Dina YASSNI OPPAT 233 242
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territoire
Les Orientations des Politiques
Publiques d’Aménagement du
Territoire (OPPAT) : le cadre général
d’élaboration (chapitre conclusif)
Introduction
I. Pour une approche d’aménagement du territoire fondée sur le
« moment territorial »
II. La planification glissante au profit de la production de territoires
résilients face aux grandes crises
III. Les OPPAT comme vecteur d’une convergence négociée
Conclusion
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Introduction :
Dans ce chapitre conclusif de l’étude sur les OPPAT, le cadre général d'élaboration est exposé.
Ce dernier repose sur trois principes clés constituant les fondements d’un nouveau modèle
d’aménagement du territoire plus adapté aux réalités et aux enjeux contemporains, et
corrigeant les défaillances soulevées dans les documents d’aménagement du territoire
antérieures. Lesdits principes seront examinés avec un regard critique dans la suite, en
tenant en compte les enseignements tirés des chapitres précédents :
1) Le territoire comme réordination de l'espace
2) La construction de territoires résilients pour répondre aux grandes crises
3) Les OPPAT comme vecteur d'une convergence négociée
Des remarques de forme seront également abordées vers la fin du présent rapport.
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I. Pour une approche d’aménagement du territoire fondée sur
le « moment territorial »
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limites liées à une appréhension qui fait défaut de l’importance de son rôle dans le domaine
de l’aménagement du territoire et, en conséquent, aux modalités de sa mise en œuvre, d’où
les questions suivantes : comment-est-ce que cette « gouvernance partagée » avec les
régions dans l’élaboration des OPPAT doit se manifester concrètement ? Que devrait être la
part des régions dans le travail à effectuer ? est-ce un simple avis consultatif en aval ou un
travail itératif de concertation et de négociation qui les mettent au centre de la
problématique de départ ? Dans les deux cas que doivent être les modalités pratiques
d’intervention ? Il s’agit de questions majeures, sources d’une partie remarquable des
carences actuelles soulevées dans le domaine de l’aménagement du territoire, auxquelles la
présente étude n’apporte malheureusement pas des réponses. Ainsi, plaider pour une
gouvernance partagée avec les collectivités territoriales demeurera un point vague, qui, s’il
ne fait pas objet à des recommandations qui explicitent les dispositions opérationnelles de sa
mise en œuvre, continuera à donner allure de l’existence d’une décentralisation effective et
d’une approche participative avec les collectivités territoriales, qui en réalité, font déficience.
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que pilier majeur de la croissance économique, les diverses inégalités sociales et territoriales
qui se sont fait montrés et la nécessité de reconstruire les services publics de base et les
biens communs, y compris dans les zones rurales. A cet égard, quatre pistes de prospective
sont sujettes de considération de premier lieu selon le rapport de diagnostic :
• Le changement de modèle économique : face à l’extrême concentration des activités
économiques sur l’axe littoral, il devient impératif, selon l’étude, d'opérer un véritable
renversement spatial de l'industrie ainsi que des secteurs secondaire et tertiaire, en
les orientant davantage vers l'intérieur du pays en particulier le long de l'axe reliant
Agadir à Oujda-Nador via Marrakech, Béni-Mellal et Fès-Meknès, et au-delà de l'Atlas,
soit une diffusion des principaux pôles de croissance économique vers d'autres
espaces de croissance secondaire ou d'attraction, en s'appuyant sur les corridors de
transit qui les relient. En lien avec la résilience territoriale, ce choix présente des
avantages importants à savoir la réduction des inégalités territoriales, l’atténuation de
la pression sur les écosystèmes côtiers fragiles soit une résilience écologique à long
terme, et la création d’alternatives et de points d’appui diversifiés en fonction des
spécificités de chaque territoire réceptacle de ces pôles de création émergents,
réduisant ainsi la dépendance excessive sur certaines industries ou secteurs
spécifiques présents dans les régions côtières pouvant être plus vulnérables aux
fluctuations économiques et aux chocs externes.…
Cependant, des interrogations subsistent quant aux défis et aux obstacles potentiels de
cette réorientation économique : quelles mesures concrètes doivent être prises pour
encourager les acteurs économiques à investir dans les régions intérieures ? Comment
garantir une répartition équitable des ressources et des opportunités de développement
économique dans lesdites zones intérieures du pays ? Quelles politiques publiques et
incitations sont nécessaires pour promouvoir l'attractivité et la compétitivité des
territoires de croissance secondaire ? Deplus, une vision critique est également
nécessaire pour évaluer les éventuels risques de reproduire les mêmes schémas de
concentration économique dans ces nouveaux espaces de croissance. Ainsi, il convient
également de se poser la question suivante : comment éviter la reproduction des
inégalités territoriales et sociales dans ce processus de diffusion économique ? Il s’avère
alors essentiel de prendre en considération les risques inhérents à la prospective
territoriale axée sur le renforcement de la résilience des territoires avant de prendre des
mesures concrètes dans ce cadre.
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• Guider la transformation du monde rural : Le développement du monde rural au
Maroc présente des trajectoires variées selon les régions. Ainsi, pour orienter leur
développement, les OPPAT proposent de définir des orientations spécifiques pour
chaque type de territoire rural tel que les zones proches des métropoles confrontées
à la pression foncière, les territoires de modernisation agricole, les zones
intermédiaires entre le littoral atlantique et l'Atlas, les territoires oasiens et
montagneux, ainsi que les territoires sahariens à faible densité. A travers cette
typologies, le moment territorial sera présent dans les propositions des OPPAT avec
force, valorisant ainsi les richesses internes de ces territoires et les transformant en
des points de force contribuante à la résistance et à la résilience desdites zones
rurales, fragiles de nature, face aux grandes crises.
Dans cette partie du chapitre objet d’étude, nous remontant encore une fois vers
le champ des problématiques qui se posent en matière de gouvernance territoriale pour
insister cette fois surtout, sur l’importance de la promotion de la convergence entre les
différentes parties prenantes dans l’élaboration des OPPAT, voire l’intelligence collective,
étant donné les retombées positives que recèle cette approche en matière de la facilité de la
circulation des informations ainsi que la coordination des diverses initiatives sectorielles vers
des objectifs communs. Cependant, il convient de noter que des idées et informations
mentionnées précédemment présentent dans cette section du chapitre des répétitions, sans
pour autant apporter des ajouts, suggérant ainsi des remarques de forme (la nécessité d’une
gouvernance partagée avec les collectivités territoriales, notamment les régions,
l’importance de converger entre les politiques publiques sectorielles…).
Au final, l’étude en question présente une première esquisse des OPPAT, organisées par
grandes familles, au niveau national, régional et local pour les 12 régions du Maroc, assurant
ainsi une cohérence et une complémentarité dans les politiques d’aménagement du
territoire d’une part, et la prise en compte des réalités locales de chaque région d’autre part
(le moment territorial). Contrairement aux SNAT, l’étude précise en plus que ces orientations
mettent sont basée sur une approche territoriale, voire holistique dans leur élaboration,
permettant ainsi leur matérialisation dans la réalité du terrain. Cependant, il est louable de
souligner que cette ébauche est présentée de manière provisoire, ce qui implique qu'elle
nécessite des ajustements et des précisions dans les prochaines phases d’élaboration des
OPPAT.
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Conclusion :
En conclusion, les OPPAT constitueront un nouvel ordre institutionnel territorial qui favorise
une gouvernance partagée avec les collectivités territoriales et les régions en particulier,
comme elles viseront la matérialisation des politiques d'aménagement du territoire en
favorisant la convergence des acteurs et en mobilisant l'intelligence collective pour répondre
aux enjeux territoriaux. Cependant, il est essentiel de prendre en compte certains défis et
interrogations qui peuvent constituer des obstacles à la mise en œuvre de ces orientations,
liées en premier lieu, aux modalités de gouvernance territoriale, restées, commet est le cas
souvent, floues et non explicitées, puis aux ambitions et aux pistes de prospective
développées, devant être décortiquées sur le plan opérationnel.