Cufe Mallet Jennifer Essai292
Cufe Mallet Jennifer Essai292
Cufe Mallet Jennifer Essai292
Par
Jennifer Mallet
Sous la direction de
Michel Montpetit
Par la suite, des rapports et des classements sur les villes vertes ont été analysés de manière
critique, en fonction de leur méthodologie, de leurs critères et de leurs sources de référence.
Les classements établis grâce à ces études ont contribué à mettre en lumière certaines villes
ou certains projets environnementaux. Une recherche a été faite pour rassembler des
exemples de réussite et d’échecs urbains en matière environnementale, au niveau des
matières résiduelles, du transport, des infrastructures, de l’énergie, des émissions de CO2,
de l’occupation du territoire, de la gestion de l’eau et de la qualité de l’air.
Ainsi, afin de diminuer son impact environnemental, une ville devrait augmenter
l’utilisation des transports en commun et actifs avant l’automobile. Elle devrait également
planifier son développement afin qu’il soit compact et qu’il facilite les déplacements de
courte distance et la conservation des espaces verts. La gestion des matières résiduelles doit
permettre de réduire la quantité de déchets éliminés et d’améliorer la quantité de matières
récupérées. Les infrastructures doivent être ciblées par des règlementations et des politiques
entre autres sur l’efficacité énergétique pour diminuer leur impact. La gestion de l’eau ne
devrai pas porter atteinte à la qualité ni à la disponibilité de cette ressource. Du côté des
émissions de CO2, celles-ci devraient être limitées, de même que les émissions polluantes
responsables de la dégradation de la qualité de l’air.
i
REMERCIEMENTS
J’aimerais d’abord remercier mon directeur d’essai, M. Michel Montpetit. Ses conseils ont
grandement contribué à la rédaction de cet essai. Il a su me guider dans ma recherche
d’information et dans l’identification des problématiques.
Finalement, merci à mon copain Simon pour m’avoir soutenue tout au long de la réalisation
de cet essai.
ii
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION .................................................................................................................. 1
1.1 Historique................................................................................................................. 4
1.3.4 Écoquartier...................................................................................................... 14
iii
2.2.2 Étude de l’INRS ............................................................................................. 43
3.1.2 Transport......................................................................................................... 47
3.2.2 Transport......................................................................................................... 62
iv
4 RECOMMANDATIONs .............................................................................................. 85
4.3 CO2......................................................................................................................... 89
v
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1.1 Dix dimensions à intégrer dans le développement d'une ville verte................... 4
Tableau 1.2 Les principes du Smart Growth .......................................................................... 9
Tableau 1.3 Charte du Nouvel urbanisme ............................................................................ 11
Tableau 1.4 Principes d’aménagement de l’écoquartier....................................................... 14
Tableau 1.5 Résumé des principales approches de développement urbain .......................... 19
Tableau 1.6 Critères de certification pour le développement de projets LEED-ND ............ 22
Tableau 1.7 Critères de certification pour BREEAM Communities .................................... 25
Tableau 1.8 Critères pour la certification CASBEE Cities .................................................. 28
Tableau 1.9 Résumé des programmes de certifications pour les milieux urbains durables . 30
Tableau 2.1 Liste des indicateurs utilisés pour le Green City Index .................................... 32
Tableau 2.2 Classement de Green city index (Siemens): villes nord-américaines ............... 35
Tableau 2.3 Indicateurs utilisés pour le classement du CIRANO ........................................ 39
Tableau 2.4 Classement du CIRANO : les 25 plus grandes villes du Québec .................... 41
Tableau 2.5 Indicateurs pour l'étude de l'INRS .................................................................... 43
Tableau 4.1 Résumé des recommandations proposées pour diminuer l'impact
environnemental d'une ville ............................................................................... 98
vi
LISTE DES ACRONYMES ET DES SIGLES
vii
INTRODUCTION
En 1950, environ 29 % de la population mondiale vivait dans les villes (Butler and Spencer,
2010). Actuellement, cette proportion correspond à environ 50 % (Gomes & Moretto,
2011). D’ici 2050, il est attendu qu’environ 70 % de la population mondiale habitera en
ville (Butler and Spencer, 2010). Dans certains coins du monde, cette proportion est plus
accentuée. À titre d’exemple, la population urbaine en Asie était de 234 millions en 1950,
elle a atteint le milliard en 1990 et on estime qu’elle atteindra 3,4 milliards d’ici 2025 (ib.).
Les mégapoles internationales seront également de plus en plus nombreuses au cours des
prochaines années. Ces changements amènent à réfléchir sur le développement des villes et
sur leur impact environnemental, qui ne cessera de grandir, considérant la forte
augmentation de population.
Depuis quelques années, il est question de villes ou cités vertes, de développement urbain
durable ou encore d’urbanisme écologique. Ce tournant écologique urbain est actuellement
en expansion au niveau mondial. Cette tendance s’explique à la fois par la montée de
popularité de l’environnement au cours des dernières années, qui a favorisé la prise de
conscience de la population et créé un nouveau mouvement marketing, puis par l’esprit de
compétition entre les villes, qui souhaitent avoir un développement plus durable pour être
1
plus attrayantes les unes que les autres afin d’attirer à la fois les gens et les investissements
(Mega, 1996).
L’objectif de ce travail est de procéder à une analyse critique des différents rapports et
études qui traitent des villes vertes, de leurs actions ou de leur classement, pour procéder à
une synthèse des meilleures réalisations et des échecs de la part des villes vertes afin
d’établir des recommandations permettant aux villes de diminuer leur impact
environnemental. Le premier chapitre du travail consiste d’abord à définir les
caractéristiques d’une ville verte. Pour ce faire, le concept de ville verte de même que
différentes appellations proches ou similaires sont analysés pour déterminer les principales
spécificités de chacun et ainsi les distinguer les uns des autres. Finalement, ce chapitre
traite des certifications existantes dans le domaine des villes vertes.
2
1 CARACTÉRISTIQUES D’UNE VILLE VERTE
Il est difficile de trouver une définition à la ville verte, puisqu’il n’y a pas modèle concret et
qu’elle pourrait être définie de plusieurs manières (Vernay et al., 2010). L’idée d’une ville
verte est de développer un milieu urbain de manière songée et planifiée afin de réduire les
répercussions environnementales. D’après Heijden, une ville verte est un concept global qui
inclut des idées sur le transport, la santé, le logement, la planification urbaine, l’énergie, le
développement économique et l’équité sociale. Le « désir de remplacer les grands espaces
à usage unique axés sur l’automobile pour des communautés à usage mixte, à une distance
de marche » semble faire partie de visions de nombreuses villes vertes (Heijden, 2010, p.1).
Changer le développement urbain tel qu’il est connu, c’est-à-dire à l’opposé du
développement durable, est toutefois un processus difficile. Il n’est pas uniquement
question de modifier la forme urbaine, les systèmes de transport, les technologies de l’eau,
d’énergie et de matières résiduelles, mais il est aussi nécessaire de modifier les systèmes de
valeurs et les processus sous-jacents de la planification et la gouvernance urbaine afin de
refléter une approche basée sur le développement durable (Kenworthy, 2006).
3
Tableau 1.1 Dix dimensions à intégrer dans le développement d'une ville verte
1. La ville a une forme compacte, à usage mixte, qui utilise la terre efficacement et protège
l’environnement naturel, la biodiversité et les terres agricoles.
2. L’environnement naturel est présent dans les espaces urbains et il enlace la ville, pendant que celle-
ci et les territoires à proximité produisent une part importante de ses besoins alimentaires.
3. Les autoroutes et les infrastructures routières sont mises de côté au profit des infrastructures de
transport, de marche et de cyclisme, plus particulièrement les infrastructures sur rail. L’utilisation
de voitures et des motos est minimalisée.
4. Il y a une utilisation étendue des technologiques environnementales pour la gestion de l’eau, de
l’énergie et des déchets. Les systèmes de soutien de la ville deviennent des systèmes en boucle
fermée.
5. Le centre-ville et les centres à l’intérieur de la ville sont des centres sociaux mettant l’emphase sur
l’accessibilité et la circulation par les modes de transport autre que l’automobile, et absorbent une
forte proportion des emplois et de la croissance résidentielle.
6. La ville a un système public de qualité, qui exprime une culture publique, une communauté, une
éthique et une bonne gouvernance. Le domaine public comprend l’ensemble du système de
transport et les éléments associés.
7. La structure physique et le design urbain de la ville, spécialement des milieux publics, sont très
accessibles, compréhensibles, variés, riches, visuellement appropriés et personnalisés aux besoins
humains.
8. La performance économique de la ville et la création d’emploi sont maximisées par l’innovation, la
créativité et l’originalité de l’environnement local, de la culture et l’histoire, de même que la
grande qualité environnementale et sociale des milieux publics de la ville.
9. La planification pour le futur de la ville est un processus visionnaire de ‘débattre et décider’ plutôt
qu’un processus géré par ordinateur de ‘prédire et procurer’.
10. Toute prise de décision est axée sur la durabilité, intégration les considérations sociales,
environnementales, économiques et culturelles, ainsi que sur des principes urbains compacts et
axés sur le transport. Un tel processus de prise de décision est démocratique, inclusif et porteur
d’espoir.
Source : Kenworhty, 2006
1.1 Historique
Beaucoup de changements se sont produits dans les villes au cours des derniers siècles,
particulièrement en ce qui concerne les villes des pays développés. À la fin du 19 e siècle,
l’industrialisation et la croissance rapide de la population se sont avérées néfastes pour la
santé et le bien-être des habitants, ainsi que pour l’environnement. Au cours du 20e siècle,
plusieurs réformes ont vu le jour en Amérique du Nord et en Europe de manière à améliorer
les conditions socio-économiques de la population urbaine. Les villes se sont développées
afin de devenir sanitaires, c’est-à-dire qu’elles sont devenues aptes à fournir à la population
4
de l’eau propre à la consommation, le traitement des eaux usées, l’électricité, l’entretient
des rues et des infrastructures de services. Au cours de cette période, une ville pouvant
procurer ces biens et services représentait une ville moderne et répondait aux attentes de ses
habitants. Toutefois, à la fin du 20e siècle, avec l’augmentation croissante de la population,
la demande en infrastructures et les contextes technologique, économique et
environnemental, cette vision de modernité a changé (Pincetl, 2010).
Au cours du 20e siècle, des environnementalistes et des urbanistes ont pointé du doigt les
problèmes environnementaux des villes et se sont intéressés aux moyens d’intégrer la
nature au milieu urbain, toutefois l’époque n’était pas propice à de tels changements
(Pincetl, 2010). Odum (1997) a constaté l’importance du lien entre l’aspect social et
environnemental. Il maintient qu’il n’existe pas de substitut aux ressources naturelles
comme l’eau et que les gens ne sont que trop peu conscients du rôle prédominant de
l’écologie dans la santé de l’écosystème planétaire. Même si l’écologie est une science
datant du 19e siècle, ce n’est qu’au dernier quart du 20e siècle que la population a
commencé à porter attention à la qualité de l’environnement (Collins et al., 2000). La
pollution de l’air et de l’eau, les substances toxiques et les gaz à effet de serre sont devenus
des sources d’inquiétude. Les problèmes de santé en milieu urbain ont évolué en même
temps que les villes : ils sont passés des maladies sanitaires tels le choléra et la polio vers
des maladies d’ordre environnemental causées par les composés organiques volatils et
autres contaminants chimiques, qui sont habituellement en forte concentration dans les
villes qui présentent un environnement altéré (Collins et al., 2000). Le développement des
villes a également entraîné des répercussions à l’extérieur des milieux urbains. Le
phénomène d’urbanisation continuelle contribue à l’expansion des villes au détriment de la
nature, fragilisant ainsi les limites entre les villes et les campagnes (La Greca et al., 2011).
Toutes ces conséquences environnementales ont contribué à une prise de conscience et ont
marqué le déclenchement d’une nouvelle ère de développement urbain.
Au cours des dernières décennies, plusieurs changements urbains ont pu être observés à
l’échelle planétaire. On remarque que peu à peu, l’environnement est pris en considération
dans les plans de développement urbain (Fleurke, 2010). Des espaces verts sont créés, le
recyclage et même le compostage, pour certaines villes, sont introduits à la gestion des
5
matières résiduelles, des systèmes de transport en commun sont développés et/ou
modernisés, des mesures sont adoptées pour améliorer la qualité de l’eau et de l’air, le
design et les matériaux de construction sont actualisés et les sources d’énergie
renouvelables sont privilégiées lorsque possible. De nouvelles approches de développement
et de planification urbaine ont également fait surface.
Le premier élément marquant de l’évolution du développement durable tel qu’il est connu
fut sans doute la Conférence des Nations Unies à Stockholm en 1971 (PNUE, s.d). De cette
conférence est née la Déclaration de Stockholm qui présentait un début de réflexion
concernant le développement durable, particulièrement sur la nécessité de protéger
l’environnement, mais aussi sur l’importance du développement économique et social
(PNUE, s.d). En 1987, la Commission a produit le Rapport Brundtland, dans lequel le
développement durable est défini comme suit: « répondre aux besoins du présent sans
compromettre la possibilité pour les générations à venir, de satisfaire les leurs » (World
Commission on Environment and Development, 1987). Selon cette approche, la croissance
économique ne doit pas exercer une pression sur les écosystèmes, elle doit être en équilibre
avec ce que peut fournir l’écosystème en termes d’énergie et de ressources.
Pendant la Conférence de Rio, un plan d’action a également été adopté : Action 21, pour le
21e siècle (traduit de l’anglais Agenda 21). Celui-ci est un plan d’action global à
entreprendre au niveau mondial, national et local, qui devrait être pris en compte par les
organisations membres des Nations Unies et les gouvernements dans tous les secteurs dans
lesquels l’humain a un impact sur l’environnement (United Nations, 2009). Action 21 qui
est principalement utilisée par les municipalités rassemble les problèmes environnementaux
et les stratégies susceptibles d’y remédier (United Nations, 2004).
6
En 2002 a eu lieu le Sommet mondial sur le développement de Johannesburg, dont
l’objectif principal était d’établir un bilan suite aux engagements de la Conférence de Rio.
Au cours de ce sommet, les pays signataires ont confirmé leur engagement à favoriser un
développement durable et à passer à l’action en appliquant les recommandations découlant
d’Action 21, qui n’avaient d’ailleurs pas ou peu été mises en pratique (Debays, 2002).
Au Québec, la Loi sur le développement durable a été adoptée en 2006 dans le but
d’atteindre les engagements fixés lors du Sommet de Johannesburg et de définir un cadre
légal pour le développement durable (Ministère du Développement Durable, de
l’Environnement et des Parcs, 2006). Dans cette loi, le développement durable y est décrit
comme suit:
« un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre aux leurs. Le développement
durable s'appuie sur une vision à long terme qui prend en compte le caractère
indissociable des dimensions environnementale, sociale et économique des
activités de développement. » (Loi sur le développement durable).
Le développement durable est un des principes qui est apparu comme une solution à de
nombreuses problématiques, y compris celle liée aux problèmes environnementaux des
villes (Pincetl, 2010). Ces dernières souffrent de problèmes environnementaux physiques
comme la pollution atmosphérique, l’abaissement de la nappe phréatique et la pollution des
cours d’eau, mais aussi de problèmes d’ordre planétaire (Hens, 2010). Au cours des
prochaines décennies, les villes des pays développés et en développement seront
particulièrement vulnérables aux phénomènes environnementaux planétaires tels les
changements climatiques, l’insécurité alimentaire et économique et la raréfaction des
ressources (United Nations Human Settlements Programme, 2009). Ces facteurs vont
participer au remodelage des villes au cours du prochain siècle et leur prise en
considération doit être suffisamment efficace si les villes sont appelées à être durables,
c’est-à-dire respectueuses de l’environnement, économiquement productives et socialement
impliquées (ib.).
7
grande part des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. Le recours aux
énergies fossiles et la grande consommation énergétique annuelle contribuent à la part de
responsabilité des villes, tout en augmentant leur dépendance énergétique (Collins et al.,
2000).
Le développement urbain durable deviendra incontournable dans les années à venir (United
Nations Human Settlements Programme, 2009). Même si l’application du concept de
développement durable demeure difficile, il existe des stratégies locales généralement
reconnues comme étant durables (Pincetl, 2010).
8
préservation de l’environnement et la qualité de vie. Le Smart Growth est axé sur un
développement à haute densité, les développements à usage mixte et des espaces piétons
desservis par le transport en public, créant ainsi des communautés où les résidents utilisent
leur automobile au minimum (ib.).
L’approche du Smart Growth repose avant tout sur la gestion de l’urbanisation et la lutte
contre l’étalement urbain. Les principaux objectifs de cette approche sont : optimiser
l’utilisation du sol, réduire les coûts d’urbanisation, créer un environnement urbain durable,
améliorer le rendement environnemental des anciens et nouveaux espaces résidentiels,
favoriser l’implantation d’activités urbaines à proximité des lieux de résidence, limiter
l’étalement urbain et contrôler la croissance urbaine (Communauté métropolitaine de
Québec, 2010). Le Smart Growth s’appuie sur des principes préconisant entre autres une
meilleure utilisation du territoire, une réduction des déplacements en automobile et des
milieux de vie conviviaux (ib.). L’ensemble des principes est présenté au Tableau 1.2.
9
santé, d’encourager les activités physiques et sociales, de protéger l’environnement tout en
stimulant la croissance économique et de créer davantage de choix à la population pour le
lieu de résidence et les moyens pour se déplacer et interagir avec les gens (ib.).
10
La définition la plus courante du Nouvel urbanisme est celle d’un mouvement en
aménagement et en design urbain, qui est souvent attribuée au Congress for the New
Urbanism (CNU), fondé aux États-Unis au début des années 1990 (Ouellet, 2006). Il s’agit
de la principale organisation faisant la promotion du développement des quartiers à usage
mixtes et accessibles à pied, des communautés durables et des conditions de vie plus saines
(Congress for the New Urbanism, 2011). Cette organisation a d’ailleurs été l’un des
fondateurs du Smart Growth Network (Ouellet, 2006). Le CNU suit la charte du Nouvel
urbanisme, ratifiée en 1996, dont les vingt-sept principes sont présentés au Tableau 1.3.
11
prendre des responsabilités pour leur maintien et leur évolution.
11) Les quartiers doivent être denses, conviviaux pour le piéton et composés de logements, de
commerces et de bureaux. Les « districts », bien que généralement mono-fonctionnels, doivent
être organisés comme les quartiers. À l’échelle régionale, les axes d’extension urbaine relient
entre eux quartier et « district ». Leur conception spatiale doit s’inspirer, si possible, de celle des
quartiers. Ils peuvent prendre la forme de boulevards, voies paysagées ou ferrées et cours d’eau.
12) La plupart des activités domestiques quotidiennes doivent s’effectuer dans un périmètre
accessible à pied, pour assurer l’indépendance de ceux qui ne conduisent pas, comme les
personnes âgées et les enfants. Le réseau des voiries doit être dessiné pour encourager la marche à
pied, réduire le nombre et la longueur des déplacements en automobile et préserver l’énergie.
13) Dans un même quartier, il doit y avoir, un large choix de logements et de prix pour encourager la
fréquentation quotidienne d’habitants de diverses tranches d’âge, d’origine et de revenus variés,
renforçant ainsi les liens entre les individus, nécessaires à une véritable communauté.
14) Les « corridors », quand ils sont bien planifiés et coordonnés, peuvent contribuer à améliorer
l’organisation de la métropole et la revitalisation des centres urbains. Ils ne doivent en aucun cas
déplacer l’activité des centres urbains existants vers la périphérie.
15) À proximité des gares et stations, une occupation des sols et une densité construite appropriées
doivent permettre aux habitants et aux visiteurs d’utiliser les transports en commun comme
alternative à l’automobile.
16) Les activités publiques, institutionnelles et commerciales doivent être concentrées dans les
quartiers et les districts. L’emplacement et la taille des écoles doivent être définis pour permettre
un accès facile aux enfants, à pied ou à bicyclette.
17) L’équilibre économique et l’évolution harmonieuse des quartiers des districts et des « corridors »
peuvent être améliorés par l’élaboration de codes qui guideront leur évolution future.
18) Une variété de parcs, bacs à sable, squares, terrains de football, jardins communautaires, doit être
disséminée dans les quartiers. Les zones d’espaces protégés et les terrains vacants devraient être
utilisés pour permettre de contenir et de relier entre eux quartiers et districts.
L’îlot, la rue et l’immeuble
19) La prise en compte physique de la rue et de l’espace public comme lieux d’échanges est la
priorité avant tout projet architectural et toute intervention paysagère.
20) Tout projet d’architecture isolé doit être en relation avec son environnement. Cette préoccupation
dépasse le style.
21) La revitalisation des espaces urbains dépend de la sûreté et de la sécurité. Le dessin des voiries et
des immeubles doit renforcer la sécurité du lieu, mais pas au détriment de l’accessibilité et de
l’accueil.
22) Dans la métropole contemporaine, tout développement doit accommoder au mieux la circulation
automobile tout en respectant les piétons et l’espace public.
23) Les rues et les parcs doivent être des lieux sûrs, confortables et accueillants pour le piéton.
Dessinés de façon harmonieuse, ils invitent à la promenade et facilitent les relations entre les
habitants pour le bien-être de leur communauté.
24) Le dessin de l’architecture et du paysage doit être fidèle au climat, au relief, à l’histoire et aux
traditions locales de construction.
25) Le choix d’implantation des bâtiments civils et les lieux publics nécessitent une attention
particulière pour renforcer l’identité communautaire et le sens civique de chacun. Contrairement
aux autres bâtiments qui constituent le tissu de la ville, ils doivent se distinguer par leur
architecture.
26) Tout immeuble doit fournir à ses habitants la possibilité de se situer dans le temps et dans
l’espace. L’utilisation de méthodes naturelles pour climatiser doit permettre de préserver les
ressources de l’environnement.
27) La conservation et la rénovation des bâtiments, de districts, d’aménagements paysagés à valeur
historique pérennisent la continuité et l’évolution de la société urbaine.
Source : Congress for the New Urbanism, 1999
12
Les principaux objectifs du Nouvel urbanisme sont : aménager les structures pour qu’elles
demeurent à l’échelle humaine, concevoir les villes de façon à faciliter la mobilité des
personnes, créer et aménager des communautés plus compactes, diversifiées et conviviales,
puis modeler le milieu urbain avec une architecture plus soignée (Communauté
métropolitaine de Québec, 2010). Au Québec, ce principe a d’ailleurs été utilisé pour le
quartier Bois-Franc à Montréal au début des années 1990 (ib.).
Parmi les critiques à l’égard du Nouvel urbanisme, le manque d’efficacité est probablement
la plus répandue, certainement en raison de l’importance accordée à l’architecture et au
design, donc à l’image, versus celle accordée aux considérations métropolitaines
importantes comme la lutte à l’étalement urbain (Ouellet, 2006). On reproche d’ailleurs que
le développement conçu selon le Nouvel urbanisme a souvent tendance à favoriser
l’utilisation de la voiture et l’étalement urbain (ib.).
La majorité des designers urbains s’entendent sur les principes suivants concernant
l’urbanisme vert :
- Les villes et les zones urbanisées doivent être une priorité, car c’est là où la plupart
de l’énergie est consommée et la plupart des déchets produits;
- La durabilité est plus efficace dans les zones urbaines quand le développement de
ces mêmes régions est fondé sur les principes du développement urbain durable;
- Les questions liées aux modes d’urbanisme, la densité, les transports publics,
l’étalement urbain, la gestion de l’eau, l’orientation en fonction du soleil, l’éclairage
13
de jour, les systèmes de construction, les chaînes d’approvisionnement, etc., sont
absolument cruciaux dans le processus décisionnel de conception urbaine;
- Un modèle de ville compacte et à usage mixte représente l’utilisation optimale de
l’espace et l’utilisation future des terres d’une ville (Lehmann, 2007).
Comme le Nouvel urbanisme, l’urbanisme vert est principalement axé vers l’infrastructure.
Les aspects comme la communauté et l’énergie sont peu abordés. Cette approche de
développement fait moins consensus que les autres approches présentées. La définition et
les objectifs demeurent flous et les principes ne font pas l’unanimité.
1.3.4 Écoquartier
L’écoquartier est une conception qui intègre les principes du développement durable en
misant surtout sur les nouvelles technologies environnementales pour réduire au maximum
la consommation d’énergie et l’empreinte écologique. Les buts d’un écoquartier résident
principalement dans l’amélioration de la qualité du milieu de vie, la réduction des impacts
environnementaux et de la consommation énergétique au sein du quartier et l’atteinte d’une
meilleure gestion des déplacements. Les principes d’aménagement d’un écoquartier sont
présentés au Tableau 1.4.
14
Stationnement
- Aménagement de stationnements souterrains permettant de réduire l’emprise des aires de
surface et les îlots de chaleur;
- Établissement d’un nombre maximal de cases de stationnement.
Transport : systèmes de déplacements doux et propres
- Aménagement d’un réseau de rues dont la conception favorise la circulation des piétons;
- Incitation à l’utilisation du transport en commun de façon à réduire l’usage de l’automobile,
la pollution de l’air, la consommation d’énergie et l’émission de GES;
- Réseautage des sentiers piétonniers et cyclables afin de promouvoir les déplacements actifs.
Source : Communauté métropolitaine de Québec, 2010
- Répondre aux enjeux locaux : emplois, activités, équité sociale, mobilité, culture,
amélioration de la qualité de vie des habitants et réponse à leurs attentes;
L’écoquartier se distingue des autres approches de développement par le fait qu’il est limité
à un quartier et qu’il ne s’applique pas à l’ensemble d’une municipalité. Il vise le
développement d’une communauté durable au sein d’un quartier, sans toutefois s’intéresser
au développement à l’extérieur des limites de celui-ci. (Communauté métropolitaine de
Québec, 2010)
15
possède une certification attitrée, LEED-ND, présentée à la section 1.4. Cela fait du
quartier durable une appellation contrôlée (Communauté métropolitaine de Québec, 2010).
Les éléments suivants constituent des principes à respecter pour l’appellation de quartier
durable au Québec :
Le terme quartier durable est couramment confondu avec le terme écoquartier. Si ces
appellations représentent des entités distinctes au Québec, il n’en est pas de même partout.
En France, suite à de nombreuses confusions, l’appellation écoquartier a été retenue pour
désigner aujourd’hui à la fois l’écoquartier et le quartier durable (Réseau européen du
développement urbain durable, s.d.). Cette confusion liée à la ressemblance entre les deux
approches complexifie l’application de ces approches de développement.
16
urbains, périurbains ou encore des banlieues. Calthorpe, qui fut l’un des précurseurs du
TOD, le définit comme suit :
17
- Une réduction de l’offre de stationnement (Communauté métropolitaine de Québec,
2010).
18
Tableau 1.5 Résumé des principales approches de développement urbain
19
Approche Objectifs Points forts Points faibles
transports collectifs; - Diminution de la - Ne tient pas
- Amélioration de la qualité des dépendance à compte de facteurs
milieux de vie; l’automobile comme l’énergie,
- Aménagement de milieux de vie les infrastructures
conçus pour les piétons et mettant en ou les espaces
valeur les transports collectifs; verts
- Amortissement des investissements
dans les infrastructures de transport
collectif.
Au cours des dernières années, cette norme internationale a été utilisée par plusieurs
municipalités à travers le monde, qui ont amélioré leurs performances environnementales.
Par exemple, d’après l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie
(ADEME), la ville de Villers-Cotterêts a été la première en France à obtenir une
certification ISO 14001 pour l’ensemble de ses services. La ville a initié les démarches
pour obtenir une certification ISO 14 001 en 1999. Elle a d’abord recensé et hiérarchisé les
impacts environnementaux liés à ses activités, puis élaboré un plan d’action. Après la
20
réalisation d’un audit par un organisme certificateur, La mise en place d’un système de
gestion environnementale dans une municipalité peut prendre deux formes : il peut se
développer dans les processus internes de la municipalité ou dans la politique menée par la
municipalité sur l’ensemble de son territoire (ADEME, s.d).
Pour être certifié LEED, un bâtiment doit atteindre un standard minimum dans six
catégories : aménagement écologique des sites, la gestion efficace de l’eau, l’énergie et
l’atmosphère, les matériaux et les ressources, la qualité de l’air intérieur et l’innovation et le
design. Selon le pointage, quatre niveaux de certification sont possibles : Certifié (26-32
points), Argent (33-38 points), Or (39-51 points) et Platine (52-69 points) (Anonyme,
2007). Cela signifie qu’un bâtiment doit recueillir au minimum 26 points sur 69 pour
obtenir une certification LEED. Ce programme de certification a l’avantage d’être
rigoureux et présente la possibilité d’obtenir différents statuts, encourageant ainsi les efforts
de planification durable. Cette certification concerne uniquement les infrastructures,
toutefois d’autres certifications LEED sont apparues pour couvrir d’autres domaines.
21
inclusifs, diversifiés et accessibles; une architecture verte et un processus de construction et
de conception innovant (Communauté métropolitaine de Québec, 2010). Les critères sont
détaillés au Tableau 1.6.
22
Crédit 11 Visibilité et conception universelle 1
Crédit 12 Sensibilisation et implication de la communauté 2
Crédit 13 Production d’aliments locaux 1
Crédit 14 Rues boisées et ombragées 2
Crédit 15 Écoles de quartier 1
Architecture et construction verte 29 points
Préalable 1 Édifices certifiés verts Requis
Préalable 2 Minimum d’efficacité énergétique des bâtiments Requis
Préalable 3 Minimum d’efficacité de l’eau des bâtiments Requis
Préalable 4 Prévention de la pollution de l’activité de construction Requis
Crédit 1 Édifices certifiés verts 5
Crédit 2 Efficacité énergétique des bâtiments 2
Crédit 3 Économie de l’eau dans les bâtiments 1
Crédit 4 Économie de l’eau dans l’aménagement paysager 1
Crédit 5 Réutilisation des bâtiments existants 1
Crédit 6 Préservation des ressources historiques et utilisation adaptée 1
Crédit 7 Perturbation minimisée du site dans la conception et la construction 1
Crédit 8 Gestion des eaux pluviales 4
Crédit 9 Réduction des îlots de chaleur 1
Crédit 10 Orientation solaire 1
Crédit 11 Sources d’énergies renouvelables sur le site 3
Crédit 12 Chauffage et refroidissement 2
Crédit 13 Efficacité énergétique de l’infrastructure 1
Crédit 14 Gestion des eaux usées 2
Crédit 15 Contenu recyclé dans les infrastructures 1
Crédit 16 Gestion des déchets solides 1
Crédit 17 Réduction de la pollution lumineuse 1
Innovation et processus de conception 6 points
Crédit 1 Innovation et performance extraordinaire 1-5
Crédit 2 Professionnel accrédité LEED 1
Priorité régionale 4 points
Crédit 1 Priorité régionale 1-4
Source : USGB (2009)
23
Un total de 100 points est possible dans les trois catégories de critères, et 10 points bonus
peuvent être accumulés pour l’innovation et le processus de conception, ainsi que pour la
priorité régionale. Pour obtenir une certification, les critères préalables doivent être
respectés et un minimum de 40 points doit être atteint avec les crédits. Comme les
bâtiments LEED, les quartiers LEED-ND ont quatre niveaux de certification possibles :
Certifié (40-49 points), Argent (50-59), Or (60-79) et Platine (80 points et plus). (USGB,
2009)
24
- Assurer une reconnaissance du marché pour des projets de développement durable;
- Intégrer de meilleures pratiques dans les projets de développement durable;
- Établir des critères et des normes qui dépassent ceux requis par les règlementations
et qui mettent au défi le marché pour donner des solutions innovatrices répondant
aux objectifs de durabilité des projets de développement à travers le processus
adopté par les développeurs et le cadre bâti existant;
- Sensibiliser les planificateurs, développeurs, consultants et décideurs politiques des
bénéfices du développement durable;
- Procurer un modèle innovateur de partage des responsabilités dans les
communautés durables (BRE Global, 2008).
Ce programme évalue huit catégories liées à la planification des politiques et des normes de
meilleures pratiques : changement climatique et énergie, communauté, conception de
quartiers, bâtiments, transport et mobilité, écologie, ressources et entreprise. Ces catégories
sont présentées en détail au Tableau 1.7, avec les critères préalables à la certification et les
crédits potentiels.
25
Crédit PS4 Aménagement paysager
Préalable PS5 Conception et accessibilité
Crédit PS6 Espaces verts
Préalable PS7 Démographie locale
Préalable PS8 Logement abordable
Crédit PS9 Design favorisant la sécurité des lieux
Crédit PS10 Façades actives
Crédit PS11 Espaces défendables
Crédit PS12 Architecture locale
Crédit PS13 Éclairage sécuritaire
Crédit PS14 Forme de développement pour faciliter la connectivité
Crédit PS15 Forme de développement pour faciliter la mobilité des piétons
Transports
Crédit TRA1 Emplacement – capacité des transports en commun
Crédit TRA2 Disponibilité – fréquence des transports en commun
Crédit TRA3 Aménagements de transports en commun
Crédit TRA4 Agréments locaux
Crédit TRA5 Réseau cyclable
Crédit TRA6 Aménagements cyclistes
Crédit TRA7 Club automobile
Crédit TRA8 Stationnement flexible
Préalable TRA9 Stationnement local
Crédit TRA10 Zones résidentielles
Préalable TRA11 Évaluation des impacts du transport
Crédit TRA12 Bornes de recharge pour véhicules électriques
Crédit TRA13 Impacts du transport
Crédit TRA14 Plan commercial de véhicule de marchandise
Communautés
Préalable COM1 Design intégré dans la communauté
Préalable COM2 Consultation de la population
Crédit COM3 Guide de développement de l’utilisateur
Crédit COM4 Gestion et exploitation
Écologie et biodiversité
Préalable ECO1 Étude écologique
Crédit ECO2 Plan d’action pour la biodiversité
Crédit ECO3 Flore indigène
Crédit ECO4 Corridor faunique
Entreprise
Crédit BUS1 Secteur prioritaire d’entreprises
Crédit BUS2 Main-d’œuvre et compétences
Crédit BUS3 Emploi
Crédit BUS4 Nouvelles entreprises
Crédit BUS5 Investissement
Bâtiments
Préalable BLD1 Domestique
Préalable BLD2 Non domestique
Crédit BLD3 Rénovation des bâtiments
Source : BRE Global (2008)
26
Chaque préalable est requis pour la certification BREEAM Communities, alors que chaque
crédit vaut un point supplémentaire. Des crédits peuvent également être accordés pour
l’innovation, comme l’étalement urbain, la santé et sécurité, la gestion des déchets, etc. Les
catégories suivantes : conception et design; changements climatiques et énergie; puis
transports; représentent les plus importantes pour cette certification, en raison de leur
nombre de critères préalables et crédits possibles. À l’instar du programme LEED, cette
certification met surtout l’accent sur les infrastructures.
1.4.4 CASBEE
CASBEE (Comprehensive Assessment System for Built Environment Efficiency) est un outil
d’évaluation pour la performance environnementale des infrastructures, autant au point de
vue impact environnemental que qualité de vie. Ce projet est issu d’une collaboration entre
les universités, les entreprises et le gouvernement japonais. Il s’agit en fait de la version
japonaise de LEED (CASBEE, s.d).
CASBEE a été développé selon trois concepts. Le premier est l’évaluation d’un
environnement bâti, par l’analyse de son cycle de vie. Le deuxième est l’évaluation d’un
environnement bâti selon les deux aspects de la qualité (Q) et de la charge
environnementale (L). Puis, le troisième est l’évaluation d’un environnement bâti selon
l’efficacité de l’environnement bâti (BEE), un indice d’évaluation développé selon l’idée de
l’écoefficacité (CASBEE, 2011).
CASBEE possède une également une division axée sur le développement urbain, CASBEE
for Urban Development (CASBEE-UD), qui peut évaluer un ensemble de bâtiments. Une
autre catégorie est axée sur les villes, CASBEE Cities. Ce dernier est un outil d’évaluation
pour la performance environnementale des villes. Il comprend trois perspectives :
l’environnement, la société et l’économie. L’évaluation est faite au niveau municipal, ce
qui implique une délimitation hypothétique autour de la ville. Les critères d’évaluation pour
la charge environnementale (L) et la qualité (Q) sont présentés au Tableau 1.8. Les critères
pour la charge environnementale sont divisés en trois catégories : émissions de gaz à effet
de serre; réduction de la charge environnementale et absorption de CO2; et support aux
autres régions pour la réduction des émissions de CO2. En ce qui concerne la qualité, les
27
critères sont divisés trois catégories : aspects environnementaux, aspects sociaux et aspects
économiques.
28
Catégorie principale Catégorie intermédiaire Catégorie secondaire
Q2.2.6 Compétence des services pour les
aînés
Q2.3 Dynamique sociale Q2.3.1 Taux de changement de la population
dû aux mortalités et aux naissances
Q2.3.2 Taux de changement de la population
dû à l’immigration
Q2.3.3 Progrès vers une société de
l’information
Q2.3.4 Efforts et politiques pour dynamiser la
société
Q3Aspects Q3.1 Dynamique Q3.1.1 Montant équivalent au produit
économiques industrielle intérieur brut
Q3.1.2 Taux de changement dans le nombre
d’employés
Q3.2 Échanges Q3.2.1 Indice équivalent au nombre de
économiques personnes qui visitent la ville
Q3.2.2 Efficacité des transports publics
Q3.3 Viabilité financière Q3.3.1 Recettes fiscales
Q3.3.2 Obligations locales exceptionnelles
Source : CASBEE (2011)
29
1.4.5 Synthèse des programmes de certifications
L’ensemble des certifications et normes présentées représente les tendances suivies dans le
domaine de la planification urbaine au cours des dernières décennies. Une approche tend
vers la structure physique des bâtiments, alors qu’une autre tend vers une gestion intégrée
du territoire et des services associés. Dans l’objectif d’une ville verte, il est possible de
combiner plusieurs de ces normes et certifications, cela donne davantage de poids aux
réalisations urbaines. Toutefois, il est important d’opter pour des certifications qui ne
viseront pas uniquement les infrastructures, puisqu’elles ne tiennent pas compte des efforts
entre autres dans les domaines du transport, la gestion des matières résiduelles et la qualité
de l’air et de l’eau. Comme une ville verte se veut une démarche planifiée de
développement durable dans un souci d’impact environnemental minimalisé, les
certifications et normes qui entourent une telle approche devraient être en mesure de
couvrir l’ensemble des secteurs d’activités concernés. Un résumé des programmes
présentés se trouve au Tableau 1.9.
Tableau 1.9 Résumé des programmes de certifications pour les milieux urbains durables
30
2 RAPPORTS ET PALMARÈS EXISTANTS
Depuis quelques années, plusieurs efforts ont été faits pour classer les villes selon leur
performance environnementale. Ce chapitre présente un aperçu des études récentes portant
sur les classements des villes vertes. Les études d’ordre international sont d’abord
présentées, suivies de celles d’ordre régional et national.
La méthodologie utilisée pour ce dernier classement repose principalement sur celle des
études précédentes, à la différence que l’index a été adapté de manière à correspondre à la
qualité et la disponibilité des données des États-Unis et du Canada, ainsi qu’aux défis
environnementaux de ces régions. La sélection des villes s’est faite en tenant compte de la
démographie des régions métropolitaines. Au total, cinq villes canadiennes ont été retenues
et 22 villes étatsuniennes, pour un total de 27 villes. Celles-ci ont été rassemblées dans une
série de groupes, définis selon la taille de la population, la densité de population, le revenu,
la superficie, la température et la part de l’industrie. (Siemens, 2011a)
Les données recueillies pour cette étude sont principalement issues de sources officielles.
Pour les villes des États-Unis, les sources incluent : US Bureau Census, US Environmental
31
Protection Agency, US Geological Survey, National Oceanic and Atmospheric
Administration, Trust for Public Land, Purdue University’s Vulcan Project et National
Transport Database. Pour les villes canadiennes, les sources incluent : Statistique Canada,
Environnement Canada et Conference Board of Canada. Les sources nationales étaient
toujours favorisées, mais lorsque les données n’étaient pas disponibles via ces sources, elles
étaient recueillies à partir des agences et autorités des villes concernées. Les données les
plus récentes ont été favorisées, lorsque disponibles. En raison des différentes unités de
mesure au Canada et aux États-Unis, les données pour les villes canadiennes ont été
converties au système utilisé aux États-Unis. (Siemens, 2011a)
Neuf catégories environnementales sont analysées par cette étude : CO2, énergie, utilisation
des terres, bâtiments, transport, eau, déchets, air et gouvernance environnementale. Chaque
catégorie comporte plusieurs indicateurs, pour un total de 31 indicateurs (voir Tableau 2.1).
Seize de ces indicateurs sont de nature quantitative et les quinze autres indicateurs sont de
nature qualitative. Les indicateurs d’une même catégorie possèdent le même poids, c’est-à-
dire qu’aucun indicateur ne s’est vu attribuer une valeur ou une pondération plus élevée au
sein de sa catégorie respective (Siemens, 2011a).
Tableau 2.1 Liste des indicateurs utilisés pour le Green City Index
Indicateur Type Description
Émissions de CO2 par unité Quantitatif Émissions totales, en tonnes métriques par million dollar
de PIB US de PIB
Émissions de CO2 par Quantitatif Émissions totales, en tonnes métriques par personne
personne
Stratégie de réduction de Qualitatif Évaluation de l’ambition de la stratégie de réduction des
CO2 émissions ainsi que de la rigueur de la cible de réduction
de CO2 de la ville et des mesures d’émissions.
Énergie
Consommation Quantitatif Consommation totale d’électricité en gigajoule par
d’électricité par unité de million de dollars US de PIB
PIB
Consommation Quantitatif Consommation totale d’électricité en gigajoule par
d’électricité par personne personne
Politiques d’énergies vertes Qualitatif Mesure de l’engagement d’une ville à la promotion des
et propres énergies vertes, au développement de projets d’énergies
vertes et à l’augmentation de la quantité d’énergie
produite localement
Utilisation des terres
Espaces verts Quantitatif Somme de tous les parcs publics, aires de récréation,
corridors verts, cours d’eau et autres espaces protégés
accessibles au public, comme pourcentage de la
32
Indicateur Type Description
superficie totale de la ville
Densité de population Quantitatif Nombre d’habitants par mile carré
Politiques d’utilisation des Qualitatif Évaluation des efforts d’une ville pour soutenir et
terres améliorer la quantité et la qualité (par exemple la
proximité) des espaces verts et sa politique de plantation
d’arbres
Étalement urbain Qualitatif Évaluation de la rigueur avec laquelle la ville favorise le
confinement urbain et la réutilisation des friches
industrielles
Bâtiments
Nombre de bâtiments Quantitatif Nombre de bâtiments certifiés LEED (argent, or ou
certifiés LEED platine) par 100 000 personnes
Normes de construction Qualitatif Évaluation pour savoir si une ville a besoin d’audits
écoénergétiques énergétiques et si les règlements de consommation
d’énergie obligent les nouveaux bâtiments à répondre aux
normes d’efficacité énergétique
Incitations de construction Qualitatif Évaluation des mesures incitatives d’une ville pour
écoénergétique réaménager les édifices afin d’améliorer l’efficacité
énergétique et évaluation de l’étendue sur laquelle la ville
favorise l’efficacité énergétique dans les maisons et
bureaux
Transport
Part des travailleurs se Quantitatif Pourcentage de travailleurs voyageant en transport en
déplaçant en transport en commun, à vélo ou à pied
commun, à vélo ou à pied
Offre de transport public Quantitatif Évaluation de la disponibilité des transports publics, y
compris la longueur du réseau de transports publics
Temps de trajet moyen de Quantitatif Temps de trajet moyen de la résidence au lieu de travail,
la résidence au lieu de en minutes
travail
Promotion des transports Qualitatif Évaluation de la façon dont la ville fait largement la
durables promotion des transports publics et offre des incitatifs
pour des transports à faible carbone
Politiques de réduction de Qualitatif Évaluation des efforts fait par une ville pour réduire la
la congestion congestion
Eau
Consommation d’eau par Quantitatif Consommation d’eau totale, en gallons par personne par
habitant jour
Fuites d’eau Quantitatif Part des fuites d’eau publiques non payantes
Politique de qualité de Qualitatif Évaluation du niveau et de la qualité des principales
l’eau sources d’eau d’une ville
Politique de gestion des Qualitatif Indiquer si une ville a un plan de gestion des eaux
eaux de pluie pluviales
Déchets
Pourcentage de déchets Quantitatif Pourcentage de déchets solides municipaux recyclé
solides recyclés
Politiques de réduction des Qualitatif Évaluation des mesures pour réduire les déchets et rendre
déchets l’élimination des déchets plus durable
Air
Émissions d’oxydes Quantitatif Émissions de NOx par an, en lb par personne
d’azote
33
Indicateur Type Description
Émissions de dioxyde de Quantitatif Émissions de SO2 par an, en lb par personne
soufre
Émissions des particules en Quantitatif Émissions de particules en suspension (inférieures à 10
suspension micromètres) par an, en lb par personne
Politique de qualité de l’air Qualitatif Mesure des efforts d’une ville pour réduire la pollution de
l’air
Gouvernance environnementale
Plan d’action vert Qualitatif Mesure de la rigueur du plan d’action d’une ville verte
Gestion environnementale Qualitatif Mesure de l’ampleur de la gestion environnementale
entreprise par la ville
Participation publique à la Qualitatif Mesure des efforts d’une ville pour impliquer le public
politique verte dans le suivi de ses performances environnementales
Source : Siemens (2011a)
Les données des indicateurs quantitatifs ont été normalisées par l’EIU sur une échelle de 0
à 10, où l’indice de référence le plus élevé était fixé par la ville la plus performante pour
l’indicateur donné. Pour chaque indicateur, la ville présentant la meilleure performance
obtenait le score de 10 alors que le pointage des autres villes était déterminé en fonction de
leur distance par rapport à l’indice de référence le plus élevé. Concernant les indicateurs
qualitatifs, ils ont été notés par les analystes de l’EIU qui détenaient une expertise dans la
ville en question, selon des critères de notation objective qui examinaient les actions
environnementales, les stratégies et les cibles fixées par la ville. Dans la grande majorité
des cas, les indicateurs qualitatifs étaient composés de plusieurs sous-indicateurs, notés sur
une échelle de 1 à 3. 3 désignait une ville ayant atteint ou dépassé les critères établis, 2
désignait une ville répondant partiellement aux critères et 1 désignait une ville qui ne
démontrait aucun avancement pour rencontrer les critères. (Siemens, 2011a)
Après cette étape de notation, le score a été converti sur une échelle de 0 à 10, pour faciliter
la comparaison entre les indicateurs quantitatifs et qualitatifs, et par le fait même le
classement global. Finalement, pour obtenir le score final pour chaque ville, les pointages
par catégorie ont subi une agrégation de façon à ce que les catégories aient toutes le même
poids dans la part du pointage final, sur une échelle de 0 à 100. (Siemens, 2011a)
La ville de San Francisco arrive en tête du classement du Green City Index avec un score
global de 83,8 %, suivie de Vancouver (81,3 %) et New York (79,2 %). Seattle (79,1 %) et
Denver (73,5 %) occupent les 4e et 5e rangs. Le Tableau 2.2 présente les résultats de
l’étude. La première colonne représente le classement global des 27 villes sélectionnées,
34
selon leur score global en pourcentage. Les colonnes subséquentes regroupent les scores en
pourcentage pour chaque ville, par catégorie d’indicateurs. Les plus hauts pointages par
catégories apparaissent en gras.
environnementale
Utilisation des
Gouvernance
Score
Ville global
Transport
Bâtiments
Déchets
Énergie
(%)
terres
CO2
Eau
Air
1 San Francisco 83,8 81,1 81,1 66,6 85,6 67,0 87,4 100 91,9 93,3
2 Vancouver 81,3 91,4 80,1 74,1 77,2 66,6 86,6 69,0 95,1 91,1
3 New York 79,2 89,4 53,8 93,0 68,7 76,6 88,8 53,1 89,2 100,0
4 Seattle 79,1 84,7 69,8 56,2 98,2 59,8 83,3 83,1 80,5 96,7
5 Denver 73,5 76,0 86,0 53,3 68,8 60,7 85,6 51,9 79,0 100,0
6 Boston 72,6 79,0 82,4 74,9 62,1 50,2 91,8 54,7 74,3 84,4
7 Los Angeles 72,5 86,5 77,8 45,3 53,5 42,9 81,7 81,9 88,7 94,4
8 Washington 71,4 80,8 69,4 69,9 79,3 52,0 67,3 44,8 78,9 100,0
DC
9 Toronto 68,4 81,6 77,8 54,3 53,4 47,1 83,5 78,6 79,2 60,0
10 Minneapolis 67,7 40,2 76,5 80,1 37,0 63,9 88,2 72,6 57,0 93,3
11 Chicago 66,9 58,5 75,9 56,0 51,3 64,7 82,2 55,2 70,3 87,8
12 Ottawa 66,8 86,0 56,9 75,0 28,2 65,1 84,9 66,2 76,7 62,2
13 Philadelphia 66,7 78,4 72,5 67,7 29,5 47,2 70,4 57,6 82,9 94,4
14 Calgary 64,8 75,4 62,5 57,8 56,0 50,8 94,1 58,8 50,8 76,7
15 Sacramento 63,7 67,7 49,0 44,4 41,7 56,0 76,3 72,2 89,1 76,7
16 Houston 62,6 32,1 71,0 56,8 66,4 53,6 80,5 59,5 49,3 94,4
17 Dallas 62,3 77,5 65,8 43,1 49,6 54,4 78,7 41,8 67,4 82,2
18 Orlando 61,1 52,2 64,2 54,5 42,3 49,4 81,0 58,0 66,4 82,2
19 Montréal 59,8 80,1 33,8 57,7 36,4 65,3 47,2 63,7 79,5 74,4
20 Charlotte 59,0 59,8 55,7 64,6 26,2 40,8 84,8 40,9 69,5 88,9
21 Atlanta 57,8 57,0 44,8 36,7 66,7 47,6 71,7 29,6 78,2 87,8
22 Miami 57,3 90,1 61,5 59,2 26,7 51,2 78,2 28,4 57,8 62,2
23 Pittsburg 56,6 38,8 67,6 50,7 78,5 51,2 71,6 25,5 40,1 85,6
24 Phoenix 55,4 66,3 72,9 49,6 26,7 38,0 77,4 40,5 65,2 62,2
25 Cleveland 39,7 1,2 68,0 28,1 16,7 47,9 56,1 22,2 60,0 56,7
26 St-Louis 35,1 10,9 50,2 38,0 33,8 44,4 77,0 26,6 29,5 5,6
27 Detroit 28,4 43,8 27,3 35,8 18,1 37,5 38,8 0,0 37,4 16,7
Source: Siemens (2011a)
L’étude de Siemens réalisée en collaboration avec l’EIU fait preuve d’une démarche
rigoureuse, de la recherche d’information jusqu’à la présentation des résultats. Les données
35
s’appuient sur des sources fiables, de niveau national la plupart du temps. Lorsque les
sources locales étaient nécessaires, une validation était toujours faite pour s’assurer de la
fiabilité des données. La variété d’indicateurs permet de couvrir un large éventail d’impacts
environnementaux et des mesures d’atténuation prises par les villes. La démarche
méthodologique est bien décrite, toutefois, les manipulations des données pourraient être
davantage transparentes. Par exemple, il n’est pas mentionné quel type d’agrégation a été
utilisé pour le pointage par catégorie. Le pointage final de certaines villes (New York,
Denver et Washington DC) atteint 100 % dans la catégorie gouvernance environnementale,
ce qui peut laisser soupçonner qu’il serait possible d’approfondir cet indicateur, afin d’en
diversifier les actions possibles et d’encourager une amélioration des pointages. Cela
pourrait peut-être aussi s’appliquer pour la catégorie des matières résiduelles, pour laquelle
San Francisco a également obtenu 100 %. Somme toute, ce rapport semble s’appuyer sur
une démarche crédible et représente un effort non négligeable pour le classement
international des villes au niveau environnemental. Toutefois, la sélection des villes est
basée uniquement sur la démographie. Cela fait en sorte qu’il peut y avoir des villes de plus
petites dimensions situées dans la zone géographique ciblée présentant des efforts
importants au niveau de l’environnement, mais ces villes ne sont pas analysées dans l’étude
compte tenu de leu démographie moins importante.
36
Avec cet outil, l’OCDE désire mesurer l’impact des politiques de développement urbain
durable et de croissance verte sur les performances urbaines et nationales. L’organisation
définit la croissance verte comme :
Les efforts pour favoriser la croissance verte doivent être élargis, davantage systématiques
et conçus pour le long terme. Le Programme Villes vertes aura comme finalité de
recommander des politiques publiques et des réformes institutionnelles susceptibles
d’optimiser les efforts pour favoriser la croissance verte dans chaque ville étudiée. Ce
programme vise également à identifier des pratiques exemplaires mises en application par
les différentes villes (OCDE, 2010).
37
niveau local, la capacité à attirer des entreprises, l’innovation régionale, l’occupation des
sols, l’air, l’eau, les déchets, les transports, l’énergie, l’état de l’environnement et le
comportement et la prise de conscience des citoyens. La troisième étape, l’établissement
d’indicateurs environnementaux, servira à comparer différents pays en matière de
développement urbain durable. La production d’un rapport comparatif des villes vertes
constitue la dernière composante du Programme Villes vertes. Ce rapport est prévu pour
2013. (OCDE, 2010)
Le Programme Villes vertes de l’OCDE, bien qu’il ne soit pas terminé et que l’étude
comparative n’ait pas encore eue lieu, présente un grand potentiel. Cette approche, à
l’inverse de plusieurs autres qui se basent sur la démographie pour choisir les villes, prend
en considération les efforts environnementaux dans la sélection des villes. Cela présente
l’avantage de dresser un portrait des villes vertes et de les comparer, non seulement de
classer les villes les plus peuplées selon leur performance environnementale. Une fois les
étapes complétées, les informations présentées pourront donner des outils pertinents pour
favoriser un développement urbain durable.
Pour commencer, les villes ont été sélectionnées selon leur population : les municipalités
retenues sont les 25 plus populeuses de la province. Ensuite, les auteurs ont retenu 20
38
indicateurs pour mesurer la performance en matière de développement durable. Les
données recueillies sont issues principalement des ministères, organisations ou programmes
gouvernementaux, ou encore d’études scientifiques. Les sources comprennent entre autres :
Recyc-Québec, Statistique Canada, l’Institut de la Statistique du Québec, le ministère du
Développement Durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP), la Société de
l’Assurance Automobile du Québec et le ministère des Affaires municipales, des Régions et
de l’Occupation du territoire du Québec. Les données recueillies ont d’abord été
transformées afin de les rendre comparables et compatibles entre elles. Par la suite, les
vingt indicateurs retenus ont été regroupés en deux indicateurs composites distincts, soit
d’une part, les indicateurs socioéconomiques, et d’autre part, les indicateurs concernant les
problématiques environnementales (voir Tableau 2.3).
Indicateur Description
Indicateurs environnementaux
Qualité de l’air Pourcentage du nombre de jours où la valeur de l’Indice de
la qualité de l’air a été « mauvaise » en 2007
Consommation résidentielle d’eau Consommation d’eau moyenne par habitant en 2006
Superficie des espaces naturels de Pourcentage des espaces naturels par rapport à la superficie
conservation totale de la municipalité en 2006
Qualité des cours d’eau Pourcentage des cours d’eau ayant une qualité jugée
« excellente » en 2004
Quantité de déchets détournée par En pourcentage des résidus domestiques totaux en 2006
le compostage
Densité de la population urbaine Ratio entre la population totale et la superficie du territoire
de la municipalité en 2005
Quantité de déchets détournée par En pourcentage des résidus domestiques totaux en 2006
le recyclage
Quantité de déchets résidentiels Quantité totale des résidus domestiques en Kg/habitant/an
enfouie en 2006
Utilisation du transport en Pourcentage de la population active de 15 ans et plus se
commun déplaçant pour le travail qui utilise le transport en commun
selon le recensement de 2006
Possession d’automobile par Nombre d’autos et de camion légers de moins de cinq
habitant places par habitant en 2008
Indicateurs socioéconomiques
Niveau d’éducation de la Pourcentage de la population de 25 à 64 ans ayant au
population de 18 ans et plus moins un diplôme d’études secondaires
Taux d’activité pour tous les Taux d’activité en pourcentage de la population totale de 15
secteurs d’activités ans et plus selon le recensement de 2006
Taux de chômage Taux de chômage en pourcentage de la population active de
15 ans et plus selon le recensement de 2006
39
Indicateur Description
Taux de participation aux Taux de participation en pourcentage de la population de 18
élections municipales ans et plus aux élections municipales de 2005, données du
suffrage universel pour l’élection du maire
Ménages dépensant 30 % ou plus Pourcentage des ménages dépensant 30% ou plus de leurs
des revenus pour le logement revenus pour le logement
Revenu médian des ménages Revenu médian en dollars canadiens de 2005 de la
population active de 15 ans et plus
Ratio entre la population avec Ratio entre la population ayant un revenu de plus de
revenus élevés versus faibles 60 000 $ et la population ayant un revenu de moins de
revenus 20 000 $
État de santé déclarée de la Pourcentage de la population de 12 ans et plus déclarant se
population sentir en « excellente santé » durant la période 2005-2006
Taux de criminalité Nombre total d’infractions au Code criminel en 2006 par
100 000 habitants
Montant dépensé par la ville Montant en $ par capita dépensé par la municipalité en
pour : aide sociale, vie 2008 pour l’aide sociale, la vie communautaire, le sport, les
communautaire, sport, loisirs et loisirs et la culture
culture
Source : Rajaonson et Tanguay (2010)
L’indicateur composite est obtenu à la suite d’une agrégation et d’une pondération des
indicateurs individuels. Son utilisation facilite l’interprétation et la comparaison des
performances. L’agrégation des indicateurs similaires permet ainsi aux auteurs de
démontrer qu’une ville peut être verte, sans toutefois être durable. Les auteurs ont utilisé
deux méthodes d’agrégation. La première, l’agrégation linéaire, a l’avantage de conserver
les valeurs et la contribution individuelle des indicateurs, mais elle fait en sorte qu’un bon
score puisse en compenser un moins bon. La deuxième, la méthode de classement selon
Borda, permet d’éviter le problème de compensation rencontré avec la méthode linéaire, en
plus de considérer l’ensemble des classements des municipalités. Ensuite, les auteurs ont
opté pour une pondération égale de chaque indicateur dans le calcul des indicateurs
composites de manière à faciliter l’interprétation et l’utilisation des résultats. La dernière
étape de manipulation des données fut le classement des municipalités selon leur taille
démographique. Cela permet ainsi d’analyser les villes de manière représentative, afin
d’éviter que les villes plus peuplées recueillent de gros scores en raison de leurs
infrastructures en transport en commun et à l’inverse, que celles de petite dimension
obtiennent un faible score lié à leur démographie (Rajaonson et Tanguay (2010).
40
Rajaonson et Tanguay (2010) sont parvenus à divers résultats, selon les méthodes
d’agrégation utilisées pour traiter les données. D’après la méthode linéaire, Montréal
ressort au premier rang de la performance environnementale, suivie de Gatineau et
Sherbrooke. D’après la méthode de Borda, Gatineau arrive en première place, et Québec et
Sherbrooke occupent respectivement les deuxième et troisième places. Ces deux
classements sont présentés au Tableau 2.4. Pour faciliter l’interprétation, les villes se
trouvant dans le top 10 du premier classement de performance environnementale sont
affichées en gras pour ce classement ainsi que les autres classements.
Malgré les différences, il est possible d’observer une certaine similitude entre les deux
classements. À titre d’exemple, huit des dix premières villes du classement selon la
41
méthode linéaire se retrouvent dans le top dix du second classement. Certains écarts sont
toutefois présents, comme c’est le cas pour Victoriaville, qui passe de la 5e à la 13e position
selon la méthode d’agrégation. Ce changement s’explique principalement par le très bon
score de la municipalité au niveau des matières résiduelles, qui influence le score final avec
la méthode linéaire. Avec la méthode de Borda, le classement des municipalités est plus
représentatif de leur score global au niveau environnemental, c’est-à-dire que cette méthode
favorise les municipalités qui présentent une constance. Au niveau de la performance
globale, c’est-à-dire incluant les indicateurs environnementaux et socioéconomiques, les
deux classements présentent une grande similitude, à quelques exceptions près. Cette étude
permet de démontrer que des villes qui se démarquent au niveau environnemental n’ont pas
nécessairement un bon score en terme de durabilité, en raison de leur faible score
socioéconomique, comme c’est le cas pour la ville de Montréal (Rajaonson et Tanguay,
2010).
En bref, cette étude s’appuie sur des sources plutôt fiables, mais la démarche
méthodologique devrait être mieux expliquée. La manipulation répétée des données crée
une confusion dans l’analyse, alors que le processus de notation n’est pas vraiment
expliqué. Au niveau de la sélection des indicateurs, plusieurs remarques méritent d’être
soulignées. Le tiers des indicateurs concerne les matières résiduelles et plusieurs aspects
environnementaux ne sont pas touchés par les indicateurs choisis. Par exemple, aucun
indicateur ne fait référence aux infrastructures, aux transports actifs, ou encore à l’énergie.
Davantage d’indicateurs auraient pu être retenus pour cette étude, de manière à couvrir un
42
plus large éventail d’impacts environnementaux et le choix d’une seule méthode de
classement aurait l’avantage de simplifier les résultats.
Les données utilisées provenaient des ministères ou organismes publics ainsi que des
municipalités. Les six indicateurs retenus par l’INRS sont présentés au Tableau 2.5. Il est
possible de diviser ces indicateurs en cinq catégories : la qualité de l’air, les transports, les
espaces verts, les matières résiduelles et la sécurité piétonne.
Au niveau des résultats obtenus, Québec arrive en premier pour la qualité de l’air, suivies à
égalité par plusieurs villes comme Lévis, Gatineau et Pointe-Claire. Du côté des
déplacements en automobile, Montréal et Brossard obtiennent les meilleurs pointages,
c’est-à-dire qu’il s’agit des villes étudiées présentant la plus faible dépendance à
l’automobile. En ce qui concerne la conservation des espaces verts, Châteauguay,
Drummondville et Gatineau sont les villes qui se démarquent le plus. Les meilleures
43
performances en matière d’enfouissement des matières résiduelles se trouvent à Gatineau et
Granby, alors que les villes les plus performantes en matière de récupération sont
Sherbrooke et Montréal (INRS, 2008).
Mis à part les indicateurs retenus pour étudier l’environnement urbain, l’INRS a également
tenu compte dans son étude des mesures et politiques environnementales. Parmi celles-ci se
trouvaient les énoncés généraux en matière d’environnement, les mesures favorisant la
mobilité active, les stratégies de verdissement, un comité en environnement, une stratégie
sur les changements climatiques, un programme de revitalisation urbaine et un mécanisme
formel de consultation publique (INRS, 2008). Toutefois, d’autres critères auraient pu être
ajoutés à cette étude de manière à couvrir davantage d’aspects. Par exemple, cette étude ne
tient pas compte des infrastructures, de l’énergie, et des gaz à effet de serre.
44
3 LES RÉUSSITES ET LES ÉCHECS
Les initiatives urbaines en matière d’environnement ont été nombreuses au cours des
dernières années. Certaines se sont traduites en réussite, d’autres en échec. Ce chapitre
présente des initiatives réalisées dans les domaines des matières résiduelles, des
infrastructures, de l’occupation du territoire, du transport, de l’énergie, des émissions de
CO2, de la qualité de l’air et de l’eau. Certaines villes comme San Francisco, Copenhague
et Tokyo, s’étant démarquées dans leur performance environnementale globale, sont
analysées en détail.
Victoriaville
La municipalité de Victoriaville est l’une des pionnières en gestion des matières résiduelles
au niveau québécois. Cette ville se démarque entre autres par l’instauration précoce du
compostage. La ville, qui compte près de 43 600 habitants, fut l’une des premières à
implanter le compostage (Institut de la Statistique du Québec, 2012). Dès 1998, le bac brun
a fait son arrivée dans cette ville, qui valorise aujourd’hui environ 87 % de ses matières
organiques, beaucoup plus que la moyenne des villes québécoises qui est de 12 %. Le fait
de donner des sacs de compost annuellement aux citoyens contribue au succès du
compostage municipal. En plus d’avoir distribué des bacs de 360 litres aux citoyens,
Victoriaville a également distribué en 2009 des bacs de comptoir pour la cuisine, de plus
petite dimension, de manière à faciliter le compostage pour les citoyens. En vue d’enrayer
45
le problème de la présence de vers dans le bac brun, la ville procède à deux reprises
pendant la saison estivale au lavage des bacs bruns, à l’aide d’un camion spécialisé. (Auger,
2011)
Zurich
La ville de Zurich en Suisse performe très bien au niveau des matières résiduelles,
principalement parque qu’elle s’est attaquée à la quantité des déchets éliminés en
appliquant le principe du pollueur payeur. Depuis les années 90, les résidents doivent
acheter et utiliser des sacs spécialement identifiés pour disposer de leurs matières
résiduelles, faute de quoi ils reçoivent une amende. Ces sacs peuvent être achetés dans les
magasins locaux et le coût varie selon le format du sac. Pour les matières recyclables, les
citoyens peuvent en disposer gratuitement, à condition d’aller les porter dans l’un des
nombreux points de collecte présents dans la ville. Trois ans après la mise en place de cette
mesure, la quantité de matières résiduelles produite a diminuée de 24 %. (Siemens, 2009)
Singapour
La cité état de Singapour possède une gestion des matières résiduelles très efficace. La ville
a d’ailleurs terminé en première place pour cette catégorie dans le classement Asian Green
City Index parmi l’ensemble des villes asiatiques retenues. Les politiques de disposition des
déchets sont très proactives (Siemens, 2011b). Pourtant, cela n’a toujours été le cas, car
entre 1970 et 2000, la quantité de matières résiduelles produites par la ville a sextuplé. En
2001, la ville s’est donc attaquée au recyclage en lançant le Singapore National Recycling
Programme (NRP). Celui-ci visait à améliorer le recyclage, dont le taux a augmenté de
11 % entre 2001 et 2006. Par le biais du programme, la ville a augmenté les frais pour la
collecte des ordures auprès des collecteurs, les incitant ainsi à exécuter un programme de
recyclage efficace. Les collecteurs ont ainsi la possibilité de réduire leurs frais de
disposition des matières résiduelles en retirant du flux de déchets les matières recyclables et
ils peuvent également tirer profit de celles-ci. (Neo, 2010)
Mexico
Depuis 2010, la ville de Mexico a mis en application une loi interdisant aux commerces de
la ville de distribuer des sacs en plastique. Votée en 2009, cette loi vise à décourager
l’usage de sacs de plastique par l’imposition d’amendes pour les contrevenants (Agence
46
France-Presse, 2010). Cette décision fut toutefois très décriée par les commerçants de
Mexico ainsi que les producteurs et recycleurs de sacs en plastique. Ceux-ci accusent la
ville de trouver des solutions alternatives à son système de gestion des matières résiduelles
déficient. Néanmoins, la région métropolitaine de Mexico, qui inclut une population de plus
de 20 millions d’habitants, consommerait environ 55 % de l’ensemble des sacs de
plastiques utilisés au pays d’après le directeur de Mexico’s National Association of Plastics
Industries (Downer, 2009). Bien que la ville doive améliorer ses ressources et installations
en matière de collecte et de recyclage, l’abolition des sacs de plastique est une mesure
innovatrice qui pourrait être prise par plusieurs municipalités.
Gatineau
Comme quelques municipalités québécoises, la ville de Gatineau a mis en place un
programme de subventions pour les couches lavables. Les ménages pourront bénéficier
d’un remboursement allant jusqu’à 100 $ sur présentation d’une facture. La ville espère
encourager les familles à favoriser l’utilisation des couches lavables. Les couches jetables,
qui sont à usage unique, prennent entre 200 à 500 ans pour se décomposer dans les sites
d’enfouissement, alors qu’une couche lavable, qui peut être utilisée jusqu’à 200 reprises, se
décomposera en 6 mois (Duquette, 2011a).
3.1.2 Transport
Au niveau du transport, plusieurs facteurs peuvent inciter les municipalités à mettre en
place des mesures pour améliorer le transport en commun et actif. Les embouteillages et la
pollution urbaine sont souvent les principales raisons pour lesquelles les villes comme
Stockholm, Sherbrooke, Montréal, Amsterdam et Nantes ont entrepris des mesures.
Stockholm
La capitale de la Suède a réussi à diminuer considérablement l’utilisation de la voiture par
l’application de plusieurs mesures incitatives. Au début des années 2000, la ville souffrait
d’une congestion importante. Afin de remédier à la situation, elle a décidé d’imposer un
péage aux automobiles à l’entrée et la sortie de la ville. La Congestion Tax (taxe de
congestion) utilisée par la ville de Stockholm a eu des résultats probants, mais ne s’est pas
réalisée sans peine. Le sujet a soulevé un débat politique en raison d’un changement de
gouvernement, mais la ville a tout de même réussi à implanter le projet (Francoeur, 2010a).
47
Le coût pour les automobilistes varie selon la période de la journée, atteignant son
paroxysme à l’heure de pointe. Les péages, situés sur les ponts donnant accès au centre-
ville, sont entièrement automatisés grâce à des caméras qui enregistrent automatiquement
les numéros de plaques, ce qui permet de ne pas ralentir la circulation. La facture est
envoyée mensuellement aux automobilistes. Afin de favoriser le succès de cette mesure, le
premier jour de l’application du système à péage a été accompagné d’initiatives de
transport en commun. Environ 200 autobus ont été ajoutés et une vingtaine de voies
réservées ont été créées. L’ensemble des profits (environ 85 millions de dollars par année)
sert au financement des infrastructures routières et à l’amélioration des systèmes de
transport en commun. Actuellement, une centaine de stations de métro, huit lignes de train
léger et 200 km de trains de banlieue offrent des alternatives intéressantes aux
automobilistes de la capitale suédoise, de même qu’un système d’autobus et de tramway
efficace. Le succès de cette mesure s’est traduit par une baisse de la congestion de près de
20 %. La pollution a également diminué de 15 % depuis 2006. (Lépine, 2011b).
Sherbrooke
Afin d’encourager le transport en commun, la ville de Sherbrooke a entrepris plusieurs
mesures incitatives. Depuis 2004, grâce à la collaboration de la Société de Transport et
l’Université de Sherbrooke (UdeS), le transport en commun est accessible sans frais aux
étudiants du Cégep et de l’Université de Sherbrooke, sur la présentation de leur carte
étudiante. Deux ans après l’implantation de cette mesure, 40 % des étudiants automobilistes
de l’UdeS avaient délaissé la voiture pour le transport en commun (Pion, 2009). D’ici la fin
de 2012, une nouvelle application permettra aux Sherbrookois possédant un téléphone
intelligent de connaître en temps réel la localisation de leur autobus, et les arrêts et
correspondances seront affichés et annoncés. Bien que cela soit déjà le cas dans plusieurs
sociétés de transport en commun ailleurs dans le monde, peu de villes au Québec possèdent
un tel système (Bombardier, 2011). D’autres incitations sont apparues récemment dans
cette ville du Québec de 155 000 habitants (Institut de la Statistique du Québec, 2012). La
ville a adopté en février 2012 son Plan de mobilité durable de Sherbrooke 2012-2021, dans
laquelle elle se fixe comme objectif d’augmenter la part des transports durables de 32 % en
2003 à 42 % en 2021. Afin d’atteindre cet objectif, le Plan prévoit une bonification de
l’offre de transport en commun, une limitation des places de stationnement pour les
48
nouveaux projets de construction, et un aménagement favorisant les transports actifs. Parmi
les actions concrètes prévues dans le Plan de mobilité de la ville, il y a entre autres la
réalisation d’aménagements du réseau routier lors de travaux de construction ou de
rénovation pour favoriser l’utilisation des transports durables, la mise en place de
stationnements incitatifs et l’amélioration du covoiturage via l’implantation d’un outil de
gestion. (Centre de mobilité durable de Sherbrooke, 2012)
Montréal
La ville de Montréal n’est peut-être pas un exemple en termes de transport en commun
(voir section 3.2.2), elle s’est toutefois nettement améliorée à l’égard des transports actifs
au cours des dernières années. Bien qu’en Europe les programmes de vélo partage soient
plutôt fréquents, il en est tout autre en Amérique du Nord, où Montréal fut l’une des
premières villes à mettre sur pied un tel projet. La ville a lancé en 2009 le programme BIXI
(BIcyclette et taXI), qui consistait à mettre en libre usage 5 000 vélos localisés dans 450
stations d’accueil, de mai à novembre. Les usagers, qui doivent être âgés de 14 ans et plus,
peuvent utiliser ces vélos autant de fois qu’ils le veulent, moyennant des frais d’inscription
journaliers, mensuels ou saisonniers (Fuller et al., 2011). Un programme de vélo en libre
service, accompagné de voies cyclables sécuritaires, encourage l’utilisation des transports
actifs. Toutefois, les conditions climatiques peuvent nuire à l’application d’un tel
programme. Dans le cas de Montréal, la période hivernale assez rude rend difficile le
transport en vélo, c’est pourquoi le service BIXI n’est pas en opération l’hiver pour
l’instant (Béland, 2011a). Par contre, l’utilisation du vélo pendant la période hivernale est
de plus en plus populaire à Montréal, grâce entre autres au déneigement des pistes
cyclables. Par exemple, depuis l’entretien été comme hiver de la piste cyclable sur le
boulevard Maisonneuve, son achalande a quintuplé entre 2008 et 2011. Le déneigement des
pistes fait partie des objectifs du réseau blanc, un projet créé par la ville en 2008, dont le
but est de permettre la pratique du vélo pendant toute l’année (Normandin, 2011).
Amsterdam
La capitale des Pays-Bas est un exemple en matière de transports actifs. La ville regorge de
pistes cyclables et de voies piétonnes sécuritaires, favorisant ainsi l’utilisation du vélo pour
les déplacements. Par le biais d’actions et de mesures concrètes, la ville a réussi après
49
plusieurs années d’effort à rendre plus attrayant et sécuritaire l’usage du vélo. Parmi les
mesures prises, les pistes cyclables ont été élargies et développées pour couvrir un plus
grand territoire et des aires de stationnement pour vélos ont été créées. Les limites de
vitesse ont été revues à la baisse pour assurer une meilleure sécurité aux cyclistes.
D’ailleurs, les taux d’accidents incluant les cyclistes à Amsterdam figurent d’ailleurs parmi
les plus bas au monde. Aujourd’hui, environ 30 % des citoyens de la ville disent voyager
toujours à vélo. (Block, 2009).
Nantes
La ville de Nantes constitue un modèle en matière de transport en commun. Sur les 580 000
habitants, environ 450 000 se déplacent en transport en commun. La ville possède un des
réseaux de tramway les plus importants de France, qui transporte chaque jour plus de la
moitié des utilisateurs de transport en commun. En dehors du tramway, Nantes possède un
réseau cyclable enviable de 350 km et un système d’autobus étendu. Pour encourager le
recours aux transports en commun, la ville prend en charge avec les entreprises une partie
de la réduction appliquée à l’abonnement annuel des salariés. Un autre incitatif utilisé par la
ville pour délaisser la voiture est l’aménagement de près d’une vingtaine de parcs autos
gratuits près des grands axes de transports et principales agglomérations. De plus, peu
d’espace est réservé pour les voitures au centre-ville, qui doivent partager la route avec les
autobus, les tramways et les vélos. Au total, c’est plus de 20 % de son budget que Nantes
consacre au transport durable. (Templier, 2008)
3.1.3 CO2
Les émissions de CO2 et d’autres gaz à effet de serre peuvent être réduits par divers
moyens. Oslo, Londres, Potchefstroom et Boucherville ont mis sur pied des projets de
réduction de CO2 dans le domaine du transport et de l’énergie et des projets de
séquestration.
Oslo
L’empreinte carbone d’Oslo figure parmi les plus faibles au monde pour les villes de cette
taille, mais la capitale de la Norvège a l’intention d’aller encore plus loin (Jones, 2007).
Oslo s’est fixé comme objectif de réduire ses émissions de CO2 de 50 % par rapport à 1990,
d’ici 2030. Afin de réduire ses émissions de CO2, la capitale norvégienne a misé sur des
50
initiatives innovatrices et des incitatifs, particulièrement dans le domaine du transport
puisqu’il représente 85 % des émissions de gaz à effet de serre de la ville (Johansen, 2009).
Pour encourager ses citoyens à adopter de meilleures pratiques, Oslo fonctionne selon un
mode de pénalités et de récompenses. La ville encourage l’utilisation de voitures
électriques et hybrides entre autres en leur évitant de payer les péages de la ville et les frais
de stationnement et en installant des bornes de recharge électrique (Siemens, 2009). Oslo a
également innové au niveau du carburant de sa flotte d’autobus publics. Depuis 2010, la
capitale norvégienne possède des autobus roulant au biogaz issu des égouts. Le biométhane
utilisé, qui provient d’une station d’épuration, a l’avantage d’être carbone neutre en plus de
diminuer de 78 % les émissions d’oxyde d’azote et de 98 % les particules fines (Agence
France-Presse, 2009).
Londres
La ville de Londres se démarque elle aussi au niveau des efforts en vue de réduire les gaz à
effet de serre. La ville de 8 millions d’habitants a réalisé un inventaire global de ses
émissions de gaz à effet de serre, qui a révélé que 80 % de celles-ci proviennent du
chauffage et 20 % du transport. La faible part du transport dans les émissions de gaz à effet
de serre s’explique par la mise en place de plusieurs mesures. La part de l’automobile a
diminué au cours des dernières années au profit des transports en commun et actifs, surtout
grâce à l’implantation de péages électroniques au centre-ville et d’un programme de vélo
partage, ainsi qu’à l’amélioration du réseau de transport en commun. Londres ne s’arrête
pourtant pas à cela, elle vise une réduction globale des gaz à effet de serre de 60 % d’ici
2025, par rapport à 2010. D’ailleurs, la ville prévoit la construction en 2012 d’un
téléphérique urbain d’une capacité de 2 500 passagers à l’heure, sans émissions de gaz à
effet de serre. Par contre, comme l’essentiel des émissions relève du chauffage, Londres
cible une amélioration des infrastructures résidentielles et commerciales, et l’utilisation
d’énergies vertes pour le chauffage. (Francoeur, 2011)
Potchefstroom
La ville de Potchefstroom en Afrique du Sud a identifié plusieurs projets pour réduire ses
émissions de gaz à effet de serre. Certains des projets passent par une meilleure efficacité
énergétique et d’autres par une séquestration de carbone. La ville a d’abord modifié son
51
éclairage de rue pour en améliorer l’efficacité énergétique et en prolonger la durée de vie.
Par cette mesure, Potchefstroom sauve annuellement plus de 350 000 kg de CO2. Des
améliorations ont également été apportées aux infrastructures pour diminuer la
consommation d’énergie et l’émission de CO2. Un autre projet visant la récupération du
méthane à été mis sur pied à l’usine de traitement des eaux usées. Cette réalisation est la
principale source de réduction de CO2 de la ville. Le méthane est récupéré à la station
d’épuration avant d’être émis dans l’atmosphère et l’énergie récupérée est utilisée pour
incinérer les particules solides. Un autre programme de la ville de Potchefstroom visait à
créer une séquestration du carbone par la plantation de plusieurs milliers arbres dans la
ville. L’implantation de ces actions a permis à la ville d’environ 130 000 habitants de
réduire ses émissions de CO2 de près de 40 %. (Nel et al., 2003)
Boucherville
L’effort de Boucherville pour réduire les émissions de CO2 se trouve dans le transport. Le
premier parc de voitures électriques au Québec prendra naissance dans cette municipalité
de 41 000 habitants (Institut de la Statistique du Québec, 2012). Grâce à la participation
d’Hydro-Québec et de Mitsubishi, la ville accueillera 50 voitures électriques dans le cadre
d’un projet pilote visant à vérifier les conditions d’implantation d’un éventuel parc de
voitures électrique au Québec. Plus de la moitié des voitures attendues ont été livrées, les
voitures manquantes arriveront au cours de 2012. Si l’implantation d’un tel projet semble
simple en Europe, il en est tout autre au Québec, où les conditions climatiques soulèvent
des questions quant à la fiabilité des voitures électriques. (Francoeur, 2010b).
3.1.4 Énergie
Plusieurs actions sont possibles pour améliorer la situation énergétique. Les villes de Los
Angeles, Denver et Shanghai ont entrepris des interventions visant à améliorer l’efficacité
énergétique, ou encore à favoriser les énergies renouvelables.
Los Angeles
Los Angeles se fixe des objectifs élevés en matière énergétique. Ce qui est peu commun
pour une ville nord-américaine et qui permet certainement de prendre les devants dans ce
domaine, est que la ville détient la compagnie d’électricité locale, le Los Angeles
Department of Water and Power. Grâce à cette entité, la ville souhaite d’ici 2020 enrayer
52
entièrement sa consommation de charbon, qui représente actuellement 40 % de l’énergie, et
augmenter la part des sources d’énergie renouvelables afin qu’elles représentent 40 % de
l’électricité. En 2010, les énergies renouvelables représentaient déjà 20 % de l’apport en
électricité de la ville, particulièrement grâce à l’implantation d’un parc éolien de 120
mégawatts. L’énergie éolienne représente 47 % des énergies renouvelables de Los Angeles,
suivie de l’hydroélectricité avec 30%, la géothermie avec 22% et l’énergie solaire avec
1 %. Afin d’arriver à ces chiffres, Los Angeles achète de l’énergie éolienne provenant de
l’Utah et de l’énergie géothermique originaire du Mexique. (Siemens, 2011a)
Denver
La ville de Denver dans l’état du Colorado applique des politiques proactives pour
l’efficacité énergétique et les énergies vertes. En 2010, quinze quartiers de la ville ont été
examinés par le Greenprint Denver Office et au moins une action pour améliorer
l’efficacité énergétique a été posée dans 2 500 résidences. Denver a aussi mis sur pied un
programme d’assistance aux ménages à faible revenu pour améliorer l’efficacité
énergétique de leur résidence et leur fournir une évaluation de l’isolation de leur grenier
(Siemens, 2011a). Les énergies renouvelables ont aussi été mises de l’avant par la ville. Un
système d’énergie solaire de 2 mégawatts a été installé sur le site de l’aéroport, avec des
panneaux solaires qui suivent la direction du soleil. La ville a également mis en opération
depuis 2008 une usine de gaz d’enfouissement qui produit de l’énergie principalement
grâce au méthane et au CO2 issus de la décomposition de la matière organique. Cette usine
produit 3,2 mégawatts d’électricité, l’équivalent pour fournir en énergie environ 3 000
maisons (Greenprint Denver, 2012).
Shanghai
Shanghai n’obtient pas un bon classement dans le rapport Asian Green City Index, pourtant
elle se démarque pour sa nouvelle initiative en énergie éolienne. Comme plusieurs villes
chinoises, la ville de Shanghai se développe rapidement et il devenait important de trouver
une source d’énergie propre pouvant contribuer à combler sa demande énergétique.
Shanghai s’est ainsi lancé dans l’énergie éolienne, devenant la première ville de Chine dans
cette source d’énergie. Le premier parc éolien de Shanghai fut construit en 2003. Cinq ans
plus tard, il y en avait trois, dont un de 19,5 mégawatts. En 2010 fut construit le premier
53
parc éolien en mer en Chine, le Donghai Bridge, le premier parc éolien en mer majeur à
l’extérieur du territoire européen. D’ici 2020, la ville désire avoir 13 parcs éoliens, pour un
total de 2,1 gigawatts, ce qui représente l’électricité nécessaire pour alimenter environ 4
millions de ménages. Cette nouvelle source d’énergie renouvelable permettra à la ville de
réduire les émissions polluantes. (Siemens, 2011b)
3.1.5 Infrastructures
Le caractère environnemental des infrastructures se retrouve habituellement dans
l’efficacité énergétique et le chauffage, mais il peut aussi comprendre les matériaux et les
procédés de construction. Berlin et Seattle ont réalisé des actions pour diminuer l’impact
environnemental de leurs infrastructures par une modernisation des installations et
l’instauration de programmes et normes en matière de construction et d’efficacité
énergétique. D’autres villes se sont quant à elles démarquées par l’implantation de mesures
concrètes sur des constructions existantes ou par la construction de nouveaux quartiers à
caractère écologique.
Berlin
Après la chute du mur de Berlin, la ville s’est trouvée dans l’obligation d’apporter des
changements à ses infrastructures. La capitale allemande s’est donc concentrée sur
différents aspects pour moderniser son architecture et rendre ses bâtiments plus durables.
Berlin a rénové une grande partie des 273 000 appartements préfabriqués datant de l’ancien
régime, améliorant ainsi leur valeur. La ville s’est également préoccupée de l’efficacité
54
énergétique des infrastructures publiques, résultant en une économie d’argent et une
diminution des gaz à effet de serre. Des améliorations ont également été apportées aux
systèmes de chauffage des différentes infrastructures. Les chaudières à charbon ont été peu
à peu remplacées par le gaz naturel, une source d’énergie moins polluante. (Siemens, 2009)
Seattle
La plus grande ville de l’état de Washington aux États-Unis applique des politiques
rigoureuses en matière d’infrastructures. S’inspirant des normes de l’American Society of
Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineer (ASHRAE) comme point de départ,
Seattle a produit son premier code de l’énergie en 1980. En 2001, la ville innove en allant
au-delà des normes de l’ASHRAE par la création d’un code de l’énergie avec des exigences
plus strictes, pour atteindre une plus grande économie d’énergie dans la construction et la
rénovation d’infrastructures (Hogan, 2005). Parmi les initiatives mises en place à Seattle,
tous les édifices municipaux de plus de 5 000 pieds carrés doivent obtenir la certification
LEED Argent depuis 2002 (Siemens, 2011a). Green Building Capital Initiative, un
programme mis sur pied en 2009, visait à améliorer l’efficacité énergétique de 20 % dans
les bâtiments résidentiels et commerciaux existants par le biais d’incitations et de
programmes de prêts pour les améliorations d’économie d’énergie. Pour faire suite à cette
idée, en 2010 a été lancé le programme Community Power Works, dont le but est la
rénovation de 15 % des édifices de la ville, municipaux ou non, afin d’obtenir une
économie d’énergie de 15 à 45 %. (Siemens, 2011a)
Montréal
En matière d’infrastructures, la ville de Montréal s’est démarquée par la construction de
nombreux toits verts. Certains arrondissements de la ville vont même jusqu’à obliger les
propriétaires d’immeubles à toit plat à utiliser un toit vert ou un matériau de revêtement
blanc, qui n’absorbe presque pas la chaleur, marquant une première au Canada. Les aires de
stationnement de cinq unités et plus sont également visées par ces arrondissements de
Montréal, qui exigent un aménagement avec des matériaux gris ou de ton pâle et un
verdissement d’une partie des stationnements (Benessaieh, 2010). La ville ira même
jusqu’à l’aménagement d’un toit vert sur une station de métro (Béland, 2011b). Montréal
désire également verdir le toit du Palais des Congrès, dont la surface est de 140 000 pieds
55
carrés, et y inclure un potager (Vallières, 2011). C’est d’ailleurs à Montréal qu’a été
construite en mars 2011 la première serre commerciale mondiale sur un toit. Le complexe
des fermes Lufa, d’une superficie de 31 000 pieds carrés, agit comme un toit vert en été
(Champagne, 2011). Le projet représente une innovation urbaine.
Québec
La Cité Verte dans la ville de Québec est un projet d’écoquartier en cours de réalisation. Il
comprendra à la fois des unités d’habitations et des espaces commerciaux. Le projet
constitue une innovation en matière de gestion énergétique avec l’intégration d’une centrale
thermique fonctionnant à la biomasse de granules de bois. Les luminaires seront dotés de la
technologie à diode électroluminescente (DEL), plus efficace énergétiquement et plus
durable que les luminaires standards. La gestion automatisée des matières résiduelles des
lieux sera assurée par un réseau de conduites souterraines. La ville prévoit également la
réalisation d’un autre écoquartier, dans le quartier D’Estimauvile. (Communauté
métropolitaine de Québec, 2010)
Stockholm
La capitale de la Suède fait des efforts considérables pour concevoir des infrastructures
vertes. La ville a réalisé l’un des écoquartiers les plus célèbres et les plus cités en exemples
aujourd’hui. Créé en 1991, Hammarby-Sjöstad possède une superficie de 1,8 km², ce qui
représente trois fois la superficie prévue pour l’écoquartier D’Estimauville de Québec
(Anonyme, 2010). Parmi ses caractéristiques qui l’ont rendu célèbre, le quartier
Hammarby-Sjöstad est doté d’un système de cueillette des déchets innovateur qui permet
aux habitants de déposer leurs déchets dans une chute, après quoi les déchets sont aspirés à
l’aide d’un système pneumatique vers des centrales où ils sont mis dans des conteneurs. Ce
système ingénieux, qui a été réalisé en même temps que le réseau d’aqueduc et d’égouts,
permet d’éliminer les sacs à ordure, de même que les bacs et les camions de collecte. Les
fenêtres des résidences sont orientées vers le sud et les maisons sont chauffées à partir de
l’incinération des déchets ultimes (Duquette, 2009). Un autre projet d’écoquartier est en
cours de réalisation à Stockholm, il s’agit du Royal Sea Port. Celui-ci est prévu pour
accueillir 30 000 bureaux et 10 000 résidences. Le Royal Sea Port n’utilisera plus aucune
énergie fossile à partir de 2030 si tout se déroule comme prévu. (Anonyme, 2010)
56
3.1.6 Occupation du territoire
L’idéal pour une ville verte est d’occuper le moins de territoire possible, ou plutôt de
l’utiliser de manière optimale. Cela signifie donc un développement compact, avec une
densité élevée, ainsi que la présence d’espaces verts. Certaines villes comme New York et
Vancouver ont réussi à croître tout en conservant une faible occupation du territoire.
New York
La ville de New York jouit d’une occupation du territoire enviable, en raison de sa forte
densité et de la grande superficie de ses espaces verts, la classant au premier rang des villes
nord-américaines dans le rapport North American Green City Index (Siemens, 2011a). La
densité y est de 27 700 habitants par km², soit plus de trois fois la moyenne de 8 100 pour
les villes du même rapport. Les espaces verts représentent 20 % de la superficie de la ville
(Siemens, 2011a). Parmi ses innovations en matière de parcs, la ville a réussi à transformer
en parc urbain une ancienne voie ferroviaire surélevée condamnée à disparaître. Le High
Line est maintenant accessible au public, où il est possible de côtoyer des milliers d’espèces
végétales. Conçu comme un toit vert, le High Line retient 90 % de l’eau de pluie et la
circulation de celle-ci se fait naturellement grâce à la présence d’ouvertures dans le
plancher, assurant l’arrosage des plantes (Proulx, 2012).
Vancouver
La plus grande ville de la Colombie-Britannique s’est développée selon un plan
d’aménagement qui favorisait la forte densité et le zonage mixte (Fox, 2010). Vancouver
s’est développée en hauteur plutôt qu’en superficie, ce qui explique pourquoi cette ville
d’environ 600 000 habitants possède aujourd’hui une densité de 5 000 habitants au km²
(Siemens, 2011a). Très tôt, la ville a pris conscience de l’importance de ce facteur dans son
plan d’aménagement. Dès 1968, Vancouver a décidé de délaisser la construction de
nouvelles autoroutes, craignant que cela ne génère davantage de circulation automobile, et
s’est plutôt tournée vers les transports en commun. Ce choix s’est traduit par un mode de
développement axé sur la proximité des services. À partir de 1972, une décision provinciale
visant la protection des terres agricoles fait surface, agissant comme un frein à l’étalement
urbain. Le développement compact de la ville, la présence de communautés complètes ainsi
que la protection des espaces verts sont des composantes du Livable Region Strategic Plan
57
(LRSP), le gouvernement régional pour la région de Vancouver, créé en 1972 (Fox, 2010).
L’ensemble des décisions et politiques adoptées par la ville de Vancouver, ainsi que le
contexte provincial, ont contribué à un développement compact et dense.
3.1.7 Eau
L’eau se divise en plusieurs aspects. D’un côté, il y a le traitement et le réseau de
distribution qui relèvent de la municipalité, puis de l’autre côté, il y la consommation d’eau
par les citoyens et les entreprises. La gestion de l’eau d’une ville devrait comprendre
l’ensemble de ces aspects. Les villes de Calgary, Las Vegas et Amsterdam ont chacune
entrepris des mesures pour améliorer leur gestion de l’eau.
Calgary
En Alberta, la ville de Calgary a utilisé des moyens radicaux pour diminuer la
consommation d’eau par habitant. Le tout a débuté en 2003, par l’adoption de la politique
de 30 in 30 : réduire de 30 % la consommation d’eau en 30 ans. Ce plan comprend des
actions précises pour diminuer la consommation d’eau, tant pour les citoyens que les
entreprises. Au niveau résidentiel, la ville s’engage entre autres à rendre l’installation
obligatoire de compteurs d’eau, à remplacer les toilettes par des modèles à faible débit et à
faire la promotion des barils de récupération d’eau de pluie. Au niveau commercial,
Calgary désire remplacer les équipements consommateurs d’eau comme les laveuses et
mettre en place des audits de systèmes et de procédés. Au niveau municipal, de nouveaux
programmes sont prévus pour détecter les fuites, améliorer le traitement de l’eau et rénover
le système d’aqueduc. De manière globale, la ville s’engage également à la réalisation de
programmes de sensibilisation à l’utilisation de l’eau ainsi qu’à des programmes de
recherche pour l’efficacité de l’eau. (The city of Calgary, 2005)
Las Vegas
Située au milieu du désert de Mojave, le plus sec des États-Unis, Las Vegas fait face à une
problématique hydrologique. Les faibles ressources d’eau potable ont sonné le glas à la
ville, qui a décidé d’entreprendre des actions pour limiter la consommation d’eau. L’usine
de traitement des eaux usées, reliée au lac Mead, permet de récupérer en totalité l’eau
consommée, qui est renvoyée dans le lac une fois traitée, prête à être prélevée par la ville.
Toutefois, l’eau utilisée pour le jardin et le gazon est absorbée par le sol aride et ne peut pas
58
être récupérée pour utilisation future. Dans le but de responsabiliser les citoyens, la ville
engage des patrouilleurs chargés de donner des avertissements aux propriétaires dont le
terrain présente un tuyau d’arrosage qui fuit ou un robinet mal fermé. Si l’infraction se
répète, le citoyen recevra une amende, qui doublera à chaque nouvelle infraction. La ville
donne également une rémunération aux citoyens qui modifient leur verdure pour des
aménagements paysagers désertiques, comme des pierres et des cactus. D’ailleurs, depuis
2004, Las Vegas interdit la plantation de pelouse à l’avant des nouvelles constructions,
alors que la pelouse dans la cour arrière ne doit pas couvrir plus de la moitié de la
superficie. Ces différentes mesures ont permis à la ville de réduire la consommation d’eau
par résident de près de 30 %, malgré une augmentation constante de la population. La ville
procède également par incitatif financier auprès des entreprises et des golfs, en leur
attribuant un quota à respecter pour la quantité d’eau consommée, sous peine d’amende.
(Aulagnon-Ponsonnet, 2010)
Amsterdam
La capitale des Pays-Bas a obtenu la première place pour l’eau dans le rapport European
Green City Index. La position avantageuse d’Amsterdam est fortement reliée à la faible
consommation d’eau par habitant par jour. Alors que la consommation moyenne par
habitant pour les villes européennes est de 105 mètres cubes, Amsterdam arrive première
avec 53,5 mètres cubes. La ville obtient également un contrôle des fuites enviable, avec une
perte d’eau de 3,5 %, comparativement à une moyenne de 23 % pour l’ensemble des villes
européennes comprises dans l’étude. Une maintenance intensive et l’utilisation de
matériaux de qualité par la ville d’Amsterdam contribuent à un contrôle rigoureux des
fuites. (Siemens, 2009). Parmi les mesures mises en place pour réduire la consommation
d’eau, la plus importante fut l’implantation d’un tarif. Ce système a réussi à être implanté
malgré l’absence de compteurs d’eau dans la majorité des résidences. Tous les quatre mois,
les résidents paient un tarif fixe qui varie selon la taille de leur résidence (Bithas, 2008). Ce
système ne tient toutefois pas compte de la consommation réelle de l’eau.
59
3.1.8 Air
Une bonne qualité de l’air des milieux urbains dépend de plusieurs facteurs, mais elle est
principalement influencée par de faibles émissions polluantes, ainsi que par la présence
d’espaces verts.
Vilnius
La capitale de la Lituanie a obtenu le meilleur score parmi les villes d’Europe pour la
qualité de l’air dans le rapport European Green City Index de Siemens (2009). La qualité de
l’air de Vilnius s’explique surtout par l’absence d’industries lourdes, sa taille moyenne
(560 000 habitants) et sa grande quantité d’espaces verts et de forêts. Le ratio d’espaces
verts est de 20 mètres carrés par habitants, ce qui représente 11,2 km². La ville est aussi
fortement impliquée au niveau de la gestion des émissions chimiques et particulaires, avec
la collaboration de la Gediminas Technical University de Vilnius et l’Agence de Protection
de l’Environnement de Vilnius. (Siemens, 2009)
Vancouver
Grâce à son faible taux d’émissions polluantes, Vancouver dispose d’une excellente qualité
de l’air. Ses faibles émissions s’expliquent en partie par le développement compact de la
ville, qui permet une utilisation massive des transports en commun et diminue l’utilisation
de la voiture comparativement aux autres villes de même ampleur (près de 600 000
habitants) (Siemens, 2011a). En 2005, la ville a adopté le Air Quality Management Plan for
Greater Vancouver, un plan regroupant 33 actions concrètes pour préserver et améliorer la
qualité de l’air. Trois objectifs principaux sont compris dans de plan : minimiser le risque
de santé lié à la pollution de l’air, améliorer la visibilité et diminuer la contribution de
Vancouver aux changements climatiques. L’atteinte des objectifs est basée sur trois
stratégies : réduire les émissions provenant des sources régionales majeures, développer et
implanter des programmes de gestion de la qualité de l’air local, améliorer l’information sur
la qualité de l’air et la sensibilisation des citoyens. Parmi les actions retenues dans le plan,
on retrouve une amélioration des normes d’émissions, un renforcement des règlementations
sur l’essence vendue localement, un encouragement auprès des autorités provinciales et
fédérales à renforcer les règlementations en matière de qualité de l’air et à favoriser les
véhicules non polluants (GVRD, 2005).
60
3.2 Les échecs
Cette section s’intéresse aux échecs environnementaux dans différentes villes, pour les
mêmes catégories que celles citées précédemment. Les échecs peuvent être des projets
environnementaux qui ont échoué ou encore ils peuvent faire référence à un état de
situation global.
Kuala Lumpur
Avec une quantité de matières résiduelles s’élevant à 816 kilos par personne par année,
Kuala Lumpur se trouve loin derrière ses consœurs du Asian Green City Index, où la
moyenne est de 375 kilos. Plusieurs phénomènes ont contribué à la situation :
l’accroissement rapide de la population, l’augmentation de l’emballage pour les produits de
consommation courante et l’absence ou le manque d’installations de recyclage. De plus, la
collecte des matières résiduelles n’est pas efficace et les matières ne sont pas toujours
traitées adéquatement. Environ 58 % des matières résiduelles est collecté et disposé
correctement, alors que la moyenne pour les villes du même rapport est de 83 %. (Siemens,
2011b)
Naples
En Italie, la ville de Naples souffre d’un problème récurrent de congestion dans la
récupération et le traitement des matières résiduelles. La ville produirait plus de déchets
qu’elle ne peut en traiter. Le manque d’incinérateurs et l’engorgement des décharges de la
région a comme conséquence d’altérer le potentiel de collecte, ce qui fait en sorte que les
sacs à ordures s’accumulent dans les rues. Avec le début de l’été 2011, la présence de 4 000
tonnes de déchets a donné naissance à des odeurs nauséabondes et des incendies mineurs.
Devant l’inaction de la ville, le gouvernement a dépêché l’armée sur place pour procéder à
un nettoyage hygiénique des lieux (Agence France Presse, 2011).
61
Saint-Luc-de-Vincennes
En Mauricie, la municipalité de Saint-Luc-de-Vincennes a ouvert un centre de compostage
qui est aujourd’hui fermé. Le projet, qui a coûté 120 000 $ aux 600 citoyens et qui devait
permettre à la municipalité de transformer les matières organiques en compost, s’est plutôt
transformé en dépotoir de matières organiques. Le centre, victime d’une gestion inadéquate
par une entreprise privée, est devenu une source de mauvaise odeur (Boivin, 2011).
Plusieurs raisons pourraient expliquer la tournure des événements, incluant un non respect
des lois en matière d’environnement (Plante, 2008). Aujourd’hui, les citoyens ne veulent
plus d’un projet de compostage, la municipalité peine à évacuer les matières accumulées et
le sol doit être décontaminé (Boivin, 2011).
3.2.2 Transport
Les choix faits par les villes en matière de transport jouent un grand rôle sur l’achalandage
des transports en commun et actifs. Pour plusieurs villes, des lacunes persistes au niveau de
l’efficacité du service ou de son accessibilité.
Montréal
La ville de Montréal dispose d’un système de transport en commun étendu, mais son
efficacité nécessiterait des améliorations. Malgré la présence de nombreux autobus, de
plusieurs lignes de métro et de trains de banlieue, le temps de transport demeure un obstacle
au déplacement en transport en commun dans la métropole québécoise. Le problème
devient encore plus imposant lorsqu’il est question d’accommoder les banlieues. La
localisation de Montréal sur une île pose également un problème d’accessibilité et de
congestion. Plusieurs trajets en transport en commun prennent plus de deux fois le temps
requis pour faire le même déplacement en automobile (Cardinal, 2006). La problématique
pour Montréal est donc de mettre sur pied un transport en commun efficace et rapide, qui
concurrencera l’utilisera de la voiture, particulièrement pour les banlieues.
Calcutta
La capitale de l’état du West Bengal en Inde obtient la dernière place pour le transport dans
le classement Asian Green City Index. Le réseau de transport de la ville, principalement
constitué de tramways et d’un métro, est peu développé. La ville ne dispose pas d’un
système de tarification intégrée pour les transports en commun et elle n’encourage pas non
62
plus les citoyens à utiliser le transport en commun ou actif. De plus, il n’y a pas de mesures
pour réduire la congestion ou de systèmes pour gérer et évaluer le trafic. (Siemens, 2011b)
Phoenix
Une ville largement étendue comme Phoenix représente un obstacle au développement du
transport en commun. En effet, en raison de l’étalement urbain de la ville, le réseau de
transport en commun est peu étendu et efficace. Seulement 5 % des travailleurs se rendent à
leur lieu d’emploi par transport en commun ou actif. Un autre motif qui incite les gens à
utiliser leur voiture est la température locale. Comme Pheonix a un climat désertique chaud,
peu de gens sont prêts à modifier leurs habitudes pour attendre l’autobus à l’extérieur, en
pleine chaleur (Siemens, 2011a). La ville aurait pourtant avantage à favoriser les transports
en commun et à sensibiliser la population.
3.2.3 CO2
Les villes émettant une grande quantité de CO2 sont généralement des villes industrielles,
ou encore des villes présentant des faiblesses au niveau du transport et de l’énergie. Dans le
cas de Shanghai et de Cleveland, les émissions sont principalement issues des industries et
des sources d’énergies utilisées pour la production d’électricité.
Shanghai
Les émissions de CO2 de la ville de Shanghai sont relativement élevées, ce qui explique sa
place en queue de peloton pour cette catégorie dans le rapport Asian Green City Index. Le
taux d’émission par personne, estimé à 9,7 tonnes, est le plus élevé des 22 villes du rapport.
Cette forte émission est liée au fait que près de la moitié de l’énergie consommée à
Shanghai est issue du charbon et la grande majorité (95 %) de l’électricité produite aussi.
La présence d’industries comme l’acier, la construction et la fabrication d’automobiles
augmentent la consommation énergétique de la ville, et par le fait même les émissions de
CO2. Siemens (2011b)
Cleveland
Dans l’état d’Ohio, la ville de Cleveland émet une grande quantité de CO2. La ville termine
d’ailleurs en dernière position pour cette catégorie, parmi les 27 grandes villes retenues
dans le rapport North American Green City Index (Siemens, 2011a). Pourtant, avec 430 000
63
habitants, Cleveland est l’une des villes les moins peuplées de l’étude. Cette mauvaise
performance en matière d’émissions de CO2 est liée à la présence dans la région de trois
centrales au charbon, ainsi qu’à l’orientation économique de la ville, principalement
tournée vers des industries lourdes et métallurgiques. (Siemens, 2011a)
3.2.4 Énergie
Les villes de Détroit et Cape Town sont ici présentées pour leur mauvaise performance en
matière énergétique.
Détroit
Au niveau de l’énergie, la ville de Détroit aux États-Unis termine dernière au classement du
rapport North American Green City Index. Ce résultat s’explique par la très forte
consommation énergétique, influencée par la présence d’industries dans la ville. La
consommation d’électricité est estimée à 87 gigajoules par personne, alors que la moyenne
des villes étudiées dans ce rapport est estimée à 52 gigajoules (Siemens, 2011a).
Cape Town
La seconde ville la plus peuplée d’Afrique du Sud n’obtient pas un bon classement dans le
rapport African Green City Index. L’électricité utilisée à Cape Town relève à 93 % du
charbon alors que seulement 2 % de l’électricité est issue d’énergies renouvelables. La
consommation d’énergie est relativement élevée pour cette ville, c’est-à-dire plus de deux
fois plus élevée que la moyenne des villes d’Afrique de cette étude. Le prix abordable de
l’électricité n’incite pas à l’économie d’énergie, au contraire cela semble plutôt inciter à
une surconsommation. La ville fait toutefois des efforts concernant la mise en place
d’énergies renouvelables et l’application de politiques visant une réduction de la
consommation énergétique. (Siemens, 2011c)
3.2.5 Infrastructures
Les plus grands manquements aux infrastructures sont souvent le manque de normes pour
la construction ou l’efficacité énergétique des bâtiments et l’absence de bâtiments durables.
Cleveland
Aux États-Unis, la ville de Cleveland termine dernière sur les 27 villes étudiées dans le
classement du North American Green City Index. La ville possède peu d’infrastructures
64
certifiées LEED et ses normes en matière d’efficacité énergétique et de vérifications sont
presque inexistantes. De plus, comme la moitié des infrastructures de la ville ont été
construites avant la Deuxième Guerre Mondiale, les matériaux, les méthodes de
constructions et l’efficacité énergétique de ces bâtiments sont désuets. Cleveland
commence toutefois à s’attarder au problème. Par exemple, de nouveaux quartiers devraient
être certifiés LEED-ND.
Manille
La capitale des Philippines a du travail à faire concernant les infrastructures puisque la ville
manque de normes d’efficacité énergétique, à la fois pour les bâtiments publics et privés.
De plus, peu de mesures incitatives motivent les entreprises et les ménages à réduire leur
consommation énergétique. Le code national du bâtiment approuvé par le gouvernement en
1971 est aujourd’hui désuet et il nécessite une modernisation. (Siemens, 2011b)
Québec
La capitale québécoise s’est développée selon un modèle d’aménagement du territoire basé
sur une consommation massive de territoire. Entre 1970 et 2000, la population de Québec a
augmenté de 42 %, alors que la superficie du territoire occupé s’est amplifiée de 248 %
(Robitaille, 2009). Québec compte environ 510 000 habitants et la densité moyenne de
population par kilomètre carré y est de 2 700 habitants. Sur les huit arrondissements de la
ville, seulement trois possèdent une densité supérieure à 2 500 habitants par km², la plus
faible densité enregistrée étant de 1 700 habitants par km² (Ville de Québec, 2012). La ville
telle qu’elle est conçue, favorise l’utilisation de la voiture et de l’autoroute. L’étalement
urbain de Québec complexifie les réseaux de transport en commun, mais pose également
des problèmes environnementaux, par l’augmentation des déplacements, des infrastructures
individuelles (rues, trottoirs, etc.) et de la demande énergétique de chauffage. La qualité de
l’eau des sources d’eau potable de la ville est également menacée par l’étalement urbain. La
65
solution pour la ville serait de densifier ses quartiers existants, tout en prévoyant des
services de proximité et des espaces verts (Villeneuve, 2010).
Gatineau
La ville de Gatineau ne constitue pas un problème concernant l’occupation du territoire. Il
est ici question d’une initiative environnementale qui a échoué. La ville québécoise a lancé
en 2005 un programme de plantation d’arbres. Le projet visait à planter 100 000 arbres pour
reverdir la ville. Au total, 183 000 arbres ont été plantés. La faiblesse du projet se situe dans
le fait que la majorité des arbres plantés n’a pas survécu. Dans l’ensemble, le taux de survie
a été estimé à environ 5 %. (Séguin-Bertrand, 2012). Ce projet de verdissement, qui se
voulait une réussite environnementale urbaine, s’est finalement traduit en échec par manque
de planification.
Détroit
La ville de Détroit s’étend sur une grande portion de territoire. La densité de population de
la ville est de 6 600 habitants par km², ce qui est en-dessous de la moyenne de 8 100 pour
les villes d’Amérique du Nord du rapport North American Green City Index de Siemens
(2011a). De plus, les espaces verts sont peu présents dans la ville, comptant pour 7 % de la
superficie totale. Détroit ne possède pas de politiques précises de conservation et de mise
en valeur des espaces verts (ib.). L’étalement urbain de Détroit est une conséquence des
politiques locales, provinciales et nationales, qui se sont traduites par un développement
non planifié, une consommation massive de territoire et des inégalités sociales marquées.
La majorité des espaces de bureau sont situés à l’extérieur de la ville et hors de la portée
des transports en commun (Bonfiglio, 2002).
3.2.7 Eau
Les principales faiblesses concernant l’eau d’une municipalité résident dans la
consommation d’eau, dans les fuites et dans le traitement. Les exemples présentés font
référence à une consommation excessive d’eau, gonflée par un taux élevé de fuites dans le
réseau de distribution. De tels échecs pourraient être limités par l’implication de la ville.
66
Kuala Lumpur
Dans la catégorie de l’eau, la capitale de Malaisie se classe dernière dans le rapport Asian
Green City Index. Cela s’explique notamment par la forte consommation d’eau, estimée à
497 litres par personne par jour, et le taux élevé de fuites de la ville, qui est d’environ 37 %.
À titre de comparaison, la consommation d’eau moyenne pour l’ensemble des villes
asiatiques du même rapport est estimée à 278 litres et le taux moyen de fuite est de 22 %.
(Siemens, 2011b)
Montréal
La ville de Montréal ne performe pas très bien concernant la gestion de l’eau potable,
compte tenu du fait qu’environ le tiers de l’eau est perdue par les fuites du système
d’aqueduc. Le taux de fuite s’élève à 35 %, ce qui est plus du double de la moyenne de
13 % pour les villes nord-américaines du North American Green City Index de Siemens
(2011a). La consommation d’eau, augmentée par les fuites, est de plus de 1 000 litres par
jour par personne, ce qui en fait la plus élevée des villes de cette étude (Siemens, 2011a).
Bien que des efforts soient mis en place pour sensibiliser les citoyens, une réfection
majeure du réseau d’aqueduc sera nécessaire pour une réduire significativement la
consommation d’eau (Journet, 2012).
3.2.8 Air
La dégradation de la qualité de l’air est principalement attribuable aux émissions polluantes
des industries, des transports ou du chauffage. L’absence de normes à respecter et le
manque d’information destiné à la population locale représentent, à un autre niveau, des
facteurs contribuant à une faible performance en matière de qualité de l’air.
Détroit
La qualité de l’air de la ville de Détroit est relativement faible en comparaison avec les
autres grandes villes nord-américaines. Les émissions de dioxyde de soufre et d’oxyde de
nitrogène de la ville sont considérablement plus élevées que la moyenne pour les villes du
rapport North American Green City Index. Plus de la moitié des émissions d’oxyde de
nitrogène est attribuable aux véhicules, alors qu'environ 70 % des émissions de dioxyde de
soufre résultent de la production d’électricité. Finalement, le secteur industriel est le
troisième acteur pour l’émission de polluants atmosphériques. (Siemens, 2011a)
67
Mumbai
Le premier responsable de la mauvaise qualité de l’air à Mumbai est le secteur industriel,
particulièrement les fonderies, et le deuxième est le secteur des transports. Les émissions
polluantes de cette ville de l’Inde sont plus élevées que la moyenne des villes asiatiques
concernées par le rapport Asian Green City Index. D’après ce rapport, Mumbai possède le
plus haut taux d’émission de dioxyde de nitrogène parmi les 22 villes étudiées (Siemens,
2011b). Une étude menée par Kumar et al. (2006) a d’ailleurs mis en évidence la pollution
atmosphérique dans la ville de Mumbai et les besoins urgents d’adopter des normes en
matière de qualité de l’air et des mesures de contrôle. De plus, la ville n’informe pas les
citoyens sur la qualité de l’air, la pollution atmosphérique et les risques pour la santé
(Siemens, 2011b).
Karachi
Étant caractérisée par une croissance industrielle et démographique rapide, Karachi connaît
de nombreux problèmes urbains environnementaux (Parekh et al., 2001). La ville de près
de 15 millions d’habitants présente une qualité de l’air parmi les moins bonnes pour les
villes asiatiques retenues dans l’étude de Siemens (2011b). Les concentrations journalières
de dioxyde de nitrogène, de dioxyde de soufre et de particules en suspension y sont élevées.
Une étude menée par Parekh et al (2001) a mis en lumière la forte concentration des
particules en suspension dans l’air de la ville, qui peut engendrer de sérieux problèmes de
santé. Les principaux facteurs responsables de la mauvaise qualité de l’air de Karachi sont
les émissions polluantes des automobiles, la pollution industrielle, la poussière et
l’incinération à ciel ouvert. La ville est peu avancée au niveau de la gestion de la qualité de
l’air. Son code de qualité de l’air est encore en ébauche et elle ne surveille pas
suffisamment la qualité de l’air en périphérie de la ville. De plus, les citoyens ne sont pas
informés sur les taux de pollution et leurs dangers (Siemens, 2011b).
68
de leur localisation géographique. Trois villes sont analysées : San Francisco, Copenhague
et Tokyo, toutes situées sur différents continents.
Matières résiduelles
San Francisco est la seule ville du rapport North American Green City Index à avoir obtenu
un score parfait pour les matières résiduelles (Siemens, 2011a). Plusieurs années d’efforts
ont été nécessaires pour obtenir le résultat actuel. À la fin des années 1980, la presque
totalité des déchets de la ville se retrouvait au dépotoir, ce qui a fini par poser un problème
d’espace. San Francisco s’est donc fixé comme premier objectif de récupérer 75 % de ses
déchets d’ici 2010. Chaque jour, 370 camions fonctionnant au biodiesel se partagent la
collecte des trois bacs : un noir pour les ordures, un vert pour le compost et un bleu pour le
recyclage. Les camions se dirigent vers le centre de tri. La ville a mandaté la compagnie
privée Recology pour la valorisation des matières résiduelles. Les matières recyclées sont
vendues et les profits servent à financer le programme de récupération. Des panneaux
solaires sur le toit permettent de fournir 30 % de l’énergie nécessaire aux opérations.
Néanmoins, le point le plus avant-gardiste du programme de récupération de San Francisco
est sans contredits la collecte. La ville collecte les matières compostables depuis 2001,
atteignant ainsi la cible de 75% qu’elle s’était fixée pour 2010. Comme la ville souhaite
aller de l’avant dans cette démarche, San Francisco s’est maintenant fixé comme objectif
d’atteindre le zéro déchet d’ici 2020. À San Francisco, on applique le principe du pollueur
payeur en faisant payer chaque ménage. Plus un citoyen produit de déchets, plus sa facture
grandit. Des frais de 28 $ mensuels sont exigés pour les bacs à ordure standard, alors que
ceux qui réduisent leur volume de déchets peuvent avoir jusqu’à 20 % de rabais par mois.
Le programme de récupération de San Francisco est d’autant plus intéressant pour les
restaurateurs, qui présentent une quantité imposante de déchets organiques. Afin d’inciter
69
les citoyens à aller de l’avant, la ville a rendu le recyclage et le compostage obligatoire. Les
amendes vont de 100 $ à 1 000 $, toutefois aucune contravention n’a encore été donnée, la
ville se contente pour l’instant d’émettre des avertissements aux citoyens qui ne respectent
pas la loi. Dès l’adoption de cette nouvelle loi, la collecte des matières compostables a
augmenté de près de 40 %. En plus de représenter une nouvelle source de revenu pour la
ville, le compost produit par la ville de San Francisco devient également une nouvelle
source d’engrais pour des centaines de fermiers et quelque 200 vignerons de la région.
(Lépine, 2011b)
Infrastructures
La ville pose des normes élevées en matière d’efficacité énergétique pour les
infrastructures, tant celles privées que municipales. Depuis 2008, les propriétaires de
bâtiment commercial de moins de 10 000 pieds carrés doivent réaliser et publier les
données sur leur consommation énergétique chaque année. Pour les bâtiments
commerciaux de plus de 10 000 pieds carrés, ils doivent réaliser des audits d’efficacité
énergétique tous les cinq ans. À l’aide des vérifications obligatoires, la ville estime que les
édifices commerciaux peuvent réduire leur consommation d’énergie de moitié à l’intérieur
de 20 ans. Pour les constructions résidentielles, elles sont également soumises à des normes
strictes en matière d’infrastructures. Depuis 2004, les constructions de bâtiments
municipaux de même que les projets de rénovation de plus de 5 000 pieds carrés doivent
atteindre la certification LEED Argent. (Siemens, 2011a)
Occupation du territoire
C’est principalement la forte densité de population de San Francisco qui lui confère une
occupation du territoire avantageuse. La ville dispose d’une densité de 16 600 habitants par
kilomètre carré, la ville la plus densément peuplée parmi les 27 étudiées dans le rapport
North American Green City Index, après New York. De plus, la ville possède une bonne
proportion d’espaces verts, c’est-à-dire l’équivalent de 17 % de sa superficie. San Francisco
possède également des politiques de conservation et de mise en valeur des espaces verts
existants, ainsi que des politiques pour augmenter la quantité d’espaces verts. Parmi les
diverses actions concrètes appliquées par la ville, A Better Streets Plan a été adopté en 2010
pour favoriser la sécurité des piétons et la mise en valeur des espaces verts et des arbres. Le
70
plan fait la promotion du verdissement de la ville par le biais de la plantation d’arbres.
(Siemens, 2011a)
Transport
Le réseau de transport de San Francisco est largement étendu, c’est-à-dire 5,4 miles par
mile carré alors que la moyenne pour le North American Green City Index est de 1,1 mile.
La ville se démarque surtout pour sa grande accessibilité au transport en commun. En effet,
l’accessibilité serait de 55 véhicules par mile carré, ce qui dépasse largement la moyenne
des villes du même rapport, qui est de neuf, et qui classe la ville au premier rang pour
l’accessibilité du transport en commun Siemens (2011a). La ville a également rendu
disponible différents modes de transport. En dehors de l’autobus conventionnel, la ville
possède également des autobus articulés, qui permettent de transporter un plus grand
nombre de passagers, mais elle possède aussi un réseau de tramway et de train de banlieue.
De plus, la ville met à la disposition des citoyens un logiciel de jumelage pour le
covoiturage, afin de diminuer l’utilisation de l’auto solo. Comme mesure incitative, des
voies réservées aux covoitureurs ont été créées, réduisant ainsi le temps de déplacement
comparativement à la voiture solo. San Francisco se démarque également au niveau des
transports actifs. La ville mettra en application son nouveau programme de vélo partage à
l’été 2012, incluant 500 vélos dans 50 stations réparties à travers la ville. Pour inciter les
citoyens à utiliser le vélo, il est possible de faire une demande en ligne pour l’installation de
supports à vélos à des endroits donnés via le site internet de la ville. Grâce à cette
démarche, la ville a prévu l’installation de plusieurs supports à l’été 2012, aux endroits les
plus en demande par les citoyens (City and County of San Francisco, 2012).
La ville a également mis en place des mesures incitatives pour l’utilisation du transport en
commun. Depuis 2009, les entreprises avec plus de 20 salariés doivent inciter les employés
travaillant plus de 10 heures par semaine à utiliser le transport en commun ou le
covoiturage. Les employeurs doivent offrir à leur personnel de payer une prestation avant
impôt pour payer les frais de transport en commun, de payer directement pour les frais de
transport en commun des employés ou de mettre en place et d’améliorer les zones piétonnes
dans les aires centrales (Siemens, 2011a).
71
CO2
La ville se classe relativement bien pour ce qui concerne les émissions de CO2. À titre de
référence, elle est au-dessus de la moyenne dans le classement North American Green City
Index. San Francisco a fait des émissions de CO2 et des gaz à effet de serre une cible. Dans
le San Francisco’s Climate Action Plan paru en 2008, la ville vise une réduction de 25 %
des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2017, par rapport à 1990. La ville s’est fixé
comme cible une diminution de 40 % pour 2025, et de 80 % pour 2050. (Siemens, 2011a)
La ville prend ainsi les devants dans la réduction de ses émissions de CO2 et autres gaz à
effet de serre. Les actions proposées dans le San Francisco’s Climate Action Plan pour
diminuer les émissions de CO2 sont multiples. Elles concernent les secteurs du transport, de
l’efficacité énergétique, des énergies renouvelables et des matières résiduelles. À titre
d’exemple, dans l’optique d’accroître l’utilisation des transports en commun, la ville
propose une expansion et une amélioration des systèmes de transport en commun,
l’instauration d’un laissez-passer régional, le développement d’un système de
géolocalisation pour connaître l’heure de passage exact des autobus et la réalisation de
campagnes promotionnelles. Afin d’augmenter l’utilisation du covoiturage par rapport à
l’auto solo, San Francisco veut créer davantage de voies et de stationnements réservés, en
plus d’implanter un programme de covoiturage dans les écoles. En ce qui concerne le
transport actif, l’ajout de voies cyclables et d’accès piétonniers est prévu, de même que les
espaces de stationnement pour vélos. De manière complémentaire, San Francisco désire
décourager l’utilisation de la voiture par une augmentation de la taxe d’essence,
l’implantation d’une taxe de congestion comme à Stockholm, et une réduction des espaces
de stationnement. Au niveau des mesures énergétiques, la ville veut élargir les programmes
résidentiels d’efficacité énergétique pour prendre en compte l’éclairage et les appareils
électroménagers. Cela comprend également des incitatifs financiers, comme l’application
de remises à l’achat de thermostat électronique (City and County of San Francisco, 2012).
Énergie
San Francisco a mis en place plusieurs programmes d’efficacité énergétique entre 2001 et
2010 qui ont permis de réduire la consommation énergétique de 29 mégawatts, l’équivalent
pour alimenter 29 000 ménages. Parmi les diverses mesures entreprises, San Francisco a
installé des systèmes d’alimentation solaire sur les édifices municipaux, y compris sur le
72
Convention Center, qui rapporte à lui seul 826 000 kilowatts heure annuellement. Jusqu’à
aujourd’hui, il s’agit de la plus grande installation solaire des États-Unis appartenant à une
ville. Afin d’encourager les citoyens à opter pour des énergies renouvelables, la ville a mis
sur pied divers programmes et mesures. Le programme GoSolarSF, lancé en 2008, donne
des remises pour les installations solaires pouvant aller jusqu’à 6 000 $US pour les
résidents et jusqu’à 10 000 $US pour les entreprises. Dès la première année, le programme
a eu des résultats positifs, avec une augmentation de 450 % des applications pour les
installations solaires. En ce qui concerne l’énergie éolienne, la ville accélère le traitement
des demandes de permis pour l’installation d’éoliennes municipales, commerciales et
résidentielles. (Siemens, 2011a)
Air
La qualité de l’air de San Francisco figure parmi les meilleures du rapport North American
Green City Index. Les faibles émissions polluantes sont le résultat de politiques strictes. En
1999, le Healthy Air and Smog Prevention Ordinance contraignait les directeurs
municipaux à acheter les véhicules les plus propres disponibles pour la flotte municipale.
En 2005, une autre directive a été émise concernant les véhicules légers municipaux ne
servant pas aux services d’urgence. 70 % de ceux-ci doivent fonctionner aux carburants
alternatifs. Les taxis ont ensuite été ciblés en 2008 par la San Francisco’s Green Taxi Law.
Celle-ci exige les compagnies de taxi de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de
20 % par rapport à 1999 d’ici 2012. (Siemens, 2011a)
Eau
La ville se classe très bien dans le rapport North American Green City Index pour l’eau, en
raison de l’efficacité de son système et de ses politiques de traitement. Le taux de fuite a été
estimé à seulement 9 % (la moyenne est de 13 %) et la consommation d’eau est de 142
gallons par personne par jour, moins que la moyenne de 155 gallons. Plusieurs mesures
mises en place par la ville ont également favorisé sa performance. Par exemple, depuis
2009, la modernisation des propriétés résidentielles et commerciales pour des appareils de
plomberie efficaces est devenue obligatoire. Pour inciter à une faible consommation d’eau,
la ville donne gratuitement des pommes de douche à faible débit et des aérateurs de
robinets. Elle donne également des remises pour le remplacement de toilettes et d’urinoirs.
73
San Francisco donne aussi des rabais aux citoyens pour les barils de pluie et les citernes, de
manière à encourager la récupération d’eau de pluie. Des projets de récupération d’eau sont
également en construction et en planification pour l’arrosage dans les parcs et les terrains
de golf de la ville. (Siemens, 2011a)
Les nombreuses actions mises en place par la ville de San Francisco et son implication à
réduire son impact environnemental en font un exemple au niveau de l’Amérique du Nord.
Cette ville possède entre autres une gestion des matières résiduelles extrêmement efficace
et des politiques strictes en matière de construction, d’efficacité énergétique et d’émissions
de CO2.
3.3.2 Copenhague
Copenhague est la capitale du Danemark. Avec 504 000 habitants, elle constitue une ville
moyenne, mais elle demeure toutefois le centre financier et économique du pays.
Copenhague est souvent citée en exemple lorsqu’il est question de réalisations
environnementales. Les domaines du transport et des émissions de CO2 sont probablement
les meilleurs témoins de cette réussite.
Matières résiduelles
Les matières résiduelles sont une des faiblesses de la ville de Copenhague. Environ 55 %
des déchets est recyclé, mais le taux résidentiel est plus faible avec 27 %. Par contre, le taux
de récupération s’améliore graduellement et la quantité de déchets produits diminue.
Depuis 2006, la quantité totale de déchets a diminué de 14 %. La ville s’est fixé comme
objectif pour 2012 de détourner 10 % des matières envoyées à l’incinération vers la voie de
récupération (City of Copenhagen, 2012). Afin de tirer profit de ses déchets ultimes, la ville
transforme l’incinération de ses déchets en énergie. La compagnie qui s’occupe du
recyclage et de la collecte des matières résiduelles, l’usine Amagerforbraending, procède à
l’incinération des déchets et en retour, procure une source de chauffage pour 70 000
habitants de la capitale. La compagnie à but non lucratif détenue par la ville de Copenhague
permet d’acheminer la chaleur directement de l’incinérateur à la résidence, 365 jours par
année (Whitehead, 2010).
74
Infrastructures
Les infrastructures danoises sont reconnues comme ayant une efficacité énergétique parmi
les plus élevée au monde. La consommation énergétique des infrastructures de la ville est
effectivement faible, soit 554 mégajoules par mètre carré, la plus faible consommation
parmi les 30 villes de du classement European Green City Index. La ville a également
l’intention d’améliorer les bâtiments municipaux afin d’atteindre les plus hauts standards en
matière d’efficacité énergétique (Siemens, 2009). Parmi les initiatives, Copenhague veut
augmenter sa superficie de toits verts. À partir de septembre 2012, tous les nouveaux
bâtiments au toit plat devront être munis de végétation, selon un ensemble de lignes
directrices. La ville, qui possède actuellement plus de 25 toits verts, désire atteindre une
superficie de 150 000 m² d’ici 2015 (City of Copenhagen, 2012).
Occupation du territoire
Copenhague applique des politiques avant-gardistes concernant l’utilisation des terres et
des espaces verts. La ville possède entre autres des politiques pour le réaménagement des
friches industrielles et pour la disponibilité élargie des espaces verts. Grâce à cela, près de
80 % des citoyens habitent à moins de 300 mètres d’un parc ou d’une aire récréative
(Siemens, 2009). La faible superficie de la ville, limitée par les nombreux plans d’eau,
favorise une gestion optimale du territoire.
Transport
Le système de transport en commun de la capitale du Danemark présente l’avantage d’être
étendu et efficace. Dès les années 90, la ville s’est penchée sur le problème de la durée des
trajets pour traverser dans la ville. Deux mesures étaient proposées : l’élargissement des
infrastructures routières et des mesures administratives. La ville a alors décidé d’investir
dans la construction d’un métro, qui a débuté en 1994, sans toutefois négliger les mesures
administratives. Copenhague a mis en place une politique restrictive pour le stationnement
des véhicules privés et elle a introduit dès 2007 un mode de paiement par billet électronique
pour les transports en commun, de manière à encourager les citoyens à délaisser
l’automobile, en faveur du transport en commun (Vuk, 2005). Mis à part le métro, le
système de transport en commun comprend un réseau de train de banlieue et d’autobus.
Pourtant, c’est surtout au niveau des transports actifs que la ville est souvent citée en
75
exemple. Copenhague est effectivement devenue célèbre pour sa facilité à se déplacer en
vélo. La ville s’est d’ailleurs posée comme objectif de devenir la meilleure ville cyclable au
monde et d’augmenter la part des résidents utilisant leur vélo pour se rendre au travail ou à
l’école de 36 % à 50 % d’ici 2015 (Siemens, 2009). Si le vélo est aussi populaire dans la
capitale danoise, c’est que les voies cyclables sont non seulement sécuritaires, mais elles
couvrent aussi un grand territoire. En 2010, la ville comptait 346 km de pistes cyclables et
23 km de couloirs cyclables aménagés le long des rues dans la ville. Copenhague poursuit
d’ailleurs le but d’aménager des voies cyclables aux endroits où elles sont manquantes et où
il y a congestion sur les voies actuelles. Au cours des dernières années, la ville a entre
autres aménagé des ponts destinés aux cyclistes et s’est assurée de relier les différents
parcours cyclables pour faciliter les déplacements (City of Copenhagen, 2012).
Énergie
Les principales sources d’énergie de la ville pour l’électricité sont, par ordre d’importance,
le charbon (41 %), l’énergie solaire, éolienne et hydroélectrique (23%), l’huile et le gaz
naturel (22 %), les matières résiduelles, la biomasse et le biogaz (13 %) puis l’énergie
nucléaire (City of Copenhagen, 2012). Ensemble, le charbon, l’huile et le gaz naturel
comptent pour plus de 60 % des sources d’énergie utilisées pour l’électricité. Le scénario
pour l’énergie liée au chauffage est très similaire. Copenhague a donc mis en place des
politiques visant à réduire la dépendance au charbon et à l’huile et à favoriser l’usage du
gaz naturel et des énergies renouvelables (Siemens, 2009). L’usine d’incinération de la
capitale fournit non seulement plusieurs milliers de résidents en chauffage, mais elle fournit
également de l’électricité, permettant ainsi de diminuer l’utilisation du charbon au profit de
la biomasse (Whitehead, 2010). De plus, la proportion de l’énergie éolienne est en hausse,
grâce à la construction de nouvelles éoliennes en mer (City of Copenhagen, 2012).
CO2
Copenhague possède un taux d’émission moyen comparativement aux autres villes de
European Green City Index, c’est plutôt dans ses efforts de réduction qu’elle se démarque.
Dans le plan de changement climatique de la ville paru en 2009, il est prévu une réduction
de 20 % des émissions de CO2 d’ici 2015, par rapport au niveau de 2005. Copenhague s’est
également fixé l’objectif ambitieux d’être carbone neutre d’ici 2025. La ville veut atteindre
76
10 % de ces réductions à travers les projets de construction et de rénovations (Siemens,
2009). En effet, comme la consommation d’électricité compte pour près de la moitié des
émissions de CO2 de Copenhague, de nombreux efforts sont réalisés au niveau des
infrastructures (City of Copenhagen, 2012).
Mis à part les infrastructures, une part importante de cette diminution sera attribuable au
secteur des transports, pour lequel Copenhague a l’intention de multiplier les politiques et
les mesures incitatives. La ville a inauguré en 2009 sa première station d’alimentation à
l’hydrogène, en même tant que le dévoilement de huit nouveaux véhicules à hydrogène,
incluant deux véhicules de travail et six voitures. Copenhague a également fait l’achat de
plusieurs voitures électriques, pour un total de 33 véhicules à faible émission (Anonyme,
2009). Pour inciter les résidents à se procurer des véhicules à faible émission, Copenhague
offre une exemption de taxes sur les véhicules électriques et à hydrogène. Les
investissements faits dans les stations de ravitaillement à hydrogène permettront à
l’ensemble des voitures vendues en 2025 d’être alimenté uniquement à l’électricité ou
l’hydrogène (Barrett, 2009).
Eau
En comparaison avec les autres villes européennes, la consommation d’eau par habitant de
Copenhague était plutôt élevée lors de l’étude de Siemens en 2009. Avec une
consommation annuelle de 147 mètres cubes par habitant en 2009, la ville dépassait la
moyenne des villes concernées par le rapport, qui était de 105 mètres cubes. Ce résultat est
toutefois excellent comparativement à d’autres villes, comme à Montréal, où la
consommation journalière incluant les fuites dépasse les 1 000 litres (Siemens, 2011a).
Copenhague avait toutefois prévu de réduire la consommation d’eau par le biais
d’initiatives annuelles (Siemens, 2009). La ville a réussi à atteindre 110 litres par habitant
par jour en 2010 grâce entre autres à des campagnes de sensibilisation menées par la ville et
l’installation de compteurs d’eau et de toilettes à faible débit. Pour 2012, la ville s’est fixé
une cible de 100 litres par jour par habitant. Afin d’encourager les citoyens à surveiller leur
consommation d’eau, Copenhague a mis en ligne un site où il est possible de connaître sa
consommation en entrant les lectures de son compteur d’eau (City of Copenhagen, 2012).
77
En dehors de la consommation d’eau, la ville performe plutôt bien au niveau du système de
traitement et de distribution d’eau (Siemens, 2009).
Air
Comme la plupart des villes nordiques européennes, Copenhague jouit d’une bonne qualité
de l’air. Depuis 2008, l’utilisation de nouveaux matériaux pour l’asphalte a contribué à
atténuer à la fois le bruit et la poussière, diminuant ainsi les émissions de particules dans
l’air (City of Copenhagen, 2012). Toutefois, les principaux polluants atmosphériques
viennent du transport (Siemens, 2009). Les nombreuses mesures mises en application dans
le domaine du transport pour diminuer les émissions de CO2 auront des effets bénéfiques
sur la qualité de l’air (Barrett, 2009). La ville s’inquiète néanmoins des effets de la
pollution atmosphérique sur la santé des citoyens. Copenhague veut développer de
meilleurs instruments pour contrôler la circulation automobile et étendre ses exigences
environnementales des véhicules afin qu’elles ne s’appliquent pas uniquement aux
véhicules lourds (City of Copenhagen, 2012).
3.3.3 Tokyo
La plus grande ville du monde a fait des efforts considérables afin d’améliorer sa situation
environnementale. Différentes approches ont été adoptées et des politiques strictes ont été
appliquées afin d’arriver à la situation actuelle. Tokyo s’est entre autres démarquée par la
réduction de sa consommation énergétique, ses faibles émissions de CO2 et la gestion de
ses matières résiduelles.
Matières résiduelles
La ville performe considérablement bien au niveau des matières résiduelles. Ses politiques
rigoureuses en matière de recyclage et d’élimination des déchets contribuent grandement à
78
son succès pour la gestion des matières résiduelles (Siemens, 2011b). Les lois de recyclage
incitent les compagnies à créer des produits plus faciles à recycler, car elles sont
responsables de l’élimination de leurs déchets et du recyclage de leurs produits. Les
citoyens, de leur côté, doivent acheter des produits qui génèrent moins de déchets et trier et
disposer de leur ordure conformément à un manuel complet de recyclage (Fujita and Hill,
2007). Depuis 2011, les matières résiduelles provenant des entreprises ne peuvent plus être
envoyées au site d’enfouissement et doivent être recyclées. Un autre projet, installé en
2006, permet à la ville d’améliorer sa performance : le super eco-town (Siemens, 2011b).
Ce projet a été conçu pour éliminer des déchets industriels via le démontage des produits
jetés dans leurs composants d’origine et en matières premières qui peuvent être réutilisées
et en transformant les déchets restant sous forme d’énergie (Fujita and Hill, 2007).
Ces réalisations vont dans l’objectif des approches de production propre (Zero waste city)
et d’écologie industrielle (Eco-effectiveness) utilisées à Tokyo. L’écologie industrielle est
une approche générale qui consiste à éliminer les effets environnementaux néfastes par la
conception de produits, services et systèmes en harmonie avec la nature, soit par le
caractère biodégradable ou par la récupération des matériaux toxiques dans des boucles
fermées. L’idée est d’utiliser les extrants d’une entreprise aux fins d’une autre entreprise,
de manière à éliminer les déchets et les rejets dans l’environnement. La deuxième
approche, la production propre, vise également à éliminer les matières résiduelles. Son
application est toutefois plus spécifique, car elle se concentre sur les relations entrant dans
la réalisation d’un produit, de la conception à la distribution, en passant par l’ingénierie, la
fabrication et la commercialisation. La production propre est conçue pour enrayer le
gaspillage de matériaux, d’énergie, d’espace et de produits. Ces approches incitent la ville à
aller toujours de l’avant dans sa gestion des matières résiduelles afin d’atteindre l’objectif
zéro (Fujita and Hill, 2007).
Transport
Tokyo possède un système favorisant l’utilisation des transports en commun. La ville
dispose de nombreuses lignes de trains, métros et monorails, totalisant plus de 1 000 km.
Toutefois, le service sur rail de Tokyo n’a pas l’unique avantage de couvrir une grande
superficie. Le système a l’avantage d’être très bien développé, ponctuel, propre et
79
sécuritaire en plus d’avoir des tarifs raisonnables. Un système d’autobus publics est
également bien implanté dans la ville. Pour pallier à son problème de congestion, la ville a
recours à un système de lumières synchronisées et des systèmes d’informations de trafic.
(Siemens, 2011b)
Énergie
La plus grande ville du Japon a réalisé des efforts notables au cours des dernières décennies
afin de devenir plus efficace sur le plan énergétique. Entre 1990 et 2003, le secteur
industriel de la ville a réduit de 39 % sa consommation d’énergie (Fujita and Hill, 2007).
Pour y arriver, Tokyo a intégré des pratiques de production propre dans les politiques
publiques. De nouvelles énergies vertes ont également fait surface. La biomasse issue de
l’incinération des déchets et de la chaleur des eaux usées est utilisée pour le refroidissement
et le chauffage de plusieurs régions de la ville. Des panneaux solaires ont été installés dans
plusieurs quartiers de la ville et des éoliennes ont été implantées dans la Baie de Tokyo,
avec la participation d’un partenaire privé (Fujita and Hill, 2007).
CO2
En termes d’émissions de CO2, la ville a défini ses objectifs et a développé son propre
système d’échange, couvrant à la fois les infrastructures, les bureaux, les hôpitaux, les
universités et les édifices gouvernementaux. Entré en application en avril 2010, celui-ci
vise une baisse de 25 % des émissions avec l’année 2000 comme référence. L’ensemble des
organisations utilisant l’équivalent de 1 500 litres d’huile annuellement pour le carburant, le
chauffage et l’électricité sont dans l’obligation de participer au programme. Les
organisations concernées devront réduire de 6 % leurs émissions d’ici 2015 (à partir de leur
niveau d’émission moyen entre 2007 et 2010). Entre 2015 et 2020, ces mêmes
organisations devront réaliser une diminution de 17 %. Celles qui dépasseront le seuil fixé
pourront vendre des crédits. (Siemens, 2011b)
80
d’alimentation à l’hydrogène et au gaz naturel. Comme incitation, Tokyo offre des rabais
sur les stationnements publics aux résidents qui roulent dans un véhicule à faible pollution.
La ville s’est également penchée sur les émissions de CO2 des ménages en lançant des
campagnes de sensibilisation à l’économie d’énergie. Les citoyens sont invités à acheter
des produits d’économie d’énergie. (Fujita and Hill, 2007)
Infrastructures
Les urbanistes de Tokyo s’intéressent à un design vert pour lutter contre les îlots de chaleur.
La construction est planifiée pour utiliser des sources d’énergies renouvelable (solaire,
éolienne, éthanol et biomasse), des matériaux de construction biodégradables avec une
longue durée de vie, pour assurer une gestion des eaux pluviales et usées ainsi que
l’aménagement de verdure dans les environs du bâtiment. Les nouvelles constructions dont
le plancher excède 10 000 mètres carrés doivent soumettre un design vert répondant aux
exigences du Tokyo Metropolitan Government. En matière de nouvelle construction, la ville
exige un toit vert pour les habitations de 1 000 mètres carrés et plus, ainsi que pour les
édifices publics de plus de 250 mètres carrés. (Fujita and Hill, 2007)
Occupation du territoire
Avec 13 millions d’habitants sur 2 190 km², Tokyo est une ville densément peuplée
(5 947 habitants/ km²). Elle pourrait toutefois être plus densément peuplée, puisqu’elle
s’étend sur un vaste territoire. Tokyo ne possède pas une grande quantité d’espaces verts,
mais elle applique des politiques vigoureuses concernant la protection des espaces verts
existants, la lutte à l’étalement urbain et la protection des aires écologiques sensibles.
(Siemens, 2011b)
Eau
Tokyo possède une consommation d’eau sensiblement élevée en comparaison avec les
villes du rapport Asian Green City Index. Sa consommation est de 320 litres par personne
par jour, alors que la moyenne est de 278 litres. Par contre, c’est au niveau des fuites d’eau
que la ville se démarque, avec un taux de fuite de seulement 3 % (la moyenne pour les
villes de ce rapport est de 22 %). Cette bonne performance est attribuable aux nombreux
points de contrôle dans le système, qui dépassent largement la norme requise par les
standards nationaux. Tokyo assure un contrôle rigoureux sur son système de distribution et
81
de traitement d’eau, et une attention particulière est portée à l’état des matériaux.
D’ailleurs, la ville s’est fixé comme objectif de remplacer la totalité des vieux tuyaux d’ici
2013. Comme preuve de son engagement, la ville avait déjà remplacé 98 % de ces tuyaux
en date de 2008. Tokyo utilise également des technologies avancées pour le traitement de
l’eau, de même que pour la distribution, augmentant ainsi l’efficacité du système et la
qualité de l’eau. (Siemens, 2011b)
Air
En considérant la qualité de l’air de Tokyo il y a plusieurs années et surtout en considérant
sa forte population (13 millions), il est possible d’affirmer que la ville jouit d’une qualité de
l’air plutôt bonne. Plusieurs facteurs expliquent la qualité de l’air de cette mégapole.
D’abord, l’absence d’industrie lourde dans l’agglomération limite considérablement les
émissions polluantes (Siemens, 2011b). Ensuite, les changements apportés au système
d’incinération des déchets ont permis d’améliorer la qualité de l’air. Les matières
résiduelles domestiques ne pouvant être recyclées sont incinérées à plus de 800 degrés
Celsius, éliminant ainsi tout risque d’émission nocive (Fujita and Hill, 2007). La ville a
également appliqué des restrictions pour les véhicules carburant au diesel puisqu’ils
constituent 52 % des émissions de matières particulaires et 80 % de l’oxyde de nitrogène
flottant dans l’air de Tokyo. Dès 2003, des contraventions étaient émises aux véhicules
diesel ne respectant pas les critères de la ville en matière d’émissions. Un an plus tard,
80 % des véhicules ciblés par cette règlementation étaient munis d’un équipement de
contrôle des émissions (Fujita and Hill, 2007).
Les approches de développement adoptées par la ville lui ont permis de limiter
considérablement son impact environnemental. Les politiques strictes dans la gestion des
matières résiduelles et la consommation d’énergie, de même que l’encadrement des
transports en commun et de la gestion de l’eau représentent des exemples de réussites.
82
autres secteurs comme l’énergie, les émissions de CO2, la qualité de l’air, la gestion de
l’eau, les infrastructures, les matières résiduelles et l’occupation du territoire sont négligés.
D’après les villes analysées plus en profondeur, comme Copenhague, San Francisco et
Tokyo, il semble effectivement préférable pour une ville d’accorder ses efforts sur plusieurs
niveaux. Toutefois, comme remarqué avec les exemples présentés, il est possible d’adopter
des actions dans un secteur en particulier, qui auront des répercussions positives sur
d’autres domaines. Par exemple, améliorer le transport en commun fait partie des objectifs
à suivre pour le transport, mais cela contribue également à diminuer les émissions de CO2
et à améliorer la qualité de l’air. Les émissions de CO2 sont également très liées au secteur
de l’énergie. Le recours aux énergies renouvelables et une diminution de la consommation
énergétique participeront à une baisse des émissions.
Le secteur du transport est aussi relié à l’occupation du territoire. Les villes qui possèdent
des réseaux de transport en commun étendus et efficaces et qui sont utilisés de manière
significative par la population sont de manière générale des villes à forte densité.
L’étalement urbain contraint le développement des transports en commun, de même que les
transports actifs, alors qu’une ville compacte où les distances de déplacement sont plus
faibles favorise l’utilisation des transports durables.
Le secteur des matières résiduelles et de la gestion de l’eau constitue des domaines plus
indépendants, relevant majoritairement de la municipalité, mais aussi de la consommation
de la population. Malgré les efforts des municipalités pour améliorer la gestion des matières
résiduelles et de l’eau, le citoyen est responsable d’une partie de la performance
environnementale en raison de sa consommation. L’énergie est également concernée par la
consommation résidentielle et commerciale. Le choix de la population à l’égard des modes
de transports utilisés a aussi une influence sur les émissions de CO2 et les émissions
polluantes, ce qui influence la qualité de l’air.
Comme les choix et les actions de la population et des entreprises ont un effet sur une
grande partie des secteurs à prendre en considération, les actions pour limiter l’impact
environnemental d’une municipalité doivent donc inclure des mesures pour inciter un
changement de comportement. Ces actions doivent aussi inclure des mesures destinées
83
exclusivement à la municipalité, comme l’amélioration du transport en commun ou la
réalisation d’un bilan carbone.
Dans certains cas, il peut s’avérer plus ardu pour une municipalité de réduire son impact
environnemental. Par exemple dans le cas d’une ville industrielle qui utilise des énergies
polluantes comme le charbon, et dont le contexte économique n’est pas favorable, il sera
difficile de réaliser des actions significatives dans l’ensemble des secteurs étudiés.
Dans l’ensemble, les réalisations dans un secteur donné qui se sont traduites en réussite
étaient la plupart du temps le fruit d’actions combinées pour atteindre un objectif commun.
C’est dans ce contexte que les recommandations du prochain chapitre sont proposées.
84
4 RECOMMANDATIONS
En regard des informations présentées dans les chapitres précédents, il est possible de
déterminer les voies à suivre et à éviter pour limiter l’impact environnemental d’une ville.
Ces recommandations sont basées à la fois sur les exemples de réussites et d’échecs des
différentes villes analysées, mais aussi sur les approches de développement urbain durable
et les certifications possibles. Un résumé des recommandations est présenté au Tableau 4.1
à la fin de ce chapitre.
Réduction
Les déchets ultimes sont les matières qui ne peuvent être recyclées ni valorisées. Il s’agit
des matières résiduelles qui posent le plus grand problème aux municipalités, car leur
entreposage nécessite une superficie qui n’est parfois pas disponible. Certaines villes
comme Zurich et San Francisco, qui performent très bien dans la gestion des matières
résiduelles, ont réussi à faire diminuer considérablement la quantité totale de déchets
produits grâce à l’implantation du principe de pollueur payeur. Celui-ci consiste à faire
payer le pollueur, les citoyens et les commerces, pour la pollution qu’il rejette dans
l’environnement, les matières résiduelles. Dans un souci d’économie, les citoyens semblent
être sont plus propices à porter attention à leur consommation et leur production de déchets.
Recyclage
Le taux de recyclage résidentiel, commercial et institutionnel devrait être augmenté. Pour y
arriver, il est primordial que la municipalité mette en place un système efficace de collecte
et de traitement des matières recyclables. L’ensemble des résidences, blocs appartements et
des commerces et institutions devraient disposer d’un bac à cet effet fourni par la
municipalité et être sur le parcours de la collecte. Cette dernière doit s’effectuer sur une
base régulière, assez souvent pour éviter une suraccumulation de matières, ni trop souvent
pour éviter le transport de camions à demi vides. Il est également crucial de prévoir
l’aménagement d’infrastructures nécessaires pour recevoir et traiter les matières
85
recyclables. Différentes possibilités s’offrent aux municipalités en ce qui concerne le tri à la
source pour les matières recyclables. Il est possible de recueillir les matières pèles-mêles,
c’est-à-dire le papier, le plastique, le verre et le métal réunis, ou encore il est possible de
recueillir les matières séparées les unes des autres, ce qui demande un plus grand effort de
la part du citoyen, mais facilite la tâche du récupérateur et augmente le potentiel de revente
des matières, en raison des plus faibles risques de contamination (Olivier, 2010). Dans le
cas où le citoyen ne trie pas les matières recyclables entre elles, les infrastructures de
récupération doivent permettent de trier les matières.
Compostage
Le compostage est un excellent moyen de valoriser les matières résiduelles qui ne peuvent
être recyclées. Les matières organiques peuvent être collectées et transformées en compost,
qui peut être par la suite redistribué aux citoyens. Des villes de différentes ampleurs comme
Victoriaville, Sherbrooke et San Francisco ont réussi efficacement à instaurer un tel
système. Le compostage présente l’avantage de réduire considérablement la production de
déchets, en plus de créer une source d’engrais et de revenu. Afin d’augmenter les chances
de réussite, l’implantation du compostage nécessite, comme le recyclage, la distribution de
bacs aux citoyens, mais aussi aux commerces et institutions. De plus, la distribution de
petits bacs destinés à un usage intérieur devrait être faite par la municipalité pour faciliter le
compostage. Cette mesure a d’ailleurs été réalisée par l’ensemble des villes analysées
procédant à la collecte des matières organiques, ou encore elle est prévue. Une nouvelle
voie de collecte doit être créée pour récupérer les matières organiques, et il est important
que celle-ci soit effectuée assez fréquemment pour éviter la propagation d’odeurs,
particulièrement pendant les périodes chaudes. Procéder à un lavage des bacs deux fois
dans l’été comme Victoriaville est également une mesure qui peut aider à éliminer la
présence de verres et d’odeurs. Du côté du traitement des matières organiques, il est
essentiel qu’il soit effectué dans le respect des règlementations provinciale et fédérale en
vigueur afin d’éviter des problèmes de contamination comme à Saint-Luc-de-Vincennes.
La gestion des matières résiduelles est de plus en plus à considérer dans le développement
d’une ville verte, car il s’agit d’une source de pollution qu’il faut maîtriser. La gestion des
matières résiduelles fait d’ailleurs partie des principes de développement de l’écoquartier,
86
de même qu’elle se trouve dans les critères des certifications LEED-ND et CASBEE Cities
pour des villes vertes. Il est non seulement important de prévoir des infrastructures et une
collecte pour recueillir l’ensemble des matières, mais il faut également prévoir un tri et une
récupération des matériaux recyclables et organiques, qui génèrent un revenu et permettent
de diminuer la quantité totale de déchets envoyés à l’élimination.
4.2 Transport
Une ville verte devrait mettre l’accent sur les transports en commun et les infrastructures de
transports actifs avant les infrastructures routières. La création de quartiers conviviaux pour
les piétons et l’accessibilité à plusieurs modes de transports fait d’ailleurs partie des
principes poursuivis par le Smart Growth et le Nouvel Urbanisme pour le développement
d’une ville verte (Smart Growth Network, 2011; Congress for the New Urbanism, 1999).
De plus, l’aspect du transport est un critère préalable ou bonus à plusieurs certifications de
milieux urbains durables comme LEED-ND, BREEAM et CASBEE Cities.
Automobile
L’utilisation de la voiture devrait être minimisée. Un développement urbain axé sur
l’autoroute et les stationnements aura comme résultat d’augmenter les déplacements en
voiture et, par manque de services, d’augmenter la dépendance envers l’automobile
(Kenworthy, 2006). Par conséquent, les infrastructures routières devraient être axées sur le
transport en commun, et non sur l’automobile. Le covoiturage devrait être encouragé pour
réduire l’utilisation de l’auto solo.
Transports en commun
La disponibilité, la fréquence, l’efficacité et l’accessibilité des transports en commun sont
primordiales pour un taux d’utilisation significatif. Cet aspect fait d’ailleurs partie des
critères des certifications BREAM. Plusieurs moyens de transport peuvent être implantés.
L’autobus est certainement le plus fréquent, toutefois, il ne constitue pas toujours la
meilleure option. L’autobus est un système qui présente l’avantage de ne pas nécessiter
d’infrastructures onéreuses puisqu’il utilise les infrastructures routières. Par contre, lorsque
l’autobus se retrouve dans la congestion routière, ce moyen de transport s’avère peu
efficace. Les transports sur rail présentent habituellement une solution avantageuse,
puisqu’ils permettent de transporter un grand nombre de passagers à la fois et qu’ils sont
87
l’un des seuls modes de transport qui peuvent concurrencer l’automobile en terme de
vitesse (Kenworthy, 2006). D’après la méthode d’aménagement du Transit-Oriented
Development (TOD), les transports en commun ne devraient pas être conçus en fonction de
la ville, mais la ville devrait plutôt être développée en fonction des transports en commun et
actifs. Le TOD insiste sur une offre variée de modes de transports à la fois rapides et
efficaces, aisément accessible pour la population (Communauté métropolitaine de Québec,
2010). Pour faciliter l’accessibilité, des villes comme San Francisco exigent aux entreprises
d’une certaine taille de subventionner la totalité ou une partie des laissez-passer de
transport en commun. Il est aussi possible de créer des voies réservées pour les autobus.
Transports actifs
Les transports actifs devraient être favorisés, puisqu’ils représentent les modes de transports
les plus durables (Kenworthy, 2006). Ils incluent le vélo, la marche, le patin à roues
alignées, etc. Comme présenté dans le chapitre précédent, l’aménagement d’infrastructures
pour transports actifs favorise grandement leur utilisation. Il faut donc prévoir des espaces
qui pourront être utilisés par les marcheurs, cyclistes et autres. Des trottoirs et des voies
cyclables devraient être aménagés pour être aisément accessibles et sécuritaires. Pour les
piétons, les trottoirs doivent permettre de faire le lien de manière sécuritaire entre différents
quartiers, avec la présence de traverses pour piétons aux intersections. Pour les vélos, la
sécurité s’avère un aspect primordial. Faute de voies réservées aux vélos, il n’est pas rare
que les cyclistes utilisent les voies réservées aux voitures, augmentant ainsi les risques
d’accidents. Il est donc primordial de créer des pistes cyclables éloignées de la chaussée, ou
encore des voies désignées aux vélos sur la chaussée qui soient suffisamment larges et où la
limite de vitesse soit assez réduite pour enrayer le risque d’accident. Les parcours cyclables
devraient couvrir une grande superficie de la ville et devraient permettre d’atteindre le
centre-ville et les secteurs achalandés de manière sécuritaire. Toutefois, de telles mesures
n’auront pas le même succès d’une ville à l’autre, car l’utilisation du vélo dépend non
seulement de la présence de voies cyclables sécuritaires, mais aussi des conditions
météorologiques et de la topographie. En dehors des infrastructures, divers programmes
peuvent être mis sur pied pour encourager les transports actifs. À titre d’exemple, les
programmes de vélo en libre service ou vélo partage ont fait leurs preuves dans plusieurs
88
villes du monde. Ce type de programme consiste à rendre accessible à divers points de
chute dans la ville des vélos à moindre frais, pour une durée variable.
4.3 CO2
Même si les gouvernements provincial et fédéral sont généralement les preneurs de
décisions en matière de gaz à effet de serre, les villes sont responsables de la majorité des
émissions, il est donc essentiel qu’elles contribuent à mettre en place des mesures visant à
réduire leurs émissions (Robitaille, 2009).
Les secteurs concernés par l’émission de CO2 et de gaz à effet de serre sont principalement
le transport et l’énergie. En ce qui concerne le transport, une ville devrait chercher à
minimiser l’utilisation des combustibles fossiles, principaux responsables des émissions de
CO2. Plusieurs sources d’énergie peuvent être utilisées pour remplacer les combustibles
fossiles dans le domaine des transports, comme le gaz naturel, les biocarburants et
l’électricité. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une énergie renouvelable, le gaz naturel présente
l’avantage d’avoir une faible empreinte carbone. La biomasse, quant à elle, est un
biocarburant disponible en grande quantité, mais son utilisation à grande échelle
entraînerait une augmentation des empreintes carbones (Holden and Høyer, 2005). En ville,
les transports sur rail et les voitures électriques sont les modes de transport présentant le
moins d’émissions, suivies des voitures aux biocarburants, comme le biodiesel (Baldos,
2011). Pour favoriser le recours à ces types de carburants ou à l’utilisation de voitures
électriques, il est possible d’accorder une réduction de taxes à l’achat de ces véhicules,
d’aménager des stationnements réservés et des bornes de recharge pour les véhicules
électriques. Il est également possible d’instaurer des règlementations visant à contrôler les
émissions de CO2 des véhicules vendus ou circulant dans la ville et d’imposer une taxe de
carbone sur les véhicules qui ne respectent par les normes. Les transports non motorisés
sont également à mettre à l’honneur, en raison de l’absence d’émissions. Les mesures
89
proposées dans la section des transports peuvent également s’appliquer pour une
diminution des émissions de CO2.
Du côté de l’énergie, les émissions de CO2 peuvent être présentes à la production ainsi
qu’à la consommation de celle-ci. Des sources d’énergie comme le charbon et le pétrole
sont considérablement émettrices de CO2, et les villes devraient plutôt se concentrer sur des
énergies moins polluantes (voir section 4.4). Des projets d’efficacité énergétique peuvent
également contribuer à diminuer les émissions de CO2. Par exemple, parmi les mesures
municipales, l’adoption d’un éclairage de rue plus économe et avec une plus longue durée
de vie est une action facile à réaliser qui peut faire économiser plusieurs centaines de
milliers de kilos de CO2 (Nel et al., 2003). Au niveau résidentiel, plusieurs villes semblent
bénéficier des économies de CO2 générées par les programmes d’efficacité énergétique, qui
peuvent entre autres comprendre des remises applicables à l’achat de thermostat
électronique et d’appareils électroménagers à faible consommation. La ville peut également
donner des remises suite à une vérification énergétique de la résidence, permettant de
déceler les pertes de chaleur et de trouver les solutions les plus efficaces selon le cas.
La création d’un puits de carbone est une autre action à la fois simple et efficace, qui
consiste à la plantation d’une grande quantité d’arbres. Les industries peuvent également
être une source significative de CO2. C’est pourquoi la mise sur pied d’un programme de
crédit de carbone comme l’a fait Tokyo est également envisageable. Par contre, la
réalisation d’une telle mesure nécessite davantage de ressources et un encadrement étroit.
Une action allant dans le même sens pourrait être l’imposition pour les industries et les
entreprises d’un seuil limite d’émission, associé avec une taxe de carbone.
Considérant que les actions réalisées pour diminuer les émissions de CO2 dans les villes
étudiées visaient principalement les secteurs responsables, il serait judicieux qu’une
municipalité procède à son inventaire de CO2 avant tout. Cela lui permettra de cibler les
principales sources de CO2 et d’appliquer des actions appropriées, propres à chaque
situation. Suite à la réalisation d’un tel inventaire, la ville devrait être en mesure de se fixer
des objectifs de réduction, pour chacun des secteurs concernés. Il serait également possible
d’exiger aux entreprises et industries de réaliser un bilan carbone annuel.
90
4.4 Énergie
Dans le domaine de l’énergie, une ville devrait privilégier le recours aux énergies
renouvelables et alternatives avant les combustibles fossiles. Certains projets énergétiques
réalisés dans différentes villes à travers le monde démontrent les multiples possibilités
accessibles aux municipalités désirant réduire leur impact environnemental.
91
grand succès San Francisco. Cette mesure pourrait être adoptée par d’autres municipalités,
combinée à l’implantation de systèmes solaires sur les édifices municipaux.
En bref, il semble ardu de recommander des actions concrètes en matière énergétique parce
que la situation est très différente d’une ville à une autre. Il est donc primordial que chaque
municipalité fasse un effort pour identifier les sources d’énergie utilisées et la
consommation énergétique, de même qu’une analyse sur les possibilités énergétiques
s’offrant à elle pour être capable de déterminer quelles énergies favoriser et quelles actions
poser pour diminuer de manière considérable la consommation d’énergie.
4.5 Infrastructures
En matière d’infrastructures, de nombreux facteurs sont à prendre en considération. Il y a
non seulement l’efficacité énergétique, mais aussi les procédés de construction et de
rénovation, l’isolation et la nature des matériaux utilisés.
En ce qui regarde les réalisations dans les différentes villes étudiées, l’efficacité
énergétique est souvent la première cible des mesures environnementales visant les
infrastructures, avec le chauffage et le refroidissement. Il est facile pour une municipalité
de mettre en place des actions visant ces aspects des infrastructures. En ce qui concerne le
92
secteur résidentiel, un programme municipal de prêt et de subvention peut être mis sur pied
pour encourager les résidents à procéder à des rénovations visant une meilleure efficacité
énergétique. Pour le secteur commercial et institutionnel, les critères municipaux de
construction et de rénovation de bâtiments de grande dimension devraient être plus stricts.
Ils pourraient par exemple exiger une certification LEED.
93
énergétique et le chauffage et le refroidissement. Des règlementations devraient également
être adoptées pour les nouvelles constructions.
Ce type de développement a d’ailleurs fait ses preuves dans plusieurs villes, comme New
York et Vancouver, où la forte densité a permis de développer des réseaux de transport en
commun efficaces et de conserver ou créer des espaces verts.
94
4.7 Eau
Une ville consomme habituellement une grande quantité de ressources naturelles pour
subvenir à ses besoins. La consommation d’eau devrait être limitée au minimum et des
mesures devraient être prises par la ville pour améliorer les différentes étapes du processus
de gestion de l’eau, incluant le traitement et la distribution.
Source d’alimentation
Pour limiter la consommation des ressources, l’eau de pluie devrait être récupérée. Bien
que le taux de précipitation varie selon le climat et les années, il s’agit d’une source
d’alimentation qui peut être utilisée pour combler diverses fonctions ne nécessitant pas
d’eau potable. L’eau de pluie peut aisément être utilisée pour l’arrosage des plantes et du
jardin, mais lorsque sa récupération est planifiée dans la construction des infrastructures,
elle peut également être utilisée pour alimenter les toilettes et la machine à laver (Villarreal
and Dixon, 2005). Pour inciter ses citoyens à utiliser cette source d’alimentation, la ville
devrait leur fournir des barils de récupération d’eau de pluie, ou du moins les financer en
partie. Afin de poursuivre un objectif de protection de la ressource, le traitement des eaux
usées devrait être assez efficace pour rejeter une eau non altérée, dont la qualité ne portera
pas préjudice à l’environnement. Selon les plans d’eau disponibles, il est également
possible, comme à Las Vegas, d’utiliser la source d’alimentation en boucle, c’est-à-dire que
l’eau qui est filtrée et consommée est rejetée à la source, prête à être consommée à
nouveau.
Consommation
La consommation d’eau varie souvent du milieu résidentiel au milieu commercial et
industriel. Pour la réduire, plusieurs actions sont possibles. La municipalité devrait d’abord
mener des campagnes de sensibilisation auprès de ses citoyens afin de les informer sur
l’importance de l’eau et sur la précarité de cette ressource. La perception des citoyens à
l’égard de l’eau est un aspect important de leur ouverture face à une modification de leurs
habitudes et à l’implantation de mesures municipales (Randolph and Troy, 2008). Ensuite,
parmi les actions concrètes de réduction de la consommation d’eau, certaines se
démarquent pour leur efficacité, comme l’installation de compteurs d’eau et d’appareils à
faible débit (toilettes, robinets, etc.). Les compteurs d’eau peuvent s’avérer particulièrement
95
efficaces. D’abord, parce qu’ils permettent de connaître la consommation d’eau moyenne
des résidents et des industries, et ensuite parce qu’ils permettent d’imposer un tarif de
consommation ou une taxe de surconsommation. Ces installations pourraient être le fruit de
programmes incitatifs, attribués à une subvention municipale, ou encore ils pourraient faire
l’objet de règlements municipaux. Une attention particulière devrait également être
accordée à l’utilisation abusive d’eau pour l’extérieur (jardin, gazon, plantes). Pour les
périodes plus chaudes, chaque municipalité devrait réglementer l’arrosage afin d’en limiter
l’utilisation et surveiller les fuites causées par des tuyaux fuyants. En plus de diminuer les
impacts environnementaux, l’ensemble de ces mesures permettra à la ville d’économiser de
l’argent sur le traitement de l’eau, puisqu’il y aura moins d’eau à traiter, et sur les bris
d’aqueduc, qui peuvent survenir si les fuites ne sont pas colmatées (Duquette, 2011b).
Distribution
Des fuites dans le réseau d’aqueduc peuvent augmenter considérablement la quantité totale
d’eau consommée. Plusieurs mesures devraient être combinées pour limiter les fuites.
D’abord, les matériaux utilisés devraient être de bonne qualité de longue durée de vie.
L’état des matériaux et du système en général devrait être vérifié fréquemment, afin de
déceler les faiblesses. Ensuite, une surveillance accrue devrait être accordée au système,
pour repérer les fuites.
4.8 Air
Les problèmes de qualité de l’air surviennent généralement dans les villes de grande taille,
où l’urbanisation est importante et les déplacements automobiles sont nombreux, ou encore
dans les villes marquées par la présence d’industries. Peu importe la nature ou la quantité
des contaminants atmosphériques, une ville devrait se fixer comme objectif d’améliorer le
plus possible la qualité de l’air.
D’après les réussites et les échecs étudiés en matière de qualité de l’air, une implication de
la ville à plusieurs niveaux est nécessaire pour une meilleure performance. D’abord, la
municipalité doit se doter d’un code de la qualité de l’air, avec des normes à respecter pour
les quantités d’émissions atmosphériques. Ce code devrait également viser le secteur du
transport et industriel, puisqu’ils sont généralement les principaux responsables d’une
dégradation de la qualité de l’air. Au niveau du transport, il est possible de fixer un seuil
96
limite d’émissions polluantes pour les véhicules, ou encore d’imposer une tarification pour
les véhicules plus polluants. Inversement, l’utilisation des véhicules à faible émission
devrait être encouragée par la ville, via l’aménagement de stationnements réservés gratuits
ou à faible coût et l’instauration d’un programme de remises associées à l’achat de ces
véhicules. La ville pourrait également mener l’exemple, en faisant l’acquisition de
véhicules à faible émission polluante, mais principalement en portant une attention
particulière aux transports en commun. Ceux-ci, en plus d’être développés pour être
accessibles et efficaces, devraient également être conçus pour réduire la quantité de
particules atmosphériques émises par les véhicules. Plusieurs villes ont emboîté le pas à ce
mouvement, en adoptant des autobus roulant à l’hydrogène ou à l’électricité, et en misant
sur des transports sur rails. Pour les industries, la municipalité devrait appliquer des normes
strictes sur les émissions polluantes, accompagnées d’une tarification en cas de non respect
des normes. Certaines industries plus polluantes comme le charbon et les fonderies
nécessiteraient un encadrement plus serré.
L’aménagement ou la conservation des espaces verts et des arbres est également un aspect à
considérer dans l’amélioration de la qualité de l’air. Comme il a été prouvé que la présence
de végétation améliore la qualité de l’air urbain, toute ville aurait avantage à mettre en
valeur ses espaces verts, ou encore à en créer davantage (Currie and Bass, 2008). De plus,
les bénéfices de la végétation dépassent largement la qualité de l’air. Ceux-ci créent une
source de fraîcheur en milieu estival et facilitent l’isolation en milieu hivernal, ce qui se
traduit par des économies en climatisation et en chauffage pour les citoyens. La présence
97
d’espaces verts est aussi un bienfait pour la qualité de vie des citoyens et pour le drainage
des eaux de pluies.
Matières résiduelles
Objectif 1: Réduire au minimum la quantité de matières résiduelles produites
Actions :
- Imposer un tarif aux producteurs de déchets
- Aménager les infrastructures nécessaires pour un entreposage et un traitement
sécuritaire des déchets
Objectif 2: Augmenter la part des matières recyclées
Actions :
- Distribuer des bacs aux citoyens et entreprises
- Assurer un service de collecte régulier
- Assurer un traitement efficace des matières recyclables (papier, plastique, verre,
métal)
- Sensibiliser la population à l’importance du recyclage
- Distribuer des guides de recyclage aux citoyens et entreprises pour faciliter le tri
- Rendre le recyclage obligatoire et imposer des amendes aux citoyens qui
contreviennent à ce règlement
Objectif 3 : Implanter le compostage dans la collecte ou l’améliorer
Actions :
- Distribuer des bacs aux citoyens et entreprises, ainsi que des récipients pour la
cuisine
- Assurer un service de collecte régulier, assez fréquent pour éviter les odeurs
98
- Sensibiliser la population
- Distribuer des guides aux citoyens et entreprises pour les informer sur les matières
organiques acceptées
Transport
Objectif 1 : Augmenter l’utilisation des transports en commun
Actions :
- Rendre accessible divers modes de transports en commun efficaces et ponctuels
(système d’autobus, réseau de transport sur rail, etc.)
- Encourager les entreprises à subventionner les laissez-passer de transport en
commun
- Créer des voies réservées pour les autobus
- Limiter les places de stationnement disponibles
Objectif 2 : Aménager des espaces conviviaux et sécuritaires pour les piétons et les cyclistes
Actions :
- Aménager des voies cyclables et des espaces de stationnement
- Réduire les limites de vitesse
- Créer des rues piétonnes
- Aménager des trottoirs et des sentiers sécuritaires, reliant les principaux centres
d’intérêt
- Installer des traverses pour les piétons aux intersections
Objectif 3 : Diminuer l’utilisation de la voiture solo au profit du covoiturage
Actions :
- Mettre sur pied un système de covoiturage accessible aux entreprises et aux citoyens
- Créer des voies et des stationnements réservés au covoiturage
CO2
Objectif 1 : Cibler les sources d’émissions de CO2
Actions :
- Réaliser un inventaire de CO2
- Exiger aux entreprises et industries de réaliser un bilan annuel de CO2
Objectif 2 : Identifier des solutions pour diminuer les émissions de CO2 à la source
Actions :
- Adopter des règlementations en matière de seuil à respecter pour les émissions de
CO2
- Adopter une flotte de véhicule à faible émission de CO2
- Investir dans les modes de transports en commun à faible émission de CO 2 (autobus
roulant aux biocarburants ou à l’électricité et transport sur rail)
- Favoriser l’utilisation des véhicules à faible émission de CO2 par l’aménagement de
stationnements réservés, la mise sur pied d’un programme de subvention à l’achat
- Améliorer l’efficacité énergétique résidentielle par l’implantation d’un programme
99
de sensibilisation et de subvention
Énergie
Objectif 1 : Diminuer la part des combustibles fossiles au profit des énergies renouvelables
Actions :
- Réaliser un bilan énergétique
- Réaliser une étude pour identifier les énergies renouvelables potentielles qui
présentent le meilleur potentiel
- Mettre en place des infrastructures pour développer les énergies renouvelables les
plus appropriées selon le cas (éolien, solaire, hydroélectrique, marémotrice,
biomasse)
- Mettre sur pied des programmes de subventions destinés aux résidents et aux
entreprises pour les installations d’énergies renouvelables
Objectif 2 : Diminuer la consommation énergétique
Actions :
- Réaliser des campagnes de sensibilisation
- Mettre sur pied des programmes d’efficacité énergétique incluant des subventions
Infrastructures
Objectif 1 : Optimiser l’efficacité énergétique des bâtiments
Actions :
- Adopter un code du bâtiment avec des normes strictes
- Exiger une certification LEED pour les bâtiments de grande superficie
- Mettre sur pied un programme de subvention et de prêt pour les rénovations
résidentielles visant une meilleure efficacité énergétique
- Réaliser des campagnes de sensibilisation
Objectif 2 : Atténuer la demande en chauffage et climatisation
Actions :
- Favoriser l’aménagement de toitures vertes pour les bâtiments existants par
l’adoption d’un programme de subvention
- Favoriser l’aménagement de toitures vertes pour les nouveaux bâtiments par
l’adoption de règlementations visant les toits plats
- Favoriser l’utilisation de matériaux de couleurs clairs pour les toits qui ne peuvent
supporter un toit vert
Occupation du territoire
Objectif 1 : Miser sur un développement compact et dense, favorisant une utilisation mixte
Actions :
- Privilégier une occupation compacte et limiter l’étalement urbain
- Suivre ou s’inspirer des approches de développement Smart Growth, Urbanisme
vert, Nouvel urbanisme, quartier durable
- Créer des zones centralisées, regroupant à la fois des lieux d’emploi, des services et
100
des résidences
- Limiter la construction d’autoroutes
Objectif 2 : Créer et conserver des espaces verts
Actions :
- Plantation d’arbres
- Aménagement et mise en valeur des espaces verts
- Adopter une politique de conservation des espaces verts
Eau
Objectif 1 : Assurer une gestion durable des ressources en eau
Actions :
- Récupération de l’eau de pluie
- Adopter des procédés de traitement qui permettent de rejeter les eaux usées d’où
elles proviennent, sans altération de sa qualité
Objectif 2 : Réduire au minimum la consommation d’eau résidentielle, industrielle et
commerciale
Actions :
- Campagnes de sensibilisation
- Installation de compteurs d’eau
- Installation d’équipements à faible débit (toilette, douche, machine à laver, etc.)
Objectif 3 : Assurer une distribution efficace et limiter au minimum les fuites
Actions :
- Adopter une politique de remplacement des matériaux pour un réseau d’aqueduc
moderne, avec des matériaux de qualité et de longue durée de vie
- Adopter un système de surveillance pour les fuites
Air
Objectif 1 : Améliorer la qualité de l’air
Actions :
- Adopter un code de la qualité de l’air
- Appliquer des règlementations sur les émissions polluantes dans les domaines du
transport, de l’industrie et de l’énergie
- Imposer une taxe pour les véhicules et les industries qui dépassent le seuil
d’émissions polluantes fixé par la ville
- Implanter un programme de subvention pour inciter les citoyens à acheter des
véhicules à faible émission polluante
- Faire l’acquisition de véhicules municipaux à faible émission
101
CONCLUSION
Les villes représentent aujourd’hui un enjeu de taille en matière environnementale, car leur
démographie croissante exerce une pression grandissante sur les ressources et sur
l’environnement. Regroupant la moitié de la population mondiale, les villes continuent à se
développer, parfois au détriment de l’environnement. C’est pourquoi des mesures doivent
être prises par les villes pour limiter leur impact environnemental.
Les préoccupations environnementales sont devenues très importantes pour certaines villes,
qui ont diminué considérablement leur impact environnemental par la réalisation de
plusieurs actions. Des efforts faits dans différentes villes dans les domaines du transport,
des matières résiduelles, de l’énergie, des émissions de CO2, des infrastructures, de
l’occupation du territoire, de la gestion de l’eau et de la qualité de l’air ont été présentés. À
l’inverse, des échecs ont aussi été soulignés pour connaître les causes urbaines potentielles
102
d’une dégradation de l’environnement. Certaines villes, dont la performance
environnementale globale se démarque des autres, ont été analysées en profondeur. Les
villes de Copenhague, San Francisco et Tokyo font des efforts colossaux pour réduire leur
impact environnemental, ce qui en font des exemples à suivre.
Une ville verte doit être basée sur un développement urbain compact et mixte, qui favorise
l’accessibilité et la mobilité. L’étalement urbain doit être limité au minimum à la condition
de favoriser la vie de quartier. Elle doit également comporter des espaces verts et favoriser
la mise en valeur et la protection de ceux-ci. Les infrastructures doivent être soumises à des
règlementations en matière de construction et de rénovation afin de limiter leur pollution.
Elle doit aménager des infrastructures routières axées sur les transports en commun et
actifs, et non sur l’automobile. La construction d’autoroute doit donc être limitée. Les
sources d’émissions de CO2 et d’émissions polluantes doivent faire l’objet de cibles et de
règlementations afin de les atténuer et d’améliorer la qualité de l’air. Les énergies
renouvelables doivent être priorisées et l’efficacité énergétique doit être améliorée. La ville
doit également adopter une gestion des matières résiduelles impliquant une réduction des
déchets, le recyclage des matières recyclables et l’implantation du compostage. L’eau
potable doit être gérée adéquatement, de manière à protéger la ressource et à en assurer la
pérennité.
103
RÉFÉRENCES
Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) (s.d). Certification
ISO 14 001 des services de la ville de Villers-Cotterêts. In ADEME, [En ligne].
http://www2.ademe.fr/servlet/getDoc?cid=96&m=3&id=38675&p2=&ref=&p1=1
(Page consultée le 4 novembre 2011).
Agence France-Presse (2011). L’armée déployée contre les ordures à Naples. In La Presse.
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