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Bilan Kiné

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VANCOLEN Elisa Bilan kiné Année 2020-2021

Bilan kiné

❖ Cours théorique
A. Qu’est-ce que la kinésithérapie et le bilan en kinésithérapie ?

- Deux choses principales : contexte de mouvement/fonction et lien à la santé qui englobe le physique, le
psychologique, l’émotionnel et le social.

Examen clinique : deux catégories

Il y a une différence entre :

- Pathologie
- Dysfonctions musculo-squelettiques qui sont liées au
mouvement

Exemple : on prend un test où on demande au patient de


tenir en station unipodale 30 secondes.

- Pathologie : si le test est positif lorsqu’on reproduit les


douleurs du patient, cela nous donne une information
quant aux structures.
- Dysfonctions de mouvement : on observe la façon
dont se tient le patient sur un pied, on va avoir des
informations quant aux fonctions liées au mouvement.

Quand on évalue des mouvements, on doit reconnaître qu’il y a une grande variation entre les individus. Il faut
identifier s’il y a une dysfonction au niveau du mouvement et puis il faut identifier si ces dysfonctions sont pertinentes
chez ce patient ; pour cela, on fait preuve de raisonnement clinique en interprétant une série d’informations. Cela
nous donnera une direction dans le traitement de notre patient.

Pourquoi faire un bilan ?

- Prise de décision optimale : bilanter le patient et donner une direction au traitement (nécessite de la kiné ou d’un
autre professionnel de la santé ?)
- Monitorer l’évolution du patient (amélioration chez le patient ? confirmation des hypothèses ?)

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VANCOLEN Elisa Bilan kiné Année 2020-2021
L’intérêt est double :

- Pouvoir lui montrer son amélioration et la rassurer sur


l’intérêt de la rééducation → relation thérapeutique

- Pouvoir donner des informations fonctionnelles au


chirurgien pour qu’il ait une vue d’ensemble de
l’évolution.

On peut se demander s’il y a un déficit en quantité de


mouvement ou en qualité de mouvement ?

Il va être important d’identifier ce paramètre pour donner


une certaine direction au traitement en fonction que le
patient est en manque de mobilité ou en manque de
contrôle du mouvement.

B. Modèles de bilan et lien avec le cours TBK

Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF) : il faut prendre conscience qu’une
pathologie ne nous permet pas de comprendre la réalité d’un malade. Il nous faut les différentes interconnexions avec
les structures et les fonctions mais également l’impact que cela aura sur les activités et la participation de la personne.
Tous ces paramètres sont par ailleurs influencés par des facteurs environnementaux et personnels.

Modèle planétaire : spécifique pour les troubles


musculosquelettiques.

- Structures/fonction/participation
- Facteurs psychosociaux
- Mécanisme de la douleur

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VANCOLEN Elisa Bilan kiné Année 2020-2021

Ce cours sera surtout axé sur l’inspection


et l’examen fonctionnel avec une
introduction à l’anamnèse.

Anamnèse : on récolte différents types d’informations.

- Renseignements généraux : nom, prénom, âge, profession, loisirs, situation familiale, prescription médicale…

- Problème principal du patient : savoir quel est le problème principal du patient et en quoi cela l’impacte sur sa vie
quotidienne
Body chart
- Localisation, quantité et qualité des plaintes : on peut lui présenter un dessin du corps
et lui demander de colorier les zones douloureuses. On lui demande également s’il
s’agit de douleurs (profondes/superficielles, constantes, lancinantes, en coup de
couteau, choc électrique…), de raideurs ou d’autres sensations. On peut également lui
demander de quantifier ces symptômes en utilisant des échelles de 1 à 10.

- Comportement : facteurs aggravants (douleur de genou aggravée lors de la descente des escaliers), facteurs
facilitants (positions, médicaments…) et comportement sur 24h (plus importants le matin, présents la nuit,
empirent pendant la journée…). Ils seront une bonne base pour l’examen fonctionnel. On va pouvoir lui demander
de faire une démonstration fonctionnelle (si cela est possible).

- Histoire : histoire actuelle des symptômes (apparus de façon spontanée, progressifs, suite à un traumatisme…) et
histoire ancienne (première fois que ce symptôme apparait, opérations, antécédents familiaux…)

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Inspection statique

Examen fonctionnel

Tous les critères ne doivent pas systématiquement être évalués.

➢ Démonstration fonctionnelle

➢ Mouvement actif et passif


Cet entonnoir va du plus fonctionnel au plus
analytique.
Intérêt : patient avec mouvement actif en charge
!!! limité mais mouvement passif normal. On peut
supposer qu’il y a une atteinte de la qualité du
mouvement. SI le patient ne sait pas faire le
mouvement actif en charge ni le mouvement passif,
on peut imaginer que le dénominateur commun est
la quantité de mouvement et que ce patient
présente une atteinte de la quantité de mouvement
plutôt que de la qualité de mouvement.

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Cela permet de s’orienter vers un traitement lié à un déficit


de quantité de mouvement ou de qualité de mouvement.
Tous les patients immobilisés ou opérés présentent en
général un déficit de quantité ET de qualité de mouvement.

Diagramme de mouvement qui illustre ce qu’il


se passe lors du mouvement passif de
surpression.

A-B : amplitude normale de l’articulation.


A-C : intensité de la douleur ou de la raideur.

Ex : surpression chez un patient. A 30% du


mouvement, on sent une première résistance
R1. On continue et le patient, à 50% du
mouvement, nous décrit une légère gène D1. A
80% du mouvement, on est limité non pas par
la douleur du patient mais par R2, la
résistance/raideur. Chez ce patient, le facteur
limitant est la raideur et non la douleur.

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Utile lorsque la différence est légère des deux côtés ou lorsqu’on a besoin
d’avoir une réévaluation plus précise de notre patient (important en post-
opératoire car rééducation longue).

- Goniomètre

Il est important d’adapter la position afin de cibler le


facteur limitant que nous voulons évaluer.

Ex : flexion du genou

- Couché dorsal avec flexion de hanche :


raccourcissement des insertions du droit fémoral →
amplitude articulaire
- Couché ventral : pas de flexion de hanche donc le droit
fémoral peut être un facteur limitant pour cette
amplitude → amplitude musculaire

Il est important de pouvoir faire un lien entre les deux. Si le patient a un déficit de la quantité de mouvement en flexion
du genou. On évalue sa flexion en couché dorsal et son amplitude est normale. Par contre, cette amplitude est
diminuée quand le patient est en couché ventral. On en conclut que le facteur limitant chez ce patient est très
probablement l’extensibilité du droit antérieur.

- Inclinomètre

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- Mètre ruban

On compare toujours les deux côtés quand c’est faisable, et


lorsque ce n’est pas faisable, alors on se réfère aux normes.

Modèle de l’entonnoir : passer d’un mouvement


actif en charge à un mouvement actif en décharge,
permet de moduler la demande au niveau de la
fonction musculaire et du contrôle moteur.

Ces tests permettent de se diriger vers l’onglet


« qualité de mouvement ».

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➢ Fonction musculaire

On commence toujours par tester le score 3 en demandant un


mouvement complet contre-pesanteur.

Pour faire la distinction entre 4 et 5 : réaliser un break test en fin


d’amplitude.

- Make test : on demande au patient de pousser contre notre main. C’est une contraction isométrique donc pas de
déplacement articulaire.
- Break test : la patient doit maintenir la position alors que le thérapeute exerce une résistance pour essayer de
ramener le patient en flexion. Il est donc intéressant pour mettre en relief une différence de force et faire la
distinction entre une cotation de 4 et une cotation de 5.

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Rapport d’une évaluation isocinétique : on
peut évaluer la force du quadriceps à
différentes vitesse et voir la différence entre
le côté gauche et le côté droit.

Cela permet également d’avoir un rapport


entre ischios et quadriceps pour avoir un
indicateur de force relative de l’un par
rapport à l’autre.

➢ Examen neurologique

Le but est d’objectiver et d’évaluer un trouble de la conduction nerveuse.

a) Anatomie et physiologie

Le nerf périphérique est composé d’un assemblages d’axones. Plusieurs fibres


s’associent pour former des fascicules par le biais d’un tissu conjonctif, qu’on
appelle l’endonèvre. Plusieurs fascicules viennent s’associer autour du périnèvre et
forment un groupe de fascicules. Plusieurs groupes de fascicules s’associent par le
biais de l’épinèvre qui donne l’unité au nerf périphérique.

Il faut noter la présence de vaisseaux sanguins, car le nerf périphérique nécessite


beaucoup de vascularisation par rapport aux autres tissus.

La fonction du nerf périphérique est de transmettre un


potentiel d’action le long de l’axone, soit de proche en
proche ou avec une conduction saltatoire de nœuds de
raviers en nœuds de Ranvier dans le cas des fibres
myélinisés.

Il existe différents types de fibres nerveuses


selon les informations véhiculées, leur
diamètre et leur vitesse de conduction.

Il va être intéressant de tester ces différents


types de fibres nerveuses car il peut y avoir
des pathologies qui touchent des fibres de
gros calibres ou plutôt de petits calibres.

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A : le potentiel d’action est transmis de proche en proche.

B : calibres plus épais. La conduction est saltatoire.

b) Pathologie du nerf

- Ischémie par compression posturale


- Démyélinisation par compression pathologique : compressions d’autres tissus qui vont entraîner une pathologie
au niveau du nerf.

Ex : l’hypertrophie d’un ligament annulaire peut causer une


compression pathologique au niveau du nerf médian, hernie discale
avec conflit entre le disque et une racine nerveuse, syndrome du défilé
thoraco-brachial qui engage une compression au niveau des scalènes,
de la clavicule et de la première côte

c) Bilan neurologique en kinésithérapie

Le but est d’identifier et quantifier les gains et les pertes de fonctions.

Anamnèse → inspection → examen neurologique

On teste ces 3 paramètres principaux. Dans ces 3 cas, on s’attend


à avoir une perte de fonction si le patient est atteint d’un trouble
neurologique. Une perte de fonction est signe d’une atteinte
structurelle.

Le testing musculaire se fait en fonction des différentes racines


nerveuses.

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Les gains de fonction sont les plus gênants mais les pertes de fonction signent la gravité de l’atteinte. La disparition
des gains de fonctions ne sont pas toujours bon signe, ils peuvent révéler une aggravation de la pathologie.

➢ Contrôle sensorimoteur

Beaucoup de facteurs jouent dans ce contrôle


sensorimoteur : SNC, force, coordination inter
et intramusculaire, proprioception…

➢ Mesure de performance physique

On compare la symétrie entre ces tests réalisés du


côté gauche et du côté droit. Cela va donner une
information quantitative et qualitative.

Il y a différents paramètres dans ces mesures de


performance physique, qui reste un terme assez
large qui englobe beaucoup de fonctions liées au
mouvement (vitesse, accélérations, changements
de direction, agilité, capacité aérobie…)

Comme pour le contrôle sensorimoteur, il est important d’identifier les tests qui seront pertinents chez notre patient,
sachant qu’ils ne nécessitent pas tous des mesures de performance physique.

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❖ Cours pratique N° 1 : posture et marche


Objectifs :

- Observer et analyser la posture de profil et de face de façon systématique


- Observer et analyser la marche de façon systématique

A. Introduction
Posture : disposition relative des différentes articulations du corps à un moment donné. La position de chaque
articulation a une influence sur les positions des autres articulations. (ex : la position du bassin va provoquer une
position lombaire et au niveau de la hanche).

La posture est que très rarement corrélée à la pathologie. Les possibilités de facteurs sont plus larges que cela. Il y a
énormément de fausses croyances (ex : se tenir avachis provoque des maux de dos).

Posture idéale - optimale (correcte) : position dans laquelle les articulations sont soumise à un niveau de
stress/contrainte minimum. Le minimum d’activité musculaire est requis pour maintenir la position.

Posture alternative - suboptimale (mauvaise) : n’importe quelle position statique qui augmente le stress/charge
appliqué aux articulations. La résilience (résistance) à ce stress est - entre autre- dépendante des caractéristiques
articulaires et musculaires (force-mobilité). Une posture alternative ne va pas nécessairement causer de symptômes
et n’est fortement corrélée à aucune pathologie. La posture idéale de quelqu’un n’est pas celle de quelqu’un d’autre.

B. Posture
a. Profil
- Tête : le tragus de l’oreille est aligné
avec les corps cervicaux
- Epaule : enroulée vers l’avant, neutre
ou vers l’arrière.
- Thorax : cyphose (jamais de lordose)
- Lombaire : lordose 30° (hyperlordose
ou délordose par aplatissement
lombaire). La position des lombaires est
souvent liée à la position du bassin.
- Hanche
- Genou : hyperextension (recurvatum)
- Cheville et pied : la ligne de plomb
passe un peu à l’avant de la malléole
latérale. La personne peut être appuyée
sur l’avant de ses pieds ou sur l’arrière
de ses pieds.

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On divise la colonne cervicale en deux parties : colonne


cervicale supérieure et colonne cervicale inférieure.

-Protraction : extension supérieure et flexion


inférieure

-Rétraction : flexion supérieure et extension inférieure

Hypercyphose thoracique et hypercyphose


lombaire : on peut parfois avoir seulement une
ou seulement l’autre. Ce qui est toujours lié, c’est
la positon lombaire et la position du bassin.

Déplacement du bassin vers l’avant (shift


antérieur du bassin), lié à une extension de
hanche et parfois à une hyperextension de genou

Cela est souvent accompagné de :

- Shift postérieur du thorax


- Sujet plus souvent sur l’avant du pied

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- Moyenne du tilt antérieur : 30°


- Si l’angle augmente : hyperlordose lombaire
- SI l’angle diminue : délordose lombaire

Aucune de ces postures n’est associée au


développement d’un problème. Toutes ces postures
sont donc normales.

b) Face

- Tête : degré de rotation ou d’inclinaison (tilt)


- Epaule : drop (épaule plus haute que l’autre)
& rotation interne/extene qui se voit au niveau
du creux du coude.
- Thorax : inclinaison (tilt) qui se voit au niveau
de la quantité de lumière entre le bras et le
thorax (fenêtre coude)flan). Cela peut être
également être lié à un tilt du bassin.
- Lombaire et bassin : shift latéral ou inclinaison
- Hanche : rotation et degré d’abd/adduction
- Genou : angle Q pour valgus/varus
- Pieds : pronation ou supination

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- Epaule : adduction, sonnettes, dépressions

- Cheville et pied : pronation/supination, voute


plantaire surélevée ou non, calcanéus valgus ou
calcanéus varus.

Le pied peut est en position neutre ou positionné


vers l’extérieur, ce qui donne une idée de la
position de la hanche (pied vers l’extérieur =
rotation externe).

Remarque : pendant la croissance, il arrive que le


tibia soit en rotation sans que la hanche ne le soit.

Décollement du bord médial de la scapula accompagné d’un mouvement de rotation


interne de la scapula.

L’angle Q donne une idée de la quantité de varus et de valgus du genou.

- Si l’angle important : genou valgus


- Si l’angle se referme : genou varus (on en voit en général que chez les enfants ou chez les personnes avec des
problèmes de types neurologiques)

Remarque : les femmes ont plus de valgus que les hommes car leurs hanches sont plus larges.

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➢ Si l’empreinte de pas est très complète : pronation


➢ Si l’empreinte de pas n’est pas complète, juste sur la tranche
du pied : supination

- Calcanéus varus : part vers l’extérieur → supination


- Calcanéus valgus (souvent lié au valgus du genou) : part
vers l’intérieur → pronation

Remarque : le valgus du calcanéus est une prédisposition à la


rupture des ligaments croisés.

Bien comparer ce qu’on observe de


face et de profil et ce qu’on observe
devant et derrière.

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C. Marche

Ce qu’on observe dans la marche pathologique :

- Diminution du temps d’appui sur la jambe lésée


- Augmentation de la phase aérienne et de la longueur du pas de la jambe lésée

Remarque : l’angle Q dynamique est plus dangereux que l’angle Q statique.

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Marche antalgique : la personne marche pour ne pas avoir


mal et pour ne pas poser son talon au sol

Examen : surtout du descriptif et émettre quelques débuts


d’hypothèses.

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❖ Cours pratique N° 2 : rachis


Objectifs :

- Maîtriser les bases de l’anamnèse et l’utiliser dans le cadre d’un cas clinique
- Cibler le mouvement à évaluer dans le cadre d’un cas clinique
- Être systématique dans l’analyse d’un mouvement
- Analyser quantitativement un mouvement
- Analyser qualitativement un mouvement
- Faire des liens entre les différents cours de TBK

A. Introduction
Colonne cervicale :

- Cervicale supérieure (occiput-C2) : beaucoup de rotation


- Cervicale inférieure (C3-C7)

Colonne thoracique : beaucoup de flexion/extension


Colonne lombaire : beaucoup de flexion/extension

On n’évalue pas souvent la latéroflexion.

B. Cas clinique (région cervicale et lombaire)


a. Région cervicale
❖ Anamnèse

- Renseignements généraux
- Problème principal (la personne décrit avec ses mots) et impact sur les AVJ et émotionnel
- Localisation des symptômes (body chart, quantité et qualité des symptômes)
- Comportement des symptômes : irritabilité (sur 24h), facteurs facilitants et aggravants (base de la
démonstration fonctionnelle car on part de ces mouvements-là pour voir ce qu’il pourrait poser problème
dans le mouvement – fin de nuit : inflammatoire, milieu de nuit – systémique, fin de journée – accumulation
de tensions).
- Histoire actuelle (mécanisme d’apparition – traumatique, douleur multifactorielle…) et histoire passée
(antécédents de la même pathologie, d’autres pathologies, systémiques, familiaux).

Cas clinique : Séverine, secrétaire médicale de 30 ans, présente des douleurs et raideurs de nuque. Les symptômes se
situent principalement centralement en regard de C5. La douleur est arrivée progressivement au travail. Ces douleurs
empiètent sur son activité professionnelle car elle perd en concentration et fait des erreurs (5/10 en fin de journée).
Récemment en changeant plusieurs ampoules chez elle, ses douleurs ont augmentées pendant plusieurs jours (arrêt
de travail pendant 3 jours).

- Problème principal : douleur et raideur de nuque


- Impact : empiètent sur l’activité professionnelle, perd en concentration, arrêt de travail
- Localisation : C5 et central (demander s’il y a autre chose ailleurs car peut-être une implication nerveuse)
- Quantité et qualité : pas d’infos (implication nerveuse ?)
- Comportement : plus la journée avance, plus les symptômes apparaissent
- Facteur aggravant : le fait de changer des ampoules
- Mécanisme d’apparition : arrivé progressivement en travaillant

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❖ Inspection statique globale et locale
❖ Examen fonctionnel
1) Démonstration fonctionnelle : On fait le
mouvement global pour pouvoir garder le
mouvement problématique en enlevant tout le
reste
2) Mouvement actif en charge : mouvement
seul douloureux – on voit la quantité de
mouvement et de qualité de mouvement.
Capable de mobiliser et de stabiliser.
3) Mouvement actif en décharge : on modifie
l’intensité dans la contraction des muscles.
Capable de mobiliser.
4) Mouvement passif : la fonction musculaire ne
va plus être testée. On va quand même avoir
l’impact de la morphologie du muscle.

❖ Inspection statique

Cas clinique de Séverine :

- Face : RAS
- Profil : forward head posture – protraction

Dans l’examen fonctionnel, on ne retrouve pas toujours les 4 étapes. Pour Séverine, il y a peu d’intérêt de le faire en
décharge car c’est déjà un petit mouvement.

Ex : Si pathologie lésionnelle : on demandera des petits mouvements actifs en décharge mais beaucoup moins toute
la partie évaluation.

EXTENSION

- Fluidité : contrôlé ou saccadé ?


- Plis-méplats : on regarde à quel niveau se créent les
plis
- Attentif au mouvement aller mais aussi au
mouvement retour
- Tragus de l’oreille : regarder s’il dépasse l’épaule

En changeant la position du thorax (extension), on


remarque parfois une amplitude de mouvement
différente (car implication de la colonne cervicale
inférieure).

Cela permet de voir l’évolution de la quantité de mouvement mais en


sera pas intéressant si problème de qualité de mouvement.

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VANCOLEN Elisa Bilan kiné Année 2020-2021
Mettre la tête du patient au niveau du nombril pour pouvoir le
maintenir

Il va permettre de déterminer si c’est raide dans l’articulation ou non


(problème de fonction de certains muscles).

➢ Cause d’un problème de quantité de mouvement : scalènes ou SCM (fléchisseurs) trop raides, articulations
cervicales supérieurs ou inférieures qui peuvent être rigides et arrêtent le mouvement plus tôt
➢ Cause d’un problème de qualité de mouvement : force musculaire des fléchisseurs (plutôt profonds) ou
manque de contrôle de ces muscles-là. Il y a souvent des compensations avec contraction des muscles
superficiels.

Liens avec les autres cours :

- Quantité de mouvement : souplesse du SCM


- Qualité de mouvement : test de force et d’endurance pour la fonction musculaire des fléchisseurs

Vidéo :

- Mouvement aller : début de contrôle puis point de non-retour où elle n’est plus capable de contrôler sa tête
qui part rapidement en arrière. Hypothèse : déficit de force dans les fléchisseurs cervicaux.
- Mouvement retour : idéalement initié par les cervicales supérieures – les fléchisseurs ne sont pas capables de
faire le mouvement et elle doit s’aider de ses épaules pour faire le mouvement.
 Problème de qualité de mouvement

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FLEXION

Flexion : 50°

Extension : 80°

Les articulations ne bougent pas beaucoup – pas beaucoup de


quantité de mouvement

Le retour est inité idéalement par le cervicales inférieures. Le


menton est donc d’abord en chin in.

On évalue toujours la même distance que pour


l’extension.

Demander un relâchement complet de la tête.

Regarder la résistance quand on avance la tête : raideur des


muscles postérieurs ou des trapèze

➢ Cause d’un problème de quantité de mouvement : raideur du trapèze supérieur et de l’élévateur de la scapula
(extenseurs) et articulations sup ou inf
➢ Cause d’un problème de qualité de mouvement : fonction musculaire des muscles extenseurs

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ROTATIONS

On observe s’il n’y a pas une rotation de la tête préalable

On regarde si les amplitudes et la fluidité de mouvement sont les


mêmes à gauche et à droite.

On peut également faire le mouvement en passif en sentant les


résistances.

Ex : ne sait pas aller complètement à gauche car sent une tension dans
son trapèze.

b. Région lombaire
❖ Anamnèse

Cas clinique : Jean-Eudes, 36 ans, déménageur, présente des douleurs lombaires. La douleur est en barre au niveau de
la région lombaire inférieur (+/- L5). La douleur est apparue il y a 10 jours, après une longue journée de déménagement
de meubles lourds. Ce schéma lui arrive fréquemment (15e épisode en 5 ans). Ces douleurs sont présentes lorsqu’il
met ses chaussures et chaussettes le matin (3/10) et lorsqu’il porte un objet de plus de 3kg (5/10). Son activité
professionnelle est fortement limitée.

- Problème principal : douleur lombaire


- Impact : activité professionnelle fortement limitée
- Localisation : +/- L5 et en barre (déborde à gauche et à droite)
- Comportement : facteurs aggravants (mettre chaussures et chaussettes et porter un objet de plus de 3kg)
- Histoire : beaucoup d’antécédents (15fois en 5 ans) et apparue il y a 10jours après une longue journée de
déménagement

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❖ Inspection statique globale et locale : important en cas de trauma, grosse fonte musculaire, …

Regarder s’il a une attitude antalgique pour compenser la douleur.

- Face : shift du côté gauche


o Soit vers le côté de la douleur : afin d’ouvrir les facettes et laisser plus de place aux nerfs
o Soit de l’autre côté de la douleur : soulager l’impact et le poids de la mise en charge
- Profil : lordose lombaire peu marquée

❖ Examen fonctionnel
1) Démonstration fonctionnelle : demander de soulever un poids, demander de montrer comment il met ses
chaussures et voir s’il adopte des stratégies de compensations.
2) Mouvement actif en charge : flexion debout
3) Mouvement actif en décharge : flexion assis
4) Mouvement passif : vu au deuxième quadri

FLEXION

- Déviations : regarder si le mouvement est bien symétrique


- Réflexes pour pouvoir protéger le dos : paravertébraux très contractés – peu de mouvement – l’insertion sur
les vertèbres commence à tirer (cisaillement) → remettre le patient en confiance en relâchant les
paravertébraux.
- Distribution du mouvement : idéalement, on essaie d’avoir une distribution homogène.
- Translation postérieur : le bassin peut bouger en arrière mais pas trop sinon c’est qu’il compense quelque
chose d’autre.
- Retour de flexion : initié par les lombaires inférieures

Test de Schöber modifié : test plus précis.


- S2 : entre les épines iliaques postéro-supérieures
- Norme que chez les adolescents : spondylarthrite ankylosante qui arrive chez les adolescents – permet
d’évaluer l’évolution de cette maladie
- Le faire sur une estrade ou en surélevé si le patient touche le sol

➢ Cause d’une problème de quantité de mouvement : raideur des ischios, du grand fessier et des
paravertébraux (extenseurs de hanche) et articulations lombaire et de la hanche
➢ Cause d’un problème de qualité du mouvement : fonction musculaire des ischios, grand fessier et
paravertébraux

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VANCOLEN Elisa Bilan kiné Année 2020-2021
On peut également le faire à 4 pattes : courber le dos en extension et en flexion.

On peut demander au patient de fléchir un maximum qu’en lombaire.

Pour ceux qui activent beaucoup les hanches : les mettre contre le mur avec
l’entièreté du dos collé au mur, et demander de fléchir « étage par étage » et
regarder si ça décolle « en bloc » ou progressivement = exercice d’activation
sélective musculaire.

EXTENSION

- Shift antérieur : on
peut autoriser un shift
antérieur du bassin
- Plis

Si personne âgée : par de la position 4 pattes et se laisse « tomber » en avant en verrouillant les coudes.

➢ Cause d’un problème de quantité de mouvement : tension des abdos, ilio-psoas, quadriceps, articulations
lombaires et hanche
➢ Cause d’une problème de qualité de mouvement : fonctions des abdominaux et des fléchisseurs de hanche

LATEROFLEXION

- Regarder où est la courbure dans le dos pour repérer quelle partie fait essentiellement la latéroflexion chez le
patient.

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4. Cours pratique N° 3 : membre supérieur


Objectifs :

- Maîtriser les bases de l’anamnèse et l’utiliser dans le cadre d’un cas clinique
- Cibler les structures à évaluer dans le cadre d’un cas clinique (décomposer)
- Être systématique dans l’analyse d’un mouvement
- Analyser quantitativement un mouvement
- Analyser qualitativement un mouvement fonctionnel / test de performance
- Être capable d’interpréter un bilan musculaire
- Faire des liens avec les autres cours de TBK

A. Epaule et scapula

Cas clinique : Rudy, 50 ans, peintre en bâtiment depuis 34 ans, a des douleurs sur la face antérieure et latérale de
l’épaule gauche. Ces douleurs sont lancinantes quand il est au repos et a des douleurs en « coup de couteau » quand
il lève le bras. La douleur est apparue progressivement depuis 6 mois et a fort empiré depuis 10 jours. Les douleurs
sont modérées le matin (3/10) mais augmentent avec son travail. Il ne sait plus travailler autant et aussi vite qu’avant
et doit s’arrêter plus tôt certains jours. Le WE ou quand il est au repos, il arrive à garder la douleur sous contrôle.

- Problème du patient : douleur à l’épaule gauche


- Impact : il ne sait plus travailler autant et aussi vite et doit s’arrêter plus tôt certains jours
- Body chart et qualité des symptômes : face antérieure et latérale (classique de tendinopathie) – douleurs
lancinantes au repos et en coup de couteau à l’effort (typique de musculo-tendineux)
- Histoire : /
- Mécanisme d’apparition : apparue progressivement depuis 6 mois et a fort empiré depuis 10jours
- Comportement des symptômes : modérées le matin (3/10) mais augmentent avec son travail – facteur
aggravant : lever le bras

Remarque : le cancer du lobe supérieur du poumon : donne des douleurs dans l’épaule –> anamnèse doit donc
être très précise pour voir s’il y a une cohérence.

- Questions spéciales
➢ Cancer : perte de poids, se sentir fatigué, se sentir irritable
➢ Infections : rapports non protégés ou drogues en intra-veineuse (augmente forte le risque d’infections des
disques lombaires. des new use
des miss use
des over use
c'est les habitudes qui ont pu
❖ Observation statique déclencher la douleur.
- Shoulder drop à gauche / (Shoulder shrug = épaule plus haute car plus contractée)
- Décollement du bord médial de l’épaule gauche
- Scapula droite plus proche de la colonne / la scapula gauche est plus en abduction
- Egratignures au niveau de l’épaule gauche
- On voit l’angle supérieur de la scapula gauche
- Décollement de l’angle inférieur à droite
- Les deux omoplates ne sont pas parallèles (gauche en sonnette interne et droite en
sonnette externe)
- Fenêtre coude-flanc plus importante à droite qu’à gauche

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VANCOLEN Elisa Bilan kiné Année 2020-2021
❖ Analyse du mouvement :
- Démonstration fonctionnelle : on demande de montrer un mouvement qui reproduit les symptômes
(demander comment il peint, de reproduire les facteurs aggravants…)
- Mouvement actif en charge : on essaie de cibler une seule articulation.
- Mouvement actif en décharge :
o Mettre le patient en couché latéral pour faire une élévation d’épaule en apesanteur.
o Mettre le patient sur le dos pour ne cibler que la mobilisation (debout = mobilisation + stabilisation).
Si différence = problème de stabilisation
o Faire le mouvement debout mais avec le coude fléchi :
Si différence = problème de force musculaire car rien ne change niveau articulaire
- Mouvement passif : on enlève toute la composante force/endurance musculaire et stabilisation sensori-
moteur. On ne garde que les fonctions articulaires et raideurs musculaires.

Quantité de mouvement : Elévation antérieure active Qualité du mouvement


en charge
- Fluidité du mouvement et contrôle de la
- Patient debout vitesse
- Mouvement actif o Capable de réaliser le mouvement
- Inclinomètre sur le tiers distal lentement sans saccades
de l’humérus o La personne grimace
o Spasmes musculaires
- Déviations :
o Abductions ou rotations pour
compenser le mouvement
o Extension du thorax

Plan transverse : on regarde le bord médial de la scapula

- Rotation interne : décollement


- Rotation externe : se rapproche

Plan frontal : on regarde l’angle inférieur de la scapula

- Sonnette interne : se rapproche des processus épineux


- Sonnette externe : s’écarte des processus épineux

Plan sagittal : on regarde le processus coracoïde et acromion

- Tilt antérieur : vers l’avant


- Tilt postérieur : vers l’arrière

On met le poids en fonction de la personne et de ses activités.

Le décollement doit être évident : angle inférieur et/ou bord


médial

Le problème de rythme doit être évident

- Elévation ou protraction de l’épaule trop importante ou


précoce
- Déplacement non lisse de la scapula
- Sonnette interne trop rapide lors de la descente du bras.

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VANCOLEN Elisa Bilan kiné Année 2020-2021

- Type I : décollement du bord inférieur (tilt - Type III : shoulder shrug


antérieur) - Type IV : tout est symétrique
- Type II : décollement du bord médial (rotation
interne)

!! Dysfonction de mouvement mais pas une pathologie : on l’observe et


on choisit ou non d’attaquer cet aspect-là dans le traitement.

Utilisation de l’inclinomètre : 27° chez Hippolyte = 90° + (90°-27°) = 153°


dans l’articulation – être attentif si on est passé par 90° et 180°

Quantité de mouvement : élévation antérieure active en décharge

Patient debout ou assis

- Coude fléchi à 90°


- Elévation antérieure maximale possible

Patient en coucher latéral

- Elévation antérieure de l’épaule


- Rotation neutre de l’épaule

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VANCOLEN Elisa Bilan kiné Année 2020-2021
Quantité de mouvement : élévation antérieure passive de l’épaule

Patient en coucher dorsal

- Genoux fléchis : permet de standardiser la position


- Elévation antérieure de l’épaule en coucher dorsal : faire attention qu’il reste dans l’axe du mouvement
- Stabilisation du thorax :
→ Suppression : évaluer la fin de course

Utilisation du goniomètre

- Centre du goniomètre : Tubercule majeur


- Bras proximal : // table (sur la ligne thoracique médiane)
- Bras distal : épicondyle latéral ou olécrane

Norme = F/E= 180/0/60°

Flexion gléno-humérale : regarder les compensations de


l’omoplate en plaçant l’éminence thénar sur le bord latéral de
l’omoplate pour sentir quand elle commence à participer.

Flexion épaule : on pose la main sur les côtes pour voir quand ça
commence à venir buter.

 Cette différenciation est possible qu’en passif.

- 1 : trace de contraction du muscle


- 2 : mouvement complet en apesanteur
- 3 : mouvement complet contre-pesanteur
- 4 : même mouvement concentrique mais avec une résistance moyenne
- 5 : contraction isométrique : break test

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VANCOLEN Elisa Bilan kiné Année 2020-2021

Compensations :

- Extension active : rotation thoracique ou abduction


- Extension passive : tilt antérieur

Extension gléno-humérale : on sent quand l’omoplate se


décolle

- Abduction active : les principales compensations sont courbure au niveau du thorax ou une élévation de
l’épaule
- Repères goniomètre : centre de l’épaule, une branche parallèle au sternum et une branche dans l’axe du bras

Abdution gléno-humérale (table haute pour être dans le plan frontal) : on regarde quand le bord latéral de la scapula
vient buter contre la main

On essaie d’avoir le coude à la même hauteur que


l’humérus en mettant un support sous le bras du
patient. Par défaut, on le fait à 90° car ça permet
d’avoir plus di’nformations sur la qualité du
mouvement.

Compensations : on perd les 90° de flexion de coude


et d’épaule

Point de repère :

- Processus coracoïde : rotation interne


- Epine scapulaire : rotation externe.

Inclinomètre : norme RI/RE = 70/0/90°

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VANCOLEN Elisa Bilan kiné Année 2020-2021

- Prises de mesure supplémentaires pratiques :


utilisation quotidienne en clinique

Chez les femmes : à partir de quelle moment on sait


remettre le soutien-gorge par l’arrière.

B. COUDE

Damien est un étudiant de 20 ans, après une sortie en cercle avec des amis, il a « glissé » sur un pavé et est tombé
lourdement sur le coude droit. Le lendemain en se réveillant, il a fort mal au coude (8/10) et ne sait plus le bouger. Il
a rendez-vous chez le kiné pour sa rééducation de cheville et en profite pour lui parler de sa chute et sa douleur. Que
faites-vous ?

- Problème: cheville + mal au coude


- Impact : ne sait plus bouger
- Histoire : tombé lourdement sur le coude droit
- Mécanisme d’apparition : il est tombé (gros trauma donc risque de fracture – red flags => urgences!!)

❖ Inspection statique locale

Renvoi aux urgences :

- Fracture de l’olécrâne
- Opération et immobilisation

Damien revient vous voir 12 semaines plus tard. Son plâtre a été enlevé il y a 3 semaines. Il se plaint principalement
de perte de mobilité importante en flexion. Il a des douleurs modérées le matin qui s’atténuent en bougeant. Il ne sait
plus manger en utilisant sa main droite et a des difficultés pour écrire. Il voudrait reprendre le tennis le plus vite
possible car c’est son activité de loisir principale.

- Problème : perte de mobilité importante en flexion


- Impact : ne sait plus manger, difficultés pour écrire, ne peut faire de tennis
- Body chart : /
- Comportement : douleurs modérées le matin qui s’atténuent en bougeant (facteur facilitant) – facteur
aggravant : manger et écrire
- Histoire : chute il y a 12 semaines durant lesquelles il a été immobilisée, son plâtre a été enlevé il y a 3
semaines.
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❖ Analyse du mouvement
- Démonstration fonctionnelle : d’abord des mouvements simples comme manger et écrire puis on partira sur
les mouvements qu’il fait au tennis
- Mouvement actif en charge : flexion du coude
- Mouvement actif en décharge
- Mouvement passif

Je bloque avec mon AB sa


gléno humérale pour éviter
les compensations

- Petit support sous le bras pour mettre le coude au même niveau que l’humérus.

Biceps brachial : en supination car il est supinateur et fléchisseur


Brachio-radial : on garde une position neutre car il est uniquement fléchisseur

- 1 : trace de contraction
- 2 : mouvement en apesanteur
- 3 : mouvement concentrique complet contre pesanteur
- 4 : résistance moyenne
- 5 : essaie de casser la contraction isométrique

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VANCOLEN Elisa Bilan kiné Année 2020-2021

C. Poignet
A titre informatif : pas interrogé sur le poignet à l’examen

Sophie, fonctionnaire à très forte responsabilité ces derniers mois, a


des douleurs brulantes dans le poignet lorsqu’elle tape à l’ordinateur.
Ces douleurs sont uniquement présentes à droite. Elles ont commencé
après une chute au ski. Elle a été chez un orthopédiste mais les examens
(Rx et échographie) sont parfaitement normaux. Elle ne sait plus quoi
faire car ça l’empêche d’écrire longtemps à l’ordinateur. Ces douleurs
sont également présentes si elle essaie de faire un pompage.

- Problème du patient : douleur au poignet à droite


- Impact : ça l’empêche d’écrire à l’ordinateur et de faire des pompages, fonctionnaire à très forte
responsabilité
- Body chart + qualité des symptômes : douleurs brûlantes
- Histoire / mécanisme d’apparition : commencé après une chute de ski
- Comportement des symptômes : facteurs aggravants : pompage et écrire à l’ordinateur.

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5. Cours pratique N° 4 : membre inférieur


Objectifs :

- Maîtriser les bases de l’anamnèse et l’utiliser dans le cadre d’un cas clinique
- Cibler le mouvement à évaluer dans le cadre d’un cas clinique
- Être systématique dans l’analyse d’un mouvement
- Analyser quantitativement un mouvement
- Analyser qualitativement un mouvement/test de performance
- Faire des liens entre les différents cours de TBK

A. Hanche

Perceval, 40 ans, employé de bureau, présente des douleurs à la hanche gauche. Les symptômes se situent
principalement sur la face antérieure de l’articulation coxo-fémorale. La douleur est apparue après un weekend passé
en grande partie accroupie, à récolter ses tomates dans son jardin. Ces douleurs l’embêtent fortement (7/10) lorsqu’ils
doit mettre ses chaussettes, chaussures et s’installer dans sa voiture. Il n’est également plus capable de prendre part
à ses entraînements de hockey.

- Problème du patient : douleurs à la hanche gauche


- Impact : ne peut plus aller à ses entrainements de hockey
- Localisation : face antérieure de l’articulation coxo-fémorale
- Histoire/mécanisme d’apparition : douleur apparue après un weekend passé accroupi, en récoltant ses
tomates
- Comportement des symptômes : facteurs aggravants : mettre les chaussures et chaussettes et s’installer dans
sa voiture, jouer au hockey (la rééducation pourra durer plus longtemps pour se concentrer ensuite sur les
mouvements plus spécifiques de hockey).
o Base de l’évaluation fonctionnelle
o Utilisé comme un marqueur de réévaluation pour voir si le traitement est adéquat

❖ Inspection statique
- Décharge - plus de poids sur le membre asymptomatique : on met souvent moins de poids sur le côté
symptomatique.
- Rotation externe-interne
- Posture antalgique classique d’abduction-rotation externe-flexion : la capsule est le moins en tension

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❖ Examen fonctionnel ( ! comparer G/D )
- Démonstration fonctionnelle : enfilage de chaussure debout
- Mouvement actif en charge : flexion de hanche debout
- Mouvement actif en décharge : flexion de hanche couché
- Mouvement passif : flexion de hanche couché

Compensations : abduction, relever la jambe de l’autre


côté.

On peut regarder la partie antérieure de la hanche :


problème de trigger point du psoas ? souci au niveau du
triangle de Scarpa ?

Exemple : Ali

- Actif : 180 – 77° : 103°

➢ Psoas-iliaque : patient en décubitus dorsal

- 1 : trace de contraction sans mouvement


- 2 : tout le mouvement en apesanteur
- 3 : tout le mouvement contre pesanteur
- 4 : essayer d’être perpendiculaire au
mouvement réaliser et opposer une résistance
moyenne
- 5 : break test

Cause d’un problème de quantité de mouvement :


raideur des fessiers et des ischios, douleur,
compressions ou trigger point dans les structures
antérieures, hypersensibilité du canal inguinal,
cisaillement de la symphyse pubienne, articulation
de la hanche et de la sacro-iliaque

Cause d’un problème de qualité de mouvement :


manque de force/stabilité/coordination dans les
fléchisseurs

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➢ Test sensorimoteur : assis-debout / squat

Personnes âgées : 90% du temps elles chutent vers l’arrière mais


elles ont peur de tomber en avant donc se penchent vers l’arrière.
Elles ne font en général pas la phase I et la phase II.

Il faut leur redonner confiance dans le fait de se pencher en avant.

- Pied : quantité de pronation et de supination d’un pied par rapport à l’autre.


- Flat back : permet de descendre relativement bas – le dos est droit dans les premiers degrés et c’est seulement
à la fin qu’il s’arrondit.
- Pelvic tilt post : s’il est trop précoce, on ne va pas pouvoir descendre assez bas. Il apparait dans les derniers
degrés.
- Hanche : si trop de flexion = « deadlift » = pas efficient pour la position assise – signe souvent d’une raideur
des adducteurs.
- Genou : toujours vue sur les pieds en faisant une bonne flexion de hanche afin d’avoir une répartition optimale
des hanches.

Avec une personne âgée, on commence avec un support plutôt haut


qu’on descend au fur et à mesure.

Avec un sportif, on lui demande un squat de plus en plus bas.

C’est lors du mouvement lent qu’on voit le plus de compensations


Capable de réaliser le mouvement sans s’asseoir pour rester en
contraction isométrique

Anatomiquement, nous sommes tous différents, ce qui donne des pattern de


squats différents.

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VANCOLEN Elisa Bilan kiné Année 2020-2021
On regarde comment la personne supporte le mouvement.
La personne s’assied et se relève 5 fois le plus vite possible sur
une certaine durée ou s’asseoir et se relever le plus de fois
possibles sur 30 secondes.

FLEXION/EXTENSION

Compensations en extension :

- Rotation du bassin : épines iliaques toujours en contact avec la table


- Lordose lombaire
- Regarde s’il y a des mouvements dans d’autres articulations

! pour faire le mouvement d’extension passif : on prend la jambe en berceau en mettant la main au-dessus de la rotule

ABDUCTION/ADDUCTION

Compensations en abduction : flexion, rotation externe, drop au niveau du bassin, inclinaison latérale ou rotations au
niveau du bassin → en clinique, on laisse la personne être la plus naturelle possible au niveau de son pied.

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ROTATION INTERNE/EXTERNE

Compensations en rotation interne :

- Le patient soulève la fesse

B. Genou

Lancelot, 30 ans, avocat, présente des douleurs au genou droit depuis 2 semaines. Les symptômes se situent
principalement en regard du tendon patellaire. La douleur est apparue après avoir participé au 20km de Bruxelles. Ces
douleurs l’empêche de courir plus de 5 minutes. Cela l’attriste car il ne peut plus prendre part au jogging du dimanche
matin avec ses amis.

- Problème du patient : douleur au genou droit


- Impact : ne peut plus participer au jogging du dimanche
- Localisation : en regard du tendon patellaire
- Histoire/mécanisme d’apparition : apparue après les 20km de Bruxelles, dure depuis 2 semaines
- Comportement des symptômes : facteurs aggravants : courir plus de 5minutes

! red hareng : même si une information semble nous dire


que c’est une certaine pathologie, il vaut mieux attendre
d’avoir un cumul d’informations qui confirment
l’hypothèse.

Il faut prendre en compte les facteurs externes : fatigue,


dénivelé, chaussures, terrain…

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VANCOLEN Elisa Bilan kiné Année 2020-2021
➢ Inspection statique
- Décharge - plus de poids sur le membre asymptomatique
- Recurvatum
- Genou varum/valgum

➢ Examen fonctionnel
- Démonstration fonctionnelle : marche sur place/tapis – voir si c’est le mouvement de répétition qui provoque
les symptômes (demander de mouliner à vide) ou mise en charge/chocs (demander de sauter).
- Mouvement actif en charge : mouvement cyclique de flexion/extension de genou
- Mouvement actif en décharge : flexion genou couché
- Mouvement passif : flexion genou couché

Regarder l’appréhension de la personne.

- En actif : pied sur la table


- En passif : on essaie d’laler coller le talon à sa fesse

Extension : voir l’espace qu’il y a entre le genou et la table. On estime qu’il faut 100-110° de flexion pour reprendre le
vélo, permettant l’oxygénation des tissus.

Pas de test sur un muscle encore froid : faire quelques squats d’échauffement

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Mécanismes de douleur

- Mécanismes pathobiologique/tissulaires
o Phase inflammatoire : important qu’elle ait lieu car c’est là que naissent les cellules de cicatrisation
o Phase de prolifération
o Phase de remodelage
- Mécanismes neurophysiologiques
o Afférent/input : nociceptif et neurogène périphérique
o Processing : mauvaise analyse du cerveau (analyse central maladaptative) – influencés par la culture,
les expériences passées, les connaissances, …
o Efférent/output : douleur, SNA, système moteur, endocrinien, immunitaire

 On peut avoir des lésions sans douleur ou des douleurs sans lésion

➢ Test sensorimoteur : single leg stance / single leg squat

- Suffisament de forward lean


- Pelvic tilt qui arrive le plus tard possibe
- 50% du pied sur les 2 premiers ortails

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A : pas de tilt de la tête, pas de tilt latéral au niveau du thorax, la
hanche gauche est plus haute que la droite (shift supérieur = bon
effort du moyen fessier). Position neutre d’abduction/adduction.
Pas de valgus au niveau du genou. Pied couplé en pronation et
supination (calcanéus valgus = pronation et voûte plantaire très
arquée = supination) → bonne qualité globable du mouvement

B : drop de l’épaule droite, tronc en tilt latéral, pas de drop du


bassin, un peu plus de valgus du genou → bon contrôle du
quadrant inférieur et mauvais contrôle du quadrant supérieur.

C : drop de l’épaule gauche, drop pelvic gauche, shift latéral à


droite, adduction de la jambe droite, valgus un peu plus important
→ dysfonctions de mouvements au niveau du quadrant supérieur
et inférieur

D : adduction importante, valgus important → mauvais contrôle


du quadrant inférieur

Pliométrie : évaluer le schéma de réception et l’absorption de chocs (faire sauter d’un endroit surélevé)

JUMP – BOND – HOP


saut sur le même pied
EXAMEN :

- Synthétique dans l’anamnèse : être capable de poser des questions supplémentaires si on n’a pas toutes les
informations
- Synthétique dans les étapes de l’examen
- Observations et analyse de mouvement : savoir au moins ce qu’il faut repérer – soit sur sujet, soit sur vidéo,
soit en distanciel
- Prise de mesure (notions théoriques de placement)

C. Cheville

Morgane, 25 ans, sportive de haut niveau, présente des raideurs à la cheville gauche, plus particulièrement à l’avant
du coup de pied lorsqu’elle s’accroupit. C’est le seul symptôme qu’elle garde d’une entorse contractée il y a 4 mois en
jouant au volley. Ces raideurs se transforment en douleurs lors d’activités plus intense et l’empêchent de se
réceptionner correctement après un saut ou de descendre suffisamment bas lors d’une manchette. Cette situation
devient de plus en plus désagréable car elle n’a toujours pas retrouvé son niveau pré-blessure.

- Problème du patient : raideurs à la cheville gauche


- Impact : n’a pas retrouvé son niveau pré-blessure
- Localisation et qualité : à l’avant du coup de pied gauche
- Histoire/mécanisme d’apparition : apparu suite à une entorse contractée il y a 4 mois
- Comportement des symptômes : facteurs aggravant : s’accroupir / raideurs se transforment en douleur lors
d’activités plus intenses
- Questions supplémentaires : Qualité et intensité des symptômes ? Combien de temps dure la douleur ?
Quelle position soulage la douleur ? Antécédents de blessures précédentes au niveau du membre inférieur ?
Impact dans la vie quotidienne (monter les escaliers, marcher, courir) et vie professionnelle ? Quel est le
comportement des symptômes sur 24h (plus fort le matin, le soir, quand elle vient de marcher…) ?
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VANCOLEN Elisa Bilan kiné Année 2020-2021

➢ Inspection statique
- Décharge - plus de poids sur le membre asymptomatique
- Appui sur l’avant pied
- Pronation

➢ Examen fonctionnel : ! comparer G/D


- Démonstration fonctionnelle : réception de saut/manchette 1 genou au sol (côté douloureux en arrière)
- Mouvement actif en charge : flexion dorsale de cheville
- Mouvement actif en décharge : flexion dorsale de cheville
- Mouvement passif : flexion dorsale de cheville – sera le plus intéressant car raideurs

Sensation de fin de course (arrêt dur ou arrêt mou ?) intéressante à mesurer.

- Arrêt dur : limité à cause de butées osseuses


- Arrêt mou : limité à cause des masses musculaires
- Arrêt ferme : capsules articulaires, tension dans les
muscles…

Pour la cheville, l’arrêt sera ferme : capsule articulaire


ou tension dans les fléchisseurs.

Fléchir la jambe et la prendre en berceau pour tester la


sensation de fin de course pour relâcher les
gastrocnémiens et le tendon d’Achille.

Inclinomètre : le patient fléchit le genou arrière et doit laisser le talon au sol. Important de demander au patient si ça
tire devant (capsule articulaire mise en tension) ou derrière (soléaire mis en tension).

Mesure centimétrique : reculer le pied avant le plus possible en gardant le genou en contact avec le mur. On mesure
la distance entre le mur et le gros orteil. Toujours demander si ça tire plus devant (fin de l’amplitude articulaire) ou
derrière.

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VANCOLEN Elisa Bilan kiné Année 2020-2021

Test sensori-moteur hanche-genou-cheville : on


dessine une étoile avec des branches qui sont à 45°
l’une de l’autre.
Il est beaucoup utilisé pour permettre aux sportifs de
reprendre une activité sportive après des lésions au
niveau de la cheville.
On regarde à combien de centimètres il va mais aussi
tout ce qui est qualitatif.

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VANCOLEN Elisa Bilan kiné Année 2020-2021
FLEXION DORSALE/PLANTAIRE

On fait plus souvent la flexion plantaire en


charge car plus fonctionnel.

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6. Cours pratique N° 5 : Neuro


Objectifs :

- Savoir différencier gains et pertes de fonction ainsi que leur implication


- Connaître les différentes types de fibres et comment les tester
- Réaliser un examen neurologique complet
- Identifier la pertinence de l’examen neurologique sur base d’un cas clinique

PLAN DU COURS

- Rappel sur le contexte de l’examen neurologique


- Testing des myotomes par racine
- Testing de la sensibilité fine (coton)
- Testing de la sensibilité thermo-algésique (pin-prick)
- Réflexes ostéo-tendineux de base

But de l’examen neurologique : permet d’objectiver et d’évaluer un trouble de la conduction nerveuse

A l’intérieur du nerf, il y a les


vaisseaux sanguins qui assurent
leur irrigation. Si compression =
dégénérescence

Pathologie du nerf :

- Compression : les principales qu’on retrouve en cabinet


- Lacération : suite à des coupures
- Problème métabolique : diabète mal équilibré
- Problème chimique : chimiothérapie fort agressive et mal
contrôlée

1) Ischémie par compression posturale


2) Démyélinsation par compression pathologique
3) Dégénérescence axonale

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VANCOLEN Elisa Bilan kiné Année 2020-2021
Démyélinisation par compression pathologique : espace rétréci
avec compressions au niveau des nerfs et vaisseaux sanguins

- Canal carpien
- Compression canal lombaire
- Syndrome du défilé thoracique
- …

Bilan neurologique en kinésithérapie : identifier et quantifier les gains et les pertes de fonctions

- Anamnèse - Inspection - Examen neurologique

❖ Anamnèse

Écoute attentive des symptômes du patient !

En fonction de la gravité de l’atteinte, le patient va présenter des :

- Gains de fonction : si le nerf est irrité


- Pertes de fonction : si le nerf est blessé (la structure du nerf commence à être atteinte)

➢ Gain de fonction
- Paresthésie : picotement / fourmillement
- Douleur : brûlure / choc électrique / décharge au niveau d’un membre
- Démangeaison
- Allodynie : réponse douloureuse à un stimulus non-nociceptif
- Hyperalgésie : stimulus nociceptif déclenchant une douleur non-proportionnelle à ce stimulus
- Dysesthésie : transformation de l’interprétation des stimulus (avoir l’impression que le tshirt pèse une tonne,
ne plus supporter d’avoir un drap sur soi). Ce n’est pas forcément douloureux mais désagréable.

❖ Inspection
- Posture antalgique

Ex : hernie discale lombaire compressive : posture en shift pour ouvrir


les foramen en lombaire et laisser de la place à la racine nerveuse.

- Atrophie musculaire

❖ Examen neurologique : permet d’objectiver les pertes de fonctions.

Toujours comparer le côté sain et le côté pathologique en


commençant par le côté sain afin d’avoir une « norme ».

Les gains de fonction sont les plus gênants mais les pertes
de fonction signent la gravité de l’atteinte.

La disparition des gains de fonctions ne sont pas toujours


bon signe! → Aggravation de la pathologie (le nerf était
irrité, maintenant il est abîmé)

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VANCOLEN Elisa Bilan kiné Année 2020-2021
Cas Clinique : Gaspard a des douleurs constantes au niveau lombaire et dans les deux jambes (face postérieure fesses
et cuisses jusqu’au mollet) de type brûlure. Cela a commencé après un plaquage au rugby, il y a 2 jours. Il a également
des fourmillements et des endormissements lorsqu’il est debout. Il a du mal à se mettre debout et à marcher. Depuis,
quand il se lave les jambes, il remarque qu’il sent moins le contact. Lorsqu’il urine, il a du mal à vider sa vessie et notifie
également des troubles érectiles. Il a l’impression que ces troubles s’aggravent.

➢ On envoie le patient aux urgences :


o Traumatisme (pas formé en Belgique en tant que kiné pour faire la première ligne)
o Difficultés à vider la vessie et troubles érectiles : syndrome de la queue de cheval qui pourrait basculer dans
des dégénérescence axonale rapidement = RED FLAGS => on renvoie aux urgences le plus vite possible
o Douleur constante
o Ne sent pas le contact + tendance à s’aggraver
o Bilatéral symétrique
➢ Gains de fonction : fourmillement et endormissement, douleurs de type brulûres
➢ Perte de fonction : du mal à se mettre debout et à marcher, du mal à vider sa vessie, troubles érectiles, sent
moins le contact entre sa main et sa jambe.

Cas Clinique 2 : Balthazar, a des douleurs cervicales au niveau de C5-C6 et une irradiation au niveau du trapèze
supérieur gauche. Il a une sensation de pincement. La douleur est surtout présente en fin de journée quand il reste
assis. Un copain lui a dit que c’était un nerf coincé.

➢ Pas de signe d’appel clair pour faire un examen neurologique


➢ Pincement : pas spécialement neurologique
➢ Poser des questions supplémentaires dans l’anamnèse (picotements dans le bras ?)

Cas Clinique 3 : Melchior, a des douleurs lombaires récurrentes depuis 6 mois. Il y a une semaine, au réveil, il a eu une
douleur au niveau de la fesse droite. En fin de journée, après avoir porté des cartons, il remarque une brûlure et des
fourmillements au niveau postérieur de la cuisse.

➢ Gain de fonction : brûlure et fourmillements (irritation du nerf), douleur au niveau de la fesse droite
➢ Perte de fonction : demander s’il perd de la force

Examen neurologique de base :


- Sensibilités - Force - Réflexes ostéo-tendineux

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VANCOLEN Elisa Bilan kiné Année 2020-2021

1) Examen de la sensibilité
Chacun a sa normalité donc les dermatomes peuvent être légèrement différents d’une personne à l’autre.

Dermatomes cervicaux :

- C5 : face postérieure du haut du trapèse, face antérieure du bras mais pas dans la main
- C6 : face postérieure de l’épaule avec l’épine scapulaire, face latérale du bras et pouce
- C7 : sous l’épine scapulaire, face psotérieure du bras, doigts 2 et 3
- C8 : face médiale du bras et doigts 4 et 5

Dermatomes lombaires :

- L1 : face antérieure de la crête iliaque et du pubis


- L2 : face postérieure de la crête iliaque et 1/ 3 sup de la cuisse
- L3 : face médiale de la cuisse et 1/3 inférieur de la cuisse
- L4 : face médiale de la jambe
- L5 : face latérale de la jambe
- S1 : bord latéral du pied, talon et 1/3 inférieur de la face postérieur de la jambe
- S2 : face postérieure de la jambe

Plusieurs types de fibres = plusieurs testings

- A𝛃 : toucher doux (coton ou morceau de papier) + vibration (diapason)


- A𝛅 : douleur et froid (pique et pièce froide)
- C : douleur et chaud (pique et pièce chaude)

Examen de la sensibilité du membre supérieur : commencer par le côté “sain” et puis tester le coté pathologique
pour chaque “zone”

Position du patient : assis, main sur les hanches puis avant-bras posé sur genou.

- un rond sur la partie supérieure du bras (deltoïde et creux axillaire)


- un rond partie moyenne du bras
- deux ronds sur avant-bras
- un rond face dorsale et palmaire de la main
- chaque doigt face dorsale et face ventrale : demander au patient de fermer
les yeux pour ne pas être biaisé
→ Si anomalie, on approfondit la recherche

Examen de la sensibilité du membre inférieur : commencer par le côté “sain” et puis


tester le coté pathologique pour chaque “zone”

- un rond sur la partie supérieure de la cuisse : face interne le plus haut possible et
remonter vers crête iliaque
- un rond partie moyenne-basse de la cuisse
- deux ronds sur la jambe
- un rond autour de la cheville
- deux ronds autour du pied
→ Si anomalie, on approfondit la recherche

Important de “mapper” la zone symptomatique et noter les anomalies → dessiner le contour de la zone anormale et
prendre une photo. Suivre l’évolution. Le plus important c’est de repérer les signes neurologiques (gain et perte), les
analyser et les quantifier.

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2) Examen de la fonction musculaire

Force musculaire : Membre supérieur : MYOTOMES Force musculaire : Membre inférieur : MYOTOMES

- C4-5 : Élévation et abduction de l’épaule - L1-2 : Fléchisseurs de la hanche : tirer la


- C6 : Biceps hanche vers soi
- C7 : Triceps - L3 : Fléchisseurs de la hanche et extension du
- C8 : long extenseur du pouce : pouces en avant genou : mettre la main sur le genou opposé
- T1 : Lombricaux : il doit écarter les doigts - L4 : extension du genou et dorsiflexion
cheville : on croise les mains sur chaque pied
- L5 : dorsiflexion de cheville et extension
hallux : tirer les deux gros orteils vers lui
- S1 : flexion plantaire de cheville : monter sur la
pointe des pieds

Vidéo d’un patient

Contexte : Fracture de clavicule ayant développé une pseudarthrose. Opéré il y a 10 jours pour faire une greffe osseuse
et paque avec des vis. A revu son chirurgien le matin de la consultation. Il se plaint de faiblesse dans le membre
supérieur gauche et de paresthésie dans la main.

Observations :

- La main retombe et il utilise des déviations radiales et ulnaire pour faire une flexion dorsale
- Il ne sait pas retenir son avant-bras contre la pesanteur
- Quand il plie le bras, il a aucun contrôle de son poignet
- Aucune résistance au niveau des extenseurs du pouce
- Pas de capacité de mettre les deux pouces en avant

Résultat : Perte de force évidente dans plusieurs territoire neurologique

➢ Progressif (d’après le patient) : référer en urgence à son chirurgien ou urgences ) la vis de sa plaque allait trop
loin (jusqu’au plexus brachial), provoquant œdème et compressions de tout le plexus brachial.

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3) Réflexes ostéotendineux : toujours commencer par le côté sain !


REFLEXE ROTULIEN (L3-4) : Patient assis et jambes ballantes : repérer le tendon patellaire et le percuter.

REFLEXE ACHILLEEN (S1) : Patient assis et jambes ballantes : soutenir la pointe du pied et ensuite percuter le tendon
achilléen

REFLEXE BICIPITAL (C5/6) : Patient assis et avant-bras supporté sur les cuisses. Mettre le pouce sur le tendon du biceps
et le percuter avec le marteau. On sent le tendon qui saute sous le doigt.

REFLEXE BRACHIO-RADIAL (C6/5) : Patient assis et avant-bras supporté sur les cuisses. Repérer la styloïde radiale et
percuter le tendon du brachio-radial avec le marteau (⅓ inférieur radiale). On voit un petit mouvement de supination
ou de flexion.

REFLEXE TRICIPITAL (C7) : Patient assis et bras en abduction supporté par le kiné. Repérer le tendon du triceps et le
percuter avec le marteau.

Remarques :

- Si on ne trouve pas de réflexe : on demande au patient de mettre une pré-tension au niveau du système
nerveux en lui demandant de serrer les dents ou serrer les mains l’une contre l’autre
- Il faut que le patient soit bien détendu
- Mouvement balistique sec et rapide
- Mettre une tension musculaire très légère

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