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Esthétique Littéraire Orale Africaine

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perspectives
ESTHETIQUE LITTERAIRE ORALE AFRICAINE : Mémoire des Anciens et Nouvelles
perspectives
Publié le 30/03/2011 à 06:37
Par whisperingsfalls
Couverture de l'article "ESTHETIQUE LITTERAIRE ORALE AFRICAINE : Mémoire des Anciens
et Nouvelles perspectives"

UNE REPONSE AFRICAINE AUX QUESTIONS AFRICAINES

Rectangle à coins arrondis: ESTHETIQUE LITTERAIRE ORALE AFRICAINE : Mémoire des


Anciens et Nouvelles perspectives

Par :

NOKE Simon Francis LINJUOM ISSOFA

whisperingsfalls@yahoo.fr
linjuom@yahoo.fr

Doctorants en Littérature et civilisations africaines,

Université de Yaoundé I, Cameroun

Mars, 2011
A l’heure où le monde s’agenouille devant le flétrissement sans précédent des valeurs
essentielles, l’Afrique propose une alternative haute et primordiale : celle de la recherche sans
bornes, dans la langueur temporelle et la diversité culturelle, des traces de l’humain en chacun.

PROBLEMATIQUE

CONTEXTE GENERAL ET JUSTIFICATION

Il est d’une impérieuse nécessité aujourd’hui, comme l’affirme Michel de Certeau, de nommer
les absents de la maison et les introduire dans le langage de la galerie scripturaire, même si
certains s’y sont glissés de leur propre chef. Il est primordial en ces jours de tristesse,
d’absurdité et de démence de réveiller les voix de ceux qui, au milieu des contrées lointaines et
inconnues de la mort, ont marqué de leur présence la destinée des vivants. C’est donc un
besoin d’écriture de l’histoire, une obligation de continuité historique qui s’impose, pour les pays
ballotés et hors-jeu, comme un acte primordial et utile contre la mort.

Rien n’a jamais assurément mieux revêtu les formes de la réalité que cet alarmant constat : les
cultures traditionnelles africaines se dépérissent et périclitent tant dans leur existence que dans
leur vulgarisation. A tel point qu’un acte palingénésique des actes de vie passés, des souvenirs
d’œuvres d’hommes valeureux et marquants de notre histoire pour leur implémentation et leur
reconnaissance dans un présent problématique et dans un futur envisagé, semble lui aussi
comme incontournable.

Pourtant parallèlement, il faut le noter, si ce constat est évident tant il est vécu par le plus grand
nombre, l’on remarque ici et là un regain de vitalité de ces cultures chez de nombreux auteurs,
traditionnalistes et étudiants qui se sont donnés pour humble et courageuse tâche de leur
permettre, au travers de leurs travaux de recherche, d’avoir une certaine permanence de
présence dans un contexte de mondialisation qui leur est impitoyable, parce que les
condamnant à l’errance et au balbutiement. Si la mémoire populaire se souvient des noms
comme ceux d’Aimé Césaire, Cheikh Anta Diop, Hampâté Bà, Sédar Senghor pour ne citer que
ceux-là, il convient de dire que les figures de Samuel Martin Eno Belinga, Engelbert Mveng,
Louis Marie Ongoum semblent être importante à plus d’un titre, tant ces derniers ont permis de
faire connaître les mécanismes de transmission des sagesses ancestrales et partant, œuvre
extraordinaire, des approches méthodologiques dans la lecture, l’explication et la
compréhension des textes de la tradition.

Si aujourd’hui encore l’essentiel des cultures traditionnelles africaines, et des méthodes pour
les étudier ou les analyser nous sont dévoilées ou apprises par des occidentaux qui
s’empressent d’arborer les titres d’africanistes ou encore de spécialistes en cultures africaines,
il faut reconnaître, résultante de cela, qu’un véritable malaise épistémologique pèse sur la
recherche africaine. Ce malaise concerne les méthodes adaptées à l’analyse, l’explication et la
compréhension des textes de la tradition auréolés, comme nous le savons tous, du spectre
d’une prépondérance prononcée de l’oralité. Samuel Martin Eno Belinga, Louis Marie Ongoum,
Engelbert Mveng en réponse à ce problème, nous ont laissé en héritage une approche
méthodologique révolutionnaire : l’esthétique littéraire orale.

Révolutionnaire parce qu’elle est une méthode africaine à l’analyse des textes africains,
l’esthétique littéraire orale, tout comme ses auteurs, mérite que nous lui accordions un point
d’honneur. Car cette méthode, loin d’être un cri vain a été une graine féconde plantée dans le
vaste champ de lutte contre la crise épistémologique que connaît la recherche africaine.

PROBLEME

Qu’est-ce que l’esthétique littéraire orale ?

Une approche définitive de ce que Samuel Martin Eno Belinga, Engelbert ont nommé
l’esthétique littéraire orale en requiert une autre : celle d’éclaircissement des notions qui la
composent. Ainsi, quels sont les sens charroyés par les notions d’esthétique, de littéraire et
d’orale :

L’esthétique

C’est un truisme que d’affirmer que chaque culture, chaque peuple a, et de manière à la fois
singulière et transcendantale, une acception et une conception de la notion de beauté et par
elle, celle de l’esthétique. Cicéron, dans ce sens affirmait en son temps que : « la nature n’a pas
placé l’absolue perfection dans une seule créature. ».C’est dire que le terme « esthétique »
introduit en 1750 par le philosophe allemand Alexander Gottlieb Baumgarten, constitue une
qualité de l’humaine condition.

La notion de beauté est née dans la pensée occidentale en Grèce dans l’exigence pour les
puristes de juger toute œuvre artistique au moyen de caractéristiques générales susceptibles
d’être reconnues universellement. C’est dans ce sens que rien de mieux que la notion de
beauté ne pouvait répondre à cette préoccupation. Selon Marcel Viau l’art devait ainsi être relié
à un concept universel qui aurait le pouvoir de transcender la matérialité de l’œuvre produite.

Si depuis l’antiquité la notion de beauté liée inséparablement avec celle de l’esthétique a fait
couler tant d’encre que de salive, sa définition s’enchâsse dans le multiple et le complexe. La
notion de beauté, pour Platon trouve tout son sens dans sa métaphysique ou dans le
transcendantal tel que conçu par les médiévaux comme étant une part constitutive et surtout
caractéristique de l’Être. Dans ce sens et tel que nous le montre Marcel Viau, cette notion fait
appel à « l’intégrité et à la totalité de l’objet beau, à l’ordre et à l’harmonie, à la simplicité et à
l’unité, à l’immobilité et à la sérénité, à la félicité, à la clarté et à la vérité. »Plus tard avec
Edmund Burke qui relie cette notion à celle du sublime, la beauté est : « cette qualité ou ces
qualités des corps, qui les permettent d’exciter l’amour ou une passion voisine.»
Il est vrai que les conceptions et les définitions de la notion de beauté et de l’esthétique sont
nombreuses, complexes, différentes et mêmes controverses, mais une vérité subsiste : les sens
sont indubitablement les éléments au moyen desquels nous parvenons à la saisie de la beauté,
à la perception de celle-ci dans une forme, une succession ou une diversité. Ainsi, même si
nous convenons avec Kant que « le beau est ce qui plaît universellement sans concept »nous
affirmons que sa perception, parce qu’elle est saisissable au moyen des sens, est et demeure
culturelle. La notion d’esthétique s’intègre donc dans le général ou dans l’universel et sa
perception dans le particulier.

Au demeurant, chaque peuple a ses propres critères d’analyse, de détection et de perception


de ce qu’il entend par beau/esthétique. Ces critères sont légitimés au sein de la trame
représentative qui s’articule et se module dans le substrat culturel qui est à la base de
l’éducation individuelle et collective de ses individus au sein d’une communauté. C’est le sens
que prend l’esthétique ici : celle de l’oralité.

Littéraire

Pris ici comme adjectif, le mot littéraire signifie ce qui a trait aux particularités d’une œuvre
écrite ou orale : la littérarité. Cet attribut, donne à un texte son caractère d’être une littérature en
lui donnant une visée esthétique et philosophique. Dans ce courant d’idée ce qui fait à ce qu’un
texte oral l’est comme tel.

Orale

Est oral, tout ce qui se rapporte au parlé, au dit, au psalmodié, au véhiculé, au transmis au
moyen de la parole ou du verbe fécondeur de choses et même de paroles elles-mêmes
(respectivement le Kuntu et le Muntu de Janheinz Jahn). Si l’oralité intègre aussi le pantomime
et le kinésique, les arts plastiques et…, il convient de dire que la communication orale comme
socle de transmission des connaissances culturelles est prévalente dans la société orale, mais
celle-ci n’occulte pas l’utilisation du système scriptural qu’est l’écriture.

Inscrite dans la dynamique de l’étant, la littérature traditionnelle africaine transmise au fil des
âges au moyen de la mémoire, se mute de façon perpétuelle pour avoir une permanence de
présence dans le contexte actuel concurrentiel que lui livre, à arme d’inégale valeur, une
scripturalité imperceptiblement discernable même dans sa plus simple retenue. Ceci étant, tout
en restant égale à elle-même, elle s’est vue contrainte d’épouser les limites de l’écriture afin de
se pérenniser, et ce, à regret, car cette dernière a plutôt tendance à entraîner la mort de ses
qualités et atouts majeurs que sont : le dynamisme, le mobilisme, la variabilité et le vitalisme et
surtout son primordial esthétique qui est le rythme, qui articule et module les sens au gré des
situations et des con-textes.

Empêtré désormais dans un monde où les technologies de l’information et de la


communication, bien qu’aliénantes et dépersonnalisantes, sont jugées incontournables et
mêmes indispensables, la question sempiternelle de la survie de l’oralité dans un tel contexte
se pose au critique africain et amène à se demander si de la flopée des méthodes qui servent à
l’analyse des textes, l’esthétique littéraire orale peut nous permettre de répondre efficacement à
ce défi.

L’Esthétique littéraire orale

L’esthétique littéraire telle que l’exposent Samuel Martin Eno Belinga et Engelbert Mveng est
une étude exégétique du langage, une technique de lecture, une méthode et enfin une théorie :

Une exégèse du langage

L’esthétique littéraire orale est une analyse du langage et de ses techniques mises en place et
structurée pour la connaissance du monde, de la forme entendue dans une vision large et
englobante et de la pensée immanente aussi bien dans les formes, les nuances, les traits et les
textures que prennent le multiple : le visage, le comportement, les non-dits, les silences, les
tons, les images, les discours… Tout ceci parce que le langage est le réceptacle qui accueillent
les expériences de l’humaine condition.

L’étude du langage ici s’inscrit dans le terrain de l’imagologie, du figuratisme et dans le


métamorphisme ou encore du métaphorisme très prolifique chez l’Africain traditionnel et ce,
parce qu’il inscrit son langage aussi bien dans la singularité que dans la complexité, dans le
profane que dans le sacré.

Chez l’Africain traditionnel en effet, le langage est si imbibé de mystique que sa saisie et sa
compréhension s’en trouve dépendante de la nécessité de découvrir une clé appropriée pour le
décryptage et le décodage de l’encodage des images pourvoyeuses de sens que charrient le
langage en tant que discours.

Une technique de lecture

L’esthétique littéraire orale est une technique qui se veut un archétype dans la lecture du texte
oral africain. Ce texte, aussi bien complexe qu’étrangement singulier, tisse la toile de sa
production et même de sa représentation/performance au sein du creuset multiforme, multi-con-
texte, multifonctionnel et multisémantique de la tradition orale africaine, en s’imposant
davantage, le temps ou le contexte passant, comme un véritable code à déchiffrer. Aussi, les
textes oraux africains, quelques apparences qu’ils peuvent prendre du profane (conte,
proverbe, berceuse), ou du sacré (nom, mythe, légende), comportent étrangement des
éléments identiques et homogènes seuls à détenir les sens. Ce sont ces éléments (les styles,
les rythmes, les images) que l’esthétique littéraire orale propose en un paradigme ou en un
modèle unique résultat d’une habile standardisation et d’un savant étalonnage, d’un éventail de
textes oraux africains. C’est donc sur ce paradigme que s’appuie l’esthétique littéraire orale
pour se démarquer comme une lecture africaine de son texte oral.

Une méthode

C’est une démarche critique pluridisciplinaire logée entre la propédeutique, l’exégèse et


l’herméneutique du discours ou langage, ce dernier étant entendu, au sens de MVENG, comme
toute réalisation intentionnelle ou inconsciente de message, bref, tous les aspects de la vie de
l’homme, qu’ils soient vocaux ou figuratifs, individuels ou corporatifs.

En tant que propédeutique, elle est une initiation aux techniques et méthodes de
fonctionnement, d’écoute et de lecture du discours oral et figuratif selon les con-textes et les
situations liés depuis la virtualité jusqu’au manifeste de tout acte culturel et traditionnel africain ;

En tant que démarche exégétique, elle est la réalisation du contenu sémiotique du texte. Une
réalisation qui tient sur trois postulats liés les uns aux autres : linguistique, sémiotique et
ethnoscopique : le linguistique invite à une exploration de l’idéologie dela forme ou une
morphogénèse du discours : l’étude du langage caché auquel le discours social renvoie avant
même de se lire dans le langage qu’elle parle ; le sémiotique instruit une analyse
distributionnelle et combinatoire des constituants du texte d’où se dégageraient les classes
d’énoncés performatifs ou présentatifs : d’être montrant un état, de faire qui exhibe un corps en
acte et de dire ou acte parole sur l’être et le faire du sujetparlant/agissant. Cette vue loge le
discours dans le fossé entre l’agir, le dire, l’être et le faire exercé (en acte) et l’agir, le dire, l’être
et le faire assumé (en discours) ; l’ethnoscopie du discours, elle, invite à une sociabilisation des
textes, c’est-à-dire l’association de la forme et la substance dans et au-delà du texte à
l’ensemble des conditions ethniques qui permet la narration des textes. C’est donc l’examen
des conditions de réalisation de leurs contenus ethnologiques.

Dans la perspective herméneutique de la compréhension de l’oralité, elle est une analyse


structurale du pré et post-texte produit ou en production (performance en acte), donc une
pragmatique du discours ou une analyse de la manipulation (au sens propre comme au figuré)
de la parole. Elle permet alors de capter, de décrire le principe de différence entre les situations
de performance et de considérer en profondeur les unitésculturelles des textes ou de les
inscrire dans des con-textes pour des lectures s’intégrant dans la dynamique de la proversion.

A demeure, l’esthétique littéraire orale est à la fois une sémantisation de la vie même dans sa
forme-nue donc révélatrice des affects socio-affectifs (spontanés ou réfléchis), une esthétique
de l’écriture du vécu et de l’histoire poétique et un processus de collecte, de sauvegarde et de
promotion des traditions populaires. L’esthéticien littéraire oral est à la fois analyste quotidien et
critique, au sens universitaire, de toutes les réalisations de l’esprit et des manifestations ou
convulsions socio-économiques capable de grandes synthèses. Ce mandataire tacite du peuple
doit rendre compte, affirme Willy Alante-Lima, des œuvres qui sont offertes à sa sagacité, sa
compétence, ses penchants artistiques, et offrir à partir de l’œuvre des propositions de
réflexion, tant sur lui, le lecteur, que sur la société dans laquelle il vit. Il est donc défenseur des
œuvres originales écrites ou orales, picturales et graphiques, auditives et visuelles, bref d’un
patrimoine universel et procureur appelé à requérir contre les contre-facteurs.

Une théorie

L’esthétique littéraire orale est une approche intégrale fondée sur deux éléments essentiels :

Le culturel :

Sonore : vocal (parole, mythes, légendes, chansons, noms, parémies, slogans, cris,
sifflotements…) et instrumental (membranophones, cordophones, aérophones, idiophones…)

Kinésique : (danses, gestes et autres expositions du corps (posture du nu, percing…) ;

Instrumental : percussions directe et indirecte (les mains dans l’applaudissement, le


martèlement des pieds ou de la poitrine, les crissements de la ferraille sur la chaussée,…) ;

Plastique ou décoratif (peinture, scarification, tatouage, carton rouge,…)

Graphique : (costume, parure, architecture, lieux, cuisine et objets de culte).

L’esthétique :

Les rythmes : immédiat (binaire, monochrome, ternaire, refrain, ostinato rythmiques (effets
obsessionnel et angoissant d’applaudissement, de piétinement …), fort/de la passion ou des
séquences drèches et mesurées de l’éthos, du contrôler la passion ; profond : compacité,
binarisme, formulisme, le langage en chanson.

La prosodie : tons, timbre de la voix, rythme, accent, quantité et intonation

Le mouvement de la marche : régulier ou irrégulier

Espace temps

La parole : intègre et signifie tout langage négro africain (une parole primordiale (l’idée, la
pensée), geste, signe, rythme, mouvement, …)

La langue : hypercorrectisme du style littéraire (actes verbaux, la désinformation, la


manipulation des affects…), plastique, musicaux et chorégraphique)

Le signe : formes, styles

Le geste : postures émotionnelles ou du corps, attitudes, danse …


Image : simple et complexe

La proportion des formes

Les signifiances de l’œuvre poétique : esthétique, politique, mystique, social, historique,


économique, philosophique…

AUTRES AXES D’ETUDE

- Esthétique et critique littéraire dans le monde

- Théoriciens de l’Esthétique littéraire orale : esquisse d’une épistémologie

- L’imagologie traditionnelle et les textes modernes africains

- Eurythmie traditionnelle et moderne

- Esthétique et discours

- Réception de l’esthétique littéraire orale

- Littérature orale africaine : nouvelles perspectives théoriques et méthodologiques

S.F.Noke et Linjuom issofa,

Propos de Cicéron cité par M. Viau, l’Univers esthétique de la théologie, Montréal, Médiaspaul,
2002, p. 35.

Idem, p. 35.

E. Burke, Recherche philosophique sur l’origine de nos idées du sublime et du beau, Paris,
Librairie philosophique J. Vrin, 1990, p. 133.

"esthétique." Microsoft® Encarta® 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008.

#Littérature
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La présente réflexion met en évidence une série de paradoxes. En effet, quand on parcourt les
documents produits sur la « littérature camerounaise », celle-ci jouit d’une reconnaissance
légitime et se révèle comme une littérature autonome dont l’universalité est établie. Riche et
encensée, elle ne l’est pourtant que dans les œuvres et ouvrages écrits dans les langues
officielles, le français et l’anglais. Un autre paradoxe doit être signalé : les titres recensés sur
Internet, en ce qui concerne les littératures écrites dans les langues africaines, mettent surtout
en évidence les intitulés des communications développées dans des colloques ou des appels à
contributions pour ouvrages collectifs. Que signifie un tel décalage ? Comment oublier qu’un
texte littéraire phare, Nnanga Kôn de Jean-Louis Njemba Medou, a paru en 1939, et que les
écrits dans les langues camerounaises étaient florissants entre 1900 et 1935 ?
La présence massive d’étrangers, Anglais, Américains, Allemands et Français, missionnaires
ou administrateurs, consacre l’instauration de l’institution scolaire sur le territoire, une entreprise
sans laquelle l’écriture n’aurait pas été possible. Celle-ci se déroule en trois étapes qui influent
sur la production littéraire : la période précoloniale, la colonisation allemande, le Mandat et la
Tutelle. Cette dernière phase installe une vision assimilationniste de la civilisation qui
compromet les bases de l’éducation, de la scolarisation posées, et provoque la cessation des
publications d’œuvres dans les langues locales…

Aaaaaaaaaaaaaaaaaa

La carence de productions littéraires dans les langues camerounaises est une conséquence
des luttes d’influence que le pays a connues depuis la première pénétration occidentale dans
son territoire au XVIe siècle. Les Allemands héritent du pays lors de la Conférence de Berlin,
mais ils avaient déjà signé des accords avec les chefs duala. Or, de nombreux missionnaires
protestants américains et jamaïcains ont entamé la construction de stations pour
l’évangélisation et fondé des écoles, des services d’éducation et de soins. La défaite allemande
de la Première Guerre mondiale place le pays sous le Mandat de la Société des Nations qui
confie la partie occidentale du Cameroun aux Anglais et l’autre aux Français. Les combats qui
naissent entre cette nouvelle administration française et les missions laissent paraître un intérêt
plus vif des missionnaires pour les langues locales, alors que la politique assimilationniste
imposée par la domination française donne toute priorité à la langue française.

Mots-clés

Rrrrrrrrrrrrrr

Voici quelques points à considérer sur la problématique de la création littéraire écrite en


langues africaines :

1. Diversité linguistique : L'Afrique compte plus de 2 000 langues différentes, ce qui représente
un défi majeur pour le développement d'une littérature écrite à l'échelle continentale. Chaque
langue a sa propre structure, son vocabulaire et ses nuances qui doivent être prises en compte
dans la création littéraire.

2. Standardisation des langues : Beaucoup de langues africaines n'ont pas encore été
standardisées sous une forme écrite. Ce manque de standardisation complexifie la diffusion et
la publication d'œuvres littéraires dans ces langues.
3. Colonisation et héritage linguistique : L'histoire de la colonisation a favorisé l'utilisation des
langues européennes (français, anglais, portugais) au détriment des langues locales dans de
nombreux domaines, y compris la littérature. Cela a créé une dynamique complexe entre les
langues héritées de la colonisation et les langues africaines.

4. Accessibilité et lectorat : La faible alphabétisation dans certaines régions africaines, ainsi que
le manque d'accès aux livres et à l'éducation, limitent le lectorat potentiel pour une littérature
écrite en langues africaines.

5. Soutien institutionnel et politiques culturelles : Le manque de soutien institutionnel et de


politiques culturelles favorisant le développement de la littérature en langues africaines est un
frein important.

6. Valorisation et prestige des langues : La hiérarchisation historique des langues, où les


langues européennes sont souvent perçues comme plus prestigieuses, peut aussi influer sur la
création et la diffusion de la littérature en langues africaines.

En résumé, la problématique est complexe et multifactorielle, nécessitant des efforts concertés


en matière de standardisation linguistique, d'éducation, de politiques culturelles et de
valorisation des langues africaines pour permettre l'essor d'une riche littérature écrite dans ces
langues.

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