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Eloquence Texte de Lilylou

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Lilylou

Mesdames, Messieurs, membres du jury,

Jeune femme de 20 ans un peu paumée et légèrement stressée. Je me tiens devant vous sans
savoir de quoi demain sera fait. Et en tant qu’oratrice d’un jour, je vais tenter de philosopher
autour de la question : le futur a-t-il un avenir ?

Avant que je ne déclame ma prose ici devant vous, il a fallu que je me pose et que j’ose me
plonger dans l’écriture. Trouver une définition à futur et avenir n’est pas simple, mon premier
réflexe fut de consulter le dictionnaire «le petit Robert ». A avenir, nous pouvons lire : le
temps à venir... Pour futur en tant que nom, c’est une partie du temps qui vient après le
présent, c’est-à-dire du temps à venir. Mmm, très clair, merci Robert…Bon, je continue mes
recherches et me rend compte que comme pour le débat pain au chocolat ou chocolatine, pour
la définition du futur, c’est la même chose, il y a deux camps. Étienne Klein propose deux
visions du futur : soit le futur existe déjà quelque part et attend notre arrivée ; soit le futur est
néant puisqu’il n’existe pas encore et même quand il sera là, nous l’appellerons présent.
Dans les deux cas de figure, comme une sempiternelle ritournelle, s’opposeront alors
pessimisme, optimisme, indifférence et plus encore.

Si le futur existe déjà, alors nous n’avons aucune prise sur ce qu’il est, ou plutôt sera. Nous
sommes donc impuissants face au temps et notre avenir est tout tracé. Et, malgré nos efforts et
l’usure de nos corps pour le modifier, s’il est écrit alors, il en sera ainsi. Ne faut-il donc pas
mieux avoir l’espoir que ce futur, qui existe quelque part soit rempli de bonheur ? En ce qui
me concerne je préfère penser que c’est l’autre vision qui est juste car à l’âge de 3 ans, j’ai
demandé à mes parents «c’est qui dirige ma vie ?». Donc comment vous dire que j’espère que
c’est moi et non pas ce foutu destin.

Allons donc regarder du côté de la seconde qui se rapproche des idées d’Aristote. Selon
Aristote, « l’avenir n’a d’existence que pour l’esprit. C’est seulement parce qu’on l’attend
qu’il existe ». C’est donc nous qui donnons naissance au futur. Alors on peut voir le futur
comme une grande feuille immaculée sur laquelle on aurait le droit de tout faire. Le futur sera
ce que nous en ferons. Ce sont nos actions qui seront le ciment pour le bâtir. Alors c’est soit
flippant soit merveilleux car on a le champ de tous les possibles sous les yeux.

Je pense être plutôt optimiste : en effet, pour ma part, dans la vie comme au bar, j’aime voir
mon verre PLEIN mais je ne peux, pour mon bien-être, remplir sans fin mon verre que je
finirai inévitablement par vider et celui-ci voudra à nouveau être rempli, car la vie n’aime pas
le vide. La question se pose alors : avec quoi vais-je à nouveau le remplir ?
Mais je peux comprendre les pessimistes. En effet, si le futur a un avenir tel que décrit,
répertorié, montré jour après jour, heure après heure, minute après minute, par les
informations, les scientifiques et les réseaux sociaux et les Simpsons. Le futur le plus
probable, si on ne s’en tient qu’à cela, est sans aucun doute l’apocalypse totale. Plus assez de
ressources, trop de gens sur terre, des famines, des maladies, des guerres, des
catastrophes naturelles, que nous réserve le monde de demain ? De quoi vous donnez
envie d’une grande fuite en avant, et remplir mon verre pour oublier, m’évader vers ailleurs
mais vers où d’ailleurs, bonne question ? Et puis, je risque fort de ne pas trouver mon chemin
à force de remplir mon verre.
Peut-être qu’on peut voir le futur comme une relation, oser faire le premier pas, plonger dans
l’inconnu. Voilà c’est fait, c’est là et maintenant quelle sera la suite, on ne sait pas, on peut se
laisser voguer au gré du vent ou vouloir tout contrôler. Mais dans tous les cas, on n’a pas
envie de tout faire foirer. Alors on y met du sien, avec plaisir pour construire un avenir à deux,
un avenir radieux. Finalement le futur c’est peut être comme une femme, ça n’a pas besoin
d’être parfait pour être merveilleux.

Enfin pour nuancer mes propos, je sais avoir dit préférer mes verres pleins, mais des fois il
m’arrive d’en boire un peu, de refaire le monde avec mes amis et au gré de nos humeurs, ce
monde sera plus ou moins coloré. Je statue sur le fait que le futur sera là, mais là comment, on
ne sait pas ? Il pourra être votre plus grande histoire d’amour ou votre plus gros chagrin,
encore plus triste que la mort d’Iron Man. D’ailleurs pour honorer sa mémoire, faisons une
minute de silence... Bon une minute c’est long et je n’ai pas de temps à perdre, j’ai mon
avenir à construire.

Vais-je choisir de me ranger du côté de ceux qui ont confiance ou essaient au moins. Bien sûr,
ce n’est pas choisir la facilité ? Peut-il y avoir de futur sans confiance, n’est-ce pas essentiel à
la construction du temps à venir ? Choisir d’être optimiste, c’est quand même plus sympa.
Gardons cela en tête, toute en continuant notre enquête sur le futur et son avenir.

Est-ce qu’avoir UN avenir et avoir DE l’avenir veulent dire la même chose ?


Le futur a-t-il un avenir ? Si avoir un avenir c’est juste continuer d’exister alors j’ose espérer
que oui, sinon cela voudrait dire que tout s’arrête ou que tout va s’arrêter d’ici peu. Mais si
«avoir UN avenir» et «avoir DE l’avenir» veulent dire la même chose, alors la question se
transforme. Car ne dit-on pas qu’avoir de l’avenir, c’est être prometteur ? Alors la question
devient : le futur est-il prometteur ?

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