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Et Enrüleien9 Republique Deini Bons Essentielles Electeurs en Ique Du Congo

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des Citoyens aux

EC1 fANT F CATI Pt


ET ENRÜLEIEN9 ELECTEURS EN
REPUBLIQUE DEINi IQUE DU CONGO
Réponses â dix qu bons essentielles

J. MASIAtA MUAMQA
A d e n t t a a w d e : F m r r m m . a d P. ^laddpal.

Publications de la Fondation
Konrad Adenauer Mai 2005.-:
DECOUVRONS LA LOI PORTANT IDENTIFICATION
ET ENROLEMENT DES ELECTEURS EN
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Réponses à dix questions essentielles

par
J. MASIALA MUANDA J.M, KUMBU ki NGIMBI
Administrateur de Programme
au PSCE Coordinateur National du PSCE

Avant-propos de
Ingo BADORECK
Représentant Résident de la Fondation Konrad Adenauer en ROC

Publications de la
Fondation Konrad Adenauer
Mai 2005
Avant-propos

La situation de crise profonde que connaît la République Démocratique du


Congo s'explique en majeure partie par l'absence de l'Etat de droit et de
légitimité dans le chef de ses dirigeants.

La forte volonté de démocratisation du pays que l'on note depuis


l'aboutissement des négociations du Dialogue Intercongolais et la conclusion
de l'Accord Global et Inclusif sur la gestion du pouvoir politique pendant la
période de transition a déjà eu pour premier effet de mettre un terme à la
guerre qui a déchiré le pays pendant plusieurs années et entraîné beaucoup
de misère pour les populations. Mais cet effort doit se poursuivre jusqu'à la
fin de la crise politique et institutionnelle et l'installation, à la tête du pays, de
dirigeants librement désignés et acceptés par le peuple.

L'organisation imminente du référendum constitutionnel et des élections offre


justement une chance inespérée d'arriver à une Constitution et à des
dirigeants politiques largement acceptés par l'ensemble de la population
parce qu'ils auront été le fruit de son libre choix. Ainsi pourra prendre fin la
crise de légitimité du pouvoir qui a causé beaucoup de tort au pays. Tout le
peuple congolais et tous les amis du Congo ont le regard rivé sur les
processus référendaire et électoral dont le bon déroulement conditionne la fin
heureuse de la période de transition et le début d'une ère de paix, de
confiance retrouvée dans les institutions de la République, conditions de
possibilité d'un développement socio-économique durable.
Mais si le peuple congolais veut rapidement les élections, il est fort à craindre
que beaucoup de Congolais ne maîtrisent pas très bien le fait électoral et les
vrais enjeux de ces élections. En tout cas, une étude menée récemment par
la Fondation Konrad Adenauer sur la perception du fait électoral par la
population kinoise laisse apparaître un grave déficit de connaissance dans le
chef de beaucoup de Kinois en ce qui concerne notamment le cadre juridique et
institutionnel des prochains scrutins, les différents scrutins qui seront organisés,
les personnes qui seront admises à participer à ces scrutins, la manière dont
ces derniers pourront se dérouler, et d'autres questions en relation avec les
élections en général. II est fort à parier que l'on aboutirait au même résultat si
la même enquête était organisée dans les autres parties du pays.
C'est pour cette raison qu'un grand travail de sensibilisation doit encore être
réalisé pour amener les populations à connaître le fait électoral, et
particulièrement les principaux textes qui concernent l'organisation des
prochaines élections. Parmi ces textes figure la loi n° 04/028 du 24 décembre
2004 portant identification et enrôlement des électeurs en République
Démocratique du Congo, que cette étude analyse pour permettre à un plus
grand nombre d'en saisir un peu plus aisément le contenu.

La Fondation Konrad Adenauer croit contribuer, par la publication de cette étude, à la


lutte contre l'ignorance en matière électorale et à la mobilisation de la population
congolaise pour une participation massive et qualitative aux processus référendaire et
électoral en cours.

Ingo BADORECK
Représentant Résident de la
Fondation Konrad Adenauer en RDC
I nt rodu ct io n

Voter est un droit reconnu aux citoyens congolais par la Constitution de la transition
qui dispose : « La souveraineté nationale appartient au peuple. Tout pouvoir émane
du peuple qui l'exerce directement par voie d e référendum ou d'élections et
indirectement par ses représentants (...). Sont électeurs dans les conditions
déterminées par la loi, tous les Congolais des deux sexes, âgés de dix-huit ans
révolus et jouissant de leurs droits civils et politiques » (art. 10 de la Constitution de la
transition).

Comme tout droit, le droit de vote peut, en principe, être exercé ou non par ses
titulaires. Mais sur le plan civique et moral, voter constitue un devoir. Car en votant,
chacun participe d'une certaine manière à la définition du destin de son peuple, à la
désignation et à la sanction des personnes chargées d'assurer, au sein de l'Etat, les
tâches de direction et de contrôle politiques. Le vote constitue, globalement, le canal
le plus influent par lequel les citoyens participent à la vie démocratique du pays, à
l'élaboration des lois et à la gestion de la chose publique. Il est même communément
admis que la qualité de la démocratie dépend de la mesure dans laquelle les
électeurs font usage de leur droit de vote et participent à la vie publique.

Dans quelques mois, les Congolais remplissant certains critères seront appelés à se
prononcer sur la Constitution de la troisième République (référendum constitutionnel)
et à désigner les représentants du peuple ainsi que les gouvernants qu'ils croient
capables de conduire le pays vers le développement, à tous les niveaux de gestion de
l'Etat (élections présidentielles, législatives, locales). Mais pour participer
effectivement à ces processus référendaire et électoral, chaque candidat électeur
devra, préalablement, se faire identifier et enrôler afin de permettre aux organisateurs
des scrutins d'avoir des données fiables sur la population remplissant les critères pour
voter, et ainsi éviter les occasions de fraude.

C'est dans ce cadre que l'Assemblée Nationale a adopté la loi n° 04/028 du 24


décembre 2004 portant identification et enrôlement des électeurs en République
Démocratique du Congo, qui contient les règles à suivre pour l'identification et le
comptage des Congolais remplissant les conditions requises pour voter, et pour
procéder aux éléments d'identification de ces derniers sur la liste électorale.

Nous nous proposons de présenter, dans cette petite étude, l'économie générale de
cet important instrument des processus référendaire et électoral, en répondant à dix
questions essentielles qui en circonscrivent les grandes lignes.
1. Que faut-il entendre par identification et enrôlement des électeurs ?

Parmi les préalables techniques pour l'organisation de bonnes élections, figure


normalement le recensement de la population en tant qu'opération qui consiste à
compter le nombre de la population en général. Cette étape est notamment très
importante pour la fixation du nombre de sièges par circonscription électorale.

Le recensement général de la population a été réalisé il y a très longtemps en


République Démocratique du Congo, depuis 1984, les chiffres avancés actuellement
quant au nombre de Congolais n'étant que des projections prises généralement en
défaut par les déplacements des populations. Il aurait donc été intéressant d'opérer ce
recensement général classique de la population congolaise, tel que le demande, du
reste, la Résolution n° DIC/CPR/03 du Dialogue Intercongolais.

Mais devant les difficultés économiques énormes que connaît le pays, et face à la
durée relativement brève de la période de transition, la Commission Electorale
Indépendante a opté pour le recensement électoral, qui consiste à ne compter que les
personnes pouvant participer aux scrutins.

Le recensement électoral, tel que prévu pour les scrutins de la transition, comporte
deux opérations fondamentales qui se réalisent simultanément,
à savoir: l'identification et l'enrôlement des électeurs.

La loi n° 04/028 du 24 décembre 2004 portant identification et enrôlement des


électeurs en République Démocratique du Congo définit l'identification des électeurs
comme l'ensemble des opérations d'identification et de comptage des nationaux
remplissant les conditions requises pour voter, et l'enrôlement des électeurs comme
l'inscription des éléments d'identification des électeurs sur la liste des votants, appelée liste
électorale.

A ces deux opérations fondamentales, s'ajoute celle de mise à jour des listes électorales,
entendue comme l'opération de révision des listes électorales. En effet, chaque fois que de
nouveaux éléments le nécessitent, et tant que court la période d'identification et
d'enrôlement, les listes électorales sont corrigées, et donc mises à jour, en vue de constituer
le fichier électoral national.

Toute correction apportée aux listes électorales exige l'établissement d'un procès-verbal
signé par tous les membres du Centre d'Inscription où les candidats électeurs se font
identifier et enrôler, et contresigné éventuellement par les témoins qui assistent aux
opérations s'ils le désirent.

Les corrections sont possibles dans les cas suivants : un citoyen à inscrire atteint la majorité
électorale fixée à dix-huit ans révolus ; un citoyen a recouvré le droit électoral par la perte de
la qualité et du statut qui avait empêché son enrôlement ; un citoyen inscrit est déplacé,
muté, malade ou décédé.

Récapitulons :

- L'identification des électeurs est le comptage des nationaux remplissant les conditions
requises pour voter.

- L'enrôlement des électeurs est l'inscription des éléments d'identification des candidats
électeurs sur les listes électorales.

- La mise à jour des listes électorales est l'opération de révision de ces listes.

2. P o u rqu o i se faire identifier et enrôler ?

Par la participation aux consultations référendaires et aux scrutins électoraux, chaque


Congolais remplissant les conditions requises pour voter pose un acte qui peut changer
positivement le destin du pays. II s'agit donc là d'un acte très important pour la
transformation qualitative du pays, que chaque citoyen, soucieux du destin de la
République Démocratique du Congo, doit s'empresser de poser avec lucidité.

Mais pour pouvoir le faire, il faut impérativement passer par les opérations
d'identification et d'enrôlement, lesquelles constituent, de ce fait, une condition sine
qua non pour voter. Nul ne peut exercer son droit de vote s'il ne s'est préalablement
fait identifier et enrôler.

En effet, c'est à la fin des opérations d'identification et d'enrôlement que la personne


enrôlée est inscrite sur la liste des électeurs et reçoit la carte d'électeur, indispensable
pour voter. Cette carte est valable pour tous les scrutins de la transition et doit être
conservée avec soin. En cas de perte de la carte d'électeur, le titulaire doit formuler
une demande auprès des organisateurs des opérations d'identification et d'enrôlement
pour obtenir une nouvelle carte, étant donné que personne ne peut être admise à
participer aux scrutins sans carte d'électeur.

Si la perte a lieu au cours de la période d'identification et d'enrôlement, la demande


sera adressée au Centre d'Inscription. Si, par contre, elle a lieu après cette période,
l'intéressé s'adressera au Bureau de Liaison pour obtenir, sous certaines conditions,
une nouvelle carte. La nouvelle carte obtenue après la perte de la première doit porter
la mention « Duplicata ». Aucune attestation ou photocopie de la carte d'électeur ne
peut être acceptée.
II est donc très important de se faire identifier et enrôler si l'on ne veut pas perdre
l'occasion de poser cet important acte de participation à la vie politique du pays, qu'est
le vote, par manque de carte d'électeur.

Par ailleurs, .la carte d'électeur, obtenue à l'issue des opérations d'identification et
d'enrôlement, pourra servir dans un premier temps de carte d'identité. Elle servira
donc de preuve de l'identité congolaise de son titulaire. C'est ainsi qu'avant son
émission, toutes les précautions seront prises par les préposés à l'identification et à
l'enrôlement pour s'assurer que le candidat électeur est bel et bien de nationalité
congolaise et qu'il est bel et bien celui qu'il prétend être.

En outre, les opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs permettront de


doter chaque entité administrative d'informations chiffrées sur la taille et la
composition par sexe de sa population adulte utilisables à tous les niveaux : local,
communal, provincial et national. C'est dans ce sens que les dossiers se rapportant
aux opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs seront rendus, après les
opérations, au Ministère ayant les affaires intérieures dans ses attributions de
manière à constituer une base du fichier général de la population.

Récapitulons :

Il faut s'identifier et s'enrôler pour:

− être inscrit sur la liste des électeurs ;


- obtenir la carte d'électeur, indispensable pour participer aux consultations
référendaires et aux scrutins électoraux ;
- recevoir la carte d'électeur qui pourra servir provisoirement de carte
d'identité ;
− permettre aux organisateurs des élections d'avoir des données fiables sur la
population remplissant les conditions requises pour voter.
− 3. Qui peut se faire identifier et enrôler ?

L'identification et l'enrôlement des électeurs ne concernent pas l'ensemble de la


population congolaise, ni encore moins les personnes étrangères qui vivent sur le
territoire congolais. Ils ne concernent que les seuls Congolais qui remplissent les
conditions requises pour voter. La première de ces conditions est donc tout
naturellement d'être de nationalité congolaise. Les autres conditions sont les
suivantes :

- être âgé de 18 ans révolus à la date de clôture des opérations d'identification et


d'enrôlement ;

- se trouver sur le territoire de la République Démocratique du Congo au moment de


l'identification et de l'enrôlement ;

- jouir de ses droits civils et politiques. Analysons ces différentes

conditions

1 ) Etre de nationalité congolaise

Cela signifie que seuls les Congolais peuvent être inscrits sur la liste des électeurs, à
l'exclusion des étrangers.

Il est donc nécessaire de savoir qui est Congolais et qui est étranger, surtout qu'il
existe en République Démocratique du Congo un grand nombre de réfugiés et
d'importants mouvements de migrations de populations qui veulent parfois s'octroyer
indûment la nationalité congolaise.

La loi sur la nationalité (Loin° 04/024 du 12 novembre 2004 relative à la nationalité


congolaise) distingue la nationalité congolaise d'origine de la nationalité congolaise
par acquisition. Mais par rapport aux opérations d'identification et d'enrôlement des
électeurs, il importe peu que l'on soit Congolais d'origine ou que l'on ait eu la
nationalité congolaise par acquisition. Tous les Congolais, de toutes les catégories,
remplissant les autres conditions requises pour voter, peuvent être inscrits sur la liste
des électeurs.

Notons tout de même qu'aux termes de la loi, la nationalité congolaise d'origine


résulte de l'appartenance, de la filiation, ou de la présomption de la loi.

- Concernant la nationalité par appartenance, la loi dispose qu'est Congolais


d'origine, toute personne appartenant aux groupes ethniques et nationalités dont les
personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le Congo (présentement la
République Démocratique du Congo) à l'indépendance.

- Par filiation, est Congolais dès la naissance, l'enfant dont l'un des parents - le père
ou la mère - est Congolais.

- Par présomption de la loi, est Congolais, l'enfant nouveau-né trouvé en République


Démocratique du Congo d ont les parents sont inconnus. Toutefois, il sera réputé
n'avoir jamais été Congolais si, au cours de sa minorité, sa filiation est établie à
l'égard d'un étranger et s'il a, conformément à la loi nationale de son parent, la
nationalité de celui-ci.

Quant à la nationalité congolaise d'acquisition, elle résulte de l'effet de la


naturalisation, de l'option, de l'adoption, du mariage ou de la naissance et de la
résidence en République Démocratique du Congo.

Dans tous les cas, la nationalité congolaise est accordée sur demande individuelle, et
aucun individu ne peut l'acquérir s'il n'en exprime expressément la volonté.

Pour justifier qu'il a la nationalité congolaise, dans le cadre des opérations


d'identification et d'enrôlement des électeurs, le candidat à l'inscription devra produire
l'une des pièces suivantes : le certificat de nationalité ou l'attestation tenant lieu de
certificat de nationalité ; la carte d'identité pour citoyen ; le passeport national ; le
permis de conduire national sécurisé ; le livret de pension congolais délivré par
l'Institut National de Sécurité Sociale ou par toute autre institution congolaise
légalement reconnue en tenant lieu ; la carte d'élève ou d'étudiant ; la carte de service.

A défaut de l'une ou l'autre de ces pièces, sera pris en considération le témoignage


fait devant le bureau du Centre d'Inscription par cinq témoins déjà inscrits sur la liste
des électeurs du même Centre d'Inscription et résidant depuis cinq ans au moins dans
le ressort du Centre d'Inscription.

Toutefois, bien que possédant la nationalité congolaise, les personnes suivantes ne


peuvent être admises à l'inscription :

- les personnes frappées d'une incapacité mentale totale


médicalement prouvée. II en est ainsi des personnes qui se trouvent
dans un état habituel d'imbécillité, de démence ou de fureur, et dont
des examens médicaux ont attesté le manque de discernement.

- les militaires et les policiers en fonction. Mais celui qui perd sa


qualité de militaire ou de policier avant la fin des opérations
d'identification et d'enrôlement des électeurs devra se faire inscrire, s'il
remplit toutes les autres conditions requises à cet effet. Cette
inscription fera l'objet d'un procès-verbal signé par tous les membres
du Centre d'inscription et contresigné par les témoins présents qui le
désirent. Elle donnera lieu à la mise à jour des listes électorales dans
la perspective de la constitution du fichier électoral national. De même,
il est clair que l'exclusion des militaires et policiers en fonction de
l'inscription sur la liste des électeurs ne concerne pas leurs conjoints et
leurs enfants qui ne sont eux-mêmes ni militaires ni policiers en
fonction.

Toute personne qui se fait inscrire frauduleusement sur une liste, ou qui se fait
identifier et enrôler sous un faux nom, une fausse qualité sera punie pour faux en
écritures.

Aux termes de l'article 124 du code pénal, le faux commis en écritures avec une
intention frauduleuse ou à dessein de nuire sera puni d'une servitude pénale de six
mois à cinq ans et d'une amende de vingt-cinq à deux mille francs, ou d'une de ces
peines seulement.

S'exposerait à cette peine, le militaire ou le policier en fonction qui cacherait cette


qualité pour être inscrit, ou l'étranger qui se ferait passer pour un Congolais et
obtiendrait son inscription, ou encore tout Congolais qui mentirait à propos de son
nom, dissimulerait une incapacité quelconque ou userait de toute autre manœuvre
frauduleuse pour se faire inscrire sur une liste électorale.

2°) Etre âgé de 18 ans révolus à la date de clôture des opérations


d'identification et d'enrôlement

Cette condition exclut de l'inscription sur la liste des électeurs tous les Congolais qui
n'ont pas encore atteint l'âge de 18 ans révolus et qui ne l'auront pas atteint avant que
ne soient terminées les opérations d'identification et d'enrôlement. II s'agit donc de
tous les mineurs d'âge, en ce compris même les mineurs émancipés au sens du droit
civil.

Mais ici encore, tout mineur qui atteint la majorité électorale avant la fin des
opérations d'identification et d'enrôlement sera admis à l'inscription sur la liste des
électeurs, et son inscription donnera lieu à l'établissement d'un procès-verbal dans les
conditions sus décrites, ainsi qu'a la mise à jour des listes électorales.

3°) Se trouver sur le territoire de la République Démocratique du Congo au


moment de l'identification et de l'enrôlement

Les Congolais se trouvant en dehors du territoire national pendant les opérations


d'identification et d'enrôlement des électeurs ne perdent pas automatiquement le
bénéfice de l'inscription sur la liste des électeurs.

Mais la loi pose comme condition de leur inscription sur cette liste, qu'ils effectuent le
déplacement pour venir se faire identifier et enrôler au pays. S'ils ne font pas ce
déplacement, ils ne pourront pas être identifiés et enrôlés, étant donné que les
opérations y afférents ne s'organisent que sur le territoire national, et ils ne sauront
donc pas participer aux différents scrutins de la transition.
4
°) Jouir de ses droits civils et politiques

Il se peut qu'à la suite de certaines infractions, un Congolais perde, par décision


judiciaire, ses droits civils et politiques. Si la privation de ces droits intervient ou se
poursuit pendant la période des opérations d'identification et d'enrôlement des
électeurs, cette personne ne sera pas inscrite sur la liste des électeurs et ne pourra
donc pas participer aux scrutins.

Il faut toutefois bien savoir que la privation des droits civils et politiques ne peut
résulter que d'une décision judiciaire, et que cette décision ne peut enlever à la
personne le droit d'être inscrit sur la liste des électeurs que si elle est définitive. Ceci
revient à dire que si, au moment des opérations d'identification et d'enrôlement des
électeurs, la décision judiciaire faisant perdre à une personne ses droits civils et
politiques n'est pas encore définitive, cette personne pourra se faire inscrire sur la liste
des électeurs, même si par ailleurs elle est détenue.

Il faut également noter que si la personne privée de ses droits civils et politiques
recouvre ces droits avant la clôture des opérations d'identification et d'enrôlement des
électeurs, elle pourra se faire inscrire sur la liste des électeurs pour autant qu'elle
remplit toutes les autres conditions requises à cet effet. Cette inscription sera
constatée par un procès-verbal et donnera lieu à la mise à jour des listes électorales.

La question que l'on peut aussi se poser ici est celle de savoir si les détenus, les
prisonniers, peuvent se faire inscrire sur les listes électorales.

A ce sujet, on retiendra que les détenus qui ne sont pas privés de leurs droits civils
et politiques, ou ceux dont la décision judiciaire de privation des droits civils et
politiques n'est pas encore définitive, gardent parfaitement leur droit de se faire
inscrire sur la liste des électeurs. Des mesures exceptionnelles peuvent être prises
par la Commission Electorale Indépendante quant à l'endroit où ces personnes
pourront remplir leur devoir d'identification et d'enrôlement.

On peut donc retenir q u 'il n'y a que les détenus privés de leurs droits civils et
politiques, par une décision judiciaire définitive, qui ne peuvent pas se faire inscrire
sur la liste des électeurs.

II est aussi certain que si une personne privée de ses droits civils et politiques par
une décision judiciaire définitive dissimule cet état pour se faire inscrire sur une liste
électorale, elle sera punie pour faux en écriture (servitude pénale pouvant aller de
six mois à cinq ans, et/ou une amende de vingt-cinq à deux mille francs).

Récapitulons

- Peuvent se faire identifier et enrôler, tous les Congolais âgés de dix-huit ans
révolus, se trouvant sur le territoire de la République Démocratique du Congo au
moment de l'identification et de l'enrôlement, et jouissant de leurs droits civils et
politiques.

- Ne peuvent cependant pas être inscrits sur la liste des électeurs, les personnes
frappées d'une incapacité mentale totale médicalement prouvée; les personnes
privées, par décision judiciaire définitive, de leurs droits civils et politiques ; les
militaires et policiers en fonction.

4. Où se faire identifier et enrôler ?

La loi a doté la Commission Electorale Indépendante, institution chargée d'organiser


les opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs, des structures
opérationnelles d'identification et d'enrôlement ci-après : la Sous-
Commission Nationale chargée des opérations d'identification et d'enrôlement des
électeurs, en sigle SCNIE ; le Bureau National des Opérations, en sigle BNO le
Bureau Provincial de Représentation de la Commission Electorale Indépendante, en
sigle BPRCEI ; la Sous-Commission Provinciale chargée des opérations
d'identification et d'enrôlement des Electeurs, en sigle SCPIE ; le Bureau Provincial
des Opérations, en sigle BPO ; le Bureau de Liaison, en sigle BL ; le Centre
d'Inscription, en sigle CI.

Chacune de ces structures joue certes un rôle dans les opérations d'identification et
d'enrôlement des électeurs, mais le gros du travail d'inscription des électeurs se
réalise au niveau des Centres d'Inscription. C'est dans ces centres, situés au premier
échelon, que se déroulent effectivement les opérations d'identification et
d'enrôlement.

Les Centres d'Inscription sont installés dans les écoles et autres lieux publics ou
privés connus de la population, réquisitionnés ou mis gratuitement à la disposition de
la Commission Electorale Indépendante pendant toute la durée des opérations.

Chaque candidat électeur se fait identifier dans le Centre d'Inscription situé dans le
ressort de sa résidence principale, étant entendu que le ressort de résidence est le
territoire couvert par le Centre d'Inscription et incluant le lieu de résidence de la
personne à identifier et à enrôler.
Toutefois, l'individu en séjour hors du ressort de sa résidence principale peut se faire
identifier et enrôler dans le Centre d'Inscription de sa résidence temporaire.

De même, de mesures exceptionnelles peuvent être prises par la Commission


Electorale Indépendante en faveur des détenus qui ne sont pas privés de leurs droits
civils et politiques. Des déplacés, des malades, des femmes enceintes, des
personnes vivant avec handicap et des personnes du troisième âge pour leur
inscription sur la liste des électeurs. Sans doute que la Commission Electorale
Indépendante prendra des dispositions pour se déplacer vers ces personnes en vue
des les enregistrer sur place.
Notons aussi que la loi interdit formellement, et pour des raisons faciles à deviner,
l’installation des Centres d’inscription dans les lieux des cultes, les quartiers
généraux des partis politiques, des syndicats et des organisations non
gouvernementales ; les débits de boissons, les postes de police, les camps
militaires, les académies et écoles militaires.

Ce sont les Présidents des Centres d’inscription qui, à l’issue des opérations
d’identification et d’enrôlement, délivrent les cartes d’électeurs aux personnes
inscrites.

Rappelons que les Centres d’inscription sont aussi compétents pour délivrer des
duplicata à ceux qui perdent leurs cartes d’électeurs si, toutefois, cette perte
intervient au cours de la période d’identification et d’enrôlement. Si, par contre,
la perte de la carte d’électeur a lieu après cette période, c’est au Bureau de
Liaison, échelon immédiatement supérieur au Centre d’inscription, qu’il faudra
s’adresser pour obtenir un duplicata.

Récapitulons

- Chaque candidat électeur se fait identifier et enrôler dans le Centre d’inscription


situé dans le ressort de sa résidence principale.
.
- Toutefois, l'individu en séjour hors du ressort de sa résidence principale peut se faire
identifier et enrôler dans le Centre d'Inscription de sa résidence temporaire. - D e
même, des mesures exceptionnelles peuvent être prises par la Commission
Electorale Indépendante en faveur des détenus qui ne sont pas privés de leurs
droits civils et politiques, des déplacés, des malades, des femmes enceintes, des
personnes vivant avec handicap et des personnes du troisième âge pour leur
inscription sur la liste des électeurs.

5. Comment se déroulent les opérations d'identif ication et d'enrôlement ?

Les opérations d'identification et d'enrôlement sont organisées simultanément au


niveau du Centre d'Inscription, et en présence des observateurs nationaux et/ou
internationaux, ainsi que des témoins des partis politiques accrédités par la
Commission Electorale Indépendante. Le Bureau du Centre d'Inscription peut
éventuellement recourir au témoignage des personnes pouvant garantir l'identité et la
nationalité des individus se présentant devant lui.

Le candidat électeur se présente personnellement devant le bureau du Centre


d'Inscription pour se soumettre à l'identification et à l'enrôlement. Son inscription
comme électeur s'effectue par la saisie informatique d'un certain nombre
d'informations administratives qu'il doit fournir. Ces informations sont les suivantes :
les nom, post nom et prénom ; le lieu et la date de naissance ; le sexe ; les noms du
père et de la mère ; le secteur ou la chefferie d'origine ; le territoire d'origine ; la
province d'origine ; l'adresse physique ou résidence ; la photo (qui sera prise sur
place) ; l'empreinte digitale (qui sera prise sur place).

Pour justifier la véracité des renseignements ainsi fournis, spécialement en ce qui


concerne l'identité et l'âge, l'intéressé doit produire l'une des pièces que nous avons
déjà évoquées, étant rappelé qu'à défaut de l'une ou l'autre de ces pièces, le bureau
du Centre d'Inscription pourra prendre en considération le témoignage fait devant lui
par cinq témoins déjà inscrits sur la liste des électeurs du même Centre d'Inscription
et résidant depuis cinq ans au moins dans le ressort de ce centre.

Si le candidat électeur remplit toutes les conditions requises pour être inscrit sur la
liste des électeurs et que tous ses éléments d'identité sont saisis à l'ordinateur, une
photo d'identité de lui est prise de face. Ensuite, sa carte d'électeur, avec photo, est
émise. Le Président du Centre d'Inscription authentifie la carte, et l'électeur la signe ou y
appose son empreinte digitale avant la plastification.

A la fin des opérations, la personne enrôlée reçoit du Président du Centre d'inscription une
carte d'électeur plastifiée comportant : le code du bureau de vote ; le code du Centre
d'Inscription ; le numéro d'ordre sur la liste électorale; les nom, post nom et prénom de
l'électeur; le lieu et la date de naissance ; les noms du père et de la mère ; le secteur ou la
chefferie d'origine ; le territoire d'origine ; la province d'origine ; l'adresse de la résidence
actuelle ; la signature ou l'empreinte digitale ; la photo de format passeport.

C'est cette carte qui permettra à la personne enrôlée de participer aux consultations
référendaires et à tous les scrutins de la transition, et qui pourrait lui servir provisoirement de
carte d'identité.

La loi punit d'une servitude pénale de six mois à deux ans, et d'une amende n'excédant pas
cent mille francs congolais constants, quiconque aura directement ou indirectement donné,
offert, reçu ou promis de l'argent, des valeurs, des biens, des faveurs ou d'autres avantages
particuliers en vue de fausser les informations requises.

Sera aussi puni d'une servitude pénale ne dépassant pas deux mois et d'une amende
n'excédant pas cent mille francs congolais constants ou d'une de ces peines seulement, le
préposé qui, volontairement, refuse ou omet d'enregistrer les renseignements requis par la loi.

Récapitulons :

- Les opérations d'identification et d'enrôlement se passent simultanément au


Centre d'inscription.

- Le candidat électeur s'y présente personnellement et fournit des


informations le concernant qui sont saisies à l'ordinateur.
- Une photo passeport du candidat électeur est prise sur place.

- La carte d'électeur du candidat, avec photo, est émise.

- Le Président du Centre d'Inscription authentifie la carte, et l'électeur la


signe ou y appose son empreinte digitale avant la plastification.

- La carte d'électeur plastifiée est remise au candidat électeur.

8. L'Identification et l'enrôlement sont-ils obligatoires ?

Nous avons suffisamment insisté sur le tait que le vote est un acte éminemment important de
participation à la vie politique du pays. Par son vote, le citoyen contribue au choix des
grandes options et des dirigeants appelés à conduire le pays vars son développement,
optimal Or, pour pouvoir voter, il faut passer obligatoirement par opérations d'Identification et
d'enrôlement. '

Dans ce sens, l'Identification et l'enrôlement, Cest-à-dire inscription sur la liste des électeurs,
constituent un devoir civique. La loi sous examen l'a très bien rappelé.

Mais la Ioi a également tendu obligatoires l'Identification et l'enrôlement des électeurs pour
tout Congolais en âge de voter et remplissant toutes les conditions requises pour voter.
Chacun doit, d'ailleurs, se soumettre personnellement a cet opérations.

Le refus de fournir la preuve d’agrément des opérations d'identification et d'enrôlement est'


puni d'une servitude pénale ne dépassant pas trente jours et d'une amende n'excédant
pas cinq mille franc congolais
constants ou d'une de ces peines seulement.
La loi punit des mêmes peines le fait d'inciter quelqu'un à s'abstenir de fournir les
enseignements exigés pour les opérations d'identification et d'enjôlement, ou le fait
d'user de voies de fait, la violente guide verbales ou autres, d'intimidations à
l'égard d'une personne pour "empêcher de fournir ces renseignements, ou
e n c o r e le fait de lui faire craindre de perdre son emploi ou son appartenance à
une formation politique ou d'exposer à un dommage sa personne, son ménage ou
ses biens pour le même objectif.

Dans le même ordre d'idées, sera puni d'une amende de cent cinquante mille à trois
cent mille francs congolais constants, le parti politique, l'association, toute autre
personne morale ou organisation qui se rend coupable des faits que nous venons
d'énoncer ci-dessus.

Mais il faut éviter de confondre les opérations d'identification et d'enrôlement, lesquelles sont
obligatoires, avec le vote proprement dit. En effet, l'inscription sur la liste des électeurs, qui
résulte des opérations d'identification et d'enrôlement, font seulement de la personne enrôlée
un électeur potentiel
; elle lui donne la possibilité de participer aux scrutins qui seront organisés. Si la loi sous
examen dispose que les opérations d'identification et d'enrôlement sont obligatoires, elle ne
dit pas que voter est obligatoire. Elle n'aurait d'ailleurs pas pu le dire car cette question ne
rentre pas dans son objet.

Récapitulons :

L'identification et l'enrôlement ne constituent pas seulement un devoir civique ; ils


sont aussi obligatoires pour tout Congolais en âge de voter et remplissant toutes les
conditions requises pour s'inscrire sur la liste électorale.

Chaque Congolais remplissant ces conditions doit se soumettre personnellement


aux opérations d'identification et d'enrôlement.
7. Existe-t-il des garanties de fiabilité des résultats des opérations et de sécurité dans les
Centres d'Inscription ?
1°) Par rappo rt à la fiabilité des opérations
La loi a prévu plusieurs mécanismes pour garantir la fiabilité des résultats des
opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs. Nous pouvons citer parmi ces
mécanismes :

- L'exigence de la présence physique du candidat électeur à enrôler pour garantir,


notamment, que chacun ne se fait inscrire qu'une seule fois et sur une seule liste.

Toute personne qui se fait inscrire volontairement plus d'une fois sera punie pour faux en
écritures et rayée de toutes les listes électorales précédentes.

- Les électeurs sont identifiés et enrôlés dans le Centre d'inscription situé dans le ressort de
leur résidence principale où ils sont censés être connus, et en présence des observateurs et
des témoins des partis politiques accrédités parla Commission Electorale Indépendante. S i
des doutes existent sur l'identité et la nationalité de la personne à enrôler, notamment si
cette dernière ne détient aucun des documents pouvant être pris en considération pour
établir son identité congolaise, le bureau du Centre d'inscription peut recourir au témoignage
des personnes pouvant garantir que cette personne est réellement ce qu'elle prétend être.

− La présence des témoins des partis politiques légalement constitués et des


observateurs nationaux et internationaux dans les Centres d'Inscription pour surveiller les
opérations, avec possibilité pour les témoins des partis politiques de vérifier la fiabilité .des
programmes des ordinateurs et de contresigner les procès-verbaux des opérations.
La publication et l'affichage au jour le jour des listes électorales dans les Centres
d'Inscription pour p permettre à chaque inscrit de vérifier s'il n'a pas été omis ou si les
informations retenues à son sujet sont exactes. Mais l'affichage des listes peut aussi
permettre à la population du ressort du Centre d'Inscription de vérifier la véracité des
renseignements fournis par chaque candidat électeur.

- L'existence de voies de recours en faveur des personnes qui s'estiment lésées à


l'occasion des opérations,. avec possibilité d'introduire son recours, le cas échéant,
auprès du Président du Tribunal de Paix ou du Tribunal Coutumier du ressort.

- L'interdiction d'installer les Centres d'Inscription dans les lieux de culte, les quartiers
généraux des partis politiques, des syndicats et des organisations non
gouvernementales, les débits de boissons, les postes de police, les camps militaires,
les académies et écoles militaires.

- La panoplie des sanctions pénales, pour la plupart lourdes, contre tout candidat
électeur, tout témoin ou tout préposé à l'inscription qui est pris en infraction en
matière d'identification et d'enrôlement, est de nature à juguler les tentatives de
fraude.

20) Par rapport à la sécurité des Centres d'Inscription

La sécurité des Centres d'Inscription est assurée par les membres des Forces Armées
de la République Démocratique du Congo et de la Police Nationale Congolaise
légalement requis. Ces derniers veillent notamment à ce qu'aucune personne, en
dehors d'eux, n'entre dans un Centre d'Inscription avec une arme apparente ou
cachée.

Toute personne qui est arrêtée avec une arme apparente ou cachée dans un Centre
d'Inscription est punie d'une servitude pénale d'un an à deux ans et d'une amende ne
dépassant pas cent mille francs congolais constants.

Dans le même ordre d'idées, la loi punit d'une servitude pénale de sept jours à trois
mois et d'une amende ne dépassant pas vingt-cinq mille francs congolais constants
ou d'une de ces peines seulement, quiconque aura introduit ou tenté d'introduire des
boissons alcoolisées ou des stupéfiants dans un Centre d'Inscription.

Récapitulons :

- Divers mécanismes ont été conçus pour garantir la fiabilité des opérations
d'identification et d'enrôlement des électeurs : exigence de la présence physique de la
personne à inscrire, identification et enrôlement des personnes dans les Centres
d'Inscription situés dans le ressort de leurs résidences principales, présence des
témoins et observateurs dans les Centres d'Inscription, publication et affichage des
listes électorales, existence de voies de recours, interdiction d'installer les Centres
d'Inscription dans certains lieux non appropriés, sanctions pénales aux infractions en
matière d'identification et d'enrôlement des électeurs ;

- La sécurité des Centres d'Inscription est assurée par des militaires et policiers
désignés pour cette tâche.

8. Qui a le droit d'assister aux opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs ?


Pour éviter tout désordre qui risquerait d'être préjudiciable au bon déroulement des
opérations d'identification et d'enrôlement, l'accès aux Centres d'Inscription est interdit à
toute personne qui ne justifie d'aucune raison sérieuse de s'y trouver. Toutefois, en vue
de garantir la transparence de ces opérations, elles se déroulent p u s la surveillance
des observateurs nationaux et internationaux, et des témoins des partis politiques,

1°) Les observateurs

Est observateur, tout Congolais ou étranger mandaté par une organisation nationale ou
internationale et agréé par la Commission Electorale Indépendante pour assister à
toutes les opérations. Il faut donc, pour être observateur, être d'abord mandaté par une
organisation régulièrement constituée, et ensuite être agréé par la Commission
Electorale Indépendante, institution chargée d'organiser les opérations d'identification et
d'enrôlement des électeurs.

Le candidat observateur doit présenter à la Commission Electorale Indépendante un


certain nombre de documents, énumérés par la loi, avant d'être agréé. S'il est Congolais,
il doit présenter sa carte d'identité ou tout autre document en tenant lieu, l'extrait du
casier judiciaire ou l'attestation de bonnes vies et moeurs délivré au cours de trois
derniers mois, le mandat en bonne et due forme de l'organisme ou de l'association. S'il
est é franger, il d oit produire un passeport avec visa en cours de validité et un mandat en
bonne et due forme délivré par son organisme ou son association.

L'agrément est sollicité au plus tard un mois avant le début des opérations et est accordé
éventuellement dans les quinze jours de la requête. Il donne lieu à la délivrance d'une
carte d'accréditation que l'observateur portera de manière visible et qu'il exhibera à toute
réquisition de l'autorité compétente.

L'observateur a le droit d'être présent partout où se déroulent les opérations d'identification et


d'enrôlement des électeurs dans le ressort de son accréditation, et il peut adresser à la
Commission Electorale Indépendante, par écrit, les observations qu'il estime utiles au bon
déroulement des opérations. Mais il doit faire tout cela dans le respect des lois et règlements du
pays, sans chercher à s'immiscer directement ou indirectement dans les opérations, sous peine
de se voir retirer l'accréditation par la Commission Electorale Indépendante.

II est important de souligner que l'observateur n'est à charge ni de l'Etat congolais, ni de la


Commission Electorale Indépendante.

2°) Les témoins

Les t témoins sont des personnes que 1 es partis légalement constitués désignent pour les
représenter au cours des opérations d'identification et d'enrôlement, et qui sont accrédités par
la Commission Electorale Indépendante auprès de différents Centres d'Inscription. Chaque
parti est représenté par un témoin et un témoin suppléant qui reçoivent, dix jours avant les
opérations, une carte de témoin de parti,

Les témoins surveillent toutes les opérations, vérifient la validité des programmes des
ordinateurs, et peuvent exiger la consignation de toute observation au procès-verbal des
opérations avant que celui-ci ne soit placé sous pli scellé. Ils ont aussi le droit de contresigner,
s'ils le veulent, les procès-verbaux des opérations.

Le témoin ne peut être expulsé de la salle des opérations que s'il provoque un désordre ou une
obstruction qui empêche le déroulement normal des opérations. Dans ce cas, il est
immédiatement remplacé par le témoin suppléant sans que les opérations ne soient,
pour cela, interrompues.

Tout comme les observateurs, les témoins des partis politiques ne sont à charge ni
de l'Etat congolais, ni de la Commission Electorale Indépendante.

Tout témoin ou observateur qui, sur réquisition de l'autorité compétente, ne prouve


pas avoir satisfait aux obligations légales, sera puni d'une servitude pénale ne
dépassant pas trente jours et d'une amende n'excédant pas cinquante mille francs
congolais constants ou d'une de ces peines seulement.

Signalons qu'il existe une autre catégorie de témoins qui, eux, ne représentent pas
des partis politiques. Ce sont plutôt des témoins locaux auxquels le Bureau du
Centre d'Inscription peut recourir pour témoigner que le candidat électeur présent
devant le Bureau, et ne détenant aucune pièce attestant son identité et son âge,
est de nationalité congolaise, âgé de dix-huit ans au moins, et qu'il est bien ce qu'il
prétend être. Ces témoins locaux doivent être des personnes inscrites sur la liste
des électeurs du Centre d'Inscription, vivant dans les milieux depuis cinq ans au
moins, et connus par la majorité de la Communauté.

Ces personnes ont tout intérêt à être honnêtes dans leur témoignage car la loi
punit des peines prévues à l'article 128 du code pénal congolais toute personne
qui, à l'occasion des opérations d'identification et d'enrôlement, aura fait un faux
témoignage ou livré un faux document dans le but de conférer la qualité d'électeur
à un tiers. Cet article prévoit une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans de servitude
pénale pour celui qui ferait un faux témoignage devant les tribunaux.

Récapitulons :

Les opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs se déroulent sous


la supervision des témoins des partis politiques légalement constitués, et des
observateurs nationaux et étrangers. Ces personnes doivent obtenir leur accréditation
auprès de la Commission Electorale Indépendante. Elles ne sont à charge ni de l'Etat
congolais, ni de la Commission Electorale Indépendante.

9. Quelles sont les voies de recours lorsqu'on s'estime lésé à l'occasion des opérations
d'identification et d'enrôlement des électeurs ?

1 se peut qu'à l'occasion de la réalisation des opérations d'identification et d'enrôlement


des électeurs, une personne s'estime lésée pour l'une ou l'autre raison. Dans ce cas,
cette personne peut adresser un recours au Président du Centre d'Inscription. Ce
recours,qui sera fait soit par écrit soit par déclaration actée sur procès-verbal, devra être
introduit dans les sept jours qui suivent l'affichage des listes des électeurs. II en sera de
même pour toute personne dont 'inscription est contestée, et qui reçoit notification de
cette contestation.

Le Président du Centre dispose d'un délai de s Sept j ours à partir de la réception du


recours pour statuer sur ledit recours, après concertation avec les autres membres du
Centre d'Inscription. Si après ce délai le requérant n'a toujours eu aucune suite à son
recours, il est d'office rétabli dans ses droits.

Si, par contre, le requérant reçoit quand-même une suite, mais qui ne lui donne pas
satisfaction, il peut introduire un autre recours auprès du Président du Tribunal de Paix ou
du Tribunal Coutumier du ressort. Ce dernier dispose d'un délai de sept jours francs pour
rendre sa décision. Cette décision n'est pas susceptible d'appel.

Les corrections apportées aux listes des électeurs après examen des recours font l'objet
d'un procès-verbal distinct.

Récapitulons :

- Dans les sept jours qui suivent l'affichage des listes électorales, ou après avoir reçu
notification de la contestation de sort inscription, tonte personne qui s'estime lésée peut
adresser un recours au Président du Centre d'inscription, lequel doit statuer dans les sept
jours qui suivent la réception du recours, en concertation avec les autres membres.

- Si le requérant n'est pas satisfait de la décision, il peut introduire un recours auprès du


Tribunal de Paix ou du Tribunal Coutumier du ressort qui dispose de sept jours pour
rendre une décision, non susceptible d'appel.

10. Quelle est la place des femmes dans les opérations d'identification et d'enrôlement des
électeurs ?

Cette question sera examinée sous deux angles : d'abord, du point de vue de l'inscription
des femmes sur la liste des électeurs ; ensuite, du point de vue de la représentation des
femmes dans les structures opérationnelles d'identification et d'enrôlement des électeurs.
1 ° ) Du point de vue de l'inscription sur la liste des électeurs

Les femmes sont membres à part entière de la société congolaise et ont le droit et le devoir
de participer à la vie démocratique du pays. A ce titre, elles sont appelées à participer,
comme les hommes, aux consultations référendaires et aux scrutins électoraux ; et elles
doivent, de ce fait, se faire identifier et enrôler sur la liste des électeurs. II n'existe, à cet
égard, aucune restriction particulière concernant les femmes. Les hommes et les femmes
sont soumis aux mêmes conditions d'inscription sur la liste des électeurs.

II faut surtout préciser que le fait pour une femme d'être mariée à une personne qui ne
remplit pas les conditions d'inscription sur la liste des électeurs n'a aucune incidence sur son
propre droit d'inscription sur cette liste. Il suffit qu'elle remplisse elle-même ces conditions
pour être enrôlée et avoir le droit de participer aux élections. C'est ainsi que les femmes des
militaires et policiers en fonction, des personnes frappées d'une incapacité mentale, ou des
personnes privées de leurs droits civils et politiques sont admises à l'inscription si elles ne
rentrent pas elles-mêmes dans ces catégories.

Les femmes, qui constitueraient un peu plus de la moitié de la population congolaise, sont
donc invitées à se faire identifier et enrôler massivement pour remplir, à côté des hommes,
leur devoir civique de participation aux consultations référendaires et aux scrutins de la
transition.

2°) Du point de vue de la représentation dans les structures opérationnelles


d'identification et d'enrôlement

La participation massive des femmes aux opérations d'identification et d'enrôlement des


électeurs implique aussi qu'elles soient associées à tout ce qui concerne ces opérations, en
particulier à leur organisation.

C'est dans ce cadre que la loi n° 041028 du 24 décembre 2004 portant identification et
enrôlement des électeurs en République Démocratique du Congo impose une représentation
significative des femmes dans les structures opérationnelles d'identification et d'enrôlement de
la Commission Electorale Indépendante.

A ce sujet, il faut rappeler qu'un grand nombre d'instruments internationaux auxquels la


République Démocratique du Congo est partie recommandent une représentation minimale de
30 % de la femme dans les structures de gestion de la chose publique.

Récapitulons :

- Comme les hommes et exactement dans les mêmes conditions qu'eux, les femmes doivent
se faire identifier et enrôler pour participer massivement aux consultations référendaires et aux
élections.

- La loi impose une représentation significative des femmes dans les structures
opérationnelles d'identification et d'enrôlement de la Commission Electorale
Indépendante.
Conclusion

Les consultations référendaires sur la Constitution de la troisième République et les élections


qui seront organisées prochainement à tous les niveaux de gestion politique constituent un
moment très important de la vie de la Nation congolaise, capable de mettre un terme aux
pesanteurs qui bloquent la marche du pays vers la démocratie et l'Etat de droit, notamment la
crise de légitimité, de redonner vie et force aux institutions du pays, de recimenter l'unité
nationale, de conduire le pays vers le développement et le peuple vers un peu plus de joie
d'exister.

L'identification et l'enrôlement sur la liste des électeurs sont incontournables pour prendre part
à ces échéances, car nul ne peut participer aux consultations référendaires et aux scrutins
électoraux s'il n'est détenteur de la carte d'électeur qui n'est remise qu'à l'issue des opérations
d'identification et d'enrôlement.

Voilà pourquoi tout Congolais remplissant les conditions requises pour voter, qui aime
profondément son pays et qui veut contribuer à le transformer par la voie des urnes, doit se
faire identifier et enrôler afin de participer au vote, et de permettre aux organisateurs des
élections de bien faire leur travail, sur base d'éléments objectifs, afin que ces élections soient
crédibles.

En particulier, les femmes congolaises doivent s'impliquer activement dans l'ensemble du


processus électoral afin qu'elles occupent, à l'issue des élections, une place importante dans
les instances où se prennent les grandes décisions concernant la vie de la Nation.

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