMES précisa au prévenu
LONGELE que le paiement se fera partiellement suivant ses possibilités
mensuelles. Mais le prévenu LONGELE ayant touché 1.046.484 Z, alors
que le rapport du fonctionnaire dirigeant avait précisé qu'il n'avait plus
droit qu'à 289.049,59 Z sur les travaux exécutés, introduisit le 20 mars
1982 deux factures l'une de 289.049,59 Z et l'autre incriminée de 350.000
2, toutes deux ayant un même motif « paiement suivant état d'avancement
des travaux faisant suite au rapport élaboré par le fonctionnaire dirigeant
des Bâtiments Civils ». Cette facture fut visée par LUSHIKU qui y apposa
outre sa signature, la mention « pour exécution conforme >>.

Transmise une première fois au Trésor par la lettre du 16 avril 1982


signée conjointement par KABAMBA et LUSHIKU, après que le prévenu
KAYIMBA ait renseigné KABAMBA et LONGELE sur la procédure à
suivre pour le débit d'office, elle fut retournée au FONAMES, faute de
visa du Commissaire d'Etat à la Santé. Cette facture fut ensuite transmise
au Directeur du Trésor par une lettre du 29 mai 1982 portant le cachet du
Cabinet ainsi que la signature du Commissaire d'Etat à la Santé et fut
payée par virement au compte du prévenu LONGELE.
Sur le détournement de 350.000 Z reproché à KABAMBA et
LUSHIKU :
Les prévenus KABAMBA et LUSHIKU furent respectivement
délégué général a.i. et directeur administratif au FONAMES, organisme
public sous la tutelle du Département de la Santé. Ils sont poursuivis pour
avoir détourné des deniers publics, en l'espèce, avoir détourné 350.000 Z
du crédit alloué au FONAMES que les Services des Finances ont payé à
LONGELE par la procédure de débit d'office.
Dans leurs moyens de défense, les prévenus soutiennent que
l'infraction de détournement ne peut être établie faute d'éléments
constitutifs et sollicitent leur acquittement. La défense ajoute qu'ils
n'étaient pas dépositaires des fonds détournés. Le Ministère public près la
Cour suprême de justice quant à lui, analysant les différents éléments du
dossier, notamment les lettres et les rapports écrits par ces prévenus, retient
à leur charge des présomptions graves, précises et concordantes, conclut à
leur culpabilité et requiert la confirmation de l'arrêt entrepris.
Il appert des éléments du dossier qu'au 20 mars 1982 et suivant le
rapport du 19 mars 1982 du fonctionnaire dirigeant, la créance du prévenu
LONGELE n'était pas de 350.000 Z. La Cour relève qu'en adressant leur
lettre du 16 avril 1982 au directeur du Trésor, demandant le paiement
intégral de cette créance fictive, les prévenus KABAMBA et LUSHIKU
voulaient procurer au prévenu LONGELE un avantage illicite. Leur
intention frauduleuse résulte davantage de leur comportement malhonnête.
En effet, après avoir transmis au Département de la Santé la facture de
289.049,59 Z de créance apparemment due, les prévenus KABAMBA et
LUSHIKU qui ont sciemment transmis la facture litigieuse au directeur du
Trésor, ne l'ont fait que dans cette intention de donner indûment à
LONGELE 350.000 Z auxquels il n'avait pas droit. C'est en vain qu'ils
prétendent que la facture de 289.049,59 Z rectifiait celle de 350.000 Z,
après son renvoi par le directeur du Trésor. Ce raisonnement ne sera pas
suivi parce que d'une part les deux factures portent la même date et ont un
même objet et d'autre part les prévenus ne prouvent pas qu'après le 19
mars 1982 le fonctionnaire dirigeant avait établi un autre rapport sur
l'avancement des travaux. C'est d'autant plus faux que les prévenus qui
avaient été en possession des deux factures n'ont pas pensé à annuler la
facture incriminée, alors que selon le témoignage de NSEMBANI fait à
l'audience du 20 juin 1983, le dossier de LONGELE était entre leurs
mains. Ce raisonnement est aussi détruit par la déclaration du prévenu
LONGELE faite devant le magistrat instructeur et selon laquelle le
prévenu KABAMBA, dès le retour du dossier de la Trésorerie, avait donné
des instructions à LUSHIKU aux fins de préparer une lettre à l'intention
du directeur du Trésor. La meilleure preuve est donnée par la lettre de
KABAMBA du 27 novembre 1982 adressée au Commissaire d'Etat à la
Santé dans laquelle il affirme que la lettre qu'il avait préparée sous sa
signature était à l'adresse du Directeur du Trésor.
De toutes ces considérations se dégage l'intention frauduleuse qui
habitait les deux prévenus pour procurer indûment à LONGELE 350.000 Z
au préjudice du FONAMES. Par ailleurs, il n'est pas nécessaire que les
fonds détournés soient matériellement entre les mains des prévenus, mais il
suffit qu'ils soient mis à leur disposition en vertu ou à raison de leurs
fonctions. Tel est bien le cas en l'espèce.
L'infraction de détournement est donc établie dans le chef des
prévenus KABAMBA et LUSHIKU.
Sur la participation au détournement de 350.000 Z reprochée à
LONGELE, ILINGA et KAYIMBA :
Pour le prévenu LONGELE, la Cour relève que par ses nombreuses
démarches et notamment en introduisant sa fausse facture sur les travaux
non exécutés et en minutant de fausses lettres, il a apporté aux prévenus
KABAMBA et LUSHIKU un concours indispensable à la perpétration du
détournement commis par ces prévenus. Il en est de même pour ILINGA
qui, dans ses aveux faits à l'instruction de ce même dossier dans sa partie
relative au D.C.M.P., a reconnu avoir utilisé le même faux cachet du
Cabinet de la Santé et avoir imité la signature du Commissaire d'Etat. Ses
dénégations ultérieures en ce qui concerne le FONAMES ne sont faites
que dans le but d'échapper aux poursuites. Il est évident que sans le faux
cachet et le faux visa du Commissaire d'Etat à la Santé, la somme de
350.000Z n'aurait pas été détournée.
Quant au prévenu KAYIMBA :
Il résulte du dossier qu'avant d'envoyer la lettre du 16 avril 1982,
KABAMBA et LONGELE avaient consulté l'ordonnateur délégué
KAYIMBA sur la procédure à suivre. 11 appert que la procédure donnée
par ce prévenu sur le paiement par le débit d'office est régulière et qu'il
n'a pas été démontré que KAYIMBA avait été mis au courant des
intentions criminelles des prévenus KABAMBA et LUSHIKU. Il faut
ajouter que s'il a signé le document relatif à ce paiement, il l'a fait dans le
cadre de ses fonctions, du reste après la signature de ses chefs.
Sur l'infraction de faux e n écritures reprochée à LUSHIKU,
LONGELE et ILINGA :
Quant au prévenu LUSHIKU :

Sur la fausse facture, le prévenu LUSHIKU a apposé la mention


« pour exécution conforme » ainsi que sa signature. Le prévenu se défend
d'avoir commis un faux arguant de ce que cette mention signifie qu'il
exécutait l'ordre du Conseil de Gestion. La défense prétend aussi que la

403
signature du prévenu LUSHIKU aurait été imitée. La Cour relève qu'il y a
altération de la vérité. En effet, cette fonnule atteste que ladite facture était
faite en exécution des travaux, alors que ceux-ci n'étaient pas exécutés, le
fait d'apposer cette mention, alors qu'il savait que les travaux n'étaient pas
exécutés, traduit dans le chef du prévenu LUSHIKU l'intention
frauduleuse, c'est-à-dire celle de procurer à LONGELE un avantage
auquel il n'avait pas droit. Il y a lieu de constater, par ailleurs, que la
signature y apposée est celle de LUSHIKU et non imitée.

Quant au prévenu LONGELE :

LONGELE nie avoir minuté la lettre no 00659 signée par


KABAMBA et LUSHIKU et la fausse lettre no DS/250/00862/1982 du 29
mai signée par ILINGA en lieu et place du Commissaire d'Etat à la Santé.
Entendu à l'audience du 20 juin 1983, le témoin MBOYO du Service
Logistique a déclaré que le prévenu LONGELE lui avait présenté le projet
d'une lettre. Cela est confirmé par le prévenu LUSHIKU dans sa
déposition devant le Ministère public. En plus, ce projet est fait sur le
papier à en-tête des Ets E.Z.P.G. qui appartient au prévenu. La première
lettre n'ayant pas atteint le résultat escompté et vu que le prévenu
LONGELE avait intérêt à toucher sa créance fictive, il existe contre lui des
présomptions graves, précises et concordantes pour la deuxième lettre
incriminée qui a accompagné sa facture fictive. Il est inconcevable de
soutenir qu'il ignorait tout de la procédure que sa facture a suivie depuis
qu'elle était rentrée au FONAMES. Le fait qu'il n'était pas surpris quand
ce montant fut viré sur son compte, prouve à suffisance qu'il était au
courant de tout ce qui avait précédé ce paiement. L'infraction de
participation au détournement est donc établie à sa charge.

En ce qui concerne ILINGA :

Poursuivi pour avoir fabriqué un faux cachet et imité la signature du


Commissaire d'Etat à la Santé, ILINGA a avoué, dans ce même dossier les
faits mis à sa charge, reconnaissant avoir fabriqué ce faux cachet, mais ne
l'avoir utilisé et imité la signature du Commissaire d'Etat qu'en ce qui
concerne les documents relatifs aux sommes touchées au préjudice du
D.C.M.P. La Cour dit que ces faits constituent des infractions et les déclare
établies dans le chef du prévenu ILINGA.

Quant à l'infraction de l'usage de faux imputée aux prévenus


KABAMBA, LUSHIKU, LONGELE, ILINGA et KAYIMBA :
Pour les prévenus ~ A B A M B Aet LUSHIKU :

La Cour constate qu'en transmettant la facture fictive de LONGELE,


par leur lettre no 00659 du 16 avril 1982 adressée au Directeur du Trésor,
ces prévenus ont fait usage de faux, peu importe si le détournement ne s'en
est pas suivi ; leur intention frauduleuse étant manifeste. L'infraction de
faux existe dès qu'il y a altération de la vérité et possibilité pour autrui
d'un préjudice.

Pour les prévenus LONGELE et ILINGA :

Ces deux prévenus sont unis par des liens de famille d'une part et de
travail d'autre part. ILINGA est au service des Ets E.Z.P.G. du prévenu
LONGELE, ces deux prévenus travaillent pour un même objectif. Ayant
démontré qu'ils ont commis les faux, la Cour estime que s'ils ont
confectionné de faux documents et le faux cachet, c'était dans l'intention
frauduleuse d'en faire usage. Le fait que le faux cachet était fabriqué par
ILINGA et gardé par lui prouve à suffisance que lui seul a dû l'utiliser et
non une autre personne. En outre le montant incriminé n'aurait pas été viré
au compte de LONGELE si ce dernier n'avait pas déposé le faux dossier à
la Trésorerie.

Pour le prévenu KAYIMBA :

11 n'a pas été prouvé que le prévenu KAYIMBA a fait usage de faux
documents. Ainsi, pour les mêmes motifs que ceux invoqués par le premier
juge, l'infraction de faux ne sera pas établie pour ce prévenu.

Les infractions de détournement, de faux et d'usage de faux, étant en


concours idéal compte tenu de l'unité d'intention, la Cour appliquera aux
prévenus les peines prévues par l'article 145 du code pénal livre II, tel
qu'il est modifié à ce jour.

Pour ces motifs ;

La Cour suprême de justice, section judiciaire, siégeant en matière


répressive au degré d'appel ;

Statuant contradictoirement ;

Le Ministère public entendu ;


Manquent en fait les griefs du moyen reprochant au juge de première
instance et à celui d'appel de n'avoir pas motivé leurs décisions en ce
qu'ils ont refisé d'entendre les témoins d'une part et d'autre part, au juge
d'appel d'avoir refusé de stahrer sur une demande reconventionnelle,
lorsque les témoins avaient été entendus par le premier juge et que leur
audition n'était ni sollicitée ni une demande reconventionnelleformulée au
niveau de l'appel.
II. PROCEDURE PENALE
1. MAJORATION D.I. EN ABSENCE APPEL PARTIE CIMLE -
DECISION ULTRA PETITA EN WOLATION DROITS DE LA DEFENSE -
APPEL INCIDENT PARTIE CIWLE - SOMME ALLOUEE INFERIEURE
A D.I. POSTULES - MOYEN NON FONDE
Est non fondé en ce qu'il aurait statué ultra petita en violation des droits
de la défense, le moyen reprochant au juge d'appel d'avoir procédé à la
majoration du montant des dommages-intérêts, lorsque la partie civile
avait bel et bienformé appel incident et que ledit montant étaitpar ailleurs
inférieur à la demande, sommation faite des dommages-intérêts et de la
contre-valeurdes biens détournés.
2. ABSENCE APPEL MINISTERE PUBLIC - AGGRAVATION SITUA-
TION PREVENU PAR DECISION ARRESTATION IMMEDIATE DU
JUGE D'APPEL - ARRESTAnON SIMPLE MESURE EXECUTION
PEINE - MOYEN NON FONDE
Est non fondé le moyen pris de l'aggmvation de la situation du prévenu en
ce que le juge d'appel a, en l'absence d'appel du Ministère public,
ordonné l'arrestation immédiate du prévenu, étant donné qu'ainsi
prononcée, celle-ci constitue une simple mesure d'exécution de la peine à
laquelle leprévenu est condamné.
ARRET (R.P. 369)
En cause : KAMBANZA NGUAYILA. demandeur en cassation.

Contre : 1)MINISTERE PUBLIC,


2) YANGA LOOKA, défendeurs en cassation.

Par son pourvoi formé le 27 décembre 1977 au greffe du Tribunal de


première instance de Kinshasa et confirmé par requête déposée le 28
février 1978 au greffe de la Cour suprême de justice, le nommé
KAMBANZA sollicite la cassation d'un jugement rendu contradic-
toirement le 27 décembre 1977 par ledit Tribunal qui l'a condamné à 6
mois de servitude pénale principale avec arrestation immédiate et au
paiement de 2.000 zaïres de dommages-intérêts en faveur du deuxième
défendeur.
Un mémoire en réponse fut déposé le 3 avril 1979 par l'avocat
André Moïse au nom du deuxième défendeur. Mais, cet avocat n'ayant pas
produit la procuration spéciale qui lui donne le pouvoir d'agir au nom du
défendeur YANGA, ce mémoire sera écarté des débats. Il en sera de même
du mémoire en réplique qui devient dès lors sans objet.

Dans son premier moyen, le demandeur reproche à la décision


attaquée la violation de l'article 16, al. 3 de la Constitution relative à la
motivation. Le premier grief de ce moyen reproche la non réponse aux
conclusions sur la preuve de l'existence de l'infraction. Ce grief n'est pas
fondé, car, le juge d'appel s'est référé a la motivation du premier juge qui
a suffisamment établi l'infraction commisse par le prévenu. Dans ses
22'", 24'"" et 25" attendus le premier juge s'est, en effet, exprimé en ces
termes :

«Attendu que les témoins TULANDA, LANDU, NGUNDA SUKA,


appelés à déposer sur l'affaire qui oppose le citoyen YANGA au prévenu
KAMBANZA, étaient tous unanimes à reconnaître l'utilisation des
matériaux par l'accusé ;

« Attendu que même au niveau du magistrat instructeur le prévenu a signé


une note par laquelle il accepta devoir payer la somme de deux cent
cinquante deux zaires représentant le nombre de tôles qu'il a prises. Que
cette reconnaissance prouve à suffisance que le prévenu avait bel et bien
utilisé les matériaux de son employeur.. .

« Que l'accusé s'est rendu coupable d'abus de confiance ».

Les 2" et 3" griefs de ce moyen reprochent à la décision


entreprise le défaut de motivation en ce qui concerne le refus d'entendre
des témoins par le premier et le deuxième juges ainsi que le refus pour le
deuxième juge de statuer sur la demande reconventionnelle du demandeur.
Ces deux griefs manquent en fait. En effet, les témoins avaient été
entendus par le premier juge, mais au niveau d'appel leur audition n'avait
pas été demandée. Il en est de même de la demande reconventionnelle qui
n'est formulée nulle part. Ce moyen est donc à rejeter.
Dans la première branche du deuxième moyen le demandeur
reproche à la décision attaquée d'avoir violé les droits de la défense, car en
majorant les dommages-intérêts, elle a statué ultra petita alors que la partie
civile n'était pas en appel. La Cour relève. contrairement au soutènement
du demandeur, que la partie civile avait bel et bien formé appel incident et
avait postulé les sommes de 2.500 Z à titre de dommages-intérêts et 1.875
Z représentant la contre-valeur des tôles détournées. En lui accordant
2.000 Z le juge n'a pas statué ultra petita.
COUR SUPREME DE JUSTICE
SECTION JUDICIAIRE - CASSATION - MATIERES CIVILE
ET COMMERCIALE

Audience publique du 27juillet 1983


PROCEDURE : REPRISE D'INSTANCE
DECES INTERVENU EN COURS D'INSTANCE - AYANTS CAUSE
INCONNUS - MINISTERE PUBLIC REQUIS A Y POURVOIR
Lorsque le décès du défendeur intervient en cours d'instance et que
l'identité des ayants cause n'est pas connue, la Cour suprême de justice
fait recueillir les renseignements y relatvs par le Procureur Général de la
République.

ARRET (R.C. 725)


En cause : EFUYE FATEMBO, demanderesse en cassation.

Contre : SUNGU ONEMA, défendeur en cassation.


Par son pourvoi du 13 novembre 1981, la demanderesse poursuit la
cassation du jugement contradictoire prononcé le 20 septembre 1978 par le
Tribunal de grande instance de Kinshasa, siège secondaire de Kalamu qui,
confirmant le jugement rendu le 23 juin 1978 par le Tribunal de Paix de
Pont Kasa-Vubu qui avait ordonné le déguerpissement de la demanderesse
de la parcelle litigieuse sise rue Ikelemba, no 25, dans la zone de Kasa-
Vubu à Kinshasa, lui reconnut la qualité d'usufruitière et lui accorde 1.000
Z à titre << d'intérêts ».
La Cour suprême constate qu'à l'audience de ce jour, il est fait état,
dans sa lettre adressée le 24 mai 1983 au Premier Président de cette Cour,
du décès survenu au défendeur le 19 janvier 1983 à la suite d'un accident
de circulation.
Etant donné que l'identité des ayants cause de l'intéressé n'est pas
connue, il y a lieu, conformément au prescrit de l'alinéa 2 de l'article 19 de
I'ordonnance-loi no 821017 du 31 mars 1982 portant procédure devant la
Cour suprême de justice, de faire recueillir les renseignements y relatifs
par le Procureur Général de la République ;
C'est pourquoi ;
La Cour suprême de justice, section judiciaire, siégeant en cassation
en matières civile et commerciale ;
Le Ministère public entendu ;

Charge le Procureur Général de la République de recueillir les


renseignements sur l'identité des ayants cause de feu SUNGU ONEMA ;
Réserve les frais ;
La Cour a ainsi jugé et prononcé à l'audience publique du 27 juillet
1983 à laquelle ont siégé les magistrats suivants : KALALA ILUNGA,
Premier Président ; NGOMA KINKELA et TSHIKANGU, Conseillers ;
avec le concours de l'Avocat Général de la République WASSO
LUKUMBIA et l'assistance du Greffier MPOMBELI BOTANDJO.

COUR SUPREME DE JUSTICE


SECTION JUDICIAIRE - CASSATION - MATIERES CIVILE
ET COMMERCIALE

Audience publique du 10 août 1983


PROCEDURE
1. FIN DE NON-RECEVOIR POURVOI - SEPARATION POUVOIRS AU
MOTIF QUE LE DEMANDEUR NE DISPOSAIT QUE D'UN RECOURS
EN ANNULATION ET NON A LA JUSTICE ORDINAIRE CONFOR-
MEMENT ART 87 AL 1 ET 91 CONSTIT. - ACTIONS EN VALIDITE ET
EN PAIEMENT D'INDEMNITE CONSTITUANT UN LITIGE CIUL -
TRIBUNAUX JUDICIAIRES COMPETENTS.
N'est pas fondée la fin de non-recevoir tirée de ce que le pourvoi doit être
déclaré irrecevable au motif que le demandeur ne disposait que d'un
recours en annulation pour avoir rapporté ou modtjïé la mesure lui
retirant un bien et ne pouvait en aucun cas avoir recours à la justice
ordinaire conformément aux dispositions des articles 87 alinéa 1 et 91 de
la Constitution qui créent le Conseil exécutif et en définissent les
attributions, car les actions en validité et en paiement d'indemnité
soumises au juge du fond constituent un litige civil qui est de la
compétence des tribunau judiciaires.
2. FIN DE NON-RECE VOIR POURVOI - DEFA UT D 'INTERET - SAISIE
BIENS ACQUIS PAR DEMANDEUR PAR ZAIRIANISATlON PRATI-
QUEE APRES RETROCESSION - DONC SUR BIENS PREMIERE
DEFENDERESSE - ABSENCE PREJUDICE - FONDE - IRRECEVA-
B U T E DU POURVOI.
Est fondée et entraîne l'irrecevabilité du pourvoi pour défaut d'intérêt la
Jn de non-recevoir prise de ce que la cassation sans renvoi de la
décision sur tierce-opposition entraînerait la résurgence de l'arrêt dont
tierce-opposition qui conjrme, à l'encontre de la décision de
rétrocession, les droits du demandeur en cassation sur les biens saisis
parce qu'il ressort des éléments du dossier qu'au moment où la saisie a
été pratiquée, le bien était déjd rétrocédé et que cette saisie n'a été
pratiquée que sur un bien de la première défenderesse. Ce faisant, le
demandeur n'a subi aucun préjudice pouvant donner lieu à
indemnisation.

ARRET (R.C. 397)


En cause : TAMBIDILA ne NLAU, demandeur en cassation.
Contre : 1) SOCIETE PROGEZA,
2) SOCIETE AMA TO-FRERES, défenderesses en cassation.
Par sa décision du 4 mai 1974 prise en exécution des mesures
économiques du 30 novembre 1973, le Commissaire d'Etat à l'Agriculture
attribue au citoyen TAMBIDILA la scierie COBOIS, anciennement filiale
de la société AMATO FRERES qui elle-même était zaïrianisée et était
devenue CEROTEX. Comme ladite scierie fonctionnait dans le complexe
de la SCICOBE, une autre filiale de la société AMATO FRERES,
TAMBIDILA prit possession et de la scierie COBOIS et de la SCICOBE.
A la suite d'un rapport faisant état de la mauvaise gestion de la
SCICOBE adressé par CEROTEX au Commissaire d'Etat au Portefeuille,
cette dernière entreprise fut retirée à l'acquéreur précité et rétrocédée à
l'ancien propriétaire.
C'est ainsi que CEROTEX somma TAMBIDILA à lui payer les
loyers échus pendant toute la période de l'exploitation de la SCICOBE et
ce dernier ayant refusé, une saisie conservatoire fut pratiquée sur ses biens.
Réagissant contre cet acte, TAMBIDILA, assigna, le 15 avril 1976,
CEROTEX devant le Tribunal de première instance de Lubumbashi en
paiement de 50.000 Z au titre de manque à gagner, suite à la saisie
irrégulière de ses biens, de 25.000 Z pour préjudice moral par lui subi et de
diverses sommes d'argent pour l'immobilisation de ses véhicules.
Le tribunal saisi, après avoir prononcé la jonction de I'action en
validité de CEROTEX et de celle de TAMBIDILA, rendit le 10 mars 1977
un jugement contradictoire ar lequel il déclara l'action de TAMBIDILA
irrecevable pour défaut 8 qualité, dit bonne et valable la saisie
conservatoire et la convertit en saisie exécutoire. 11 condamna
TAMBIDILA à 1.000 Z de dommages-intérêts.

412
La Cour suprême constate que cette exception est fondée.

Elle relève, en effet, des éléments du dossier que, au moment où la


saisie a été pratiquée, la scierie COBOIS, qui avait suivi le sort de la
SCICOBE tant par le fait de la zaïrianisation que de la rétrocession, était
déjà rétrocédée et cette saisie n'a été pratiquée que sur les biens de ladite
société.
Ce faisant, le demandeur en cassation n'a subi aucun préjudice
pouvant donner lieu a indemnisation.

C'est pourquoi ;

La Cour suprême de justice, section judiciaire, siégeant en cassation


en matières civile et commerciale ;

Le Ministère public entendu;

Dit le deuxième mémoire en réplique recevable et le pourvoi


irrecevable.

Condamne le demandeur aux frais de l'instance taxés en totalité à la


somme de :

La Cour a ainsi jugé et prononcé à Kinshasa à l'audience publique


du 10 août 1983 à laquelle siégeaient les citoyens : KALALA ILUNGA,
Premier Président ; NGOMA KINKELA et TSHIKANGU, Conseillers ;
avec le concours de l'officier du Ministère public représenté par l'Avocat
Général de la République WASSO LUKUMBIA et l'assistance du citoyen
MPOMBELI BOTANDJO, Greffier du siège.

COUR SUPREME DE JUSTICE


SECTION JUDICIAIRE - CASSATION - MATIERES CIVILE
ET COMMERCIALE

Audience publique du 10 août 1983

PROCEDURE CIVILE :APPEL EN GARANTIE


W E T DEMANDE DELAI POUR APPEL EN GARANTIE - MOLA TION
ART 27 CPC - MOYEN FONDE - CASSATION TOTALE A E C RENVOI
Est fondé, et entraîne cassation totale avec renvoi, le moyen tiré de la
violation de l'article 27 du code de procédure civile en ce que le juge
d'appel a rejeté la demande de délai pour appeler en garantie le vendeur
d'un immeuble litigieux.
ARRET fR.C. 405)
En cause : N B A LIPASO TOYNDJA. demandeur en cassation.
Contre : POSHO KOKO, défendeur en cassation.

Par son pourvoi formé par requête du 31 juillet 1979 le demandeur


KAMBA LIPASO poursuit la cassation de l'arrêt contradictoire de la Cour
d'appel de Kisangani du 22 août 1978 qui l'avait notamment condamné à
déguerpir de la maison sise à Kisangani rue Lomami no 4 sur la vente de
laquelle était né un conflit qui l'opposait à la fois au défendeur POSHO et
au vendeur YENGA MATCHANDE.

Sans qu'il soit nécessaire d'examiner tous les moyens que le


demandeur invoque à l'appui de son pourvoi, la Cour suprême de justice
statuera seulement sur la deuxième branche du second moyen.

Dans cette branche, le demandeur reproche au juge d'appel la


violation de l'article 27 du code de procédure civile et soutient que c'est à
tort que le juge d'appel avait rejeté sa demande d'appeler le vendeur en
garantie dans le litige qui l'opposait au défendeur POSHO KOKO car, aux
termes des dispositions de I'article vanté, le juge avait l'obligation de lui
accorder un délai pour ce faire.

11 résulte du dossier que le demandeur avait effectivement sollicité


tant au premier qu'au second degré. un délai en vue d'appeler à la cause le
vendeur YENGA mais cette demande avait été rejetée, au motif qu'il
appartenait à l'actuel demandeur lui-même de faire assigner YENGA par
les soins du greffier. En statuant comme il l'a fait, le juge d'appel a violé
les dispositions légales invoquées au moyen car à la suite de la demande
formellement faite par KAMBA d'appeler le vendeur YENGA en garantie,
le juge avait l'obligation d'accorder les délais sollicités à cet effet.

Le moyen est ainsi fondé et entraîne cassation totale avec renvoi de


l'arrêt critiqué.

C'est pourquoi,

La Cour suprême de justice, section judiciaire, siégeant en cassation


en matières civile et commerciale ;
Le Ministère public entendu ;

Casse l'arrêt entrepris et renvoie la cause devant la Cour d'appel de


Kisangani autrement composée ;

Dit pour droit que la juridiction de renvoi devra accorder les délais
sollicités par le demandeur KAMBA en vue d'appeler à la cause le
vendeur YENGA ;

Ordonne que mention du dispositif du présent arrêt soit faite en


marge de la décision cassée ;

Condamne Ie défendeur aux frais d'instance taxés à la somme de 629


zaïres ;

La Cour a ainsi jugé et prononcé à l'audience publique du mercredi


10 août 1983 à laquelle ont siégé les magistrats suivants :BALANDA
MIKUIN LELIEL, Président; ILUNGA KALENGA et NIEMBA
LUBAMBA, Conseillers ; avec le concours de l'Avocat Général de la
République BILE MPUTU et l'assistance du citoyen MPOMBELI
BOTANDJO, Greffier du siège.

COUR SUPREME DE JUSTICE


SECTION JUDICIAIRE - CASSATION - MATIERES CIVILE
ET COMMERCIALE

Audience publique du 15 août 1983

PROCEDURE
IMPOSSIBILITE EXAMEN MOYEN D'ORDRE PUBLIC - OBLIGATION
PARTIES CONCLURE SUR CE MOYEN CONFORMEMENT ART 16
C.P. C.S.J

Lorsque la Cour suprême de justice est dans l'impossibilité d'examiner un


moyen d'ordre public, elle ordonne aux parties de conclure sur ce moyen,
en vertu de l'article 16 de l'ordonnance-loi no 82-017 du 31 mars 1982
relative à sa procédure.
ARRET (R.C. 693)

En cause : NSAY LOKONGA, demandeur en cassation.

Contre 1) KYRIAKOS MICHAEL,


2) Colette DUR VAUX, défendeurs en cassation.
Par sa requête introductive de pourvoi reçue au greffe de la Cour
suprême de justice le 22 septembre 1981, le citoyen NSAY LOKONGA
sollicite la cassation de l'arrêt RC 6141 du 2 juin 1981 par lequel la Cour
d'appel de Lubumbashi, l'a condamné à payer aux défendeurs en cassation
KYRIAKOS et DURVAUX, une somme de Z 629.525,60 à titre de solde
dû évalué à 8 % de cette somme à titre de dommages-intérêts moratoires,
ainsi qu'à 12 % du prix de vente de l'immeuble litigieux réévalué à Z.
697.744,20 comme dommages-intérêts compensatoires depuis la vente
jusqu'au paiement du capital et a ainsi décidé qu'à défaut de paiement de
ces diverses sommes dans le délai imparti, la convention de vente avenue
entre parties le 15 avril 1974 sera résolue et le demandeur en cassation sera
déguerpi des lieux litigieux.

Mais la Cour suprême de justice relève qu'à l'examen des pièces du


dossier auxquelles elle peut avoir égard comme la requête introduite au
greffe de la Cour d'appel de Lubumbashi par le demandeur en cassation
pour obtenir la délivrance en débet des pièces jointes à son pourvoi ainsi
que le bordereau de délivrance de ces pièces, ces dernières seraient
déposées au greffe de la Cour suprême de justice à une date postérieure à
celle du dépôt du pourvoi alors qu'en l'occurrence lesdites pièces portent
comme date de leur dépôt au greffe la même date que celles à laquelle la
requête a été reçue.

Par application de l'article 16 de l'ordonnance-loi no 82-017 du 31


mars 1982 relative à la procédure devant la Cour suprême de justice et
pour une bonne administration de la justice, la Cour estime nécessaire
d'ordonner aux parties de conclure sur ce moyen d'irrecevabilité du
pourvoi pour impossibilité de contrôle qu'elle pourra éventuellement
soulever d'office en cas de tardiveté réelle du dépôt des pièces requises à
l'article 43 de la même ordonnance-loi.

C'est pourquoi,

La Cour suprême de justice, section judiciaire, siégeant en cassation


en matières civile et commerciale :

Le Ministère public entendu ;


Pour une bonne administration de la justice, il y a lieu de joindre
ces deux pourvois qui visent un seul et même arrêt ;
Dans leur premier moyen commun tiré de la violation de l'article
122 du code de procédure pénale, les demandeurs reprochent à la décision
attaquée d'avoir subordonné la recevabilité de l'appel du demandeur
TSHIMBALANGA, alors prévenu, à la consignation des frais ;

Ce moyen soulevé par la Société Good Year est irrecevable pour


défaut d'intérêt. Mais en tant qu'il est soulevé par TSHIMBALANGA, ce
moyen est recevable et fondé. En effet, l'article 122 invoqué ne cite pas le
prévenu parmi les personnes qui sont obligées de consigner les frais
d'appel. Ainsi, en déclarant l'appel formé par TSHIMBALANGA
irrecevable, le Tribunal de grande instance de Kinshasa, siège principal de
la Gombe, a fait une fausse application de la loi et a violé le texte visé au
moyen.

Ce moyen emporte cassation totale de la décision attaquée.

Dans son deuxième moyen pris de la violation des articles 16 de la


Constitution et 87, alinéa 2 du code de procédure pénale, la Société Good
Year reproche au jugement attaqué la contradiction des motifs, en ce qu'au
9'" attendu de sa décision le juge d'appel déclare :

« Attendu qu'interjetés dans les délais lesdits appels doivent être déclarés
recevables » alors qu'appelés à examiner la consignation des frais, il
conclut à l'irrecevabilité de ces appels.

La Cour constate que la décision attaquée contient effectivement


une contradiction des motifs qui équivaut à l'absence de motivation.

Ce moyen est donc fondé et emporte également cassation totale de


la décision entreprise.

L'examen du 2" moyen de TSHIMBALANGA devient dès lors


superfétatoire.

C'est pourquoi,

La Cour suprême de justice, section judiciaire, siégeant en


cassation, en matière pénale,

Le Ministère public entendu ;

Ordonne la jonction des deux pourvois et les dits fondés ;


A R E T (R.C. 582)

En cause : Madeleine IJUMBLET, demanderesse en cassation.

Contre : Pierre JONNIAUX, défendeur-en cassation.

Par sa requête reçue le 31 décembre 1980 au greffe de la Cour


suprême de justice, Madaïiie Madeleine HUMBLET sollicite la cassation
de i'arrêt contradictoire prononcé le 12 rrxis 1980 par la Cour d'appel de
Kinshasa qui a confirmé la décision du le'juge et a dit non fondée l'action
en divorce qu'elle avait ivtrodiiite contre son époux, Pierre JONNIAUX.

Le même arrêt a dit fondée l'action en divorce introduite par ce


dernier, prononcé le divorce entre le; deux époux aux torts et griefs de la
demanderesse en cassation et a confié la garde de deux enfants issus de
cette union, Marc et Pierre JONNIAUX, à leur père

La Cour suprême de justice relève que si le défendeur en cassation


a déposé au greffe le 13 mars 1982 un mémoire en réponse, elle constate
cependant que l'avocat KINKELA VI KANSY qui l'a signé n'était pas
porteur d'une procuration spéciale donnée à cette fin. Dès lors, la Cour
suprême de justice ne pourra pas avoir égard à ce mémoire.

Dans son premier moyen de cassation, la demanderesse invoque la


violation de l'ordonnance du 14 mai 1886 relative à l'application au Zaire
des principes généraux de droit par les cours et tribunaux dans le cas où la
matière qui fait l'objet du litige n'est pas réglée par une loi ; elle scu~ient,
en effet, que l'arrêt attaqué a été rendu par des juges qui n'ont pas pris part
à tous les débats de la cause.

Dans le développement de ce moyen, la demanderesse expose c.u9à


l'audience du 28 mars 1979 où la Cour d'appel, après avoir entendu !es
plaidoiries des avocats et l'avis du Ministère public, avait déc!aré les
débats clos, le siège était composé des juges BOKUMA, LILOLO et
MAYASI. Après plusieurs audiences de remise, l'affaire fut appelée le 26
décembre 1979 devant un siège composé des juges LANDU, LOFOLI et
LUBAKI, qui ordonna la réouverture des debats et donna directement la
parole aux avocats qui se contentèrent de déposer leurs dossiers ainisi que
leurs conclusions.

Ce premier moyen est fondé.


COUR SUPREME DE JUSTICE
SECTION JUDICIAIRE - CASSATION - MATIERES CIVILE
ET COMMERCIALE

Audience publique du 16 novembre 1983


MOTIVATION
WOLATION ART 16 AL 3 CONSTIT. ET 23 CPC SUR MOTIVATION, 81
ET 82 CCLIIl - NON REPONSE AUX CONCLUSIONS RELATIVES
CLAUSE RESOLUTOIRE EXPRESSE - CONDITIONS CONTRAC-
TUELLES CONSTITUTIVES CLAUSE RESOL UTOIRE EXPRESSE -
APPLICATION PAR JUGE D'APPEL CLAUSE RESOLUTOIRE TACITE
- MAUVAISE APPLICATION ART 82 SUSV7SE - MOYEN FONDE -
CASSATION TOTALEA VEC RENVOI
Viole les articles 16 aL3 de la Constitution et 23 du code de rocédure
civile sur la motivation ainsi que les dis ositions de l'article cd'2 du code
f
civil livre III, relatives a la clause réso utoire tacite, et sa décision sera
cassée totalement avec renvoi, le juge d'appel saisi d'un litige relatqa un
contrat de vente contenant une clause résolutoire expresse rég~epar
l'article 82 du code civil livre III qu'il n 'apas appliqué.
ARRET (R.C. 403)
En cause : PUTELA BASHINGO, demanderesse en cassation.
Contre : NTUMBA KABEYA, défendeur en cassation.
Selon un com romis de vente avenu entre parties au procès, la
citoyenne PUTELA ~ASHINGOs'était en a ée à vendre au rix de 8.200
Z au citoyen NTUMBA KABEYA M U L ~ son g
~ Aimmeu le sis sur la
Route de Kanyuka, no 85, à Kanan a et enre istré chez le Conservateur
d
des titres immobiliers au volume G . 4, folio sk
D'a rès les clauses du contrat, l'immeuble devait rester la propriété
f
exc usive de la vendeuse tant que la totalité du prix, dont la date extrême
du paiement était fixée au 10 octobre 1974, ne serait as versée. Il était par
l'
ailleurs prévu que << si pour une raison quelconque, a totalité du montant
de la vente n'était pas versée, le compromis de vente serait résilié aux torts
et griefs de l'acheteur et les sommes déjà versées resteraient acquises à la
citoyenne PUTELA BASHINGO sans que l'acheteur ne puisse réclamer
aucune indemnité ou remboursement ».
Après avoir fait, en faveur de la vendeuse, des paiements fractionnés
mais tardifs dont la totalité s'élevait à 7.200 Z, le citoyen NTUMBA
KABEYA MULUMBA l'assigna le 20 juillet 1976 devant le Tribunal de
première instance de Kananga afin de la faire déguerpir de l'immeuble
vanté sur le uel il revendiquait le droit de propriété et de la faire
9
condamner à .500 Z de dommages-intérêts ;
Par un jugement contradictoire pl ononcé le 23 août 1976, ce tribunal
dit valable le contrat avenu entre parties et reconnut à I'acheteur
NTUMBA le droit de propriété sur l'immeuble querellé, ordonna au
Conservateur des titres immobiliers de procéder à la mutation du titre de
propriété et condamna la vendeuse PUTELA au paiement de 1.000 Z de
dommages-intérêts.

Suite à l'appel formé le 9 septembre 1976 par la citoyenne


PUTELA, la Cour d'appel de Lubumbashi annula le jugement entrepris
sauf en ce qu'il a déclaré valable le contrat de vente ; statuant à nouveau,
elle condamna l'intimé au paiement de 1.000 Z représentant le solde du
prix de vente et se déclara incompétente pour ordonner au Conservateur de
procéder à la mutation du titre de propriété en faveur de l'intimé
NTUMBA ;

Dans son premier moyen de cassation, la demanderesse évoque la


violation des articles 16 al. 3 de la Constitution, 23 du code de procédure
civile et 81 du code civil livre III, en ce que la Cour d'appel a appliqué au
litige l'article 82 du code civil livre III, relative à la clause résolutoire
tacite sans avoir répondu à ses conclusions dans lesquelles elle soutenait
que le contrat de vente passé entre parties contenaient une clause
résolutoire expresse que les juges étaient tenus d'appliquer.
Ce moyen est fondé.
En effet, la Cour suprême de justice constate que les conditions de
vente prévues au contrat constituent une clause résolutoire expresse régie
par l'article 81 du code civil livre III. En accordant à l'acheteur termes et
délais, en lui exigeant une mise en demeure et en appréciant si la gravité
des manquements de l'acheteur pouvait justifier la résolution du contrat, la
Cour d'appel a, à tort, appliqué au litige les dispositions de l'article 82 du
code civil livre III, relatives à la clause résolutoire tacite, sans avoir
rencontré les conclusions pertinentes de la demanderesse en cassation sur
la clause résolutoire expresse.
Ce moyen emportant cassation totale de l'arrêt déféré rend sans
intérêt l'examen des autres moyens soulevés par la demanderesse ;
C'est pourquoi ;

La Cour suprême de justice, section judiciaire, siégeant en cassation


en matières civile et commerciale :
Le Ministère public entendu ;
Casse l'arrêt attaqué et rerivoicj la cause devant la Cour d'appel de
Kananga.
Dit pour droit que la juridiction de renvoi devra appliquer au litige
les dispositions de l'article 81 du code civil livre III ;
Condamne le défendeur aux frais d'instance taxés à 509 Z.
Ordonne que mention du présent arrêt soit faite en marge de la
décision cassée ;
La Cour a ainsi jugé et prononcé à l'audience publique du 16
novembre 1983 à laquelle ont siégé les citoyens : KALALA ILUNGA,
Premier Président ; NGOMA KINKELA et TSHIKANGU, Conseillers ;
.avec le concours du Ministère public représenté par l'Avocat Général de la
République MONGULU T'APANGANE et l'assistance du Greffier
MPOMBELI BOTANDJO.

COUR SUPREME DE JUSTICE


SECTION JUDICIAIRE - FOND - MATIERES CIVILE ET
COMMERCIALE

Audience publique du 21 décembre 1983


DROIT CIVIL
VENTE ASSORTIE fi7SERPE PROPRiETE - VENTE PARFAITE
RESZLZABLE COMMUN ACCORD PARTIES OU PAR DECISION
JUSTICE - NULLZTE SECONDE VENTE - NON APPLICABILITE ART39
CC LZII MA TIERE VENTE IMMOBZLIERE
1. Une vente d'un bien assortie d'une réserve de propriété est une vente
parfaite qui doit être résiliée soit de l'accord des parties soit par une
décision de justice.
2. Est donc nulle, la seconde vente du m2me bien intervenue
postérieurement en faveur d'un tiers sur base de cette clause de réserve de
propriété quand bien même elle est couverte pur un certificat
d'enregistrement émis en sa faveur, celui-ci devant être annialé.
3. 11 ne peut être fait application de l'article 39 du code civil livre III à un
litige qui ne porte pas sur un bien mobilier.

ARRET (R.S.J. ûûl /R.C. 356)


En cause : MBZZGIYZ TSHIMBAMBA SANKI, demandeur en cassation.
Contre : DUEME-le-NTALE, défendeur en cassation.
Par son pourvoi du 12 septembre 1978, le demandeur saisit la
Cour suprême de justice, en cassation contre l'arrêt contradictoire du 7 juin
1978 rendu par la Cour d'appel de Kinshasa.
Statuant sur renvoi après cassation intervenue le 20 novembre
1976, cette juridiction, après avoir déclaré fondé l'appel du citoyen
DUEME-le-NTALE, a, conformément au dit pour droit de la Cour
suprême, dit sans effet la convention de vente de la parcelle de terre sise à
~ i n s h a s aavenue
, Bongolo n05, zone de Kalamu, conclue entre MBIYAKI
et TOKO ;
Par son arrêt du 12 mai 1982, la Cour suprême siégeant toutes
sections réunies sur un second pourvoi de MBIKAYI, a cassé l'arrêt
précité de la Cour d'appel à laquelle elle a reproché d'avoir fait une fausse
application de l'article 39 du code civil livre III en l'appliquant à un litige
qui ne portait pas sur un bien mobilier. La Cour a, conformément aux
dispositions de l'article 37 alinéa 6 de l'ordonnance-loi réglant sa
procédure, renvoyé la cause devant sa section judiciaire à qui elle a
demandé dans dit pour droit, d'écarter, lorsqu'elle statuera comme
juridiction de fond, « l'application de l'article 39 du code civil livre III à
un litige portant sur un bien immobilier >> ;
La section judiciaire devra tenir compte des points de droit
définitivement tranchés dans les deux arrêts prérappelés de la Cour
suprême ;
Il résulte des éléments du dossier que le 27 novembre 1967, le
citoyen TOKO vendit à DUEME-le-NTALE, la parcelle de terre sise à
KinshasaJKalamu, avenue Bongolo n05 ; cette vente sous seing privé était
assortie d'une clause de réserve de propriété aux termes de laquelle le
transfert de propriété de ladite parcelle était subordonné au paiement
intégral du prix convenu ;
Le dossier révèle également que le 4 mars 1969, par convention
sous seing privé, le citoyen TOKO revendit la même parcelle au citoyen
MBIYAKI TSHIMBAMBA :
Il se dégage enfin du dossier que les deux parties DUEME et
MBIKAYI sont chacune titulaires d'un certificat d'enregistrement portant
sur la même parcelle ;
La cour constate que le citoyen MBIKAYI n'a pas prouvé que la
vente intervenue au profit de DUEME-le-NTALE avait été résiliée, soit de
l'accord des parties, soit par une décision de justice, la clause de réserve de
propriété dont cette vente avait été assortie n'enlève non moins à cette
vente son caractère parfait ;
II. MOTIVATION
1. MOYEN - VIOLATION ART. 16 ET 21 CONSTIT. ET 23 CPC - NON
REPONSE A CONCLUSIONS - DECISION AYANT REPONDU A TOUS
GRIEFS ARTICULES DANS DITES CONCLUSIONS - MOTIVATION
SUFFISANTE - NON FONDE

Est non fondé le moyen pris de la violation des articles 16 et 21 de la


Constitution et 23 du code de procédure civile, en ce que la décision
entreprise n'a pas répondu aux conclusions du demandeur, alors qu'en se
prononçant clairement sur l'identité de ce dernier, sur le rejet des
documents relatifs a l'achat du terrain litigieux et sur la régulan'té du
cert~jicatd'enregistrement du défendeur, le juge a suffisamment motivé sa
décision.

2. MOYEN - NON IDENTIFICATION TERRAIN LITIGIEUX - NON


REPONSE A CONCLUSIONS - DECISION AYANT DETERMINE
EMPLACEMENT DUDIT TERRAIN - MOTIVATION SUFFISANTE -
NON FONDE

Le moyen pris de la non identipcation du terrain litigieux n'est pas fondé


lorsqu'en affinnant que la concession du défendeur s'étend sur l'avenue
qui mène vers la station de pompage de la Regideso et celle qui conduit
vers Camgres, le juge a adéquatement répondu aux conclusions du
demandeur.

3. MOYEN - NON REPONSE A CONCLUSIONS RELATIVES REJET


AUDITION TEMOINS - DECISIONS AYANT JUSTIFIE CE REJET PAR
EXISTENCE ACTE AUTHENTIQUE AU DOSSIER - MOTIVATION
SUFFISANTE - NON FONDE

N'est pas fondé le moyen qui reproche au juge de n'avoir pas justifié sa
décision de rejet de la demande d'audition des témoins alors qu'en
énonçant qu'aucun témoignage ne peut être reçu contre un acte
authentique, le juge a répondu aux conclusions du demandeur.

III. PROCEDURE
MOYEN - WOLATION ART. 21 CONSTIT - NON INDICATION MOTIF'
VOLATION DITE DISPOSITION - MANQUE EN FAIT - IRRECEVABLE

Manque en fait et partant est irrecevable, le moyen qui reproche au


juge la violation de l'article 21 de la Constitution lorsque le
demandeur n'indique pas n'indique pas en quoi cette disposition
légale est violée.
ARRET (R. C. 686)
En cause : KAMBANZA KWA YILA ex-Alain GALAN,
demandeur en cassation.
Contre : YANGA LOOkil, défendeur en cassation.

Le demandeur au pourvoi KAMBANZA KWAYILA et le premier


défendeur YANGA LOOKA se disputent la propriété de la parcelle no 78,
avenue Garri-Congo à Kinshasa Ngaliema sur laquelle le premier
défendeur avait obtenu le 10 septembre 1975 le contrat d'emphytéose no
E.21 et le 18 mars 1977 le certificat d'enregistrement no Vol. 163, Fol. 36.

Le 10 mai 1979 ce dernier fit donner assignation à KAMBANZA


pour obtenir sa condamnation au déguerpissement des lieux et au paiement
de la somme de 30.000 Z à titre de dommages et intérêts. La cause fut
enrôlée sous le RC 47.665.

De son côté le demandeur en cassation fit assigner YANGA


LOOKA, la République du Zaïre et le Conservateur des titres immobiliers
de Kinshasa aux fins d'obtenir entre autres, le déguerpissement de
YANGA, le paiement par lui de la somme de 30.000 Z à titre de
dommages et intérêts pour privation des produits de la vente des fruits
récoltés et vendus par ce dernier et de la somme de 15.000 Z pour
privation de jouissance. Cette cause fut enrôlée sous le RC 47.793.

Après avoir ordonné la jonction de ces deux causes, par son


jugement contradictoire du 31 août 1979, le Tribunal de grande instance de
la Gombe déclara fondée l'action du défendeur YANGA et condamna le
demandeur KAMBANZA à déguerpir des lieux litigieux et à payer au
premier la somme de 12.000 Z pour préjudice subi.
Statuant sur le recours formé le 5 septembre 1979 par KAMBANZA
la Cour d'appel de Kinshasa, par son arrêt contradictoire du 7 mai 1981,
confirma la décision entreprise en toutes ses dispositions.

Par son pourvoi du 7 septembre 1981 le demandeur KAMBANZA


vise la cassation de cet arrêt signifié le 8 juin 1981.
Dans son mémoire en réponse le premier défendeur au pourvoi
soulève trois exceptions d'irrecevabilité. Dans la première, il soutient la
nullité de la procédure devant la Cour suprême de justice, le demandeur
n'ayant pas produit l'inventaire des pièces formant son dossier.

Cette exception n'est pas fondée puisqu'il se trouve au dossier un


inventaire qui a été déposé au greffe à la même date que la requête.
La deuxième exception est basée sur la violation de l'article 149 du
code de l'organisation et de la compétence judiciaires, le pourvoi étant,
selon le premier défendeur, dirigé contre une décision du premier degrk.

Cette exception n'est pas non plus fondée car la requête introductive
de pourvoi vise clairement l'arrêt du 7 mai 1981.

Dans la troisième exception le défendeur soulève l'incompétence de


la Cour suprême de justice en tant que juridiction de cassation, ou, à tout le
moins, l'irrecevabilité pour obscuri libelli ; la requête introductive étant
intitulée « pourvoi en cassation et requête en annulation D.
L'exception n'est pas fondée. En effet, du développement de la
requête il résulte que l'intention du demandeur est claire : celle de se
pourvoir en cassation.

Les exceptions ayant été rejetées, la Cour passe à l'examen des


moyens.

Le premier moyen du pourvoi est tiré de la mauvaise interprétation


de l'article 227 de la loi foncière no 073-021 du 20 juillet 1973 en ce que le
premier juge a déclaré le défendeur YANGA propriétaire de la parcelle
litigieuse en invoquant I'inattaquabilité du certificat d'enregistrement en
violation des articles 232 et 244 de la loi susvisée.

Ce moyen est irrecevable comme dirigé contre le jugement du


premier degré car c'est un moyen étranger à la décision attaquée.

Le second moyen est pris de la violation des articles 16 et 21 de la


Constitution et de l'article 23 du code de procédure civile en ce que,
concernant l'identité du demandeur au pourvoi, la Cour d'appel a, d'une
part, insuffisamment motivé sa décision en disant que le demandeur en
cassation KAMBANZA est un autre individu que ALAIN GALAN et que
d'autre part, elle n'a pas dit pourquoi elle a écarté la lettre du Département
des Affaires Foncières établissant qu'il n'y avait pas de dossier au nom de
YANGA, rien ne prouvant que ce dernier avait acheté le terrain de la
citoyenne MUKALA KIESSE et qu'enfin elle a omis d'annuler le
certificat d'enregistrement du défendeur YANGA sur base de l'article 204
de loi no 073-021 du 20 juillet 1973.

Le moyen n'est pas fondé.

En effet, d'abord, appréciant les faits qui lui étaient soumis, la Cour
d'appel s'est prononcée d'une manière claire et suffisante sur l'identité du
demandeur en cassation de la manière suivante :
« Quant aux documents détenus par l'appelant il y a lieu de faire
remarquer que l'appelant a obtenu un livret de logeur sur base d'une
attestation que les autorités de la municipalité de Ngaliema avaient
délivrée à un certain ALAIN GALAN habitant le quartier Maïndombe au
no 45lA dans la zone de Matete ; l'appelant ne prouve pas que ce Monsieur
ALAIN GALAN avait cédé cette parcelle à lui ou à une autre personne
dont le nom figure dans le livret en tant que propriétaire ; l'assertion selon
laquelle il portait le post-nom de ALAIN GALAN ne peut être retenue par
la Cour car il résulte des correspondances et divers documents versés au
dossier notamment la lettre no 0074/CA/1971, acte de vente passé entre lui
et YANGA le 3 novembre 1978, que le prénom de KAMBANZA était
ALEXANDRE et non ALAIN GALAN et que son sobriquet était MARIE
DONGO.

« La Cour doit relever qu'au moment de l'établissement du livret de


logeur produit par l'appelant soit en 1969 chaque zaïrois avait
officiellement un nom et un post-nom souvent chrétien, mais que
curieusement le livret de logeur précité contient des noms d'authenticité et
la fiche des mêmes noms suivis des anciens prénoms mis entre
parenthèses ; cela suppose que ces documents ont été fabriqués après
1973 ».

Ensuite en ce qui concerne l'achat par YANGA de la parcelle de la


citoyenne MUKALA KIESSE, la Cour a suffisamment motivé sa position
comme suit :

« II ressort des éléments de la cause que l'intimé a acheté en 1968


deux grandes parcelles des mains de la citoyenne MUKALA KIESSE, que
cette vente a été légalisée devant l'autorité de la municipalité de Ngaliema
en 1971, la loi n'ayant fixé des délais pour légaliser les actes sous seing
privé, le retard apporté dans l'accomplissement de cette formalité n'enlève
rien à la force probante attachée à de tels actes ».

Enfin en ce qui concerne l'annulation du certificat d'enregistrement


le moyen n'est pas non plus fondé. En effet après avoir établi comme ci-
dessus que YANGA avait acheté la parcelle de MUKALA et qu'il détenait
un titre authentique prouvant la vente, la Cour d'appel ne pouvait pas
ordonner l'annulation du certificat d'enregistrement délivré à juste titre à
YANGA ; elle a par conséquent réservé une réponse adéquate à la
demande de KAMBANZA en ces termes :

« Il s'ensuit qu'aucune irrégularité ne peut pas être relevée quant aux


documents relatifs à la vente conclue entre la citoyenne MUKALA
KIESSE et l'intimé ;

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