L'alternance Codique Au Service de L'apprentissage Et de La Communication Dans Une Classe de Fle Au Collège
L'alternance Codique Au Service de L'apprentissage Et de La Communication Dans Une Classe de Fle Au Collège
L'alternance Codique Au Service de L'apprentissage Et de La Communication Dans Une Classe de Fle Au Collège
2023
Braik Sâadane)2(
Résumé:
Entre établissement constructeur de bons citoyens riches en termes de
l’interculturalité et lieu que les sujets de la société hantent pour construire du
savoir et notamment pour apprendre une ou plusieurs langue(s), l’école
algérienne s’est trouvée censée mettre à jour ses dispositifs et actualiser les
esprits de ces recrues-enseignants et sa profession de foi. A vrai dire, apprendre
une langue étrangère n’est pas une besogne ergonomique mais plutôt un
processus ou un labeur requérant l’ingérence de plusieurs facteurs opérationnels.
Le recours à l’arabe dialectal/classique dans le processus
enseignement/apprentissage du français langue étrangère ne se traduit que
comme un de ces facteurs liés à ce qu’on appelle dans le champ de a
sociolinguistique, « l’alternance codique ». Par conséquent l’alternance, qu’elle
soit « relais » ou « tremplin » fera l’objet de mon article.
Mots-clés: alternance codique, alternance tremplin, alternance relais,
bilinguisme, classe de FLE.
: ملخض
بين مؤسسة تبني مواطنين صالحين أغنياء من حيث التواصل بين الثقافات ومكانًا يتردد عليه عناصر المجتمع لبناء المعرفة
تجد المدرسة الجزائرية نفسها في حتمية أن تقوم بتحديث أجهزتها وتفعيل،وعلى وجه الخصوص لتعلم لغة أو عدة لغات
*
Auteur correspondent
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إن تعلم لغة أجنبية ليس مهمة مريحة بل عملية أو، في الحقيقة.الروح المعنوية لهؤالء المعلمين المجندين وبرنامجها العام
تعلم الفرنسية كلغة/ العربية الفصحى في عملية تعليم/ إن استخدام اللهجة. إجراء يتطلب تدخل العديد من العوامل العملية
لذلك فإن." "التناوب اللغوي،أجنبية يعتبر كواحد من هذه العوامل المرتبطة بما يسمى في مجال علم اللغة االجتماعي
. سواء كان "اداة نقل المعلومات" أو "وسيلة تواصل" سيكون موضوع مقالتنا، التناوب
1. INTRODUCTION
A la manière de tous les pays du monde, l’Algérie, depuis que le monde est monde,
mise sur le système éducatif pour instruire, éduquer voire former les citoyens-
algériens. Ce système a pour but de les nantir des vertus et tempérer leur animosité.
Parmi les labeurs confiés à cette corporation gouvernementale est l’exhortation de ces
sujets sociaux à l’ouverture sur les divers champs d’interculturalité, ce qui garantit, au
fur et à mesure, l’instauration des bases d’accointance entre les membres des groupes
sociétaux et d’ethnies. Il va sans dire que l’une des configurations de cet
« interculturalisme », nous pouvons citer, juste à titre d’exemple,
« l’enseignement/apprentissage » des langues étrangères. A vrai dire, dès la première
rencontre avec ses apprenants, l’enseignant d’une langue étrangère aspire à les
acclimater aux différentes situations interactionnelles afin qu’ils soient pourvue de
qualités permettant de les qualifier de « bons communicateurs », que ce soit au niveau
scriptural ou même oralement. Dès lors, le profil d’entré et de sortie des apprenants
manifestent certainement un grand écart positif lié aux compétences acquises et
permettant à l’enseignant de procéder à une sorte de s’auto-évaluation dépendamment
des attentes déclarées et tacites au niveau de sa profession de foi.
L’école algérienne hantée par des acteurs sociaux (apprenant et enseignement) qui
apprennent, avant de faire leur première enjambée vers le monde extérieur, à parler
soit l’amazigh†, soit l’arabe dialectal ou les deux à la fois, et non pas le français‡. Dans
ce cas, nous pouvons dire sans aucune tergiversation que la rue et le foyer algériens
constituent des situations linguistiques exolingues où le recours aux autres systèmes
linguistiques, même si nos interactions comportent des unités empruntées
majoritairement au français, est généralement clairsemé. En d’autres termes,
l’alternance codique est un phénomène, dans certains cas stratégique, omniprésent
dans la société algérienne.
Les études menées, sur l’alternance codique et sa vocation dans le processus
d’enseignement/apprentissage du français langue étrangère (désormais FLE), font foi
de l’importance du recours aux langues disparates dans les différentes situations § de
†
Nous considérons comme langue amazigh, le parler des Kabyles, des Touaregs, des Chaouis et des
Mozabites.
‡
A l’exception des familles françaises qui ont préféré s’installer en Algérie pour de multiples raisons.
§
Par situations, nous entendons les différentes séances constituant la profession de foi que les
représentants de la tutelle distribuent chaque année aux enseignants.
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**
Selon Causa (1996), la classe de langues n’est pas à considérer uniquement comme un lieu où il y a
ce processus de transmission des savoirs ayant trait à la langue cible mais elle est aussi considérée
comme un espace où s’instaure ce lien communicationnel reflétant une des dimensions du bilinguisme.
††
Il est à noter que, dans la société algérienne, certains mots ou expressions empruntés aux autres
langues, ont été déformés.
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mis cote à cote des mots de la langue arabe et de la langue française sans le
respect des règles de la syntaxe par exemple. En dernière instance, la personne a
construit, au sein de son discours, des énoncés entièrement en français, et cela
témoigne de la présence de ce qu’on appelle « l’alternance codique »
2.2 Alternance codique ; caractérisation générale
Multiple sont les définitions qu’on assigne au phénomène de l’alternance
codique. Mais ce qui est saillant, c’est que ses différentes caractérisations
partagent les mêmes concepts, à savoir le concept de « systèmes linguistiques »
et celui de « conversations ». Résultant de ce qu’on appelle le « contact des
langues », le code switching ou l’alternance codique se définit, selon John
Gumperz (1989), comme étant la présence de deux ou plusieurs langues dans la
même situation de communication. Ce dernier théoricien, s’attelle à disséquer
ce genre de conversation où deux ou plusieurs langues se trouvent accolées.
D’après lui, il est plusieurs modalités d’alternances codique : situationnelle‡‡ et
conversationnelle§§.
La définition que nous proposons, bien entendu en référence à celles proposées
par l’ensemble des théoriciens, ne se démarquent pas du tout-venant. Pour nous,
l’alternance codique peut être définit comme étant le recours, parfois par
coercition, à un autre système linguistique dans la même conjoncture dans un
besoin communicatif. A cela nous devons ajouter que ce recours doit être
légitime. Par cela nous entendons que, celui qui prend la parole, se doit de
prendre en considération le niveau intellectuel de son interlocuteur, c’est-à-dire
ne pas se permettre de faire appel aux unités d’une autre langue dont les
significations demeurent difficiles à saisir par l’autre participant.
Simonin et Wharton (2013), parle dans leur définition de cette notion de
« maitrise » de la deuxième langue qui se représente comme étant une deuxième
ressource linguistique. Cette définition semble être en contradiction explicite
avec celle que propose Macnamara (John, 1967) et partagée par Bernard Py et
Laurent Gajo (2013, p. 76), qui pensent que le bilingue n’est pas dans
‡‡
Dans l'alternance situationnelle, le sujet s’oriente vers telle ou telle langue en fonction des
participants à l’échange verbale et sa thématique. (Gumperz, 1989, p. 59)
§§
Pour ce qui est de l'alternance conversationnelle, nous pouvons dire que le sujet, opte pour un autre
système linguistique d’une manière spontané qu’il y ait changement de participants ou du thème de la
conversation.
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Episode 1 Episode 2
E : Eh touret Nabila.
Il n’y a pas mieux qu’un accueil si chaleureux voire idéal comme celui-là.
L’enseignant, tout au long de l’année, trouve très utile de commencer son travail
par dire à ses apprenants « twahachetkom ». Cette expression, laissant
transparaitre l’état d’âme de l’enseignant, se traduit en français par « vous me
manquez ». De l’arabe dialectal, celle-ci est la construction la plus utilisée
presque dans toutes les régions du pays pour exprimer ce sentiment qui relie
deux personnes. Les apprenants qui n’ont pas tardé de répondre d’une manière
massive en empruntant, à leur enseignant, la même expression mais en
effectuant quelques rectifications morphosyntaxiques.
Twahechenak → tu nous manques
Twahachetkom → vous me manquez.
Dans la même séquence de E1, se présentant comme un passage préparatoire
pour la phase qui suit, l’apprenant avance un énoncé ou il alterne les deux
langues : l’arabe dialectale « ngolek » signifiant « je te dis » et le français
« qu’est-ce qu’on a fait la dernière fois ? ». Cette manière de prononcer
parfaitement ce dernier fragment, reflète le rôle qu’a joué la stratégie de
« répétition » que l’enseignant a adoptée tout au long de l’année. L’enseignant,
avant de passer en revue les différents éléments d’une nouvelle leçon, avait
l’habitude d’accorder dix minutes à ce « rappel technique » où il demande à ses
apprenants de lui donner quelques réponses-indices sur la leçon déjà vue et ce,
en leur posant la question articulée par l’un de ses apprenants. Mais l’enseignant
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Episode1 Episode 2
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Episode 1 Episode 2
E: ooof, win rahou le tablier ntaek E : wech bikom, Je vous ai dit milles
Ishak, enta elhih ferme ton tablier. fois wa7ed ma yensa lmiezar ntaou
meftou7.
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Le constat que nous avons pu faire durant les deux phases du déroulement
général des deux séances, nous a permis, comme nous l’avons déjà dit,
d’affirmer que l’ACT est plus dominante et que l’ACR ne se manifeste
qu’occasionnellement. Durant ces deux phases auxquelles on accorde une
certaine importance dans ce processus d’apprentissage de langue, l’enseignant et
ses apprenants, souffrent d’un certain blocage qui les contraint de s’orienter vers
l’alternance codique ainsi dans :
Episode 1 Episode 2
E1 : Le deuxième projet porte sur la A1 : monsieur naerafou la fable hadi,
fable, Alabalkom wech meanaha fable. la torutue et le lapin, qrinaha f le
E2 : la fable en arabe veut dire primaire. [réaction massive]
Khorafa E1 : goulouli qu’est-ce que ça veut
A : l’âne howa alhimar yak monsieur dire lente ?
E3 : l’âne à répondu défavorablement A2 : lente hiya lâaks ntaâ Rapide
à la demande du chien, galou ma E2 : le lièvre se moque de la tortue.
nmedlekch ftourek. Bda yedhak aliha.
A : la morale de la fable hiya yadjibo A3 : la morale*** hiya rira bien qui
mossaàdat alakharine waqt alhadja. rira le dernier
Utile de signaler que le premier épisode portera sur la fable « l’âne et le chien ».
Comme nous le voyons, après avoir mis au net le premier projet, l’enseignant
doit entamer son deuxième projet par ce qu’on appelle une négociation du projet
où il fait allusion, d’une manière hâtive à ses différentes composantes. Dans le
premier énoncé, l’enseignant alterne le français et l’arabe dialectal et ce en
demandant à ses apprenant s’ils saisissent ce que veut dire le mot fable en leur
disant « Alabalkom wech meanaha fable » qui signifie «saisissez-vous la
signification du mot fable ? » avant de répondre par la suite au moyen d’une
alternance intraphrastique où il emprunt à l’arabe classique le terme
« Khorafa ».
Ensuite, l’enseignant lance la vidéo. Après la première diffusion, le premier
apprenant qui intervient s’adresse à son enseignant en lui disant « l’âne howa
alhimar yak monsieur ?». Par le biais de son énoncé, l’apprenant veut informer
son enseignant qu’il a au moins compris de quoi parle-t-on dans cette vidéo. Il
***
Cette morale n’est pas la seule à dégager mais il y en a d’autres à savoir rien ne sert de courir, il
faut partir à point.
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Le denier cas où l’apprenant a alterné les deux langues se trouve vers la fin de la
séance. En réponse à la question « quelle est la morale de cette fable ? » L’un
des apprenants a repris la morale dictée par son enseignant mais en se servant de
la langue arabe dont témoigne le pronom de la troisième personne du singulier
« hiya »
6. Alterner en faisant ses « adieux »
Après la phase « d’évaluation » vient le moment où l’enseignant s’apprête à
partir. Par conséquent, il doit, avant de quitter la salle, conseiller ses apprenants
de faire des exercices pour consolider ce qu’ils ont eu comme informations.
Après cela, il est invité à dire « au revoir » à ses apprenants et les préparer à la
prochaine séance :
Episode 1 Episode 2
E : au revoir mes enfants. Ma E : au revoir, ilalliqa
tensawech trajaou f dar A : au revoir monsieur, qodwa
A : au revoir monsieur, inchaallah maâdnach mâak.
Comme nous le voyons, l’enseignant en E1 et en E2 a alterné le français et
l’arabe dialectal, d’une part pour donner un conseil à ses apprenants « Ma
tensawech trajaou f dar » qui signifie « n’oubliez pas de réviser à la maison » et
d’autre part pour redire ce qui a été déjà dit par lui-même « ilalliqa » qui veut
dire « au revoir ».
7. Synthèse récapitulative
Les résultats obtenus nous ont permis de voir les circonstances et les raisons
dans et pour lesquelles les deux pôles du processus d’apprentissage opte pour
l’alternance des langues (français, arabe dialectal et classique). Dans la
définition que nous avons proposée (voir infra), nous avons préféré de dire que
l’individu recourt, par coercition, à une langue ou à une autre. Par cela nous
entendons que le recours systématique à l’alternance codique se traduit comme
étant une stratégie que l’individu adopte en vue de combler des lacunes. C’est-à-
dire que ce recours lui permet d’éviter ce blocage et de combler un manque en
langue arabe (dialectal ou classique) ou française.
Au niveau de l’introduction de notre article, nous avons dit que les
représentants du ministère de l’éducation en Algérie doivent faire un pas en
arrière et mettre à jours ses dispositifs. Par cela nous entendons qu’il sont censés
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l’individu. D’un autre côté, il n’est pas aisé d’extirper les frontières existant entre
« bilinguisme » et « plurilinguisme ». Mais il serait salutaire de dire que le premier
concept peut se définir comme étant soit un intérêt pour deux langues ou plus ou
comme étant un cas particulier de plurilinguisme.
Dans une classe de FLE, les deux pôles de l’opération d’apprentissage, s’intéressent au
bon déroulement de la transmission des contenus informationnels, des besoins, des
requêtes. Ils sont invités donc à se servir de tout ce que les systèmes linguistiques leur
offrent et permettent, et d’une meilleure façon, d’exprimer ce voulu psychique,
émotionnel ou scientifique, c’est à dire pour communiquer et apprendre. Et c’est là ou
peut se concrétiser les deux opérations ; l’autostructuration et l’hétérostructuration. Par
« autostructuration » nous entendons que l’sujet le plus fort, qui fait partie de la
catégorie « apprenant », se montre plus ou moins capable et se débrouille tout seul en
mettant en forme, par le bais d’énoncés, ses désire, ses question, ses intentons. Tandis
que par la deuxième opération se laisse voir lorsque l’élève parait très faible et sollicite
implicitement l’intervention, soit l’élève le plus fort de la classe soit celle du maitre la
classe, et ce, pour parvenir à construire, d’une façon tangible, un ou des énoncé(s)
véhiculant des réponse, des question ou des requêtes et même des renonces. Une autre
étude sur l’autostructuration et l’hétérostructuration permettra certainement d’apporter
quelques éléments de réflexions et d’analyse sur les inscriptions des différents types
d’alternances codiques au sein de ces deux opérations.
9. Liste bibliographique
Bernard Py et Laurent Gajo (2013), Bilinguisme et plurilinguisme, ENS
Éditions, France.
Coste Daniel, Moore Danièle et Zarate Geneviève (1997), Compétence
plurilingue et pluriculturelle. vers un cadre européen commun de
référence pour l'enseignement et l'apprentissage des langues vivantes,
Conseil de l’Europe, Allemagne.
Grosjean François (1993a). La personne bilingue et biculturelle dans le monde
des entendants et des sourds, Nouvelles pratiques sociales, Québec,
Volume 1, Numéro 6.
Gajo Laurent (2000), Lieux et modes d'acquisition du FLE: enseignements,
pratiques, pratiques d'enseigoements, Bulletin suisse de linguistique
appliyuée, Suisse, Numéro 71.
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