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DM 09

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Lycée Louis-Le-Grand, Paris Pour le 05/12/2022

MP2I – Mathématiques
A. Troesch

DM no 9 : dérivabilité, fonctions usuelles, intégration

Suggestion de travail supplémentaire (à ne pas me rendre) : Les problèmes 6 et 7 de la selection.

Problème 1 – Fonctions analytiques et fonctions holomorphes

Pour tout c P C et r ą 0, Bpc, rq désigne la boule ouverte de C, de centre c et de rayon r, et Cpc, rq désigne le cercle
de centre c et de rayon r. Soit Ω un ouvert de C et f une fonction de Ω dans C. On dit que :
‚ f est une fonction analytique si et seulement si pour tout c de Ω, il existe r ą 0 tel que f puisse s’écrire, sur
Bpc, rq, sous la forme suivante : `8
ÿ
@z P Bpc, rq, f pzq “ an pz ´ cqn .
n“0

Cela revient à dire que f est développable en série entière au voisinage de tous les points de son domaine ;
‚ f est holomorphe sur Ω si et seulement si elle est dérivable de la variable complexe en tout point z0 P Ω,
f pzq ´ f pz0 q
autrement dit, si pour tout z0 , l’expression admet une limite dans C lorsque z tend vers z0 (dans
z ´ z0
C). On note dans ce cas :
f pzq ´ f pz0 q
f 1 pz0 q “ lim .
zÑz0 z ´ z0
Le but de ce problème est d’établir qu’une fonction est holomorphe sur un sous-ensemble Ω de C si et seulement si elle
est analytique.
On admet sans preuve toutes les propriétés relatives aux sommes, produits, quotients et composées de fonctions holo-
morphes, dont les énoncés et les preuves sont similaires à ceux relatifs
ř aux fonctions dérivables d’une variable réelle.
On admet aussi que si pan q est une suite complexe, et si la série |an | converge, alors la série an converge aussi.
ř
De plus, si pan q et pbn qřsont deux suites positives telles que à partir d’un certain rang, 0 ď an ď bn , la convergence de
bn implique celle de bn (théorème de comparaison des séries à termes positifs).
ř

Partie I – Exemples de Fonctions holomorphes

1. Soit n P N˚ , et z0 P C.
z n ´ z0n
(a) Exprimer, pour tout z ‰ z0 , , sous forme d’un polynôme en z.
z ´ z0
(b) En déduire que z ÞÑ z n est une fonction holomorphe sur C, et exprimer sa dérivée.
1
2. Soit n P N˚ . Montrer que z ÞÑ n est holomorphe sur C˚
z
3. On étend la définition de sh et ch à la variable complexe, en posant, pour z P C tel que z “ x ` i y (avec
x, y P R) :
shpzq “ shpxq cospyq ` i chpxq sinpyq et chpzq “ chpxq cospyq ` i shpxq sinpyq.
(a) Montrer que pour tout z P C, chpzq ` shpzq “ ez et chpzq ´ shpzq “ e´z .
(b) En déduire une expression de shpzq et chpzq en fonction de ez et e´z .
(c) Soit z1 et z2 deux complexes. Exprimer shpz1 ` z2 q en fonction de shpz1 q, chpz1 q, shpz2 q et chpz2 q.
(d) Soit z “ x ` i y, x, y P R. Montrer que
ˇ ˆ ˙ˇ ˇ ˇ ˇ 2 ˇ ˇ ˇ ˇ 2 ˇ
ˇRe shpzq ´ 1 ˇ ď ˇ x cospyqpshpxq ´ xq ˇ ` ˇ x pcospyq ´ 1q ˇ ` ˇ ychpxqpsinpyq ´ yq ˇ ` ˇ y pchpxq ´ 1q ˇ
ˇ ˇ ˇ ˇ ˇ ˇ ˇ ˇ ˇ ˇ
ˇ z ˇ ˇ 2
x `y 2 ˇ ˇ 2
x `y 2 ˇ ˇ 2
x `y 2 ˇ ˇ 2
x `y 2 ˇ
ˆ ˙
2 2 2 2 2 2 shpzq
(e) En remarquant que x ` y ě y et x ` y ě x , en déduire que : lim Re ´ 1 “ 0.
zÑ0 z
shpzq shpzq
(f) Calculer de même la limite de la partie imaginaire de ´ 1, et en déduire que lim ˚ “ 1.
z zÑ0,zPC z
chpzq ´ 1
(g) Déterminer la limite (de la variable complexe) lim .
zÑ0 z2

1
(h) En déduire que sh est une fonction holomorphe sur C, et exprimer sa dérivée en fonction de ch. Exprimer
sans preuve un résultat similaire pour ch.
(i) En déduire que exp : z ÞÑ ez est une fonction holomorphe sur C, et exprimer sa dérivée.

Partie II – Les fonctions analytiques sont holomorphes


Soit f une fonction analytique sur un ouvert Ω, et z0 P Ω. Notre but est de montrer que f est une fonction holomorphe,
et que sa dérivée est elle-même analytique. Un changement de variable z 1 “ z ´ z0 nous permet de constater qu’on peut
se contenter de considérer le cas où 0 P Ω, et d’étudier la dérivabilité en 0. On considère donc r tel que f se développe
en série sur Bp0, rq : `8
ÿ
@z P Bp0, rq, f pzq “ an z n
n“0

Soit ρ Ps0, rr et w P Bp0, rq.


`8
ÿ
1. Soit P un polynôme à coefficients réels. Montrer que la série P pnqan z n est convergente pour tout z P Bp0, rq.
`8 n“0
ÿ
Ainsi, en particulier, la série an nz n´1 est convergente sur Bp0, ρq. On note gpzq sa somme. Soit ρ Ps0, rr et
n“1
w P Bp0, rq. On va montrer que g correspond à la dérivée de f sur Bp0, ρq, ce qui prouvera bien que f 1 est développable
en série entière au voisinage de 0.
2. (a) Montrer que pour tous z et w dans Bp0, ρq tels que z ‰ w,
˜ ¸
`8 n´1
f pzq ´ f pwq ÿ ÿ
k´1 n´k´1
´ gpwq “ an pz ´ wq kw z .
z´w n“2 k“1

ˇ
ˇ f pzq ´ f pwq
ˇ `8
ÿ
n2 |an |ρn´2 . Conclure.
ˇ
(b) En déduire que ˇ
ˇ ´ gpwqˇˇ ď |z ´ w|
z´w n“2

Partie III – Intégration d’une fonction holomorphe le long d’un chemin


Le but des quatre parties qui suivent est d’établir la réciproque, c’est-à-dire de montrer que les fonctions holomorphes
sur un ouvert Ω sont analytiques sur Ω. Nous nous donnons donc une fonction f holomorphe sur un domaine Ω.
L’outil essentiel pour parvenir à notre but sera l’intégration le long d’un chemin, notion que nous introduisons dans
cette partie.
On appelle chemin de classe C 1 (ou simplement chemin) une application γ : ra, bs Ñ C de classe C 1 , de dérivée ne
s’annulant pas sur ra, bs. On dit que γ est un chemin fermé si de plus γpaq “ γpbq. Pour éviter toute confusion possible
avec la partie imaginaire, on note γ ˚ “ Impγq l’image de γ, c’est-à-dire l’ensemble des points γptq du plan complexe,
pour t P ra, bs. Un chemin correspond à un paramétrage de la courbe γ ˚ de C.
On définit l’intégrale de f le long du chemin γ par la formule :
ż żb
f pzq dz “ f pγptqqγ 1 ptq dt.
γ a

On remarquera que cette définition ne requiert que la continuité de f , et non son caractère holomorphe.
Dans un premier temps, nous étudions l’effet d’un changement de paramétrisation d’une courbe.
Soit ra1 , b1 s et ra2 , b2 s deux segments de R et γ1 : ra1 , b1 s Ñ C et γ2 : ra2 , b2 s Ñ C deux chemins. On dit que γ1 et
γ2 sont équivalents, et on notera γ1 „ γ2 , si et seulement s’il existe ϕ : ra2 , b2 s Ñ ra1 , b1 s. une application bijective
croissante de classe C 1 sur ra, bs telle que γ2 “ γ1 ˝ ϕ.
1. Soit γ1 et γ2 deux chemins équivalents. Montrer que γ1˚ “ γ2˚ , et que γ1 pa1 q “ γ2 pa2 q et γ1 pb1 q “ γ2 pb2 q.
2. Montrer que γ1 „ γ2 définit une relation d’équivalence sur l’ensemble des chemins.
ż ż
3. Montrer que si γ1 „ γ2 , alors f pzq dz “ f pzq dz.
γ2 γ1

Ainsi, l’intégrale de f le long d’une courbe ne dépend pas de la paramétrisation de la courbe, à condition de respecter le
sens de parcourt. Un cas particulier important est l’intégration le long d’un segment ru, vs où u et v sont deux nombres
żcomplexes. On dispose
ż alors d’une paramétrisation : γ : r0, 1s Ñ ru, vs donnée par γptq “ up1 ´ tq ` vt. On note alors
f pzq dz “ f pzq dz l’intégrale de f le long du segment ru, vs, obtenu pour cette paramétrisation γ, ou toute
ru,vs γ
autre paramétrisation équivalente. Remarquez bien que dans cette notation, l’intervalle ru, vs est parcouru de u vers v.
ż ż
4. Montrer que pour tout couple pu, vq de nombres complexes, f pzq dz “ ´ f pzq dz
rv,us ru,vs

2
ż b1 ż b2
5. (a) Soit γ1 et γ2 deux chemins équivalents définis sur ra1 , b1 s et ra2 , b2 s. Montrer que |γ11 ptq| dt “ |γ21 ptq|dt.
a1 a2
Cette quantité est appelée longueur du chemin γ, et notée Lpγq. Elle est donc indépendante de la paramé-
trisation choisie.
(b) Déterminer Lpru, vsq, en choisissant une paramétrisation de votre choix du segment ru, vs.
(c) Déterminer LpUq, où U est le cercle unité paramétré par γ : t ÞÑ ei t sur r0, 2πs.
6. Soit f une fonction continue sur Ω, et γ un chemin. Montrer que si pour tout z P γ ˚ , |f pzq| ď M , alors
ˇż ˇ
ˇ ˇ
ˇ f pzq dz ˇ ď M Lpγq.
ˇ ˇ
γ

7. (a) Soit f un fonction holomorphe sur Ω, admettant sur Ω une primitive holomorphe F . Soit γ : ra, bs Ñ Ω un
chemin. Montrer que ż
f pzq dz “ F pγpbqq ´ F pγpaqq.
γ

Que dire lorsque γ est un chemin fermé ?


ż
(b) Déterminer z n dz, pour n P N, lorsque γ est un chemin fermé dans C.
γ

Partie IV – Théorème de Cauchy sur un triangle


ż
On veut montrer que l’égalité f pzq dz “ 0 (théorème de Cauchy), reste vraie sans l’hypothèse a priori d’existence
γ
d’une primitive holomorphe, mais avec une hypothèse supplémentaire de convexité sur Ω. On étudie dans cette partie le
cas d’une intégrale le long d’un triangle. On se donne Ω un ouvert convexe, c’est-à-dire tel que pour tout pz1 , z2 q P Ω2 ,
le segment rz1 , z2 s tout entier est inclus dans Ω. Soit f une fonction holomorphe sur Ω.
Étant donné 3 éléments u, v et w de Ω, formant les sommets d’un triangle T, on définit l’intégrale sur le triangle
T “ pu, v, wq par : ż ż ż ż
f pzq dz “ f pzq dz ` f pzq dz ` f pzq dz.
pu,v,wq ru,vs rv,ws rw,us

Il s’agit donc de l’intégrale le long de la courbe fermée C 1 par morceaux définie par les côtés du triangle.
Pour le triangle T “ pu, v, wq, on note
#
IpT q “ rminpRepuq, Repvq, Repwqq, maxpRepuq, Repvq, Repwqqs
JpT q “ rminpImpuq, Impvq, Impwqq, maxpImpuq, Impvq, Impwqqs

Soit u “ u0 , v “ v0 et w “ w0 trois points de Ω, formant un triangle T0 .


1. Soit u1 le milieu de rv0 , w0 s, v 1 le milieu de ru0 , w0 s et w1 le milieu de ru0 , v0 s. Montrer que l’un des triangles
pu, v 1 , w1 q, pv, w1 , u1 q, pw, u1 , v 1 q et pu1 , v 1 , w1 q, qu’on notera T1 “ pu1 , v1 , w1 q, vérifie :
ˇż ˇ ˇż ˇ
ˇ ˇ ˇ ˇ
f pzq dz ˇ ď 4 ˇ f pzq dz ˇ .
ˇ ˇ ˇ ˇ
ˇ
ˇ pu0 ,v0 ,w0 q ˇ ˇ pu1 ,v1 ,w1 q ˇ

1 1
2. Montrer que IpT1 q Ă IpT0 q et JpT1 q Ă JpT0 q, et que ℓpIpT1 qq “ ℓpIpT0 qq et ℓpJpT1 qq “ ℓpJpT0 qq, où
2 2
ℓpra, bsq “ b ´ a désigne la longueur d’un intervalle.
3. Montrer l’existence de suites pun qnPN , pvn qnPN , pwn qnPN d’éléments de Ω formant des triangles Tn “ pun , vn , wn q,
tels que : ˇż ˇ ˇż ˇ
ˇ ˇ ˇ ˇ

‚ pour tout n P N, ˇ f pzq dz ˇ ď 4 ˇ f pzq dz ˇ ;
ˇ ˇ ˇ
ˇ pu0 ,v0 ,w0 q ˇ ˇ pun ,vn ,wn q ˇ
‚ pun q, pvn q et pwn q convergent toutes trois vers un même complexe z0 P Ω.
4. Montrer que pour tout n P N,
ż ż ´ ¯
f pzq dz “ f pzq ´ f pz0 q ´ f 1 pz0 qpz ´ z0 q dz.
pun ,vn ,wn q pun ,vn ,wn q
ż
5. En déduire que f pzq dz “ 0.
pu,v,wq
6. En découpant pu, v, wq en triangles plus petits, montrer que cela reste vrai si f n’est holomorphe que sur Ωztpu,
et continue en p, où p P Ω.

3
Partie V – Théorème de Cauchy sur un lacet quelconque
On suppose que f est une fonction holomorphe sur Ω, qu’on suppose toujours ouvert convexe. On se donne un chemin
fermé γ : ra, bs Ñ Ω. On se fixe z1 et z0 deux éléments distincts de Ω, et on définit, pour tout z P Ω :
ż
F pzq “ f pξqdξ.
rz1 ,zs

1. Montrer que pour tout z P Ω,


F pzq ´ F pz0 q
ż
1
“ f pξqdξ.
z ´ z0 z ´ z0 rz0 ,zs
ż
1
2. En déduire que F “ f , puis que f pξqdξ “ 0.
γ
˚
3. En déduire que pour tout z P Ωzγ :
f pξq
ż ż

dξ “ f pzq .
γ ξ´z γ ξ´z

Partie VI – Formule de l’indice de Cauchy


ż
1 dξ
Pour z P Ωzγ ˚ , on définit Indγ pzq “ , appelé indice de z par rapport à γ. On pose, pour tout t P ra, bs,
2iπ γ ξ ´ z
ˆż t
γ 1 psq
˙
ϕptq “ exp ds .
a γpsq ´ z

ϕptq
1. Montrer que t ÞÑ est constante.
γptq ´ z
2. En déduire que Indγ pzq est un entier.
3. Soit jusqu’à la fin du problème, γ : t P r0, 2πs ÞÑ c ` rei θ un paramétrage du cercle Cpc, rq de centre c de rayon
r, qu’on suppose inclus dans Ω. Montrer que z ÞÑ Indγ pzq est continue sur ΩzCpc, rq.
4. En déduire que Indγ pzq est constante sur Bpc, rq et donner sa valeur.
5. En déduire que pour tout z P Bpc, rq,
f pξq
ż
1
f pzq “ dξ.
2π i γ ξ´z

Partie VII – Les fonctions holomorphes sont analytiques

1. Déduire de la dernière question de la partie précédente que si f est une fonction holomorphe sur un ouvert Ω,
pour tout c P Ω, il existe r ą 0 tel que pour tout z P Bpc, rq, on ait :
ż `8
ÿ f pξqpz ´ cqn
f pzq “ n`1
dξ,
γ n“0 pξ ´ cq

où γ désigne toujours la paramétrisation du cercle Cpc, rq introduite dans la partie précédente.


2. En déduire que f est analytique.
3. En déduire enfin que f est infiniment dérivable.

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