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Cours de Droit Pénal Tunisien

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Cours de droit pénal tunisien – Cours et fiches

Droit pénal de la Tunisie

Le droit pénal tunisien a pour objet l’étude du maintien de


l’ordre public et la sécurité des personnes et des biens en
Tunisie. Le droit pénal, en ce qu’il constitue un gardien des
règles à respecter, est un droit répressif ; il vient punir les
infractions. Le droit pénal de la Tunisie est le droit de la
punition pour des comportements que la loi désigne comme
punissables et qualifie de crimes, délits et contraventions.

Titre 1er : Introduction Générale Au Droit


Pénal Général tunisien (Question De
Fonds)
Définition Du Droit Pénal Général en Tunisie :
Le crime au sens général du terme est l’action (‫ )الفعل‬ou
l’omission (‫ )السهو‬d’un individu qui cause un trouble à l’ordre
social et qui par conséquent est frappé par la société d’une
sanction pénale.

D’après l’article 122 du code de procédure pénale (CPP) qui


stipule : « Sont qualifiées crimes, aux effets du présent Code,
les infractions que les lois punissent de mort, ou de
l’emprisonnement pendant plus de cinq ans.

Sont qualifiées délits, les infractions que les lois punissent de


l’emprisonnement d’une durée supérieure à quinze jours et ne
dépassant pas cinq années ou d’une amende de plus de
soixante dinars.

Sont qualifiées contraventions, les infractions que les lois


punissent d’une peine ne dépassant pas quinze jours
d’emprisonnement ou soixante dinars d’amende. », la
criminalité par action ou par omission est qualifiée d’une façon
stricte (spéciale) comme suit :

1
 L’action ou l’omission peut être qualifiée
comme crime (‫ )جناية‬au sens strict du terme lorsque la
sanction prévue est la mort (‫ )اإلعدام‬ou
l’emprisonnement pendant plus que cinq ans ;
inférieure ou égale à 5 ans est le délit.
 L’action ou l’omission est qualifiée de délit (‫)الجنحة‬
lorsque la peine est supérieure à 15 jours de prison (à
partir de 16ème jour) sans dépasser les 5 ans ou d’une
amende supérieure à 60 dinars.
 Les actes ou omissions sont qualifiés de
contravention (‫ )الغرامةوالخطية‬lorsque la peine ne
dépasse pas 15 jours d’emprisonnement ou d’une
amende d’un montant inférieur à 60 dinars.

De point de vue juridique, on peut définir l’infraction comme


l’action ou l’omission imputable à son auteur prévu et puni par
la loi d’une sanction pénale.

Le droit pénal qui constitue l’ensemble des règles applicables


aux phénomènes criminel entretient des rapports avec
beaucoup d’autres disciplines.

Le droit pénal est d’abord une branche du droit positif. Il


entretient des rapports avec le droit civil, le droit commercial,
le droit fiscal, etc…

Il est à souligner c’est que dans ces rapports avec les autres
domaines juridiques afin de fournir à tel ou tel domaine les
sanctions nécessaires.

Section 1ère : L’Autonomie Du Droit Pénal en


Tunisie :
Quels que soit les rapports du droit pénal avec les disciplines
juridiques voisines (droit social, civil, etc…) qui ont pour but
d’organiser la vie en société et bien le droit pénal doit garder
une autonomie afin de pouvoir donner application aux
sanctions qu’ils comportent sans être influencé par la matière
qui nécessite son intervention. Exemple : en matière de
chèque sans provision, si le chèque est commercialement nul
pour défaut d’une mention obligatoire, s’il s’avère que le tireur
2
a omis la mention dans le but d’occulter (cacher) le défaut de
provision, le droit pénal trouve application (5 ans de prison) et
considère l’écrit comme étant un chèque malgré le fait que le
droit commercial ne le tient pas comme tel pour cause de
nullité. On dit alors que le droit pénal est autonome.

Dans l’étude du droit pénal des affaires, il est important


d’étudier d’abord le droit pénal général, c’est-à-dire l’étude des
règles générales d’insémination et des règles générales de
fixation des peines.

Ainsi, le droit pénal général prévoit les diverses grandes


catégories d’infractions et les peines correspondantes.

La procédure pénale enseigne l’organisation des différentes


juridictions de leurs compétences et leurs règles de
fonctionnement. Elle se situe entre l’infraction et la peine
prononcé.

La procédure pénale met aussi en lumière toute la marche du


procès pénal depuis le déclenchement de l’action publique
jusqu’à l’application effective des peines. Le droit pénal
spécial des affaires étudie, de son côté, l’application des
principes posés par le droit pénal général au cas de chacune
des diverses infractions spéciales.

Section 2 : Le Principe De La Légalité Des Délits Et


Des Peines en droit pénal tunisien :
En droit pénal, l’infraction se compose de trois éléments :

 L’élément légal,
 L’élément matériel,
 Et l’élément moral.
 Concernant l’élément légal, il signifie qu’une infraction ne
peut être sanctionnée par le juge que lorsque la loi l’a
prévu à l’avance. Ainsi, l’article 1er du code pénal (CP)
dans son alinéa 1er dispose que : « Nul ne peut être
puni qu’en vertu d’une disposition d’une
loi antérieure. ».

3
Ce principe connait des conséquences principalement en
nombre de deux :

 1ère conséquence : le principe de l’application


restrictive de la loi pénale contrairement à
l’interprétation en matière civile concernant le silence
et l’ambiguïté.
 2ème conséquence : le principe du non rétroactivité de
la loi pénale, exception faite de la loi pénale la plus
douce conformément à l’alinéa 2 de l’article 1er du code
pénal (CP) qui dispose : « Si, après le fait, mais avant
le jugement définitif, il intervient une loi plus favorable
à l’inculpé, cette loi est seule appliquée. ».
 Concernant l’élément matériel, il consiste :
o Soit en un acte positif (action),
o Soit en un acte négatif (omission).
 On parle de délit d’action ou de délit d’omission.

L’élément matériel est important au moins sur trois plans :

 1er plan : concerne le mode d’exécution : infraction


instantanée comme le vol, les coups et blessures, ou
encore l’omission d’une déclaration, ou infraction
continue ou successive dans le temps, c’est-à-dire une
action ou omission qui se prolonge dans le temps.
Exemple : la séquestration ou encore le recel de la
chose volée.
 2ème plan : peut être étudié selon le résultat de
l’infraction. Vu sous l’angle de résultat, l’élément
matériel se divise en deux. D’abord, en infraction
matérielle qui nécessite un dommage comme par
exemple le vol, les coups et blessures, et ensuite, en
infraction formelle qui existe indépendamment de tout
dommage. Exemple : l’empoisonnement, la fabrication
de la fausse monnaie.
 3ème plan : il s’agit du moment de constatation de
l’élément matériel. Alors ce moment nous donne des
infractions flagrantes et des infractions non flagrantes.

Section 3 : La Tentative en droit pénal tunisien :

4
À partir de ces constatations sur les éléments matériels, il
existe ce que la loi appelle la tentative. Concernant la
tentative, il doit en principe y avoir un acte matériel pour qu’il y
ait infraction. Mais, il n’est pas nécessaire pour que l’infraction
soit punissable que l’acte produise un résultat nuisible donc
indépendamment du résultat. Le droit pénal peut poser une
sanction c’est aussi que l’article 59 du code pénal
(CP) s’exprime : « Toute tentative d’infraction est punissable
comme l’infraction elle-même si elle n’a été suspendue ou si
elle n’a manqué son effet que par des
circonstances indépendantes de la volonté de son auteur.
Toutefois, la tentative n’est pas punissable, sauf disposition
contraire de la loi, dans le cas où l’infraction ne comporte pas
plus de 5 ans de prison. ».

Il résulte de l’article 59 dudit code que :

 La tentative de victime est toujours punissable,


 La tentative de délit est facultative.

La tentative n’est punissable que s’il y a :

 Commencement d’exécution et non pas résolution


admissible ou acte préparatoire : donc il y a tentative
quand il y a résolution ; et un arrêt involontaire de ce
commencement, c’est-à-dire il ne faut pas qu’il y ait
des causes extérieures qui ont déterminé l’arrêt
d’exécution.
 Concernant l’élément moral, le droit pénal exige pour
l’existence de l’infraction en plus de l’élément légal et
matériel, l’œuvre de la volonté, c’est-à-dire l’intention
criminelle : on parle de l’élément moral.

Cette intention criminelle peut porter soit sur l’acte lui-même ;


soit encore sur l’acte et ses conséquences.

Dans le cas où l’auteur a voulu l’acte et ses conséquences, on


parle d’intention criminelle (vol, meurtre, etc…) et quand
l’auteur a voulu l’acte sans vouloir les conséquences, il y a
simplement faute pénale. Exemple : homicide par imprudence,
meurtre par imprudence.

5
Section 4 : Le Co-auteur, Le Complice Et Le
Délinquant en droit pénal tunisien :
Le délinquant est celui qui a commis une infraction ou qui, y a
participé : on parle aussi de l’auteur qui peut être :

 Un auteur matériel : il a commis matériellement l’acte ;


 Ou un auteur intellectuel.

Il peut aussi exister un co-auteur qui est un second auteur : on


parle de co-auteur quand il y a multiplication d’auteur.

Le complice est quelqu’un qui participe à l’infraction mais ne la


commet pas. Le complice intervient de plusieurs façons pour
aider sans commettre l’infraction.

Le droit tunisien en article 32 du code pénal (CP) qui


stipule : « Est considéré complice et puni comme tel :

1. celui qui, par dons, promesses, menaces, abus


d’autorité ou de pouvoir, machinations, artifices
coupables, a provoqué à l’action ou donné des
instructions pour la commettre,
2. celui qui, en connaissance du but à atteindre, a
procuré des armes, instruments ou tous autres moyens
susceptibles de faciliter l’exécution de l’infraction,
3. celui qui, en connaissance du but sus indiqué, a aidé
l’auteur de l’infraction dans les faits qui l’ont préparée
ou facilitée ou dans ceux qui l’ont consommée,
sans préjudice des peines spécialement prévues par le
présent code pour les auteurs de complot ou de
provocation touchant la sûreté intérieure ou extérieure
de l’État, même dans le cas où l’infraction qui était
l’objet de la conspiration ou de la provocation n’a pas
été commise,
4. celui qui a prêté, sciemment, son concours aux
malfaiteurs pour assurer, par recel ou tous autres
moyens, le profit de l’infraction ou l’impunité à ses
auteurs,
5. celui qui, connaissant la conduite criminelle des
malfaiteurs, exerçant des brigandages ou atteintes
6
contre la sûreté de l’État, la paix publique, les
personnes ou les propriétés, leur a fourni
habituellement logement, lieu de retraite ou
de réunion. »,

Cet article avance 5 cas d’aide :

Par exemple, il avance des dons, des promesses, qui procure


une arme, qui fournit un logement.

La complicité nécessite un fait principal punissable car le


complice emprunte la criminalité de l’auteur principal.

L’article 32 du code pénal (CP) nous montre que les actes de


complicité sont tous des actes positifs c’est-à-dire des actes
par commission. En plus les actes positifs doivent être
consommés ainsi si elle peut être poursuivie comme complice
d’une infraction tenté par un tiers, elle ne peut pas être
poursuivie pour avoir été complice.

Section 5 : Les Tentatives de Complicité en droit


pénal tunisien :
En droit pénal, s’il y a complicité de tentative, il n’y a pas
tentative de complicité parce qu’il n’y a pas un fait principal
punissable. Le complice en droit tunisien est d’après l’article
32 du code pénal (CP) est puni des mêmes peines sauf
dispositions contraires de la loi.

Section 6 : La Responsabilité, La Culpabilité Et


l’Imputabilité en droit pénal de la Tunisie :
La responsabilité en droit pénal veut dire ou signifie comme
l’obligation de répondre à des conséquences de ces actes.

La responsabilité est donc une conséquence juridique de


l’infraction et non pas un élément de cette infraction.

Alors, la responsabilité en droit tunisien est principalement


basée sur la faute, c’est-à-dire que la personne doit avoir
commis une faute pénale.

7
La responsabilité doit être distinguée de la culpabilité et de
l’imputabilité.

La culpabilité suppose la commission d’une faute


intentionnelle ou d’imprudence qui constitue l’élément moral
de l’infraction.

Concernant l’imputabilité, il s’agit de la capacité de


comprendre et de vouloir, c’est-à-dire la possibilité de mettre
la faute au compte de celui qui a commis l’infraction. Elle
suppose la conscience et la volonté libre.

Enfin, la responsabilité c’est la somme de la culpabilité et de


l’imputabilité.

Section 7 : Les Causes Exclusives De


Responsabilité en droit pénal tunisien :
La responsabilité peut être exclus, repoussée et éliminée : on
parle dans ce cas de cause exclusive de responsabilité.

Ces causes suppriment la peine mais sans faire disparaitre la


responsabilité. Elles sont au nombre de deux :

 Soit objectives : et sont objectives extérieur à la


personne comme la légitime défense ou l’ordre de la
loi, qui fait disparaitre l’infraction à l’égard de l’auteur et
de complice.
 Soit subjectives : qui tiennent à la personne même. Il
s’agit par exemple de la menace.

Enfin, quand il s’agit de causes objectives de non


responsabilité, il s’agit de fait justificatif et quand il s’agit de
causes subjectives de non responsabilité, on parle donc de
cause de non imputabilité.

Section 8 : La Responsabilité Des Personnes


Morales en droit pénal tunisien

8
La responsabilité pénale peut poser des problèmes lorsqu’il
s’agit de son application aux personnes morales. Alors, cette
responsabilité des personnes morales pose d’énormes
problèmes lorsqu’il s’agit de fautes à caractère pénale
commises par les représentants à part les préposés des
personnes morales. Il s’agit des problèmes de la
responsabilité pénale du fait d’autrui. À ce niveau, le droit
tunisien pose un principe, celui de la personnalité des délits et
des peines, c’est-à-dire que la peine qui est la cause d’une
infraction est personnelle et nul ne peut supporter les
conséquences des faits commis par autrui.

Lorsqu’il s’agit d’une personne morale, celle-ci étant une


fiction, on ne peut lui appliquer que des peines pécuniaires
sous forme d’amende mais pas de peine d’emprisonnement ni
de peine de mort.

Ce type de peine serait supporté par des auteurs de l’acte.


Ainsi, par exemple dans le cas où il y a homicide involontaire,
on remarque que c’est le dirigeant et le préposé qui ont subi
des peines d’emprisonnement, dans l’affaire du restaurant « la
baie des singes », où une jeune fille est morte sur le coup par
suite d’une faute, celle d’avoir accepté de la promener à
cheval connu par ses fougues, c’est-à-dire son instabilité.
Alors, le préposé qui procédait à la promenade est considéré
comme auteur de l’infraction mais aussi le représentant de la
société anonyme (S.A.) qui exploite le restaurant « la baie des
singes », alors qu’il n’a pas participé à l’acte directement.
Mais, la cour de cassation l’a condamné parce que le dirigeant
a rendu possible l’exécution matérielle de l’infraction par le
préposé :

D’abord, parce qu’il ne lui a pas fourni de délégation de


pouvoir. On remarque dans ce cas que la responsabilité
pénale des personnes morales ne peut pas être appliqué,
s’agissant donc de personnes fictives, mais que cette
responsabilité est retenue à l’encontre ; soit de leurs
représentants ; soit de leurs préposés ; ou les deux à la fois.

9
Par ailleurs, des sanctions strictement pécuniaires (des
amendes) peuvent être rendues à l’encontre des personnes
morales.

Enfin, le droit pénal prévoit dans certains cas bien spécifiques


à travers des textes législatifs des sanctions à l’encontre des
dirigeants à l’occasion de faits biens spécifiés comme en
matière sanitaire ou en matière bancaire pour le taux d’intérêt
excessif par exemple.

Ces responsables sont sanctionnés en raison de leurs


fonctions. Ils sont visés spécialement par la loi.

Section 9 : Les Règles Applicables En Cas De


Pluralité d’Infractions en droit pénal tunisien :
Si un individu commet successivement plusieurs infractions,
on peut se trouver dans l’une des trois hypothèses suivantes
selon que la première infraction a fait ou non l’objet d’une
condamnation définitive avant que la suivante ne soit
commise.

1er Cas : La Réitération (‫ )التجديد‬:

Il y a réitération dans le cas où la première infraction a donné


lieu à une condamnation définitive à un certain temps. Delà,
l’auteur (‫ )الجاني‬commet une nouvelle infraction de nature telle
(crime, délit ou contravention) et après un tel délai que les
conditions de la récidive (‫ )العود‬ne sont pas remplis.

Les infractions commises en réitération sont traités


respectivement comme des infractions uniques (‫)منفصلين‬. Il y
a aucune incidence sur la condamnation ou sur la peine.

2ème Cas : La Récidive (‫ )العود‬:

Il y a récidive lorsqu’après une première condamnation pénale


devenue définitive, l’auteur commet une nouvelle infraction.
En considérant la nature de cette nouvelle infraction (crime,
délit et contravention), ou le délai écoulé dans l’intervalle
(entre la 1ère et la 2ème infraction), il (l’auteur) réalise les

10
conditions de la récidive légale conformément à l’article 47 du
code pénal (CP). En effet, ce dernier dispose que : « Est
récidiviste (‫ )عائدا يعتبر‬quiconque, après avoir été
condamné pour une première infraction, en commet (‫)يعاود‬
une deuxième avant qu’un délai de cinq ans ne soit écoulé
depuis que la première peine a été subie, remise ou prescrite
(‫)نقصت أو حطت‬.

Le délai est de dix ans, si les deux infractions emportent une


peine d’emprisonnement égale ou supérieure à dix ans. ».

La récidive est un cas d’aggravation de la criminalité.

3ème Cas : Le Concours Réel d’Infraction (‫ )الحقيقي التوارد‬:

Il y a un concours réel (‫ )حقيقي توارد‬lorsqu’au moment où la


seconde infraction a été commise la première n’a pas encore
donné lieu à une condamnation définitive.

Les infractions dans ce cas sont réglementés par l’article 56


du code pénal (CP) qui stipule : « Tout individu coupable de
plusieurs infractions distinctes est puni pour chacune d’elles ;
les peines ne se confondent pas, sauf décision contraire du
juge. », cet article pose la règle du cumul des peines. Dans
certains cas, le législateur a prévu l’hypothèse d’une pluralité
d’actes qui, normalement paraissent former un concours réel
d’infraction mais qui reçoivent une qualification unique plus
élevée que chacune des infractions qui forment le concours
réel. C’est la situation qui paraît aux articles 54 et 55 du code
pénal (CP) qui stipulent respectivement : « Lorsque le même
fait constitue plusieurs infractions, la peine, encourue pour
l’infraction entraînant la peine la plus forte, est seule
prononcée. »,

 Il y a non cumul ;

« Plusieurs infractions accomplies dans un même but et se


rattachant les unes aux autres, de façon à constituer un
ensemble indivisible, sont considérées comme constituant une
infraction unique qui entraîne la peine prévue pour la plus
grave de ces infractions. »,

11
 Il
y a aussi non cumul.
 À ne pas confondre entre le concours idéal (
‫ )الصوريالتوارد‬et le concours réel (‫)الحقيقيالتوارد‬.

Voici le plan du cours de droit pénal de la Tunisie

 1ème Partie : Le Droit Pénal général tunisien


· Titre 1er: Introduction Générale Au Droit Pénal
Général tunisien (Question De Fonds)
· Définition Du Droit Pénal Général en Tunisie :
· Section 1ère : L’Autonomie Du Droit Pénal tunisien :
· Section 2 : Le Principe De La Légalité Des Délits
Et Des Peines :
· Section 3 : La Tentative :
· Section 4 : Le Co-auteur, Le Complice Et Le
Délinquant :
· Section 5 : Les Tentatives de Complicité :
· Section 6 : La Responsabilité, La Culpabilité Et
l’Imputabilité :
· Section 7 : Les Causes Exclusives De
Responsabilité :
· Section 8 : La Responsabilité Des Personnes
Morales :
· Section 9 : Les Règles Applicables En Cas De
Pluralité d’Infractions :
 1er Cas : La Réitération (‫ )التجديد‬:
 2ème Cas : La Récidive (‫ )العود‬:
 3ème Cas : Le Concours Réel d’Infraction (‫الحقيقي التوار‬
‫ )د‬:
· Titre 2 : Les Procédures Pénales Spéciales
· Définition De La Procédure Pénale :
· Section 1ère : Les Personnes Pouvant Exercer
l’Action Publique :
· Section 2 : Les Conditions d’Exercice De l’Action
Publique (La Poursuite) :
· Section 3 : La Mise En Mouvement De l’Action
Publique :
· Section 4 : Les Causes d’Extinction De l’Action
Publique :

12
· Section 5 : Les Attributions Du Procureur De La
République :
· Section 6 : La Saisie Et Le Rôle Du Juge
d’Instruction :
· 2ème Partie : Le Droit Pénal Des Affaires
· 2ème Type d’Infraction : Les Infraction Relatives
Proprement Au monde Des Affaires :
· 1er Type d’Infraction : Les Infractions Non
Spécifiques Au monde Des Affaires :

Titre 2 : Les Procédures Pénales


Spéciales en Tunisie
Lorsqu’une personne commet une infraction à la loi pénale,
elle n’est pas automatiquement à l’exécution de la peine
prévue par la loi. Il faut préalablement qu’une action (action
publique) soit ouverte (déclenchée) contre elle afin qu’elle soit
jugée et condamnée. L’organisation et le déroulement (c’est la
procédure pénale) de ce jugement (=> c’est le droit pénal)
sont régis (gouvernés) par des règles de procédures.

Définition De La Procédure Pénale en Tunisie :


La procédure pénale peut être définie comme étant
l’ensemble des dispositions relatives au procès pénal.

La procédure pénale constitue un ensemble de règles de droit


appelés lois de forme, par opposition aux lois de fonds, qui
forment le droit pénal, c’est-à-dire l’ensemble des règles qui
organisent l’infraction (‫)الجريمة‬, l’auteur (le délinquant
– ‫ )المجرم‬et la peine (‫)العقاب‬.

La procédure pénale connaît trois systèmes ; elle est :

 Soit inquisitoire (‫إستقرائية‬،‫ )إستقرائينظام‬: c’est-à-dire que


l’action publique n’appartient ni à la victime, ni à aucun
autre organisme privé. Elle appartient à l’Etat ;
 Soit accusatoire (‫إتهامية‬،‫ )إتهامينظام‬: dans ce système,
l’action appartient à la victime ou à un organisme
privé ;

13
 Soit mixte : qui est un système adopté par le code de
procédure pénal Tunisien de 1968.

La procédure pénale traite trois questions principales à


savoir :

 L’action publique et les personnes pouvant exercer cette


action ;
 Les conditions d’exercice de l’action publique (la
poursuite judiciaire – ‫; )العدليةالتتبعات‬
 L’exercice proprement dit (‫ )فعليا‬de l’action publique.

Section 1ère : Les Personnes Pouvant Exercer


l’Action Publique en Tunisie
D’abord, le ministère public (‫الجمهورية وكالة‬، ‫)العمومية النيابة‬
composé de :

 Le procureur de la république (‫)الجمهوريةوكيل‬, (la cour


du tribunal cantonal – ‫ الناحيةمحكمة‬et la cour de
1ère instance – ‫; )اإلبتدائية المحكمة‬
 L’avocat général (‫)العموميالمدعي‬, (la cour d’appel
– ‫; )اإلستئنافمحكمة‬
 Le procureur général (‫)للجمهوريةالعامالوكيل‬, (la cour de
cassation – ‫)التعقيب محكمة‬.

Section 2 : Les Conditions d’Exercice De l’Action


Publique en Tunisie (La Poursuite) :
Le ministère public peut être informé de la commission d’une
infraction par différents moyens. Exemple : rumeurs publics,
presses, dénonciation d’un tiers, police, etc…

Une fois informé, le ministère public reste libre de poursuivre


ou de ne pas poursuivre (de classer l’affaire – ‫ )القضية حفظ‬: le
principe de l’opportunité. Ce principe connait des limites. Ces
limites concernent la liberté de poursuivre et la liberté de ne
pas poursuivre.

 Concernant les limites à la liberté de poursuivre, le


ministère public veut poursuivre mais il est limité par la
14
loi qui exige une plainte de la victime. Exemple : le délit
d’adultère, ou encore une autorisation préalable
(l’autorisation du parlement ou du président du
parlement pour agir contre un député à cause de
l’immunitaire parlementaire – ‫)البرلمانيةالحصانة‬.
 Concernant les limites à la liberté de ne pas
poursuivre, exemple : l’ordre d’un supérieur ou lorsque
la victime porte son action civile en dommage devant
une juridiction pénale.

Section 3 : La Mise En Mouvement De l’Action


Publique en Tunisie :
Le ministère public procède à la mise en mouvement de
l’action publique par deux moyens :

 Par La Citation Directe (‫ )المباشرةاإلحالة‬: Qui est un


procédé utilisé devant le juge cantonal (‫ )الناحيةحاكم‬et
le tribunal correctionnel ( ‫الجناحية‬، ‫سنوات خمسة من أقل‬
‫)الدائرة‬,
 Par Réquisitoire Introductif : C’est un écrit adressé par
le procureur de la république au juge d’instruction (
‫)التحقيققاضي‬.

À travers ces quelques indications, on comprend que l’objet


de la procédure pénale est constitué par l’action publique et
l’action civile. Ainsi, l’article 1er du code de procédure pénale
(CPP) dispose que : « Toute infraction donne ouverture à une
action publique ayant pour but l’application des peines et, si
un dommage a été causé, à une action civile en réparation de
ce dommage. ».

 On remarque que les deux actions sont liées par le fait


qu’elles sont engendrées par le même fait : c’est-à-dire
l’infraction (‫)الجريمة‬,
 On remarque aussi que l’action civile peut être traitée
par les mêmes juridictions qui traitent de l’action
publique : c’est-à-dire les juridictions répressives (
‫)الزجريةالمحاكم‬,
 L’action civile profite lorsqu’elle est menée devant les
juridictions répressives des moyens de preuves
15
recueillis par le ministère public en plus du fait le risque
de contrariété entre le jugement civil et pénal est évité.
On peut ajouter aussi que lorsque le ministère public
désire ne pas poursuivre, la victime peut le contraindre
(‫تتعداه‬، ‫ )الجمهوريةوكيإللزام‬lorsqu’elle se constitue
partie civile par devant une juridiction répressive (‫زجرية‬
‫) محاكمة‬.

Section 4 : Les Causes d’Extinction De l’Action


Publique en Tunisie :
Elles ne doivent pas être confondues avec l’extinction de la
peine.

 Concernant l’extinction des peines, a lieu de la manière


suivante :
 Pour les crimes (‫ )الجنايات‬: 20 ans révolus,
 Pour les délits (de 16 jours à 5 ans et une amende à
partir de 60 dinars – ‫ )الجنح‬ou en flagrant délit (‫)متلبس‬: 5
ans révolus,
 Pour les contraventions (inférieur à 16 jours et une
amende inférieure à 60 dinars – ‫ )الغراماتوالخطايا‬: 2 ans
révolus.
 Concernant l’extinction de l’action publique, sont au
nombre de sept :
 La mort du prévenu,
 L’amnistie (‫)العفو‬,
 L’abrogation de la loi pénale,
 La chose jugée,
 La transaction (‫)الصلح‬,
 Le retrait de la plainte dans certains cas (‫)الدعوىإسقاط‬.

Section 5 : Les Attributions Du Procureur De La


République en Tunisie :
D’après l’article 26 du code de procédure pénale (CPP) qui
stipule : « Le Procureur de la République est chargé de la
constatation de toutes les infractions, de la réception des
dénonciations qui lui sont faites par les fonctionnaires publics

16
ou les particuliers ainsi que des plaintes des parties lésées
(les victimes).

Hors le cas de crime ou délit flagrant, il ne peut faire d’actes


d’instruction. Toutefois il peut recueillir, à titre de
renseignements, les preuves par enquête
préliminaire, interroger sommairement l’inculpé, recevoir des
déclarations et en dresser procès-verbal.

Il peut, même en matière de crime ou délit flagrant, charger un


officier de police judiciaire, de partie des actes de sa
compétence. ».

Section 6 : La Saisie Et Le Rôle Du Juge


d’Instruction en Tunisie :
 Lejuge d’instruction fait partie de la magistrature du
siège (‫ )الجالسون القظات‬et pas du ministre de la
république.

L’instruction est obligatoire en matière du crime, elle est


facultative en matière de délit et de contravention.

 L’instructionest effectuée par un magistrat du siège (


‫ )الجالسون القظات‬nommé à cet effet par décret
(nommé par le président de la république) : c’est le
juge d’instruction dont la saisine (‫ )التعهد‬et le rôle sont
posés par les articles 51, 52, 50 et 53 du code de
procédure pénale (CPP) dans l’ordre.

D’après l’article 51 dudit code (CPP) qui stipule : « Le juge


d’instruction est saisi irrévocablement (‫ )رجعة بدون‬par le
réquisitoire d’information.

Il est tenu d’instruire (‫ )التحقيق و البحث‬sur les faits visés. Il ne


peut instruire que sur ces faits, à moins que les faits nouveaux
révélés par l’information ne soient que des circonstances
aggravantes de l’infraction déférée. ».

D’après l’article 50 dudit code (CPP) qui stipule : « Le juge


d’instruction a pour mission d’instruire les procédures

17
pénales, de rechercher diligemment la vérité (‫جهد‬، ‫تقصير بدون‬
‫ )ه بأقصى التحقيق و البحث‬et de constater tous les faits qui
serviront à la juridiction de jugement pour fonder sa décision.

Il ne peut participer au jugement des affaires dont il a connu (il


a été saisie) en sa qualité de juge d’instruction. ».

 Lejuge d’instruction est saisi par le réquisitoire


d’information (article 51 du code de procédure pénale)
et il instruit à charge aussi bien qu’à décharge (article
50 du code de procédure pénale).

2ème Partie : Le Droit Pénal Des Affaires


Il s’agit de l’étude (voir définition en 1ère partie) de deux types
d’infraction :

1er Type d’Infraction : Les Infractions Non


Spécifiques Au monde Des Affaires :
Il touche aussi à d’autres matières et domaines à part le
monde des affaires. Il s’agit de :

 L’escroquerie (‫)التحيل‬, d’après l’article 291 du code pénal


(CP) qui stipule : « Est puni de cinq ans
d’emprisonnement et de deux mille quatre cents dinars
d’amende,quiconque, soit en faisant usage de faux
noms ou de fausses qualités, soit en employant des
ruses ou artifices propres à persuader de l’existence
de fausses entreprises, d’un pouvoir ou crédit
imaginaire ou à faire naître l’espoir du succès d’une
entreprise ou la crainte de son échec, de la
survenance d’un accident ou de tout autre
événement chimérique, se fait remettre ou délivrer ou
tente de se faire remettre ou délivrer des fonds,
meubles, obligations, biens, valeurs mobilières,
promesses, quittances ou décharges et a, par l’un de
ces moyens, extorqué ou tenté d’extorquer tout ou
partie des biens d’autrui. » ; ainsi que les infractions

18
assimilées à l’escroquerie (‫)التحيل مشتقات‬, d’après les
articles 292 à 296 du même code (CP) ;
 L’abus de confiance (‫)مؤتمنخيانة‬, d’après l’article 297,
alinéa 1er du code pénal (CP) qui stipule : « Est puni de
trois ans d’emprisonnement et de deux cent quarante
dinars d’amende,quiconque détourne ou dissipe, tente
de détourner ou dissiper au préjudice
des propriétaires, possesseurs ou détenteurs, des
effets, deniers, marchandises, billets, quittances ou
tous autres écrits contenant ou opérant obligation ou
décharge, qui ne lui ont été remis qu’à titre de louage,
dépôt, mandat, nantissement, prêt à usage ou pour
un travail déterminé, salarié ou non salarié, à charge
de les rendre, de les présenter ou d’en faire un usage
déterminé. » ; et ses dérivés, d’après les articles 297,
alinéa 2, 298, 299, 300 et 301, alinéa 2 du même code
(CP) ;
 Le faux, d’après l’article 172 du code pénal (CP) qui
stipule : « Est puni de l’emprisonnement à vie et d’une
amendede mille dinars, tout fonctionnaire public ou
assimilé, tout notaire qui dans l’exercice deses
fonctions, commet un faux susceptible de causer un
dommage public ou privé et ce, dans les cas suivants:
o en fabriquant, en tout ou en partie, un document
ou un acte mensonger, soit en altérant ou en
dénaturant un document original par quelque
moyen que ce soit, soiten apposant un sceau
contrefait ou une signature, soit en attestant
faussementl’identité ou l’état des personnes.
o en fabriquant un document mensonger ou en
dénaturant sciemment la vérité parquelque
moyen que ce soit dans tout support, qu’il soit
matériel ou immatériel, d’undocument
informatique ou électronique, d’un microfilm et
d’une microfiche dont l’objet est la preuve d’un
droit ou d’un fait générateur d’effets juridiques. » ;
et ses dérivés, d’après les articles 176, 177, 179
(pour la contre façon) et suivant jusqu’à 190, et
des articles 193 et suivants jusqu’à 241 et suivant
du même code (CP) ;

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 La corruption, d’après les articles 83 jusqu’à 94 du code
pénal (CP) ;
 Le détournement de correspondance (‫ )وجهةتحويل‬et la
divulgation du secret professionnel (‫المهن‬، ‫أمانات‬،‫رسائل‬
‫)ة سر إفشاء‬, d’après l’article 253 du code pénal
(CP) qui stipule : « Celui qui, sans y être autorisé,
divulgue le contenu d’une lettre, d’un télégramme ou
de tout autre document appartement à autrui, est puni
de l’emprisonnement pendant 3 mois. ».

2ème Type d’Infraction : Les Infraction Relatives


Proprement Au monde Des Affaires :
 L’infraction relative à l’exercice du commerce et de
l’industrie ;
 Les infractions relatives aux sociétés.

Catégories

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