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Chapitre 7 Platforme

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Chapitre 7 : Traitement des eaux usées.

- Introduction
La pollution de l’eau est un changement dans la qualité de l'eau. Divers produits d'érosion
provoquent une pollution naturelle de l'eau mais elle est également causée par les pluies acides, les
engrais agricoles et les micro-organismes libérés avec les matières fécales. Ces différents types de
pollution déséquilibrent l'écosystème aquatique (acidification, eutrophisation) et y affectent les êtres
vivants (destruction d'espèces animales). Les rejets d'eau domestique et des diverses activités
humaines, industrielles et agricoles sont les principales sources de pollution des eaux de surface.
La dépollution des eaux usées nécessite une succession d'étapes faisant appel à des traitements
physiques, physico-chimiques et biologiques. En dehors des plus gros déchets présents dans les
eaux usées, l'épuration doit permettre au minimum d'éliminer la majeure partie de la pollution
carbonée. Une station d’épuration rassemble une succession de procédés qui permettent petit à petit
de purifier l’eau.
1. Station d’épuration des eaux usées (STEP)
La station d’épuration des eaux usées (STEP) est une installation destinée à épurer les eaux usées
domestiques ou industrielles et les eaux de pluie avant leur rejet dans le milieu naturel (Fig. 01 et
02). L'objectif du traitement est de séparer l'eau des substances indésirables présentes dans le milieu
récepteur. Il peut utiliser plusieurs principes physiques, chimiques et biologiques. Dans la plupart
des cas, c’est le processus biologique qui est impliqué par l’usage des bactéries qui peuvent
dégrader la matière organique. La station d'épuration est constituée d'une série d'équipements
destinés à extraire les différents polluants contenus dans l'eau à différents stades.

Figure 01 : Représentation schématique d’une station d’épuration des eaux usées.

Figure 02 : Schéma simplifié d’une STEP.


2. Etapes de traitement des eaux usées
La station d'épuration traite les eaux usées collectées et produit des eaux traitées et des résidus
d'épuration (boues), qui sont rejetés dans le milieu naturel. Les boues sont constituées d'eau, de
matières organiques et de minéraux La présence de substances nocives et de microorganismes
pathogènes oblige à traiter l'eau avant consommation. Il existe une différence entre le traitement
pour purifier l'eau avant consommation et le traitement pour purifier les eaux usées afin de restituer
une eau de qualité acceptable à l'environnement.
En théorie, le traitement des eaux usées comprend trois traitements consécutifs :
• Traitement primaire, dont le but est d'éliminer la plupart des solides ;

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• Traitement secondaire ou biologique, dont le but est de biodégrader les matières organiques par
divers procédés impliquant des microorganismes ;
• Le troisième traitement va assurer l'élimination ultime des polluants et désinfecter l'eau.
2.1. Le traitement préliminaire (Prétraitement)
En tête d’une station d’épuration, les eaux brutes sont chargées de matériaux encombrants, il faut
retenir ces matières par des procédés simples, afin de protéger les installations de traitement en aval.
Cette protection s’effectue généralement suivant les étapes suivantes :
 Le dégrillage
À l’arrivée à la station d’épuration, les eaux résiduaires brutes doivent subir un dégrillage,
permettant de séparer et d’évacuer les matières volumineuses qui pourraient nuire à l’efficacité des
traitements suivants et amener des risques de bouchage dans les différentes unités de l’installation.
La qualité de l’opération peut être définie de la façon suivante :
Pré dégrillage : pour grille à barreaux espacés de 30 à 100 mm ;
Dégrillage moyen : pour grille à barreaux espacés de 10 à 25 mm ;
Dégrillage fin : pour grille à barreaux espacés de 3 à 10 mm ;
Tamisage : pour tamis à orifices de 0,3 à 5 mm.

 Le dessablage
Le dessablage a pour but d'extraire des eaux brutes les graviers, les sables et les particules minérales
plus ou moins fines, de façon à éviter les dépôts dans les canaux et conduites, à protéger les pompes
et autres appareils contre l'abrasion et à éviter de surcharger les stades de traitements suivants.
L'écoulement de l'eau, à une vitesse réduite, dans un bassin appelé "dessableur" entraîne leur dépôt
au fond de l'ouvrage. Les sables récupérés, par aspiration, sont ensuite essorés, puis lavés avant
d'être soit envoyés en décharge, soit réutilisés selon la qualité du lavage.

 Le déshuilage-dégraissage
Le déshuilage est une opération de séparation liquide-liquide, alors que le dégraissage est une
opération de séparation solide-liquide (à la condition que la température de l'eau soit suffisamment
basse, pour permettre le figeage des graisses). Ces deux procédés visent à éliminer la présence des
corps gras dans les eaux usées, qui peuvent gêner l'efficacité du traitement biologique qui intervient
en suite.

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2.2. Traitement primaire
Le traitement s’effectue par voie physico-chimique pour but d’extraire le maximum de matières en
suspension et de matières organiques facilement décantables. Trois voies de traitement sont
possibles :
 La décantation : Est un processus essentiel du traitement primaire, a pour but D’éliminer
60% de matières organiques en suspension (MES) et 90% des matières décantables (pour
une eau usée domestique).

- Bassin de décantation
 Floculation-Coagulation
La décantation associée à l’utilisation d’un coagulant- floculant (voie physicochimique) : le principe
ici est de favoriser l’agrégation des molécules en suspension grâce aux techniques de coagulation et
de floculation de façon à augmenter la sédimentation grâce à l’obtention de flocs plus gros.
Les réactifs coagulants introduits dans les eaux usées sont d’origine minérale (sulfate d’alumine,
Chlorure ferrique, Chaux) ou d’origine organique.
A ce stade, les eaux sont moins sales mais toujours chargées de pollution. Elles sont conduites vers
d'autres bassins où s'effectue le traitement secondaire ou traitement biologique.
2.3. Traitements secondaires (Traitement biologique)
Dans le traitement des eaux industrielles ou le traitement des eaux domestiques, on utilise souvent
les traitements biologiques afin d’éliminer les éléments organiques comme les graisses, sucres,
protéines, etc. La dégradation de ces éléments organiques est assurée par des microorganismes
(bactéries) qui consomment les matières organiques en présence d’oxygène (méthode aérobie) ou
sans oxygène (méthode anaérobie). Ces traitements conçus à l’origine essentiellement pour
l’élimination de la pollution carbonée et des matières en suspension, ainsi pour poursuivre
l’épuration de l’effluent provenant du décanteur primaire par voie biologique le plus souvent.
Les micro-organismes les plus actifs sont les bactéries qui conditionnent en fonction de leur
modalité propre de développement, On distingue deux types de traitements :
 Traitements anaérobies
Les traitements anaérobies font appel à des bactéries n'utilisant pas de l'oxygène, en particulier aux
bactéries méthanogènes qui conduisent comme leur nom l'indique à la formation du méthane à
partir de la matière organique et à un degré moindre de CO2.
 Traitements aérobies
Les micro-organismes utilisés exigent un apport permanent d'oxygène.

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2.3.1. Procédés de traitement biologique
On distingue les procédés à culture libre et à culture fixée :
a) Procédés biologiques à culture libre
Le principe de ces procédés est de développer des cultures bactériennes en flocs et de les maintenir
en suspension au temps qu’il faut jusqu’à décantation.
 Le lagunage
Le traitement par lagunage est constitué d’une série de bassins artificiels. On distingue le lagunage
naturel et le lagunage aéré :
-Lagunage naturel : Le lagunage naturel est une technique d'épuration des eaux usées par voie
naturelle. Les eaux à épurer sont accumulées dans un bassin ou une série de bassins, exposés à l’air
libre. Dans les bassins de lagunage se développe tout un écosystème : les végétaux aquatiques (les
algues) servent à fournir l’oxygène utilisée par les bactéries aérobies ; ce qui oblige à exposer l’eau
au soleil sous faible profondeur et grande surface. La profondeur des lagunes naturelles est faible de
façon à permettre une pénétration suffisante de la lumière.

Figure 3 : Schéma de fonctionnement d’épuration par lagunage.


-Lagunage aéré : Le lagunage aéré est composé de plusieurs bassins, dont le premier est équipé de
dispositif d’aération artificiel qui four nit la majorité des besoins en oxygène. Ces lagunes ont des
profondeurs qui peuvent atteindre 2,5 à 3m implantées dans des grandes surfaces, ils comportent un
mode d’aération mécanique tel que des turbines flottantes ou fixes, ou des systèmes d’insufflation
d’air.

Figure 4: Photo de bassins de lagunage aéré.


 Boues Activées
Il s’agit d’une technique qui n’est autre qu’une accélération artificielle des processus
d’autoépuration dans les milieux naturels. Au sein d’un courant continu d’eau usée, les bactéries
aérobies sont soumises à l’action prolongée d’une forte oxygénation obtenue par une introduction
d’air régulièrement répartie dans l’effluent ; ces bactéries assurent la décomposition des matières
organiques et forment de gros flocons. L’effluent passe ensuite à la seconde étape de traitement
biologique, dans un bassin de décantation secondaire (constituent des boues ou des masses
floculeuses dites « boues activées »), où l’étape de clarification se réalise et les boues se séparent
des eaux et se sédimentent au fond de clarificateur.

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.
- les boues activées
b) Procédés biologiques à culture fixée
Le principe consiste à faire ruisseler les eaux usées décantées sur des matériaux poreux recouverts
d’un biofilm sur lequel se développent des cultures bactériennes. Ces cultures se nourrissent de la
matière organique permettant ainsi l’élimination d’une fraction importante de la pollution. A partir
de ce principe plusieurs variantes ont été développées parmi lesquelles les lits bactériens où le
milieu support peut être une roche fragmentée en petits blocs. Les disques biologiques ayant pour
support des disques parallèles tournant à faible vitesse et qui sont immergés sur la moitié de leurs
hauteur.
 Lits bactériens
Le procédé des lits bactériens est un procédé d’épuration des eaux usées à lit fixe, dans lequel la
biomasse n’est pas maintenue en suspension dans l’eau, mais forme un biofilm sur des surfaces de
croissance. Ce biofilm transforme les composants organiques des eaux usées en milieu aérobie. Les
matériaux de remplissage sont soit pierreux, soit en plastique et leur superficie varie par m3. Dans le
cas de volumes d’eaux usées importants, les surfaces de croissance en plastique sont à préférer,
étant donné leur plus grande porosité, ce qui permet aux lits bactériens d’être plus petits.
Le biofilm comporte des bactéries aérobies à la surface et des bactéries anaérobies près du fond. Les
sous-produits et le gaz carbonique produits par l'épuration s'évacuent dans les fluides liquides et
gazeux.

Figure 5 : Photo d’un support pour lits bactériens.


 disques biologiques
Dans la structure des disques biologiques, les biofilms se développent sur des disques à moitié
immergés. Le biodisque consiste en un assemblage de plusieurs disques, réalisés en matériau
composite, montés et solidement fixés sur un arbre. L'arbre est mis en rotation lente, avec une
vitesse comprise entre 1 et 6 rotations par minute, selon le diamètre des disques et les
caractéristiques de l'effluent à traiter. Durant les périodes émergées, les microorganismes prélèvent
l’oxygène nécessaire et lors des périodes immergées, ils réalisent la réaction biologique de
dégradation.

Figure 6 : Schéma du principe de fonctionnement - Disque biologique.

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