Fondamentaux Marches Publics
Fondamentaux Marches Publics
Fondamentaux Marches Publics
Les marchés publics et les conventions de délégation de services publics reposent sur un certain
nombre de principes essentiels appelés les principes fondamentaux. Pour en savoir plus, il serait mieux
de définir d’abord certains termes.
A - Définitions
Les marchés publics sont des contrats par lesquels une personne publique assujettie au code des
marchés publics visée à l’article 2 se procure des travaux, des fournitures ou des services exécutés par
une personne de droit privé. C’est un contrat écrit à titre onéreux, ce qui suppose que l’acte résulte
d’un accord de volonté entre deux entités juridiques. La personne publique rémunère son
cocontractant par le versement d’un prix.
A2 - Une consultation
La consultation est la phase première de recherche d’un attributaire, d’un titulaire pour le marché.
Cette recherche est soumise au respect des procédures décrites par le Code des marchés publics.
Bien que le code des marchés publics permet la passation de marchés à partir d’un seuil d’obligation qui
est fixé de manière uniforme à trente millions (30 000 000) de francs CFA pour tous les assujettis au code, il
n’en demeure pas moins que le gestionnaire a l’obligation d’organiser une concurrence informelle par la
comparaison d’au moins trois factures selon l’arrêté n° 201/MEF/DGBF/DMP du 21 avril 2010 portant
conditions de mise en œuvre de la concurrence informelle pour les dépenses inférieures au seuil de passation
des marchés publics. Cela paraît économiquement plus judicieux de mettre en concurrence ces achats
par la demande de trois (3) devis ou factures.
Enfin les preuves de mise en concurrences seront gardées dans les locaux de l’autorité
contractante pendant l a p é r i o d e lé g a le , celles-ci pouvant être réclamées par les structures
d’audit lors d’un éventuel contrôle qui pourrait s’étendre aux plus petits achats.
A3 - Une procédure
Une procédure est une méthode ou un ensemble d’étapes de recherche d’un fournisseur. Le choix
de la procédure dépend en premier lieu du montant, de la spécificité du besoin à satisfaire et des
circonstances. On peut ainsi déterminer si le marché relève d’un appel d’offres ouvert, d’un restreint
ou d’une entente directe.
NB : toutes les consultations ne s’appellent pas « appels d’offres » : un appel d’offres désigne
une procédure spécifique, et ne peut servir comme terme générique pour qualifier les
consultations.
Il faut permettre à toute entreprise remplissant les conditions requises, de se porter candidate à un
appel d’offres pour susciter une mise en concurrence effective.
Concrètement, ce principe suppose de procéder à une publicité la plus large possible par insertion
faite dans le Bulletin Officiel des Marchés Publics (BOMP) sous peine de nullité et/ou une
publication dans un organe national et/ou international à grand tirage de manière à recevoir le
maximum d’offres et à rédiger les termes de la commande avec objectivité pour ne pas écarter
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certains fournisseurs. Cette obligation de publication (cf à l’article 63.2 du code des marchés publics)
s’applique à toutes les personnes morales visées à l’article 2 du code des marchés publics.
Cependant, pour des activités liées à la sécurité et à la défense nationale, le ministère de la défense
peut être exempté.
Il s’agit de traiter de la même manière toutes les candidatures et offres qui sont proposées, sans
favoritisme (le favoritisme est pénalement sanctionné).
En pratique, ceci se traduit notamment par l’obligation de respecter les délais prescrits (une offre
parvenue hors délai est écartée) et de garantir le même niveau d’information à tous les candidats
(même si une demande d’information n’émanait que d’un candidat, tous doivent bénéficier de la
réponse apportée).
De même, dans le cas où il apparaît que certaines candidatures sont incomplètes, si l’on permet à
l’un des candidats de régulariser la sienne, il sera impossible de refuser cette régularisation aux
autres.
Ce principe interdit à l ’ a u t o r i t é c o n t r a c t a n t e de favoriser de sa propre initiative la
candidature d’entreprises de son choix au détriment des autres concurrents.
B3 – la transparence des procédures
La transparence dans les marchés publics est l’application stricte, rigoureuse des procédures
connues qui constituent le socle de toute décision d’attribution des marchés.
En vertu de ce principe, l’autorité contractante doit informer le public et les candidats de tous les
éléments relatifs à ses procédures de passation de marchés. La transparence étant largement
tributaire de l’information, les candidats aux marchés publics doivent être tenus au courant de tous les
actes.
La transparence doit être présente à toutes les étapes de la procédure. Elle renforce la crédibilité de
l’administration. En amont, les candidats par une publicité doivent connaître les besoins susceptibles
d’être exprimés de l’administration ainsi que les moyens mis en œuvre, quel que soit le montant du
marché afin de garantir une vraie mise en concurrence ; pendant la passation, les candidats
doivent être présents s’ils le désirent à l’ouverture des plis, et la conservation de tous les
documents retraçant les négociations avec les candidats à travers le Système Intégré des Marchés
Publics (SIGMAP) ou fax, courriers… est nécessaire; enfin, en aval, par la justification du choix du
titulaire du marché, la motivation du rejet des candidatures et une publication a posteriori des noms
des attributaires des marchés conclus dans le BOMP permettant d’apprécier le bien fondé du choix.
L’ouverture des plis étant publique, un droit de recours en cas de non respect des règles de passation
des marchés prédéfinies dans le Règlement Particulier de l’Appel d’Offres (RPAO). La transparence
se traduit aussi par un droit de recours effectif des candidats en cas de non respect de règles de
passation devant l’Autorité Nationale de Régulation des Marchés Publics (ANRMP), qui statuera sur
le bien fondé de la saisine.
En résumé, pour toute la procédure de passation du marché, l’autorité contractante doit dire ce
qu’elle va faire, le faire, et être en mesure de prouver qu’elle l’a bien fait.
C - Les premiers réflexes d’une autorité contractante
C1 - Déterminer précisément et préalablement les besoins
Préalablement à tout achat, il est indispensable d’évaluer et de définir avec précision son besoin
dans le cadre ses missions. Le marché conclu doit avoir « pour objet exclusif de répondre à ces
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besoins », obligation qui découle de l’article 19 du Code des marchés publics. Cette obligation
connaît une double justification :
-d’une part, l’évaluation financière du besoin permet de déterminer le montant des ressources
à acquérir au cours d’un exercice budgétaire donné et exprimé dans le budget, détermine le
choix de la procédure à utiliser pour passer le marché, puisque les procédures sont la plupart
du temps fonction du seuil d ’ o b l i g a t i o n d e p a s s e r du marché. Pour mémoire, le
seuil à prendre en compte pour retenir une procédure n’est pas uniquement celui correspondant
aux achats d’un service isolé, mais il s’apprécie à la ligne ou à l’article selon la structure étatique.
-d’autre part, la définition précise du besoin permet la rédaction d’un cahier des charges
pertinent, qui garantit une réponse des candidats adaptées aux attentes.
Plus les éléments techniques et financiers du cahier des charges sont encadrés, plus la comparaison
des offres proposées sera simplifiée ou aisée par un meilleur critère d’évaluation.
Les besoins récurrents s’apprécient sur une année entière ou pour toute la durée du marché en cas
de marchés reconduits ou plan triennal. Le besoin ou l’objet du marché est défini par référence à des
normes ou spécifications homologuées ou à des normes internationales (cf article 20 du code des
marchés publics)
.
C2 - Choisir l’offre économiquement la plus avantageuse
Celle-ci n’est pas nécessairement assimilable au prix le plus bas, ce qui bien entendu ne doit pas
conduire à minorer l’importance du critère prix dans l’analyse des offres. En effet, il est important
d’apprécier la performance globale du marché et de porter une attention particulière à la qualité des
prestations fournies, en y intégrant à chaque fois que cela est techniquement possible et en fonction
du marché des clauses de développement durable. Pour cela, il est recommandé de confier la gestion
des marchés à des agents professionnels ayant une expertise avérée dans le domaine, de veiller à
l’optimisation de l’utilisation des deniers publics en s’assurant que les prestations sont réalisées au
meilleur rapport qualité/prix tout en veillant à l’utilisation de ces fonds pour les fins prévues à cet effet.
Un marché doit garantir l’équilibre financier entre les parties cocontractantes.
Pour garantir la transparence du choix du titulaire du marché, il est indispensable de définir dès le
départ, les critères de sélection des offres. Ces critères doivent être objectifs, non discriminatoires et
surtout liés à l’objet du marché (tels que la valeur technique, la performance, le caractère
innovant, le prix, les délais, l’insertion sociale, le développement durable…).
Tous ces fondamentaux de la commande publique nous emmènent à une bonne gestion des fonds
publics mis à notre disposition qui exclut que l’on procède à l’achat de bien et services sans utilité et ne
visant donc à satisfaire aucun besoin réel. Ces ressources pour satisfaire un besoin donné bien précis
ne doivent être ni surdimensionnés ni sous dimensionnés, de façon à permettre une gestion efficiente
des fonds publics.
JM DOUBI BI
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