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de Cours Theories Et Concepts Des Soins Infirmiers

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MINISTERE DE LA SANTE REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE

ET DE LA L’HYGIENE PUBLIQUE

INSTITUT NATIONAL DE FORMATION Union – Discipline - Travail


DES AGENTS DE SANTE(INFAS)
ECOLE DE FORMATION INITIALE
ABIDJAN

THEORIES ET CONCEPTS DES SOINS INFIRMIERS


/OBSTETRICAUX/RELATION D'AIDE

UNITE PEDAGOGIQUE SOINS INFIRMIERS

Edition 2017
Unité pédagogique soins infirmiers-Année académique 2016-2017

SOMMAIRE

CHAPITRES PAGES

CHAPITRE 1 : CONCEPTS ET TERMES EN SOINS INFIRMIERS………….3-9

CHAPITRE 2 : THEORIES ET MODELES EN RAPPORT


AVEC LA PROFESSION INFIRMIERE ……………………10-16

CHAPITRE 3 : LES BESOINS DE L’HOMME……………………………….17-36

CHAPITRE 4 :DOSSIER DE SOINS………………………………………….37-42

CHAPITRE 5 : RELATION D’AIDE ………………………………………….43-44

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Unité pédagogique soins infirmiers-Année académique 2016-2017

CHAPITRE 1 : CONCEPTS ET TERMES EN SOINS


INFIRMIERS

I- CONCEPT HOMME

Les services des professionnels de la santé, tout comme ceux des autres professionnels
sociaux ont pour cible l’homme qui est le centre d’intérêt. Il doit être mieux connu pour être
mieux servi.
L’homme est généralement considéré comme un animal supérieur pensant.
C’est un être social qui, placé dans un milieu, s’adapte et peut subir l’influence de
l’environnement. C’est un être biologique, être vivant ayant des aptitudes physiques,
intellectuelles, socioculturelles et spirituelles et qui constitue un ensemble de systèmes.
L’homme est aussi perçu comme un ensemble de cellules associées par un système
interdépendant pour un fonctionnement physiologique harmonieux.
Par ailleurs, plusieurs auteurs ont donné une définition de l’homme :

VOLTAIRE perçoit l’homme comme un composé de force et de faiblesse.


PEPLAU HILDEGARDE pense que l’homme est un organisme vivant dans un état
d’équilibre instable et qui lutte pour atteindre un état d’équilibre parfait qu’il n’atteindra qu’à
la mort.

MARTHA ROGERS définit l’être humain comme un tout unifié qui possède son intégrité
propre et qui manifeste des caractéristiques qui sont plus, et qui sont différentes de la somme
de ses parties.
Selon Henry Margereau l’homme et la nature sont deux systèmes ouverts : L’être humain
affecte le monde qui l’entoure et qui est affecté par lui.

OREM E. DOROTHEA voit l’homme comme un tout en interaction étroite avec son
environnement.
Pour CALLISTA ROY, l’homme est un être bio psycho social en interaction avec son
environnement changeant et ayant quatre modes d’adaptation qui sont :
 les besoins physiologiques
 l’image de lui-même
 la maîtrise du rôle
 l’interdépendance
Les besoins physiologiques : Par ses réponses aux changements de l’environnement,
l’homme maintient un état d’harmonie entre ses besoins physiologiques (circulation,
température, oxygène, liquide, repos, activités) et les ressources de l’environnement qui sont
nécessaires pour répondre à ses besoins.
L’image de lui-même : Simultanément à cette recherche d’harmonie sur le plan
physiologique, « le self» « et le « moi» de l’homme répond aux changements de
l’environnement et tend aussi vers un état d’adaptation positive.

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La maîtrise du rôle : l’homme règle ses actions en fonction de sa position dans la société.
Le nouveau père modifie ses actions en vue de les rendre conformes à l’idée qu’il a de ce
rôle, arrivant ainsi à une adaptation positive.
L’interdépendance : la conception qu’une personne se fait d’elle-même et la façon dont elle
maîtrise son rôle dans la société sont en interdépendance avec d’autres personnes de
l’environnement.
Ainsi, un changement dans l’environnement peut menacer directement cette interdépendance.
Un enfant hospitalisé qui n’accepte pas de boire ce que lui donne sa mère pose un problème
d’interdépendance.
Les besoins de l’homme sont donc basés sur le niveau d’adaptation à l’intérieur de ces quatre
modes ; et tout changement dans l’environnement peut présenter une menace pour l’un ou
l’autre de ces modes.

II- CONCEPT D’ADAPTATION


Les auteurs ont longtemps définit l’être humain comme un système d’adaptation. L’homme
comme tout système, utilise des processus internes pour atteindre ses objectifs individuels.
C’est ainsi que CALLISTA ROY définit les mécanismes d’adaptation : Manières innées ou
acquises de répondre aux changements environnementaux.
Les comportements adaptés seront donc des réponses qui assurent l’intégrité de la personne
en matière de suivi, de croissance, de reproduction et de maturation ; Ce sont des réponses de
forte adaptation.
 QU’EST-CE QUE S’ADAPTER ?
Le mot s’adapter signifie « être d’accord ». De cet accord résulte un équilibre et une
harmonie qui permettent de vivre au rythme de nos sentiments. Il y aun lien entre ce que
nous vivons et ce que nous exprimons. On dit qu’il y a congruence
Cela veut dire qu’il nous faut l’adaptabilité dynamique aux facteurs de l’environnement qui
affecte le comportement et le bien-être, de la naissance ou de la mort aux différentes étapes
de la croissance (phase de développement).
 ADAPTATION
Aptitude à vivre dans un environnement particulier avec la possession d’attributs qui rendent
possible d’agir et de se reproduire dans ce milieu. On peut parler d’adaptation physique,
psychologique, sociale……etc.

III- LE CONCEPT SANTE

Définir la santé apparait comme une véritable gageure.


La santé est- elle seulement l’absence de plaintes ou de souffrances ? Un équilibre
satisfaisant de l’individu, dans un contexte donné y compris dans sa capacité à s’adapter à
certaines difficultés, voire à une infirmité ? Un aveugle est-il malade dès lors qu’il dispose
d’une autonomie satisfaisante et qu’il ne souffre pas de son handicap ?
Les perceptions des gens vis-à-vis de la santé sont différentes selon leurs domaines d’activité
et aussi selon leurs niveaux socioéconomiques. Le personnel de santé doit être au-dessus de
toutes ces perceptions pour promouvoir et restaurer la santé.

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Selon RENE DUBOS, la santé est l’aptitude à exercer efficacement les fonctions requises
pour un milieu donné et comme ce milieu ne cesse d’évoluer, la santé est un processus
d’adaptation continuelle aux innombrables microbes irritants, tensions et problèmes auxquels
l’homme doit faire face tous les jours.
Pour BLUM, la santé est la capacité de l’individu de maintenir un état d’équilibre approprie
à son âge et à ses besoins sociaux, dans lequel cet individu est raisonnablement indemne de
profonds inconforts, insatisfaction, ou incapacité de se comporter d’une façon qui assure la
survie de son espèce aussi bien que sa propre réalisation personnelle.
Selon l’OMS (1947) « la santé est un état de parfaite bien-être physique, mental et social et
non seulement une absence de maladie ou d’infirmité ».

Quant à SELKY, la santé est un bon fonctionnement du corps dans un contexte donné
compte tenu des contraintes physiques, psychologiques, la satisfaction des besoins subjectifs
et objectifs qui se traduisent par un équilibre intérieur et des rapports harmonieux avec le
monde extérieur.
PROUX Jean affirme que la santé est la capacité de l’individu de fonctionner de manière
satisfaisante dans ses activités et dans ses relations (famille, travail) avec un groupe
d’appartenance. C’est une capacité de s’occuper de son bien être sur le plan social,
biologique et écologique.
Pour ILLISH, la santé est une autonomie personnelle
Pour KOZIER et ERB, la santé est une perception dont la signification varie d’une
personne à une autre. La signification et la description de la santé peuvent aussi changer
selon le milieu géographique et le milieu socio culturel.
IV- LA MALADIE
La maladie est indissociable de la « bonne santé » : définir la maladie ne peut se faire sans la
santé. Une théorisation de l’une ne va pas sans l’autre.
La maladie est révélatrice de trouble ou symptôme dans l’histoire de l’individu. Le mot
«malade» vient du latin male habitus : qui se trouve en mauvais état. Dans la maladie ; il y a
«mal» qu’on retrouve dans les expressions courantes : «mal de mer, mal aux dents, mal au
ventre», ou dans des expressions plus anciennes : «le haut mal» pour signifier l’épilepsie. On
parle aussi d’«état de mal» dans l’asthme ou dans l’épilepsie
Les expressions « ça va mal, ça fait mal » désignent autant de situations difficiles de
souffrance ou de mal être.
4-2- Les différents stades de la maladie

En se référant aux maladies infectieuses on peut distinguer :


 Les prodromes
Ce sont les signes avant-coureurs ou annonciateurs de la maladie. Très discrets ils passent
parfois inaperçus et ce n’est qu’après qu’on comprend leur signification.
 La phase de début
Elle marque l’entrée dans la maladie. Ce sont les premiers symptômes qui souvent
permettent de faire le diagnostic. Ici on est encore dans le processus d’évolution du trouble.
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 La phase d’état
C’est l’acmé (le plus haut point). Période pendant laquelle les symptômes ont leur maximum
d’intensité, la maladie est en quelque sorte stationnaire. A compter de ce moment-là elle
peut :
 Soit ne plus évoluer
 Soit régresser spontanément sous l’effet du traitement
 Soit continuer de s’aggraver, mais d’une façon que l’on considère comme constante
 Soit se chroniciser et évoluer par poussées (ex : la sclérose en plaques, le paludisme)
 La phase « terminale » de la maladie
Ce terme à une connotation est péjorative parce qu’elle renvoie au stade terminal c'est-à-dire
à une maladie inguérissable et aux derniers moments de la vie du patient
Pour autant la maladie connaît bien une ultime phase qui peut être soit :
 La guérison avec disparition des symptômes même si peuvent persister les séquelles
 La stabilisation : ici la maladie n’évolue plus, mais ne se guérit pas. Le processus est
contenu. Pour les compagnies d’assurance on parle de consolidation (après un
accident par exemple).
 Un stade terminal, si le processus n’a pas été contenu
Chaque maladie à son cycle propre avec des étapes très précises, « des stades »en oncologie,
«des crises», «des cycles», «des pics».
 Les rechutes
Correspondent à la reprise évolutive d’une même maladie, tandis que la récidive est la
réapparition d’une maladie antérieurement guérie.
 Les complications
C’est l’apparition de nouveaux troubles voire d’une nouvelle maladie, favorisés directement
ou indirectement par la maladie initiale. Ex : la maladie diabétique peut se compliquer de
troubles cardio- vasculaires, rénaux ou ophtalmiques
V- CONCEPT DE DUNN : CONTINUUM SANTE MALADIE

La santé est un état dynamique qui se modifie continuellement au fur et à mesure que la
personne s’adapte aux changements de son environnement externe ou interne, afin de
maintenir un état de bien-être physique affectif, intellectuel, social, développemental et
spirituel.
DUNN fait allusion à la santé comme un état de bien-être. Il spécifie que l’individu a des
différents niveaux de bien-être et qu’il réagit à l’environnement comme un tout intégré.

Par la suite, il décrit le bien être en terme de continuum santé maladie.

Excellente santé Bonne santé Santé normale Mauvaise santé


Très mauvaise santé mort
L’état de santé de la personne peut se déplacer au jour le jour sur le continuum dans
n’importe quel sens. Aucune démarcation absolue n’indique qu’un individu est en bonne
santé.

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Ces différents niveaux du continuum indiquent comment les gens peuvent être considérés en
santé ou malade. En effet, la façon dont l’individu se perçoit et celle dont il est perçu par les
autres vis-à-vis de la santé et de la maladie, influenceront sa position sur le continuum.
Au total, il n’y a aucune définition absolue de la santé ; il n’y a pas de connaissances
spécifiques permettant d’atteindre un niveau optimal de santé ou de restaurer la santé.
Partant des différentes définitions énoncées relatives à l’homme et à la santé, nous pouvons
résumer que la santé c’est l’adaptation dynamique de l’individu àson environnement et
aux circonstances de la vie.

VI-CONCEPT INFIRMIER

C’est une personne qui ayant suivi un enseignement infirmier et une formation
professionnelle et officiellement reconnue est habileté à dispenser les soins infirmiers.
Pour le Conseil International des Infirmiers (ères), l’infirmier (ère) est la personne qui ayant
suivi un enseignement infirmier est apte et habileté à assurer dans son pays, la responsabilité
de l’ensemble des soins infirmiers que requiert la promotion de la santé, la prévention de la
maladie et des soins aux malades.
6-1- Rôle et fonction de l’infirmier (ere)
 Rôle propre
Les actions de soins étant déterminées à partir besoins spécifiques, l’infirmier exerce la
responsabilité dans l’exécution et la délégation des tâches planifiées en fonction du
diagnostic infirmier, en tenant compte des compétences de chacun.
 Rôle délégué
Il a pour finalité, la participation au diagnostic et à la thérapeutique
L’infirmier (ère) applique les prescriptions médicales
Il (elle) participe à la surveillance clinique du client et des thérapeutiques entreprises
Il (elle) concourt aux méthodes et l’établissement du diagnostic médical

 Les principales fonctions de l’infirmier (ère)


- Fonctions administratives
- Fonction d’enseignement et d’éducation
- Fonction de diagnostic
- Fonction de traitement et de réadaptation
- Fonction d’exécution des prescriptions médicales
- Fonction de recherche
VII-CONCEPT SOINS INFIRMIERS

Les soins infirmiers sont un ensemble d’activités spécifiques, autonomes et/ou déléguées
destinées à répondre aux besoins de santé des personnes saines ou malades, des familles et
des collectivités.
Selon le Conseil International des Infirmières, les soins infirmiers ont pour but unique
d’aider les individus malades ou en santé à recouvrer la santé ou à mourir d’une mort
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paisible, par diverses activités qu’il ferait s’il en avait la force, la volonté ou les
connaissances nécessaires. (Virginia HENDERSON)
Les soins infirmiers ou nursing care pour l’OMS sont « une action humaine qui nait du
sentiment qui pousse les hommes à venir en aide aux autres. Ils ont pour but de protéger la
vie. Ils sont un ensemble d’actions spécifiques autonomes ou de collaboration destinées à
répondre aux besoins de santé d’une personne, d’une famille ou d’une collectivité saine ou
malade. Ils comportent quatre piliers qui sont :
- La promotion de la santé (donner des conseils diététiques à un obèse)
- La prévention des maladies et les blessures (campagne OSER, vaccination)
- La réhabilitation de la santé (précautions a prendre pour une guérison, recouvrer la
santé)
- Réconfort des moribonds (aide aux mourants)
Pour VIRGINIA HENDERSON, les soins infirmiers consistent principalement à assister
l’individu malade ou en santé à accomplir les activités qui contribuent à maintenir ou à
recouvrer sa santé ou à vivre une mort paisible, activités qu’il pourrait faire sans aide, s’il en
avait la force, la motivation, et la connaissance nécessaires.
L’unique service des soins infirmiers est de le rendre indépendant le plus tôt possible.
Pour DOROTHEA OREM, les soins infirmiers sont spécialement concernes par les besoins
de l’être humain qui sont en relation avec les « selfs cares » ou actions lui permettant de
maintenir sa santé, son bien-être et de répondre constamment à ses besoins en vue de
maintenir la vie et la santé, de guérir la maladie et les blessures et de faire face à leurs effets.
Les « self cares » sont indispensables. Lorsqu’ils disparaissent, la maladie et la mort peuvent
s’en suivre.

7-1-Catégories et composantes du soin infirmier

Les soins infirmiers peuvent être classés parmi trois catégories distinctes :
 Soins préventifs
 Soins curatifs
 Soins palliatifs
Chaque catégorie de soin intègre, en outre, trois composantes du soin. Les soins sont à la
fois :
 De nature technique
 De nature relationnelle
 De nature éducative.
Les spécialistes de la recherche en soins infirmiers parlent volontiers de dimensions de soins
infirmiers pour nommer les différentes composantes du soin (dimensions technique,
relationnelle ou éducative des soins infirmiers).

7-1-1- Soins infirmiers préventifs


Ce sont des soins qui visent le maintien d’un état satisfaisant. Ils ont pour but de prévenir
l’apparition de troubles ou de maladies (prophylaxie)

7-1-2- Soins infirmiers curatifs

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Les soins infirmiers curatifs sont dispensés à une personne, une famille ou un groupe, atteints
de maladie. Ce sont des soins donnés, soit dans le cadre du dépistage diagnostic, soit au cours
de l’instauration d’un traitement. Ils visent à la disparition des signes avant-coureurs de la
maladie. Ils sont susceptibles de guérir ou de permettre l’accès à un meilleur niveau de santé

Cette catégorie de soins intègre également les trois dimensions du soin infirmier

7-1--3- Soins infirmiers palliatifs


Les soins infirmiers palliatifs visent à atténuer les symptômes d’une maladie sans qu’ils
puissent agir sur la cause. Ils visent à soulager la souffrance, et « faire ce qu’il faut quand il
n’y a plus rien à faire». On retrouve également dans les soins palliatifs les dimensions
préventive, relationnelle et technique (technique d’évaluation de la douleur, prévention
d’une aggravation de l’état, relation avec la personne et son entourage).
VIII- BUTS DES SOINS INFIRMIERS SELON LES AUTEURS

FLORENCE NIGHTINGALE : C’est de mettre l’être humain dans les meilleures


conditions afin que la nature agisse sur lui
VIRGINIA HENDERSON :C’est de conserver ou de rétablir l’indépendance du client de
sorte qu’il puisse satisfaire lui-même ses besoins fondamentaux.
DOROTHEA OREM : C’est de se préoccuper de l’apport et du contrôle des activités du
« self care » de l’homme afin de maintenir la vie et d’aider le client à se rétablir d’une
maladie ou d’un accident.
CALLISTA ROY : C’est de promouvoir l’adaptation de l’homme dans ses quatre modes
d’adaptation :
 les besoins physiologiques de base
 l’image de lui-même
 la maîtrise du rôle
 l’interdépendance

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CHAPITRE II :THEORIES ET MODELES EN


RAPPORT AVEC LA PROFESSION INFIRMIERE

I-DEFINITION

Le modèle conceptuel pour la discipline est une façon de conceptualiser la discipline qui à
ce point de vue est claire, précise, complète pour qu’il oriente la formation, la pratique et la
recherche. Les modèles conceptuels vont permettre de se distinguer des autres professions et
non les distancer. C’est en s’inspirant du modèle conceptuel que notre agir va être
déclenché.
En d’autres termes l’expression « modèle conceptuel » en soins infirmiers désigne
 Une façon simplifiée de voir la réalité professionnelle
 C’est un modèle sur lequel un agent de santé (infirmier (ère) ou sage-femme) se base
pour prodiguer des soins de qualité.
 C’est une idée précise du rôle qu’un agent de santé joue auprès de la population

II-NECESSITE D’UN MODELE CONCEPTUEL EN SOINS INFIRMIERS

 Le modèle conceptuel permet à l’agent de santé d’expliquer clairement à la société la


nature de sa contribution à la vie et à la santé des populations.
 Le modèle conceptuel sert de fil conducteur et permet le lien entre la pratique et la théorie
 Le modèle conceptuel est aussi un outil intellectuel très précieux pour les enseignants en
soins infirmiers impliqués dans la formation des futurs agents de santé.
 L’enseignement des soins infirmiers basé sur un modèle conceptuel aide les futurs
infirmiers(ères) ou sages-femmes à prodiguer des soins de qualité et à connaître leur rôle
propre au sein de l’équipe de santé.

III-COMPOSANTES D’UN MODELE CONCEPTUEL


Les composantes essentielles d’un modèle conceptuel sont :

A- Les postulats
Les postulats expliquent le fondement théorique sur lequel repose le modèle conceptuel.
Ils sont toujours vérifiables et sont admis comme tel et doivent répondre aux critères de
vérité.
En d’autres termes, c’est une orientation générale de la discipline se présentant sous
forme d’énoncés qu’on demande d’admettre comme vrai et qui ne sont pas discutables.
Exemple : l’existence de Dieu est un postulat sur lequel se fonde les religions

B- Les valeurs

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Les valeurs découlent des postulats et représentent « le pourquoi » du modèle


conceptuel.
Les valeurs guident, modulent la démarche et le comportement du professionnel et
doivent être accepté comme tel.
C’est ce que l’on croit être le rôle de l’infirmier (ère) ou de la sage-femme et représente
aussi l’aspect affectif du modèle.
Les valeurs doivent être en accord avec les valeurs de la société dans laquelle évolue
l’agent de santé.

C- Les éléments
Les éléments représentent « le quoi » de la conception et découlent des postulats et des
valeurs.Ils en sont le cœur et animent les activités professionnelles de ceux ou celles qui
partagent la conception quel qu’en soit le lieu de l’action professionnelle et quel qu’en
soit le moment. Les éléments sont au nombre de six :
1- Le but de la profession : indique vers quoi tendent les activités professionnelles
2- La cible de l’activité professionnelle : est l’objet sur porte les activités
professionnelles. Ici la cible est le client malade ou en santé
3- Le rôle de l’infirmier ou de la sage-femme : désigne ce que l’infirmier ou la sage-
femme offre à de la société.
4- La source de difficulté : indique l’origine probable des problèmes du bénéficiaire et
qui sont de la compétence de l’infirmier ou de la sage-femme.
5- L’intervention infirmière: il se fait à deux niveaux :
 Le centre de l’intervention
 Le mode de l’intervention
6- Les conséquences de l’activité professionnelle : ce sont les résultats attendus.

IV-CONCEPTION DE Virginia HENDERSON DE LA DISCIPLINE INFIRMIERE

Pour HENDERSON « les soins infirmiers consistent principalement à assister l’individu


malade ou en santé à accomplir les activités qui contribuent à maintenir ou à recouvrer la
santé ou à vivre une mort paisible ; activités qu’il pourrait faire sans aide, s’il avait la force,
la motivation et les connaissances nécessaires ».

L’unique service des soins infirmiers est de rendre le client indépendant le plus rapidement
possible.

IV-1-Qui est l’auteure ?

Virginia HENDERSON est née le 30 novembre 1897 à Kansas City dans l’Etat du Missouri
en Virginie aux Etats-Unis.
Déjà à l’âge de 16 ans, elle manifesta le désir de devenir infirmière.

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Sur recommandation de son père qui est avocat, elle est admise en mai 1918 à l’âge de 20
ans à l’école des infirmières des armées de Washington et obtient son diplôme à l’âge de 24
ans.

Après sa formation, elle travaille dans les quartiers pauvres et fut frappé par le dénuement de
ces personnes
En 1929, Virginia HENDERSON décide de suivre une formation supérieure au département
des études infirmières de Teacherscollege de l’université de Columbia pour y étudier les
sciences de l’éducation.

Elle prend une part active au développement de l’enseignement des soins infirmiers tant au
niveau théorique que dans la pratique.
Soucieuse de préserver l’essence de la profession et de définir de façon précise le rôle de
l’infirmier, Virginia HENDERSON s’engage alors dans la rédaction d’un ouvrage
pédagogique en soins infirmiers, puis d’une brochure intitulée principes fondamentaux des
soins infirmiers traduite dans plusieurs langues dans laquelle elle explicite son modèle.
Son plus gros travail réside néanmoins dans la création du Nursing Studies Index qui
représente 20 années de travail.
En 1959 elle devient Directrice du projet de la constitution des soins infirmiers
individualisés.
Même âgée Virginia HENDERSON continua de prendre une part active à la définition des
soins infirmiers. On lui a volontiers décerné le titre d’infirmière « globe-trotter » tant ses
voyage furent nombreux
Virginia HENDERSON qui s’apprêtait à célébrer son centième anniversaire le 30 novembre
1997, s’est éteinte paisiblement le 19 mars 1997.
IV-2-Pourquoi le choix du modèle conceptuel de Virginia HENDERSON ?

 Parce que son modèle est le plus utilisé dans le monde. Henderson considère l’homme
comme un être multidimensionnel en interaction avec son environnement. Sa conception
cadre bien à la définition que l’OMS a donnée à l’homme africain : « Être unique en
perpétuel changement et en interaction constante avec son environnement, ses ancêtres,
les esprits bénéfiques, et maléfiques ; il est doué d’immenses potentialités d’adaptation ».

 Parce que le champ d’action du modèle d’ HENDERSON est assez vaste parce qu’il est
utilisable dans tous les secteurs touchés par les soins infirmiers (prestation de soins,
gestion, enseignement, recherche…..)

IV-3-Quels sont les composantes majeures du modèle conceptuel de Virginia


HENDERSON ?

1- Les postulats

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Les postulats sous-jacents à cette conception ont été empruntes à TORNDIKE, psychologue
américain, et en partie à l’expérience personnelle de Virginia Henderson.
Ils sont au nombre de trois (03) :
 Tout homme tend vers l’indépendance et la désire
 L’individu forme un tout présentant des besoins fondamentaux
 Lorsqu’un besoin n’est pas satisfait, l’individu n’est pas complet, n’est pas entier,
n’est pas indépendant.

2- Les valeurs
Ils sont au nombre de trois (03) :
 L’infirmier(ère)ou la sage-femme a des fonctions qui lui sont propres (même s’il ou
elle partage certaines avec d’autres).
 Lorsque l’infirmier(ère)ou la sage-femme usurpe le rôle du médecin, il ou elle cède en
retour ses fonctions à un personnel non qualifié.
 La société attend un service particulier de la part de l’infirmier(ère)ou la sage-femme
qu’aucun autre travailleur ne peut lui rendre.

3- Les éléments
a- le but de la profession
Maintenir ou restaurer l’indépendance du client dans la satisfaction de ses besoins
fondamentaux.
b- la cible (le client)
C’est l’individu malade ou en santé vu comme un être multidimensionnel (bio-psycho-
social) ayant 14 besoins fondamentaux.
c- le rôle de l’infirmier(ère) ou de la sage-femme
Il (elle) a un rôle de suppléance de connaissance, de force ou de volonté auprès du client ;
Il s’agit de faire pour l’individu ce qu’il ne peut pas faire de lui-même tout en recherchant
son indépendance.
d- les sources de difficulté
Elles se définissent comme étant tout empêchement majeur à la satisfaction d’un ou de
plusieurs besoins fondamentaux. Il est rare qu’un besoin non satisfait n’ait pas de
répercussion négative sur les autres besoins de façon à nuire à leur satisfaction.
Selon HENDERSON les sources de difficultés reliées à la satisfaction des 14 besoins
fondamentaux sont de trois types :
 Le manque de force physique (le client ne peut pas)
 Le manque de connaissance (le client est mal renseigné sur sa santé)
 Le manque de volonté (le client ne veut pas)

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Aussi les sources de difficulté peuvent être causées par :


 Des facteurs d’ordre biophysiologique
 Des facteurs d’ordre psychologique
 Des facteurs d’ordre sociologique
 Des facteurs d’ordre culturel
 Des facteurs d’ordre spirituel

Lorsque l’individu ne peut pas satisfaire un seul besoin, il y a une dépendance même minime
ou temporaire.
e- l’intervention
Ce sont les actions que l’infirmier(ère)ou la sage-femme va mener et les moyens dont il
(elle) dispose pour faire face aux sources de difficultés de l’individu.

 Le centre de l’intervention : c’est la source de difficulté (insuffisance de connaissance,


insuffisance de force, insuffisance de volonté)
 Les modes de l’intervention : augmenter, ajouter, renforcer, substituer, compléter….
L’infirmier(ère) ou la sage-femme représente les yeux du nouvel aveugle, les mains
du handicapé, les oreilles du sourd.
f- les conséquences (résultats ou changements recherchés)
 La satisfaction des besoins fondamentaux (court terme)
 l’indépendance dans la satisfaction des besoins fondamentaux (moyen et long terme)
 La mort paisible.

IV-4-Comment utiliser le modèle conceptuel de Virginia HENDERSON dans la pratique


des soins infirmiers?

L’application du modèle conceptuel dans la pratique infirmière quotidienne nécessite


l’utilisation d’une méthode de travail, appelée démarche de soins

V-LE MODELE CONCEPTUEL DE HILDEGARDE PEPLAU (1952)

La théorie « existentielle » de Hildegarde PEPLAU démontre que l’aspect fondamental des


soins infirmiers réside dans la relation infirmière client. Elle centre son étude sur la
personnalité de l’individu qui reçoit des soins de santé.

V-1- Conception de l’homme


Son approche de l’être humain est dynamique. L’homme ne peut se développer et s’épanouir
que s’il s’engage dans les interactions avec autrui ou avec son environnement.

V-2-But des soins infirmiers


- Axer le développement de la personnalité vers une vie créative, constructive et productive
pour l’individu et la communauté
- Favoriser les tendances naturelles de l’être humain (elle se rapproche en cela de la
conception de Florence NIGHTINGALE)
- Aider au développement de la personnalité en prodiguant des soins éducatifs
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V-3-Intervention infirmières
Sa majeure à l’évolution et à la reconnaissance des soins infirmiers est la description des
soins infirmiers en quatre phases successives.
 l’orientation :
 l’identification :
 l’exploitation :
 la résolution
Chacune d’elle précise le rôle de l’infirmier (ère)ou de la sage-femme.

VI-LE MODELE CONCEPTUEL DE MARTHA ROGERS

VI-1- Conception de l’homme


La théorie de Martha ROGERS se fonde sur le processus de vie, synonyme de créativité.
L’homme est en interaction avec son environnement, l’évolution de l’espèce humaine se
fonde sur une diversification des cultures et des pratiques.

VI-2- But des soins infirmiers


- Promouvoir l’harmonie entre l’homme et son environnement
- Renforcer la cohérence et l’intégrité du champ humain
- Aider l’être humain à attendre un état de santé physique, mental et social maximal
L’infirmier (ère) doit aussi s’appliquer à supprimer les inégalités sociales en générant des
changements de comportements propres à favoriser et promouvoir la santé.

VI-3-Interventions infirmières
- Recueillir des données concernant la personne soignée et son environnement ;
- Fixer des objectifs à court, moyens et long terme, visant le binôme client-
environnement, en utilisant les compétences relationnelles et techniques liées à la
fonction infirmière

VII- Le modèle conceptuel de Dorothea OREM (1971)


Dorothea OREM met l’accent sur la théorie du déficit d’auto soin. Pour elle, les soins
infirmiers visent à aider le client à prendre soin de lui-même.

VII-1- Conception de l’homme


Sa conception de l’homme repose sur cette définition : « c’est une entité capable d’auto
soins ». Il a des capacités, des aptitudes et la liberté de s’impliquer dans des activités d’auto
soins. Ces auto-soins permettent le maintien de la vie et de la santé, ils doivent être appris, ou
acquis. Ils dépendent des croyances, des habitudes est des pratiques culturelles et collectives
au sein d’un groupe humain.

VII-2- But des soins infirmiers


Lorsqu’une personne devient dépendante du fait d’une maladie ou d’un accident, elle passe
de la situation d’agent d’auto soins à celle de receveur d’auto soins. Le but des soins

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infirmiers est d’aider l’individu à accomplir seul ses activités d’auto soins et de l’amener à
adopter une attitude responsable concernant sa santé.

VII-3-Interventions infirmières
Sa conception de l’homme intègre sa conception des soins et des interventions infirmières.
Le processus de soins comprend quatre phases :
1. Rassembler des données et déterminer les problèmes de santé
2. Construire un système d’assistance pour le client ou pour sa famille et planifier cette
assistance.
3. Mettre en œuvre et conduire à bon terme et contrôler les actions planifiées
4. Evaluer et ajuster le plan de soins et les actions.

VIII-LE MODELE CONCEPTUEL DE CALLISTA ROY (1976)

Le modèle de Callista ROY s’inspire de la théorie des systèmes et sur la théorie des niveaux
d’adaptation de Helson (1964). Il comporte également des éléments d’analyse en termes
d’interactions.
Pour atteindre ses objectifs individuels l’homme met en œuvre des processus adaptatifs
internes.

VIII-1-Conception de l’homme
Selon Callista ROY, l’homme est un être qui s’adapte. L’homme possède quatre modes
d’adaptation :
 Besoins physiologiques
 Concept de soi
 Maitrise du rôle
 Relation d’interdépendance

VIII-2-But des soinsinfirmiers


Pour Callista ROY l’individu a besoin de soins infirmiers lorsqu’il ne peut s’adapter aux
quatre modes d’adaptation sus cités. Le but des soins infirmiers est de tenir compte de ces
quatre modes d’adaptation chez la personne dans le contexte de la santé ou de la maladie.

VIII-3-Intervention infirmières
Les interventions infirmières sont définies comme étant une évaluation des comportements et
des facteurs qui influencent l’adaptation, une aide concrète au cours du processus adaptatif :
1. Evaluer les compétences du patient et les facteurs qui influencent le niveau
d’adaptation
2. Aider l’être humain à utiliser des mécanismes acquis ou innés pour faire face aux
changements éventuels qu’il est appelé à vivre. Lorsque l’infirmier(e) mène une
intervention efficace, il (elle) constate un changement de comportement évocateur
d’adaptation

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3. Permettre au patient de conserver son énergie afin qu’elle soit employée à la


guérison.

Les besoins de l’homme sont donc basés sur le niveau d’adaptation à l’intérieur de ces quatre
modes ; et tout changement dans l’environnement peut présenter une menace pour l’un ou
l’autre de ces modes.

LES BESOINS DE L’HOMME

I-NOTION DE BESOIN

Les besoins sont à la fois universels et spécifiques. Universels car identiques pour tous les
êtres humains (notion d’espèce biologique) mais spécifiques pour chacun de nous.

OLIVIER COTINAUD (1983), écrit : « mes besoins sont les miens, ils disent mon histoire
personnelle, mes habitudes, mon éducation, mes choix, mes ambitions. Ils expriment ce que
je suis, ce que je suis devenu et ce que je veux être»

Les besoins peuvent être compris comme :


 La privation, le manque : ils renvoient à l’insatisfaction, la gêne, le malaise, la
frustration
 Les moyens mis en œuvre pour satisfaire notre manque (avoir besoin de lire
quelques pages…) : ils renvoient à l’action, l’intervention
 La composante dynamique de l’espèce : ce qui pousse l’homme à agir, à accomplir
certaines actions, ce qui est générateur de progrès

L’homme peut demander ou désirer ce dont il n’a pas besoin (besoin de vin pour le repas..)
Dans ce cas, le besoin est jugé au regard de normes, de critères permettant le jugement. Mais
il existe également une confusion entre les termes « besoin, demande, désir».

J. LANCAN a été amené dans la théorie analytique à distinguer ces trois termes :

 Besoin : il vise un objectif spécifique et s’en satisfait.

 Demande : elle est formulée et s’adresse à autrui ; elle peut porter sur un objet, mais
celui-ci n’est pas essentiel, la demande est au fond une demande d’amour.
 Désir : force pulsionnelle qui pousse l’individu à agir dans le sens de la satisfaction de
ses besoins. Il a pour synonyme la « libido » (désir sexuel)

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Le désir se transforme en énergie créatrice, mais il ne peut être satisfait quelque soit la
réponse apportée.

Il arrive que l’homme utilise le terme « besoin » pour désigner ce qu’il désire, ou le
terme « désir » pour nommer ce qui est un besoin, d’où une certaine confusion. Parfois
l’homme exprime une demande qui n’est pas le reflet de ses besoins car :
- Il n’a pas conscience de ses besoins
- Il formule une demande « déguisée », il existe un contenu latent non exprimé et qui
correspond à un besoin
De nombreux malades sonnent la nuit et demande le bassin : lorsqu’on établit une relation
sincère avec eux, ils nous disent qu’ils ont peur de la mort, celle-ci paraît plus proche la nuit.
En résumé ;
Le terme « désir » renvoie à une frustration, une tension qui exige et recherche l’apaisement
Il fait référence à l’être
Le terme « demande » appelle à une réponse, il renvoie à l’agir, il fait référence à l’avoir
Le terme « besoin » renvoie à deux notions. Il exprime à la fois ce que nous sommes et ce
qu’il nous faut être (nous situer dans le devenir)

D’abord notons qu’un besoin est une exigence, une nécessité qui ne peut rester insatisfaite
sans conséquence grave pour le bon fonctionnement de l’organisme.

QU’EST-CE QU’UN BESOIN FONDAMENTAL ?

 Un besoin fondamental est une nécessité vitale essentielle à l’homme pour assurer son
bien-être et sa préservation physique et mentale.
 Tous les besoins fondamentaux ne pas des nécessités vitales mais indispensables pour
conserver le tout : EVELYNE ADAM

II- CONCEPTION DES BESOINS SELON LES AUTEURS

2-1- Les besoins fondamentaux selon DELISTE DE LA PIERRE

DELISTE DE LA PIERRE (1979) fait remarquer qu’en remontant le cours de l’histoire,


nous découvrons que les besoins de l’homme sont nés des comportements. Ils sont traduits
selon l’époque dans laquelle il leur était donné de vivre.

 L’époque de la nutrition
Les hommes primitifs s’occupaient principalement des besoins d’alimentation au point de se
battre pour pouvoir s’en procurer.
 L’époque de la sécurité
A mesure que les chasseurs primitifs économisaient un peu plus de temps dans leur recherche
de nourriture, ils fortifiaient leurs demeures et les clans se développaient.
 L’époque du confort matériel

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A cette époque les hommes commencent à occuper leurs loisirs, à développer leur confort
personnel. Cette époque se caractérise par la tyrannie, l’intolérance, l’ivrognerie, la
gloutonnerie.
 La recherche des connaissances et de la sagesse
A cette époque, les besoins de nourriture, de sécurité et de loisirs dominent encore la société ;
mais beaucoup d’individus orientes vers l’avenir ont faim de connaissance, soif de sagesse.

 L’époque de la philosophie et de fraternité

Quand les hommes commencèrent à profiter de l’expérience, à penser, ils deviennent


philosophes, ils se mettent à raisonner, à exercer un jugement avise. La société devient
éthique, les hommes deviennent moraux et sages.

 L’époque spirituelle : Après avoir traversé ses différents stades de développement


physique, intellectuel et social, l’homme recherche la satisfaction spirituelle et la
compréhension cosmique. Cette recherche de l’expérience spirituelle le mène à une
transcendance.

A toutes ces époques, l’homme a toujours essayé de répondre aux besoins qui sont essentiels
à sa survie et qui sont nés aux exigences de sa nourriture et de la vie sociale qu’il mène. Ces
différents besoins qui se posent à l’homme comme un être bio -psycho -social et spirituel
sont considérés par, MASLOW, VIRGINIA HENDERSON, OREM et d’autres comme
des besoins fondamentaux.

2-3- Les besoins fondamentaux de l’homme selon ABRAHAM MASLOW


Un certain nombre des besoins fondamentaux sont communs à tous les êtres humains et par
conséquent exigent leur satisfaction afin de maintenir une homéostasie physiologique et
psychologique. Cependant MASLOW, pense qu’il y a une hiérarchie dans leur satisfaction.
Il présente ainsi cinq (05) catégories de besoins à satisfaire selon un certain ordre de priorité

1- Besoins physiologiques
2- Besoins de sûreté et de sécurité
3- Besoins d’amour et d’appartenance
4- Besoins d’estime de soi et d’autrui
5- Besoins de se réaliser

Besoins secondaires Réalisation : Développer ses connaissances, ses valeurs


« ETRE » Créer, résoudre des problèmes complexes

Estime de :Sentiment d’être utile et avoir de la valeur


soi et d’autrui Conserver son autonomie, son identité

Amour et :Etre aimé, écouté, compris. Estime des autres


d’appartenance Faire partie du groupe, avoir un statut

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Besoins primaire Sûreté et de sécurité :Propriété et maîtrise sur les choses, emploi,
« AVOIR » Se sentir en sécurité, faire confiance à
Besoins physiologiques :Faim , soif, sexualité, évitement de la
douleur

La pyramide des besoins de l’homme selon ABRAHAM MASLOW

1- Besoins physiologiques

- Oxygène
- Aliment
- Liquide
- Elimination
- Repos et sommeil
- Se mouvoir
- Fuite de la douleur
- Sexualité
- Régulation de la température

2- Besoins de sûreté et de sécurité

- Protection contre les agressions


 physiques
 chimiques
 thermiques
 bactériologiques
- Protection contre la douleur
- Environnement agréable

3-Besoins d’amour et d’appartenance


- Aimer
- Etre aimé
- Nouer des amitiés
- Avoir des relations sociales
- La complicité
- La tendresse
- L’intimité
- La satisfaction due à sa situation
4- Besoins d’estime de soi et d’autrui
- Respect de soi et d’autrui
- Etre respecter par autrui
- Indépendance
- Prestige
- Appréciation
- Reconnaissance
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5- Besoins d’actualisation de soi : se réaliser


- Identification de soi
- Acceptation de soi
- Réalisation de soi
- Autonomie, autosatisfaction
- Perception précise de la réalité
- Besoins esthétiques
Pour cet auteurs, plus l’homme s’élève dans la hiérarchie des besoins, plus l’énergie
dépensée et les interactions sociales mises en jeu pour leur satisfaction est importante.
Exemple : le besoin d’estime de soi peut influencer le besoin de sécurité.
Chez l’adolescent qui veut être reconnu par ses pairs, rouler à moto sans casque peut être le
moyen de satisfaire le besoin d’estime de soi. Dans ce cas, le besoin de sécurité perd son
importance.

2-4 – Les besoins fondamentaux selon VIRGINIA HENDERSON

VIRGINIA HENDERSON pense que l’homme est un être bio psycho social culturel et
spirituel présentant 14 besoins fondamentaux.

Ici le besoin est une nécessité plutôt qu’un manque. Il représente quelque chose de positif.
Par exemple, on peut se passer d’ajouter du sucre à son café, mais on ne peut se passer de
boire et de manger.
Cette notion devient très importance parce qu’on parle de ce qui est indispensable à
l’existence.
Ces besoins communs à tous les êtres humains en santé ou malade sont :

1- Respirer
2- Manger et boire
3- Eliminer les déchets biologiques
4- Se mouvoir et se maintenir en position convenable
5- dormir et se reposer
6- S’habiller et se déshabiller
7- Maintenir la température du corps dans les limites de la normale
8- Etre propre soigné et protéger ses téguments et phanères
9- Eviter les dangers
10- communiquer avec ses semblables
11- Pratiquer sa religion ou agir selon ses croyances et ses valeurs
12- S’occuper en vue de se réaliser
13- Se recréer
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14- Apprendre.

Pour HENDERSON chacun de ces besoins est relié aux différentes dimensions de l’être
humain : c’est – à- dire pour chacun d’entre eux on retrouve :

Une dimension biophysiologique : l’être humain est constitué d’organes qui fonctionnent et
qui permettent la satisfaction du besoin

-Une dimension psychologique : l’être humain doit exprimer des comportements des
sentiments et des émotions qui peuvent négativement ou positivement la satisfaction du
besoin

-Une dimension sociale : l’être humain est issu d’un environnement social. Sa relation avec
son environnement social (physique et son entourage) peut influencer la satisfaction du
besoin

-Une dimension culturelle : la culture correspondante à l’environnement sociale, peut


influencer la satisfaction du besoin

-Une dimension spirituelle : représente la conception de Dieu, les systèmes de valeurs propre
à l’individu, sa conception personnelle du bien et du mal, qui peuvent influencer la
satisfaction du besoin.

A la différence de MASLOW, les 14 besoins de Virginia HENDERSON n’obéissent à


aucune hiérarchisation ; un besoin non satisfait sera donc susceptible d’influencer
positivement ou négativement la satisfaction des autres besoins.

Il est important de noter que les individus diffèrent entre eux dans leur façon de satisfaire
leurs besoins, et c’est là un facteur auquel l’infirmier (ère) ou la sage-femme doit accorder
une attention toute particulière.

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1-RESPIRER

BESOIN DIMENSIONS

DESCRIPTION BIOPHYSIOLOGIQUE PSYCHOLOGIQUE SOCIALE CULTURELLE SPIRITUELLE

Nécessité pour chaque *Avoir une intégrité du Les émotions *Environnement *Attitudes *Discipline
individu de disposer système respiratoire et apportent une Pollution, le culturelles face à personnelle de la
d’un bon cardio-vasculaire modification dans la climat, style de la respiration dans respiration :
approvisionnement en respiration. vie, tabagisme, un domaine (méditation, yoga
oxygène indispensable * Il faut une perméabilité des C’est pourquoi sport en plein air, donné (cas de la etc.)
à la vie cellulaire et à voies respiratoires (L’air doit l’anxiété, la crainte et aération et respiration au
rejeter le gaz circuler librement du nez aux la colère augmente la humidité des moment du travail
carbonique produit de alvéoles pulmonaires) fréquence respiratoire lieux, altitude de
la combustion peuvent l’accouchement
cellulaire *Il faut aussi une influencer soit ou pour vaincre la
physiologie respiratoire positivement ou peur)
adéquate (fréquence, négativement la
amplitude, rythme satisfaction du
respiratoire, présence de besoin
bruits, de sécrétions et de
toux).

*la position du client

La non satisfaction du besoin de respirer peut se traduire par : Une modification de la respiration. (polypnée – dyspnée – apnée- bradypné….)

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2-MANGER ET BOIRE

BESOIN DIMENSIONS
DESCRIPTION BIOPHYSIOLOGIQ PSYCHOLOGIQUE SOCIALE CULTURELL SPIRITUELLE
UE E

Nécessité pour chaque * Avoir la capacité de *Les émotions (la joie, *Type d’aliment *Le choix des *Selon leur
individu d’ingérer et mastiquer, de déglutir, la peine) et l’anxiété selon le milieu aliments est appartenance
d’absorber des aliments de de digérer et absorber peuvent influencer la social. intimement lié religieuse les
bonne qualité et en quantité les aliments. (disposer consommation de aux traditions et individus ont des
suffisante : d’une bonne dentition) nourriture des *le climat : temps de aux superstitions rites et des tabous
individus et modifier froid, il y a une de chaque alimentaires.
*pour assurer sa croissance *II faut une ainsi leurs habitudes grande culture
et l’entretien des tissus perméabilité des voies alimentaires consommation *Les adeptes de
digestives. d’aliments chauds et *Habitudes certaines religions
*pour maintenir une énergie *Devant les émotions nutritifs et familiales liées observent des
indispensable au bon *l’âge et la croissance fortes certaines énergétiques. à la prise de périodes de jeun.
fonctionnement de personnes perdent temps de chaleur, repas D’autres religions
l’organisme *Horaires réguliers des l’appétit pendant que grande quantité de défendent à leurs
repas d’autres réagissent par liquide et de repas membres de
L’eau maintient l’équilibre la consommation plus légers manger la viande
électrolytique et la *les activités physiques grande d’aliment. de porc de boire de
température corporelle, influencent grandement *Statut socio l’alcool
conserve l’humidité de la la consommation *Répulsion pour économique (bonne
peau et des muqueuses et d’aliments certains aliments habitudes
favorise l’élimination des alimentaire dès le
déchets métaboliques bas âge)
*Etat de pauvreté

La non satisfaction du besoin de manger et de boire peut survenir à la suite : d’une anorexie, une dysphagie, nausées, vomissements, incapacité à
s’alimenter seul, difficulté à mastiquer, alimentation inadéquate, polyphagie………..
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3-ELIMINER

BESOIN DIMENSIONS
DESCRIPTION BIOPHYSIOLOGIQU PSYCHOLOGIQUE SOCIALE CULTURE SPIRITUELLE
E LLE

Nécessité pour chaque *Il faut une perméabilité *L’anxiété et les *Chaque société établit *Valeur *Valeur accordée
individu de rejeter de son des voies d’élimination : émotions fortes des mesures d’hygiène accordée à à l’élimination
organisme toutes les reins, intestins, peau, modifient la fréquence, afin que les individus l’hygiène dans certaines
substances nuisibles ou poumons glandes la quantité de puissent respecter la dans religions
inutiles qui résultent du salivaires et lacrymales l’élimination urinaire et salubrité des lieux certaines
métabolisme : intestinale publics. cultures
*La fréquence de dans
-L’excrétion des l’élimination des selles *L’élimination des *Education liées à l’éliminatio
déchets se fait et des urines, quantité, tensions par le rire, les l’élimination n des
principalement par les aspect. pleurs, le cri, les gestes déchets
urine, les selles, la et le parler. *Organisation sanitaire biologiques.
transpiration et l’ex- *La menstruation chez mise en place pour
piration pulmonaire. la femme. *Les attitudes face à permettre aux individus
l’élimination et à la d’assurer leur
-De même la *La maîtrise de menstruation. élimination.
menstruation est l’élimination par les (élimination anarchique
l’élimination de sphincters. utilisation de latrine ,
substance inutile chez la WC , utilisation de
femme en âge de *Les horaires de la bouilloire, de papier
reproduction non défécation hygiénique
enceinte.

La non satisfaction du besoin d’éliminer peut se traduire par : unediarrhée- une constipation -une dysurie – une anurie- une pollakiurie-
incontinence fécale et urinaire - une rétention d’urine- une diaphorèse –une élimination menstruelle inadéquate etc

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4-SE MOUVOIR ET SE MAINTENIR EN POSITION CONVENABLE

BESOIN DIMENSIONS
DESCRIPTION BIOPHYSIOLOGIQUE PSYCHOLOGIQUE SOCIALE CULTURELL SPIRITUELLE
E

Nécessité pour chaque *Bon alignement des *La position et les *Activités et posture * Valeur *Postures
individu de mobiliser membres activités physiques reliées à l’emploi et accordée au acceptables dans
toutes les parties de son permettent à l’individu au rôle social sport et à une religion
corps, de les garder bien *Influence de la mobilité de manifester ses l’exercice dans donnée
alignées afin et de la posture sur la émotions et ses *Organisation des la famille et la (musulmans,
d’accomplir les circulation sanguine (pouls, sentiments. sports et lieu culture chrétiens,
mouvements coordonnés tension artérielle, d’exercice.(terrain de bouddhistes,
et contrôlés coloration de la peau ) *Selon leur sport) *Postures féticheurs….)
indispensables à son tempérament, les acceptables
bien-être. individus sont actifs, Type de sport selon le dans une
ardents fougueux, statut social culture donnée
*La circulation sanguine apathiques, calmes ou
est favorisée par les posés.
mouvements et les
activités physiques Influence des
émotions :
tremblement, rythme
des mouvements,
posture instable en de
nervosité.

La non satisfaction du besoin de se mouvoir et se maintenir en position convenable peut se traduire par : Une immobilité, posture inadéquate,
circulation sanguine inadéquate, tachycardie………………………………………………………..

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5-DORMIR ET SE REPOSER

BESOIN DIMENSIONS
DESCRIPTION BIOPHYSIOLOGIQUE PSYCHOLOGIQUE SOCIALE CULTURELL SPIRITUELLE
E

*Nécessité pour tout *Capacité à se détendre *Influence des *Heures du coucher et *Valeur *Valeur accordée
être humain de prendre émotions sur le du lever en fonction accordée au au repos et au
du sommeil et du repos *Nombre d’heures de repos sommeil et le repos : du travail repos et au sommeil dans une
dans de bonnes et de sommeil selon l’âge diminution de la qualité (cas du travail de sommeil dans religion donnée.
conditions et en quantité et les besoins de et la quantité de nuit) une culture
suffisante afin de l’organisme sommeil et de repos.( donnée *Temps des
permettre à l’organisme inquiétudes diverses : *pollution de prières qui
de d’obtenir son plein *Tendance à l’insomnie ou familiale financières, l’environnement par peuvent
rendement. à l’hypersomnie professionnelle le bruit influencer le
repos et le
*Insécurité, difficulté *confort de sommeil
d’adaptation l’habitation et du lit,
éclairage.
*Rêves, cauchemar.
dépendance *Nombre de personne
pharmacologique qui partage la
chambre
* Habitudes liées au
sommeil et au repos *Intimité et
(douche, bain chaud, tranquillité du lieu du
lait chaud, lecture ou repos.
jeu…..)

La non satisfaction du besoin de dormir et de se reposer peut se traduire par : une insomnie- une hypersomnie- une incommodité- la
fatigue……..
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6- SE VETIR ET SE DEVETIR

BESOIN DIMENSIONS
DESCRIPTION BIOPHYSIOLOGIQUE PSYCHOLOGIQUE SOCIALE CULTURELL SPIRITUELLE
E

*Nécessité propre à *L’individu doit porter des * L’état de conscience *Choix du vêtement *Le fait pour *Les individus
l’individu de protéger vêtements adéquats en selon le niveau socio les individus qui adhèrent à
son corps par des fonction du climat *la préférence économique, les de porter des une religion ou à
vêtements adéquats. vestimentaire, normes sociales, vêtements qui une idéologie
*Le vêtement qu’on porte l’environnement les distinguent portent des
*Le vêtement peut aussi doit permettre une mobilité *l’importance accordée climatique et social des autres sur vêtements ou des
être un élément de musculaire et articulaire au vêtement, le plan objets qui sont
communication par *La tenue portée dans culturelle (le significatifs pour
l’attrait qu’il suscite *le vêtement doit être *l’attitude de réserve le cadre du travail sud, le centre, eux ou pour la
entre les individus. choisi en fonction de la de la pudeur l’ouest, le communauté
taille, de la forme et de (protection de *Le port des nord. religieuse à
l’état physiologique l’intimité sexuelle) uniformes pour se laquelle ils
(grossesse) influence distinguer des autres. *Les limites appartiennent.
accordées au (Musulmans-
*L’adaptation ou non *la tenue portée au vêtement dans chrétiens,
à la mode influencent malade hospitalisé la culture féticheurs,
grandement le choix surtout chez la bouddhistes…)
des vêtements femme.

La non satisfaction du besoin de se vêtir et se dévêtir peut se traduire par : Un refus de s’habiller et de se déshabiller - une tenue débraillée –
difficulté ou incapacité à bouger ses membres supérieurs- vêtement inadéquat face à la température ambiante- vêtement inconfortable…….

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7-MAINTENIR LA TEMPERATURE DU CORPS DANS LES LIMITES NORMALES

BESOIN DIMENSIONS
DESCRIPTION BIOPHYSIOLOGIQUE PSYCHOLOGIQU SOCIALE CULTUREL SPIRITUELLE
E LE
*Nécessité pour chaque *intégrité des centres thermo *L’anxiété et les *L’environnement *Moyens *Moyens de
individu de maintenir la régulateurs. émotions fortes climatique : le climat culturels combattre le froid
température du corps (pleurs, stress, chaud et humide propres et la chaleur
dans les limites *La température varie en nervosité…) provoque une utilisés pour propres à une
acceptables pour fonction du sexe et de l’âge : peuvent provoquer élévation de la combattre le religion donnée
conserver un état de bien - La T° de la femme varie une élévation de la température froid et la (vêtements,
être. périodiquement en fonction du température corporelle alors que le chaleur habitation,
cycle menstruel. corporelle par climat froid la (chauffage au chauffage)
Au moment de l’ovulation il y stimulation du diminue (bain froid feu de bois,
a une élévation de 0,3° à 0,4° système nerveux quand on a une pull-over,
qui persiste pendant la 2ème sympathique. hyperthermie) couverture…)
moitié du cycle
*La température
-Le nouveau-né et le jeune d’une maison
enfant ont une influence la
thermorégulation fragile. C’est température
pourquoi leur température est corporelle des
influencée par tout individus
changement de température * Les moyens
ambiante économiques de fuir
le froid ou de
*Une pathologie infectieuse rafraîchir la chambre
peut influencer la température (climatiseur ou
corporelle. ventilateur)
La non satisfaction du besoin de maintenir la température du corps dans les limites normales peut se traduire par : une hyperthermie ou une
hypothermie
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8- ETRE PROPRE SOIGNE ET PROTEGER SES TEGUMENTS ET PHANERES

BESOIN DIMENSIONS

DESCRIPTION BIOPHYSIOLOGIQUE PSYCHOLOGIQUE SOCIALE CULTURELL SPIRITUELLE


E

*Nécessité pour *Capacité physique à *Les émotions *Normes de propreté *Normes de *Valeur accordée
l’individu de garder son pouvoir assurer les soins augmentent la dictées par la société propreté et à l’hygiène et à la
corps propre, d’avoir d’hygiène sudation dans laquelle évolue d’hygiène propreté en
une apparence soigné et l’individu dictées par la fonction de la
maintenir sa peau saine *L’état de la peau, de la *La signification culture et dans religion
afin qu’elle puisse jouer chevelure, des ongles, de la personnelle de la *Selon la famille -cas des femmes
son rôle de protection bouche, des dents propreté et de L’éducation reçue les en période de
contre toute introduction (intégrité des téguments et l’apparence physique habitudes d’hygiène *l’importance menstruation qui
dans l’organisme de des phanères) (L’image de soi) varient d’un individu de la propreté ne doivent pas
poussière et de à un autre diffère d’une prier chez les
germes… afin d’avoir *Les habitudes culture à une musulmans
une sensation de bien- personnelles de *Conditions sanitaires autre - Il faut
être propreté du corps et mis à la disposition de également être
des vêtements l’individu. propre avant de se
mettre en prière.

La non satisfaction du besoin d’être propre, soigné et protéger ses téguments et phanères peut se traduire par : une peau sale et noir à certains
endroit du corps – refus de se laver-des cheveux gras en désordre coloration noir du bout des ongles- présence de tartre sur les dents –teignes-
altération des téguments (escarres)- pieds d’athlètes- pédiculose –gale- barbe sale et mal coupée…………..

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9- EVITER LES DANGERS

BESOIN DIMENSIONS
DESCRIPTION BIOPHYSIOLOGIQUE PSYCHOLOGIQUE SOCIALE CULTURELL SPIRITUELLE
E

*Nécessité pour l’être *Limites sensorielles *Mesures individuelles *Le statut socio- *Les mesures *La pratique
humain de se protéger vue, ouïe, Déséquilibre. pour maintenir sa sécurité économique de protection d’une religion ou
contre les agressions Immunité psychique. varient selon la poursuite d’une
internes ou externes afin *L’environnemen les cultures. idéologie permet
maintenir son intégrité *Modification du schéma *Limites intellectuelles t dans lequel vit aux individus de
physique et corporel l’individu Elles sont maintenir leur
psychologique *Troubles de la pensée (salubrité, le reliées à la sécurité
bruit, l’éclairage.) tradition et aux psychologique.(pr
*Agression thérapeutique *Etat de conscience moyens socio- ière, utilisation
Inattention, l’anxiété, la *Promiscuité économiques d’amulette, de
*Les mécanismes de peur et le stress peuvent d’une société. talismans…)
défense influencer l’adaptation de * Les rôles
l’individu à toute forme sociaux (Les *Exposition aux
d’agression en stimulant mesures de dangers en raison
chez lui des mécanismes de protection de certaines
défense. utilisées contre idéologies
tous les dangers
*L’altération de l’image de dans son travail)
soi
*Pauvreté
*Idées suicidaires

La non satisfaction du besoin d’éviter les dangers peut se traduire par : Vulnérabilité face aux dangers, une prédisposition aux accidents, aux
infections et aux maladies- un surmenage- un comportement de dépression et d’agressivité – surmenage fatigue……

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10- COMMUNIQUER AVEC SES SEMBLABLES

BESOIN DIMENSIONS
DESCRIPTION BIOPHYSIOLOGIQUE PSYCHOLOGIQUE SOCIALE CULTURELL SPIRITUELLE
E

*Nécessité pour *Intégrité des organes des *Intelligence : lui *Mode de * Moyens de *Façon de
l’individu d’établir des sens : capacité physique permet de s’ouvrir au communication appris communication considérer la
liens avec ses proches et d’entrer en monde extérieur et de dans le groupe propre à sexualité, la
les personnes de son communication avec les comprendre son familial chaque culture procréation et le
environnement à travers autres entourage et son rôle de la femme
la communication environnement *Utilisation de la
*Façon de en fonction de la
verbale ou non verbale *Intégrité des organes sexualité à des fins
considérer la religion.
pour son sexuels : *La perception des faits pécuniairessexualité, la
épanouissement Capacité à procréer par l’individu procréation et *Les moyens de
personnel et pour sa *La personnalité amène * Milieu familial le rôle de la communication
procréation l’individu à être confiant économique stable est femme. utilisée en
dans ses capacités propice à la capacité fonction de la
personnelles de relationnelle de religion ou la
s’exprimer, de s’affirmer l’individu poursuite d’une
et d’être capable de idéologie.
s’ouvrir aux autres. *Normes sociales
reliées à l’expression
*L’expression de la joie des sentiments et des
et de la tristesse peut émotions.
s’exprimer pour certains
par des pleurs, des rires,
le silence ou un débit
verbal accéléré
La non satisfaction du besoin de communiquer peut se traduire par : une indifférence- un trouble de langage- une agressivité- un mutisme-
sentiment de rejet – l’égocentrisme- modification de la sexualité et de la reproduction – syndrome de viol……………
32
Unité pédagogique soins infirmiers-Année académique 2016-2017

11-PRATIQUER SA RELIGION OU AGIR SELON SES CROYANCES ET SES VALEURS

BESOIN DIMENSIONS

DESCRIPTION BIOPHYSIOLOGIQUE PSYCHOLOGIQUE SOCIALE CULTURELL SPIRITUELLE


E

*Nécessité pour * les gestes et les attitudes *Conception personnelle *Appartenance à une *Pratiques *Appartenance à
l’individu de conformer corporelles de la vie de l’au-delà religion reliée à la religieuses en une religion ou
sa vie et ses pratiques à culture fonction de la une adhésion à
ses convictions *Perte de l’autonomie *Le désir de culture. une philosophie.
spirituelles. Il est en physique (Immobilité, communiquer avec l’être *Appartenance à des
interaction constante faiblesse, maladie) qui suprême (en esprit par la groupes religieux *Mysticisme,
avec la vie cosmique ou peuvent l’empêcher de prière, la méditation, la ascétisme.
l’être suprême. pratiquer sa religion. pratique de la religion) *Valeurs spirituelles
de la société.
*Les émotions et les
impulsions de l’individu
le poussent à accomplir
les activités
humanitaires ou
religieuses ou les deux.

*Poursuite d’un idéal


qui permet la
transcendance

La non satisfaction du besoin d’agir selon ses croyances et ses valeurs peut se traduire par : une tristesse- une amertume –un sentiment de
culpabilité.

33
Unité pédagogique soins infirmiers-Année académique 2016-2017

12- S’OCCUPER EN VUE DE SE REALISER

DIMENSIONS
BESOIN
DESCRIPTION BIOPHYSIOLOGIQUE PSYCHOLOGIQUE SOCIALE CULTURELL SPIRITUELLE
E

*Nécessité pour *Capacité physique à *Développement *Disponibilité des *Selon la *Valeur accordée
l’individu d’accomplir accomplir une tâche intellectuel moyens éducatifs et culture les au travail et à la
des activités valorisantes culturels individus ont productivité dans
qui lui permettent de *Intégrité neurologique et *Etat de la conscience, un certains la religion.
satisfaire ses besoins ou musculo-squelettique la dépression, la *Bénévolat choix de (l’homme
d’être utile aux autres. confiance en soi. carrière dicté gagnera son pain
*Niveau d’énergie et de *Limites socio- par les normes à la sueur de son
Ce qui implique pour force physique, la *Le désir de se réaliser économiques, rôles de la société front) selon la
l’individu le choix d’une mobilité articulaire sociaux bible
carrière. *La créativité *Valeur du
*Maladie, douleur *Responsabilités travail et de
*L’individu qui a la familiales productivité
liberté de choix dans ses dans la culture.
études et son travail peut *Rôle professionnel
se réaliser pleinement

*Moyens personnels
pour se réaliser (emploi,
études, arts)

La non satisfaction du besoin de s’occuper de façon à se sentir utile peut se traduire par : un découragement- sentiment d’infériorité et de perte
de l’image de soi- une diminution de la motivation- incapacité de faire ce qu’on a choisi de faire………………………………..

34
Unité pédagogique soins infirmiers-Année académique 2016-2017

13- SE RECREER

BESOIN DIMENSIONS
DESCRIPTION BIOPHYSIOLOGIQUE PSYCHOLOGIQUE SOCIALE CULTURELL SPIRITUELLE
E

* Nécessité pour * Capacité de mouvement *Faculté mentale et *Organisations *Restrictions *Sévérité de


l’individu d’occuper une intellectuelle sociales mise en place faites aux certaines religions
partie de son temps à des *Intégrité des organes des permettent de choisir le pour favoriser la femmes dans face à certaines
activités récréatives en sens, du système nerveux type de récréation. recréation selon les certaines activités de
vue d’obtenir une et du système musculo âges. cultures face aux loisirs.
détente physique et squelettique. *Etat de la conscience, activités de
psychologique désir de détente et de *Isolement physique loisirs
*Force physique loisir.
*Environnement rural * Certaines
*Douleur et maladie *Préférence d’une ou urbain peuples
peuvent empêcher la forme de loisir maintiennent
récréation *Les habitudes plus leur tradition par
*Capacité personnelle ou moins grégaires de le déroulement
à se joindre aux autres la famille. périodique
d’activités
*Créativité *Loisirs reliées aux récréatives qui
classes sociales leur sont propres
*Solitude (club –association) (fête d’igname,
fête de
génération)

La non satisfaction du besoin de se récréer peut se traduire par : un ennui- une tristesse- une perte d’intérêt à la vie- une incapacité d’accomplir
les activités récréatives………..

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14-APPRENDRE

BESOIN DIMENSIONS
DESCRIPTION BIOPHYSIOLOGIQU PSYCHOLOGIQUE SOCIALE CULTURELL SPIRITUELLE
E E
*C’est la nécessité *Capacité fonctionnelle *Etat de conscience *Environnement *Moyens *Moyen utilisé
pour l’être humain a du cerveau, du système (trouble de la pensée) adéquat facilite culturels utilisés pour
satisfaire sa curiosité nerveux et des organes l’apprentissage: pour l’apprentissage en
d’acquérir des des sens (vue- ouïe) *Capacité intellectuelle (éclairage, l’apprentissage fonction de la
connaissances, des température (utilisation de religion.
attitudes et des habiletés *Processus personnel *La motivation, le stress, normale, ambiance symboles…..)
pour la modification de d’apprentissage l’anxiété peuvent accélérer de calme et de *Valeur accordée
son comportement, ou le processus de silence *Valeur à l’éducation en
l’acquisition des l’apprentissage accordée à fonction de la
nouveaux *Manifestation du l’éducation dans religion
comportements *Mais un niveau d’anxiété désir d’apprendre une culture concernant la
favorables au maintien trop élevé empêche la reliée au statut donnée ou à santé et la
ou au recouvrement de concentration et diminue social l’information maladie…..
sa santé l’habileté à apprendre concernant la
*Système social santé et la
*Climat psychologique d’éducation : maladie.
*Signification pour Formation
l’individu de la nécessité obligatoire et
d’apprendre continue scolarité
gratuite
*Moyens utilisés pour
apprendre : cours, lecture,
supports audio visuels,
visuels.
La non satisfaction du besoin d’apprendre peut se traduire par : une insuffisance de connaissances une incompréhension des informations- un
manque d’intérêt à apprendre- une difficulté à apprendre les mesures curatives et préventives………………………….
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DOSSIER DE SOINS INFIRMIERS

OBJECTIF GENERAL
Comprendre la nécessité du dossier de soins dans la prise en charge d’un client

OBJECTIFS SPECIFIQUES
1-Définir le dossier de soins en relevant ses principales caractéristiques
2-Décrire les principaux documents constituant le dossier de soins infirmiers
3-Expliquer l’importance du dossier de soins en tant que support de la démarche de soins

I-DEFINITION
Le dossier de soins est un document individualisé et actualisé regroupant toutes les
informations concernant une personne soigné, une famille.
Elément fondamental pour la cohérence et la continuité des soins, il est le support du
processus de soins infirmiers (démarche de soins).
Le dossier de soins infirmiers est donc un document nominatif, remis à jour régulièrement,
dans lequel les infirmiers (e) regroupent les informations nécessaires à la continuité des
soins du client.

II-CARACTERISTIQUE DU DOSSIER DE SOINS

 Il est le support de la démarche de soins : c’est d’une part un outil de décision et de la


programmation d’action de soins, et d’autre part un témoin de l’exercice, par l’infirmier
(e) de son rôle sur la prescription et de son rôle propre.

 Il améliore l’efficacité du travail en équipe en permettant de :


 Promouvoir
- Une définition en équipe d’objectifs communs, d’où l’amélioration de la cohésion et
de la cohérence de l’équipe,
- Une démarche thématique avec l’équipe médicale
- Une organisation différente des soins
 Offrir un suivi, une vision synthétique et global des soins faits et à faire 24 heures
sur 24
 Supprimer l’anonymat, dans la mesure où chaque participant s’engage
personnellement, agit selon sa compétence, améliorant de ce fait le contrôle et
l’évaluation
 Favoriser :
- L’exercice de la fonction infirmière
- Le développement des activités de recherche en vue d’améliorer les prestations
- Une meilleure intégration des personnels en formation.

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Unité pédagogique soins infirmiers –Année académique 2016-2017

 Il simplifie la gestion en évitant les recopies et les documents en surnombre.


Les anciens cahiers et fiches de médicaments, de perfusions, d’injections, de
prélèvement, de pansements de transmissions, etc... , trop nombreuses et disposés à
différents endroits du service, sont source d’erreurs et d ‘oubli ; ils font obstacle à la
continuité des soins.

 Il est individualisé
Considérer le malade comme un individu unique, amène à le prendre en charge dans son
unité, son humanité. Le dossier de soins est destiné à recueillir des informations qui
permettent de mieux connaître la personne dans sa globalité.
Il nécessite que l’équipe adopte une conception de l’homme et choisisse un modèle de
soins (Virginia HENDERSON, Dorothea OREM, Callista ROY…) afin de favoriser les
possibilités de participation du malade et de sa famille, de lui permettre l’exercice de sa
propre liberté.
Les soins sont réalisés par une équipe pluridisciplinaire ; le dossier de soins oblige la
coordination et amène à la collaboration de tous. Les informations recueillies par tous, sont
regroupées dans le dossier de soins. L’infirmier(e) pivot du groupe, joue le rôle de
coordination pour la mise en œuvre des prescriptions médicales, et de décideur en ce qui
concerne le rôle propre.

 Il est actualisé :
Chaque jour, au moment du chevauchement d’équipe, un temps de transmission est réservé
pour mettre à jour les informations. En particulier les diagnostics infirmiers sont mis en
évidence à partir de problèmes de santé observés, les objectifs et les interventions de soins
sont réajustées après évaluation de leur efficacité.

 Il est uniformisé pour un même établissement


Le dossier de soins doit être le même pour les différentes unités. Pour cela, il a dû être
conçu par le service de soins infirmiers dans son ensemble, à l’initiative et sous la
responsabilité du directeur des soins infirmiers

 Il préserve le secret professionnel


Les informations recueillies sont confidentielles. Le dossier de soins devrait être rangé
dans un meuble fermant à clé.

 Il contribue au processus d’apprentissage


Utilisant le dossier de soins sous la conduite et la responsabilité de l’infirmier (e ),
l’étudiant (e ) se forme à la maitrise de la démarche de soins afin de prendre en charge le
client dans sa globalité.

 Il constitue un moyen d’évaluation de la qualité des soins


Dans le cadre de la démarche d’accréditation des établissements de soins, le dossier de
soins sera considéré comme le résultat des soins dispensés, en outre, chaque intervenant
étant tenu, de s’identifier à la suite de son intervention, le dossier résume le mode
d’organisation et de dispense des soins
38
Unité pédagogique soins infirmiers –Année académique 2016-2017

 Peut être une source d’informations


Dans le cadre d’une démarche de recherche en soins infirmiers, en complément d’autres
outils.
III- COMPOSITION DU DOSSIER DE SOINS
Le dossier de soins regroupe un ensemble d’informations concernant le client. Ces
informations sont contenues sur différents supports qui sont la structure du dossier de
soins. Ce sont :

- Fiche « accueil et identification »


Elle comporte :
 le numéro du dossier administratif
 L’état civil du client : nom et prénoms, sexe, date et lieu de naissance, adresse,
région d’origine, ethnie.
 Situation sociale : profession, adresse de l’employeur, prise en charge
 Situation familiale : marié, veuf, célibataire, nombre d’enfant, personne à prévenir
en cas de nécessité
 Situation professionnelle
 Date et mode d’entrée
 Motif d’hospitalisation
 Nom du médecin traitant
 L’avenir/devenir envisagé

- Fiche « connaissance de la personne »


Elle est communément intitulée « recueil de données »
Elle comporte :
 L’aspect physique
 Le mode de l’habitat et l’entourage social
 Les habitudes de vie en relation avec le modèle conceptuel choisi (le modèle de
Virginia HENDERSON par exemple)
 Les réactions de la personne face à son problème actuel
 Les antécédents médicaux et chirurgicaux succinctement décrits.

- Fiches « prescriptions médicales »


Ce sont les ordonnances médicales. En général, les prescriptions thérapeutiques et
prescriptions d’examens complémentaires sont dissociées sur des fiches séparées
qui peuvent être différentes d’un service à l’autre, selon les spécialités médico
chirurgicales
Le médecin prescripteur doit noter lisiblement sur fiche (tableau I)

39
Unité pédagogique soins infirmiers –Année académique 2016-2017

Tableau I. Contenu des fiches « prescriptions »

Prescription médicamenteuse Prescription d’examen ou de soins

Nom Nom
Date Date
Nom du patient Nom de l’examen
Dose Date d’exécution prévue
Nombre de prise
Horaire
Forme
Voie d’administration
Durée du traitement

Compte tenu des erreurs possibles lors des écritures, il est important qu’en regard de la
prescription médicale, on puisse contrôler l’exécution au travers des informations telles
que :
- L’heure
- La dose
- La voie d’administration ou le rendez-vous de l’examen
- Le nom de l’infirmier (e) responsable de l’exécution de la prescription

- Fiche « diagnostic infirmier/plan de soins »

Cette fiche est le témoin du rôle propre de l’infirmier (e). Elle comporte :
- Les diagnostics infirmiers
- Les objectifs de soins formulés pour le patient et négociés si possible avec lui
- Les interventions de soins retenues par l’équipe en fonction des objectifs fixés.
- L’évaluation consistant à comparer en équipe, lors des transmissions, les résultats
aux résultats attendus en vue d’un éventuel réajustement.

- Fiche « diagramme de surveillance »

A la différence des autres fiches qui sont uniformes sur l’établissement, la fiche
« diagramme de surveillance » est établi par l’équipe qui l’utilise. On y retrouve :
- Les courbes journalières : température, fréquence cardiaque, diurèse, tension artérielle,
poids
- Les soins effectués régulièrement qui ne nécessite pas de commentaires mais doivent
apparaître comme faits et contrôlés : toilettes, soins (nursing), pansement, surveillance
de systèmes de drainage, analyses d’urine, glycémies capillaires…. (Avec un code qui
renvoie soit à la fiche« diagnostic infirmier » soit à la fiche « transmission » en cas
d’élément nouveau ou anormal observé)
- Des observations diverses : nombre et fréquence des selles…..

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Unité pédagogique soins infirmiers –Année académique 2016-2017

C’est un outil de transmission de ce qui a été fait et non un outil prévisionnel


Cette fiche tend à remplacer « la feuille de température» et les différents papiers accrochés
un peu partout dans l’unité.
- Fiche « transmission »

Remplie par chaque équipe en fin de journée de travail, on y signale les évènements
significatifs survenus pour la personne soigné concernant autant son état psychologique
que son état physique.
Les transmissions doivent être lisibles, claires, complètes, précises, pertinentes, datés et
signées. Elles peuvent être rédigées :
- sous une forme traditionnelle et narrative
- ou bien structurées par des cibles

- Fiche « synthèse et liaison »

C’est le résumé de l’hospitalisation en vue d’un transfert ou d’une prise en charge à


domicile. Cette fiche est complémentaire du compte rendu médical.
C’est la seule fiche à ne pas être archivée dans le dossier de soins infirmiers, puisqu’elle
suit le malade lors de son transfert. Elle permet la continuité des soins en regard des
diagnostics infirmiers et médicaux

IV-AVANTAGES DU DOSSIER DE SOINS

1- Au plan du travail
Le dossier de soins permet de supprimer les différents cahiers, les recopiages journalières ;
ce qui implique un gain de temps, donc une disponibilité pour les soignants.
 Son contenu est exhaustif et sa facilité de manipulation permettrait une transmission
plus complète et plus facile.
 Il permet de promouvoir la cohésion et la cohérence de l’équipe de soins, la démarche
thérapeutique avec l’équipe médicale, une organisation différente des soins.
 Le dossier de soins permet d’offrir un suivi, une vision synthétique et globale des soins.
 Il supprime l’anonymat dans la mesure où chaque soignant s’engage personnellement.
 Il favorise l’exercice de la fonction infirmière, le développement des activités de
recherche et une meilleure intégration du personnel.
 Son archivage aiderait à la continuité des soins au cours des hospitalisations ultérieures.

2- Au plan juridique
Le dossier de soins peut être présenté comme preuve. Pour ce faire :
 Les notes de l’infirmière doivent être lisibles, claire et précises, complète,
pertinentes. Les soins doivent être notés avec des observations de façon
chronologique, dans les brefs délais et signés par le soignant

41
Unité pédagogique soins infirmiers –Année académique 2016-2017

 Il faut toujours identifier le nom du malade ou par un numéro chaque page du


dossier de soins
 Indiquer la date et l’heure des observations
 Les prescriptions médicales doivent être écrites et rédigées de façon détaillée par le
médecin prescripteur et signé par lui.
 Aucune prescription ne doit se faire au téléphone
 L’infirmière doit assurer la sécurité de la prescription en respectant les posologies,
la date de péremption des produits.
 Noter les traitements administrés, les éléments de surveillance et les effets
secondaires des médicaments.

CONCLUSION
Le dossier de soins individualisé invite à une prise en charge globale et personnalisée. Les
soins dispensés sur prescription médicale ou du rôle propre, y sont organisé et notés ; les
transmissions rendent compte au quotidien de l’évolution de l’état ou des réactions du
patient. Lorsque le dossier de soins est convenablement rempli et bien tenu, il est un outil
de travail précieux pour l’infirmier (e), une source d’information pour l’équipe ; le dossier
de soins a une valeur juridique mais également professionnelle dans la mesure où il atteste
des compétences reconnues au corps infirmier.

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RELATION D’AIDE
OU COMMUNICATION THERAPEUTIQUE

INTRODUCTION :
La démarche de soins à partir d’un modèle conceptuel ne peut s’effectuer sans une
approche de relation d’aide avec le client. Il est essentiel pour l’infirmière tout au long de
la démarche de soins d’établir une relation significative avec le client.

I-DEFINITION
La relation d’aide est un échange à la fois verbal et non verbal qui permet de créer un
climat de confiance, de respect et d’amour entre le soignant et le soigné afin de permettre
au soigné de satisfaire ses besoins fondamentaux, et d’atteindre un meilleur contact avec
sa réalité propre, ses émotions, ses conflits, ses valeurs, ses limites et ses aspirations.

II-NIVEAUX D’INTERVENTION DU SOIGNANT

1-Les soins infirmiers :


Ce sont les soins qui visent le bien-être physique et le confort du client, le traitement des
malaises et des affections physiques. Exemple : procéder à la toilette d’un client, ou
l’alimenter, veiller à la bonne prise des traitements.

2-La relation d’aide :


Ce sont les soins et interventions visant à rassurer le client, à diminuer sa peur et son
anxiété face à la maladie et au traitement.
Exemple : Amener le client à accepter une situation difficile, une maladie sérieuse, une
modification de son schéma corporel, une perte ou un deuil important, l’aider à voir un
peu plus clair dans sa propre situation, à prendre certaines décisions, à trouver le sens de la
vie réelle.

III-NATURE DE LA RELATION D’AIDE

Le soignant doit respecter certains principes pour que la relation aidante soit plus
efficiente. Il doit avoir une volonté ferme et profonde de venir en aide à son client.

1-le principe de la non directivité :


La relation aidante doit se faire par l’établissement d’un climat de confiance,
d’acceptation, de respect et de compréhension pour susciter chez le client la capacité à se
prendre en charge.

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2-la relation doit être centrée sur le client : pour l’aider à faire face à la difficulté qui est
à l’origine de la relation thérapeutique

3-la relation d’aide se situe dans le « ici et le maintenant »


IV-ATTITUDES PRIMORDIALES EN RELATION D’AIDE

L’infirmière doit se présenter au client en adoptant les attitudes primordiales suivantes :

1-L’écoute active : fait appel aux attitudes nécessaires à la communication et procède à


la fois des attitudes de réceptivité et de partage.
Le soignant met en œuvre une série de comportements physiques dans l’intention de
démontrer au client qu’il est en état de réceptivité et qu’il est disposé à l’écouter.

2-La considération positive : c’est l’acceptation du client par le soignant sans jugement

3-Le respect chaleureux : la relation d’aide repose sur la confiance et le respect. Le


soignant doit reconnaitre dans l’autre(le client) comme une personne humaine investie
d’une dignité et d’une valeur infinie.

4-la compréhension empathique : il s’agit pour le soignant de se mettre dans la peau du


client. Ici le soignant se demande comment le client vit une situation donnée. Par exemple
ce que ressent le client qui est seul et qui est rejeté par les autres, ce que vit le client qui est
anxieux face à la mort.

5-Authenticité et congruence : C’est être vrai, être conscient de ce que l’on veut, de ce
que l’on fait pour le client

6-Confrontation : elle vise à amener le client à réaliser ses contradictions ou son propre
réalisme face à une situation. Elle doit se faire avec tact pour ne pas que le client la
perçoive comme un jugement ou un rejet.

7-Spécificité et précision : le soignant doit orienter le dialogue vers les éléments concrets,
vers ce vit réellement le client

8- Partage de quelque chose de soi : c’est partager avec le client, de ses difficultés, de
ses expériences dans une situation semblable.

CONCLUSION :

La relation d’aide efficace est très exigeante et demande énormément d’efforts continus au
soignant en vue d’offrir les soins humanisés au client. Mais elle s’avère indispensable pour
aider la cliente à vivre une situation difficile, à accepter une nouvelle situation ou à
s’épanouir.

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