Et Enrüleien9 Republique Deini Bons Essentielles Electeurs en Ique Du Congo
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Et Enrüleien9 Republique Deini Bons Essentielles Electeurs en Ique Du Congo
J. MASIAtA MUAMQA
A d e n t t a a w d e : F m r r m m . a d P. ^laddpal.
Publications de la Fondation
Konrad Adenauer Mai 2005.-:
DECOUVRONS LA LOI PORTANT IDENTIFICATION
ET ENROLEMENT DES ELECTEURS EN
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Réponses à dix questions essentielles
par
J. MASIALA MUANDA J.M, KUMBU ki NGIMBI
Administrateur de Programme
au PSCE Coordinateur National du PSCE
Avant-propos de
Ingo BADORECK
Représentant Résident de la Fondation Konrad Adenauer en ROC
Publications de la
Fondation Konrad Adenauer
Mai 2005
Avant-propos
Ingo BADORECK
Représentant Résident de la
Fondation Konrad Adenauer en RDC
I nt rodu ct io n
Voter est un droit reconnu aux citoyens congolais par la Constitution de la transition
qui dispose : « La souveraineté nationale appartient au peuple. Tout pouvoir émane
du peuple qui l'exerce directement par voie d e référendum ou d'élections et
indirectement par ses représentants (...). Sont électeurs dans les conditions
déterminées par la loi, tous les Congolais des deux sexes, âgés de dix-huit ans
révolus et jouissant de leurs droits civils et politiques » (art. 10 de la Constitution de la
transition).
Comme tout droit, le droit de vote peut, en principe, être exercé ou non par ses
titulaires. Mais sur le plan civique et moral, voter constitue un devoir. Car en votant,
chacun participe d'une certaine manière à la définition du destin de son peuple, à la
désignation et à la sanction des personnes chargées d'assurer, au sein de l'Etat, les
tâches de direction et de contrôle politiques. Le vote constitue, globalement, le canal
le plus influent par lequel les citoyens participent à la vie démocratique du pays, à
l'élaboration des lois et à la gestion de la chose publique. Il est même communément
admis que la qualité de la démocratie dépend de la mesure dans laquelle les
électeurs font usage de leur droit de vote et participent à la vie publique.
Dans quelques mois, les Congolais remplissant certains critères seront appelés à se
prononcer sur la Constitution de la troisième République (référendum constitutionnel)
et à désigner les représentants du peuple ainsi que les gouvernants qu'ils croient
capables de conduire le pays vers le développement, à tous les niveaux de gestion de
l'Etat (élections présidentielles, législatives, locales). Mais pour participer
effectivement à ces processus référendaire et électoral, chaque candidat électeur
devra, préalablement, se faire identifier et enrôler afin de permettre aux organisateurs
des scrutins d'avoir des données fiables sur la population remplissant les critères pour
voter, et ainsi éviter les occasions de fraude.
Nous nous proposons de présenter, dans cette petite étude, l'économie générale de
cet important instrument des processus référendaire et électoral, en répondant à dix
questions essentielles qui en circonscrivent les grandes lignes.
1. Que faut-il entendre par identification et enrôlement des électeurs ?
Mais devant les difficultés économiques énormes que connaît le pays, et face à la
durée relativement brève de la période de transition, la Commission Electorale
Indépendante a opté pour le recensement électoral, qui consiste à ne compter que les
personnes pouvant participer aux scrutins.
Le recensement électoral, tel que prévu pour les scrutins de la transition, comporte
deux opérations fondamentales qui se réalisent simultanément,
à savoir: l'identification et l'enrôlement des électeurs.
A ces deux opérations fondamentales, s'ajoute celle de mise à jour des listes électorales,
entendue comme l'opération de révision des listes électorales. En effet, chaque fois que de
nouveaux éléments le nécessitent, et tant que court la période d'identification et
d'enrôlement, les listes électorales sont corrigées, et donc mises à jour, en vue de constituer
le fichier électoral national.
Toute correction apportée aux listes électorales exige l'établissement d'un procès-verbal
signé par tous les membres du Centre d'Inscription où les candidats électeurs se font
identifier et enrôler, et contresigné éventuellement par les témoins qui assistent aux
opérations s'ils le désirent.
Les corrections sont possibles dans les cas suivants : un citoyen à inscrire atteint la majorité
électorale fixée à dix-huit ans révolus ; un citoyen a recouvré le droit électoral par la perte de
la qualité et du statut qui avait empêché son enrôlement ; un citoyen inscrit est déplacé,
muté, malade ou décédé.
Récapitulons :
- L'identification des électeurs est le comptage des nationaux remplissant les conditions
requises pour voter.
- L'enrôlement des électeurs est l'inscription des éléments d'identification des candidats
électeurs sur les listes électorales.
- La mise à jour des listes électorales est l'opération de révision de ces listes.
Mais pour pouvoir le faire, il faut impérativement passer par les opérations
d'identification et d'enrôlement, lesquelles constituent, de ce fait, une condition sine
qua non pour voter. Nul ne peut exercer son droit de vote s'il ne s'est préalablement
fait identifier et enrôler.
Par ailleurs, .la carte d'électeur, obtenue à l'issue des opérations d'identification et
d'enrôlement, pourra servir dans un premier temps de carte d'identité. Elle servira
donc de preuve de l'identité congolaise de son titulaire. C'est ainsi qu'avant son
émission, toutes les précautions seront prises par les préposés à l'identification et à
l'enrôlement pour s'assurer que le candidat électeur est bel et bien de nationalité
congolaise et qu'il est bel et bien celui qu'il prétend être.
Récapitulons :
conditions
Cela signifie que seuls les Congolais peuvent être inscrits sur la liste des électeurs, à
l'exclusion des étrangers.
Il est donc nécessaire de savoir qui est Congolais et qui est étranger, surtout qu'il
existe en République Démocratique du Congo un grand nombre de réfugiés et
d'importants mouvements de migrations de populations qui veulent parfois s'octroyer
indûment la nationalité congolaise.
- Par filiation, est Congolais dès la naissance, l'enfant dont l'un des parents - le père
ou la mère - est Congolais.
Dans tous les cas, la nationalité congolaise est accordée sur demande individuelle, et
aucun individu ne peut l'acquérir s'il n'en exprime expressément la volonté.
Toute personne qui se fait inscrire frauduleusement sur une liste, ou qui se fait
identifier et enrôler sous un faux nom, une fausse qualité sera punie pour faux en
écritures.
Aux termes de l'article 124 du code pénal, le faux commis en écritures avec une
intention frauduleuse ou à dessein de nuire sera puni d'une servitude pénale de six
mois à cinq ans et d'une amende de vingt-cinq à deux mille francs, ou d'une de ces
peines seulement.
Cette condition exclut de l'inscription sur la liste des électeurs tous les Congolais qui
n'ont pas encore atteint l'âge de 18 ans révolus et qui ne l'auront pas atteint avant que
ne soient terminées les opérations d'identification et d'enrôlement. II s'agit donc de
tous les mineurs d'âge, en ce compris même les mineurs émancipés au sens du droit
civil.
Mais ici encore, tout mineur qui atteint la majorité électorale avant la fin des
opérations d'identification et d'enrôlement sera admis à l'inscription sur la liste des
électeurs, et son inscription donnera lieu à l'établissement d'un procès-verbal dans les
conditions sus décrites, ainsi qu'a la mise à jour des listes électorales.
Mais la loi pose comme condition de leur inscription sur cette liste, qu'ils effectuent le
déplacement pour venir se faire identifier et enrôler au pays. S'ils ne font pas ce
déplacement, ils ne pourront pas être identifiés et enrôlés, étant donné que les
opérations y afférents ne s'organisent que sur le territoire national, et ils ne sauront
donc pas participer aux différents scrutins de la transition.
4
°) Jouir de ses droits civils et politiques
Il faut toutefois bien savoir que la privation des droits civils et politiques ne peut
résulter que d'une décision judiciaire, et que cette décision ne peut enlever à la
personne le droit d'être inscrit sur la liste des électeurs que si elle est définitive. Ceci
revient à dire que si, au moment des opérations d'identification et d'enrôlement des
électeurs, la décision judiciaire faisant perdre à une personne ses droits civils et
politiques n'est pas encore définitive, cette personne pourra se faire inscrire sur la liste
des électeurs, même si par ailleurs elle est détenue.
Il faut également noter que si la personne privée de ses droits civils et politiques
recouvre ces droits avant la clôture des opérations d'identification et d'enrôlement des
électeurs, elle pourra se faire inscrire sur la liste des électeurs pour autant qu'elle
remplit toutes les autres conditions requises à cet effet. Cette inscription sera
constatée par un procès-verbal et donnera lieu à la mise à jour des listes électorales.
La question que l'on peut aussi se poser ici est celle de savoir si les détenus, les
prisonniers, peuvent se faire inscrire sur les listes électorales.
A ce sujet, on retiendra que les détenus qui ne sont pas privés de leurs droits civils
et politiques, ou ceux dont la décision judiciaire de privation des droits civils et
politiques n'est pas encore définitive, gardent parfaitement leur droit de se faire
inscrire sur la liste des électeurs. Des mesures exceptionnelles peuvent être prises
par la Commission Electorale Indépendante quant à l'endroit où ces personnes
pourront remplir leur devoir d'identification et d'enrôlement.
On peut donc retenir q u 'il n'y a que les détenus privés de leurs droits civils et
politiques, par une décision judiciaire définitive, qui ne peuvent pas se faire inscrire
sur la liste des électeurs.
II est aussi certain que si une personne privée de ses droits civils et politiques par
une décision judiciaire définitive dissimule cet état pour se faire inscrire sur une liste
électorale, elle sera punie pour faux en écriture (servitude pénale pouvant aller de
six mois à cinq ans, et/ou une amende de vingt-cinq à deux mille francs).
Récapitulons
- Peuvent se faire identifier et enrôler, tous les Congolais âgés de dix-huit ans
révolus, se trouvant sur le territoire de la République Démocratique du Congo au
moment de l'identification et de l'enrôlement, et jouissant de leurs droits civils et
politiques.
- Ne peuvent cependant pas être inscrits sur la liste des électeurs, les personnes
frappées d'une incapacité mentale totale médicalement prouvée; les personnes
privées, par décision judiciaire définitive, de leurs droits civils et politiques ; les
militaires et policiers en fonction.
Chacune de ces structures joue certes un rôle dans les opérations d'identification et
d'enrôlement des électeurs, mais le gros du travail d'inscription des électeurs se
réalise au niveau des Centres d'Inscription. C'est dans ces centres, situés au premier
échelon, que se déroulent effectivement les opérations d'identification et
d'enrôlement.
Les Centres d'Inscription sont installés dans les écoles et autres lieux publics ou
privés connus de la population, réquisitionnés ou mis gratuitement à la disposition de
la Commission Electorale Indépendante pendant toute la durée des opérations.
Chaque candidat électeur se fait identifier dans le Centre d'Inscription situé dans le
ressort de sa résidence principale, étant entendu que le ressort de résidence est le
territoire couvert par le Centre d'Inscription et incluant le lieu de résidence de la
personne à identifier et à enrôler.
Toutefois, l'individu en séjour hors du ressort de sa résidence principale peut se faire
identifier et enrôler dans le Centre d'Inscription de sa résidence temporaire.
Ce sont les Présidents des Centres d’inscription qui, à l’issue des opérations
d’identification et d’enrôlement, délivrent les cartes d’électeurs aux personnes
inscrites.
Rappelons que les Centres d’inscription sont aussi compétents pour délivrer des
duplicata à ceux qui perdent leurs cartes d’électeurs si, toutefois, cette perte
intervient au cours de la période d’identification et d’enrôlement. Si, par contre,
la perte de la carte d’électeur a lieu après cette période, c’est au Bureau de
Liaison, échelon immédiatement supérieur au Centre d’inscription, qu’il faudra
s’adresser pour obtenir un duplicata.
Récapitulons
Si le candidat électeur remplit toutes les conditions requises pour être inscrit sur la
liste des électeurs et que tous ses éléments d'identité sont saisis à l'ordinateur, une
photo d'identité de lui est prise de face. Ensuite, sa carte d'électeur, avec photo, est
émise. Le Président du Centre d'Inscription authentifie la carte, et l'électeur la signe ou y
appose son empreinte digitale avant la plastification.
A la fin des opérations, la personne enrôlée reçoit du Président du Centre d'inscription une
carte d'électeur plastifiée comportant : le code du bureau de vote ; le code du Centre
d'Inscription ; le numéro d'ordre sur la liste électorale; les nom, post nom et prénom de
l'électeur; le lieu et la date de naissance ; les noms du père et de la mère ; le secteur ou la
chefferie d'origine ; le territoire d'origine ; la province d'origine ; l'adresse de la résidence
actuelle ; la signature ou l'empreinte digitale ; la photo de format passeport.
C'est cette carte qui permettra à la personne enrôlée de participer aux consultations
référendaires et à tous les scrutins de la transition, et qui pourrait lui servir provisoirement de
carte d'identité.
La loi punit d'une servitude pénale de six mois à deux ans, et d'une amende n'excédant pas
cent mille francs congolais constants, quiconque aura directement ou indirectement donné,
offert, reçu ou promis de l'argent, des valeurs, des biens, des faveurs ou d'autres avantages
particuliers en vue de fausser les informations requises.
Sera aussi puni d'une servitude pénale ne dépassant pas deux mois et d'une amende
n'excédant pas cent mille francs congolais constants ou d'une de ces peines seulement, le
préposé qui, volontairement, refuse ou omet d'enregistrer les renseignements requis par la loi.
Récapitulons :
Nous avons suffisamment insisté sur le tait que le vote est un acte éminemment important de
participation à la vie politique du pays. Par son vote, le citoyen contribue au choix des
grandes options et des dirigeants appelés à conduire le pays vars son développement,
optimal Or, pour pouvoir voter, il faut passer obligatoirement par opérations d'Identification et
d'enrôlement. '
Dans ce sens, l'Identification et l'enrôlement, Cest-à-dire inscription sur la liste des électeurs,
constituent un devoir civique. La loi sous examen l'a très bien rappelé.
Mais la Ioi a également tendu obligatoires l'Identification et l'enrôlement des électeurs pour
tout Congolais en âge de voter et remplissant toutes les conditions requises pour voter.
Chacun doit, d'ailleurs, se soumettre personnellement a cet opérations.
Dans le même ordre d'idées, sera puni d'une amende de cent cinquante mille à trois
cent mille francs congolais constants, le parti politique, l'association, toute autre
personne morale ou organisation qui se rend coupable des faits que nous venons
d'énoncer ci-dessus.
Mais il faut éviter de confondre les opérations d'identification et d'enrôlement, lesquelles sont
obligatoires, avec le vote proprement dit. En effet, l'inscription sur la liste des électeurs, qui
résulte des opérations d'identification et d'enrôlement, font seulement de la personne enrôlée
un électeur potentiel
; elle lui donne la possibilité de participer aux scrutins qui seront organisés. Si la loi sous
examen dispose que les opérations d'identification et d'enrôlement sont obligatoires, elle ne
dit pas que voter est obligatoire. Elle n'aurait d'ailleurs pas pu le dire car cette question ne
rentre pas dans son objet.
Récapitulons :
Toute personne qui se fait inscrire volontairement plus d'une fois sera punie pour faux en
écritures et rayée de toutes les listes électorales précédentes.
- Les électeurs sont identifiés et enrôlés dans le Centre d'inscription situé dans le ressort de
leur résidence principale où ils sont censés être connus, et en présence des observateurs et
des témoins des partis politiques accrédités parla Commission Electorale Indépendante. S i
des doutes existent sur l'identité et la nationalité de la personne à enrôler, notamment si
cette dernière ne détient aucun des documents pouvant être pris en considération pour
établir son identité congolaise, le bureau du Centre d'inscription peut recourir au témoignage
des personnes pouvant garantir que cette personne est réellement ce qu'elle prétend être.
- L'interdiction d'installer les Centres d'Inscription dans les lieux de culte, les quartiers
généraux des partis politiques, des syndicats et des organisations non
gouvernementales, les débits de boissons, les postes de police, les camps militaires,
les académies et écoles militaires.
- La panoplie des sanctions pénales, pour la plupart lourdes, contre tout candidat
électeur, tout témoin ou tout préposé à l'inscription qui est pris en infraction en
matière d'identification et d'enrôlement, est de nature à juguler les tentatives de
fraude.
La sécurité des Centres d'Inscription est assurée par les membres des Forces Armées
de la République Démocratique du Congo et de la Police Nationale Congolaise
légalement requis. Ces derniers veillent notamment à ce qu'aucune personne, en
dehors d'eux, n'entre dans un Centre d'Inscription avec une arme apparente ou
cachée.
Toute personne qui est arrêtée avec une arme apparente ou cachée dans un Centre
d'Inscription est punie d'une servitude pénale d'un an à deux ans et d'une amende ne
dépassant pas cent mille francs congolais constants.
Dans le même ordre d'idées, la loi punit d'une servitude pénale de sept jours à trois
mois et d'une amende ne dépassant pas vingt-cinq mille francs congolais constants
ou d'une de ces peines seulement, quiconque aura introduit ou tenté d'introduire des
boissons alcoolisées ou des stupéfiants dans un Centre d'Inscription.
Récapitulons :
- Divers mécanismes ont été conçus pour garantir la fiabilité des opérations
d'identification et d'enrôlement des électeurs : exigence de la présence physique de la
personne à inscrire, identification et enrôlement des personnes dans les Centres
d'Inscription situés dans le ressort de leurs résidences principales, présence des
témoins et observateurs dans les Centres d'Inscription, publication et affichage des
listes électorales, existence de voies de recours, interdiction d'installer les Centres
d'Inscription dans certains lieux non appropriés, sanctions pénales aux infractions en
matière d'identification et d'enrôlement des électeurs ;
- La sécurité des Centres d'Inscription est assurée par des militaires et policiers
désignés pour cette tâche.
Est observateur, tout Congolais ou étranger mandaté par une organisation nationale ou
internationale et agréé par la Commission Electorale Indépendante pour assister à
toutes les opérations. Il faut donc, pour être observateur, être d'abord mandaté par une
organisation régulièrement constituée, et ensuite être agréé par la Commission
Electorale Indépendante, institution chargée d'organiser les opérations d'identification et
d'enrôlement des électeurs.
L'agrément est sollicité au plus tard un mois avant le début des opérations et est accordé
éventuellement dans les quinze jours de la requête. Il donne lieu à la délivrance d'une
carte d'accréditation que l'observateur portera de manière visible et qu'il exhibera à toute
réquisition de l'autorité compétente.
Les t témoins sont des personnes que 1 es partis légalement constitués désignent pour les
représenter au cours des opérations d'identification et d'enrôlement, et qui sont accrédités par
la Commission Electorale Indépendante auprès de différents Centres d'Inscription. Chaque
parti est représenté par un témoin et un témoin suppléant qui reçoivent, dix jours avant les
opérations, une carte de témoin de parti,
Les témoins surveillent toutes les opérations, vérifient la validité des programmes des
ordinateurs, et peuvent exiger la consignation de toute observation au procès-verbal des
opérations avant que celui-ci ne soit placé sous pli scellé. Ils ont aussi le droit de contresigner,
s'ils le veulent, les procès-verbaux des opérations.
Le témoin ne peut être expulsé de la salle des opérations que s'il provoque un désordre ou une
obstruction qui empêche le déroulement normal des opérations. Dans ce cas, il est
immédiatement remplacé par le témoin suppléant sans que les opérations ne soient,
pour cela, interrompues.
Tout comme les observateurs, les témoins des partis politiques ne sont à charge ni
de l'Etat congolais, ni de la Commission Electorale Indépendante.
Signalons qu'il existe une autre catégorie de témoins qui, eux, ne représentent pas
des partis politiques. Ce sont plutôt des témoins locaux auxquels le Bureau du
Centre d'Inscription peut recourir pour témoigner que le candidat électeur présent
devant le Bureau, et ne détenant aucune pièce attestant son identité et son âge,
est de nationalité congolaise, âgé de dix-huit ans au moins, et qu'il est bien ce qu'il
prétend être. Ces témoins locaux doivent être des personnes inscrites sur la liste
des électeurs du Centre d'Inscription, vivant dans les milieux depuis cinq ans au
moins, et connus par la majorité de la Communauté.
Ces personnes ont tout intérêt à être honnêtes dans leur témoignage car la loi
punit des peines prévues à l'article 128 du code pénal congolais toute personne
qui, à l'occasion des opérations d'identification et d'enrôlement, aura fait un faux
témoignage ou livré un faux document dans le but de conférer la qualité d'électeur
à un tiers. Cet article prévoit une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans de servitude
pénale pour celui qui ferait un faux témoignage devant les tribunaux.
Récapitulons :
9. Quelles sont les voies de recours lorsqu'on s'estime lésé à l'occasion des opérations
d'identification et d'enrôlement des électeurs ?
Si, par contre, le requérant reçoit quand-même une suite, mais qui ne lui donne pas
satisfaction, il peut introduire un autre recours auprès du Président du Tribunal de Paix ou
du Tribunal Coutumier du ressort. Ce dernier dispose d'un délai de sept jours francs pour
rendre sa décision. Cette décision n'est pas susceptible d'appel.
Les corrections apportées aux listes des électeurs après examen des recours font l'objet
d'un procès-verbal distinct.
Récapitulons :
- Dans les sept jours qui suivent l'affichage des listes électorales, ou après avoir reçu
notification de la contestation de sort inscription, tonte personne qui s'estime lésée peut
adresser un recours au Président du Centre d'inscription, lequel doit statuer dans les sept
jours qui suivent la réception du recours, en concertation avec les autres membres.
10. Quelle est la place des femmes dans les opérations d'identification et d'enrôlement des
électeurs ?
Cette question sera examinée sous deux angles : d'abord, du point de vue de l'inscription
des femmes sur la liste des électeurs ; ensuite, du point de vue de la représentation des
femmes dans les structures opérationnelles d'identification et d'enrôlement des électeurs.
1 ° ) Du point de vue de l'inscription sur la liste des électeurs
Les femmes sont membres à part entière de la société congolaise et ont le droit et le devoir
de participer à la vie démocratique du pays. A ce titre, elles sont appelées à participer,
comme les hommes, aux consultations référendaires et aux scrutins électoraux ; et elles
doivent, de ce fait, se faire identifier et enrôler sur la liste des électeurs. II n'existe, à cet
égard, aucune restriction particulière concernant les femmes. Les hommes et les femmes
sont soumis aux mêmes conditions d'inscription sur la liste des électeurs.
II faut surtout préciser que le fait pour une femme d'être mariée à une personne qui ne
remplit pas les conditions d'inscription sur la liste des électeurs n'a aucune incidence sur son
propre droit d'inscription sur cette liste. Il suffit qu'elle remplisse elle-même ces conditions
pour être enrôlée et avoir le droit de participer aux élections. C'est ainsi que les femmes des
militaires et policiers en fonction, des personnes frappées d'une incapacité mentale, ou des
personnes privées de leurs droits civils et politiques sont admises à l'inscription si elles ne
rentrent pas elles-mêmes dans ces catégories.
Les femmes, qui constitueraient un peu plus de la moitié de la population congolaise, sont
donc invitées à se faire identifier et enrôler massivement pour remplir, à côté des hommes,
leur devoir civique de participation aux consultations référendaires et aux scrutins de la
transition.
C'est dans ce cadre que la loi n° 041028 du 24 décembre 2004 portant identification et
enrôlement des électeurs en République Démocratique du Congo impose une représentation
significative des femmes dans les structures opérationnelles d'identification et d'enrôlement de
la Commission Electorale Indépendante.
Récapitulons :
- Comme les hommes et exactement dans les mêmes conditions qu'eux, les femmes doivent
se faire identifier et enrôler pour participer massivement aux consultations référendaires et aux
élections.
- La loi impose une représentation significative des femmes dans les structures
opérationnelles d'identification et d'enrôlement de la Commission Electorale
Indépendante.
Conclusion
L'identification et l'enrôlement sur la liste des électeurs sont incontournables pour prendre part
à ces échéances, car nul ne peut participer aux consultations référendaires et aux scrutins
électoraux s'il n'est détenteur de la carte d'électeur qui n'est remise qu'à l'issue des opérations
d'identification et d'enrôlement.
Voilà pourquoi tout Congolais remplissant les conditions requises pour voter, qui aime
profondément son pays et qui veut contribuer à le transformer par la voie des urnes, doit se
faire identifier et enrôler afin de participer au vote, et de permettre aux organisateurs des
élections de bien faire leur travail, sur base d'éléments objectifs, afin que ces élections soient
crédibles.