Tout Les Cours
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contemporaine de l’Algérie
Sommaire
4. L’administration
Afin de contrôler le vaste territoire qui, théoriquement, est sous son emprise, les
autorités turques adoptent un système souple qui doit à la fois affirmer leur autorité et
contrôler le pays avec des effectifs de soldats très réduits. Ce système compte sur des
alliances avec des chefs locaux et profite des rivalités entre tribus et personnes notables. Dès lors,
l’administration turque instaure un système de Makhzen qui positionne des tribus auxiliaires
comme arbitres et représentantes de l’ordre turc en collectant les impôts notamment. En
compensation, elles reçoivent des dividendes (terres et prélèvements fiscaux).
4. L’administration
Dès 1833, ce sont les Bureaux arabes qui se chargent de l’administration des territoires
conquis. En 1870, suite à l’instauration du régime civil au Nord, ces bureaux sont remplacés
soient par des communes mixtes ou de plein exercice. Tandis qu’ils se prolongent au Sud. Ces
bureaux sont dirigés par des officiers qui s’appuient sur des chefs locaux pour administrer les
populations. En 1870, il y a 49 bureaux arabes. Le bureau était composé de quelques officiers, un
médecin, un interprète, un khodja, deux commis secrétaires, un chaouch et un nombre variable
de spahis et de mokhaznis.
4eme cours : Des jeunes Algériens à l’Etoile Nord-Africaine
2. Les Oulémas
Les réformistes algériens notamment depuis la création de l’Association des Oulémas
Musulmans Algériens en 1931, fondent leurs actions sur l’enseignement de la langue arabe et de
la réforme religieuse en luttant contre les formes religieuses locales. Leurs revues (Chihab, al
Basa’ir …) ont largement contribué à diffuser leur devise « L’Algérie est notre patrie, l’islam notre
religion, l’arabe notre langue ». À ce propos, leurs historiens (Ahmed Tewfik al Madani,
Abderrahmane Djillali, Mbarek al Mili) contribuent à une réécriture de l’histoire dans laquelle
l’apologie de la conquête musulmane se présente comme le début même de l’histoire de l’Afrique
du Nord. Le passé amazigh est négligé ou considéré comme une période sombre. En outre,
l’origine "orientale" des Berbères est privilégiée, comme pour légitimer, par des détours de
parenté, l’islamisation et l’arabisation du Maghreb. La production prolifique de l’Association
alimente largement la définition de la nation. Selon Ernest Gellner : « Au XIXe siècle, la religion
musulmane algérienne qui a vénéré les lignages sacrés était dans la pratique, coextensive aux
lieux et aux cultes des saints à la campagne. Au XXe siècle, elle a rejeté tout cela et s’est identifiée
à un scripturalisme réformiste, refusant la légitimité d’une médiation sainte entre les hommes et
Dieu. Les lieux saints avaient défini les tribus et leurs limites ; le scripturalisme pouvait définir
une nation et il le fit ».
6eme cours : La crise berbériste
Il convient de noter que les nationalistes militants de l’amazighité de l’Algérie sont tous
issus de la Kabylie. Un examen approfondi de leur origine géographique les placent plutôt dans
la Kabyle du Djurdjura et principalement dans l’axe Aïn El Hammam/ Larbâa Nah Iraten du
moinsen ce qui concerne les acteurs de la crise de 1949. Les militants Berbéro- nationalistes se
font remarquer par leur radicalité et leur impatience à passer aux armes contre l’ordre colonial.
Cette attitude est liée à la violence des rapports sociaux du moins dans leur dimension
symbolique caractéristique de leur région d’origine. En outre, l’émigration offre aux Kabyles
une double présence/absence. Enracinés dans un terroir, les émigrés kabyles s’affranchissent des
normes du village une fois hors de ses frontières symboliques. Cette mobilité permet aussi une
socialisation politique dans les villes et en émigration qui a largement contribué à tracer des
trajectoires militantes ouvertes au radicalisme et éloignées du réformisme caractéristique des élites
citadines.
Par ailleurs, les militants voulaient une Algérie algérienne qui serait multiethnique,
reconnaisse toutes les composantes du pays, y compris le berbérisme. L’émergence de jeunes
militants au PPA/MTLD, alimente le conflit degénération et place la revendication identitaire et
la lutte armée comme le choix d’une génération qui conteste le pouvoir des aînés. Les Berbéro-
nationalistes les plus actifs sont soit des lycéens Ali Laimeche, Amar Ould Hamouda, Hocine
Aït Ahmed, Rachid Ali Yahia…), soit des étudiants (Omar Oussedik, Yahia Henine, Mabrouk
Belhocine, Sadek Hadjeres, Saïd Oubouzar). Tous portent un intérêt pour la culture amazighe
et certains composent des chants nationalistes en kabyle : Laïmeche, Aït Ahmed et Aït Amrane
auteur de Kker a mmi-s umaziγ en 1945.
3. Au fil de la crise
La genèse de la crise remonte au refus de la direction du Parti d’autoriser la réunification de
la Kabylie en un seul district comme réclamée par les militants de la région. Le rapport présenté
par Aït Ahmed (successeur de Mohammed Belouizded à la tête de l’OS) au comité central du
Parti en décembre 1948 exacerbe Messali qui s’abstient de le voter. En effet, le document insiste
sur le caractère algérien de l’Algérie et ne se réfère ni à la religion ni à la langue. Un mois
auparavant (novembre 1948), la Fédération de France du Parti, sur initiative de Rachid Ali Yahia,
approuve par 28 voix sur 32 une motion qui affirme la thèse de « l’Algérie algérienne » et écarte
toute idée de « l’Algérie arabo-musulmane ». La direction du Parti réagit par des procédés
bureaucratiques. Elle condamne ces militants en les accusant de complot berbériste. Elle dissout
la Fédération de France et exclut du Parti les éléments « berbéristes ». Lors d’une réunion tenue
en juillet 1949 et en l’absence de Hocine Aït Ahmed alors chef national de l’OS, la direction
écarte les dirigeants kabyles arrêtés par la police française (Amar Ould Hamouda, Saïd
Oubouzar…) et remplace Aït Ahmed par Ahmed Ben Bella à la tête de l’OS.
La crise dite « berbériste » de 1949 est une date importante dans l’Histoire du
Mouvement National, est une crise qui a privé les Algériens de leur algérianité. La question
amazighe fut posée pour la première fois dans l’Histoire moderne de l’Algérie en 1949 dans la
foulée du Mouvement nationaliste indépendantiste. Il s’agissait d’une réaction d’un certain
nombre de militants kabyles au sein du Parti du Peuple Algérien (PPA) établis en France à un
mémorandum sur l’Algérie présenté aux Nations-Unies par Messali Hadj. La crise a été
provoquée par une falsification de l’Histoire, par le bureau politique du PPA/MTLD qui a
écrit dans un rapport adressé à l’ONU fin 1948 : « l’Algérie est une nation arabe et
musulmane depuis le 7eme siècle ».
Les conséquences de la crise : Pour Messali Hadj, qui regarde la berbérité comme si
elle étrangère, et confond la religion et la nationalité, c’est l’islam, le facteur principal du
nationalisme, de l’identité nationale. Messali a dépossédé le peuple algérien de sa propre
Histoire, pour éliminer sa culture et sa langue maternelle. L’identité culturelle d’un pays
réside avant tout dans la vitalité de la langue maternelle. Il nie la vraie identité du peuple
algérien, la réduit à l’arabité et à l’islamité.
Les militants sont vite indexés et marginalisés. Certains sont éliminés par l’ALN, c’est le cas
de Amar Ould Hamouda et Mbarek At Menguellat, assassinés en 1956. D’autres militants
sont vite marginalisés, ils sont risqué de faire opposition à Messali, ils sont écartés des centres
de décision.
7eme cours : Mouvement de 1980
Les causes :
1. Depuis l'indépendance de ce pays, l'arabe succède au français comme langue
officielle. La politique linguistique algérienne se traduit par une arabisation
massive de l'administration et de l'enseignement.
2. La réflexion sur la situation linguistique est d'abord le fait d'intellectuels expatriés
(Taos Amrouche, Mouloud Mammeri et des membres del'Académie berbère).
3. L'université de Tizi-Ouzou, créée dans cette région en 1977, est un lieu d'échange, y
compris sur le plan culturel. Comme ailleurs, l'organisation de débats et de concerts,
ainsi que la représentation de pièces en langue berbère y sont soumises à autorisations,
par ailleurs souvent refusées.
Les événements :
Les conséquences :
1. Sur le plan social, le mouvement traduit l'émergence d'une génération d'intellectuels
engagés dans le combat démocratique (Tahar Djaout, Ferhat Mehenni…).
2. Sur le plan culturel, le Printemps berbère brise le tabou linguistique et culturel : il est
la traduction d'une remise en cause de l'arabisation intensive de l'administration au
détriment du berbère.
3. Naissance du Mouvement culturel berbère et naissance de la Ligue algérienne pour la
défense des droits de l'homme.
Le 5 janvier 2016, une grande avancée eut lieu. Le gouvernement algérien annonce
lors d'une conférence que le tamazight sera reconnu en tant que langue officielle et
nationale via un décret présidentiel qui sera présenté au parlement au cours de
l'année, modifiant ainsi la constitution.
8eme cours : Les formes d’affirmation de soi après l’indépendance
1. La production culturelle