HSMCLA (WZU) W:: Ce Guide Pédagogique Et Son Fichier Photocopiable Avec
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MODULE 1
MODULE 1
MODULE 1
Ce guide pédagogique et son fichier photocopiable avec :
• un parcours de lecture détaillé pour chacune des trois œuvres ;
• des activités d’écriture et d’oral, ainsi que des axes de travail sur la langue,
associés à la lecture des œuvres ;
• des fiches pédagogiques pour guider ces exploitations ;
• des pistes d’activités transversales autour de chaque œuvre ;
• de nombreux textes complémentaires (extraits ou œuvres complètes
de la littérature) pour des activités de lecture en réseau ;
• des fiches photocopiables pour un réinvestissement individuel et
autonome des explorations collectives.
MODULE 2
QUE D’HISTOIRES !
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Françoise Guillaumond
Professeur des écoles
Valérie Blanc
Maître formateur
Jean-François Zimmer
Professeur des écoles
Iwww.magnard.fr
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Sommaire
Conformément au code de la propriété intellectuelle (art. 122-10), les Éditions Magnard autorisent expressément la reproduction par photocopie du présent
document, dès lors que les copies réalisées seront utilisées exclusivement dans l’Établissement d’enseignement qui fait ou fait faire lesdites photocopies.
Dans ces conditions, cette autorisation est accordée à titre gratuit. Pour tout autre cas, l’autorisation devra être sollicitée auprès du Centre français de l’ex-
ploitation du droit de copie (CFC, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris - Tél. 01.44.07.47.70 - Fax 01.46.34.67.19).
© Éditions Magnard, 2005, Paris.
5 allée de la 2e DB, 75015 Paris
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Présentation de
la méthode
Que d’histoires! CM2
I. Présentation des outils pédagogiques
• Les fiches-outils
De nombreuses fiches-outils sont prévues lors du déroulement pédagogique.
Elles proposent des extraits d’œuvres à mettre en réseau avec le texte étudié.
Elles peuvent aussi, parfois, offrir aux enfants une œuvre intégrale à lire.
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La multiplicité des entrées proposées pour chaque œuvre permet à l’enseignant de choisir
celle qui correspond le mieux à sa classe et de renouveler son travail sur ces œuvres litté-
raires d’année en année.
Pour chaque œuvre, de nombreux autres textes sont proposés dans le cadre de lectures
en réseau, que ce soit des extraits d’œuvres ou des œuvres intégrales à découvrir.
Chaque parcours de lecture repose sur des choix multiples (choix d’un axe de lecture
privilégié, choix d’apprentissages bien ciblés, choix de mise en réseau avec d’autres textes)
qui sont déterminés par les œuvres elles-mêmes.
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– objectifs liés à des savoirs (savoirs sur les multiples genres littéraires, savoirs sur
la différence entre texte du réel et texte de fiction, savoirs sur le rapport entre texte
et illustration, etc.) ;
– objectifs culturels (mise en réseau et travail sur divers types de textes) ;
– objectifs sociaux (incitation aux échanges entre les enfants en cours de lecture
et à la production d’écrits de communication autour de la lecture).
Le format de ce fichier photocopiable a été conçu pour permettre à l’utilisateur l’obtention de copies de la
meilleure qualité possible : inutile de réduire ou d’agrandir l’original, pas de risque de marge noire.
Sur chaque page, ce repère visuel (à placer toujours en haut à gauche sur la vitre de la photocopieuse)
indique comment poser le fichier.
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Situations d’exercice :
– Lire à haute voix tout texte utile à l’avancée du travail. (S1E4)
En toute situation :
– À propos de toute lecture entendue ou lue, formuler une interprétation et la confronter
à celle d’autrui. (S2E1)
En toute situation :
– À propos de toute lecture entendue ou lue, formuler une interprétation et la confronter
à celle d’autrui. (S2E3)
– Oraliser des textes devant la classe pour en partager collectivement le plaisir et l’intérêt. (S2E3, S3E3)
Situations d’exercice :
– Lire à haute voix tout texte utile à l’avancée du travail. (S2E3)
En toute situation :
– S’interroger sur le sens des énoncés, comparer des formulations différentes d’une même idée,
choisir entre plusieurs formulations celle qui est la plus adéquate. (Dossier)
– Rappeler de manière claire et intelligible les expériences et les discours passés, projeter l’activité
dans l’avenir en élaborant un projet. (S4E1)
S = Séquence E = Étape
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La nuit du rendez-vous
Avoir acquis une première compétence d’écriture et de rédaction :
– Orthographier correctement un texte simple lors de sa rédaction ou dans une phase de relecture
critique, en s’aidant de tous les instruments disponibles. (S4E2)
– Rédiger, à partir d’une liste ordonnée d’informations, un texte à dominante narrative, explicative,
descriptive ou injonctive, dans le cadre d’un projet d’écriture relevant de l’un des grands domaines
disciplinaires du cycle 3, à partir des outils élaborés par la classe. (S1E1, S4E1-E2)
– Réécrire un texte, en référence au projet d’écriture et aux suggestions de révision élaborées en classe.
(S4E1-E2)
– Rédiger, à partir d’une liste ordonnée d’informations, un texte à dominante narrative, explicative,
descriptive ou injonctive, dans le cadre d’un projet d’écriture relevant de l’un des grands domaines
disciplinaires du cycle 3, à partir des outils élaborés par la classe. (S2E3, S3E3, S4E3, Dossier)
– Réécrire un texte, en référence au projet d’écriture et aux suggestions de révision élaborées en classe.
(S3E3, S4E3, Dossier)
– Mettre en pages et organiser un document écrit dans la perspective d’un projet d’écriture en
en respectant les conventions (affiches, journal d’école, fiche technique, etc.) et en insérant
éventuellement les images nécessaires. (S3E3, S4E3, Dossier)
– À propos de toute lecture entendue ou lue, formuler une interprétation et la confronter à celle d’autrui.
(S1E1)
– Oraliser des textes devant la classe pour en partager collectivement le plaisir et l’intérêt. (S4E2)
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DIRE
– Participer à un débat sur l’interprétation d’un texte littéraire en étant susceptible de vérifier
La nuit du rendez-vous
LIRE
– Comprendre, en le lisant silencieusement, un texte littéraire court (petite nouvelle, extrait, etc.)
de complexité adaptée à l’âge et à la culture des élèves en s’appuyant sur un traitement correct
des substituts des noms, des connecteurs, des formes verbales, de la ponctuation, etc.,
et en faisant les inférences nécessaires. (S1E4, S2E1-E2-E3)
– Lire, en le comprenant, un texte littéraire long en mettant en mémoire ce qui a été lu
(synthèses successives) et en mobilisant ses souvenirs lors des reprises. (S1E4, S2E1)
ÉCRIRE
– Élaborer et écrire un récit d’au moins une vingtaine de lignes, avec ou sans support, en respectant
des contraintes orthographiques, syntaxiques, lexicales et de présentation. (S1E1, S4E1-E2)
DIRE
– Participer à un débat sur l’interprétation d’un texte littéraire en étant susceptible de vérifier
dans le texte ce qui interdit ou permet l’interprétation soutenue. (S4E2)
– Être capable de restituer au moins dix textes (de prose, de vers ou de théâtre) parmi ceux
qui ont été mémorisés. (S3E1)
Les deux bossus
– Dire quelques-uns de ces textes en en proposant une interprétation (et en étant susceptible
d’expliciter cette dernière). (S3E1)
– Mettre sa voix et son corps en jeu dans un travail collectif portant sur un texte théâtral
ou sur un texte poétique. (S3E1-E3)
LIRE
– Comprendre, en le lisant silencieusement, un texte littéraire court (petite nouvelle, extrait, etc.)
de complexité adaptée à l’âge et à la culture des élèves en s’appuyant sur un traitement correct
des substituts des noms, des connecteurs, des formes verbales, de la ponctuation, etc.,
et en faisant les inférences nécessaires. (S1E3, S2E1)
ÉCRIRE
– Élaborer et écrire un récit d’au moins une vingtaine de lignes, avec ou sans support, en respectant
des contraintes orthographiques, syntaxiques, lexicales et de présentation. (S4E3)
DIRE
– Formuler dans ses propres mots une lecture entendue. (S1E1)
– Participer à un débat sur l’interprétation d’un texte littéraire en étant susceptible de vérifier
dans le texte ce qui interdit ou permet l’interprétation soutenue. (S1E1, S2E1, S3E1-E2)
Le mystère du marronnier
– Dire quelques-uns de ces textes en en proposant une interprétation (et en étant susceptible
d’expliciter cette dernière). (S1E4)
– Mettre sa voix et son corps en jeu dans un travail collectif portant sur un texte théâtral
ou sur un texte poétique. (S4E2)
LIRE
– Comprendre, en le lisant silencieusement, un texte littéraire court (petite nouvelle, extrait, etc.)
de complexité adaptée à l’âge et à la culture des élèves, en s’appuyant sur un traitement correct
des substituts des noms, des connecteurs, des formes verbales, de la ponctuation, etc.,
et en faisant les inférences nécessaires. (S1E2-E3-E4, S2E1, S3E1-E2)
– Lire, en le comprenant, un texte littéraire long en mettant en mémoire ce qui a été lu
(synthèses successives) et en mobilisant ses souvenirs lors des reprises. (S1E2-E3-E4, S2E1-E2)
ÉCRIRE
– Écrire un fragment de texte poétique en obéissant à une ou plusieurs règles précises en référence
à des textes poétiques lus et dits. (S4E3)
S = Séquence E = Étape
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Être capable de :
– Effectuer des manipulations dans un texte écrit (déplacement, remplacement, expansion,
La nuit du rendez-vous
réduction). (S2E2, S4)
– Manipuler les différents types de compléments des verbes les plus fréquents. (S4)
– Identifier les noms dans une phrase. (S3E2)
– Manipuler les différentes expansions du nom (adjectifs qualificatifs, relatives, compléments
du nom). (S3E2)
– Utiliser un dictionnaire pour retrouver la définition d’un mot dans un emploi déterminé. (S3E2)
– Repérer les différents sens d’un mot selon le contexte. (S3E1, S3E2)
Être capable de :
– Identifier les verbes dans une phrase. (S2E2)
– Marquer l’accord sujet-verbe (situations régulières). (S2E2)
– Repérer des régularités dans l’orthographe lexicale, les mobiliser pour écrire. (S1)
Être capable de :
– Repérer les différents sens d’un mot selon le contexte. (S1E3, S4E3)
– Identifier les verbes dans une phrase. (S1)
– Trouver le présent, le passé composé, l’imparfait, le passé simple, le futur, le conditionnel présent,
Le mystère du marronnier
et le présent du subjonctif des verbes réguliers (à partir des règles d’engendrement). (S1)
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La nuit
du rendez-vous
Présentation
Orientations pédagogiques
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➜ Séquence 1 : Travail sur les ingrédients de l’intrigue
dans La nuit du rendez-vous
■ Étape 1 (chapitres 1 à 3)
Production d’un texte à partir de mots du récit (« logorallye »).
Lecture des trois premiers chapitres, repérage du moteur du récit.
■ Étape 2 (chapitres 4 à 6)
Découverte des chapitres 4 à 6 (mise en route de l’enquête).
Récapitulation des éléments essentiels de l’intrigue.
■ Étape 3 (chapitres 7 à 10)
Découverte des chapitres 7 à 10 : nouvelles étapes dans l’enquête.
Travail sur l’évolution des personnages, les lieux, l’atmosphère du
récit (montée du suspense).
■ Étape 4 (chapitres 11 à 13)
Lecture puzzle du chapitre 11.
Découverte des chapitres 12 et 13 : étude du dénouement.
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La nuit du rendez-vous
Séquence 1
Travail sur les ingrédients de l’intrigue dans La nuit du rendez-vous
La nuit du rendez-vous est une œuvre « d’école » pour aborder le genre policier. Tous les
mécanismes, les ingrédients du policier sont en effet présents dans ce texte.
Cette première séquence propose une plongée dans l’œuvre d’Hélène Montardre, à
travers un parcours de lecture suivie du roman, dans son intégralité. Cette séquence
s’organise en quatre étapes.
La première couvre les chapitres 1 à 3. Elle permet aux enfants, en partant d’un jeu
d’écriture à contrainte, de découvrir le premier moteur de cette intrigue policière.
La deuxième couvre les chapitres 4 à 6. Les enfants vont, comme des enquêteurs,
dresser un panneau récapitulatif (qui sera complété au cours des étapes suivantes)
permettant de repérer les différents lieux de l’histoire, les personnages et leur statut
(enquêteur, victime, suspect, etc.).
La troisième s’intéresse aux chapitres 7 à 10. Les enfants travaillent sur la progression de
la tension narrative du texte et la mise en place du suspense.
La quatrième permet de boucler la lecture du roman dans son intégralité.
Compétences visées
■ Produire un début de fiction à partir de mots imposés.
■ À partir de plusieurs débuts de fictions, repérer
les points communs et les différences.
■ Être capable de situer le genre d’un livre.
1. Production d’un texte à partir de mots relevés dans les trois premiers
chapitres (« logorallye »)
■ Avant de mettre le livre La nuit du rendez-vous entre les mains des enfants, proposer
un jeu d’écriture. Leur montrer la première de couverture mais sans donner le livre. Lire
le titre et les autres éléments du paratexte.
■ Écrire au tableau des mots pris dans le début du texte (par exemple : sinistre, indices,
route déserte, soir, auto-stoppeur, malheureuse, falaise, invisible, maison, abîme, rançon).
■ Les enfants doivent imaginer, par groupes de deux, un début d’histoire à partir de ces
mots. Puis ils doivent l’écrire (tous les mots listés au tableau doivent se trouver dans le
texte produit).
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La nuit du rendez-vous
■ Inviter les enfants à échanger sur ce qu’ils ont appris dans les chapitres 1 à 3 :
– à la fin du premier chapitre, la mère ordonne à Thomas de retourner à la ferme
chercher de l’aide ;
– le chapitre 2 contient de nombreuses phrases à la forme interrogative (questionnement
intensif du héros, progression de la terreur du personnage qui l’empêche d’agir) ;
– dans le chapitre 3, le héros, Thomas, émet des hypothèses et tente d’analyser la
situation. Sa peur s’accroît encore. Il se met enfin à agir.
■ Montrer que la mise en scène de la disparition de la mère de Thomas est le « moteur »
principal de l’énigme, c’est ce qui fait démarrer l’histoire.
■ Demander enfin aux enfants de dire dans quelle catégorie classer ce roman (il s’agit
d’un roman policier). Demander aux enfants quels sont les éléments qui leur permettent
de le dire.
■ Revenir sur le « logorallye » et en particulier sur la liste de mots choisis centrée sur la
peur, le mystère, etc.
■ Proposer des temps de lecture silencieuse en classe pour que les enfants puissent
découvrir les trois chapitres suivants (de 4 à 6). Prévoir au moins trois temps de lecture,
un par chapitre.
■ À la fin de chaque chapitre, organiser un échange collectif sur ce qui vient d’être lu.
Montrer l’opposition qui existe entre les personnages Lili et Thomas (l’une est extravertie,
active, elle connaît les lieux ; l’autre est introverti, paniqué et perdu).
■ Penser à faire synthétiser, pour chaque chapitre, les événements marquants du récit.
Par exemple :
– chapitre 4 : rencontre de Thomas et de Lili (Thomas raconte ce qui s’est passé, la dispa-
rition de sa mère) ;
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– chapitre 5 : les deux enfants endossent le rôle d’enquêteurs. Lili mène une enquête
dans l’enquête : elle trouve un indice, émet des hypothèses et entraîne Thomas sur
une piste ;
– chapitre 6 : arrivée sur les lieux de l’enquête (la ville de Cahors). Le contraste
nuit/lumière crée une atmosphère particulière (appropriée à la tension narrative du texte
policier).
Compétences visées
■ Faire repérer les événements clés du récit et les intégrer
aux informations déjà collectées.
■ Montrer l’évolution des sentiments des différents
personnages.
■ Émettre des hypothèses à partir des indices donnés
dans le texte.
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La nuit du rendez-vous
Compétences visées
■ Reconstituer un chapitre de roman en respectant
sa logique.
Matériel
■ Mettre en évidence la cohérence d’un texte (actions À disposition
– Fiche activité 2 p. 21 :
et échanges entre les personnages).
Tableau récapitulatif
■ Expliciter ses stratégies de lecteur. des événements en lien
■ Argumenter ses choix. avec le roman policier.
– Fiche-outil 1 p. 17 à 19
(une par enfant).
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H Fiche activité 2 p. 21 : Tableau récapitulatif des événements en lien avec le roman policier.
Prolongements
Langue orale
Organiser un « forum de livres policiers » : chaque enfant apporte un ou plusieurs romans
policiers en classe (ils restent disponibles pour un temps dans la bibliothèque de classe).
Les enfants, à tour de rôle, viennent parler d’un livre qu’ils ont choisi et lu, et expliquer
pourquoi ils l’ont sélectionné.
Intertextualité
Donner à lire (« lecture cadeau » ou en autonomie) d’autres livres policiers :
– construits sur des faux méfaits (Ali papa de Laura Jaffé, « Que d’histoires ! », Magnard) ;
– présentant des figures d’enfants enquêteurs (La Villa d’en face de Boileau Narcejac,
Bayard Poche ; En sortant de l’école d’Yves Pinguilly, « Que d’histoires ! », Magnard).
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Extraits du chapitre 11
à remettre dans l’ordre
chronologique.
A. En fait, l’interrogatoire ne dura pas longtemps. Ses parents à peine arrivés, Lili
éclata en sanglots. Thomas la regarda bouche bée. Il ne s’attendait pas à cela de sa
part. Même Marc semblait décontenancé.
– C’est l’émotion, c’est normal, expliqua un des gendarmes.
– Que s’est-il passé ? demanda le père de Lili.
On lui désigna Marc.
– Ce monsieur va vous expliquer ça.
– Vous avez enlevé ma fille ? dit le père menaçant.
– Vous êtes fou !
Le père se tourna vers Lili et lui dit sur un ton sans réplique :
– Arrête de pleurer et dis-nous ce que tu as fait.
Cela eut un effet instantané sur la fillette. Ses sanglots cessèrent aussi vite qu’ils
avaient commencé. Elle se glissa près de sa mère et murmura en baissant les yeux :
– J’avais envie de faire un tour.
Les gendarmes se regardèrent. Marc poussa un soupir de soulagement. La mère de
Lili serra sa fille contre elle.
– C’était tellement… tellement… commença-t-elle, la voix tremblante.
– Elle m’a aidé à retrouver mon chemin, jeta Thomas au hasard, sentant qu’il
fallait intervenir.
C. Restait la gamine, apparemment bien décidée à aller au fond des choses. Lili
enchaîna :
– Vous savez, votre rendez-vous du Renoir !
Tout le monde retenait son souffle.
– C’est lui, lâcha la fillette, ravie de son effet.
autorisée pour une classe seulement
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
Il y eut un bref instant de silence au cours duquel chacun essaya d’analyser la situa-
tion. Puis la mère de Thomas partit d’un grand éclat de rire qui se transforma bien-
tôt en un véritable fou rire. Alors Marc commença à rire lui aussi, à rire tant que
Thomas crut qu’il allait s’écrouler par terre.
Thomas et Lili se regardèrent. Marc et la jeune femme continuaient à rire sans être
troublés le moins du monde par le cercle qui s’était formé autour d’eux.
Thomas haussa les épaules.
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Extraits du chapitre 11
à remettre dans l’ordre
chronologique.
D. Enfin, Thomas se tut. La jeune femme leva les yeux, aperçut Marc qui se tenait
maladroitement devant elle.
– Vous ! s’exclama-t-elle.
Thomas se retourna.
– C’est Marc, expliqua-t-il.
Mais sa mère et Marc se regardaient de telle façon qu’il jugea préférable de ne pas
en dire plus.
Lili s’était approchée à son tour. Elle prit la main de Thomas.
– C’est ta mère ? demanda-t-elle.
– Ben oui.
Lili posa sur la jeune femme un regard circonspect. Les longs cheveux étaient
dénoués et pendaient lamentablement, le beau manteau rouge était froissé et la mère
de Thomas n’avait plus qu’une seule chaussure. De plus, elle fixait Marc d’un air
qui n’avait rien de particulièrement aimable.
de sa mère, seule trace de son existence et de son passage sur cette route maudite.
Lili était l’objet de mille attentions. Après tout, c’est pour elle que la gendarmerie
nationale s’était mobilisée, et tous étaient ravis d’avoir retrouvé la fillette aussi rapi-
dement. Les parents avaient été prévenus et seraient là dans quelques instants. Lili
n’osait pas penser à la raclée qu’elle recevrait lorsque la vérité serait découverte. En
attendant, elle continuait à piocher allègrement dans la boîte de bonbons. Quant à
Marc, il était fermement décidé à s’expliquer.
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Extraits du chapitre 11
à remettre dans l’ordre
chronologique.
I. Alors Marc comprit et il s’approcha à son tour. Thomas avait passé le bras autour
du cou de sa mère et il murmurait sans relâche :
– Maman, maman, maman…
La jeune femme le berçait comme un petit enfant en répétant :
– Chut ! Thomas. C’est fini maintenant. C’est fini.
Mais le petit garçon avait enfoui son nez dans le cou de sa mère. Il respirait son par-
fum avec délice, et il lui semblait que jamais, jamais plus il ne pourrait détacher ses
bras de ce cou qu’il connaissait si bien.
– Maman, maman, maman…
– Là, Thomas, c’est fini, maintenant. C’est fini.
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Date
Travail de repérage portant
Nom sur les six premiers chapitres.
Chapitre 1
• Qu’arrive-t-il à Thomas et à sa mère après avoir déposé le vieil homme
chez lui ?
............................................................................................
Chapitre 2
• Que découvre Thomas en arrivant à la ferme ?
............................................................................................
Chapitre 3
• Retrouve les trois hypothèses émises par Thomas en réponse à : « Où est
maman ? »
............................................................................................
Chapitre 4
• Qu’annonce Thomas à Lili ?
............................................................................................
Chapitre 5
• Que Lili trouve-t-elle sous le siège ?
............................................................................................
............................................................................................
Chapitre 6
• Qu’est-ce qui empêche les enfants de retrouver Le Renoir facilement ?
............................................................................................
20
Date
Nom
chapitre 1
chapitre 2
Complète le tableau.
chapitre 3
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chapitre 4
10/12/14
chapitre 5
14:29
chapitre 6
chapitre 7
Page 21
chapitre 8
Tableau récapitulatif
chapitre 9
chapitre 10
chapitre 11
chapitre 12
21
chapitre 13
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La nuit du rendez-vous
Séquence 2
Travail sur l’univers du roman policier
MM
a taétréi er li e l
Compétences visées À disposition
■ Dégager la notion de personnage d’un récit. – Fiche activité 3 p. 34 : Étude
d’extraits de romans policiers.
■ Comprendre la notion de héros. – Fiche activité 4 p. 35 :
■ Distinguer personnages principaux et secondaires. Étude des caractéristiques
■ Savoir repérer les points communs et la diversité des personnages du roman
des personnages d’enquêteurs et de coupables au travers policier dans plusieurs extraits
de romans.
d’extraits.
– Fiche-outil 2 p. 26.
■ Distinguer narrateur extérieur et narrateur-personnage. – Fiche-outil 3 p. 27 à 31.
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La nuit du rendez-vous
■ Proposer aux enfants de prendre en charge, par deux, un chapitre du roman. Il s’agit
de relever des mots et expressions utilisés par l’auteur pour décrire le lieu et/ou le rapport
entre lumière et obscurité.
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Par exemple, les enfants pourront relever pour le chapitre 1 : une sorte de causse, plutôt
sinistre, orné de boules de ronces qui ne vous donnaient guère envie d’aller voir plus loin,
route déserte, plateau désert, vieille bâtisse, abîme sans fin, vague esplanade, abandonnée,
pendouillaient deux rideaux d’un blanc grisâtre, l’endroit était absolument sinistre, la nuit allait
tomber, paysage lunaire.
Approfondir ce travail en repérant les mots qui participent à l’élaboration d’une
atmosphère inquiétante, noire, si caractéristique du policier (par exemple : endroit désert,
paysage sinistre, pleine obscurité, il régnait un tel silence, etc.).
H Fiche activité 5 p. 36 : Lecture et caractéristiques d’extraits de textes, classement par
genre.
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La nuit du rendez-vous
■Répartir les quatrièmes de couverture entre les enfants (chaque enfant en prend au
moins une en charge).
■ Écrire le questionnaire suivant au tableau :
Quels personnages apparaissent dans ce texte ? Quelles sont leurs caractéristiques ?
Où l’action se déroule-t-elle ? Quand ?
Quel est le méfait commis ?
Quels sont les temps utilisés dans le texte ?
Quels sont les signes de ponctuation présents dans le texte ?
H Fiche activité 6 p. 37 : Repérage des éléments apportés dans une quatrième de cou-
verture.
Prolongements
Intertextualité
Lire des romans policiers choisis à partir de leur quatrième de couverture. Sélectionner
pour cela un certain nombre de romans policiers et lire aux enfants les quatrièmes de
couverture. Puis les enfants échangent sur le livre qu’ils aimeraient lire à partir de la
quatrième de couverture. Leur faire préciser ce qui, dans le texte, leur a donné envie de
choisir ce livre plutôt qu’un autre (éléments déclencheurs du désir).
Mathématiques (logique)
Proposer aux enfants de jouer à des jeux de société dans lesquels le joueur doit résoudre
une énigme à partir d’indices donnés et d’un raisonnement logique (Cluedo, Qui est-ce ?
Les mystères de Pékin).
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Que d’histoires ! CM2 - photocopie
autorisée pour une classe seulement
Lecture d’extraits
de romans policiers.
Texte 1
C’est la pierre qui vous parle.
Au procès, j’aurais eu tant de choses à dire. Mais voilà, nous, les armes du crime,
nous n’avons pas droit à la parole. Nous sommes condamnées à moisir au fond des
armoires métalliques de la P.J., dans des sacs plastique qui nous étouffent. […]
C’est la fin d’un bel après-midi. À quelques mètres, des crabes se disputent les
restes d’un goûter d’enfant.
La nuit vient de tomber quand deux longues mains m’enlèvent de terre en me
réchauffant instantanément. Dans l’obscurité, je distingue le visage d’une jeune
femme. À la façon dont ses mains me caressent, je sens qu’un grand bonheur l’habite.
Elle sort un stylo feutre de sa poche. Après m’avoir lissée comme une pomme
dans son chandail, elle écrit deux prénoms sur mon dos, Pierre et Claire, qu’elle
entoure d’un cœur.
– Pourquoi es-tu revenue ?
La jeune femme se retourne brusquement, et se trouve nez à nez avec la silhouette
d’un homme qu’elle n’a pas entendu approcher. Ses paumes deviennent un peu
humides.
– Pierre ? Tu m’avais promis.
– Idiote ! Tu crois à tout ce qu’on te dit !
Elle me presse de plus en plus fort contre sa poitrine. Je sens les battements affo-
lés de son cœur.
– Je t’aime.
– Tais-toi !
Tout à coup, la main glacée de l’homme m’arrache à elle.
– Fous le camp !
Il lève la main en signe de menace. La jeune femme recule. Un éclair de panique
traverse son regard. Au moment où elle se retourne pour s’enfuir, je me sens vio-
lemment propulsée en avant. L’arête siffle comme le serpent. Le choc est sourd.
J’atteins la jeune femme à la nuque. Elle s’écroule d’un côté. Je retombe de l’autre.
J’entends une course dans les rochers, le claquement d’une portière et le démarrage
précipité d’une voiture. Puis c’est le silence, et l’œil accusateur de la morte que je
dois supporter toute la nuit.
Pierre Dorin, Cœur de pierre, DR.
autorisée pour une classe seulement
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
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Lecture d’extraits
de romans policiers.
Texte 2
Mercredi 11 novembre
Au retour de la cérémonie en mairie, j’ai retrouvé Sonia toute bouleversée.
Le « corbeau » s’est manifesté une seconde fois. Le même papier quadrillé, les
mêmes lettres majuscules tracées en s’aidant des carreaux…
« Dernier avertissement. Tu crois peut-être que ton chat va continuer longtemps
à se donner du bon temps avec nos femelles ? Fais-le couper ou on s’en chargera.
Définitivement. »
– Sonia attend que j’aie fini de lire.
– Tu en as reçu d’autres ?
– Oui… je ne voulais pas t’inquiéter avec ça… C’est sûrement un pauvre type qui
n’a rien trouvé d’autre pour s’amuser…
Vendredi 13 novembre
Le pauvre type dont je parlais il y a deux jours ne plaisantait pas.
L’une des deux vieilles aux pies m’a apporté le cadavre d’Amchiche enveloppé
dans un exemplaire du « Méridional ». Son œil grand ouvert ne brille plus, une
mousse teintée de vert coule au coin de sa bouche.
Elle l’a découvert près de la fontaine, à deux pas des poubelles communales,
étendu sous une voiture, le corps agité de soubresauts.
Le vétérinaire a procédé à une rapide analyse des viscères d’Amchiche. Son dia-
gnostic est sans appel : notre chat a avalé une demi-douzaine de boulettes de viande
fourrées à la mort-aux-rats.
Mercredi 23 décembre
Nous faisons quelques provisions pour le réveillon dans la supérette de Saint-
Martin.
Vanessa est grimpée dans le caddy et ses pieds disparaissent sous les paquets de
café, les boîtes de conserve, les produits d’entretien et les gâteaux. Sonia pousse le
chariot par à-coups, freine brusquement, s’amuse à foncer dans une pile de boîtes
de petits pois et change de direction au dernier moment.
Je m’arrête devant l’armoire des surgelés pour choisir une glace. La gamine
n’aime que le chocolat, Sonia adore la pistache et j’ai un faible pour la vanille…
Jusque-là, je ne prêtais pas attention à la conversation qui s’était engagée de
l’autre côté du présentoir, vers la caisse. Je tends l’oreille en reconnaissant la voix
du maire, Eugène Mouillot.
autorisée pour une classe seulement
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
– Les boulettes, il n’y a rien de meilleur… la bête a beau renifler, l’odeur du pro-
duit ne passe pas…
Sonia se retourne, me fait signe de la rejoindre. Je porte mon doigt à mes lèvres
et tends mon autre main vers elle pour lui dire de ne pas bouger.
Une autre voix, anonyme celle-là, enchaîne.
– Oui mais moi, j’ai bien failli l’avoir le jour de l’ouverture… Un centimètre plus
bas et c’était pas un bout d’oreille qu’il y laissait… Si j’avais…
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Lecture d’extraits
de romans policiers.
Texte 3
« Circulez, y’a rien à voir. Dégage, toi ! du vent ! »
Le chien policier donna une claque à une mouche qui s’éloigna du cadavre sans
même soupirer.
« Qu’est-ce que j’vais en faire, moi, de cette grosse ? Et on n’a toujours pas d’in-
dice ! Mais qu’est-ce que c’est que ce truc qui m’colle aux pieds ? »
Barigrognon enrageait. Il venait de marcher dans une flaque sombre. En partie
enfouie sous une pyramide de graines, la dernière victime reposait, le bec mi-ouvert.
Le poulailler venait de perdre une cinquième pondeuse en l’espace d’une semaine.
Une voix résonna dans le noir :
« Poule qui pond n’amasse rien de bon.
– Ah ! ça, j’aurais pas trouvé mieux commissaire, dit Barigrognon en dégageant
la victime de sous la pyramide.
– Nous mettrons fin à ce carnage avant demain, foi de poulet ! »
Le chien lieutenant et le poulet commissaire rural partirent chez le cochon Rave,
docteur. Le commissaire Juste avait son Q.G. dans la ferme de Monsieur Claude, le
lieu même des crimes, suprême ironie ! Juste marchait droit devant lui, sans éviter
les bouses de vache. Barigrognon traînait la poule dans la boue en chantant pour se
donner de l’entrain. À la pêche aux poules poules poules, non je n’irai plus ma…
autorisée pour une classe seulement
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
« Le silence est le meilleur ami des morts, pensez-y, lieutenant », dit son chef.
Barigrognon porta la poule avec davantage de dignité. Il sortait de l’école de police
des campagnes. Là, il avait obtenu d’excellentes notes en art de la ferme : semer la
terreur, récolter réponses et aveux. Il avait aussi appris l’obéissance au chef, même
si ce dernier avait trois têtes de moins que lui et la fâcheuse manie de s’exprimer en
vers, proverbes, dictons ou autres justes paroles.
Christine Beigel, Du rififi chez les poules, Magnard jeunesse.
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Lecture d’extraits
de romans policiers.
Texte 4
– Excusez-moi, dit Holmes aimablement, mais je n’ai pas pu éviter d’entendre les
questions que vous posiez, tout à l’heure, au marchand. Je pense que je pourrais
peut-être vous aider.
– Vous ? Qui êtes-vous ? Comment pourriez-vous être au courant de cette affaire ?
– Mon nom est Sherlock Holmes. Mon métier est de savoir ce que les autres ne
savent pas.
– Mais vous ne pouvez rien savoir de cela !
– Excusez-moi, mais je sais tout. Vous vous efforcez de retrouver la trace d’oies
qui ont été vendues par Mme Oakshott, de Brixton Road, à un marchand du nom
de Breckinridge, qui les a lui-même vendues à M. Windigate de l’Alpha Inn, et, par
lui, aux membres de son club, dont monsieur Henry Baker fait partie.
– Oh ! Monsieur, vous êtes exactement l’homme que je désirais rencontrer, s’écria
le petit homme, les mains tendues et les doigts tremblants. Je peux difficilement vous
expliquer à quel point cette histoire m’intéresse.
Sherlock Holmes fit signe à un fiacre qui passait.
– Dans ce cas, nous serons mieux pour discuter dans une pièce confortable que
sur cette place de marché, balayée par le vent, dit-il. Mais, dites-moi, s’il vous plaît,
avant d’aller plus loin, qui vais-je avoir le plaisir d’aider ?
L’homme hésita un instant.
– Mon nom est John Robinson, répondit-il en jetant un regard oblique.
– Non, non, le nom véritable, dit Holmes avec une exquise douceur. Je n’ai pas
l’habitude de traiter avec des gens qui se présentent sous un pseudonyme.
Une rougeur subite empourpra les joues pâles de l’inconnu.
– Dans ce cas, mon vrai nom est James Ryder.
– Exactement. Chef du personnel à l’hôtel Cosmopolitan. Je vous en prie, mon-
tez dans le fiacre ; dans un instant je vais pouvoir vous raconter tout ce que vous
désirez savoir.
Le petit homme nous regardait l’un après l’autre, un mélange d’effroi et d’espoir
dans les yeux, comme quelqu’un qui ne sait pas s’il doit s’attendre à une bonne for-
tune ou à une catastrophe. Enfin, il monta dans le fiacre et, une demi-heure plus
tard, nous étions de retour dans le salon de Baker Street. Nous ne dîmes mot pen-
dant le trajet, mais la respiration courte et rapide de notre nouveau compagnon, ses
mains, qu’il croisait et décroisait, en disaient long sur sa nervosité.
– Nous y voilà ! dit Holmes d’un ton enjoué comme nous entrions l’un derrière
autorisée pour une classe seulement
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
l’autre dans la pièce. Par ce temps, on est content de trouver un bon feu. Vous avez
l’air frigorifié, monsieur Ryder ? Je vous en prie, asseyez-vous dans le fauteuil en
rotin ; j’enfile mes pantoufles, et nous allons régler cette petite affaire qui vous pré-
occupe. Voilà ! Vous voulez savoir ce qui est arrivé à ces oies ?
– Oui, Monsieur.
– Ou plutôt, j’imagine, à cette oie. Je pense qu’il n’y en a qu’une qui vous inté-
resse, la blanche avec une raie noire sur la queue.
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Lecture d’extraits
de romans policiers.
Ryder frémit.
– Oh ! Monsieur ! s’écria-t-il, pouvez-vous me dire où elle a atterri !
– Ici.
– Ici ?
– Oui, et elle s’est avérée un volatile tout à fait remarquable. Je comprends que
vous vous y intéressiez. Après sa mort, elle a pondu un œuf, le plus précieux, le plus
brillant petit œuf bleu que j’aie jamais vu. Je l’ai là, dans mon musée.
Notre visiteur se releva en titubant et s’agrippa de la main droite au chambranle
de la cheminée. Holmes ouvrit la porte du coffre-fort et montra l’escarboucle bleue
qui scintillait comme une étoile, d’un éclat froid, brillant, à multiples facettes. Ryder
restait debout à la regarder, les traits tirés, ne sachant pas s’il devait la réclamer ou
feindre de ne pas la reconnaître.
– Le jeu est terminé, Ryder ! dit calmement Holmes. Retenez-vous, mon vieux, ou
vous allez tomber dans la cheminée ! Aidez-le à se remettre dans son fauteuil,
Watson. Il n’a pas assez de sang dans les veines pour jouer les durs sans se faire
prendre. Donnez-lui un peu de cognac… Bien ! Maintenant, il paraît un peu plus
humain. Quelle mauviette, tout de même !
L’espace d’un instant, Ryder avait chancelé et était presque tombé, mais le cognac
lui redonna quelques couleurs et il s’assit fixant son accusateur avec des yeux épou-
vantés.
– J’ai presque tous les maillons en mains, et quasiment toutes les preuves dont
j’ai besoin, aussi il ne vous reste pas grand-chose à me raconter. Néanmoins ce « pas
grand-chose » vaut la peine d’être éclairci pour en terminer avec cette affaire. Ryder,
vous aviez entendu parler de cette pierre bleue appartenant à la comtesse de
Morcar ?
– C’est Catherine Cusack qui m’en a parlé, dit-il en claquant des dents.
Conan Doyle, L’Escarboucle bleue, « Les classiques du polar », Hatier.
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• Rap à Cambridge.
• À fond de train.
• Crimes en coulisse.
• Les six compagnons à
Scotland Yard.
• L’impasse du crime.
• Le mystère de la chambre
jaune. • Un loup dans le manège.
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Que d’histoires ! CM2 - photocopie
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Textes de quatrièmes
de couverture de romans policiers.
Le Chat de Tigali
de Didier Daeninckx,
Souris noire, Syros.
Le Canon du diable
de Francisco Arcis,
Magnard jeunesse.
autorisée pour une classe seulement
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
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Date
Nom
34
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
autorisée pour une classe seulement
de romans policiers.
Nom
Texte 4
Page 35
coupable .................................
.................................
.................................
enquêteur .................................
Étude des caractéristiques des
personnages du roman policier
.................................
dans plusieurs extraits de romans.
.................................
victime (pour les textes 1, 2 et 3), coupable et enquêteur (pour le texte 4).
35
Relève dans chaque extrait les groupes de mots qui caractérisent coupable et
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Ces quatre textes sont extraits d’un roman policier, d’un roman de science-
fiction, d’un texte documentaire pris dans un manuel scolaire et d’un conte.
Retrouve le genre de chacun des textes et écris-le.
1. .........................................................................................
À peine s’avança-t-il vers les bois, que tous ces grands arbres, ces ronces et ces
épines s’écartèrent d’elles-mêmes pour le laisser passer : il marcha vers le château
qu’il voyait au bout d’une grande avenue où il entra, et ce qui le surprit un peu,
il vit que personne de ses gens ne l’avait pu suivre, parce que les arbres s’étaient
rapprochés dès qu’il avait été passé. Il ne laissa pas de continuer son chemin : un
jeune prince amoureux est toujours vaillant. Il entra dans une grande cour où
tout ce qu’il vit d’abord était capable de le glacer de crainte : c’était un silence
affreux, l’image de la mort s’y présentait partout et ce n’était que des corps
d’hommes et d’animaux qui paraissaient morts.
2. .........................................................................................
Le spectacle était d’une somptuosité défiant l’imagination : une île de tours hautes
comme des montagnes flottant au milieu d’un océan d’étoiles sans surface et sans
fond. La navette était propulsée par fusée de sorte que Chris voyait pour la pre-
mière fois de sa vie scintiller les astres qui étaient tout autant de gemmes dans
toute leur majesté. Mais la splendeur silencieuse de l’immense cité humaine, hau-
taine et solitaire, à l’intérieur de la bulle gravitique l’emportait sur tout le reste.
3. .........................................................................................
La ville se signale par ses remparts : elle est entourée de murs. À l’intérieur, des
maisons en pierre ou en torchis (un mélange d’argile et de paille) et colombages
sensibles au feu se serrent autour de rues étroites ; on y trouve aussi des églises,
des couvents, les résidences de l’évêque et du seigneur. […]
Les places et les marchés sont animés jusqu’au soir. La journée de travail est
longue : du lever au coucher du soleil ; mais les fêtes religieuses sont nombreuses
et près d’un jour sur trois est chômé.
4. .........................................................................................
autorisée pour une classe seulement
Déjà, cette ruelle étroite longée par les hauts murs sinistres de l’usine, je ne l’ai-
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
mais pas beaucoup. Personne dans le quartier n’avait envie d’y traîner. Car c’était
là qu’on y avait trouvé, il y avait moins d’un an, le cadavre d’une des victimes de
Jack l’Éventreur ! En entrant dans Buck’s Row, donc, je n’en menais pas large. Il
régnait dans la rue un silence de mort et je commençais à avoir la chair de poule
quand, tout à coup, il m’a semblé entendre des pas furtifs derrière moi. Alors j’ai
pris mes jambes à mon cou et je me suis précipité vers le 10, là où se trouvait la
vingt-cinquième boutique de ma liste.
36
Date
Nom
de la quatrième colonne.
spécifiques
37
conjugués au… ........................ ........................ ........................ ........................
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La nuit du rendez-vous
Séquence 3
Travail sur les caractéristiques de l’écriture dans le roman policier
Le roman policier a ses propres règles qui le caractérisent en tant que genre littéraire. La
troisième séquence propose de les explorer en trois étapes.
La première étape s’intéresse au vocabulaire générique du policier à partir d’extraits.
La deuxième est centrée sur les réseaux lexicaux qui caractérisent le récit policier (celui
des personnages : coupable, suspect, témoin, victime, etc. ; celui des événements : enquête,
interrogatoire, etc. ; ou de lieux ou moments particulièrement évocateurs : la nuit, les rues
désertes, les maisons isolées, etc.).
Enfin, la troisième permet de travailler sur la variété des registres de langue utilisés. Elle
s’intéresse aussi aux locuteurs du récit.
■ Les enfants établissent un tableau comportant ces mots. Les laisser déterminer indivi-
duellement les critères qui leur semblent judicieux et procéder au classement.
■ Organiser un temps d’échanges en grand groupe. Chaque enfant fait part de ses
propres critères de classement et les justifie.
■ Déterminer ensuite les critères qui paraissent les plus pertinents, collectivement. On
peut déboucher, par exemple, sur le classement suivant :
1. les personnages (voleur, détective, commissaire, etc.) ;
2. les événements (vol, enlèvement, crime, etc.) ;
3. l’atmosphère liée aux lieux et aux moments du récit (le noir, etc.).
H Fiche activité 7 p. 46-47 : Texte à compléter avec les mots du roman policier.
Cette fiche peut être utilisée en pédagogie différenciée. Les élèves avancés reconstituent
le texte présenté sous forme de puzzle, les autres font le deuxième exercice.
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La nuit du rendez-vous
Matériel
Compétences visées À disposition
Fiche-outil 7 p. 43.
■ S’approprier la notion de champ lexical.
■ Distinguer les mots intrus dans un champ lexical donné.
■ Repérer et connaître le vocabulaire spécifique
d’un genre.
■ Organiser un temps d’échanges en grand groupe. Croiser les travaux des enfants.
■ Faire remarquer qu’il existe deux sortes d’intrus et les faire différencier : les person-
nages n’appartenant pas au genre policier, et les objets ou événements qui ne sont pas
obligatoirement caractéristiques du genre (repérage du contexte).
Matériel
Compétences visées À disposition
– Fiche activité 8 p. 48-
■ Repérer les différents registres de langue. 49 : Réécriture d’un texte
■ Analyser les caractéristiques des registres de langue en changeant de registre.
et les effets produits sur le lecteur. – Fiche-outil 8 p. 43.
– Fiche-outil 9 p. 44-45.
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■ Mettre en évidence les variations possibles des registres de langue utilisés dans le
genre policier (y compris dans le même récit, en fonction des locuteurs).
Prolongements
Théâtre
• Proposer des situations d’improvisation théâtrale : rencontre dans la rue entre des per-
sonnages caractérisés par leur façon intonation, timbre de voix, registre de langue, etc.
• Proposer aux enfants de jouer au jeu du traducteur. Un enfant récite une fable, un autre
la traduit en langage familier (prévoir un temps de préparation).
Production d’écrits
Par groupes de deux ou trois, les enfants établissent une liste de dix mots caractéristiques
du policier. Par exemple : revolver, menottes, victime, commissariat, bâillon, hold-up, sang,
menaces.
Puis chaque groupe récupère une liste qui n’est pas la sienne et écrit un fragment de
roman policier comportant au moins huit mots choisis dans la liste proposée.
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Lecture d’extraits
de romans policiers
(travail sur le lexique).
Texte 1
Nous avons tout emballé dans une pochette Cardin que j’ai prise dans le dressing
de ma mère et, après une discussion qui a failli tourner à la brouille complète, nous
sommes finalement tombés d’accord pour aller chez les flics. C’était la seule manière
de faire libérer cette femme.
Nous nous sommes précipités dehors. Marianna a d’abord un peu traîné la patte,
puis quand elle m’a vu me diriger vers le poste de police, elle m’a fait une drôle de
grimace :
« Allez, j’te laisse, on s’voit demain à Châteaurouge ?
– Lâcheuse ! Trouillarde !
– C’est clair ! Pourquoi, y’a un lézard ? Te fatigue pas, ça marchera pas ! À
demain, deux heures ! »
Et elle s’est éloignée en riant.
J’aurais dû partir avec elle ! Si j’avais su ce qui m’attendait !
Pour commencer, j’ai poireauté – il n’y a pas d’autre expression, car j’ai eu vrai-
ment le sentiment de prendre racine – plus d’une heure dans un couloir plein de cou-
rants d’air. Je n’arrêtais pas de répéter à l’agent derrière le comptoir que j’avais des
éléments à propos du meurtre dont il était question dans les journaux. Il ne savait
que me dire d’attendre. Je voyais bien qu’il ne me croyait pas, qu’il me prenait pour
un rigolo ! Certainement à cause de ma chemise Allaia à fleurs rose fluo… J’ai fini
par en avoir assez et j’ai jeté le paquet sur son comptoir en lui lançant un ironique :
« La vengeance d’une mère ! Vous vous souviendrez ? »
J’ai quitté le poste de police.
J’ai marché un moment le plus lentement possible. En effet, à chaque instant, je
m’attendais à ce qu’on me rappelle. J’ai fait l’escargot, afin de leur laisser le temps
d’ouvrir le paquet et de me courir derrière pour m’interroger. Mais ce type était
encore plus lent que lent ! Je suis sûr qu’il a fini par ouvrir le paquet et qu’il est des-
cendu à ma poursuite, mais un siècle plus tard !
J’espère quand même qu’il l’a remis au type chargé de l’enquête, et que le numéro
de la voiture de Bruno était vrai ! Parce qu’à l’heure actuelle, ce serait ma seule
chance de me sortir de cette crotte dans laquelle je me suis mis ! Mais je continue
mon récit.
Brigitte Aubert et Gisèle Cavali, Témoins sur Vidéo, Magnard Jeunesse.
autorisée pour une classe seulement
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
Texte 2
« Je suis tout près… près de la solution de l’énigme ! J’en suis sûr. Il y a quelque
chose qui me tracasse et que je n’arrive pas à isoler. Un détail… Un mot ou une
impression ! Je dois trouver ce que c’est pour éviter que Lamorrisse subisse le même
sort que ses compagnons. »
Diogène se penche sur sa casserole pour juger au nez si le thé a suffisamment
infusé et, satisfait, entreprend d’en servir deux tasses.
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Lecture d’extraits
de romans policiers
(travail sur le lexique).
Quentin poursuit :
« Trois… puis quatre ! On a cru qu’ils n’étaient que trois lors des derniers jours
de fouille sur le site de Deir El-Médineh. Trente ans plus tard, on retrouve quatre
personnages. Mais, en partant du principe que le tueur n’est pas le quatrième qui se
cache sur la photographie, il nous faut réviser les données du problème !
– Eh, pas si vite ! N’oublie pas que mon cerveau ne roule pas aussi rapidement
que le tien. J’ai un peu de peine à embrayer, petit génie.
– C’est pourtant simple ; les trois archéologues ont toujours affirmé qu’ils avaient
à eux seuls dégagé le sarcophage de l’architecte Pazer. Dans tous les articles ou livres
qui ont paru à leur retour en France, ils n’évoquent à aucun moment la présence
d’un quatrième associé sur les lieux. J’en déduis que s’ils étaient quatre à l’époque,
on en soustrait un pour trouver le chiffre trois représentant Mélisson, Rébouvile et
Lamorrisse ! Où est passé le quatrième ? Est-il resté en Égypte ? Est-il revenu avec les
trois archéologues ou…
– Ou ? demande Diogène, de plus en plus attentif.
– Ou il est mort ! Et le tueur est un cinquième personnage… Oui, nous avons cinq
acteurs. Pas quatre, pas trois… Mais cinq ! Cinq dont un mort.
– J’en reviens à ma première constatation, Quentin ; malgré tes dernières déduc-
tions, nous ignorons l’identité de l’assassin.
– Plus pour très longtemps », précise le garçon.
Didier Convard, Les trois crimes d’Anubis, Magnard Jeunesse.
Texte 3
Sur l’écran, Pouly voit le coin d’une rue qu’il connaît, à cinquante pas de la maison.
Il reconnaît même la banque devant laquelle il passe quatre fois par jour. Le pré-
sentateur dit :
– C’est dans l’après-midi, un peu avant dix-sept heures, donc juste avant la ferme-
ture de l’établissement, que trois malfaiteurs, le visage masqué par une cagoule et
brandissant des revolvers, ont fait irruption dans les locaux. Ils se sont fait remettre
sous la menace de leurs armes le contenu des tiroirs des guichets, d’un montant éva-
lué à environ 200 000 francs…
Pouly est passionné, maintenant. Il en oublie son poulet, ses pommes vapeur, sa
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mayonnaise. Les trois bandits ont pu s’échapper en tirant des coups de feu qui, par
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2. Les deux enfants ont continué à pousser la mob dans les rues de la ville. Tout le
monde pionçait ici ! Peut-être qu’après tout, ça n’était pas le bon quartier. Y’avait
personne, mais personne ! Juste un clébard en train de farfouiller dans une poubelle
et un trouillard de chat qui a pris la tangente quand ils se sont approchés.
Tout à coup Thomas a dit :
– Vise un peu ces panneaux avec les directions écrites dessus !
Ouf ! la chance revenait.
d
un lapin une voiture de police enquêter
un ivrogne un lac interroger
un gendarme une carte d’identité faire du vélo
un enquêteur un interrogatoire poursuivre
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Texte 1
Quand j’ai quitté Alex, j’ai commencé par me sentir soulagée. J’avais réussi à me
tirer de son plan poulaga ! Et puis, petit à petit, je me suis sentie un peu moins fière.
Ce qui m’embêtait le plus, c’était de l’avoir laissé tout seul dans la cage aux lions.
Ce n’était pas vraiment courageux de ma part, et je ne me sentais pas très bien dans
mes – ses – Nike.
Je n’avais pas envie de rentrer chez moi. Pourtant, j’avais rendez-vous avec les
jumeaux pour une séance d’entraînement. On essaye de rester dans le coup en
attendant le jour où on pourra se payer de nouveau un trapèze et tout. D’accord,
s’accrocher à un fil électrique suspendu entre deux poteaux des télécom, à deux
mètres du sol, ça n’est pas vraiment pareil. De toute façon, le moins qu’on puisse
dire, c’est que je n’étais pas en forme. Mes frangins s’en sont tout de suite aperçus
et ils m’ont charriée sur le thème : « Elle est sûrement amoureuse » et tout le tralala !
Moi, amoureuse ? S’ils avaient su la vérité, ils auraient moins rigolé !
Brigitte Aubert et Gisèle Cavali, Témoins sur Vidéo, coll. « Tipik », Magnard.
Texte 2
À l’hôpital, ma mère s’est remise à dessiner avec plaisir. Ma petite sœur farouche
a sonné l’alerte la nuit passée et puis non, le monde du dehors doit patienter encore
un peu pour la venue de la star. La proximité de l’accouchement remplit ma mère
de bonheur, elle nous accueille dans un éclat de rire. Papa, Tango et moi, restons
en face du lit, hébétés par tant de bonne humeur…
Ahhh, la voix de maman :
« Hummm, mes trois hommes préférés, venez me couvrir de baisers. »
Elle veut tout savoir. Comment se déroulent les répétitions ? Pourquoi Tango a-t-il
arrêté ses anciens numéros ? Est-ce que j’ai bien travaillé au collège ce matin ?
« Mais maman, aujourd’hui c’est férié ! Halalalala, va falloir réviser ton histoire de
France, les guerres, les artifices et tout l’ tintin.
– Les armistices et tout l’ tintouin, fils d’imbécile ! » rigole mon père.
Le ton devient plus grave quand mes parents évoquent la question d’argent concer-
nant l’achat du pavillon. Mon père a fait les comptes. Il donne le feuillet rempli de
colonnes de chiffres à ma mère qui met ses lunettes et inspecte les résultats.
Dominique Zay, Magic mic mac, Magnard Jeunesse.
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Texte 3
Cette fois, la cérémonie de l’ouverture du courrier peut commencer. Une à une les
enveloppes sont soigneusement décachetées, les lettres ou prospectus extraits, lus
attentivement puis classés en deux tas à ses pieds. Un premier tas pour ceux qui ne
nécessitent pas de réponse. Un second tas pour ceux, plus rares, qui obligeront
Léonard Mélisson à se mettre à son bureau pour son travail quotidien d’écriture.
Mais ce vendredi matin, le professeur Léonard Mélisson fait une découverte sur-
prenante qui le rend mal à l’aise. « Une plaisanterie ! » pense-t-il en tombant sur
une enveloppe blanche. Entièrement blanche ! Une enveloppe sans son nom, sans
son adresse ! Il s’interroge un instant en la tournant et retournant, étonné, curieux
et inquiet. Et puis, il y a ce léger parfum qui flotte d’un seul coup autour de lui.
C’est une odeur étrange, très discrète, mais tellement inhabituelle qu’il croit
d’abord la rêver.
« À moins que ce soit une de ces publicités ridicules, dit-il à voix basse. On ne sait
plus quoi inventer pour vendre n’importe quel produit de bazar ! »
Didier Convard, Les trois crimes d’Anubis, Magnard Jeunesse.
Texte 4
C’était un chapeau noir très ordinaire, rond comme le sont habituellement les cha-
peaux melons, dur et importable. La doublure, qui avait été en soie rouge, était en
grande partie décolorée. Il n’y avait pas de nom de fabricant mais, comme Holmes
l’avait fait remarquer, les initiales « H. B. » étaient griffonnées sur un côté. Le bord
était percé, comme pour une jugulaire, mais l’élastique manquait. Pour le reste, il
était fendu, extrêmement poussiéreux, taché en plusieurs endroits ; il semblait
qu’on avait essayé de cacher les parties décolorées en les barbouillant d’encre…
– Je ne vois rien, dis-je en le tendant à mon ami.
– Au contraire, Watson, vous voyez tout, mais vous n’arrivez pas à raisonner
d’après ce que vous voyez. Vous êtes trop timoré pour en tirer des conclusions.
– Alors, dites-moi, s’il vous plaît, ce que vous déduisez de l’examen de ce chapeau.
Il le prit et l’observa de sa manière bien particulière.
– Il est peut-être moins évocateur qu’il aurait pu l’être, remarqua-t-il, mais on peut
en déduire quelques faits précis et d’autres qui présentent au moins de fortes pro-
babilités. D’après l’aspect extérieur de ce chapeau, il est, bien sûr, évident que son
propriétaire est un intellectuel qui, au cours de ces trois dernières années, était très
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à l’aise, bien qu’il traverse maintenant une période de vaches maigres. Il était pré-
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voyant, mais l’est moins actuellement, ce qui dénote une dégénérescence morale
qui, ajoutée au déclin de sa fortune, semble indiquer une mauvaise influence, pro-
bablement celle de la boisson. Ceci peut aussi expliquer un autre fait évident, à
savoir que sa femme a cessé de l’aimer.
– Mon cher Holmes !
Conan Doyle, L’Escarboucle bleue, coll. « Les classiques du polar », Hatier.
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Date
Lecture puzzle
Nom d’un texte policier.
1 Reconstitue le texte (découpe puis remets les extraits dans le bon ordre).
A. – Excusez-moi, Monsieur le Commissaire, mais hier soir je vous jure que
j’étais au café avec trois amis. Ils pourront en témoigner.
– Vous mentez, M. Julet !
d
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Date
Lecture puzzle
Nom d’un texte policier.
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Date
Réécriture d’un texte
Nom en changeant de registre.
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Date
Réécriture d’un texte
Nom en changeant de registre.
J’étais pas venu pour me marrer, mais pour lui demander un service.
– D’abord, j’suis pas un poulet, mais un privé. Ensuite, j’voudrais pas qu’on se
prenne la tête avec ça mais, tu vois, j’ai pas trop de bol en ce moment. Alors est-
ce que t’aurais pas un peu de fric à me filer pour une semaine ou deux ?
– Y’a pas de lézard, il m’a dit, surtout j’ai touché un bon p’tit paquet au Loto,
alors j’peux t’filer un coup de main. Entre potes, faut s’entraider !
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a. . . . . . . . b. . . . . . . . c. . . . . . . . d. . . . . . . . e. . . . . . . .
f. . . . . . . . g. . . . . . . . h. . . . . . . . i. . . . . . . .
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La nuit du rendez-vous
Séquence 4
Écriture d’une nouvelle policière
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La nuit du rendez-vous
■ Faire « piocher » une carte dans chaque paquet (une de chaque couleur) et faire
imaginer oralement une histoire policière à partir des cartes piochées. Renouveler l’opé-
ration à plusieurs reprises de façon à faciliter l’entrée dans l’imaginaire.
■ Inviter les enfants à produire individuellement une histoire courte (une demi-page à
une page maximum), à partir de ce scénario unique (un seul tirage pour tous).
■ Les textes sont lus les uns après les autres en grand groupe. Faire repérer les caracté-
ristiques de chacun : choix d’un registre de langue particulier, mise en place de la
situation initiale, problème (ou crime ou faux méfait) à résoudre, enquêteur (question-
nement, recherche), découverte d’indices, hypothèses, vérification, résolution avec
résultats (arrestation, fuite, etc.) et situation finale.
■ Faire repréciser si nécessaire :
– le mobile du crime (il doit être compatible avec le méfait commis) ;
– les circonstances du méfait (veiller à la clarté de cette restitution) ;
– les motivations des enquêteurs (quand ce sont des amateurs par exemple).
■ Chacun lit son scénario en grand groupe (résumé de l’histoire). Les enfants réagissent
à propos de cette trame quand elle ne leur semble pas suffisamment claire ou logique.
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■ Les autres enfants se regroupent autour de l’enseignant. Chacun lit son premier jet.
Les retours sont faits par les enfants du groupe et par l’enseignant, à partir du question-
naire donné dans la grille de relecture.
■ Chaque enfant réécrit son texte de façon à l’améliorer en complétant les éléments
manquants qui ont été repérés.
Prolongements
Production d’écrits
Faire réaliser un recueil des nouvelles policières de la classe (chaque texte est recopié au
propre ou saisi et photocopié).
Arts plastiques
À partir du travail mené au cours du CM1 dans le dossier Prolongement sur l’ouvrage
Nuits d’Orient, lancer une recherche sur les caractéristiques de l’illustration dans le roman
policier (fournir pour cela de nombreux ouvrages policiers aux enfants).
Puis faire illustrer chaque nouvelle du recueil produit par les enfants.
Production d’écrits/ORL
Réaliser, par groupes de six, des cadavres exquis :
– un complément circonstanciel de lieu pour le lieu du méfait ;
– un CC de temps pour le temps du méfait ;
– un sujet pour le coupable ;
– un verbe conjugué + un complément d’objet, pour le méfait et la victime ;
– un CC de moyen pour ce qui a aidé le méfait (arme du crime, par exemple) ;
– un CC de but ou de cause pour le mobile.
Les enfants écrivent sur une feuille à tour de rôle puis replient la feuille de façon à cacher
ce qu’ils ont écrit. Les feuilles tournent. Quand les six enfants du groupe ont écrit, on lit
les textes produits.
Éducation civique
Faire étudier les grandes institutions judiciaires en France (police, gendarmerie, justice) au
travers d’enquêtes, de visites ou de rencontres avec des gens de terrain : policier, juge
pour enfants, personnel de la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse), etc.
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2. Crime en coulisses
Martine Delerm. Magnard Jeunesse, 1999. 48 p.
1. Crime caramels (coll. Les p’tits policiers).
Jean-Loup Craipeau, illustrations de C’est le mois d’août. La petite ville d’Ambert
Christophe Rouil. Syros Jeunesse, 1997. (Puy-de-Dôme) vit au rythme de son festival de
32 p. (coll. Mini Souris). théâtre. Comme tous les étés, Marion passe ses
Gilles est un incorrigible gourmand. Sans vacances chez ses cousins, Mathilde et Arthur.
doute, ce jour-là, n’aurait-il pas dû céder Tous trois passionnés de théâtre, ils se régalent à
à la tentation de voler les caramels, mais l’avance de cette semaine de festivités… Mais,
c’est trop tard ! Le voici avec un mort sur cette année, le festival d’Ambert leur réserve une
la conscience et obligé de composer avec bien sinistre comédie : un crime est commis dans
son terrible voisin, M. Kolestérol. les coulisses du théâtre ! Marion et ses cousins
Un vrai polar où le comique naît du décident d’élucider ce mystère…
contraste entre les deux personnages Un bon suspense, mystérieux et inquiétant à sou-
principaux, calculs sordides d’un côté, hait.
franche naïveté de l’autre.
À partir de 8 ans.
4. Qui a tué Minou-Bonbon ?
3. Où est passée Priss la poupée ? Joseph Perigot, illustrations de Frédéric Rébéna.
Alexis Lecaye, illustrations d’Antoon Syros Jeunesse, 1997. 32 p. (coll. Mini Souris).
Krings. Gallimard Jeunesse, 1995. 40 p. La gourmandise est un vilain défaut, mais ce n’est
(Folio Benjamin). pas une raison pour se faire tuer à coups de
Fennec le privé mène à bien les enquêtes bâton ! Nico s’enfuit de l’école pour retrouver
les plus compliquées et les plus variées. l’assassin de Minou-Bonbon, le vieux minou trop
Fidèle en amitié, Fennec le Futé défend gourmand.
Souris sucrée et l’aide à rechercher sa Un vrai roman policier avec les ingrédients clas-
poupée kidnappée. Ses tarifs sont tou- siques : un meurtre, plusieurs suspects, des indices
jours les mêmes : deux chewing-gums de qui mènent peu à peu au coupable que l’on châ-
l’heure plus les frais ! tie. Et puis la vie et la bonne humeur reviennent.
Beaucoup de fraîcheur et de gravité à la Beaucoup de fraîcheur et de gravité à la fois.
fois. À partir de 8 ans.
5. Le Chat de Tigali
Didier Daeninckx, illustrations d’André Juillard. Syros Jeunesse, 1997. 32 p.
autorisée pour une classe seulement
Un couple d’instituteurs quitte l’Algérie pour la France. Ils emmènent avec eux
leur chat, une bête fière et indépendante aux allures de seigneur. Mais bientôt arri-
vent des lettres de menace.
À travers l’histoire de la mort de ce chat, c’est le problème de l’intégration qui est
évoqué ici avec des mots sobres et justes. La chute malicieuse de l’histoire montre
la victoire de la vie sur la méchanceté et le racisme. Un chef-d’œuvre !
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7. Arrêtez la musique
6. L’École frissonnière Christian Grenier. Rageot, 1999. 192 p.
Sarah Cohen-Scali, illustrations de Christophe (coll. Cascade Policier).
Besse. Casterman, 1996. 90 p. (coll. Dix et L’assassin connaît la musique et frappe tou-
plus, Mystère). jours au même moment : la 114e mesure de
La nuit, un horrible tondeur de cheveux hante l’œuvre désormais maudite a déjà été fatale
les rues de la petite ville. Déjà trois enfants en au chef d’orchestre et à un percussionniste !
ont été victimes. Patrick, 10 ans, dit « la Logicielle est chargée de traquer la moindre
Puce », mène l’enquête. fausse note dans le diabolique concert du
Dans ce pastiche très réussi de roman policier, tueur musicien.
l’auteur a su, par la magie des mots, créer une Troisième tome des enquêtes de Logicielle,
atmosphère noire, faire monter la pression et alias Laure-Gisèle. Les personnages sont
la maintenir jusqu’au bout. Une réussite ! sympathiques et l’énigme haletante.
© CRDP d’Auvergne
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indice
enquêteur
victime
coupable
arme
mobile
du crime
nature
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Texte
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Grille de lecture
d’une histoire policière.
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2. Mise en place d’un projet de journal vidéo d’école (sur un sujet choisi
en classe)
■ Proposer aux enfants de réaliser un journal vidéo de l’école sur un événement
marquant dans l’école (20e anniversaire de son ouverture, visite d’une classe de corres-
pondants, projet spécifique théâtre-écriture avec des comédiens, etc.).
■ Une fois le sujet déterminé, lister les éléments nécessaires à son bon traitement (reportage,
interviews de témoins, spécialistes sur la question, participants, photographies, schémas, etc.).
■ Puis lister les personnes indispensables à la réalisation : présentateur, costumier,
maquilleuse, caméraman, réalisateur, reporters, responsables d’interviews, etc.
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Présentation
Orientations pédagogiques
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2
➜ Séquence 1 : Découverte de l’univers théâtral
■Étape 1.
Découverte d’une pièce de théâtre filmée.
Mise en évidence des caractéristiques des personnages de cette pièce.
■ Étape 2.
Repérage des différents métiers du théâtre.
Étude du lexique spécifique du théâtre.
■Étape 3.
Découverte du texte Les deux bossus (p. 3 à 11).
Mise en évidence des caractéristiques des personnages des deux bossus.
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La lecture d’une pièce de théâtre peut se faire de différentes façons. Cependant, le texte
de théâtre renvoie toujours, à un moment donné, au spectacle vivant. Ce parcours
débute donc par une plongée dans cet univers avec un travail de repérage des caracté-
ristiques des personnages. La première étape de cette séquence concerne la découverte
et l’analyse d’une pièce de théâtre visionnée (ou vue) collectivement.
La deuxième s’intéresse aux différents intervenants qui participent à la transformation
d’un texte écrit en un texte joué. C’est l’occasion de mener un travail sur les métiers et
les mots du théâtre. La troisième étape, enfin, propose de découvrir le début de la pièce
Les deux bossus, en étudiant les deux principaux personnages de la pièce.
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■ Organiser un échange en grand groupe à partir de ce travail. Montrer que ces deux
bossus ont une relation très forte : ils ont quasiment le même nom, ils ont le même genre,
la même caractéristique (une bosse), ils sont rejetés par les hommes. Ils constituent donc
bien un duo.
■ Étudier aussi leur personnalité respective : le premier bossu a un comportement de
« leader » (c’est lui qui propose, qui rectifie, rassure, montre ou explique) ; le second
bossu semble plus fragile (c’est lui qui se plaint, qui se laisse emporter, qui se trompe,
qui rêve).
Cependant l’un et l’autre ont besoin d’être ensemble (ainsi le premier bossu pleure
lorsqu’il perd le second bossu).
■ Faire remarquer que ces personnages sont caractérisés par leurs propos (c’est par ce
biais qu’on peut les différencier). Dire aussi que, contrairement à ce qui se passe dans un
récit en général, on ne connaît rien de leur physique (à part qu’ils sont bossus) : on ne
sait pas s’ils sont grands ou petits, gros ou maigres, quelle est la couleur de leurs cheveux,
de leurs yeux, etc.).
■ Établir avec les enfants un panneau récapitulatif des caractéristiques de ces person-
nages. Ce panneau sera complété au fur et à mesure de la découverte du texte. Utiliser
une feuille par personnage. Noter en bleu ce qui est commun aux deux bossus et en
rouge ce qui diffère (et donc les singularise).
Prolongements
Vocabulaire/Orthographe lexicale
Travailler de façon systématique, à partir des mots du théâtre, sur les mots de la même
famille. Par exemple : personnage, personnifier, personnification, etc. /scène, espace scé-
nique, scénario, scénariste, etc.
Éducation civique
Proposer un travail sur la différence, les handicaps (à partir de la situation des deux bos-
sus qui subissent insultes et jets de pierres).
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Date
Étude des caractéristiques
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La séquence 2 propose de lire la pièce Les deux bossus dans son intégralité. Ce travail de
lecture passe par un travail de repérage des spécificités de l’écriture d’un texte de théâtre,
de ses conventions, et de son fonctionnement particulier.
Cette séquence s’organise en trois étapes.
La première s’intéresse plus particulièrement à « l’histoire » racontée dans cette pièce. C’est
une étape clé pour la compréhension du texte dans son ensemble ; elle s’appuie sur la dimen-
sion ludique de l’écriture (jeu des personnages et entre les personnages, jeu avec les mots).
La deuxième étape est centrée sur les particularités de l’écriture théâtrale. À travers un
repérage dans le texte, les enfants analysent le dialogue théâtral, le monologue et les
didascalies.
Enfin, la troisième vise l’étude élargie de plusieurs textes de théâtre (pièces en un acte ou
en plusieurs ; découpage en scènes ; distinguer pièce et sketch, etc.).
Compétences visées
■ Relever des informations dans un texte, et savoir
les organiser.
■ Lire, en le comprenant, un texte littéraire long.
■ Mettre sa voix en jeu dans un travail collectif portant
sur un texte théâtral.
■ Organiser une lecture du texte à voix haute. Les enfants se répartissent par petits
groupes. Chaque personnage est pris en charge par un enfant. La lecture doit être
préparée au préalable, chaque enfant prenant en charge un personnage dans une partie
du texte (tenir compte des indications en italique pour « mettre le ton » quand c’est
précisé). Attention, certaines répliques sont longues à lire et l’insertion de didascalies peut
faire perdre le fil au lecteur.
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■ Ces points sont ensuite reportés sur une grande feuille de papier qui reste affichée
dans la classe. On doit ainsi obtenir :
– Une pièce de théâtre commence toujours par une scène d’exposition (situation initiale).
– Il n’y a pas de description, ni de portrait dans un texte théâtral. Ces renseignements sont
donnés au travers des répliques des différents personnages.
– Le texte de théâtre est avant tout écrit pour être joué.
– Seules les paroles des personnages sont dites (répliques de dialogue).
– Chaque personnage sait quand il doit parler (son nom est précisé avant chaque réplique).
– Les indications pour jouer les scènes (émotions, gestes, intonations, déplacements, etc.) sont
données dans le texte, on les appelle les didascalies. Elles sont le plus souvent au présent (ou
au participe présent). Parfois ce sont des phrases nominales.
H Fiche activité 3 p. 80 : Travail sur le dialogue théâtral et sur les didascalies.
H Fiche activité 4 p. 81-82 : Travail sur les didascalies (bons lecteurs).
2. Étude des particularités d’un dialogue théâtral
■ Demander aux enfants, groupés par deux, de lister les différences entre un dialogue
théâtral et un dialogue inséré dans un récit (pour cela, se reporter au texte : La nuit du
rendez-vous, étudié précédemment, dans le chapitre 4, au moment où Thomas rencontre
Lili par exemple).
■ Ces listes peuvent ensuite être saisies et photocopiées de façon à constituer un outil
d’aide à l’écriture de dialogues.
Compétences visées
Matériel
■ Lire un texte à haute voix et de façon vivante.
À disposition
■ Formuler une interprétation d’un texte lu Fiche-outil 4 p. 75-79.
et la confronter aux autres.
■ Mettre en relation plusieurs textes de théâtre
et procéder à une analyse comparative de chacun.
■ Les enfants se répartissent par groupes (par affinité). Chaque groupe prend en charge
un texte (veiller à la bonne répartition des textes) qu’il va tenter de mettre en voix. Il ne
s’agit pas ici de mémoriser et de jouer un texte, mais d’en faire une lecture vivante
oralisée.
■ Chaque groupe présente son travail au reste de la classe.
■ Reprendre la fiche-outil 4. Demander aux enfants ce qu’ils repèrent dans ces textes.
Insister et expliquer le sens des mots « scènes », « actes ».
Montrer aussi que dans le texte 2, par exemple, le chœur constitue un personnage à part
entière. Demander aux enfants de préciser ce qu’est un chœur. Au théâtre, il s’agit le plus
souvent d’un groupe de personnes qui interviennent ensemble pour présenter ou
commenter l’action.
Pour le texte 1, utiliser le terme sketch. Ce mot renvoie à un texte court en une seule
scène, généralement comique ou satirique (qui se moque en critiquant).
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Prolongement
Intertextualité
Donner à lire divers textes de théâtre. Par exemple : Neige écarlate de Bruno Castan,
Editions théâtrales ; Le Petit violon de Jean-Claude Grumberg, Actes Sud ; Il faut tuer
Sammy, d’Ahmed Madami, École des Loisirs.
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Que d’histoires ! CM2 - photocopie
autorisée pour une classe seulement
les didascalies ?
Où se trouvent-elles ?
de pièces de théâtre.
Comparaison de deux textes
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Drôle de cirque
plaudit !
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
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Extrait de la pièce
Les deux bossus.
LE DEUXIÈME BOSSU – Oui, j’ai bien bossé Bossu, j’ai tout fini. J’ai tout ressemelé.
Tiens, voilà la forêt.
Les deux bossus se promènent dans la forêt.
*Tweedledum et Tweedledee sont deux personnages que rencontre Alice dans Alice au pays
des merveilles de Lewis Carroll (on pourrait traduire leur nom de la façon suivante : Bonnet
blanc et Blanc bonnet).
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Texte 1
LA PHOTO
Dix joueurs en tenue rentrent sur la scène à la file indienne, en petite foulée, sous
les hourras du public (bande son). Ils saluent d’un côté, puis de l’autre, se dégour-
dissent les jambes, les bras, font des exercices d’assouplissement, etc.
LE PUBLIC – Voilà nos héros du dimanche
Nos Supermen, nos stars chéries !
On est fin prêts pour la revanche
Les gars d’en face sont archi-cuits !
Arrive le photographe avec son matériel.
LE PHOTOGRAPHE – En place pour la photo, messieurs !
Chacun sort un peigne ou une brosse et se coiffe. Les joueurs peuvent se coiffer
mutuellement, sortir des miroirs de poche, etc. Le photographe installe son maté-
riel. Tout le monde se met en rang d’oignons.
LE PHOTOGRAPHE – Les petits devant, les grands derrière !
Tout le monde essaie de se placer devant.
LE 2 – J’ai une tête de moins que toi !
LE 4 – Quand on n’a pas de tête, on ne la ramène pas !
LE 3 – Arrêtez de me marcher sur les pieds, quoi !
S’ensuit un brouhaha d’enfer. Ils en viennent aux mains.
LE PHOTOGRAPHE – Du calme ! Je vais vous placer !
Le photographe dispose les joueurs en deux rangs, les petits devant.
LE PHOTOGRAPHE – À genoux, le premier rang, s’il vous plaît !
LE 2 – Moi je ne m’agenouille devant personne !
LE 10 – Oui ! On commence par s’agenouiller et après on finit à plat ventre !
LE PHOTOGRAPHE – Accroupissez-vous, alors !
LE 10 – Accroupis, d’accord !
Ils s’accroupissent tous.
LE PHOTOGRAPHE (qui s’énerve) – Le premier rang ! Pas les autres ! (Le second rang
se relève). Lààààààà… Trèèèèès bien ! On ne bouge plus…
LE 5 – Où est le gardien ?
LE 7 – Pas besoin de gardien. Les buts, c’est nous qui les marquons !
LE 11 – Ah pardon ! Une équipe sans gardien, c’est comme un hamburger sans
autorisée pour une classe seulement
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LE 10 (tapotant son brassard) – C’est toujours le capitaine qui tient le ballon, sur
la photo, mon pote.
LE 2 – Je veux être capitaine, alors.
LE 5 – Moi aussi !
LE 7 – Moi aussi !
LE 9 – Moi aussi !
Brouhaha indescriptible. Ils se disputent le brassard. Arrive l’arbitre. Silence soudain.
L’ARBITRE – Les trois minutes sont passées… Vous êtes disqualifiés.
TOUTE L’ÉQUIPE – Disqualifiés ? Nous ?
L’ARBITRE – Vous êtes l’équipe la plus disqualifiée que j’aie jamais vue. (Il sort.)
Tout le monde le regarde partir dans un grand silence.
LE PHOTOGRAPHE – Souriez, messieurs !
Ils tournent tous vers le photographe des figures d’enterrement. Flash.
LE PHOTOGRAPHE – Et voilà ! C’est dans la boîte !
Il range ses affaires et sort.
LE PUBLIC – On ressemble à quoi, nous, là-haut.
Les fesses sur les gradins
Avec nos crécelles, nos drapeaux,
Nos airs de boute-en-train ?
Triste et sombre dimanche !
plus question d’« Hip ! Hip ! Hip ! Hourra ! »
De « Tu joues comme un manche ! »
De « Pédale, andouille, tu l’auras ! »
Qui va nous faire râler,
Fumer, pester, nous les ronchons,
Les grands braillards, les soupe au lait,
Si tous ces cornichons
En short et en chaussettes
Prennent la poudre d’escampette ?
Les joueurs restent silencieux un long moment.
L’ENTRAÎNEUR – Et si on allait faire un baby-foot, les gars !
LE 2 – Ça c’est une idée d’enfer !
LE 9 – Attention ! Pas question de tirer de l’arrière !
LE 5 – Bien sûr que si ! On tire d’où on veut !
autorisée pour une classe seulement
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Texte 2
Présentation des personnages de la pièce : On ne badine pas avec l’amour.
LE BARON. CAMILLE, nièce du baron.
PERDICAN, son fils. DAME PLUCHE, sa gouvernante.
MAÎTRE BLAZIUS, gouverneur de Perdican. ROSETTE, sœur de lait de Camille.
MAÎTRE BRIDAINE, curé. PAYSANS, VALETS, etc.
La première scène de l’acte 1 met en scène Maître Blazius, dame Pluche et le Chœur.
Au cours de cette scène, l’on apprend que Camille, la nièce du baron, et Perdican,
le fils du baron, arrivent tous deux le jour même au château.
LE CHŒUR. Doucement bercé sur sa mule fringante, messer1 Blazius s’avance dans
les bluets fleuris, vêtu de neuf, l’écritoire au côté. Comme un poupon sur l’oreiller,
il se ballotte sur son ventre rebondi, et, les yeux à demi fermés, il marmotte un
Pater noster dans son triple menton. Salut, maître Blazius, vous arrivez au temps
de la vendange, pareil à une amphore2 antique.
MAÎTRE BLAZIUS. Que ceux qui veulent apprendre une nouvelle d’importance m’ap-
portent ici premièrement un verre de vin frais.
LE CHŒUR. Voilà notre plus grande écuelle ; buvez, maître Blazius ; le vin est bon ;
vous parlerez après.
MAÎTRE BLAZIUS. Vous saurez, mes enfants, que le jeune Perdican, fils de notre sei-
gneur, vient d’atteindre à sa majorité, et qu’il est reçu docteur3 à Paris. Il revient
aujourd’hui même au château, la bouche toute pleine de façons de parler si belles
et si fleuries qu’on ne sait que lui répondre les trois quarts du temps. Toute sa gra-
cieuse personne est un livre d’or4 ; il ne voit pas un brin d’herbe à terre, qu’il ne
vous dise comment cela s’appelle en latin ; et quand il fait du vent ou qu’il pleut,
il vous dit tout clairement pourquoi. [...] Vous sentez que cela me fait quelque hon-
autorisée pour une classe seulement
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
neur, à moi, qui suis son gouverneur depuis l’âge de quatre ans ; ainsi donc, mes
bons amis, apportez une chaise que je descende un peu de cette mule-ci sans me
casser le cou ; la bête est tant soit peu rétive, et je ne serais pas fâché de boire
encore une gorgée avant d’entrer.
LE CHŒUR. Buvez, maître Blazius, et reprenez vos esprits. Nous avons vu naître le
petit Perdican, et il n’était pas besoin, du moment qu’il arrive, de nous en dire si
long. Puissions-nous retrouver l’enfant dans le cœur de l’homme !
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MAÎTRE BLAZIUS. Ma foi, l’écuelle est vide ; je ne croyais pas avoir tout bu. Adieu ;
j’ai préparé, en trottant sur la route, deux ou trois phrases sans prétention qui plai-
ront à monseigneur ; je vais tirer la cloche. (Il sort.)
LE CHŒUR. Durement cahotée sur son âne essoufflé, dame Pluche gravit la colline ;
son écuyer transi gourdine5 à tour de bras le pauvre animal, qui hoche la tête, un
chardon entre les dents. Ses longues jambes maigres trépignent de colère, tandis
que, de ses mains osseuses, elle égratigne son chapelet. Bonjour donc, dame
Pluche ; vous arrivez comme la fièvre, avec le vent qui fait jaunir les bois.
DAME PLUCHE. Un verre d’eau, canaille que vous êtes ! Un verre d’eau et un peu de
vinaigre !
LE CHŒUR. D’où venez-vous, Pluche, ma mie ? Vos faux cheveux sont couverts de
poussière ; voilà un toupet6 de gâté, et votre chaste robe est retroussée jusqu’à vos
vénérables jarretières7.
DAME PLUCHE. Sachez, manants, que la belle Camille, la nièce de votre maître, arrive
aujourd’hui au château. Elle a quitté le couvent sur l’ordre exprès de monseigneur,
pour venir en son temps et lieu recueillir, comme faire se doit, le bon bien qu’elle
a de sa mère. Son éducation, Dieu merci, est terminée ; et ceux qui la verront
auront la joie de respirer une glorieuse fleur de sagesse et de dévotion. Jamais il
n’y a rien eu de si pur, de si ange, de si agneau et de si colombe que cette chère
nonnain8 ; que le seigneur Dieu du ciel la conduise ! Ainsi soit-il ! Rangez-vous,
canaille ; il me semble que j’ai les jambes enflées.
LE CHŒUR. Défripez-vous, honnête Pluche ; et quand vous prierez Dieu, demandez
de la pluie ; nos blés sont secs comme vos tibias.
DAME PLUCHE. Vous m’avez apporté de l’eau dans une écuelle qui sent la cuisine ;
donnez-moi la main pour descendre ; vous êtes des butors et des malappris.
(Elle sort.)
LE CHŒUR. Mettons nos habits du dimanche, et attendons que le baron nous fasse
appeler. Ou je me trompe fort, ou quelque joyeuse bombance9 est dans l’air
aujourd’hui. (Ils sortent.)
1. Messer : (ancien français) messire ou monsieur. 2. Amphore : vase de forme ovale à deux
anses. 3. Docteur : qui vient de faire un doctorat (études de niveau élevé). 4. Livre d’or :
recueil de signatures de personnages importants. Ici, quelqu’un de cultivé et de noble.
5. Gourdine : donne des coups de gourdin. 6. Toupet : faux cheveux arrangés sur le sommet
du front. 7. Jarretières : bande élastique qui fixe les bas. 8. Nonnain : (ancien français) nonne
ou religieuse. 9. Bombance : fête où l’on mange beaucoup.
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Date
Travail sur le dialogue théâtral
Nom et sur les didascalies.
............................................................................................
ŒIL DE LYNX – Je ne veux pas ! Je ne veux pas !
BUFFALO BILL – Avance ou je tire !
autorisée pour une classe seulement
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Date
1 Lis le texte
Personnages : LE TAILLEUR – LE CLIENT
(La pancarte « Tailleur » est face au public. Le tailleur fait les cent pas sur la scène.
Arrive le client.)
LE CLIENT – Bonjour monsieur ! Je voudrais une veste !
LE TAILLEUR – Bien sûr, monsieur ! Je prends tout de suite vos mesures !
(Le tailleur prend la règle et mesure n’importe quoi n’importe comment : longueur
des jambes, tour de taille… Air étonné du client.)
Parfait ! J’ai toutes les mesures ! Je vais pouvoir vous faire une belle veste ! Si vous
voulez, je peux vous la faire en peau d’éléphant.
LE CLIENT – Euh… non merci ! Les éléphants, je préfère les voir en liberté ! Je préfé-
rerais une veste normale, en tissu. Une veste comme tout le monde, quoi !
LE TAILLEUR – Parfait ! Alors ici je vais mettre une manche verte… (Il montre en même
temps qu’il propose.) et là une manche jaune. Au milieu, nous aurons quelques
rayures mauves, avec des petits points roses et blancs. Qu’en pensez-vous ?
LE CLIENT – Eh bien… C’est un peu trop coloré ! Je n’ai pas envie d’avoir une veste
de clown pour aller travailler ! Je veux une veste grise, une veste normale, quoi…
LE TAILLEUR – Parfait ! Elle sera donc grise ! Grise ici… (Il montre.), grise là… Grise
ici… (Il montre tous les endroits de la veste.)
LE CLIENT, qui commence à s’énerver – Oui, bon… Elle sera grise partout !
LE TAILLEUR – Parfait ! Grise partout ! Voulez-vous des poches ?
LE CLIENT – Bien sûr ! Une veste, ça a toujours des poches !
LE TAILLEUR – Parfait ! Alors je vais vous mettre une poche là (sur la poitrine)… et
une ici (sur une manche)… et puis une dizaine de poches dans le dos !
LE CLIENT – Des poches dans le dos ? Pour quoi faire ?
LE TAILLEUR – Mais je ne sais pas, moi ! Vous me demandez des poches, alors je vous
mets des poches !
LE CLIENT, à part – Oh ! Il commence à m’énerver, ce tailleur ! (Au tailleur.) Je veux
une veste normale ! Avec une poche ici (Il montre.) et une autre là ! C’est tout !
LE TAILLEUR – Parfait ! Pour fermer votre veste, je vous mets une serrure avec une clé
ou bien vous préférez un petit cadenas ?
LE CLIENT – Pas du tout ! Vous me mettrez des boutons !
LE TAILLEUR – Parfait! Je vous mettrai des boutons! Ici et là… (Il montre n’importe quoi.)
autorisée pour une classe seulement
LE CLIENT, qui s’énerve de plus en plus – Mais non ! Des boutons ici ! (Il montre.) Et
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
là, vous me mettrez des boutonnières, pour attacher les boutons ! Ce n’est pour-
tant pas compliqué !
LE TAILLEUR – Parfait ! Des boutons ici et des boutonnières là ! Votre veste sera
superbe !
LE CLIENT, se tournant vers le public – Il est fou ! Ce tailleur est fou !
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LE TAILLEUR – Donc, je résume ! Vous voulez une veste grise, avec une poche ici et
une autre là… Des boutons ici et des boutonnières là… (Il montre à chaque fois.)
Je me mets aussitôt au travail ! (Il pousse le client hors de la scène.)
Revenez la semaine dernière ! Elle sera prête et nous pourrons la manger
ensemble ! Au revoir madame ! Bon voyage, bon appétit et bonne nuit !
(Le client est parti. Le tailleur se tourne vers le public.)
LE TAILLEUR – Oh là là ! quel drôle de client ! À mon avis, il n’est pas normal ! Une
veste grise, quelle horreur ! Avec des poches, des boutons, des boutonnières…
Beurk ! Beurk beurk beurk ! Ça me donne envie de changer de métier ! À partir de
la semaine prochaine, je serai médecin ! Je peux même commencer tout de suite !
(Il regarde le public à la recherche d’un malade et s’approche d’un spectateur.)
Vous, par exemple… Vous me semblez bien pâle… Je vais vous soigner ! (Il cherche
dans ses poches.) Ah non, je n’ai pas encore mes instruments ! Il me faut des scies
(air illuminé) et puis des pinces… Je vais chercher tout cela ! Attendez-moi bien
tranquillement ! Surtout ne partez pas ! Et surtout ne guérissez pas ! Je reviens !
(Il remonte sur scène et s’en va en s’assurant que son « malade » reste bien là. Il dis-
paraît en criant.) Ne bougez pas ! Je reviens !
Christian Lamblin, Petites Comédies pour les enfants de 7 à 11 ans,
© éditions Retz, 1993.
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L’étude de l’œuvre Les deux bossus va permettre de travailler sur la mise en jeu du texte.
C’est l’enjeu fondamental de cette troisième séquence : montrer le travail qui permet de
passer d’un texte de théâtre lu à la création d’un spectacle vivant.
Cette séquence s’organise en trois étapes.
La première propose un temps de travail sur le texte lui-même, de façon à réussir à
organiser la pièce en plusieurs scènes. Elle débouche sur la mémorisation d’une partie
du texte par chaque enfant (travail indispensable au théâtre).
La deuxième étape s’intéresse à la création de l’espace scénique. Elle pose la question
des décors, des déplacements, des entrées et des sorties des acteurs.
La troisième concerne la mise en scène du texte et le travail de l’acteur qui s’approprie
un personnage. Elle s’appuie directement sur les indications données par l’auteur (didas-
calies) et sur la compréhension du texte pour restituer le plus finement possible la
psychologie de chaque personnage.
■ Confronter les travaux des groupes. Chacun explique ses choix et les justifie.
■ Mettre en commun ce travail pour aboutir à un découpage validé par la classe entière.
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■ Distribuer la fiche-outil 5. Les enfants listent, pour chaque scène, les personnages en
jeu (dans l’ordre où ils apparaissent).
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Prévoir également un système d’entrée et de sortie pour les personnages (portes, mais
aussi paravents, etc.) en fonction du lieu choisi.
■ Répertorier collectivement les lieux du récit : l’orée du village (avec une grosse pierre) ;
la forêt (avec des arbres et une pierre où va être posé le petit caillou qui ressemble à une
prémolaire d’enfant préhistorique), une clairière.
2. Construction du décor
■ Les enfants sont invités, par groupes, à confectionner une maquette du décor de la
pièce en volume (boîte à chaussures délimitant l’espace scénique). Les différents lieux et
les indications données dans le texte doivent se retrouver dans les décors. Les espaces
d’entrée et de sortie aussi.
■ Organiser une exposition des maquettes réalisées. Il s’agit de repérer les bonnes idées
de chacun pour construire un projet de décor collectif.
C’est le texte qui aide à faire les choix judicieux (nécessité de prévoir un arbre où se
cacher, nécessité pour le spectateur de bien visualiser les lieux, nécessité d’un espace
disponible pour la sarabande des sorciers, etc.).
■ Une fois le projet déterminé collectivement, le décor est réalisé (voir le matériel à
préparer).
Compétences visées
■ Relever des informations dans un texte, savoir les organiser.
■ Prendre en compte les points de vue des autres membres du groupe.
■ Oraliser et jouer des textes sus par cœur devant un public.
■ Jouer avec sa voix (diction, articulation).
■ Tenir compte des indications scéniques données par l’auteur
pour jouer une pièce.
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■ Puis chaque groupe présente son travail au reste de la classe qui relance si nécessaire
le travail d’interprétation.
■ On peut à ce moment-là relire le tableau réalisé au cours des deux premières
séquences sur les personnages, de façon à vérifier si le parcours (affectif et émotionnel)
de chacun est bien rendu par le jeu des acteurs.
■ Enfin, parler du spectateur (c’est à lui que l’on s’adresse ; on ne lui tourne pas le dos
sans raison valable, on parle de façon vivante, en articulant et suffisamment fort pour qu’il
entende).
■ Le spectacle est présenté à la fin de cette séquence de travail.
Prolongements
Arts plastiques
Faire réaliser une affiche pour annoncer la pièce Les deux bossus. Pour cela, rechercher
les différentes composantes d’une affiche en en étudiant plusieurs (affiches de théâtre de
préférence).
Musique
Faire mettre en musique et en voix le chant des sorciers et sorcières. On peut imaginer
un accompagnement avec des percussions (tambourins, maracas, éventuellement fabri-
qués en classe).
Production d’écrits
Proposer aux enfants de titrer les scènes.
Chacun réécrit ensuite une scène en récit : le point de vue d’un sorcier, celui d’un bossu,
ou encore celui d’un spectateur, etc.
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Scène 1
Scène 2
Scène 3
Scène 4
Scène 5
Scène 6
autorisée pour une classe seulement
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
Scène 7
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La dernière séquence s’intéresse à l’origine du texte Les deux bossus qui, au départ, est
un conte traditionnel. Dans une interview accordée à J.-C. Lantier en 1996, Richard
Demarcy, auteur de cette pièce, explique : « Les contes et légendes qui viennent de l’ora-
lité ont des racines profondes et offrent des fables, des canevas de base qui sont très
forts. » Il ajoute : « Je choisis les contes que je trouve attractifs, ceux qui ont une grande
proximité avec le théâtre, ceux qui ont trait au corps… Ils mettront très rapidement les
acteurs en situation de jeu. Il faut des contes assez courts que l’on peut réduire à un
canevas et qui permettront de créer du nouveau. »
Cette séquence s’appuie sur le travail de Richard Demarcy. Elle s’organise en trois étapes.
La première permet de repérer la structure du texte Les deux bossus.
La deuxième étape propose de lire plusieurs versions du conte et met en évidence les
différences entre conte et texte théâtral.
Enfin, la troisième débouche sur la transposition, par les enfants, d’un conte en texte
théâtral.
Matériel
Compétences visées
À préparer
■ Dégager les caractéristiques de l’écriture d’un résumé. Affiche du récapitulatif des
■ Résumer une histoire donnée. grandes étapes du texte
(voir séquence 3, étape 1).
■ Dégager le schéma narratif d’un texte lu et étudié.
1. Résumé de l’histoire
■ Proposer aux enfants de récapituler oralement l’histoire des deux bossus.
■ Les inviter ensuite à écrire, à partir de là, le résumé de la pièce.
Pour cela, faire dégager auparavant les critères de réussite pour réaliser un bon résumé.
Les noter au tableau. On peut ainsi obtenir :
– Pour faire un résumé il faut repérer les différentes parties de l’histoire et retenir
l’idée importante de chaque partie.
– Un résumé est un texte court. Il est moins complet et moins précis que le texte
initial.
– Un résumé ne contient pas de phrases du texte initial.
– Dans un résumé, tous les verbes sont écrits à la troisième personne (il n’y a pas de
narrateur).
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■ Les enfants s’aident des critères écrits au tableau pour produire un résumé.
■ Les enfants réécrivent leur résumé en fonction des retours qui leur ont été faits.
■ Organiser un échange collectif à partir de la fiche activité 6. Le but est de faire émerger
différences et ressemblances entre les deux versions.
H Fiche activité 6 p. 101 : Questionnaire portant sur deux versions d’un même conte.
2. Travail sur les différences entre un conte et une pièce de théâtre
■ Les enfants se répartissent par groupes. Leur proposer de comparer le conte Les deux
bossus d’Elesmes et Les deux bossus de R. Demarcy en s’aidant de la fiche-outil 6.
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Compétences visées
■ Dégager la structure narrative d’un conte.
Matériel
■ Réinvestir les connaissances acquises sur les caractéris- À disposition
Fiche-outil 8 p. 98-100.
tiques de l’écriture théâtrale en les appliquant à une écri-
ture personnelle.
■ Adapter un récit en pièce de théâtre.
■ Réécrire un texte à partir d’indications données.
■ Orthographier correctement un texte.
■ Chaque conte est ensuite lu au reste de la classe par un ou deux élèves volontaires du
groupe. Puis les enfants exposent leur travail de recherche à la classe. C’est la classe
entière qui valide le travail effectué dans chaque groupe.
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■ Chaque enfant réécrit sa pièce à partir des indications données par le reste de la classe.
■ Prévoir ensuite un temps pour que chaque pièce finalisée soit jouée en classe ; l’auteur
prenant en charge le rôle de metteur en scène (voir séquence 1, le travail sur les métiers
du théâtre).
Prolongement
Intertextualité
Proposer aux enfants de travailler sur la transposition d’œuvres théâtrales. Par exemple :
du théâtre au film (avec Le Roi et l’Oiseau de Jacques Prévert, Boudu sauvé des eaux de
René Fauchoix, 1919).
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Texte 1
LES DEUX BOSSUS D’ELESMES
Il était une fois, il y a bien longtemps, deux bossus qui habitaient Nîmes. Le premier
se nommait Guilhem. Guilhem jouait du violon. Il en tirait des airs si gais, il jouait
si bien, qu’il aurait fait danser un mort. On l’invitait partout pour animer les fêtes
et les mariages, les baptêmes et les foires.
Comme Guilhem était d’humeur joyeuse, on le surnommait le joyeux bossu, pour
le différencier de son voisin, qu’on appelait « le bossu à la triste figure ». Ce dernier
s’appelait Mathieu. Autant Guilhem était toujours de bonne humeur, autant
Mathieu était toujours d’humeur méchante. Sa voix avait le même effet que la craie
du maître crissant sur le tableau de l’école. Il était cordonnier. Il passait son temps
à dire du mal des autres, mais surtout de Guilhem à qui il faisait en plus plein de
misères parce qu’il était plus fort que lui.
Un jour Guilhem, le joyeux bossu, revenait d’une noce à Uzès. Guilhem avait beau-
coup bu. Il fallait bien qu’il ait un petit défaut. La nuit le surprit en plein milieu des
bois. Il se dit que le mieux était d’attendre qu’il fît jour pour continuer. Il grimpa
dans un arbre pour se protéger des loups. À peine s’était-il installé sur un chêne,
qu’il entendit de la musique. Guilhem descendit de son arbre. Se guidant à l’oreille,
il parvint près d’une clairière. Là, il vit sous la lune danser des petits lutins musi-
ciens. Qu’est-ce qu’ils jouaient bien ! À tel point que Guilhem s’avança vers eux, les
priant d’accepter qu’il jouât avec eux. Le voilà enchaînant les airs, si bien que le roi
des lutins lui dit :
– Bossu, tu joues bien !
Guilhem, modeste, répondit :
– Eh, je fais ce que je peux !
Lorsque le jour se leva, le roi des lutins lui dit :
– Bossu, veux-tu de l’or ?
– Je préférerais être débarrassé de ma bosse, dit Guilhem.
– Bossu, tu joues bien et je vais te récompenser comme tu le mérites !
Le roi des lutins tapota doucement la bosse du musicien. Soudain elle se détacha,
pour rouler sous un buisson. Pensez si le joyeux bossu était heureux ! Voilà que le
meilleur de ses rêves, celui qu’il faisait déjà étant bébé bossu, se réalisait. Notre ami
était si content qu’il courut d’une traite jusqu’à Nîmes pour partager son bonheur
avec quelqu’un.
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Justement Mathieu, le bossu à la triste figure, se trouvait sur le seuil de son échoppe.
Mathieu fit comme si cela ne l’intéressait pas. Mais en lui-même le méchant bossu
enrageait. Pourquoi une telle aventure devait arriver à ce bon à rien de Guilhem,
alors qu’un homme de sa qualité devrait rester bossu ! Le soir Mathieu prit une
cabrette qu’on lui avait donnée à réparer. Il se rendit dans les bois entre Nîmes et
Uzès. À peine arrivé, Mathieu entendit de la musique. Se guidant à l’oreille, il par-
vint près de la clairière, où il vit sous la lune danser les lutins. Le bossu à la triste
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figure s’avança vers eux, les priant de l’accepter afin qu’il leur montrât ce que lui-
même savait tirer de sa cornemuse. Les lutins hésitèrent à accueillir un être qui leur
paraissait méchant ! Mais les lutins sont de braves garçons. Ils firent place à
Mathieu. Voilà le vilain bossu enchaînant les airs, et jouant si aigre… La craie sur
le tableau ! Jouant si mal, si faux, que le roi des lutins lui dit :
– Bossu, tu joues mal !
Mathieu, plein de morgue :
– Eh, je fais ce que je peux pour ça !
Lorsque le jour pointa le bout de son nez, Mathieu dit au roi des lutins :
– Je veux ce que Guilhem n’a pas voulu.
Il pensait à l’or !
– C’est entendu, dit le roi des lutins. Bossu, tu joues mal, et je vais te récompenser
comme tu le mérites !
Le roi des lutins alla chercher la bosse de Guilhem, sous le buisson… et la plaqua
sur le ventre de Mathieu !
C’est ainsi qu’à Nîmes, au quartier de la route d’Arles, de deux bossus il n’y en eut
plus qu’un ! Mais celui-là comptait pour deux, car il était bossu par-devant, et bossu
par-derrière.
Jean-Claude Renoux, in Créer des contes avec les enfants, © éditions L’Harmattan, 2003.
Texte 2
LE BOSSU AU SABBAT
Légende lorraine
C’était au temps lointain où les sorciers et les sorcières se réunissaient dans la nuit
du samedi pour leur sabbat traditionnel.
Dans la région de Gondrecourt, ces réunions nocturnes en compagnie des esprits
infernaux avaient lieu sur la côte des Fées, un endroit sinistre et désert, situé à proxi-
mité de la forêt de Vau.
Or, une nuit, certain bossu du village de Dainville, Mathieu Collesson, qui revenait
de la foire de Gondrecourt, s’égara dans la campagne obscure. Pendant des heures
il marcha, ne parvenant pas à retrouver son chemin. Soudain, il aperçut au loin des
lumières tremblotantes qui brillaient dans les ténèbres. Il crut d’abord que c’était un
feu de bûcherons ou encore la lampe d’une ferme isolée et se dit qu’il y trouverait
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Pour arriver plus vite, Mathieu s’avançait à travers les taillis, écartant des mains les
branches dont les épines accrochaient ses vêtements.
Soudain, s’offrit à lui un spectacle qui le remplit d’étonnement.
Au centre d’une petite clairière, il y avait un grand feu de bûches, analogues aux
« bûles »1 de la Saint-Jean, qui lançait vers le ciel de hautes flammes claires. Un
homme, grand et mince, tout de noir vêtu, se tenait à quelques pas du foyer, appuyé
sur une sorte de tabouret. Et autour du feu, se trémoussait une foule de danseurs et
de danseuses, aux mines sinistres, aux allures échevelées, vociférant une sorte de
litanie.
Mathieu Collesson venait de percer le mystère du sabbat.
– Lundi, Mardi, Mercredi, Jeudi, hurlaient en chœur les sorciers et les sorcières.
Sans penser à mal, notre bossu fit chorus et ajouta naïvement :
– Vendredi, Samedi, Dimanche !…
La ronde infernale aussitôt s’arrêta, comme figée de stupeur. Celui qui paraissait
le chef s’approcha du bossu et lui dit :
– Que viens-tu faire ici, manant ?
– Rien, dit Mathieu Collesson ; j’ai vu de la lumière, et comme je me suis égaré, j’ai
cru pouvoir trouver un gîte pour passer la nuit.
Mais l’autre le dévisagea avec insistance. Son air naïf et ahuri parut lui convenir.
– Allons, dit-il, avance un peu. Veux-tu être des nôtres ?
– Hélas ! gémit le bossu, je le voudrais bien. Vous avez l’air de joliment vous amu-
ser, ici. Mais comment pourrais-je danser comme vous, avec l’affreuse bosse qui
pèse sur mes épaules ?...
– Ce n’est que cela qui t’arrête ? lui fut-il répondu.
– Eh bien ! approche, mon ami, et tu verras…
Gauche et un peu intimidé, le bossu s’avança au milieu de l’assistance, qui ne le quit-
tait pas des yeux. L’homme en noir appliqua alors son doigt sur la bosse et prononça
quelques mots étranges. Aussitôt la bosse disparut, comme escamotée par la main
d’un habile prestidigitateur et Mathieu Collesson se trouva aussi droit qu’un lans-
quenet du Roi. Il se confondit aussitôt en remerciements chaleureux. Mais l’homme
en noir lui donna l’ordre de se joindre à la foule et de participer à la cérémonie que
son arrivée avait troublée.
Au petit matin, quand tout fut terminé, Mathieu, le cœur en fête, rentra chez lui. Sa
femme, la brave Mélanie, ne put en croire ses yeux quand elle vit la métamorphose
de son époux. Mathieu lui conta l’affaire en détail, lui recommandant bien de n’en
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rien dire.
Mais la nouvelle de la guérison de Mathieu se propagea dans le village comme une
traînée de poudre. Au couaroïl2, toutes les commères du voisinage interrogèrent
Mélanie. Celle-ci refusa d’abord de donner des explications ; mais pressée de ques-
tions, elle répondit à l’une que son époux était allé à Nancy voir un fameux astro-
logue ; à l’autre, que c’était saint Nicolas qui l’avait guéri après une neuvaine, à une
troisième, que Mathieu avait fait une chute de voiture, qu’il était tombé sur le dos
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et que cela avait suffi pour redresser son échine. Mais à la vieille Félicité Grandjean,
dont le mari était affligé de la même infirmité, elle avoua la vérité.
Félicité s’empressa de rentrer chez elle.
– Eugène, cria-t-elle en ouvrant la porte, tu as vu ce qui est arrivé au Mathieu ?
Il n’a plus de bosse !...
Et elle lui raconta comment la guérison s’était produite ; puis, elle ajouta d’une voix
pressante :
– Il faut aller au sabbat, comme lui. Et on te guérira.
– Ah ! non, par exemple, répliqua Eugène. Je n’ai pas envie de m’encanailler avec
les sorcières.
– Vas-y, une seule fois ! Après, tu seras guéri et libre.
– Non ! Et non ! protesta le mari. Je ne tiens pas à rôtir sur un bûcher comme le
Colas de Neufchâteau ou la Nini Vuillaume de Void ! Je préfère conserver ma vie et
ma bosse !...
– Dis tout de suite que tu as peur, s’emporta Félicité. Ah ! Sainte Vierge ! Quelle
bêtise j’ai faite le jour où j’ai épousé un bossu !
Piqué au vif par le reproche de sa femme, Eugène promit. Il s’informa du lieu où se
tenait le sabbat et, au jour indiqué, il se dirigea vers la côte des Fées.
Il arriva, comme l’autre bossu, en plein milieu de la cérémonie.
– Bonsoir, l’honorable compagnie, lança-t-il d’une voix forte. Je viens pour entrer
dans votre fameuse société.
Aussitôt, un immense éclat de rire salua ses paroles.
– Tu es fou ! pauvre homme ! lui dit l’homme en noir. Comment oses-tu songer à
faire partie de nos rondes avec ton horrible bosse ?
– Ma bosse ne fait rien à la chose, répliqua Eugène, un peu décontenancé. Vous pou-
vez bien me l’ôter, comme vous l’avez ôtée au Mathieu Collesson.
– Nous ne sommes pas médecins, ricana l’homme en noir. Mais approche, manant.
Les sorciers sont parfois capricieux. Le ton de ce nouveau bossu leur déplut fort. Ils
comprirent qu’il n’était pas sincère, que sa démarche était purement intéressée.
Mais Eugène Grandjean fit bonne contenance ; il s’avança au milieu de l’assistance,
espérant que, malgré ce rude accueil, il serait guéri.
Alors, l’homme en noir, qui n’était autre que le Diable lui-même, s’approcha du
bossu, fit quelques signes sur sa poitrine et lui ajusta sur les côtes une nouvelle
bosse, celle-là précisément qu’il avait enlevée à Mathieu Collesson. Puis il le renvoya
auprès de sa femme.
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Situation initiale
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Personnages
(noms, caractéristiques)
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Lieux
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Quête
Rencontres
et d’une pièce de théâtre.
Mise en parallèle d’un conte
Formule et formulette
Situation finale
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Conte 1
LE HÉRISSON
Le hérisson se promenait sur la route, a trouvé un sou. Un petit sou percé, verdi,
moisi. Il a dit :
« Quelle chance j’ai ! Me voilà riche maintenant. Le roi n’est pas mon cousin ! »
Or, justement, le roi passait par là. À cheval, avec ses cavaliers. Il a entendu ce que
disait le hérisson, il s’est arrêté net.
« Qui se permet de Nous manquer de respect ? C’est toi, petit bonhomme mal
peigné ?
– Mal peigné mais bien renté, a répliqué le hérisson. J’ai là un trésor comme tu n’en
as jamais vu ! »
Le roi s’est mis à rire :
« Tu as un trésor, drôle de petit bonhomme ? Je voudrais bien voir ça, par exemple ! »
Le hérisson a montré son petit sou percé, verdi, moisi :
« Tiens, regarde – tous ces argents-là, c’est à moi ! Tu ne dois pas en avoir la moitié
d’autant. »
Le roi s’est vexé. Il a pris le petit sou et l’a mis dans sa poche :
« Ça t’apprendra à te moquer de ton roi, vilain petit bonhomme ! »
Le hérisson l’a regardé faire.
« J’aurais dû me méfier, il a dit. J’aurais dû me douter que tu me le volerais, mon
beau trésor. Tu n’as pas honte ? Seulement, ça ne se passera pas comme ça, que
non !... »
Le roi s’est fâché. Il a jeté le petit sou par terre, il a crié :
« Voilà ce que j’en fais de ton trésor, stupide petit bonhomme ! »
Le hérisson a hoché la tête :
« Évidemment ! Tu as peur de moi, alors tu me les rends, mes beaux argents. »
Du coup, le roi n’a plus rien trouvé à répondre. Il a piqué des deux et Il est parti au
galop, avec ses cavaliers. Bon voyage !...
Le hérisson a ramassé son petit sou percé, verdi, moisi. Il s’est dit : « Maintenant
que me voilà tellement riche, il me faut trouver un endroit où je vivrai en bonne
compagnie. »
Il est parti, il a marché, il est arrivé au paradis. Le paradis, c’est vraiment bien. Il y
a tout ce qu’il faut, on a tout ce qu’on veut et les gens semblent convenables.
Le hérisson s’est installé, s’est mis à vivre là. Il est resté un bout de temps et encore
un peu. Puis il a dit :
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« Voilà une bonne chose de faite. Là-dessus, je m’en vais. Bonsoir tout le monde et
la compagnie. »
On lui a dit :
« Comment ça, tu t’en vas ? Pourquoi tu t’en vas ? Tu n’es pas heureux ici, tu
t’ennuies ?
– Je ne m’ennuie pas. Mais il est temps que je rentre dans la forêt. Dans mon petit
chez moi sous les racines. »
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Conte 2
LE CORBEAU QUI FUT PIQUÉ D’UNE ÉPINE À LA PATTE
Il était une fois, et il n’est plus… Il y avait un corbeau. Il s’en allait par la campagne,
tantôt se perchant, et tantôt voltigeant. Pendant sa promenade, une épine s’enfonça
dans sa patte. Il l’arracha et la porta chez une vieille femme.
– Grand-mère, lui dit-il, garde-moi s’il te plaît cette épine. Je reviendrai te la
reprendre.
La vieille prit l’épine et la posa sur la cheminée. Elle attendit un jour, elle attendit
deux jours, le corbeau ne venait pas…
Un soir, elle alluma sa chandelle ; la mèche était restée trop bas. La bonne femme
voulut la tirer avec l’épine du corbeau. La flamme de la chandelle brûla l’épine. Et
juste au même instant, prrrrrr…, voilà notre corbeau qui arrive.
– Grand-mère, je viens chercher mon épine, dit-il.
– Ah, mon fils ! répondit la vieille, elle a brûlé, ton épine. Je voulais retirer la mèche
de la chandelle avec…
– Je veux mon épine, grand-mère. Je t’avais bien dit que je reviendrais la chercher…
Et comme la vieille femme ne voulait plus l’écouter, le corbeau se posa sur le bord
de la fenêtre, et ne cessa de crier :
– Ou l’épine, ou la chandelle ! Ou l’épine, ou la chandelle…
Et cela dura des heures ; la vieille femme ne réussit pas à se débarrasser du corbeau,
ni à le faire taire. À la fin, elle fut bien obligée de lui donner sa chandelle, et ainsi
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– Ah ! mon fils, dit la vieille femme, la vache a cassé la chandelle d’un coup de sabot.
– Alors, donne-moi la vache, dit le corbeau.
Et comme la vieille ne voulait pas l’écouter, il se posa sur le bord de la fenêtre et
commença sa chanson :
– Ou la chandelle, ou la vache… Ou la chandelle, ou la vache…
Et il n’en finissait pas. Il cria ainsi pendant des heures et des heures. C’était un
supplice pour la bonne femme. Elle fut donc obligée de donner la vache, pour se
débarrasser du corbeau.
Celui-ci mena la vache à une autre vieille.
– Grand-mère, garde-moi cette vache s’il te plaît. Je viendrai la chercher d’ici peu.
La vieille femme prit la vache et la mit dans l’étable. Elle attendit un jour, deux
jours… Elle attendit trois jours… Le corbeau ne revenait pas. La vieille femme
mariait son fils. Elle pensa :
– Je vais tuer la vache du corbeau pour faire le repas des noces.
Ce qu’elle fit. Elle eut ainsi de la viande pour tous les bons plats qu’elle offrit aux
invités. Quand toute la vache fut mangée, sans qu’il en reste une seule bouchée, juste
à ce moment survint notre malin corbeau. Il attendait sans doute l’occasion pour
embêter la bonne femme.
– Je viens chercher ma vache, grand-mère, dit-il.
– Ta vache ? Je ne l’ai plus, répondit la vieille femme. Je t’ai attendu un jour, deux
jours, je t’ai attendu trois jours… Comme tu ne revenais pas, j’ai pensé que tu
n’avais point l’intention de la reprendre… Alors, j’en ai fait le repas des noces… Je
l’ai donnée à manger aux invités, les gens de la maison de la mariée…
– Eh bien, puisque tu ne peux me rendre ma vache, tu me donneras la mariée, dit le
corbeau.
Et comme la vieille ne voulait pas prêter attention à une telle sottise, il se posa sur
le bord de la fenêtre et se mit à crier :
– Ou la vache, ou la mariée… Ou la vache, ou la mariée…
Et cela dura des heures et des heures. L’entêté corbeau ne voulait pas partir sans avoir
la mariée. On fut bien obligé, à la fin, de la lui donner pour se débarrasser de lui.
Le corbeau, accompagné de la nouvelle mariée vêtue de ses beaux habits, rencontra
dans la montagne un berger qui jouait de la flûte. Le son de la flûte plut beaucoup
au corbeau. Il dit au berger :
– Frère, si tu veux me donner cette flûte-là, je te donnerai cette nouvelle mariée…
Qu’en dis-tu ?
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Le berger réfléchit un instant : c’était une jolie fille, toute prête à être mariée, dans
ses parures de noces.
– Eh bien, d’accord, répondit-il au corbeau.
Il lui donna la flûte et prit la nouvelle mariée.
Et le corbeau commença à chanter sur la flûte :
« Je donnai l’épine, – je pris la chandelle.
« Je donnai la chandelle, – je pris la vache.
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Conte 3
LE MIROIR
Il avait essuyé un terrible orage alors qu’il traversait une forêt. Pris au dépourvu, il
avait cherché un abri et avait trouvé une misérable cabane habitée par un couple de
vieilles gens. Il avait été accueilli comme un prince. Malgré leur pauvreté, les deux
vieux lui avaient donné de quoi se changer, se chauffer, se nourrir, lui avaient donné
un lit pour dormir sans rien lui demander en échange. Aussi, le lendemain était-il
parti en les remerciant du mieux qu’il pouvait, mais en se promettant de revenir leur
apporter un cadeau. Il avait remarqué qu’il n’y avait aucun miroir dans la maison.
Il en acheta un dans la ville voisine et retourna le leur donner.
Quand il arriva, la vieille était partie, et il donna donc le cadeau au vieux. Celui-ci
s’en alla ouvrir son cadeau, il n’avait jamais vu de miroir de sa vie, et le regardant,
il pensa voir là le portrait de son vieux père, et il en fut tout réjoui, réjoui à en pleu-
rer de bonheur. Croyant que ce portrait ne pourrait intéresser personne d’autre que
lui, il s’en alla le cacher dans le grenier sans rien dire à sa femme. Et chaque fois
qu’il pensait à son père, il s’en allait dans le grenier contempler ce qu’il croyait en
être le portrait.
Sa femme fut intriguée par ce manège. Un jour qu’il était parti, elle s’en alla, à son
tour, dans le grenier voir ce qu’il pouvait bien y cacher et elle découvrit le miroir.
Elle n’en avait jamais vu non plus. Elle crut y voir tout autre chose que ce que
croyait y voir son époux.
– Je savais bien qu’il me trompait, s’écria-t-elle, mais cela m’est bien égal, parce
qu’elle est laide et encore plus vieille que moi !
Et puis elle n’en parla plus, mais les relations des deux vieux se dégradèrent.
Elles se dégradèrent à tel point qu’un garde champêtre qui était de leurs amis et
ignorant tout autant qu’eux les objets de notre civilisation s’en inquiéta et, les
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1 Complète le tableau.
Texte 1
Texte 2
............................................................................................
............................................................................................
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de théâtre ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
– le cordonnier : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . – la forêt : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
– la formule avec les jours : ................... – les sorciers : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
f) Quel est le point commun entre Henri (texte 2) et Mathieu (texte 1) ?
............................................................................................
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Matériel
À préparer
Compétences visées Regrouper des critiques de
■ Analyser un écrit spécifique : la critique de spectacle. théâtre extraites de journaux
(locaux, nationaux, spécialisés).
■ Dégager les caractéristiques d’un genre donné.
S’assurer que ces critiques sont
■ Être capable d’expliciter et d’argumenter son point compréhensibles par les élèves.
de vue. Réaliser avec tous ces articles
■ Produire une critique de spectacle. (montage) une fiche-outil
à photocopier.
■ Revenir sur le mot critique. Faire rechercher sa définition dans plusieurs dictionnaires.
Attention, bien faire différencier l’adjectif critique du nom. Lister au tableau les définitions
du substantif critique. Entourer le sens qui nous intéresse.
■ Chaque groupe présente son travail au reste de la classe. Préciser que l’avis du journa-
liste doit être argumenté : il ne suffit pas de dire « j’aime » ou « je n’aime pas ».
Prolongement
Arts plastiques
Réaliser un programme par pièce, pour une soirée théâtrale destinée aux parents.
Pour cela, apporter différents programmes de spectacles et repérer ce qu’on y trouve
(titre de la pièce, nom de l’auteur, du metteur en scène, des acteurs avec leurs person-
nages, etc. ; mais aussi extraits de critiques ou courte interview du metteur en scène).
Prévoir donc d’insérer dans ce programme des extraits tirés des critiques des enfants.
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Le mystère
du marronnier
Présentation
Orientations pédagogiques
La richesse de cet ouvrage tient à son ancrage dans différents genres lit-
téraires. La dimension fantastique y est particulièrement importante. La
dimension historique reste, elle aussi, centrale. Les enfants, pour bien
comprendre le roman, doivent se documenter sur cette période de l’his-
toire de France qui est inscrite aux programmes du cycle 3. Différents
témoignages et récits romancés portant sur la Seconde Guerre mondiale
permettent de mettre en réseau le texte à étudier. Enfin, cet ouvrage
aborde avec beaucoup de finesse la question de l’absurdité de la guerre
et de la souffrance qu’elle engendre par le biais d’une histoire dont le
leitmotiv trouve ses sources dans un texte d’Aragon mis en musique par
Léo Ferré. Les enfants peuvent ainsi aborder la dimension militante
d’une certaine littérature qu’on appelle
« littérature engagée ».
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3
➜ Séquence 1 : Travail sur la dimension fantastique du roman
■ Étape 1
Découverte des trois premiers chapitres (p. 3 à 24).
Étude du basculement fantastique dans le temps.
■ Étape 2
Découverte des chapitres 4 et 5 (p. 25 à 41).
Repérage des constantes du récit fantastique.
■ Étape 3
Découverte du chapitre 6 (p. 42 à 55)
Étude du champ lexical de la peur.
■ Étape 4
Lecture d’œuvres fantastiques ou de contes en lien avec Le mystère
du marronnier (thématique du voyage dans le temps).
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Le mystère du marronnier
Séquence 1
Travail sur la dimension fantastique du roman
Le mystère du marronnier est un roman dont l’intrigue se noue à partir d’un événement
fantastique. Le récit est ancré dans le réel et cet élément va permettre un basculement
fantastique dans le temps.
Cette première séquence se propose d’entrer de plain-pied dans la dimension fantastique
du texte. Elle s’organise en quatre étapes.
La première étape permet la découverte des trois premiers chapitres et s’intéresse plus
particulièrement à l’événement fantastique qui débute le roman.
La deuxième étape invite à la découverte des chapitres 4 et 5, avec la mise en évidence
de la situation-problème, de l’intrigue, des hypothèses et des actions des personnages.
La troisième étape propose un travail plus spécifique sur le chapitre 6 et sur le rôle de la
description dans un récit d’aventures fantastique.
Enfin, la dernière étape met en perspective le début de roman étudié avec des extraits
de récits fantastiques portant sur la même thématique (le voyage dans le temps).
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Compétences visées
■ Repérer événements présents et événements passés
Matériel
dans un récit au présent.
À disposition
■ Comprendre l’importance de la description pour la mise
Fiche activité 2 p. 115 :
en place d’une atmosphère.
Travail sur la description
■ Balayer un texte à la recherche d’indices donnés. (lexique de la peur).
■ Relever, dans un texte, des mots appartenant au même
champ lexical.
■ Proposer un temps d’échanges après cette lecture. Que s’est-il passé durant cette nuit
de veille ?
■ Faire remarquer le va-et-vient entre événements présents et événements passés
(montrer que le récit des événements passés est un vrai récit à suspense.
■ Faire souligner qu’un nouvel événement fantastique conclut le chapitre 6 (les hommes
du passé ont entendu Pierre et François tambouriner aux carreaux) ; ce qui permet une
progression dans la mise en tension du texte (que va-t-il se passer ?).
■ Reprendre la fiche-outil 1 et la compléter à partir de ces nouveaux éléments.
■ Effectuer une restitution du travail des groupes page par page. Faire remarquer ainsi
que les pages les plus descriptives contiennent le plus d’éléments en lien avec
l’inquiétude et la peur. Certaines pages ne contiennent que peu de mots sur ce thème
(pages d’action, succession d’événements).
■ Lister au tableau les termes relevés par les enfants.
On obtient ainsi : la frayeur, nuits peuplées de cauchemars, envie de pleurer, vies gâchées
par la guerre, folie des hommes, pensées obscures, je prends garde, des cris pareils aux
pleurs d’un bébé, clarté étonnante, forme laiteuse, effrayant, lugubre, qui me hérisse le poil,
un avertissement, un long frisson, l’air aux abois, avec fièvre, inquiet, aux aguets, nous
redoutons, armes braquées, avec terreur, spectateurs impuissants, avec horreur, un
sentiment d’angoisse, gorge nouée, j’implore, désarmé.
■ Élargir cette liste collectivement. Puis classer les mots selon leur appartenance gramma-
ticale.
■ Les groupes présentent à tour de rôle le texte qu’ils ont étudié au reste de la classe
(lecture à haute voix préparée au préalable), et évoquent leur travail de repérage sur le
basculement dans le temps.
■ Écrire au tableau, pour chaque groupe, les caractéristiques relevées pour chacun
des textes.
Prolongement
Production d’écrits
Inviter les enfants à faire le récit d’une grande peur qu’ils ont pu éprouver dans leur vie,
en réinvestissant le vocabulaire étudié au cours du travail sur le champ lexical de la peur.
109
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Date
Étude de la mise en place
Nom du récit.
............................................................................................
............................................................................................
............................................................................................
............................................................................................
Cites les pactes scellés au cours du roman (promesse ou accord établis entre
2 deux personnages).
............................................................................................
............................................................................................
............................................................................................
............................................................................................
3 Complète le tableau.
110
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Lecture en réseau
(dimension fantastique).
Texte 1
« Qu’est-ce qu’on va faire ? demande-t-elle. Oh, j’ai une idée ! Je vais dessiner un
énorme goûter ! Une brioche, par exemple, avec de la confiture.
– D’accord », fait le crayon ravi.
Émilie dessine alors une brioche joufflue, surmontée d’un chapeau. Puis elle
ajoute un pot de confiture d’abricots en prenant bien soin de dessiner les fruits
à l’intérieur.
« Ça sera bien meilleur que de la marmelade ! » murmure-t-elle.
Elle ajoute une petite cuillère, pose le crayon sur son bureau et attend. Au bout
de quelques secondes, la brioche commence à enfler, lentement. À côté, le pot et
la cuillère sortent à leur tour du papier. Ébahie, les yeux écarquillés, Émilie se
trouve attablée devant un succulent goûter.
« Alors, tu es convaincue ? demande le crayon d’une voix triomphale.
– Oui, oui ! » crie Émilie en battant des mains. Et elle mord dans la brioche fondante.
« Mmm ! Ce que c’est bon ! Vite, dessinons autre chose !
– Pas si vite, réplique le crayon. Finis d’abord de goûter et va te laver les mains.
J’ai horreur des doigts collants. »
Émilie se hâte d’engloutir le contenu du pot de confiture et court à la salle
de bains.
Aussitôt revenue, les yeux brillants, elle s’installe à son bureau devant une nou-
velle feuille de papier.
« Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? demande le crayon.
– Tu verras… C’est une surprise. »
Émilie prend un air supérieur. Elle commence à tracer la queue d’un animal, ter-
minée par une touffe de poils. Puis elle passe au corps : les pattes, la tête, des raies
partout…
« Et voilà ! s’écrie-t-elle.
– Mais tu es complètement folle ! glapit le crayon. C’est un tigre ! »
L’espace d’une seconde, il essaie de concentrer toutes ses forces pour empêcher le
dessin de devenir vrai. Mais rien à faire, le tigre commence à prendre vie… Déjà,
il bondit hors de la feuille de papier, saute de la table, et se précipite en grondant
sur Émilie qui s’est réfugiée en catastrophe au bout de son lit. Épouvantée, la
petite fille saisit un coussin et le coince entre les mâchoires du fauve.
Heureusement pour elle, Émilie a dessiné l’une des pattes de l’animal plus courte
que les autres, et le tigre, bancal, ne cesse de tomber.
autorisée pour une classe seulement
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
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Lecture en réseau
(dimension fantastique).
– Oui, ça y est, répond Émilie qui efface les derniers poils du tigre.
– Eh bien, nous l’avons échappé belle ! marmonne le crayon. Désormais, il
faudra que tu me dises ce que tu as l’intention de dessiner avant de commencer.
Je l’exige.
– D’accord, répond Émilie. De toute façon, c’est fini pour ce soir. J’ai du travail. »
[…] Émilie prend une feuille. Seulement, cette fois, elle laisse le crayon magique
de côté et débouche son stylo. Puis elle écrit le titre de son histoire : « La vie de
messire Robert de Franche-Comté, seigneur du Moyen Âge ». Le crayon la
regarde de travers, vexé d’être si vite abandonné.
« Qu’est-ce que tu écris, là, avec ce stylo tout bête ? demande-t-il sur un ton
indifférent.
– Une histoire sur le Moyen Âge.
– Et qu’est-ce que c’est, le Moyen Âge ?
– Une époque formidable, avec des châteaux forts, des seigneurs, des tournois…
– Des châteaux forts ? À quoi ça ressemble ?
– Oh, tu m’énerves à la fin ! Je vais t’en dessiner un, ça sera plus simple ! »
Joignant le geste à la parole, Émilie saisit le crayon et dessine à grands traits en
faisant des commentaires. Le crayon, ravi, se laisse guider par la main de la petite
fille.
« Voici les tours d’angle, dit-elle. Là, le donjon avec des meurtrières. Les cré-
neaux, le pont-levis, les douves pleines d’eau… Ici, une bannière. Aux person-
nages, maintenant : les gardes, les guetteurs… »
Le crayon, médusé, ne dit mot.
Émilie place le château au sommet d’une colline dominant la campagne environ-
nante. En dernier lieu, elle ajoute, tout près du pont-levis, deux cavaliers qui
demandent à entrer.
« Voilà, dit-elle, c’est terminé. Qu’en penses-tu ? »
Le crayon, dégrisé, songe à ce qui va se passer.
« Euh… C’est très spécial, hasarde-t-il d’un ton inquiet.
– Spécial ? Sensationnel, tu veux dire !
– Peut-être, mais j’aimerais bien que tu te dépêches d’effacer tout ça avant que…
– Tu crois qu’il pourrait devenir vrai, lui aussi ? s’exclame la petite fille. Moi, j’ai-
merais bien, remarque…
– Aïe, aïe, aïe… gémit le crayon. C’est bien ce que je craignais… Cela ne me plaît
autorisée pour une classe seulement
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
Émilie est bien trop fascinée pour obéir : devant elle, le dessin commence à s’ani-
mer. […] Le pont-levis s’abaisse lentement, livrant accès au château. Émilie est
tout excitée :
« Viens, on y va ! crie-t-elle.
– Ah ! non, pas moi ! proteste le crayon.
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Lecture en réseau
(dimension fantastique).
Texte 2
Deux hommes marchaient dans la campagne. L’un d’eux, le plus âgé, dit à
l’autre :
– Je suis fatigué. Va me chercher un peu d’eau dans ce puits que je vois là-bas, au
bout du champ. Je t’attendrai sous ces arbres, à l’ombre.
Le jeune homme traversa le champ. Parvenu auprès du puits, il y rencontra
une jeune fille qui puisait de l’eau. Se sentant attiré par cette jeune fille d’une
manière irrésistible, il lui adressa doucement la parole, il lui demanda son nom.
Elle lui répondit avec un sourire. Un instant plus tard, il lui proposa de porter sa
jarre d’eau jusqu’au village. Elle accepta. Au village, il fut invité à partager le
repas dans la maison de la jeune fille. Il fit la connaissance de toute sa famille et
finit par demander la main de celle qui l’avait conduit là. On la lui accorda.
Lorsque la cérémonie du mariage fut accomplie, il se mit au travail dans les
champs du village. Il eut des enfants et s’occupa de leur éducation. Un d’eux
mourut de maladie. Les parents de sa femme moururent eux aussi, un après
l’autre, et il devint à son tour chef de famille. Son fils aîné se maria et quitta le
village, où il revenait une fois par an. Puis sa femme, dont les cheveux avaient
blanchi, fut saisie d’une fièvre inguérissable et quitta la vie.
Il la pleura, car il l’avait beaucoup aimée.
Quelques jours plus tard, une soudaine inondation ravagea la campagne. Le
paysan fut emporté avec les autres dans un large tourbillon d’eau boueuse. Il se
débattait, il essayait de tendre la main pour saisir les cheveux de son plus jeune
enfant, qui se noyait sous ses yeux. Soudain, sans qu’il pût dire pourquoi, il se
rappela son ancien ami, le vieil homme qui lui avait demandé de l’eau.
Aussitôt il se retrouva en terrain sec, traversant un champ, une jarre d’eau à
la main. Il revint auprès du vieil homme assoupi sous un arbre. Quelque chose,
autorisée pour une classe seulement
dans l’air redevenu pur et léger, semblait indiquer au paysan qu’il se trouvait au
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
seuil même du grand mystère de Vishnu, le dieu qui maintient en place les
mondes.
Le vieil homme se réveilla et lui dit en se redressant :
– Le soleil est déjà bas. Tu as été bien long. Je m’apprêtais à venir te chercher.
Jean-Claude Carrière, « L’homme qui était allé chercher de l’eau »,
Le Cercle des menteurs, © Éditions Plon, 1998.
113
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Date
Questionnaire de compréhension
Nom portant sur le premier chapitre.
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Date
Travail sur la description
Nom (lexique de la peur).
......................................... .........................................
......................................... .........................................
......................................... .........................................
......................................... .........................................
......................................... .........................................
......................................... .........................................
Classe les mots suivants selon le degré de peur qu’ils représentent pour toi
3 (de la moins importante à la plus importante).
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Le mystère du marronnier
Séquence 2
Travail sur la dimension historique du roman
Matériel
Compétences visées
À disposition
■ Lire de façon autonome la fin d’un roman. – Fiche-outil 3 p. 119.
■ Émettre des hypothèses à partir de la fin d’un récit. – Fiche activité 3 p. 126 :
■ Mettre en perspective un début et une fin d’histoire. Compréhension de la fin
du livre (chap. 12).
■ Mettre en évidence la cohérence globale d’une œuvre.
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Compétences visées
■ Vérifier des hypothèses de lecture en s’appuyant sur
la recherche d’indices donnés.
■ Relever chapitre par chapitre les éléments d’une même
thématique.
■ Comprendre un texte par rapport à un contexte
historique donné.
■ La lecture de chaque chapitre est suivie d’un temps d’échanges collectifs où les enfants
réajustent leurs hypothèses et récapitulent ce qu’ils ont appris dans le texte.
■ Lister au fur et à mesure de la lecture des chapitres, sur une grande affiche, les
éléments historiques relevés.
■ Lorsque les chapitres 12 à 7 ont été lus, faire revisiter en une séance les six premiers
chapitres.
Les enfants balaient le texte à la recherche des éléments historiques qui s’y trouvent.
■ L’affiche récapitulative est complétée. On peut ainsi obtenir :
Chapitre 11
La dénonciation.
Chapitre 10
Les soldats.
Chapitre 9
La perquisition, l’arrestation.
Chapitre 8
Les dangers, la peur.
Chapitre 7
Les avions, la guerre.
Chapitre 6
Les chars, l’oncle Léon (résistant, passeur).
Chapitre 2
Le résistant, le passeur, la Suisse, les héros de l’ombre, les familles persécutées, les soldats
allemands, la collaboration, l’arrestation.
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Compétences visées
Matériel
■ Lire, comprendre et mettre en perspective des textes
À disposition
portant sur un même sujet.
Fiche-outil 4 p. 120 à 125.
■ Mener un travail de prise d’indices dans plusieurs textes
autour d’un thème donné.
■ Écrire et exposer de façon synthétique des connais-
sances historiques acquises au cours de différentes lectures.
Prolongements
Intertextualité
Proposer en lecture suivie (par l’adulte éventuellement) des livres en lien avec cette
période : L’Étoile d’Erika de Ruth Vander Zee, Milan ; La Grande Peur sous les étoiles de
Jo Hoestland, Seuil ; Otto de Tomi Ungerer, L’école des Loisirs ; Chante, Luna de Paule
Du Bouchet, Gallimard.
Histoire
■ Travailler de façon approfondie sur la Seconde Guerre mondiale avec étude de docu-
ments à la clé et/ou extraits de films.
Proposer en lecture le livre documentaire Rappelez-vous 44 de Gérard Finel, Éditions
Ouest-France.
■ Constituer deux frises du temps (sur deux bandes de papier blanc) pour les deux jour-
nées décrites dans le texte : une pour la journée du 27 septembre 1943 et une pour la
journée du 27 septembre 1988, en s’aidant des indices donnés dans le texte.
118
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interminable attente de nouvelles. Ces nouvelles, que leurs parents leur avaient
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
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Lecture en réseau
(dimension historique).
Texte 1
Ma mère dit toujours que ça fait mal élevé de se jeter sur la
nourriture. Surtout chez les gens. Et qu’il faut toujours en lais-
ser dans un coin de son assiette, c’est plus poli. Moi, pour
l’embêter, je sauce souvent avec mon pain, en ne laissant pas
une miette. Je déteste quand ma mère veut jouer la dame,
prendre des grands airs et des prétendues bonnes manières.
Hanna, c’est vraiment l’inverse. Avec elle, il ne faut pas man-
ger, il faut engloutir : c’est impératif. Quand je déjeune avec
elle, si je ne reprends pas trois fois de chaque plat, elle dit que
je suis malade, ou pire que je n’aime pas. Et si je n’aime pas ses
plats, c’est elle que je n’aime pas.
Hanna, quand elle a faim, ne peut pas se retenir, elle passe
à table. Le jour où je suis venu avec Agnès pour la première
fois, ça a mal commencé. Agnès est toujours en retard. On
devait venir à midi, on est arrivés à midi vingt. Hanna était
attablée, une fesse posée sur un coin de sa chaise, comme si elle
devait toujours être prête à bondir, et finissait sa deuxième
côtelette panée dans de l’œuf. Aussitôt elle nous a présenté un
plat grisâtre en gelée : c’était du pied de veau préparé comme
chez elle. La gelée tremblotait au rythme de ses pas. Elle a dit :
« C’est du galer. » J’ai répondu : « Merci. » Agnès n’a pas pu en
avaler une bouchée, la gelée la fait vomir. Hanna a commencé
à faire la tête. Agnès n’a rien vu, elle ne la connaît pas. Au bout
d’un moment elle a carrément lancé à Hanna : « Au fait, com-
ment est-ce que vous avez vécu la guerre ? » Je me suis
demandé pourquoi « au fait », et j’ai attendu la catastrophe en
retenant mon souffle. On aurait dit que Hanna n’avait pas
entendu la question brutale de ma copine. Elle la regardait
picorer dans son assiette de boulettes de fécule de pomme de
terre depuis un quart d’heure. Elle s’est levée sans un mot, lui
a arraché son assiette, a ouvert la fenêtre et a balancé les bou-
lettes en poussant son petit cri d’appel aux pigeons. « Eux au
moins savent ce que manger veut dire. » Et puis, toujours
debout, en observant les volatiles dévorer son plat, elle a dit :
autorisée pour une classe seulement
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
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Lecture en réseau
(dimension historique).
hurlé. Mais je suis là, toujours là. Voilà, maintenant il faut que
vous partiez. Parce que je vais pleurer. »
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Lecture en réseau
(dimension historique).
Texte 2
Jaqueline s’est enfermée avec sa sœur. Moi je suis descendue avec Josette et pour
la première fois de ma vie j’ai fait comme maman, j’ai chargé la cuisinière à bois,
j’ai craqué une allumette et j’ai fait réchauffer la soupe de la veille. J’ai retiré la
culotte pisseuse de Josette, je suis sortie décrocher le linge qui pendait au fil d’éten-
dage. J’ai changé Josette. Je lui ai dit : « Tu iras au pot avant de te coucher. » Ma
voix ne tremblait pas, j’en étais étonnée. En moi c’était le naufrage, mais je m’ac-
crochais aux soins à donner à ma petite sœur comme à une bouée de sauvetage.
J’ai versé la soupe dans les assiettes. Josette ne me quittait pas des yeux. J’ai
avalé une première cuillerée de soupe. Cette chaleur qui descendait en moi m’a
fait monter les larmes aux yeux. J’ai serré les mâchoires.
– Alors, qu’est-ce que tu attends pour manger, Josette ? Que ce soit froid ?
Ma mère m’a expliqué plus tard qu’une partie du réseau de Résistance auquel
appartenait mon père avait été trahie et prise par les Allemands. Mon père avait
réussi à s’enfuir et avait été abattu dans la grande vigne non loin du bois, alors qu’il
courait. « Abattu comme un lapin. » C’est ce qu’elle avait dit et moi je repensais à
cet après-midi de septembre où nous rentrions à bicyclette. En passant devant cette
vigne, nous avions entendu aboyer un chien. Mon père avait mis pied à terre.
– Regardez ! Regardez le chien qui court derrière le lapin. Regardez comme il
est malin, le lapin, il zigzague, il feinte, et ce couillon de chien qui va tout droit,
quel lourdaud !
J’imagine que mon père aussi a essayé de feinter, mais que faire contre des
armes automatiques qui crépitent et hachent les vignes et vous tuent ? Il est mort
dans sa canadienne, le visage dans la terre qu’il avait aimée. Et les autres, les
grands hommes aux bottes noires sont venus à la maison, espérant sans doute
que, sous le coup de l’émotion, des menaces et des violences, ma mère dénonce-
rait le reste du réseau mais elle ne savait rien et de toute façon, dès qu’elle avait
vu la canadienne, elle avait pour ainsi dire perdu la raison.
Mes souvenirs du lendemain sont plus brouillés. Le vieux médecin de famille
est venu et reparti en répétant : « Si c’est pas malheureux, si c’est pas malheu-
reux ! » Puis deux hommes sales et mal rasés sont rentrés par-derrière, dans la cui-
sine. Ils venaient parler à ma tante.
Jaqueline a longuement expliqué les choses à maman. Comme si elle pou-
vait la comprendre ! Je pense qu’elle devait lui dire qu’il fallait fuir, que les
Allemands n’abandonneraient pas la partie si facilement. Beaucoup de femmes
autorisée pour une classe seulement
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
avaient été emprisonnées et déportées pour moins que ça. Elle, Jaqueline,
n’avait pas été inquiétée parce que Roger n’avait que son ancienne carte d’iden-
tité où il n’était pas mentionné qu’il était marié. Il avait été inscrit au camp
comme célibataire.
De bon matin, Jaqueline a enfilé un pantalon de Roger, elle a enfourché la
bicyclette de papa, m’a fait monter derrière elle, et maman, comme un automate,
a suivi sur sa bicyclette avec Josette qui débordait du panier. Elle pédalait sans
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Lecture en réseau
(dimension historique).
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Lecture en réseau
(dimension historique).
Texte 3
Les Allemands se hâtent. Ils séparent les familles. D’un côté, les hommes. De
l’autre, les femmes.
autorisée pour une classe seulement
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
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Lecture en réseau
(dimension historique).
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Date
Compréhension de la fin du livre
Nom (chapitre 12).
Pour quelle raison essentielle François n’a-t-il pas écrit plus tôt ?
............................................................................................
............................................................................................
............................................................................................
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Le mystère du marronnier
Le roman Le mystère du marronnier témoigne d’une époque passée qui s’inscrit dans une
histoire à la fois familiale et collective. Le héros découvre au cours du roman la période
de la Seconde Guerre mondiale et le destin de son grand-oncle : l’oncle Léon. Il s’agit
d’un récit écrit à la première personne dans lequel le protagoniste principal est aussi le
narrateur. Ce récit est empreint d’une forte dimension personnelle que cette troisième
séquence se propose d’explorer.
Elle s’organise en trois étapes.
La première étape permet d’aller à la rencontre de Francisco Arcis, auteur du roman.
La deuxième ouvre sur la découverte de différents textes autobiographiques et permet
aux enfants de repérer les enjeux du genre.
La troisième débouche sur la production d’un écrit autobiographique fictif.
Un dossier « Prolongements » est proposé en fin de séquence. Il permet l’écriture collec-
tive d’un recueil à dominante autobiographique.
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Matériel
Compétences visées À disposition
Fiche-outil 6 p. 132 à 136.
■ Reconnaître des écrits autobiographiques (dégager
des critères communs).
■ Repérer les enjeux d’écriture de l’auteur dans un texte
autobiographique.
■ Organiser un échange collectif à partir de ce travail. Chaque groupe lit à haute voix
l’extrait choisi (lecture vivante préparée au préalable) puis décline ses réponses aux
questions écrites au tableau.
La classe est chargée de valider le travail du groupe. Tous les textes sont ainsi passés en
revue.
■ Repérer les différentes façons de s’y prendre pour évoquer sa vie. On peut lister ainsi
deux types de textes :
– le récit autobiographique ;
– le journal intime.
■ Lister ensuite au tableau les réponses apportées par les enfants. On obtient, par
exemple, la liste suivante :
– l’auteur témoigne d’une partie de sa vie (heureuse ou douloureuse) ;
– l’auteur fait revivre ceux qu’il a aimés et qui sont morts ;
– l’auteur partage avec d’autres des moments passés ;
– l’auteur se rappelle et retrouve l’enfant qu’il a été ;
– l’auteur fait revivre des instants lointains, flous, voire oubliés qui reviennent en écrivant ;
– l’auteur comprend d’où il vient et qui il est, il apprend à mieux se connaître.
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Le mystère du marronnier
Compétences visées
■ Relever dans un texte des indices donnés sur un personnage.
■ Écrire un journal fictif à partir d’indices précis.
■ Réécrire un texte en tenant compte des indications fournies
(sur la forme et sur le fond).
■ Lire un texte à haute voix et de façon vivante.
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■ Chaque enfant reprend son texte et le réécrit à partir des suggestions faites en petits
groupes.
■ Organiser une lecture collective à haute voix des journaux fictifs. Auparavant,
demander aux enfants de donner les heures indiquées sur leur journal fictif.
Une liste avec un ordre de lecture est alors affichée au tableau. Puis les fragments sont
lus dans l’ordre chronologique : heure par heure, minute par minute.
Demander de bien marquer un temps d’arrêt entre les fragments.
Prolongements
Lecture en réseau
Proposer en lecture d’autres journaux intimes fictifs : Je ne sais pas quoi écrire d’Anne Fine,
Folio Cadet ; Journal d’un chat assassin d’Anne Fine, L’École des Loisirs ; J’aime pas la poé-
sie de Sharon Creech, Gallimard Jeunesse ; C’est tout moi Clarisse la miss de Laurence
Chils, Albin Michel.
Histoire
Faire reconstituer l’arbre généalogique de Pierre en partant des indices donnés dans
le livre.
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Interview de l’auteur.
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Lecture en réseau
(dimension autobiographique).
Texte 1
Les Allemands attaquent la Pologne le 1er septembre 1939
La guerre, c’est les bombardements. Ces jours sont pleins de bruits terrifiants :
détonations, éclatements puis explosions qui m’épouvantent. Je me précipite tout
contre maman pour qu’elle me protège. Je ne la quitte pas. Et il y a les odeurs de
poudre, de poussière qui me font suffoquer et m’angoissent. À chaque alerte,
annoncée par le hurlement des sirènes, nous descendons de notre quatrième étage
dans l’abri de la cave. J’entasse dans une musette tous mes trésors : mes poupées,
les puzzles que j’adore, un jeu de ficelle, des livres. La nuit, vaguement réveillée,
je saisis la musette que je serre contre moi et descends en courant les escaliers.
Ces bombardements n’en finissent pas. Dans la cave, je retrouve Lenka et Jadzia
avec leurs parents. Tous ensemble on a moins peur.
Papa me prend dans ses bras :
– Je t’ai parlé des Allemands qui nous font la guerre. Je vais partir en Russie
avant qu’ils n’arrivent à Varsovie.
Je suis abasourdie. Je ne sais que penser.
– Nous ne pouvons pas partir tous les trois, m’explique maman. C’est très
loin et il faudra faire toute la route à pied. Tu es trop petite, Larissa, pour mar-
cher si longtemps.
– J’ai presque sept ans, je peux très bien marcher.
– Ce n’est pas possible, ce serait trop dur pour toi. Je pars mais je reviendrai
bientôt et nous serons réunis à nouveau, dit encore mon père. Et il me serre très
fort contre lui.
Il nous quitte, hésitant, portant un sac à dos rempli d’affaires et de nourriture.
Jakob fait partie des trois cent mille personnes qui quittent la Pologne pour la
Russie. Mes parents se sont séparés pour moi. J’ai le cœur gros de chagrin mais
je ne pleure pas. Les bombardements par vague continuent. Une vague d’avions
succède à une autre. Le ciel envoie la mort. La tension est terrible. Je la ressens si
fortement. Après trois semaines, les bombardements cessent. Par chance, notre
maison n’est pas touchée, mais autour tout est en ruine.
Alors survient l’événement qui m’a permis de survivre à la guerre : mon père
revient. Il avait réussi à traverser la Pologne et à entrer en Russie. Mais son
amour pour nous avait été le plus fort. Il avait refait le chemin inverse. Jakob
n’avait pas pu supporter de se sauver tout seul, sans Dorka et moi. Il avait tenu
la promesse qu’il m’avait faite de revenir bientôt, et nous sommes à nouveau
autorisée pour une classe seulement
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
réunis. Le retour de mon père me remplit de joie. Ma confiance en lui est sans
bornes. La vie semble pour moi reprendre son cours normal.
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Lecture en réseau
(dimension autobiographique).
Un jour, je vois maman, prête à sortir, glisser une bande blanche sur son bras.
– Maman, pourquoi tu mets ça ?
– Maintenant que les Allemands sont à Varsovie, il n’y a plus de gouvernement
polonais. Ce sont les Allemands qui dirigent tout. Ils ont ordonné que tous les
Juifs mettent un brassard. Ils veulent nous marquer comme différents des autres.
– Pourquoi ils font ça ? En quoi on est différents ?
– Nous ne sommes pas différents. Tous les hommes sont semblables. Mais les
nazis haïssent les Juifs : ils disent des mensonges sur nous et s’acharnent à nous
faire du mal. Nous sommes même obligés de travailler pour eux.
Maman ajoute :
– Mais toi, tu ne vas pas le porter, car tu n’as pas douze ans.
Je vois que le brassard n’est pas entièrement blanc, en son milieu il y a l’étoile
de David, une étoile bleue à six branches. Je suis révoltée. Même si moi je ne dois
pas le porter, je ressens cela comme une injustice envers mes parents, leurs amis,
Krysia. Dans la cour, je le raconte à Lenka. Ses parents, qui ne sont pas juifs, ne
sont pas obligés de porter ce brassard.
Tout est bouleversé. Je ne vais pas à l’école. Je reste à la maison.
– Maman, pourquoi je ne vais pas à l’école ?
– Les Allemands ont interdit l’école pour tous les enfants en Pologne. Krysia
va te donner des leçons pour remplacer l’école. Si Lenka veut, elle peut venir tra-
vailler avec toi. […]
Les Allemands nous enferment dans le ghetto le samedi 16 novembre 1940. Nous
n’avons pas à déménager. Notre maison fait partie du ghetto. Mais Lenka doit
s’en aller. Les Polonais catholiques n’ont pas le droit de rester avec les Polonais
juifs. Sa famille doit partir. Est-ce que nous nous reverrons un jour ? […]
Je vais avec papa au bout de notre rue. Nous sommes entourés d’un mur haut de
trois mètres, sur lequel courent des fils barbelés.
Larissa Cain, J’étais enfant à Varsovie, © Syros jeunesse.
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Lecture en réseau
(dimension autobiographique).
Texte 2
12 JUIN 1942
Je vais pouvoir, j’espère, te confier toutes sortes de choses, comme je n’ai
encore pu le faire à personne, et j’espère que tu me seras d’un grand soutien.
nous. Nous serons sept. » Silence. Nous ne pouvions plus dire un mot, la pen-
sée de Papa, qui, sans se douter de rien, faisait une visite à l’hospice juif, l’at-
tente du retour de Maman, la chaleur, la tension, tout cela nous imposait le
silence.
Soudain, la sonnette retentit de nouveau. « C’est Hello », dis-je. « N’ouvre
pas », dit Margot en me retenant mais ce n’était pas la peine, nous entendions
Maman et M. Van Daan parler en bas avec Hello, puis ils sont entrés et ont
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Lecture en réseau
(dimension autobiographique).
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Lecture en réseau
(dimension autobiographique).
Je me souviens q’un jour mon cousin Henri a visité une manufacture de ciga-
rettes et qu’il en a rapporté une cigarette longue comme cinq cigarettes. […]
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Je me souviens des rubriques « Vrai ou faux ? », « Le saviez-vous ? »,
« Incroyable mais vrai » dans les journaux d’enfants. […]
Georges Perec, Je me souviens, © Hachette, 1978.
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Compétences visées
■ Utiliser un matériau autobiographique pour produire
un texte écrit à la première personne.
■ Écrire une série de fragments à contrainte formelle forte.
■ Réécrire, sur une page, un texte de quelques lignes
en restituant une atmosphère, des émotions et sensations.
■ Partir du vécu pour écrire un texte personnel trouvant
place dans un recueil collectif.
■ Les enfants en prennent connaissance puis vérifient que leur texte respecte cette liste
de critères. Ils réécrivent leur texte si nécessaire.
■ Organiser en grand groupe une lecture des récits réécrits, qui peuvent ensuite être
regroupés pour réaliser un recueil collectif de la classe consacré aux souvenirs.
Ces souvenirs sont alors présentés par ordre chronologique (des plus anciens aux plus récents).
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Le mystère du marronnier
Séquence 4
La dimension philosophique du roman
Compétences visées
■ Repérer les liens spécifiques entre des personnages.
■ Rappeler des expériences et des discours passés.
■ Prendre en compte et respecter le point de vue d’autrui.
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Le mystère du marronnier
Compétences visées
■ Retrouver un passage dans un roman.
Matériel
■ Déterminer et connaître les principales caractéristiques
À disposition
d’un poème.
Fiche-outil 7 p. 142-143.
■ Découvrir et analyser des textes poétiques engagés Fiche activité 4 p. 144 :
portant sur une même thématique. Questionnaire de
■ Oraliser de façon vivante des poèmes (lus ou sus) compréhension, poèmes
devant la classe. de la fiche-outil 7.
■ Proposer aux enfants de rechercher dans le texte du roman qui est l’auteur de ces vers
(p. 21 : Léo Ferré chante Aragon).
Préciser qu’il s’agit d’un poème qui a ensuite été mis en musique.
■ Demander aux enfants quels sont les indices qui montrent qu’il s’agit bien d’un
poème. On peut obtenir les indices suivants :
– un poème est souvent un texte en vers (avec un retour à la ligne à la fin de chaque vers) ;
– un poème est souvent un texte en rimes ;
– chaque vers peut contenir le même nombre de pieds (travail du rythme) ;
– le vocabulaire est précis et recherché ;
– on trouve beaucoup d’images littéraires (des métaphores par exemple).
Cette liste est consignée sur un panneau récapitulatif qui s’enrichira et servira au cours
du travail de production d’écrits.
■ Demander aux enfants quelle interprétation ils peuvent faire de ces quatre vers insérés
dans le roman. Chacun doit justifier et argumenter son point de vue.
Parler alors de poésie engagée.
Compétences visées
Matériel
■ Analyser les caractéristiques d’un texte poétique.
À disposition
■ Enrichir son vocabulaire. Fiche-outil 7 (un seul
■ Produire un texte poétique sur un thème donné. extrait de la fiche par
■ Réécrire un texte. élève) p. 142.
■ Mettre en page et organiser formellement un texte
poétique.
■ Orthographier correctement un texte.
■ Organiser un temps d’échanges en grand groupe où chacun fait part de son travail
de repérage.
Remarquer les différents types de construction « Le dormeur du val » : par exemple est
un poème qui comporte des strophes ; le travail des répétitions dans le poème de Paul
Eluard ; le travail portant sur le rythme et les sonorités dans « Barbara » de Prévert par
exemple.
■ Faire une synthèse des remarques des enfants et les ajouter au panneau récapitulatif.
On peut ainsi obtenir les éléments complémentaires suivants :
– un poème peut comporter une ou plusieurs strophes (qui fonctionnent un peu comme
les couplets d’une chanson) ;
– on peut y trouver de nombreuses répétitions voulues par l’auteur ;
– un poème peut raconter une courte histoire ;
– on trouve souvent des jeux sur les sonorités (on parle de la « musique du texte »).
■ Proposer un temps de lecture du premier jet par deux. Chacun lit son poème à son
voisin qui réagit par rapport au panneau récapitulatif. Il vérifie que la plupart des critères
sont respectés et interroge son partenaire sur ses choix.
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Le mystère du marronnier
■ Chacun réécrit son poème puis le recopie au propre sur une grande affiche (veiller à
la mise en page et à ne pas oublier le titre).
■ Les affiches sont exposées et chacun lit son poème au reste de la classe. Ce travail sur
les textes affichés donne lieu à des retours plus pointus sur le texte : Pourquoi es-tu allé(é)
à la ligne là ? Ne pourrais-tu pas trouver un mot plus approprié dans cette phrase ? etc. On
peut parler ici d’une relecture « à la loupe ».
■ Puis chacun finalise son texte à partir des remarques faites et le recopie au propre,
orthographié correctement.
■ On peut, à la suite de ce travail, organiser les poèmes en recueil collectif.
Prolongements
Lecture en réseau
Organiser des lectures en réseau d’autres poèmes.
– Travailler sur des poèmes d’Aragon mis en musique (par exemple : Jean Ferrat, Léo
Ferré ou Yves Montand chantent Aragon).
– Travailler sur d’autres poèmes à dimension militante à partir de nouvelles thématiques
(la liberté, le respect de la nature, etc.) : Liberté de Paul Eluard ; Fleurs et couronnes, La
pêche à la baleine de Jacques Prévert, J’aime l’âne de Francis James ; Le plus important
d’Alain Bosquet, etc.
Musique
Travailler à partir de chansons sur le thème de la guerre et de la paix : Quand un soldat
s’en va en guerre d’Yves Montand, Le Déserteur de Boris Vian, Nuit et Brouillard de Jean
Ferrat, Comme toi de Jean-Jacques Goldman, Manhattan-Kaboul de Renaud et Axel Red,
etc.
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Lecture en réseau
(poésie engagée).
Texte 1
BARBARA
Rappelle-toi Barbara
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
© Éditions Gallimard.
N’oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
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Lecture en réseau
(poésie engagée).
Texte 2 Texte 3
Le dormeur du val Un compte à régler
C’est un trou de verdure où chante une rivière, Dix amis sont morts à la guerre
Accrochant follement aux herbes des haillons Dix femmes sont mortes à la guerre
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière, Dix enfants sont morts à la guerre
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons. Cent amis sont morts à la guerre
Cent femmes sont mortes à la guerre
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Cent enfants sont morts à la guerre
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Et mille amis et mille femmes et mille enfants
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. Nous savons bien compter les morts
Par milliers et par millions
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
On sait compter mais tout va vite
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
De guerre en guerre tout s’efface
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Mais qu’un seul mort soudain se dresse
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Au milieu de notre mémoire
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Et nous vivons contre la mort
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Nous nous battons contre la guerre
Arthur Rimbaud.
Nous luttons pour la vie.
Paul Eluard, Oeuvres complètes, Bibliothèque
de La Pléiade, tome 2, © Éditions Gallimard.
Texte 4
L’enfant est mort
Le village s’est vidé L’ennemi
de tous ses combattants a lancé loin
par-delà les collines
Rivé à sa mitraillette
ses vêtements et son arme
dont les rafales de feu
son histoire et ses lois
viennent d’achever l’enfant
L’ennemi tremble d’effroi Pour se coucher en pleurs
autorisée pour une classe seulement
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
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Date
Questionnaire de compréhension,
Nom poèmes de la fiche-outil 7
Nature
Guerre
Mort
Amour
Joie
............................................................................................
............................................................................................
............................................................................................
autorisée pour une classe seulement
Que d’histoires ! CM2 - photocopie
............................................................................................
............................................................................................
b) Relève les nombres utilisés dans les deux premières strophes du poème
et ceux utilisés dans la troisième strophe. Que remarques-tu ?
............................................................................................
............................................................................................
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MODULE 1
MODULE 1
MODULE 1
Ce guide pédagogique et son fichier photocopiable avec :
• un parcours de lecture détaillé pour chacune des trois œuvres ;
• des activités d’écriture et d’oral, ainsi que des axes de travail sur la langue,
associés à la lecture des œuvres ;
• des fiches pédagogiques pour guider ces exploitations ;
• des pistes d’activités transversales autour de chaque œuvre ;
• de nombreux textes complémentaires (extraits ou œuvres complètes
de la littérature) pour des activités de lecture en réseau ;
• des fiches photocopiables pour un réinvestissement individuel et
autonome des explorations collectives.
MODULE 2
QUE D’HISTOIRES !
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