IUA Droit de La Preuve DR ZO'OBO
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INTRODUCTION
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La preuve est une démonstration de l’existence d’un acte ou d’un fait
juridique duquel nait un droit subjectif dont on veut se prévaloir, toute
cette démonstration doit se faire dans les conditions admises par la loi. Un
droit subjectif qui n’est pas prouvé est considéré comme inexistant.
D’une manière générale, la preuve d’un droit se fait devant les juridictions.
Pour le comprendre il faut établir le contexte :
Position du problème
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En matière de preuve il y a toujours trois questions à se poser :
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Plan du cours :
I- La notion de vérité
II- Les différents types de vérité
III- La vérité judiciaire
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CHAPITRE 1 :
I – l’objet de la preuve
II – La charge de la preuve
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de la maxime ou de l’adage « Actori incumbit probatio » qui signifie : la
charge de la preuve pèse sur le demandeur ou celui allègue. L’allégation
est l’affirmation en justice tendant à réclamer quelque chose.
Par exemple, présomption simple, les parents sont responsables des fautes
de leurs enfants. Ce n’est pas au demandeur, ce sont les parents défendeurs
qui doivent prouver qu’ils n’ont pas commis de fautes dans l’éducation de
leurs enfants.
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comme un accident, aucune preuve ne peut être prévue à l’avance. Tous
les moyens de preuve deviennent possibles.
Acte qui est rédigé par un officier ministériel qui peut être un
officier d’état civil ou un notaire, un huissier, un consul.
Cet acte doit être signé par toutes les parties en présence. L’établissement
de cet acte doit obéir à des règles très formalistes. L’acte doit être établit
sans blanc, sans rature, sans surcharge. Toutes les parties doivent mettre
leurs initiales en bas de chaque page, et à la fin de l’acte, ils doivent tous
signer.
Ce sont des preuves parfaites parce qu’elles font foi de leur contenu et de
leur date jusqu’à l’inscription en faux.
Contrat qui est rédigé et signé de façon manuscrite par les parties
en présence pour servir de preuve. S’il s’agit d’un acte synallagmatique,
bilatéral.
L’aveu doit être irrévocable et indivisible puisque le juge est lié par toutes
les informations contenues dans l’aveu. Il est irrévocable en ce sens que
l’auteur de l’aveu ne peut se rétracter qu’en apportant la preuve de
l’erreur qu’il a fait ou du mensonge qu’il a commis.
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Ils peuvent être utilisés dans tous les cas en matière commerciale
et parfois en matière civile.
Ils sont possibles lorsqu’il n’est pas possible de rédiger un écrit, si un écrit a
été bien rédigé ou qu’il a été perdu dans les circonstances qui relèvent du
cas de force majeur.
Une preuve parfaite se suffit à elle-même alors que les autres moyens de
preuve ne se suffisent pas à eux-mêmes, ils doivent se corroborer les uns
les autres
— les présomptions
— les témoignages
Ce sont des documents qui n’ont pas été rédigés dans le but de
servir de preuve (bon de commande, de livraison, de facture, de devis, de
quittance, de RIB, talon chèque, les lettres privées).
1. b) les présomptions
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Ex : il y a eu un accident, à quelle vitesse roule le véhicule ? gomme laissée
sur la chaussée, distance de freinage, usure des pneus …
1. c) les témoignages
Déclaration faite en justice sous serment par des témoins qui ont
perçus eux-mêmes les faits.
Les actes juridiques (des contrats) peuvent être réalisé sur des supports qui
ne sont pas écrits sur papier : « microfilm, message sur écran, transfert de
données informatisées sur disquette ». Les actes dans ce cas ne peuvent pas
être des originaux car il n’y a pas de signature manuscrite.
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CHAPITRE 2 :
I- La notion de vérité
Le droit n’évolue pas toujours de pair avec la vérité. Mieux encore, il
semble fortement que le droit ne soit pas toujours en adéquation avec la
vérité.
L’affirmation ci-dessus nous invite donc à nous appesantir sur la notion ou
concept de vérité, si tant il est que la vérité n’est pas n’est pas à tous les
coups « l’ami du droit ».
1
E. DESMONS, « Sur l’argument de l’évidence en droit public », in C. PUIGELIER (dir.), La preuve, Paris,
Economica, Ed. jur., vol19, 2004, p.181.
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Pour examiner la notion de vérité, l’on s’attèlera à considérer trois
approches : l’approche du philosophe ou philosophique, l’approche
juridique et l’approche judiciaire ou approche du juge.
Les faits sont tous des réalités. « Un rêve aussi est un fait, même s’il n’existe
pas dans le monde extérieur ». Un fait est exprimé par une phrase
susceptible d’être vraie ou fausse, ce que l’on nomme une « proposition ».
Attention à ne pas confondre « vrai » et « faux » et « vérifié » et « vérifiable ».
Parfois la vérification s’avère impossible, comme l’affirmation que Dieu
existe.
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Et de citer Wittgenstein (1889-1951), qui compare la possibilité de l’erreur
dans le cas de diverses propositions. Par exemple : quelle distance du soleil
par rapport à la terre ? Et « voici ma main ». Dans le premier cas, il est
difficile de faire une hypothèse à vérifier ou à infirmer. Dans le second cas,
l’hypothèse est susceptible d’être vérifiée. L’erreur n’est même plus pensable
sinon nous nous tromperions jusque dans tous nos énoncés : on ne peut
pas douter de tout et de n’importe quoi.
Pour les philosophes, la vérité n’est pas toujours bonne à dire. Mais si la
vérité pose donc autant de problème en philosophie, l’on peut aussi s’en
interroger au niveau juridique.
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« Derrière, il y a la recherche d’un parent véritable ». Seule certitude, « la
recherche de la vérité est au cœur de toutes ces actions ».
Mais il « arrive qu’une vérité soit inaccessible, elle devient donc présumée
par le droit », détaille l’enseignant, mais il n’en reste pas moins que « la
chose jugée correspond à une présomption irréfragable de ce qui a été jugé
correspondant à la vérité ».
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Dans cette suite logique, le faux témoignage peut donner lieu à des
poursuites pour dénonciations calomnieuses. Tout au long de sa carrière,
Catherine Schneider, ancienne présidente de cour d’assises et conseillère à
la Cour de cassation française, s’est demandé si le « juge devait chercher la
vérité ou se contenter de celle qu’on lui apporte ». Et sa réponse est claire :
le juge doit chercher la vérité, « c’est une école d’humilité ». Mais la vérité
est-elle toujours la vérité judiciaire et inversement ?
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Ainsi, « la vérité judiciaire est parfois rassurante mais terrible » car elle
dépend de critères humains imperceptibles.
Il a été rappelé plus haut que la conception que l’on fait de la vérité
aujourd’hui a profondément évolué, la vérité n’a plus la même
signification. Qu’elle soit judiciaire, scientifique ou morale, la vérité n’est
jamais la réalité alors même que la vérité s’efforce de restituer le réel avec
le plus d’exactitude possible.
2- La vérité-cohérence
Selon ce type de vérité, une affirmation est dite vraie, non pas si elle
correspond aux faits, mais seulement si les propositions qui la constituent
forment un ensemble cohérent.
Les deux théories ci-dessus semblent décrire chacune une part du travail du
juge lorsqu’il recherche la vérité.
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CHAPITRE 3 :
LA PREUVE ET L’EVOLUTION DU MODELE DE PROCES
La preuve est devenue aujourd’hui un moyen de persuasion d’une certaine
vérité beaucoup plus qu’un moyen de connaissance d’une vérité objective.
A-M La Rosa pense à ce sujet que prouver c’est convaincre le juge d’une
réalité réelle ou supposée2.
Certes, la définition classique qui découle du Dictionnaire Basdevant
présentait la preuve comme un cheminement intellectuel puisqu’elle y est
définie comme étant « la démonstration de l’existence d’un fait »3. Mais les
termes employés sont par la même occasion révélateurs du fossé qui existe
entre aujourd’hui et hier.
La preuve semble ne plus être aujourd’hui uniquement l’apanage des
parties. Ou plus clairement, la preuve reflète de nos jours une autre
évolution de la rationalité juridique du procès. Elle n’est plus un moyen
unilatéral de prouver un fait, mais fondamentalement, elle résulte de plus
en plus d’un processus intersubjectif de collaboration entre les parties et le
juge.
C’est dire que de nos jours, la preuve n’est plus seulement la chose des
parties au procès, le juge aussi peut se mobiliser dans le sens de faire éclater
la vérité.
L’on sait que les deux modèles, accusatoire et inquisitoire se différencient
par la manière dont ils conçoivent la recherche de la vérité sur les faits à
juger et sont donc au centre de la question de la preuve et de son
administration. En effet, celui qui juge doit-il ou non participer à la preuve
2
A-M. LA ROSA, Juridictions pénales internationales. La procédure et la preuve , Genève, PUF, 2003,
p.253.
3
J. BASDEVANT, Dictionnaire de droit international, p.474.
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et à son administration ? La question s’est posée aussi bien en droit
international qu’en droit interne.
Il sera question pour nous ici de voir d’abord le modèle inquisitoire du
procès et la preuve (I), puis le modèle accusatoire et la preuve (II).
I- Le modèle inquisitoire et la preuve
Le modèle inquisitoire accentue au contraire la différence entre justice
pénale et justice civile. Il privilégie, pour la première, la position de
surplomb d’un juge représentant l’intérêt général et chargé de diriger
l’enquête afin de faire triompher la vérité.
Dans ce système, le juge est un magistrat professionnel doté de pouvoirs
importants destinés à lui permettre de diligenter lui-même les investigations
à charge et à décharge. Les parties ne sont donc pas directement obligées
d’assurer l’enquête au soutien de leurs prétentions.
Ce modèle appuie sa légitimité sur l’idée que la justice répressive ne se limite
pas à arbitrer un litige entre des plaideurs mais qu’elle intéresse la société
même.
En conséquence, la procédure inquisitoire est généralement écrite, souvent
secrète et plutôt non contradictoire : le juge étant lui-même chargé de
produire une vérité judiciaire, la place laissée aux parties y est naturellement
réduite.
II- Le modèle accusatoire et la preuve
Le modèle accusatoire du procès privilégie le rôle des parties. Le procès y
est conçu comme un affrontement contradictoire, public et largement oral
entre l’accusation et la défense.
Si chacune des parties se trouve à égalité avec son adversaire, chacune doit
également prouver les faits au soutien de sa cause. Le pouvoir du juge
consiste en conséquence à arbitrer, davantage qu’à instruire : il s’agit, d’une
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part, de veiller à la loyauté du procès et, d’autre part, de départager les
plaideurs en fonction de leurs prétentions, arguments et preuves.
Au sein du système accusatoire, il existe une faible différence procédurale
et institutionnelle entre la justice civile et la justice pénale : dans les deux
cas, il s’agit pour le juge – dont le rôle peut d’ailleurs sans mal être occupé
par un jury en matière pénale – d’arbitrer entre des intérêts contradictoires.
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CHAPITRE 4 :
LA PREUVE ET L’EVOLUTION DU DROIT
La preuve n’a plus que pour fonction de rechercher la vérité ou la véracité
des faits, mais aussi il faut qu’elle concourt à établir l’existence du droit.
Cela est dû à l’évolution de la société internationale où il existe une
multiplication des règles et normes qui régulent les rapports entre les sujets.
Il ne fait aucun doute aujourd’hui que l’on tend vers une multiplication
considérable des régimes conventionnels distincts les uns des autres. Il faut
donc aussi arriver à pouvoir prouver l’existence de ceux-ci.
L’on verra alors la preuve des faits (I) et la preuve du droit (II).
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L’on s’accorde aujourd’hui à penser que la preuve des faits est du ressort
des parties, c’est le principe. Exceptionnellement, l’on peut faire appel à
certains experts pour prouver certains faits précis4.
II- La preuve du droit
Comme cela a été indiqué plus haut, le jugement est décidé sur un double
fondement : un fondement des faits ou factuel et un fondement normatif.
La question à laquelle l’on doit apporter un élément de réponse est celle de
savoir à qui incombe la charge de la preuve du droit ?
Seulement une précision est à faire concernant le juge national qui peut être
dans une position de créer le droit, notamment en cas de vide juridique ou
lorsque les textes disponibles brillent par leur flou ou leur obscurité.
Si l’on peut affirmer que certains experts peuvent être appelés à prouver
certains faits, il reste que les professeurs de droit international eux, ne
peuvent apporter la preuve du droit international. Leurs consultations par
le juge seront simplement versées aux débats.
4
Voir H. MOTULSKY, Droit processuel, Paris, cours de 1972. Cité par L. CADIET et E. JEULAND, Droit
judiciaire privé, Paris, Litec, 2004, p.377.
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C’est le cas J. SALMON qui estime que juridiquement parlant, on sait qu’il
n’y a pas de fait qui puisse être constaté ou prouvé sans référence à une
règle de droit et donc que le fait est « construit juridiquement par le droit »5.
La distinction du fait et du droit semble alors être elle-même « juridique de
part en part »6.
Cela fait que, la preuve d’un fait n’a de sens pour le procès que si les faits
avancés obéissent ou respectent les différentes règles de preuves et de
procédure et surtout caractérisent en droit la prétention juridique alléguée.
5
J. SALMON, « La construction juridique du fait en droit international », APD, 1987, t.32, pp.135-151.
Egalement du même auteur, « Les procédés de la fiction en droit international », RBDI, 1974/1, X, pp.11-
35.
6
C. ATIAS, Epistémologie juridique, Paris, Précis Dalloz, 2002, p.102.
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CHAPITRE 5 :
LA PREUVE ET L’EVOLUTION DU ROLE DU JUGE
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Quoi qu’il en soit, il est évident que à travers la preuve, le juge a non
seulement le souci d’atteindre la vérité (I), mais il a aussi la volonté de
pacifier les relations humaines au sein de la société (II).
I- Le souci d’atteindre la vérité par la preuve
Il faut dire que, la preuve doit pouvoir amener le juge à atteindre la
vérité. Cela voudrait dire que dans l’hypothèse où l’atteinte de la vérité
est l’objectif du juge, ce dernier devrait faire prioritairement recours à la
preuve et à la recherche la plus scrupuleuse possible des faits.
Mais, même dans cette hypothèse, la question se pose en réalité de
savoir de quelle vérité il s’agit et comment la relier aux faits prouvés lors
du procès ?
On le voit, les questions peuvent s’enchaîner à l’infini. Seulement il est à
constater que les réponses à ces questions ne recevront des réponses
qu’en fonction de la façon dont le juge va s’employer à concevoir son
rôle et suivant les aussi les valeurs qui sont mises en avant par la société
et les but qu’elle attend de lui.
II- Le souci de pacifier les relations humaines au sein de la société
Il ressort de la pratique judiciaire que le juge reste pris de nos jours entre
un nombre multiple de désirs légitimes qui, forcément, se répercutent sur la
preuve. Au rang de ces multiples désirs figure en bonne place celui de
trancher le litige qui lui est soumis du mieux possible. C’est
fondamentalement la volonté pour lui de contribuer à pacifier la société ou
alors les relations sociales.
7
P. THERY, « Finalités du droit de la preuve », Droit, 1996, pp.46 et s.
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Au cours d’un litige, le juge aura prioritairement pour souci premier de
régler le litige qui lui est soumis par application du droit, en recherchant les
faits relatifs à l’affaire.
Il faut cependant remarquer que cette préoccupation qui est essentielle pour
chaque juge, l’est davantage pour le juge interne. Le juge international pour
sa part est souvent confronté à des litiges qui relèvent de la complexité, du
fait de la complexité de la société internationale où les enjeux soulevés sont
souvent sources d’hostilité inter-étatique.
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Références bibliographiques
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