La Découverte de La Violation CP: Prix Nobel de Physique 1980
La Découverte de La Violation CP: Prix Nobel de Physique 1980
La Découverte de La Violation CP: Prix Nobel de Physique 1980
En 1963, nous étions en train de mesurer les propriétés d’une particule, le «meson
rho», une de ces nouvelles particules que l’on découvrait sous forme de résonance.
Cette expérience était localisée dans un faisceau de meson S au Cosmotron du
Laboratoire national de Brookhaven dans la région de Long Island. Celui-ci était un
accélérateur de 3 GeV très semblable à celui qui était en fonctionnement à Saclay en
France, appelé Saturne. A cette époque travaillaient avec moi à l’Université de
Princeton deux étudiants, Jean Christensen, Alan Clark et un jeune visiteur français,
René Turlay qui venait juste de terminer sa thèse.
* Ce texte a été traduit de l’américain par René TURLAY que nous remercions très vivement.
** Opérateur faisant passer de l’état particule à l’état anti-particule.
En 1963 une publication très troublante fut présentée par Robert Adair et son
groupe. Adair avait exposé une petite chambre à hydrogène à un faisceau de meson K
à vie longue. Il trouva que la régénération des mesons K à vie courte dans l’hydrogène
était «anormale». Le taux de régénération était un ordre de grandeur plus fort que celui
attendu. Adair qui est un physicien à l’esprit très créatif suggéra que cet effet était dû
à une «cinquième force» faible de grande portée. La grande portée produisait une
amplitude de diffusion vers l’avant importante.
Mon collègue Val Ficht de Princeton avait passé plus de dix années à travailler sur
les mesons K. Nous discutâmes le résultat d’Adair et Val suggéra de vérifier
expérimentalement la régénération «anormale». Avec l’expérience sur les «mesons
rho» nous possédions l’appareillage parfait pour regarder les paires de pions issus
d’une cible à hydrogène dans laquelle se produisait la régénération. Si nous pouvions
obtenir un faisceau adéquat, nous pouvions confirmer ou réfuter rapidement «l’effet
Adair».