86 Lycee Guy Chauvet Loudun
86 Lycee Guy Chauvet Loudun
86 Lycee Guy Chauvet Loudun
Académie de Poitiers
Nom et adresse complète de l’établissement : Lycée Guy Chauvet – rue de l’Eperon – BP
69 – 86206 LOUDUN CEDEX
ZEP : non
Téléphone : 05 49 98 17 51
Fax : 05 49 98 79 09
Mél de l’école ou de l’établissement : ce.0860021f@ac-poitiers.fr
Adresse du site de l’école ou de l’établissement : http://hebergement.ac-poitiers.fr/l-gc-
loudun/
Coordonnées d’une personne contact : Mme Grué-Coutaud Florence
Classe(s) concernée(s) :1ère L
Discipline(s) concernée(s) : Philosophie
Date de l’écrit : mai 2005
Lien(s) web de l’écrit : http://www.ac-poitiers.fr/meip
Axe académique :1 Le sens de l’école au travers des initiatives pédagogiques
Mots clés :
initiation, raisonnement philosophique
VI . CONCLUSION .................................................................................. 8
Initiation à la démarche philosophique en 1ère L
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Le but de cette initiation à la démarche philosophique est donc de
prévenir l’échec. Pour le réaliser, il s’agit d’abord de se poser les questions
suivantes : quels pré-requis, quelles bases rigoureuses faut-il introduire ou
réintroduire dans l’usage de la langue ? Quels manques, quelles caricatures
demeurent les plus criantes et dans quels domaines ? Quelles modalités de travail
adopter pour préparer ces élèves de première à la démarche philosophique ? Il
s’agit ensuite d’adopter une démarche, et celle la plus à même de prendre les
élèves là où ils sont, avec leurs compétences, de les aider à identifier leurs
difficultés et à les résoudre, enfin de les sensibiliser à l’acte de philosopher.
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demeure nécessaire. Autrement dit, élaborer une argumentation conceptuelle est
requis. Qu’est-ce à dire ? Concrètement, au tableau, les mots de la question sont
dépliés, mis en relation et en opposition. Peu à peu, ce travail met à jour d’une
part les différents points de vue possibles sur la question, d’autre part les
arguments essentiels qui constitueront le corps du raisonnement.
Tout d’abord, laissant parler les élèves sur cette question, le professeur
saisit vite une difficulté quant à leur démarche : en effet, avant même de
comprendre exactement le sens de cette question par l’analyse préalable de
ses termes, tous cherchent de suite à y répondre. Or, outre le fait que certains
propos sont quelque peu décalés par rapport à la question, une telle démarche
révèle vite ses limites. De fait, si les élèves engagent bien des arguments
valables, ils ne voient pas qu’ils sont parfois de même nature et ils ne parviennent
pas à identifier d’autres arguments, de ceux qui, moins aisés à trouver, exigent
une analyse préalable des termes de la question. Ainsi, par exemple, les élèves
identifient « naturel » et « normal » ou ils ne cernent pas vraiment ce que le terme
de culture signifie ni ce qui dans la réalité quotidienne relève de la culture.
Après avoir donc noté la nécessité d’analyser les termes que la question
comporte, élèves et professeur cherchent les moyens de les analyser (à
savoir s’aider d’un dictionnaire, chercher les synonymes et les antonymes, trouver
des exemples pour illustrer les définitions). Peu à peu, les termes de violence, de
nature et de culture trouvent un sens précis. Ainsi, par exemple, on cerne la
différence entre la force et la violence ; on reconnaît dans ce qui est naturel une
forme de spontanéité, d’instinct, d’hérédité biologique mais aussi d’universalité ;
on voit que les actions culturelles relèvent de l’artifice, se soumettent à des règles
et s’apprennent, on voit aussi que ce qui relève de la culture demeure variable
dans l’espace et le temps ; on identifie aussi dans la vie quotidienne ce qui relève
de la culture, par exemple la langue, les coutumes, les pratiques sociales.
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de la langue se révèle le mieux. En effet, tous donnent un sens aux termes
employés pour définir les mots contenus dans la question initiale, mais recréer en
quelque sorte la question à l’aide d’autres termes est un acte plus ardu.
Face à cette question posée, une autre étape du travail reste à produire et
peut se formuler en ces termes : comment ordonner les différents points de
vue sur la question et comment passer d’un point de vue à un autre ? Si les
élèves comprennent vite qu’il faut terminer sur le point de vue qui leur semble le
plus légitime, ils ont néanmoins quelque peine à identifier la manière la plus
adéquate pour passer d’une réponse possible à la question à une autre. En effet, il
s’agit là encore d’une question de méthode, qui, loin d’être naturelle et spontanée,
s’apprend. Cette méthode, il s’agit de la faire découvrir par les élèves eux-mêmes,
notamment en faisant appel à leur expérience du dialogue (qu’ils produisent eux-
mêmes entre eux ou qu’ils peuvent entendre dans un débat télévisé par exemple)
et en les amenant à dire qu’on ne saurait engager un nouveau point de vue sur
une question sans avoir préalablement élaboré des objections au point de vue
précédent. Ce travail d’objection demeure essentiel puisqu’il permet de former
l’esprit critique. Pourtant, identifier ces objections, les formuler de manière claire et
distincte ne constituent pas là encore une tâche facile dans la mesure où cette
dernière oblige à revenir sur la définition même des termes de la question initiale.
Ainsi, comment par exemple remettre en cause cette idée selon laquelle la
violence est naturelle si l’on ne distingue pas violence et instinct, c’est-à-dire
volonté délibérée de nuire à autrui et nécessité inconsciente de survivre ? Ainsi, le
naturel en l’homme produit plus des attitudes instinctives que des comportements
violents. Comment critiquer l’idée d’un homme originairement violent, agressif,
sans revenir sur ce que renferme la culture, à savoir des règles mais aussi des
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interdits, de ces interdits véhiculés par l’éducation et qui répriment les désirs, font
violence à ces derniers ?
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IV . 2 . Se donner les moyens de l’expliquer
Outre ces principes pour aborder le texte, il faut, dans un second temps, se
donner les moyens de l’expliquer : insister sur la valeur d’un questionnement porté
sur le texte demeure ici essentiel. Prenons un exemple. Le texte étudié contient la
phrase suivante : « L’humanité cesse aux frontières de la tribu, du groupe
linguistique, parfois même du village ». Si le contexte permet de comprendre que
Levi-Strauss décrit ici l’attitude ethnocentrique propre à l’homme, il ne permet pas
de dire « pourquoi » ce dernier refuse le statut d’homme à tout humain étranger à
la tribu. Il demeure alors nécessaire de faire appel à sa culture pour pouvoir
répondre à cette question : les élèves évoquent alors les différences
vestimentaires, culinaires, linguistiques, facteurs de rejet de l’altérité, ou encore
l’isolement géographique du village. Le texte évoque aussi le fait suivant : les
populations dites primitives refusent d’utiliser le mot « homme » pour désigner
ceux qui appartiennent à une autre communauté et les appellent des « singes de
terre » ou encore des « fantômes », des « apparitions ».
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souvent possible, répéter ce genre d’exercice sur les textes philosophiques en
cours d’année scolaire.
V.2. Des acquis partiels, logiques pour une initiation, mais des
manques culturels
Force est de reconnaître que le bilan de cette première évaluation est
mitigé : tout d’abord, la présentation de la thèse de l’auteur n’est certes pas
fausse, mais elle demeure approximative et partielle. En effet, si les élèves
identifient bien les concepts importants du texte, ils ont quelque peine à identifier
toute la thèse et à la formuler clairement et distinctement. En fait, nombre d’entre
eux se satisfont trop souvent d’une reprise d’un passage du texte, omettant de se
rappeler que la thèse court dans tout le texte. De même, si le problème du texte
est aperçu, il l’est aussi de manière partielle : ainsi, beaucoup d’élèves voient que
le problème est de savoir si la violence est naturelle ou culturelle, mais peu se
rendent compte que le problème est aussi de savoir pourquoi et comment la
civilisation peut réprimer cette violence naturelle en l’homme. Quant aux questions
relatives à certains passages de l’extrait, et qui invitaient à faire appel tant à sa
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culture qu’aux connaissances acquises les semaines précédentes, d’une part elles
reçoivent des réponses d’une inégale valeur (certains cherchent bien à être
exhaustifs dans leurs réponses, tandis que d’autres restent beaucoup trop
sommaires, voire énigmatiques), d’autre part, elles révèlent que cette initiation à la
philosophie ne saurait, sinon dans la durée, à tout le moins rapidement, améliorer
la forme comme le contenu des productions écrites d’élèves qui se retrouvent
parfois en Première littéraire avec des difficultés. Celles-ci sont certes liées à la
forme et à la difficulté d’élaborer un discours rigoureux et structuré ; mais elles
sont aussi liées, il faut l’avouer, à un manque de culture quelque peu étranger au
système scolaire. Plus précisément, alors même que l’exercice proposé pouvait
amener les élèves à évoquer leur point de vue comme la connaissance de
l’histoire et de l’actualité, il n’a pas produit tous les effets attendus.
VI . CONCLUSION
Que dégager de cette expérience d’une initiation à la Philosophie en
Première littéraire?
Il est tout d’abord clair que les élèves ont pris ce projet de manière très
positive et ont témoigné de beaucoup de bonne volonté. Plus simplement, ils ont
joué le jeu : pas d’absentéisme, des interventions multiples et spontanées. Deux
raisons majeures peuvent être évoquées pour rendre compte de leur
attitude positive: d’une part l’opportunité de découvrir une discipline qui, inconnue,
suscite déjà chez eux une certaine crainte avant même leur année de Terminale;
d’autre part le caractère nouveau de cette discipline qui leur paraît certes difficile
de par ses exigences, mais aussi intéressante.
S’il est certes difficile de mesurer le bénéfice, pour les élèves de Terminale
littéraire qui, l’année scolaire précédente, ont connu cette initiation à la
Philosophie, ils ont néanmoins eux-mêmes avoué que les premiers cours de
Philosophie n’ont pas suscité chez eux une surprise déroutante, ils vont ainsi
adopter plus rapidement la démarche philosophique quand ils l’aborderont en
Terminale. C’est, de fait le deuxième effet, les élèves perçoivent ce que cette
discipline est et aussi ce qu’elle n’est pas : elle ne relève pas du débat d’opinions,
elle oblige à approfondir sa réflexion comme à s’interroger, notamment sur ses
propres préjugés.
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EFFETS DE L’INNOVATION : AUTO-EVALUATION (dans l’écrit de l’équipe)
Etapes d’évaluation
- Difficultés disciplinaires en Constat de difficultés bloquant la
terminal dues à : un manque de réussite en terminale
HIER, LES CONSTATS précision maîtrise de la langue
(analyses, attentes, conception de - Absence d’argumentation
stratégies, de processus… ) conceptuelle
- Ignorance des exigences
Conditions de réussite
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