Chapitre 2
Chapitre 2
Chapitre 2
Conséquences des
transformations de Lorentz :
simultanéité, transformations
Point de vue de O :
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B O’ V A x’
O x
Les signaux lumineux dans R sont émis aux coordonnées (xA , tA ) et (xB , tB ).
Comme à tA = tB , O est au milieu du train dans R, on a que xB = −xA <
0 (cf. schéma).
xA
tRA = tA +
c
O reçoit le signal lumineux de B à :
|xB | −xB
tRB = tB + = tB +
c c
Pour déterminer les temps auxquels O' reçoit les signaux lumineux, on
peut utiliser les transformations de Lorentz pour passer des coordonnées
dans R aux coordonnées dans R0 :
x0A
V γ
t0RA = t0A+ = γ tA − 2 xA + (xA − V tA )
c c c
V V xA
t0RA = γ 1 − tA + γ 1 −
c c c
V
t0RA = γ 1 − tRA
c
De même, on peut montrer que :
−x0B
V
t0RB = t0B + =γ 1+ tRB
c c
Bilan :
Ainsi, si l'observateur O voit dans R que les deux lampes s'allument si-
multanément, cela n'est pas vrai pour O' pour qui t0RB > t0RA : O' voit la
lampe A s'allumer avant la lampe B dans son référentiel. Ses deux obser-
vations sont contradictoires, mais, il n'existe pas de point de vue meilleur
que l'autre car les deux référentiels R et R0 sont équivalents. C'est donc la
simultanéité entre l'allumage des lampes qui n'a plus de sens en relativité
restreinte car elle dépend du référentiel.
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De plus, si on imagine un troisième observateur O qui se déplace à ~
−V
par rapport à O (c'est-à-dire vers les x négatifs), alors, par le même rai-
sonnement que celui employé pour O', on trouverait que O voit la lampe
B s'allumer avant la lampe A. On se retrouve alors avec deux événements
(la lampe A s'allume et la lampe B s'allume) dont l'ordre temporel dépend
du référentiel d'observation. L'ordre temporal n'a donc, dans ce cas là, pas
plus de sens que la simultanéité en relativité restreinte.
V V
t01 = γ t1 − 2 x1 et t02 = γ t2 − 2 x2
c c
Ainsi, si t1 = t2 , alors obligatoirement t01 6= t02 (on notera que x1 6= x2 car
sinon E1 et E2 seraient le même événement).
On en déduit donc que la simultanéité entre deux événements dif-
férents n'est plus absolue en relativité restreinte, mais dépend du
référentiel d'inertie.
Dans le même esprit, si on exprime l'écart temporel entre E1 et E2 dans
tout référentiel R0 :
V
∆t0 = t02 − t01 = γ (x1 − x2 )
c2
Le signe de ∆t0 dépend donc du signe de (x1 − x2 ) mais surtout du signe de V,
et donc du choix que l'on a fait pour le référentiel R0 .
Si deux événements sont simultanées dans un référentiel donné,
on pourra toujours trouver deux référentiels d'inertie dans lesquels
l'ordre temporel entre ces deux événements est diérent.
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invariants (cf. suite du Chapitre II). On va donc chercher une grandeur qui se
conserve par transformation de Lorentz et qui contient les informations sur les
coordonnées des événements 1 et 2.
Soit R(x, t) et R0 (x0 , t0 ) deux référentiels d'inertie en mouvement relatif avec
la vitesse V constante suivant x. Si on calcule ∆t0 et ∆x0 en fonction de ∆t et
∆x :
0 V
∆x = γ ∆x − c∆t
c
V
c∆t0 = γ c∆t − ∆x
c
Si on combine ∆x02 et c2 ∆t02 , on peut faire apparaître le facteur γ2 :
V2 V2
c2 ∆t02 − ∆x02 = γ 2 c2 ∆t2 + 2 ∆x2 − ∆x2 − 2 c2 ∆t2 +
c c
V2
c2 ∆t02 − ∆x02 = γ 2 1 − 2 c2 ∆t2 − ∆x2
c
∆s2 est un invariant relativiste, c'est-à-dire que, quelque soient les référen-
0
tiels d'inertie R et R , on aura toujours :
∆s02 = ∆s2
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∆s2 < 0
Dans ce cas, c'est l'intervalle spatial ∆x2 qui donne le signe à l'expression :
on parle d'intervalle de type espace .
∆t2 peut être nul dans ce type d'intervalle. Ainsi, on peut trouver un
référentiel où les événements E1 et E2 peuvent être simultanés. On peut
de plus intervertir l'ordre temporel entre E1 et E2 par changement de
référentiel.
∆x2 , par contre, ne peut pas être nul sans changer le signe de ∆s2 . Les
deux événements E1 et E2 ne peuvent pas avoir lieu au même endroit dans
tout référentiel d'inertie.
∆s2 > 0
Cette fois, c'est l'intervalle temporel ∆t2 qui impose le signe de ∆s2 . On
parle d'intervalle de type temps .
∆x2 peut être nul dans ce type d'intervalle. Ainsi, on peut trouver un
référentiel où les événements E1 et E2 peuvent avoir lieu au même endroit.
2
∆t , par contre, ne peut pas être nul dans ce type d'intervalle. On ne peut
trouver aucun référentiel dans lequel les deux événements sont simultanés.
On peut également montrer qu'il est impossible de trouver un référentiel
d'inertie qui inverse l'ordre temporel de E1 et E2 .
En eet, si les deux événements sont séparés par un ∆s2 > 0, alors il existe un
référentiel R dans lequel ∆x=0 (avec ∆t 6= 0). Dans n'importe quel référentiel
R0 en mouvement par rapport à R, on peut écrire ∆t0 l'intervalle temporel entre
les deux événements, en fonction de ∆t grâce aux transformations de Lorentz :
0 V
∆t = γ ∆t − 2 ∆x = γ∆t
c
Dire que les événements E1 et E2 peuvent être reliés par relation de cause-
à-eet dans ce cas revient à estimer, comme précédemment, quelle vitesse
moyenne v devrait avoir une information pour passer de E1 à E2 . Dans le
cas où ∆s2 > 0 :
∆x
v= <c
∆t
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Ceci est parfaitement autorisé par la relativité restreinte : les deux évé-
nements séparés par un intervalle ∆s2 > 0 peuvent être reliés
par cause-à-eet. Mais, comme on ne peut en aucune façon trouver un
référentiel dans lequel l'ordre temporel entre E1 et E2 s'inverse, alors, on
ne peut dans le cadre de la relativité restreinte se retrouver dans des cas
de paradoxe où la cause aurait lieu après la conséquence.
∆s2 = 0
Le cas limite où ∆s2 = 0 correspond à deux événements qui pourraient être
∆x
uniquement par une information voyageant à la vitesse v =
reliés
∆t = c,
c'est-à-dire par un signal lumineux. On parle donc d'intervalle de type
"lumière".
∆s2 = 0
c2 (t − t0 )2 − (x − x0 )2 = 0
x 2 = c2 t 2
x = ±ct
On obtient alors la gure II.2.
On fait ainsi apparaître deux zones ∆s2 > 0, une vers les t positifs et une
vers les t négatifs. Ces zones sont appelées cône de lumière futur et cône de
lumière passé de l'événement E0 , et contiennent l'ensemble des passés et futurs
potentiels de E0 .
L'appellation "cône" se justie dans le cas où on ajoute des dimensions d'es-
pace. A deux dimensions d'espace, les zones limitrophes ∆s2 = 0 sont dénies
dans l'espace (x, y, t) par :
c2 (t − t0 )2 − (x − x0 )2 − (y − y0 )2 = 0
p
ct = ± x2 + y 2
On reconnait ici l'équation d'un cône. Une représentation graphique des cônes
de lumière passé et futur est donc possible dans l'espace (x, y, t) (cf. transparents
de cours).
A 3 dimensions d'espace, il n'est plus possible de représenter les cônes de
lumière : cela nécessiterait une représentation à 4 dimensions (x, y, z, t). On
parle cependant toujours, un peu abusivement, de "cône".
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t
Evénements E futurs susceptibles
d’être influencé par E0
Δs² > 0
Δs² > 0
Evénements E passés
susceptibles d’avoir
influencé E0
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entre lesquels un photon fait des aller-retours dans une direction orthogonale à
~.
V Les durées sont alors mesurées par le nombre d'aller-retour qu'aura fait le
photon. On appellera R0 le référentiel de l'horloge mobile.
Pour un observateur xe dans R, le temps d'un aller-retour pour l'horloge
A est τA = 2d c . Pour l'horloge B, les miroirs étant en déplacement constant
dans R, le photon doit parcourir une distance dB plus grande que d dans R (cf.
gure II.3). Or, sa vitesse est également c. L'observateur dans R mesure alors
2dB
un temps caractéristique τB =
c > τA .
Horloge A
Immobile dans R
Trajet des
d photons dans R
d Trajet des
photons dans R
Horloge B
En mouvement suivant x dans R
Figure 2.3 Horloges immobiles A et mobiles B dans R. Les trajets que les
photons doivent emprunter pour faire des aller-retours entre les miroirs sont
représentés.
On peut formaliser le constat que l'on vient d'établir en utilisant les transfor-
durée propre (ou abusivement temps propre)
mations de Lorentz. On appelle
la durée entre deux événements telle que mesurée dans le référentiel
ou l'horloge est au repos. Cette même durée mesurée par un horloge
en mouvement dans ce même référentiel est alors qualiée de durée
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impropre.
Soient deux événements EA (xA , tA ) et EB (xB , tB ), on peut dénir la durée
séparant ces deux événements par τ = tB − tA . Si dans R, l'horloge est au repos,
alors les positions xA et xB sont les mêmes. On peut alors dire que, dans R, τ
est une durée propre : τ = τpropre .
0
Dans tout autre référentiel d'inertie R en mouvement par rapport à R à la
~ , la durée τ entre EA et EB est obligatoirement impropre :
vitesse V
0
0 0 0 V V
τimpopre = τ = tB − tA = γ tB − 2 xB − tA − 2 xA
c c
Comme xB = xA dans R, on trouve la formule de dilatation des durées :
τimpopre = γτpropre
Comme γ > 1, on retrouve bien que, quelque soit le référentiel n'étant pas le
référentiel où l'horloge est au repos :
NB : Le γ qui intervient ici contient la vitesse entre le référentiel dans lequel est
déni le temps impropre (ce qui dépend du problème) et le référentiel au repos
dans lequel est déni les temps propre.
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LAB Dans R
V
x
A B O
L’AB Dans R’
-V
x’
A B O
Pour comparer LAB et L0AB , il est pratique ici d'utiliser l'invariance de ∆s2
entre EA et EB :
∆s2 = ∆s02
2 2 2 2
c2 (tB − tA ) − (xB − xA ) = c2 (t0B − t0A ) − (x0B − x0A )
0 0
c2 t2A = c2 tA2 − xA2
0
L2AB 2 LAB
2 0
c2 2
= c 2
− LAB 2
V V
r
0 V2
LAB = LAB 1 − 2
c
Et donc :
L0AB
LAB =
γ
Comme γ > 1, alors on trouve que la longueur mesurée dans le référentiel
où la règle est en mouvement (LAB ) est plus courte que la longueur mesurée
0
dans le référentiel où la règle est au repos (LAB ).
De la même façon que pour les durées, on voit que les longueurs sont modi-
ées par transformations de Lorentz. Pour formaliser cette modication, on va
dénir de manière similaire la notion de longueur propre, et établir comment
cette longueur est modiée par changement de référentiel.
On dénit la longueur propre comme la distance entre deux points
mesurée dans le référentiel où ces deux points sont au repos. Pour un
objet, la longueur propre est donc la longueur de l'objet dans le référentiel où les
Dans toute autre référentiel, la
extrémités de ce même objet sont au repos.
longueur mesuré est obligatoirement une longueur impropre (il n'existe
qu'un référentiel dans lequel un objet puisse-t-être au repos).
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Ainsi, si deux points sont immobiles dans le référentiel R, la distance les
séparant dans R est Lpropre . Dans tout autre référentiel R0 animé d'une vitesse
constante ~
V par rapport à R, cette distance sera Limpropre , et donnée par la
formule de contraction des longueurs :
Lpropre
Limpropre =
γ
Comme γ > 1, on retrouve bien que, quelque soit le référentiel n'étant pas
le référentiel où les points sont au repos :
Pour l'instant, nous n'avons raisonné que sur des longueurs qui était dénies
uniquement sur la coordonnée impliquée dans le changement de référentiel (c'est-
à-dire la coordonnée suivant ~,
V à savoir x dans les exemples précédents).
Si on généralise à 3 dimensions d'espace, on peut écrire que, soit une longueur
propre quelconque dans R(x, y, z, t) :
p
Lpropre = ∆x2 + ∆y 2 + ∆z 2
Dans tout autre référentiel R0 (x0 , y 0 , z 0 , t0 ) en mouvement suivant x par rap-
port à R, seul les coordonnées de la longueur suivant x est modiée. On ap-
pliquera donc la contraction des longueurs seulement à ∆x. La même longueur
mesurée dans R0 est donc :
s 2
p ∆x
Limpropre = ∆x02 + ∆y 02 + ∆z 02 = + ∆y 2 + ∆z 2
γ
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