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1 Ondes & spectres

1.1 Avant-propos
S’il est un concept particulièrement riche en avancées scientifiques et en applications pratiques, c’est
bien celui des ondes. Quand on y réfléchit un peu, elles nous entourent. Ondes sonores lorsque l’on dis-
cute, électromagnétiques lorsque l’on regarde un objet, mécanique si l’on joue de la guitare. . . bref, elles
sont partout !

Ce chapitre a pour objectif de poser quelques bases de compréhension des ondes.

1.2 Qu’est-ce qu’une onde ?


1.2.1 Définitions
Comme tout concept très général, définir une onde n’est pas simple, mais on peut proposer :
Onde
On appelle onde la propagation d’une grandeur physique produisant sur son passage une variation
des propriétés physiques locales du milieu.
Elle se déplace avec une vitesse déterminée qui dépend des caractéristiques du milieu traversé.

On retrouvera cette notion dans bon nombre de chapitre de physique (ondes mécanique, acoustique,
thermique, électromagnétique, voire statistique).

Remarque
Les ondes peuvent avoir des propriétés très variables :
– certaines nécessitent un support pour se propager (ondes mécanique ou acoustique par
exemple), d’autres non (ondes électromagnétique ou statistique) ;
– certaines vibrent et se propagent dans le même sens (comme les ondes acoustiques, on parle
alors d’ondes longitudinales), d’autres vibrent perpendiculairement à leur sens de propagation
(comme les ondes électromagnétiques, on parle d’ondes transversales) ;
– certaines sont scalaires (comme l’onde mécanique d’une vague), d’autres vectorielles (comme
l’onde électromagnétique de la lumière).

Nous allons donc essayer ici de dégager des modèles applicables à la plupart des ondes rencontrées en
classes préparatoires.
1. Ondes & spectres 1.2. Qu’est-ce qu’une onde ?

1.2.2 Les ondes périodiques


Une onde, notée s étant une grandeur qui se propage dans l’espace et produit une variation locale des
grandeurs physiques d’un milieu, elle est à la fois une fonction de l’espace et du temps : s = s(t, x, y, z).
– une image de l’onde, figée à un instant t, nous donne un aperçu des ses variations spatiales ;
– un enregistrement par un capteur, en un lieu fixe, nous donne un aperçu des variations temporelles.

Les ondes que nous allons étudier ont souvent un caractère périodique aussi bien en temps qu’en
espace. Lorsque l’on accède à une « image » figée à un instant t de l’onde, on peut y mesurer ses propriétés
de périodicité spatiale :
Longueur d’onde, fréquence spatiale et nombre d’onde

On appelle longueur d’onde d’une onde, notée s(t, x, y, z) se propageant dans la direction Ox,
l’intervalle de longueur minimum λ , exprimé en ms, tel que :

s(t, x + λ, y, z) = s(t, x, y, z)

On appelle fréquence spatiale de l’onde, la grandeur σ, exprimée en m−1 , telle que :

1
σ=
λ

On appelle nombre d’onde, la grandeur k exprimée en rad · m−1 , telle que :


k = 2πσ =
λ

À l’inverse, si un capteur positionné en un point M de coordonnées xM , yM , zM enregistre l’onde


au cours du temps (on parle parfois de signal dans ce cas), on accède aux propriétés de périodicité
temporelle :
Période, fréquence et pulsation

On appelle période de l’onde, notée s(t, x, y, z), l’intervalle de temps minimum T , exprimé en s,
tel que :
s(t + T, x, y, z) = s(t, x, y, z)

On appelle fréquence de l’onde, la grandeur f , exprimée en Hz, telle que :

1
f=
T

On appelle pulsation de l’onde, la grandeur ω exprimée en rad · s−1 , telle que :


ω = 2πf =
T

Comme pour tout phénomène périodique, on peut également qualifier l’amplitude de variation de la
grandeur qui se propage :
Amplitude crête à crête

On appelle amplitude crête à crête la différence entre la valeur maximale et minimale d’une onde
mesurée en un point M (x0 , y0 , z0 ) donné :

Scc = max (s(t, x0 , y0 , z0 )) − min (s(t, x0 , y0 , z0 ))

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1. Ondes & spectres 1.2. Qu’est-ce qu’une onde ?

On verra, notamment en optique, qu’il est parfois nécessaire de calculer la valeur moyenne de cette
onde en un point M :
Valeur moyenne

On appelle valeur moyenne d’une onde s(t, M ) la grandeur notée hsi, homogène à s, telle que :
ˆ Tc
1
hsiTc = s(t, M )dt
Tc t=0

où Tc est la durée d’acquisition de l’onde par le capteur placé en M .

On peut alors définir correctement la notion d’amplitude qui nous servira pour les ondes sinusoïdales :
Amplitude

On appelle amplitude la différence, en valeur absolu, entre la valeur maximale et la valeur moyenne
de l’onde en un point M (x0 , y0 , z0 ) donné :

S = max (s(t, x0 , y0 , z0 )) − hsi

On remarquera que pour une onde sinusoïdale :

Scc
S=
2

Remarque
On notera les résultats mathématiques suivants :
– si s(t, M ) = s0 cos (ωt + φ(M )) et que Tc = n 2π
ω avec n ∈ N, où que Tc 

ω alors :

hsiTc = 0

– si s(t, M ) = s0 cos2 (ωt + φ(M )) et que Tc = n 2π


ω avec n ∈ N, où que Tc 

ω alors :
s0
hsiTc =
2
Une onde périodique n’est qu’un objet mathématique sans réalité physique : par définition il n’a
ni début, ni fin. Mais c’est un outil extrêmement puissant pour décrire et étudier les ondes, dont
nous ferons un très large usage.

L’étude des ondes périodiques est par ailleurs considérablement simplifiée par le théorème suivant :
Théorème de Fourier
Tout signal périodique de fréquence f et de forme quelconque peut se décomposer en une somme
de signaux harmoniques de fréquences multiples de f :
+∞
X
s(t, M ) = Ak cos (2πkf t + φk (M ))
k=0

On va donc par la suite étudier uniquement les ondes harmoniques, puisqu’elles servent de briques
élémentaires à la reconstruction de toute onde périodique.

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1. Ondes & spectres 1.3. Le modèle de l’onde plane progressive sinusoïdale

1.3 Le modèle de l’onde plane progressive sinusoïdale


1.3.1 Notations
Le théorème de Fourier permet de se focaliser sur l’étude de la catégorie la plus simple des ondes : les
ondes planes progressives et sinusoïdales (ou harmonique), que l’on notera en abrégé OPPS (ou OPPH).
Onde plane progressive sinusoïdale

On appelle OPPS (ou OPPH) se propageant selon l’axe Ox une onde s(M, t) de pulsation ω et de
nombre d’onde k telle que :
s(M, t) = s0 cos (ωt ± kx + φ0 )

où s0 est l’amplitude de l’onde et φ0 la phase à l’origine exprimée en rad.

Remarque
– La grandeur φ(M, t) = ωt ± kx + φ0 est la phase de l’onde ;
– l’axe Ox est appelé direction de propagation ;
– dans un milieu non dispersif c = ωk est la célérité (vitesse) de l’onde ;
– une onde se propageant dans le sens des x croissants a pour phase φ(M, t) = ωt − kx + φ0 , si
elle se propage dans le sens des x décroissants, sa phase devient φ(M, t) = ωt + kx + φ0 .

1.3.2 Spectre associé à une onde

Spectre d’une onde

On appelle spectre d’une onde s(M, t) la représentation graphique montrant les variations de
l’amplitude associée à chacune des fréquences présentes dans sa décomposition selon le théorème
de Fourier.

Exemple
La figure ci-dessous représente les spectres des signaux mesurés en M = M0 tels que :
– s1 (M0 , t) = A0 cos (2πf0 t − kx0 + φ0 ) ;
– s2 (M0 , t) = A1 cos (2πf1 t − kx0 + φ0 ) + A2 cos (2πf2 t − kx0 + φ0 ).
avec, par exemple, A2 = A21 = A40 , ainsi que f0 = 10 Hz, f1 = 100 Hz et f2 = 200 Hz.

4 s1
s2

3
A(f ) en USI

0 50 100 150 200


f en Hz

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1. Ondes & spectres 1.4. Ondes & phénomènes physiques

1.4 Ondes & phénomènes physiques


1.4.1 Diffraction
Les ondes présentent certaines propriétés très particulières, parmi lesquelles la diffraction n’est pas la
moins intéressante.
Diffraction
On appelle diffraction l’étalement du front d’onde qui se produit lorsqu’une onde de longueur
d’onde λ est contrainte de passer à travers un obstacle d’une taille caractéristique d similaire ou
plus petite.

λ < d : pas de diffraction λ ' d : diffraction

Ce phénomène joue un rôle fondamental dans la production d’interférences par division du front
d’onde comme nous le verrons en optique ondulatoire plus tard.

1.4.2 Interférences
Par ailleurs, la superposition de deux ondes de même amplitude et fréquence donne des résultats
remarquables :

#” •
M
k1
S1

#” 2
k


S2

Les expressions des ondes sont les suivantes : s1 (t, M ) = s0 cos (ωt + φ1 ), avec φ1 = k1 S1 M + φ0,1 , et
s2 (t, M ) = s0 cos (ωt + φ2 ), avec φ2 = k2 S2 M + φ0,2 .
Ainsi leur superposition en un point M quelconque de l’espace, conduit à l’obtention d’une nouvelle forme
d’onde :
φ1 − φ2 φ1 + φ2
   
s(t, M ) = 2A cos cos ωt −
2 2
| {z }
indépendant de t

L’amplitude de cette onde est donc modulée par la valeur de la différence de phase φ1 − φ2 .

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1. Ondes & spectres 1.4. Ondes & phénomènes physiques

Interférences constructives & destructives


On appelle interférences constructives les lieux où les deux ondes de même fréquence sont en phase.
Les ondes ont donc une différence de phase telle que :

∆φ = φ2 − φ1 = 2nπ, avec n ∈ Z

On appelle interférences destructives les lieux où les deux ondes de même fréquence sont en oppo-
sition de phase. Les ondes ont donc une différence de phase telle que :

∆φ = φ2 − φ1 = (2n + 1) π, avec n ∈ Z

1.4.3 Ondes stationnaires


De manière identique, supposons que deux ondes de même fréquence et amplitude se propagent l’une
vers l’autre le long d’un axe Ox :

L
#”
S1 k1 M
• • #” #” •
k2 = −k1 S2

En remarquant que k2 S2 M = k1 S2 M = k1 (L − S1 M ), l’expression de l’onde résultante devient :

k1 L φ1,0 + φ2,0 L φ1,0 − φ2,0


     
s(t, M ) = 2A cos ωt + + cos k1 x − +
2 2 2 2
| {z }| {z }
indépendant de x indépendant de t

Onde stationnaire
On appelle onde stationnaire, une onde qui oscille sur place. Elles sont le résultat de la somme de
deux ondes progressives de mêmes pulsation et nombre d’onde qui se propagent en sens inverse.
Les dépendances spatiale et temporelle d’une onde harmonique stationnaire sont séparées dans
deux fonctions sinusoïdales :

s(t, M ) = A cos (ωt + φ) cos (kx + ψ)

On représente ci-dessous une onde stationnaire à divers instants :

t=0
2 T
t = 12
t = T6
1
t = T3
ventre ventre ventre ventre ventre t = T2
0 • • • • • • • • •
s

nœud nœud nœud nœud

−1

−2

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1


x en m

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1. Ondes & spectres 1.4. Ondes & phénomènes physiques

Le tracé met en évidence l’existence de points où l’amplitude est maximale et d’autres où l’amplitude
est nulle.
Nœuds & ventres
On appelle nœuds de vibration les points où l’amplitude de l’onde stationnaire est toujours nulle.
On appelle ventres de vibration les points où l’amplitude est maximale.

Les ondes stationnaires s’obtiennent facilement en piégeant une onde entre deux conditions aux limites
strictes. Par exemple, on obtient une onde mécanique stationnaire en faisant vibrer une corde coincée
entre deux plots immobiles (corde de guitare, mais aussi onde électromagnétique dans une cavité de
Laser).
Si on note x = 0 et x = L les coordonnées des points S1 et S2 immobiles, la relation écrite précédemment
se voit imposer également :
– s(t, M = S1 ) = 0 = A cos (ωt + φ) cos (ψ) ce qui impose ψ = π2 [π], soit s(t, M ) = 0 = A cos (ωt + φ) sin (kx) ;
– s(t, M = S2 ) = 0 = A cos (ωt + φ) sin (kL) ce qui impose kL = π [π], soit kn = nπ L .

Cette dernière relation peut aussi s’écrire

2L
λn =
n
où encore, si le milieu est non dispersif :
nπc
ωn =
L
Il faut donc exciter la corde avec un ensemble de pulsation bien défini pour obtenir une onde stationnaire
dans les conditions décrites ici.
Modes propres d’une onde stationnaire

On appelle modes propres d’une onde stationnaire, les ondes stationnaires harmoniques compatibles
avec les conditions aux limites qui lui sont imposées.
Ces modes propres donnent un ensemble quantifié de pulsations propres, fréquences propres et
longueurs d’onde propres qui permettent de décrire toute onde qui se propage.

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