Lil2 Smis 2017 021
Lil2 Smis 2017 021
Lil2 Smis 2017 021
ROCHETTE Alexandre
Année Universitaire 2016 - 2017
Composition du jury :
59120 LOOS
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Les remerciements
Au terme de mes études, je ne m’aurais jamais imaginé travailler dans le milieu médical. Cela fait
maintenant 4 années, que je suis passé du monde industriel à celui du marketing médical. Après
ces nombreuses années passées à l’Institut Lillois d’Ingénierie de la Santé, je tenais à remercier
toutes les personnes qui m’ont aidé de près, comme de loin.
Je remercie mon ancien professeur, Mr Ludovic MOUYS, qui m’a fait découvrir le milieu des
dispositifs médicaux, grâce à la Licence Maintenance Biomédicale. L’enseignement des cours
techniques m’ont été d’une grande utilité, notamment pour la compréhension du milieu de
l’imagerie médicale.
Je remercie de toute ma gratitude Rémi TESSIER, mon tuteur durant la période de mon stage au
sein de Fujifilm, d’avoir répondu à toutes mes questions afin de mieux comprendre le
fonctionnement du PACS et son marché.
Enfin j’adresse de vifs remerciements à mes parents, pour m’avoir soutenu durant toute la période
de mes études, pendant ma phase de recherche d’un stage et d’avoir pris le temps de lire ce
mémoire.
1
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Sommaire
Glossaire ............................................................................................................................................................ 4
Introduction ....................................................................................................................................................... 6
I) Historique .................................................................................................................................................. 7
a)L’imagerie médicale ................................................................................................................... 7
b)Le PACS en France ..................................................................................................................... 9
c)Qu’est ce que le PACS .............................................................................................................. 11
d)Les fonctions du PACS ............................................................................................................. 12
e)Le référent ............................................................................................................................... 14
f)Les échecs ................................................................................................................................. 14
g)Avant l’arrivée du PACS ........................................................................................................... 15
1)Les clichés en général .................................................................................................... 15
2)Le fonctionnement des Films......................................................................................... 16
II) Les enjeux du PACS .................................................................................................................................. 18
1)Comparaison FILMS/PACS ....................................................................................................... 18
a)Institut Curie .................................................................................................................. 18
b)CHU de Nancy ............................................................................................................... 22
2)Les avantages pour les services d’imagerie ............................................................................. 23
a)Les gains ......................................................................................................................... 23
b)La répétition des examens............................................................................................. 25
c)Le remplacement du film et la baisse du coût de l’examen .......................................... 26
3)Les patients .............................................................................................................................. 28
a)Le portail patient ........................................................................................................... 28
b)L’intelligence Artificielle ................................................................................................ 29
4)Les limites du PACS .................................................................................................................. 31
a)Les problèmes de communications ............................................................................... 31
b)Le téléchargement des données ................................................................................... 32
c)Le type d’application ...................................................................................................... 32
III) La situation en France.......................................................................................................................... 34
a)Les freins à la généralisation et à sa mutualisation .................................................................. 34
b)Etude de marché ...................................................................................................................... 35
1)Les estimations du marché ............................................................................................ 35
a)Le SWOT ............................................................................................................... 36
2
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
3
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Glossaire
CD : Compact Disc
CH : Centre Hospitalier
ECG : Electrocardiogramme
PC : Personal Computer
5
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Introduction
L’imagerie médicale est un pôle technique utilisant différentes modalités comme l’IRM, les
scanners, les échographes, la radiologie, afin de rendre visible des parties du corps, dans le but
principale de réaliser un diagnostic. L’amélioration de l’espérance de vie, de meilleures
connaissances sur les maladies et les différents plans de campagne mis en place par le Ministère
de la Santé, rendent son utilisation de plus en plus généralisée. Malgré le fait, que la France soit un
mauvais élève en terme du nombre d’équipements.
Grâce aux différents progrès technologiques touchant ce milieu, le numérique y est de plus
en plus utilisé. Face à ces différents changements, certains procédés utilisés pour la réalisation
des clichés et du diagnostic, ne répondent plus aux différentes contraintes du terrain. De plus en
plus, de structures d’imagerie utilisent un PACS pour répondre à ces nouveaux besoins. C’est
pourquoi, le thème de mon mémoire est le suivant :
Quels sont les enjeux du PACS, dans l’amélioration de la qualité des soins et des
performances d’un service d’imagerie. Mon idée directrice pour la rédaction, a été de comprendre
comment les acteurs sociétés répondent à ces nouvelles contraintes, sur un marché très
fortement concurrentiel.
Tout d’abord, nous allons présenter le PACS d’un point de vue généraliste, afin de mieux
comprendre son fonctionnement. Ensuite nous allons nous intéresser aux différents procédés
utilisés pour la réalisation des clichés, avant l’arrivée du numérique jusqu’aux méthodes
d’aujourd’hui.
Le deuxième chapitre abordera les différents enjeux, pour les patients et les services
d’imagerie. Il abordera du cas de deux établissements, ayant réalisé une étude comparative, pour
mesurer les impacts de ce nouveau système d’archivage, sur l’organisation des services cliniques
et la prise en charge des patients.
6
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
I) Historique
a) L’imagerie médicale1
A la fin du XIXème siècle, plusieurs physiciens s’intéressent aux propriétés des tubes
cathodiques. Le physicien Allemand Wilhelm Conrad Roentgen, lors d’une expérience sur la
pénétration des rayons des tubes cathodiques, observe la fluorescence d’un écran de
platinocyanure de baryum lorsqu’il est placé à proximité d’un tube cathodique. Il décide de
réaliser cette expérience avec différents matériaux et se rend compte que le même phénomène se
produit, sauf avec du plomb. Puis il décide de placer sa main entre le tube et l’écran. Il observe
que l’écran est imprimé en noir et blanc, et qu’il pouvait voir les os de sa main. Ne sachant pas
comment nommer le nom du phénomène constaté, il décide d’utiliser le nom de rayons X. Le « X »
faisant référence au nom de l’inconnu utilisé en mathématique. Le 22 décembre 1895, il eut l’idée
d’utiliser des films photographique et réalisa les premiers clichés sur sa femme Anna Berthe
Roentgen. Il a d’ailleurs reçu un Prix Nobel de Physique en 1901.
1
: Mekarni, S., 2011.L’apport du PACS (Picture Archiving and Communication System) pour l’imagerie médicale [en ligne].
Mémoire de fin d’étude manipulateur en radiologie. Setif : Institut National de formation Supérieure Paramédicale de Sétif, 76p
7
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
L’arrivée de la Première Guerre Mondiale avec ses nombreux blessés a permis de réaliser
d’importante découverte dans la radiologie et de diffuser son utilisation, notamment grâce à
Marie Curie, permettant la création des radiologies mobiles. Des améliorations sont apportées
concernant la qualité des images, via l’utilisation de la grille de Potter qui permet une réduction du
rayonnement. Vers la fin de la Grande Guerre, les plaques photographiques ne sont plus utilisées,
et sont remplacées par du film argentique.
Le début des années 90 voit l’arrivée du numérique ayant permis la réalisation des clichés
numérique.
8
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
b) Le PACS en France
Les premiers PACS ont été installés au milieu des années 70, suite à aux différents progrès
technologiques en informatique, ayant permis l’essor des techniques d’imagerie. Ces avancées ont
notamment rendu possible de meilleur diagnostics grâce à la numérisation des images et à la
reconstruction en trois dimensions. Le CHRU de Rennes, a été l’un des premiers établissements
en France, à avoir expérimenté un des tous premiers PACS mondiaux avec le projet Sirène, et ceux
bien avant l’existence des tous premiers PC (Personal Computer)2. Cependant ce projet, comme
tous les premiers PACS, se sont tous soldés par des échecs (voir le chapitre les échecs). Il aura
fallut attendre les années 2000, afin que le marché puisse démarrer, mais de façon lente. En 2001,
14 CHU s’étaient équipés d’un archivage informatique. Avant 1998, ont dénombrait les Centres
Hospitaliers de Rennes, Lille, Montpellier, Pitié-Salpêtrière, puis de 1999 à début 2001, les CH de
Lyon Croix-Rousse, Toulouse, Villejuif, Hôpital Européen Georges Pompiou et Lyon Edoudard
Herriot.
2
: Boullier, D., (1992). Science sociale et santé. L’art du compromis socio-technique dans l’innovation hospitalière : le cas des systèmes
PACS. France : John Libbey Eurotest. 75 - 103
3
:Berny et al., (2010). Etude pour des propositions sur une politique publique de généralisation des systèmes d’informations PACS en
France métropolitaine, 10 - 56
9
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
établissements établissements établissements établissements
publics en 2010 publics en 2016 privés en 2010 privés en 2016
Actuellement, la cour des comptes recense que près de 60% des établissements publics et 75%
des cabinets libéraux, en sont équipés4. Alors que pour l’année 2010, seulement 20% des
établissements publics et 50% des établissements libéraux étaient équipés d’un système
d’archivage et de partage des données médicales. D’après l’ARS, 30% des régions sont dites sans
film, engendrant des économies importantes et une accessibilité accrue. En revanche seulement
31% soit moins d’un tiers des PACS sont mutualisé5.
Aujourd’hui les PACS répondent de plus en plus à la demande des radiologues. Les logiciels
couvrent entre 80 et 90 % de leurs besoins. Les meilleures peuvent y répondre à 100% 6.
4
: Chasseing, D., (2016). L’imagerie médicale en France. Rapport au nom de la commission des affaires sociales sur l’enquête de la Cour
des comptes sur l’adaptation aux besoins des moyens matériels et humains consacrés à l’imagerie médicale. 14- 31
5
: Rmeh, E.,(2016). Imagerie médical : la Cour des comptes pointe les obstacles au développement des PACS. Tic Santé [En ligne], (page
consultée le 23/05/2017)
6
: Delesalle, J. (2017). Enquête PACS 2017. Le journal de la FNMR, 404, 5-34
10
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Son utilisation repose sur deux modèles économiques différents. La première possibilité est
l’achat du PACS et des serveurs. La deuxième possibilité est le mode Saas, pour Software as a
service. C'est-à-dire que l’établissement ne va pas acheter le système d’archivage, mais va en
quelque sorte le louer ou le financer par son utilisation. La société commercialisant le PACS, va
être rémunérée à l’examen. Par exemple à chaque examen, le centre de radiologie verse 0,48
euros. Le choix du modèle économique dépend de plusieurs facteurs :
Le PACS a pour but de remplacer définitivement l’utilisation des films dans tous les services de
radiologies, tout en améliorant les performances du service et en abaissant le coût pour la
réalisation d’un examen. Aujourd’hui son utilisation s’est bien généralisée et l’utilisation du film,
devient de plus en plus rare à travers les services d’imagerie. D’ailleurs certaines régions lancent
des programmes dits « sans films », grâce à une infrastructure mutualisée. C’est notamment le cas
11
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
de la région Ile-de-France, qui a lancé le projet S-PRIM (Services Partagés Régionaux en Imagerie
Médicale) et choisi l’offre de la société Carestream. En 2016, 39 établissements avaient souscrit
projet S-PRIM avec près de 10 millions d’examens archivés7. Les projets ayant franchi l’étape de la
mise en place, sont rares et cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord la mise en place des GHT
(développée plus bas) freine cette initiative, puis les différents établissements ne souhaitent pas
se faire imposer ni une organisation (pas toujours adaptée), ni même une marque de produit.
Comme évoqué précédemment, cet outil informatique assure les fonctions d’archivage, de
communication et de visualisation. La partie archivage des données patient peut être assurée
selon deux procédés. La première consiste en l’utilisation d’un Cloud. Toutes les données seront
stockées sur des serveurs hébergés, chez des sociétés ayant une certification pour stocker des
données médicales. C’est notamment le cas, avec les sociétés SFR ou encore OVH, qui disposent
d’une certification HDS (Hébergeur de Données de Santé)8. La deuxième possibilité d’archivage,
est un hébergement interne à l’établissement de santé. L’établissement doit disposer d’une salle
suffisante, afin d’accueillir tous les serveurs. Pour les deux procédés et conformément au décret
du 4 janvier 2006 relatif à l’hébergement des données de santé à caractère personnel, les données
des patients sont sauvegardées pour une durée de 20 ans, après leur dernier examen dans
l’établissement ou 10 ans après le décès du patient. Les délais peuvent être suspendus via un
recours gracieux (devant l’administration) ou contentieux (appel de la décision venant de
l’administration)9. Afin d’assurer une sécurité des données en cas de perte d’un serveur (serveur
hors service, attaque informatique, etc), les informations peuvent être dupliquées au près d’un
Data Center ou bien sur des serveurs propres à l’établissement de santé (via des technologies de
réplications).
La fonction diffusion des images et des comptes-rendus, permet d’envoyer ces différents
documents à l’ensemble des services de l’établissement ou aux cliniciens extérieurs à
l’établissement. Cette fonction est assurée selon trois méthodes différentes :
Via l’impression d’un film ou d’un support papier. Ce procédé est très polluant, long à
réaliser et très coûteux, mais tend à disparaitre.
7
: Carmine, P., (2016). Imagerie en Ile-de-France : Région sans film devient S-PRIM. Therma-radiologie[En ligne], (Consulté le 11/05/2017)
8:
OVH. Agrément HDS ASIP-OVH [En ligne] (page consultée le 05/05/2017).
9 : Berny et al., (2010). Etude pour des propositions sur une politique publique de généralisation des systèmes d’informations PACS en France
métropolitaine, p17
12
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
La communication est l’une des fonctions majeures du PACS. Aujourd’hui en France, comme
dans de nombreux pays en Europe et en Amérique du Nord, les différents systèmes informatiques
qui équipent les établissements hospitaliers, communiquent de plus en plus entre eux. C’est
notamment le cas avec le Picture Archiving Communication System, qui interagit et échange avec
les dossiers médicaux patient, les systèmes informatiques hospitalier (SIH) et radiologique (SIR).
Le SIH est un système informatique qui gère différentes fonctions, comme l’enregistrement des
informations du patient (carte vitale, etc), la gestion des entrées et sorties des patients, ainsi que
l’administratifs. Quant au RIS, ce système gère les rendez-vous, la gestion des flux, la facturation,
les statistiques, les comptes-rendus, etc. Pour faciliter l’interopérabilité entre les différents
systèmes d’information, un langage standard a été mis en place. Le protocole HL7 (Health Level 7),
définit les structures et les rôles des messages, dans le but de permettre une communication
efficace des données liées au système de santé. De plus, pour permettre un échange des données
entre PACS, le système d’archivage n’utilise que des images au format DICOM. La norme
internationale DICOM pour Digital Imaging and Communication in Medecine, est un langage
standard qui permet de faciliter le transfert d’image entre les machines des différents
constructeurs. Ce langage a été mise en place en 1985, par l’ACR (American College of Radiology)
et la NEMA (National Electric Manufacturers Associations. Certaines sociétés, comme le fabricant
Etiam, ont participé à son élaboration et à sa diffusion.10
10 : 13
Etiam. Histoire d’ETIAM [En ligne]. Page consultée le 29/06/2017
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
accès rapide aux examens antérieurs, possibilité d’avoir un avis consultatif provenant d’un
médecin extérieur au service ayant réalisé l’examen, …).
Enfin pour la réalisation des diagnostics, chaque PACS est équipé d’un viewer permettant de
visualiser et de réaliser, une interprétation des clichés pris durant l’examen. La réalisation d’un
diagnostic ne peut être établie uniquement si l’image est au format DICOM (sans perte) et sur un
écran avec une résolution importante et le plus souvent ccalibrable. Selon les fabricants, les
viewers sont plus ou moins développés pour certaines spécialités comme par exemple
l’orthopédie avec des fonctions de mesurages de volume, etc.
e) Le référent
Dans chaque établissement équipé d’un PACS, un référent y est nommé. Cette personne qui
est issue d’un pôle d’imagerie, est rattachée du point de vue hiérarchique, à un cadre de santé et
un chef de service. Son rôle est :
f) Les échecs
A leurs débuts, tous les projets pionniers de d’archivage informatique, se sont soldés par des
échecs. Après analyse, les trois principales raisons sont d’ordre fonctionnel, industriel et
technologique. En effet sur l’aspect fonctionnel, un manque d’analyse et de compréhension sur
les processus de productions et d’utilisation des images, a engendré un problème sur le
déplacement et le stockage des images. C'est-à-dire que les premiers PACS, étaient incapables de
prendre l’initiative pour la réalisation de ces étapes. Obligeant le corps médical, a réalisé de façon
manuelle l’échange et le stockage des données dans la salle à archives.
14
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Deuxièmement les industriels n’ont pas été capables de réaliser et de proposer une offre
adéquate aux services d’imagerie, à cause de deux facteurs. Tout d’abord sur l’aspect
économique, le coût proposé était grandement disproportionné par rapport à la valeur ajoutée,
apportée par cette technologie. Puis suite à des problèmes technologiques, allant d’un manque de
maturité suffisante à l’absence de standardisation pour l’échange des données. Ce facteur a été un
frein pour les établissements hospitaliers, car la standardisation permet de garantir
l’interopérabilité entre les différents systèmes d’informations et les différents composants du
PACS.
Enfin l’informatique et l’électronique ont fait des progrès rapides et constants entre les
années 1980 et 1990. Ces évolutions certes bénéfiques dans la baisse des tarifs pour les
composants, ont engendré le problème sur l’obsolescence rapide des éléments, mis en place pour
le PACS. Actuellement tous les établissements ont bien intégré l’archivage numérique dans le
fonctionnement de leurs services. Aucun échec n’a été signalé, que ce soit pour les établissements
renouvelant leurs systèmes d’archivages ou les établissements s’en équipant. De plus ces réussites
sont notamment possibles grâce aux fabricants qui travaillent de plus en plus avec le retour
d’expérience (feedback) et en collaboration avec les établissements hospitaliers.
Avant l’arrivée du PACS, les services d’imagerie médicale archivaient les résultats des examens
(les clichés et leurs comptes-rendus) de façon manuelle dans une salle à archive. Ce procédé avait
différentes contraintes, comme la perte des clichés et des comptes-rendus, un mauvais rangement
des données, des détériorations provoquées par les souris et l’humidité ou bien le temps passé
pour retrouver le bon dossier. Les résultats des examens, étaient transmis aux patients sur
différents supports, comme le CD, le DVD ou les films. Ces trois types de supports, avaient
différentes contraintes comme par exemple, un coût élevé d’archivage, la limitation du volume
disponible pour le stockage (environ 4 Go pour le DVD), la compatibilité des lecteurs pour lire un
CD ou DVD, ou bien la durée d’attente pour l’interprétation et la remise des clichés. Cette attente
15
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Concernant les clichés imprimés sur des films, on peut distinguer deux types de films, issues
des technologies d’impressions « sèches » et « humides ». Le film appelé « humide », est
photosensible et est exposé aux rayons X de la modalité radiographique. Pour révéler le cliché, on
utilise un procédé chimique. Quant aux films « sec », que l’on appel aussi film de reprographie
laser, il est imprimé via un dispositif adapté et relève des techniques dit de reprographie. L’image
est acquise nativement sous forme numérique11. Sur les images, le blanc correspond aux zones
ayant arrêtés les rayons X (les os) et le noir les zones les ayant laissé passer (partie molles). C’est
pourquoi les films radiographiques sont édités en niveau de gris. Ces clichés sont analysables sur
des écrans lumineux que l’on nomme négatoscopes.
Avant l’avènement du numérique, les services d’imagerie utilisaient des films humides pour la
réalisation des clichés. Les appareils de radiologie étaient tous équipés, d’un récepteur permettant
l’utilisation d’une cassette. Cette cassette était constituée d’un écran réfléchisseur et d’un film. Le
patient devait se positionner entre l’émetteur de Rayons X et le récepteur.
11 :
Nucléaire radioprotection et internet. Imagerie médicale : une France « sans film » économiserait 1,4 milliards d’euros sur 20 ans
16
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Durant l’émission de rayons X, les os (parties denses) bloquent le passage des rayons, tandis
que les parties molles (moins denses) les laisses passer. Le film radiographique devait être
développé dans une chambre noire, grâce à un révélateur et à des fixateurs chimiques. Ce procédé
pour le développement des clichés et le même que celui pour la reproduction photographique.
Cette méthode de développement, n’est plus utilisée de nos jours.
9
: Berny et al., (2010). Etude pour des propositions sur une politique publique de généralisation des systèmes d’informations PACS en
France métropolitaine, p17
17
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
1) Comparaison FILMS/PACS
a) Institut Curie 13
Pour l’étude comparative FILMS / PACS, je vais évoquer le cas de l’institut Curie qui est un
centre de lutte contre le cancer, basé en région Parisienne. L’Institut Curie est un établissement
disposant d’une capacité de 365 lits et qui traite 7 000 patients par an. L’institut est équipé d’un
PACS depuis 2002 et a décidé de devenir un établissement dit sans film. Chaque jour, 220 examens
y sont stockés et environ 20 utilisateurs en moyenne y sont connectés au même moment. Les
données sont consultables et consulté, par tous les radiologues, manipulateurs, médecins de
médecine nucléaire et cliniciens, via 5 consoles pour l’interprétation en radiologie et 1 200 postes
de travail (ordinateurs). Au total, le PACS totalise 415 000 examens en ligne pour 61 500 patients
que le centre accueille. Soit 1,5 million de séries d’images, 70 millions d’images stockées et
archivées, représentant un volume de 40 To stocké dans 8 serveurs. Il a été identifié que les
principaux services générant des données étaient la chirurgie, la radiodiagnostic, la médecine
nucléaire et la radiothérapie. Le choix d’utiliser un PACS ouvert à tous les services et d’abandonner
l’utilisation des films, est venue grâce à trois constats :
Tout d’abord, l’établissement rencontrait une inflation du volume des images, suite à
l’augmentation du nombre d’examens par patient et du nombre d’images par examen.
Ceci est dû à cause des évolutions technologiques en informatique et des dispositifs
médicaux (DM) en imagerie médicale.
Deuxièmement, qu’il était impératif d’informatiser et d’organiser les flux
d’informations (workflow)
Enfin, un dossier patient doit être facilement accessible et devient de plus en plus
exhaustif (historique, données cliniques, nombre d’images produits, etc).
13 : La Société Française de Radiologie. Retour sur investissement d’un PACS : l’expérience de l’Institut Curie [En ligne] (page consultée le
04/04/2017)
18
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Le but de cette étude est de réaliser un comparatif financier pour une durée de 8 années,
reposant sur deux modèles de fonctionnement. Les deux modèles présentés ci-dessous, sont les
modèles économiques avec PACS et Films.
Années 1 2 3 4 5 6 7 8
Matériel films 63 500 65 500€ 68 000€ 70 900€ 73 700€ 76 700€ 79 700€ 82 900€
€
Maintenance 0€ 27 000€ 28 000€ 29 200€ 30 300€ 31 600€ 32 900€ 34 000€
Consommation 223 07 269 231 280 000 291 231 302 846 315 000 327 615 340 769
CD, films, 7€ € € € € € € €
développement
Archivage 16 500 17 150€ 17 800€ 18 550€ 19 290€ 20 059€ 20 860€ 21 700€
(support, €
transport,
entreposage,
référencement)
Personnels 99 900 103 900 108 000 112 400 117 000 121 500 126 360 131 400
archivistes € € € € € € € €
Coût annuel 402 47 482 781 501 800 522 281 543 136 564 859 587 435 610 769
7€ € € € € € € €
Tableau 1 : Les résultats du modèle Film (Source Institut Curie)
19
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Années 1 2 3 4 5 6 7 8
Matériels 150 290€ 156 490€ 169 290€ 173 290€ 173 490€ 32 490€ 26 290€ 11 700€
PACS et
évolutivité
Matériels 0€ 105 600€ 109 800€ 121 200€ 122 380€ 127 300€ 132 400€ 137 700€
associés
(PC,…)
Maintenance 0€ 0€ 98 900€ 123 900€ 100 200€ 103 700€ 103 700€ 84 800€
PACS et
évolutivité
Maintenance 0€ 54 000€ 134 000€ 134 000€ 119 400€ 110 000€ 80 000€ 90 000€
des matériels
associés
Installation, 37 800€ 202 600€ 4 200€ 4 200 12 600€ 840€ 0€ 0€
configuration,
conduite de
projet PACS
Maîtrise 176 050€ 56 400€ 7 900€ 2 500€ 7 900€ 4 100€ 7 900€ 400€
ouvrage et
formation
Personnels 32 250€ 61 080€ 74 900€ 77 900€ 81 080€ 96 530€ 100 400€ 104 400€
PACS
Films et 266 112€ 276 757€ 331 030€ 313 228€ 276 520€ 18 502€ 15 000€ 15 000€
produits
chimiques
Coût annuel 663 502€ 912 927€ 930 020€ 950 218€ 983 570€ 493 468€ 465 690€ 444 000€
En analysant ces deux tableaux, on peut en tirer différentes conclusions. Tout d’abord sur
le long terme, on peut constater que sur la durée totale de cette étude, l’utilisation du modèle
Films est nettement moins couteuse que le modèle PACS. En effet, la valeur totale net pour les 8
années de cette étude, est de 4 215 K€ pour le modèle Films, tandis que le modèle PACS
représente un coût de 5 753 K€. Le différentiel des coûts entre les deux modèle, est de 1 538 K€.
Cependant il est à noter qu’à partir de la 6ème année, le coût annuel du modèle PACS est inférieur à
celui du modèle FILMS. C'est-à-dire qu’il faut environ 6 années, pour que l’Institut Curie amortisse
le coût de fonctionnement du PACS.
20
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Lorsque l’on regarde de façon plus détaillée les coûts annuels, la principale dépense pour le
modèle Films, concerne le poste «films et les produits chimiques». A travers ces 8 années d’étude,
cette dépense est stable et représente environs 55% des dépenses totales par an.
En revanche pour le modèle PACS, la répartition des postes de dépenses en est tout autre.
Malgré le passage au numérique avec l’utilisation du PACS pour tous les services d’imagerie (hors
mammographie), le poste de dépense le plus élevé pour les deux premières années, reste tout de
même le poste « films et produits chimiques », avec près de 40% des dépenses. Ceci peut
s’expliquer, car le personnel n’est pas encore suffisamment formé à l’utilisation du PACS. Cette
hypothèse est concordante, car le deuxième poste en dépense, concerne la formation du
personnel qui représente 35% des coûts annuels. L’année 6, marque l’année d’amortissement du
PACS. A cette période, le poste « maîtrise d’ouvrage et formation » ne représente plus que 1% des
dépenses et le poste « films et produits chimiques », plus que 2% des dépenses. La principale
dépense concerne le poste « matériels et maintenance », qui passe de 22% pour la première
année à 75% à la 8ème année.
Une simulation comparant les deux modèles (Films et PACS) sur une durée de 13 ans a été
réalisée. Elle montre un retour sur investissement plus favorable en faveur du modèle PACS.
Cependant, pour cette dernière simulation, l’Institut Curie n’a pas communiqué de résultats
chiffrés et s’est seulement contenté d’un simple communiqué.
21
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
b) CHU de Nancy 14
Après seulement 3 mois d’exploitation du PACS, les premiers changements dans les services
ont pu être constatés. Tout d’abord, il a été noté que le personnel médical consultait plus
fréquemment les antériorités des patients (63% contre 52% sur les enfants et 55% contre 29%
pour les seniors). Ces consultations avaient notamment pour but de mieux suivre les patients dans
le temps afin de réaliser le meilleur diagnostic possible. Ceci a été possible, grâce à une
accessibilité rapide et plus facile de l’historique patient, pour le corps médical. Ensuite le
personnel médical, utilisait plus souvent le post-traitement afin d’avoir le meilleur rendu pour les
clichés (64% contre 40%). L’archivage informatique offre la possibilité de réaliser du post-
traitement (les réglages en contrastes ou lumineuse, etc) sans limites et sans contrainte
budgétaire par rapport aux films. En effet, avec les films, il faut choisir les meilleurs clichés et les
imprimer. Enfin l’évaluation a montré une diminution concernant le délai entre l’enregistrement
et la remise du compte rendu du patient. Cette baisse de 46% a permis d’augmenter la
satisfaction du patient et de désengorger les salles d’attentes. Il est à souligner, que ces résultats
rencontrent d’importantes variations en fonction des services et des techniques utilisées (IRM,
scanner, etc).
Après analyse de tous les résultats on peut en conclure que la mise en place du PACS dans ces
établissements, a permis une très forte amélioration du workflow. C'est-à-dire du flux de travail,
entre la réception du patient et sa remise du compte rendu.
14
: Lefevre, F. (2005). Evaluation de l’implantation d’un PACS sur les pratiques médicales en radiologie : premiers résultats. Journal de 22
radiologie, Volume 33 (10), 1175 1195
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
a) Les gains
Les sociétés commercialisant les PACS, promettent tous plusieurs bénéfices, grâce à leurs
solutions technologiques. Le premier avantage évoqué, concerne un gain dans l’efficacité des
services d’imagerie. Notamment grâce à la disponibilité des dossiers patient et à l’archivage
numérique ayant permis l’élimination des étapes de manipulation des documents papiers et films.
Ces changements ont contribués à une amélioration de la productivité des manipulateurs en
radiologie et des radiologues, une amélioration de la qualité de vie au travail ou bien encore la
réduction des coûts d'un service de radiologie.
Ces premières constations ont eu lieu aux Etats-Unis. Le Baltimore Veteran Affairs Médical
Center, a été un des premiers établissements à s’être équipé d’un PACS8. Des recherches menées
par Reiner et Siegel, ont montré une amélioration de l’efficacité du département de radiologie. Ils
affirment avoir enregistré une augmentation de l’efficacité de 20 à 60% pour les technologues, de
40% pour les radiologues et de plus de 50% pour le personnel de soutien. Chaque radiologue
pouvait économiser en moyenne 28,5 minutes par jour9. Le temps économisé, pouvait être
réinvesti pour mieux accompagner les patients dans leur prise en charge, accueillir de nouveaux
patients, ou dans certaines taches administratives. Cependant pour obtenir ces résultats, le
département d’imagerie a du revoir entièrement ses processus de fonctionnement. Cela a permis
de mieux dimensionner l’offre de vacations, en fonction de l’activité à réaliser et des besoins. Par
exemple pour ce service, des changements ont été opérés sur le planning du personnel, dans les
tâches à réaliser (consultation des examens antérieurs, le post-traitement,...), le positionnement
des postes de travail, l’aménagement de l’accueil, etc.
15
: Chasseing, D., (2016). L’imagerie médicale en France. Rapport au nom de la commission des affaires sociales sur l’enquête de la Cour des
comptes sur l’adaptation aux besoins des moyens matériels et humains consacrés à l’imagerie médicale. 162 p
16
: Gibaud, B., (2002). Les réseaux d’imagerie médicale. Les cahiers du numérique. France : Lavoissier, 75-104
23
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Indépendamment de cet exemple, des utilisateurs de PACS, avancent une deuxième raison
aux gains de productivité. Ces médecins et radiologues évoquent une diminution de 20% du
nombre de rejet d’images par rapport aux films. Dans les services utilisant des films, les clichés
pouvaient être rejetés suite à la présence d’artéfacts, un mauvais choix de constantes, etc. Le
post-traitement possible grâce au PACS, permet d’y remédier, notamment en retouchant l’image
(réglage des contrastes lumineux, etc).
En France, aucune étude du Ministère de la Santé n’a été réalisée pour quantifier les
aspects bénéfiques du PACS dans un service de radiologie. Des Sénateurs, des Députés, ainsi que
la Cour des Comptes, ont réalisé différents rapports afin de proposer des pistes, pour améliorer la
qualité des soins tout en réduisant son coût. A chaque fois qu’il est évoqué le thème de l’imagerie
médicale, le PACS est mis en avant comme une solution pour réduire le coût de l’examen,
notamment en prenant en exemple des études à l’étranger. En effet, pour appuyer cette
argumentation, les exemples ne manquent pas en Europe. Le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la
Belgique, l’Allemagne, étant des pays où ce système d’archivage y est très répendu15. La plupart
des estimations chiffrées en France, sont issues des KOL (Keys Opinion Leader). Ce sont en faite,
des personnes influentes et issues du monde médical, s’exprimant dans des salons, congrès ou
articles de presse, dans le but de promouvoir leur propre expérience.
Concernant l’amélioration des diagnostics, l’accessibilité plus rapide et plus facile des dossiers
patients, pour la consultation des examens antérieurs, est à prendre en compte. De plus, les outils
pour le diagnostic, intégrés ou additionnels via des modules, sont de plus en plus complets. Ils
permettent, ainsi de réaliser différentes mesures, de la visualisation en 2D et 3D, la simulation
pour la pose de prothèse, une aide via la détection assistée capable, par exemple de reconnaitre
des structures anatomiques ou pathologiques.
15
: Chasseing, D., (2016). L’imagerie médicale en France. Rapport au nom de la commission des affaires sociales sur l’enquête de la Cour des
comptes sur l’adaptation aux besoins des moyens matériels et humains consacrés à l’imagerie médicale. 162 p
24
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Une étude américaine, portée sur 267 patients traités pour un cancer du foie, avait montré
lorsque les données étaient stockées et disponibles dans un système d’archivage informatique, un
taux de répétitions d’examens de 11%. Tandis que pour un archivage manuel, le taux de répétition
pouvait monter à 52%15. Cette forte différence entre ces deux types d’archivages est due à une
disponibilité plus rapide et une accessibilité plus facile à l’historique des examens du patient, grâce
à l’informatique. En effet, il faut compter environ 3 secondes, pour charger et visualiser un cliché
avec les nouveaux PACS. Bien entendu, cette durée de chargement varie selon les fabricants. Cette
prouesse est d’autant plus remarquable, lorsque l’on sait que la radiologie standard produit des
images d’un poids important, mais en faible quantité, tandis que l’imagerie en coupe, acquiert de
très nombreuses images mais d’un poids faible. Une image provenant d’un scanner représente
environ 0,5 Mo et un examen complet environ 400 Mo. Un cliché radiographique pulmonaire pèse
entre 10 et 15 Mo17.
L’archivage commun aux deux établissements, permet ainsi de réduire le taux de répétition
d’examen, qui aura un impact sur les coûts et sur le délai de prise en charge du patient.
L’échantillon de 267 personnes est certes faible, mais est actuellement la seule étude chiffrée au
Monde, montrant une corrélation entre de répétition d’examens et l’organisation de
l’établissement. Il serait plus judicieux d’utiliser les termes suivant disant, qu’il existe une
corrélation entre la redondance des actes et la façon dont est organisé l’hôpital. En France le
Sénateur Daniel Chasseing, lors d’un rapport d’information sur l’adaptation aux besoins des
moyens matériels et humains consacrés à l’imagerie médicale, a estimé que la généralisation de la
mutualisation des PACS, pourrait diminuer de 40% les actes redondants8. Cette analyse est à
relativiser, car le sénateur s’est basé sur l’étude Américaine, qu’il a ensuite extrapolé au contexte
français.
Un rapport de la cour des comptes, site en exemple le CHRU de Lille. Ce Centre Hospitalier
Régional Universitaire, dispose d’un plateau technique composé de 9 IRM, dont une pour le per-
opératoire et de 7 scanners dont 4 qui sont affectés pour les urgences. Les différentes modalités
d’imagerie sont très sollicitées, ce qui en fait un parfait exemple concernant les économies de
budget. Les établissements qui composent le CHRU, utilisent tous le même système d’archivage
électronique de la société Philips, pour les images de l’ensemble des modalités d’imagerie. Cette
connectivité, entre tous les hôpitaux du CHRU de Lille, permet aux praticiens cliniciens et
radiologues, un partage et un accès rapide des données. Depuis l’utilisation du PACS, le CHRU de
Lille a pu ainsi réduire de 86,4% ses dépenses en film radiologique. Pour l’année 2011, ce budget
s’élevait à près de 414 000€15. Au fil du temps, l’archivage informatique remplace de plus en plus,
l’utilisation du film en France. La généralisation des systèmes d’information de radiologie a été
estimée à 2,842 milliard d’euros sur la période 2010 – 2030. Soit 1,440 milliards d’euros de moins
que la perpétuation des pratiques actuelles17. Avec cette technologie, son coût est bien inférieur à
celui de l’utilisation de films. Cependant le coût de l’archivage informatique, représente tout de
même près de 75% du prix de l’examen9. Ce pourcentage certes élevé, va décroitre à mesure que
le nombre d’examens réalisés augmente au sein de l’établissement. Pour faire décroitre de façon
15
: Chasseing, D., (2016). L’imagerie médicale en France. Rapport au nom de la commission des affaires sociales sur l’enquête de la Cour des
comptes sur l’adaptation aux besoins des moyens matériels et humains consacrés à l’imagerie médicale. p94
17
: Lefevre, F., et al., (2013). L’environnement numérique intégral en urologie, le PACS. Association Française d’urologie [En ligne], (page 26
consultée le 25/04/2017)
9
: Berny et al., (2010). Etude pour des propositions sur une politique publique de généralisation des systèmes d’informations PACS en France
métropolitaine, p17- 106
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
plus drastique le coût de l’examen, la mutualisation des PACS entre plusieurs établissements est
une solution possible (exemple du CHRU de Lille). De ce fait, le coût moyen d’un examen
radiologique avec un PACS mutualisé est estimé à environ 2,15 € TTC, tandis qu’un examen avec
un système d’archivage informatique par établissement, est estimé à 2,63 € TTC par examen. A la
seule condition que pour obtenir ces valeurs, il faut réaliser plus de 2 millions d’examens annuels.
A titre de comparaison, avec les archivages CD/DVD, film ou papier, le coût d’un examen est de
3,23 € TTC9.
2,5
1,5
0,5
0
Avec PACS PACS mutualisé Sans PACS
La mutualisation du PACS, reste la meilleure option pour réduire le coût global d’un examen en
radiologie et permet à plusieurs établissements de pouvoir s’échanger et d’accéder à un unique
dossier par patient. Certaines réflexions mènent à la mise en place de PACS régionalisé. Cependant
le projet a peu de chance de voir le jour à court terme, car concernant les établissements publics,
la nouvelle loi de santé prévoit la création de GHT et introduit la nation de territoire, sous division
de la région (détaillée dans le chapitre sur les contraintes du marché).
15
: Chasseing, D., (2016). L’imagerie médicale en France. Rapport au nom de la commission des affaires sociales sur l’enquête de la Cour des
comptes sur l’adaptation aux besoins des moyens matériels et humains consacrés à l’imagerie médicale. p94
27
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
3) Les patients
Actuellement aucune étude n’a été réalisée pour pouvoir chiffrer l’impact du PACS sur la
qualité des soins envers les patients. En revanche des médecins, radiologues et centres
d’imageries, ont constaté des bénéfices pour le patient depuis son utilisation.
a) Le portail patient
Des centres d’imagerie se sont équipés d’un portail web, assurant un accès aux résultats de
l’examen.
Outre les aspects écologiques via la disparition des clichés en film (produits chimiques, etc),
une baisse du temps de réalisation de l’examen a été constaté. Le temps de la prise en charge du
patient jusqu’à la remise du compte rendu, pouvait dépasser une heure et demi, avant l’utilisation
du portail web. Grâce à cet outil, le patient ne doit plus attendre 45 minutes pour obtenir ses
résultats. Une fois l’examen effectué, la secrétaire médicale remet aux patients une adresse URL
(lien du portail), un identifiant et un mot de passe. Ce mode de fonctionnement permet de
garantir confidentialité et sécurité d’accès aux données personnelles. Les sociétés qui
commercialisent ce type de portail, peuvent proposer un accès pour le médecin prescripteur, via
un identifiant qui lui est propre. Son identifiant lui permettra de consulter les images et comptes-
28
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
rendus de tous ses patients, ayant consulté dans le cabinet en question. Ces informations peuvent
être consultable depuis un smartphone, une tablette ou bien d’un PC. Aucun diagnostic, ne peut
être réalisé depuis le portail. Au motif, que les images ne sont pas au format DICOM et que le
diagnostic ne peut être réalisé que sur des écrans conçus pour cet effet (écran de diagnostique ou
RETINA pour les appareils mobiles). Ce type d’écran, permet d’avoir une résolution d’images
suffisamment importante pour porter un diagnostic. Actuellement les portails web se sont bien
généralisés au près des cabinets d’imageries privés et tendent à l’être pour les établissements
publics.
Prenons l’exemple du Docteur Jean-Marc TREUTENAERE, qui a équipé depuis 2012 ses trois
cabinets d’imagerie, basé à Martigues et Istres, avec un portail web. Lors d’une interview pour le
magazine Therma-radiologie daté du 2 juillet 2015, le docteur TREUTENAERE estimait que son
utilisation avait permis de transformer leur mode de travail, notamment en fluidifiant le parcours
patient grâce à une meilleure gestion de l’attente. Cette amélioration a notamment permis de
désengorger les salles d’attentes. Sur les trois cabinets, il reçoit environ 200 patients par jour. Les
secrétaires médicales n’ayant pratiquement plus de dossier papier à gérer, a permis de dégager
20% de leur temps18. Ce temps gagné, a été investi dans l’amélioration de la prise en charge des
patients, dans la gestion administrative et financière du cabinet. A travers ce cas concret,
l’amélioration de l’accueil du client est un élément important dans la prise en compte du parcours
de soin. Son amélioration permet entre autre d’apaiser les différentes tensions, comme les
phobies médicales, les conflits, l’attente, mais aussi d’accorder plus de temps aux patients dans le
but de leur expliquer différentes démarches administratives et médicales.
b) L’intelligence Artificielle
En analysant les différents acteurs du marché à travers leur site internet et lors d’une
rencontre au salon HIT (Salon Paris Healthcare 2017), j’ai pu constater un fort développement de
l’intelligence artificielle, que l’on abrège aussi par la désignation IA. L’intelligence artificielle est un
ensemble de techniques, mises en œuvre dans le but de réaliser une machine, capable de recréer
18
: Benque, B., One Manager a transfomé la vie de notre service. Thema-radiologie [En ligne], (page consultée le 10/05/2017) 29
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
une intelligence. En d’autres termes, une machine capable de raisonner seule sans intervention de
l’homme. La nouvelle génération de PACS, s’appuie sur cette technologie pour l’aide au diagnostic
et non pour le diagnostic. Le but actuel, n’étant pas de faire concurrence avec les médecins, mais
de leur être complémentaire. Le principe de fonctionnement de l’IA est simple. Il va comparer un
cas particulier (celui du patient) avec les millions d’informations mémorisées et sauvegardé dans
les serveurs. Après analyse, il va proposer un diagnostic à titre consultatif. Dans un cas concret, l’IA
va pouvoir analyser les clichés venant d’être réalisés, analyser l’historique des examens antérieurs
du patient et analyser les cas des autres patients afin de trouver des corrélations. Pour réaliser
cette corrélation, l’IA aura un besoin en informations. D’où l’utilisation de ce que l’on appel du Big
Data, qui est la masse d’informations collectés informatiquement. Avec l’arrivée de la VNA
(développé plus bas), le PACS prendra une nouvelle stature. Les ordinateurs étant très bons pour
mémoriser et collecter des millions de données, la VNA pourra accueillir une multitude de
données comme des images, des données ECG, des vidéos, etc.
La société IBM a créée le logiciel Watson, qui sert à la réalisation de diagnostics. Ces résultats
sont impressionnants, car il diagnostic un cancer du poumon, avec un taux de réussite de 90%
contre 50% pour un médecin19. Ces résultats, laisse penser à certaines personnes qu’à terme, l’IA
pourra remplacer le rôle du radiologue, dans l’étape du diagnostic. Le radiologue aurait
uniquement un rôle consultatif, celui-ci n’aurait plus qu’à vérifier et valider le diagnostic.
On peut se poser des questions sur cette dernière remarque, car les ordinateurs ne sont pas
adaptés dans le dialogue avec les personnes. De plus, un médecin qui connaît son patient depuis
plusieurs années, serait plus à même de poser un meilleur diagnostic à son client. Par exemple, l’IA
n’a aucune connaissance sur le mode de vie, les contraintes professionnelles ou psychologique du
patient. Enfin le développement de l’IA, provoque encore aujourd’hui, des interrogations et de
nombreux phantasmes. Des freins bloquent son développement, comme celui de l’accès aux
données médicales. De nombreux pays comme par exemple la France, ont très durement
réglementé la collecte de ces données. Or ce deep learning (phase d’apprentissage) est ce qui
nourrit l’intelligence artificielle. Deux possibilités s’offre à nous, soit ouvrir l’accès à ces données
afin d’avoir une IA plus fiable ou bien restreindre l’accès à ces données au nom de la vie privée.
19
: Deluzarde, C., Le diagnostic par intelligence artificielle va-t-il ringardiser le médecin ?. Maddyness [En ligne], (page consultée le
30
23/05/2017)
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
L’archivage numérique est un outil ayant permis d’améliorer les performances des services
d’imagerie. Malgré les différents avantages apportés par cette solution, des limites ont pu être
constatées. Comme évoqué précédemment, les systèmes d’informations (logiciel informatique)
communiquent de plus en plus entre eux, afin d’améliorer le flux de travail et la qualité des soins.
Par exemple, le RIS va communiquer avec le PACS, pour la réalisation du compte rendu de
l’examen et son archivage dans le bon dossier patient. L’architecture informatique qui compose
les différents systèmes d’informations, diffère selon les fabricants. Cette différence rend parfois, la
communication entre logiciel difficile pour ne pas dire très difficile. Ces problèmes vont du
« plantage de logiciel », un fort ralentissement de l’interface, à la perte d’informations. Afin
d’éviter ces mésaventures et d’impacter les performances de l’établissement, des sociétés ont fait
le choix de développer et de commercialiser en plus de leur PACS, leur propre RIS. C’est
notamment le cas avec la société Fujifilm, qui propose les produits Synapse PACS et Synapse RIS.
Cette solution, permet en effet d’assurer une très bonne stabilité et communication entre les deux
systèmes. Cependant les coûts à supporter par l’entreprise sont non négligeables. En effet il faut
prévoir un investissement financier et en ressources humaines, pour le développement d’un RIS et
d’un PACS. Le désavantage est que l’entreprise n’est pas spécialisée dans la conception de RIS. Son
produit est de conception généraliste et non d’un produit spécialisé aux besoins. A l’inverse de ce
choix, la société General Electric qui est notamment spécialisée en PACS, a réalisé un partenariat
avec la société EDL20, qui est spécialisée dans la conception de RIS. Cet accord stratégique, permet
d’avoir deux produits parfaitement harmonisés entre elles. Cependant les problèmes de
communications peuvent resurgir, si un établissement ne souhaite renouveler uniquement son
PACS.
20
: EDL. Imagerie médicale – imagerie [en ligne] (page consulté le 15/05/2017)
31
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Les modalités d’imagerie génèrent de plus en plus de volumes de données. Par exemple,
l’Institut Curie à Paris, réalise environ 220 examens chaque jour. Les données sont sauvegardées
sur 8 serveurs, représentant 40 To de données (70 millions d’images)13. Face à la quantité de
volume, les premiers PACS téléchargés la veille de la venue du patient, son historique médical.
C’est ce que l’on appelait le prefetching16. Le RIS sur lequel est enregistré la programmation du
rendez-vous, communique avec le PACS, afin qu’il télécharge le dossier du patient. Les plus
mauvais Picture Archiving Communication System, n’arrivaient pas à télécharger toutes les
données durant la nuit. C’est pourquoi sur les nouveaux systèmes d’archivages informatiques, les
fabricants ont décidés d’utiliser le cache du navigateur, qui est une technique informatique qui
met dans une mémoire cachée des copies de données. En d’autre terme, le PACS va lire dans un
cache des informations avant que le programme en ait besoin dans le but d'accélérer la vitesse de
lancement. Ce procédé est notamment utilisé dans le civile, pour la consultation de pages web. Le
RIS va envoyer des messages à l’archivage, pour qu’il télécharge la veille de l’examen quelques
données du patient. Ainsi, les clichés les plus récents du patient et qui ont le plus de chance d’être
consultés, seront lu plus rapidement. Actuellement grâce à cette méthode la majorité des PACS,
sont capables d’afficher les images et compte-rendues des examens, en moins de 3 secondes.
c) Le type d’application 5
La majorité des PACS commercialisés fonctionnent via une application de type client lourd.
C'est-à-dire que le PACS est installé dans le système d’exploitation, en l’occurrence sur
l’ordinateur. Ce procédé dispose de plusieurs inconvénients. Outre son aspect financier élevé, elle
oblige l’acquéreur à installer le PACS sur chaque poste, afin de permettre aux différents
utilisateurs un échange et un accès aux serveurs, sur lesquels sont stockées les données. Il en est
de même pour l’installation des mises à jour, ainsi que la réalisation des maintenances.
13
: La Société Française de Radiologie. Retour sur investissement d’un PACS : l’expérience de l’Institut Curie [En ligne] (page consultée le
04/04/2017)
16
: Gibaud, B., (2002). Les réseaux d’imagerie médicale. Les cahiers du numérique. France : Lavoissier, 75-104
5
: Delesalle, J. (2017). Enquête PACS 2017. Le journal de la FNMR, 404, 5-34
32
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Sur le marché seule une petite quantité de sociétés, propose un PACS dit FullWeb. A l’inverse
du client lourd, le PACS est quant à lui, directement installé sur le serveur. Les maintenances et
mises-à-jour se font directement sur ce serveur, d’où un gain en rapidité et un coût inférieur au
client lourd. Les données quant à elles, vont transiter par un accès web. Pour cela, il suffit
simplement de lancer un navigateur web et de se connecter à une adresse url prédéfinie. Grâce à
la technologie HTLM5, il est désormais possible d’y accéder depuis tous les navigateurs web
(Internet Explorer, Firefox, etc). Le FullWeb, permet aussi la mise en place du zérofootprint. Avec
le zérofootprint, les informations restent stockées dans le serveur et en aucun cas, elles ne sont
téléchargées pour être utilisées. Les données affichées sur l’écran de visualisation, sont
l’équivalent d’une reproduction. D’un point de vue schématique, au lieu de visualiser des données
brutes, on ne visualise que des captures d’écrans, assurant ainsi une amélioration en termes de
sécurité des données. Cette application (FullWeb) et technologie (HTML5), sont complexes à
mettre en œuvre et représentent un fort investissement financier dans son développement. De
plus, elles ne sont pas maitrisées par l’ensemble des acteurs du marché. Le FullWeb, est
notamment un point de différenciations entre les fabricants, comme le font les sociétés AGFA et
Fujifilm.
Les poids lourds du monde de l’imagerie, comme Siemens et General Electric, ne maîtrisent
pas ces technologies. Le fait que ces acteurs soient spécialisés dans les modalités d’imagerie et
non dans les systèmes d’archivage en est la cause.
33
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Aujourd’hui l’utilisation du PACS est devenue un outil nécessaire à tous les services d’imagerie.
Bien que son utilisation se soit bien généralisée, il se heurte encore à deux contraintes majeures.
D’abord sur l’aspect financier, puis sur l’aspect des compétences. L’achat de cet outil, représente
un investissement significatif. Le prix d’achat, varie en fonction des équipements d’imagerie (IRM,
scanner, etc), du nombre de postes pouvant consulter le PACS, le nombre de consoles de
diagnostic, du nombre de personnes devant être formées à son utilisation, du nombre d’examens
réalisés chaque jour par le service et de la mise en place des réseaux informatiques. Auxquelles
par la suite, il faudra y ajouter les différentes maintenances. C’est pourquoi les petits cabinets
libéraux en sont très peu équipés9. Avant les années 2000, le PACS avait du mal à s’implanter au
près des services ou cabinets de radiologies. La première raison était le manque de volonté des
pouvoirs publics. Aucune vision claire n’a été prise dans le domaine de la santé. La France en
termes d’équipement en imagerie, avait un parc inférieur à la moyenne de l’OCDE. Le pays
disposait de 2,4 IRM et 7,6 scanners par millions d’habitants, lorsque la moyenne OCDE était de
7,6 et 18,9. Pour l’année 2013, la France était toujours en retard, avec 9,4 IRM (14,3 moyenne
OCDE) et 14,5 scanners quand la moyenne OCDE était à 24,615. La deuxième raison concerne les
barrières liées aux projets et à la technologie. C'est-à-dire que des cliniciens et radiologues ont fait
une résistance aux changements. Cette barrière à l’innovation est connue dans le milieu
psychologique. Ce phénomène est très présent dans la société civile. Par exemple, il est difficile de
convertir une personne âgée à l’informatique. C’est pourquoi, il a été important d’expliquer son
utilité, tout en identifiant les différents problèmes rencontrés par les services d’imagerie avec
l’utilisation des films (coûts, ressources humaines, etc). Et ce dans le but, de faire apparaitre le
PACS, comme une réponse à chacun des problèmes identifiés.
9
:Berny et al., (2010). Etude pour des propositions sur une politique publique de généralisation des systèmes d’informations PACS en France
métropolitaine, p18
15
: Chasseing, D., (2016). L’imagerie médicale en France. Rapport au nom de la commission des affaires sociales sur l’enquête de la Cour des
comptes sur l’adaptation aux besoins des moyens matériels et humains consacrés à l’imagerie médicale. 162 p
34
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
b) Etude de marché
En 2016, le marché mondial du PACS a été évalué à environ 5,5 Milliards de dollars, avec une
croissance annuelle de 11% depuis l’année 2010. Le plus gros marché est celui de l’Amérique du
Nord, qui représente à lui seul, près de 48% des ventes mondiales. Ces chiffres comprennent,
l’achat des licences ou sa location, les éléments permettant le stockage des données, les
installations, les maintenances et les formations pour les utilisateurs. Le deuxième plus gros
marché est celui de l’Europe, qui a été évalué en 2013 à 512 Millions de dollars, représentant 28%
du marché mondiale. Le marché sur ces deux continents est considéré comme mature, car le PACS
s’est bien généralisé dans l’ensemble des établissements privés comme publics, notamment grâce
à une volonté politique instaurée, par les différents gouvernements depuis une vingtaine
d’années. La croissance actuelle que connait ce marché est toujours d’actualité, car elle est portée
par le renouvellement des PACS, suite aux évolutions technologiques en informatique et des
moyens d’imageries. De plus les gouvernements continuent toujours de soutenir son déploiement
et même à sa mutualisation. La France représente le deuxième plus gros marché en Europe avec
20% du marché, derrière l’Allemagne qui lui représente 25%. Pour l’année 2016, les estimations
portant sur la France, présentent un marché d’environ 60 Millions d’euros. Le marché mature voit
l’apparition d’une nouvelle génération de PACS moins coûteux et porteurs d’innovation forte sur
le traitement de l’image.
21
: Micromarketmonitor. Europe Radiology PACS Market Research Report [En ligne] (page consultée le 14 juin 2017)
35
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
a) Le SWOT
Le SWOT pour Strengths, Weaknesses, Opportunities and Threat, est un outil de marketing
permettant de d’écrire le positionnement d’un produit.
Forces : Faiblesses :
Opportunités : Menaces :
Tableau 3 : Présentation des forces, faiblesses, opportunités et des menaces pour le PACS
36
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
A travers le Monde, la pénétration des entreprises qui commercialisent le PACS est fortement
impactée par l’origine de la société. C'est-à-dire qu’en Europe, sur le marché du PACS, ont trouve
principalement des sociétés Européennes, pour le Japon principalement des sociétés Japonaises et
en Amérique du Nord principalement des sociétés Etatsuniennes.
En Français, on trouve 11 sociétés qui sont des acteurs majeurs sur le marché. De plus petites
entreprises sont aussi présentes, comme des start-up qui essaient de se lancer avec la conception
de PACS. Cependant leurs résultats du au faible volume de ventes réalisées, peuvent être
considérés comme nuls, pour cette étude. Les principaux acteurs en Europe et notamment en
France, dans le domaine de l’archivage numérique pour l’imagerie médicale, sont les sociétés :
5
: Delesalle, J. (2017). Enquête PACS 2017. Le journal de la FNMR, 404, 5-34
37
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Ci-dessous, un tableau présentant les chiffres d’affaires réalisés, ainsi que le nombre
d’installations réalisées. Comme le montre le tableau, l’entreprise ayant réalisé le plus de chiffre
d’affaire, n’est pas la société disposant du plus grand nombre d’installation. Ce résultat peut être
logique, car le coût d’un PACS peut varier selon sa mutualisation ou non, de la modalité
d’utilisation (achat ou Saas), du nombre de personnes à former, du coût des maintenances et du
type de configuration (Cloud ou serveur). En termes de chiffre d’affaires, le leader en France est la
société AGFA avec plus de 14 Millions d’euros réalisé, soit 23% de part de marché. Sur l’ensemble
des poids lourds dans les modalités d’imagerie, seul General Electric avec 18 % de part de marché
et Fujifilm avec 8%, arrivent à se positionner parmi les cinq leaders du marché. L’avantage pour
ces sociétés est qu’elles peuvent répondre à des appels d’offres, en réalisant une offre globalisé
PACS /scanner, par exemple.
38
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
591 000 € 1% 73
2 000 000 € 3% 34
8 000 000 € 16 % X
Les autres
Tableau 4 : Parts de marché pour le PACS en France (Source FNMR)
39
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
c) Les produits5
Concernant les produits proposés par ces différents compétiteurs, les fonctionnalités des PACS
sont sensiblement les mêmes. C'est-à-dire qu’ils assurent tous les mêmes fonctions de base qu’un
archivage numérique, peut proposer. Les principales différences sont notamment dans
l’application. La majorité des sociétés ne maîtrise pas la technologie FullWeb. C’est pourquoi la
plupart des archivages numériques, fonctionne sur une application de type client lourd. Ce type
d’application, oblige une installation du PACS, sur chaque ordinateur qui sera connecté au serveur.
Comme le marché est mature et à forte concurrence (Océan Rouge), des entreprises essaient
d’aller vers ce que l’on appelle l’Océan Bleu, en proposant une application Web, HTML5 (décrit
précédemment) avec une VNA (décrit plus bas). L’objectif de l’Océan bleu, est de relancer une
activité d’un marché saturé et très fortement concurrentiel, en proposant un produit sans ou
faiblement concurrentiel.
er
Sociétés Produits Date 1 Type
commercialisation d’application
annoncée
Medimage 01/01/2000 Client Lourd
Anywhere (Windows)
Enterprise 01/06/2012 Client Web
Imaging (HTML5)
Vue PACS 01/01/2004 Client Lourd
(Windows)
MediaWeb 01/06/2006 Client Lourd
(HTML5)
40
5
: Delesalle, J. (2017). Enquête PACS 2017. Le journal de la FNMR, 404, 5-34
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
On peut constater que des produits sont anciens avec une sortie datant de 1999. Ceci
n’empêche pas le PACS d’être performant, car régulièrement les sociétés mettent à jour leur PACS.
L’inconvénient est une interface qui peut être moins agréable à utiliser.
En 2017, la FNMR a contacté ces entreprises afin de faire estimer un devis. Le but étant de
pouvoir éclairer les radiologues sur les offres disponibles sur le marché. Les sociétés ont du
réaliser un devis selon les critères suivants :
9 radiologues sur 3 sites distants dont 2 cabinets et un site Equipement Matériaux Lourd (1
Scan et 1 IRM)
Volumétrie Rx-US-Mammo par cabinet 120 dossiers par jour, soit 240 par jour
Volumétrie scanner : 11 500/an
Volumétrie IRM : 6 500/an
3 postes PACS Rx+1 manip/cabinet
Diffusion de 500 correspondants maxi et 100 connexions simultanées
Le tableau, ci-dessous, présente les différents tarifs proposés en fonction du devis. Sont
présentés en rouge les 3 tarifs les plus chers pour chaque ligne et en bleu les tarifs les moins chers.
Les prix proposés sont tous exprimés en TTC (toute taxe comprise) et sans négociation. De toutes
les offres, la société Télémis est la seule intégrant dans son tarif pour le PACS, les coûts pour
l’installation, la formation initiale et la journée de formation. L’offre la moins cher est celle de la
société française e-MEDIA, et la plus cher est l’offre de Carestream. Ces deux sociétés proposant
des applications en client lourd. Les sociétés proposant une application Web, se situent dans le
milieu des offres, en termes de tarif.
41
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Tarif
Tarif Tarif
PACS en Tarif Total journée
formatio maintenance
serveur installation Achat de
n initiale logiciel
formation
Accelis 110 000€ 22 000€ 8 000€ 140 000€ 1 000€ 17 500€
AGFA 116 000€ 39 000€ 4 400€ 159 400€ 1 100€ 11 000€
Carestream 310 000€ 18 000€ 12 000€ 340 000€ 1 500€ 50 000€
e-Media (avec
station bi 95 000€ 9 000€ 3 600€ 107 600€ 960€ 9 000€
écran Revue)
e-Media (avec
station bi 99 000€ 9 000€ 3 600€ 111 600€ 960€ 9 000€
écran DIAG)
EDL 167 936€ 7 560€ 17 640€ 193 136€ 1 260€ 15 768€
Fujifilm 220 520€ 18 480€ 6 000€ 245 000€ 1 200€ 25 000€
General
264 000€ 22 800€ 7 800€ 294 600€ 1 560€ 26 400€
Electric
NGI 190 000€ 14 000€ 12 000€ 216 000€ 1 000€ 17 000€
Philips 224 899€ 63 912€ 8 500€ 297 311€ 1 728€ 47 228,83€
Softway
97 235€ 10 800€ 7 800€ 115 835€ 1 200€ 7 680€
Medical
Télémis *314 670€ 314 670€ 48 343€
Tableau 6 : Les tarifs proposés en fonction des caractéristiques du devis (Source FNMR)
d) Les implantations5
A travers le tableau ci-dessous, on peut visualiser les implantations des sociétés mais aussi le
type de produit réalisé. Il faut savoir qu’il y a des différences de fonctionnements, entre les
services d’imagerie publics et privés. Ces différences peuvent être par rapport au parc (IRM,
scanner, mammographe,…), les spécialités des services (orthopédie,…), l’équipement informatique
(réseau internet, les câbles, les ordinateurs,…) et le nombre de patients consultés. Toutes ces
différences sont prises en comptes par les fabricants, afin de proposer le meilleur produit à
chaque établissement. Le leader du marché, est très faiblement présent au sein des
établissements privés. En effet, la société AGFA a fait le choix de proposer un produit ne
répondant qu’au besoin du milieu public.
5
: Delesalle, J. (2017). Enquête PACS 2017. Le journal de la FNMR, 404, 5-34
42
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Sociétés Le nom des PACS pour les PACS pour les Forte Forte
Produits établissements établissements implantation implantation
Publics Privés en Privé en publics
Impax X X
Télémis X X X X
Médical
Vue PACS X X X
Isite X X
Pacs Sectra Nouvel entrant Nouvel entrant Nouvel Nouvel
sur le marché sur le marché entrant sur le entrant sur le
Français Français marché marché
Français Français
Synapse 5 X X X X
Centricity X X
GXD5 X X
Vepro X
Xplore X
One X X
Manager
Tableau 7 : Comparatif entre les implantations et les produits
43
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
connait la France (voir chapitre les contraintes du marché). De plus, cela pose le problème de la
sensibilité client. Par exemple dans un même hôpital, certains services pourront être satisfaits de
leurs outils informatiques, tandis que d’autres services ne le seront pas. La non satisfaction d’un
produit pourra provoquer une baisse des performances d’un service, diminuant la qualité de prise
en charge des patients, voire pouvant compromettre leurs vies. La proposition d’un large portfolio,
correspond plus aux besoins des cabinets privés. Certains cabinets étant spécialisés en IRM,
scanner, radiologie ou bien les trois.
A l’inverse d’autres sociétés, qui ne proposent qu’un seul outil, compatible avec tous les
besoins référencés. Des fonctions sous forme de module intégrable permettent ainsi de s’adapter
à chaque service. C’est notamment le cas de la société Fujifilm, qui propose le PACS Synapse. Une
équipe de développeur travail sur la même base informatique et réalise des intégrations pour
s’adapter aux besoins du client. Par exemple, il est possible d’ajouter la dosimétrie pour connaitre
la quantité de doses reçu par le patient par un cumul d’examens ou de produit de contraste
injecté au patient et la quantité à ne pas dépasser, des modules de mesures ou bien la
téléradiologie.
La France, tout comme de nombreux pays Européens (Allemagne, Suède, Finlande, etc) est
confrontée à une menace à court, moyen et long terme, avec la pénurie du nombre de
radiologues. La spécificité de la France, mis en évidence lors d’un rapport de la cour des comptes,
fait état de différents facteurs ayant contribué à cette situation. Le principal facteur est l’Etat
Français lui-même, qui n’avait pas de vision politique suffisamment claire dans le domaine de la
santé. De ce fait, le pays connaissait un fort retard en équipement d’imageries médicales
(radiologie, scanner, IRM, etc), de plus le numerus clausus a eu un impact sur le nombre de
radiologues. Pour le syndicat des radiologues, le nombre de médecins radiologues pourrait chuter
44
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
de 35% d’ici 2020, si aucune mesure n’était prise. D’après des estimations, l’âge moyen d’un
radiologue en 2010 était de 51,3 ans et 65% des radiologues avaient plus de 50 ans. Pour l’année
2025, seulement 35% des radiologues actuels seront encore actifs. Ces prévisions sont
inquiétantes surtout lorsque les estimations de l’espérance de vie en France métropolitaine, pour
l’année 2016, atteignent 79,4 ans pour les hommes et 85,4 ans pour les femmes. Le nombre de
centenaires devrait quant à lui, atteindre 54 255 personnes pour 203022.
Face à la pénurie des radiologues, deux solutions ont été trouvées. Chaque année, le numérus
clausus est augmenté. Ainsi pour l’année 2017, le nombre de places disponibles étaient de 8 117
personnes en médecine, soit une augmentation de 478 places suite à l’arrêté publié le mercredi 11
janvier 2017. Cette mesure n’aura aucun effet à court terme, mais sera bénéfique sur le long
terme, car il faut environ 12 années d’études pour devenir radiologue. Afin de résoudre le
problème à court terme, de plus en plus de médecins étrangers ou d’étudiants français formés à
l’étranger, exercent en France. Au 1er janvier 2012, il était recensé que 18 000 médecins, soit 8,6 %
des médecins exerçant sur le territoire national, avaient un diplôme étranger. Pour l’année 2014,
leur représentation passé à 14 %. A la date du 1er janvier 2015, la France recensait 8 556 médecins
radiologues, soit une augmentation de 16% par rapport à l’année 2000 23.
Deuxièmement, il a été souligné que les établissements publics avaient du mal à recruter du
personnel. Près de 40% des postes à temps pleins en radiologie sont vacants. Tout en sachant que
le nombre de démissions est très élevé avec un seuil de 39% en hospitalier. Les contraintes de
l’exercice hospitalier, ainsi qu’un fort écart en termes de rémunération entre les secteurs publics
et privés, en seraient les principales raisons. Dans le libéral, le salaire annuel moyen net d’un
radiologue, est estimé à environ 254 000 euros15. Tandis que dans le public, il était de 96 000
euros15. Sur les 8 500 radiologues, seulement un quart sont des salariés du public15.
15
: Chasseing, D., (2016). L’imagerie médicale en France. Rapport au nom de la commission des affaires sociales sur l’enquête de la Cour des
comptes sur l’adaptation aux besoins des moyens matériels et humains consacrés à l’imagerie médicale. 23-28
22
: Observationsociété. L’espérance de vie reprend sa progression [En ligne] (page consultée le 25/05/2017)
23
: Genthialon, (2017). Plus de 22 000 médecins diplômés à l’étranger exercent en France. Lefigaro, (page consultée le 26/07/2017)
45
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Face aux alertes des différents syndicats de médecins, des directeurs d’hôpitaux, de
patients, d’associations et de Parlementaires, l’Etat Français a décidé d’agir mais avec un certain
retard. Le parc en équipements lourds, est en nette progression. La cour des comptes constate
une très forte augmentation en équipements entre les années 2010 et 2015. Elle note une
augmentation de 43% du parc d’IRM et de 50% du nombre de tomographes à émission
notamment. La France dispose désormais, du deuxième parc le plus jeune en Europe, derrière la
Bulgarie. 70% des IRM, ont moins de 5 ans. Cette amélioration s’est faite au bénéfice du secteur
privé lucratif, par volonté politique. Tous secteurs confondues, la France disposait en 2015 de 812
IRM, 1 096 scanners, 121 tomographes à émission de positions, 449 gamma-caméras15.
Pour inciter les jeunes médecins à travailler dans le public, une revalorisation salariale a été
opérée. Cependant, elle reste tout de même inférieure à la moyenne du privé.
Enfin la mise en place de la nouvelle loi de santé avec notamment la création des GHT, va
imposer des équipes tournantes. C'est-à-dire que tout le personnel médical peut être amené à
travailler dans tous les établissements composants le GHT. Permettant ainsi, d’adapter le
personnel en fonction des besoins.
15
: Chasseing, D., (2016). L’imagerie médicale en France. Rapport au nom de la commission des affaires sociales sur l’enquête de la Cour des
comptes sur l’adaptation aux besoins des moyens matériels et humains consacrés à l’imagerie médicale. 10-39
46
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Du coté des sociétés médicales, des solutions ont été développées afin de répondre à ces
problématiques. Tout d’abord via le PACS, qui lorsqu’il est utilisé dans un service, mobilise moins
de ressources en personnel, comparé aux services utilisant encore des films. De plus les gains de
temps réalisés par son utilisation, permettent de consulter plus de patients. Des sociétés comme
Accelis sont leader sur le marché Français, dans le domaine de la téléradiologie10. Ce module de
téléradiologie qui bien souvent s’intègre au PACS, permet la transmission d’images afin d’obtenir
un diagnostic à distance. Le médecin radiologue peut ainsi réaliser un diagnostic, tout en étant à
plusieurs milliers de kilomètres du lieu où a été réalisé l’examen. Des sociétés comme IBM, mise
sur l’intelligence artificielle pour établir des diagnostics (voir chapitre sur l’IA).
Les GHT pour Groupement Hospitalier de Territoire ont été mis en place via la loi santé de
2016. Cette loi qui prévoit la création de 135 groupements hospitaliers de territoire, a pour but de
favoriser le travail en réseau des hôpitaux en France. Le principe fait que les établissements d’un
même GHT, devront mutualiser leurs achats et équipes médicales, se répartir les activités, se
coordonner autour d’une même et unique stratégie pour la prise en charge du patient, afin de
mieux répondre aux contraintes budgétaires et aux besoins de la population (désert médicaux,
dépistage précoce de cancers, etc). Cette harmonisation devra être fonctionnelle d’ici 5 ans25.
Pour chacun des 135 groupements hospitaliers de territoire, un établissement support y est
désigné. Le rôle de cet établissement est de prendre en charge les fonctions comme les achats,
l’école, les formations, le système d’information hospitalier.
10 :
Etiam. Histoire d’ETIAM [En ligne]. Page consultée le 29/06/2017
23
: ARS. Les groupements hospitaliers de territoires [En ligne] (page consultée le 05/06/2017)
47
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Pour illustrer de quelle façon cette loi va modifier le marché du PACS et le parcours de soins,
prenons l’exemple du GHT Lille Métropole Flandre Intérieure. Ce regroupement comprend les
établissements CHRU de Lille, Groupe Hospitalier Loos Haubourdin, Groupe Hospitalier Seclin
Carvin, CH d’Armentières, CH de Hazebrouck, CH de Bailleul, CH de Roubaix, CH de Tourcoing, CH
de Wattrelos et le CH de Wasquehal26. L’établissement support qui est le CHRU de Lille, va devoir
décider du choix du PACS qui équipera l’ensemble des établissements du GHT. Grâce à cette
mutualisation, tous les établissements au sein du même groupement, vont pouvoir avoir un accès
26
: ARS Hauts de France. Groupements hospitalier de territoire [En ligne] (page consultée le 06/06/2017)
48
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
au dossier médical du patient. En d’autres termes, un patient ne sera plus obligé de se déplacer avec
son dossier médical (historique des examens) à chaque nouvel examen. Outre l’aspect écologique (arrêt de
la production des films et usage des produits chimiques), ceci permettra d’améliorer considérablement
la qualité et l’efficacité des diagnostics, à condition que le patient soit consulté dans des
établissements du même GHT (objectifs du projet médical partagé). Toutes les données de chaque
patient seront stockées dans des serveurs ou dans une VNA (Vendor Neutral Archiving) propre au
groupement. Actuellement, aucune diffusion et consultation des données entre les GHT ou avec
un établissement privé n’est possible.
1) L’intégration RIS/PACS
Suite aux différentes contraintes touchant les établissements privés et publics, on assiste de
plus en plus à des regroupements de services d’imagerie et à une harmonisation concernant les
dispositifs médicaux, l’informatique, les achats, etc. Toutes ces contraintes créent de nouveaux
besoins notamment en informatique médicale. Les différents services hospitalier, souhaitent
bénéficier d’outils permettant d’améliorer la communication entre praticiens, qui gèrent mieux
l’accumulation des données du patient et qui soient utilisables, dans un réseau multi-sites. Le
développement des systèmes informatiques notamment du SIH, en est le parfait exemple. Le RIS
49
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
voit de plus en plus ses propres fonctions historiques, comme la gestion des rendez-vous, la liste
de travail, les comptes rendus ou bien encore la reconnaissance vocale, reprise pas les SIH 26.
La deuxième stratégie, consiste à une intégration avec une interface commune. C'est-à-dire
que le PACS et le RIS, ne font plus qu’un. Le logiciel combiné assurera ainsi, les fonctions du PACS
et du RIS. Les entreprises proposants ce type de solution, font souvent suite à la fusion de deux
entités, dont l’une était spécialisée en PACS et la deuxième en RIS. C’est notamment le cas, avec la
société Française Softway Medical27, qui propose un logiciel combinant le RIS et le PACS, via sa
solution One Manager, mais pour inconvénient que le produit proposé soit généraliste et répond
mal aux besoins des clients.
La dernière stratégie, correspond à la vente d’un PACS et d’un RIS de marques différentes. Sur
le marché, cela se traduit par un partenariat entre deux entreprises, comme c’est le cas, avec les
sociétés Général Electric (PACS) et EDL (RIS), ou Carestream (PACS) et Nicesoft (RIS). Ce choix
permet aux concepteurs de logiciel, de focaliser leurs ressources financières et humaines, dans un
domaine pour se spécialiser. Les produits seront ainsi complets, mais l’inconvénient est lorsqu’un
problème survient, les deux entreprises peuvent se rejeter la faute et fortement pénaliser le
fonctionnement du service.
26
: Bret, P., (2015). Intégration des PACS et des RIS. Departement of Medical Imaging. Toronto: Université de Toronto
27
: Softway Medical. Produit One Manager [En ligne] (page consultée le 18/05/2017) 50
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
2) La VNA
L’archivage neutre permet une archive commune à plusieurs établissements, pour le stockage
des données patients et une meilleure interopérabilité, entre les différents systèmes
d’informations hétérogènes hospitalier comme les PACS, RIS, SIH, etc. Il est jugé comme l’outil
idéal des GHT, car il est parfois difficile de pouvoir faire communiquer deux PACS de marques
différentes entre eux, suite à des problèmes de compatibilité, de navigateur, de stockage des
données, etc. Afin de résoudre l’ensemble des problèmes évoqués, les échanges d’informations se
feront en suivant le chemin PACS/VNA/PACS et non directement de PACS en PACS (voir schéma ci-
dessous).
28
: Société Française de Radiologie. Méthode et intérêt de l’installation d’un archivage neutre [En ligne] (page consultée le 06/06/2017) 51
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
De plus, il sera désormais possible de stocker dans les dossiers patients, des données
DICOM, mais aussi non DICOM.
Un viewer unque pourra être utilisé pour la consultation de toutes ces données (format
DICOM et non DICOM).
La durée de leurs archivages, sera gérée de façon autonome par la VNA, sans perte
d’informations avec le temps. Cependant, elles seront détruites à la fin du cycle de vie des
données automatiquement, sans intervention de l’homme, conformément au décret du 4 janvier
2006 relatif à l’hébergement des données de santé à caractère personnel (voir chapitre Le PACS en
France). Les données sauvegardées dans la VNA auront deux avantages. Tout d’abord, les
médecins pourront ainsi, bénéficier de la totalité de l’historique des examens réalisés au sein de
tous les établissements, connectés à cet archivage neutre. La durée de chargement pour visualiser
ces données, varie selon les fabricants, mais est souvent inférieure ou égale à trois secondes. Cet
accès aux données, garantira une meilleure efficacité pour les diagnostics, les soins et la
surveillance des patients.
Le deuxième avantage résulte de l’indépendance de la VNA, par rapport aux PACS. Cette
indépendance, permet de changer de système d’archivage, sans avoir à migrer les données des
patients. En revanche en cas de changement de serveur, une migration des données sera
obligatoire. Toutes ces informations, que l’on appelle aussi Big Data, donnent régulièrement droit
à des discussions, notamment sur des points de vue éthique et sécuritaire. Actuellement aucune
étude n’a été réalisée sur de possibles attaques informatiques, dans le but de voler les
informations des patients.
52
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Suite à la généralisation des PACS et aux évolutions technologiques, les services d’imagerie
médicale génèrent des données informatiques de plus en plus lourdes. Dans les pays dont le
marché est dit mature, c'est-à-dire qui entre en phase de renouvellement, le concept du Vendor
Neutral Archiving est apparu afin de rendre l’archivage des données plus indépendantes du
PACS28. Cette indépendance permettra entre autres, d'accéder plus facilement aux dossiers des
patients, de traiter plus facilement les images et de produire directement des comptes-rendus
enrichis. De plus il n’y aura plus besoin de réaliser une migration des données, lors du changement
de PACS. Avec cette solution, le PACS va perdre ainsi deux fonctionnalités 27. Le « A » de
l’archivage et le « C » de la communication. Ces deux fonctions perdues, vont être désormais
entièrement assurées par l’archivage neutre, notamment via un outil de visualisation capable de
diffuser du contenu DICOM et non DICOM pour l’ensemble des cliniciens et patients. L’ancien
système d’archivage, ne sera plus qu’un Picture System. Ce changement ne modifiera en aucun
cas, les autres fonctions antérieures du PACS. Il lui sera toujours possible, de visualiser et traiter
les images afin de réaliser des comptes rendus, ou bien d’utiliser un serveur d’application pour
faire du post-traitement avancé. Via cette transformation, il répondra plus aux besoins métier
pour la radiologie, la médecine nucléaire, la chirurgie, l’oncologie, etc.
Lors d’une interview le directeur marketing de Fujifilm, Rémy TESSIER déclarait « on entre dans
l'ère du Pacs de deuxième génération. Le Pacs devient un outil de management du workflow
diagnostic, qui permet de travailler l'image, mieux l'utiliser et en sortir un diagnostic en
s'affranchissant des consoles secondaires de modalité »29. Cet avis est partagé par l’ensemble des
acteurs majeurs sur le marché Français et par de nombreux cliniciens.
28
: Société Française de Radiologie. Méthode et intérêt de l’installation d’un archivage neutre [En ligne] (page consultée le 06/06/2017)
29
: Lefevre, F. (2005). Evaluation de l’implantation d’un PACS sur les pratiques médicales en radiologie : premiers résultats. Journal de
radiologie, Volume 33 (10), 1175 - 1195
53
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
c) La VNA régionalisée
Des projets pour des VNA régionalisées ont été évoqués, mais aucune n’a encore vu le jour.
Bien que l’idée de sa mise en place soit au stade de simple idée, le projet a peu de chance de voir
le jour. Principalement à cause de la nouvelle loi de santé, imposant la mise en place des GHT et
de la non création d’un numéro unique patient. Le principe de fonctionnement d’un archivage
neutre régionalisé est très simple. Tout d’abord, un établissement est désigné pour recevoir les
serveurs (VNA). Tous les établissements de la même région, vont pouvoir se connecter aux mêmes
serveurs. Le premier intérêt d’un tel projet, est l’aspect financier permettant l’harmonisation des
coûts de l’achat, de l’installation et des maintenances des serveurs, avec l’ensemble des
établissements. Le deuxième intérêt est que chaque GHT de la même région, pourra s’échanger et
accéder aux données de tous les patients habitants dans la région. Et ce, quelque soit la marque
du PACS utilisée par la GHT, car la VNA sert à la communication et à l’archivage des données, tout
en étant indépendant du PACS. Le patient pourra ainsi se faire soigner dans n’importe quel
établissement public de la même région, tout en ayant les soins les plus appropriés. Le personnel
médical disposant de tout l’historique du patient.
3) Le cas de Sectra
Dans le cadre de mon mémoire, nous avons du mener un sujet de réflexion. Nous avons choisi
de s’intéresser à la société SECTRA. En effet, cette société a décidé de se lancer sur le marché
français du PACS, bien qu’il soit considéré comme mature et à forte concurrence. Pour mener à
bien cette réflexion, nous avons réalisé un business plan, dans le but d’avoir un regard sur la
faisabilité du projet.
a) L’activité
L’entreprise SECTRA est une société Suédoise fondée en 1978. Elle est un leader mondial
dans les solutions informatiques pour l’imagerie médicale. En plus de 20 ans, SECTRA a réalisé plus
de 1 700 installations à travers le monde. Actuellement l’entreprise est présente dans 15 pays, est
à réalisé un chiffre d’affaire de 119,6 millions d’euros pour l’année 2016. Son PACS a reçu
plusieurs récompenses pour la satisfaction client et la disponibilité de sa solution. Elle est « Best in
54
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Klas », pour la troisième année consécutive aux États-Unis et pour la 2ème année à l’échelle
mondiale. Le 7 juin 2016, elle a annoncé le lancement d’une filiale, sur le marché français.
b) Le marché
Le marché du PACS en France est considéré comme mature car l’ensemble des
établissements privés et publics, en sont équipés. De plus, le secteur est très fortement
concurrentiel, avec pas moins de 11 sociétés disposant de 84 % de part de marché. Pour l’année
2016, le marché a été estimé à hauteur de 60 millions d’euros et devrait rester élevé car beaucoup
d’établissements vont renouveler leurs pacs (marché de renouvellement). En France, il y aurait
2964 structures d’imagerie médicale issue du privé et publique. Pour l’année 2016, il était recensé
8 736 radiologues en activité.
c) L’équipe
La filiale Française de SECTRA, est une petite structure comprenant une dizaine d’employés qui
est essentiellement composée d’une force de vente. Ce qui en fait, la plus petite structure du
marché français. Du fait d’un développement du PACS à l’étranger, la filiale n’intégrera pas
d’équipe de programmeur. La société sera composée :
1 directeur / directrice
3 Ingénieur(e)s d’applications (un ingénieur par zone)
2 technicienn(e)s
3 commerciaux (un commercial par zone)
2 agents administratifs
55
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Pour faciliter le travail des équipes, nous allons diviser la France en trois zones.
d) Le Chiffre d’affaire
Il est difficile de pouvoir prédéfinir un chiffre d’affaire exacte. C’est pourquoi, en fonction
des différentes contraintes du marché et de l’entreprise (notoriété, maturité du marché, la forte
concurrence, etc), nous avons établi deux prévisions. L’une optimiste et la seconde pessimiste.
L’objectif de SECTRA, sera d’avoir un résultat compris entre ces deux prévisions.
56
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
pourquoi, sur notre deuxième année, nous nous fixons l’objectif d’avoir un site référence, qui nous
servira de site vitrine, pour montrer notre savoir faire aux potentiels clients. En 2021, soit l’année
finale pour l’harmonisation des PACS des structures publics, nous devrions avoir réalisé 5 sites
références. Ces sites références peuvent être des Centres Hospitaliers, Centre Hospitaliers
Universitaires, etc.
57
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
poursuivre ses investissements en priorisant les ventes auprès des établissements privés. D’après
nos calculs, il nous faudra attendre notre troisième année de présence sur le marché, afin d’avoir
une rentabilité par rapport à la valeur investie en marketing (valeur ROI supérieure à 1).
g) Les produits
Pour la France, la société commercialisera le même portfolio que celui proposé sur les marchés
étrangers. Car nous partons du principe que nos expériences concernant des larges installations à
l’étranger (multi-sites), représentent les mêmes contraintes que celle des groupements
hospitaliers de territoire. C’est pourquoi l’entreprise commercialisera :
58
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Notre système d’archivage numérique, pourra être commercialisé selon deux modèles
économiques, l’achat et le Saas (Software as a service).
h) Le segment
Dans notre étude, nous avons identifié trois types de segments :
i) Le marché ciblé
Suite à la nouvelle loi de santé engendrant la création des groupements hospitaliers de
territoire, nous allons cibler principalement les établissements publics. C'est-à-dire les 132 GHT,
comprenant au minimum un centre d’imagerie médical. Les 4 autres GHT étant exclus au motif
quels ne disposent pas de structures de radiologies.
j) Les besoins
Sur le segment des établissements publics, notre compréhension du marché montre que les
principaux éléments qui influencent la demande sont :
La disponibilité du service. En effet, les services de radiologie veulent un archivage qui soit
tout le temps opérationnel, pour ne pas perturber le fonctionnement du service et la
qualité des soins ;
Une interopérabilité entre les systèmes d’informations, permettant de garantir un meilleur
flux de travail ;
Une migration des données facilitées, assurant une indépendance entre le serveur stockant
les données et le système d’archivage numérique ;
59
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
k) La concurrence
Après étude, nous avons identifié 3 types de concurrents pour le marché des établissements
publics :
Tout d’abord, les sociétés proposant un RIS/PACS intégré comme le fait la société Softway
Médical ;
les sociétés commercialisant un RIS et PACS, mais qui ne sont pas spécialisé en RIS. Ce qui
est le cas de la société Fujifilm ;
puis les sociétés commercialisant uniquement du PACS, mais réalisant des partenariats
avec des sociétés spécialisées en RIS. C’est notamment le choix de la société General
Electric.
Le marché qui est considéré comme mature, du fait que l’ensemble des établissements
soient équipés d’un système d’archivage numérique ;
La forte concurrence présente sur le marché. Onze sociétés disposent de 84% du marché ;
Le manque de notoriété de la société en France.
m) La stratégie
L’entreprise dispose de trois principaux avantages par rapport à la concurrence. Tout
d’abord, nous commercialiserons de l’archivage neutre (VNA) évitant la migration de données,
notre PACS fonctionne sur tous les navigateurs web (Firefox, Google Chrome, etc) via la
technologie HTML5, et nous avons une très bonne disponibilité, qui a été récompensé par
différentes récompenses Best in Klass.
60
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
n) Le prix
Si l’on se base aux tarifs de la concurrence et de notre portfolio, le prix proposé sera
supérieur à 200 000 euros. En effet, notre offre pour les établissements publics (VNA plus le PACS),
intègre la technologie HTML5 et un viewer zérofootprint.
o) Le plan commercial
Sur le plan commercial, nous allons devoir promouvoir activement nos solutions, à travers
différents moyens. Tout d’abord, les commerciaux devront réaliser des prospections, permettant
ainsi de faire connaitre notre solution, d’obtenir des contacts et dévaluer de futur projet. Chaque
commercial se verra affecter une zone de travail, sur laquelle il y effectuera ces tâches. Ensuite
pour augmenter notre visibilité, nous allons participer à plusieurs reprises à des salons, congrès et
agoras. Cela nous permettra de pouvoir rencontrer des acteurs, comme des médecins, cadres de
santé ou informaticiens. Enfin, notre présence dans des magazines spécialisés ne devra pas être
négligée. Par exemple, la Fédération Nationale des Médecins Radiologues dispose de son propre
magazine. Il pourra être utilisé, pour nous faire connaitre, mais aussi pour influencer les
radiologues dans leurs décisions d’achats.
p) Conclusion de l’étude
Après analyse du marché, on peut considérer qu’il sera très difficile pour SECTRA de
pouvoir s’imposer comme le leader ou un des leaders du PACS, sur le marché Français. Cependant
la qualité de ses produits concernant la disponibilité, l’interopérabilité ou encore la migration des
données, lui permet d’être considéré comme un outsider. De plus, ses différentes expériences à
l’étranger sur de larges installations, font que la société est actuellement la seule à avoir le plus
d’expériences équivalentes aux groupements hospitaliers de territoire. Cependant, une forte
communication sur les performances de son service et les récompenses « Best in Klas », doit être utilisé
pour faire connaitre l’entreprise. Son manque de notoriété et l’absence de sites de références en France,
font que sur les cinq premières années, SECTRA partira avec un sérieux handicape par rapport à la
concurrence.
61
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Cinq années après son introduction sur le marché, les estimations prévisionnelles des ventes
lui confèrent 1% de part de marché, du point de vue pessimiste et 5% de part de marché, pour les
prévisions optimistes. Si SECTRA, veut s’imposer comme un des leaders du marché, elle devra
revoir son portfolio. Parmi les différentes stratégies possibles, on peut évoquer :
La réalisation d’un partenariat avec une société spécialisée dans la conception et la ventes
de RIS (radiology information system). Cette solution est la plus rapide et la moins
onéreuse à mettre en œuvre du point de vue financier et humain;
Le développement de son portfolio, notamment en commercialisant des modalités
d’imagerie, comme des mammographies, table de radiologie, etc. Pour se faire, plusieurs
possibilité s’offre à elle. SECTRA pourra passer des accords de ventes avec un constructeur,
ou bien acheter une société fabricant des modalités d’imagerie (par exemple, Fujifilm a
acheté la société Sonosite, pour commercialiser des échographes). Permettant ainsi de
proposer aux clients, des offres globalisées modalités et logiciels, pour l’imagerie médicale.
62
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
CONCLUSION
Face à un marché très fortement concurrentiel et mature, mais dont la croissance est
toujours d’actualité, notamment porté par le renouvellement, la mutualisation et
l’interopérabilité, les fabricants d’archivage numérique doivent aussi prendre en compter les
nouvelles contraintes de santé. L’étude de marché a notamment permis de montrer que certaines
sociétés s’adaptent rapidement à ces nouveaux défis, notamment en proposant des technologies
se différenciant de la concurrence. La solution de Fujifilm, avec un PACS client léger, pouvant
fonctionner sur tous les navigateurs web, peut être considérée comme la meilleure offre du
marché. A l’inverse, les petites structures n’ayant pas suffisamment de ressources en recherche et
développement, misent quant à elles, plus sur une offre de solutions intégrées.
L’influence du PACS dans l’amélioration de la prise en charge du patient, est certes difficile
à quantifier mais est constatée par tous les services utilisateurs et patients. Son impacte sur
l’efficacité et la réduction des coûts de l’examen, ne sont plus à démontrer. Face à une pression
budgétaire touchant les établissements du public et du privé, contraint des établissements à
réaliser des regroupements pour des achats ou simplement fonctionnel, ne faisant ainsi que
renforcer sa généralisation. Aujourd’hui tous les services l’utilisant, ne voudraient en aucun cas
repasser à un archivage manuel.
63
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Bibliographie et Sitographie
1 : Mekarni, S., 2011.L’apport du PACS (Picture Archiving and Communication System) pour l’imagerie
médicale [en ligne]. Mémoire de fin d’étude manipulateur en radiologie. Setif : Institut National de
formation Supérieure Paramédicale de Sétif, 76p
http://www.memoireonline.com/10/12/6165/Lapport-du-PACS-Picture-Archiving-and-Communication-
System-pour-limagerie-medicale.html
2 : Boullier, D., (1992). Science sociale et santé. L’art du compromis socio-technique dans l’innovation
hospitalière : le cas des systèmes PACS. France : John Libbey Eurotest. 75 – 103
3 : Berny et al., (2010). Etude pour des propositions sur une politique publique de généralisation des
systèmes d’informations PACS en France métropolitaine, p 10 – 106
www.solidaritessante.gouv.fr/IMG/pdf/MPDSSIS_Etude_de_cadrage_PACS_V2-2_1_.pdf
4 : Chasseing, D., (2016). L’imagerie médicale en France. Rapport au nom de la commission des affaires
sociales sur l’enquête de la Cour des comptes sur l’adaptation aux besoins des moyens matériels et humains
consacrés à l’imagerie médicale. 162 p
www.senat.fr/rap/r15-602/r15-602.html
www.persee.fr/doc/sosan_0294-0337_1992_num_10_3_1235
6 : Rmeh, E.,(2016). Imagerie médical : la Cour des comptes pointe les obstacles au développement des
PACS. Tic Santé [En ligne], (page consultée le 23/05/2017)
http://www.ticsante.com/Imagerie-medicale-la-Cour-des-comptes-pointe-les-obstacles-au-
developpement-des-Pacs-NS_3008.html
7 : Carmine, P. (2016). Imagerie en Ile-de-France : Région sans film devient S-PRIM. Therma-radiologie[En
ligne], (Consulté le 11/05/2017)
http://www.thema-radiologie.fr/actualites/1425/imagerie-en-ile-de-france-region-sans-film-devient-s-
prim.html
https://www.ohv.com/fr/private-cloud/healthcare/agrement.xml
9: Berny et al., (2010). Etude pour des propositions sur une politique publique de généralisation des
systèmes d’informations PACS en France métropolitaine, p17- 106
https://www.senat.fr/rap/r15-602/r15-6021.pdf
www.etiam.com/fr/societe/historique
64
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
11 : Auclaire et al. (2013). De la radiographie à l’IRM, comment notre corps est-il devenu transparent ?. [En
ligne]. TPE Termilale S. Annecy
https://sites.google.com/site/imageriemedicale/
12 : Nucléaire radioprotection et internet. Imagerie médicale : une France « sans film » économiserait 1,4
milliards d’euros sur 20 ans
http://radioprotection.unblog.fr/2010/08/30/imagerie-medicale-une-france-sans-film-economiserait-14-
milliards-deuros-sur-20-ans/
13 : La Société Française de Radiologie. Retour sur investissement d’un PACS : l’expérience de l’Institut Curie
[En ligne] (page consultée le 04/04/2017)
pe.sfrnet.org/Data/ModuleConsultationPoster/pdf/2008/1/1e4e7048-cf85-42ce-91f1-ff2d3808eb61.pdf
14 : Lefevre, F. (2005). Evaluation de l’implantation d’un PACS sur les pratiques médicales en radiologie :
premiers résultats. Journal de radiologie, Volume 33 (10), 1175 1195
www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0221036305755153?via%3Dihub#aep-abstract-sec-id13
15 : Chasseing, D., (2016). L’imagerie médicale en France. Rapport au nom de la commission des affaires
sociales sur l’enquête de la Cour des comptes sur l’adaptation aux besoins des moyens matériels et humains
consacrés à l’imagerie médicale. 162 p
www.senat.fr/rap/r15-602/r15-602.html
16 : Gibaud, B., (2002). Les réseaux d’imagerie médicale. Les cahiers du numérique. France : Lavoissier, 75-
104
17 : Lefevre, F., et al., (2013). L’environnement numérique intégral en urologie, le PACS. Association
Française d’urologie [En ligne], (page consultée le 25/04/2017)
http://www.urofrance.org/nc/science-et-recherche/base-bibliographique/article/html/lurologie-par-ses-
images-partie-k-lenvironnement-numerique-integral-en-urologie-le-pacs.html
18 : Benque, B., One Manager a transfomé la vie de notre service. Thema-radiologie [En ligne], (page
consultée le 10/05/2017)
http://www.thema-radiologie.fr/actualites/1163/one-manager-a-transforme-la-vie-de-notre-service.html
19 : Deluzarde, C., Le diagnostic par intelligence artificielle va-t-il ringardiser le médecin ?. Maddyness [En
ligne], (page consultée le 23/05/2017)
https://www.maddyness.com/innovation/2017/01/11/diagnostics-intelligence-artificielle-ringardiser-
medecin
20: EDL. Imagerie médicale – imagerie [en ligne] (page consulté le 15/05/2017)
www.xplore.fr/pages/Imagerie-medicale/9
65
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
21 : Micromarketmonitor. Europe Radiology PACS Market Research Report [En ligne] (page consultée le 14
juin 2017)
http://www.micromarketmonitor.com/market/europe-radiology-pacs-4856012826.html
23 : Genthialon, (2017). Plus de 22 000 médecins diplômés à l’étranger exercent en France. Lefigaro, (page
consultée le 26/07/2017)
www.lefigaro.fr/flash-eco/2017/05/30/97002-20170530FILWWW00079-plus-de-22000-medecins-
diplomes-a-l-etranger-exercent-en-france.php
24 : ARS. Les groupements hospitaliers de territoires [En ligne] (page consultée le 05/06/2017)
https://www.ars.sante.fr/index.php/les-groupements-hospitaliers-de-territoires
25 : ARS Hauts de France. Groupements hospitalier de territoire [En ligne] (page consultée le 06/06/2017)
www.hauts-de-france.ars.sante.fr/groupements-hospitaliers-de-territoire-0
26 : Bret, P., (2015). Intégration des PACS et des RIS. Departement of Medical Imaging. Toronto: Université
de Toronto
https://perso.limsi.fr/osorio/fichiers/JIM/Actes2000html/page55bret.htm
27 : Softway Medical. Produit One Manager [En ligne] (page consultée le 18/05/2017)
www.softwaymedical.fr/radiologie/one-manager/
28 : Société Française de Radiologie. Méthode et intérêt de l’installation d’un archivage neutre [En ligne]
(page consultée le 06/06/2017)
pe.sfrnet.org/Data/ModuleConsultationPoster/pdf/2011/1/5f6782cb-7913-45fb-a18f-c91b41a6804c.pdf
29 : Menier, D. (2015). Le CHU de Nancy choisi Fujifilm pour son PACS de deuxième génération. Tic Santé
[En ligne] (page consultée le 07/06/2016)
http://www.ticsante.com/le-CHU-de-Nancy-a-choisi-Fujifilm-pour-son-Pacs-de-deuxieme-generation-
NS_1660.html
66
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
Tableau 3 : Présentation des forces, faiblesses, opportunités et des menaces pour le PACS
67
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé
ROCHETTE Alexandre
Les enjeux du PACS (Picture Archiving Communication System) dans l’amélioration de la
qualité des soins et des performances d’un service d’imagerie
Ce mémoire a permis de mettre en lumière les différents enjeux du PACS, vis à vis des services
utilisateurs et du patient. Les gains apportés grâce à son système d’archivage, de diffusion et de viewer, ne
sont plus à démontrer. Les études l’Institut Curie et du CHU de Nancy décrites dans ce mémoire, ont permis
de montrer, une baisse de la répétition des examens, des radiologues plus efficaces de 40% permettant
d’économiser près de 28,5 minutes par jour, la réalisation de diagnostic plus précis et rapide, une meilleure
consultation des antériorités du patient dans 63% des cas, une réduction du coût de l’examen passant de
3,23€ à 2,63€ et une amélioration de la prise en charge du patient.
En France la généralisation des PACS a été ralentie par différentes contraintes, allant d’un manque
de volonté politique, à une peur technologique. De plus un manque en modalités d’imagerie, ont pu freiner
son déploiement. Cependant face à la généralisation du numérique, aux contraintes démographiques, aux
questions de santé publiques et budgétaires, la France dispose aujourd’hui du parc le plus jeune derrière la
Bulgarie, mais reste en dessous de la moyenne OCDE.
Un étude de marché, a permis de définir de nouvelles contraintes sur le marché, obligeant un archivage de
plus en plus efficace et une interopérabilité entre les systèmes d’informations. Les fabricants optent pour
différentes stratégies allant de la fusion du PACS/RIS, la réalisation de deux produits, à des partenariats
avec des fabricants de RIS.
Mots clés : enjeux du PACS, réduction du coût de l’examen, étude de marché, interopérabilité entre les
systèmes d’informations, fusion PACS/RIS
The challenges of PACS (Picture Archiving Communication System) in improving of quality of care and
performances of an imaging service
This report highlights the different PACS challenges for users services and patients. The gain made
thanks its archiving system, diffusion, and viewer, are no longer to be demonstrated. Studies from Institut
Curie and CHU de Nancy, described in this report, showed a reduction of the examination repetition
number, a better efficient for radiologist of 40% saving almost 28,5 minutes per day, diagnosis are more
accurate and rapid, a better consultation for the exam anteriority for 63% in the cases, a cost reduction for
the each examination going to 3,23€ to 2,63€ and an improvement in the patient care.
In France PACS generalization has been slowed down due to different constraints, ranging from a
lack of political will to technological fear. Moreover, a lack of equipment for imaging could slow down its
deployment. However, the generalization of digital, demographic constraints, public health issues and
budgetary, France is now equipped the youngest modality park behind Bulgaria, but remains inside the
OECD average
Market study has allowed to define new constraints, forcing an increasingly efficient archiving and
interoperability between informations systems. Manufacturers opt for different strategies ranging from
the RIS/PACS merger, realization of two products, to partnerships with RIS manufacturers.
Key Words : PACS challenges, cost reduction, market study, interoperability between informations systems,
PACS/RIS merger
68